Auteur Sujet: Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)  (Lu 265777 fois)

Hors ligne Atavaka

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1650 le: 31 juillet 2018 à 17:38:56 »
Et dire que ça fait plus d'un an que le maitre nous a quitté, encore un grand merci à lui pour l'ensemble de son œuvre.

Au passage, ses compositions sont vraiment la seule chose à sauver du quatrième film. [:aloy]

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Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1651 le: 31 juillet 2018 à 23:55:14 »
Encore merci pour ces traductions, en tous cas.
L'important n'est pas de savoir vers où on s'enfuit, mais de savoir ce qu'on fuit.

Hors ligne ANDROMAK2000

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1652 le: 06 août 2018 à 12:15:52 »
Traduction des questions réponses à Shion du Monthly Comic Tokumori dédié au Dragon est en ligne
« Modifié: 06 août 2018 à 14:01:55 par ANDROMAK2000 »

Hors ligne Proteus

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1653 le: 06 août 2018 à 22:18:58 »
Hello, webmaster of GRUPO Next Dimension has recovered and translated another Kurumada interview from Pafu magazine, this time with more substance.

There're several thoughts of Masami about his target audience, the animation, Shingo Araki, even his opinion on SS doujinshi LOL.
https://saint-seiya-next-dimension.jimdo.com/entrevistas/pafu-1987/
(in Spanish, you can googletranslate at the top)

.. but the most surprising is a single sentence Kurumada left avec nonchalance, that shows the plan for Hyoga's master were different.
He was supposed to have been fallen because of Hyoga.

Now, the webmaster of the site also makes a video dense of speculations; if you wanna have a look:


Imho I would be a bit wary about the assumption of the two masters. Because Jump Gold Selection is from 1990, the statement that Hyoga's teacher 'd have been a gold since the beginning, I would take it as a grain of salt. Or it's consecutive this interview.
I feel like in Pafu magazine Kurumada was thinking for Hyoga something similar to Ikki. Then came out with the idea of a gold saint.

Anyway in the video is very pertinent that in the first volumes of the manga Hyoga's teacher is seen nowhere. This interview gives a new light about it!



Now I have your attention, I wanna ask you something.
My friend is looking for the interview Kurumada gave to French journalist. As he says in the preface of volume 20 of the classic manga.
I wasn't able to collect any information about it.
Even if you don't know it, could you suggest us names of popular French magazine, that could have interviewed Kurumada back in 1990 ????
The only TV magazine I know was TV7Jours, can you remember other?
Thanks very much.
Citer
Volume 20 : Le succès en France.
Il paraît que Saint Seiya a aussi un succès fou en France et, l'autre jour, un journaliste français est venu m'interviewer. C'était un jeune homme aux yeux bleus. Il est rentré le lendemain en France et, 5 jours après, il devait partir faire son service militaire. Il se retrouvait dans l'obligation de troquer son stylo contre un pistolet. J'ai alors pensé que j'avais vraiment de la chance de pouvoir toujours garder mon stylo et de n'avoir jamais à porter d'armes capables de tuer un homme.   
[:mtears] Pourriez-vous nous suggérer des noms de magazines français populaires, qui auraient pu interviewer Kurumada en 1990 ???  Merci.
« Modifié: 06 août 2018 à 22:33:21 par Proteus »

Hors ligne ANDROMAK2000

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1654 le: 07 août 2018 à 09:23:30 »
Hello Proteus, in the animeland #97 there is an interview of Masami Kurumada. Have a nice day,

http://imgbox.com/90h4oUil
http://imgbox.com/y3WKCq9J




Hors ligne Proteus

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1655 le: 08 août 2018 à 10:57:12 »
Thank you, do you have scans from Animeland 117 (2005) too?

Transcriptions of that interview of Kurumada can be easily found, but actual photos of the magazine seems to get lost on the Net.
Just for documentation. ^^


Anyway it can't be the interview Kurumada was tanking about in the SS manga, bacause Animeland was "just" a fanzine in the 90s.

Hors ligne Saint Alphazero

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1656 le: 08 août 2018 à 12:44:16 »
I have Animeland #117, but my scanner device was broken by a nasty Cambodian living in the countryside far way near Phnom Penh.  [:beuh]
Anyway, Hypnos member is so young.

Hors ligne titi

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1657 le: 08 août 2018 à 13:23:46 »
Il parle sûrement de l'interview du Club Do pendant l émission spéciale qui diffusait les 2 derniers épisodes ..

C’est surtout d’un lien YouTube dont il a besoin . 


Hors ligne Proteus

Ohhh I was looking for it such a long time. Thank you so much.  [:jap]

Il parle sûrement de l'interview du Club Do pendant l émission spéciale qui diffusait les 2 derniers épisodes ..
Je ne sais pas s'il y avait un service militaire pour les femmes en France, mais je ne pense pas que Dorothée soit partie au front après avoir rencontré Kurumada.

Just kidding!  [:lol]

l'autre jour, un journaliste français est venu m'interviewer. C'était un jeune homme aux yeux bleus. Il est rentré le lendemain en France et, 5 jours après, il devait partir faire son service militaire.

I guess it was an interview for a newspaper, and it gets lost in time.

Hors ligne Sergorn

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1660 le: 08 août 2018 à 21:11:58 »
Au besoin je dois avoir tous les AnimeLand depuis le 18/19 chez moi donc si y a une interview lié à Saint Seiya ou de Kurumada que quelqu'un veut que je scanne ça doit être jouable.

-Sergorn

Hors ligne ANDROMAK2000

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1661 le: 10 août 2018 à 09:41:17 »
Bonjour à tous,

Est-ce que qqu'un a gardé les interviews que l'on pouvait trouver sur ces pages ci?

http://www.toei-anim.co.jp/movie/seiya_tokubetsu/top.html
http://www.toei-anim.co.jp/movie/seiya_tokubetsu/staff.html
http://www.toei-anim.co.jp/movie/seiya_tokubetsu/hatsudashi.html

Merci pour vos réponses,

Hors ligne Vinz

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1662 le: 21 août 2018 à 21:25:31 »
En faisant des recherches sur saint seiya je suis tombé sur cette interview de Yamauchi lors des derniers Tsume fan days.

https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2301039-20180710-broly-dragon-ball-film-maudit-chevaliers-zodiaque-secrets-deux-series-animees-preferees

Citer
Vous avez réussi à imposer votre style, qu’il s’agisse des coups de pieds dans les combats de DBZ ou les déformations des personnages dans Saint Seiya.

Lorsque l’on imagine Goku se battre, on pense immédiatement au Kamé Hamé Ha. Je voulais plutôt montrer des corps à corps, où ils utilisent les poings mais aussi les pieds, et où chaque coup de Goku est imprévisible pour l’adversaire, et peut donc causer beaucoup de dommages. Un mélange de vitesse et de puissance. Pour les fameuses déformations dans Saint Seiya, je n’en suis pas le seul instigateur. Il faut aussi rendre à l’animateur et chara designer Shingo Araki ce qui lui appartient.

Pour vous donner un exemple précis et parlant, lors du combat d’Ikki contre Shaka, le Chevalier de Bronze perd ses sens l’un après l’autre. Or, comment son corps réagit, comment le monter à l’écran, comment mettre le spectateur à sa place ? Le côté déformé des corps donne une image de ces privations, ajoute un vrai impact. Et c’est devenu ma signature, enfin l’une de mes signatures. (rires)


Le cinquième film Saint Seiya, Chapitre du monde céleste - Ouverture, a été un échec public et critique en 2004, que s’est-il passé ?

C’est un film particulier, nous voulions montrer autre chose que des combats et nous focaliser sur la relation entre Seiya et Saori, une histoire d’amour effleurée dans le manga. C’était une tentative, peut-être risquée, mais je ne lisais pas les critiques ou les avis à l’époque, donc j’ai été épargné. La fin du film, où Seiya et Saori perdent la mémoire, appelait à des suites. Nous n’avions rien planifié, mais l’idée était bien sûr d’avoir Zeus comme big boss à un moment. Même si notre focus restait Seiya et Saori. Comme pour DBZ, il n’est pas difficile de trouver de nouveaux méchants, mais le cœur de la série ou du film doit rester les personnages.


Perso ce qui est dit sur le Tenkai me conforte dans mon idée que la volonté de Yamauchi et son travail sur la série en générale, était de développer/montrer la relation Seiya/Saorie et à plus forte dose sur ce film. Par contre il est amusant de lire qu'il ne lisait pas les critiques et les avis à l'époque, ce qui l'aurait épargné ... il a pourtant bien du en entendre au moins un d'avis, un certain mr Kurumada  [:aie] et vu les conséquences sur sa relation professionnel avec Toei, épargné n'est pas le mot qui me vient ^^
« Modifié: 21 août 2018 à 21:27:58 par Vinz »

Hors ligne megrez alberich

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1663 le: 21 août 2018 à 22:01:16 »
Langue de bois typiquement japonaise  [:pfft]
Laissez-la partir
Laissez-la mourir
Ne le dites pas
Tristana... c'est moi !

Hors ligne chevkraken

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1664 le: 24 août 2018 à 12:03:59 »
Pour Yamauchi, , il a quand même réalisé des trucs pour Toei animation après le Tenkai (Xenosaga et du Doremi Naisho), si ça se trouve, son départ n'est pas lié au Tenkai, mais à une volonté de prendre son envol à une époque où les départ de la Toei étaient nombreux (Mamoru Hosada et Takuya Igarashi sont parti la même année, Junichi Sato avait laissé tomber definitivement la Toei en 2000), il était quasiment le dernier réalisateur de sa generation
bien que ce soit surprenant, j'ai davantage touché à Korra qu'à Bayonetta, le fait que j'ai Korra dans mon lit le soir avant de dormir et Bayonetta non doit jouer.

Hors ligne ANDROMAK2000

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1665 le: 27 août 2018 à 21:20:55 »
Interview sur les publications (Jump Gold Selection et Jump Animé Comics ) est en ligne (Andromeda Box). Enjoy  [:dawa] [:dawa] [:dawa]

Hors ligne Atavaka

Interview sur les publications (Jump Gold Selection et Jump Animé Comics ) est en ligne (Andromeda Box). Enjoy  [:dawa] [:dawa] [:dawa]

Lien stp ?


Hors ligne Atavaka

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1668 le: 28 août 2018 à 10:33:46 »
Merci.

Hors ligne minos2809

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1669 le: 29 août 2018 à 10:45:54 »
Merci pour ces traductions
Settei / character sheets Saint Seiya: http://seiyasettei.e-monsite.com
Ma galerie de cels: http://rijufrajo.rubberslug.com
Galerie Shingo Araki: http://shingoarakigallery.e-monsite.com/

Hors ligne Atavaka

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1670 le: 17 octobre 2018 à 16:11:54 »
Interview de Yamauchi dans le numéro 224 d'Animeland.

SHIGEYASU YAMAUCHI
La réalisation comme expression.


[Propos recueillis par Bruno De La Cruz]

" Hikarimono Yamauchi ", autrement dit " Yamauchi le lumineux ", est l'une des plus grandes figures de Toei Animation, notamment pendant les années Saint Seiya et Dragon Ball. C'est avec un très grand plaisir que nous avons pu nous entretenir avec lui pendant un bon moment.

Pendant quatre jours, Shigeyasu Yamauchi a trainé sa bonhomie dans l'antre de Tsume Fan Days. Tandis que nous étions en train de partager un moment avec Masahiko Okhura (voir Animeland n°218), le célèbre Réalisateur est venu prendre place aux côtés de celui qu'il a lancé chez Toei, afin de répondre à nos questions et revenir sur sa carrière.


Précédemment, vous aviez dit que tout le monde ne vous aimait pas chez Toei. Pourquoi aviez vous ce sentiment ?

Ils sont très "kadowari" (pointilleux)… Je peux comprendre qu'on puisse ne pas m'aimer. J'ai toujours soutenu monsieur Okhura, je l'ai aidé, c'est peut-être un comportement avenant qui n'était pas apprécié.

Vous aviez aussi connu des gens qui ont compté pour vous, comme Masami Anno (Le petit chef, Nils Olgersson) ou Kozo Morishita (Dragon Ball Z, Albator, Saint Seiya) justement...

Je dirais que Masami Anno a surtout été comme un père pour moi. Il était de chez Tatsunoko, mais c'était un freelance comme moi à l'époque. Il m'a montré comment démarcher, trouver du travail. C'est vital quand vous commencez. Il m'a détaillé les rouages de ce milieu concurrentiel. D'un côté plus technique, c'est Tomoharu Katsumata (réalisateur de Devilman, Saint Seiya) qui m'a tout appris : les plans de réalisation, comment penser à un storyboard... J'ai surtout compris que la perfection n'existait pas : à chacun de mes cuts il repassait pour les retoucher. Sur une scène de Capitaine Flam par exemple, il venait ajouter des traits sur les barreaux en métal, pour le réalisme. J'ai compris qu'être réalisateur ce n'est pas seulement contrôler la bonne marche d'une production, mais aussi d'aller sur le détail de chaque maillon pour améliorer le tout.

En parlant de Storyboard, vous déclarez souvent votre amour pour les plans serrés (voir Animeland n°220).

Prenons une scène de baseball (il se lève et mime un lancer de balle). Un plan en pied peut perdre de sa force. On doit donc créer une ellipse et jouer avec le temps, pour renforcer le dynamisme. Je ressers le plan pour, soit alourdir, soit alléger la partie du corps que je veux montrer. Marquer un temps d'arrêt, couper la séquence en plusieurs plans, permet de montrer la puissance du geste (il lance la balle imaginaire). Par exemple, j'adore les jambes, je trouve qu'elles ont quelque chose de noble. En décomposant le geste de la sorte, on donne de la force au mouvement. Toei Animation est connu pour produire beaucoup de cuts, donc il faut des idées pour obtenir ses effes avec le moins de travail possible.

On vous présente souvent comme le créateur de Broly, mais dans un précédent numéro, nous analysions votre travail sur l'épisode 232 de DBZ. On retrouve ce que vous veniez de dire...

Honnêtement, je ne m'en souviens pas. J'avais même oublié avoir réalisé l'épisode où Goku se transforme en Super Saiyan… Est-ce quelque chose à dire (rires) ?

C'était il y a trente ans… Je peux dire que, même si le succès de la série était confidentiel pour le staff, je me suis bien amusé sur Dragon Ball. Avoir créé Broly est une belle satisfaction. Il a beau être le plus fort de sa race, il n'en reste pas moins le plus triste, le plus vide. C'est un paradoxe que j'aime.

Pour rester sur Toei, on a souvent entendu que votre départ de la société avait eu lieu à cause du film Saint Seiya Tenkai-hen (Ouverture). Est-ce vrai ?

Ça n'a aucun rapport ! Je peux dire que je suis vraiment très fier d'avoir fait ce film. Vraiment. Ça correspondait complètement à ce que je voulais faire. Une approche différente des autres longs métrages de Saint Seiya, c'est-à-dire montrer un amour fantasmé entre Saori et Seiya, et non pas entre le chevalier et la déesse. C'est toute la nuance. C'est un amour contrarié, un peu à la française : les personnages se croisent, se ratent, se regardent à distance. Le format TV sous-entend cet amour, mais il se prédestine à qui, Athéna ou Saori ? En interne, peut-être que ma vision n'a pas été captée par tout le monde…

Pour être honnête, j'ai pensé plusieurs fois à quitter Toei. Pourtant à chaque fois qu'un nouveau défi apparaissait, montage, réalisateur, directeur d'animation, etc., je le relevais. Si je suis parti, c'est tout simplement parce que j'avais fait le tour de la question à toei. Bon, j'avoue avoir un regret, celui de ne pas être intervenu sur le film de Kochikame. Personne ne m'a appelé (rires) !

Sur votre route, vous avez toujours su exploiter des animateurs/character designers comme Shingo Araki (Saint Seiya, Lady Oscar) et Yoshihiko Umakoshi (Mushishi, My Hero Academia). Comment l'expliquez-vous ?

Il existe un lien très fort entre Araki-san et moi. On se comprenait en un coup d'œil (1).  (Il prend son temps.) C'est quelqu'un avec qui on pouvait discuter de tout. Umakoshi-san était pareil. Ce sont des gens sensibles à la mise en scène. qui sont réceptifs. Umakoshi est comme Araki. Par son seul style graphique, il peut dépeindre une ambiance, une identité, donner un esprit  à une scène. Quand on me demande quelle est mon œuvre la plus personnelle, je réponds le film de Magical Doremi. Au niveau de la mise en scène et de l'apport musical, c'est ce que j'ai fait de mieux. Mais il y a aussi Casshern Sins, car c'est la première fois que j'expérimente une série d'action sous ce regard. Saint Seiya mettait en lumière des combats contre le destin, des divinités, mais dans Casshern, il y a une légèreté unique, une fluidité semblable à de l'eau qui coule. On ne voit pas les traces de pas du héros quand il bondit, on est presque dépassé par son agilité. C'était un défi de me sortir du personnage de Tatsunoko, très orienté dans les arts martiaux traditionnels, pour lui donner plus de poésie ou quelque chose d'intouchable. Ce qui est amusant, c'est ce que Casshern Sins et le film de Magical Doremi ont le même character designer, Umakoshi-san (il sourit). Le lien entre un réalisateur et un animateur est primordial.

Je me souviendrai toujours de l'ending de Doremi. Sur le dernier plan, on y voit la main d'un personnage, mort de dépit, symbole de la séparation entre une mère et sa fille. Quand j'ai demandé ce plan, même Umakoshi-san m'a dit que c'était dur de retranscrire ce sentiment, et pourtant il a réussi. Sur une image fixe , c'est très fort. C'est ce que j'essaie de léguer à Saori Nakanishi (2). Le travail de directeur d'animation n'est pas uniquement de se référer au modèle pour être cohérent. Elle doit livrer ce que le réalisateur a en tête. Si, dans un layout, un personnage a perdu sa mère mais rit, il faut un rire spécial, nerveux. Un sentiment partagé qu'il faut mettre à l'écran. Corriger ne suffit pas. Bon, elle est jeune et c'est peut-être ce que sa senpai (Nishi Terumi, NDLR) lui a appris, mais ce que j'explique là est un aspect important.


On en parle peu, mais vous avez aussi travaillé avec Shin'ichirô Watanabe sur Cowboy Bebop, le temps d'un épisode. Quel souvenir en gardez-vous ?

C'était une superbe expérience ! À l'époque, Cowboy Bebop a vraiment fait du bien à l'animation car il y avait très peu de programmes pour adultes qui étaient intéressants. La place était occupée par des séries pour enfants sans intérêt ou des anime qui ne racontaient pas grand chose avec deux ou trois seiyu connus... Bebop était comme une étoile filante dans le milieu, avec un monde plus sauvage. Pour cet épisode, j'ai mis le doigt sur cette amitié virile, l'honneur, qui existent entre les membres du groupe. Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait ça... Je me suis régalé !

L'actualité, enfin, c'est le décès d'Isao Takahata...

C'était tout simplement quelqu'un d'extraordinaire, un philosophe de la réalisation. Hayao Miyazaki avait l'habitude de faire des personnages qui crèvent l'écran, qui attirent la lumière. La mise en scène, d'Isao Takahata était introvertie, en retrait. Avec lui, même la mort de Setsuko est calme, mais elle te prend le coeur comme jamais. Il avait également une oreille musicale incroyable. Il savait où et comment placer la musique.

C'est lui qui a tout fait sur les films de Ghibli. D'ailleurs, on a vu le changement sur Le Voyage de Chihiro. Un seul thème revient en boucle et la musique n'est pas pensée par rapport à la scène. Avec la mort d'Isao Takahata, on a perdu quelque chose d'énorme.


remerciements aux interprètes Pierre Giner et Nourredine Widad, Sebastien Agogué (pour la tranche horaire dépassée) et à Shigeyasu Yamauchi pour sa disponibilité.
1. À l'occasion d'un souvenir évoqué en conférence. Shigeyasu Yamauchi disait ceci à propos de Shingo Araki et leur collaboration : " Durant l'épisode où Jamian (le chevalier du Corbeau) enlève Athena, je suis intervenu sur la mise en scène de la deuxième partie, Athena avait gardé ses habits, je ne trouvais pas ça crédible, alors on lui a enlevé ses bijoux et on l'a dessinée pieds nus, pour montrer la délicatesse de sa position. On n'a pas trop accordé d'importance à la cohérence avec les épisodes précédents (rires). "
2. Une animatrice qui a fait le voyage avec Shigeyasu Yamauchi, M. Okhura et Masashi Kudo. On vous en reparle très bientôt.




Hors ligne Vinz

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1671 le: 17 octobre 2018 à 17:25:48 »
Sagit-il encore de politesse japonaise ou il est assez clair au sujet du Tenkai ? :x

Hors ligne megrez alberich

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1672 le: 17 octobre 2018 à 17:35:32 »
Sans doute de la politesse à la japonaise, il ne va pas se mettre à casser du sucre sur leur dos surtout que je sais que Tôei lit les articles d'AnimeLand (on m'avait notamment demandé d'y aller mollo dans mes articles justement pour éviter les ennuis).

Et quand bien même le Tenkai correspondrait au film qu'il voulait faire, on sait de source sûre que c'est Tôei qui a exigé la romance Seiya x Saori pour pouvoir sortir le film à la St Valentin, quitte à ne pas tenir compte des instructions de Kuru. Shingo Araki a confirmé qu'il se tuait à la tâche et que des scènes entières finissaient à la poubelle parce qu'il n'y avait pas de script finalisé et que le scénario changeait chaque semaine ou presque. Ça ne donne pas vraiment l'image d'un réalisateur qui sait où il va.

Et tu m'étonnes que Yamauchi n'était pas apprécié de tous chez Tôei. C'était un empêcheur de tourner en rond qui leur tenait tête. Il a menacé de tout plaquer lors de la mise en chantier du 12 kyû Hadès s'il n'obtenait pas au moins les comédiens originaux des Bronze Five et d'Athéna, alors que chez Tôei ils étaient partants pour rajeunir tout le cast.

Enfin bon, cette interview ne m'étonne guère. Je vois mal Yamauchi dire ouvertement "on m'a imposé des délais impossibles à tenir, Tôei a refusé d'embaucher de nouveaux scénaristes, j'ai dû me débrouiller seul et ensuite ils m'ont viré comme un malpropre suite à l'échec commercial du film".

Au contraire, il a bien vu ce que ça lui coûtait quand il l'ouvrait un peu trop...

En tout cas, cette interview ne fait que confirmer ce que disait Chev' il n'y a pas longtemps : le Tenkai, c'est du 100% Yamauchi. Du Yamauchi en roue libre qui, voyant qu'il n'obtiendrait pas de nouveaux scénaristes et qu'on lui imposait une histoire d'amour entre Seiya et Saori, a fait ce qu'il fait le mieux : du contemplatif, de l'onirique, de l'introspection, du doute, du questionnement...

Tiens, autre élément qui montre qu'il ne savait pas trop où il allait : le traitement des Golds. Pendant longtemps le staff a hésité entre utiliser les pouvoirs de guérison/résurrection associés à Shaina et sa constellation tutélaire du Serpentaire, ou laisser Athéna lever la malédiction. Ils ont finalement décidé de ne pas y toucher et de les laisser de côté, s'évitant ainsi un casse-tête.
« Modifié: 17 octobre 2018 à 22:56:33 par megrez alberich »
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Hors ligne Sergorn

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1673 le: 17 octobre 2018 à 18:19:01 »
Après le Tenkai et le fait qu'il se retrouve "banni" de Saint Seiya à cause de ça, ne signifie pas forcément qu'il n'aurait pas pu faire d'autres projets TOEI.

-Sergorn

Hors ligne megrez alberich

Re : Les interviews des auteurs/scénaristes etc (MAJ: 2015/09/26 page 53)
« Réponse #1674 le: 17 octobre 2018 à 18:26:05 »
Il n'a pas été forcément banni de StS. Peut-être que chez Tôei, on lui a demandé de mettre la pédale en douceur et d'éviter de contrarier Kurumada à l'avenir. Ce qui n'annonçait rien de bon pour le Meikai, et peut-être que Yamauchi n'était pas intéressé par une suite qui devait se borner à n'être qu'un vulgaire copier/coller du manga, sans imagination.

Tu crois vraiment que le gars avait déjà prévu de partir de lui-même après le Tenkai alors qu'il lui restait Hadès à finir et qu'il était hyper emballé par cette perspective ?

Tu crois aussi que Kuru aurait exigé qu'il ne touche plus à StS à cause d'un seul couac, vu tout ce qu'il a apporté à la licence ?

Pour moi c'est limpide, il était vu comme un empêcheur de tourner en rond qui l'ouvrait un peu trop, une forte tête qui devenait gênante, et Tôei s'est servi du flop du Tenkai comme prétexte pour pouvoir enfin se débarrasser de lui. Ou en tout cas, un prétexte pour le morigéner. Du genre, "vous voyez, à n'écouter personne et à n'en faire qu'à votre tête, tout ce que vous avez gagné c'est de déplaire à maître Kurumada, l'un de nos plus anciens partenaires. S'il ne souhaite plus travailler avec nous, ça sera entièrement votre faute".

Et les Japonais à qui j'en ai parlé m'ont dit qu'effectivement, ça se passait comme ça en interne, avec les remontrances de rigueur. Surtout face à un électron libre qui conteste les décisions de sa hiérarchie et qui fait preuve d'initiative, ce qui est encore très mal vu dans le monde du travail "old school" japonais.

Cela dit, peut-être qu'il est effectivement parti de lui-même après s'être fait taper sur les doigts. Genre allez tous vous faire foutre, je me casse. Ou alors à la japonaise "ma honte est immense, je préfère me retirer". Ça, on ne le saura sans doute jamais.

Ce qui est sûr, en revanche, c'est que ce n'est pas Kuru qui a exigé son renvoi.

Et je le répète, à AL ils doivent être hyper vigilants à ce qu'ils publient, surtout quand ça touche à Tôei ou Shûeisha. En tout cas, c'était le cas lorsque j'écrivais pour eux. Combien de fois ils ont eu des plaintes pour avoir été trop virulents dans leurs articles, avec chantage à la clé : ne plus fournir au magazine d'illustrations validées par leurs soins (car oui, ils étaient intransigeants sur la question), ne plus leur fournir de manga ou séries à chroniquer, refus d'interviews de mangaka ou d'intervenants bossant pour eux, ne plus être invités aux avant-premières presse, etc.*

C'était constamment le bras de fer entre le rédac'-chef qui essayait en vain de leur faire comprendre le principe de la liberté de la presse en France, et les ayants-droits japonais qui ne voulaient rien entendre et exigeaient que l'on bosse à la japonaise.

*Bien évidemment, ce n'était pas du chantage direct. C'était plutôt du "oui, oui, nous confirmons la présence de tel réalisateur à la Japan Expo. Comment, vous aimeriez réaliser une interview pour votre magazine ? Malheureusement, ça ne va pas être possible. Il n'en donnera que 5 et elles ont déjà été accordées à vos confrères". Ou se rendre compte que, ô surprise, il y a eu une avant-première presse la veille à laquelle tu n'as pas été convié, alors qu'avant tu étais invité systématiquement. Ou tiens, ça fait plus de 2 mois qu'on a demandé de belles illustrations pour notre dossier spécial sur telle série et on n'a toujours rien reçu alors qu'on est en plein bouclage. Comme par hasard, c'était chaque fois après un différend entre AL et Tôei ou Shûeisha.
« Modifié: 18 octobre 2018 à 04:32:44 par megrez alberich »
Laissez-la partir
Laissez-la mourir
Ne le dites pas
Tristana... c'est moi !

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