MON TOP 5 20181- Obscura – Diluvium : les Allemands terminent ainsi un concept qui s’étale sur 4 disques. Après un “Akroasis“ de haute volée qui avait pour seul défaut de sortir en 2016, année de thrash metal (mon style favori), “Diluvium“ reprend le cheminement du groupe là où il en était resté, à savoir ce petit coup d’œil en arrière vers les légendes du tech-death old-school, et notamment Cynic. Sur ce chef d’œuvre, Obscura « adoucit » son approche, aère ses parties encore davantage, ce qui donne de sublimes espaces musicaux, sans perdre ni vélocité ni complexité, où l’on respire à plein poumons. Le tech-death récent à son apogée à mon avis, qui marie sans heurt différentes périodes du style avec une classe désarmante ; cet album m’a enseigné la lévitation.
2- Orphaned Land – Unsung Prophets & Dead Messiahs : la figure de proue du metal oriental frappe très très fort cette année avec un disque particulièrement soigné et varié. Le groupe a mis les petits plats dans les grands et fait étalage d’un savoir-faire impressionnant : passages acoustiques, musique folk, metal prog acéré, incursions death metal ravageuses, soupçons de power metal aux touches symphoniques d’un cru exceptionnel, ambiances mélancoliques, tout est admirablement travaillé, structuré et cohérent. La qualité de cet opus avoisinerait presque leur chef d’œuvre absolu “The Never Ending Way Of ORwarriOR“ sorti en 2010. Artistes phénoménaux, polyvalents, inspirés, travailleurs, qui ont concrétisé leur labeur dans un condensé de finesse et de puissance. Indispensable.
3- Alkaloid – Liquid Anatomy : tech-death résolument novateur, qui n’hésite pas à reluquer du côté délicat des ancêtres du rock progressif pour le fusionner avec des ambiances lourdes très agressives, le tout avec une fluidité déconcertante. Alkaloid impressionne, déroute, joue à cache-cache, caresse dans le sens du poil puis assomme sournoisement derrière la tête ensuite. Les instruments sont exploités au maximum, jusqu’aux bruitages incongrus, la compréhension de l’auditeur est sans cesse mise au défi… ce qui est assez raccord avec les thèmes lovecraftiens développés le long du disque. La cerise sur le gâteau.
4- Beyond Creation – Algorythm : malgré un début d’album qui laissait présager une fusion décevante du groupe avec la masse des formations tech-death qui ont inondé 2018, les Québécois s’envolent littéralement en moins de 10 minutes vers des horizons plus éthérés, lorgnant vers les racines du tech-death, à savoir la période bénie du début des 90s. Ce 3ème album marque un vrai tournant, car sans renier les bases puissantes et tranchantes posées sur “The Aura“ et “Earthborn Evolution“, il réussit à alléger un propos autrefois un tantinet chargé. Les fans de tech-death oppressant où tout se bouscule en seront pour leurs frais, mais il s’agit pour moi de leur meilleur disque... nettement.
5- Amorphis – Queen Of Time : lorsqu’est sorti le 1er single, je redoutais une fois de plus le syndrome du pilotage automatique ; mes craintes étaient fondées dans un sens, car comme ses prédécesseurs depuis “Eclipse“ en 2006, l’album ne manifeste que très peu d’évolution dans l’approche artistique du groupe. Mais les Finlandais m’ont cloué le bec malgré tout. On a beau s’attendre à ce qui va venir, leur savoir-faire et leur classe, leur finesse et leur sens mélodique s’impose à nous et rend l’évidence jubilatoire.
Echouent au pied du podium :6- Euphoreon – Ends Of The Earth : un bien bel album underground sorti cette année (le deuxième pour ce duo australo-allemand), qui sans révolutionner quoi que ce soit dans son mélange Children Of Bodom / Rhapsody, offre une belle alternative à Wintersun. Les compos sont parfaitement maîtrisées, avec de très chouettes idées disséminées un peu partout. Il leur faudra peut-être gagner davantage en originalité pour vraiment se faire un nom, mais au moins les preuves d’un grand talent sont irréfutables.
7- Gorod – Æthra : la concurrence était trop rude cette année, mais je ne pouvais pas laisser Gorod dans le chapitre du tech-death sans les mettre à l’honneur d’une certaine façon. Leur style reste très moderne et fait étalage de beaucoup de passages ingénieux, mélodiques et osés, avec un joli travail pour varier les vocaux ; forcément un gros coup de chapeau à ces musiciens de première catégorie.
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Mes déceptions 20181- Black Fast – Spectre Of Ruin : comment peut-on gâcher son talent à ce point? Après un premier essai tech-thrash transformé avec brio en 2013 (“Starving Out The Light“) et un deuxième montrant de bonnes choses mais trop linéaire (cette cymbale…), j’attendais une reprise en main. Hélas c’est un copié-collé du deuxième, sans les bonnes idées. Répétitif à coller la nausée, à moins d’avoir un penchant pour le punk. Sans aucun doute ma plus grosse déception, qui va de pair avec l’un des pires albums de 2018.
2- Ghost – Prequelle : gros début d’album, mais vraiment tâtonnant après les 3 premières plages. On connaissait le groupe pour tremper un ou deux orteils dans la pop music ; ici il y saute à pieds joints, sans abandonner pour autant son côté rock prog, malheureusement exploité avec moins d’idées (et plus de copie) que sur “Meliora“. Leur premier disque restera une référence à mon avis, ainsi que leur 3ème à moindre degré. Sauf surprise, “Prequelle“ annonce une nouvelle ère pour le groupe qui ne s’adressera plus à moi.
3- Judas Priest – Firepower : que dire? L’album est en soi assez bon et dans les standards du Priest, à savoir 3-4 gros titres et beaucoup de morceaux de seconde zone (trop peu de leurs opus échappent à cette règle). Le groupe étant proche de la retraite je m’attendais sincèrement à un magnifique chant du cygne, quelque chose de grandiose, à un testament à la hauteur de leur influence, aux 10 commandements du heavy metal. Il faut croire que j’ai rêvé trop fort.
4- Pestilence – Hadeon : assez bon disque mais j’en attendais beaucoup, beaucoup plus. Idées intéressantes et séduisantes qui finissent par tourner un peu en rond, les riffs étant très courts et bouclés. Les solos enchanteurs de l’excellent Santiago Dobles parviendront difficilement à faire oublier quelques références paresseuses à certains passages des cultes “Testimony Of The Ancients“ et “Spheres“.
5- Therion – Beloved Antichrist : Très, très ambitieux projet de triple-album. Trop finalement. Du rien pendant 3 disques, de l’opéra fastidieux, on ne retient pas les morceaux, on s’endort, on se réveille une heure plus tard en pensant s’être assoupi 5 minutes, et le groupe continue d’égrainer ses mélopées dans l’indifférence totale. Bande-son qui aurait été plus adaptée pour un concept-album sur Morphée.
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Ça n’a échappé à aucun amateur de metal, le style se porte très bien, et cette année confirme la tendance des précédentes : tous les robinets sont ouverts, des dizaines d’albums sortent tous les mois, soit venant des labels historiques (Nuclear Blast, Season Of Mist, Earache, Relapse, Inside Out, Century Media, Metal Blade…) soit directement produits maison. Impossible de tout suivre, impossible de tout écouter, impossible déjà de retenir parfaitement tout ce qu’on a pu écouter. C’est dans ce contexte de surabondance que je vais faire le bilan de mon année métallique.
Pour commencer, un mot sur la profusion des albums de tech-death cette année. J’en ai écouté une petite vingtaine (pour 5 achetés), et encore, j’ai dû en rater un bon nombre. Ce qui était autrefois un style assez rarement pratiqué, dont les sorties d’albums constituaient un évènement et provoquaient une certaine effervescence chez les adeptes, est maintenant devenu courant. “Tiens, encore 2 ce mois-ci…“ on hausse les épaules. Le bon côté des choses toutefois, c’est qu’une telle profusion augmente les chances d’avoir des chefs d’œuvre dans le lot, et de mon point de vue cela s’est vérifié puisque pas moins de 4 albums de mon top 7 sont des albums de tech-death (Obscura, Alkaloid, Beyond Creation, Gorod).
Globalement je reprocherais au style de trop se confiner dans l’agression vocale pure et dure, quelques disques étant magnifiquement composés et joués, mais plombés par des vocaux trop criards dominant l’aspect musical. Je pense notamment à Augury, Psycroptic, ou dans une moindre mesure Inferi. Aussi, le style devient très codé et un peu sclérosé, et à l’instar du metal prog “à la Dream Theater“, après un âge d’or expérimental (fin 80s début 90s) et une nouvelle vague plus brutale (début 00s), la majorité des groupes n’offrent plus beaucoup de surprises (Slugdge, Anachronism, Serocs, The Beast Of Nod, Horrendous…). Rentrons dans le détail :
Augury – Illusive Golden Age : excellents musiciens mais disque trop dense, trop bourrin, trop fatiguant ; de belles plages instrumentales néanmoins.
Æpoch – Awakening Inception : très bon 1er disque, mélange de brutal death / tech death old school influencé Death période “The Sound Of Perseverance”.
Inferi – Revenant : de beaux arrangements symphoniques, des musiciens excellents, mais un ensemble trop brutal à mon goût pour pouvoir être apprécié sur la totalité du disque (à noter qu’il est également sorti en version 100 % instrumentale, très bonne initiative).
Revocation – The Outer Ones : disque qualitatif mais hermétique. Le groupe a perdu la majeure partie de son côté thrash (que j’adorais), remplacé par un tech-death homogène mais un poil convenu.
Arsis – Visitant : après un “Unwelcome” très décevant, le groupe redresse la barre mais ne séduit plus autant que sur ses 2 premières sorties, restées inégalées (“A Celebration Of Guilt“ et “A Diamond For Disease“).
Psycroptic – As The Kingdom Drowns : album brillant et inspiré mais trop indigeste par moments. Quelques gros riffs, monumentaux parfois, donnant un aperçu du chef d’œuvre qu’il aurait pu devenir sans des cris rébarbatifs.
Sadist – Spellbound : concept album hitchcockien basé sur les atmosphères, travail intéressant au synthé, mais des vocaux plus graves que sur les précédents albums couvrent un peu trop les bonnes idées. L’album précédent m’avait davantage séduit.
Rivers Of Nihil – Where Owls Know My Name : mélange intéressant entre du brutal tech-death classique, avec un côté Opeth dans l’équilibre mélodique et Ihsahn pour leur facette expérimentale. Pas désagréable les 10 premières minutes.
Autre style en pleine forme cette année, le death metal mélodique. Dans ce domaine je n’ai pas vraiment fait d’effort pour aller chercher les informations, elles sont venues à moi, soit par mon fils, soit par des contacts FB, soit par un lien youtube pris un peu au pif. Je retiens surtout le superbe album d’Amorphis, qui réussit à surprendre encore sans pour autant changer sa formule, et l’appliqué second opus d’un groupe underground, Euphoreon, qui recrache ses cours de death mélo avec à-propos, en incluant une belle couche d’arrangements symphoniques à tout rompre. À part ça :
The Crown – Cobra Speed Venom : sympa mais manque de surprises, l’album a du mal à capter mon attention sur la longueur.
At The Gates – To Drink From The Night Itself : pas mal du tout, joli retour aux sources qui rappelle les débuts du melodeath, plutôt abrasifs. Bémol sur la voix un peu épuisante.
Chthonic – Battlefield Of Asura : original et bien fait, seulement ce n’est pas trop ma tasse de thé, assez criard et orchestrations un peu timides.
Omnium Gatherum – The Burning Cold : bien exécuté, quelques facettes calmes appréciables, musique de qualité qui rappelle Amon Amarth et dans une moindre mesure Arch Enemy. Ceci dit l’album ne m’a pas fait tomber de ma chaise.
Nothgard – Malady X : même conclusion que pour Omnium Gatherum, sans le côté Amon Amarth et avec un résultat plus générique.
Le heavy metal n’en finit plus de pondre des albums à la chaîne. Dinosaures, groupes moins âgés, et débutants, tout le monde y va de son petit disque qui ne révolutionne rien. Cette année, je retiens surtout la déception causée par Judas Priest, très probablement liée à mes attentes plutôt qu’à la qualité objective de “Firepower“, somme toute correcte (voir plus haut). Dans un style également attendu, Satan a quant à lui respecté son contrat, et en underground Shadowkiller réalise une belle percée heavy-prog.
Visigoth – Conqueror’s Oath : bien ficelé mais sans grand intérêt.
Runner Hell – From The Ashes To Hell : trop classique, aucune surprise.
Anvil – Pounding The Pavement : groupe authentique bourré de bonnes intentions, qui malheureusement s’essouffle dans ses tentatives. L’heure de la retraite approche.
Satan – Cruel Magic : album dans la continuité de “Life Sentence“ et du sublime “Atom By Atom“ ; le niveau descend d’un cran, comme en atteste le ventre mou du disque, mais les Anglais parviennent toujours à sortir de vrais hymnes heavy bien à l’ancienne, avec cette petite touche speed metal qui leur va si bien.
Shadowkiller – Guardians Of The Temple : bon disque de heavy aux accents prog, les morceaux oscillent entre classiques et très inspirés, mis en valeur par un gros travail rythmique et des parties de batterie tentant de casser la prévisibilité du style. Un bel effort.
Sign Of The Jackal – Breaking The Spell : beaucoup d’énergie old school à revendre chez ces jeunots, à la Satan’s Hallow. Cependant on regrettera une trop grande ressemblance avec ces derniers, ainsi qu’avec beaucoup d’autres choses.
Wolftooth – Wolftooth : trop classique, heavy Sabbathien sans touche de personnalité.
Galactic Superlords – Galactic Superlords : niveau supérieur de pompage, entre Black Sabbath, Thin Lizzy et The Cult, le groupe sait jouer mais manque d’idées.
Carriage – Visions : un peu l’inverse ici, car Carriage développe un beau sens mélodique orienté Mercyful Fate / Accept / Black Sabbath avec ce qu’il faut d’originalité pour que l’oreille se dresse (quelques plans bateau récalcitrants toutefois). Manque de pot, l’album semble avoir été enregistré à l’arrache car certains plans sonnent de manière approximative et ça m’a un peu gâché mes écoutes.
U.D.O. – Steelfactory : album assez triste en réalité, car s’il y a une poignée de bons morceaux dessus, globalement ça sonne comme une mauvaise imitation des récents opus d’Accept, qui, il faut le dire, ont placé la barre trop haut pour le nain teuton.
Dee Snider – For The Love Of Metal : album très fun, énergique, riffu, à l’image du chanteur de Twisted Sister, avec néanmoins un potentiel de réécoute limité.
Loudness – Rise To Glory 8118 : disque au son volontairement rétro, réalisé de manière très professionnelle, mais n’apporte pas grand-chose au schmilblick.
Question thrash metal, l’activité est également bouillonnante depuis une poignée d’années. Certaines chaînes youtube spécialisées déversent des bennes et des bennes d’albums de « thrash revival », sans compter évidemment les sorties des vieilles formations reformées ou des survivants des années 80. Cette année, moins de noms ronflants cependant, 2016 ayant été particulièrement chargée. 2018 a très mal démarré me concernant quand j’ai découvert le gâchis de talent qu’est le dernier album de Black Fast, ex-groupe prometteur (voir plus haut) ; mais la plupart des amateurs étaient focalisés sur la purge du Machine Head, que je n’ai vraiment écouté que très récemment en fait. Pour ma part, la vraie bonne surprise provient de Voïvod, toujours en plein second souffle d’inspiration, et d’Exmortus, qui parvient toujours à agrémenter son thrash classique d’incursions malmsteeniennes d’excellent goût.
Angelus Apatrida – Cabaret De La Guillotine : album inconstant, excellent début et excellente fin mais un gros ventre mou et des clins d’yeux appuyés à Testament qui peuvent devenir un peu soûlants.
Exmortus – The Sound Of Steel : très bon disque de thrash néoclassique concis et efficace, assez conventionnel dans l’approche thrash mais suffisamment personnel pour être reconnu à sa juste valeur.
Voïvod – The Wake : album ambitieux qui respecte l’identité du groupe, et qui renoue avec les grandes heures de la fin des années 80 sur une poignée de morceaux à couper le souffle.
Machine Head – Catharsis : album pas si mauvais musicalement par moments, mais gros wtf pendant certains passages, sans compter un chant vraiment irritant. S’il on comprend les paroles c’est malheureusement encore pire et l’écoute entière du disque devient un véritable chemin de croix.
Artillery – The Face Of Fear : même recette encore et encore ; honnêtement hormis le stratosphérique et légendaire “By Inheritance“, un solide retour sur “When Death Comes“, et dans une moindre mesure “Terror Squad“, la discographie des Danois me laisse de marbre.
Warrel Dane – Shadow Work : du Nevermore période “This Godless Endeavor“, avec des vocaux fatigués et sans Jeff Loomis. Pas convaincu.
Metal Church – Damned If You Do : je n’ai pas pu écouter le disque en entier faute de disponibilité sur youtube, mais les quelques titres présents sonnaient vraiment convenus.
Au sein des nombreux styles existants, il en est un que je laisse souvent de côté, considérant que tout a déjà été dit entre le milieu des 80s et la fin des années 90 : le power metal et ses petits frères le power metal symphonique et le power metal progressif symphonique. Ceci dit, régulièrement, je tente quelques écoutes de nouveautés histoire de vérifier si mon postulat tient toujours. Pour le moment c’est le cas. A noter l’interminable gamelle de Therion, groupe-phare du metal symphonique (voir plus haut).
Angra – Omni : très bonne surprise vu les conditions de création ; perdre son guitariste-star et parvenir à le faire oublier dans la foulée n’est pas donné à tous les groupes. A dire vrai, Angra nous avait déjà prouvé ses talents de phénix par le passé. Fabio Lione joue aussi une part importante dans cette réussite tant sa voix colle superbement à ce style.
Riot – Armor Of Light : très bien fait et exécuté mais désespérément convenu.
Powerwolf – The Sacrament Of Sin : sympa, quelques bons passages à la Rhapsody / Nightwish.
Grave Digger – The Living Dead : rien de neuf, mais plus d’inspiration que sur le precédent disque. Quelques gros riffs bien efficaces et un délire polka en bonus sur Zombie Dance
Primal Fear – Apocalypse : album réalisé de manière académique mais qui retient quand même l’attention grâce à des moments très inspirés. Ecoute agréable.
Dire Peril – The Extraterrestrial Compendium : bon power metal Iced Earth-like qui trouvera son public.
Cela fait longtemps également que le death metal traditionnel n’est plus dans mes petits papiers, estimant avoir fait le tour sur les albums fondateurs du genre. Par curiosité néanmoins il m’arrive de piocher çà et là quelques nouveaux opus dans le but de ne pas me sentir totalement largué. J’ai porté une attention particulière sur le dernier Pestilence, ce groupe étant historiquement situé à mi-chemin entre le death metal trad et le tech-death (voir plus haut).
Crescent – The Order Of Amenti : death/black compact, assez mid-tempo avec de bonnes ambiances arabisantes, mais un peu long.
Monstrosity – The Passage Of Existence : cela faisait au moins 20 ans que je n’avais pas écouté Monstrosity, et je dois dire que ce dernier album fait le travail en termes de death metal trad : rythmes variés, riffs bien construits et agressifs, mélodies dissonantes, le style est totalement maîtrisé ; par contre l’album est trop long.
Gruesome – Twisted Prayers : pas mal de buzz autour de ce groupe qui se définit comme enfants spirituels du demi-dieu Chuck, mais au final on se retrouve avec l’album “Spiritual Healing“ dont tous les riffs auraient été joués dans le désordre. Aucun intérêt.
Deicide – Overtures Of Blasphemy : de chouettes idées éparpillées sur une galette somme toute d’une brutalité monotone aux vocaux linéaires. Il y avait moyen de faire mieux que ça.
Sulphur Aeon – The Scythe Of Cosmic Chaos : groupe célèbre pour rendre hommage à HP Lovecraft sur chacun de ses opus, Sulphur Aeon parvient à recréer une atmosphère convaincante pendant quelques titres, mais peine à retenir mon intérêt sur la longueur.
Pas grand fan de black metal, je m’y intéresse toutefois de temps à autres. Cette année j’ai peu écouté ce style, et ça reste dans les sentiers battus :
Watain – Trident Wolf Eclipse : sympa, black metal avec quelques touches de heavy metal trad, pour un résultat un peu uniforme.
Dimmu Borgir – Eonian : très bon disque pour ma part, facile d’accès certes ; le groupe se “therionise” en incluant beaucoup d’orchestrations qui servent à merveille les meilleurs passages du disque. Beaucoup ont trouvé cet album indigne de la grande période “Enthrone Darkness Triumphant“ (chose qu’on entend depuis “Spiritual Black Dimensions“), mais ils ont simplement évolué et adouci leur propos. Vu le snorefest qu’est le dernier Therion, autant écouter cet “Eonian“, bien plus metal, énergique et inspiré.
Immortal – Northern Chaos Gods : gros retour en arrière pas très enthousiasmant, peut être plaisant pour les fans du vieux Immortal (avant “Damned In Black“). De bons passages sont à noter toutefois au fil du disque.
Idem pour le hard rock, pas écouté grand-chose, même si à la base c’est un style qui m’attire beaucoup ; mes premiers amours musicaux d’adolescent étant définitivement dans cette case. Evidemment Ghost a été une belle déception (voir plus haut).
Lordi – Sexorcism : disque desmond-childesque, classique, sans surprise, mais pas mal de gros riffs bien poilus qui font plaisir à entendre. Je regrette également la longueur de la galette, une meilleure sélection de titres aurait peut-être fait passer “Sexorcism“ dans la case des incontournables du groupe.
Stryper – God Damn Evil : opus qualitatif, des compos solides voire excellentes, mais un peu déjà entendues dans les grandes lignes.
Concernant le metal progressif je n’ai pas fait beaucoup d’efforts cette année :
Eldritch – Cracksleep : j’avais laissé Eldritch à la sortie d’un “Reverse“ en 2001 qui m’avait profondément déçu. Rien écouté de ce groupe depuis, hormis les inamovibles 3 premiers albums, classiques parmi les classiques du genre dans les 90s. “Cracksleep“ s’avère très efficace et renoue joliment avec le style pratiqué à cette époque. Un peu de remplissage par-ci par-là (le 4ème morceau merde -_- ) mais au final un bel album.
Michael Romeo – War Of The Worlds pt1 : énormément de talent à l’oeuvre, que l’on soit bien clair à ce sujet. Michael Romeo est un monstre sacré du genre, c’est non-négociable. Mais ai-je éprouvé les mêmes frissons qu’il y a plus de 20 ans quand je découvrais Symphony X ? Non. Son style a du mal à se renouveler ; les riffs, la production, les solos, tout y est semblable aux sorties de son groupe depuis plus de 10 ans. Bref, un disque de plus, pour les inconditionnels uniquement.
Haken – Vector : album intéressant. Je ne l’ai pas beaucoup approfondi faute de temps, mais l’atmosphère qui s’en dégage rappelle Leprous à bien des égards.
Et pour finir un récapitulatif des albums où plusieurs styles se mélangent. Le dernier Orphaned Land reste le meilleur album de « patchwork metal » qu’il m’a été donné d’écouter cette année (voir plus haut).
Tribulation – Down Below : très bon disque de heavy / gothique vaguement extrême (pour les vocaux), dans la lignée de “Children Of The Night“. Je regrette un peu le sublime et l’excellence qui transpiraient de “The Formulas Of Death“, mais le groupe continue son bonhomme de chemin en proposant une évolution qualitative, sans sacrifier ses principes, ce qui est à saluer.
Ihashn – Amr : metal prog extrême expérimental artistiquement cohérent avec ses précédents travaux, c’est-à-dire très prout-prout. Franchement je commence à trouver ça chiant. J’ai tout acheté jusqu’à “Arktis.“ mais cette fois je me suis abstenu.
Skeletonwitch – Devouring Radiant Light : virage mélo-deathrash-black remarquable, morceaux longs et inspirés mais qui manquent un peu de solos. La transformation reste impressionnante pour un groupe qui avait pour habitude de torcher ses titres en 3 minutes de thrash-death échevelé.
Thy Catafalque – Geometria : trop électro pour moi, je passe.
Hago – Hago : musiciens incroyables donnant dans un mélange 75 % jazz-fusion, 25 % metal prog instru, qui pourrait évoquer certains travaux de Cyril Achard ou de Gordian Knot. Pas de pot pour moi, ça manque furieusement de headbanging.
Jason Becker – Triumphant Hearts : très varié et très doux. Je ne nie pas la beauté de la musique et l’exploit artistique que ça représente pour un handicapé à 99 %, mais ça manque de sang et de boyaux. Je reste un indécrottable bourrin. J’avais pourtant su apprécier “Perspective“.
Into Eternity – The Sirens : mélange très fourni entre mélodeath, power metal et metal prog, avec des musiciens talentueux et une chanteuse polyvalente. Album très impressionnant qui fourmille de plans accrocheurs et de transitions culottées, et qui se place dans les 10-15 meilleurs sortis cette année sans l’ombre d’un doute.