Auteur Sujet: PURE FUCKING METÔÔÔÔLE  (Lu 132588 fois)

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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1075 le: 02 septembre 2021 à 09:48:54 »
Grande reprise des concerts, z'êtes pas trop rouillés?
Non, ça va. A force, on finit par bien connaitre les morceaux.
3 ou 4 répètes pour bien "jouer ensemble", carré, et c'est bon.

Au passage, on jouera également le dimanche 12 à Wissembourg dans le cadre de la 1ère édition de la WisSeinbourgeoise (course pour la lutte contre le cancer)


On te dit merde!
OH ! Tu vas causer meilleur, oui ? [:aie]
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1076 le: 13 septembre 2021 à 15:30:33 »
MASTODON a lancé le 1er clip extrait de son futur album Hushed & Grim, qui sortira en octobre.



Plutôt sympa.
L'album précédent (Emperor of Sand, 2017) m'avait un peu déçu (faute notamment une prod' que je trouvais mauvaise). J'attends ce nouveau disque avec impatience.
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1077 le: 13 septembre 2021 à 15:53:31 »
Pas mal [:pfft]

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PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1078 le: 16 septembre 2021 à 11:50:55 »
Pour faire suite à la discussion avec @Bouloche Le Foufounet sur mon topic guitare :

In Flames 1995

"Je veux une bonne fois tenter l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées" Nietzsche

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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1079 le: 22 septembre 2021 à 11:47:46 »
Hmmmm, je trouve que ce n'est pas tout-à-fait sur le même genre de mélodie... Là, ça m'évoque plus une mélodie d'inspiration médiévale à la sauce metal-tradi-maiden-style...

Bref, difficile à dire.

Quoiqu'il en soit, une chose est sûre : la voix est prodigieusement dégueulasse ! [:lol]
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« Réponse #1080 le: 22 septembre 2021 à 18:12:01 »
Oui c'est vrai qu'il y a un côté Maiden - qui reste coloré musique celtique malgré tout, comme Maiden l'est (toujours actuellement cf le dernier album).
Sinon en toute franchise la voix d'In Flames ne me paraît pas plus dégueulasse que celles de tous ses collègues du même genre. J'ai jamais été fan de ce style de vocaux écorchés et hormis de très rares exceptions il m'est difficile de les classer par qualité [:lol]
C'est juste que généralement j'aime bien la musique et la voix fait partie du décor, je n'y prête plus attention.
« Modifié: 22 septembre 2021 à 18:15:50 par cacaman »
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« Réponse #1081 le: 01 décembre 2021 à 23:37:02 »
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1082 le: 02 décembre 2021 à 08:03:15 »
Merciiiiiiiiiiiii ! [:sparta1]
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1083 le: 05 décembre 2021 à 21:26:42 »
@Bouloche Le Foufounet
Alors as-tu écouté ces morceaux cultes de heavy/doom? :o
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1084 le: 05 décembre 2021 à 21:27:52 »
Pas encore !
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1085 le: 05 décembre 2021 à 21:36:52 »
Je m'en doutais, ne voyant toujours pas de message d'illumination divine et de ta part, de la découverte d'une nouvelle raison de vivre, après toutes ces années passées dans l'obscurité..  [:crom]
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1086 le: 10 décembre 2021 à 14:19:00 »
@cacaman :

Ah oui, OK, je ne connaissais pas du tout et, en effet, j'en viens presque à le regretter !
Ces 3 extraits sont vraiment sympa. Au demeurant, j'aime un peu moins le dernier et j'ai une préférence pour le 1er : je trouve qu'il a une ambiance de dingue.
Les 2 premiers titres, c'est Messiah Marcolin au chant, c'est ça ? J'ai beaucoup sa voix, je lui trouve un petite similitude avec celle d'Ozzy.

Niveau son, j'ai généralement beaucoup de mal avec les vieux disques, mais pour des vieilleries, je trouve que c'est très correct. Sauf le son de batterie sur le 3ème titre : la double grosse caisse à partir de 3min est vraiment dégueu/vieillotte ! [:lol]
Mais globalement, ça sonne encore bien ! :)

Dommage que ma médiathèque ne propose pas d'album de Candlemass, j'm'aurais bien une petite cure... ::)
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« Réponse #1087 le: 10 décembre 2021 à 15:19:43 »
Les 2 premiers titres, c'est Messiah Marcolin au chant, c'est ça ? J'ai beaucoup sa voix, je lui trouve un petite similitude avec celle d'Ozzy.

Oui je vois ce que tu veux dire, peut-être dans le côté un peu nasillard parfois, mais Marcolin est à mes oreilles au moins 2 divisions au-dessus, tessiture plus large, plus profonde, trémolos de fou, et une justesse incroyable.
Pour moi Marcolin est dans mon top 10 des chanteurs de heavy, minimum. Voire mon top 5.
A vrai dire je ne mets pas grand monde devant : Dio, Halford, peut-être Dickinson, peut-être Tony Martin aussi, et encore. Je le mets même devant Mike Patton ou King Diamond. Evidemment je compare tous ces chanteurs chacun à l'apogée de leur talent.

Niveau son, j'ai généralement beaucoup de mal avec les vieux disques, mais pour des vieilleries, je trouve que c'est très correct. Sauf le son de batterie sur le 3ème titre : la double grosse caisse à partir de 3min est vraiment dégueu/vieillotte ! [:lol]

Oué le 1er album c'est 1986 (3ème extrait) et le groupe avait zéro moyen donc il faut être un peu indulgent je crois [:lol]
Mais oui sinon c'est grandiose comme groupe, c'est pas trop doom, c'est pas trop heavy flashy (même s'il y a quelques incursions parfois), ils reprennent les recettes de Black Sabbath donc c'est pas ultra original, mais ya un côté grandiloquent époque Sabbath du début des 80s.
Leur 1er chanteur était bon aussi, mais pas autant que Marcolin. Moi je dis : les 4 premiers disques, et si tu aimes vraiment le 1er extrait, je crois que tu peux t'offrir l'album dont il est tiré "Nightfall", franchement tu peux l'avoir pour une poignée d'euros et tu seras remboursé au centuple.
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1088 le: 10 décembre 2021 à 15:57:44 »
Oui je vois ce que tu veux dire, peut-être dans le côté un peu nasillard parfois, mais Marcolin est à mes oreilles au moins 2 divisions au-dessus, tessiture plus large, plus profonde, trémolos de fou, et une justesse incroyable.
Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit ! ;)

Marcolin est très largement un meilleur chanteur que Ozzy. De loin. Sans conteste.
D'ailleurs, Ozzy n'a jamais été réputé pour sa technique vocale : ce n'est pas ça qui a construit sa "légende".

Mais dans le coté "haut perché" au niveau de la tessiture et "haut perché" dans le coté halluciné théâtral (et oui, en effet, aussi dans le coté un peu nasillard), je trouve que les 2 ont une façon similaire de chanter.


Sinon, oui, j'vais peut-être essayé de me trouver les albums en occaz'... [:sparta1]
« Modifié: 10 décembre 2021 à 17:52:22 par Bouloche Le Foufounet »
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PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1089 le: 04 janvier 2022 à 23:19:07 »
 [:hurle] MON TOP 2021



1 – BESTIAL INVASION – The Divine Comedy : Inferno
Cette année j’ai écouté plein d’excellentes choses, mais rien ne m’a happé comme ce 4ème album des tech-thrashers Ukrainiens. S’il a été difficile de départager une bonne dizaine de disques qui se valaient à peu près dans mon esprit, cette 1ère place s’est imposée d’elle-même dès la poignée d’écoutes dépassée, et a fini par totalement surclasser le reste de ma sélection. J’aurais presque pu faire un top 1, accompagné de 10 albums dauphins laissés 50 kilomètres derrière.
Bestial Invasion est un groupe qui m’est tombé dessus grâce à la recommandation du guitariste d’Etrange (ça lui était tombé dessus peu de temps avant), et je ne m’en relève toujours pas : mélanger du tech thrash à la Realm époque Suiciety avec des touches de Mekong Delta, des arrangements épiques, des vocaux théâtraux faisant la part belle aux harmonies et aux chœurs (un peu comme Queen le faisait, mais sans y ressembler), quelques breaks un peu jazzy, et une dose de power metal pour la touche accrocheuse ! Ces mecs sont dingues. Et évidemment virtuoses, qualité indispensable pour faire tenir ce mélange de manière cohérente sans tomber dans une bouillie indigeste. Je pense que le morceau d’ouverture de l’album fera parfaitement l’affaire pour qui veut découvrir ce mouton à 5 pattes en or massif. Il est ardu de continuer cette dichotomie lovecraftienne consistant à décrire l’indescriptible, donc clôturons ceci en annonçant d’ores et déjà la présence de Bestial Invasion pour la sélection de la décennie 2020-2029.

2 – TENTATION – Le Berceau Des Dieux
Ressortez de toute urgence coupe mulet et veste patchée aux couleurs de Sortilège, Blasphème, ADX, Attentat Rock ou High Power, car Tentation fait bien plus que rendre un bel hommage à ces groupes français légendaires, il s’impose dès son 1er album comme le fer de lance d’une nouvelle génération de heavy pinard baguette. Le public touché est malheureusement restreint, mais la qualité, l’implication, le talent ici à l’œuvre réussissent à fédérer une communauté de fans loyaux, qui font main basse sur le merchandising de leur bandcamp (je voulais un t-shirt :'( ), et chantent à tue-tête les hymnes kitschouilles mais incroyables d’efficacité que sont Le Couvent (l’un de mes morceaux favoris de 2021), Le Taureau d’Airain, Baldr, Conquérants, ou le terrible Heavy Metal. Il faut également signaler une progression technique vraiment marquante depuis leur EP de 2015, notamment au niveau des vocaux, bien plus maîtrisés. Le heavy traditionnel chanté en français est un style de niche, qui hérisse même une majorité de métalleux Français, donc je doute que Tentation puisse exploser au grand jour et faire de l’ombre à Gojira à l’international lol. Cependant un album de cette trempe leur assure déjà une fan-base dévouée.

3 – LORDI – Lordiversity
Moi qui passais mon temps à déplorer la frilosité des labels depuis de nombreuses années, voire décennies, en opposant cette constante prise minimale de risques aux sorties totalement débridées des années 70, un tour de force vient me contredire. Deuxième claque : il provient de l’un des derniers groupes auxquels j’aurais pensé, Lordi, les Finlandais surtout célèbres pour leur magistral hold-up à l’Eurovision 2006, et sortant régulièrement des albums colorés hard/heavy dénués de surprise. En 2020, leur disque Killection faisait cependant office d’avertissement en proposant une plongée dans différents styles de musique, mais n’avait pas vraiment attiré l’attention du public.
Ce coup-ci les monstres de service lâchent un septuple album. Non pas le même album joué 7 fois dans 7 styles différents, non, SEPT albums, tous composés de morceaux distincts et inédits à 95% (certains apparaissant déjà sur Killection). Et chaque galette se concentre sur un style de musique en particulier :
- Skelectric Dinosaur, date de sortie fictive 1975, hard rock old school.
- SuperFlyTrap, date de sortie fictive 1979, disco.
- The Masterbeast From The Moon, date de sortie fictive 1981, rock progressif.
- Abusement Park, date de sortie fictive 1984, heavy metal.
- Humanimal, date de sortie fictive 1989, hard FM.
- Abracadaver, date de sortie fictive 1991, thrash metal.
- Spooky Sextravaganza Spectacular, date de sortie fictive 1995, indus.

L’annonce a de quoi étonner. D’un coup ma curiosité est piquée au vif, et je précommande le coffret CD à 75 boules – oui c’est un risque. Risque d’avoir beaucoup de remplissage, risque que le rendu de tel ou tel style trop éloigné des standards du groupe soit mauvais. Mais Lordi a également pris des risques, son label aussi, et je décide donc d’acheter cet évènement risqué pour récompenser la démarche, avec bien sûr le solide espoir que tout ceci ne soit pas un échec artistique. Cette présence dans mon top donne déjà mon appréciation, donc détaillons tout ça.

A mon avis Lordi s’est foiré sur son style de prédilection (Abusement Park), ce qui n’est pas tellement surprenant finalement : le groupe a déjà abattu ses meilleures cartes en la matière depuis longtemps, notamment sur ses albums Arockalypse et Scare Force One, donc a clairement manqué d’inspiration. Hormis 2 ou 3 titres convaincants, ce volet 4 de Lordiversity s’enlise dans du sous-Accept ou sous-Judas Priest du début des 80s, et laisse penser que choisir ce style était une fausse bonne idée car leur aisance supposée dans le domaine a peut-être conduit à un manque de soin.
Autre volet qui me laisse de marbre, l’indus (Spooky Sextravaganza Spectacular), même si ça vient de mes goûts plutôt que d’un mauvais rendu de Lordi. Les influences White Zombie me parlent encore un peu, mais dès qu’il s’agit de s’inspirer de Marylin Manson, Rammstein ou Nine Inch Nails, je suis beaucoup moins client.
Ensuite avec les volets 1 et 5 (hard rock old school et hard FM/AOR), les choses sérieuses commencent. Les compos rappellent Kiss, Alice Cooper ou Thin Lizzy pour le premier, Bon Jovi, Ratt ou Alice Cooper (encore) période Trash pour le second, et les très bons titres commencent à sortir : Phantom Lady, The Tragedy of Annie Mae, Blow My Fuse (et leur ambiance vintage concluante, basse ronflante et orgue hammond), ou Borderline, The Bullet Bites Back, Supernatural (l’album FM déborde de tubes putassiers sans aucune honte, c’en est indécent).
Et terminons par 3 belles victoires à mon avis : les volets 2, 3 et 6.
Le disco débridé et totalement assumé de SuperFlyTrap s’enfonce dans les crânes avec jubilation (surtout Macho Freak, Believe Me, Spooky Jive et Bella From Hell) ; oui c’est de la pop/disco, mais jouée à la manière de Lordi : donc textes décalés, voix décalée, et mélodies qui font mouche. C’est le 1er CD que j’ai écouté lors de la réception du coffret, j’avais envie d’être surpris et amusé, je n’ai pas été déçu, mes espérances ont été atteintes.
Le 2ème CD que j’ai voulu tester, c’est évidemment Abracadaver, le thrash metal étant mon pêché mignon. Alors bien sûr, il ne se hisse pas à la hauteur des monuments du genre, faut pas abuser ; de plus, le groupe se trahit sur les refrains mélodiques, dans la présence de synthés (ce qui frôle le blasphème) ou des solos pas assez virtuoses. Mais il y a du riff solide. Lordi est très, très loin du ridicule, par moments ils assurent même carrément. Judas Priest époque Painkiller, Metallica, Pantera, Slayer (les demi-tons partout !), tout ça passe à la moulinette du « hard rock monster » cher à Michel Drucker et donne des titres convaincants comme Raging at Tomorrow, Devilium, Beast of Both Worlds, Abracadaver, Evil… L’album défile et le groupe tente manifestement de nous rouler dessus piste après piste ; globalement c’est probant, même si le potentiel de réécoute sera limité parmi les thrashers puristes.
Quant au volet 3 (The Masterbeast From The Moon), il mérite une attention toute particulière, car Mr Lordi (compositeur quasi unique de cette box) a fait preuve d’un souci du détail qui s’est niché jusque dans la réalisation d’un concept-album rock prog, avec une histoire bien kitsch sur fond sonore riche en arrangements, mesures asymétriques et structures travaillées. Lordi surprend avec des morceaux à tiroirs (Moonbeast, Bells of the Netherworld, Robots Alive) dont un excellent pavé prog de 10 minutes (Church Of Succubus, peut-être l’un des meilleurs titres de leur carrière). Du Lordi rushesque assez bluffant.

Certes, chaque album pris individuellement ne serait sans doute pas apparu dans ce top. Certes, « qui touche à tout n’excelle en rien », donc les spécialistes de tel ou tel style pourront être étonnés mais pas totalement conquis ; les plus sévères dénonceront même une foire aux gimmicks. Certes, un disque entier d’indus restera dans sa pochette sans que je n’y retouche. Par contre, Lordiversity reste exceptionnel car il a été pondu en quelques mois de travail acharné. 7 disques sortis en bloc, un nombre d’excellents titres qui force le respect, surtout dans des domaines éloignés des habitudes du groupe, et au final une énorme paire de couilles. Bilan, les Finlandais avaient gagné ma sympathie en 2006, et avec de telles capacités de travail et de polyvalence, ils ont maintenant mon admiration.

4 – MARE COGNITUM – Solar Paroxysm
Comptant parmi les projets les plus influents du black metal atmosphérique, Mare Cognitum est dirigé par le seul membre et multi-instrumentiste Jacob Buczarski. Après 4 albums et 3 splits (albums partagés avec un autre groupe hein, on ne parle pas ici de « scission avec soi-même » comme chez les Tranxen 200), le Californien revient avec son black metal très dense, fait de thèmes spatiaux et d’un mur de guitares et de blast beats éclairé par des solos aussi mélodiques qu’inspirés ; sur Terra Requiem surtout, même s’ils sont tous bons. Cette année, le thème tourne autour de la destruction de la Terre par son soleil, approchant de son crépuscule. Ces 5 titres cataclysmiques dépassant tous les 10 minutes n’offrent que peu de répit à l’auditeur non-averti, mais enchanteront les oreilles initiées, qui s’évertueront à s’emparer des moindres détails qui leur échappent à chaque écoute. Mare Cognitum confirme une fois de plus son statut de pierre angulaire du style, mais s’avère toujours aussi abrasif, hermétique, rechigne à laisser entrer les profanes dans son monde fait de collisions de galaxies et de voyages infinis dans l’immensité du vide. Acrophobes s’abstenir.

5 – CRADLE OF FILTH – Existence Is Futile
C’est la seule sortie de « black mainstream » à laquelle j’ai prêté attention cette année, car COF enchaîne les excellents disques depuis 2008 (exception faite de Manticore en 2012, juste correct), notamment les 2 derniers qui ont fini premiers de mes tops 5, respectivement en 2015 et 2017. Après une telle série, impossible donc d’ignorer Existence Is Futile, qui reste de haute qualité sans atteindre toutefois l’excellence sur autant de morceaux que les précédents. Difficile de leur en tenir rigueur, tant les 5 ou 6 titres concernés frôlent la perfection : orchestrations grandiloquentes, travail impeccable aux guitares, refrains ultra-efficaces (Us Dark Invincible, Crawling King Chaos, bordel !!). Bref, une petite tuerie qui confirme, encore, la forme olympique des Anglais.


Echouent au pied du podium :

- CRYPTOSIS – Bionic Swarm
C’était la hype du 1er trimestre 2021 : Distillator, groupe hollandais respecté officiant dans le thrash revival avec 2 albums à leur actif et ayant entamé en 2018 un virage tech thrash frénétique à l’imagerie SF, officialisait sa mue lors de la rentrée 2020 : changement de nom, nouveau single de très bonne tenue, annonce dans la foulée d’une tournée en 1ère partie de Vektor en Europe. C’était largement suffisant pour affoler mon radar à tech thrash. Je me suis donc jeté sur ce disque à sa sortie, qui propose des morceaux complexes et énergiques, autorisant quelques ambiances dystopiques du meilleur effet. L’album a bénéficié d’un soin réel dans ses architectures, d’une maniaquerie même, que je respecte profondément, et son absence dans mon top 5 s’est joué sur peu de choses, notamment peut-être un certain manque de respiration qui complique son assimilation.

- PARANORM – Empyrean
Tech thrash très typé Vektor, énervé, mélodique, vocalement écorché (en moins strident, genre Carcass), avec quelques incursions de plans plus traditionnels à la Heathen. Très bon disque qui réjouira les fans du style, lesquels suivront de près les prochaines sorties de ce groupe Suédois. Paranorm a déjà toutes les qualités techniques requises pour devenir un groupe majeur du tech thrash, les idées également (quelques riffs dressent vraiment les poils, et certains breaks sont magnifiques), il leur reste peut-être à se détacher un petit peu du schéma vektorien pour éradiquer la concurrence.

- SILVER TALON – Decadence And Decay
Né des cendres de Spellcaster, une partie de celles-ci ayant formé Idle Hands (renommés Unto Others, cf plus bas), le groupe de Portland sort son premier album et frappe un grand coup. Alors que la section rythmique de Spellcaster (Franco + Vranizan) a pris un chemin plus heavy/rock gothique, les deux guitaristes ont choisi de durcir le propos en formant Silver Talon, et plongent désormais sans retenue dans un heavy metal moderne éclatant, un peu prog, tirant sur le speed metal à la Sanctuary, tout en prenant bien soin d’éviter au maximum les plans éculés. Car là se situe la performance : accompagner l’auditeur en terrain soi-disant connu, mais le lâcher sans prévenir au détour d’un refrain inattendu (quelle performance du chanteur à ce sujet !), d’un break imaginatif ou de rythmiques qui rappellent volontiers Evergrey ou Symphony X sans les arrangements. Bref, au bout de 2 morceaux on comprend que ce disque ne s’apprivoisera pas aisément, et ce qui passait au départ pour une petite promenade convenue au détour d’un lien youtube égrainant sans cesse du heavy metal calibré, se transforme en véritable écoute active et analytique.

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Mes déceptions :

1 – IRON MAIDEN – Senjutsu
Tout a été dit sur ce disque, et mieux que je ne pourrais le faire : composition à l’arrache et enregistrement immédiat, énième utilisation de gimmicks irritants (répétitions à l’infini, mélodies folk caricaturales, intros téléphonées), plaisir de retrouver ce groupe légendaire avec de nouveaux morceaux aussi, des solos de Smith marquants, etc. S’il m’arrive de réécouter des titres précis de leurs albums depuis 2000 (tous imparfaits à mon avis, ma préférence allant nettement vers A Matter Of Life And Death), il n’en est pas de même avec Senjutsu. Après l’avoir écouté plusieurs fois à sa sortie et digéré, je n’y suis pas revenu un seul instant en plus de 3 mois, pas acheté non plus, et si son existence ne m’était pas rappelée via les extraits défilant régulièrement sur FB (sur lesquels je ne clique jamais) je l’aurais probablement totalement oublié. Iron Maiden a été une pierre angulaire de ma passion musicale pendant des années, et l’indifférence complète dans laquelle Senjutsu me plonge constitue en soi une grande déception qui prend des allures de paradis perdu.

2 – PESTILENCE – Exitivm
Hadeon m’avait assez déçu en 2018, malgré de bonnes idées par-ci par-là et des solos captivants de Santiago Dobles (Aghora). Cette année, le single Morbvs Propagationem m’en avait mis plein les mirettes et je commençais à penser qu’Hadeon était un disque en demi-teinte annonçant une reprise en main totale sur Exitivm. Douche froide, ou plutôt tiédasse. L’album s’avère très lourd à écouter d’une traite, avec des morceaux pilonnant sans cesse, tous faits dans le même moule, soutenus par des vocaux linéaires, et souffrant terriblement du départ de Dobles aux leads. Je ne conteste pas la présence de vraies fulgurances (sur le premier single notamment), Exitivm n’étant pas non plus un mauvais disque, mais l’empilement de déceptions subies depuis leur reformation en 2008 m’incite à penser que le groupe n’a plus rien à offrir de vraiment marquant et il me faut en faire le deuil.

3 – PARADOX – Heresy II : End Of A Legend
L’un des vétérans du thrash germanique poursuit cette triste tradition qui consiste à vouloir composer une 2ème partie à l’un de ses anciens et emblématiques albums, et ne pas être à la hauteur. Les compositions, pourtant mélodiquement solides et sublimées par les interventions divines de Christian Münzner (mercenaire 6 cordiste dont tout le monde veut s’arracher les talents), sont handicapées sur la longueur par des skank beats omniprésents et migraineux. Le disque canarde ainsi pendant 1h15 un auditeur qui finira groggy, dans la quasi impossibilité de se souvenir d’un titre en particulier. Il lui faudra de la persévérance pour filtrer les quelques réussites de cet effort, bien réelles, mais ensevelies sous des tombereaux de takou-takou. Cela n’aurait pas dû me surprendre, Paradox étant assez coutumier du fait depuis sa reformation en 1998, mais je pensais qu’avec un tel titre et une telle durée, le groupe saurait éviter cet écueil pour marquer le coup. C’est raté.

4 – OBSCURA – A Valediction
Machine arrière toute pour le groupe de tech-death Allemand. Après avoir tutoyé les étoiles sur Akroasis et surtout Diluvium en chérissant leurs influences old school (Death, Cynic, Atheist) tout en construisant atmosphères et espaces enchanteurs, Obscura opère non pas un demi-tour total, mais un virage à 160° : la recette présente sur les premiers disques est de retour, cette fois bombardée d’influences death mélo facilement identifiables (Kalmah, Arch Enemy, Children Of Bodom, At The Gates, In Flames). Même si l’album propose d’excellents morceaux (Forsaken, A Valediction et When Stars Collide surtout) et peut être globalement considéré comme une très bonne sortie, ça reste une déception me concernant car la direction prise sur les 2 opus précédents me satisfaisait totalement. J’aurais tellement voulu qu’ils explorent davantage dans cette voie, quitte à devenir in fine, pourquoi pas, un groupe de tech-death atmo. Au lieu de ça, j’ai un disque intense et dense, formidablement bien joué évidemment (Christian Münzner encore), mais qui revient sagement dans le rang.

5 – KK’S PRIEST – Sermons Of The Sinner
J’avoue avoir été alléché par la nouvelle d’un groupe alternatif à Judas Priest emmené par leur ex-guitariste Ken Downing, malgré un besoin de thunes assez pressant ayant revigoré ses velléités métalliques (donc des raisons pas très artistiques), et un nom vraiment naze surtout choisi pour attirer l’œil et capitaliser sur l’un des plus gros emblèmes du heavy metal anglais (mais bon, il a le droit). Parce que depuis son départ du Prêtre, ce dernier manque cruellement d’éclairs de génie, bien présents sur le contesté Nostradamus. Annonce, donc, qui prenait du volume avec la présence de Les Binks, cogneur sur les albums emblématiques de la fin des 70s, et de Tim Owens, successeur officiel de Halford pendant les 90s. Première désillusion, Les Binks se fait remplacer par un batteur « standard », et seconde désillusion (la principale), l’album s’avère être totalement convenu. Quelques passages de bravoure sont cependant à extirper de cette mélasse en auto-pilot, comme Sacerdote y Diablo ou Metal Through and Through, mais Ken Downing n’aura pas réussi à éclipser les 2 derniers albums de ses anciens compères qui brillent pourtant par leur banalité.

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Ça n’a échappé à aucun amateur de metal, le style se porte très bien, et cette année confirme la tendance des précédentes en y ajoutant des périodes de confinement propices à la création : tous les robinets sont ouverts, des dizaines d’albums sortent tous les mois, soit venant des labels historiques (Nuclear Blast, Season Of Mist, Earache, Relapse, Inside Out, Century Media, Metal Blade…) soit directement produits maison. Impossible de tout suivre, impossible de tout écouter, impossible déjà de retenir parfaitement tout ce qu’on a pu écouter. C’est dans ce contexte de surabondance que je vais essayer de faire le bilan de mon année métallique, par style (très grossièrement).

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Metal prog :

Liquid Tension Experiment – LTE3 : Je crois être passé à autre chose. Je fus pourtant fan de leurs 2 premières sorties à la fin des 90s malgré la part importante de jams un peu hasardeux, et les réécoute de temps en temps. Ce 3ème volet est une démonstration de force un peu vaine ; un concours d’haltérophilie musicale. Le facteur nostalgie pourra cependant fonctionner chez certains.

Evergrey – Escape Of The Phoenix : Sans véritable surprise, l’album défile plaisamment sans attirer mon attention. En vérité le groupe a signé son album ultime en 2001, a su s’en rapprocher en 2019, mais peinera toujours à rééditer cette performance.

Dream Theater – A View From The Top Of The World : Tous les 2 ou 3 ans, le groupe-culte du metal prog pond son disque, tout en autorisant à ses membres diverses incartades solo. A défaut de se renouveler (ce qu’ils avaient néanmoins tenté – et raté – en 2016 avec l’opéra The Astonishing), DT tourne en rond avec application et sait encore proposer quelques titres mémorables. Parfois j’aimerais que Petrucci se disperse moins et concentre ses idées pour son groupe, et s’il on y rajoutait 1 an de composition et de réflexion supplémentaire, on pourrait avoir du très lourd. En attendant, nous avons « seulement » un bon album de plus.

Transatlantic – The Absolute Universe : Rock prog qui reste dans les standards du genre ; vraiment pour les fans, trop gentillet pour moi.

Leprous – Aphelion : Depuis mon pic d’intérêt pour les Norvégiens à la sortie de The Congregation en 2015, je vais de frustration en frustration. J’entends tout à fait ce déploiement de talents et de qualités au fil des morceaux, mais j’y reste insensible. Pire, le chouinteur (chanteur-chouineur) commence vraiment à m’agacer. Leprous intègre la catégorie musicale de Pain Of Salvation, le Télérama-metal, à laquelle je voue une absence totale d’attention.

Eldritch – Eos : Les Italiens continuent dans la lancée de Cracksleep sorti en 2018, qui tentait de renouer avec le grand metal prog de leurs débuts (surtout sur l’immense Headquake en 1997). Grosse technique à l’œuvre, mais les lignes de chant assez plates rendent l’accroche difficile et l’on se retrouve un peu à attendre les breaks des morceaux.

Cynic – Ascension Codes : Après un Kindly Bent To Free Us en demi-teinte en 2014, un drama entre le guitariste / chanteur Paul Masvidal et le batteur Sean Reinert l’année suivante (ce qui annonçait un split), un nouveau titre très alléchant en 2018 (Humanoid, renouant avec des racines plus metal) sans Reinert mais avec Malone à la basse, puis le décès brutal de ces 2 piliers du groupe en 2020 (obésité morbide / arrêt cardiaque pour l’un, suicide pour l’autre), l’annonce de ce nouveau disque prenait des apparences de résurrection. Encore. Ce 4ème album de Cynic (maintenant entièrement aux mains de Masvidal) est plus spatial, plus mystique, plus atmosphérique. Sur le papier ça pourrait signifier, me concernant, un désintérêt définitif ; mais finalement je préfère cette nouvelle cuvée à celle de 2014. Les passages metal prog sont discrets mais efficaces, et bien intégrés dans un ensemble de synthétiseurs (qui génèrent également la basse), d’interludes et de rythmes complexes résolument jazz rock – à ce titre, le travail fourni par le remplaçant de Reinert, Matt Lynch, est exemplaire. A l’écoute d’Ascension Codes, il nous semble entendre l’évolution finale de Cynic, qui ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, je reste un inconditionnel de Focus et de leur démo de 1991, cependant je concède que ce disque est exigeant d’une autre manière, et qu’il restera un bel accomplissement dans la carrière du groupe.

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Heavy metal :

Lunar Shadow – Wish To Leave : Bon disque malgré une nette baisse de puissance des guitares qui pourrait le placer dans la catégorie rock indé ; mais on retrouve ce qui fait le charme du groupe depuis le début : structures peaufinées, solos mémorables. Finalement Lunar Shadow se transforme d’album en album, ce qu’il faut respecter, même si dorénavant leur démo et leur 1er effort (avec leur 1er chanteur) risquent de rester largement en tête de mes préférences.

Accept – Too Mean To Die : Album frustrant, car si quasiment tous les breaks et solos sont bien sentis et énergiques, le reste des morceaux empile clichés sur clichés et passe totalement aux oubliettes. Cette sortie marque un vrai coup d’arrêt dans une série d’albums de caractère.

Dee Snider – Leave A Scar : Album énergique, toujours sympa d’écouter ce charismatique ancien combattant, mais le niveau d’attention requis dépasse rarement celui du fond sonore dans un bar rock ou une soirée barbecue.

Warrior Path – The Mad King : Très bon heavy metal traditionnel qui ne réinvente pas la roue, avec une touche médiévale et un chanteur de classe internationale.

Unto Others – Strength : 1er disque sous leur nouveau nom, les anciens Idle Hands restent un peu avachis dans le confort de leur précédent album Mana. Les capacités pour faire trembler la scène heavy/goth sont bien présentes, en témoignent les illuminations que sont les morceaux Heroin et When Will Gods Work Be Done, mais ça ne m’a pas suffi pour mettre la main au porte-monnaie.

Crystal Viper – The Cult : Heavy metal à voix féminine. La leader Marta Gabriel, très active dans le milieu, peine à se démarquer musicalement de la longue liste de groupes proposant la même tambouille. Un seul titre se distingue franchement du reste par sa classe et son originalité : Welcome Home, une cover de King Diamond.

Portrait – At War With None : Disque sympa, le groupe y ralentit un peu la cadence, ce qui n’est pas un souci en soi, mais au final les morceaux sont moins marquants que sur le précédent Burn The World. Comme quoi lorsqu’on joue du heavy metal, mieux vaut être en guerre.

Running Wild – Blood On Blood : Je l’ai écouté pour la route, mais il n’y a rien à en tirer si ce n’est une odeur persistante de naphtaline.

Black Sites – Untrue : Après 2 bons albums où les influences diverses se bousculaient, le gang de Chicago semble avoir opté pour une ligne directrice heavy. Toujours du talent à revendre, bons titres, mais ça manque un peu de spectaculaire – peut-être à part en milieu de disque où l’on retrouve des éclairs rappelant les efforts précédents.

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Speed / thrash metal :

Angelus Apatrida – Angelus Apatrida : Ensemble assez générique puisant ses influences surtout chez Testament, mais qui gagne en inventivité au fil des titres. Quelques très bonnes idées indéniables.

Agent Steel – No Other Godz Before Me : Album déroutant. Pur esprit Agent Steel des 80s dans pas mal de riffs (donc excellents), vocaux de Cyriis reconnaissables après les années, mais parfois autotunés et/ou flingués, donc l’appréciation globale prend des allures de sinusoïde.

Artillery – X : Thrash objectivement bien joué et répondant au cahier des charges, mais de mon point de vue, complètement anecdotique. Cela fait plus de 30 ans maintenant que le groupe cherche en vain à réitérer son exploit de 1990 (objectif partiellement atteint en 2010).

Exodus – Persona Non Grata : Quelques bon passages mais ensemble beaucoup trop standardisé. Les Américains, pourtant figures d’autorité dans le milieu vu leur passé de premier de cordée, se retrouvent dans le même panier qu’Artillery.

Flotsam & Jetsam – Blood In The Water : Album agréable à l’écoute, thrash bien mélodique mais rien de transcendant cependant.

Home Style Surgery – Brain Drill Poetry : Album assez intense d’une grosse demi-heure, qui pourrait faire penser à une version tech-thrash d’Anthrax parfumée à du Heathen. Cool, mais s’avère un peu épuisant à écouter si on est fatigué de sa journée.

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Power metal / metal symphonique / néoclassique :

Therion – Leviathan : Retour à une formule plus classique suite au triple gadin Beloved Antichrist de 2018. Ça peut se comprendre, mais ce Therion-là n’a plus rien à dire depuis 2007. C’est la malédiction circulaire des groupes qui se ratent en expérimentant.

Rhapsody Of Fire – Glory For Salvation : Une bonne surprise en fait, leur opus de 2019 ayant pris des allures de glas. De bons trucs sur cette galette, donc la tendance chez les Italiens (rappelons que le claviériste est le seul survivant du line-up d’origine) serait de nous faire du un coup sur deux depuis la Sécession de 2011 : en 2013 c’était raté, en 2016 réussi, en 2019 raté, en 2021 plutôt réussi. Ce qui n’effacera pas cette amère vérité : leurs albums légendaires sont loin derrière.

Yngwie Malmsteen – Parabellum : J’écoute les albums du père Yngwie par habitude. Ce qui me rend triste quelque part, car ce dieu vivant du néoclassique continue de creuser. Batterie programmée, voix traficotée (la sienne), beaucoup de recyclage, quelques pains laissés tels quels sur l’enregistrement (certainement pour rendre hommage à l’esprit Blackmore des 70s, non ?), et dans cet amalgame de médiocrité surnagent quelques bonnes idées qui ravivent des souvenirs fugaces et reculés datant de l’époque où son aura était flamboyante.

Rage – Resurrection Day : Je ne comptais pas me pencher sur le dernier Rage cette année, groupe prévisible parmi tant d’autres groupes prévisibles. Puis j’ai lu des avis dithyrambiques, et je me suis ravisé pour accorder aux Allemands une petite heure d’écoute. Ensuite j’ai pris la résolution de ne plus me fier aux avis dithyrambiques sur Rage.

Helloween – Helloween : Le grand retour des patrons du power metal en mode tournée best-of avec la réapparition de Kai Hansen et Michael Kiske. Forcément le tiroir-caisse résonne. Ceci dit, malgré l’opération commerciale repérable à 3 kilomètres, les Allemands ont eu la décence et le professionnalisme pour sortir un vrai disque travaillé et pas des semblants de morceaux à moitié commencés ou finis qu’on jette comme des cacahuètes aux fans acquis d’emblée. La vraie surprise de cette sortie, c’est la toute relative qualité des prestations des membres « historiques » : les 3 compos de Weikath m’ont ennuyé (le titre d’ouverture, au secours !), la performance de Kiske ne me parle pas, et Hansen s’est simplement illustré sur un titre (certes, le bon pavé de 12 minutes). Par contre, les apports de Deris et Gerstner font littéralement décoller l’album, qui au final restera parmi les meilleurs de leur longue discographie.

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Death metal :

Hannes Grossmann – To Where The Light Retreats : Tech-death excellemment joué bien sûr (Christian Münzner encore là, même partiellement), mais d’un niveau un peu en-dessous des 3 précédents albums solo. L’inspiration de ce célèbre batteur de niche s’étiole doucement au fil des disques, et c’est dommage, mais ce 4ème effort a des qualités à revendre. Peut-être faudrait-il arrêter de s’éparpiller dans 150 projets pour que le suivant rejoigne les sommets de son 2ème album de 2016, The Crypts Of Sleep.

Iotunn – Access All Worlds : On a vu ce disque pointer le bout de son nez dans les divers classements de fin d’année sur les sites spécialisés. Il faut dire que le groupe Danois a bénéficié d’une promotion assez agressive pour un 1er album. Alors, est-ce justifié ou pas ? Plutôt oui. Death mélodique de bonne qualité aux accents progressifs, dont le principal atout se situe à mon avis dans la voix claire, vraiment au-dessus du lot dans le style. Et c’est relativement rare.

Carcass – Torn Arteries : Avec une telle pochette on pouvait croire que les Anglais avaient perdu leur saignant. Mais non. Leur dernier EP Despicable, assez sympathique quoique pas grandiose, proposait encore ce son si caractéristique, et j’éviterai de jouer au gardien du temple affirmant que tout est pourri après [citer le nom d’un album entre 1988 et 1996] car j’avais vraiment aimé Surgical Steel en 2013. Ce Torn Arteries propose un death metal carcassien époque Heartwork / Swansong agrémenté de quelques surprises comme cet épique Flesh Ripping Sonic Torment Limited avoisinant les 10 minutes de death metal progressif, ou des clap-clap sortis de nulle part sur l’excellent In God We Trust. On regrettera 3-4 morceaux un peu tièdes en début et en fin de disque, mais somme toute, une belle sortie.

Siderean – Lost On Void’s Horizon : Ce groupe Slovène n’est autre que la continuité de Teleport, qui s’était fait remarquer par un EP et plusieurs démos de death metal dissonant et spatial (comprendre atmosphérique avec des thèmes liés à l’espace). Ce 1er album reste dans ces eaux, avec de la compo complexe et du texte cryptique en pagaille. J’ai préféré leur dernière démo sous le nom de Teleport mais Lost On Void’s Horizon demeure un choix solide pour les amateurs de death metal hermétique.

Obsolete – Animate // Isolate : Le son est résolument old school et lorgne sans se cacher vers des groupes mythiques comme Atheist ou Sadus, ce qui demande un minimum de concentration, même lorsqu’on est habitué à ce style. Ce disque révèle petit à petit ses secrets et finit par pleinement conquérir les auditeurs de préférence déjà réceptifs au thrash / death technique. Pour les initiés donc.

At The Gates – The Nightmare Of Being : Le problème d’At The Gates depuis leur retour en 2010, c’est pas tant le côté musical, souvent travaillé et assez inspiré, mais plutôt la voix totalement flinguée de Tomas Lindberg (et je dis ça alors que les voix black et death ne me dérangent pas en général, donc imaginez si vous n’aimez pas ça de base). Pour ce nouvel album, les Suédois pionniers du death mélodique prennent quelques risques et agrémentent leur recette d’accents progressifs et d’une certaine recherche dans les arrangements (qui s’essayent au saxo d’ailleurs). Si on parvient à ignorer les vocaux, on peut passer un bon moment.

Duskmourn – Fallen Kings And Rusted Crowns : Death mélodique aux tendances folk blackisantes avec voix gutturale. Bonne qualité d’ensemble qui hisse l’album au niveau d’un album d’un Insomnium Wintersunisé et Windirisé.

Rivers Of Nihil – The Work : Le groupe atténue son tech death djentisant et penche de plus en plus franchement vers le metal prog. Opus très riche qui a surtout accroché mon oreille sur les morceaux les plus doux, et qui exige un réel investissement et maintes écoutes – que je n’ai pas eu le temps de fournir. J’avoue que les parties les plus modernes me rebutent un peu. Pour ce que ça vaut, c’est l’album de l’année pour mon fils, qui a un goût sûr et affirmé comme son père.

Cadaveric Fumes – Echoing Chambers Of Soul : Pratiquant un death metal d’école Morbid Angel, les Rennais se séparent après 10 ans d’existence et quelques EPs. Ce premier album est donc leur chant du cygne ; sachant cela les musiciens ont composé sans pression. En cas de réussite le résultat sera donc aussi bon que frustrant, et le résultat est très bon. Le disque est mélodique, excellemment structuré, parfumé doom par endroits, tout en imposant un death metal punitif lorsque le moment l’exige. Une sortie qui rappelle la grande époque de Loudblast au début des années 90.

Worm – Foreverglade : Excellent death doom, glougloutant, gargouillant, marécageux, fangeux, et éclairé subitement de temps à autres par des solos vraiment lumineux, créant ainsi un contraste du plus bel effet. Un album que j’ai pris plaisir à poncer cette année.

Omnium Gatherum – Origin : Vraiment ? Mélodeath ultra mainstream, très peu d’aspérités hormis les vocaux. Je n’ai jamais été fan de ce groupe, mais dans mes souvenirs c’était plutôt solide et surtout moins lisse que ça.

Archspire – Bleed The Future : Gros point fort du disque : il ne fait que 30 minutes. Brutal tech death aussi impressionnant que pesant. Soit je suis devenu trop vieux, soit ce truc frôle vraiment l’imbitable.

First Fragment – Gloire Eternelle : Une heure 10 d’un tech-death-néo-classique-flamenco-funko-jazzy avec des tombereaux de solos de guitare et de basse dans tous les sens. Indigeste oui, mais finalement pas tant que ça, et c’en est surprenant. Parce que ça reste fait avec goût, malgré beaucoup de blast beats et les vocaux gutturaux (qui pour moi en deviennent superflus, voire importuns ; les textes sont en français mais ils pourraient tout autant être en ouzbek). Imaginez Cacophony version tech death avec un bassiste au même plan que les guitares. Sans jamais pouvoir aller au bout d’une écoute entière d’une traite, j’ai quand même acheté le CD car c’est un album véritablement unique.

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Black metal :

Cette année j’ai vraiment essayé d’en écouter un maximum mais je ne pouvais clairement pas suivre le rythme des sorties bandcamp. Depuis que je m’intéresse au black metal atmosphérique, plus je plonge dedans, plus je découvre des couches et des couches de groupes enterrés les uns sous les autres, tous planqués dans un relatif anonymat. Voici donc les quelques sorties que j’ai pu au moins écouter plusieurs fois, et qui représentent sans doute 1 centième de ce vaste monde souterrain.

Midnight Odyssey – Biolume Part 2 : The Golden Orb : Bon disque de « black metal atmosphérique mythologique » qui s’écoute dans sa totalité pour un long voyage de presque 2 heures. L’appellation « black metal » ne fera pas consensus car finalement les éléments de ce style sont seulement épars, la grande majorité de ce double album lorgne ostensiblement sur le heavy / doom épique en diable avec de gros clins d’œil à Bathory. S’il on ne craint pas les morceaux qui s’étirent à l’infini sur des motifs redondants mais complémentaires, s’il on a bien intégré le fait que l’on n’écoute pas le metal atmo comme le heavy metal, le thrash ou le prog, on passe un très bon moment.

Spectral Lore – Ετερόφωτος : J’ai connu cet artiste Grec grâce à ses collaborations avec Jacob Buczarski (le cerveau de Mare Cognitum), souvent stellaires (Sol et Astrology Of The Nine). Pour la première fois, j’ai mis le pied dans son univers pendant un album entier, mais c’est beaucoup plus bruitiste et j’avoue ne pas avoir accroché du tout.

Grima – Rotten Garden : Les deux petits surdoués Russes du BM atmo avaient frappé très fort lors de leurs travaux antérieurs, Will Of The Primordial et Pantheon MMXIX (de leur 2ème groupe Ultar) sortis il y a 2 ans. Ayant commencé à creuser ce style en 2020 à la faveur du confinement, ces albums étaient absents de ma rétrospective 2019 ; erreur réparée désormais car il n’est plus question que je rate leurs œuvres. Cette nouvelle offrande païenne chantée en russe propose un black atmo cru et goûtu, parsemé de quelques passages d’accordéon ; offrande peut-être un peu moins hypnotisante que les précédentes, toutefois, mais d’un caractère toujours garanti (quel titre d’ouverture !). J’attends maintenant le prochain Ultar de pied ferme.

Belore – Artefacts : De bons passages dans un style proche de celui des récents Midnight Odyssey, avec un penchant un peu irritant pour quelques mélodies naïves (vraiment naïves, abus total sur The Fall of Endeor), qui ne plombent heureusement pas l’album entier. Là encore l’appellation « black metal » n’est majoritairement due qu’aux vocaux écorchés, car une très vaste part du propos musical se situe plutôt dans le metal symphonique bien cheap et DIY mais très charmeur.

Colotyphus – My Nostalgia : Très bon disque, très typique du style. Donc peu de surprise, chant black en ukrainien, mais un réel plaisir à s’engouffrer dans ces compositions équilibrées, faites de murs de guitares saturées enjolivés de mélodies bien mémorisables.

Aquilus – Bellum I : Mélange assez osé entre BM atmo glauque, grandes plages d’arrangements classiques et death metal opethien. L’album nous emmène à la découverte de paysages très variés, de sombres forêts épineuses aux plateaux montagneux verdoyants sous un ciel pluvieux, le tout dégageant une majesté certaine. Du beau travail.

Ethereal Shroud – Trisagion : 1 heure et quart de musique, 4 morceaux de BM atmo classique parsemé de touches doomesques. L’unique membre d’Ethereal Shroud a prévenu immédiatement son petit cercle d’initiés : il pense avoir musicalement tout dit en 2 albums (2015, 2021) et stoppe le projet. Encore un excellent disque propice à la méditation et à l’élévation spirituelle ; hypnotique diront les amateurs, chiant et vide diront les profanes.

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Mélange metal :

Esa Holopainen – Silver Lake : Album solo surprenant du guitariste lead d’Amorphis. Assez facile d’accès, divers invités de marque au chant, il navigue librement entre du pop-rock joué avec goût et du metal mélodique tirant sur un style naturellement Amorphistique lorsque Tomi Joutsen s’empare du micro. Bonne surprise qui aurait pu marquer davantage encore cette année si on n’avait pas ce léger sentiment d’inachevé sur les titres plus popisants.

Tribulation – Where The Gloom Becomes Sound : Death metal tout d’abord franc du collier en 2009, puis progressif en 2013 puis agrémenté de rock gothique sur The Children Of The Night en 2015 et sur Down Below en 2018, la stagnation pointe le bout de son nez. Rajoutons-y un commencement de manque d’inspiration et l’on obtient un album à la première moitié sympathique mais sans grand intérêt, et à la seconde beaucoup plus accrocheuse. Disque assez réussi mais pas suffisamment pour marquer durablement les esprits. Typiquement le genre d’album qui clôt les achats yeux fermés concernant tel ou tel groupe ; j’écouterai avant désormais.
"Je veux une bonne fois tenter l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées" Nietzsche

En ligne Bouloche Le Foufounet

Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1090 le: 07 janvier 2022 à 11:29:50 »
Aaaaaaah, le célèbre top annuel ! [:petrus jar]
Une nouvelle fois, un gros pavé bien complet ! Beau travail !

Je ne connais pas les 3/4 des groupes que tu cites, mais 2 ou 3 de tes "chroniques" m'ont données envie d'y jeter une oreille (la 1ère notamment, BESTIAL INVASION).

Concernant le dernier CRADLE OF FILTH, j'ai écouté un peu.
J'aimais bien ce groupe quand j'étais ado (période Dusk... and Her Embrace, Cruelty and the Beast et Midian), mais j'avais fini par "passer à autre chose".
Et bien, c'est triste à dire, mais "je n'y arrive plus". Ce dernier album n'est pas si différent de ce que le groupe faisait il y a 20 ou 25 ans (putain... 25 ans... [:sweat]), mais je n'accroche plus. Ca me gonfle au bout de quelques minutes.

Quant au dernier EVERGREY, le bassiste de mon groupe étant fan du groupe, je m'y étais penché aussi.
Je suis mitigé par rapport à ce disque : C'est bien foutu, c'est sympa à écouter, mais ça manque un peu d'agressivité, de puissance, ... de poils ! J'ai l'impression que le groupe est sur la pédale de frein et enchaine les "power ballades" pour plaire au plus grand nombre et en oublie complètement d'envoyer un peu de steak de temps en temps.


De mon coté, je vais revenir sur 1 bonne surprise, 1 découverte et 2 semi-déceptions :


La bonne surprise :

MASTODON, Hushed and Grim



Je suis le groupe depuis que je les ai découvert avec l'album Crack The Skye.
Ce gros mélange chelou de stoner-psyché-prog-metal-rock-tutti-frutti m'avait scotché !
Mais, j'avais été refroidi par l'album précédent (Emperor of the Sand) : un prod que je trouvais dégueulasse m'avait toujours empêcher de "rentrer" dans l'album.

Donc, j'attendais cet album avec retenue...
Mes craintes ont rapidement été balayées : ça envoie du lourd !
Le groupe ne s'est pas foutu de la gueule de son public : BIM ! Double album ! (et sans morceau atmo-instru-remplissage bidon, s'il vous plait)
On est en "terrain connu", mais c'est suffisamment varié et bien fait pour "ne pas faire chier" l'auditeur.
Très bon disque : ma bonne surprise de 2021 !


La découverte :

SOEN, Imperial



SOEN est le groupe de l'ancien batteur d'OPETH, Martin Lopez. C'est par ce biais de "nouveau groupe de..." que je me suis intéressé à SOEN.
On est sur du metal prog plutôt calme. La prod' est assez rock. C'est gentil, ça passe bien, c'est bien foutu. Et le chanteur est TRES bon (et le batteur aussi, mais ça je le savais avant d'acheter le disque ! ;)).
Je regrette un peu un coté un peu trop "lissé", trop propre (un peu plus de "rentre dedans" aurait été bien), mais ça reste un disque bien agréable à écouter.


Les 2 semi-déceptions :

GOJIRA, Fortitude



Disons le tout-de-suite, à l'instar de l'album dont je parlerai après, Fortitude n'est PAS un mauvais disque. C'est même un bon disque. Certaines compo sont vraiment chouettes.
Cependant, je regrette vraiment qu'au fil des années GOJIRA ait perdu de sa sauvagerie. C'est bien foutu, c'est propre, c'est catchy, c'est calibré pour remplir les salles de concerts, mais, précisément, c'est trop calibré, trop propre. Pratiquement tous les morceaux sont en 4/4 bien classiques (à quelques passages près), c'est gentil, ça déroule sur des rails, sans folie, sans surprise (Après, ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit : on n'est pas sur du Ariana Grande, hein, ça reste du metal ! [:lol]).
Où sont partis les riffs tout-foufou avec mesures asymétriques, breaks sauvages et agressions ?

Donc, album frustrant. Frustration sûrement dictée par ma nostalgie de vieux con. J'aimerais tant que le groupe se lâche de nouveau en peu plus, laisse éclater sa colère.



JINJER, Wallflowers



Ici aussi, grosse frustration.
Groupe découvert avec l'album King of Everything, j'attendais le nouvel album de JINJER avec pas mal d'impatience.

Comme pour le dernier GOJIRA, on ne peut pas dire que Wallflowers soit un mauvais disque.
Mais, alors que le groupe parvenait avec talent à jongler avec un mélange de neo et de death technique, avec des notes de funk, de jazz et plein d'autre truc, ce qui donnait des compos très variées, on dirait que JINJER a décidé de "durcir le ton". Le disque est lourd, très agressif, intense, il attrape l'auditeur et lui blaste la tête sans lui laisser le temps de respirer, sans pause, sans "moments plus calmes".
On sort du disque exténué.

La prod' est excellente, les musiciens sont tous des bêtes, la chanteuse est talentueuse. Il ne manquait qu'un peu de "respiration", une once de diversité, pour en faire un disque formidable.

Tout problème a sa solution qui pose problème...
C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison. (Coluche)

Hors ligne cacaman

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PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1091 le: 30 mars 2022 à 23:43:50 »
[:hurle] MON TOP 1980




1 - IRON MAIDEN - Iron Maiden
Ce 1er album de la Vierge de Fer est un exemple de ce que doit être un disque de heavy metal à l’aube des années 80 : soigné, varié, énergique, avec des musiciens capables et dotés d’une forte personnalité. Hormis un petit écart sur Strange World qui repompe un peu Catch the Rainbow (de Rainbow), les morceaux sont frais, survoltés, travaillés, dégagent déjà un style précis et se lancent sans trembler dans des structures assez élaborées. Pour faire ce top 1980, j’ai passé en revue beaucoup de sorties de cette année, remis mon horloge auditive à cette date, et il est clair qu’Iron Maiden se détache très nettement en termes de style, de qualité, de constance, de culot. Les Anglais se payent ainsi le luxe, à leur 1er essai, de coiffer au poteau des albums de groupes pourtant plus expérimentés et reconnus (Sabbath, Priest), et même plus techniques (Rush). Leurs dents rayent le parquet, ils semblent vouloir accéder au statut de légendes en empruntant le chemin le plus court, et (spoiler) parviendront à leurs fins en surpassant ce 1er jet pourtant déjà si excellent.

2 - BLACK SABBATH - Heaven And Hell
En 1980, Sabbath, qui fait déjà quasiment figure de dinosaure du heavy avec plus de 10 ans d’existence et 8 albums, vacille sur son trône : la NWOBHM pousse sévèrement au cul, les 2 dernières sorties avaient été accueillies plutôt fraîchement, et le frontman Ozzy Osbourne part entamer sa carrière solo. Mais ce mastodonte reprend du poil de la bête en faisant l’une des meilleures opérations dans l’histoire des mercatos du heavy metal : Ronald James Padavona, dit ‘DIO’, ex-Elf, ex-Rainbow, s’empare du micro, et la magie du maître du riff Tony Iommi réopère soudainement. La voix juste, profonde, puissante, étincelante de Dio tranche avec les couinements de son (pourtant) illustre prédécesseur, et accompagne parfaitement un groupe en pleine résurrection enchaînant les morceaux de bravoure : Neon Knights, Die Young, Children of the Sea, Lady Evil, et surtout le légendaire morceau-titre qui écrase tout en 1980 et fait encore aujourd’hui office d’hymne imparable d’un style musical vieux de plus de 50 ans. Black Sabbath brille de mille feux sur ce disque, à mon avis comme jamais auparavant.

3 - ANGEL WITCH - Angel Witch
Dire qu’à l’époque la NWOBHM poussait au cul n’est pas une exagération. A l’instar d’Iron Maiden, Angel Witch est un petit nouveau dans le paysage métallique et sort un 1er disque absolument gigantesque : accrocheur, mélodique (Angel Witch, White Witch, Gorgon, ou la superbe ballade Free Man), heavy en diable avec parfois une dimension malsaine héritée des premiers Black Sabbath (Atlantis, Sorceress, Angel of Death). Mais contrairement à leurs cousins Londoniens de la 1ère place futures stars planétaires, aucune percée internationale n’attend la bande à Kevin Heybourne : séparations, changements de musiciens, albums suivants en dents de scie émailleront une carrière qui commençait pourtant de la meilleure des manières. Il en résulte pour Angel Witch un succès d’estime et une popularité d’initié, obtenus principalement grâce à ce disque en avance sur son temps, indispensable pour tout fan de heavy, et même pour tout fan de rock désireux de savoir à quoi ressemblait le talent en 1980 dans la branche la plus « extrême » du style.

4 - RUSH - Permanent Waves
Il faut bien comprendre que l’ordre de ce top 1980 tient compte du fait que Rush est à ce moment au pic de créativité de sa carrière, ce qui met en perspective les exploits des groupes cités aux 3 premières places. Sans les apparitions providentielles d’Iron Maiden et d’Angel Witch, sans la résurrection de Black Sabbath avec l’un des plus grands chanteurs de l’histoire du heavy, Permanent Waves finissait comme mon album de l’année (si le groupe lit cette chronique, ils sont dégoûtés de ma médaille en chocolat j’en suis certain). Il se vautre avec délice dans un hard rock progressif de haute volée et malgré quelques écarts nian-nian (Entre Nous, Different Strings) il imprime durablement sa géniale patte dans nos esgourdes ébahies. Structures osées, mélodies inventives et marquantes, étalage de savoir-faire confinant à l’indécence, Rush combine rythmes agressifs (Natural Science), superpositions (The Spirit of the Radio), passages plus enjôleurs et « mainstream » (Freewill), les surprises s’enchaînent et garantissent un retour régulier à l’écoute de ce disque sans la moindre lassitude.

5 - DIAMOND HEAD - Lightning To The Nations (« The White Album »)
3ème groupe de la NWOBHM à débouler dans le classement dès son 1er disque, Diamond Head pond ici une pierre angulaire du mouvement, et pourtant, suite à une série de mauvaises décisions (allez lire la page wiki anglaise du disque pour comprendre le pourquoi de cette superbe pochette), se retrouvera à jouer éternellement les seconds couteaux comme Angel Witch. Au programme de ce classique, un subtil mélange de UFO, Deep Purple et Black Sabbath avec la fougue de la jeunesse prête à en découdre : tempos enlevés, solos énergiques, compos mémorables. Une seconde jeunesse fut accordée à ce 1er album par l’intermédiaire de Metallica, mentionnant souvent le groupe comme influence majeure et enregistrant des reprises ; seconde jeunesse bien méritée tant l’apport artistique de Diamond Head au heavy metal semble aujourd’hui historique : des brûlots comme le morceau-titre, Helpless, The Prince ou Am I Evil ont évidemment contribué à créer l’identité métallique des formations nées dans les années 80.

6 - AC/DC - Back In Black
Le 2ème album le plus vendu de tous les temps, rien que ça. Bref rappel des évènements : le chanteur Bon Scott cane le 19 février, Brian Johnson est engagé le 29 mars, enregistrement du disque en avril et mai, sortie le 25 juillet, et carton international. Justifié ? Oui plutôt. 4 titres se détachent nettement du lot et feront le tour du monde : Hells Bells, Shoot to Thrill, Back in Black, You Shook Me All Night Long. A ce niveau de popularité, on ne peut même plus appeler ça des « standards », ce sont des monuments du rock. Mais qu’en est-il du reste ? Rien de bien exaltant. Dans la discographie d’AC/DC je lui préfère Highway To Hell, qui maintient un très bon niveau de hard rock échevelé tout au long du disque, alors qu’ici les 6 autres morceaux font juste bouche-trous. Pour résumer, les 4 joyaux précités constituent l’attraction principale de Back In Black et hissent l’album en milieu de liste.

7 - THE MICHAEL SCHENKER GROUP - The Michael Schenker Group
Le petit prodige Allemand de la guitare sort son 1er disque solo après être passé par le groupe de son grand frère (Scorpions), et ensuite UFO, au sein duquel il a vu sa popularité exploser entre 1974 et 1979. Véritable shredder à l’ancienne coincé entre 2 générations tout comme Uli Roth ou Randy Rhoads, il est courtisé par Aerosmith, Ozzy Osbourne, et également (selon lui) Deep Purple, Thin Lizzy ou Motörhead. Cet album fait donc logiquement étalage de ses talents de soliste, mais pas que. Il alterne des parties instrumentales de toute beauté comme Bijou Pleasurette (dont les tendances baroques le font sonner comme l’ancêtre d’Air de Jason Becker), ou Into the Arena (beaucoup plus rentre-dedans), avec un goût certain pour la composition et les chansons bien écrites comme Armed and Ready, le très accessible Cry for the Nations, ou le pachydermique et entêtant Lost Horizons. Bref, un album qualitatif qui laisse une empreinte importante dans le monde des guitar-heroes.

8 - DEF LEPPARD - On Through The Night
La NWOBHM a encore frappé : le 1er album de la bande basée à Sheffield est une belle petite claque pour l’époque. J’avoue ne pas être un grand fan de Def Leppard, mais On Through The Night répond à toutes mes attentes concernant les albums heavy du début des 80s : le ton est musclé, les riffs bien veineux (l’enchaînement It Could Be You + Satellite + When the Walls Came Tumblin’ Down + Wasted + Rocks Off fait bien bobo), les solos autoritaires, et l’on décèle déjà un petit penchant pour le FM, voire des arrières pensées de conquête du marché US (Hello America, It Don’t Matter). Une belle collection de morceaux bien ficelés et mémorisables donc, qui fait une petite percée au niveau national.

9 - OZZY OSBOURNE - Blizzard Of Ozz
Je déteste cordialement Ozzy Osbourne. Sa voix me tape sur les nerfs, son « jeu de scène », ses mimiques, sa gueule, ses outrances, tout. Malgré ce tout, son 1er album solo suite à son départ de Black Sabbath mérite une place parmi les réussites de l’année ; la raison : Randy Rhoads. Le petit guitariste Californien ex-Quiet Riot éclabousse le disque d’une classe insolente. Ses riffs, ses solos, ses petits fills, sont des bonbons auditifs pour tous les fans de rock en général et de guitare électrique en particulier. On retiendra le classique Crazy Train, le sinistre Mr. Crowley (avec son final stellaire), le tortueux et superbe Revelation qui s’enchaîne parfaitement avec un énervé Steal Away the Night. Un autre chanteur, allez, n’importe qui d’autre que ce canard sous coke, envoyait cet album bien plus haut dans mon classement. Mais vu la célébrité d’Ozzy, son nombre de fans, sa carrière gigantesque, j’imagine que je fais partie de la minorité pleine d’aigreur et de mauvais esprit. Ainsi soit-il.

10 - JUDAS PRIEST - British Steel
Le groupe de Birmingham fait partie des grandes figures de proue du heavy metal, mais dans leur longue carrière blindée de morceaux cultes, peu de disques évitent l’écueil du remplissage. British Steel ne fait pas exception, et ne doit sa présence dans ce classement qu’à son entrée en matière. 3 classiques ultimes s’enchaînent : Rapid Fire et ses solos frénétiques, les riffs écrasants de Metal Gods, puis l’entraînant Breaking the Law, mettent l’album sur l’orbite des grands succès métalliques de l’année. La suite est malheureusement plus quelconque, tantôt très sympa (Grinder, Steeler), tantôt rock de stade (Living After Midnight, United), tantôt sans intérêt (The Rage, You Don’t Have To Be Old To Be Wise). Album globalement de bonne tenue qui ouvre au groupe les portes d’une reconnaissance mondiale, mais dans le détail un peu trop hétérogène en termes de qualité.
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1092 le: 27 avril 2022 à 10:29:40 »
1er extrait du prochaine album de Machine Head (prévu le 26 août 2022) :




Ca thrashouille sa maman, mais on reste sur du assez classique en définitive. Cela dit, après le très limite Catharsis, qui partait dans tous les sens et qui n'avait ni queue ni tête, je n'aurais rien contre un album plus... hmmm... cadré.






Tout problème a sa solution qui pose problème...
C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison. (Coluche)

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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1093 le: 02 mai 2022 à 23:20:09 »
[:hurle] MON TOP 1981




1 - IRON MAIDEN - Killers
Cette année 1981 est de mon point de vue bien creuse métalliquement. Peu de disques dignes d’intérêt, donc des places sur le podium plus simples à obtenir. Pour autant, même si la première position de ce millésime apparaît moins reluisante que celle de 1980, le deuxième album d’Iron Maiden se hisse au niveau du précédent en termes de qualité, c’est-à-dire exceptionnelle pour un groupe aussi jeune. Leur heavy metal au chant punkoïde gagne en lourdeur et tranchant (Wrathchild, Killers, Murders in the Rue Morgue), et continue d’arroser l’auditeur de twin guitars endiablées (Purgatory, Another Life, ou l’incroyable Genghis Khan) ou de basse bien gonflée ressortant parfaitement dans le mix. Cette fois encore, les groupes de heavy bien établis comme Black Sabbath, Judas Priest ou Rainbow se font marcher dessus par ces Londoniens de 25 piges, qui sortent le seul véritable chef d’œuvre metal de l’année et prouvent par la même occasion que leur hold-up de 1980 n’était pas dû au hasard.

2 - MÖTLEY CRÜE - Too Fast For Love
Voici l’un des tous premiers groupes de « glam metal » de Los Angeles, sous-genre honni et moqué dans les années 80 (et après) pour ses musiciens maquillés, permanentés et couverts de frous-frous des pieds à la tête – même si au départ le Crüe était plutôt cuir et clous. Musicalement pourtant, pas grande différence avec le heavy traditionnel début 80s ou le hard rock. Mötley Crüe balance un premier disque blindé de rythmiques entraînantes et variées, de refrains mémorisables, de riffs très efficaces et de solos assez cools, le tout exécuté avec la bonne dose de nonchalance (comprendre : ce n’est ni très carré ni très juste mais on s’en branle). Ça sent la sueur, la « rock’n’roll attitude » qu’on retrouvera chez Guns N’Roses plus tard : les morceaux restent accessibles et sucrés (Starry Eyes, Public Enemy #1, Merry Go Round, On With the Show) tout en déployant des architectures moins simplettes que la moyenne avec du riff en béton (le culte Live Wire en ouverture, l’excellent Piece of Your Action) ou faisant preuve d’une énergie débordante et contagieuse (Take Me to the Top et l’hymnique morceau-titre). On pourrait ne pas apprécier la voix un peu chichiteuse, mais pour moi cela n’assombrit nullement l’album dans son ensemble qui reste encore aujourd’hui une référence.

3 - ACCEPT - Breaker
Ce 3ème disque d’Accept les fait enfin rentrer de plain-pied dans la cour des grands, après déjà plus de 10 ans d’existence et 2 disques plutôt typés hard rock. Ici, les accents hard subsistent, comme la voix aigüe et râpeuse à la AC/DC et pas mal de morceaux de construction classique misant sur une accroche simple et catchy (Son of a Bitch, Burning, Midnight Highway, Down and Out). Mais les Allemands commencent à sérieusement pencher vers un heavy plus musclé et travaillé, comme en attestent Starlight et son chouette break fleurant bon la NWOBHM, l’énervé Breaker aux mélodies rapides et refrains fédérateurs, ou encore Run if You Can, entêtant en diable. Le groupe s’autorise également 2 ballades, Can’t Stand the Night (criarde mais réussie) et Breaking Up Again (plus douce mais plus cliché), histoire d’équilibrer leur propos. En somme un très bon disque qui prouve que l’Allemagne a autre chose à proposer que Scorpions ; et ce n’est que le début de l’invasion métallique teutonne, le gros des troupes n’étant encore en 1981 qu’au bahut, avec cartables et acné.

4 - BLACK SABBATH - Mob Rules
Deuxième album du géant du heavy metal anglais avec Dio au micro, Mob Rules me semble descendre d’un ton par rapport au formidable Heaven And Hell de l’année précédente. C’est d’ailleurs aussi l’avis des principaux intéressés, ceci pouvant être en partie expliqué par les vives tensions au sein du groupe lors des processus de création et d’enregistrement. Cependant cette 4ème place est largement justifiée par la présence de deux mastodontes de leur répertoire : Falling Off the Edge of the World, et le terrassant The Sign of the Southern Cross. Les autres compositions accompagnant ces manifestes de grandeur sont satisfaisantes (surtout le morceau-titre et Voodoo pour ma part), mais je leur trouve un aspect assez quelconque, et ce malgré l’étalage d’un savoir-faire certain : Vinny Appice, qui remplace Bill Ward, s’intègre parfaitement dans le paysage musical du groupe, tandis que Iommi, Butler et Dio déploient toujours autant de classe au mètre carré. Le tout donnant ainsi à Mob Rules un statut tout à fait estimable. Enfin, savoir que le magazine Rolling Stone note ce disque 1 étoile sur 5 finira certainement de vous convaincre d’aller le découvrir.

5 - RAVEN - Rock Until You Drop
Actif depuis 1974, Raven ne sort son premier opus qu’en 1981 sous le drapeau de la NWOBHM – encore – et sous la forme d’un power trio. Emmené par les frères Gallagher (rien à voir avec les 2 autres branques), John à la voix + basse et Mark à la guitare, ainsi que Rob Hunter à la batterie, Raven propose un heavy frôlant le speed metal sans le génie d’un Iron Maiden ou d’un Angel Witch par exemple, mais en misant absolument tout sur une débauche d’énergie ravageuse. Ça s’époumone dans tous les sens (cette note de 11 secondes du break de Hell Patrol !), guitare et batterie totalement sauvages, production minimaliste ; hormis quelques prises supplémentaires, corrections, ou l’ajout de solos ou de chœurs, l’album est enregistré comme ça vient et donne furieusement l’impression d’assister à une répet’ déjantée. Le groupe impressionne car dans son envie de stupéfaire l’auditeur par sa force de frappe, il n’oublie pas de lui laisser des refrains et des mélodies à fredonner toute la journée (For the Future, Hard Ride, Tyrant of the Airways). Ces mecs-là sont des vrais.

6 - DEF LEPPARD - High 'n' Dry
Continuité de la première sortie des Anglais, High ’n’ Dry propose un heavy metal old school un poil davantage teinté de hard FM : des riffs assez costauds pour l’époque (Another Hit and Run, On Through the Night, No No No, ou la chouette petite instru Switch 625), et d’autres plus légers mais bien entraînants (Mirror Mirror, Let It Go) ; il garde en cela d’indiscutables racines NWOBHM. Le reste suit une logique de conquête du marché américain : morceaux bien FM (You Got Me Runnin’, Lady Strange, High ‘n’ Dry) et un slow sirupeux repris 20 ans plus tard par Mariah Carey (Bringin’ on the Heartbreak). La recette fait mouche, le groupe perce outre-Atlantique ; à vous de voir si cette part de calcul mérite l’ultime anathème prononcé dans le monde du metal, à savoir « VENDUS ! ». Cet album n’en reste pas moins bien équilibré et agréable à écouter, et c’est le dernier de 1981 à mériter (selon moi) une mention dans ce top. Ce sera également le dernier de Def Leppard à mériter quoi que ce soit de ma part.


D’autres sorties sont habituellement mentionnées concernant cette année : par exemple Moving Pictures de Rush (beaucoup trop gentillet pour moi, hormis YYZ il m’ennuie), Spellbound de Tygers Of Pan Tang, Fire Down Under de Riot, le deuxième album de MSG, Denim And Leather de Saxon (tous sympas mais sans plus) ou Diary Of A Madman d’Ozzy Osbourne (qui ne m’interpelle que par son superbe morceau-titre, le reste m’étant difficilement supportable étant devenu totalement allergique au chanteur). Quant aux sorties de Judas Priest, Thin Lizzy, ACDC, Gillan, Warning, Trust, Rainbow, etc, merci mais non merci.
« Modifié: 30 juillet 2022 à 14:39:18 par cacaman »
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« Réponse #1094 le: 16 juin 2022 à 23:57:44 »
[:hurle] MON TOP 1982




1 - IRON MAIDEN - The Number Of The Beast
Un évènement se produisant une fois est une occurrence ; deux fois, cela peut-être une coïncidence ; trois fois c’est une récurrence. 1982 ne laisse plus de place au doute : ces Anglais écrasent la NWOBHM (1ère division de la scène metal à l’époque), et ce malgré une modification de line-up toujours délicate à gérer, à savoir le remplacement du chanteur. En effet, Bruce Dickinson change assez brutalement le rendu du groupe, lequel passe donc d’un bon vocaliste plutôt punk dans l’esprit à un ténor virevoltant couvrant presque 4 octaves. A ce titre, le morceau d’ouverture Invaders affiche immédiatement le fossé de style séparant les deux musiciens. Musicalement, Iron Maiden devient moins rugueux, sans pour autant sacrifier sa puissance de feu, comme le démontrent les breaks ardents de Children of the Damned, The Prisoner, ou encore le final magistral d’Hallowed Be Thy Name. Et tout en continuant à peaufiner ses structures, le groupe laisse aussi une place au côté plus spontané du rock avec le morceau-titre et Run to the Hills, les deux singles promouvant le disque, rivalisant de riffs, de refrains, et de cavalcades efficaces. Grâce à ce troisième album Iron Maiden connaît un gros succès commercial, tourne en tête d’affiche à l’international, accompagne Rainbow, Scorpions et Judas Priest en assurant leurs premières parties (pas facile de passer après, j’imagine) et édifie un véritable modèle de heavy metal que de nombreux fans considèrent encore aujourd’hui comme insurpassable.

2 - RAVEN - Wiped Out
Nous avions laissé le groupe de Newcastle en pleine répet’, enregistrée sur son premier effort assourdissant de 1981 ; leur deuxième reste dans le même registre, à savoir un heavy old school survitaminé joué à la va-comme-j’te-pousse – et bien joué. Les 4 titres d’ouverture, les uns après les autres, assènent ainsi une belle pagaille de riffs échevelés et de refrains entraînants, avec ce terrible effet de soufflerie préfigurant le thrash US. Ce basculement très régulier dans le heavy speed, même d’une qualité exceptionnelle pour l’époque (UXB, Fire Power, Faster Than the Speed of Light, Read All About It, Hold Back the Fire : claque sur claque), pointe néanmoins ce qu’il manque encore à Raven pour se hisser au niveau de la première division : savoir varier ses compositions. Le groupe semble toutefois en être conscient, en proposant un To the Limit / To the Top qui révèle de surprenantes possibilités d’abonnissement avec son break limite jazz-rock bifurquant sur ce mid-tempo rentre-dedans qui leur sied à merveille ; probablement l’un des tous meilleurs titres de leur carrière. L’excellent Star War sait également emmener l’auditeur dans des contrées plus travaillées et réfléchies (ce break, là aussi !) ; deux titres qui prouvent que les mecs de Raven savent offrir autre chose que l’énergie du désespoir, et donnent un bel aperçu de leurs ressources. Un album homogène donc, qui parvient à grimper sur le haut du panier à force de morceaux dévastateurs pré-thrash entrecoupés d’éclairs de génie.

3 - NIGHT RANGER - Dawn Patrol
Groupe un peu oublié de nos jours, le quintet de San Fransisco a pourtant bénéficié d’un éclairage assez important dans les années 80, et ce dès leur premier album Dawn Patrol. Le morceau d’ouverture Don’t Tell Me You Love Me dévoile directement tous les atouts justifiant leur popularité d’alors : sens de la mélodie sucrée à grands renforts de claviers bien cheap (mais ultra-tendance à l’époque) et riffs accrocheurs. On a l’impression de déjà connaître le titre, jusqu’à l’arrivée de solos étonnants pour 1982. A bien les écouter, ils sont même virtuoses. A les réécouter, ils mettent quand même une sacrée claque derrière la tête. A les ré-réécouter, ils coupent carrément les pattes. 1982 bordel, et déjà du pur shred digne des plus grands ! Le disque égrène ses pistes exactement dans cette veine : compos de guimauve lardée de solos de guitare de tout premier ordre. Une espèce de Tesla qui débarque 4 ans avant Tesla, ou encore une sorte de Bon Jovi en avance avec de bien meilleurs musiciens. D’ailleurs certains indices ne trompent pas, comme le fait que le guitariste Brad Gillis ait remplacé Randy Rhoads sur la tournée d’Ozzy Osbourne après l’accident d’avion ayant coûté la vie au petit prodige. Cet album est une petite pépite oubliée de hard FM qui s’adresse, je l’admets, surtout aux guitaristes nostalgiques d’une époque bénie où l’on pouvait sonner commercial sans faire de la merde.

4 - ACCEPT - Restless And Wild
Certainement la sortie grâce à laquelle Accept s’est fait connaître par la majorité des métalleux de l’époque. Le groupe continue sur la lancée de Breaker avec une sorte de mélange hard rock / heavy metal, 2 styles aux frontières parfois floues. J’avoue que Restless And Wild me laisse plus sur ma faim que le précédent : une grosse moitié des titres (3 4 6 7 8 9) m’indiffère un peu, sans cependant m’ennuyer. Ce qui fait surtout la réputation de l’album sont les 2 mid-tempos aux atmosphères si particulières que sont Neon Nights et Princess of the Dawn (qui commence bêtement mais évolue de façon singulière), devenus des classiques en concert, le galopant morceau-titre, et bien sûr l’entrée en matière Fast As a Shark. Souvent considérée à tort comme « la première compo speed metal » (les albums de Raven et d’Anvil sont antérieurs et bourrés de trucs aussi rapides) ou « la première compo de power metal, anciennement speed mélodique » à cause de son break vraiment caractéristique de guitares harmonisées néo-classicisantes (en retard de 4 ans par rapport à Kill the King de Rainbow), cette ouverture n’en reste pas moins une superbe représentante d’un style encore au stade embryonnaire, tellement d’ailleurs qu’il n’a pas encore de nom. Un opus que je place donc un peu en-dessous de Breaker, mais une large majorité d’amateurs vous soutiendra le contraire.

5 - SCORPIONS - Blackout
Même si je reste un indécrottable fan du Scorpions période Ulrich Roth (1973-1978), et particulièrement de Taken By Force (1977) qui reste pour moi le summum de leur prolifique carrière, ponctuellement le groupe est resté capable de maintenir un niveau approchant cette perfection. Blackout devance donc sans difficulté les 2 autres albums post-Uli en y ajoutant une dose d’agression supplémentaire (Blackout, Now !, et l’explosif Dynamite, laule), du mid-tempo plus accrocheur (Can’t Live Without You, Arizona, No One Like You), et même des bizarreries rythmiques du meilleur effet (China White et son riff de 10 temps et demi en 4/4+4/4+5/8, avec un poum tchac décalé à chaque passage rhâââââ). Niveau solos de guitare, Matthias Jabs parvient même à faire oublier par instants la brillance de Roth en décochant régulièrement des fills inspirés, voire en rivalisant de créativité sur ses leads. C’est certainement l’opus où le line-up classique des 80s semble au top, et ce malgré la récente extinction de voix de Klaus Meine, opéré avant l’enregistrement ; ceci dit, même si ses cordes vocales sont de retour, j’ai l’impression qu’à certains endroits il en fait trop et braille un peu pour rien. Un léger défaut qui ne saura dévaluer l’ensemble d’un album faisant clairement date dans l’histoire du hard rock.

6 - ANVIL - Metal On Metal
Anvil, ou le syndrome de l’éternel espoir des années 80. Le groupe qui doit percer pour de bon et qui ne perce jamais totalement. Mais contrairement à Angel Witch ou Diamond Head, les Canadiens ont eu une carrière régulière avec peu de changements de musiciens, aucune séparation temporaire ni définitive, et une vingtaine d’albums studio à ce jour ; simplement en avance sur leur temps en 1982, puis soudainement en retard ou à côté de ce qui marchait. Metal On Metal est donc un disque qui a énormément compté pour les futures stars américaines du thrash metal car il montre la voie à suivre : des brûlots tels que Heat Sink (bordel !!), Mothra, Jackhammer, March of the Crabs ou 666 rajoutent à un heavy metal déjà bien chargé cette hargne typique que leurs successeurs n’auront pas besoin de pousser beaucoup pour créer le son thrash. A côté de ces vestiges de grande valeur archéologique, des morceaux plus conventionnels tentent de se faire une place dans les mémoires sans vraiment y parvenir (Stop Me, Tag Team, Scenery, Tease Me Please Me), mais sans non plus trop amoindrir l’intérêt de ce disque visionnaire.

7 - MANOWAR – Battle Hymns
Manowar, groupe de heavy metal US épique jusque dans sa formation : ou comment un roadie de Black Sabbath rencontre le guitariste de leur première partie pendant la tournée Heaven And Hell, et forment un groupe en suivant les conseils de Dio lui-même. Leur album de mise sur orbite est cependant assez étrange, mélangeant du hard rock du début des années 70 sur sa première moitié, avec un heavy metal imaginatif et assez avant-gardiste dans la seconde. Ainsi, on observe avec amusement de grosses influences Alice Cooper sur Death Tone, Deep Purple dans le riff de Metal Daze, voire Chuck Berry (!) pendant les couplets de Fast Taker, sur des textes assez ringards ; mais le tout agrémenté des vocaux puissants d’Eric Adams (qui deviendra l’un des chanteurs les plus respectés du circuit) et d’une basse claquante quasiment mise au même plan que la guitare. Ce qui donne un mariage étonnant, un peu comme si les usines Citroën ressortaient la 2CV d’époque mais avec un tableau de bord récent. La seconde moitié du disque définit beaucoup mieux ce que sera le groupe par la suite : textes guerriers / fantasy et heavy metal aux refrains homériques (Manowar), aux parties narratives et structures variées et autres montées vocales stellaires (Dark Avenger), aux mid-tempos chevaleresques qui feraient partir au combat les plus convaincus des pacifistes (le bien nommé Battle Hymn). Victory ! Victory !

8 - JUDAS PRIEST - Screaming For Vengeance
Après un Point Of Entry en 1981 qui brillait par sa fadeur, les Anglais, doublés de tous les côtés par les compatriotes affamés de gloire et titillés par les scènes naissantes d’Amérique du Nord et d’Allemagne, réalisent qu’il va falloir se sortir les doigts pour rester « artistiquement compétitifs ». Quoi de mieux que de commencer leur nouvel album par ce qui restera un standard indiscutable de heavy metal pendant les décennies suivantes ? The Hellion / Electric Eye en demeure effectivement l’un des morceaux les plus emblématiques. Mais comme souvent avec Priest le remplissage est de mise, et leur volonté évidente de ménager la chèvre et le chou entre le heavy pur et le hard rock tendance FM les placent le cul entre deux chaises. A l’instar de toute la concurrence, l’objectif clair de Priest est d’envahir le marché US : la tournée promouvant Screaming For Vengeance est concentrée sur cette région du monde pendant des mois, avec à l’appui deux singles, You’ve Got Another Thing Comin’ et Take These Chains, qui font écho aux autres FM-ries du disque (Pain and Pleasure et Fever). Objectif atteint, laissant les puristes avec seulement trois morceaux vraiment heavy (Electric Eye, Riding on the Wind et l’éponyme de l’album) et deux compromis plus hard rock (Bloodstone et Devil’s Child). Bilan mitigé encore une fois, et tout comme British Steel en 1980 ce nouveau cru ne doit son salut métallique qu’à une poignée de classiques.

9 - Y&T - Black Tiger
En 1982 les Américains de Y&T n’étaient pas connus de la plupart des fans de hard. Les plus fouineurs avaient remarqué leur troisième album, Earthshaker, sorti en 1981, sympa mais jouant un peu petits bras à mon goût. Ce qu’il lui manquait un peu pour figurer parmi les réussites de l’année débarque sur Black Tiger ; le leader chanteur guitariste soliste Dave Miniketti durcit ses rythmiques et se lâche plus en solo (les rocailleux et réussis Open Fire et Black Tiger, le Def Leppardien Hell or High Water ou le Van Halenesque Barroom Boogie). Sinon, l’on retrouve l’agréable patte Y&T standard (Don’t Wanna Lose, Winds of Change). Bon, tout ça c’est bien joli, mais honnêtement il y a eu des caisses de disques de bonne qualité d’ensemble comme celui-ci en 1982, et la différence avec le précédent n’est pas flagrante à ce point. En vérité, un seul titre plie totalement le match : Forever. Un modèle de hard rock : entraînant, mélodique, bien construit, bien chanté, riffu, avec un solo central qui s’imprime dans le crâne et une intro/outro parfaite. Typiquement le genre de pièce qu’on écoute encore et encore, d’une efficacité d’école, qui ne flétrit aucunement au fil des années. Oui, il porte l’album à lui tout seul. Il pourrait même porter le hard rock à lui tout seul, je n’irais pas m’insurger si un fan enthousiaste l’affirmait.

10 - TWISTED SISTER - Under The Blade
Figure particulièrement connue du paysage hard rock US dans les années 80, les New Yorkais maquillés sortent leur premier méfait après plusieurs années de galères pour trouver un label. Le succès international n’est pas pour tout de suite, mais les côtés rugueux et direct de leur musique associés à la voix autoritaire du charismatique Danny Snider leur permet de se faire un petit nom en Angleterre et décrocher l’ouverture des concerts de Motörhead. Under The Blade enquille des morceaux énervés et mémorables comme What You Don’t Know, Run for Your Life (au début trompeur), Shoot’em Down, le speedé Tear It Loose ou l’ultra-classique morceau-titre. C’est un album que je prends plaisir à écouter, les Sœurs Tordues étant déjà douées pour pondre du refrain énergique et des riffs efficaces, à défaut d’être techniquement incroyables ou de sonner inédits. Leur accoutrement scénique déclenche les premiers débats sur la définition du « glam metal », ce à quoi le célèbre frontman répondit « I don't think Twisted Sister is 'Glam' because that implies glamour, and we're not glamorous. We should be called 'Hid' because we're hideous ». Et lorsqu’on voit leurs bobines on aurait du mal à le contredire.
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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1095 le: 20 juin 2022 à 16:08:46 »
Je vais peut-être en faire autant. Cela dit, j'ai déjà quelques pistes pour citer ne serait que quelques albums pour les années 80.

Saxon - Strong Arm of the Law (1980).

Iron Maiden - Iron Maiden (1980).

Venom - Welcome to Hell (1981).

Iron Maiden - Killers (1981).

Judas Priest - Screaming for Vengeance (1982).

Venom - Black Metal (1982).

Metallica - Kill 'Em All (1983).

Exciter - Heavy Metal Maniac (1983).

Hellhammer - Apocalyptic Raids (1984).

Metallica - Ride the Lightning (1984).

Slayer - Hell Awaits (1985).

Helloween - Walls of Jericho (1985).

Megadeth - Peace Sells, But Who's Buying ? (1986).

Kreator - Pleasure to Kill (1986).

ADX - Suprématie (1987).

Poison - Into the Abyss (1987).

Death - Left to Die (1988).

Riot - Thundersteel (1988).

W.A.S.P - The Headless Children (1989).

Repulsion - Horrified (1989).
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Re : Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1096 le: 30 juillet 2022 à 14:17:01 »
Je vais peut-être en faire autant. Cela dit, j'ai déjà quelques pistes pour citer ne serait que quelques albums pour les années 80.

@The Endoktrinator Copiteur!
Mais ça peut être sympa, il y aura sûrement pas mal de différences avec les miens.
"Je veux une bonne fois tenter l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées" Nietzsche

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PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1097 le: 30 juillet 2022 à 14:31:04 »
[:hurle] MON TOP 1983




1 - MERCYFUL FATE - Melissa
Sans proposer un style de musique fondamentalement différent, Mercyful Fate est de ces formations qui renversent la table en tentant de nouvelles approches. Jouissant déjà d’une certaine réputation underground suite à la sortie de son EP éponyme fin 1982, le groupe Danois fait une très forte impression dans toute la scène metal, et ce jusqu’Outre-Atlantique, avec ce premier album complètement dingue. Le choc principal se situe au niveau de la voix de King Diamond, falsettos suraigus mêlés à un registre plus ténor enroué, qui fera office de barrière immédiate et souvent infranchissable. Leur utilisation se veut au service de textes occultes, ouvertement satanistes, créant ainsi une atmosphère théâtrale à la limite du caricatural, à mi-chemin entre un culte secret indicible et un train fantôme de pacotille, ce qui restera la signature du groupe et le distinguera immédiatement de tout le reste (impossible de ne pas fredonner Evil ou Black Funeral après quelques écoutes). Une fois cette bizarrerie digérée, notre attention peut davantage se porter sur une musique qui redouble d’inventivité. A savoir un heavy metal nerveux, rythmiquement accidenté, aux riffs tarabiscotés, qui emprunte énormément d’éléments structurels typiquement progressifs (les leçons ultimes que sont At the Sound of the Demon Bell ou Into the Coven !), recouvert d’une épaisse couche de solos de guitare. Mercyful Fate est ainsi à la croisée des chemins : bien plus qu’un groupe de heavy standard, il ouvre une vraie brèche dans le metal progressif et pose certaines bases de metal extrême en influençant directement les scènes thrash, death et black metal, selon les propres dires de grands noms du milieu. Album absolument indispensable malgré des vocaux clivants.

2 - SLAYER - Show No Mercy
1983 est marquée par l’arrivée du thrash metal, ce style associant une énergie très punk aux codes du heavy metal. Des groupes Anglais comme Motörhead, Raven, Venom, Judas Priest ou les Canadiens d’Anvil avaient déjà tracé un sentier dans cette direction, et ce furent les Américains qui prirent le relai : ainsi, Overkill + Anthrax (côte Est) et Slayer + Metallica (côte Ouest) se tiraient la bourre afin d’être le premier à marquer l’histoire d’un album thrash.
Metallica sort vainqueur le 25 juillet avec Kill ’Em All, dans des conditions un peu litigieuses que l’histoire ne retiendra pas (voir plus bas) et qui n’auront aucun impact négatif sur leur carrière. Je lui préfère cependant très largement Show No Mercy, sorti le 3 décembre. Malgré une déferlante de violence caractérisée par une utilisation intensive du skank beat, de riffs bourrés de doubles-croches à 200bpm et de vocaux toujours à la limite entre la note et la vocifération diabolique (Black Magic, Evil Has No Boundaries, The Final Command, Fight Till Death, Show No Mercy), Slayer sait rester accrocheur et déploie tout un attirail heavy metal influencé par un Judas Priest ayant subi une lourde injection de stéroïdes : mid-tempos ravageurs, solos virevoltants et se volant alternativement la vedette, riffs speed metal, et mélodies marquantes (les légendaires The Antichrist, Die by the Sword, Crionics, Metalstorm et Tormentor). Ce premier album de Slayer repousse toutes les limites de l’agression musicale sans bourriner bêtement, en offrant de vrais morceaux à chanter sous la douche lorsqu’on est très pressé. C’est une branlée absolue.

3 - IRON MAIDEN - Piece Of Mind
Eh oui, à mon avis, à partir de cette année Iron Maiden cesse son règne sans partage sur les sorties métalliques. Pourtant les trois premiers titres lancent Piece Of Mind sur la voie du chef d’œuvre, une fois de plus : entre les riffs et les parties de batterie stellaires de Where Eagles Dare, la structure ambitieuse et la présence vocale gigantesque de Dickinson sur l’incroyable Revelations, et le single mélodique et fédérateur Flight of Icarus, la mâchoire pendouille et se décroche. Ensuite, tout en restant solide et parsemé de passages ordonnant aux poings de se lever, le niveau redescend – ouf, ils sont humains ! Die With Your Boots On distille bons riffs et excellent break, mais est un peu gâchée pour ma part par un refrain lourdingue ; The Trooper, classique parmi les classiques auquel je n’accroche pas tant que ça ; Quest for Fire et Sun and Steel sont les deux points faibles, proposant un heavy sympathique mais sentant légèrement la seconde division (surtout ce break auto parodique du premier… qui ressemble beaucoup à ce que pond le groupe depuis sa reformation de 2000). Enfin, le quintet rappelle à l’auditeur qu’il lui reste de chouettes idées à exploiter sur Still Life, mid-tempo goûtu, et particulièrement sur le mystique To Tame a Land, qui clôture l’album dans un maelström de guitares harmonisées arabisantes et hypnotiques, renouant avec l’excellence des trois premiers morceaux. Piece Of Mind est l’album du Maiden des années 80 que j’apprécie le moins, et malgré cela, les qualités hors-normes affichées crânement sur une majorité de compositions justifient complètement cette place de choix dans mon top 1983.

4 - RAVEN - All For One
Après deux disques de proto-speed metal en fusion enregistrés à l’arrache, Raven décide de prendre davantage leur temps et d’engager un producteur ayant fait ses preuves ; c’est l’Allemand Michael Wagener qui s’y colle (Accept, Dokken), et fait passer le groupe au niveau sonique supérieur. Les compositions sont aussi plus posées, moins bordéliques, sans pour autant abandonner cette énergie si contagieuse. Au rayon démonstration de vitesse reste le fulgurant Hung Drawn and Quartered, l’album se concentrant principalement sur du pilonnage mid-tempo parsemé de cassures rythmiques et de riffs veineux et palpitants : le musculeux Take Control, Athletic Rock au refrain imparable, les variés All for One et Run Silent Run Deep (au break étonnamment sombre et mélodique), sans omettre le vicieux Seek and Destroy et sa section solo infernale, ni le méga-tube du disque Break the Chain, un cours magistral de puissance, avec un riff de break syncopé en diable. Raven atteint ici son zénith, un excellent compromis entre la spontanéité des deux premiers albums et une approche sonore plus soignée, réfléchie, au service d’un heavy metal jusqu’alors sans concession. Car cet époustouflant trio ira malheureusement se perdre par la suite dans les méandres de la conquête du marché américain (on appelle ça « la Def Leppardisation »).

5 - MANOWAR - Into Glory Ride
Faut avouer une chose à propos de cet opus : sa pochette est un véritable repoussoir, et m’a longtemps tenu éloigné du groupe. Abstraction faite de ces 4 gugusses en cosplay bon marché, Into Glory Ride se défend admirablement et pousse dans la direction de la seconde moitié du premier album Battle Hymns. Ici, le gros mid-tempo guerrier aux accents doomesques vraiment prononcés règne quasi sans partage. Rendons-nous service en zappant un titre d’ouverture assez indigent, et passons aux compos d’une lourdeur écrasante illuminées par de grandes envolées épiques : Secrets of Steel, Gloves of Metal et autres Gates of Valhalla ! Le batteur fait gronder le tonnerre, le bassiste se prend volontiers pour un guitariste, les riffs se muent en éclairs, et Eric Adams s’époumone tel un héraut galvanisant une armée. Cette approche musicale flirte également avec un aspect progressif de fait, certaines structures complexes ne laissant aucun doute à ce sujet, et crée une nouvelle niche stylistique au sein du heavy metal. Sur ce, je vous laisse pour aller soulever de la fonte et m’acheter des peaux de bêtes afin de ressembler à ces 4 mythiques guerriers huilés.

6 - MÖTLEY CRÜE - Shout At The Devil
Malgré toutes les blagues à leurs dépens et le mépris d’une partie du public metal à leur égard, les quatre travelos californiens posent leurs balloches pailletées sur la table et parviennent à percer commercialement tout en durcissant leur son. Shout At The Devil est leur album le plus costaud, le plus remuant, le plus inspiré ; il reprend les nombreux points forts de Too Fast For Love et rajoute un punch, un son typiquement heavy metal. Ainsi, les compos se font martelantes (Shout at the Devil), virent mid-tempos en acier trempé (Looks That Kill, Knock’em Dead Kid) voire up-tempos mordants aux breaks un poil NWOBHM (Bastard, Red Hot) et finissent de scotcher un auditeur déjà happé par des ponts solides (Looks That Kill, Danger) et des refrains d’école (surtout Too Young to Fall in Love, ce hit fatal). Complétons ceci d’une reprise des Beatles métallisée (Helter Skelter) et du traditionnel titre rock graveleux (Ten Seconds to Love), et nous obtenons un disque puissant, concis et accrocheur, que bon nombre de musiciens pros détracteurs du Crüe ne sortiront jamais de leur carrière. Malheureusement cette démonstration de force se fait à la veille d’un déraillement total du mode de vie du groupe, qui passera quasiment le reste de la décennie à aligner des frasques sexuelles sur fond de toxicomanie au dernier degré au lieu de sortir un successeur digne de ce mastodonte du « glam metal » ; son éclatante qualité permet ainsi de mesurer rétrospectivement l’ampleur du gâchis.

7 - SAVATAGE - Sirens
Savatage (dire « Savatage » avec tous les « a » à la française – pour une fois que des anglophones prononcent de la même manière trois mêmes voyelles dans un mot, faut pas se priver) … Savatage, donc, l’une des figures de proue initiales du heavy metal US, sort un premier album brut de décoffrage composés de morceaux mis en boîte en quelques jours de studio aux Morrisound. La puissance combinée des riffs et de la voix frappent instantanément, les célèbres frères Oliva se faisant déjà remarquer jusqu’à en occulter une section rythmique impeccable. Christopher, 20 ans, aligne riffs musclés et solos étincelants avec une aisance diabolique, préfigurant déjà son statut iconique de la fin des années 80. Sirens, Holocaust, On the Run, Living for the Night, Scream Murder, autant de titres où l’efficacité mid-tempo prend aux tripes et enclenche automatiquement un basculement de la tête d’avant en arrière. Le speed metal s’invite également à la fête, avec Rage et le final ébouriffant de I Believe où le jeune soliste lâche totalement la purée et en fout partout. Son frère aîné Jon, quant à lui, captive l’oreille par son implication, son grain de voix inimitable et quelques montées bien placées ; pour ma part, ce sera sa meilleure performance vocale sur album. Du Savatage rustique et abrupt dans la forme, mais au fond déjà assez riche et subtil, Sirens est l’album idéal pour profiter des qualités du groupe lorsqu’on peine à accrocher à leur future évolution plus mélodique et progressive.

8 - SATAN - Court In The Act
Je ne ferai pas de résumé concernant la formation de ce groupe de NWOBHM, ni ses futurs changements de nom, ou de chanteur, au risque de perdre tout le monde. Reste que cette instabilité leur a fortement porté préjudice, ce qui n’est pas sans rappeler les déboires de Diamond Head ou d’Angel Witch ; et comme ses grands frères, Satan offre au monde du heavy un premier album qui fera date dans le style. Les compositions sont très variées, assez complexes (Blades of Steel, No Turning Back, Broken Treaties, Alone in the Dock), tirent sans hésiter vers le speed metal (Trial by Fire, Break Free, ou l’incroyable instru The Ritual), emmenées tambour battant par l’une de mes paires de guitaristes préférées qui redouble de twin guitars et de solos épatants tout au long du disque, le tout enrichi par une basse baraquée. Leurs aptitudes n’ont absolument rien à envier aux mètres étalons du genre que sont les artificiers d’Iron Maiden ou de Judas Priest ; au risque de blasphémer, ils leur sont même un tantinet supérieurs. Cependant la différence se fait sans doute au micro : car si Brian Ross chante juste et monte parfois très haut, son timbre manque de rugosités et sa performance d’ardeur, ce qui donne un rendu vocal un peu lisse et effacé (pas aidé non plus par le mixage), contrastant avec le déploiement continuel d’efforts au niveau instrumental. Court In The Act reste un album qui a marqué l’histoire du heavy en participant à le faire évoluer sans ménagement d’un style généralement encore trop chevillé aux codes du hard rock, vers une deuxième vie plus audacieuse et impétueuse.

9 - DIO - Holy Diver
Après avoir fait ses armes auprès de Ritchie Blackmore et Tony Iommi, deux des plus grandes pointures des années 70, et au passage plié le game en matière de chant heavy metal, le lutin à la voix d’or est prêt pour se lancer dans une carrière solo. Dio jette son dévolu sur un jeune prodige de 20 ans pour tenir la 6 cordes, en plus de s’entourer d’une section rythmique qu’il connaît déjà bien, pour un résultat très solide. Le côté heavy de la précédente décennie est bien sûr très prégnant, avec des riffs caractéristiques et des interventions solo typées « guitar hero » (Gypsy, Caught in the Middle, Straight to the Heart, ou l’extraordinaire Don’t Talk to Strangers), mais sait s’associer aux marqueurs des années 80 (Rainbow in the Dark et son synthé baveux, le speedé Stand Up and Shout, ou le morceau-titre d’une inspiration Sabbathienne très récente, tout comme Shame on the Night). On ne va pas se mentir, toutes ces compos sont relevées d’un bon cran grâce à la voix du maître. Son grain, sa prestance, ses modulations, son énergie, débordent de toutes parts et font de sa prestation un standard d’excellence qui porte littéralement l’album.

10 - ACCEPT - Balls To The Wall
« Balls to the wall » : l’expression, signifiant grosso-merdo « pied au plancher » dans l’aviation, pouvait laisser entendre une volonté d’accélérer franchement la cadence, musicalement parlant. Que nenni pourtant, l’album restant à 90% mid-tempo – ce qui laisse une première impression un peu lisse. Par contre, il fait preuve de deux grandes qualités. D’une part, la production est excellente pour l’époque, le son de chaque instrument est clair et puissant, dans un tout parfaitement équilibré. D’autre part, l’attention portée aux refrains surpasse tout ce qu’Accept a pu proposer par le passé, quand seuls une poignée de ceux-ci étaient vraiment bons. Ici, quasiment tous les chorus sont léchés, voire grandioses (les hymniques Balls to the Wall et Guardian of the Night), et souvent lancés par des ponts soignés. Le travail à la guitare solo est quant à lui d’un très bon niveau, et rattrape la récurrente simplicité des riffs qui tiennent encore un peu trop du hard rock pur, et pas assez du nouveau heavy metal en marche (l’écart de style avec Satan et Mercyful Fate, ou même Maiden ou Raven est vraiment immense). Cet album est donc homogène dans le bon sens du terme, et fait autant figure de classique que les deux précédents ; mais la concurrence commence à devenir rude pour les Allemands, encore trop coincés dans un heavy old school alors que tout explose autour d’eux en termes de vitesse et de virtuosité, chaque nouveau groupe, chaque nouvelle sortie d’album risquent de les ringardiser.

11 - METALLICA - Kill ’Em All
Une place aussi basse dans mon classement 1983 pour un disque aussi emblématique me condamne au pilori, j’en ai conscience. Mais laissez-moi développer Votre Honneur. Oui, Kill ’Em All est blindé de super riffs, de refrains entêtants, de solos nerveux, de rythmiques de feu. Oui, il a joué un rôle crucial dans le développement du thrash metal dans les années 80. Mon jeune moi-même de 15 ans a pris une sacrée baffe le jour où il l’a découvert, tout comme des millions avant moi et sans doute après, c’est indéniable. Et puis un an ou deux plus tard, j’ai appris l’existence de Dave Mustaine et de son apport conséquent en termes de composition, puis de son éviction avec fracas, puis de sa demande expresse à Metallica de ne pas utiliser ses riffs pour enregistrer leur album (ce qu’ils ont fait quand même vu le délai restant avant l’entrée en studio) ; tout ceci « diluait » en quelque sorte leur mérite et jetait une ombre sur les coulisses de la réalisation de cette pierre angulaire du thrash. Ombre qui ne fera que s’agrandir au fur et à mesure de la progression de ma culture musicale, car en plus des riffs de Mustaine, Metallica ne semblait pas trop s’embarrasser de principes concernant l’emprunt de plans d’autres groupes : du Lynyrd Skynyrd dans The Four Horsemen (sur la seule partie rajoutée qui n’était pas constituée de riffs du rouquin), du Saxon + Diamond Head sur Seek and Destroy, du Judas Priest sur Motorbreath, ou encore du Venom sur No Remorse. Evidemment on trouvera toujours des similitudes par-ci par-là sur n’importe quel disque, mais je pense que celui-ci en accumule trop, en nombre et en évidence, en plus d’avoir siphonné les idées d’un ancien membre ; ça fait beaucoup à digérer. La fourberie s’ajoutant à l’opportunisme, ce combo gagnant a lentement, sûrement et logiquement dégradé mon appréciation de l’album, suffisamment pour le faire disparaître de mon top 10. Mais loin de moi l’idée de jeter le bébé avec l’eau du bain. D’ailleurs l’aura de Kill ‘Em All restera celle d’un album de légende pour une vaste majorité du public metal, et les critiques des petits pinailleurs de mon espèce ne seront jamais en mesure de pouvoir la ternir.
« Modifié: 30 juillet 2022 à 14:43:32 par cacaman »
"Je veux une bonne fois tenter l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées" Nietzsche

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Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1098 le: 04 août 2022 à 22:21:53 »
Bon, il se peut que pour mes posts, je n’ajoute pas grand-chose, mais c’est à mon tour de m’amuser.

1980

Tableau d’Honneur :



SaxonStrong Arm of the Law.

Je ne savais pas, tout simplement. J’y viens plus bas, mais dans le genre speed rock, Ace of Spades aurait pu suffire malgré ses défauts. Tout ça est balayé depuis la découverte du gang de Byford. Et surtout du second disque de cette année-là. Son point commun avec le disque de Motörhead, cela dit, c’est le premier titre en mode "mon poing dans ta gueule, t’as compris ?!".
Oh oui. Avec un doublé comme "Heavy Metal Thunder"/"To Hell and Back Again". Et même si ce n’était pas aussi bon par la suite, Saxon nous met dans sa poche avec ce riff façon M-60 et ce refrain. Le groupe se permet même un peu de mélodie sur le second titre. Ensuite, ça swingue sur la chanson-titre avant de repartir de plus belle. "20.000 Ft", "Sixth Form Girl" et "Dallas 1 PM" tabassent et mettent un peu la pédale douce. 
Dès le début du premier post du premier album, je suis en désaccord, justement. Seule compte la furia. Le reste importe bien peu.



Black SabbathHeaven and Hell.

Après avoir brillé chez Rainbow, Ronnie James Dio reprend Black Sabbath en main après les dérives avec Ozzy. Et pourtant, j’adore sa période (il faut écouter certains live avec lui). C’est quand même une sacrée marque de grandeur d’en avoir encore sous le capot après dix ans de carrière : "Neon Knights", "Lady Evil", "Heaven and Hell" et "Children of the Sea". Avec ça, le groupe retrouve sa grandeur d’avec Paranoid ou Sabotage. En ces temps sans internet, non seulement il était probablement difficile de savoir si ça allait durer mais en plus ça n’avait probablement pas d’importance. Quel renouveau.



Iron MaidenIron Maiden.

En ces temps-là, le hard se divisait en deux catégories : ceux qui mettaient du temps (environ un ou deux disques) avant de montrer réellement ce qu’ils valaient, et ceux qui frappaient fort dès le premier puis advienne que pourra. Maiden fait partie de la seconde catégorie (là où Saxon faisait partie de la première) et c’est elle qui a fini par s’imposer dans le milieu. Bon, certes, le disque n’est pas si parfait avec le pataud Remeber Tomorrow et peut-être "Charlotte the Harlot", facilement remplaçables par "Women in Uniform". Heureusement, le reste démontre déjà que Steve Harris a quelque chose en lui. Des idées et surtout un plan. Après cinq ans de galère, les efforts sont enfin récompensés. On peut arguer que le groupe montrera son mécontentement par la suite*, mais les regrets sont inutiles.

Reçus :



AC/DCBack in Black.

Rien n’est plus pénible pour le nouveau membre d’un groupe d’être comparé à un ancien, surtout si ce dernier est mort. Brian Johnson en a longtemps souffert comme Steve « Retro » Souza chez Exodus ou Campbell et Dee avec Fast et Animal chez Motörhead. De nouveau un disque au premier titre qui justifierait un achat même si le reste ne plaît pas. Ils nous avaient déjà fait le coup avec le précédent, mais c’était la chanson-titre. Là, c’est une autre chanson qui vole la vedette : "Hell’s Bells" est, à mon sens, très atypique chez AC/DC. Elle a une autre dimension, au-delà de l’habituelle prière au bon vieux rock ‘n roll. Pour les batteurs, l’apprentissage de "You Shook me All Night Long" ferait clouer le bec à ceux reprochant au groupe d’être trop basique.



Diamond HeadLightning to the Nations (White Album).

Vous savez, quand un musicien super connu cite un musicien super inconnu, il est parfaitement légitime de se méfier. Il veut faire son intéressant ? Il a tant dilué l’influence que ça ne saute pas aux yeux ? Il est juste défoncé en faisant l’éloge d’un truc imbitable que personne ne connaît ? Rien de tout ça avec Lightning to the Nations : James Hetfield emprunte à Diamond Head et rien que "Sucking my Love", titre fleuve, montre l’influence du groupe sur bien des courants. Cela et "Am I Evil ?", "It’s Electric" ou encore "Lightning to the Nations".



TrustRépression.

Ah, ce temps où on voulait essayer le rock après la torpeur variété et pour avoir autre chose que Magma question intensité. Avec Téléphone, les banlieusards ont leur revanche après le premier disque qui se vantait d’avoir "Préfabriqués". Ici, on a encore un premier titre d’anthologie : Antisocial. Mais comme parfois, c’est l’arbre qui cache la forêt dans le bon sens du terme : d’autres bons titres sont à écouter. "Au nom de la race", "Monsieur Comédie" et "Sors tes griffes" ont les riffs et du refrain, "Saumur" a l’obsession, radoteuse, acharnée. On voudrait bien citer "Instinct de Mort", mais quand on veut lire les paroles, ça devient plus compliqué. Le contexte, toujours.



SaxonWheels of Steel.

Encore un point commun avec Motörhead et AC/DC. Cela doit frapper dès le premier coup de médiator et de baguette, et le groupe ralentit quand il le faut. On parle souvent de l’importance de l’ambiance, et si un titre arrive à résumer l’ambiance du Heavy Metal en 1980, c’est aussi "747 (Strangers in the Night)" : arpège sur le refrain, solis rock ‘n roll et encore le swing de l’enfer. Un véritable pont jeté vers le Hard Rock. Et il mène très loin avec "Machine Gun", "Motorcycle Man" et la chanson-titre.



Judas PriestBritish Steel.

Les deux derniers albums sont reçus de justesse. Ce disque doit être possédé ne serait-ce que pour "Metal Gods", "Breaking the Law" et effectivement "Rapid Fire". Le reste est parfois lamentable, surtout "Grinder" et son refrain de la honte encore plus caricatural que "Sinner". Jetons un voile pudique sur "The Rage" et sa tentative ridicule de faire du reggae et "United" et ses couplets vides. Et encore, on sera envieux des anciens qui n’ont jamais écouté "Red, White and Blue", qui ferait passer "Living After Midnight" pour de la musique de chambre. La joie des titres bonus…



MotörheadAce of Spades.

Heureusement, Motörhead fera un choix plus judicieux avec deux titres collaboratifs avec Grischool, pour un peu plus de rock ‘en roll. Disponible seulement depuis le remaster, ce qui complique un peu. Car avant, si le morceau-titre arrive à se hisser au niveau de "Overkill", "Poison", "Stay Clean" ou "No Class", le reste n’y arrive pas. On gardera quand même "Love me Like a Reptile", "We are the Road Crew", "Fast and Loose" et "Dance". Une baisse de régime comparé aux deux précédents, plus significatifs de la réputation de "Fast" Eddie Clarke.

Recalés :



Angel WitchAngel Witch.

Ouais, ben, pas été convaincu. Malgré l’estime que semblait avoir Steve Harris pour eux, ils ne vont pas si loin. On peut éventuellement prendre la chanson doublement titre, "Sweet Danger" et "Sorcerers", mais même-là, difficile de faire le poids face au Sab’.



WitchfyndeGive ‘Em Hell.

Pareil, et pourtant, il y avait de quoi espérer. Surgie de nulle part, "Into the Ages of the Ages" a de quoi détonner, un peu comme "Megalomania" chez le Sab’ ou encore, dans un autre domaine, les Stooges avec "We Will Fall". Quelque chose d’autre. L’interlude lourde et sinistre vaut clairement le détour. Moins le reste, hélas.



Def LeppardOn Through the Night.

Vous vous rappelez, les deux catégories ? Def Lep’ appartient à la première. Premier album médiocre. On essaie avec "Satellite" et "It Could be You", mais cette chanson porte mal son titre. It’ll be not.



Manilla RoadInvasion.

Peut-être le flop de l’année. Son en putréfaction, laborieux, chanteur pas du tout recommandable. Pour ces durs à cuire, ça commençait très mal. Il est des fois où la persévérance peut être source de douleurs.

Certains disques, je n’arrive pas à les mettre entre reçus et refusés, à dire vrai. Notamment Chinatown de Thin Lizzy malgré ses qualités. D’autres, jamais écoutés (Ozzy Osbourne). Ouais, je sais, carton rouge, tout ça...

* "Beaucoup pensent qu'on a mis des années à contester ce premier album, mais en fait, ce n'est que quelques mois après sa sortie qu'on a exprimé notre déception.  Notamment les guitares qui n'étaient pas assez fortes. De toutes façons, Will n'avait rien foutu : il se contentait de lire des journeaux et des magazines en fumant des clopes. Pourtant, on était enthousiastes, et on lui disait : "alors, Will, t'en penses quoi de cette prise ?". Lui : "Pfffff, vous pourriez faire mieux." Et il reprenait son journal."
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Re : Re : PURE FUCKING METÔÔÔÔLE
« Réponse #1099 le: 05 août 2022 à 18:31:47 »
Dès le début du premier post du premier album, je suis en désaccord, justement. Seule compte la furia. Le reste importe bien peu.

Nan c'est faux [:sparta2]

Bon, il ne nous a pas échappé qu'on avait des goûts et des conceptions assez différents, sans pour autant être complètement opposés.
On se rejoint en gros sur quelques disques (black sabbath, maiden, acdc, judas priest, diamond head, witchfynde, manilla road), même si on sera en désaccord sur 2-3 détails.
Saxon j'aime bien vite fait, donc jamais je le mettrais aussi haut dans le classement. Pour moi leur musique reste trop plan-plan, prévisible, avec de temps en temps de chouettes titres. Ce qui me dérange chez eux c'est leur côté hard rock mais sans les points forts des groupes mythiques de hard rock, voix singulière et/ou guitar heroes ; le chanteur est bon mais assez passe-partout, et les gratteux sont bons mais sans le côté héros.
Trust franchement hormis le méga-tube Antisocial, je trouve que le reste a atrocement mal vieilli. Je ne peux plus écouter ça.
Pour Def Leppard par contre je pense qu'on est en complet désaccord. Tu considères que le groupe grimpe de disque en disque (si j'ai bien compris), alors que pour moi il se casse la gueule au bout de 2 albums, voire 3 si je suis sympa.

Et pour Angel Witch... [:wtf0] incompréhensible pour moi [:lol]
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