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Sur un plan astral légèrement froissé se trouvait... le Disque-Monde.
Rincevent:
--- Citation de: IndraYoupi le 17 février 2013 à 11:40:22 ---Je n'ai que très peu lu le Disque Monde (4 ou 5 épisodes)(Mortimer [:lol]), par contre j'ai dévoré Le Grand Livre des Gnomes (un des meilleurs bouquins du mooooonde !).
--- Fin de citation ---
Ah, excellent choix, mademoiselle ! La trilogie des Gnomes est une histoire excellente qui gagnerait à être plus connue. Là encore Pratchett explore les thèmes qui lui sont chers : l'influence de la religion, l'exil, la hiérarchie sociale et sa structure, les relations hommes-femmes. C'est d'ailleurs de là que vient une de ses phrases que j'aime le plus, ce bout de dialogue entre Masklinn et Grima où celle-ci lui dit qu'on ne peut pas regarder à la fois le ciel et ses pieds, ce à quoi il répond que si mais il faut faire attention. Sans compter que sa fin ouverte pourrait lui permettre d'y revenir un jour. Mais bon là il a entamé une nouvelle série de hard SF avec Stephen Baxter et continue le Disque-Monde, donc je doute que ça arrive.
--- Citer ---Le dernier en date que j'ai lu, je ne sais pas s'il fait parti d'un quelconque cycle, mais il m'a fortement marquée : Le Fabuleux Maurice et ses Rongeurs Savants :D
--- Fin de citation ---
Oui, c'est un tome à part, et Pratchett l'a rangé dans la même catégorie de romans jeunes que le cycle Tiphaine Patraque.
Numby des Poissons:
Je ne sais que dire sur cet excellent univers, si ce n'est répété ce qui a déjà été dit : Un univers de fanatsy décalé, avec des personnages et des situations excellentes, le tout certes burlesque mais d'un autre côté, cohérent. Étant grand fan de fantasy et d'humour, et amateur de clichés détournés, Terry Pratchett a vraiment un style que j'adore, et en tant qu'écrivain de fanatsy amateur, mon rêve secret serait un jour de lui arriver à la cheville.
Hélas, je n'ai lu que les 5 premiers tomes des Annales du Disque-Monde. Y'a rien d'autre, dans la bibliothèque locale. T-T
Attention, ce qui suit peut contenir des spoilers.
La Huitième Couleur pose les bases de l'univers, et trouve sa continuité dans le Huitième Sortilège, offrant donc une bonne entrée en matière et introduisant l'un de mes personnages préférés : Rincevent. Un mage looser ne connaissant rien en magie, voulant éviter les problèmes mais les attirant à la pelle. Du coup, je m'identifie bien à lui 8D Et je soupçonne Pen of Chaos de s'en être inspiré pour le Ranger de Naheulbeuk. Mais au fait, c'était quoi, qui poursuivait Rincevent et Deuxfleurs dans le domaine de la Mort ?
La Huitième Fille. Je l'ai trouvé pas très intéressant, en fait.
Mortimer. Aaaah... voilà un roman qu'il est bon ! Avec comme personnage central, la Mort, un de mes chouchous du Disque-Monde. C'est vraiment passionnant d'en apprendre plus sur cet être atypique, quoique j'aurai aimé que les autres Cavaliers de l'Apocalypse et les employés de la Mort soient présentés aussi. On remarque aussi une certaine différence de caractère entre Ysabelle telle que Pratchett l'imaginait dans les deux premiers tomes et l'Ysabelle de Mortimer.
Sourcellerie. Je l'ai trouvé très très bon aussi. En fait, il est presque touchant et fataliste sur la fin, avec le pauvre magicien qui ne peut supporter le poids de son propre pouvoir et Rincevent, dont l'acte d'héroïque ne sera pas reconnu, qui fini dans la Basse-Fosse.
Rincevent:
Tiens, du coup ça me fait penser que j'avais pas posté mes avis sur ses deux derniers romans, tous deux hors Disque-Monde.
Spoiler: La longue terre (click to show/hide)Pratchett et Baxter inaugurent une nouvelle série de science-fiction (car, oui, d’autres tomes sont prévus) reposant sur un concept désormais banal, celui des mondes parallèles. La petite différence, c’est qu’ici tous ces mondes parallèles sont vierges de civilisation. Pas de what if en vue, ou plutôt si mais d’une manière très différente. Le roman nous raconte l’histoire de la découverte de ces mondes, de leur exploration, et de leur exploitation. Mais aussi celle des conséquences terribles que la Terre d’origine, la Primeterre, devra essuyer. Car, avant une infinité de Terres disponibles, les choses ne sont plus du tout les mêmes. À quoi bon s’échiner à faire un travail mal payé puisqu’il suffit d’une pomme de terre pour s’approprier des hectares entiers loin de toute autorité, de tout conflit, de toute pauvreté ? À quoi bon extraire des matières premières dont les prix s’effondrent pour cause de réserves désormais illimitées ? À quoi bon se battre pour un bout de sol quand un pas dans une direction ou l’autre offre une planète totalement vierge ? Voilà les problèmes que pose la Longue Terre, comme on l’appelle. Mais il y a des contraintes : on ne peut y amener que ce qu’on peut porter, et rien qui ne contienne du fer. Ah, et ça prend un quart d’heure pour arrêter de vomir… Certains sont plus curieux que d’autres et décident d’organiser une expédition afin d’explorer les Hauts Mégas, ces Terres situées à plus de cent mille passages de la nôtre. Il n’y aura que deux membres d’équipages : Josué Valienté, un Passeur-né capable d’aller d’une Terre à l’autre sans appareil, et Lobsang, un Tibétain réincarné en intelligence artificielle et contrôlant par ailleurs le premier mode de transport de la Longue Terre : un dirigeable abritant sa conscience. Que vont-ils trouver au cours de leur périple ?
Le roman se lit très facilement. Il m’a rappelé certains titres de Bernard Werber pour le coté exploration, notamment les Thanatonautes ou le Papillon des étoiles pour le voyage longue distance). Contrairement aux œuvres recourant au thème des mondes parallèles, comme les séries télévisées de science-fiction aiment les mettre en œuvre, le roman ne s’intéresse pas tant à la variété humaine des mondes (ils sont tous vierges de toute civilisation, mais certainement pas de toute vie, heureusement pour les nouveaux chasseurs-cueilleurs qui les parcourent) qu’aux effet de ceux-ci sur l’humanité qui colonise lentement mais sûrement la Longue Terre, en allant de plus en plus loin, non sans finir par susciter de forts ressentiments chez la minorité de Terriens qui ne peuvent passer d’un monde à l’autre. La Longue Terre n’est pas un long fleuve tranquille : il faut réapprendre à survivre dans des milieux hostiles, et d’imperceptibles menaces se rapprochent des premiers mondes. Nul doute que les tomes à venir ne finissent par nous dire si nous sommes seuls ou pas au sein de la Longue Terre. À moins qu’ils ne s’intéressent à la Longue Mars ?
Spoiler: Roublard (click to show/hide)Roublard est un tosher (traduit par ravageur en français), une jeune homme qui gagne sa vie en farfouillant dans les égouts à la recherche des objets de valeur qui peuvent y tomber ou y être charriés par l’eau de pluie. Bien que la Londres de cette époque soit d’une saleté repoussante, ce n’est pas encore le cas des égouts qui ne servent pour l’instant qu’à évacuer lesdites eaux de pluie, même si certains membres de la bonne société commencent à y balancer leurs eaux usées, ce qui est franchement révoltant, n’est-ce pas ? Roublard est connu de tous, et veille à rendre régulièrement service, parce qu’on a toujours besoin d’amis quand un coup dur se présente. Mais une nuit, Roublard se retrouve à sauver la vie d’une jeune fille qui s’enfuit hors d’un carrosse. Une jeune fille que des personnes fort peu scrupuleuses ont méchamment passé à tabac pour le compte d’autres. Le hasard veut que des personnalités connues viennent en aide à Roublard et à sa belle inconnue qu’il va désormais falloir protéger à tout prix.
Terry Pratchett s’offre ici un petit plaisir en nous plongeant dans la Londres du XIXe siècle, une Londres surpeuplée, sale et hautement criminogène. Fortement influencé par London labour and the London poor d’Henry Mayhew et les écrits de Charles Dickens, Sir Pratchett nous entraine dans les bas-quartiers et leur lot de misère à une époque où être pauvre c’était être criminel. C’est en cela que l’histoire est intéressante, car elle nous rappelle ce que la ville autrefois la plus riche du monde était réellement, à une époque où l’ascenseur social marchait d’autant moins bien qu’on n’avait pas encore inventé l’ascenseur tout court. En ce qui concerne l’intrigue, elle est assez convenue : un jeune héros du petit peuple vient au secours d’une jolie fille rejetée par des personnes nettement plus aisées, et fait appel à sa gouaillerie et à sa connaissance de la rue pour se défaire d’eux. Tout ceci est le prétexte pour rencontrer une foule de personnages historiques (y compris les plus surprenants). Le livre est agréable à lire (et instructif), et même s’il ne comptera pas parmi ses meilleurs il apporte une touche de fraîcheur et de légèreté bienvenue.
Rincevent:
Tiens, j'avais oublié de parler des derniers tomes ici. Corrigeons donc cela.
Spoiler: Déraillé (click to show/hide)Dans ce tome nous retrouvons donc le directeur de la poste et vice-président de la banque d’Ankh-Morpork, j’ai nommé Moite von Lipwig, mi-escroc, mi-fripouille, mi-honnête homme. Ce dernier se fait tirer de son lit et de son train-train quotidien par le Patricien de la ville. Ce dernier a appris, agacé, qu’un hurluberlu de la campagne a inventé une machine à vapeur et qu’il vient de la présenter à Henri Roi, un entrepreneur avisé, pour lui faire la démonstration d’un nouveau mode de transport par rail utilisant la vapeur. Le Patricien n’est prêt à autoriser une telle avancée scientifique que si elle profite à la ville, mais un arrangement est vite trouvé, et l’impact psychologique de l’invention sur le public est indéniable. Très vite, le chemin de fer suscite bien des convoitises car tout le monde veut en être, aussi bien à Ankh-Morpork que dans son voisinage plus ou moins proche. Enfin tout le monde… Non, pas tout le monde, car les grags, les nains extrémistes rejetant tout ce qui n’est pas nain y voient une abomination de plus et cherchent par tous les moyens à la détruire.
Encore un tome que j’ai beaucoup aimé, mais les tomes avec Moite me semblent être les plus aboutis de toutes les Annales. On retrouve donc notre personnage obligé de courir la campagne pour assurer le succès de l’entreprise et l’extension rapide du nouveau chemin de fer, qu’il lui faudra aussi protéger de la malveillance. Le tome nous amènera dans l’arrière-pays morporkien, mais aussi chez ses voisins Quirmiens qui parodient la France, ainsi que dans bien des bleds paumés avant d’arriver en Überwald, terminus du trajet et où le Petit Roi des nains secouera un grand coup sa société. Tout comme une locomotive lancée à toute vapeur, j’ai trouvé que le récit était un peu effréné, mais ça convient bien à la situation. On retrouve en outre les gobelins rencontrés dans Coup de tabac qui poursuivent comme bien d’autres espèces avant eux la marche vers le respect et l’émancipation, et se permettent même de doubler les humains dans la courses à la technologie. Les premiers tomes des Annales nous avaient présenté un monde de magie qui se rapprochait insensiblement vers la révolution industrielle par des biais détournés, ce tome-ci marque la fin d’une ère marquée par la magie (qui persistera quoi qu’il en soit) et le début d’une autre guidée par la règle à calcul (finalement moins dangereuse et bien plus fiable).
Il ne reste plus qu'un tome à venir dans l'univers du Disque-Monde. Celui-ci, qui est le dernier que Pratchett aura écrit, conclura l'histoire elle-même "hors-série" de la jeune sorcière Tiphaine Patraque.
Et les suites de La longue Terre :
Spoiler: La longue guerre (click to show/hide)On reprend l’histoire dix ans après la fin du premier tome. La colonisation suit son cours, avec son cortège de pollution, de nouvelles découvertes, de stupidité humaine. Mais deux phénomènes inquiétants se produisent. Tout d’abord les cas de maltraitance envers l’espèce trolle se multiplient et suscitent de nombreuses tensions au sein de l’humanité, dont une bonne partie n’a pas envie du tout de considérer ces créatures velues comme étant intelligentes. D’autre part, le gouvernement fédéral des États-Unis de la PrimeTerre adopte un ton et une politique résolument hostile envers les colons et n’apprécie pas que ceux-ci envisagent de déclarer leur indépendance après avoir vu leurs fonds gelés et le peu de services dont ils disposaient s’amenuiser progressivement. Une fois de plus, Josué se voit poussé par sa vieille amie Sally à sortir de son quotidien (au grand dam de son épouse) pour venir l’aider à mettre fin aux violences dont son victimes les Trolls, car leur départ au bout de la Longue Terre serait la première étape d’une catastrophe généralisée. Lobsang, le Tibétain réincarné sous forme numérique, poursuit quant à lui ses propres recherches et aimerait avoir quelqu’un qui puisse lui tenir tête.
Comme le précédent tome, ce titre se lit vite et facilement, la lecture en est très fluide et on se paie le plaisir de croiser une référence au Disque-Monde en la matière d’une auberge nommée le Tambour Rafistolé. Pour ce qui est des thèmes abordés, c’est surtout la maltraitance animale et la possibilité de reconnaissance d’une intelligence autre qui reviennent. Qu’il s’agisse des Trolls, des Kobolds ou encore d’autres créatures, on est amené à observer l’impact de l’irruption humaine sur leurs sociétés et la façon dont elles réagissent à ce changement. Pour autant, on ne ressent pas vraiment d’urgence, les personnages poursuivent leurs quêtes à leur rythme et à l’exception de la captivité de fin de roman, il n’y a pas vraiment d’enjeu ni de doute sur les risques encourus. Seule la catastrophe finale (il en faut bien une, ça doit faire partie du cahier des charges) nous met un légère pression, mais les personnages principaux sont bien à l’abri et réduits au rôle de spectateurs distants.
Bref, un tome sympa sans être extraordinaire qui recèle peu de surprises.
Spoiler: La longue Mars (click to show/hide)À la fin du deuxième tome, Josué Valienté et son « amie » Sally Linsay étaient tout juste revenus d’un énième voyage dans les lointaines Terres parallèles pour découvrir que la nôtre, de Terre, venait de subir une catastrophe naturelle colossale : le réveil du Yellowstone, un supervolcan si terrible que son éruption obligea une bonne partie de l’hémisphère Nord a déménager dans les dimensions parallèles pour survivre à des années d’hiver et de cendres. On reprend donc notre récit avec les mêmes qui s’improvisent secouristes et on observe le flot de réfugiés qui comprennent qu’ils ne pourront plus retourner sur la planète bleue (cendré) avant un bon moment. Dans ce tome trois récits se déroulent en simultané : tout d’abord Sally est recontactée après des décennies de silence par son père (qui divulgua volontairement l’existence de la longue Terre). Pourquoi ? Elle découvre que ce dernier souhaite profiter de la Brèche, une dimension où la Terre n’existe pas, pour aller sur Mars et vérifier s’il s’y trouve aussi une longue Mars, et si on peut y trouver de la vie, voire de l’intelligence. De son côté, le capitaine Maggie Kauffman est envoyée avec deux dirigeables pour une nouvelle exploration de la longue Terre. Objectif : Terre-Ouest 200 000 000. Rien que ça. À sa grande « joie », elle découvrira un certains nombres de petites choses qu’on lui avait cachées et aussi devra si possible retrouver la trace d’une expédition précédente. Enfin, le héros Josué Valienté fera d’étranges découvertes au sujet de non moins étranges jeunes gens originaires de Belle-Escale, Terre lointaine où depuis des siècles et des siècles les humains ayant le don du passage atterrissent sans trop savoir comment.
La partie exploration des mondes lointains n’est pas super passionnante mais on voit que l’expédition quitte la frange de Terres abritant la vie telle qu’on la connait pour entrer dans le domaine où on ne la trouve généralement pas faute de conditions réunies. Néanmoins, on finit par arriver dans des territoires totalement inconnus, et où la vie s’est développée dans des environnements sans plus aucun rapport avec les formes de base qui nous sont familières. La partie martienne est plus rigolote, notamment par la cohabitation forcée entre Sally et le père qui l’a abandonnée presque quarante ans avant. On découvre l’inventeur du passeur, que je décrirais volontiers comme un trou-du-cul froid, savant, et sans scrupule. Toujours plus étrange, les auteurs nous présentent une longue Mars qui ne coïncide pas avec la longue Terre sauf dans la Brèche et qui, globalement, Spoiler (click to show/hide)est une planète morte sauf cas rares où la vie put se développer temporairement à la faveur d’activité volcanique. La troisième intrigue (mais peut-être aussi celle de Mars) semble être celle qui nous amènera au quatrième et probablement dernier tome puisque Pratchett nous a hélas quitté, à moins que Baxter ne termine seul.
Il reste semble-t-il encore un tome à paraître dans cette série, sur les cinq que Pratchett et Baxter envisageaient d'écrire au départ. J'ignore si Baxter finira tout seul, ceci dit.
Numby des Poissons:
Je voulais savoir...
Peut-on tout saisir/apprécier "Tribulation d'un mage en Aurient" sans avoir lu tous les tomes du cycle de Rincevent auparavant ? En fait, je les ai tous lu jusqu'à Sourcellerie, mais j'ai zappé Faust Eric.
Même question pour Procrastination. J'ai lu Mortimer, Accroc au roc, je m'apprête à lire Faucheur... mais je ne connais le Père Porcher que du film. C'est suffisant, ou les références à cet opus sont-elles nombreuses ?
Aussi, que valent Procrastination, Tribulations et Faucheur ? Ayant trouvé les autres tomes de Rincevent et Mortimer excellents, Accroc au roc m'a semblé très moyen en comparaison, de même que le film Le Père Porcher était sympatoche sans être excellent... donc je me demande [:fufufu]
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