Auteur Sujet: Tentative de Fanfic - Le dieu zappé  (Lu 20102 fois)

Hors ligne IndraYoupi

Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« le: 07 février 2013 à 00:20:25 »
Bonsoir tout le monde  [:jap]

Voilà quelques semaines que je navigue en anonyme sur le forum, à dévorer vos fanfics, et du coup vous m'avez donné envie de m'y mettre...
Voici donc les deux premiers chapitres, entre le dramatique et la légèreté, à la limite de la parodie. Je ne sais pas trop où je vais, ni comment, mais ça viendra (je suppose). Je ne sais pas trop ce que ça vaut par contre  [:fufufu]


Chapitre 1 – Attention à la marche

Aïe. Quelle chute ! Ça fait mal. C’est froid. Ça brûle.
Il fait noir ?
Ah oui, ouvrir les yeux.
Non, trop difficile. Froid, mal.

Tout avant… Est noir. Il n’y avait rien avant ? Rien du tout ?
Il n’y a rien, rien qu’un nom qui flotte dans son esprit. Son nom, et c’est tout.

Tout est froid, douloureux. Mais qu’est-ce qu’il y avait avant ?

Ouvrir les yeux.

Aïe, toute cette lumière, ça brûle les yeux.

Elle est allongée sur le sol, dans la neige.
Se relever.
A part les extrémités gelées, rien de bien grave. Enfin, si, le vide dans sa tête qui l’empêche ne serait-ce que de formuler une pensée.

Où ? Une montagne. Des montagnes. Il fait froid, beurk, c’est plein de neige. Sérieux, rien que de la neige et de la caillasse ?

Il va bien falloir se décider et boitiller dans une direction avant de finir en sorbet. Allez hop, par là.

Elle marche quelques minutes, au hasard. Que faire d’autre quand on ne sait pas où on est, où on va, quand on sait à peine qui on est et ce qu’on fait là ?

SCROUITCH.

Elle baisse les yeux. Ce qu’elle vient d’écraser, c’est un crâne.

D’ailleurs, à y regarder de plus près, il y en a plein d’autres. Et pas que des crânes d’ailleurs. Des corps aussi, et des vieux morceaux d’armures. C’est à se demander comment elle a fait pour ne pas les voir avant, il y en a partout.

D’ailleurs, alors qu’elle contemple le paysage avec dégoût, quelques-uns des squelettes commencent à s’agiter, se relever, et se tourner dans sa direction. Fort peu épatée, elle les regarde approcher.

« N’avance plus, impudente ! Tu es ici aux portes du territoire de Maître Mû, et tu… »

POW !

D’un coup de poing, sans prévenir, elle arrache la mâchoire du squelette qui lui parle et l’envoie valdinguer à cinq ou six mètres. Puis, tête baissée, elle lui défonce la cage thoracique.

Les autres restent un instant interloqués, puis se ravisent. De nombreux autres squelettes se redressent et avancent, calmement. Elle est rapidement encerclée. Elle saute sur le premier mort qui se présente, lui arrache un bras, et se sert de ce même bras pour frapper un troisième squelette, envoyant rouler sa tête un peu plus bas.

Mais rapidement, elle est débordée. Les morts s’accrochent à elle, la frappent, la lacèrent. Elle perd du sang, beaucoup de sang, et lutter commence à l’essouffler. Elle a beau inspirer, inspirer, inspirer, l’air qui entre dans ses poumons ne suffit plus.

Un vague grognement lui échappe et, rassemblant ses forces, elle repousse ses assaillants l’espace d’une seconde, juste le temps de filer ventre à terre.

Elle court aussi rapidement qu’elle le peut, donc pas très vite. Entre le sang qui fuit son corps, ses poumons en feu, la neige, et le froid qui la paralyse lentement, elle ne va pas aller bien loin…

WOOOH !

Elle freine juste à temps, avant de tomber au fond d’un précipice… Et derrière elle, les morts se rapprochent.

S’éloigner du rebord. Et faire face. Pour la première fois depuis son réveil, trois mots se forment dans son esprit et, mis ensemble, ils véhiculent une idée précise, quoique étrange.

« Mourir ? Plus… JAMAIS ! »

Elle se met à trembler à mesure que les morts avancent, quand un instinct profondément enfoui en elle ressurgit du fond des âges. Elle gonfle ses poumons au maximum, non pour s’oxygéner, mais pour se mettre à hurler.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH


***


Mû avait expédié Kiki au Sanctuaire pour quelques jours, au service d’Athéna. Il avait donc tout le loisir de se détendre, de profiter du silence, de s’enfermer dans sa bibliothèque et d’y étudier aussi longtemps qu’il le souhaitait, sans craindre de catastrophe, cataclysme ou calamité.

Ou sans craindre le bavardage incessant de son disciple, tout simplement.

Installé au fond d’un fauteuil, il lisait un livre énorme aux pages jaunies et craquelées. Il releva brièvement les yeux, ressentant un vague malaise au fond de son cœur.

« Hmm ? »
Non, rien. Bizarre. Il se replongea dans sa lecture.

Quelques lignes plus tard, il referma le livre, agacé –du moins, aussi agacé qu’il pouvait l’être, c’est-à-dire assez peu, au final.

« Mais enfin qu’est-ce qui se passe ? »

Il posa son précieux livre sur la petite table installée près du fauteuil et fit un mouvement pour se lever. En appui sur les accoudoirs, il eut juste le temps de percevoir un cosmos brûlant avant de se prendre l’impact de plein fouet.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Mû sentit son cœur se serrer, et l’adrénaline envahit ses veines. Il poussa un cri, tomba à la renverse

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

et rampa précipitamment dans un coin de la pièce pour se mettre à l’abri, terrorisé, incapable de réfléchir ou d’agir comme il l’aurait fait habituellement.

AAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaah.

C’était terminé. Bon sang mais c’était quoi ça ?

A nouveau maître de lui-même, il se releva et se concentra sur les montagnes. Il le sentit à nouveau. Le cosmos étrange. Il était en train de s’éteindre.

Décidé à en avoir le cœur net, il se téléporta vers le lieu d’origine de tout ce chambardement.

Arrivé au Cimetière des Armures, il découvrit un spectacle auquel il ne s’attendait pas. Les morts avaient disparu. Il n’y en avait plus un seul. Comment un corps sans vie peut-il… Fuir ? Et pourquoi ? Tout ce qui restait, c’était une fille baignant dans une mare de sang près du pont de pierre. Ses yeux grand ouverts fixaient le vide et ses lèvres remuaient, répétant toujours les mêmes mots inaudibles. Le cosmos étrange, à la fois familier et totalement inconnu, c’était elle. Mais il disparaissait à vue d’oeil.

« Déchiquetée par une illusion, faut le faire quand même… »

Il s’agenouilla près d’elle et stoppa net les hémorragies qui la tuaient à petit feu. Alors qu’il lui soulevait la tête pour lui éviter de se noyer dans son propre sang, elle posa les yeux sur lui et le vit.

« Quoi ? Quoi, qu’est-ce que tu essaies de dire ? »

Elle rassembla ses dernières forces.

« Plus… Jamais . »

Elle avait à peine sombré dans le coma qu’il les téléportait déjà à la tour de Jamir.
« Modifié: 20 avril 2013 à 13:23:51 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #1 le: 07 février 2013 à 00:21:28 »
Chapitre 2 – La sagesse ancestrale de Papy Dohko


« Moi qui pensais être tranquille…»

Mû soupira alors qu’il pansait les plaies de la rescapée du Cimetière des Armures.

« Qui est-elle ? »

Nettoyer, désinfecter, mettre un bandage. Nettoyer, désinfecter, mettre un bandage. Il avait arrêté les hémorragies principales mais elle restait écorchée de partout. Sans parler des hématomes énormes qui parsemaient son corps. Et de ses deux côtes cassées, qu'il rafistola du mieux qu'il put en concentrant son cosmos dessus. Au moins, même si elle avait mal quelques semaines, elle ne risquait plus de se perforer un poumon.

« Mais qu’est-ce qu’elle faisait là, pour commencer ? Comment a-t-elle pu arriver à cet endroit, sans même un manteau pour se protéger du froid ? Et pour quoi faire ? Pour venir jusqu’à Jamir ? »

D’ailleurs, en parlant de manteau… Mû contempla le tas de vêtements qui jonchait le sol. Tas de lambeaux, plutôt. Inutile d’essayer d’en faire quelque chose, autant les jeter. Il enveloppa la jeune fille dans une couverture et la déposa sur son lit. Les vêtements de Kiki seraient trop petits pour elle. Les siens, trop grands. Nom de Zeus.

« Et puis, ce cosmos étrange. Serait-elle Chevalier ? Un Chevalier sans armure ? Et un Chevalier au service de quelle divinité ? »

Il fronça les sourcils. Au moins le cosmos en question brûlait calmement, faible mais régulier.

« Elle ne mourra pas. »

Il ajouta un édredon sur le lit. Le soir tombait, la nuit s’annonçait froide.

Mû tourna en rond pendant quelques minutes, et prit sa décision.

« Même si elle se réveille, dans l’état où elle est, elle ne pourra pas aller bien loin. Alors, calculons… Avec le décalage horaire, ça nous donne…»

Il jeta un regard chargé de regrets à la porte de sa bibliothèque, et se téléporta.

***

Mû arriva aux Cinqs Pics de nuit. Heureusement, une lanterne luisait toujours à la fenêtre de la petite maison : au moins il ne réveillerait pas tout le monde. Il frappa à la porte et entra.
« Bonsoir ! »

Ils étaient en train de souper.

Shiryu et Shunrei se levèrent et s’inclinèrent. Le Chevalier de la Balance resta assis mais adressa un sourire chaleureux au nouveau-venu.

« Assieds-toi, collègue ! Un bol de soupe ?
- Non merci. Je ne peux pas m’attarder de trop. J’ai juste besoin de tes lumières, Dohko.
- Qu’est-ce qui t’arrive ? »

Mû s’assit à table, et déballa toute l’histoire.

« Elle est chez moi, inconsciente. J’ai réussi à la remettre vaguement en état, mais il faudra du temps pour qu’elle guérisse. Si je suis ici, c’est parce que j’ai eu peur quand son cosmos s’est enflammé. Parce que j’ai perdu tous mes moyens. Parce qu’elle débarque de nulle part. Parce que son cosmos me dérange, et je ne sais pas pourquoi. Je voulais savoir si tu avais une opinion à ce sujet, Dohko. »

Chacun resta silencieux pendant quelques minutes. Puis le maître parla.

« J’ai bien une vague idée, mais aucune certitude. Il faudrait que je la voies.
- Elle est intransportable pour le moment. Elle a perdu trop de sang.
- Je vois. Dans ce cas, il va falloir que tu me mènes à elle. Shiryu, tu viens aussi.
- Oui, Maître.
- Merci, Dohko. »

Mû se leva et s’inclina.
« Quand vous voulez.
- Laisse-nous finir de dîner, veux-tu ?
- Ha ? Heu, oui. Pardon. »

Il se rassit, penaud. Décidément, cette gamine qui tombait du ciel, ça le mettait dans tous ses états. Il regarda autour de lui pour ne pas fixer impoliment ses hôtes. Son regard se posa sur Shunrei par hasard. Une ampoule s’alluma au-dessus de sa tête.

« Ah, heu… Serait-ce également trop demander de me prêter quelques vêtements, Shunrei ?  Les siens sont en morceaux, je ne peux pas la laisser se promener en sous-vêtements.
- Oui, bien sûr ! Je vais préparer ça !
- Merci, très chère. »

Shunrei s’éclipsa et ramena vite un sac plein de vêtements.
 
***

La nuit était tombée à Jamir. Mû alluma une lanterne et entraîna Dohko et Shiryu jusqu’à sa chambre.

« La voilà. »

Elle était toujours dans les vappes. Mû s’assit sur le lit et attendit le verdict du maître.

Dohko s’approcha et la contempla.

« En effet, salement amochée. »

Shiryu posa le sac de vêtements à côté de la porte et s’approcha à son tour. Il regarda la fille endormie attentivement, fouillant ses souvenirs.

« Je sens son cosmos. Mais il ne me dit rien. Je ne crois pas qu’elle ait été apprentie au Sanctuaire. »

Dohko ferma les yeux et secoua la tête.

« Je m’en doutais, elle n’est pas Chevalier. Que Shiryu soit aveuglé, ça se conçoit, mais toi, Mû ! Que t’arrive-t-il ?
- Je ne comprends pas.
- Mais enfin, c’est évident ! Cette fille est l’incarnation d’un dieu ou d’une déesse ! »

La mâchoire du Chevalier du Bélier se décrocha.
« Modifié: 22 mai 2013 à 22:38:40 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #2 le: 09 février 2013 à 01:10:07 »
Chapitre 3 – Dieu révélé

Un rayon de soleil tombant directement sur son visage la tira de son sommeil. Elle fronça les sourcils et ouvrit les yeux.

Un homme dormait dans un fauteuil, à l’autre bout de la pièce. Elle renifla, mais son odeur ne lui disait rien.

Mû ouvrit les yeux à son tour. Ils se dévisagèrent pendant un long moment, sans parler, sans même esquisser un mouvement.

Enfin…

« Comment tu te sens ? »

Elle inspira et grimaça quand ses côtes craquèrent. Globalement, son corps ne répondait plus.

Le mouvement que vous avez demandé est actuellement indisponible. Veuillez renouveler votre appel ultérieurement. Comment diable faisait-on pour s’évanouir sur commande ? C’était tellement mieux d’être dans le coltard.

Mû se leva en s’étirant.

« Bon, je vais chercher de quoi refaire tes pansements, et ton petit déjeûner. Je reviens. »

Le Chevalier sortit de la pièce.

Bon sang, mais c’était qui ce gars ? Et puis d’abord, qu’est-ce qu’elle fichait là ? Les squelettes, le ravin… Et le trou noir.

Elle se força à se redresser –en criant de douleur- et s’inspecta brièvement. Pansements, bandages, écorchures, courbatures, hématomes. Pas brillant.

Le lit était installé directement sous la fenêtre. Elle jeta un œil dehors et se sentit immédiatement prise de vertige. Vite, ramener son attention dans la pièce.

D’ailleurs, l’homme entrait à nouveau, chargé d’un plateau bien rempli, qu’il posa sur la table près du fauteuil.

« Je vais nettoyer tes plaies, et tu mangeras ensuite, ça marche ? »

Il approcha et retira les bandages de son bras gauche. Le visage de la jeune fille se décomposa lorsqu’une pensée lui traversa l’esprit : oh mon dieu j’ai été contaminée je vais me transformer en zombie !

« Je m’appelle Mû. »

Elle le dévisagea. Il attendait apparemment une réponse, aussi se contenta-t-elle d’acquiescer en silence : reçu, mec, tu t’appelles Mû, bien noté !

« Attention, ça va piquer un peu. »

Elle baissa les yeux sur les mains de Mû : coton et hexomédine. Son sang ne fit qu’un tour. Elle retira précipitamment son bras, se crispa comme un chat furieux et cria à s’en faire éclater deux autres côtes.

« JE-VEUX-PAS-QU’ON-ME-DÈSINFEEEEEEEEEEEEECTE !!! »

Mû recula précipitamment, trébucha sur le tapis et tomba à la renverse, hurlant, terrorisé. Il retrouva ses esprits sitôt qu’elle arrêta de crier. Bon sang, flippante la gamine.

Il se releva.

« Compris, compris, pas de désinfectant. Je suis heureux de constater que tu as retrouvé ta langue. »

Il termina de nettoyer ses plaies à l’eau chaude, s’abstenant de proposer à nouveau l’hexomédine. Il guettait chacune de ses réactions, mais apparemment, la môme était aussi penaude que lui.

Quand il eut fini, il lui apporta son repas.

« Tu as besoin d’aide ? »

Elle refusa d’un signe de tête. Mais ne toucha pas à son petit déj. Elle attendait, yeux baissés, évitant soigneusement son regard.

« OK, je m’éloigne. »

Il retourna s’asseoir dans le fauteuil. Elle lui jeta un coup d’œil furtif et commença à manger.

« Tu n’as vraiment pas envie de me dire ton nom ? »

Elle le regarda enfin dans les yeux, mâchouillant sa tartine. Lui dire son nom ? Mais elle n’était même pas sûre que ce qu’elle croyait être son nom était le bon. Et puis quoi ? Quand on avait la cervelle comme une passoire, un nom en valait un autre.

Elle avala son morceau de pain.

« Je m’appelle Pan. »
« Modifié: 24 mars 2013 à 00:54:10 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #3 le: 09 février 2013 à 18:39:12 »
Chapitre 4- Escaliers

Mû errait dans les rayonnages de son immense bibliothèque, sans trouver ce qu’il cherchait. Kiki avait raison, il aurait dû se faire installer la fibre. Ah, et l’électricité aussi.

Sérieux, j’ai une tête d’ermite connecté ?

Une tablette 3G alors ? Ah non merde, faut aussi l’électricité pour la recharger.

Il retourna dans la chambre.

« Pan ? »

Elle regardait par la fenêtre pour tenter d’apercevoir un rapace.

« Je vais m’absenter quelques heures. »

Elle se tourna vers lui.

« Je dois rester toute seule ?
- Oui. Mais tu ne risques rien ici. Si tu as besoin de moi, appelle-moi très fort dans ta tête, je t’entendrai et serai là très vite.
- Tu es une sorte de Jedi ?
- Un quoi ? Non, laisse tomber.
- Je peux pas venir ?
- Non, tu dois te reposer. Je vais voir ce que je peux faire pour t’aider. En attendant, tu dors. Est-ce que tu sais où est ta famille, que je les prévienne ? »

Elle réfléchit deux secondes.

« Je n’ai pas de famille. »

Ça au moins, c’était une certitude, elle le sentait. Mû posa la main sur son épaule.

« Très bien. Je vais revenir rapidement. Je te répète que tu ne risques rien ici. Attends-moi.
- OK. »

Mû sortit de la pièce et se téléporta en Grèce.

***

Il était au pied de la bibliothèque du Sanctuaire. Si là, il ne trouvait rien, il voulait bien manger le casque de son armure. Il grimpa les marches quatre à quatre et entra.

L’édifice était bondé. Entre le personnel, les apprentis, et quelques autres qu’il ne reconnut pas, on se serait cru à la foire.

« Bonjour Maître ! »

C’était Kiki.

« Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’es pas censé être au palais du Pope ?
- Si, c’est Saori qui m’envoie rendre son bouquin et en prendre un autre. Je ne savais pas que vous deviez venir au Sanctuaire aujourd’hui.
- Moi non plus. »

Mû se tourna vers la salle informatique, l’air inquiet.

« Kiki, j’ai besoin de ton aide.
- Il y a un problème, Maître ?
- Je ne sais pas encore. Mais je dois aller sur internet.»

Ils s’assirent devant un moniteur libre.

« Je cherche des infos sur le dieu Pan. Je fais comment ?
- Demandez au moteur de recherche.
- …
- Là, Safari. Ensuite vous tapez « dieu Pan » dans la barre de recherche Google. Voilà. Vous avez ensuite une liste de sites à consulter. »

Les nouvelles étaient globalement… Heu, pas trop mauvaises. Enfin, ça aurait pu être pire.

Le dieu Pan était une divinité de la Nature, mi-homme mi-bête, protecteur des bois, des troupeaux, des bergers et des chasseurs. Selon les sources, fils de Zeus ou de Hermès, il fut abandonné à la naissance par sa mère et emporté sur l’Olympe, où il servit de distraction aux autres dieux. Mais, affublé d’une insolence à toute épreuve, il fut chassé du royaume des dieux, et vécu sur terre en sauvageon au milieu des bois, seul et insaisissable.

D’un naturel espiègle et farceur, il s’amusait à terroriser les voyageurs en surgissant brusquement. Sa voix, incroyablement puissante, avait le don de faire perdre toute humanité à ceux qui entendaient ses cris : les gens perdaient alors le sens commun et devenaient hystériques, de là vient l’expression « peur panique ». Ce pouvoir étrange eut son rôle à jouer durant la guerre contre les Titans : hurlant dans une conque pour amplifier sa voix, il sema la terreur dans les rangs de ses ennemis, ce qui permit la victoire des dieux.

Egalement jaloux et rancunier, Pan n’hésita pas à réduire la nymple Echo en morceaux et à l’éparpiller partout sur terre, car celle-ci avait refusé ses avances. La nymphe Styrinx, également, dû se changer en roseaux pour lui échapper. Roseaux qu’il arracha pour s’en faire une flûte, afin de toujours garder la nymphe près de lui.

Ainsi était le dieu Pan, personnification de la Nature : tour à tour doux et cruel, calme et ardent, soumis et indomptable, effrayant et bienveillant, beau et laid, jour et nuit.

« Nom de Zeus, le parfait candidat pour être chevalier des Gémeaux. »

Mû fixait l’écran d’un œil éteint. Je fais quoi, maintenant ?

Ah ? Un détail.

« Pan aida Hermès à retrouver les tendons de Zeus que Typhon avait coupés, volés et cachés. Ensuite, pour échapper à Typhon, Pan se changea en un être mi-chèvre, mi-poisson dont Zeus fit la constellation du Capricorne.»

« SHURA ! »

Mû se leva et sortit précipitamment de la bibliothèque, Kiki sur ses talons.

« Maître, qu’est-ce qui se passe ?
- C’est un peu long à expliquer. Suis-moi chez Shura. Il est dans sa maison, n’est-ce pas ?
- Heu, oui, je crois. »

Il traversèrent la maison du Bélier. Mû constata brièvement que la femme de ménage n’était pas passée cette semaine. Note for myself : en toucher deux mots à Saori.

Il salua rapidement le Chevalier du Taureau.
« On causera plus tard, j’ai du lait sur le feu ! »

Personne chez les Gémeaux, sans déconner ! Sans doute chez leur psy… Ah putain, le Cancer. Sûr qu’il va me les briser pour me laisser passer.

« Salut gonzesse ! Alors toi et ton avorton vous passez dans le coin sans même vous arrêter pour tailler une bavette ?
- On pensait que tu étais occupé à refaire ta déco. Ton papier peint est un peu has-been.
- Et vous allez où comme ça ?
- Ça te regarde ?»

Deathmask leva les mains en signe d’apaisement.

« Détends-toi ma grande ! Y a pas le feu au Sanctuaire.
- Hors de mon chemin, le bernard-l’hermite. »

Mû prit Kiki par la main et planta là le chevalier du Cancer, le snobant superbement.

« Connard. »

Lion. Vierge. Balance. Scorpion. Putain, c’était haut, et fallait pas être pressé, chaque Chevalier demandant à tailler le bout de gras. Sagittaire… Argh. Capricorne. Faudrait vraiment changer de système. Ou demander qu’un budget soit voté pour installer un ascenseur, un funiculaire, un téléphérique, n’importe quoi sauf ces foutus escaliers.

« Shura, t’es dans le coin ? »

Une voix s’éleva de la pièce d’à côté.

« ON EST LÀ ! »

Mû et Kiki trouvèrent le chevalier du Capricorne en pleine partie d’échecs avec Camus du Verseau.

« Tiens, un revenant !
- Salut, Jamir!
- Salut les mecs. Shura, j’ai besoin de te parler.
- J’t’écoute. »

Mû s’assit à la table, et regarda le jeu d’échecs le temps de rassembler ses pensées. Kiki s’assit à côté de lui.

« Tu prends un verre ?
- Un café, si tu as.
- Café, ça roule. Pour toi aussi, gamin ?

Kiki acquiesça.

« Bon alors c’est quoi le problème ? T’as une tête de déterré.
- Tu saurais me parler un peu du dieu Pan ? »

Le visage de Shura s’éclaira.

« Tu parles, sans doute le dieu le plus cool de l’Olympe ! Il passait son temps à faire des blagues, et à chasser les gonzesses. C’était un sale gosse sans dieu ni maître, qui accumulait les conneries, même Zeus ne pouvait pas le faire tenir en place.
- Il n’était globalement pas dangereux, si ?
- Oh si, il était dangereux. Mais pas malveillant… Enfin, sauf si tu lui avais fait une crasse ! En gros, il était sympa. Un gars cool, qui aimait bien la bonne bouffe, les jolies filles et coller les miquettes aux humains. Il causait aux animaux, aussi, un peu comme Yakari. Pas le mauvais bougre, quoi, fallait pas le faire chier, c’est tout.
- Ah.
- C’est quoi ton délire ? Tu as un exposé à rendre ?
- Pire que ça. Le dieu Pan est chez moi et je ne sais pas quoi en faire. »

Camus, Shura et Kiki échangèrent un regard interloqué.

« Vous pensez que je devrais en toucher deux mots au Pope et à Athéna ? »
« Modifié: 20 mars 2013 à 13:35:55 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #4 le: 10 février 2013 à 22:20:05 »
Chapitre 5- Le cousin du Château Ambulant

Mû avait grimpé jusqu’au palais du Pope, suivi de Kiki, Camus et Shura, qui ne voulaient pas perdre une miette de l’entrevue, et d’Aphrodite, qu’ils avaient harponné au passage.

Ils attendaient maintenant dans l’antichambre que le Pope et Athéna les reçoivent. Mû tournait en rond, une boule dans le ventre, sous le regard goguenard de ses compagnons. Enfin, un garde vint les chercher. Ils furent introduits dans la salle du trône, mirent genou à terre devant leur chef suprême et leur déesse, et patientèrent jusqu’à ce qu’on leur dise de se relever.

Saori leur sourit.

« Relevez-vous, Chevaliers. Que nous vaut le plaisir de votre visite ? »

Ils se redressèrent tous d’un même mouvement. Mû avança d’un pas pour se démarquer du groupe.

Il expliqua la situation aussi précisément qu’il le pouvait, ne sachant à quelle réaction s’attendre. Serait-il approuvé ? Ou rendu coupable de trahison envers celle à qui il avait juré fidélité ?

Athéna et Shion échangèrent un regard. Puis le Pope se tourna vers son ancien disciple.

«- Quelle est ton opinion ? Représente-t-elle un danger ?
- Je ne crois pas. Enfin, pour être précis, pas pour l’instant en tout cas. Je n’ai pas le sentiment qu’elle ait conscience de son statut divin. Je souhaitais votre conseil et votre approbation sur la marche à suivre.
- On ne peut pas se permettre de prendre le moindre risque, remarqua le Pope en fronçant les sourcils. Que je sache, aucun dieu n’a débarqué sur terre pour des raisons pacifiques. »

Saori réfléchit quelques secondes.

« Sait-elle qui tu es, Chevalier ?
- Je ne pense pas. Si elle le sait, elle n’en laisse rien paraître. »

Shura s’immisça dans la conversation.

« Pardonnez-moi, mais il me semble judicieux de vous faire remarquer que Pan a été éjecté de l’Olympe et a été contraint de vivre sur terre. Son caractère n’a rien à voir avec celui de Zeus, de Poséidon ou d’Odin. Il se moque de posséder, de dominer ou d’affirmer son statut.  Ces choses n’ont aucun sens pour lui. C’est un être libre, sans responsabilité, une divinité qui veut s’amuser et vivre avant tout.
- Merci, Shura, nous avons saisi ton point de vue, le coupa le Pope.
- Mû, enchaîna Athéna, tu vas remettre ton hôte sur pied et nous déciderons de son sort quand tu nous l’amèneras au Sanctuaire.
- Vous l’amener ?
- Je suppose que cinquante-deux chevaliers de Bronze, vingt-quatre Chevaliers d’Argent et douze Chevaliers d’Or peuvent venir à bout d’une adolescente qui n’a pas conscience de ses pouvoirs. A moins que tu aies omis de nous parler des Chevaliers à son service, qui ont surgi en même temps qu’elle ?
- Non. Mais un seul de ses cris pourrait, j’en suis sûr, venir à bout de bon nombre d’entre nous.
- Elle ne peut pas crier indéfiniment. Par ailleurs, d’après ton récit, elle ne crie que pour se défendre, n’est-ce pas ? À nous de ne pas lui donner l’impression que se défendre est nécessaire. Elle ne vient apparemment pas en ennemi, je préfère lui laisser le bénéfice du doute plutôt que l’accuser injustement.
- A vos ordres.
- Retourne chez toi avec Kiki et tiens-nous au courant de sa guérison. Et n’essaie pas de désinfecter ses plaies. »

Mû lui adressa un sourire. Tous s’inclinèrent et sortirent de la salle du trône.

***

« Te voilà baby-sitter attitré d’un lutin des bois ! Ça c’est de la promotion ! fit Camus, narquois, en assénant une grande claque dans le dos de Mû.
- Un peu de respect, grogna Shura, qui prenait toute allusion douteuse au dieu Capricorne pour un affront personnel.
- Ne m’en veuillez pas, mais je rentre. Assez d’émotions pour aujourd’hui, soupira Mû. En route, Kiki.»

Le Chevalier du Bélier et son disciple entamèrent la descente des escaliers, afin de pouvoir se téléporter depuis le bas des marches.

***

Disparaissant du Sanctuaire, il réapparurent dans le vestibule du temple de Jamir. Mû prit le temps de retirer ses bottes, pendant que Kiki se dirigeait vers les cuisines, probablement pour grapiller quelque chose à manger. Cet enfant n’était jamais rassasié.

« MAÎTRE ! MAÎTRE ! VENEZ VITE ! »

Mû se précipita à la suite de son disciple, pressentant que quelque drame était sur le point de se produire. Il entra dans la cuisine et se figea sur place. Là-bas, au fond de la pièce, entre le bac destiné à la vaisselle et le placard, se dressait… Un escalier. Qui menait directement à l’étage supérieur, là où étaient les chambres et la bibliothèque.

Ces marches n’étaient pas là avant le départ de Mû. Lui et Kiki se félicitaient de vivre dans une tour inaccessible au commun des mortels. Et voilà qu’un escalier reliant les deux étages d’habitation avait poussé en leur absence.

Mû n’osa pas emprunter ce nouvel appendice du temple, et se téléporta à l’étage, suivi de Kiki. Pan n’était pas dans la chambre. Sentant un faible cosmos dans la pièce d’en face, à savoir la bibliothèque, il se précipita… Pour trouver le dieu réincarné endormi, roulé en boule dans un fauteuil, un livre à la main.

Pan ouvrit lentement les yeux et se déroula douloureusement, courbaturée au possible.

« Ah, tu es revenu.
- Tu as fait pousser un escalier dans mon temple ! s’indigna Mû. Un escalier ! Dans mon temple !
- Hé, relax ! J’ai rien fait du tout, moi !
- Il y a d’autres escaliers ? continua-t-il, sans prêter attention aux protestations de son invitée, et pensant avec angoisse au troisième étage, lieu saint où il priait et dressait son autel personnel dédié à Athéna.
- Bah non, je crois pas, répondit-elle, perplexe, face à la brusque perte de contrôle du Chevalier.
- Mais pourquoi tu as fait ça ? Et comment ?
- Mais je te répète que je n’ai rien fait ! C’est la maison !
- Hein ?
- Bah oui ! Quand je me suis réveillée je mourrais de soif ! J’ai fait le tour de l’étage mais il y avait pas d’eau ! C’est la maison qui m’a creusé un escalier jusqu’à la cuisine !
- C’est le temple qui a tout fait tout seul ?
- Voui ! Ta maison, elle m’aime bien, qu’est-ce que j’y peux ? »

C’était pourtant vrai. Ce temple était vivant, puisqu’il lui avait insufflé une partie de sa vie et de son âme. Mais qu’il ait eu une volonté propre, ça, c’était du jamais-vu. Mû contempla les murs d’un regard nouveau.

Kiki s’était glissé dans la pièce et observait l’adolescente, caché derrière son maître. Elle était un peu plus âgée que lui, neuf ou dix ans peut-être, plutôt petite, enfoncée profondément dans le fauteuil, la peau pâle, les cheveux châtains et de grands yeux bleus.

« Mais ! Elle a pas de cornes ni de sabots ! »

Kiki était très déçu. Mû se retourna.

« Ne dis donc pas d’âneries. Pan, voici Kiki, dit-il en poussant son disciple dans la pièce. C’est mon apprenti. Kiki, voici Pan.
- Apprenti quoi ? »

Mû prit conscience de sa bourde. De toute façon, elle connaîtrait la vérité tôt ou tard.

« Nous réparons des armures.
- Des armures ? s’étonna-t-elle, sans quitter Kiki des yeux. Vous êtes… Des forgerons magiciens ?
- Heu, oui, quelque chose dans ce goût-là. »

Pan et Kiki se dévisagèrent longuement. Il y avait eu entre eux cette reconnaissance mutuelle qu’ont deux garnements lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois, comme si leurs potentiels respectifs entraient en collision et s’entremêlaient : ils savaient au plus profond de leur être qu’ils seraient de grands amis, terreurs inconstestées, empereurs des blagues de mauvais goût, semeurs officiels de chaos.

Ils se sourirent.

***

Pan fut installée dans une autre chambre, maintenant qu’elle pouvait à peu près se déplacer. Au moins, Mû allait pouvoir réintégrer ses quartiers, ouf !

Affalé contre ses coussins, bien au chaud sous ses couvertures, il dévorait un livre dans le calme et la sérénité, à la douce lueur d’un chandelier, lorsque la porte s’ouvrit en grinçant légèrement. Pan entra, et remercia la porte, qui se referma toute seule, aussi doucement que possible. Les murs de la chambre émirent brièvement un son proche du ronronnement. Mû regarda la scène avec effarement. Cela ne venait pas d’elle, son cosmos n’avait pas frémi, elle ne faisait pas de télékinésie, même sans le savoir. Bon sang. Le temple l’avait vraiment prise sous son aile.

Remis de sa surprise, il demanda :
« Je peux faire quelque chose pour toi ?
- Non, rien. »

Elle se contenta de grimper sur le lit et de s’asseoir en tailleur juste sous la fenêtre, à côté du Chevalier.

« Tu lis quoi ? »

Mû tourna le livre dans sa direction pour qu’elle puisse déchiffrer le titre.

« Et ça raconte quoi ? »

Il soupira et glissa son index entre les pages comme un signet.

« C’est l’histoire d’un jeune garçon qui se retrouve coincé sur un bateau de sauvetage avec un tigre. Cela raconte leur périple sur l’océan.
- Ah, et le garçon, il se fait manger ?
- Je ne sais pas encore, mais je ne pense pas.
- C’est juste pas possible.
- En fait, il s’agit plus à mon sens d’une réflexion sur la place de dieu dans notre vie, sur la spiritualité et notre rapport à...
- C’EST DES CONNERIES ! s’énerva le dieu. Si t’es coincé sur un bateau avec un tigre, soit t’as un fusil et tu gagnes, soit tu te fais manger. On ne devient pas pote avec un tigre. C’est un FAUUUUUVE ! cria-t-elle en levant les bras, avant de les rabaisser brusquement en sentant la douleur dans ses côtes. Aouch. Ça fait mal.
- Ça t’apprendra à faire le zouave. »

Maintenant qu’elle commençait à aller un peu mieux, son sale caractère commençait à affleurer. Il se décida à l’interroger un peu.

«- Est-ce que tu sais d’où tu viens ?
- De là où il y a plein de neige et des morts qui marchent.
- Et avant ? Tu te rappelles ? » lui demanda-t-il avec douceur.

Elle réfléchit un instant.

« Avant, je n’étais nulle part. »

Il sonda brièvement son esprit. Elle ne dissimulait pas la vérité. Elle ne se souvenait vraiment de rien.

Elle se glissa sous les couvertures.

«- Mais tu fais quoi, là ?
- Hé bien, je me couche, je suis fatiguée.
- Non mais c’est MON lit, ça. Je t’ai donné une nouvelle chambre rien que pour toi.
- C’est ma chambre le jour. Mais je préfère cette chambre là pour dormir.
- Mais ! Mais c’est pourtant vrai que tu es insupportable !
- Reste de ton côté du lit, et tout se passera bien. »

Elle s’endormit aussitôt. Le silence retomba, pesant. Mû contempla son livre sans le rouvrir. C’était clair que cette histoire de tigre lui paraissait maintenant un peu bidon, pour le coup.
« Modifié: 29 avril 2013 à 00:39:16 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #5 le: 14 février 2013 à 00:41:25 »
Chapitre 6 – Tigre et conneries
 
Mû sortit silencieusement de la chambre. Une fois dans le couloir, il aperçut les escaliers menant à la cuisine et se décida à les emprunter. Mouais. Ça bouffait effectivement moins d’énergie que de se téléporter. Il dressa la table et prépara le petit déjeûner.

Kiki vint le rejoindre quelques minutes plus tard. Il descendait les marches une à une, prudemmment, comme si elles allaient disparaître d’un instant à l’autre. Arrivé à bon port sur le sol de la pièce, il bâilla à s’en décrocher la mâchoire et s’installa à table. Mû posa devant lui une tartine et un verre de lait.

« Merci. »

Mû s’assit à son tour et se mit à manger lentement.

« Elle n’est pas levée, Pan ?
- Non. Je pense qu’il faudra encore un ou deux jours de repos avant qu’elle ne récupère totalement. Elle a perdu beaucoup de sang. Elle prendra le rythme de la maison plus tard. »

Kiki acquiesça silencieusement.

« Voici le programme : j’ai une course à faire ce matin. Toi, pendant ce temps, je te remercie de bien vouloir faire la vaisselle, puis d’aller à la bibliothèque pour étudier. Nous nous entraînerons cet après-midi.
- Oui, Maître. Où allez-vous ?
- J’ai une vérification à faire. Au cas où. »

***

Mû errait dans le Cimetière des Armures. La première chose qu’il constata, c’était le retour des morts. Bonne nouvelle, il n’aurait pas à concevoir une nouvelle défense de la tour.

Il avait remonté la piste du dieu depuis la flaque de sang dans laquelle il l’avait trouvé, jusqu’à l’endroit où elle semblait être apparue, comme par magie. Elle semblait en effet avoir surgi de nulle part, comme si elle était tombée… Des nuages ?

Il avait cherché, observé, fouillé, gratté, remué la neige, sans rien trouver d’autre. Il avait secrètement espéré mettre la main sur une arme, un vêtement, n’importe quoi qui aurait pu le renseigner. Pan avait débarqué sur terre sans rien.

Deux heures à patauger dans le froid et la neige, pour rien. Il jeta un dernier regard au cimetière et rentra à Jamir…

***

… où il retrouva Pan et Kiki assis à la table de la cuisine, en train de jouer aux dames en rigolant, devant une tasse de chocolat chaud. Ils sursautèrent en l’entendant entrer.

« C’est curieux, j’aurais pourtant juré t’avoir demandé d’étudier, ce matin, fit-il placidement à Kiki.
- Pardon, Maître ! Je faisais une pause !
- Et elle dure depuis combien de temps, cette pause ?
- Heu… Depuis que vous êtes parti, Maître.
- Hmm. Je vois. Je te conseille de t’y mettre rapidement.
- Tout de suite, Maître ! »

Kiki disparut dans l’escalier, aussi vite qu’il le pouvait. Il sentait la tempête couver sous l’aspect apparemment calme de son maître. Mû se tourna vers Pan.

« Quant à toi…

Il la saisit par les épaules, et la téléporta jusque dans la chambre.

« … tu te reposes ! Tu restes allongée, et si jamais je te vois encore debout, ça va barder.
- Je peux même pas prendre de bain ?
- Oh si, bien sûr. Je vais t’en faire couler un, et tu as quinze minutes chrono pour te laver. Ensuite, retour au lit, je referai tes bandages si nécessaire.
- Mais je n’ai plus sommeil ! »

Il lui sourit gentiment, mais ses yeux brillaient d’une lueur glaciale.

« Très bien. Tu n’es pas obligée de dormir, après tout. Tiens ! Si tu t’ennuies, tu peux toujours lire ça. »

Il lui tendit le bouquin du tigre.

« Mais je ne veux pas lire ce truc !
- C’est ça ou rien. »

Elle prit le livre avec une moue dégoûtée.

« Sur ce, je vais te préparer la salle de bain. A mon top départ, tu auras quinze minutes devant toi, et ce délai expiré, je te réexpédie au lit, pleine de mousse ou pas. »

Il sortit de la pièce et redescendit faire chauffer de l’eau au rez-de-chaussée.

***

Dans l’après-midi, Mû et Kiki se consacrèrent à des exercices de méditation. Voilà qui posait problème au jeune disciple, sans arrêt en activité. Mû dû le rappeler à l’ordre à plusieurs reprises, alors qu’il s’agitait nerveusement.

Kiki préférait de très loin l’entraînement au combat ou la réparation des armures. Mais il soupçonnait son maître d’avoir délibérément choisi la méditation en guise de représailles pour sa bêtise du matin. Mû n’était jamais violent ni injuste, mais il savait punir à sa manière, et n’oubliait jamais rien.

En toute fin d’après-midi, alors que la séance d’entraînement touchait à sa fin et que Kiki réfléchissait déjà à ce qu’il allait préparer pour dîner (c’était chacun son tour à Jamir), Pan fit irruption dans la pièce, enveloppée dans sa couverture, qui traînait jusqu’au sol. Mû haussa un sourcil désapprobateur mais ne dit rien.

Pan déposa le livre sur la table.

« Voilà, je l’ai lu, ton machin, fit-elle d’un ton boudeur. D’accord, il y a une explication plausible à ce ramassis d’inepties. »

Elle pointa l’index sur Mû pour prévenir une éventuelle remarque.

« Mais c’est quand même complètement tordu ! Et je n’en démordrai pas, si on passe outre cette allégorie douteuse, un animal, ça ne se comporte pas comme ça. S’ils avaient lu ça, Darwin et Lorenz se seraient retournés dans leur tombe ! »

Mû sourit malicieusement devant cette explosion.

« Quoi ?
- Non, je trouve ça juste bizarre… Je ne pensais pas qu’il serait dans ta nature profonde d’avoir… L’esprit scientifique.
- Et pourquoi pas ?
- Oh, une idée comme ça. »

Pan le toisa, profondément vexée. Elle se drapa dans sa couverture comme dans une toge, fit demi-tour et, arrivée à la porte, elle lança d’un ton hautain :

« Hé bien, Messieurs, l’écologie comportementale et moi-même vous souhaitons bien le bonsoir ! »

Elle sortit d’un pas théâtral. lls l'entendirent s'indigner toute seule dans le couloir menant aux chambres :

"Non mais des suricates ! Dans le Pacifique !"

***

Mû entra dans la chambre chargé d’un plateau repas. Son invitée était assise sur le lit, elle regardait par la fenêtre.

« Comment te sens-tu ce soir ? »

Elle se retourna.

« Beaucoup mieux. Je n’ai plus de vertiges.
- Bien. Tu vas pouvoir te lever un peu, mais il faudra faire attention pendant quelques temps. Une anémie, ce n’est pas anodin. »

Il posa le plateau sur les genoux de Pan et s’assit sur le lit.

« Tu n'as pas l’air plus inquiète que ça de ne pas savoir d’où tu viens ni ce que tu fais là.
- Je suis là parce que tu m’y as amenée. Et je sais d’où je viens, articula-t-elle la bouche pleine. Un endroit qui s’appelle Nulle Part, tu te souviens ?
- Personne ne vient de nulle part.
- Par moments, je me rappelle d’odeurs. »

Mû lui fit signe de continuer.

« Des arbres. De la terre. Et de la pluie sur les feuilles. »

Mû réfléchit une seconde, puis se lança.

« Tu sais que je suis télépathe.
- Non. Je sais juste que tu sais faire des trucs bizarres.
- Oui, sourit-il. Quand tu seras prête, j’aimerais que tu me laisses entrer dans ton esprit. Je voudrais sonder ta mémoire. Tu serais d’accord ?
- Pour quoi faire ?
- Pour t’aider. Tu es encore faible et c’est pour l’instant le cadet de tes soucis. Mais tu ne pourras pas vivre comme ça éternellement. Tu viens de quelque part. Tu sais lire, tu te souviens de l’odeur des arbres, tu connais Charles Darwin. Tu as appris tout ça.
- Ça va faire mal ?
- Bien sûr que non. Tu y réfléchis et tu me fais savoir ta réponse, d’accord ?
- D’accord.
- Bon, je vais faire la vaisselle. Kiki et moi allons passer la soirée à la bibliothèque, je pense qu’on va discuter et jouer. Tu te joins à nous quelques instants ? »
« Modifié: 17 février 2013 à 15:36:45 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #6 le: 18 février 2013 à 00:34:52 »
Chapitre 7 – Crêpes et pouvoirs Jedi

Mû fut réveillé par un bruit de vaisselle. Jetant un coup d’œil oblique sur sa droite, il constata qu’il était le seul occupant du lit. Il se leva, s’habilla et descendit rapidement à la cuisine, où il fut submergé d’une délicieuse odeur. Kiki était déjà à table, s’agitant impatiemment en attendant que Pan serve le petit déjeûner.

Mû s’installa aussi devant son assiette, pour le moment vide. Au milieu de la table trônaient fièrement une bouteille de sirop d’érable, du sucre, du jus de citron, et des confitures.

« Bon alors, ça vient, oui ? » se plaignit Kiki.

Pan fit sauter sa crêpe, la laissa cuire encore quelques secondes, puis la lança directement dans l’assiette que l’apprenti avait levé au-dessus de sa tête.

« Oléééééé ! » cria-t-il avant de se ruer sur le pot de confiture de fraises.

Pan apporta une assiette chargée de douzaines de crêpes.

« BON-JOUUUUUUUR ! cria-t-elle à Mû, qui n’avait pas décroché un mot. Il sursauta.
- Salut. Vous êtes bien matinaux tous les deux.
- Une envie de crêpes, ça peut te prendre à n’importe quelle heure. »

Kiki se jetait déjà sur sa deuxième crêpe.

« Allez-y, Maître, sinon je vais tout manger ! »

Mû se servit. Il tartina sa crêpe de marmelade d’orange, la roula et se mit à manger doucement, avec dignité, pendant que son disciple s’empiffrait.

« Mais elles sont super bonnes en fait ! s’exclama le chevalier du Bélier, surpris.
- Ah bah merci, ça fait plaisir ! C’est ma spécialité, figure-toi. Et tu sauras aussi que je cuisine très bien.
- C’est trop cool que tu aies débarqué ici, intervint Kiki. Au moins maintenant on mangera correctement, parce que le Maître, il cuisine toujours pareil, et moi je suis nul. Ça manquait de filles ici, tu vas pouvoir t’occuper de la maison pendant qu’on travaille, ça va nous gagner du temps ! »

Pan se leva et, tendant le bras par-dessus la table, elle saisit Kiki par les cheveux et lui écrasa le visage dans le sirop d’érable qu’il avait étalé sur sa cinquième crêpe. Puis elle se rassit tranquillement.

« Cuisiner, ça me va. Pour le ménage, je ferai ma part, mais certainement pas la vôtre. Sales machos !
- Non mais j’ai rien dit, moi ! » s’indigna Mû.


***

Laissant Kiki à ses exercices de mathématiques, Mû traîna Pan dans la chambre. D’un geste, il lui fit signe de s’asseoir sur le lit.

« Tu as réfléchi à ce que je t’ai demandé ?
- Je ne sais pas. »

Il soupira, et vint s’asseoir près d’elle.

« Ça ne te fera pas mal. Tu voudras savoir tôt ou tard, fais-moi confiance.
- Bon, d’accord, d’accord ! »

Ils se mirent face-à-face sur le lit, en tailleur.

« Bon. Tu fermes les yeux et tu penses à autre chose, d’accord ? Si tu te concentres trop sur moi tu vas m’empêcher de passer. Chante mentalement, par exemple. Compris ? »

Elle acquiesça en silence.

« Bien. Tu fermes donc les yeux… »

Pan s’exécuta. Mû l’imita et posa les deux mains à plat sur ses tempes.

J’ai trouvé une super hache Durandil, en farfouillant dans un p’tit magasin…

« Mais qu’est-ce que c’est que cette chanson ? »

Mû secoua la tête et se recentra sur sa tâche. Il accéda à la mémoire du dieu et rembobina le film de sa vie…

Mû.
Sang.
Précipice.
Squelettes.
Neige.

… Puis le fit repasser dans le bon sens.

Naissance sur terre.
Enfance sur l’Olympe. Une bibliothèque gigantesque, des livres par centaines (tiens, De l’origine des espèces !).
Une enfant qui regardait les humains depuis les nuages, qui écoutait leurs histoires et leurs chansons.
Une enfant qui faisait les pires bêtises et se moquait ouvertement des dieux.
Des dieux en colère.
Une enfant qui rasait les murs.
Une enfant qui se réfugiait dans l’épaisse forêt de l’Olympe.
La bêtise de trop.
Les dieux qui poursuivaient l’enfant.
L’enfant qui fuyait droit devant elle. Qui dépassait les limites du domaine. Qui tombait de l’Olympe.
Qui tombait sur terre.
Neige.
Squelettes.
Précipice.
Sang.
Mû.

Ouaiiiiis ma hache Durandil, ma hache de jet qu’était pas chère, ouaiiiiiis ma hache Durandil elle est super, et elle est pas chèèèèère !

Le Chevalier du Bélier lâcha Pan. Ainsi, l’histoire se répétait. Le dieu Pan n’arrivait pas en envahisseur mais en exilé. C’était déjà une bonne chose.

« Quoi ? Déjà ? »

Mû acquiesça.

« Il faut que je te parle.
- Je n’aime pas ce genre de phrase. Qu’est-ce que j’ai fait ?
- Rien. Tu n’as rien fait. »

Il se leva, s’étira et réfléchit quelques instants. Pan, toujours assise sur le lit, s’adossa contre le mur, serrant un oreiller contre elle.

Enfin, Mû se laissa tomber dans le fauteuil, face au lit.

« Sais-tu qui je suis ?
- Tu es Mû, tu es un chevalier Jedi, et ton Padawan s’appelle Kiki.
- Essayons autrement. Connais-tu Athéna ?
- Voui. C’était une fille bizarre dans l’ancien temps, elle se battait et elle avait une chouette.
- C’est la déesse de la guerre et de la sagesse dans la Grèce antique.
- Ah, ouais, p’t’être.
- Pas peut-être, je te le dis. Et sais-tu qui est Pan ?
- C’est moi !
- Non, le dieu Pan. »

Il lui raconta l’histoire telle que Wikipédia et Google la lui avaient raconté.

« Et alors ?
- Il y a une chose qu’il faut que tu comprennes, et qui risque d’être assez difficile à te faire avaler. Tu es le dieu Pan.
- Mais nawak ! Il y avait quoi dans ta confiture d’orange, de l’herbe ? Tu veux me faire croire que je tombe du ciel ?
- Je ne sais pas comment te le prouver.
- Si j’étais un dieu, je n’aurais pas été blessée par trois pauvres squelettes.
- Tu es un dieu incarné dans un corps humain. Tu es mortelle.
- Bah ça vaut pas le coup, ton histoire !
- Cette histoire, la chute du dieu, tout ça, c’est déjà arrivé. Ce sont des cycles de réincarnation. Athéna s’est incarnée et elle est sur terre, en ce moment.
- C’est toi ?
- Moi ? Non ! Moi… La déesse Athéna est envoyée sur terre pour protéger ses habitants. Et pour la protéger, elle, elle a des Chevaliers à son service. Je suis l’un de ces Chevaliers. Le Gardien du Temple du Bélier. »

Pan le dévisagea longuement.

« T’es vraiment pas fini, comme gars, en fait. »

Mû ne releva pas.

« Le lendemain de ton réveil, je me suis absenté quelques heures, tu te souviens ?
- Affirmatif.
- Je suis allé au Sanctuaire, là où résident Athéna et ses chevaliers.
- Pourquoi tu n’y habites pas, toi ?
- Parce que je peux me téléporter instantanément là-bas en cas de besoin, et parce que c’est dans ma nature. D’ailleurs, je ne suis pas le seul. Le Chevalier de la Balance aussi n’habite pas au Sanctuaire. BREF. Athéna m’a demandé de veiller sur toi, et de t’amener au Sanctuaire quand tu serais guérie.
- Très bien : je pars donc du postulat que tout ceci est vrai, même si ça m’arrache un bout de cervelle chaque fois que j’y pense. Pourquoi j’irais là-bas ? Athéna est une déesse. Si je me suis retrouvée affalée dans la neige après m’être vautrée d’un nuage magique, c’est à cause des dieux de l’Olympe. Elle veut quoi ? M’achever ?
- Non. Elle veut être sûre que tu n’es pas une menace, c’est tout. Nous avons déjà eu à affronter des dieux descendus sur terre et crois-moi, ils n’étaient pas animés de bonnes intentions.
- Moi, je ne suis pas animée d’intentions du tout. Je veux vivre ici tranquille avec toi et Kiki.
- Je sais. C’était déjà apparemment le cas la dernière fois que Pan est venu sur terre. Mais les autres ne sont pas forcément prêts à l’admettre.
- C’est débile. Toute cette histoire est débile.
- Nous irons dans quelques jours, et tu jugeras par toi-même. »

[chanson @Naheulband]
« Modifié: 20 février 2013 à 23:17:06 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #7 le: 24 février 2013 à 16:48:37 »
Chapitre 8- Mini Playlist, parce que l'auteure a de la musique plein la tête et besoin de s'en débarrasser d'une façon ou d'une autre.

I LOOOOOVE ROCK'N'ROLL
SO PUT ANOTHER DIME IN THE JUKE BOX BABY
I LOOOOOVE ROCK'N'ROLL
SO COME ON TAKE SOME TIME AND DANCE WITH MEEEE !


Mû était allongé sur le dos, les yeux grands ouverts. Il attendait que son cœur reprenne un rythme normal après le réveil en fanfare qu’il venait de subir.

Une semaine avait passé, au cours de laquelle Pan avait commencé à prendre conscience de son statut divin et de l’effet qu’elle pouvait faire en hurlant. Elle avait également cru voir à travers les yeux d’un vautour himalayen qui passait dans le ciel... Donnée à vérifier, car elle n’était pas sûre elle-même. Mû se leva, se débarbouilla et descendit à la cuisine. Il s’assit sur les marches, contemplant le spectacle d’un œil éteint.

Kiki, debout sur la table, braillait du Joan Jett, une cuillère à la main en guise de micro, pendant que Pan s’ocupait de la partie percussions en tapant sur les casseroles avec des couverts en bois.

Alors qu’ils allaient reprendre le refrain en chœur, Mû les interrompit.

« Vous pensez vous produire en concert tous les matins, ou c’est juste ponctuel ?»

Pan se rua sur lui et se jeta à son cou.

« Yeaaaaah t'es l'vé !
- Oui, bonjour à toi aussi.
- Tu tombes bien Mû, le dèj est prêt dans… 4… 3… 2…
- A TAAAAAABLE ! » hurla Kiki.

Il sauta de la table et s’assit à sa place, pendant que Pan distribuait les assiettes.

« Je t’apporte la tienne dans l’escalier ou tu viens ?
- J’arrive.
- Bien. Œufs à la coque et tartines grillées ! Thé, chocolat ou café ?
- Chocolat !
- Thé, s’il te plaît. »

Pan servit tout le monde et s’attabla. Mû la regardait par-dessus son bol.

« Comment vont tes côtes ?
- Boh, y a toujours un bleu, mais ça va, globalement.
- Bien. Cet aprèm’, on va au Sanctuaire. Kiki, tu pars en fin de matinée pour les prévenir.
- Oui, Maître !
- J’veux pas.
- On en a déjà parlé, trancha Mû en lui lançant un regard qui la figea sur place. Et ne fais pas cette tête, je ne te mène pas au peloton d’exécution !
- Ouais, ben ça, c’est toi qui le dis. »

***

… You seem asleep
As I try to put you on the beeed
As I find traces of regreeeeet

You are lying on the floor
Trying to remembeeeeer
What happened the night befooooore
You, are you really thaaat suuure
That I’m the priiiince who…


Mû frappa à la porte de la salle de bain.

« Bon ça y est, t’es prête ? J’peux entrer ?
- Ouaiiiiiis ! Deux s’condes, quoi ! »

Mû entra. Pan était en train d’essayer de se démêler les cheveux, des larmes plein les yeux.

« Ça tiiiiire !
- Rôôôh, allez, donne-moi ça. »

Mû lui prit la brosse des mains.

« Non mais a-t-on déjà vu une tignasse aussi emmêlée ?! Sauvageonne !
- Oh, c’est bon. Y a qu’à les attacher et on n’en parle plus.
- Ne fais pas ta mauvaise tête.
- Hmm.
- Bon, on va dire que ça ira, se résigna Mû en posant la brosse. Ecoute-moi. Est-ce que je t’ai déjà donné l’occasion de te méfier de moi ?
- Oui, t’as essayé de me désinfecter.
- Tu peux pas être sérieuse cinq minutes ?
- Non, t’as toujours été clean.
- Bon. Donc fais-moi confiance quand je te dis qu’il ne te sera fait aucun mal.
- D’accord. »

Mû l’attira à lui et la serra contre son cœur.

« Je ne le permettrai pas. »

Pan sentit un froid aussi glacial que fugitif. Quand elle rouvrit les yeux, ils étaient en Grèce, au pied d’une gigantesque colline, sur laquelle se dressaient douze temples antiques, un palais somptueux et une statue géante d’Athéna. Mû la lâcha.

«Viens, suis-moi. »

Mû entama la montée des marches jusqu’au premier temple. Pan resta cependant sur place à regarder autour d’elle. Au pied de la colline, il y avait des colisées, et de nombreux autres bâtiments. Des dizaines de personnes allaient et venaient de l’un à l’autre, d’autres se battaient.

« Hé ! Attends !  On est… Où… »

Mû avait disparu.

***

Pan courut dans les escaliers et entra dans le premier temple.

« MÛÛÛ !
- Ici, panique pas. », fit sa voix dans les tréfonds du temple.

Une lueur dorée illumina la salle, et quelques secondes plus tard, le Chevalier du Bélier surgissait au milieu des colonnes, vêtu de son armure d’or.

« YAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Mû ferma les yeux, serra les poings et crispa les mâchoires, essayant de se concentrer sur autre chose. Il sentait ses nerfs commencer à lâcher quand le cri cessa.

« Ne. Crie. Pas. articula Mû tout en gardant les dents serrées à s’en faire péter une molaire.
- Tu m’as fait peur.
- C’est l’armure d’or du Bélier. Elle m’a été donnée par le Grand Pope le jour où je suis devenu chevalier.
- Le Grand Pope ?
- Le chef de l’armée d’Athéna. Qu’en dis-tu ? »

Pan renifla avec mépris.

« C’est moins une armure qu’une tenue d’esclave. La tenue dans laquelle tu devrais sacrifier ta vie si ta déesse te le demandait.
- C’est présenté de façon un peu amère.
- Si j’avais des chevaliers, je leur interdirais de se battre et de risquer leur vie.
- Noble attitude, mais malheureusement, les personnes dans le camp d’en face ne te laissent parfois pas le choix. Bon, j’aimerais rester ici à discuter avec toi, mais nous sommes attendus. En route ! C’est qu’on n’est pas en haut.
- QUOI ?! On va jusqu’en haut des escaliers ?! A pied ?!
- Hé oui.
- Mais pourquoi on se téléporte pas ?
- C’est impossible dans la zone des temples. Protection d’Athéna.
- Chieuse de base, ouais !
- Évite ce genre de réflexion quand tu es au Sanctuaire, je te prie. »

***

La montée fut longue et laborieuse. Les temples qu’ils avaient déjà traversé étaient déserts, les chevaliers étant déjà au palais, attendant le début de la réunion.

Pan chantonnait en grimpant. Mû n’avait pas décroché un mot depuis le temple du Cancer, plongé qu’il était dans ses pensées. Alors qu’ils entraient dans le temple du Scorpion, il s’arrêta :

« Dis, t’as pas envie de chanter autre chose ?
- J’y peux rien, j’l’ai dans la tête.
- Ben alors, chante-la à haute voix, tu t’en débarrasseras.
- Oui, ô druide. »

L’équipage faisait pas son fier
Surtout qu’après vingt-huit godets
Vous imaginez la misère
Dans un galion pour manœuvrer…


Mû écarquilla les yeux. Enhardie par l’accoustique exceptionnelle de la Maison du Scorpion, Pan se mit à brailler.

TOUT EN GERBANT PAR-DESSUS BORD
J’AI BALANCÉ MES INSTRUCTIONS
UN CAPITAINE, SAUF QUAND C’EST MORT
ÇA DOIT DIRIGER LES TROUFIOOOOONS !


« Et pis c’rhum il est vachement bon ! »  compléta une voix depuis la chambre du fond.
Milo du Scorpion entra dans la pièce principale du temple et les rejoignit. Pan se cacha derrière Mû.

« Salut Bélier.
- Salut Scorpion. Tu n’es pas encore en haut ?
- Hey, toi non plus. J’suis à la bourre. Mais comme je vous avais pas encore vus passer, je paniquais pas. Tu nous présentes pas ?
- Ah si. La gamine cachée derrière moi, c’est le dieu Pan. Et Pan, le gars que tu verrais devant moi si tu ouvrais les yeux, c’est Milo du Scorpion.
- Enchanté.
- Salut. »

Ils repartirent ensemble à l’assaut des escaliers, pour la dernière moitié de la montée. Après avoir franchi le temple en ruines du Sagittaire, ils arrivèrent en vue du temple du Capricorne, devant lequel attendait Shura, habillé d’or de pied en cap. Il descendit à leur rencontre.

« Nan mais qu’est-ce que tu fous là, Milo ? Je voulais être le premier à les accueillir !
- Ouais, bah tu diras ça à mon sèche-linge ! J’ai dû attendre qu’il termine son cycle sinon, je venais sans rien sous mon armure !
- Pitoyable, Scorpion, pitoyable. »

Il se tourna vers Pan et se précipita sur elle. Il lui serra vigoureusement la main.

« Toi, tu dois être Pan. Enchanté ! Je suis Shura du Capricorne, la constellation qui t’es associée. Ravi de te connaître !
- Heu… Je… Moi aussi. Elle est cool, ton armure.
- Merci ! (Il s’accroupit) Allez, grimpe sur mon dos ! C’est honteux de faire monter tous ces escaliers à une p’tite déesse comme toi ! Quand on pense que certains pourraient te faire léviter pour t’épargner ça, alors que tu souffres encore atrocement, je parie !
- Oui, c’est terrible. (Pan grimpa sur le dos de Shura et ils entamèrent le reste de la montée) T’as pas idée de tout ce que je dois subir ! Et reste au lit, et va prendre ton bain, et ne crie pas, et arrête d’embêter Kiki quand il étudie, et bla bla blaaaa.
- M’étonne pas.
- J’peux essayer ton casque ?»

Milo et Mû les regardèrent partir, mâchoire ouverte.

« Et bonjour quand même, hein ! cria Mû à l’attention du Capricorne.
- Bah au moins, ils ont vite sympathisé, constata le Milo.
- Je ne sais pas si je dois m’en réjouir.»

Trois minutes plus tard, Pan et Shura couraient autour de Mû et Milo, qui tentaient de les éviter autant que de les ignorer. Pan portait le casque du Capricorne et poursuivait Shura, tête baissée. Shura partit en avant, pour éviter l’attaque.

« Attention, CORNOFULGUUUUUURE ! cria Pan.
- Raté ! Gaffe à toi, FULGUROPOIIIIING ! »

Pan se déporta au tout dernier instant, et ce fut Milo, quelques marches plus bas, qui se prit en pleine tête le gantelet d’or que venait de lancer Shura. Son nez se mit à saigner abondamment.

« AÏE ! MAIS C’EST PAS VRAI ! ESPÈCE DE CRÉTIN !» hurla Milo.

L’hémorragie prenait de l’ampleur.

« AH PUTAIN GOLDORAK EST MORT, LÀ ! »

Milo se jeta en avant, prêt à égorger Shura. Pan éclata de rire et cria au chevalier du Capricorne, qui prenait la fuite :

« C’EST SÛR MILO IL VA T’TUEEEEEEER ! »

« T’avais raison Mû, ils sont plutôt cool, tes potes.
- Ils ne sont pas tous comme ça, tu sais. Maintenant, calme-toi s'il te plaît. Ce n’est plus le moment de faire l’andouille, on arrive au palais bientôt.
- Wouah ! T’as vu toutes ces roses !
- C’est le hobby du Chevalier des Poissons.
- J’peux en prendre une ?
- Houla, t’avise pas de faire ça, malheureuse ! Tu touches à ces roses, et Aphrodite te tue.»

Ils rattrapèrent Milo, assis sur les marches, et se pinçant le nez, la tête penchée en arrière. Pan s’accroupit devant lui.

Il faut qu’t’arrive à te relever,
Je crois que ton nez est pété
Allez des couilles, t’es chevalier
T’vas quand même pas t’mettre à chialeeeeer !


Elle lui tendit un paquet de Kleenex avec un grand sourire.

***

Ils entrèrent dans le palais du Pope.

« Attendez avant d’aller vous annoncer ! gémit Milo. J’dois passer aux toilettes pour nettoyer tout ce sang !
- Je vais t’aider, répondit Mû. Vous deux, attendez dehors, vous en avez assez fait. »

Mû et Milo entrèrent dans les toilettes du palais… Et restèrent figés sur place.

Aiolia du Lion, Saga des Gémeaux et Shun d’Andromède dansaient devant les miroirs sur du Barry White, que beuglait un lecteur MP3 posé sur un lavabo. Leur chorégraphie était parfaitement exécutée et synchronisée, signe qu’elle avait été très sérieusement travaillée.

Appuyé contre le mur du fond, les bras croisés, Hyoga du Cygne regardait les danseurs d’un œil éteint, mais ne pouvait s’empêcher de marquer le rythme du menton.

I see so many way that I
can love you,Till the day I die.
You're my reality, yet I'm lost in a dream.
You're the first, the last, my everything


« Non mais qu’est-ce que vous foutez ? » grommela Milo, la tête relevée, avec un mouchoir plaqué sur le nez pour juguler l’hémorragie.

Les danseurs sursautèrent et se regardèrent, gênés.

« C’est Saga qui m’a forcé ! se défendit Aiolia.
- Okaaay, moi je me casse, vous me faites peur », fit Mû en sortant des toilettes.

Alors qu’il rejoignait Pan et Shura dans le couloir et partait en direction de la salle d’audience, la porte des toilettes s’ouvrit dans son dos. Saga passa la tête par l’ouverture et cria :

« À LA TÉLÉ ÇA AVAIT L’AIR VACHEMENT COOL ! »

***

Les dix Chevaliers d’Or attendaient dans l’antichambre que le Pope les reçoive. Mû, Camus et Shaka étaient assis au fond de la pièce sur un banc en bois. Ils regardaient Pan en train de mimer la scène du gantelet devant un auditoire aussi hilare que captivé. Shura ne se privait pas pour en rajouter, et Milo grognait dans son coin.

« Elle a l’air plutôt rock'n'roll, ta dernière trouvaille, constata platement Camus.
- Ne m’en parle pas, soupira Mû.
- Note, ça doit mettre une sacrée ambiance à Jamir.
- Avec Kiki, ils m’ont réveillé en improvisant un concert ce matin. I love rock'n'roll hurlé par deux gamins hyperactifs, dix minutes avant l’aube… Ma pauvre vieille tour en tremble encore sur ses bases.
- La version Joan Jett, ou Britney Spears ? demanda Shaka.

Mû et Camus se tournèrent vers le Chevalier de la Vierge.

« J’en sais rien, et ça n’a aucune importance, Shaka.
- Excuse-moi, mais ça change tout, au contraire.
- Tu me saoûles. »

Ils restèrent silencieux quelques minutes. Enfin, Camus reprit :

« En même temps, c’est curieux, mais elle me rappelle un certain chevalier aux cheveux violets au même âge.
- A son âge, j’étais déjà calmé, grommela Mû.
- Et sinon, de nouveaux super-pouvoirs sont apparus depuis sa guérison ?
- Tu veux dire, à part un humour douteux et un goût prononcé pour les âneries ? »

Ils furent interrompus par un garde entrant dans la salle.

« LE GRAND DIEU PAN ET MÛ DU BÉLIER ! »

Mû se leva et, prenant Pan par la main au passage, il entra dans la salle d’audience du Grand Pope.

***

Le Chevalier du Bélier s’agenouilla devant le Grand Pope.

« Bonjour, Maître. »

Agenouille-toi aussi, Pan ! cria-t-il par télépathie à l’attention de l’enfant.

Même pas dans tes rêves, répondit-elle de la même façon.

« Ne t’inquiète pas pour ça, Mû. Relève-toi.», signifia le Pope.

Le Chevalier s’exécuta.

« Dis-moi, jeune déesse, comment te sens-tu ?
- Je suis guérie, merci. Mû a pris soin de moi.
- Tu m’en vois ravi. Chevalier, ton rapport, je te prie. »

Mû lui détailla les deux dernières semaines, sans omettre bien sûr leur séance d’introspection dans la mémoire de Pan.

Le dieu, de son côté, ne prêtait qu’une oreille distraite au récit. Après tout, elle connaissait déjà la fin. Elle préférait mettre ce temps à profit pour observer la salle d’audience, le grand Pope, et se demander pourquoi on avait fait venir les neuf autres chevaliers s’il n’y avait qu’eux deux qui seraient reçus.

« Ils viendront plus tard. » assura le Pope.

Pan le dévisagea avec étonnement.

« Alors vous, vous êtes vache doué ! J’étais même pas en train de chanter dans ma tête ! »

Alors que le visage de Mû se décomposait et virait au vert, le Pope éclata de rire.

« Qu’est-ce que tu crois ? Je suis l’ancien maître de Mû, c’est normal que je sois plus doué que lui, non ?
- Personne n’est plus doué que lui, répliqua-t-elle, cinglante.
- Ah, et loyale avec ça. Très bien. Mon ancien disciple me fait donc savoir que tes desseins ne sont pas mauvais, mais je voudrais te l’entendre dire.
- Je ne suis pas là pour tenter de conquérir le monde, ni pour l’engloutir dans les ténèbres. Je ne sèmerai pas mort et désolation. Par contre pour le chaos je peux rien vous promettre.»

Pan sentit le regard perçant du Pope à travers son masque. Il ne l’étudiait plus, non. Il la scannait, examinant la plus petite parcelle de son être. Elle frissonna et eut soudainement envie de pleurer. Son cosmos s’enflamma, et elle fut sur le point de crier. Puis l’inspection cessa brusquement.

« Aucune trace de mensonge ou de duplicité en toi. Très bien. Tu as ma confiance. Mû, tu seras responsable d’elle. Être entouré de jeunes insouciants ne peut pas te faire de mal. Quant à toi, petit dieu, peut-être la sagesse de mon disciple déteindra-t-elle un peu sur toi. A présent, disposez. Athéna va vous recevoir, vous et les autres Chevaliers, quand je lui aurai parlé de notre entretien.
- Une dernière question, monsieur !
- Quoi donc ?
- Vous avez une sœur jumelle qui s’appelle Mion ? »

Sans répondre, le Pope se tourna de nouveau vers son ancien disciple.

« Mû, je te souhaite bon courage avec ta nouvelle apprentie. Du fond du cœur. Je pense que tu vas enfin comprendre, et payer, tout ce que tu m’as fait subir étant jeune.
- Merci, Maître, je suis touché.»

Le Chevalier du Bélier s’inclina et ils sortirent, rejoignant les autres dans l’antichambre.


***

Les discussions étaient animées, mais tous se turent lorsque Pan et Mû entrèrent.

« Alors ? s’inquiéta Shura. Qu’est-ce qu’il a dit ?
- Je garde la petite, et Athéna va nous recevoir sous peu. Tous. »

Il y eut, selon les Chevaliers, des éclats de joie, des sourires moqueurs, ou des silences gênés. Mû se contenta de retourner s’asseoir près de Camus et Shaka. Pan grimpa d’autorité sur ses genoux.

« Je veux pas être forgeron. »

Il y eut des éclats de rire dans la salle. Mû les fit taire d’un regard.

« Tu ne seras pas formée à la réparation des armures, tu n’es pas Atlante.
- Bon.
- Tu veux faire quoi ? »

Pas de réponse. Elle avait fermé les yeux et s’était endormie sans prévenir.



[I love rock'n'roll, @Joan Jett]
[The night before, @Hooverphonic]
[Les Pirates Mauves, @Naheulband]
[Goldorak est mort, @Les Fatals Picards, version Milo pisse le sang sur les escaliers du Pope]
[You’re the first, my last, my everything, @Barry White]
« Modifié: 25 février 2013 à 13:42:08 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne Archange

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #8 le: 25 février 2013 à 07:33:22 »
Est-ce que tu pourrais me faire un resume de la fic en quelques phrases ? :o

Hors ligne IndraYoupi

Re : Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #9 le: 25 février 2013 à 09:30:00 »
Est-ce que tu pourrais me faire un resume de la fic en quelques phrases ? :o

Fanfic mi-sérieuse mi-parodique. Les auteurs de la série originale ont oublié un dieu primordial du panthéon grec !
Le Grand Dieu Pan débarque au Sanctuaire, bien décidé à faire les pires bêtises.
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #10 le: 01 mars 2013 à 19:09:05 »
Chapitre 9 – Devil in disguise


La réunion avec Athéna avait été assez banale, somme toute. La fille était plutôt inconsistante, un comble pour une déesse de la guerre. Toute en douceur et en kawaiitude, hermétique à l’humour et à la fantaisie.

Au moins, Pan était officiellement la bienvenue au Sanctuaire. Et cela lui avait permis de rencontrer deux chevaliers de Bronze fort sympathiques, un blondinet chevalier de l’Oie Blanche (ou un truc comme ça), plutôt sérieux et hautain, et un gars aux cheveux verts et à l’armure de Sacrifiée Rituelle, du genre Peter Pan : sale gosse geignard sur les bords mais tellement mignon et souriant qu’on lui pardonnait tout.

Ah oui, il y avait aussi l’autre buse en costume de bourrin à plumes, celui-là, il lui avait déplu dès le premier coup d’œil. Ce que s’était empressé de confirmer Hyoga, Chevalier Volaille : Seiya, c’était un abruti de première.

Apparemment il en manquait deux dans la garde rapprochée d’Athéna : un Dragon chinois qui racontait beaucoup d’histoires que lui avaient apprises son vieux maître sénile, et le frérot d’Andromède, un gars increvable qui disparaissait souvent mais réapparaissait toujours à propos, toujours dixit Hyoga, Chevalier Pince-sans-Rire.

Après avoir pris congé de tout ce petit monde, ils avaient tous repris le chemin des temples. Tout en descendant les escaliers, ils essaimaient petit à petit les Chevaliers d’Or dans leurs maisons respectives, et enfin, il n’y eut plus qu’Aldébaran, Mû, Kiki et Pan dans leur groupe.

« Je sais pas si tu as vu, commença le grand gars à cornes, mais pas mal d’armures ont été déposées chez toi, Mû. Des réparations en attente.
- J’ai vu ça vite fait ce midi en passant chercher mon armure. J’en ai pour plusieurs jours. »

Pan s’immobilisa en entendant ça.

« Quoi ?! Tu veux dire qu’on rentre pas à la maison ? »

Mû lui adressa un sourire contrit.

« Non, désolé. J’ai un peu de travail devant moi. »

Le reste de la descente se fit en silence. Mû resta un peu sur le seuil du temple du Taureau à discuter avec Aldébaran, car cela faisait un bout de temps qu’ils ne s’étaient pas vus et avaient des tas de choses à se dire.

Kiki prit Pan par la main et l’entraîna vers le temple du Bélier.

« Viens, je vais te faire visiter ! Faut aussi qu’on te trouve un lit et tout.
- Et qu’on fasse l’inventaire du garde-manger, parce que j’ai la dalle. Tu crois qu’il va en avoir pour longtemps ?
- A vue de nez, deux ou trois jours maxi, réfléchit Kiki. Tu verras, on est bien ici. Y a des tas de trucs à faire. »

***

Finalement, Aldébaran et Mû arrivèrent dans le temple du Bélier alors que les deux enfants s'activaient aux fourneaux. Le Taureau était au final invité à dîner, car sinon, ils seraient restés à bavarder sur les marches jusqu’à pas d’heure.

Tout le monde s’assit autour de la table, et Pan apporta un énorme plat.

« Spaghettis bolognese maison ! Avec de vrais morceaux de poney dedans ! »

Ils la dévisagèrent, abasourdis.

« C’était une blague, hein. Gruyère râpé ? »


***


Pan attendit de longues minutes que la respiration de Mû et Kiki devienne lente et régulière. Enfin, ils s’endormirent profondément.

Elle se glissa hors de son lit, très lentement, le plus silencieusement possible. Elle récupéra ses chaussures au passage et sortit. Arrivée dans la pièce principale, elle regarda un moment un rayon de lune qui jouait sur le marbre. Elle s’avança, s’assit sur les marches devant le temple et mit ses chaussures.

Elle se releva aussitôt, lança un regard en arrière. Elle descendit lentement une marche, puis deux… Pas de réaction.

Elle partit en courant, toute à la joie d’être libre.

***

Après quelques minutes de course, elle arriva par hasard devant la bibiothèque. Elle en fit le tour, cherchant une fenêtre ouverte. Naturellement, il n’y en avait pas. Elle essaya la porte d’entrée, et là… Miracle.

C’était ouvert.

Ne croyant pas à sa chance, elle se glissa à l’intérieur.

« Connerie n°1 ! » murmura-t-elle.

Pan consulta la pendule murale. La lune éclairait faiblement la pièce et elle put distinguer les aiguilles. 23h55.

Elle courut au premier rayon et s’empara de divers livres, qu’elle s’empressa de ranger dans d’autres rayons, totalement au hasard.

Elle y passa plus d’une heure et demie. Quand elle eut terminé, le chaos était total dans les rayonnages. Elle regarda prudemment au-dehors et, constatant que personne n’était en vue, elle sortit et s’enfuit en courant, en direction des arènes.

***

Elle n’arrêta sa course qu’une fois arrivée à l’arrière de la plus éloignée des arènes. Elle s’affala dans l’herbe, hors d’haleine, essayant de reprendre son souffle.

Un mouvement dans les fourrés. Pan se redressa sur ses coudes et tendit l’oreille, tout en reniflant l’air devant elle.

« Mais ! Mais ça pue le chien sauvage ici ! Trop cool ! »

Elle se releva et repartit aussi sec, décidée à trouver le réfectoire et à y voler de quoi nourrir l’animal qui se planquait dans les buissons. Alors qu’elle s’engageait sur le chemin, elle entendit les pas de quelqu’un qui approchait.

Elle grimpa dans l’arbre le plus proche.

***

Aphrodite des Poissons remontait le chemin bordé d’arbres montant aux temples. Une rose à la main, il semblait plongé dans ses pensées, si bien qu’il ne sentit pas l’inquiétante présence au-dessus de lui, dans les branches.

« VAMPIIIIIIIIIIRE !
- AAAAAAAAAAAAH ! »

Pan avait surgi en hurlant, la tête en bas, se tenant à une branche basse par les genoux. Aphrodite en était tombé sur le derrière.

Le Chevalier des Poissons ramassa sa rose et se releva, pendant que le dieu se balançait à l’envers, à moitié mort de rire.

« Espèce de…
- Aaaaaah ah aaaaah comment j’t’ai collé la frousse de ta vie !  riait Pan en le montrant du doigt.
- Qu’est-ce que tu fous là à cette heure-ci ?
- Et toi ?
- Ça te regarde pas ! Et arrête de pendouiller, le sang va te monter à la tête !»

Ignorant ses remarques, Pan contemplait la fleur d’Aphrodite. Elle tendit les mains pour la prendre.

« Rose ?
- Que… Non ! Cette fleur est beaucoup trop raffinée et délicate pour un démon forestier dans ton genre ! Bas les pattes !
- Maiiiis !
- Pas de caprice ! Et laisse-moi passer ! »

Pan se redressa et disparut dans les feuillages.

« Petit monstre ! souffla le Chevalier des Poissons.
- GONZESSE ! » répliqua une voix dans les branches.

Aphrodite préféra passer son chemin avant de perdre le contrôle de lui-même.

***

Enfin, les temples. Encore « quelques » escaliers et il serait chez lui, pour une courte nuit de repos. Haut les cœurs !

Aphrodite entra dans le temple du Bélier. Ah oui ! J’oubliais !

« BÉLIEEEEEER !!! »

Il attendit quelques secondes. Enfin, une faible lueur s’alluma dans la pièce du fond, et Mû surgit entre les colonnes, une bougie à la main, l’air assez peu content d’être réveillé en pleine nuit par les hurlements de son collègue.

« Non mais qu’est-ce qui te prend de gueuler comme ça ? Tu vas me réveiller les petits !
- Justement ! T’as pas l’impression qu’il te manque un de tes deux démons familiers ?
- Hein ? »

Mû fut pris d’un doute affreux, aussi retourna-t-il dans la chambre pour vérifier les lits des enfants. Et il en manquait un (d’enfant, pas de lit).

Il rejoignit Aphrodite dans la salle principale. Il soupira :

« Où est-ce que tu l’as vue en dernier ?
- À proximité de l’arène du fond, dans l’allée bordée d’arbres.
- Merci. »

Mû souffla la bougie et planta là le Chevalier des Poissons, partant à la recherche de sa disciple évadée.

« ET ESSAIE DE DOMESTIQUER UN PEU CETTE SAUVAGE ! »

Mû fit demi-tour et revint vers Aphrodite, une lueur glaciale dans le regard (qui passa inaperçue car il faisait très noir dans le temple).

« Si tu réveilles mon deuxième gamin, siffla-t-il, je te jure que tu vas le regretter. Sur ce merci encore, et bonne nuit ! »

***

La lune était quasi pleine, Mû avait donc une excellente visibilité. Il accéléra un peu, décidé à retrouver Pan rapidement : l’appel de la couette était très fort, la journée avait été éprouvante et il aurait donné cher pour être en train de dormir tranquille dans son temple.

Arrivé à la bifurcation qui menait soit au « village » (dortoirs, réfectoire, piscine, bibliothèque…), soit au colysée, il bifurca sur la droite pour rejoindre l’arène du fond. Il longea la looooongue allée bordée d’orangers, attentif à la moindre étincelle de cosmos. Rien.

Il arriva à l’arène, mais il ne sentait toujours rien. Il décida de la contourner, des fois que…

Bingo.

Pan était derrière l’arène, il pouvait enfin sentir son cosmos, tout calme, au repos. Il la trouva assise en tailleur sous un des arbres, le regard apparemment fixé dans le vide.

« Tu sais qu’il est deux heure et demi du matin ? demanda-t-il d’une voix douce.
- Shhhhhhh ! »

Il s’accroupit près de Pan.

« Tu fais quoi, là ?
- Chuuuuut, moins fort ! » murmura-t-elle.

Elle attendit quelques secondes et reprit à voix basse :

« Je booste artificiellement le potentiel évolutif d’une femelle Vulpes vulpes en optimisant ses chances de propager son génotype par l’apport de nutriments garantissant un métabolisme idéal. »

Mû la dévisagea, incrédule.

« Gné ?
- Je donne à bouffer à une renarde pour qu’elle puisse nourrir ses petits correctement sans trop se fatiguer et sans trop perdre de poids.
- Une renarde ? »

Pan pointa du doigt les fourrés. Effectivement, quelques secondes plus tard, un museau sortit de l’ombre, qui récupéra en hâte le festin avant de disparaître.

« Trois renardeaux, deux mâles et une femelle. Ils ont à peine un mois.
- Heu, d’accord. Et t’es obligée de faire ça de nuit ?
- C’est le moment où elle sort.
- Tu leur as mis quoi ?
- Du jambon que j’ai pris au réfectoire. Demain j’apporterai des œufs.
- En attendant, au lit !
- Non. Je veux pas dormir dans ton temple.
- Pourquoi ?
- Il y fait trop froid, et trop noir. J’ai peur.
- Allons bon. Depuis quand tu as peur dans le noir ?
- Depuis toujours.
- Arrive, gamine. »

Il la prit par la main, l’aidant à se relever, et l’entraîna à la suite.

« Je laisserai une bougie allumée jusqu’à ce que tu t’endormes. Et on rajoutera une couverture. »

***

Le lendemain matin, ils se retrouvèrent tous les trois autour de la table du petit déjeûner. Seul Kiki avait l’air bien réveillé. Mû sirotait distraitement son thé, alors que Pan dormait à moitié, touillant son chocolat chaud depuis dix bonnes minutes.

« Bien, programme du jour, les enfants. Kiki, tu vas m’aider à réparer les armures en attente.
- Ça roule, Maître.
- Quant à toi Pan, les vacances sont finies. Tu vas aller étudier à la bibliothèque.
- Hein ? Etudier ? Moi ? Mais étudier quoi ?
- Hé bien, tu pourrais commencer par la mythologie grecque, par exemple. Je n’ai pas encore établi ton programme, dans la mesure où je ne sais pas où tu en es. On verra ça plus tard, les réparations d’armure sont urgentes.
- Je ne peux pas rester avec vous ?
- Non. C’est un savoir faire qui se transmet uniquement chez les Atlantes.
- C’est pas juste. Je veux pas rester seule, moi !
- T’inquiète, à la bibliothèque, il y aura du monde. D’ailleurs, tu sais où elle se trouve ?
- Oui, répliqua-t-elle en boudant. Je l’ai… « aperçue » hier soir. (elle fut la seule à entendre les guillemets)
- Parfait. Rompez les rangs, mauvaise troupe, et au boulot ! »

***

Pan arriva à la bibliothèque en traînant les pieds. Bien évidemment, elle n’avait pas du tout, du tout l’intention d’étudier. Pour qui la prenait-il ? Comme si elle avait l’habitude d’encombrer son esprit de données qu’elle jugeait inutiles ! Mythologie, maths, physique,  histoire, géographie, philosophie, littérature… Sérieux ça servait à quoi toutes ces bêtises ? Seules la biologie et la chimie trouvaient grâce à ses yeux, et elle était déjà bien plus calée dans ces matières que son maître.

Elle avait donc bien d’autres projets. Elle s’en délectait d’avance quand elle croisa Shun et Hyoga, qui arrivaient de l’autre côté et se rendaient eux aussi à la bibliothèque.

« Salut ! fit-elle en leur adressant un signe de la main.
- Tiens ! Le petit dieu ! Salut ! sourit Shun. Qu’est-ce que tu fais là ?
- Priviet, salua Hyoga.
- Vous allez peut-être pouvoir m’aider, j’ai besoin d’aller sur le net mais je ne sais pas où c’est.
- Moi j’ai pas le temps, répondit Hyoga, je rends mon bouquin et je me sauve, mon maître m’attend. On doit faire une démo de techniques de glace aux apprentis de première année. Shun ?
- Bah oui, moi j’ai toute la journée. Donne ton bouquin, Hyoga, je vais le rendre pour toi.
- Merci ! A plus tard !
- A plus ! » répondirent Shun et Pan dans un ensemble parfait.

Ils entrèrent dans le temple du savoir. Une incroyable agitation y régnait. La responsable de la bibliothèque hurlait des ordres, pendant que ses subordonnés couraient partout. Des étudiants erraient dans les rayonnages, l’air complètement perdus.

Shun attrapa un apprenti bibliothécaire au vol.

« Il se passe quoi, là ?
- Une mauvaise blague. Tous les livres sont mélangés ! On ne retrouve plus rien ! Encore un coup des premières années, ça ! »

Il s’éclipsa sans attendre de réponse. Shun se glissa jusqu’au comptoir, évitant trois personnes chargées de livres, et tendit celui de Hyoga à la réceptionniste.

« Je viens le rendre de la part de Hyoga du Cygne.
- Posez-le là, s’il vous plaît. Voici la carte de M. Cygnus. Je compte sur vous pour la lui rendre.
- Ce sera fait, merci. La salle info est ouverte ?
- Oui oui !
- Merci ! Bonne journée ! (Il se tourna vers Pan, qui était restée sur le seuil, admirant l’étendue de ses dégâts, et savourant d’autant plus sa blague que c’étaient d’autres qu’elle qui étaient spontanément accusés.) Pan ! Viens, c’est par là !
- J’arrive. »

Il se dirigèrent vers la salle du fond et entrèrent. Des dizaines d’ordinateurs trônaient fièrement, clignotant de toutes leurs diodes, dans un ronronnement agréable de disques durs en train de tourner.

« Voilà, c’est là. Tu sais te connecter ?
- Non mais appelle-moi quiche, aussi, répondit-elle d’un ton léger. Tu m’aides ?
- Tu dois faire quoi ?
- Faut que je m’achète des vêtements pour ici et Jamir. Ceux que j’ai appartiennent à une fille qui vit en Chine. Je dois les lui renvoyer.
- C’est Shunrei ?
- Oui, un truc comme ça. Je ne la connais pas.
- C’est la copine d’un bon ami à nous.
- Ah.
- Bon, allez, installe-toi, on va chercher ce qu’il te faut. T’as quoi comme budget ? »

Pan brandit entre l’index et le majeur la carte bleue qu’elle avait «empruntée» à Mû.

« Illimité. »

Un sourire sardonique se dessina sur ses lèvres.

***

« Voilà ! Ça sera livré demain. Satisfaite ? demanda Shun.
- Parfait, merci de ton aide. T’es un super styliste !
- Merci. Bon, c’est pas le tout, mais il fait faim. Il est midi passé… On mange ensemble ?
- Où ? Au réfectoire ?
- Ouais ! Spécialité poulet frites !
- Je te suis. »

Sa basse vengeance et son complot bancaire ourdis contre Mû, un autre plan germa dans son esprit tortueux. Elle pensa :

« C’est vraiment pas beau d’être rancunière à ce point. Non, vraiment pas.»

Elle ricana intérieurement en emboîtant le pas à Shun.

***

Armés de leurs plateaux, ils faisaient la queue pour accéder au buffet des entrées.

« Dis voir, c’est vrai ce qu’on raconte ? Tu sais parler aux animaux ?
- « Parler aux animaux » ?
- Bah, c’est dans ta légende, que je sache.
- Heu… Je sais dire « T’as de beaux yeux, tu sais » en rosalbin, mais à part ça… Enfin, personne ne peut parler aux animaux.
- Ah. »

Shun était très déçu.

« Et c’est quoi, le « t’as de beaux yeux tu sais » ? reprit-il.
- Je vais sûrement pas faire ça en public, j’tiens pas à me taper la honte. »

Ils s’assirent à une table libre et entamèrent leur poulet. Puis ils se gavèrent de frites à en exploser.

« On n’est pas raisonnables, quand même, soupira le Chevalier d’Andromède.
- Comment tu dis ? Raisonnable ? Connais pas ce mot là. Et c’est pas tous les jours qu’il y a du poulet rôti et des frites au menu, répliqua Pan.
- Bah justement, si. Tous les jours à la cantine.
- Alors, je ne mangerai plus jamais ailleurs qu’ici.
- Amen, ma sœur. »

Ils trinquèrent avec leur verre d’eau. Ils étaient installés à une petite table un peu à l’écart. Un peu plus loin, Pan remarqua un groupe de Chevaliers d’Argent, hommes et femmes, qui faisaient un raffut d’enfer, occupés à rire et à s’interpeller. Au centre de la salle, étaient attablés des Chevaliers de Bronze, mornes et visiblement exaspérés par le groupe plus bruyant.

« Dessert, camarade ?
- Houla non ! Je vais exploser si j’avale encore quoi que ce soit !
- Dessert à emporter, alors ?
- On ne peut pas emporter la nourriture, tu sais.
- Bien sûr que si, minauda Pan en se levant, et en ramassant au passage son sac à dos. Tiens-toi prêt !
- Hé ! Attends ! »

Pan était déjà partie. Elle se glissa entre les Chevaliers d’Argent et le buffet. Elle jeta un œil autour d’elle et, comme personne ne lui prêtait attention, elle s’empara d’une louche de purée de carottes, qu’elle lança adroitement sur les chevaliers de Bronze.

La purée atterrit dans les cheveux de Jabu de la Licorne, qui se retourna, furieux. Tout ce qu’il vit, ce fut le groupe de Chevaliers d’Argent, hilares. Pan s’était déjà glissée au buffet des desserts et attendait patiemment.

Le pugilat éclata. Les Bronzes attaquèrent les Argents à coups de cuisses de poulet volantes, et les Argents répliquèrent avec leurs crudités. En un instant le réfectoire s’était changé en un gigantesque champ de bataille de nourriture.

Pan, profitant de l’agitation ambiante, ouvrit son sac à dos et le remplit de sachets de biscuits, de bonbons et de canettes de coca. Elle revint vers Shun, qui s’était mis à l’abri derrière la table, et lui dit :

« C’est le moment de débarrasser le plancher ! »

Ils sortirent en évitant adroitement les jets de ketchup et de broccolis vapeur. Pan offrit des bonbons à Shun quand ils se retrouvèrent à l’air libre.

« T’as un sacré culot, quand même, sourit Andromède.
- Merci, c’est gentil !  Et je fais que m’échauffer, là.»

***

 « Dis-moi, Shun, vous avez un jardinier, un gars chargé de s’occuper des arbres ?
- Oui, bien sûr ! Il est installé près des arènes ! Pourquoi ?
- Je voudrais lui emprunter quelque chose.
- Je vais jusqu’au colysée, viens avec moi ! On passera devant chez lui, comme ça.
- Cool ! »

***

Le jardinier avait confié son échelle d’élaguage et une bâche plastique à Pan, à reculons. Elle avait dû faire jouer ses relations, à savoir brandir la menace de la colère de Maître Mû, Chevalier d’Or du Bélier, qui avait besoin de cette échelle et de cette bâche pour un jour ou deux.

L’homme ne voulait pas s’attirer les foudres d’un Chevalier d’Or. Il obtempéra.

«Tu vas faire quoi avec cette échelle ? demanda Shun.
- Ah, ça, c’est un projet secret. Tu verras.
- D’accord. Je vais voir les combats des novices. Tu me rejoins ?
- Je vais ranger ça (elle désigna l’échelle et la bâche), je fais un saut à la bibli, et j’arrive.
- A tout à l’heure ! »

Pan remonta jusqu’à la Maison du Bélier, chargée de sa lourde échelle. Elle la planqua dans l’herbe, sur le côté du temple, et vida le contenu de son sac à dos (biscuits, canettes et bonbons) sous un buisson. Personne ne viendrait y mettre le nez.

***

De retour à la bibliothèque, elle constata que les choses ne s’étaient pas arrangées, loin de là. C’était toujours un…

« Un bordel innommable, n’ayons pas peur des mots. » sourit-elle intérieurement.

Elle erra un moment dans les rayons, prenant quelques livres ici et là. Innocemment, elle se dirigeait vers la porte de la réserve. Mais… A quoi bon y aller doucement ? Tout le monde était bien trop occupé. Elle entra dans la réserve de fournitures, et remplit son sac de petites bouteilles noires.

Elle ressortit, sûre d’elle, comme si sa présence en ces lieux était naturelle et évidente. Elle se dirigea vers le comptoir, se fit enregistrer comme l’apprentie du Chevalier du Bélier, obtint une carte et emprunta les sept livres qu’elle avait sélectionnés.

Enfin, Pan prit le chemin du colysée et rejoignit Shun. Ils passèrent le reste de la journée ensemble, d’abord à regarder les apprentis se battre, sous la tutelle sévère du Chevalier du Verseau et de son disciple, Hyoga… Puis à dormir l’un contre l’autre dans les gradins, alourdis par la digestion.

***

Sur le soir, Shun raccompagna Pan à la Maison du Bélier.

« Merci pour tout Shun ! A demain !
- Bonne soirée ! A demain ! » répondit Andromède en agitant la main.

Elle attendit qu’Andromède prenne le tournant, disparaissant de sa vue. Elle se dirigea alors sur le côté du temple, hissa l’échelle contre le mur, grimpa et déposa son chargement sur le toit : le butin de la cantine, la bâche et les livres. Elle redescendit, cacha l’échelle au pied du mur, et son sac à dos dans les fourrés.

Enfin, elle rentra. Mû était aux fourneaux, Kiki jouait avec la PSP que lui avait prêté Aldébaran un peu plus tôt dans la journée.

« Te voilà ! T’es pas rentrée ce midi ! s’insurgea Mû.
- Je ne savais pas si je pouvais rentrer, vois-tu, puisque ces messieurs ont leurs petits secrets. J’ai mangé avec Shun.
- Ah oui ? C’est bien de te faire des amis. Et tes études ?
- Oh, excellentes ! Nous avons bien travaillé. D’ailleurs, j’en profite pour te rendre ça. »

Elle tendit la carte bleue à Mû, qui la prit, incrédule. Enfin, une lueur de compréhension passa fugitivement dans ses yeux.

« Tu n’as pas osé.
- Tu veux parier ?
- Mais qu’est-ce qui t’a pris ?!
- J’aime faire savoir quand je suis contrariée.
- Ah. Et je suppose qu’une punition magistrale ne ferait qu’occasionner de nouvelles représailles de ta part, n’est-ce pas ?
- Oh, j’irais même jusqu’à dire que ce serait l’escalade de la violence. Tu n’as pas envie de voir ça, Mû, tu es trop gentil. En ce qui me concerne, nous sommes quittes.»

Pan lui sourit gentiment et fit demi-tour en direction de la salle de bain, avant même que son maître ait pu prononcer un mot.

La voix de Shura résonna aux oreilles de Mû.
Un dieu jaloux et rancunier. Pas le mauvais bougre, mais fallait pas le faire chier.

Le Chevalier soupira.
 
***

Pan et Kiki discutaient en se mettant en pyjama. Mû était encore dans la salle de bain.

« Dis voir, mon frère, ça te dit de participer au coup du siècle ?
- Vas-y, précise.
- J’ai besoin de ton soutien logistique, si je puis dire, puisque tu connais le terrain et les gens mieux que moi. Voilà l’idée… »

Elle lui soumit le plan tout en farfouillant dans les placards à la recherche de couvertures en rab’.

Les yeux de Kiki se mirent à briller d’anticipation.


[Ce chapitre est un hommage vibrant rendu à la renarde du Terrier Magique de Bretenières, et à ses trois marmots. C’est également une pensée émue pour le resto U de Dijon et ses fabuleuses cuisses de poulet aux frites :p]
« Modifié: 19 avril 2013 à 18:37:27 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #11 le: 02 mars 2013 à 16:15:19 »
Chapitre 10 – Tout ça pour ça

Il était une heure du matin, le Sanctuaire était plongé dans le silence. Pan se leva et alla réveiller Kiki.
« Quoi ? »
D’un doigt sur ses lèvres, elle lui intima le silence, indiquant Mû d’un mouvement de tête. Puis elle lui fit signe de la suivre.

Ils étaient sur la terrasse arrière du Temple du Bélier, et complotaient à voix basse.
« Soldat, la lune est pleine, tout est en place. Il est temps de passer à l’action.
- Quoi, ce soir ?
- Bah oui, on va pas attendre l’équinoxe, hein. On est partis !
- Mais je suis en chaussettes !
- Moi aussi. On fera moins de bruit comme ça. Attends-moi. »

Pan disparut sur le côté du temple et revint quelques secondes plus tard, chargée de son sac à dos, qu’elle avait planqué dans les buissons quelques heures plus tôt.

« Y a quoi là-dedans ?
- Notre arme, partenaire. Notre arme ! »

Il entamèrent la montée des marches qui menaient au palais du Pope. Ils arrivèrent très vite à la maison du Taureau. Mais bon, les ronflements d’Aldébaran faisaient trembler les colonnes. Ils se glissèrent aussi silencieusement que possible dans le temple et en sortirent promptement.

Enhardis, ils se hâtèrent vers la maison suivante : ils arrivèrent devant deux temples jumeaux. Pan jeta un œil à Kiki.

« Et maintenant ? »

Kiki avança vers le temple de gauche et tendit l’oreille. Il sourit :

« Ecoute ! »

Pan se rapprocha. Elle entendit des éclats de voix dans les tréfonds du temple.

« Qu’est-ce qui se passe ?
- Saga et Kanon se foutent sur la tronche ! Viens ! »

Il saisit Pan par le bras et l’entraîna vers le temple de droite. Ils coururent droit devant eux et foncèrent sur le mur du fonds, qu’ils traversèrent sans dommage.

« Cool, leur illusion. Si je le savais pas, je l’aurais jamais remarquée.
- On a eu de la chance, souligna Kiki.
- Tu parles, c’est trop facile. C’est louche.
- Ouais, enfin, en parlant de facile… »

Ils se tournèrent vers les marches. Le Temple du Cancer les dominait de toute sa hauteur. Kiki se recroquevilla sur lui-même.
« On est mal…
- Tu parles ! Ramène-toi ! »

Ils escaladèrent les marches. Kiki ralentissait à mesure que le temple se rapprochait. Pan entra vaillamment, indifférente aux centaines de morts incrustés dans les murs qui la dévisageaient, mais Kiki resta sur le perron en trépignant. Sa camarade fit demi-tour et le saisit par le bras.

« Hé bien quoi ? Avance ! souffla Pan.
- Je peux pas ! gémit Kiki. J’ai trop peur !
- ET TU FAIS BIEN ! » hurla une voix grave.

Kiki couina et se retourna pour déguerpir sans demander son reste. Mais Pan tenait toujours son bras.

« Tu vas pas reculer maintenant, hein !
- On va se faire tuer !
- Et puis quoi encore ? »

Masque de Mort surgit devant eux.

« Qu’est-ce que vous foutez là, les merdeux ? Dégagez de mon temple ! »

La lèvre inférieure de Kiki se mit à trembler. Il allait bientôt fondre en larmes. Pan resta de marbre et toisa le Chevalier du Cancer, qui faisait facilement deux têtes de plus qu’elle.

« On veut passer. »

Masque de Mort éclata de rire.

« Dégagez de là ou je vais vous le faire regretter ! cria-t-il.
- Tu touches à un cheveu de nos têtes, et Mû te réduit en bouillie.
- Non mais tu crois qu’il me fait peur l’avorton du Bélier ?! tonna le Chevalier.
- Je l’crois pas, j’en suis sûre. » répliqua Pan sans tiquer.

Masque de Mort la saisit par le col et la souleva en la secouant.

« TU TE PRENDS POUR QUI, PETITE CONNE ?! » lui cracha-t-il au visage.

Pan le regarda droit dans les yeux… Et le gifla de toutes ses forces. De surprise, il la lâcha, et elle tomba sur les fesses. Aïe.

« Pour un dieu, connard.
- Le seul dieu qui va connaître la mort deux fois, je te le garantis. »

Il tendit la main pour la saisir de nouveau. Elle le mordit au sang, et il recula précipitamment, tenant sa main blessée (« Putain de gamine de merde ! »). Leurs deux cosmos se mirent à flamboyer alors qu’ils se jaugeaient du regard.

« Tu nous laisses passer, qu’est-ce que ça te coûte ? En plus, je suis sûre que notre plan va plaire à un salaud dans ton genre. Tu n’as pas envie de perdre une bonne occasion de te marrer, si ? »

Masque de Mort fronça les sourcils.

« Tu manques pas de cran pour un dieu minable. Casse-toi avant que je change d’avis. Et embarque l’autre chouineur avec toi !
- Hé ben voilà, c’était pas compliqué !
- DÉGAGE, PUTAIN !»

Pan et Kiki détalèrent. Ils traversèrent le temple comme des flèches, sans se retourner. Ils s’arrêtèrent sur la terrasse arrière. Kiki tremblait comme une feuille, au bord des larmes.

« T’es qu’une malade, il aurait pu nous tuer !
- Mais nawak ! Mû lui aurait crâmé la cervelle avant de le débiter en bâtons de surimi.
- Ça l’aurait pas arrêté, je te ferais remarquer ! »

Pan éclata de rire et retourna sur le seuil du temple. Elle cria dans le noir :

« Au fait, ton vrai nom, c’est Mario ou Luigi ? »

Un rugissement lui répondit.

« TU ES MOOOOORTE !!! »

Les deux jeunes s’enfuirent dans les escaliers menant au temple du Lion, s’éparpillant comme des moineaux. Il arrivèrent chez Aiolia, Kiki boudant toujours, Pan n’arrivant pas à contrôler son fou rire.

« Qu’est-ce vous foutez là, les gosses ? cria Aiolia depuis sa chambre.

Pan et Kiki passèrent la tête par la porte entrebaillée.

« Tu dors pas ?
- Déconne pas, gamine. J’ai acheté aujourd’hui le dernier Call of Duty. Je resterai devant, sans boire ni manger ni dormir s’il le faut, tant que je l’aurai pas fini. »

Il était en effet absorbé par son écran, assis en tailleur sur le sol, les mains serrées sur la manette de sa PS3. Les enfants s’installèrent à ses côtés et le regardèrent jouer pendant quelques minutes.

« J’peux essayer ? demanda Kiki.
- Ouais, sans souci ! Dès que je l’aurai terminé, nabot !
- T’es perso, sérieux. »

Pan se leva, et alla jusqu’à la petite cuisine. Elle prépara des sandwiches et une bouteille de coca, qu’elle apporta à Aiolia.

« Tiens, tu mourras pas de faim comme ça.
- Cool, merci. T’es une amie, toi. »

Il avança dans sa partie. Sans détacher ses yeux de l’écran, il demanda :

« Mû sait que vous avez fait le mur ?
- La réponse est comprise dans la question, idiot !
- Quand il va s’en rendre compte, il va vous démolir.
- Le but c’est qu’il ne s’en rende PAS compte. »

Aiolia ricana.

« Genre, on peut lui cacher des trucs. Mais ça m’explique pas ce que vous glandez.
- On est en opération commando, figure-toi.
- Aaah ! Une mission qui vaut le coup ?
- Je crois qu’on peut dire ça. Disons que notre objectif final se trouve juste avant le palais.
- N’en dis pas plus. Non seulement je comprends, mais en plus j’approuve. Vous pouvez passer, les gars.
- Merci ! firent les deux jeunes.
- Ah, et au fait ! Comment vous avez passé l’autre abruti du Cancer ? Il dormait ?
- Que dalle, ouais ! s’exclama Kiki, plein de rancœur. Elle lui a collé une mandale et l’a traité de connard !
- Et vous êtes encore vivants pour le raconter ? Respect.
- A ce propos… commença Pan.
- T’inquiète, je vous raccompagnerai aux Gémeaux quand vous redescendrez.
- T’es un pote, mec ! A plus !
- Ouais ! »

Ils prirent congé du Chevalier du Lion.

« Putain, ils font chier vos escaliers. Il y avait pas plus simple ? »

Kiki ne jugea même pas utile de répondre. Le Temple de la Vierge se profilait à l’horizon.

« Il est cool, la Vierge ?
- Dépend des jours. » répondit Kiki, dubitatif.

Ils entrèrent dans le temple, en passant entre les statues hindoues. Shaka méditait, assis en tailleur et flottant à un mètre du sol. Le Chevalier était entouré d’une aura dorée, et il ne moufta pas quand les deux aventuriers s’approchèrent et lui firent de grands signes de la main juste sous le nez, assortis de maintes grimaces.

Kiki haussa les épaules et entraîna Pan vers la sortie. Nouvelle volée de marches. Temple de la Balance au loin.

« Ah, bah c’était facile, en fait, sourit Pan.
- Parce que tu crois vraiment qu’il ne nous a pas sentis ? Il a tout le temps les yeux fermés mais il voit tout.
- Pourquoi il a rien dit, alors ?
- Il s’en fout, en fait. Il se fout de tout, Shaka. Il se dit bouddhiste, mais moi je crois qu’en fait c’est juste un nihiliste et une feignasse.
- Ah. »

Ils traversèrent le temple de la Balance comme de rien. Pratique. Et arrivèrent finalement au temple du Scorpion. Le gardien du temple les accueillit en pyjama.

« Hé ben, les jeunes, on se promène ? J’allais me coucher.
- On peut passer, steuplé ?
- Vous allez chez Shura ?
- Heu… Ouais… »

Ce qui n’était pas totalement faux, ils allaient effectivement y passer.

« Bon, ben, allez-y alors. Tâchez de pas rentrer trop tard.
- Il est tard. Mais merci ! Et bonne nuit !
- Bonne nuit les kids. »

Temple (vide) du Sagittaire.

« Y a des trous dans votre défense, les gars.
- T’occupe ! » fit Kiki, piqué au vif.

Enfin, ils arrivèrent chez Shura, les jambes en marmelade.

« Pause ! Pause ! J’en peux plus de ces escaliers ! couina Pan.
- Et moi donc ! Quand il serait si simple de se téléporter, sérieux ! Y a intérêt à ce que ça fasse du bruit ton idée !
- T’inquiète pas pour ça, va.
- Tiens, deux visiteurs nocturnes. Vous en faites un de ces raffuts ! »

Shura débarqua dans la salle principale en caleçon, bâillant comme une carpe.

« Salut, Shura ! chantèrent Pan et Kiki d’une seule voix.
- Je suppose qu’on a déjà dû vous le demander une paire de fois, mais… Qu’est-ce que vous foutez là à c’t’heure ?
- Ah, comme on l’a dit au Lion, on est en mission commando.
- Ah bien, bien. Une blague de mauvais goût ?
- Même la déco du Cancer est de meilleur goût.
- Un coup qui risque de vous faire punir jusqu’à votre majorité ?
- Un coup qui risque d’abréger prématurément nos existences, répondit Pan gravement.
- Ça m’a l’air drôlement sérieux.
- Tu nous laisses passer, steuplé ? répondit Pan, joignant les mains et des larmes plein ses grands yeux de Bambi.
- Mais clair. Bonne chance.
- Merci ! Ah, et on peut avoir un verre d’eau ?
- Servez-vous et filez. Je ne vous ai pas vus. »

Ils sortirent du temple. Enfin, ils voyaient le bout de leur périple. Cependant, le sourire de Pan s’effaça lorsqu’elle leva les yeux vers le dernier obstacle avant leur objectif final. Camus du Verseau se tenait, en armure, sur le perron de son temple, et les toisait du haut des escaliers.

« C’est pas vrai, il dort jamais lui ou quoi ? » marmonna Pan.

Kiki entama la montée prudemment, mais Pan resta sur place.

« Attends, Kiki. »

Elle fit demi-tour et retourna dans la maison du Capricorne.

« Shura, steuplé !
- Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?
- Y a le Verseau qui nous attend.
- Bah vas-y, il va pas vous manger !
- J’peux pas.
- Quoi ? T’as peur de lui ?
- Mais avec lui, même quand t’as rien fait t’as l’impression d’être coupable ! Il me flanque la trouille.
- Quoi, Camus ?
- Rigole pas !
- Allez viens, j’vous emmène !
- Merci. »

Ils sortirent tous les deux et rejoignirent Kiki au milieu des escaliers. Camus n’avait pas bougé d’un pouce et les regardait sévèrement. Ils se tassèrent derrière Shura, tentant de se rendre aussi petits que possible.

« Qu’est-ce qui se passe, Shura ? fit enfin Camus, plus glacial qu’un phoque mort sur la banquise.
- Les deux petits veulent passer. Ils doivent aller chez Aphro.
- A cette heure ?
- Sois cool, tu veux ?
- Cool ?
- Ouais. Cool. Tu sais que la môme est venue me trouver parce qu’aimable et souriant comme tu l’es, tu lui flanques la frousse.
- Moi ? »

Shura fit signe à Kiki et Pan de se sauver, ce qu’ils firent, sous le regard incrédule du Chevalier du Verseau.

« Moi ? répéta-t-il. Moi, je fais peur aux gosses ? »

Vingt minutes plus tard, ils étaient de retour. Ils retrouvèrent Camus et Shura assis sur les escaliers, et discutant développement personnel.

« … Et ça rime à quoi ce délire d’être en armure H24 ? T’es trop sérieux, tu devrais sourire plus souvent, tu sais. Et être plus sympa avec les autres.
- Mais je SUIS sympa ! »

Shura se leva.

« C’est fait ?
- Affirmatif.
- Qu’est-ce qui est fait ? demanda Camus en fronçant les sourcils. Qu’est-ce que vous avez foutu ? »

Pan se ratatina sous le regard assassin du Chevalier de Verseau. Kiki souhaita disparaître dans les dalles de marbre.

« Camus, bordel !
- Quoi ?
- Souriant, amical, S-Y-M-P-A ! Allez les chiards, au lit ! »

La descente fut plus rapide. Comme promis, Aiolia lâcha sa manette de PS3 et leur servit de garde du corps pour traverser la maison du Cancer. Enfin, ils regagnèrent leurs lits, sains et saufs, avec le sentiment du devoir accompli. Ils s’endormirent comme des bienheureux.

***

Mû les réveilla (difficilement) au lever du soleil. Ils passèrent à table, dormant debout, attendant que leur maître serve les tartines.

« Vous avez mal dormi ?
- Hein ? Non, ça va. Kiki ?
- Ça va, sans plus. »

Ils mangèrent en silence.

Soudain, un hurlement à glacer le sang retentit dans tout le Sanctuaire. Un cri de douleur qui se mua en rugissement de rage. Surpris, Mû avala son thé de travers et s’étouffa. Lorsqu’il reprit son souffle, il se concentra pour savoir ce qui se passait.

« C’est le cosmos d’Aphrodite. Il est fou de rage. Il descend. »

Pan et Kiki échangèrent un regard.

« Soldat, sonnez la retraite.
- Retraite sonnée, capitaine ! »

Ils sortirent en courant de la cuisine et du Temple. Mû ne prit même pas la peine de leur courir après pour obtenir des explications. Il se prit la tête dans les mains et soupira. La journée commençait bien.

***

Pan et Kiki mirent l’échelle en place et grimpèrent aussi rapidement que possible sur le toit du temple du Bélier.

« Aide-moi à remonter l’échelle, Kiki !
- On est pris comme des rats !
- Courage, mon frère ! On savait ce qui nous guettait. J’ai prévu le coup. »

Les hurlements d’Aphrodite faisaient trembler les murs. Quinze minutes plus tard, il entrait comme une furie dans le temple de Mû, plus pâle qu’un cachet d’aspirine. Saga, Kanon et Aldébaran le suivaient, hilares, curieux d’en savoir plus et d’assister à l’affrontement. Mû vint à leur rencontre.

« TOI ! cria Aphrodite, montrant le Chevalier du Bélier du doigt. TA HARPIE A FLINGUÉ MES ROSES ! JE VAIS LA TUER ! JE VAIS TE TUER ! TOUT EST DE TA FAUTE !
- Il se passe quoi, au juste ?
- TA SALE PETITE VIPÈRE ! SI JE L’ATTRAPE, JE LA BROIE !!! rugit Aphrodite en brandissant une rose bleue sous le nez de Mû.
- Mais quoi, à la fin ?
- OÙ EST-ELLE ? JE VAIS LA MASSACRER, L’ÉTRIPER, L’ÉPARPILLER ! »

Aphrodite sortit en trombe de la maison du Bélier. Il constata qu’une petite foule s’amoncelait au pied des temples, des chevaliers de bronze et d’argent, des apprentis, des gardes, qui venaient voir à quoi au juste rimaient tous ces cris. Le Sanctuaire était-il attaqué ?

« JE SAIS QUE TU ES LÀ, MONTRE-TOI ! » hurla Aphrodite.

Pan et Kiki étaient assis et contemplaient le spectacle. Aphrodite se retourna : il avait senti leurs cosmos émaner du toit.

« DESCENDS DE LÀ, SALE PETITE PESTE ! DESCENDS PRENDRE TA RACLÉE !
- Ça va pas, non ? Tu m’as bien regardée ?
- J’AI TOUT MON TEMPS !
- Mais nous aussi. »

Mû, Aldébaran et les jumeaux rejoignirent Aphrodite et levèrent le nez à temps pour voir Pan se lever, et brandir divers articles au-dessus de sa tête, l’un après l’autre.

« Gâteaux, bonbons, coca ! Volés à la cantine.»
« Bouquins ! Empruntés à la bibli.»
« Couvertures ! Volées à Mû. Je te présente mes plus sincères excuses, Maître Vénéré.»

Elle s’inclina respectueusement en direction du Chevalier du Bélier.

« Bâche étanche ! Empruntée de force au jardinier. Ils annoncent de la flotte en fin de journée.»

Elle décocha un grand sourire charmeur à Aphrodite.

« Tout notre temps, te dis-je. »

Ce numéro amusa grandement la foule, qui cessa cependant de rire et d’applaudir lorsqu’Aphrodite se retourna et foudroya tout le monde du regard. Les gens se dispersèrent alors et retournèrent à leurs occupations. Avant dix heures du matin l’intégralité du Sanctuaire serait au courant.

Pan se rassit près de Kiki, ignorant superbement le Chevalier des Poissons. Les deux enfants se serrèrent la main.

« La victoire est totale, partenaire.
- Affirmatif. On peut mourir en paix ! »

***

Milo, Aiolia, Shura, Camus et Masque de Mort se tenaient devant le temple des Poissons, là où fleurissait jadis tout un champ de roses blanches.

Sauf que maintenant, elles étaient bleues et piquaient du nez.

« Fallait y penser, approuva Camus. Simple, efficace.
- Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ça. J’attendais quelque chose de plus… Abouti, répondit Shura, presque déçu.
- Les meilleurs plans sont souvent les plus simples. », constata Milo.

Aiolia était accroupi près des tonneaux de récupération d’eau de pluie. Il ramassait des flacons d’encre vide. Les deux gosses devaient avoir vidé les réserves de la bibliothèque. Un sourire se dessina sur le visage du Chevalier du Lion quand il repensa à la tête d’Aphrodite.

Affronter neuf Chevaliers d’Or pour en pourrir un dixième. En pleine nuit.

Il rapporta les flacons à ses collègues.
« Vingt-sept flacons d’encre bleue vidés dans les réservoirs. Puis ils ont vidé les réservoirs dans le champ. Les rosiers ont tout absorbé. Démoniaquement simple. »

Masque de Mort hocha la tête d’un air approbateur, et ouvrit la bouche. C’était suffisamment rare pour que les autres lui prêtent une oreille attentive.

« Je dois avouer qu’elle a des couilles, la môme. Respect. »

Il tourna les talons et retourna à son temple. Les quatre autres Chevaliers se regardèrent, haussant des sourcils effarés.
« Modifié: 28 mars 2013 à 20:19:01 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #12 le: 04 mars 2013 à 01:01:01 »
Chapitre 11 – Armure divine


Aldébaran et les jumeaux étaient assis sur les marches du temple du Bélier, bien décidés à ne rien rater du spectacle qui finirait de toute façon par arriver. Aphrodite, lui, tournait en rond au pied du temple en jetant des regards assassins en direction du toit.

Mû apporta un plateau rempli de tasses de thé et de biscuits, fit la distribution à ses collègues et s’assit sur les marches entre Aldébaran et Kanon.

« Tu comptes rester là longtemps ? demanda-t-il à Aphrodite avant d’enfourner un gâteau sec.
- Aussi longtemps qu’il le faudra pour broyer ce dieu ridicule !
- A ton aise.
- Au lieu de prendre leur parti, tu ferais mieux de télékinésier tes deux monstres pour les faire descendre et leur coller une bonne dégelée !
- Oh, tu sais… (Il prit le temps d’avaler un deuxième biscuit) J’ai réparé pas mal d’armures hier, je me sens encore un peu faible. »


***

Shun et Hyoga remontaient le chemin menant aux douze maisons. La nouvelle du siège du temple du Bélier par le Chevalier des Poissons leur était parvenue aux oreilles et ils voulaient voir ça par eux-mêmes.

Quand ils arrivèrent à destination, ils trouvèrent quatre Chevaliers d’Or affalés sur les marches, occupés à prendre le thé, et un cinquième en train de marmonner tout seul dans son coin.

Shun et Hyoga s’inclinèrent devant leurs supérieurs.

« Heyyyyy ! Shuuuuun ! Hyoooogaaaaa ! »

Ils levèrent les yeux vers le toit du temple. Pan leur faisait de grands signes de la main.

« Tu vas bien ? lui cria Hyoga.
- Ouais ! Ça baigne !
- Je comprends mieux l’emprunt de l’échelle ! cria à son tour Shun.
- T’as vu ça ! J’adore quand un plan se déroule sans accroc ! »

Shun leva le pouce dans sa direction. Puis il jeta un coup d’œil à Aphrodite, qui attendait un peu plus loin, les bras croisés, adossé à un arbre.

« Faut pas vous mettre dans des états pareils pour une blague innocente, vous savez, fit Shun au Chevalier des Poissons.
- On t’a demandé ton avis, Andromède ? répondit méchamment Aphrodite. Mêle-toi de tes chaînes ! »

Une canette de Coca explosa aux pieds du Chevalier des Poissons, l’éclaboussant et maculant ses vêtements de soda. Les chevaliers présents éclatèrent de rire, y compris Mû, ce qui était quelque chose de rare.

« PUTAIN MAIS C’EST PAS VRAI ! hurla Aphrodite.
- La prochaine fois tu t’adresses à mon pote de façon un peu plus respectueuse, la poiscaille ! »

Pan tenait une deuxième canette prête à partir.

« Heu… Hmm… Pardonnez-moi... »

Un garde avait surgi, hors d’haleine, et passablement stressé à l’idée de déranger des Chevaliers d’Or dans une situation un peu tendue.

« Oui ? fit Mû, toujours aimable, sourire aux lèvres.
- Nous avons une livraison pour Pan Ariès, à l’entrée du Sanctuaire.
- Une livraison ? Pan Ariès ?
- J’ai pensé que c’était vous, vous êtes le seul Ariès du Sanctuaire.
- J’t’ai emprunté ton nom en plus de ta CB, maître ! cria Pan depuis le toit. Tu peux réceptionner et contrôler que ça correspond bien à la facture, s’il te plaît ?
- OK, OK, j’y vais. »

Mû se leva et suivit le garde. Shun le regarda partir, inquiet.

« Hey Pan ! Tu veux dire qu’il n’était pas au courant que t’avais sa CB ?
- Oui, c’est à peu près ça. Mais c’est réglé, t’inquiète ! »

***

Il fallu deux voyages à Mû pour rapatrier l’ensemble des colis, aidé par Aldébaran. Ils stockèrent les cartons dans le temple. Mû s’empara de la facture avec un nœud d’appréhension dans l’estomac. Jetant un coup d’œil au total TTC, il se dit que finalement, ça aurait pu être bien, bien pire.

Il ouvrit les cartons et effectua le recensement des articles. Tout semblait conforme.

Accompagné du Chevalier du Taureau, il retourna à l’extérieur, où la situation n’avait pas évolué (à part les deux Chevaliers de Bronze qui s’étaient assis près des deux Chevaliers jumeaux et s’étaient servis de biscuits).

« Bon c’est bon, y a tout !
- Merci, Mû ! Et merci pour la nouvelle garde-robe !
- Tu sais, on aurait de toute façon été t’acheter des vêtements avant de rentrer à Jamir, hein, pas besoin d’en venir à de telles extrêmités !
- Aaah, ça n’aurait pas eu la même saveur.
- Mais j’ai une question, quand même.
- J’t’écoute.
- La batte de baseball, c’était indispensable ?
- Ah, elle est arrivée aussi ! Super ! Elle est belle, hein ? Je vais l’appeler Amandine ! »

***

Kiki tournait en rond sur le toit. C’était le milieu de l’’après-midi, Aldébaran et les jumeaux avaient regagné leurs temples respectifs, Hyoga et Shun étaient partis s’entraîner, et Mû était retourné à ses réparations d’armure. Seul Aphrodite était fidèle au poste.

« J’en ai maaaaaarre d’être là ! explosa Kiki. Je crois que je préfèrerais encore me prendre la raclée d’Aphro plutôt que rester sur ce foutu toit encore une heure ! »

Pan le regarda et aquiesça. Elle se tourna vers le Chevalier des Poissons.

« Hey, Aphro ! le héla-t-elle. Kiki descend ! Ne lui fais rien, c’est moi qui l’ai entraîné là-dedans ! Il y est pour rien ! »

Le Chevalier se contenta de grogner.

Les deux enfants installèrent l’échelle et Kiki descendit, un peu inquiet. Il passa lentement devant Aphrodite, sans oser lever les yeux. Il marmonna :

« Pardon, Aphrodite.
- Dégage ! »

Kiki partit en courant, soulagé, mais non sans jeter un œil vers le toit. Il alla se réfugier dans le temple, près de son maître.

« Ah, vous êtes descendus, murmura le chevalier du Bélier en posant son marteau et son burin.
- Seulement moi, Maître. Pan m’a disculpé auprès d’Aphrodite.
- Tu n’as pas participé ?
- Si, mais c’était son idée à elle.
- Ecoute. Même si la situation est relativement drôle, je veux que tu saches que je ne suis pas spécialement fier de vous deux.
- On voulait juste faire une blague.
- C’était méchant et injuste. Je ne sais pas encore comment, mais vous serez punis. Tous les deux.
- Oui, maître. »

Kiki se dirigea vers la salle de bain, les épaules basses. Une fois sous la douche, il repensa à la nuit passée, puis à la journée qui venait de s’écouler. Il sourit et décida que finalement, ça avait valu le coup.

***

Plus tard dans l’après-midi, Mû posa ses outils et s’étira. Voilà une journée bien remplie. Il était temps de mettre un terme au conflit Pan/Aphrodite, cela avait assez duré. Il sortit sur le seuil du temple et constata que rien n’avait bougé. Sa disciple et le Chevalier des Poissons se regardaient en chiens de faïence, et ni l’un ni l’autre ne cédait un pouce de terrain. Ils étaient aussi butés que des ânes.

« Bon, ça va bien, maintenant. Les plaisanteries les plus courtes sont le meilleures. Pan, tu descends, et Aphrodite, tu rentres chez toi.
- Oui, maître… »

Pan rassembla ses affaires dans le sac à dos, qu’elle balança dans les buissons en contrebas. Puis elle réinstalla l’échelle et descendit du toit. Aphrodite se rua sur elle et la saisit par le bras, prêt à lui coller la correction de sa vie. Mû s’interposa vivement, attrapant le Chevalier des Poissons par le poignet, et repoussant Pan hors d’atteinte.

« Ne lève plus jamais la main sur un de mes disciples. Je ne plaisante pas. » fit-il, glacial.

Aphrodite se dégagea brutalement et se mit à hurler.

« TRÈS BIEN ! LAISSE COULER ! ON SAURA À QUI S’ADRESSER QUAND ELLE AURA MIS LE SANCTUAIRE À FEU ET À SANG !
- Je n’ai pas dit qu’elle s’en tirerait aussi facilement. Mais ce n’est pas ton rôle de régler le problème. »

Aphrodite lança un dernier regard meurtrier à Pan et tourna les talons, prenant la direction de son temple. Mû fit face à son apprentie.

« A l’intérieur tout de suite. J’ai à vous parler, à toi et Kiki. »

***

« Vous vous êtes conduits comme deux sales gosses effrontés, je ne vous félicite pas.
- Aphrodite n’a pas été très sympa non plus avec moi ! protesta Pan.
- Je ne veux même pas le savoir ! Silence maintenant. Faire des farces, pourquoi pas. Là vous avez été trop loin, c’était disporportionné ! Si tu continues comme ça, Pan, on va finir par avoir des problèmes. J’ai une hiérarchie à qui je dois rendre des comptes ! Prends garde à une chose, tout dieu que tu sois : avant, tu vivais seule, tu n’avais rien d’autre à prendre en compte. Aujourd’hui, les conséquences de tes actes peuvent retomber sur des gens. Sur Kiki, sur tes amis, sur moi. Tu percutes ?
- Mouais.
- Parfait. Merci donc d’y réfléchir. Pour conclure : vous commencerez par aller présenter vos excuses à Aphrodite. Ensuite, vous rembourserez ses rosiers sur votre argent de poche.
- Hein ?! On a de l’argent de poche ?! (Pan se tourna vers Kiki) Mais c’était une donnée non renseignée ça !
- J’pouvais pas prévoir, marmonna le petit atlante.
- Bon c’est fini oui ?! s’énerva Mû. Oui, vous avez de l’argent de poche, mais vous vous en passerez pendant quelques mois, jusqu’à ce que vous ayez remboursé Aphrodite. Et bien entendu, vous allez déraciner ces fichus rosiers et en planter de nouveaux. SANS TÉLÉKINÉSIE ! précisa-t-il à l’attention de Kiki.
- Ouah, dur.
- Je précise enfin que cette punition se fera au prorata de votre participation. À savoir, Kiki, tu feras un tiers du remboursement et du boulot, et Pan, tu prends les deux tiers restants. Compris ?
- Ouais, murmurèrent les enfants à l’unisson.
- Parfait. »

Mû se leva et sourit ironiquement à Pan.

« En ce qui me concerne, nous sommes quittes. »


***


Mû et les enfants étaient à table pour le dîner, quand Shura et Camus entrèrent dans le temple.

« Toc toc toc ?
- Entrez ! répondit Mû.
- Ah, déjà à table ? Purée vous dînez comme des petits vieux, il est à peine 19h !
- Après on a la soirée tranquille ! Et je ne sais pas si vous êtes au courant, mais les gosses n’ont pas mangé grand chose ce midi.
- Ouais si, on en a entendu parler, rigola Shura en prenant une chaise. (Il ébouriffa les cheveux de Pan au passage) Trop bien vu gamine ! »

Camus s’assit également.

« On a pensé à un truc concernant la petite, fit-il en la désignant du menton, et sans se départir de son ton glacial.
- On t’écoute, répondit Mû, curieux de savoir ce qui allait encore bien pouvoir lui tomber dessus.
- La statue d’Athéna, son armure, tout ça.
- Oui, et ?
- Le dieu Pan a également un sanctuaire.
- Vraiment ?
- Ouais, fit Shura, prenant le relais. À Athènes, au nord de l’Acropole. Le Sanctuaire de Pan est une grotte dans laquelle repose une statue du dieu.
- Je ne savais pas.
- Et ça veut dire quoi, ça ? demanda Pan, inquiète.
- Ça veut dire qu’il faut qu’on aille y faire un tour. Le site ferme à 19h maintenant. On y va sitôt que vous avez fini. »

***

« Habille-toi chaudement Pan, il fait frisquet sur le soir, là haut. Kiki, tu restes ici, tu veilles sur le temple en mon absence.
- Bien, maître. »

Enfin, Mû et Pan furent prêts à partir. Ils descendirent le chemin en direction de l’entrée du Sanctuaire.

« Allez on se grouille, les pressa Shura. On en a pour presque une plombe de route, mine de rien. Camus nous attend.
- On se téléporte pas ? demanda Pan à Mû, surprise.
- Je n’ai pas la force de téléporter quatre personnes aussi loin et de les faire revenir.
- Comment ça s’fait ?
- Réparation d’armures. Ça me bouffe pas mal d’énergie.
- Ah. »

Camus klaxonna depuis l’entrée, dans l’espoir de faire accélérer le mouvement à tout ce petit monde.

« Ouais, ça vient, t’excite pas. », râla Shura en s’installant sur le siège passager. Mû et Pan prirent place à l’arrière de la clio du Chevalier du Verseau.

« Vos ceintures. » grommela Camus en démarrant.

Un quart d’heure plus tard, ils étaient à fond sur la rocade (un gros 110 pour la vieille bagnole du Verseau), et Pan dormait profondément sur les genoux de Mû.

***

« Tout le monde descend ! On finit à pied ! »

Camus attendit que tout le monde soit sorti de sa voiture avant de la verrouiller. Ils grimpèrent silencieusement la colline, leur chemin éclairé par la lune. Shura murmura en pointant du doigt :

« Pas la peine d’aller jusqu’en haut, le sanctuaire de Pan est là-bas. »

Quelques minutes plus tard, ils arrivaient devant une petite grotte creusée dans un rocher, fermée par une grille.

« C’est ça, le sanctuaire de Pan ? s’étonna sa réincarnation. Mais c’est ridiculement petit !
- Si ça peut te consoler, en Arcadie, tu étais le dieu primordial. », fit Shura en lui tapotant l’épaule.

Camus saisit la grille et, d’une simple torsion du poignet, l’arracha.

« Hey ! protesta Mû. Pas la peine de vandaliser le mobilier urbain !
- T’avais la clé, peut-être ? » grommela le Verseau.

Ils entrèrent. La grotte était exigüe, et ils se marchaient un peu les uns sur les autres. Dans le fond, à moitié plongée dans la pénombre, trônait la statue du dieu, démon cornu mi-homme mi-bête, son visage figé dans une expression malicieuse.

Pan recula, intimidée.

« C’est un monstre ! »

Mû la poussa en avant.

« Mais non. C’est un esprit des bois. C’est toi, bon sang ! Approche-toi de cette statue. »

Pan s’exécuta. Et il ne se passa… Rien du tout. Camus soupira.

« Vous savez comment faire apparaître l’armure d’Athéna, n’est-ce pas ? »

Seul le silence des deux autres Chevaliers d’Or lui répondit.

« Quoi ? demanda Pan. Comment on fait ? »

Mû prit le dieu par les épaules.

« Le sang… Doit être versé.
- Le sang ? répéta-t-elle.
- Ton sang, ma fille.
- NON ! JE VEUX PAS !»

Elle se dégagea de l’étreinte de Mû et recula vers la sortie. Shura la rattrapa.

« On ne va pas te saigner, enfin, quelques gouttes suffiront !
- Je vais le faire, intervint Mû. Laisse la. »

Il se planta à nouveau devant l’enfant.

« Tu ne souffriras pas, je te le promets. Je peux ? C’est important.
- Pas mal ?
- Non. »

Il l’attira jusqu’à la statue et prit son bras. Concentrant son cosmos, il lui entailla le poignet d’un mouvement. Le sang jaillit et vint s’écouler sur la statue grimaçante. Mû passa les doigts sur la plaie de son apprentie, la cicatrisant instantanément.

« C’est tout ? s’étonna-t-elle.
- Qu’est-ce que tu croyais ? fit Shura. On ne pratique pas le sacrifice humain !
- Regardez ! » les interrompit Camus.

La statue brillait faiblement. Mais petit à petit, l’éclat se fit plus fort, pour devenir quasiment aveuglant. Puis il disparut. Lorsque Pan et les trois chevaliers rouvrirent les yeux, la sculpture du dieu s’était volatilisée. À sa place était apparue une Pandora box, gravée de branchages, d’animaux divers et d’un faune jouant de la flûte.

« Camus avait raison… », souffla Shura.

Mû poussa à nouveau Pan en avant.

« Ouvre l’urne, Pan. Il n’y a que toi qui puisse le faire. »

Elle s’exécuta presque à contre-cœur, un peu flippée, saisit la poignée latérale et tira. L’armure du Dieu Pan apparut à la faible lueur de la lune qui entrait dans la grotte. Le totem était un faune de couleur brune. Le casque, le plastron et les épaulettes étaient veinés de vert émeraude.

L’armure divine sembla exploser et vint se poser sur sa propriétaire légitime.

« La vache, fit cette dernière, tout en touchant du bout des doigts les petites cornes qui saillaient du casque, je ressemble à un Power Ranger avec ça ! »



Sanctuaire du Dieu Pan, Athènes, photo @AdieuMaldone
« Modifié: 04 mars 2013 à 17:32:31 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #13 le: 08 mars 2013 à 22:56:58 »
Chapitre 11 bis – Intermède ludique : apprivoiser une armure divine qui a bouffé un clown

Poussant un rugissement de rage, d’impuissance et d’exaspération mêlées, Pan s’effondra sur le dos, les bras en croix, à même le carrelage de marbre du temple du Bélier.

« J’EN PEUX PLUUUUUS DE CETTE ARMURE À LA COOOOON ! » hulula-t-elle à l’attention du plafond (et de tout le Sanctuaire).

La nuit avançait. Ils étaient rentrés d’Athènes un peu plus tôt dans la soirée, vers 22h, mais le drame avait commencé sur le site de l’Acropole. L’armure divine refusait de se désolidariser de sa porteuse.

Évitant de perdre trop de temps, et de peur de se retrouver nez à nez avec un gardien, ils avaient débarrassé le plancher en laissant Pan en armure, et embarquant la Pandora Box, qui avait été repliée et glissée dans le coffre de la Clio.

Et, une fois rentrés au Sanctuaire, ils avaient tout essayé. La télékinésie. L’auto-persuasion du porteur. La méditation. La force brute. La gentillesse. Les menaces. Les formules magiques. Shura, à tout hasard, avait même été chercher un ouvre-boîte dans la cuisine. Cette foutue armure était plus butée qu’un âne arrêté au milieu d’une flaque. Trois heures et quelques Chevaliers d’Or venus en renfort plus tard, on en était au même point : des Chevaliers perplexes, un Kiki mort de rire, et un dieu au bord de la crise de nerfs.

« Mais qu’on est cons ! fit Camus en se tapant le front du plat de la main. La Pandora box ! Elle est dans la bagnole ! Où voulez-vous qu’elle aille, cette armure, si elle a pas sa box ? »

Il se leva et disparut dans la nuit, mais réapparut quelques secondes plus tard pour venir fouiller dans la poche de sa veste.

« Oups, les clés !
- MAGNE-TOI PUTAIIIIIN ! hurla Pan, hystérique, oubliant la terreur que lui inspirait le Chevalier du Verseau et semant par la même occasion la panique dans les rangs.
- S’il-te-plaît, arrête de crier, tu sais l’effet que ça fait sur les gens, fit Mû en essayant de ramener son pouls à une allure normale. Et ça fait pas avancer le schmilblick ! »

Pan lança un regard noir à son maître. Puis elle sembla écouter quelque chose et s’adressa au vide.

« Au lieu de glousser comme une poule, tu ferais mieux d’obéir ! Lâche-moi ! Lâche-moi j’te dis ! Et tu la fermes ! »

Les autres la regardaient, consternés.

« Ça y est, elle a pété un câble ! fit Aiolia, plus inquiet qu’autre chose.
- Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Aldébaran. On l’assomme ? »

Chacun envisageait les avantages et inconvénients de cette dernière éventualité, quand Pan commença à se débattre, portant les mains à sa tête et parlant toujours toute seule.

« Arrête de rire, putain ! Tu te crois maline, espèce de saleté ? FERME-LAAA !!!»

Elle arriva à glisser ses doigts entre le casque et son crâne. D’un brusque mouvement des poignets, elle arracha le heaume en poussant un cri de victoire, et l’envoya valdinguer à l’autre bout de la pièce.

Camus revint chargé de la Pandora Box. Il la déposa précipitamment au centre de la pièce.

« Ah, y a eu un progrès… constata-t-il en voyant Pan tête nue. C’est déjà ça.
- T’appelle ça un progrès ? La gosse devient folle ! intervint Shura.
- Je ne crois pas.» fit Mû en ramassant le casque. Il se concentra dessus, car en tant que réparateur d’armures, il était à même de ressentir leurs émotions.

« L’armure… Elle rit ! s’étonna le Chevalier du Bélier. Je n’avais encore jamais vu ça ! »

Chacun le regarda comme s’il avait, lui aussi, perdu les pédales.

« Quand on connaît l’humour de sa propriétaire, on peut s’attendre au pire, railla Aphrodite. Moi je me casse, c’est sans espoir ! Cette armure est aussi exaspérante et imbuvable que sa porteuse ! Bonne nuit tout le monde ! »

Aphrodite se leva et fit une sortie théâtrale, emplissant la pièce de son cosmos dégoulinant de sarcasmes, de suffisance et de dédain.

Le casque de l’armure divine vibra et s'arracha des mains du Chevalier du Bélier, passant de l'hilarité à la colère noire. L’armure quitta brusquement sa porteuse, tourbillonna jusqu’à son urne et reforma son totem. Puis, les quatre battants de la Pandora Box se refermèrent brutalement, et le couvercle se referma en claquant. Le temple du Bélier replongea dans le silence. Personne n’osait plus respirer.

Puis Aiolia se précipita à la suite du Chevalier des Poissons.

« APHROOO ! TU AS RÉUSSI ! TU AS VEXÉ L’ARMURE DIVINE ! »

L’intéressé ne se retourna même pas, se contentant d’adresser un geste obscène au Chevalier du Lion tout en grimpant les marches.


***


Le lendemain matin, Pan était assise en tailleur sur le sol de la pièce du fond, devant la Pandora Box de son armure, et lui parlait.

« … Et franchement t’as tort de bouder pour si peu. Aphro, il l’a mauvaise parce que je l’ai pourri, et puis, c’est un imbécile, de toute façon. Toi et moi, on est parties sur de mauvaises bases. Je propose de remettre tous les compteurs à zéro. On pourrait faire une chouette équipe, si tu voulais bien arrêter de faire la tête, là, toute seule dans ton urne. Remballe ton ego blessé, t’es une armure divine, merde, l’autre il a qu’une armure d’or sérieux… »

Mû, qui l’écoutait depuis un bon moment, dut s’éloigner pour ne pas éclater de rire. D’ailleurs, des visiteurs approchaient. Il sortit sur le seuil de son temple et, tout sourire, accueillit Shun d’Andromède et Hyoga du Cygne, accompagnés de Seiya de Pégase et tiens ! Shiryu du Dragon. Il y avait longtemps.

« Salut les jeunes ! s’exclama-t-il.
- Maître Mû, répondirent les chevaliers de Bronze en s’inclinant.
- Nous venons voir Pan, dit Shun. Il paraît que son armure a été retrouvée, nous voulions la féliciter.
- Et voir l’armure en question, hein ?"

Ils baissèrent les yeux, penauds. Mû rit et continua :

« Pan est très occupée. Elle et son armure vont devoir s’apprivoiser mutuellement et ce n’est pas gagné. L’armure a un foutu caractère, si vous voulez mon avis. Enfin, entrez, vous verrez bien. »

Alors qu’ils franchissaient le seuil du temple, Pan surgit en courant de la pièce du fond.

« Ouin ! Ouin ! AU SECOURS ! » cria-t-elle en passant en trombe devant Mû et les Chevaliers de Bronze, poursuivie par les différentes parties de son armure, qui tentaient de l’attraper.

Elle disparut dans les escaliers, l’armure collée à ses basques. Les quatre jeunes chevaliers, reprenant leurs esprits à mesure que les cris de Pan s’estompaient avec la distance, se tournèrent vers le Chevalier du Bélier, incrédules.

« C’est pas gagné, j’vous l’avais dit. Thé, café ? »
« Modifié: 08 mars 2013 à 23:36:36 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #14 le: 18 mars 2013 à 00:53:32 »
Chapitre 12 – Sonate au clair de lune

KLONK
KLONK
KLONK
KLONK

« SALUT TOUT L’MONDE ! »

Pan, revêtue de son armure divine, fit une entrée remarquée dans la cuisine du temple du Bélier, où les quatre Chevaliers de Bronze, Mû et Kiki prenaient leur petit déjeûner.

« Top discret, hein, une armure sur un sol de marbre ?
- Va falloir apprendre à courir plus vite, rigola Seiya.
- Oh toi, le Chevalier du Mulet Volant, ça va, hein. »

N’ayant plus une seule place de libre autour de la table, elle se contenta de voler un croissant dans la corbeille et le dévora, appuyée contre l’évier.

« Plutôt classe ton armure, fit Shun en la détaillant d’un air connaisseur.
- Merchi, mon pote, répondit Pan en mâchant sa viennoiserie.
- En tout cas tu as l’air d’aller beaucoup mieux, ça fait plaisir. » intervint Shiryu.

Elle dévisagea le Chevalier du Dragon d’un air suspicieux.

« On se connaît ?
- La première fois que nous nous sommes rencontrés, tu étais inconsciente à Jamir. Je suis Shiryu, Chevalier de Bronze du Dragon.
- Ah OK. Salut. D’ailleurs, tu me fais penser… Les vêtements de ta petite amie sont lavés et repassés, tu pourras les lui rendre ?
- Ouais, sans souci.
- Cool. Et encore merci à elle.»

Pan engloutit les restes de son croissant, les fit descendre avec le verre de jus d’orange du Chevalier du Bélier (« Hé ! C’est le mien ! » « M’en fous, maître. ») et sortit de la cuisine.

« Et tu vas où, comme ça ? cria le Bélier alors qu’elle avait déjà quitté la pièce.
- SALLE DU FOND ! MOMENT DE VÉRITÉ ! »

Un ange passa dans la cuisine. Puis, une lueur aveuglante envahit le temple, suivie d’un fracas métallique. Quelques secondes plus tard, Pan entra triomphalement dans la cuisine, dans sa tenue civile.

« Et… TA-DAAAAAAAAAA ! » fit-elle en écartant les bras.

***

(Une semaine plus tard. Mû avait décidé de rester encore un peu au Sanctuaire, plus propice à l’entraînement de ses disciples. La découverte de l’armure avait cristallisé sa décision, le petit Dieu devant prendre possession de sa Protection Divine, et apprendre à la connaître. Pan avait râlé, pressée de rentrer à Jamir, mais le Chevalier du Bélier n’en avait tenu aucun compte.)

Elle avançait quasiment à l’aveugle. La forêt était épaisse, la végétation très dense, et pourtant, elle le sentait. Elle l’entendait. Elle le suivait. Elle aurait aisément pu le rattraper mais cela aurait été beaucoup moins drôle.

Il courait devant elle, mais elle maintenait obstinément la distance : ni trop près, ni trop loin. Lui, de son côté, commençait à paniquer. Cela se sentait, à son délicieux parfum se mêlaient maintenant les effluves de la peur. Son cœur battait si fort qu’elle pouvait l’entendre à distance.

Il s’arrêta une seconde pour reprendre son souffle, qui commençait à lui manquer. Elle s’arrêta aussi. Cependant, elle estimait que le jeu avait assez duré.

Elle écouta attentivement, renifla l’air avec délectation… Et l’aperçut l’espace d’un instant. Une longue chevelure mauve qui se glissait rapidement derrière un arbre. Elle s’élança, laissant libre cours à ses plus bas instincts. Accélérant toujours, elle rejoignit Mû qui courait devant elle, se jeta sur lui et l’envoya rouler dans les buissons. Criant soudainement de rage, elle le saisit par le col alors qu’il tentait vainement de se défendre.

D’une torsion du poignet, Pan brisa la nuque du Chevalier du Bélier. Prise d’une colère sans nom, elle démembra le corps de son maître, dans une boucherie innommable, hurlant sa haine à s’en faire éclater les poumons.

***

Mû fut réveillé en sursaut par les pulsations erratiques d’une cosmo-énergie. Il alluma une bougie. C’était Pan. Roulée en boule dans son lit, elle pleurait et tremblait dans son sommeil, alors que son cosmos n’était que fureur et vengeance.

Kiki aussi s’était réveillé et, assis dans son lit, il frottait ses yeux embués de sommeil.

Mû s’approcha et secoua doucement l’épaule de sa disciple pour la réveiller.

« Réveille-toi ! Tu fais un… »

Elle fit un énorme bond, ouvrant brusquement les yeux, et retombant dans la position caractéristique du chat qui vient d’avoir la trouille de sa vie. Mû eut un léger mouvement de recul, qui s’accentua quand il vit la lueur jaune orangé, sauvage, dans les yeux de Pan.

Se ressaisissant rapidement, il approcha le chandelier du visage du petit dieu. Ses yeux étaient d’un bleu limpide, tout à fait normaux. Son cosmos s’était calmé, et ne reflétait plus qu’une angoisse sourde.

Pan arrêta de trembler mais fondit en larmes en se jetant dans les bras de son maître.

« Mais enfin qu’est-ce qui se passe ? » demanda Kiki, qui ne savait pas trop s’il rêvait ou s’il était réveillé.

Mû aurait bien voulu hausser les épaules pour lui faire comprendre qu’il n’en savait fichtre rien, mais Pan y était tellement cramponnée qu’il ne put que lancer un regard perplexe à son jeune apprenti.

***

Assise à la table de la cuisine faiblement éclairée par le chandelier, Pan continuait à pleurnicher et à sangloter, la gorge serrée et les yeux rougis.

« Bois ça, ma fille, ça va te calmer. »

Mû posa une tasse brûlante devant elle.

« Mais… Mais… Snif… Du lait chaud et du miel… articula-t-elle péniblement entre deux reniflements. C’est… Snif… C’est dégueulasse… Tu veux… Sniiiiif ! M’empoisonner ?
- Bois.
- Dégueulasse. »

Elle but quand même, d’un trait pour ne pas trop sentir le goût, se crâmant la langue au passage. Elle reposa la tasse vide en faisant une horrible grimace.

« Tu en fais un peu trop, tu ne crois pas ?
- Ark ! Inhumain.
- Tu m’expliques ce qui s’est passé ?
- Non. »

Pan se leva et sortit sur le perron. Elle n’était pas sûre elle-même de ce qui s’était passé. Elle s’assit sur les marches de la maison du Bélier et leva le nez, contemplant la lune. Seul le dernier croissant étant visible, elle ressemblait à un sourire posé au milieu des étoiles. Le petit dieu lui fit un pâle sourire en retour.
Mû la rejoignit et s’assit près d’elle, les enveloppant tous deux dans une large couverture en laine.

« On ne retournera pas se coucher avant que tu m’aies parlé.
- J’ai fait un mauvais rêve, c’est tout.
- T’as fait trembler toute la piaule ! Ce n’était pas un « mauvais rêve ». Qu’est-ce que c’était ?
- J’ai fait du mal à quelqu’un.
- Comment ça ?
- Je l’ai tué. Je n’ai pas pu m’en empêcher. J’aurais voulu, mais je n’ai pas pu.»

Un bref silence.

« Mû…
- Hmm ?
- Ce n’était qu’un rêve… Mais je crois que je l’ai déjà fait. En vrai. Je crois que j’ai tué quelqu’un que j’aimais.
- Echo.
- Echo ?
- La nymphe. Elle avait refusé les avances du dieu Pan. Alors il l’a poursuivie. Et l’a démembrée.
- Je l’ai vraiment fait alors, souffla Pan, écarquillant les yeux, horrifiée.
- Non. Pas toi. L’incarnation précédente. Ce n’est pas la même chose. C’est un souvenir latent.
- Pourquoi j’ai… Il a fait ça ? »

Mû lui sourit gentiment.

« Tu l’as dit toi-même, tu n’aimes pas être contrariée.
- Ce n’est pas drôle !
- Pan est la personnification de la Nature. La beauté, la sauvagerie. Les fleurs, les oiseaux qui chantent, les chatons kawaii… Mais aussi les ouragans, les tsunamis et les tremblements de terre. Le mignon petit agneau qui vient de naître, et le loup qui le mange aussitôt. Tu n’y peux rien, il faut faire avec. C’est pour ça que je veux rester ici. Il n’y a pas de meilleur endroit que le Sanctuaire pour apprendre à te contrôler. Et si tu n’y arrives pas (d’un geste, il engloba les douze maisons), nous y arriverons pour toi.
- En me tuant ?
- Mais évidemment non, idiote. »

Pan enfouit son visage dans ses mains.

« Karma de merde.»

Elle dévisagea à nouveau le Chevalier du Bélier.

« Il y a d’autres choses que tu me caches, n’est-ce-pas ?
- Hein ?
- Le Cancer, tu sais, le gars pas aimable ?
- Euphémisme…
- L’autre jour, il m’a dit un truc bizarre.
- Quoi donc ?
- Que je serai le seul dieu qui mourra deux fois. »

Mû garda le silence, notant mentalement qu’il devrait prochainement avoir une petite discussion avec son collègue de la quatrième maison. Une conversation à base de coups de poing dans le nez.

« Je vais mourir ?
- Tout le monde meurt un jour.
- Tu essaies d’esquiver la question !
- D’accord, d’accord, soupira Mû. Il se pourrait que je ne t’ai pas tout raconté. D’après la légende, une nuit, un bateau qui naviguait sur la mer Egée passa à proximité d’un chapelet d’îles. L’équipage aurait entendu une voix provenant de ces îles, qui criait « le grand Dieu Pan est mort ». En entendant cela, tous les êtres vivants aux alentours se seraient mis à pleurer et à gémir. Le bateau rentra au port pour raconter son aventure et annoncer la nouvelle. De ce moment, plus personne n’a jamais vu ni entendu le dieu Pan. Jusqu’à toi.
- Qu’est-ce qui s’était passé ?
- Personne ne l’a jamais su. »

Pan se serra contre son maître.

« L’histoire va se répéter, c’est toi qui l’as dit.
- Rien n’est écrit. Et le dieu est mort à un âge très avancé, pas du haut de ses dix ans ! Si qui que ce soit te menace, je lui rentre dedans et l’éparpille, promis. »

Ils se mirent à glousser comme des idiots, si bien qu’ils ne virent pas débarquer Aphrodite, qui comme à son habitude retournait à son temple à pas d’heure, après avoir traîné toute la soirée avec des Chevaliers d’Argent. Le Chevalier des Poissons regarda Mû et le dieu, visiblement déconfit par le spectacle.

« Je vois que ça ne va pas mieux ici… »

La seule réponse qu’il obtint fut un grand éclat de rire moqueur.
« Modifié: 18 mars 2013 à 19:49:40 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #15 le: 23 mars 2013 à 00:40:34 »
Chapitre 12 bis – Fan service et changement de cible (un chapitre sans aucune importance, imaginé sous la douche)

Par un beau matin ensoleillé, Shaka et Aphrodite descendaient les escaliers du Sanctuaire de concert, devisant agréablement de choses et d’autres. L’un allait superviser l’entraînement de quelques novices au colisée, tandis que l’autre rejoignait quelques disciples pour une séance approfondie de méditation. Une matinée parmi d’autres, quoi.

Toutefois, la belle humeur du Chevalier des Poissons fondit comme neige au soleil à l’approche du temple du Bélier, ce qui ne manqua pas d’interpeller Shaka. Il alla jusqu’à ouvrir un œil pour regarder son collègue.

« N’as-tu donc pas entendu parler de toutes les frasques de cette sale mioche ?
- Très vaguement. Je n’y ai pas prêté attention, de fait. Les bavardages d’Aiolia ont une légère tendance à me saoûler profondément. C’est mauvais pour ma zenitude.»

Ils entrèrent dans le temple du Bélier… Dans lequel régnaient le silence et l’obscurité.

« Y a personne ? s’étonna Aphrodite.
- Si, le petit apprenti est dans la chambre, répondit Shaka en concentrant son cosmos.
- Et Mû ? Je ne le sens pas !
- Tu sais bien qu’il dissimule sa cosmo-énergie.
- Il est dans son bain ! résonna une petite voix entre les colonnes. Splash ! Plouf ! »

Les deux Chevaliers tentèrent de percer les ténèbres, qui avec ses yeux, qui avec son cosmos. En vain.

« Je suis Pan ! Je suis Tout ! Je suis partout ! continua la voix, rebondissant comme un écho dans la gigantesque pièce, et rendant son origine indécelable.
- Mais ce qu’elle m’exaspère ! râla Aphrodite en reprenant son chemin.
- Attends-moi, je dois voir Mû d’abord, protesta Shaka. J’ai une lettre d’Aiolia à lui donner.
- Iiiiil eeeeeest daaaaans sooooon baaaaaaaain ! fit de nouveau la voix en imitant le ton geignard des fantômes.
- Oh, c’est bon, ça va maintenant ! cria le Chevalier des Poissons dans le noir.
- Elle est près de la chambre, sourit intérieurement Shaka. On te voit, tu sais ! »

Il se tournèrent tous deux dans la direction indiquée par le Chevalier de la Vierge. Sauf que… Pan était à l’opposé, et surgit brusquement dans leur dos.

« ZOOOOOOOMBIIIIIIIIIIE !!! »

Le hurlement qu’elle poussa, amplifié par le temple vide, fit instantanément perdre la raison aux deux Chevaliers, qui se jetèrent au sol en criant comme des jeunes vierges effarouchées.

Ils reprirent néanmoins leurs esprits, suffisamment rapidement pour distinguer Pan appuyée sur une colonne, morte de rire, et Kiki qui se bidonnait sur le seuil de la chambre en les montrant du doigt.

« Oh purée ! Oh purée ! réussit à articuler le Dieu entre deux hoquets. Je m’en lasse pas ! »

Aphrodite était sur le point d’empoigner le dieu pour le corriger, quand la porte de la salle de bain s’ouvrit violemment, répandant de la lumière dans la salle hypostyle. Mû surgit, trempé des pieds à la tête, seulement couvert d’une serviette nouée autour de sa taille.

« MAIS ENFIN QU’EST-CE QUE VOUS FOUTEZ ? JE PEUX MÊME PLUS PRENDRE UN BAIN TRANQUILLE ! hurla-t-il à la cantonnade.
- C’est rien, Maître. Mais je ne perds pas espoir d’en voir un se faire pipi dessus, un jour. »

Mû ferma les yeux, se pinça l’arrête du nez entre le pouce et l’index, inspira profondément et expira longuement.

« Je vais me coller en arrêt maladie pour dépression nerveuse, si tu continues, lâcha-t-il entre ses dents.
- MAIS MAÎTRE, C’ÉTAIT QU’UNE BLAGUE ! intervint Kiki en s’approchant.
- Mais ne hurle pas, toi aussi ! Vous allez me rendre sourd ! »

Le petit rouquin retira ses bouchons d’oreille.

« Hein ? Désolé, j’entendais pas. »

Les trois chevaliers d’Or dévisagèrent le jeune garçon avec de grands yeux.

« AH ! triompha Aphrodite en le montrant du doigt. FLAGRANT DÉLIT DE PRÉMÉDITATION !
- Lâche-nous un peu avec tes airs de diva offensée, le coupa Shaka. Un peu de dignité ! Tout est Vacuité… Surtout les enfants.
- BON, DITES ! s’impatienta Mû. Je suis à poil dans un temple non chauffé, vous êtes gentils ! Si vous me voulez rien, vous débarrassez le plancher, merci ! Pan et Kiki, si vous ne savez pas quoi faire, il y a de la vaisselle qui attend ! »

Shaka s’approcha du Chevalier du Bélier, sortit une lettre chiffonnée de sa poche arrière et la lui tendit.

« De la part d’Aiolia. Je l’ai prévenu, et te préviens à ton tour : y a pas écrit la Poste sur mon front. »

Le Chevalier de la Vierge ouvrit les yeux et reluqua le Bélier des pieds à la tête.

« Craquant. On en mangerait. »

Mû haussa les sourcils, rosit légèrement, puis vira au rouge franchement écarlate. Il saisit prestement la lettre, bafouilla un vague remerciement et disparut dans la salle de bain.

Shaka sourit en coin, satisfait de son petit effet. Il s’apprêtait à rejoindre Aphrodite à l’entrée du temple quand il vit les deux gamins, toujours plantés là comme des piquets. Ils le dévisageaient étrangement, de façon presque… Flippante. Des loups regardant un chevreuil blessé.

« N’y pensez même pas, leur fit-il calmement. Peu importe ce que vous ferez, je resterai serein en toutes circonstances. Vos bêtises ne prendront pas avec moi.
- Challenge accepted, sourit Pan. Bonne journée ! »

Les deux enfants se prirent par la main et coururent à la cuisine. Au moment de sortir de la pièce, Kiki se retourna et adressa une horrible grimace au Chevalier de la Vierge.
« Modifié: 24 mars 2013 à 01:16:08 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #16 le: 26 mars 2013 à 00:50:26 »
Chapitre 13 – Education nationale et visite surprise

Mû se replongea dans son bain, encore tout à sa confusion (d’ailleurs, il émit un petit nuage de vapeur en entrant dans l’eau). Une fois dans l’eau chaude, il ouvrit l’enveloppe qu’Aiolia lui destinait. Bizarre, c’était la première fois que le Chevalier du Lion utilisait ce moyen pour communiquer. Parce que genre, il savait écrire, cet imbécile…

Mû déplia la lettre et déchiffra l’affreuse écriture de son collègue de la cinquième maison.

« De : Aiolia

Mû,
Cher collègue,
Estimé confrère,
Frère d’arme,
Pote du rez-de-chaussée,

Tu me vois navré de devoir utiliser cette méthode archaïque pour te contacter, mais si tu n’étais pas si pingre et réfractaire au moindre progrès technologique, tu offrirais un portable à ta disciple et je pourrais la joindre sans avoir recours à la plume d’oie et la bouteille d’encre.

Ceci pour dire que tu es prié d’envoyer tes gosses chez moi, ce soir à 20h environ, car j’organise un tournoi de Lapins Crétins par équipe et il me manque un duo. Or les gamins sont les plus à même de remplir cette mission.

Prière d’apporter de quoi bouffer et/ou boire, tout le monde participe.

Tu es bien entendu le bienvenu parmi nous, si toutefois le lancer de vaches, le pompage de jus d’orange et les batailles de ventouse ne sont pas trop difficiles à appréhender pour ton intellect supérieur et ton humour approximatif.

Je te prie d’agréer, ô estimé collègue, l’expression qui dit « réponds rapidement que je m’organise si tu dis non (et si c’est le cas, t’es qu’un empêcheur de tourner en rond, et un maître indigne) ».

Aiolia. »

Mû plissa le nez, relu la lettre, la roula en boule et l’envoya droit dans la corbeille de la salle de bain. Puis, concentrant son cosmos, il contacta le Chevalier du Lion par télépathie.

Aiolia !

Au fin fond de son temple, le Chevalier du Lion sursauta.

« C’est toi, Mû ? »

Non, c’est le Pope, et j’attends ma sœur ! C’est bon pour ce soir. On sera là à 20h.

« Ah cool, merci ! »

Et au fait…

« Oui ? »

PAUVRE TYPE !

***

Le Chevalier du Bélier sortit de la salle de bain et se dirigea vers la cuisine, espérant y trouver ses deux disciples… Effectivement, les enfants finissaient de ranger la vaisselle du petit déjeûner.

« On va chez Aiolia ce soir. Un truc de jeux vidéos.
- SUPER ! cria Kiki.
- Je vais cuisiner un truc pour emmener ! renchérit Pan. Voyons… Du poulet mangue-ananas avec du riz, et des gauffres rhum-vanille, ça irait ?
- Heu… Oui oui, très bien, très bien ! éluda Mû. Bon allez ! Kiki, jusqu’à midi, je voudrais que tu t’entraînes un peu à la télékinésie. But du jour : soulever cinquante kilos. Mais échauffe-toi avant, hein !
- Bien sûr !
- Quant à toi, Pan… Nous avons du travail. Assieds-toi. »

Le jeune Dieu se demanda ce qui allait lui tomber dessus. Elle observa Mû fouiller dans les tiroirs de la cuisine, trouver une feuille de papier et un crayon, et venir s’installer à son tour à la table. Le Chevalier se mit à griffonner, ignorant complètement son apprentie.

Après quelques minutes, Pan s’agita sur sa chaise, se mit à tapoter la table du bout des doigts… Et finit par se lever, prête à partir en vadrouille.

« Assis ! »

Avec un soupir, elle se rassit sur sa chaise.

« Mais je…
- C’est bon, je suis prêt. Aujourd’hui... Evaluation !
- Evaluation ?
- Je veux savoir où tu en es dans les matières principales. Il y a un programme national à respecter, tu sais ? Donc, on va dire que tu as dix ans à peu de chose près… Niveau intermédiaire entre la primaire et le collège.
- Hein ?
- Allez. Sept fois six ?
- Mais !
- Sept fois six ?
- Mais j’en sais rien moi ! Heu… (elle compta sur ses doigts, recompta, s’embrouilla, et laissa tomber) Pas loin de quarante ?
- La circonférence d’un cercle ?
- …
- Bieeeeeen… La cuisine mesure trois mètres de large par quatre de longueur. Quelle est sa surface ?
- Du carrelage ? »

Mû griffonna de nouveau sur sa feuille, un peu pâlot.

« Enchaînons. Qui a tué Henri IV ?
- Qui ?
- Que sais-tu me dire d’Alexandre le Grand ?
- Il avait un grand cheval noir qui s’appelait Bucéphale et qui avait peur de son ombre.
- Heu… Exact… Sais-tu me réciter une fable de La Fontaine ?
- Ouais.
- Ben vas-y ! »

Elle se leva et, mains jointes dans le dos, déclama le Corbeau et le Renard. Elle aurait pu lui sortir le Loup et l’Agneau en latin, mais avait jugé cela un peu pédant et s’était abstenue.

« Bon… Qui a écrit le Livre de la Jungle ?
- Rudyard Kipling.
- Et quoi d’autre ?
- Histoires comme ça, Kim, le Second Livre de la Jungle.
- Comment écris-tu hémorragie ?
- H E M O R R A G I E.
- Et qu’est-ce que c’est ?
- Un saignement, apparent ou non. Il peut entraîner des complications cardiaques, la compression d’un organe, une chute de la pression artérielle et...
- C’est bon, c’est bon. Définis l’évolution ?
- C’est la modification des espèces au cours du temps, qui se traduit par des changements de fréquences alléliques au sein des populations.
- Hein ?
- Cherche pas, c’est moi qui ai raison.
- Hmmm, grogna le Chevalier. Soit. Tiens. (Il lui tendit une feuille sur laquelle il avait dessiné grossièrement une carte du monde). Montre-moi la Grèce. Le Tibet. La France. L’Australie. Le Japon. L’Inde. L’Egypte. Les Etats-Unis. (Pan pointa du doigt divers endroits, à mesure que Mû lui énumérait les pays). Bon, trois justes sur huit… L’aire de répartition de la mésange bleue ?
- Toute l’Europe, sauf la Scandinavie.
- Comment tu peux savoir ça et ne pas être foutue de me montrer où est la France ? »

Le dieu haussa les épaules et demanda si cette comédie allait durer encore longtemps. Le Chevalier lui fit savoir qu’il avait déjà une bonne idée du profil de son élève : en gros, qu’elle avait étudié ce qui l’intéressait, mais que le reste pouvait aller se faire voir chez les macédoniens. Et donc que oui, l’évaluation était terminée.

« Bon en gros, on laisse tomber les lettres et la biologie. Par contre pour le reste, ma grande, t’as quatre ans d’école primaire à rattraper.
- Comme si c’était de ma faute !
- J’ai dit ça où ? Bon, on va aller jusqu’à la bibliothèque pour voir s’il y a des bouquins pour les petites classes. Et ne rêve pas, j’ai retenu la leçon : tu n’étudieras pas seule, je sais trop comment ça se passe. Je vais te faire cours. Plus de fraude !
- Pas juste. »

***

Tous trois armés de sacs remplis de victuailles, Mû, Kiki et Pan se lancèrent à l’assaut des escaliers du Sanctuaire à la tombée de la nuit, en direction de la maison du Lion. Ils harponnèrent au passage Aldébaran, Chevalier du Taureau, ainsi que Saga et Kanon, Chevaliers des Gémeaux à mi-temps. Masque de Mort les envoya naturellement bouler… Cependant Pan laissa dans la cuisine du Cancer une assiette remplie de gauffres rhum-vanille. Comme n’importe quelle bête sauvage, il finirait bien par sortir de son trou quand il serait sûr que personne ne le verrait…

Enfin, ils débarquèrent chez Aiolia, qui s’occupait des derniers branchements de la Wii, aidé par Milo. Shura se contentait de vérifier la charge des piles des Wiimotes, affalé dans le canapé.

On déballa la bouffe, on installa les assiettes et les verres sur la table basse, puis chacun prit place et Aiolia expliqua les règles du tournoi de Lapins Crétins. Enfin, il fit circuler un bol contenant des papiers à leurs noms autour de la table, pour laisser le hasard définir les équipes et les premiers matchs.

Mû se leva alors que le repas finissait de réchauffer.

« Bon, c’est pas que je m’ennuie, mais je vais passer la soirée chez Shaka… »

Tous les Chevaliers présents se tournèrent vers lui, puis ils se mirent à taper en rythme sur la table basse.

« WOUUUUUUUUUUUUUUH !
- … avec Camus et Aphrodite, conclut le Chevalier du Bélier, exaspéré par les gamineries de ses confrères. Nous allons dîner, prendre le thé et discuter. Je repasserai vous chercher en fin de soirée, les gosses.
- Mais… Mais reste ! dit Pan en se cramponnant à la chemise de Mû, arborant sa fameuse expression dite du « Bambi battu ».
- Non désolé. Je suis dans la maison suivante. Je passe vous reprendre plus tard. »

Pan le lâcha et disparut dans la cuisine. Elle en revint quelques secondes plus tard, avec quatre portions du dîner dans des tupperwares. Elle les tendit à Mû.
« Pour vous.
- Merci, c’est gentil. »

***

Tard, beaucoup plus tard, Mû revint dans la maison du Lion. La console était éteinte, Saga et Kanon étaient déjà repartis, Aiolia, Shura, Aldé et Milo jouaient aux cartes, et les deux enfants dormaient comme des souches en serrant les wiimotes dans leurs mains.

« Alors, cette soirée ?
- Ta gamine déchire aux jeux de rythme, jamais vu ça ! s’exclama Aiolia. Quant au petit, faut pas le faire chier aux jeux de réflexes. Tu devrais intégrer les consoles à leur cursus, ils assurent !
- Non, ça ira.
- Et la tienne, de soirée ? minauda Milo, toujours avide de potins en tout genres.
- Très bonne aussi, merci ! répondit Mû un peu sèchement, désirant mettre un terme à cette discussion avant qu’elle ne dérape.
- Holalaaaaaa c’qu’il est pudique notre bélieeeeeeer ! se moqua le Scorpion.
- T’inquiète, chuis aux premières loges pour les ragots, rigola Shura. Avant demain matin, je saurai tout ce qu’il y a de croustillant à savoir par Aphro ! C’est une vraie commère, celui-là ! »

Mû piqua un fard et, pour couper court à la conversation, ramassa doucement ses petits affalés l’un sur l’autre dans le canapé : allez hop, un sur chaque épaule !

« Merci de les avoir invités. Bonne nuit.»

Il sortit du temple du Lion et entama la descente d’un pas décidé. Un peu d’air frais ! Non mais ce qu’ils pouvaient être gamins quand ils s’y mettaient !

« Attends-moi ! »

Mû se retourna. Aldébaran le rejoignit en courant.

« Je rentre aussi. Je t’en porte un ? demanda-t-il en désignant les enfants.
- Non, ça va, ils sont légers, merci.
- Aiolia a raison, ils sont doués, ces mômes. Ils nous ont éclatés, comme les vieux croûtons que nous sommes. Parce que naturellement, le hasard a voulu qu’ils soient dans la même équipe. »

Mû sourit. Aldébaran changeait de sujet volontairement, pour détendre l’atmosphère. Il avait beau être super costaud, il n’aimait pas spécialement les engueulades et les moqueries. Il faisait ça pour dissiper la gêne que Mû pouvait éprouver.

La descente se fit dans une ambiance bon enfant. En passant dans la maison du Cancer, ils croisèrent Masque de Mort qui tendit une assiette vide à Mû (mais ce fut Aldé qui la prit, puisque le Bélier avait les mains pleines).

« Tu la remercieras. Tu lui diras aussi qu’elles étaient bonnes, ses gauffres. »

Le Chevalier du Cancer tourna les talons et disparut dans le couloir menant à sa chambre. Mû et Aldébaran se regardèrent, épatés, et continuèrent leur chemin.

Arrivés à la maison du Taureau, Mû fronça les sourcils. Quelque chose d’inhabituel était en train d’arriver.

« Tu sens, ça ? demanda-t-il à Aldébaran.
- Heu… Oui… C’est faible, mais net.
- Il y a un inconnu qui arrive au temple du Bélier. Prends les mômes ! »

Mû jeta les enfants dans les bras d’Aldébaran et, avant que celui-ci ait pu dire quoi que ce soit, il avait disparut en courant dans les escaliers. Quelques secondes plus tard, un éclair doré illumina la maison du Bélier, signe que Mû avait revêtu son armure à la hâte.

Aldébaran rentra dans son temple, déposa les enfants dans son canapé, enfila son armure à son tour et descendit voir ce qui se passait chez son voisin de palier.

***

« N’approchez plus, avertit Mû depuis le perron de son temple. Si vous faites encore un pas, je me verrai obligé de vous attaquer. »

Une silhouette imprécise se tenait au bas des marches. Frêle, voûtée, recouverte d’une cape en haillons, son visage caché sous un capuchon, elle était impossible à identifier.

« Je reconnais votre odeur, fit une voix éraillée, une voix de vieillard. Vous étiez là.
- Où ? demanda Mû, piqué par la curiosité.
- Je suis venu reprendre ce que vous et vos amis avez volé.
- Je n’ai jamais rien volé.
- C’EST FAUX ! »

Le capuchon se souleva comme la silhouette se redressait légèrement. Deux yeux orangés brillaient dans l’obscurité. Une lueur orange que Mû avait déjà entraperçue.

« Rendez-la moi. Maintenant ! »

Le cosmos de l’inconnu se mit à flamboyer. Nom d’un chien, c’est qu’il avait l’air puissant. Mais Mû ne bougea pas d’un pouce. Défendre le temple. C’était tout ce qui importait. Pas vrai ?

L’homme fit un pas en avant, puis deux… Puis s’élança à l’assaut des escaliers, à une vitesse stupéfiante. Mû écarta les bras, concentra sa cosmo-énergie… Et eut tout juste le temps de déployer son Crystal Wall avant que son ennemi vienne se fracasser dessus.

L’inconnu fut projeté au bas des marches, mais se releva immédiatement. Mû était toujours en position de défense, à l’abri derrière son mur d’énergie pure… A l’abri, hein ?

Il y eut un bruit de verre en train de se craqueler. D’abord faible. Puis de plus en plus insistant. Enfin, le mur de cristal vola en éclats, retombant en une pluie colorée autour du Chevalier du Bélier.

« Qui êtes-vous ? demanda Mû, à présent relativement inquiet.
- Qu’est-ce qui se passe ? »

Aldébaran arrivait en renfort. Il avait assisté à la désintégration du Crystal Wall et s’inquiétait d’autant plus qu’il ne comprenait pas ce qui se passait. Son regard se posa sur l’homme qui se tenait au bas des marches, à peine ébranlé par le choc qu’il venait d’encaisser.

« Qui est-ce ?
- Je ne sais pas.
- Mon nom importe peu. Je suis venu récupérer ce qui a été volé.
- De quoi il parle ? demanda Aldébaran à son collègue.
- Pas la moindre idée, siffla le chevalier du Bélier entre ses dents. Il délire comme ça depuis tout à l’heure. Qui êtes-vous ? » demanda-t-il d’une voix forte.

Le capuchon se rabattit, et la cape tomba, révélant un homme extrêmement âgé, grand quoique maigre à faire peur, portant de longs cheveux et une barbiche blancs comme neige. Mais le plus dur à admettre était que le frêle vieillard portait une armure. Une armure inconnue.

« La vache… souffla Aldébaran. C’est quoi ça ? »

Le vieil homme se redressa de toute sa hauteur, darda ses prunelles orange sur les deux chevaliers d’Or, et cria d’une voix forte :

« Je suis le gardien du Sanctuaire de Pan ! Le dernier chevalier de la garde du Grand Dieu Pan ! Je suis venu récupérer l’armure divine que vous avez volée ! »

Mû et Aldébaran échangèrent un regard interloqué.
« Modifié: 29 avril 2013 à 00:39:50 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne Jéhault

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #17 le: 26 mars 2013 à 14:55:20 »
Hello !

Alors déjà, ça commençait bien (la lettre d'Aiolia, sérieusement, [:lol]). Concernant Pan, toujours mignonne (Bambi x)) mais je sens que Mu va avoir du mal à lui enseigner quoi que ce soit.
La fin par contre [:fufufu] C'est que ça devient sérieux on dirait. Un gardien de Pan qui veut la récupérer (juste l'armure ou Pan aussi ?)... Mais... mais... mais non ! Papa Mu sera pas d'accord quand même !

Bon chapitre en tout cas, comme les autres [:dawa]
Vivement la suite !

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #18 le: 26 mars 2013 à 17:27:59 »
Coucou,
merci pour ton comm' !

Nan je te rassure ça fait un peu peur comme ça mais ça ne va pas être si sérieux que tu le crois.  [:lol]
Rien que l'identité du Chevalier en question sera sujette à... Non, rien, surpriiiise  [:trollface]

Mais bon, faut bien un peu d'action et quelques retournements de situation (l'homme masqué dans Sailor Moon !) sinon on va vite s'ennuyer et tourner en rond ^^

Chuis lancée là, chuis chaude, la suite ce soir normalement (sauf si une météorite tombe sur ma maison)  [:petrus yes]
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne Jéhault

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #19 le: 26 mars 2013 à 20:26:49 »
Hello !
De rien [:jap]

Je sais pas mais vu la fic, je m'attends plutôt à un truc comique que effrayant [:lol] Je te fais confiance (comment ça, tu l'écris donc tu le sais mieux ? [:pfft])

... son identité est un troll ? Une vanne ? Un jeu de mot pourri ? XD
Un peu d'action ! (Aphrodite [:chiyo1]?! ... pardon, oui j'arrête de trainer sur youtube...). C'est pas faux, il faut un peu d'évènement ^^

Tu es chaude ? Tu n'as donc pas pris ta douche froide ? [:lol]
Ce soir ? Déjà ?! Trop bien [:jump] (si la météorite arrive, c'est un signe des dieux qui ont été offensés [:pfft] ... ou juste un gros pas de bol)
« Modifié: 26 mars 2013 à 20:29:11 par Jéhault »

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #20 le: 27 mars 2013 à 00:00:24 »
Les dieux ne sont pas (encore) offensés, ils m'ont permis de pondre le chapitre suivant ^^
Un chapitre pas très drôle, mais je l'espère assez surprenant.


Chapitre 14 – La nuit la plus longue

Mû baissa la garde. Il lança un regard à Aldébaran et descendit quelques marches.

« Le dernier Chevalier du Dieu Pan ?
- C’est exact.
- Je dois… Vous mener au Grand Pope.
- Je ne suis pas là pour ça, Chevalier, répondit le vieillard.
- J’ai bien peur de ne pas pouvoir vous laisser le choix. Votre présence sera requise au palais. Venez en ami.»

Les yeux du vieux Chevalier reprirent une couleur normale (un bleu clair que Mû connaissait bien), et il se détendit à son tour.

« Écouterez-vous ma requête ? demanda-t-il encore.
- Les choses seront un peu plus compliquées que cela, déplora Mû. Suivez-moi, s’il vous plaît. »

Mû fit demi-tour et prit le chemin du palais. Bon sang. Il allait devoir se taper la montée deux fois dans la même soirée. Et jusqu’en haut, ce coup-ci. Sans compter qu’il allait falloir réveiller son ancien maître, le Grand Pope. Et ça… Il en frissonna rien que d’y penser.

« Aldé… soupira Mû. Tu peux t’occuper des petits, s’il te plaît ?
- Bien sûr. Va. On vous rejoint.
- Merci. (il se tourna vers le vieux chevalier). Suivez-moi, je vous prie. »

Maître ?

Un silence. Enfin, Shion répondit au message télépathique de son ancien disciple, d’une voix ensommeillée.

Grmblmrb… J’espère que tu as une bonne raison de me réveiller à cette heure indue.

Oui, Maître. Nous avons un visiteur, qui prétend être un des chevaliers de Pan.

Bon, arrive. Je me change et je vous reçois. Amène tes collègues, je ne veux pas d’un chevalier inconnu dans le palais sans une protection rapprochée pour Athéna.

Oui, Maître.

ET ARRÊTE DE M’APPELER MAÎTRE, BON SANG ! TU ES UN ADULTE MAINTENANT !

Heu… Oui, Maître.

***

Tout le monde était un peu bougon. Forcément, après la soirée qu’ils venaient de passer, ils avaient tous regagné leur lit avec joie… Pour en être tirés moins d’une heure après. Sérieux. Qu’est-ce qui pouvait être urgent au point de ne pouvoir attendre le matin ? Le vieux gars dans son armure bizarre, qui semblait faite d’écorce plus que de métal ?

Un garde vint les chercher dans l’anti-chambre, un peu dépenaillé. Lui aussi avait dû être levé en catastrophe. Ils entrèrent tous dans la salle du trône et s’agenouillèrent devant leur chef suprême. Tous sauf le vieux chevalier de Pan, qui resta aussi droit et fier que son âge le permettait.

Toutefois, ni son attitude ni son cosmos ne manifestaient le moindre signe d’agressivité. Il était juste debout, devant une autorité qu’il ne pouvait reconnaître, n’appartenant pas à ce Sanctuaire. D’un geste du menton, il salua néanmoins le grand Pope.

« Bonsoir et bienvenue, commença Shion. Pardonnez cette façon un peu sommaire de vous recevoir, nous sommes légèrement pris au dépourvu.
- Il n’y a pas d’offense, Grand Pope. Pardonnez à votre tour mes manières, mais je suis ici pour une raison précise.
- Nous vous écoutons. Et relevez-vous, mes Chevaliers. »

Ils s’exécutèrent.

Où est Aldébaran du Taureau ? demanda le grand Pope par télépathie. (Il fronçait les sourcils mais cela ne se vit pas, derrière son masque métallique)

Il sera là d’un instant à l’autre, Maître. Il s’occupe de Pan.


Le visiteur entama son récit, totalement inconscient de la conversation silencieuse qui venait d’avoir lieu.

« Ainsi que vous le savez sûrement déjà, je suis le gardien du Sanctuaire de Pan. Ce même Sanctuaire qui a été profané et pillé il y a de cela quelques jours.
- Profané et pillé ? s’étonna le grand Pope.
- C’est cela même. Nos Confréries ont toujours été, sinon alliées, du moins en bons termes. J’ai donc été surpris de constater que la piste des voleurs menait jusqu’à vos temples.
- Comment ?
- Vous m’en voyez navré, grand Pope. Mais c’est cela même.
- Qu’est-ce qui a été volé ?
- L’armure divine du dieu Pan. Elle est en ces murs, dans ce Sanctuaire. Ainsi que ses voleurs, que je peux aisément identifier pour vous, si vous le souhaitez. Ils sont dans cette pièce en ce moment même. Du moins, trois d’entre eux. »

Shura et Camus n’osèrent pas lever les yeux, mal à l’aise. Leur excursion à l’Acropole allait-elle passer pour un incident diplomatique ?

« L’armure est effectivement dans ces murs, Chevalier, intervint Mû. Mais elle n’a pas été volée, pardonnez-moi d’insister sur ce point. »

Le vieillard se tourna vers le Chevalier du Bélier, et la lueur orangée refit légèrement surface au fond de ses yeux bleus, tandis qu’il serrait les poings.

« Me traiterais-tu… De menteur ?
- Plutôt de personne mal renseignée, en fait. »

On frappa à la porte.

« ENTREZ ! », tonna Shion d’une voix de stentor.

Aldébaran entra, portant dans ses bras le dieu Pan encore à moitié endormi, qui luttait visiblement pour ne pas replonger dans le sommeil. Et puis d’abord, qu’est-ce qu’ils fichaient tous là à une heure pareille ? Il y avait une fête surprise ? Une invasion de zombies ?

Le Taureau déposa Pan sur le sol de la salle du trône, la retenant de justesse alors que ses jambes hésitaient encore entre se dérober ou porter le poids de son corps. Elle avisa Mû, marcha jusqu’à lui d’un pas incertain et le prit par la main.

« C’est bon là, on rentre maintenant ! gémit-elle comme la sale gosse qu’elle était.
- Attends. »

Le vieillard dévisagea Pan d’un air soupçonneux, puis Mû, puis de nouveau Pan, puis de nouveau Mû. Cette gamine… Non. Si ?

« Une précision, s’il vous plaît, continua le grand Pope. Puisque vous êtes le gardien du Sanctuaire de Pan, pourquoi mes chevaliers ne vous ont-ils pas trouvé sur leur chemin ? »

Le gardien éclata d’un rire sans joie.

« Mon bon monsieur, fit-il d’un ton condescendant, j’étais en sommeil sur le site de l’Acropole.
- Vous n’êtes donc pas à votre poste en permanence ? demanda Shion en haussant les sourcils (mais cela ne se vit toujours pas, à cause du masque et tout).
- Il ne s’est rien passé dans ce Sanctuaire depuis 2500 ans. Étant le dernier des quatre gardiens, j’ai été fidèle au poste durant tout le premier millénaire. Désespérant de voir revenir mon dieu, je me suis montré un peu plus laxiste ces dernières mille cinq cent années, je l’admets. Non pas qu’il m’en tiendrait rigueur s’il le savait, le dieu Pan étant lui-même un j’m’en foutiste de première. »

Un silence pesant tomba sur la salle du trône.

« Vous nous dites, reprit le grand Pope, qui commençait à manquer d’air, que vous avez plus de 2500 ans ?
- Oh, j’ai arrêté de compter, depuis le temps. Quoiqu’il en soit, en faisant ma ronde hebdomadaire, j’ai constaté l’absence de l’armure. Ainsi que l’odeur des voleurs… Lui (il désigna Camus en pointant son index), lui (Shura), lui (Mû)… Et elle ! »

Pan se cramponna de plus belle au bras de Mû. Dans les brumes de sommeil qui paralysaient son cerveau, elle avait tout de même réussi à rassembler quelques bribes de conversation, et comprenait globalement ce qui se passait. Ou en tout cas s’en rapprochait. Ce vieux type… Était l’équivalent d’un chevalier d’Or de Pan. Et voilà qu’il s’approchait d’elle, les yeux baissés, et s’agenouillait péniblement.

« Votre odeur et votre apparence ont changé, mais pas votre aura, Monseigneur. Voyez, je vous ai attendu, comme convenu il y a plus de deux mille ans. Vous avez pris votre temps, si je puis me permettre. Et pour réapparaître sous la forme d’une fillette, qui plus est. Vous n’avez pas perdu votre sens de l’humour.»

Pour le coup, Pan était parfaitement réveillée et mourait d’envie de disparaître. Sérieux, c’était qui ce dingue ? Pourtant, à sa grande surprise, il ne lui était pas totalement inconnu. Il lui était même très vaguement familier. Mais vraiment très vaguement. Un peu comme un rêve dont on se souviendrait une semaine après l’avoir fait.

L’homme restait agenouillé, les yeux rivés au sol.

« Mais on se connaît ? demanda Pan d’une petite voix.
- Bien sûr, Monseigneur. (le vieux sourit en coin) Encore que, la dernière fois que nous nous sommes vus, je n’avais que quinze ans.
- Nan, désolée, vous me dites rien. En même temps, j’ai un peu tout oublié en atterrissant ici. »

Le Chevalier se redressa, et rivant son regard à celui du petit Dieu, il laissa tomber, très naturellement :

« Je suis Silène, Monseigneur, rappelez-vous. Silène, votre ancien disciple… Et votre fils. »

Cela jeta un froid. Sous le coup de la révélation, Mû serra Pan un peu plus étroitement, Shaka ouvrit les yeux, et le grand Pope serait tombé s’il n’était pas déjà assis. Les autres restaient là à regarder la scène, figés, la bouche grande ouverte.

Camus reprit ses esprits et, oubliant où il se trouvait, articula :

« La situation était déjà bizarre, mais là, ça devient carrément quantique. »
« Modifié: 27 mars 2013 à 00:27:22 par IndraYoupi »
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne Jéhault

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #21 le: 27 mars 2013 à 11:21:40 »
Hello !

Chouette ! Un chapitre ! Tu n'as donc pas reçu de météore ? ^^

Alors, oui un chapitre moins drôle que les autres mais vu les évènements c'est normal.
Surprenant ? C'est sûr, surtout à la fin !
J'ai très peur pour Pan maintenant. Est ce que le vieux Silène va vouloir l'emmener ? [:fufufu] (le laisse pas faire ça, Mu ! :haha:) Mais je m'attends à ce que Pan se laisse pas faire [:what]
En tout cas, je ne l'avais pas vu venir le coup du fils de Pan, bien joué.
J'ai juste une question : Silène appelle son père Monseigneur ?

Voilà, je ne suis toujours pas douée pour commenter, j'attends la suite [:jump]

A bientôt !

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #22 le: 27 mars 2013 à 22:28:48 »
Non, point de météore  [:sweat]

Pour tes questions : tu verras bien :D
Et oui, Silène appelle son père "monseigneur", c'est un dieu quand même, alors que lui-même n'est qu'un demi-dieu. Un peu de respect que diable  [:pfft]

Sinon, j'en profite pour souhaiter un bon anniversaire à Mû-chou !
JOYEUX ANNIVERSAIRE BÔ BÉLIER  [:jump]
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Hors ligne Jéhault

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #23 le: 28 mars 2013 à 00:31:42 »
Ouf alors, la suite pourra arrivée :D

Certes, je te le concède mais tout enfant de divinité dit tout de même "Père". M'enfin bon, au pire, "Père", ça serait bizarre à l'adresse de la petite Pan [:lol]

Un joyeux anniversaiiiiiiire à Muuuu ! *regarde l'heure*  [:chiyo1] trop tard ! Et j'ai plus que trois jours pour finir mon OS [:homer1] *cours jusqu'au ravin le plus proche*

Hors ligne IndraYoupi

Re : Tentative de Fanfic - Le dieu zappé
« Réponse #24 le: 28 mars 2013 à 08:08:14 »
T'inquiète, il va y venir, à un moment très précis  :D Et ce, même si ça fait super bizarre (SURTOUT si ça fait super bizarre ^^)

Tu crois vraiment que c'est en te jetant dans un ravin que ton OS avancera le plus ? Comment écriras-tu, quand tu seras dans un plâtre intégral, à boire du jus d'orange par une paille qu'on glissera sous les bandages ?
Un peu de sens pratique, Jéhault, allons ^^
Prenez un chewing-gum, T-1000.

Tags: