Face au confinement, tous ne sont pas logés à la même enseigne : quand les youtubeurs "jeux vidéo", habitués à filmer leur écran depuis leur chambre, semblent peu impactés par la situation (voire en bénéficient), les influenceurs et influenceuses spécialisés dans la mode, la beauté ou le voyage, débranchés sans prévenir de leur perfusion de sponsors et de produits à tester, risquent l'effondrement, constatait Vice début avril. Leur seule issue : se tourner vers des tutoriels de fabrication de masques, d'interminables vlogs (des blogs vidéos du quotidien) et des formats de type "Avec moi", dans lesquels ils se filment en train d'apprendre de nouveaux hobbies pour tuer le temps (selon YouTube, le volume de ces vidéos aurait augmenté de 600% depuis le 15 mars). [...]C'est là le grand paradoxe de la situation : tandis que les youtubeurs doivent faire avec les moyens du bord, le public, lui, n'a jamais été aussi disponible pour consommer du contenu en ligne. Selon une analyse du New York Times parue le 7 avril, YouTube aurait vu son trafic augmenter de 15% entre janvier et mars. Dans le même temps, affirme le blog spécialisé OneZero, près d'un quart des annonceurs aurait déserté la plateforme et le volume financier de la publicité sur YouTube aurait diminué d'un tiers. Conséquence directe : le CPM, la somme reçue par YouTube pour mille vues sous une vidéo (dont 55% sont reversés aux créateurs), diminue à son tour. Sur Twitter, des créateurs se plaignent ainsi de voir leur CPM (et par conséquent leur rémunération) diminuer de 30 à 50%. Au point, parfois, d'appeler la plateforme à l'aide. Mais la question du financement direct par YouTube ne concerne pas réellement l'écosystème des gros youtubeurs français, dont le modèle économique repose sur d'autres bases. "Mon CPM est à 4,99 dollars", lance Frédéric Molas, "la monétisation classique, c'est une blague. Entre les démonétisations de vidéos et le CPM qui a toujours été plus faible en Europe, les gros youtubeurs ne comptent plus vraiment dessus. Les sponsors sont devenus le moyen principal de gagner sa vie." Les Norman, Natoo, Joueur du Grenier et consorts sont aujourd'hui protégés des fluctuations de YouTube par l'agence Talent Web Academy, filiale de Webedia, qui se charge de leur trouver des annonceurs.
Comment peut on encore rire de Grenier?! Masaka!