Situé à Jérusalem-Est dans la partie palestinienne de la ville annexée en 1967 par Israël, le Tombeau des rois date du second Temple. Deux fois millénaire, il a été récemment restauré par l’État français. Des négociations sur les conditions de sa réouverture au public ont été engagées au plus haut niveau entre la France et Israël. Les religieux réclament de pouvoir prier dans ce lieu dont l’historicité juive n’est pas contestée. Certains d’entre eux ont décidé d’aller plus loin avec, semble-t-il, l’appui des autorités religieuses juives de Jérusalem.La requête dont Le Figaro s’est procuré une copie s’appuie sur une lecture particulière des circonstances de la cession de ce site, fouillé en 1863 par l’archéologue Félicien de Saulcy. Il fut acheté par les frères Pereire, fameux banquiers du second Empire, qui l’offrirent à la France en 1886 «pour le conserver à la science et à la vénération des fidèles enfants d’Israël».Selon les rabbins Isaac Mamo et Jacob Zalsman, le Tombeau des rois a été en fait acquis par une philanthrope française de confession israélite, Berthe Amélie Bertrand. Les lois ottomanes l’auraient contrainte de passer par un mandataire, le consul de France à Jérusalem de l’époque, pour réaliser l’opération. Dans une lettre, elle avait exprimé le souhait «en souvenir de ses ancêtres» de voir «préserver le tombeau de toute profanation». Le grand rabbin de France s’était engagé auprès d’elle à ce que le monument «reste à jamais propriété israélite».Les milieux ultra-orthodoxes avaient auparavant saisi, sans succès, le tribunal rabbinique pour obtenir la possession du Tombeau. Les autorités françaises s’étaient indignées et avaient refusé de se soumettre à une instance juridique religieuse.À Paris, le dossier est suivi de près par le ministère des Affaires étrangères. L’entourage de Jean-Yves Le Drian a toujours souligné que le legs institué par les frères Pereire donne des responsabilités à la France dont celle de rouvrir le lieu aux visiteurs. Mais les autorités françaises restent intraitables sur la question du droit de propriété et avaient mis en garde contre toute initiative israélienne dans ce domaine. «Il faut affirmer clairement qu’il n’est pas question de remettre en cause les droits de la France sur ce site» avait affirmé, pour sa part, au Figaro Haïm Korsia, le grand rabbin de la communauté juive en France .Les initiatives du groupe de rabbins sont d’autant plus sensibles, aux yeux de Paris, que le monument se situe dans le quartier musulman de Cheikh Jarrah considéré par la communauté internationale comme occupé illégalement par Israël. Les nationalistes religieux y ont mis en place une politique de grignotage territorial en multipliant les implantations juives. Des activités de colonisation condamnées par la France.Le domaine national français de Terre sainte réunit quatre possessions entrées dans le giron français au gré des aléas de l’histoire sous le règne de l’Empire ottoman. Il n’a jamais été remis en cause. Le statu quo a été confirmé par Israël peu après la création de l’État hébreu ainsi que par l’Autorité palestinienne.
J'en connais qui ne supportent pas le contact de la ouate, par exemple.