"Pour les gens d'ici, la croisade contre les cathares apparaît en fait comme une guerre coloniale, explique Monique Boulze, chargée de communication à l'Office de tourisme de Béziers, dont le bâtiment fut entièrement calciné dans l'un des épisodes les plus tristement célèbres de la croisade. C'est quelque chose qui est encore bien vivant dans l'histoire locale."
À la mi-octobre 2018, dans le cadre de la Fête de la science qui se tient tous les ans à l'échelon national, Alessia Trivellone a donc organisé cette exposition sur le thème "Les cathares, une idée reçue??" Cette exposition, d'envergure plutôt modeste, présentait des posters, une vidéo, une bande dessinée et quelques autres articles résumant la pensée de certains médiévistes, à savoir qu'il n'existe pas de documents probants de l'époque attestant la présence, dans le sud de la France, d'un mouvement religieux baptisé les "cathares".Le sujet et le titre quelque peu provocateur de l'exposition ont attiré une horde de journalistes locaux et les quotidiens de la région ont publié des interviews croisées de spécialistes citant des textes anciensCette nouvelle lumière jetée sur les cathares a irrité les spécialistes locaux, qui ont bataillé pendant des décennies pour faire reconnaître leurs travaux. Pilar Jiménez-Sanchez, professeur d'histoire à l'université de Toulouse, fait partie des médiévistes qui passent au crible le nombre limité d'archives de cette époque pour dresser un tableau des cathares. La lutte a été rude, explique-t-elle, car on avait l'impression que l'Université ne prenait pas ces travaux au sérieux.Ces spécialistes des cathares estiment que les sceptiques attachent trop d'importance au nom du mouvement. Ils reconnaissent que des groupes hérétiques de cette époque ont utilisé diverses appellations et pratiqué des rites différents. Mais, selon eux, les références aux cathares qui figurent dans des lettres du pape et d'autres personnages contemporains, ainsi que la violence de la croisade et de l'Inquisition, suffisent amplement à prouver l'existence de leur mouvement.
Le rouleau, fabriqué en écorce de bouleau, provient de Gandhara, une ancienne région bouddhiste située dans l’actuelle zone frontalière du nord de l’Afghanistan et du Pakistan. Il est l’un des documents les plus complexes qu’a dû traiter la Bibliothèque du Congrès, notamment en raison de sa fragilité. En effet, le manuscrit a été acheté en 2003 à un collectionneur privé, et il est arrivé plié et emballé dans une trousse à stylo. Pour ne pas le dégrader, les conservateurs ont utilisé une technique de déroulage sur un cigare séché. Malgré son ancienneté, le rouleau est plutôt bien conservé. Le parchemin est complet à 80 %, il ne manque qu’une partie du début et la fin.