Ces "pierres de la faim" ancestrales que les rivières laissent réapparaîtreCourrier internationalAlors que l'Europe fait face à une sécheresse historique, des inscriptions pluriséculaires sur les risques de famine, visibles lorsque le niveau de l'eau dans les rivières est bas, font couler beaucoup d'encre. La presse internationale s'est penchée sur ces mystérieuses pierres laissées par nos ancêtres."Si tu me vois, pleure !" Ce sinistre avertissement, qui visait à prévenir la population des risques de famines causées par la sécheresse, date de 1616. Il est gravé sur une "pierre de la faim" ("hungerstein"), située dans le lit de l'Elbe à Decin, en République tchèque - pays où le fleuve prend sa source avant de traverser l'Allemagne pour se jeter en mer du Nord.En raison de l'importante sécheresse qui touche actuellement le Vieux Continent, de nombreux fleuves ont atteint cet été des niveaux historiquement bas. Celui du Rhin, rapporte The Telegraph, a par exemple "été mesuré à 1,5 pouce d'eau [soit moins de 4 centimètres], battant le précédent record enregistré en 2018, qui était de 2,7 pouces [6,8 centimètres]", au niveau de la ville allemande d'Emmerich, tout près de la frontière néerlandaise.Lire aussi Sécheresse. Le niveau du Danube, particulièrement bas, inquiète les pays riverains"Le soleil brûle, la pluie est rare et le niveau des rivières baisse", résume Der Spiegel : de quoi faire ressurgir les mystérieuses pierres de la faim laissées dans le lit des cours d'eau européens. Une situation "synonyme de sécheresse, de mauvaises récoltes et de famine" qu'ont également connue nos ancêtres. C'est pourquoi certaines pierres ont été gravées par le passé, à la fois mises en garde et témoins d'impuissance.Une mise en garde datant du Moyen-ÂgeLes fleuves, ajoute Der Spiegel, "ont toujours été, et demeurent, d'importantes routes commerciales". Ainsi, lorsque leur lit s'asséchait, "les navires transportant de la nourriture ne pouvaient plus naviguer". La plus ancienne inscription connue sur une pierre de la faim date de 1417, à la fin du Moyen-Âge, précise le magazine allemand. La réapparition de ces pierres gravées "sonne comme une mise en garde de nos ancêtres".Il n'est pas étonnant, dès lors, que des photographies de la pierre de la faim de Decin, en République tchèque, aient rencontré mi-août une forte résonance sur les réseaux sociaux :Recent droughts in Europe once again made visible the "Hunger Stones" in some Czech and German rivers. These stones were used to mark desperately low river levels that would forecast famines. This one, in Elbe river, is from 1616 and says: "If you see me, cry"#archaeohistories pic.twitter.com/rkPDVw7uPx-- ArchaeoHistories (@histories_arch) August 14, 2022Le site scientifique américain Ars Technica fait toutefois remarquer que les clichés partagés sur Twitter datent de 2018, lorsqu'une précédente sécheresse avait fait ressurgir les inscriptions, faisant "les gros titres". Bien qu'il ne s'agisse pas vraiment de désinformation, concède la publication de Cambridge, "c'est un bon exemple pour illustrer la nécessité de contextualiser".Témoignage des sécheresses passéesD'autant que la pierre photographiée à Decin est visible "cent vingt-six jours par an, en raison de la construction en 1938 d'un barrage sur un affluent de l'Elbe". Elle arbore par ailleurs une autre inscription en tchèque, probablement ajoutée cette année-là : "Ne pleure pas, ma fille, ne gémis pas quand il fait sec, arrose le terrain". Une autre pierre placée dans le lit de l'Elbe porte cette inscription, poursuit Ars Technica : "Lorsque cette pierre sera immergée, la vie reprendra des couleurs".Lire aussi Suisse. Dans les Alpes, la fonte des glaces libère un avion et des restes de corps humainsIl n'en reste pas moins que les pierres de la faim "sont bien réelles, et que leur histoire pluriséculaire est fascinante", souligne le titre. Elles sont en effet un support intéressant pour documenter les épisodes de sécheresse passés : il semblerait, par exemple, qu'en 1393, "la sécheresse fut si sévère qu'il était possible de traverser à pied le lit de la Vlata [plus longue rivière tchèque, aussi connue en Allemagne sous le nom de Moldau]".L'épisode de sécheresse qui affecte l'Europe depuis plusieurs semaines, relevait The Guardian en juillet, est quant à lui "l'un des plus intenses de l'histoire récente".
Ça sent plutôt l'atlas "géographique" (rapport des sociétés à l'espace plutôt qu'événements politiques et militaires).
Correction : sur Électre le volume est désormais annoncé sous le titre L'Amérique du Nord : de la culture Clovis à Sitting Bull : 25.000 av. notre ère-XIXe siècle.Donc pas de civilisations précolombiennes. Ou alors dans un autre volume.