Saint Seiya Hades - fin alternative
Soudain, tout s'arrêta. Le poing d'Ikki était suspendu en l'air, recouvert de sang. Le corps de Shun gisait sur le sol, à peine conscient. Le Phénix se précipita vers ce dernier.
Ikki : Shun ! Accroche-toi !
Shun : Grand frère... Je te demande pardon, grand frère. Je sais que tu es en train de tout essayer pour détruire Hadès tout en m'épargnant. Malheureusement, c'est impossible. Son esprit s'est infiltré dans chaque cellule de mon corps. Tant qu'il restera une trace de moi, il y aura toujours le risque qu'il revienne. Je l'ai su au moment même où il s'est immiscé en moi.
Ikki : Shun...
Shun (se relevant avec peine) : V... Vite, grand frère ! Je sens qu'il va bientôt resurgir. (Il se redresse et fait face à Ikki.) Enflamme ton cosmos jusqu'à son paroxysme ! Que mon corps ne soit plus que de la cendre !
Ikki hésita un instant puis recommença à concentrer tout son cosmos dans son poing.
Shun : Grand frère. Surtout, quoi qu'il arrive, ne t'en veux pas. Tu m'as toi-même dit un jour que l'on pouvait changer son destin. Et aujourd'hui j'en ai la preuve. C'est moi qui ai choisi de rejoindre le combat contre Hadès en allant au Sanctuaire. C'est moi qui ai choisi de descendre aux Enfers. Et là encore, c'est moi qui ai choisi d'accueillir l'âme d'Hadès dans mon corps. J'ai tout décidé de mon propre chef et je ne regrette absolument rien. Je pars la conscience tranquille car ma mort sauvera la vie de millions de gens.
Ikki : Shun. Je t'avais toujours cru trop sensible et trop fragile pour devenir chevalier. Toutes ces fois où tu avais renoncé à te battre commençaient à me faire perdre espoir. Mais aujourd'hui, je comprends. Je comprends enfin quelle est ta vraie force. Shun, mon frère. Je suis tellement fière de toi !
Shun tendit alors un sourire ému au Phénix qui, ayant chargé son cosmos au maximum, prit son élan.
Ikki : En cet instant, je t'offre mon cœur pour qu'il devienne ta sépulture éternelle et que ton cosmos brûle en moi à jamais.
Il lança son poing à toute vitesse.
Shun (d'un sourire apaisé) : Je suis heureux, grand frère.
La seconde qui suivit, le corps de Shun disparut dans un immense éclat grondant et flamboyant de lumière, raisonnant à travers tout le royaume des Enfers. Sur le chemin de Giudecca, Hyoga et Shiryu se figèrent.
Shiryu : Je sens...
Hyoga : ... un vide glaçant. C'est encore plus froid que tout ce que j'ai pu sentir jusqu'ici : la Sibérie... peut-être même le Zéro Absolu.
Shiryu : Non. Ce froid n'a rien à voir. C'est le vide de l'absence...
Emprisonné dans le Cocyte, Seiya sentit également ce vide implacable.
Seiya : ... Shun... Je... Je ne sens plus rien... Non... NOOOOON !!!...
Il ne parvint pas à se rendre à l'évidence, que tout était fini pour le chevalier Andromède. La tristesse eut raison de lui, le faisant sombrer dans l'inconscience.
Dans la salle du trône, un lourd silence s'était imposé. Pandore était tétanisée d'effroi suite à ce qui venait de se passer. Elle n'en revenait toujours pas. Pendant plusieurs longues secondes, Ikki ne bougea plus. Ses larmes coulaient en silence. A ses pieds, de la cendre. Rien que de la cendre.
Il reprit finalement une position normale.
Ikki : Je n'ai plus rien à faire ici...
Il réalisa ensuite que quelque chose était enfermé dans son poing : c'était un pendentif. Le même que celui que Pandore avait donné à Shun ? Pas tout à fait. Celui-ci portait effectivement l'inscription "Yours Ever" mais il avait quelque chose de plus : il pouvait s'ouvrir.
A l'intérieur, Ikki découvrit une photo de lui et de Shun qu'il ne connaissait pas. En vérité, cette photo n'avait jamais été prise. Elle était sortie tout droit de l'imagination de Shun. C'était une vision de bonheur, l'allégorie d'une fraternité à toute épreuve qui leur avait permis de venir à bout de tous les obstacles qui s'étaient dressés devant eux. Ikki ne pu s'empêcher de laisser échapper un sanglot.
Ikki (serrant le médaillon contre son visage) : Sh... Shun...
Peu après, Athéna arriva en trombe, accompagnée de Shaka. Ikki, ne leur prêtant même pas attention, mît le pendentif autour de son cou et se dirigea vers la porte. Athéna réalisa alors que Shun était bel et bien mort et qu'il n'y avait plus rien à faire.
Athéna (d'un air désemparé) : Je suis désolée...
Ikki ne répondit rien et continua comme si elle n'était pas là. Athéna se ressaisit.
Athéna : Alors tu renonces ?
Ikki stoppa sa marche.
Ikki : Le combat est fini, Athéna. Hadès est anéanti. Mon devoir de chevalier est terminé.
Il s’apprêta à repartir lorsqu' Athéna reprit.
Athéna : Et les cendres de ton frère ? Vas-tu les abandonner ici ?
Ikki se rendit compte à quel point son geste était indigne et il se figea. C'est alors qu'Athéna fit apparaître une urne à effigie d'Andromède, ornée des parures les plus belles et les plus délicates qui soient. L'urne vint recueillir les cendres du chevalier et se scella dans un éclat rose pâle. Ikki s'approcha de l'urne et la contempla, subjugué par sa splendeur. Il fit toutefois une remarque.
Ikki : Il reste encore des cendres sur le sol !
Athéna : Ce sont celles d'Hadès.
Ikki : Comment ?
Athéna : N'oublie pas qu'il s'était mêlé au corps de ton frère au point de s'y manifester physiquement. Désormais, les cendres de Shun sont purifiées de tout mal.
A cet instant, un grondement macabre se fit entendre. Et des cendres démoniaques jaillît l'esprit d'Hadès, furieux. Ikki tomba des nues.
Shaka : Hadès !
Ikki : Il... Il est encore en vie ?!!
A peine Ikki eut-il fini sa phrase qu'il fut projeté par une onde dévastatrice du seigneur des Enfers. Pour sa part, Athéna ne se démonta pas une seconde et s'empressa de faire partir l'urne des Enfers pour la conduire en lieu sûr jusqu' au Sanctuaire en Grèce. Elle s'approcha ensuite d'Hadès, pleine d'assurance.
Athéna : Abandonne, Hadès ! Il ne reste plus rien de ce corps que tu as osé souiller de ta présence ! Arrête l'Ultime éclipse et retourne à ton sommeil éternel !
Hadès : Athéna, toi et tes chevaliers avez osé me tenir tête et mettre à mal mes plans ! Tu as provoqué ma colère et crois bien que je n'ai pas dit mon dernier mot. Je ne partirai pas seul !
Le cosmos d'Hadès s'intensifia à une allure terrifiante et engloba la déesse. Elle poussa un cri déchirant et tous deux disparurent.
Shaka : Athéna !!!
Ikki resta interdit. Il eu le terrible sentiment que la mort de son frère n'avait servit absolument à rien. Ce terrible constat lui fit perdre pied et il s’effondra. Quant à Shaka, il s'empressa d'aller le secouer. Il n'y avait pas une minute à perdre.
Shaka : Debout, Ikki ! Nous devons à tout prix les retrouver !
Ikki ne bougea pas d'un pouce.
Shaka : Pense à Athéna et à tous les innocents qui vont mourir si nous ne faisons rien !
Les mots de Shaka n'y firent rien. Ikki était rongé de remords, complètement désemparé.
Shaka : Pense à Shun ! Si tu laisses Hadès triompher, la mort de ton frère n'aura servit à rien !
Ikki : Shun...
La colère du Phénix s'embrasa soudainement. Elle n'avait jamais atteint une telle intensité. Shaka lui-même en eu des sueurs froides.
Ikki : Hadès, tu as osé te saisir du corps de mon propre frère, me poussant ainsi à le tuer ! Pire encore, tu as osé lui survivre, réduisant son sacrifice à néant !
Ikki se releva, empli d'une colère sans précédent et plus flamboyante que jamais.
Ikki : Hadès, je fais le serment solennel que je te retrouverai par tous les moyens possibles et je te ferai payer au centuple l'affront que tu m'as fait. Et je te jure alors, sur la tête même d'Athéna, que le sacrifice de Shun n'aura pas été vain !
♦♦♦
Hypnos : Pauvre fou. Tu espères me tenir tête dans cet état alors que, contrairement à Pégase, tu n'as même pas d'armure ?
Ikki : N... non... Mais malgré tout... (intensifiant son cosmo) j... jusqu'à... jusqu'à ce que Seiya rejoigne Athéna... m... même si mon corps doit finir en morceaux... (se relevant) même mort, je me dresserai en travers de ta route !
Hypnos : Dans ce cas, meurs donc.
Hyôga : C... C'est de la folie !
Shiryû : Fuis, Ikki !
C'est alors qu'Hypnos sentit quelque chose s'enrouler autour de son poignet : une chaîne dorée l'empêchait fermement de porter le moindre coup au Phénix.
Hypnos : C... C'est...
Il vît alors un amas de lumière scintillant d'un rose pâle doré se former à l'autre bout de ladite chaîne. Cette lumière prît enfin la forme d'une silhouette humaine.
Hyôga : Comment ?!
Shiryu : C... C'est... !
Ikki : Shun... !
Aucun d'entre eux ne parvînt à se rendre à l'évidence que ce qui se tenait à présent devant eux n'était autre que l'armure divine d'Andromède, vide, agissant de manière parfaitement autonome.
Hyôga : L... L'armure divine d'Andromède... ?
Shiryû : Même s'il n'est plus de notre monde, Shun nous a envoyé son armure en renfort !
Ikki n'en croyait toujours pas ses yeux quand il entendît une voix familière venant de l'armure.
Shun : Vite, grand frère ! Je m'occupe de lui. Va prêter main forte à Seiya !
Ikki : C... Compris, Shun ! Je te confie la suite !
A ces mots, Ikki partît rejoindre Seiya auprès d'Athéna. En s'éloignant, il ne pût empêcher ses larmes de couler.
Ikki (en lui-même) : Shun. Ainsi, même à travers la mort tu continues de protéger Athéna. Ta dévotion est vraiment admirable !
♦♦♦
Hadès : Au fond, personne ne croit à cet amour invisible... Personne.
Alors que les dernières paroles d'Hadès s'évanouissaient avec son corps, le magnifique décor qu'était Elysion s'effritait doucement mais sûrement.
Soudain, une main amicale vînt se poser sur le cœur de Seiya. Quelle ne fut pas la surprise d'Athéna et de ses saints lorsqu'ils réalisèrent que cette main n'était nulle autre que celle de Shun lui-même.
Shun (à Saori) : Il vivra.
Shiryû : Shun ! Tu es ici !
Hyôga : Alors ça veut dire que tu es... !
Sachant ce qu'allait dire son ami, Shun hocha négativement la tête.
Shiryû : Mais alors comment... ?
Shun : Le spectre du fleuve Achéron m'a dit que quelqu'un comme moi pourrait bien aller à Elysion après sa mort. (un sourire amusé aux lèvres) Il faut croire qu'il disait vrai.
Seiya commença à ouvrir les yeux.
Seiya (à demi conscient) : Sh... Shun...
Shun sourît et posa sa main sur le front de Seiya.
Shun : Tout va bien, Seiya. C'est fini.
Ikki : Shun. Et toi... ?
Shun : Ne t'en fais pas, grand frère.
Il se leva et s'approcha d'Ikki.
Shun : Quoi qu'il arrive je serai toujours avec toi car nos destins sont liés par le même sang. (posant sa main sur le cœur d'Ikki) Et mon cosmos brûlera en toi à jamais.
Ikki (les larmes aux yeux, prenant la main de Shun) : Shun...
Shun eut alors le plus tendre des sourires.
Shun : Grand frère. Tu m'as un jour fait promettre de ne jamais abandonner et de garder espoir quoi qu'il arrive. Et je veux qu'aujourd'hui tu me fasses la même promesse.
Ikki (serrant la main de Shun) : Je t'en fais le serment devant Athéna !
Alors qu'ils profitaient autant que possible de leurs derniers instants ensemble, les saints de bronze et leur déesse furent vite rattrapés par la réalité d'Elysion qui s'effondrait.
Shun : Allez, dépêchez-vous. Tous le monde vous attend.
Athéna (à Shun) : Tu as raison. (aux autres) Rentrons, les amis. Vers ce monde de lumière.
Tous se mirent en route. Athéna partît devant pendant que Hyôga et Shiryû portaient sur leurs épaules un Seiya encore affaibli par le combat. Quant à Ikki, il semblait avoir du mal à se résoudre à laisser son frère derrière alors qu'Elysion ne serait bientôt plus qu'un tas de poussière. Et pourtant, en les voyant s'éloigner, Shun de son côté semblait apaisé. Leur lutte avait pris fin et ses amis allait enfin pouvoir mener une vie paisible avec la promesse d'un avenir radieux.
En levant les yeux au ciel, Shun pu voir une lumière transpercer les nuages qui disparurent aussitôt. Le soleil était enfin revenu.
Athéna : Dans ce monde merveilleux débordant de lumière.