Auteur Sujet: Actualités: désastres, drames de la vie courante et passions politiques  (Lu 614379 fois)

Hors ligne AngelSE7EN

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Nan mais Popo il dit ça uniquement parce que l'autre conne est de gauche, du coup pour lui c'est forcément une critique infondée [:poutpout]

Qui ça ? Najat Vallaud-Belkacem ? Sympa... Apprendre qu'elle est conne...  [:pfft]
J'ai Ténéo dans la peau ; Æson jusqu'à la déraison.
SUIKYŌ au-delà du miroir.
Si ce n'est Katja, c'est donc Maria.
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Hors ligne Poseidon

La presse objective en France (et ailleurs du reste), faut dire...


non mais le gars n'est même pas journaliste, il est réellement membre du parti de Dupont-Geignant...   [:petrus jar]

Est-ce vous le Maître des clés?

Hors ligne ArayashikiAlaya

Et alors, que dire de toutes les journalistes qui partagent leurs couches avec des ministres, ou libé pour lequel si c'est socialo c'est bien etc... Choisissez votre crèmerie (de mon côté ma crèmerie actuelle ne peut être aliénation libération)
Understanding is a three-edged sword : your side, their side, and the truth.

Hors ligne Le Passant

Mais la politique de la ministre est réellement appauvrissante.

Concernant les bourses, celles de l'enseignement supérieure sont de plus en plus nombreuses (on ajoute systématiquement des paliers par en dessous), et les étudiants de moins en mois nombreux à payer les frais d'inscription.

Pour rappel, les frais d'inscription c'est 189€ plus 213€ pour la sécurité sociale. Et c'est tout (ou presque) pour l'année. Un boursier ne paie rien (chez nous, seul 5,10€ de médecine préventive restent à leur charge).
Chez moi, on a presque 50% de boursiers, pour 2000 étudiants. Faites le calcul.

En revanche, les bourses au mérite ont été supprimées. Donc au lieu d'aider les jeunes qui en veulent et qui s'arrachent, les encourager à progresser et leur en donner les moyens, on préfère avec 50% d'abandon ou redoublement en 1ere année, juste à cause de ceux qui viennent uniquement pour toucher la bourse.

On s'en fout de l'avis des journalistes, il faut voir la réalité...

edit : en fait, ce n'est pas spécialement à cause de CETTE ministre, et il y a toujours eu de gros soucis, mais depuis que Hollande est au pouvoir ça empire. Et celle-ci ne va pas aider à redresser l'affaire.
« Modifié: 08 juin 2015 à 16:50:03 par Le Passant »

Hors ligne Alaiya

La réalité, en l'occurrence, est conforme aux idées de la gauche: tendre vers l'égalité encore et toujours vers l'égalité, en nivelant par le bas si nécessaire. La réforme du collège n'est rien d'autre que ça: sous couvert de "rendre accessible à tous ce qui ne l'était que pour quelques uns" (le latin, le grec, l'allemand), on élague les programmes pour saupoudrer un peu de latin par ci, un peu d'allemand par là, ce qui n'aura d'autre résultat que de tendre vers l'enseignement zéro de ces matières, car d'une part les profs de français, ils ont un peu beaucoup d'autres priorités (au hasard, apprendre à lire et à écrire à ceux qui débarquent de l'école primaire sans avoir les bases, mais qui par contre, savent très bien faire du macramé <- ironie inside, encore que...) que faire semblant d'apprendre trois mots de latin ou de grec à des élèves dont les trois quarts n'en auront 1/soit rien à foutre 2/ pas les capacités intellectuelles, et d'autre part, les bons élèves seront noyés dans la masse et quel intérêt, franchement, d'apprendre l'allemand, je vous l'demande! (<- ironie bis repetita).

L'idée est de couper les têtes qui dépassent, ceux qui ont des capacités, histoire de les faire disparaître du paysage, et certainement pas d'élever jusqu'à eux ceux qui galèrent, contrairement à ce que la gauche se tue à dire au sujet de cette réforme. En agissant de la sorte, ils veulent donner l'impression aux moins bons, qu'ils sont bons quand même, c'est parfaitement artificiel. Tout le monde n'a pas les mêmes capacités. Et surtout, surtout, cette uniformisation va à l'encontre de ce qu'il conviendrait réellement de faire, à savoir mettre sur un même pied d'égalité les métiers dit "manuels" avec les métiers dits de "col blanc", et dont la France a besoin pour se garder une marge d'avance sur l'industrie de pointe. Tout le monde n'est pas fait pour devenir ingénieur, comme tout le monde n'est pas fait pour devenir chaudronnier. Il est là, le véritable enjeu de l'égalité - celui de l'accès à un emploi qui corresponde aux capacités de chacun - et pas dans l'écrasement des gens qui ont plus de capacités que les autres.

Le résultat, on le connait déjà: l'enseignement privé va faire un bond, et notamment tous les établissements qui seront assez opportunistes pour offrir ce que le public n'offrira plus.

Et ça vient nous causer d'égalité?  [:haha pfff]
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Hors ligne Iridium

Le Point n'est certes pas vraiment, à mon avis, un magazine d'une qualité transcendante (euphémisme) ni d'un optimisme fou et le ton de l'article est clairement quelque peu excessif, mais cela ne change rien aux faits qui eux ne dépendent pas de qui sont les amis de l'auteur de l'article. Ce qu'on peut remarquer, c'est que la politique actuelle du gouvernement tend à essayer de retirer des moyens là où le système éducatif fonctionne et permet à quelques personnes ayant un certain potentiel d'avancer dans leurs études pour soit disant essayer tenter de colmater le système éducatif là où il échoue, c'est-à-dire à peu près partout ailleurs.

Et c'est bien là le problème, au delà du fond idéologique de la question il est évident qu'il y a une disproportion hallucinante entre les bénéfices espérés et les dégâts causés à petite échelle. En gros, c'est un peu comme si on démolissait Notre-Dame et qu'on réutilisait les pierres pour essayer de boucher la fosse des Mariannes... Ce qu'il se passe c'est qu'on retire des opportunités à certaines personnes qui sont peut-être capables de les saisir et qu'on distille ces efforts pour qu'à la fin ça revienne à donner 2 clopes de plus aux autres.

Alors je suis désolé, mais c'est clairement pas de l'argent bien utilisé  [:petrus]

Le plus ironique dans cette histoire, c'est que ces mesures sont officiellement là pour lutter contre "l'élitisme" (oh mon dieu!), mais en fait elles le favorisent! Bah oui, ceux qui ont déjà un avantage social ou éducatif pourront de toute façon compenser ces mesures en plaçant par exemple leurs gosses dans le privé. Par contre, ceux qui vont les subir de plein fouet c'est ceux qui sont issus de milieux moins aisés ou moins éduqués et qui auraient pu avoir à travers l'école une chance de développer leurs capacités et de tirer leur épingle du jeu ; mais on va leur refuser cette chance sous un faux prétexte d'égalité :D

Parce que bon, faut pas déconner, les parents d'élèves (puisque après tout, c'est eux qui votent, pas les élèves) ils gueulent si il y en a qui s'en sortent mieux que leur gosse à eux, et comme par définition ceux qui s'en sortent mieux sont en minorité, bah on va les écraser!  [:jump]

EDIT :

Citer
Tout le monde n'a pas les mêmes capacités. Et surtout, surtout, cette uniformisation va à l'encontre de ce qu'il conviendrait réellement de faire, à savoir mettre sur un même pied d'égalité les métiers dit "manuels" avec les métiers dits de "col blanc", et dont la France a besoin pour se garder une marge d'avance sur l'industrie de pointe. Tout le monde n'est pas fait pour devenir ingénieur, comme tout le monde n'est pas fait pour devenir chaudronnier. Il est là, le véritable enjeu de l'égalité - celui de l'accès à un emploi qui corresponde aux capacités de chacun - et pas dans l'écrasement des gens qui ont plus de capacités que les autres.

C'est beau ce que tu dis là! [:onion tears]

Mais ça c'est un problème de société, tant qu'on rabâchera aux enfants qu'être intelligent c'est être bon en maths et qu'on valorisera socialement un nombre très restreint de capacités pour forcer des gens à s'engager dans des voies qui vont à l'encontre de leurs affinités, on pourra jamais bâtir un système éducatif valide. :o

Et la conséquence directe, c'est qu'on se retrouve dans les filières scientifiques avec des gens qui sont pas faits pour ça et qui vont échouer, ou qui vont en tout cas pas s'épanouir et d'un autre côté on manque de gens compétents et intéressés dans les autres domaines, puisque ceux qui y ont été aiguillés prennent ça parfois comme un échec et sont regardés de haut [:aie]


 
« Modifié: 08 juin 2015 à 17:32:03 par Iridium »
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Hors ligne Max

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Tout le monde n'est pas fait pour devenir ingénieur, comme tout le monde n'est pas fait pour devenir chaudronnier.

Ce qui nous emmène directement au problème des filières : l'idée de base, de choisir sa LV2 ou sa filière S, L ou ES part d'un bon principe  de base, mais au final on se retrouve avec "l'allemand pour les bons et l'espagnol pour les autres (chinois pour les visionnaires et italien pour les originaux)" et "filière S pour les bons, ES pour le tout venant, L pour les futurs profs ou ceux dont on sait pas quoi foutre et enfin Bac techno pour les débiles", et ça c'est un problème.
J'en chialerais !

Hors ligne Rincevent

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Chez moi, on a presque 50% de boursiers, pour 2000 étudiants. Faites le calcul.
Et cette proportion a-t-elle évolué avec le temps ? Si oui, dans quelle mesure ?

Sinon, comme souvent je partage l'avis de Yaya, et aussi celui d'Iridium et Maxou.

Je reste néanmoins perplexe devant le pourquoi d'une telle politique. J'en viendrais aisément à penser que c'est une méthode visant à maintenir artificiellement et le plus longtemps possible des jeunes en dehors du chômage. Méthode de court terme et de courte vue donc, qui correspondrait bien à la situation actuelle où personne ne sait vraiment où on va (en tous cas c'est pas l'impression que ça me donne), et où donc on repousse les échéances pour laisser les suivants gérer le bâton merdeux à sa place (comme les retraites complémentaires des cadres dont me parlait mon vieux l'autre jour, qui vont arriver à sec en 2018). S'ajoute probablement un petit fonds idéologique "brisons la culture des riches".
L'important n'est pas de savoir vers où on s'enfuit, mais de savoir ce qu'on fuit.

Hors ligne Alaiya

Ce qui nous emmène directement au problème des filières : l'idée de base, de choisir sa LV2 ou sa filière S, L ou ES part d'un bon principe  de base, mais au final on se retrouve avec "l'allemand pour les bons et l'espagnol pour les autres (chinois pour les visionnaires et italien pour les originaux)" et "filière S pour les bons, ES pour le tout venant, L pour les futurs profs ou ceux dont on sait pas quoi foutre et enfin Bac techno pour les débiles", et ça c'est un problème.

Et à ça, tu peux aussi rajouter le jeu des options pour ne pas aller dans tel établissement, et être sûr d'aller dans tel autre.

Plus que le système, ce sont les mentalités qu'il faut changer et effectivement, comme le précise Iri, arrêter de pilonner les gamins dès le plus jeune âge en leur disant qu'il faut être bon en maths pour réussir dans la vie. Chaque gosse a des spécificités et les identifier dès la 5ème, ça permettrait de les orienter comme il convient. Le collège unique, par définition, c'est d'une crétinerie sans nom. Il y a des gosses qu'on pourrait mettre en apprentissage dès 15 ans, et qui seraient cent fois plus heureux comme ça, d'apprendre un métier, que d'être vissés à leur chaise et à leur table devant un prof qui leur parle de choses totalement abstraites pour eux.

En Allemagne, l'apprentissage est énormément développé et valorisé. Et ils manquent quand même de main d'oeuvre (ce qui va empirer avec les années qui plus est) si bien qu'ils vont être obligés d'embaucher dans les pays voisins, voire encore plus loin.

Et nous en France, on s'accroche à notre collège unique comme une moule à son rocher, et on réduit à la portion congrue l'enseignement de l'allemand dans notre pays.

Ch'ais pas. La logique, vous croyez que c'est un truc qu'on apprend à l'ENA ou pas?  [:petrus]
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Hors ligne Le Passant

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Et cette proportion a-t-elle évolué avec le temps ? Si oui, dans quelle mesure ?
Je ne pourrai pas te donner de chiffres pour les années passées, car je n'ai la main sur la chose que depuis 2014 (ce qui ne m'a pas empêché d'encaisser des centaines de milliers d'euros [:aie]).

Ceci dit, vu que les paliers apparaissent par en dessous (ajout d'un palier 0bis, par exemple), il y a automatiquement plus de boursiers (ou de "statut boursier", qui ne touche pas d'aide mais on les autres avantages). Et à chaque boursier supplémentaire, c'est moins d'argent pour les universités qui sont pourtant sensées avoir leur autonomie, à présent.

Citer
Je reste néanmoins perplexe devant le pourquoi d'une telle politique.
Outre l'aspect chômage, je pense qu'il y a un aspect politique : caresser dans le sens du poil les "classes populaires" en leur expliquant que les gamins de riches n'ont pas à être meilleurs que les leurs, et qu'il n'y a pas de raisons qu'ils aient droit à des choses en plus. Ce qui est absurde, mais je reste convaincu qu'il y a une volonté de garder la main dans un "conflit de classe" qui n'existe pas en jouant sur l'élitisme et la réussite.

edit :
Citer
En Allemagne, l'apprentissage est énormément développé et valorisé.
C'est vrai, mais le reste de leur système est aussi sclérosé que le nôtre. En fait, c'est très étrange mais ils se tournent de plus en plus vers le nôtre, justement, alors que la France a tendance à aller vers le système allemand. [:aie]
« Modifié: 08 juin 2015 à 17:52:00 par Le Passant »

Hors ligne Iridium

Ch'ais pas. La logique, vous croyez que c'est un truc qu'on apprend à l'ENA ou pas?  [:petrus]

Encore faut-il qu'ils aient réussi à avoir l'ENA  [:trollface] [:trollface] [:trollface]

Mais comme je ne peux pas me résoudre à croire que des gens qui travaillent à ce niveau ne sont pas conscients de considérations aussi basiques, j'aurais tendance à penser que créer une école permettant l'épanouissement des élèves qui la fréquentent et la formation de futurs adultes aptes à évoluer dans le monde professionnel n'est qu'un objectif secondaire comparé aux considérations politiques. :o

En ce sens, je trouve ça assez malheureux que l'éducation soit aussi directement liée aux aléas de la vie politique, et on peut pour cela remercier la personne qui a donné tant de pouvoir aux parents d'élèves!  [:^^]
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Hors ligne Damien

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Plus que le système, ce sont les mentalités qu'il faut changer et effectivement, comme le précise Iri, arrêter de pilonner les gamins dès le plus jeune âge en leur disant qu'il faut être bon en maths pour réussir dans la vie. Chaque gosse a des spécificités et les identifier dès la 5ème, ça permettrait de les orienter comme il convient. Le collège unique, par définition, c'est d'une crétinerie sans nom. Il y a des gosses qu'on pourrait mettre en apprentissage dès 15 ans, et qui seraient cent fois plus heureux comme ça, d'apprendre un métier, que d'être vissés à leur chaise et à leur table devant un prof qui leur parle de choses totalement abstraites pour eux.
Et parallèlement, cesser de dire "si tu ne travailles pas, tu finiras plombier/maçon/électricien/autre métier dévalorisé de votre choix". Que ce soit à l'école (entendus) ou à la maison (mes parents ont longtemps considéré plusieurs travaux manuels comme la lie du monde professionnel, tout comme l'avaient fait leurs parents).

D's©
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Hors ligne Max


Et nous en France, on s'accroche à notre collège unique comme une moule à son rocher, et on réduit à la portion congrue l'enseignement de l'allemand dans notre pays.


Alors après là où je suis pas sûr avec des filières dès le collège, c'est que je trouve que c'est quand même vachement tôt pour choisir une direction si c'est un choix irréversible, je pense qu'il y a pas forcément tant de gamins qui ont une idée précise de ce qu'ils veulent et savent faire. Le collège unique  ça reste une période pour voir de quoi on est capable pour pouvoir s'orienter.

Citer
Et parallèlement, cesser de dire "si tu ne travailles pas, tu finiras plombier/maçon/électricien/autre métier dévalorisé de votre choix".

Surtout que ces métiers-là ne manquent pas de clients, loin de là !
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Hors ligne Rincevent

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Choisir dès le collège c'est un peu illusoire. Même au sortir du bac y en a pleins qui ne savent absolument pas ce qu'ils veulent faire, alors avant...
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Hors ligne Nicodémüs

Choisir dès le collège c'est un peu illusoire. Même au sortir du bac y en a pleins qui ne savent absolument pas ce qu'ils veulent faire, alors avant...

Alors là, je plussoie. J'ai une amie qui a eu un Bac S sans avoir la moindre idée de ce qu'elle comptait faire plus tard. Elle a fini par s'inscrire en fac de psycho qu'elle a abandonné dès la première année. Maintenant, elle est auxiliaire de puériculture et ça lui plaît, mais elle avait plus de 20 piges quand elle a su que c'était ce boulot qui lui plairait.

De fait, effectivement, orienter les mômes dès la 5ème, ça me semble un peu utopique. 

Mais je suis d'accord avec quasi tout ce qui a été dit au-dessus, notamment sur le fait que chacun a, quelque part, sa matière préférée. Au lycée où j'étais, il y avait un gars qui touchait à fond en maths/physique, mais c'était une bille en français/langues/histoire-géo. Eh bien, il se tapait quand même toutes les heures, comme tous les autres élèves de la classe. Au final, le gosse avait des capacités inéluctables (et je ne dis pas ça parce qu'il savait reconnaître une identité remarquable en un clin d'œil), mais il avait tout de même une moyenne générale pourrie et des difficultés à s'accrocher en cours.

En autre exemple, le fils d'une de mes collègues aime les sciences, mais il en touche pas une en maths parce que c'est une notion totalement abstraite pour lui (ce sont juste des x, des y et des chiffres). Les mêmes exercices appliqués à un sujet plus concret, il te le résout les doigts dans le nez et ça lui plaît. Mais voilà, l'enseignement français est fait de telle sorte que si tu piges rien en maths, tu peux dire adieu à ta carrière de chercheur. Et pourtant, arrivé en fac, il y en a un petit paquet d'étudiants en biologie qui haïssent les maths et qui, concrètement, n'y pigent pas grand-chose dès qu'on verse dans l'abstrait.

Perso, j'ai eu mon Bac S en ayant 3 en maths à l'écrit (coeff. 7) et mes meilleures notes ont toujours été en langues et en français (comme quoi, tout arrive). Sauf que voilà, je voulais faire zoologiste donc c'était pas en passant par la fac de "français" que j'allais y arriver. Mais en cours de route, on m'a quand même suggéré de changer de voie (je sortais des cases, vous comprenez. :o ).

A partir de là, tous les élèves ont un profil différent qui fait qu'un programme unique, ça ne peut pas marcher pour tout le monde. Et, en même temps, on ne peut pas faire un programme et une classe pour chaque élève. Je ne défends cependant pas ces messieurs-dames les ministres qui s'imaginent que tout numériser réapprendra aux élèves actuels à écrire et lire le français, je dis juste que ça n'a rien d'évident ; et encore plus quand on part dans l'idée qu'il ne faut surtout pas traumatiser ces chères petites têtes vides blondes qui pourraient s'offusquer d'avoir approcher, même succinctement, ce qui pourrait leur arriver dans le monde du travail (parce que, soyons sérieux, quand ils enchaîneront les âneries dans leur taf, leur patron ne va pas leur donner une image pour ne pas toucher leur fierté mal placée ; c'est la porte qu'ils vont voir et ça va leur faire mal aux fesses). 
L'Epervier réussit là où les pirates !

Hors ligne Sbaka

Bon après cela ne me paraît pas totalement délirant de considérer que si tu ne comprends rien aux maths de collège/lycée, un parcours dans le domaine scientifique "dur" soit pas le meilleur choix, notamment la recherche qui nécessite une forme de pensée différente des métiers d'ingénieur et encore différente des métiers de techniciens. Le but de l'enseignement des maths est moins de faire retenir aux élèves des formules de primitives que de former son cerveau à réfléchir d'une certaine manière.

Hors ligne marquise

La réalité, en l'occurrence, est conforme aux idées de la gauche: tendre vers l'égalité encore et toujours vers l'égalité, en nivelant par le bas si nécessaire.

Si vous n'avez pas lu "La Véritable Histoire Du Dernier Roi Socialiste" de Roy Lewis, Alaya vient d'en faire une bonne synthèse.
Dieu soit loué, c'est une fiction. Quoique... [:fufufu]

Hors ligne Alaiya

Concernant le collège, très clairement, l'élève n'est pas capable de choisir lui même son orientation (c'est déjà pas jouasse au lycée, alors au collège...), mais il est sans doute possible d'identifier ses points forts / ses points faibles, ce qu'il aime / ce qu'il n'aime pas. Mais bien entendu cela suppose de disposer de personnes compétentes *tousse* formées à cet effet *tousse*, avec une batterie de tests à faire faire aux élèves en fin de 5ème, puis fin de 3ème. Pas des tests de connaissance, hein, des tests visant à définir "à la grosse" les penchants des gamins et à juger de leur "compatibilité" avec leurs résultats.

Et les bacs techno, c'est bien. Quand j'ai débarqué en IUT de chimie avec mon bac C en poche, j'ai découvert que le bac F6 existait, à savoir un bac techno axé physique et chimie. Ben les gars, ils touchaient leur bille en labo, pendant que nous qui sortions de général, on avait l'air de poules devant un oeuf carré. Et ça ne les a pas empêchés de faire des études normalement et de continuer après l'IUT, pour ceux qui le souhaitaient, tout aussi normalement.

Bref, il existe pléthore de filières et de possibilités en France, et chacun devrait pouvoir y trouver son bonheur. Mais ce n'est pas en uniformisant les élèves qu'on va pouvoir les mettre sur la bonne route.

Si vous n'avez pas lu "La Véritable Histoire Du Dernier Roi Socialiste" de Roy Lewis, Alaya vient d'en faire une bonne synthèse.
Dieu soit loué, c'est une fiction. Quoique... [:fufufu]

Bon, après, je vais être honnête hein et beaucoup le savent ici parmi ceux qui avec qui j'échange depuis des années: je ne penche pas particulièrement à gauche  :D (non, sans blague! XD) et suis plutôt une centriste convaincue. Et autant je peux comprendre et adhérer à certains concepts visant à rétablir de l'égalité là où elle n'existe pas (parce que l'égalité, ça n'existe pas), je ne crois pas qu'il soit possible de la rétablir en toutes choses. Parce que cela relève d'une vraie théorisation de l'égalité, donc par définition une approche totalement irréaliste. Je serais plutôt de ces gens qui tendraient à encourager les aspects positifs chez les gens (tu sais faire ça, vas-y, entraîne-toi, tend vers le meilleur de ta discipline, arrache-toi et donne-toi les moyens de réussir) plutôt que de ceux qui s'appesantissent sur les aspects négatifs pour les rendre artificiellement plus supportables.


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Hors ligne Sbaka

Ce qui est trop souvent oublié c'est que quand on parle d'égalité, c'est d'égalité en droits, pas d'égalité tout court...

Hors ligne Bouloche Le Foufounet

Atteindre l'égalité "par le bas", c'est tellement moins coûteux que de pousser la "masse" vers l' "excellence"...  [:pfft]

Je rejoins ce qui a été dit :
En France, il y a un gros problème de valorisation des filières "manuelles". L'orientation faite à la truelle :
"Toi, t'es plutôt intelligent, t'iras en lycée général ; toi, t'es nul en classe, t'iras en bac pro"
- "Mais madame, moi je veux être pâtissier"
- "Non, t'es trop intelligent pour être pâtissier"
Mais, sacrebleu, ça veut dire quoi ça ??? Au lieu de former des bons pâtissiers, motivés et heureux d'être là, on fout des gars qu'en ont rien à foutre en "filière longue" et qui finissent découragés...

Et oui, même si, en effet, il y aurait beaucoup à dire sur le collège unique, les collégiens ne sont, pour la plupart, pas capable de choisir une orientation. A 15 ans, globalement, ce sont des bovins décérébrés.

A ce propos, je ne résiste pas à l'envie de vous racontez une anecdote :
Ma femme est documentaliste dans un collège. Les élèves de 3ème doivent passer une épreuve dite "histoire des arts".
En gros, les élèves étudient quelques oeuvres en classe avec quelques axes (par exemple "oeuvre engagée" ou "oeuvre novatrice"), puis doivent préparer un petit dossier sur une oeuvre, mais pas forcément une étudiée, ça peut aussi être une de leur choix (mais en rapport avec les axes étudiés). Puis, chaque élève présente son travail à l'oral.
Ils ont donc des semaines, voire des mois, pour bosser le truc : recherche, présentation, etc.

Et voilà un élève qui se présente. Il a choisit "Guernica" de Picasso. Certes.
Le prof : "C'est où, Guernica ?"
L'élève : "Euh... chais pas..."
Le prof : "C'est en Espagne... Que représente le tableau ?
L'élève : "Euh... la guerre ?"
Le prof : "Moui, OK... et c'est quelle guerre"
L'élève : "Chais pas... la guerre froide ?"
Le prof :  [:facepalm]

Sérieusement ? C'est une oeuvre que l'élève a choisi, qu'il est sensé avoir bossé un minimum, et il ne sait pas où se trouve Guernica ! Ce n'est pourtant pas une question piège, si ? C'est le titre de l'oeuvre !!!  [:kred]
Les gamins, ils copient/collent la page wiki sans même la lire et voilà.
Certains élèves de 3ème ne sont pas foutu de te dire, par exemple, 1) les dates des guerres mondiales et 2) (c'est encore pire) combien il y a eu de guerres mondiales.

Je sais bien qu'à 15ans, tu n'as pas forcément une culture très approfondie... mais quand même, bordel, il y a un minimum à savoir, non ? Je suis un vieux con réac ?
Tout problème a sa solution qui pose problème...
C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison. (Coluche)

Hors ligne Alaiya

Ce qui est trop souvent oublié c'est que quand on parle d'égalité, c'est d'égalité en droits, pas d'égalité tout court...

Oui, mais est-ce que pour garantir l'égalité en droits (pour laquelle je suis , hein, attention), il faut rogner les droits déjà existants?

Sur le cas précis du collège, on avait un nombre d'élèves qui avaient "droit" à XX heures d'enseignement du latin et qui, de plus, avaient choisi de faire valoir ce droit. Est-il pertinent de ramener ce nombre d'heures à YY (étant entendu que YY < XX) pour étendre ce droit qui, de plus, sera subi par d'autres?

Par ailleurs, tout le monde a toujours eu le "droit" d'avoir des cours de latin. Et si tout le monde n'en faisait pas, c'est peut-être aussi parce qu'une bonne majorité dans "tout le monde" n'en avait pas envie, tout simplement. Or, il se trouve que celui qui veut bien faire latin, généralement, c'est pas celui qui pionce contre le radiateur au fond de la classe et qui a 5 de moyenne générale.
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Hors ligne cacaman

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« Réponse #2146 le: 09 juin 2015 à 16:19:39 »
Sérieusement ? C'est une oeuvre que l'élève a choisi, qu'il est sensé avoir bossé un minimum, et il ne sait pas où se trouve Guernica ! Ce n'est pourtant pas une question piège, si ? C'est le titre de l'oeuvre !!!

C'est juste qu'il s'en branle, stoo [:petrus]
"Je veux une bonne fois tenter l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées" Nietzsche

Hors ligne Bouloche Le Foufounet

C'est juste qu'il s'en branle, stoo [:petrus]
Aaaaah, s'il s'en branle, tout va bien alors, tu me rassures !  [:lol]
Tout problème a sa solution qui pose problème...
C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison. (Coluche)

Hors ligne cacaman

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Actualités: désastres, drames de la vie courante et passions politiques
« Réponse #2148 le: 09 juin 2015 à 19:14:56 »
 :D
Oui c'est pas bien de s'en branler, mais "collège" et le verbe "devoir" ne font pas vraiment bon ménage, y'en a plein qui font les rebellz en carton-pâte. On leur file un truc obligatoire à faire, la plupart vont le faire plus ou moins consciencieusement, et l'autre partie le fera par-dessus la guibolle (s'ils le font). C'est pas pour ça qu'ils sont décérébrés, mais ils s'en branlent, "ça sert à rien", "çay nul", etc, c'est l'âge qui veut ça aussi. Mon fils est en 6ème et déjà je vois sa mentalité évoluer (en "mal" évidemment - je mets "mal" entre guillemets car c'est le début du rite initiatique de l'indépendance).

Si le gars avait donné tout ce qu'il avait dans l'exposé, tout ça pour ne pas savoir de quoi parle le tableau qu'il a choisi, ça m'inquièterait beaucoup plus, c'est ça que je voulais dire [:aie] Là c'est "juste" une histoire de jenfoutisme terriblement banale au collège, et qui ne présage pas forcément de l'avenir du gamin.

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« Modifié: 09 juin 2015 à 19:17:02 par cacaman »
"Je veux une bonne fois tenter l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées" Nietzsche

Hors ligne Sbaka

Oui, mais est-ce que pour garantir l'égalité en droits (pour laquelle je suis , hein, attention), il faut rogner les droits déjà existants?

Sur le cas précis du collège, on avait un nombre d'élèves qui avaient "droit" à XX heures d'enseignement du latin et qui, de plus, avaient choisi de faire valoir ce droit. Est-il pertinent de ramener ce nombre d'heures à YY (étant entendu que YY < XX) pour étendre ce droit qui, de plus, sera subi par d'autres?

Par ailleurs, tout le monde a toujours eu le "droit" d'avoir des cours de latin. Et si tout le monde n'en faisait pas, c'est peut-être aussi parce qu'une bonne majorité dans "tout le monde" n'en avait pas envie, tout simplement. Or, il se trouve que celui qui veut bien faire latin, généralement, c'est pas celui qui pionce contre le radiateur au fond de la classe et qui a 5 de moyenne générale.

Je comprends ce que tu veux dire mais le problème c'est que le latin dans la pratique est un marqueur d'élèves qui sont déjà dans un héritage culturel de parents qui soit sont désireux que leur progéniture sache lire Sénèque dans le texte (ça doit être rare ^^), soit qu'elle soit dans les meilleures classes, avec les meilleurs élèves et les meilleurs profs, ce qui maximise les chances de réussites aux concours et examens plus tard par une meilleure préparation. C'est la fameuse "égalité des chances" au final.

C'est ça globalement ça qu'ils veulent casser selon moi, ce marqueur "élite" qui est collé à certaines options qu'aucun gamin ne prendrait de gaîté de cœur.

Sachant qu'au final le latin dans les faits n'apporte qu'aux élèves qui sont déjà très avancés, que ce soit dans la logique ou la linguistique par exemple. C'est encore plus différenciant des élèves qui sont déjà bons.

Je ne sais pas si c'est efficace à la fin ou pas. Peut-être y'a-t-il une idéologie et une stratégie encore "au-dessus" dont la ministre ne serait même pas consciente et qui dépasse cela ? Parce que on a du mal à voir dans la communication quel est le but réel poursuivi.

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