Donc, nous voici dans un univers où les kakuen Mashira sont des êtres mi-hommes mi-signes, tous mâles, et qui ont choisi comme méthode de reproduction de kidnapper des femmes, les violer, et les forcer à avoir leurs rejetons - même si l'histoire édulcore ça à crever : les Kakuen Mashira sont beaux comme des dieux, les femmes en tombent toutes raides dingues et sont contentes
, et la suite roule comme un pet sur une toile cirée. Exception : le héros, que sa mère a rejeté, tenté de tuer et abandonné, cette dernière étant présentée comme une immonde radasse (ben oui, pas contente d'avoir été enlevée, violée et engrossée de force ! Elle est vraiment difficile !!!
). D'ailleurs, dans la petite famille Kakuen, il y a aussi un malheureux qui perçoit les immondes pensées des immondes humains (ah, les humains sont méchants avec eux, mais pourquoi, hein ? En plus, il ont des vilaines pensées, alors que les Kakuen eux sont si purs et gentils...) - d'ailleurs, ces immondes femmes, une fois qu'elles sont kidnappées et regroupées en harem, et qu'elles se sont habituées à leur sort, deviennent encore plus des vipères, ah là là là là, c'est vraiment bien la preuve que ce sont les humains les méchants, les Kakuen font ce qu'ils peuvent et n'ont pas le choix pour survivre, les pauvres !
Ca fait trois tomes de sortis, et j'attends toujours que quelque chose, un événement, n’importe quoi, vienne confronter ces "pauvres petits" Kakuen aux crimes qu'ils commettent et au malheur qu'ils causent, mais rien, de rien, de rien, de rien. Et visiblement la plupart des chroniqueurs de sites web de mangas ne relèvent pas du tout ce "détail" de l'univers, et en restent au "ah c'est tout mignon, c'est joli, bien dessiné, le chien et le singe sont craquants"...
Est-ce que cet aveuglement à ce qui me semble un élément essentiel et extrêmement dérangeant dans son traitement par l'auteur peut venir du fait que la réalité, même si dite, est totalement édulcorée par le dessin et ce que l'auteur a la gentillesse de nous montrer de la "réalité" des femmes kidnappées par les Kakuen (pas une seule femme âgée, on peut imaginer qu'elles meurent au bout de X grossesses non désirées, sans soins ni autres, mais c'est laissé à l'imagination et en fait on n'encourage pas du tout le lecteur à y réfléchir) ?
Je m'interroge franchement, et j'attends toujours de voir si l'auteur finira un jour par confronter son héros rendu malheureux par l'abandon et la tentative de meurtre de sa mère à la réalité de ce qu'elle a subi, et de pourquoi elle a agi comme elle l'a fait - ce qui n'excuse pas la tentative de meurtre.