En ces temps de repentance post-coloniale, comment imposes-tu tes valeurs aux gens qui n'en veulent pas ?
"doivent s'appliquer"En ces temps de repentance post-coloniale, comment imposes-tu tes valeurs aux gens qui n'en veulent pas ?
Euh, personnellement, la repentance post-coloniale, ce n'est pas mon problème, je n'en souffre pas, merci. Reconnaître le mal que mon pays a fait à des populations n'implique pas que je me sente coupable du passé.Et, "imposer mes valeurs" ? Tu poses ta question comme si je m'appelais Donald Trump ou si j'étais le fier dictateur qui commande au monde entier, ce que je ne suis pas (et c'est heureux, surtout pour moi, d'ailleurs).La réponse devrait pourtant couler de source (même si elle est, je l'admets volontiers, idéaliste et utopique), si tu as déjà lu les avis/opinions que je poste de temps à autre.Je te donne quelques indices :- partage des richesses- partage des connaissances et des moyens- communication et échanges non basés sur la quête de profit maximal immédiat à tout prix- éducation des enfants, et des petites filles et jeunes femmes en particulier- émancipationCeci dit, peut-être es-tu de l'avis qu'il faut respecter de manière absolue toutes les coutumes et traditions de chaque société. Auquel cas, nous nous trouvons simplement devant une divergence irréductible de points de vue, et cela clôt la discussion.Fuu-chan.
Perso c'est vite réglé, les coutumes tellement infectes qu'elles me donnent envie de gerber, je préférerais encore me faire arracher les deux yeux que de respecter ça Heureusement qu'on est à une époque où la barbarie est globalement réprimée ( quoique... ), sinon on serait encore à l'âge de pierre...
Je ne crois pas que "la vie" soit une valeur. C'est un fait, un état, mais pas une valeur dont on peut juger la pertinence de manière aléatoire et selon son point de vue personnel.
Vous allez dire que je réagis de manière primaire (et c'est peut-être le cas), avec mes tripes de maman, mais je ne crois pas que quoi que ce soit au monde puisse cautionner le meurtre d'un enfant, si ce n'est pour abréger de souffrances fatales. De plus il est clairement fait mentions de croyances/superstitions concernant des enfants de femme célibataire par exemple, ce qui rend la chose encore plus incompréhensible. N'est-il vraiment pas possible de respecter ces peuples en leur laissant simplement entrevoir que d'autres solutions existent pour ces cas jugés difficiles, et qu'on peut leur apporter cette aide sans pervertir leur culture ? Ce serait certainement difficile au début (nous sommes tous rétifs au changement), mais toutes les civilisations évoluent, je pense que ce petit effort peut aussi être perçu comme une bénédiction pour eux, car au fond, personne ne veut voir mourir ses enfants.
Ni philosophe ni politique, j'essayais juste d'avoir l'esprit pratique. C'est une question d'ouverture d'esprit : si des solutions existent, pourquoi les refuser ?
Pose la question aux parents qui ont dû sacrifier leur enfant, je suis sûre de la réponse.
Au delà de la loi, je parle de bon sens ; s'il est possible pour des parents de sauver leur enfant, ils choisiront cette option. Partir du postulat que le chef veut rester dans l'obscurantisme, c'est inepte : on n'en sait rien et c'est avoir l'esprit bien mal tourné que d'imaginer que ce sera forcément le cas et qu'aucun dialogue ne sera possible. La quasi totalité de ces tribues savent qu'il existe un autre monde autour d'eux. Et faire un parallèle entre la colonisation et l'évangélisation avec les progrès de la médecine et le fait de sauver des vies, je trouve cela déplacé et de mauvais goût.
L'exemple le plus récent de mise en oeuvre de "un ensemble de valeurs universelles doivent s'appliquer à tout être humain, d'où qu'il ou elle vienne et où qu'il ou elle soit." étant la colonisation, qui n'a plus vraiment bonne presse, je me demande comment concrètement tu fais
J'ai répondu à cela : je n'ai pas d'avis figé.Tu es manifestement de celui de BHL. Il ne t'aura pas échappé qu'il est controversé.Je ne te ferai pas l'offense d'une remarque acerbe toutefois.
Non, la colonisation n'avait pas pour but d'émanciper les peuples qui y étaient soumis.
Elle avait pour moteurs l'exploitation des richesses de leurs sols (sans leur en payer la contrepartie et sans leur en demander la permission), des ressources en transport, l'élargissement des pouvoir des gouvernants et cultes religieux en place (chrétiens, pour ce qui nous concerne), et le renforcement de positions stratégiques pour assurer l'équilibre entre les grandes forces qui dominaient le monde à l'époque (ou renforcer sa propre position par rapport aux autres).
Ensuite, tu m'excuseras, mais la manière réductrice dont tu formules ta réponse me fait plus penser à du trolling qu'à une réelle question.Par exemple, tu ne m'as même pas demandé de quoi je parlais en termes de "valeurs universelles",
tout comme tu ne t'es même pas posé la question des raisons qui ont pu pousser des sociétés à adopter des coutumes ou des traditions qui vont à l'encontre de valeurs telles que le respect de la vie humaine, par exemple.
Quand tu parles de "gens qui ne veulent pas", qu'en sais-tu ? Il y a une énorme différence entre "gens qui ne veulent pas" et "gens qui ne peuvent pas faire autrement vu leur contexte et la situation dans laquelle ils vivent depuis des générations ou plus" ou encore "gens qui ne voient pas comment faire autrement vu leur situation et leur environnement", voire même "gens qui n'imaginent même pas qu'autre chose soit possible simplement parce qu'ils n'ont jamais côtoyé autre chose".
Bref, tu n'es pas dans l'argumentation, mais dans quelque chose plus proche d'une tentative de positionner mon avis comme invalide car il supposerait je ne sais quel usage de la force pour faire accepter ses vues par d'autres. Je me répète : nos avis sont irréconciliables, et c'est très bien ainsi.En ce qui me concerne, cette discussion est close.Fuu-chan.
Tu n'as de cesse de dire que nous n'avons pas le droit d'imposer nos manières à ces tribues, et qu'elles sont, de toutes façons, dans une posture de refus absolu. Oui, j'ai pris cela pour un avis figé, si c'est à tort j'en suis navrée, ta subtilité m'aura échappée, mais elle n'est pas facile à saisir.
Je ne sais pas ce que dis BHL, et cela ne m'intéresse pas.
Je dis juste, que la discussion et sûrement possible avec ces gens, et que des avancées sont certainement possible. Je ne prétends rien d'autre, pour cela il faudrait avoir leur opinion et je ne l'ai pas. Toi non plus. Pour quelles raisons ne s'adressent ils pas à nous ? Je ne sais pas. Toi non plus. À moins que tu n'aies interrogé la totalité des chefs, et qu'ils t'aient tous fait part de leur rejet de notre civilisation ? En tout cas, l'appel à l'aide de la jeune fille sauvée et qui entame des études supérieures me laisse penser qu'il ne faut pas rester stoïque et se cacher derrière le devoir de respecter les coutumes des autres à tout prix.
Non, la colonisation n'avait pas pour but d'émanciper les peuples qui y étaient soumis. Elle avait pour moteurs l'exploitation des richesses de leurs sols (sans leur en payer la contrepartie et sans leur en demander la permission), des ressources en transport, l'élargissement des pouvoir des gouvernants et cultes religieux en place (chrétiens, pour ce qui nous concerne), et le renforcement de positions stratégiques pour assurer l'équilibre entre les grandes forces qui dominaient le monde à l'époque (ou renforcer sa propre position par rapport aux autres).
Je trouve ça un peu réducteur et très caractéristique d'un jugement a posteriori quand même.
Mais derrière il y avait tout un monde intellectuel, et parfois populaire quand ce genre de questions pouvait atteindre des gens qui n'étaient au fond que peu concernés, qui s'investissait dans cette "mission sacrée de civilisation", que ce soit de façon religieuse (comme les écoles au Liban) ou de façon républicaine et laïque. Pour prendre un exemple connu, je pense pas que Rudyard Kipling songeait au renforcement de position stratégique, ou aux ressources à récupérer, mais plus à l'apport qui à l'époque était jugé bénéfique par une grande majorité des Occidentaux de la propagation des valeurs occidentales à ces sociétés estimées "arriérées".