Je ne suis pas du tout pro-chasseurs, pro-massacres, pro-débiles qui participent au trafic d'animaux ou à la chasse à coups de milliers de dollars pour faire bien sur les réseaux sociaux (ou prouver qu'on en a une plus grosse que le voisin), mais je suis clairement pour le maintien des populations animales et végétales indigènes. Quitte à employer quelques solutions radicales.
Surtout, pour la première fois, le Conseil constitutionnel estime qu’« il appartient au législateur d’assurer la conciliation des objectifs de valeur constitutionnelle de protection de l’environnement et de protection de la santé avec l’exercice de la liberté d’entreprendre. À ce titre, le législateur est fondé à tenir compte des effets que les activités exercées en France peuvent porter à l’environnement à l’étranger ».Ses membres jugent ainsi qu’avec « l’atteinte portée à la liberté d’entreprendre », par cette interdiction, « le législateur a entendu faire obstacle à ce que des entreprises établies en France participent à la vente de tels produits partout dans le monde, et donc, indirectement, aux atteintes qui peuvent en résulter pour la santé humaine et l’environnement ». Du côté de l’UIPP, on explique vouloir prendre le temps de l’analyse de la décision du Conseil constitutionnel avant d’envisager d’autres voies de recours. Depuis la promulgation de la loi Egalim, en octobre 2018, les fabricants de pesticides ont engagé les grandes manœuvres, jusqu’au sommet de l’Etat, pour faire obstacle à cette interdiction. Courrier au président de la République, courrier au premier ministre, courrier au ministre de l’économie… avec toujours un même argument : l’emploi. L’UIPP agite la menace de l’emploi (plus de 3 000), des délocalisations et de toute une économie rurale fragilisée. Un discours qui ne laisse pas insensible à l’Elysée et qu’endosse même le ministre de l’économie, Bruno Lemaire.Un intense lobbying qui finit par payer. Avant de saisir le Conseil constitutionnel (après le Conseil d’Etat), l’UIPP avait remporté une première manche. Avec le soutien du gouvernement, un amendement glissé dans la loi Pacte, relative à la croissance et à la transformation des entreprises, en avril 2019, avait rendu caduque l’interdiction. Cette fois, le Conseil constitutionnel avait retoqué ledit amendement, flairant un cavalier législatif.