@chevkraken : honnêtement, je ne peux juger en comparaison d'autres mangas, m'y étant mis récemment et avec la licence Saint Seiya. Cependant, voilà ce que je peux dire : j'ai commencé, comme beaucoup en France, par l'anime avant de me plonger dans le manga. J'y suis parti avec une appréhension tant le style graphique était "différent" de celui vu dans l'anime. Je craignais également d'avoir une histoire très différente voire plus décousue, le manga ayant un rythme de parution élevé à l'époque tandis que l'anime avait déjà eu du temps pour se mettre en place. La vision de quelques dessins d'Okada sur G, le synopsis et certains commentaires m'ont aussi laissés dubitatifs.
Cela était avant de découvrir, par la lecture personnelle, les histoires et les graphismes de ces deux mangakas, qui sont ceux qui provoquent les avis les plus tranchés.
Concernant Kurumada, je me suis alors rendu compte que l'anime et le manga n'avaient finalement que peu de différences, un grand nombre de scènes étant réellement recréées à l'identique (mise en scène, dialogues, décors) dans l'anime. La véritable différence est le style ArakHimeno (que j'aime fort au demeurant), encore que les personnages restent identifiables d'un support à un autre, plus les inévitables fillers (Geist et Asgard notamment) ou demandes commerciales (les Chevaliers d'Acier).
Finalement, du fait que le manga reste l’œuvre d'origine et représente l'idée de son auteur original, avec la cohérence que cela implique. Le véritable sens de Saint Seiya est dans le manga : dans les situations et dans certains aspects de ses graphismes comme les regards ou les expressions. La personnalité de Shun ressort bien dans le manga, les armures sont soignées, les visages féminins sont agréables (mais pas les masques et les premières armures...). C'est pour cela que j'attends ND et que je l'apprécie comme étant la continuité de la pensée de l'auteur, car c'est bien elle dans le fond que je suis et que nous suivons tous d'une façon ou d'une autre, depuis que nous avons découvert la licence. Ce qui peut nous apparaître comme incohérent est surtout le reflet d'un choix d'objectifs : présenter des personnages dans des situations et voir leurs raisonnements, leurs conclusions, les leçons qu'ils en tirent, car c'est un nekketsu. Si on regarde au-delà, les schémas de combats sont répétitifs, les coups mortels et ultimes ne sont souvent ni l'un ni l'autre et un certain nombre de morales sont connues, amis c'est le jeu (la chevalerie, la justice, la paix sur Terre, mangez du poulet, etc.).
Pour Okada, j'ai découvert des combats dantesques, des vues véritablement sidérales et étonnamment lisibles en comparaison d'autres, par la maîtrise des couleurs/niveaux de gris de chaque élément. Les regards sont aussi travaillés. J'ai juste du mal à reconnaître certains personnages déjà connus par ailleurs du fait de l'anamorphose okadienne.
Comme je le disais sur le topic du troll, Teshirogi et Kuori ont des styles plutôt agréables voire très soignés (Kuori notamment) mais avec moins de personnalité, surtout à notre époque. Malgré cela, elles ont aussi leurs défauts : des visages parfois bouffis vus de profil pour Teshirogi et des yeux apparaissant trop vites écarquillés pour Kuori.
Niveau histoire de leurs mangas, ainsi que pour Okada, je ne m'avancerais pas à comparer étant donné mon faible avancement sur les spin-offs (au mieux au volume 6 d'Episode G, 4 pour TLC et 3 pour Saintia Shô).
Là où je te rejoindrais, c'est sur le fait que l'anime ait popularisé le manga et sa licence. Un peu au Japon mais surtout ailleurs dans le monde, du fait des différences de culture graphique entre le Japon/manga et la BD/comics à l'occidentale (encore que le comics reprend pas mal de codes du manga et que la ligne claire d'Hergé pourrait presque le mettre d'accord avec Kurumada sur certains points). Un début direct par du Kurustyle ou de l'Okadastyle aurait probablement fait un four.
N'oublions pas non plus que l'anime a des couleurs, une musique, des voix,... Que n'a pas le support papier !
Il n'a en revanche pas tellement fait pour le scénario, hors Asgard, ayant même plutôt mis de la confusion et certaines situation OOC (la galanterie de Seiya avec Geist est mythique). Il aurait mieux valu aller plus loin dans les modifs en les développant réellement. Par exemple, reprendre les âges des personnages : à 16-18 ans les jeunes pouvaient y voir leurs grands-frères sans le côté glauque d'enfants-soldats.