Non, ça vient de l'expression géographique "migration pendulaire" qui désigne des déplacements réguliers en horaires et en trajet domicile-travail (un peu comme un pendule qui va toujours d'un point à un autre). C'est un peu l'adaptation du "métro-boulot-dodo".1 h de colle pour réviser ta géographie, non mais !
Je ne savais pas trop où mettre ça mais ça m'a un peu étonné : il y en a encore pour miser pour la marine marchande à voile. Après, niveau bilan carbone ce sera bien meilleur, évidemment, et il n'auront pas les coûts du mazout. https://splash247.com/france-debuts-another-sail-cargo-ship-design/
Je veux bien admettre qu'on ne transportera sans doute pas tout le fret du monde par des voiliers, mais pour les courtes distances, peut-être, ça pourrait convenir ?
J'attends la réponse de mon vieux
Euh non, "défaker" c'est la spécialité de l'un des debunkers qui détricotent patiemment les élucubrations complotistes. https://twitter.com/DEFAKATOR_OffIl est aussi sur YT et Twitch.
Heu oui peut-être je connais pas.Je pensais tout simplement qu'avec tous ces fake exemples, fake médecin, fake news et cie, à force, on en arrive au jeu de mot avec déféquer ( ces cons de-fake.....), et il est vrai que l'omniprésence de la propagande fake pue gravement .
« Me voilà intégré à une équipe fantôme » : les extraits d’un récit d’infiltration dans l’équipe de ZemmourVincent BressonPour écrire son livre « Au cœur du Z », le journaliste Vincent Bresson a infiltré, comme militant, l’équipe de campagne du candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle entre septembre 2021 et janvier 2022. En voici des extraits.Bonnes feuilles. Je viens de rejoindre un nouveau groupe de travail nommé « WikiZédia ». J’avais repéré cette initiative début octobre [2021], sur le canal Telegram « Groupe de discussion », ouvert à 1 400 personnes. Un membre proposait de « Contribuer à Zemmour & Wikipédia : ajouter du contenu qui concerne Zemmour, compléter et rectifier si nécessaire. = > contacter @Choucroutegourmande ».Je contacte @Choucroutegourmande, le 10 novembre, lui signifie mon envie de contribuer, et me voilà intégré à WikiZédia. Une fois de plus, personne ne vérifie mon identité. Et là, c’est vertigineux : j’ai désormais accès à des stratégies et à des tactiques officieuses, non assumées publiquement.Cette petite cellule de militants pro-Zemmour ne se réunit jamais physiquement. Les « wikizédiens » se coordonnent uniquement par Internet et échangent à travers différentes messageries. Ils sont huit à converser sur Discord et onze à échanger sur Telegram, principalement les mêmes personnes. (…)Dans la conversation Telegram, un certain Gabriel se présente comme chargé de la page Wikipédia du Z. Il distille ce conseil : « Pour gagner en crédibilité et imposer ses choix éditoriaux, il ne faut pas paraître orienté. » Ce Gabriel précise en quelque sorte la ligne éditoriale à respecter, une sorte de travail d’équilibriste où, pour pouvoir orienter le contenu, il faut disposer de sources crédibles, ne pas s’appesantir sur un point de détail (donc respecter une règle de proportionnalité) et éviter de se faire révoquer par d’autres contributeurs de l’encyclopédie en ligne, qualifiés par Gabriel de « gauchistes qui polluent la page ».Il s’agit d’un lobbying numérique qui s’évertue à contourner les règles imposées par WikipédiaGabriel ajoute ce qu’il a appris de son expérience : « Je le déplore, mais il est quasiment impossible de procéder à des ajouts qui paraissent partisans sans s’appuyer sur des articles de presse “mainstream” (malheureusement…). Il faut donc la jouer assez finement. D’ailleurs, à mes débuts, j’ai fait l’objet de sanctions (blocages) pour des modifications trop engagées. » (…)La page « consignes » rappelle les priorités : « Mettre à jour les pages “CSA” ; “Face à l’info” ; page “Liste des épisodes Face à l’info” ». Et créer ainsi, au sein de Wikipédia, une myriade de nouveaux liens concernant de près ou de loin Eric Zemmour. Ça a l’air compliqué, mais c’est pourtant très simple. Il s’agit d’un lobbying numérique qui s’évertue à contourner les règles imposées par Wikipédia.A quoi peut bien servir ce travail de fourmi ? Gabriel donne la réponse : « Ne lâchez pas la page du Z, qui est encore vue 50 000 fois par jour (émoticône biceps gonflé). » 50 000 vues par jour. D’après les chiffres fournis par la Wikimedia Foundation, la page « Eric Zemmour » est la plus consultée de France sur l’année 2021. Et de loin : 5,2 millions de pages vues. En seconde position, il y a « Elizabeth II » (4,5 millions), puis « Cristiano Ronaldo » (3,9 millions). Plus la campagne s’intensifiera, plus ce chiffre risque d’être élevé. Voici donc l’enjeu central de cette opération : le contrôle de la « vérité » en ligne. (…)Cette guerre numérique est patronnée par un certain « Samuel ». Dans les conversations, les membres du projet WikiZédia disent prendre leurs directives auprès de lui. S’il n’y a pas de « Samuel » sur Discord, il y en a bien un, surnommé « Grand Chef », sur la conversation Telegram, et il est loin d’être un inconnu. Son nom apparaît un peu plus loin en entier : Samuel Lafont. A 33 ans, il est le patron de la stratégie numérique de la campagne d’Eric Zemmour.Dans une conférence à usage interne de Génération Z, à laquelle j’ai pu avoir accès, Samuel Lafont retrace lui-même une partie de son parcours militant, notamment à l’UNI, le syndicat universitaire de droite, qu’il décrit comme son « école de formation ». Il explique y avoir gravi tous les échelons. Il a d’abord créé une section de l’UNI ex nihilo à Nîmes, a continué son activisme à Montpellier et a fini par être élu au conseil national des étudiants de ce syndicat, à Paris. (…)Sous les photos, Cheep rédige la légende suivante : « Philippe Pétain et Pierre Laval, dont la responsabilité dans la Shoah en France est sujette à débat. » Une affirmation totalement fausse[Samuel Lafont] s’est surtout fait connaître dans les médias en tant que militant actif de La Manif pour tous, mouvement de lutte contre le mariage homosexuel, car il se situait dans sa branche radicale dite le « Printemps français ». Fin 2012, alors que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, confirme le projet de loi sur le mariage pour tous, Samuel Lafont tweete « est-ce que je peux me marier avec mon chien alors ? » et relaye une photo truquée associant homosexualité et pédophilie, dans laquelle une militante pro-mariage homosexuel brandit une pancarte indiquant : « Mes deux papas me pètent le cul quand je veux » (en réalité, la vraie pancarte annonçait « Mes deux papas te pètent la gueule quand tu veux ») (…).Si Zemmour remonte si régulièrement en tendance Twitter, si sa campagne en ligne connaît un tel succès, c’est notamment grâce à son travail. Et me voilà intégré à l’une de ses équipes. Une équipe fantôme.(…)Je sollicite Jules, l’administrateur de Wikipédia avec qui je suis entré en contact [Jules, sans aucun lien avec l’équipe Zemmour, aide l’auteur à repérer les manœuvres de celle-ci sur Wikipédia], pour obtenir plus d’informations sur Gabriel, alias « Cheep ». Pour rappel, dans la discussion de la cellule WikiZédia, Gabriel s’est présenté comme « chargé de la page Wikipédia d’Eric Zemmour ». Jules se montre tout de suite choqué quand il apprend que « Cheep » fait partie de la cellule WikiZédia. Car « Cheep » n’est pas n’importe qui dans la communauté des « wikipédiens » : d’après les statistiques fournies par l’encyclopédie en ligne, il totalise, depuis 2006, près de 169 000 contributions, ce qui en fait le 64e contributeur de Wikipédia en langue française. Il s’agit donc d’un utilisateur extrêmement expérimenté, que la communauté nomme « Autopatrolled 35 », c’est-à-dire dont les modifications sur les pages sont considérées comme vérifiées automatiquement.Le 3 décembre 2021, à 00 h 05, Gabriel- « Cheep » intervient sur la page Wikipédia consacrée à Eric Zemmour. Il ajoute des portraits photo du maréchal Pétain et de Pierre Laval, chef du gouvernement sous le régime de Vichy. Sous les photos, « Cheep » rédige la légende suivante : « Philippe Pétain et Pierre Laval, dont la responsabilité dans la Shoah en France est sujette à débat. » Une affirmation totalement fausse.(…) Un autre utilisateur de Wikipédia (dont le pseudo est « Lefringant ») annule une première fois la modification mensongère de Gabriel- « Cheep », une minute seulement après sa publication. A 00 h 10, « Cheep » revient à la charge en indiquant « Images appropriées ». « Lefringant » annule de nouveau la modification en commentant : « L’image peut-être, la légende absolument pas ». « Cheep » passe en force en disant : « Il suffit de lire l’article sur Laval. » « Lefringant » annule de nouveau. Une administratrice de Wikipédia (dont le pseudo est « Bédévore ») intervient pour stopper la « guerre d’édition ». Elle immobilise cette page pendant vingt-quatre heures, sans la légende de « Cheep ».Le lendemain, plusieurs contributeurs expérimentés reprochent à Gabriel- « Cheep » ses modifications contraires à la neutralité de point de vue, l’un des principes fondateurs de Wikipédia. Un administrateur propose un blocage d’une semaine pour « Cheep ». Pour se défendre, « Cheep » demande à ce que l’on suppose sa bonne foi, autre règle fondamentale sur Wikipédia. Il écrit : « Pas de procès d’intention. Il s’agit de l’article consacré à Zemmour, donc il me semblait relativement évident que la légende concernait son avis sur le sujet. » En tant que contributeur expérimenté, il sait pourtant que sa légende ne présentait nullement un point de vue, mais une affirmation générale. Son ancienneté le sauve, il n’est pas bloqué. Sa modification est néanmoins masquée pour « contenu illégal ».(…)Le 17 décembre, Samuel Lafont intervient en direct sur la messagerie Discord de Génération Z. La discussion s’intitule « Conférence sur la mobilisation ». Le directeur de la stratégie numérique d’Eric Zemmour parle durant trois quarts d’heure, puis répond à quelques questions de militants. Cette conférence a été enregistrée par un militant et publiée sur YouTube, mais la vidéo a très vite été basculée en un lien privé. J’ai pu la sauvegarder pendant sa courte existence (environ quarante-huit heures) en accès libre.Dès le début, Samuel Lafont se montre méfiant. A plusieurs reprises, il affirme qu’il est possible que la conférence soit infiltrée par des policiers ou des journalistes : « Il y a des détails dans lesquels je ne vais pas rentrer, parce qu’il y a toujours malheureusement la possibilité d’avoir des journalistes parmi nous, ou des taupes, et vous comprendrez qu’il y a des éléments stratégiques que je ne peux pas dire. » En dépit de ces précautions, la conférence s’avère très intéressante. Elle permet de saisir l’ampleur des stratégies mises en place sur Internet et d’entrevoir la personnalité d’un jeune homme en croisade, convaincu de la victoire future de son candidat. Une victoire qui sera due, selon ses dires, à « la machine de guerre incroyable » qu’il a mise en place. (…)Pour accomplir cet objectif, il faut rester « les meilleurs ». Ça tombe bien, se réjouit Samuel Lafont, « les autres ont pris beaucoup de retard », il s’agit désormais d’améliorer cette avance sans jamais se relâcher. « Pour moi, on a un compte à rebours (…). Chaque jour qui passe, on essaye de faire le plus possible, d’accomplir de nouvelles tactiques. » (…)Le 1er janvier, Eléonore m’ajoute sur les boucles Telegram « Action Facebook » et « J’agis pour Zemmour »Dans sa conférence en ligne, Samuel Lafont prophétisait que, pour la campagne numérique, Facebook serait l’un des cœurs de la bataille finale. Il refusait d’en dire plus, mais invitait à prendre contact avec « Tom », un militant qui animait la discussion, ou avec « Eléonore », chargée des réseaux sociaux. Etant donné la stratégie souterraine mise en place sur Wikipédia, j’ai évidemment voulu voir ce qu’il en était des stratégies Facebook.J’ai donc suivi le conseil du chef et fait part aux deux responsables de mon intérêt. « Tom » me dit : « Je relaye à Samuel Lafont ta demande. » Puis silence radio. Le 1er janvier, Eléonore m’ajoute sur les boucles Telegram « Action Facebook » et « J’agis pour Zemmour ». Elle me prévient qu’un certain « Yann » va prendre contact avec moi par téléphone pour m’en dire davantage.En fin de journée, le fameux « Yann », responsable des actions Facebook, m’envoie un message. « La stratégie que l’équipe de Zemmour veut mettre en place est d’investir le plus de groupes Facebook possible sur tous les thèmes et de publier sur ces groupes, commenter les publications avec du contenu sur Zemmour. Je vais t’envoyer une liste de catégories de groupes, pourrais-tu m’en donner trois ? Et je t’enverrai un ensemble de groupes à intégrer et sur lesquels publier. »Depuis son profil Telegram, où « Yann » porte chemise blanche et cravate, il m’envoie un document listant les 97 thèmes ciblés : « Laurent Wauquiez », « Bonapartistes », « Natio-Poutine », « Juifs », « Musulmans », « Antivax », « Johnny », « Pêcheurs », « Coluche », « Pékin Express », « Cosmétique » ou encore « Pizza ». J’opte pour un choix éclectique : « Mylène Farmer », « Gauchos » et « Foot ».Dans la foulée, « Yann » m’envoie des liens de groupes liés à mes thèmes : « La France insoumise », « Contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes », « Avec Philippe Poutou », « Anticapitaliste », « Ecosocialiste », mais aussi « RC Lens », « Si toi aussi tu es supporter du Racing Club de Lens et fier de l’être », « Olympique lyonnais », « Olympique lyonnais Fans », « Olympique lyonnais à vie », ou encore « Mylène Farmer-Le Groupe, Fans de Mylène Farmer », « Mylène Farmer : le mythe français ». Pour les groupes d’extrême gauche, l’idée est sûrement de susciter un maximum de réactions. Côté foot, le choix de cibler Lens est-il lié au fait que ce club populaire évolue dans un bassin où le vote pour le Rassemblement national est fort ? Et pour Lyon, est-ce parce que le club est réputé avoir une frange de ses supporteurs estampillée « extrême droite » ? (…)« Yann » m’envoie un dernier message, qu’il avait déjà publié sur la discussion « Action Facebook » : « Sur ces groupes, il faut que vous publiiez à fond du contenu sur EZ [Eric Zemmour] et commentiez les publications avec des liens vers le site d’EZ, des vidéos, lien vers l’adhésion. » Il conseille de poster massivement, de faire des copier-coller avec les contenus partagés sur « J’agis pour Zemmour », voire de publier le même post sur vingt groupes. Et si on finit par se faire virer d’un groupe ? « Vous me le dites, et je vous en envoie un [autre]. » (…)L’obsession de Samuel Lafont : saturer les réseaux sociaux et parfois même l’espace médiatique. Donner l’impression que des vagues spontanées se créent chaque fois. C’est la même idée avec la création de sites Internet annonçant des soutiens émanant de diverses professions (les agriculteurs, les maires, les profs, les avocats, les militaires…) : laisser entendre qu’une lame de fond extrêmement large pousse la candidature d’Eric Zemmour. En réalité, ces mouvements sont coordonnés. La dynamique Zemmour sur Internet est donc, du moins en partie, artificielle et à mettre au crédit de ces stratégies souterraines.
Ils étaient 12. Joseph Mercola, Robert F. Kennedy Jr., Ty et Charlene Bollinger, Erin Elizabeth, Rashid Buttar, Rizza Islam, Sherri Tenpenny, Sayer Ji, Kelly Brogan, Christiane Northrup, Ben Taper et Kevin Jenkins. Facebook compte plus de 2,8 milliards d'utilisateurs actifs mensuels mais ces 12 comptes sont à l'origine de presque 75% de la désinformation sur les vaccins dans la plateforme (rapport et analyse du Center for Countering Digital Hate disponible). Ils étaient douze. Seulement douze. Douze salopards. [...]Ce qui change aujourd'hui c'est la fréquence et le "quasi-systématisme" par lequel de plus en plus de combats sociétaux et politiques issus d'initiatives singulières parviennent à façonner et à déterminer nos postures, nos horizons et nos destins collectifs. Et la manière dont ces combats singuliers s'additionnent dans l'espace public des luttes et des revendications, jusqu'à parfois le saturer et jusqu'à d'autres fois les invisibiliser sans leur laisser le temps de devenir d'authentiques forces de transformations. [...]Nombre de combats militants actuels, ainsi que l'essentiel des processus d'information ou de désinformation s'y rapportant, passent désormais presqu'uniquement par trois vecteurs. D'abord le catalyseur des filtres et déterminismes algorithmiques des grandes plateformes sociales ; ensuite et quasi-simultanément par la capacité d'individus isolés à en maîtriser la logique ou à bénéficier d'une visibilité presqu'accidentelle dont ils feront un véritable effet d'aubaine ; enfin par la longue traîne de leurs reprises dans des médias d'opinion aux audiences autrement denses et disponibles que celles des réseaux sociaux ; et à la fin par la dynamique de réciprocité où les audiences de plateformes sociales nourrissent les agendas des chaînes d'information et d'opinion ... qui le leur rendent bien**. Les deux premières étapes sont tout à fait inédites et correspondent à l'émergence des médias numériques à fonction d'agrégation sociale (ni seulement "réseaux", ni pleinement "médias").[...]Les trois chercheurs se sont intéressés à un corpus de données regroupant les 500 pages Facebook (US) récoltant le plus d'engagement. Il s'attendaient à trouver du sale, et ils ont trouvé pire ("Based on prior reporting, we expected it would be ugly. What we found was much worse"). Leurs conclusions n'étonneront pas les lecteurs et lectrices de ce blog mais elles sont en gros les suivantes : les utilisateurs les plus "abusifs" sont aussi ceux qui façonnent le plus ce que l'on voit dans Facebook ; il s'agit presqu'uniquement de vieux (plus de 30 ans) mâles blancs ... la loi de puissance qui s'applique est absolument phénoménale : il y a en réalité beaucoup moins d'interactions dans la plateforme que Facebook ne le prétend, et ces interactions sont massivement concentrées sur un très petit nombre de pages et de profils publics ; les groupes obéissent à la même loi de puissance mais à une échelle un peu moindre ;Les auteurs expliquent notamment que : "Au total, nous avons observé 52 millions d'utilisateurs actifs sur ces pages et groupes publics américains, soit moins d'un quart de la base d'utilisateurs déclarée par Facebook dans le pays. Parmi cette minorité d'utilisateurs publiquement actifs, les 1 % de comptes les plus importants étaient responsables de 35 % de toutes les interactions observées ; les 3 % les plus importants étaient responsables de 52 %. Il semble que de nombreux utilisateurs interagissent rarement, voire jamais, avec des groupes ou des pages publiques."Et plus loin : "Aussi faussés que soient ces chiffres, ils sous-estiment toujours la domination des super-utilisateurs. Les utilisateurs de Facebook suivent une échelle d'engagement cohérente. Les utilisateurs ayant une faible activité publique ne font qu'une seule chose : ils aiment une ou deux publications sur l'une des pages les plus populaires. Au fur et à mesure que l'activité augmente, les utilisateurs effectuent davantage de types d'engagement public (partages, réactions, puis commentaires) et s'étendent au-delà des pages et des groupes les plus populaires. Lorsque nous examinons des pages et des groupes de plus en plus petits, nous constatons que leur engagement provient de plus en plus des utilisateurs les plus assidus. Une couverture complète des plus petites pages et des plus petits groupes qui nous échappent permettrait donc de dresser un tableau encore plus sombre de la suprématie des superutilisateurs."Et de (presque) conclure : "La domination des super-utilisateurs a des implications énormes qui vont au-delà de notre préoccupation initiale concernant les utilisateurs abusifs. Les révélations les plus importantes qui sont ressorties du troquet de documents internes de l'ancienne ingénieure en données de Facebook, Frances Haugen, concernaient peut-être le fonctionnement interne de l'algorithme clé de Facebook, appelé "Meaningful Social Interaction", ou MSI. Facebook a introduit MSI en 2018, alors qu'il était confronté à une baisse de l'engagement sur l'ensemble de sa plateforme, et Zuckerberg a salué ce changement comme un moyen d'aider à "se connecter avec les personnes qui nous intéressent." (...) Les principes de base du MSI sont simples : il classe les publications en attribuant des points pour différentes interactions publiques. Les publications qui ont beaucoup de MSI ont tendance à se retrouver en tête du fil d'actualité des utilisateurs, tandis que celles qui en ont peu ne sont généralement pas vues du tout. Selon le Wall Street Journal, lorsque l'indice MSI a été déployé pour la première fois sur la plateforme, un "like" valait un point ; les réactions et les re-partages valaient cinq points ; les commentaires "non significatifs" valaient 15 points ; et les commentaires ou messages "significatifs" valaient 30 points. Une mesure comme le MSI, qui donne plus de poids à des comportements moins fréquents comme les commentaires, confère une influence à un ensemble encore plus restreint d'utilisateurs. En utilisant les valeurs référencées par le Wall Street Journal et en nous appuyant sur les documents de Haugen, nous estimons que les 1 % d'utilisateurs les plus visibles auraient produit environ 45 % des MSI sur les pages et les groupes que nous avons observés, plus ou moins quelques pour cent selon ce qui est considéré comme un commentaire "significatif". Selon des messages internes décrivant son raisonnement, Mark Zuckerberg a initialement refusé les modifications du fil d'actualité proposées par l'équipe chargée de l'intégrité de Facebook parce qu'il craignait une baisse de l'indice MSI. Cependant, l'activité étant très concentrée, les utilisateurs hyperactifs ont pu opposer leur veto aux politiques qui auraient permis de limiter leurs propres abus."Suite au tollé des révélations et des enquêtes, Facebook a indiqué revoir la pondération de certains indicateurs de son MSI à la baisse. Mais la conclusion des 3 chercheurs souligne l'inefficacité de ces mesures : "Aucun de ces ajustements ne change la situation dans son ensemble. Les utilisateurs qui produisent le plus de réactions publiques produisent également le plus de " likes ", de partages et de commentaires, de sorte que la nouvelle pondération ne fait que remanier légèrement les utilisateurs les plus actifs qui comptent le plus. Maintenant que nous pouvons voir que les comportements nuisibles proviennent principalement des super-utilisateurs, c'est très clair : tant que l'addition des différents types d'engagement reste un ingrédient clé du système de recommandation de Facebook, il amplifie les choix de la même tranche ultra-étroite et largement haineuse d'utilisateurs."[...]"Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités." Que la formule soit de l'oncle Ben de Peter Parker ou bien de Winston Churchill, elle semble se retourner ou plus exactement se déployer différemment autour de la figure de ces super-utilisateurs dont la grande centralité dans le réseau implique un grand pouvoir, sans que celui-ci n'apparaisse chez elles et eux corrélé à une quelconque forme de responsabilité. Pour comprendre à la fois comment émergent et comment agissent et rayonnent ces super-utilisateurs il faut un peut s'arrêter sur leurs super-pouvoirs ou plus exactement sur ceux que leurs confèrent les plateformes au sein desquelles ils éclosent.Leur 1er super-pouvoir est celui de la tyrannie des agissants. Dans des organisations collectives où les échelles d'implication et de participation obéissent toujours à des lois de puissance, ceux qui agissent c'est à dire qui publient, commentent, créent des contenus, bénéficient d'une prime de visibilité considérable.Leur 2ème super-pouvoir c'est celui de l'illusion de la majorité. L'illusion de la majorité, comme je vous l'expliquais notamment par ici, c'est le phénomène "dans lequel un individu peut observer un comportement ou un attribut chez la plupart de ses amis, même s'il est rare dans l'ensemble du réseau." Or les super-utilisateurs sont en quelque sorte de super-illusionnistes, capables en amont comme en aval d'installer des représentations liées à des comportements ou à des discours avec l'effet induit pour celles et ceux à portée de graphe, de considérer ces discours et ces comportements comme majoritaires ou à tout le moins prégnants et déterminants dans le champ social. Ajoutez à cela la dynamique algorithmique que l'on sait bien plus forte pour les informations jouant sur les sentiments de colère ou d'indignation et vous obtenez un cocktail socio-discursif hautement inflammable.Leur 3ème super-pouvoir c'est celui de l'attachement préférentiel. En théorie des graphes (comme en sociologie et en sciences de gestion), l'attachement préférentiel signifie que plus le degré d'un nœud est grand, plus ce nœud est susceptible de recevoir de nouveaux liens. Dit autrement, dans un graphe social relationnel, on cherche toujours à se connecter au nœud le plus central ou le plus important. Dit encore autrement "on ne prête qu'aux riches".
Y a-t-il seulement jamais eu une différence entre ces deux-là ?
Quand ces cons "defake" un peu trop ça finit pas sentir. Au suivant.