Le 10/05, ce sera du film DB, comme à la suite du film Lucifer.
La diffusion consécutive d'Abel du Tenkai hier a permis de comparer directement les deux. Ils souvent considérés comme cousins par bien des aspects. Le premier est le réalisateur accompagné de son style (Yamauchi), utilisant et maîtrisant des techniques modernes pour l'époque, prenant son temps dans la narration, mettant des symboles partout (nombres, éléments, décors) et (ab)usant de déformations et de plans
culotte/nichon sensuels ; le second est le boss final, Abel et Apollon étant très semblables dans les tenues, expressions et positions ; le troisième enfin est le fil conducteur de l'histoire décrit ci-dessous, à savoir la redécouverte de leur vraie raison de se battre/vivre des Chevaliers, la confirmation après le baptême.
Un grand frère (Abel, Apollon) ou une grande sœur (Artémis) vient, généralement accompagné de ses guerriers, rappeler son statut de déesse à Athéna. Au passage, il est demandé à la cadette de laisser l'humanité à sa place de jouet divin à purifier par le feu.
Saori fait alors mine de mettre à disposition ses chevaliers (pour ceux qui jouent le jeu, comme les Golds morts ou les Bronzes de la bande à Shaina) et de rejeter les récalcitrants, à savoir Seiya et sa bande.
Ces deniers se prennent alors un coup de déprime et vont retrouver leur confiance et leur niveau en se posant les bonnes questions, et surtout, en se bastonnant avec qui ne pense comme eux (Seiya étant d'ailleurs à deux doigts de mettre une rouste à Hyôga dans Abel).
Seiya, qui est d'abord le plus affecté car amoureux, est bien pathétique mais finit par jouer une fois encore le rôle de locomotive, donc de personnage principal, pour ses coéquipiers. C'est gonflé à bloc par les coups et leçons de morale (donc double ration de coups) sur son but dans la vie que le mulet parvient jusqu'à Saori au bord de la mort, pas après pas, goutte après goutte. La déesse de la stratégie peut alors révéler son dernier plan sacrificiel douteux en date : elle jouait double jeu pour mieux se retourner contre sa famille d'origine une fois le vrai message compris par ses
abrutis de guerriers.
Voilà pour les ressemblances. Maintenant, jouons aux n différences.
Ce qu'Abel a de bien voire de mieux que son successeur:
- Le temps de présence et l'intérêt des Bronzes principaux autres que Seiya.
- Un haut niveau technique en animation "à l'ancienne".
- Plus d'action, même si les combats sentent le "match retour" (Shiryû vs. Masque de Mort, Seiya vs. mentor-Saga, Shun vs. Aphrodite, Hyôga veut venger la mort de son maître Camille
).
- La préfiguration d'Hadès en anime avec les Golds ressuscités pour jouer le double jeu d'Athéna.
- Le passage de témoin, l'enseignement de Saga à Seiya.
- Les liens maître-élève de Shiryû et Hyôga exploités, de deux façons différentes.
- Les GC, qui ne font pas tout le boulot (voire ne servent à rien, comme dans Hadès encore), même celle du Sagittaire ne résout pas tout (du moins il faut faire un effort, même coup que Poséidon).
- Plus d'émotions (nostalgie de ce type d'animation et de musique, des voix d'origine, aidant ?).
- Le film se suffit à lui-même, il n'y a pas d'intrigue expédiée et laissée en jachère dans les calanques grecques.
- Les voix de la VF sont bien adaptées aux personnages et plaisantes à entendre (le texte en revanche...
.
- La BO de Yokoyama et son insertion.
- Les génériques, qui font partie du film et que je préfère niveau musique.
- Une Saori jeune fille comme rarement, et une relation particulière avec son frangin.
- La poésie, l'onirisme qui s'en dégage, notamment quand Saori semble couler des jours heureux dans sa nouvelle maison de vacances avec son nouveau frère.
Ce que le Tenkai a de bien voire de mieux que son prédécesseur :
- On a des nouvelles des Bronzes secondaires et de Shaina, qui reprennent les rôles des Golds ressuscités d'Abel.
- Les Golds sont mis à une place équilibrés, ni absents ni omniprésents. Ils sont une force morale d'appoint et reconnus comme des modèles par Ikki et Shun.
- Ikki reconnaît Shun comme un vrai guerrier d'Athéna et un frère d'arme, plutôt qu'un petit frère à protéger de sa faiblesse.
- L'utilisation maîtrisée des techniques informatique et le dessin HD.
- Les tenues des Anges.
- Le retour impressionnant de la technique favorite de Poséidon (et des livreurs) : le renvoi à l'expéditeur.
- Une adaptation française correcte (hormis un Tôma lâché à la place d'Icare au détour d'une réplique, il faudrait savoir !).
- Un des Seiya les plus pathétiques (dans le bon sens du terme) jamais vus dans l'ensemble des œuvres le concernant.
- Artémis, les décors lunaires, les thèmes musicaux l'accompagnant.
- L'intrigue secondaire non négligeable avec Marin et Tôma, qui ont de vrais rôles, dépassant même ceux des collègues de Pégase. Marin dévoile un visage (ou pas) moins connu de sa personnalité.
- On sort du cliché de film avec Seiya qui met sa panoplie du Sagittaire offerte à Noël pour jouer les Guillaume Tell avec Saori ou son antagoniste.
- La réflexion plus profonde, son aspect "conceptuel" (mais un peu moins poétique).
Du coup, les points sombres.
Abel :
- Athéna ne connaît même plus sa famille...
- Le texte de l'adaptation en VF.
- Pégase finit encore par se prendre pour l'autre cheval ailé.
- La crise de Seiya envers Hyôga au début paraît disproportionnée.
- Pour la blague : les Corona ont pour critère vestimentaire d'avoir une "petite jupette, un peu courte mais pas vulgaire". Les Anges aussi mais eux ont des bas collants.
Le Tenkai :
- La fin en/sur carton.
- Le générique de fin sans animation, hormis Seiya dans une Cloth inédite dont on se demande ce qu'il fait là en scène post-crédits.
- L'intrigue expédiée, Apollon avec, en fin de film et "à jamais" inachevée.
- Les Anges hors Tôma qui perdent clairement parce qu'ils... doivent perdre ?
- Le gimmick du bouclier humain remplace celui de l'armure du Sagittaire.
- Artémis et son arc psychokinésique.
- Seiya en vedette et ses collègues en sparring-partners.
- Les voix de Seiya et Saori ont pris de l'âge, surtout cette dernière, et se retrouvent en décalage avec celles des autres comédiens et de leurs personnages (même si d'origine la concordance n'était pas le point fort pour Seiya).
- L'abus de "pensées" pour ne pas animer les bouches.
- Des plans fixes sont... très fixes (rejoint le point ci-dessus, manque de budget ou de temps ?
).
- Marin et Shaina sont plus souvent vues de fesses que de face.
Pour les deux :
- Saori se sacrifie pour changer.
- Les ennemis sont vite battus (défaut des films).
- Des longueurs qui finissent par se faire sentir et des déformations par tombereaux ("défauts" ou habitudes de Yamauchi).
Dans l'ensemble, j'ai apprécié les deux films. J'aurais une légère préférence pour Abel, de pas beaucoup et sur des critères plutôt personnels. Le Tenkai souffre de la fin.
Il ne me manque plus que le film Lucifer le 03/05 et j'aurai ainsi vu les 5 films, tous sur Mangas. Abel est rediffusé après ses deux prédécesseurs le 26/04. L'occasion de le comparer directement à ses autres "concurrents".
Pour le moment, je classerais techniquement ainsi : Abel > Tenkai > Asgard > Eris. Le coeur dirait : Abel > Eris > Tenkai > Asgard. A voir si les (re)diffusions à venir me pousseront à reconsidérer ces classements...
Note : après les avoir revus, je rejoins globalement les avis et analyses de
@Yuto sur la Chaîne Nébulaire, pour Abel comme pour le Tenkai.