À la fin du deuxième tome, Josué Valienté et son « amie » Sally Linsay étaient tout juste revenus d’un énième voyage dans les lointaines Terres parallèles pour découvrir que la nôtre, de Terre, venait de subir une catastrophe naturelle colossale : le réveil du Yellowstone, un supervolcan si terrible que son éruption obligea une bonne partie de l’hémisphère Nord a déménager dans les dimensions parallèles pour survivre à des années d’hiver et de cendres. On reprend donc notre récit avec les mêmes qui s’improvisent secouristes et on observe le flot de réfugiés qui comprennent qu’ils ne pourront plus retourner sur la planète bleue (cendré) avant un bon moment. Dans ce tome trois récits se déroulent en simultané : tout d’abord Sally est recontactée après des décennies de silence par son père (qui divulgua volontairement l’existence de la longue Terre). Pourquoi ? Elle découvre que ce dernier souhaite profiter de la Brèche, une dimension où la Terre n’existe pas, pour aller sur Mars et vérifier s’il s’y trouve aussi une longue Mars, et si on peut y trouver de la vie, voire de l’intelligence. De son côté, le capitaine Maggie Kauffman est envoyée avec deux dirigeables pour une nouvelle exploration de la longue Terre. Objectif : Terre-Ouest 200 000 000. Rien que ça. À sa grande « joie », elle découvrira un certains nombres de petites choses qu’on lui avait cachées et aussi devra si possible retrouver la trace d’une expédition précédente. Enfin, le héros Josué Valienté fera d’étranges découvertes au sujet de non moins étranges jeunes gens originaires de Belle-Escale, Terre lointaine où depuis des siècles et des siècles les humains ayant le don du passage atterrissent sans trop savoir comment.
La partie exploration des mondes lointains n’est pas super passionnante mais on voit que l’expédition quitte la frange de Terres abritant la vie telle qu’on la connait pour entrer dans le domaine où on ne la trouve généralement pas faute de conditions réunies. Néanmoins, on finit par arriver dans des territoires totalement inconnus, et où la vie s’est développée dans des environnements sans plus aucun rapport avec les formes de base qui nous sont familières. La partie martienne est plus rigolote, notamment par la cohabitation forcée entre Sally et le père qui l’a abandonnée presque quarante ans avant. On découvre l’inventeur du passeur, que je décrirais volontiers comme un trou-du-cul froid, savant, et sans scrupule. Toujours plus étrange, les auteurs nous présentent une longue Mars qui ne coïncide pas avec la longue Terre sauf dans la Brèche et qui, globalement,
est une planète morte sauf cas rares où la vie put se développer temporairement à la faveur d’activité volcanique.
La troisième intrigue (mais peut-être aussi celle de Mars) semble être celle qui nous amènera au quatrième et probablement dernier tome puisque Pratchett nous a hélas quitté, à moins que Baxter ne termine seul.