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Re : Le legendaire sujet "Vous ecoutez quoi en ce moment"!
Finalement, il suffit de réécouter le début d'une chanson qu'on n'aimait pas avant, pour changer d'avis.
21 juin 2016 à 18:23:04
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Re : Vos Achats :-)
Ma commande est arrivée :
Phillipe Druillet - La Nuit (1976).
Celui-là, j'hésitais depuis un moment, mais cette fois- c'est sûr : c'est une des BDs que je garderai jusqu'au bout.
07 juillet 2016 à 17:54:33
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Re : Le legendaire sujet "Vous ecoutez quoi en ce moment"!
Le Moooonde entieeer... à ma BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOTTE !!!!
15 juillet 2016 à 12:46:07
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Re : Star Wars! NOOOOOOOOOOOOOOOO!!!!!!!!!!
Parce qu'un scénario n'est pas fait pour être réaliste, logique, cohérent. Je me permets d'intervenir sur cette phrase.
En fait, tu n'as raison que sur un des trois mots : le mot "réaliste". Le réalisme, ça dépend d'où on s'en sert et pour quelle histoire. Et il n'a pas (vraiment) sa place dans le fantastique ou la science fiction. Quand tu parles du crédible, c'est pour dire qu'on CROIT à quelque chose, en effet. On CROIT à un acteur trentenaire qui joue le rôle d'un ado, que C3-PO a peur alors que c'est un robot inexpressif. Ce n'est pas réaliste Star Wars, c'est cohérent et crédible. Interstellar de Nolan, c'est réaliste mais ni crédible ni cohérent. 2001 est vaguement les trois (l'autre ennui, c'est que c'est un peu trop artificiel et vide mais passons).
Ici, on ne croit à rien car ce n'est pas parce qu'on fronce les sourcils qu'on est méchant ou sombre. Il suffit de comparer avec la scène entre Luke, Vador et l'Empereur. On SENT vraiment qu'il va sombrer dans le côté obscur. Il a des pics émotionnels (lorsqu'il découvre que l'écran de protection fonctionne, le test du superlaser, quand Vador découvre la sœur jumelle), il vacille, se déchaine. Le reste n'est que de la rhétorique. Ce qu'on voit dans la scène avec Yoda, c'est qu'il n'est pas crédible d'entendre un Jedi de 900 ans dire à un jeune qui leur montre qu'il va franchir la ligne rouge et qu'ils auront le feu au cul "boire une tisane, le soir tu dois". Et j'exagère à peine.
27 août 2016 à 18:25:22
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Le Cinéma Japonais, des titans vénérables aux petits qui promettent.
Il était plus que temps. Au fur et à mesure que je m’impliques dans les films, une étincelle m’a parcouru : étant sur un forum sur un dessin animé japonais, évoquons des films japonais. La logique a encore fait ses preuves. On va commencer par le plus connu de tous : Akira Kurosawa.
Je me rappelle que c’est parfois en fouillant les tiroirs qu’on tombe sur des trucs dingues:une vieille carte Yu-Gi-Oh! qu’on cherchait désespérément, un souvenir d’enfance. Parfois, c’est un DVD. Là c’est un DVD issu d’une collection concoctée par le journal Le Monde. Au milieu de films essentiellement en noir et blanc et ne dépassant pas les années 50, se trouve un des plus célèbres d’un réalisateur plus méconnu qu’on ne le pense. Je mets le DVD dans le lecteur. Bim, pas grand-chose au niveau du menu. La version japonaise sous-titrée semble être toute seule. Bon d’accord. Je suis parti pour deux heures trente (je ne me rendais pas vraiment compte des histoires de version intégrale, plus ou moins longue et autres) de samouraïs, de regarder l’original d’un western que j’avais regardé plus tôt. En tout cas, ça s’installe bien et je retiens déjà le personnage du sage joué par Takashi Shimura, qui sera un des acteurs attitrés du maître. Le premier vrai contact sera avec Godzilla (la version de 1954, culte comme c’est pas permis), puis de nouveau avec la rétrospective dont je vais parler. Mais je raconterai les premières fois avec un acteur une autre fois. Pour l’heure, parlons de films japonais.
Aujourd’hui, parlons de films japonais. Je vais essayer d’éviter de parler du réalisateur étant donné que même si c’est encore celui qui sait ce qui se passe sur un plateau, sachons nous rappeler l’existence de scénaristes, chef-opérateurs, compositeurs et… non, je déconnes. En fait, c’était juste pour passer sous les radars de "Louis Skorecki", critique de cinéma prêt à sortir la mitrailleuse chaque fois qu’on parle plus du réalisateur que des films (comme si lui en parlait, avec des papiers en forme de dialogues artificiels qui cachent le rien). Et comme d’habitude, partout des nains, quelques géants. Et un en or. Massif.
Cette année, 12 films ont été projetés, 11 se présentèrent à mes yeux. Oui, je sais, négligence, cinéphilie en bois, bouh. Que voulez-vous. Toujours est-il que le peu que j’ai vu m’a ébloui sur cet homme. Akira Kurosawa est ce géant en or. Une place dans le panthéon officiel du cinéma qu’il n’a jamais volée, même avec Shakespeare. Ce sont des expériences que je tiens à vous faire partager. Si c'est du hisptering, je veux bien être fusillé.
Mettez vous en kimono, en bandana et en tailleur et lisez à l’état zen. Même si vous verrez un un deux intrus.
Akira Kurosawa - Qui Marche sur la Queue du Tigre (1945).
Paf, premier film dans la chronologie et première collaboration avec Takashi Shimura. Ce film-là se passe au Moyen-Age et raconte une terrible épreuve que doit passer un prince local et son escorte. En effet, un poste frontière fermement dirigé a reçu ordre d’arrêter le dit prince car son ennemi tient la région. Tout ça rythmé par les clowneries d’un colporteur.
Ça ne dure que cinquante minutes, mais j’avoue avoir eu du mal avec ce film. Surtout avec ce colporteur dont le maniéré me faisait tout juste sourire. Mais un sidekick ça peut se trouver, et je l'orienterai plutôt (@Max, @Sergorn aussi ). Pour le reste, il arrive bien pour servir la tension car jamais un film n’aura aussi bien porté son titre.
Akira Kurosawa – Les Bas-Fonds (1957).
Parmi les films japonais vus récemment, c’est celui où je me suis le plus ennuyé. Le quotidien de déshérités et de malchanceux dans un vrai trou est assez dur à voir. Même la présence d’un vieillard qui prend la vie du bon côté ne rassure pas trop quand on a en tête un autre film (ça, on en reparlera). Immondices, espoir et le reste. Rien n’est épargné. Un très beau film, mais personnellement, je n’en fais pas mon pain quotidien. Je vous le laisse à votre jugement.
Seijun Suzuki – La Jeunesse de la Bête (1963).
Nondidiou, un intrus. Et avec un sacré twist. Quand je vous ai dit que je parlerai surtout de films japonais. Quoiqu’il en soit, une sacrée curiosité dans le genre film yakuza.
Akira Kurosawa – Les Salauds dorment en paix (1960).
Le VRP le plus émérite d’une entreprise se marie avec la fille de son directeur. Problème : une pièce montée de plus a été livrée avec un message funeste.
Excellent, un de ceux que j’ai préféré dans la rétrospective sur Akira Kurosawa. Là, on a affaire à des intrigues de famille, la vengeance et des scènes hallucinantes. J’y ai presque vu le conditionnement de l’homme. C’est vraiment terrifiant, et le rythme est parfait. Rebondissements, trahisons, suspense, tout passe. Cette version restaurée est d’ailleurs du plus bel effet, mais si les Japonais sont des impropres notoires quand il s’agit de conserver les films.
A voir, et je le recommanderai surtout @BigFire , @Alaiya , @black dragon, @Max et aussi @Kodeni
Akira Kurosawa – Entre le Ciel et l’Enfer (1963).
A peu près dans le même registre. Mais la dernière partie est un peu plus vicieuse, à dire vrai. Cet après midi, j’étais retombé sur un post sur un forum vantant le Japon n’ayant pas de problèmes sociaux. Et ben ce film n’aide pas à y croire encore. Voir un directeur d’une compagnie de chaussures être pris le couteau sous la gorge avec un enfant qui n’est même pas le sien en dit long sur les contradictions entre l’honneur et la vie des autres gens. Il faut du temps pour comprendre le sens du titre. Une fois ceci fait, ça renforce le film. Ajoutez à ça l’enquête et l’antagoniste, et c’est tout bon. J'ai bien sûr pensé à @Cedde, @Damien et ceux qui aiment être mené dans le suffoquant et le palpitant.
Akira Kurosawa – Vivre dans la Peur (1955).
Celui-là était bien brûlant en son temps. Suffit de regarder la date de sortie : sept ans après le bombardement nucléaire du mois d’août 1945. Les stigmates font mal au Japon et le vieil homme qui songe même à aller au Brésil pour échapper à la Troisième Guerre Mondiale a mal aussi. En fait, Kurosawa montre une société déboussolée lorsqu’elle s’attache trop à un socle, à quelque chose, au point de vivre à son crochet. Ici, Shimura ne prend pas d’importance au début, mais vers le milieu, la performance sera vraiment impressionnante. Pareil pour l’autre acteur fétiche : Toshiro Mifune. Une véritable institution, celui-là. Et dans ce film, il est méconnaissable à tout point de vue. Maigre, décharné et anxiogène au-delà du raisonnable. Christian Bale peut aller se rhabiller.
Akira Kurosawa – Dodes’Ka Den (1970).
Celui que j’ai raté. Et le pire c’est qu’il y avait une séance de rattrapage le samedi suivant. Tant pis, si la télé est frappée d’esprit et d’intelligence-on peut rêver- elle diffusera ce film. Après, n’ayant pas accroché aux bas fonds, on a beau me dire que c’est LUI le chef d’œuvre de Kurosawa et un de ceux de la planète, ben… on verra.
Peut-être, @Oiseau Vermillon ?
Akira Kurosawa – Le Chateau de l’Araignée (1957).
J’en avais déjà parlé, mais je redis que c’est très réussi et, je pense, une très bonne porte d’entrée quand on veut insister sur le réalisateur. Et puis de toutes façon, un excellent film. Pour tout le monde.
Akira Kurosawa – Je ne Regrette rien de ma Jeunesse (1946).
Ah ça, pour ne rien regretter, il en faut dans le froc. Et le personnage, étudiant anti-militariste et pour la liberté d’expression, en a fait son commandement. Chose qu’une camarade un peu trop couvée et frivole devra apprendre, surtout dans la rude campagne dans le nord du pays. J’avais trouvé ce film un peu plus difficile mais le dernier tiers est vraiment génial. Si vous voulez voir une femme forte, c’est le genre de films qu’il faut regarder ne serai-ce qu’au Japon.
Kenji Mizoguchi – Conte des Chrysanthèmes tardifs (1939).
L’autre intrus. Mais je tenais à en parler car le visionnage remonte avant la rétrospective sur Kurosawa. J'en avais parlé @Mysthe mais là, c'est peut-être trop ancien pour le coup.
Akira Kurosawa – Yojimbo (1961).
Pour une Poignée de Dollars avant. Point barre. @Wolgy, si tu me lis.
Akira Kurosawa – Kagemusha (1980).
Quand vous êtes un vagabond promis à la peine de mort et que vous pouvez remplacer le seigneur un moment, avouez qu’il faudrait être le dernier des cons pour préférer la croix. C’est ce qui arrive à au Kagemusha chargé de servir de doublure. On devient alors l’ombre de Shingen Takeda, maître du clan. Après, ce n’est pas le tout de ressemble au modèle à tel point qu’on s’y tromperait. Il faut savoir aussi faire illusion, car le Conseil du seigneur est sur les dents : jusqu’au le stratagème pourra fonctionner avec les dissensions, les ruses ennemies et la terreur qui pèse sur le Kagemusha.
On a parfois accusé ce film d’être du Shakespeare en toc, les scènes de batailles d’être interminables ou inutiles. Mais ça, c’est seulement si un témoin n’était pas là pour les observer. Regardez toute la scène du siège d’une forteresse. Le Seigneur Shingen permuté se tient, il hésite, regarde autour de lui. Il est tantôt admiratif tantôt impuissant. Regardez-le, et vous verrez. Surtout @Oiseau Vermillon, @cacaman, @AZB et ceux qui aiment le destin lourd sur les épaules.
Akira Kurosawa – Les Sept Samouraïs (1954).
Là, j’ai pu le regarder dans sa version longue. Et je crois que c’est le film des onze que j’ai pu voir qui s’adresse à vous tous. Oui, oui : tout le monde peut regarder et apprécier Les Sept Samouraïs. Mais pas question de le regarder dans sa version tronquée pour l’export même si cela lui a ouvert les portes du succès international. En effet, le récit prend une autre ampleur : les villageois sont dépeins d’une manière différente. Alors certes, ça diminue leur détresse face aux pillards lorsqu’ils engagent sept samouraïs. D'ailleurs, un des acteurs joue un villageois peureux qui contraste avec son rôle postérieur dans Les Bas-fonds. Mais heureusement, certains personnages gagnent en épaisseur. Celui qui en avait bien besoin est Kakutshiro Okamoto, le jeune samouraï désireux d’en apprendre toujours plus. Sa relation avec les autres, surtout Kanbei et les villageois, est bien mieux montrée. Y compris avec Kikyouchi.
Ah, Toshiro Mifune… Au départ, il ne devait y avoir que six Samouraïs, et l’acteur suggéra de rajouter un alcoolique car sinon, ce serait trop chiant. Un don du ciel !! Voilà un personnage qui vous fera aimer vraiment les comiques de service. On le savait à l’affiche japonaise d’époque, c’est lui la vraie star du film. Il s’énerve contre les faux semblants, on prend le temps de comprendre et d’apprécier ce personnage. Il roule des yeux, fait le clown en supervisant l’entraînement des villageois ou arrive à vraiment donner l’impression d’être bourré. Bref, assure un max.
Quant au reste, vous avez développement, patience et surtout quota d’épicness qui explose le compteur. Surtout lors des batailles. Le tournage ne fut pas de tout repos : budget qui explose, soucis du détail qui commence à irriter les collaborateurs, et bien sûr l’inévitable temps pourri qui éprouve les acteurs dans le froid, la pluie et le vent. En plus, le décor du village ayant été construit selon la méthode de l’époque, ça aide pas. Et je ne parlerai même pas des autres scènes d’affrontement tournées par trois caméras en même temps. Tout ça pour une réussite.
Alors oui, le grand classique, blablabla. Mais croyez-moi, le connaître c’est déjà pas mal.
Akira Kurosawa – Ran (1985).
Alors là, si voulez de l’épique, gare à bien ménager votre estomac. Parce que le film étant adapté directement de Shakespeare, les scènes de bataille intense, les retournements de situation, les apparitions incroyables de personnages vont cous assaillir de toutes. @Sergorn a eu le temps d'être ébloui, alors pourquoi pas @AZB, @Anubis, @Numby des Poissons ou encore @Wild Pegasus et autres. Jetez vous sur des 2h42 qui ne seront jamais perdu.
Ça commence par trois frères, ça se met à se méfier les uns des autres. Les quiproquos des uns et les manigances des autres feront le reste. Tchac, Boum, Pan-pan-pan (ben oui, déjà les fusils à l’époque), Plant, couic (bon dieu, ce rouge). Et puis surtout, des dizaines de minutes à regarder, hagard, les va et viens entre les escarmouches entre les héritiers et l’errance d’un vieil homme. Bien que la présence de son bouffon ne soit pas vraiment nécessaire. Pas plus que certaines parties de chant soudaines.
Pour le reste, Kurosawa peut remercier Coppola et Lucas de l’avoir sorti de l’enfer de développement. Les années 50-60 furent fastes, je vous ai parlé des années 80. Perso, je pioche un peu à droite et à gauche. Ceux que j’ai aimé le plus, ce sont ceux-là :
Le Château de l’Araignée. Les Salauds Dorment en Paix. Les Sept Samouraïs. Ran.
N’hésitez pas à parler de Kurosawa, vos expériences éventuelles avec ce réalisateur. Ou même, soyons fous, avec les deux intrus dont j’ai brièvement parlé. A bientôt pour la deuxième partie, que cette fois, je vous narrerai au fur et à mesure. En attendant, j’ai les gros biceps d’Eric Adams (Manowar) qui m’attendent.
30 août 2016 à 23:21:55
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Re : [Divers Fanarts] Découvertes du Net
Décidément Shion est en fanart comme dans les produits officiels. Il est agréable à regarder, pas à lire ni entendre.
07 septembre 2016 à 14:04:54
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Re : Dragon Ball
C'est à se demander si quelqu'un se souvient encore pourquoi ça s'appelle Dragon Ball.
14 novembre 2016 à 21:18:42
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Re : FanBD en couleurs: Saint Seiya - Eole Chapter. MAJs: tous les dimanche 8h00
La seule chose que j'aurais à redire ne concerne pas la page, dont la colorisation est bien réussie.
Bravo donc à Anubis.
08 décembre 2016 à 19:25:17
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Re : Saint Seiya : incohérences, truc bizarres, WTFeries.
Perso, j'appuierai plutôt Max sur l'expression "différence culturelle". J'entends bien que l'interconnexion n'a pas été souhaitée, mais il n'aurait pas été préjudiciable de le faire. D'autant que je pense ne pas me tromper en disant qu'au vu de certaines influences de Kuru, on serait en droit de l'exiger.
22 février 2017 à 22:49:53
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Re : Le Tenkai-hen Overture, chef d'oeuvre ou hérésie ?
Bonsoir à tous.
J’ai enfin, après avoir déambulé entre les couloirs d’internet, scruté la chaîne Mangas, ruminé des idées noires en relisant mes premiers posts et alterné entre les versions de films, lectures et visionnages, j’ai finalement pu tout regarder. Passer plusieurs forums en revue, les interviews, des ouvrages, des posts, etc. Je suis paré, attention ça va arriver. Je vais revenir sur le cinquième film Saint Seiya. Saint Seiya Tenkai Hen Josô - Overture a bien pu être enregistré et regardé en VF. J’ai pu aussi le regarder en VO de nouveau avec une nouvelle traduction que j’ai bien aimé. En effet, ma première rencontre remonte à 2007, il me semble, et il faut dire que par endroits, cela me laissait dubitatif. Aujourd’hui, avec le recul, je pense que c’est du à un certain conditionnement (vous verrez pourquoi plus bas).
Je vais donc passer sur la VF avant de livrer le gros morceau, c’est à dire mon avis définitif sur le Tenkai. Tout d’abord, je tiens à préciser quelques points que je vais donner des points de comparaison et des exemples essentiellement musicaux et cinématographique. Si vous voulez, n’hésitez pas à donner des exemples littéraires, théâtraux ou même de la peinture.
Globalement, j’ai bien aimé, mais je n’ai pas réussi à laisser passer les moments les plus bancals et où j’ai vraiment tiqué.
Pour le choix de la version, je suis assez dubitatif. Sur la télé, le format est sans bords, comme zoomé, tandis que j’ai trouvé certaines versions différentes. Ainsi ça passait avec les bandes sur les côtés, à gauche et à droite (le format: 1.78:1). Bref, il se peut que je réserve encore pour cet aspect. Ensuite, les voix. Je suis très content de voir que Eric Legrand n’a pas perdu la main. Mine de rien, il reste attaché à ce Seiya, si les gens qui viennent le voir lui lâchent un peu la grappe. Ensuite, on a bien Laurence Creuzet et Virginie Ledieu qui sont très bien. Cette dernière a vraiment bien joué sur Marine qui n’a pas bougé d’un poil au niveau de l’intonation et tout. Et puis surtout Shaina qui est toujours aussi malicieuse. Vraiment , c’était bien. Pour le reste, je ne vois guère que Stéphane Rechowski et Bruno Magne pour être au top. Sérieux, je veux bien qu’à l’époque, les doubleurs étaient mal castés, mais c’est justement à eux de s’adapter. Et quand je vois Taric Mehani sur Shun, c’est juste non. Oui, il imite la voix japonaise et c’est exactement le problème: ce n’est pas que ce doit faire le doubleur. Il adapte, il doit pouvoir modifier un peu. Ici, j’ai clairement eu l’impression qu’il surjouait encore plus que Ryô Horikawa. Je peux comprendre que Shiryu et Hyoga ensemble ça ne marchait pas, et que pour Ikki, Henri Djanik (ainsi que Marc François) était mort, mais Serge Bourrier aurait du être préparé. Si la Toei avait bien demandé d’imiter le caste original, autant le rameuter, histoire d’avoir les voix historiques que Tohru Furuya réclamait. Céline Melloul assurait pas mal, mais Thierry Desroses ne collait pas trop au personnage d’Apollon. Et surtout, la scène des Chevaliers d’Or, j’espère ne pas être le seul à avoir capté deux mots sur trois à cause de ces voix trafiquées qui étaient laides. Pour ce qui est de la traduction, c’est globalement bien fait. A part un peu trop de rallonges, ça allait. Bien sûr, il me semble que c’est Chernabog qui l’a relevé, la phrase de Seiya est assez mal traduite. "Vous servez à quoi?!" rend mal et en plus ne permet pas de saisir le sens de sa question. "Que sont les Dieux?" aurait pu être plus facilement adapté en "Qu’est ce que vous êtes" ou "Mais que sont-ils donc". Point important que je vais aborder sur le Tenkai.
Cela permet de passer à la VO, puis repasser avec la VF pour le film, ce qu’il vaut, ce que c’était et surtout ce qui s’est passé depuis ce qui sera. Parce qu’il est grand temps de faire enfin le bilan de tous les mots, toutes les interprétations et (presque) tous les débats.
Court-circuitage des Sens.
Que voulaient donc Shigeyasu Yamauchi et Masami Kurumada? La fin de Saint Seiya, le combat des Humains contre les êtres qui les ont créés. La Toei? Un film pour enchaîner et surfer sur le retour dans la cocotte minute médiatique de Saint Seiya. A partir de là, on peut voir que les choses coincent, avant même que le chantier ne commence. Le simple fait que le projet ait été envisagé sur trois films prouve que Kuru n’est pas vraiment à blâmer au début. Puisqu’il faut quelque chose après Hadès, autant voir grand. Et quand l’artiste voit grand, son entourage doit voir loin, il faut un équilibre. C’est d’ailleurs ce qui a perdu des sagas comme Robocop ou Halloween. S’il a été décidé d’une deadline, c’est certain que ça ne pouvait que mal finir. Ce fut pareil pour Star Wars VII: on ne pousse pas au cul quelque chose qui exige de prendre du temps. Déjà que l’original eut une préparation douloureuse…
Voilà ce que veut Yamauchi:
"Cette fois-ci, j'ai pris une approche différente des productions précédentes. Je me suis demandé en réalisant le storyboard jusqu'à quel point je pourrais pousser l'expression des choses en tirant partie de la synergie entre les voix des acteurs et la musique. J'ai osé ajouter de longues répliques dans les dialogues."
Bon… A part la dernière phrase qui m’a laissé dans une perplexité assez profonde sans être abyssale, je ne peux pas et on ne peut pas dire que Yamauchi ait voulu refaire la même chose qu’entre 1987 et 1989. Le Tenkai est bien, à son échelle, une volonté d’autre chose. En revanche, la synergie entre les voix et la musique n’a pas à être appuyée étant donnée que cette synergie fait partie du B.A BA du cinéma. "Il est aussi, voir plus important, d’entendre que de voir", disait Orson Welles.
"J'ai réalisé le storyboard en tenant compte de la grande taille de l'écran de cinéma. J'ai aussi inséré plusieurs sens dans chaque scène, chaque réplique. Je pense que les spectateurs trouveront intéressant de chercher ces indices afin de déchiffrer le film. Le cinéma est vraiment la manière optimale de voir ce film, alors j'espère que tout le monde ira le voir en salles."
Ceci est très intéressant. Et il se peut que le Tenkai fasse office d’exceptions. A défaut de dire que le cinéma et la télé, c’est pareil, c’est assez hasardeux de croire que le format de projection va faire la qualité d’un film. On peut très bien être frappé et impressionné par un film alors qu’il est sur un petit écran. Cela arrive que l’expérience soit plus immense sur grand écran pour le cinéma (des films comme 2001, L’Odyssée de l’Espace, Apocalypse Now, les péplums des années 50 et tant d’autres) ou sur scène pour la musique (tout le rock des années 70 est comme ça, par exemple). Mais n’empêche. Quant à chercher le sens… Il est dans son bon droit. Mais les circonstances ne lui ont pas permis de pourvoir transmettre cette intention. Lorsque l’on veut solliciter le spectateur à la réflexion, surcharger le film d’explications qui risquent de l’étouffer est aussi à côté de la plaque que de rester vague. Pour inciter le spectateur, il faut l’inviter par un premier degré attirant. Prenons un exemple concret: dans une scène, Shaina reste interdite un moment avant de dire qu’elle et les deux Bronze secondaires n’ont plus rien à faire à cet endroit. Quel sens cela a-t-il de la représenter dans le reflet de l’eau ou qu’elle laisse l’eau ruisseler sur elle en touchant une paroi rocheuse? Si effectivement l’eau est l’élément omniprésent dans le film, à quel moment sa présence veut-elle dire quelque chose? D’autant que le symbole doit être utilisé correctement, parce qu’il y a quelque chose. L’eau dans ce film, ça ondule. tout. le. temps. Pourquoi? Esthétique? Sens? C’est dans les dialogues et les bruitages que le sens caché est mieux tourné (la tournure du «je» de Tôma), preuve que le son est aussi important que l’image.
Cela permet de faire la transition avec les circonstances et le reste. Car à partir de là, il s’agira de faire le tri entre Kurumada, les intentions, le déroulement et le résultat.
Déjà, il fut imposé une date de sortie alors que le scénario n’était toujours pas sorti des réécritures… Vous le sentez, le potentiel de mouise ? Et jusqu’au bout, la Toei ne cessera de rejeter les idées de l’auteur et de presser l’équipe de réalisation. Alors, certes, Yamauchi a continué jusqu’au bout, mais le fait de se retrouver seul aux commandes d’un avion qui va affronter une zone de turbulence bien vénère, ce n’est pas le meilleur plan. Mal pour un bien, on peut remarquer que Yamauchi cherche à respecter le vœu de Kurumada par moments. Avant même le début du film, l’importance des clochettes est incluse vu qu’on l’entend effectivement lors de l’apparition des logos de la Toei puis avec Tôma. On peut même y voir le début de sa défaite, car ce son l’a rattrapé.
Ensuite, le sens de l’eau que veut donner Yamauchi peut être court-circuité lorsque l’on aborde l’agencement entre les plans ou les scènes. Je pourrais prendre le champ/contre-champ entre Athéna et Artémis qui coupe la scène avec les Chevaliers d’Or, mais prenons les décors. D’abord, il est présent dans une résidence au bord d’un lac. Une maison du XX° siècle, faite de métal, de verre et de bois. Une construction humaine et récente. Ensuite, Seiya qui s’est relevé, se rend au Sanctuaire. Même s’il est séparé entre une architecture antique et des étendues plus étrange (on dirait un champ américain mais noir avec des cercles blancs). Cette architecture antique est traversée par l’eau, qui s’écoule partout. L’homme est encore là, mais des millénaires en arrière. Puis il tombe dans une crevasse qui mène à un terrain en sous-sol. Plus aucune habitation de la main de l’homme, si ce n’est la caverne. Le désert souligne l’absence de l‘homme. Enfin, on aboutit aux décors évoquant le territoire d’un Dieu. Le décor est d’un blanc monochrome, et les plans sont beaucoup plus larges, signifiant pour de bon que l’homme est absent, mais surtout qu’il n’est pas le bienvenu. Plus Seiya se rapproche des Dieux, plus le monde y est vide, uniforme, froid et dénué de vie. Tout ceci posé, où est donc le problème? Le désert. Tout simplement. A cet endroit-là, aucune interprétation ne marche. La symbolique de l’eau est parasitée puisque n’étant pas présent dans les étendues de sable. De plus, durant tout le combat, aucun plan ne permet de ressentir la solitude de Seiya, étant donné qu’ils sont trop étroits. Sa déchéance, il l’a déjà ressentie: chez Saori en restant prostré, puis au fond d’une crevasse. Une étendue d’argile aurait été plus approprié: cela rappellerait comment les hommes ont été créés et on retombait sur l’eau omniprésente. On y reviendra lors des comparaisons.
Restent les personnages. On retiendra surtout Shaina qui s’occupe de Seiya, Tôma qui représente parfaitement le mythe d’Icare et Artémis, sœur se souciant d’Athéna. D’ailleurs, je suis assez d’accord avec Sergorn quant à l’amour déçu éventuel. Autre détail: son visage. Si vous l’avez remarqué, le regard dans Saint Seiya permet de distinguer l’origine du personnage. Athéna s’est réincarnée et ses pupilles sont comme celles des humains, tandis que les anges et Apollon ont un regard moins rempli. Même chose pour Orphée, les spectres et Hadès. Fait étrange: pourquoi Artémis a-t-elle un regard assez similaire aux Humains? Il est certes plus éthéré, mais c’est uniquement pour coller à son design. Qu’est ce qui la distingue d’Hadès et d’Apollon alors qu’il semblerait qu’elle ne se soit pas réincarnée? D’ailleurs Apollon, parlons-en. Ça va être dur au regard de tout ce qui a été dits avant et qu’il apparaisse cinq minutes avant la fin. Ici, Yamauchi avait raison: sa représentation est trop commune. Pas par rapport à Poséidon ou même Hadès, dont l’apparence fait même douter Seiya. "Oh, la couleur de ses pupilles… quelle beauté. Est-ce là le regard du Dieu des Enfers qui désire notre destruction? On dirait les eaux d’un lac profond." Par ailleurs, il méritait d’être développé dans les suites. Il est impressionnant, oui. Mais ce n’est qu’une icône, une image, un machin en toc. En plus, sa voix est trop forcée, et aurait du être plus aérienne. Regardez Ulysse 31 même, une méthode très efficace de représenter une entité toute puissante.
Quant à la fin et les combats, je n’y reviendrai pas. D’autres en ont parlé tant et plus. Si ce n’est deux remarques. Et je vais commencer par traduction des trois cartons. J’en ai eu deux jusqu’ici.
Première: "Ces hommes qui défient les Dieux/Je ne peux le permettre/Vous devez être punis". Moi, c’est simple, j’ai carrément cru que c’était Zeus qui intervenait pour calmer les ardeurs des Seiya et de ses amis. Seconde: "Lorsque les Humains désirent s’opposer aux Dieux/Que peuvent-ils pardonner.../Quel Châtiment infligent-ils..." Ceci correspond mieux à la fin. Penser que Saori a eu aussi la mémoire effacée peut être contredite car elle peut tout à fait faire semblant de ne pas le reconnaître. Elle reste une Déesse avant tout.
D’autre part, le montage. On a parlé du style lent du film. En fait, le problème ne vient pas de sa lenteur, mais du montage qui révèle que les coupures n’ont pas été faites aux bons endroits. La fin en est un bel exemple. Quel que soit la longueur, le réalisateur doit savoir quand couper (surtout lors des plans séquences).
Sinon, ma première interprétation vient de mes lectures de fanfic. Plein d’histoires sur Seiya et ses amis affrontant l’Olympe.
Remise des Compteurs à Zéro
A ce stade, est-ce que je vais pouvoir établir des comparaisons sans me mettre à enfoncer des portes ouvertes avec une voiture bélier? Bien sûr que non, mais cela ne m’empêchera pas de le faire. D’autant plus qu’il est des points à éclaircir.
En premier point, un film m’est venu à l’esprit en regardant Tenkai-Hen Overture: Alien 3. En effet, le film de David Fincher présente en de très nombreux points des similitudes.
En premier lieu le script. D’un côté comme de l’autre, le scénario voit sa cohérence être malmenée par le défilé des personnes. A noter que dans Alien 3 , même un passage éclair peut se retrouver à la toute fin (le tatouage code barre imaginé par William Gibson). C’est évidemment la preuve que le fond doit être défini avant de s’attaquer à la mise en forme. Trois mois d’interruption de la production pour réécrire le script. Ensuite, l’attente. Alien 3 sort sept ans après Aliens de Cameron tandis que le Tenkai sort quinze ans après la fin du manga, de l’animé et la sortie du dernier film. La différence réside dans le fait que le film Saint Seiya sortait en surfant sur un regain de popularité alors que celui d’Alien ne vient d’aucun souffle. Le simple fait d’avoir déniché David Fincher qui n’avait aucune expérience en terme de long métrage en dit long sur le souvenirs avec James Cameron. Puis les galères de terrain et les embrouilles. Comme je l’ai dit, quand le créateur voir grand, l’entourage doit voir loin. Et c’est ce qui ne se passa pas: tournage/conception désastreux, équipes au bord de la crise de nerfs, mécontentement de protagonistes (Kurumada/James Cameron). Des caprices aussi: Furuya s’entête à ne pas se séparer des autres acteurs, Sigourney Weaver se met à contrôler la licence. Un film inachevé présentant des fulgurances. Le Tenkai présente les Humains face aux Dieux dans un cheminement intéressant, des situations prenant le contre-pied et des dialogues bien vus. De l’autre, il s’agit de prendre aussi un contre-pied. Le monstre est seul certes, mais Ripley est au milieu de mâles en rut et pas d’une expédition où elle partage des liens. Certaines scènes plus horrifiques, une tentative de renouveler les enjeux, et on a deux œuvres bancales mais assez atypiques dans leurs domaines.
Quant aux points à éclaircir, il s’agit de sa valeur en tant que film de licence. C’est là que je souhaiterai corriger Annie et Max. La comparaison peut aller avec ces films. Et perso, je ne me baserai que sur Macross, Dragon Ball Z, Harlock et Cobra, n’ayant pas vu ceux de Hokuto no Ken ou de City Hunter.
En fait, même inachevé, le film s’en sort assez bien face à ces autres licences. Même si le film sort longtemps après, il n’en demeure pas moins une œuvre qui n’a pas tant que ça à rougir face aux autres longs-métrages. Certes, les enjeux sont différents. Do You Remember Love? représentait une synthèse admirable d’une série ainsi qu’une correction d’une forme pour le moins malheureuse de la série (un tel design en 1984 c’est quand même admirable). Il en est de même pour Cobra, le film. Mais surtout, entre Harlock et Saint Seiya, ça peut être intéressant. D’un côté, la préquelle de l’œuvre et de l’autre, la suite. En terme d’animation, de traitement, d’acting, de parti pris, etc. Le Tenkai parvient à se maintenir.
Non, hélas, c’est par rapport au reste du monde qu’il devient perdant et que cette remise en perspective était nécessaire. Tant de choses ont été dites sur ce forum et ailleurs. Lent, chiant, contemplatif, ambition, philosophique, magistral, chef d’œuvre, etc. C’est parti pour au moins deux ou trois notions. Remise des compteurs à zéro.
L’ambition, c’est ça:
"Quel est le… le but de la vie? C’est se créer, soi-même, une âme. Pour moi, les films sont un art, bien plus qu’une industrie. Le cinéma permet de se forger une âme, tout comme la peinture, la littérature ou la poésie. Pour moi, tel est un film. Je voulais… créer… faire un film, qui offrirait à ceux qui prenaient du LSD à cette époque, les hallucinations que la drogue procurait, sans hallucinations. Je voulais fabriquer les effets de cette drogue, ce qui aurait alors modifié les mentalités… du public. Mon ambition, avec Dune, fut titanesque. Je ne voulais ni plus ni moins qu’un prophète. Je veux créer un prophète, qui change l’esprit des jeunes de ce monde. Pour moi, Dune devait être l’avènement d’un Dieu. Artistique, Dieu cinématographique. Il s’agissait bien plus que d’un film. Je voulais faire quelque chose de sacré… libre… avec une nouvelle perspective. Esprit Ouvert! Car à cette époque, je me sentais enfermé dans… une prison. Je voulais… mon ego, mon intellect. Je voulais tout ouvrir! J’ai alors commencé à me battre pour faire Dune."
Ensuite, le philosophique. Comme si c’était un sésame pour ne jamais faire quelque chose de mauvais. Sans remettre en cause la lecture qu’a proposé Vincent, sans Pseudo, je ne pense pas que la philosophie ou toute lecture de ce genre soit partout. Et quand bien même… Un jour, j’avais émis des réserves quant à adapter certaines œuvres ou traiter certains sujets n’importe comment. On parlait de la mythologie traitée au cinéma, et en prenant la Bible pour illustration, je me disais qu’il n’est pas des sujet abordables aussi subtilement que la conduite d’un char d’assaut. Pfedac m’a alors dit que cela ne posait pas de problème puisque c’était une œuvre qui résistait aux divers traitements. Par certaines informations, visionnages et écoutes, j’entends à dire que si. Et des exemples, il y en a. La Passion du Christ, le premier Genesis, Bim Star, la majorité des péplums actuels avec des monstres numériques, etc. Face à eux, ceux qu’on surnommait les cinéastes de l’esprit ou d’autres faisaient preuve de talent pour inciter le spectateur à chercher un sens, de ne pas comprendre tout de suite. Carl Theodor Dreyer, Robert Bresson, Akira Kurosawa, Luis Buñuel ou encore Andreï Tarkovski, qui reviennent coup sur coup lorsqu’on parle philosophie au cinéma, savaient ne pas être chiants. Si, si, je vous assure, à part peut-être Robert Bresson. Des Dieux? Oui, peut-être. Essayez un peu quand même, ne serait-ce qu’un seul. Le Miroir, par exemple. Les quatre éléments de la vie sont invoqués. La Terre par la patrie, l’eau par l’usage du quotidien, le feu par le confort et les accidents, le vent au tout début. Chez Tarkovski, l’eau et la terre se mélangent justement. C’est quelques sens de lecture, non? Et pourtant, c’est à l’écran. Tout est là, au premier degré.
Quant au potentiel d’une œuvre inachevée, je citerais L’Enfer d’Henri Georges Clouzot. Réalisateur émérite du cinéma français, il n’a laissé derrière lui que quelques bobines de travail d’un projet particulièrement atypique en plus de deux ou trois scènes tournées. Jalousie conjugale, déchéance dans une spirale paranoïaque. Pour savoir comment traiter une histoire banale par une mise en scène qui l’est bien moins, c’est idéal.
Bref, même si je donne l’impression de le débarquer, nous devrions l’apprécier pour ce qu’il est. Peut-être en se disant qu’un jour, si l’envie prend quelqu’un d’avoir un projet immense sur Saint Seiya, il saura peut-être faire encore mieux. Épique, frais, fort, bien.
Que Faire?
Ben oui. Saint Seiya. Avant le Tenkai, et après.
Vous savez, honnêtement, je trouvais intéressant la période de flottement entre la fin de la diffusion de la série et le revival qui ont vu naître les Spin off, ce film et la suite de Masami Kurumada. J’aimerai surtout revenir sur le conditionnement dont je parlais. Sur SaintSeiya.Com, sur Manga Heaven ou d’autres sites, j’ai lu de nombreuses fanfictions faisant du post-Hadès, racontant le combat entre les hommes et les dieux, ou contre les Titans. Ou juste Seiya, Shun, Hyoga, Shiryu et Ikki courant après une vie normale. A ce titre, j’ai notamment lu "L’Ile du Roi Minos" qui était très sympa.
Maintenant, treize ans après la sortie du film, que dire? Les dits spin off sont partis dans tous les sens, Yamauchi a claqué la porte de la Toei, Shingo Araki est mort et Kuru continue bon gré mal gré de dessiner, comme il l’a toujours fait depuis 1976. D’ailleurs, pour l’anecdote, on est un an après la sortie d’un de ses films préférés, Combat sans Code d’Honneur de Kinji Fukasaku. Ben évoquons justement Masami Kurumada. Et là, il est temps d’être clair sur lui, son rôle dans le Tenkai et sa responsabilité en tant que créateur de cette histoire que nous avons tous aimé. A ce stade, je tiens à préciser une chose. Dans le four de ce film, son échec à respecter les intentions de chacun, tout le monde est bel et bien coupable. La Toei pour avoir demandé la précipitation quand il ne le fallait pas, Yamauchi qui a tourné le dos, et Kuru qui a… cédé. Il a renoncé à cette histoire au lieu de prouver sa force et sa capacité à rebondir et faisant renaître un fœtus avorté. Il est tout à fait compréhensible qu’il n’ait guère apprécié le Tenkai. Comme je l’ai dit, ce film n’est pas parfait, incomplet et surtout pourquoi les mots chef d’œuvre, philosophique, messianique et sublimement divin réservé à des gens qui comprennent parce que comprendre une œuvre incomprise ce n’est pas donné à tous le monde. Et sûrement pas à ceux qui lui ont préféré Oméga. D’ailleurs, mettons nous à sa place. Que diriez vous si on vous promettait monts et merveilles en acceptant vos idées, pour finalement tout jeter aux orties et faire tout en catastrophe sans permettre à personne de saisir les rôles de chacun? Vous ne diriez rien? Bien sûr que non. Toutefois, il est un fait que peut-être, lui-même, n’a pas saisi. Il était attendu au tournant. Il est entendu qu’il ne comptait pas relancer le Tenkai, il est entendu qu’il soit tout à son honneur de refuser de confier le travail à quelqu’un d’autre. Il serait dommage de ne pas respecter ses messages qu’il transmettait à travers ses mangas. Mais lorsqu’on reprend la suite de son œuvre aussi longtemps après, il est logique, même nécessaire, d’exiger de sa part, de livrer une histoire plus grande encore. D’ailleurs, au début, il était normal d’espérer. En visant le Dieu maître du temps, il vise encore plus haut que l’affrontement avec les Dieux de l’Olympe. On verra moins de questionnements, d’introspection, mais après tout, ce n’est pas comme si la philosophie était le sésame ultime à atteindre. Mais lorsqu’on voit une suite toujours pas construite, avec des personnages tantôt plats tantôt très mal dosés. Récemment d’ailleurs, nous avons été mis en émoi par un personnage dont on se demandait s’il était fou ou juste con. Il faut se rendre à l’évidence: Kurumada se DEVAIT de faire un Next Dimension meilleur que le Tenkai. Je sais bien que les auteurs ne sont pas infaillibles, mais il faut toujours exiger d’eux réussite et rigueur. D’ailleurs, nous avions encore parlé des spin offs et de leurs connexions. Personnellement, je veux cette rigueur. Que ce soit de Marvel (dans le Cinematic Universe, leur création se lézarde), de Star Wars ou autre licence qui a fédéré tout un public, donné envie à des gens d’écrire des histoires et qui ont réussi à gagner la confiance du maître.
A présent, une dernière question s’impose. Que faire?
Faudrait-il de nouveaux longs métrages? C’est possible. Après tout, la forme est acquise depuis ce film et Legend of Sanctuary qui n’a certes même pas réussi ses petites fantaisies (il reste un monde entre Deathtoll en boule et Deathmask en comédie musicale), mais a assuré visuellement parlant. Simplement, plus de longueur sera bienvenu. Jusqu’ici, aucun des longs métrages n’a dépassé l’heure et demi et si on veut du larger than life, des larmes, des visages souriants, des musiques fortes, une envie de répéter des serments des enfants que nous étions, il faudra s’y mettre. Bien entendu, hors de question de continuer dans le contemplatif pour l’heure. Le Tenkai n’y échappe pas, ce genre de style est devenu hélas un écran de fumée qui abuse de moins en moins de monde. Ce qui devait être une occasion de permettre de plus belles œuvres s’est retourné contre ses utilisateurs, allant jusqu’à n’être qu’un cache misère pour la vacuité du propos. Prenez The Revenant, The Assassin ou encore n’importe quel film de Terrence Malick. Toujours la même chose avec eux: c’est beau, mais c’est long, mais c’est beau, mais c’est long, mais beau, mais c’est long, mais c’est beau mais c’est long mais c’est beau mais c’est long, mais c’est beau, mais c’est long… Une fresque serait plus adéquat. Et quoi qu’on en pense, un ton proche de celui de G serait le bienvenu. On a eu jusqu’ici le réactualisé, le shojo et le nostalgique, et on ne peut pas dire que ce fut une réussite. Surtout le shojo en la personne de Lost Canvas, avec son antagoniste alourdissant la tête de discours sur la vie, la mort, la coiffure et autres grands thèmes.
Et pour raconter quoi? Par qui?
La première question, je vais être honnête: je n’en ai pas la réponse. J’ai envie moi aussi, de raconter une histoire sur Saint Seiya, et ça remonte au tout début. Je regardais plein de séries et je voulais carrément les faire se rencontrer, j’étais fan des cross-over. Comment réagirait un personnage confronté à un univers qui le dépasse totalement? Mais je reconnais que mes quelques expériences, hormis une collaboration à but parodique, n’ont pas été une réussite. Il y a bien un truc que j’ai envie de faire, mais c’est plus proche du rêve que de quelque chose de concret. Tut ce que je peux vous dire, c’est que Seiya sera le personnage principal. Pour moi, ce doit toujours, idéalement, être lui. Ne serait-ce que pour le titre, au regard de nombreux titres (et pas seulement, je suppose, des shonens) qui ont probablement perdu du vue ce pourquoi ils ont été nommés ainsi.
La seconde en revanche, j’y tiens et y ait songé depuis quelques jours, le reste ruminait depuis des mois. Les personnes qui ont fait vivre cette histoire, qui l’ont aimée, qui peut-être ne l’aiment plus ou toujours. C’est à dire vous, nous, moi. Qu’est Okada si ce n’est un auteur/dessinateur qui a eu la confiance de Kurumada et qui a remis le couvert à son incitation? Qu’est Teshirogi si ce n’est une dessinatrice de doujinshi qui a pu coucher ses idées sur Saint Seiya? Qu’êtes vous donc, vous qui avez tant écrit depuis votre enfance, Alaiya, Ouv, black dragon, Thalion, BigFire, Anubis, Max, Hedrick, mikedu62880, Rikimaru, Iris, Megumichan, Pegasus et tant d’autres si un jour vous lisez ceci, si ce n’est des fans qui ont envie de faire du Saint Seiya? Oui, n’espérez pas y échapper: vous faites du Saint Seiya. Je les lis, vos histoires. Certaines sont superbes, d’autres doivent être plus travaillées, mais quoiqu’il en soit, pendant dix ans, j’ai remarqué que certaines mériteraient d’être en mouvement. C’est vrai, ça. Pourquoi on ne se concerterait pas, hein? Un jour? Certains d’entre vous se connaissaient déjà (Saint Seiya Forum, ACDZ, GoldSaint Sanctuary), il y a toujours le temps lorsque les moyens arrivent enfin et que les gens d’envie se retrouvent. Ici, sur SaintSeiyaPedia, nous ne sommes pas représentatifs de l’avis sur tout ce qui sort sur Saint Seiya. Mais jusqu’ici, je pense ne pas me tromper là non plus en disant qu’à part quelques écarts, nous avons eu avis proches des faits, des visions proches de ce QU’EST Saint Seiya. Et avec de quoi étendre cette vision. Comme l’a fait Alan Moore pour les Super Héros, comme l’a fait Brian Wilson pour la pop, comme d’autres. Et si nous n’aimons plus, et que vous ne faites pas du Saint Seiya, alors… c’est fini. Le forum aura vécu. Plions les gaules, barrez vous, faut pas rester là. Je fermerai derrière tout le monde, caressant une dernière fois la porte. Je resterai même un peu, contemplant ces fichiers, ces posts, ces topics, ces mots, cette passion que vous avez voulu partager depuis vos premiers pas sur internet. Que moi j’ai partagé, maladroitement certes mais bon, pendant six ans. Et je partirai, en oubliant peut-être ce qui a poussé cinq personnes, Masami Kurumada, Shingo Araki, Seiji Yokoyama et Shigeyasu Yamauchi, à écrire, dessiner, animer et sortir 28 tomes, 114 épisodes, 82 minutes et tant d’autres sur des adolescents ressentant la cosmos-énergie.
Chef d’œuvre ou hérésie ? Non. Juste une possibilité, une voie pour un futur.
Sources:
Oral: mes pensées.
Écrit:
Masami Kurumada – Saint Seiya (1986-1989). SaintSeiyaPedia Saint Seiya Omega Forum SaintSeiya.Com La Page de Mu – Le Manga Heaven de Megumi-Chan. GoldSaint Sanctuary. Saint Seiya Generation. Amilova. Vincent, sans Pseudo – Une autre lecture du Tenkaï – Le Scribe du Sanctuaire. Simon Braud – Les Plus Grands Films que vous ne Verrez Jamais – Editions Dunod, 2013. Andreï Tarkovski – Le Temps Scellé (1986) Editions Philippe Rey, 2014. Andreï Tarkovski – Journal 1970-1986 (1993) – Editions 2017. Alain Besse – Salles de Projection, Salles de Cinéma CST/Editions Dunot, 2007.
Audiovisuel: Shigeyasu Yamauchi – Saint Seiya Tenkai Hen Josô Overture (2004). Jean Chapolin/Nina Wolmark – Ulysse 31 (1981-1982). Frank Pavich – Jodorowsky’s Dune (2013). Serge Bromberg – L’Enfer d’Henri Georges Clouzot (2009). Shoji Kawamori – Macross Do You Remember Love? (1984). Claude Ventura - Cinéma, Cinémas (1982-1991). Vidéo : http://www.ina.fr/video/I00008532 Tomoharu Katsumata - Waga Seishun no Arcadia (1982). Akira Kurosawa – Dersou Ouzala (1976). Andreï Tarkovski – Le Miroir (1974). Andreï Tarkovski – Stalker (1979).
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25 février 2017 à 21:36:38
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