Premier signe : A l’école des chevaliers
Chapitre 1 : Un chevalier problématique
« Aie, aie, aie ! MAIS MERDE ! On est quatre ! »
Un poing qui frappait au sol avec rage, plusieurs personnes étant au sol alors qu’une seule restait debout. Toutes avaient un air juvénile, caractéristique de l’adolescence bien que les personnes au sol saignaient en de nombreux endroits, que cela soit à cause d’éraflures causées par la chute ou au visage par un poing ou un pied bien placé.
« Vous en avez assez ou vous voulez que l’on continue ? »
« C’est quoi cette blague ? Depuis quand est-ce qu’un adolescent se doit d’être plus fort que quatre d’entre nous ? Et c’est même pas du judo ou du karaté ! »
« Visiblement, vous n’avez pas encore votre compte. Vous voulez continuer. Aucun problème, ça ne me dérange pas du tout. Vous vouliez me faire les poches ? Je vais faire les vôtres. »
Il s’était déjà mis à se pencher en avant pour rentrer la main dans le pantalon d’un des adolescents au sol … mais l’un de ses comparses tenta de faucher les jambes de celui qui voulait récupérer quelques pièces dans la poche.
« Je peux savoir ce que tu essaies de faire ? »
Le genou vient frapper contre le pied de l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci le toisant de ses yeux rubis, un sourire mauvais aux lèvres. Sans aucune once d’hésitation, son pied se soulèva, sa semelle venant frapper violemment sur le genou de l’adolescent au sol, un craquement sonore se faisant entendre. Un cri accompagna rapidement le tout :
« Putain ! Mais putain, il m’a cassé la jambe ! J’en suis sûr ! »
« Vous pensiez que j’allais juste vous mettre quelques claques et vous dire de déguerpir ? Je ne suis pas comme ça, pas du tout même. »
Un autre coup de pied mais cette fois en plein ventre et voilà qu’un second adolescent se retrouva projeté contre un mur. Le même adolescent fut soulevé par le col, celui aux cheveux noirs hirsutes et aux yeux rouges ayant un sourire mauvais aux lèvres :
« Tu me donnes tout ton argent tes amis aussi sinon … »
« Mais cet argent, on en a besoin, nous ! On doit le garder pou … »
« J’en ai strictement rien à faire. Il ne fallait pas me provoquer si tu craignais de perdre. »
C’est maintenant la tête qui alla percuter le mur. D’une main, il commença à fouiller les poches de l’adolescent, les trois autres cherchent à se relever pour commencer à s’enfuir. Néanmoins, celui aux cheveux noirs projeta leur compagnon sur eux.
« Ne commencez donc pas à galoper. Je n’en ai pas terminé avec vous. »
« N … NON ! NON ! Lâche-nous un peu au lieu ! »
Des cris, des cris fusèrent un peu partout et au bout de cinq minutes, l’adolescent aux cheveux noirs quitta la ruelle, laissant quatre corps presque inanimés derrière lui. Remettant correctement sa veste noire sur son haut rouge, un petit rire se fit entendre.
« Ce n’est pas le moment d’en plaisanter. »
« Oh, je trouvais juste cela assez drôle en soit. »
Il se fichait particulièrement du regard étonné des personnes autour de lui. Alors qu’il marchait, une créature quadrupède faite de métal se tenait à ses côtés, semblant pouvoir lui faire la conversation. Dans ses mains, il commençait à compter l’argent récupéré.
« C’est plaisant de voir des imbéciles qui espèrent pouvoir récupérer de l’argent facilement. »
« Ce n’est pas comme si nous avions totalement besoin d’argent aussi. »
« Je le sais bien. Maintenant, tais-toi, ils nous observent. »
Il savait parfaitement comment les gens le considéraient. Surtout quand la créature de métal qui marchait à côté de lui se mettait à parler. Ce n’était pas vraiment des plus rassurants en fin de compte, loin de là même. Mais qu’importe, il n’en avait strictement rien à faire. Il ne se battait pas pour la veuve et l’orphelin mais simplement sa propre personne.
« Avec cela, je devrais avoir normalement de quoi bien manger quelques jours. »
« Il faut que tu renforces ton corps et … »
« Humpf. Je vois, il fallait s’en douter de toute façon. »
Il venait d’attirer l’attention de quelques personnes de la justice, rien que ça. Bon … il fallait donc se mettre à courir, n’est-ce pas ? Il tapota du pied sur le sol avant de commencer à accélérer le mouvement sans même regarder derrière lui. Quelques minutes plus tard, il se savait déjà en sécurité, ayant facilement distancé les autres personnes.
« C’est donc ainsi la vie qui nous attends ? »
« Cela fait déjà trois ans. Tu peux répéter cela, rien ne changera dans le fond. »
« Je m’en doute, n’est-ce pas ? Mais rien ne m’empêche d’essayer. »
« Tu parles trop, je te l’ai déjà bien souvent dit. »
« Si je ne parle pas, qui le fera pour te tenir la conversation ? »
L’adolescent aux cheveux noirs ne répondit pas, fermant les yeux avant de s’adosser à un mur, les bras croisés. Il ferma les yeux, cherchant le sommeil pour quelques minutes. Ensuite, il reprendrait la route et se mettrait en quête d’un endroit où dormir pour la nuit.
« Debout, ça fait une bonne heure. »
Il rouvrit ses yeux, se les frottant avant de mettre une main devant sa bouche. Une heure ? La créature quadrupède, faite de métal bleu et noir hocha la tête, reprenant :
« Une bonne heure. Tu manquais vraiment de sommeil, hein ? Maintenant, il va falloir que l’on trouve un endroit où manger. »
« Je ne veux pas une auberge. Quelque chose pour la route me suffira amplement. »
De toute façon, dans les grandes villes, c’était monnaie courante. Il y avait beaucoup de petits commerces qui jouaient là-dessus. Le repas facile à emporter mais cher. Ce n’était pas forcément la meilleure chose qui pouvait se dérouler de toute façon.
« Pff … qu’importe. Comme si ça m’intéressait réellement. »
Il disait cela avec nonchalance, sans même se sentir ne serait-ce qu’un peu concerné par la suite des évènements. Il avait de l’argent, il pouvait faire alors ce qu’il désirait. Il recommença à se mouvoir, se dirigeant vers un étal qui vendait quelques fruits. Pour ce soir, ça allait suffire normalement. Il paya plusieurs pommes, recommençant à s’éloigner.
« Tu pourras m’en donner une, par contre ? »
« Pommes ? Est-ce que tu blagues ? Tu serais incapable de la manger. »
« Tu sais parfaitement que si. »
Il haussa les épaules, lui envoyant une pomme alors que la créature de métal ouvrit la gueule pour la réceptionner dans celle-ci. Quelques secondes plus tard, bruit de mastication et un peu de jus de pomme s’écoulèrent de la bouche de la créature.
« Essaye néanmoins de manger à peu près correctement s’il te plaît. »
« Baaaaah ! Il n’y a pas de quoi en faire un drame non plus hein ? »
« … … … si. » soupira l’adolescent aux cheveux noirs avant de croquer à son tour dans une autre pomme tout en réfléchissant à ce qu’il allait devoir faire.
Il ne remarqua pas que, juché sur un toit, une autre personne était en train de le surveiller, accroupie et ayant un petit sourire aux lèvres. Elle murmura avec amusement :
« On dirait bien que c’est notre cible, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu en penses ? »
« Hihihi ! Pas vraiment de chance de se tromper hein ? Un adolescent avec une créature de métal, tu n’en trouves pas à chaque coin de rue, hihihi ! »
« C’est vrai. Mettons-nous en route dès maintenant. » reprit la même personne avant de sauter du toit pour arriver à celui d’un autre bâtiment, bien plus grand que le précèdent. La hauteur ne semblait pas déranger cet être plus que ça.
Le constat avait été simple : ils ne dormiraient pas dans un hôtel ce soir. Il en avait décidé ainsi en vue du peu d’argent qu’il avait récupéré sur ces voyous. De plus, vu les rares bâtiments un peu chics de la ville dans laquelle il se trouvait, ça ne servait à rien d’espérer qu’ils loueraient une chambre à un adolescent, même s’il avait de l’argent plein les poches.
« On dort à la belle étoile, c’est ça que ça veut dire ? »
« Ce n’est pas difficile de l’imaginer, non. » murmure l’adolescent en réponse à créature faite de métal alors que celle-ci reprenait aussitôt :
« Dommage, dommage. Enfin bon, on ne va pas s’en plaindre hein ? »
« Il vaut mieux éviter, c’est ça. » répond l’adolescent sur le même qu’auparavant, distant et las avant de continuer à marcher dans la ville. Dans ce genre d’endroits, il y avait bien souvent un parc ou deux. Souvent surveillés par des policiers, il n’y avait que peu de chances de pouvoir trouver un endroit correct où dormir. Mais en même temps, il n’en avait pas encore terminé avec cette ville donc il devait rester à l’intérieur, voilà tout.
« Cela me semble correct, n’est-ce pas ? »
« Ca peut aller. » souffle-t-il en mettant une main sur son front.
Un simple blanc, isolé des autres, voilà ce que ça suffisait. Rien de plus, rien de moins. Qu’est-ce qu’il pouvait en faire d’autre ? Il s’installa sur le banc, venant s’allonger avant d’ouvrir son sac à dos. Une petite couverture, assez fine et faite de laine bleue, voilà ce qu’il récupéra dans son sac avant de se le mettre sur le corps. Il allait surement avoir mal au dos mais ça, c’était devenu une habitude à force.
« Installe-toi sur mon ventre et ne bouge plus. »
« J’y comptais bien. » déclara la créature faite de métal avant de se mettre à bailler.
« Qu’est-ce que tu es lourde. »
« Je suis faite de métal, ça ne change pas que je ne te permets pas de me dire ça. »
Il poussa un profond soupir avant de bien se positionner. Malgré la lourdeur de la créature de métal sur son corps, il ne semblait avoir aucun mal à la supporter. Il ferma ses yeux rubis pour le reste de la soirée, sachant pertinemment qu’il ne serait pas dérangé. La créature de métal veillera sur lui de toute façon.
« Dors bien quand même, hein ? »
« Oui, oui … pareil pour toi. Si tu es vraiment capable de dormir. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs, cherchant le sommeil. Quelque chose qui ne tarda guère en vue des petits évènements de la journée. Bien entendu, tabasser des adolescents en bande qui pensaient faire leur petite loi, c’était divertissant … mais au fur et à mesure, ça devenait peu à peu épuisant donc bon … autant se reposer complètement pour la journée.
Le lendemain matin, il s’était déjà réveillé à l’aurore. Normalement, il avait beaucoup à faire d’après ce qu’il avait imaginé pour la journée. Il donna un petit coup de doigt sur la créature de métal, la forçant à se réveiller, celle-ci marmonnant :
« Hum … quelques heures de plus, s’il te plaît. »
« Tu blagues, non ? Debout ou alors, je m’emporte. » répliqua l’adolescent, la forçant à se lever de lui alors qu’il craquait déjà les os de son cou.
« D’accord, d’accord, merci monsieur le ronchon. Même pas capable de dormir correctement. Pfff … et qu’est-ce que monsieur tête de mule a décidé pour la journée ? »
Il ne répondit pas, se levant du banc, passant une main sur ses cheveux noirs. Ce qu’il avait pensé ? Pour l’heure, rien du tout de spécial. Pas du tout même. Il poussa un profond soupir comme à son habitude, déclarant :
« Nous verrons sur le moment. Pour l’heure, mettons-nous en route. »
« Encore deux minutes, le temps que je sois bien éveillée. »
Vraiment ? Elle se moquait encore de lui ou quoi ? Non, bon … attendre quelques minutes, ce n’était pas un véritable problème. Il pouvait bien patienter si elle ne se moquait pas trop de lui. Pfiou … Bon, ils étaient en pleine matinée, personne n’était debout et …
« Ah ! Enfin debout ? Dire que j’ai attendu ton réveil par esprit chevaleresque. »
Hum ? Il cligna des yeux plusieurs fois, pour être sûr d’avoir très bien compris ce qui venait de se passer. Quelqu’un venait de lui adresser la parole délibérément, n’est-ce pas ? Il n’avait aucune crainte et … Oh. Il fronça les sourcils, se mettant correctement en position de défense. Ils étaient peut-être …
« Hihihi ! Il semble bien sur ses gardes ! Pourtant, il ne s’attendait pas à ce que l’on arrive non ? Tu crois qu’il savait que nous étions là ? »
« Je ne pense pas, Istiti. Pas du tout même. »
Istiti ? L’adolescent aux cheveux noirs se désintéressa de celui en face de lui, observant la créature qui l’accompagnait. Une autre créature faite de métal ?! Principalement faite d’une couleur orange, elle marchait sur deux pattes et avait … une queue enflammée bien que celle-ci aussi était en métal ? Qu’est-ce que …
« Je suis le chevalier du Ouisticram et voilà mon compagnon, Istiti ! »
« Qu’importe. Je ne m’intéresse pas à la chevalerie. » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs avant de faire quelques pas. Il était hors de question qu’il se batte contre un chevalier pokémon. Cela ne le concernait pas.
« Pourtant, tu es comme nous, tu possèdes bien une armure pokémon. Quel est son nom d’ailleurs ? C’est la première fois que je vois cette espèce. »
« Ne lui répond pas, Sarine, compris ? »
« Bon, bon, bon … tu devrais plutôt être content, non ? Qu’on trouve quelqu’un. »
Elle savait parfaitement son opinion à ce sujet ! Il ne voulait rien à voir avec les chevaliers pokémon ! Pas du tout même ! Il fixa Sarine avec énervement, la regardant pendant plusieurs secondes. Qu’elle se taise et ne prenne plus la parole !
« Il paraitrait d’après les rumeurs qu’un jeune chevalier pokémon de bronze crée de nombreux problèmes dans les environs. J’ai été envoyé pour m’occuper de lui. »
« Je ne vois pas de qui est-ce que tu veux parler. Maintenant laisse-moi, nous avons bien mieux à faire, Sarine et moi. Nous nous en allons. »
Il se retourna, faisant un geste de la tête à sa pokémon de métal pour qu’elle se mette à le suivre. Un petit soupir se fit entendre de la part de Sarine puis une main se posa sur l’épaule de l’adolescent aux cheveux noirs. Il n’avait même pas daigné étudier celui qui venait de faire ça bien que ce dernier reprenait la parole :
« Ohla, ohla, ohla, tu n’as pas besoin de t’enfuir, je … »
« Vires ta main de mon épaule. »
Sans même prévenir, l’adolescent aux cheveux noirs donna un coup de pied en arrière, frappant le ventre de celui qui avait osé faire ce geste malheureux. Il se retourna vivement, faisant face à l’autre adolescent. Des cheveux couleur feu, il devait surement avoir son âge. Il avait aussi une longue pointe dans les cheveux, qui tendait vers le ciel.
« Aie, aie, aie … tu m’aurais presque fait mal. »
Hum ? Le coup n’avait eu aucun effet, c’est bien ça ? Pourtant, il n’avait pas lésiné sur la force dans le pied. Tsss ! C’était visiblement bien un chevalier pokémon de bronze, n’est-ce pas ? Il fallait s’en douter que ça n’aurait pas duré plus longtemps.
« Bon, tu ne me laisses pas le choix. »
« Qu’est-ce que j’ai causé comme problème pour que l’on me colle un chevalier pokémon ? »
« Tu dois pourtant bien le savoir, non ? Tu es aussi l’un d’entre nous. »
« Ne me mettez pas dans le même panier que vous. Je te laisse la possibilité de partir de ma vie et de ne plus me provoquer sinon … » murmure l’adolescent aux cheveux noirs avec lenteur alors que sa compagnon faite de métal lui dit avec lenteur :
« Ce n’est pas forcément une bonne chose que de le menacer. »
« Je m’en contrefiche ! Il n’avait pas qu’à se mettre en travers de mon chemin ! »
« Tu m’excuseras mais malheureusement, ça ne va pas être possible. J’ai eu cette mission qui est de te ramener, coûte que coûte. Je ne peux pas revenir les mains vides. »
Ah oui ? Le ramener où ? Il n’avait aucun endroit où revenir ! L’adolescent aux cheveux auburn fit un mouvement vers lui mais aussitôt, il se jeta sur lui. Il n’allait pas se laisser faire ! Il n’allait pas se laisser emporter ! Il en était hors de question ! Il poussa un cri de rage et de colère avant de commencer à donner des coups de poing et de pied. Malgré la vitesse particulièrement grande de ses coups, aucun n’arriva au contact de son adversaire :
« Ohla ! Ohla ! Hey, hey ! On n’est pas obligé d’utiliser la force quand même hein ? Je disais ça comme ça ! Hey, hey ! T’as compris au moins ce que je dis ? »
« Je me contrefiche de ce que tu veux dire ! Tu ne m’auras pas ! HORS DE QUESTION ! JE NE ME LAISSERAI PAS ATTRAPER PAR TOI ! »
« Hey, hey, hey ! Zut zut ! Il y va vraiment ! Je fais quoi, Istiti ? Je dois me battre aussi ? »
« Soit malin comme un Ouisticram ! » répond la créature de métal orangé avant de pousser un petit rire, l’adolescent faisant de même de son côté.
Ah oui ? Il le prenait comme ça ? Il allait voir quand il allait réussir à le toucher ! Ses os allaient se briser, un par un ! Il allait lui faire comprendre qu’il ne fallait surtout pas le provoquer dans ce genre de cas ! CLAIREMENT PAS ! Mais pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à le toucher ? POURQUOI ? C’était un vrai singe ou quoi ?! Ce n’était pas normal de ne pas pouvoir l’atteindre ! Malgré tout ce qu’il faisait !
« Ne m’oblige pas à sortir les grands moyens ! Tu risquerais de le regretter ! » hurle l’adolescent aux cheveux noirs, devenant comme enragé par la situation. Il allait se les faire tous les deux ! Ils allaient comprendre leur douleur !
« Il s’emporte beaucoup trop, hihihi ! » s’écrit le Ouisticram de métal alors que l’adolescent qui l’accompagne n’a aucun mal à éviter les coups.
« La colère empêche la raison, s’il ne garde pas son calme, ça sera plus simple que prévu. Bon, juste quelques coups pour le prévenir. »
Qu’est-ce que … cette fois-ci, c’était lui qui devait se défendre ? C’était une blague, n’est-ce pas ? C’était une blague non ? Il tenta d’esquiver les coups mais rien à faire ! Il ne pouvait pas ! Vite ! Il devait les parer ! Protection au bras, protection sur les côtes, la hanche, le torse ! Il ne lui laisse même pas souffler ne serait-ce qu’un peu !
« JE VAIS VOUS APPRENDRE A VOUS MOQUER DE MOI ! SARINE ! »
« Oh zut … Vraiment ? Bon … D’accord, comme tu le désires. »
Le corps de métal chez la dragonne se met à luire avant de se séparer en plusieurs morceaux. Flottant dans les airs pendant quelques instants, les quatre pattes de la créature s’ouvrent, venant se loger autour des bras et des cuisses de l’adolescent. Ce qui composait le corps de la créature se colla sur sa poitrine, formant une armure noire recouverte de fourrure parcourue par des taches rouges. Enfin, la tête de la créature s’ouvrit à son tour, son visage s’ancrant dans ce qui allait maintenant devenir un casque noir avec une pointe sur le sommet du crâne. L’adolescent, nouvellement en armure, regardait son adversaire. Il était l’heure de souffrir.
Zen zen zen. ^^
Ce n'est que le premier chapitre, ça mettra un ou deux chapitres encore à bien partir.
Mais bon, normalement, vous avez ce qu'il faut pour débuter.
J'espère que ça conviendra.
Je me suis mis aussi à décrire physiquement les armures et aussi leurs formes de "créatures pokémon" dans mon scénario. ^^
Pour savoir où chaque partie du pokémon ira sur le corps de son propriétaire.
Chapitre 2 : La fuite et non le combat
« Ahem … C’est un peu ennuyeux ça. »
« Je vais te faire goûter à la puissance du chevalier du Solochi ! »
Sans lui laisser le temps de s’exprimer, l’adolescent aux cheveux noirs s’élança vers son adversaire, celui-ci recommençant à esquiver les coups mais avec bien plus de difficultés qu’auparavant. Humpf ! C’était quand même plus compliqué maintenant.
« Aie, aie, aie … Istiti, tu en penses quoi de la situation ? »
« Que tu ferais bien mieux de faire gaffe, hahaha ! Il est aussi excité qu’une demoiselle qui vient de savoir qu’elle s’est faite trompée par son petit ami ! »
« Cette comparaison n’était pas forcément nécessaire. » soupira avec amusement l’adolescent aux cheveux couleur auburn avant de se remettre en position de défense. Ca ne servait à rien d’esquiver les coups, il devait alors les réceptionner.
Sauf que maintenant qu’il avait cette armure, ses coups ressemblaient à des attaques de bulldozer sur un bâtiment prêt à s’effondrer. Il devait réagir et vite ! Frappant d’un coup de pied en plein visage, l’adolescent aux cheveux auburn espérait ainsi calmer son adversaire, celui-ci se le prenant sans bouger ne serait-ce d’un centimètre.
« C’est tout ce que tu possèdes dans le fond ? »
« Héhéhé. Malheureusement, je m’en doutais. Sans mon armure, il fallait bien espérer que ce n’est pas possible qu’un être humain normal n’arrive à abattre un chevalier pokémon même s’il est de bronze. Nous sommes spéciaux, hein ? »
« Ne me mets pas dans le même panier que toi et les autres. Je suis bien différent de vous. »
« Il ne faut pas dire ça … Là où je compte t’emmener, tu verras bien que rien n’est différent. »
« M’emmener ? Et tu crois que je vais me laisser faire ? »
« Pas vraiment, non, d’après ce que j’ai cru remarquer. »
Il soupira encore une fois avant de regarder son Ouisticram fait de métal. Celui-ci, fait entièrement de métal orangé, avait un sourire aux lèvres, bien qu’il semblait figé comme le montrait son corps. D’ailleurs, il s’exprima, lui disant :
« On y va aussi ? Faut peut-être quand même éviter de se retrouver blessé alors qu’on peut facilement lui expliquer comment ça marche non ? »
« C’est vrai, Istiti. C’est vrai … Bon, et bien ? Faisons-le alors ? »
« Fais attention à toi. » murmura l’armure entourant le corps de l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci émettant un grognement significatif comme unique réponse. Faire attention ? Et puis quoi encore ? Il n’avait pas que ça à faire ! Il voulait juste qu’on le laisse tranquille !
« Une armure qui décide au moins de protéger son porteur. C’est déjà bien mieux que rien. Au moins, tu n’es pas un faux chevalier pokémon de bronze. »
« Faux chevalier pokémon de bronze ? ET PUIS QUOI ENCORE ?! JE VAIS TE MONTRER COMMENT ON SE FOUT DE MOI ?! »
Ohla ! Il valait mieux pour lui qu’il évite d’être touché par cette attaque ! Il sauta dans les airs, venant s’accrocher à une branche d’un arbre avoisinant alors que l’adolescent aux cheveux noirs avait tout simplement chargé son attaque, détruisant complètement le banc sur lequel il avait dormi quelques heures auparavant.
« Il y va un peu fort, réellement là. Il compte faire quoi ? »
« Hihihi ! Tout simplement te briser en morceaux si tu ne fais pas gaffe ! Hihihi ! » s’exclama le Ouisticram de métal alors que déjà, son corps s’était mis à s’illuminer pour se séparer. Les quatre pattes à la peau crémeuse vinrent former les gants et les bottes de métal sur l’adolescent aux cheveux auburn. Le visage du Ouisticram s’ouvrit, laissant place à un casque aux allures enflammées avant de se positionner sur le crâne de l’adolescent. Néanmoins, le torse semblait moins impressionnant que celui du chevalier pokémon du Solochi, étant juste assez plat et de couleur crème.
« Bon, on doit finir de rigoler, si j’ai bien compris, toi et moi, c’est ça ? »
« Fais donc le singe … ou alors, viens descendre, que je te montre comment je règle mes comptes avec ceux qui me provoquent ! »
« Ou plutôt ceux qui te cherchent hein ? Mais ne t’en fait pas, de là où je viens, tu n’es pas le seul à vouloir provoquer des petites batailles inutiles. »
« Petites batailles inutiles ?! C’est qui qui est venu me chercher alors que j’étais bien tranquille dans mon coin hein ? C’ETAIT QUI ?! » hurla l’adolescent aux cheveux noirs, poussant un cri de rage alors que des flammes violettes apparaissaient au niveau de ses poings, prêtes à faire flamber tout ce qui se trouvait sur son chemin.
« Ohla, c’est un peu ennuyeux, ça … j’ai pas l’impression d’avoir déjà ce genre de flammes, ça n’a rien à voir avec les miennes, Istiti. T’en sait quelque chose ? »
« Pas vraiment, je te conseille d’éviter qu’elles nous touchent hein ? C’est juste une mesure de sécurité au cas où hein ? Rien de plus, rien de moins. »
« Moui, moui, moui. Ca n’annonce pas que du bonheur cette histoire ! Je vais essayer de le contrer avec mes propres flammes au cas où et … »
« Fais attention ! Tu sais pertinemment que tu ne sais pas les contrôler ! » s’écria l’armure du Solochi alors que l’adolescent aux cheveux noirs hurlait :
« BIEN ENTENDU ! PREVIENS-LES AUSSI QUE JE NE SAIS PAS UTILISER MES POUVOIRS TANT QU’ON Y EST ?! MÊME SI CA FAIT TROIS ANS, TU N’ETAIS PAS OBLIGE DE BALANCER CA DEVANT EUX QUAND MÊME ! BORDEL ! »
« Désolée, désolée. Hey, c’était surtout pour te prévenir de pas te brûler hein ? »
Bien entendu, bien entendu ! Qu’est-ce que cette foutue armure avait en tête hein ?! Pour lui faire ça ?! PUIS ZUT ! Il allait voir ce dont il était capable ! Il projeta son poing droit vers l’avant, les flammes violettes quittant celui-ci avant de foncer vers l’adolescent aux cheveux auburn. Il fallait répliquer avec ses propres flammes ! Ou alors les esquiver ? Quoi faire ? Le choix était vraiment difficile sur le coup !
« Et puis zut ! Mesure de sécurité oblige, je m’attendais déjà pas à enfiler mon armure dès le départ, quoi ! Istiti ! On y va ! »
« OUAIIIIIIIIIIS ! » s’écrit l’armure sur son corps avant qu’il ne fasse un saut sur place, évitant les flammes violettes de la part du chevalier pokémon de bronze du SOlochi.
« Et maintenant, on contrattaque ! »
Toujours dans les cieux, l’adolescent aux cheveux auburn vint placer son pied en avant, cherchant à atterrir en ciblant son adversaire.
Concept qui vint le toucher de plein fouet, la jambe percutant la poitrine de l’adolescent aux cheveux noirs, le faisant tomber en arrière et toussoter violemment, comme si son corps allait se déchirer sous la puissance du coup.
« AAAAH ! AAAAAAAAAAH ! »
Il toussota, se mettant à cracher du sang avant de chercher à se redresser, son corps s’affalant sur le côté, au sol. C’était quoi cette force ?! C’était ça de combattre contre un autre chevalier pokémon de bronze ? C’était horrible ! Les voyous dans les villes ne valaient rien du tout, même à dix contre lui mais … une seule personne le faisait souffrir ainsi ? C’était une blague hein ? Une blague qu’il n’appréciait pas du tout ! PAS DU TOUT ! C’était quoi cette force plus qu’abusée hein ? HEIN ? C’était quoi cette blague ? Pourquoi est-ce qu’il était aussi fort ?! Il n’allait pas se laisser capturer comme ça ! Pas du tout même !
« On s’enfuit, Sarine ! Compris ?! »
« D’accord, d’accord. Je comprends que tu préfères le combat direct. »
Il se relève finalement, chancelant un peu avant de reproduire des flammes violettes ! Sauf que cette fois-ci, il se focalisait sur le chemin entre lui et ce garçon en armure du Ouisticram. Des flammes violettes vinrent parcourir le sol, le flambant complètement avant qu’il ne s’échappe et ne s’enfuit sans un regard en arrière.
« On fait quoi ? Ce n’est pas le genre de flammes que l’on peut éteindre avec de l’eau. »
« Istiti, ça, pour le moment, on ne fait rien surtout. On n’a pas vraiment le choix sur le coup. Nous sommes pieds et mains liés. »
« Aaaaaaaaaaah ! Zut de zut alors ! Ils vont nous échapper ! C’est vraiment pas super ça. » s’écria l’armure, commençant à briller avant de reprendre sa forme de singe orange de métal.
« Ne t’en fait pas, je ne pense pas qu’ils iront bien loin de toute façon. »
« Si tu le dis, je suis pas vraiment convaincu là, hein ? »
L’adolescent aux cheveux auburn haussa les épaules. Qu’importe ce qu’il disait, ce n’était pas bien important. Pour le moment, ils avaient beaucoup mieux à faire de toute façon. Il émit un léger bâillement. Ils étaient à peine la matinée, quoi !
« A côté, qu’est-ce que nous sommes sensé faire maintenant hein ? »
« Ah ? tout simplement partir à leur recherche. Je les vois mal quitter la ville pour le moment. Il n’osera pas le faire car il a été légèrement blessé. »
« Peut-être, je ne sais pas, je l’ai pas vu, je dois te l’avouer. A part un simple coup de pied. »
« Il est surtout pas habitué à s’en prendre. Je suis sûr qu’à l’heure où je te parle, il doit être dans une ruelle, en train de gémir, surpris par le coup reçu. »
Il n’était pas tellement loin de la vérité, l’adolescent aux cheveux noirs étant un genou au sol, adossé contre un mur. Une main posée sur son torse, il posa un gémissement de rage alors qu’à côté de lui, la Solochi de métal lui demandait :
« Est-ce que ça va ? Tu n’as pas l’air d’être dans ton assiette. »
« Si je n’avais pas cette armure, j’aurai le cœur éjecté de la poitrine ! Tu crois que ça va ?! »
« Je ne faisais que prendre de tes nouvelles, rien de plus, rien de moins. »
« Je m’en contrefous de mes nouvelles ! Ça ne me concerne pas ! PAS DU TOUT MÊME ! »
« Tu ne sembles pas aller bien. Il faudrait que tu trouves un endroit où te reposer. Est-ce que tu as mal ? Je peux voir ces blessures, si tu le veux bien ? »
S’il le voulait ? De qui est-ce qu’elle se moquait ? C’était à cause d’elle s’il était dans cet état ! Qu’elle ne l’oublie pas ! Qu’elle ne l’oublie pas du tout ! Il poussa un râle, se redressant avant de la fixer de ses yeux rubis.
« Par ta faute, ils ont réussi à m’atteindre. Tu le sais hein ? »
« Je m’en excuse sincèrement, je ne pensais pas à mal en te prévenant. »
« TU PEUX ME PREVENIR MAIS PAS EN PLEIN COMBAT ! » s’écria l’adolescent, donnant un coup de pied dans la créature de métal avant de s’éloigner.
« Je m’en doutais … Je le sais parfaitement … »
Puis sans un mot, elle décida de le suivre, sachant pertinemment qu’elle n’avait pas tort. C’est juste … qu’il s’était mis en danger inutilement, voilà tout. Et elle avait juste envisagé une solution pour qu’il puisse s’en sortir sans de grosses blessures. Elle savait … qu’il aurait perdu contre cet autre adolescent. Est-ce que la fuite était déjà terminée ?
Peut-être que cela était mieux pour lui. Oui … le reste de la journée se passa sans aucun problème bien que l’adolescent aux cheveux noirs continuait de regarder autour de lui avec suspicion. Il se doutait qu’il ne pouvait pas quitter la ville. Mesure de sécurité et question de prudence : ils devaient surement s’attendre à ce qu’il en sorte et alors, là, il ne pourrait rien faire contre plusieurs personnes en même temps.
« Je suis bloqué, bloqué dans cette fichue ville ! »
« Ne dit pas cela. Si tu te montres discret, il y a des chances qu’ils pensent que tu sois parti. Ce n’est pas une bonne chose ? Tu ne crois pas ? »
« Tsss … tout ça ne se serait pas passé ainsi si tu avais décidé de te taire ! »
« Comment vont tes mains ? Est-ce que je peux les voir ? » demanda la créature faite de métal alors qu’il les présentait. Légèrement brûlées, ce n’était presque rien. « Si tu as mal, je préfère que tu me préviennes à ce sujet, compris ? »
« D’accord, d’accord, mais je ne souffre pas, contrairement à ce que tu crois. Pfff … J’ai faim. On va se trouver une auberge et ensuite, on se repose. »
« Une auberge ? Tu es sûr que tu vas bien maintenant ? » demanda t-elle une nouvelle fois alors qu’il se mettait à grogner. Il savait quand même son état hein ? C’est juste qu’il avait faim et qu’il voulait se reposer.
Sans même lui répondre, il se dirigea vers la première auberge de jeunesse qui se trouvait en ville. Bon, ce n’était pas le grand luxe mais avec l’argent récupéré d’hier, il pouvait se prendre une chambre. Ensuite, il suffirait juste d’aller refaire les poches encore le lendemain.
C’était aussi simple que ça et aussi efficace hein ? Bon, la chambre, ce n’était pas la suite de l’hôtel mais au moins, il avait un lit, une télévision, de quoi se laver, il n’allait pas s’en priver alors. C’était aussi facile que ça.
« Pour le reste de la journée, je reste ici et je ne bouge pas. »
« Je m’installe aussi alors ? Il faut te laisser guérir de cette petite blessure au torse. »
Cette blessure au torse ? Enfin bon, c’était juste une marque qui allait disparaître dès le lendemain. C’était ça le fait d’être un chevalier-pokémon. Installée sur le lit, la créature faite de métal observe la télévision en silence.
« Il n’y a rien de bien. Pourquoi est-ce que l’on regarde tout ça ? »
« Car ça nous occupe. » répondit la Solochi avec lenteur.
Pfff. Il préférait encore dormir même s’ils étaient en pleine après-midi. Il marmonna quelques mots avant de fermer ses yeux, plongeant dans un sommeil réparateur. La créature faite de métal se redressa, cherchant à l’observer pendant quelques instants avant de se mettre en boule non-loin de lui. Pour le moment, autant le laisser dormir, elle veillerait sur lui.
En pleine nuit, l’adolescent se réveilla subitement, regardant autour de lui. Il avait une mauvaise impression, très mauvaise même. Il ne savait pas pourquoi mais il n’appréciait guère ce qui était en train de se passer exactement. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il observa la Solichi de métal couchée à ses côtés.
« Grrr … Elle en profite pendant que je dors. »
Mais bon, ce n’était pas vraiment le problème actuellement. Il avait mieux à faire. Il se redressa dans le lit, quittant ce dernier avant de s’approcher de la fenêtre. Il devait être 23 heures voire minuit. Il avait dormi autant … mais maintenant, difficile de trouver le sommeil.
« Pfff … C’était quoi ce type à venir m’agresser comme ça ? En pleine matinée ? Il avait que ça à faire ? A cause de lui, toute ma journée fut loupée par sa faute. M’énerve tout ça. » marmonna l’adolescent avant d’ouvrir la fenêtre pour prendre un peu d’air.
« Tu ferais mieux de retourner te coucher. »
« Dors au lieu, Sarine, et laisse-moi tranquille. Ca sera mieux, oui, mais pour nous tous. »
« Pourquoi est-ce que tu me parles aussi sèchement ? Tu m’en veux encore pour ce matin ? »
« C’est exact. Si tu le sais, ne me pose pas la question, cela nous fera perdre moins de temps à chacun et à chacune. Voilà tout. »
« Tu es vraiment encore un enfant. »
Il se retourna vivement, observant la pokémon métallisée avec fureur. Qu’elle évite de commencer sur ce point, elle risquerait d’être sévèrement déçue. Sarine, pourtant, tenait bon par rapport à son regard, nullement effrayée par lui. Ah oui ? Elle n’avait pas peur ? Qu’elle évite pourtant de continuer sur cette voie. Il pouvait vraiment se montrer plus qu’insupportable si elle continuait hein ?
« Vas dormir au lieu. Je continuerai de veiller sur toi, pour ne pas changer. Ce que tu as subi n’est qu’une défaite mineure, tu t’en doutes, non ? La prochaine fois, ça sera différent. C’est la première fois que tu affrontes un chevalier pokémon. »
« Et qu’est-ce que ça change ? »
« L’inexpérience. Il a dit qu’il venait te chercher. Cela tend à dire qu’il n’est pas seul dans son coin. Ils sont plusieurs … et surement tous des chevaliers-pokémon. Cela implique le fait qu’il se soit déjà entraîné contre d’autres personnes aux pouvoirs équivalents voire même supérieures. Tu ne crois pas ? »
« HUMPF ! Je m’en contrefous de toute façon. Bon, on va quitter l’hôtel maintenant. Ca sera bien mieux en fait. Comme ça, en pleine nuit, ils ne seront surement pas à nos trousses. »
« Comme tu le désires. Reprends donc tes affaires. » déclara la Solochi métallisée.
Oh que oui ! Autant en profiter pendant qu’il n’y avait personne, ça serait bien mieux. Maintenant qu’il était prêt, il fallait déguerpir. Lorsqu’il quitta la chambre de l’hôtel, une voix masculine dans la pièce à côté vient dire :
« Attends ici, Istiti, je vais voir s’ils ont encore quelques apéritifs en bas. Mais à cette heure-ci, je ne pense pas que ça soit le cas. »
« Ramène des cacahuètes si possible. »
« Des cacahuètes ? Vraiment ? Des cacahuètes maintenant ? Ah … bon, je vais faire de mon mieux mais je promets rien, hein ? Et ne bouge surtout pas de là ! »
« Je rêve pas hein ? Sarine ? Je ne rêve pas hein ? IL SE FOUT DE MA GUEULE ! »
Alors que la porte voisine s’ouvrait, l’adolescent aux cheveux noirs frappa avec violence la personne qui en sortait, une chevelure auburn retournant aussitôt dans la chambre, secoué par le coup que la personne venait de se recevoir.
« C’est quoi cette blague ?! »
« Je ne sais guère. Néanmoins, avec le coup que tu viens de lui donner, il va être sonné pour quelques minutes. Tu ferais mieux de te mettre à courir. »
« Non mais je veux … OH ET PUIS MERDE ! C’est une blague ! »
Il n’arrivait pas à le croire ! Il prenait un hôtel, il fallait qu’il tombe sur ce gars ! Ce type qui l’avait blessé ce matin ! C’était quoi ce fichu destin qui s’efforçait de lui mettre des bâtons dans les roues ? Qu’est-ce qu’il lui avait fait pour mériter une telle chose ?
« Faut que je coure ! Encore plus vite ! Encore plus vite ! »
Il ne voulait pas se faire capturer ! Il n’avait pas peur ! Pas du tout même ! Sarine était à ses côtés alors qu’il regardait derrière lui. Zut ! Il était sûr et certain que ce type allait le suivre encore ! Pourquoi avait-il fallut qu’il vienne exactement dans le même hôtel que lui hein ? Qu’est-ce qu’il lui avait fait pour mériter une telle chose ? Il se le demandait sincèrement ! Il n’avait pas envie d’avoir plus d’embrouilles que maintenant !
« Qu’est-ce qui s’est passé, Istiti ? »
« Hihihi ! Qu’est-ce que je suis censé savoir ? Je t’ai juste vu voler en arrière sur le lit mais ç part ça … oh ! Et la voix aussi de l’adolescent qu’on recherchait ! »
« Quoi ? Il était ici ?! Mais qu’est-ce que l’on attend ?! » s’écrit alors l’adolescent aux cheveux auburn, se redressant avec vivacité avant de s’approcher de la fenêtre. « AH ! ILS SONT LA ! Ils sont en train de s’enfuir ! »
« Sois malin comme un singe ! Saute dans le vide ! » dit le Ouisticram de métal orange alors que l’adolescent n’attendait pas cette idée pour la faire. Sans une once d’hésitation, il sauta pour se raccrocher à un arbre avant d’atterrir au sol. Une nouvelle chasse commençait.
Malheureusement, je suis nul en dessin, sinon, je l'aurai fait volontiers. :(
Tout d'abord car souci du scénario.
Le fait d'avoir pris Solochi a un rapport avec l'histoire.
Pour le Ouisticram, j'ai pensé à un animal assez agile et farceur, j'ai donc pensé à un ouistiti. ^^
Chapitre 3 : Aide providentielle
« J’en ai assez ! PLUS RIEN A FAIRE ! »
Il n’en fallait pas plus ! Cette fois-ci, sans même attendre, il avait hurlé à Sarine de venir le recouvrir de son armure. Et ensuite ? Tout simplement la destruction complète des alentours ! Rien à faire ! RIEN DU TOUT ! Il saccageait les étals encore présents bien qu’il n’avait pas de marchands en pleine nuit, ne se privant pas de tout ravager.
« Tu n’es pas vraiment obligé de faire ça … tu le sais ? »
« Pour qu’ils puissent me suivre sans aucun problème ? NON MERCI ! SARINE ! »
« Tu ferais mieux de te calmer. T’énerve de la sorte n’emmènera rien de bon. »
« Ah oui ? Et je suis censé faire quoi hein ? NON ! » s’écria l’adolescent aux cheveux noirs, frappant du poing contre un mur avant de le briser. Des cris commencèrent à fuser tout autour de lui, des lumières s’allumant avec des têtes qui sortent des fenêtres.
« C’est quoi ce bordel ? Y a des gens qui bossent demain ! »
« J’aimerai bien dormir tranquille, moi ! Je t’avais dit d’habiter à la campagne mais non … il faut absolument que tu sois en ville car sinon, ce n’est pas assez civilisé ! Et regarde maintenant le bordel ! Un gamin qui traîne en armure et … »
« … … … Lui, je vais l’exploser. »
Il s’arrêta au beau milieu de sa course, se retournant pour observer qui était à l’origine des dernières paroles. Un homme d’une quarantaine d’années, à moitié endormi hein ? Il en se focalisait même pas sur son physique, il voulait juste …
« Je te l’interdis formellement. Compris ? Qu’est-ce que je t’ai expliqué la première fois ? »
« Tsss … Tu es vraiment lourde comme armure, Sarine. »
Il avait déjà armé son poing, prêt à frapper le bâtiment de cet homme et à le raser mais il s’arrêta dans son geste, agacé et énervé. C’était bien parce que Sarine avait déclaré une telle chose qu’il ne pouvait pas agir comme ça.
« Je n’ai rien contre la violence en réponse à la violence. »
« Mais dès qu’il s’agit de frapper un innocent, je peux rien faire, c’est ça ? C’est juste n’importe quoi ! Et pendant ce temps, un imbécile est en train de me chercher ! Je suis même sûr qu’il doit être déjà derrière moi ! »
Il se retourna, observant ce qui se trouvait en face de lui. Rien du tout ? TSSS ! Peut-être qu’il n’avait pas eu le temps de … AH ! Il fit un saut en arrière, un poing métallisé couleur crème venant frapper le sol, fissurant le béton comme si ce n’était rien.
« Ce n’est pas vraiment bon d’énerver un Ouisticram. Ils sont souvent enclins à devenir fous ensuite, tu ne voudrais pas que je devienne fou, n’est-ce pas ? » murmura la voix de l’adolescent aux cheveux auburn, celui-ci se redressant.
« Retourne donc dans un zoo et arrête de me suivre. »
« Et en plus, il fait de l’humour mais cette fois-ci, je ne suis pas vraiment motivé à rire. Désolé. Mais t’as failli me casser le nez avec tes conneries. »
« Juste failli ? Je peux arranger ça si tu le veux hein ? J’aime rendre sévice si ça ne tient qu’à ça, je n’ai aucun, problème de mon côté ! »
« Il faudrait peut-être déjà que je me présente : Raon, chevalier pokémon de bronze du Ouisticram. Maintenant, donne ton nom, que je sache qui je vais capturer. »
« Même pas en rêve car tu ne pourras pas m’emporter ! Pas du tout même ! » dit l’adolescent aux cheveux noirs. « Je ne te donnerai pas mon nom. »
« Tu es vraiment la honte des chevaliers pokémon. »
« J’ai jamais demandé à le devenir. » rétorqua encore une fois la personne aux yeux rubis, se mettant en position de défense. Cette fois-ci, il n’hésiterait pas un seul instant.
« Tu ne te rappelles pas que tu n’as pas réussi à me battre la première fois ? Qu’est-ce qui te fait penser que tout cela va changer maintenant ? »
« Je sais à quoi m’attendre cette fois. »
« Hahaha ! Au moins, tu as un bon sens de l’humour ! Ça va être divertissant alors ! Voyons voir ce que tu vaux maintenant puisque tu es préparé ! Que mon sang bouillonne ! Essaies donc d’échapper à cette simple flammèche de ma part ! »
Simple flammèche ? AH ! Mais il l’imitait non ? Une flamme était en train de paraître au-dessus de son poing droit. Ah non, ce n’était pas pareil …
Ce n’était pas le même genre de flammes que lui. C’était une vraie flamme ! TSS ! Il projeta la flammèche vers lui mais il l’esquiva avec aisance, courant vers son adversaire avant de charger son poing. Un bon coup en plein visage et l’affaire serait alors réglée ! C’était comme ça qu’il envisageait les choses de toute façon !
« Je vais t’apprendre à me suivre comme un chien ! »
« Te suivre ? Et puis quoi encore ? Tu crois vraiment … Attends ! Me dit pas que tu pensais que je te poursuivais même dans l’hôtel ? Je ne savais même pas que tu étais là-bas ! »
« HIHIHI ! L’a pas l’air d’être très malin, celui-là ! » s’écria l’armure du Ouisticram, rigolant fortement alors que Sarine murmurait :
« Je m’en doutais. Un chevalier-pokémon ne devrait pas normalement être capable de nous repérer si nous nous faisions discrets. Ce n’était qu’un simple hasard alors. »
« Si ton armure est plus intelligente que toi, tu pourrais l’écouter non ? Comment vous vous appelez ? Lui, c’est Istiti. »
« Je m’appelle Sarine et cet adolescent s’appelle … »
« LA FERME ! NE DONNE PAS MON NOM ET VIENS PLUTÔT M’AIDER ! »
C’était quoi l’intérêt de parler maintenant hein ? Alors qu’ils étaient adversaires et en plein combat ? Elle ne se moquait pas un peu de lui ? SI ! Il en était sûr et certain ! Alors qu’elle la mette en veilleuse sinon, il lui clouait le bec ! Coup de pied, coup de pied, double coup de poing pour essayer d’atteindre son adversaire.
« Tu continues de te battre comme un chiffonnier. Si tu venais me rejoindre, tu pourrais faire de gros progrès de ce côté. La flamme que tu as utilisée n’est pas de nature … comme la mienne. J’ai l’impression même qu’elle est bien plus violente et puissante qu’elle ne pourrait l’être. C’est la première fois que j’en aperçois une de cette couleur. »
« Si tu as le temps de parler, prépares-toi plutôt à te battre ! »
« Tu es plutôt belliqueux, non ? Comme type ? »
Il ne lui répondait plus, se concentrant uniquement sur le combat. Pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à l’atteindre ? Etait-ce à cause de l’entraînement qu’il avait subi ? C’était n’importe quoi ! Vraiment n’importe quoi même ! Ce n’était pas normal !
Pourquoi ? POURQUOI ?! POURQUOI ?! POURQUOI ?! Il poussa un hurlement strident, commençant à frapper le sol de ses poings, cherchant à le fissurer et l’éclater en morceaux alors que Raon le regardait avec étonnement.
« Qu’est-ce qu’il est en train de faire là ? Pas l’impression qu’il cherche à m’attaquer. »
« Moi je dis … Tu devrais faire attention, petit Raon ! Ca ne sent pas bon cette histoire ! Et je ne dis pas ça parce que tu n’as pas eu le temps de prendre une douche hein ? »
« Tu n’es pas vraiment forcé d’en parler devant tout le monde, toi. »
« Une telle communion entre l’armure et son porteur. » murmura Sarine alors que l’adolescent aux cheveux noirs continuait son martèlement sur le sol.
« HAHAHAHA ! VOILA ! Ça sera parfait ça ! »
Raon le regarda, haussant un sourcil avant de voir … qu’il soulevait un lourd morceau de béton armé. Qu’est-ce qu’il comptait … faire avec ça ? C’est vrai que la force des chevaliers-pokémon était plus qu’impressionnante mais il y avait quand même quelques limites non ? Ce n’était pas vraiment ce à quoi il s’attendait. Pas du tout même.
« PRENDS-TOI CA EN PLEINE FACE ! »
« Je m’en doutais ! ISTITI ! PLEINE FORCE ! MAINTENANT ! »
Des griffes sortirent des poings de Raon, l’adolescent ne bougeant pas de sa position et prenant bien appui sur ses jambes. Rien que ça, n’est-ce pas ? Ce n’était pas n’importe quoi mais il était bien prêt à réagir en conséquence. Il poussa un grognement, donnant deux coups de griffe sur le béton, celui-ci se retrouvant tailladé en morceaux avant de tombe à quelques centimètres de son corps.
« N’importe quoi … n’importe quoi … n’importe quoi ! »
« Non, c’est juste de l’entraînement. Je me répète encore et toujours mais tu ne pourras pas me vaincre, contrairement à ce que tu crois. »
« Dites, vous croyez qu’il faudrait les arrêter ? »
« Je ne sais pas trop, t’as vu le gamin aux cheveux noirs ? Il a l’air un peu excité et fou. Je ne m’approcherai pas d’eux si j’étais vous. De plus, on ferait mieux d’attendre la police, elle va arriver d’une minute à l’autre. » déclara un citoyen à côté d’un autre, des spectateurs commençant à se former autour d’eux. L’adolescent aux yeux rubis émit un rictus.
« C’est vrai qu’il a un regard un peu dément. »
« ASSEZ ! J’EN AI ASSEZ ! JE VAIS TOUS … »
« NON ! Tu ne feras rien ! Je te l’ai pourtant déjà dit ! » hurla Sarine, plus fortement que l’adolescent aux cheveux noirs. Il s’écroula subitement au sol, l’armure semblant terriblement plus lourde qu’auparavant.
« Laisse-moi ! LAISSE-MOI ! LAISSE-MOI ! »
« Qu’est-ce que tu comptes faire exactement avec lui ? »
Ce n’était pas à l’adolescent aux cheveux noirs qu’elle s’adressait mais à Raon. Le chevalier-pokémon de bronze du Ouisticram paru un peu gêné, murmurant :
« Rien de bien spécial. C’est pas le premier chevalier-pokémon qui voyage seul mais normalement, tous les chevaliers-pokémon de bronze doivent se rendre au moins une fois à l’endroit d’où je viens. Pour au moins apprendre la vie en communauté, toutes ces choses. Mais comment se fait-il qu’il n’ait pas eu un professeur ou autre ? Normalement, la majorité des chevaliers-pokémon de bronze sont « accompagnés ». »
« Disons juste qu’il n’a pas eu vraiment de chance de ce côté-là. »
« LA FERME ! LA FERME ! LA FERME ! SARINE ! NE T’ADRESSE PAS A L’ENNEMI ! COMPRIS ?! NE LUI ADRESSE PAS LA PAROLE ! »
« Je fais ce qui me semble être le mieux pour mon porteur, voilà tout. »
« Tu es bizarre comme armure. Istiti et moi sommes plutôt bons amis mais toi et lui … c’est bizarre. Vraiment bizarre. Tu veux dire que tu vas me laisser le capturer, c’est bien ça ? Car tu estimes que ça lui faciliteras plus la vie qu’autre chose ? »
« A peu de choses près, c’est exactement cela. »
« JE NE ME LAISSERAI PAS FAIRE ! SARINE ! DEGAGE ! »
« Qu’est-ce que … »
L’armure du Solochi s’était mise à briller avant de se retrouver éjectée, la créature de métal étant allongée sur le côté, surprise par ce qui venait de se passer. L’adolescent aux cheveux noirs se redressa, de l’écume aux lèvres alors qu’une aura noire se formait autour de lui.
« Ohla. Ca ne sent vraiment pas bon pour l’heure. »
« Hey hey hey ! Raon ! Je nous conseille de nous barrer et très vite ! »
« Vous ne vous enfuirez pas … La proie deviendra le chasseur. Oui, je vous le promets … une mort lente et douloureuse. Je vous le promets ! AH ! AH ! »
« Il n’est pas dans son état normal, ton compagnon. »
« Je le sais parfaitement. Je vais tenter de faire quelque chose. Poussez-vous. »
Sans une once d’hésitation, la créature de métal se plaça entre Raon et l’adolescent aux cheveux noirs, le fixant bien qu’il n’était pas possible de voir les yeux de la Solochi. Elle continua de la regarder, reprenant la parole :
« Il est temps d’arrêter cela … tu t’emportes et ce n’est pas bon. »
« Pas bon ? Pas bon ? JE M’EN CONTREFOUS DE CE QUI EST BON OU MAUVAIS ! »
« Je le sais parfaitement … mais je t’arrêterai si c’est nécessaire. »
« Tu vas te briser les os. Enfin, pour une créature de métal … »
« Ce n’était pas vraiment ça qui comptait le plus dans tes propos. S’il te plaît. Arrête. »
La voix était anormalement douce de la part de la créature de métal, l’adolescent aux cheveux noirs commençant à haleter. Arrêter ? Maintenant ? Et se laisser capturer ? Non ! Il ne se laisserait pas capturer ! Pas du tout même !
« Il faudra me passer sur le corps … qu’importe que je sois avec ou sans elle. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs alors que son aura disparaissait d’autour de lui. Il ferma les yeux, prenant une profonde respiration avant que son torse ne gonfle comme si cette bouffée d’air le galvanisait de l’intérieur.
« Ca devient tout autant problématique … même sans son armure, Raon. »
« Je ne peux pas le laisser partir néanmoins. On m’a confié cette mission, ça serait stupide de ma part que de m’enfuir maintenant non ? Je ne veux pas de ça, pas du tout même. Il faut quand même que l’on essaie, toi et moi, compris ? »
« Je veux bien … mais je suis pas rassuré. »
C’était rare quand même que Istiti déclare ouvertement que ça ne lui plaisait pas. Mais il fallait dire qu’il avait l’étrange impression que l’adolescent aux cheveux noirs cachait encore son jeu. Même sans son armure, en fait, non, c’était encore pire que prévu. Sans son armure, il semblait plus imposant qu’avec.
« S’il nous touche, je pense qu’on est bon pour l’hôpital, t’es prévenu. »
« Pourquoi je ne me sens pas du tout rassuré quand tu parles ainsi, Istiti ? »
« Je sais pas, l’instinct du Ouisticram, surement ! »
« Vous avez fini de plaisanter tous les deux ? » murmura une voix provenant du ciel. Quelques instants plus tard, un corps tomba juste derrière l’adolescent aux cheveux noirs. Avant que celui-ci ne fasse un mouvement, quelque chose vint se planter dans son cou, l’adolescent étant parcouru de soubresauts.
« Aie, aie, aie, voilà la cavalerie qui est arrivée ! »
« Heureusement que j’ai bien fait de le contacter lorsqu’il nous a échappé la première fois. »
« Qu’est-ce que vous lui avez administré ? » dit Sarine, la Solochi faite de métal avant de se rapprocher de son porteur. Celui-ci ne put guère de mouvement, s’écroulant sur le côté, comme un vulgaire mannequin dénué de vie.
« Juste de quoi dormir pour quelques heures, le temps que nous nous trouvions sur un bateau, rien de plus, rien de moins. Raon, je te laisse le prendre. Je repars en attendant. »
« Hein ? Quoi ? Déjà ? Même pas le temps de souffler visiblement ! »
« Hihiihi ! Finalement capturé ! Mais peut-être que la demoiselle Sarine veut porter son porteur pour changer un peu ? Hahaha ! »
« Je le ferai sans aucune réticence. » répondit calmement la Solochi de métal, se plaçant sous le corps de l’adolescent aux cheveux noirs avant de chercher à bien le soulever. Elle n’y arriva pas mais Raor vint l’épauler, plaçant l’adolescent le long de son dos bien qu’elle était beaucoup trop petite. Il prit une corde, corde avec laquelle il pensait capturer le chevalier-pokémon de bronze après l’avoir combattu. Il vint l’attacher à Sarine, disant :
« Est-ce que c’est convenable ainsi ? »
« Ca l’est, merci … beaucoup. Je vous accompagne. »
Ce n’est pas parce qu’elle n’avait pas le choix … c’était tout simplement par désir de faire que l’adolescent ait une vie qui s’offre à lui. Depuis déjà trois ans, il court et s’enfuir, sans jamais chercher à s’arrêter. Il doit apprendre … autre chose que cette vie de misère qui risquerait de l’attendre. C’est pour cela qu’elle avait accepté cette capture de l’adolescent … pour lui permettre d’être libre plus tard … libre sous ce statut.
Pour ceux qui s'inquiètent de la vitesse d'écriture, c'est une habitude chez moi.
J'ai beaucoup de temps dispo.
Mais ne vous en faites pas, j'ai écrit juste la première partie à l'heure actuelle donc une dizaine de chapitres.
Après, faudra vous montrer patients. ^^
Chapitre 4 : Sur un navire
« Où est-ce que vous m’emmenez ? Sarine, libères-moi. »
« Malheureusement, ça m’est impossible. Ils ne me laisseront pas. Ils m’ont forcé à ce que tu sois attaché à moi pour me punir. Je ne peux pas m’enfuir. »
« HUMPF ! Ces salopards n’hésiteraient donc pas à faire souffrir si nécessaire … Je m’en doutais. Libérez-moi ! DITES-MOI OU VOUS M’EMMENEZ ! »
« Où nous t’emmenons ? Tout simplement à l’école de Gliros, rien de plus, rien de moins. »
Cette école. Il n’en avait jamais entendu parler. C’était quoi ça ? Il y avait surement un traquenard ou un piège quelque part, il en était sûr et certain ! On ne pouvait pas se permettre de proposer une telle chose … venant de la part d’un chevalier-pokémon !
« Elle est où l’embrouille ? Sarine, je ne suis pas trop lourd sinon ? »
« Non, non. Tu ne manges pas beaucoup de prime donc ton poids n’est pas dérangeant. »
« Au moins, elle n’insinue pas que tu es gros, c’est déjà ça. » dit Raon en rigolant alors que l’adolescent aux cheveux noirs fronçait les sourcils, déclarant :
« Réponds plutôt à mes questions ! C’est quoi le piège ?! »
« Il n’y a aucun piège. Ca ne m’étonne pas que tu ne sois pas au courant de l’école de Gliros … sinon, tu t’y serais déjà retrouvé. Il s’agit de l’école des chevaliers-pokémon de bronze. Là-bas, il existe quelques professeurs qui sont des chevaliers-pokémon d’argent et qui nous apprennent à bien utiliser nos pouvoirs et surtout à vivre parmi nos semblables et les gens normaux. Ce n’est pas une chose facile. »
« Pfff ! Encore une idiotie, je m’en doutais. C’est juste n’importe quoi. » murmura l’adolescent aux yeux rubis, refermant ces derniers pour ne plus rien entendre.
« Une idiotie ? Tu ne diras pas ça quand tu verras tout le monde. Peut-être même que tu trouveras une jolie demoiselle chevalier-pokémon ? »
HUMPF ?! Il rouvrit ses yeux, se tournant vers Istiti. Celui-ci se prit une légère claque sur le derrière du crâne de métal, Raon poussant un gémissement de douleur avant de dire d’une voix désolée, signe qu’il ne confirmait pas les dires de son compagnon :
« Pardon, il essaie à chaque fois de me faire attacher aux demoiselles là-bas. Je ne sais pas ce qui lui prend mais non, désolé, la vie n’est pas pleine de romance et d’amour, Istiti. »
« T’es pas un poète, c’est tout, Raon ! Lui, il a les caractéristiques propres de l’adolescent torturé en mal d’amour ! Il faut absolument qu’il se trouve une copine à protéger ! »
« MAIS JE VAIS LE BUTER ! IL SE LA FERME JAMAIS ?! » hurla subitement l’adolescent aux cheveux noirs comme enragé. Qu’est-ce qu’il savait de son passé pour parler de la sorte ? HEIN ? HEIN ? C’était n’importe quoi ! N’IMPORTE QUOI !
« Ahem … S’il te plaît, Istiti, tu touches une corde sensible donc on arrête. »
« Pfff, d’accord, d’accord, j’ai compris, je me tais. »
« S’il te plaît, calme-toi. Ils vont t’emmener à l’école et nous verrons donc de nos propres yeux comment cela se passe ainsi. » dit Sarine en sentant l’adolescent qui gesticulait sur son dos. Il n’avait pas envie ! C’était pourtant simple non ?
« Nous allons prendre un bateau pour nous y rendre car même si l’endroit n’est pas forcément très connu, il se trouve sur une île et seules quelques rares personnes savent comment s’y rendre. Pendant ce temps, il va falloir aussi faire quelques courses. D’ailleurs, il devrait nous rejoindre bien assez tôt. » dit Raon en regardant autour de lui. L’adolescent aux cheveux noirs observa le décor autour de sa personne. Hum ?
Ils étaient déjà hors de la ville depuis combien de temps ? En fait, il avait dormi combien de temps surtout ?! C’était ça le problème ! Il ne s’en rappelait pas du tout même ! Il avait été empoisonné ! Il avait senti quelque chose dans son dos ! Il en était certain !
« Tu ne pouvais pas me battre en étant seul ! C’est qui qui t’a aidé ?! »
« Un autre chevalier-pokémon. Normalement, c’est lui qui a préparé le tout pour nous permettre de retourner sur l’île où se trouve l’école. »
« JE VEUX LE VOIR ET L’ECRASER ! C’est compris ?! »
« Je ne pense pas que ça sera possible. Il est assez bizarre et saugrenu. Mais ne t’en fait pas, tu le verras bien assez tôt de toute façon. »
Ah oui ? C’est comme ça qu’il le prenait ? Qu’il fasse gaffe à sa tête, il n’avait vraiment plus envie de plaisanter par rapport à tout ça. Et qu’on le libère ! QU’ON LE LIBERE ! A force de gesticuler, il se fatigua, le reste du voyage se déroulant sans encombre jusqu’à ce que les effluves marins lui chatouillent les narines. Ou alors, c’était le poisson pas si frais que ça.
« Il est réveillé ? Visiblement, le poison n’a pas duré assez longtemps. » murmura une voix qui lui fit tourner la tête. C’était lui ! C’était …
C’était quoi cette tenue ? En fait, il n’arrivait même pas à voir si c’était un garçon ou une fille. Juste de trop nombreux vêtements qui le recouvraient de la tête aux pieds. Rien que ça. Et bon ? C’était quoi cette tenue quand même ?
« C’est juste n’importe quoi. C’est aussi un chevalier-pokémon ? »
« C’est le cas. Mais bon, tu sauras bien assez tôt de quel chevalier-pokémon il s’agit. »
« J’ai récupéré un bateau, néanmoins. Il nous emmènera dès que nous le voudrons. Il faut néanmoins que ça ne soit pas en pleine nuit. Que l’on puisse faire une partie du voyage en pleine journée. Etant le milieu d’après-midi, je nous conseille de partir dès maintenant. » répondit l’être encapuchonné avec lenteur. Raon fit un geste négatif de la main reprenant la parole après quelques secondes, disant :
« Il nous faut quand même quelques vivres pour les deux jours en bateau. Faisons de brèves courses et ensuite, je suis d’accord. »
« Libérez-moi maintenant ! Je ne risque pas de m’enfuir ! »
« Pas avant que nous nous trouvions sur le bateau. » rétorque l’être recouvert par les habits alors que Sarine n’avait pas pris la parole depuis quelques temps.
Enfin, les minutes finirent de passer et ce fut lorsque le marin leur demanda ce qu’il était, là, attaché à sa pokémon faite de métal, qu’il murmura :
« Ils veulent me capturer ! Délivrez-moi que je leur règle leur compte ! »
« En fait, c’est visiblement un chevalier-pokémon problématique hein ? M’enfin, ce n’est pas le premier que je transporte. Faites juste gaffe à ce qu’il ne crée pas de casse. Votre principale n’aime pas vraiment trop payer les pots cassés. »
« On va bien le tenir en laisse, ne vous en faites pas, hihihi ! » répondit le Ouisticram de métal alors qu’ils montaient tous à bord, forcé pour l’un d’entre eux.
… … … Et voilà ? Il n’avait plus vraiment le choix, c’est ça ? Il n’avait même pas pu jeter un œil au bateau pour savoir s’il était possible de le contrôler. Il ne voulait pas d’une vie avec ces personnes ! Il voulait rester seul dans son coin et rien d’autre ! Ce n’était pourtant pas si compliqué que ça. Alors qu’on le laisse seul !
« Bon, tu as été bien sage depuis notre départ en bateau. »
Raon lui parlait comme s’il était en train de le sermonner puis de le féliciter. Il le prenait pour qui ? Un gamin ? Qu’il fasse attention à sa tête, il n’avait vraiment pas très envie de rire, pas du tout même hein ? Alors qu’il fasse vraiment très attention, c’était simple, très simple !
« Si je te libère, tu ne me sautes pas à la gorge, compris ? De toute façon, tu ne risques plus de pouvoir t’enfuir de là où nous nous trouvons. Ca serait bête pour toi de commettre une telle bêtise, n’est-ce pas ? Une bêtise que tu regretterais pendant quelques temps, j’en suis sûr et certain. Bon ! Istiti, vérifie quand même au cas où qu’il ne fasse pas de bêtises. »
« Oui, bien entendu mais il sera un gentil adolescent hein ? »
Il disait cela tout en poussant un petit ricanement, Raon commençant à dénouer les liens qui attachaient l’adolescent aux cheveux noirs à Sarine. Celle-ci se laissa faire, sans aucune réticence alors que le garçon aux yeux rouges se redressait, poussant un gémissement.
« Ah ! MON DOS ! Purée ! Ca fait horriblement mal maintenant ! »
« Désolée mais bon, avec un corps fait de métal, tu ne t’attendais quand même pas à avoir du grand luxe, n’est-ce pas ? » dit la Solochi de métal en rigolant légèrement.
« Je n’ai pas dit ça ! Ne me fait pas dire des choses alors que ce n’est pas du tout le cas hein ? Je vais parfaitement bien ! Tsss ! Enfin, maintenant que je suis l… »
Il amorçait un mouvement vers Raon pour le cogner mais s’arrêta en plein mouvement. Il émit un grognement sonore avant de dire :
« Tsss, vous avez de la chance que je sois engourdi. »
« Terriblement chanceux même. Ils sont deux chevaliers-pokémon entraîné contre un débutant même pas capable de se faire respecter par cette armure. »
« Istiti, si tu commences sur cette pente, je te préviens que je ne me priverai pas pour le défendre. » dit l’armure du Solochi avant d’ouvrir la gueule, provoquant un léger hurlement pour bien montrer qu’elle ne plaisantait pas à ce sujet.
« ELLE VEUT ME BOUFFER ! Elle veut me bouffer ! »
« Non … pas pour le moment. » rétorqua Sarine. « Mais on peut souvent changer d’avis, nous les femmes, tu t’en doutes, non ? Tu sais ce qui risque de t’attendre. »
« Hahaha ! Sarine, s’il te plaît, ne lui fait pas peur ! Il risque de te prendre au sérieux ! » s’exclama Raon en rigolant, Istiti répliquant :
« Non ! Mais je n’ai pas peur de cette Solochi ! Pas du tout même ! » »
Alors pourquoi se cachait-il derrière son porteur hum ? L’adolescent aux cheveux noirs émit un léger grognement, cherchant à faire quelques pas avant de quitter la pièce. Visiblement, c’était celle où ils dormiraient … pour ces deux jours. Deux lits, une table de chevet, c’était vraiment le strict minimum.
« Oh. Il t’a finalement libéré. »
Alors qu’il était maintenant sur le pont, il remarquait que ce n’était pas vraiment le grand luxe. Oh, le bateau devait faire quand même une dizaine de mètres de longueur, était très solide à première vue mais bon … il y avait mieux, beaucoup mieux. Puis la personne qui lui adressait la parole, était-ce vraiment un chevalier ?
« Mon pokémon est toujours posé sur ma personne lorsque je suis hors de l’école. C’est pour cela que tu ne le vois pas. »
« Et il a décidé de ne pas s’exprimer ? Toute façon, je m’en fous carrément ! Je vais te faire payer ce que tu m’as fait et … »
Avant même qu’il ne réagisse, la personne recouverte de tissu arriva à sa hauteur, lui faisant sentir une pointe contre son cou. Elle souffla :
« Je n’ai pas de temps à perdre avec cela. Sois sage et tranquille. Sinon, tu seras forcé de dormir une nouvelle fois. Je ne pense pas que cela te plairait. »
« Ts … Tsss ! Attends que je retrouve un peu mes forces, tu verras ! » s’écria le garçon aux cheveux noirs, le repoussant d’une main avant de chanceler. Il tenait à peine debout. S’il décidait de se battre, c’était à ses risques et périls, il ne pouvait pas alors.
« Rien ne sert de vouloir provoquer un conflit. »
« Pourtant, c’est bien vous qui m’agressait complètement sans même que je puisse me défendre hein ? N’inversez pas les rôles non plus ! »
« Je n’inverse guère les rôles. Je te demande juste de te calmer en attendant que nous arrivions. Si tu ne veux pas, je serai forcé de te plonger dans le sommeil une nouvelle fois. »
« Essaies donc, tu t’y casseras les dents, t’as compris ? »
« Tu peux aussi continuer de me menacer, cela ne changera rien. Tu ne saisis pas la différence de force entre toi et moi, n’est-ce pas ? »
La personne recouverte de tissu se retourna pour lui faire face, rangeant ce qui semblait être une main gantée de bleue, un ongle faisant office de pointe ? Etait-ce ainsi qu’il avait réussi à l’empoissonner ? Enfin, à le paralyser de la sorte ?
« Retourne donc te coucher et il ne t’arrivera rien de mal. Ton corps n’est pas en état de pouvoir me combattre de toute façon. Nous mangerons dans quelques heures. »
Il émit un rictus avant de s’en aller. Il n’allait pas obéir à cet imbécile ! Le souci, c’est qu’il n’avait rien ! Il était pieds et mains liés, on l’empêchait de se mouvoir. On parlait de lui laisser le choix mais quel choix lui laissait-on réellement hein ? AUCUN ! AUCUN ! On l’empêchait de vivre correctement ! On l’empêchait d’exister.
« J’en ai assez des imbéciles ! »
« Encore un cri du cœur, n’est-ce pas ? Mais qu’importe, ce n’est pas un problème. Retourne donc te coucher, ça sera bien mieux. »
Il l’énervait ! Il ne savait pas du tout qui c’était mais ça ne changeait rien ! Il l’énervait ! Alors qu’il tente d’éviter de continuer sur ce chemin ou alors, ça allait très très mal se finir hein ? Il ne faut pas exagérer ! Il est pas capable de …
« Je suis fatigué avec toutes ces bêtises. Je vais me coucher. »
« Bonne nuit alors. »
Il se foutait de sa gueule ou il était en train de rêver ? Ouais, c’était plutôt ça. Il était en train de rêver. S’il était avec Raon, il devait parfaitement savoir que c’était pas du tout une bonne idée que de le chercher, pas du tout même hein ? Qu’il ne fasse pas trop le fou. Il retourna dans la cabine, retrouvant Sarine couchée sur un lit, en boule.
« Je peux savoir ce que tu fais sur mon lit ? Descends maintenant. »
« Hey, soit un peu sympa avec elle. Elle t’a transporté durant tout le trajet. » dit Raon, Sarine lui répondant aussitôt avec une voix amusée :
« Ne t’en fait donc pas pour moi. Tu ne le connais pas encore. »
Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il obtient rapidement la réponse. Alors que l’adolescent aux cheveux noirs s’installait sur le lit, la Solochi de métal grimpa sans un mot sur le lit à son tour. Raon haussa un sourcil avant de sourire :
« Oh, j’ai parfaitement compris dans le fond. »
Il fit de même, invitant le Ouisticram à le rejoindre. Istiti réagit comme un enfant, grimpant sur le lit tout en rigolant à son tour. Chacun vint trouver le sommeil, Sarine regardant son porteur pour veiller sur lui. Les deux journées passèrent plus rapidement que prévu aux yeux de Sarine et de son porteur et lorsqu’ils durent descendre, il se retourna pour regarde la mer. Mer ou océan ? Il ne savait même pas dans le fond.
« Vous saluerez vos professeurs et votre principale de ma part, d’accord ? Toute façon, s’il le faut vraiment, vous me recontacterez. Vous n’aurez aucun problème avec lui ? »
« Ne vous inquiétez donc pas, je pense qu’il a compris qu’il n’avait plus vraiment le choix. Merci pour le voyage, faites attention à vous en rentrant ! »
Le marin salua Roan, celui-ci faisant un geste de la main alors que l’autre personne recouverte de vêtements restait parfaitement immobile. Il en était de même pour l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci observant devant lui avec lenteur … et un peu de mélancolie. Un regard que Roan ne reconnaissait pas chez lui du peu qu’il avait remarqué.
« Je vais peut-être retourner à la nage. »
« Hein quoi ? Il blague, j’espère, Sarine ? »
« Il ne blague pas. Alors veuillez le stopper, s’il vous plaît. »
La créature de métal avait donné une consigne à l’être recouvert de tissu, celui-ci se plaçant derrière l’adolescent aux cheveux noirs avant de lui planter un petit ongle dans le cou. Avec lenteur, l’être souffla, réceptionnant l’adolescent qui tomba en arrière dans ses bras :
« Mission accomplie. Il dormira pour quelques heures encore. »
« Il est vraiment spécial non ? La majorité se résigne lorsqu’ils atterrissent ici. Lui, il m’a tout l’air d’un futur élément turbulent parmi vous. » s’exprima le marin.
« Ne vous en faites pas, il n’est pas le seul. Il comprendra rapidement comment tout cela se passe à l’école de Gliros bien assez tôt. » répondit Raon avant de laisser partir finalement le bateau et son propriétaire. Il se tourna vers l’autre personne. « Pas trop lourd ? »
« Je vais éviter que son armure du Solochi ne doive encore le porter. Ce n’est pas grave. »
« Bon, alors, nous pouvons nous mettre en route. Direction l’école ! On trouvera surement d’autres personnes pour nous aider. Ils vont être surpris de nous revoir aussi vite. »
Istiti émit un petit rire alors que l’autre personne soulevait l’adolescent pour le prendre sur son épaule sans difficultés. Sarine soupira avant que tout le petit groupe ne quitte le rivage.
Chapitre 5 : Bienvenue à Gliros, Waram
« Qui est-ce donc ? Un nouveau chevalier ? »
« Tu as vu son armure qui l’accompagne ? C’est la première fois que j’en voie une aussi noire et sinistre. C’est étrange. Tu crois qu’il est dangereux ? »
« Il semble l’être. Tu n’as pas vu l’aura qui l’entoure. Je sens qu’il va encore créer des problèmes dans l’école. Comme si on en avait pas déjà assez. »
Des murmures, des paroles, des propos, il n’y avait que ça autour de lui alors qu’il restait maintenant complètement impassible à tout ce qui se déroulait autour de lui. Raon poussa un léger soupir avant de dire d’une voix lente :
« Désolé mais c’est comme ça à chaque fois. Ne t’y attarde pas trop. »
« Comme si leurs avis m’intéressaient … alors que ce n’est pas le cas. Emmenez-moi à votre proviseure ou directrice ou je ne sais quoi. Je sais juste que c’est une femme. »
« C’est le cas mais ne t’en fait pas, elle est la plus douce et agréable des femmes chevaliers-pokémon qui existent en ce monde ! Un véritable modèle pour nous tous. »
« Rien que ça ? Je ne m’attarde pas sur ces capacités, je veux juste qu’elle me déclare apte à partir de cet endroit et surtout que vous ne me collez plus aux basques. C’est aussi simple que ça. Je ne veux pas de vous et vous ne voudrez pas de moi, c’est pourtant pas compliqué. »
« Il ne faut jamais dire jamais. Bref, de toute façon, nous y sommes. »
Nous y sommes ? Ah oui … A force de ne pas vouloir regarder le décor autour de lui, il avait parfaitement ignoré le fait qu’ils étaient maintenant dans le dit-bâtiment. Et … Il regardait juste le marbre gris à ses pieds. Il n’en avait rien à faire de cet endroit. Il savait juste que ça ressemblait presque à un château majestueux et après ça ? Rien du tout.
« AH ! QUELLE BLAGUE ! JE … »
Sa bouche vint subitement se bloquer, aucun mot n’en sortant. Il se tourna vers Raon mais celui-ci cligna des yeux avant de rigoler, murmurant :
« Visiblement, l’armure de la principale n’apprécie guère que tu hausses la voix. Elle est ainsi, je suis vraiment désolé pour toi mais tu vas devoir attendre d’être jusqu’à elle pour qu’elle te libère. Fais attention quand même à toi hein ? »
Il le laissait seul devant une belle porte faite de bois. Une voix féminine se fit entendre de l’autre côté, presque neutre puisqu’un ton doux caché se fit entendre :
« Rentrez donc, adolescent de Solochi. »
Rentrez donc, rentrez donc ? De qui est-ce que cette voix se moquait-elle hein ? Il fallait vraiment faire gaffe ! Il n’était pas du genre à apprécier ça ! Il détestait qu’on lui marche sur les pieds, déjà parce que ça faisait mal, ensuite car ce n’était pas plaisant !
« Ne me forcez pas à vous faire venir ici. »
Ah ben il attendait que ça ! Si elle voulait jouer aux fortes têtes, ils seront deux à ce petit jeu ! Il ne marchait pas et … AAAAAAAAAH ! C’est quoi ça ?! Son propre corps se mouvait et ouvrait la porte ! C’était quoi ça ?! De la magie ?! Il pénétra dans la pièce, son regard étant forcé de se poser sur le décor autour de lui.
Cela ne ressemblait … pas vraiment à une pièce de principale. Enfin, pas à ses yeux. Il avait imaginé quelque chose d’assez austère, juste un bureau, des dossiers … mais pas vraiment ça. Il y avait bien un bureau en bois noir, un imposant fauteuil rouge … mais le reste ? Des rideaux roses en tissu translucide sur une fenêtre double d’un bon mètre de hauteur ? C’est vrai ça ? Vraiment ? Et puis, il y avait quelques bibliothèques déposées ainsi que de nombreuses photographies … représentant une femme aux longs cheveux verts accompagnés par … hey ! Cette femme était masquée !
« Voilà donc le terrible adolescent qui est accompagné de l’armure du Solochi. »
« Est-ce que vous pouvez le libérer, s’il vous plaît ? »
« Et une armure de Solochi bien polie. Est-ce que tu es de son âge ? »
« C’est le cas, mademoiselle ou madame la principale. Je me nomme Sarine. »
Principale ? C’était donc elle ? La femme aux cheveux verts ? Aux cheveux verts qui lui allaient jusqu’au dos alors qu’elle portait un masque blanc sur le visage. Un masque blanc avec une corne rouge sur le front ? Et sa tenue était des plus élégantes, constituée d’une robe blanche sur le bas, verte sur le haut. Elle ressemblait un peu aux demoiselles nobles d’un ancien temps. Elle était debout, faisant un mouvement de la main avant de dire :
« Le voilà à nouveau doué de la parole. Espérons que cela ne soit pas pour m’agresser verbalement, n’est-ce pas ? Quel est ton nom ? »
« Je n’ai pas à vous le dire. Je veux juste que vous déclariez à vos larbins que je ne veux pas me mêler de votre école complètement pourrie. »
« Oh, de très vilaines paroles. Assis. »
Hein quoi ? Assis ? Il tenta un mouvement pour s’enfuir mais il se retrouva paralysé, son corps se déplaçant aussitôt vers un fauteuil près du bureau. Moins impressionnant que celui de la principale mais quand même bien plaisant.
« Assis, j’ai dit. Que Sarine soit une armure ténébreuse me force à utiliser un peu plus de pouvoirs mais sur un jeune débutant chevalier-pokémon ne me dérange guère. »
« Qu’est … qu’est-ce que vous êtes en train de me faire ?! »
« Un peu de psychisme. Ce n’est qu’une faculté comme une autre. Rien de plus, rien de moins. Est-ce que tu te sens déjà un peu plus calme ? Ou dois-je alors te rendre incapable de t’exprimer une nouvelle fois. Je pense que tu saisis la différence entre toi et moi. »
« … … … Je veux juste que vous me lâchiez. »
« Malheureusement, ça ne sera pas possible. » répondit calmement la femme aux cheveux verts tout en commençant à faire les cents pas, l’adolescent aux cheveux noirs criant :
« ET POURQUOI ?! POURQUOI CE N’EST PAS POSSIBLE ?! »
« Je pensais m’être correctement exprimé non ? Tu hausses pourtant le ton ? »
« Laissez-moi tranquille ! C’est tout ce que je demande ! Pourquoi ça vous dérange tant ? »
« Car tu donnes une mauvaise image des chevaliers-pokémon aux yeux du monde. » répondit calmement la principale, se rapprochant de lui. Il pouvait remarquer qu’elle avait des yeux aussi verts que ses cheveux.
« Mauvaise image ? Comme si j’étais le seul à créer des problèmes ! Et ce ne sont que des voyous de bas étage, ils méritent d’en baver ! »
« Mauvais caractère, impertinence, refus de l’autorité, comment est-ce que je vais pouvoir te calmer alors, hum ? Tu as une idée ? »
« … … … S’il le faut, je me combattrai ! Sarine ! Viens sur moi ! »
« Sur ce coup, je ne peux pas du tout, je suis vraiment désolée. » bredouilla l’armure du Solochi avec lenteur alors qu’elle tremblait un peu.
« Et pourquoi ? Qu’est-ce qui … »
Il s’arrêta dans ses propos, remarquant l’état émotionnel de son armure. Ce n’était pas normal que la Solochi faite de métal réagisse ainsi. Il y avait quelque chose qui clochait … Ce n’était quand même pas le fait que … cette femme bonne femme était la principale hein ? Elle … Enfin … Non ! Quand même pas hein ? C’était juste n’importe quoi !
« Qu’est-ce que vous avez fait à Sarine ?! »
« Rien du tout. Ce que tu devrais te demander, c’est plutôt : qu’est-ce que je peux lui faire ? »
« Ne la touchez pas ou je vous tue ! »
« Des paroles bien violentes … mais est-ce que tu serais vraiment capable de les tenir ? Alors que tu ne peux guère bouger ? Il va falloir canaliser toute cette colère en toi. »
« Laissez-moi tranquille ! Et laissez Sarine tranquille aussi ! »
Il évitait de s’emporter mais elle voyait parfaitement qu’il se faisait violence sur lui-même. Il faut dire qu’elle le bloquait aussi, l’empêchant de se mouvoir. Il regarda pendant quelques secondes la femme aux cheveux verts … avant de bafouiller :
« Laissez là … s’il vous plaît. Les autres ou moi, je ne m’en fous … pas elle. »
« Hum ? C’est bien la première fois que tu montres de l’inquiétude. Mais bon, maintenant que tu sembles passablement calmé, nous allons donc pouvoir dialoguer, tous les deux, n’est-ce pas ? Comme je te l’ai dit et que tu l’as surement deviné, je suis la principale de l’école de Gliros. Quel est ton nom ? »
« Je n’ai pas à donner mon nom à des personnes qui ne donnent pas le leur. »
« Il est vrai … mais es-tu en position de force ou de faiblesse par rapport à moi ? »
Tsss … Il ne répondit pas, ne faisant que baisser la tête. Maintenant qu’il se calmait, il pouvait sentir la différence de force entre elle et lui. Même en des dizaines d’années, il n’était pas sûr du tout de pouvoir lui tenir tête.
« Je ne vous répondrai pas … pas du tout. »
« Soit. Sarine, n’est-ce pas ? Pourrais-tu me donner son nom ? »
« Je ne peux pas. S’il le refuse … bien que ça ne soit pas important, par respect pour lui, je ne le ferai pas. J’en suis désolée, principale. »
« C’est ennuyeux, terriblement ennuyeux. Comment vais-je donc remplir ta fiche d’inscription à Gliros si je ne connais pas ton nom ? »
« Q… QUOI ?! Il est hors de question que je participe à cette école ! JE REFUSE CATEGORIQUEMENT D’Y RENTRER ! »
« Soit. Nous pouvons donc faire un petit défi. Si tu arrives ne serait-ce qu’à me toucher, je pense envisager la possibilité de te laisser vagabonder comme bon te semble. »
Un défi ? La toucher ? Pourquoi pas ! Réussir à la blesser ou gagner est tout simplement impossible ! Mais la toucher ne devrait pas être si difficile que ça ! Il avait toutes ses chances contre elle ! OUI ! Il allait essayer ça ! Dès maintenant !
« Avec ou sans armure ? »
« Tu peux y aller avec ton armure. Cela te donnera plus d’avantage, je pense. »
Ah oui ? Elle n’avait pas peur de souffrir ? Qu’importe ! Il ordonna à Sarine de venir se coller contre son corps, la Solochi de métal se séparant en plusieurs parties pour former l’armure que l’adolescent aux cheveux noirs arborait.
« Maintenant, vous allez comprendre à quel point je suis sérieux ! »
« Sur cela, je n’en doute guère. » répondit la femme masquée aux cheveux verts, restant parfaitement immobile alors que l’adolescent s’élançait contre elle, avec son armure sur lui. Elle cligna des yeux pendant à quelques centimètres de lui, le poing de l’adolescent s’immobilisant subitement, complètement dénué de tout mouvement. Il commença à vouloir gesticuler encore une fois mais il n’y arriva pas. Cette fois-ci, tout était coupé … complètement coupé ! Même sa respiration ! Elle venait de lui couper sa respiration ! Il chercha à bouger, réagir, à se déplacer, à s’enfuir mais rien, rien du tout même. Il ne pouvait rien faire du tout sans que cela ne bouge ! Sans que cela ne soit efficace ! IL DEVAIT BOUGER ! IL DEVAIT RESPIRER ! IL COMMENCAIT A NE PLUS AVOIR D’AIR ! Qu’elle le laisse respirer ! Il avait besoin d’oxygène ! Il ne voulait pas mourir ! Il ne devait pas mourir maintenant ! IL NE DEVAIT PAS ! La femme aux cheveux verts poussa un profond soupir malgré son masque, murmurant : « Moins tu te calmes, plus tu manqueras d’oxygène. Il vaut mieux alors pour toi que tu comprennes la différence de puissance entre toi et moi. Et que tu acceptes pleinement la défaite. D’accord ? Je vais te relâcher … et j’espère que tu comprendras maintenant … le problème. »
Comprendre le problème ? Ce qu’il comprend, tout simplement, c’est qu’il est faible ! Très faible ! Plus que faible même ! Comment est-ce qu’il est censé faire hein ? Comment est-ce qu’il … peut se battre réellement contre elle ? Il n’en a pas les capacités.
« Je suis tellement faible … tellement faible … et ça vous amuse hein ? »
« Je n’éprouve aucune joie à cela. Loin de là. Est-ce que tu veux bien maintenant me dire ton nom ? Est-ce que tu sais écrire aussi ? Et lire ? Tes capacités liées aux calculs ? Cette école n’est pas seulement une école pour les chevaliers-pokémon. Tu as des cours comme dans toute école normale. Il le faut bien, n’est-ce pas ? »
« Waram. Je m’appelle … Waram, proviseure. »
« Enfin, tu as dit ton prénom. Il n’y aucune honte ou besoin de le cacher. Alors, Waram, est-ce que tu es décidé à rester à l’école maintenant ? »
« Je … C’est surtout que vous ne me laissez pas vraiment le choix plutôt hein ? » Je suis bien obligé d’accepter votre proposition mais je vous préviens … Dès que je le peux, je partirai de l’école. Je ne veux pas rester ici, pas du tout même. »
« Est-ce que tu voudras bien m’expliquer pourquoi ? »
« Je ne veux pas … pas du tout. Comment est-ce que les cours vont se passer avec moi ? »
« Tu as de la chance, tu n’as que deux mois de retard par rapport aux autres. Tout cela est encore bien rattrapable avec de l’aide. »
« Je ne veux pas d’aide. Je suivrai vos cours et c’est tout. »
« Ah … » soupira une nouvelle fois la principale. « Je sens que cette année va être très difficile en fin de compte. Il se peut même que je doive te surveiller personnellement, Waram. Est-ce vraiment cela que tu veux de ma part ? »
« Je m’en fiche, c’est tout. Je ne veux pas créer de problèmes et je ne veux pas en avoir. »
« Waram … c’est bon, ce n’est pas traumatisant non plus. Et je suis là hein ? » murmura la Solochi métallisée alors qu’il hochait la tête positivement.
Peut-être que oui … mais ça ne changeait pas tellement grand-chose en même temps. Il ne savait pas quoi dire ou faire. Il resta assis sur le fauteuil pendant de longues secondes, observant les cadres avec les photos, posés un peu partout autour de lui.
« Ce sont tous des élèves de cette école. »
« … … … D’accord. » murmura l’adolescent sans détourner son regard des photos. Il restait là, à les observer pendant de longues secondes. Les filles portaient des masques. C’était tous des adolescents, rien que ça.
« Tu les envies un peu, n’est-ce pas ? Tu aimerais être à leur place. »
« Ne racontez pas n’importe quoi ! Je ne pensais pas du tout ça ! » dit-il, comme pris en faute alors que la femme aux cheveux verts souffla :
« Je suis capable de lire sur le visage des personnes … et voire même un peu plus. Tu n’as pas à être intimidé par cela. Si tu te montres respectable et responsable, il se peut qu’un jour, je fasse une photographie avec toi. »
« Ne racontez pas n’importe quoi ! Maintenant que je suis votre élève, je n’ai plus aucune raison de rester ici ! Je m’en vais ! Et si je peux avoir une chambre à moi seul, ça serait bien mieux que tout le reste ! Merci beaucoup et au plaisir de plus vous revoir ! »
Elle le regarda quitter la pièce avec fureur, accompagné par la Solochi de métal alors que la femme aux cheveux verts retournait s’installer sur son fauteuil. N’est-ce pas ? Elle s’en doutait mais bon, elle était convaincue … au sujet de l’adolescent.
« Il est si facile de … lire dans les pensées de Waram. Un adolescent perturbé est comme un livre ouvert. Tu peux y découvrir tellement de choses. »
Car ce n’était pas uniquement cela … qu’il avait voulu quand il avait regardé la photographie. Il avait réussi à deviner … l’émotion derrière les masques des personnes présentes sur la photographie. Il avait deviné … à quel point … tout cela était important.
« Je ne sais pas ce qui s’est passé avec lui derrière son caractère … mais les journées passeront … et peu à peu, il s’ouvrira. »
A partir de là, l’adolescent n’aura guère alors le choix que de se dévoiler aux yeux des autres, étape par étape. Oui, c’est exactement ainsi que ça se passera. Elle le sait … même si c’est la première fois qu’elle ressent une telle … chose en un garçon.
« Chaque élève a sa part de tristesse et de malheur dans la vie mais ici … j’ai l’impression que c’est bien plus présent en lui … que nulle part ailleurs. Peut-être est-ce que pour cela … que l’armure du Solochi est avec lui. »
Une armure ténébreuse … mais pas uniquement. Elle était bien plus qu’une simple armure liée à l’élément des ténèbres. Elle était beaucoup plus … car oui, les armures avaient un nom, un caractère, une histoire. Que le fait que cette armure soit du caractère d’une adolescente … mais surtout proche à ce point de Waram n’était pas anodin. Elle allait devoir surveiller tout cela de très près, elle en était convaincue. Les premiers jours seront riches d’informations.
Et voilou, nous en sommes à la moitié de la première partie.
Oui, ça se rapproche un peu d'Omega dans l'idée mais généralement, je pars sur une base "solide" avant d'aller de mon côté.
Chapitre 6 : Premier jour, premier problème
« Si tu veux bien te présenter à tes camarades. »
« Waram. Vous avez juste besoin de savoir ça. »
C’était rapide, sec et efficace. Il n’avait pas besoin d’exprimer autre chose de toute façon. Les élèves le regardèrent, certains fronçant les sourcils, d’autres ne pouvant pas montrer leurs émotions … puisqu’ils avaient des masques. Car oui, toutes les demoiselles ici avaient des masques visiblement. C’était une coutume ou quoi ?
« Et quel est le nom de ton armure ? »
« Sarine. Voilà son nom. C’est l’armure du Solochi. » répondit sèchement une nouvelle fois l’adolescent aux cheveux noirs alors que l’armure soupirait.
« Tu pourrais quand même être plus ouvert, Waram, tu sais ? Ils ne vont pas te manger. Est-ce que nous pouvons nous installer, s’il vous plaît ? »
« Oui, bien entendu. Hum, la table là-bas. Vous pourriez faire connaissance ensuite. »
Connaissance ? Avec qui ? Il haussa les épaules, ne s’attardant pas sur le reste des personnes présentes. La seule personne qui avait un peu son intérêt … était sa voisine de table. Car oui, une personne masquée … et surtout de petite taille, c’était quoi ça ? Elle avait un masque rouge sur le visage … sauf qu’il était tout simplement horrible, surtout les gros yeux globuleux qui étaient dessinés dessus.
« B… Bonjour. »
Il cligna des yeux, tournant son visage aux yeux rubis vers l’adolescente qui venait de lui adresser la parole. Qu’est-ce qu’elle avait ? Ah oui, la formule de politesse. Il grommela dans sa barbe un simple :
« Bonjour, oui aussi. C’est comme ça, je crois. »
« En… enchantée … de te connaître … W … Waram. »
« Tu as un problème pour parler ou quoi ? »
« Waram ! Ca ne se dit pas comme ça à une demoiselle ! » s’écrit Sarine avant que la voix du professeur ne vienne dire :
« Ahem. Veuillez éviter d’hausser la voix pendant les cours. Je sais bien que vous êtes nouveau et encore un peu sous le choc mais calmez-vous. »
« Pardon, cela ne se reproduira plus. » dit faiblement Sarine, confuse et embêtée malgré le fait qu’elle soit une simple armure de métal représentée sous la forme d’un Solochi. Elle ne savait plus où se mettre à cause des exactions de l’adolescent.
« D’accord, d’accord, j’ai compris, je me calme. »
Il ne pouvait pas s’en empêcher néanmoins. Bon … Qu’est-ce qu’il devait faire ? Juste suivre les cours ? Et ensuite ? Là, c’était des mathématiques … sauf qu’il ne comprenait rien. En plus, il était crevé avec tout ce qui s’était passé dans la journée. Sans une once de remord, il vint tout simplement poser sa tête sur la table.
Il valait mieux pour lui qu’il dorme et … Hum ? Il se sentit un peu secoué par quelque chose, le forçant à tourner la tête. Qu’estce que Sarine lui voulait ? Elle ne remarquait pas qu’il était en train de chercher le sommeil hein ? Pfff !
« Je dois m’en aller, Waram. Il semblerait que normalement, les armures des chevaliers-pokémon ne sont pas autorisées ici. »
« Hein ? Quoi ? Ah non, non, tu restes ici. Je ne connais personne. »
« Essayes de te faire de nouveaux amis … et surtout de rester éveillé, ça sera bien mieux. » répliqua-t-elle avec douceur alors qu’il se redressait de la table. H… Hey ! Elle était vraiment en train de partir de la zone là ! Ca ne lui plaisait pas du tout ! Pas du tout même ! Elle quittait la zone ! Enfin, elle quittait la salle de classe !
« Normalement, elle se trouvera dans ta chambre. Tu … tu n’as pas à t’en faire. »
« Non mais en quoi ça te concerne, toi ? » marmonna Waram en s’adressant à sa voisine. Celle-ci baissa la tête, confuse et gênée.
« Pa … Pardon … Je ne pensais … pas à mal en … disant ceci. »
« Alors ne dis rien, c’est aussi simple que ça. »
« D.. D’accord. Je ne dirai plus rien. »
Quelques pouffements de rire dans la classe et voilà qu’il haussait un sourcil. Il y avait quelque chose de drôle dans ses paroles ? Il émit un grognement, regardant autour de lui. Grrr. Il n’aimait pas ça du tout, pas du tout même. Il observa plus longuement la fille à côté de lui. Elle devait faire quoi ? Ah mais zut ! D’abord, pourquoi est-ce qu’elle portait ça ? Enfin, zut, il s’en fichait ! C’est vrai qu’ils avaient tous la même tenue d’écolier.
Lui, il n’en avait pas puisqu’il venait d’arriver mais quand même, c’est embêtant. Il avait l’impression de se démarquer plus par rapport aux autres. Bon, c’était quoi comme … hey ! Mais en fait, non, ils avaient bien … la même « finition » dans les vêtements mais il remarquait une chose : la couleur de leurs habits était quand même différente. Sa voisin de table était grandement habillée de bleu alors que d’autres filles avaient des vêtements rouges, jaunes et autres. Enfin, elles portaient toutes des jupes en tissu mais de couleur différente. Elles avaient aussi une chemise blanche mais une petite veste de tissu de la même couleur que la robe. Enfin, certaines port… en fait, elles portaient toutes des gants de la couleur de leurs vêtements … sauf sa voisine.
« Pourquoi tu n’as pas de gants, toi ? »
« Je … je les aies oubliés. » bafouilla sa voisine avec confusion.
« Mouais. Si tu le dis … »
Pas franchement convaincant comme argument ça. Bof, toute façon, sa voisine, il l’oublierait le lendemain ou à la prochaine heure, hein ? Bon, qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Ca faisait depuis trois ans qu’il n’avait plus été à l’école. C’était à peine s’il se rappelait comment écrire et lire. Bon, ensuite, il lui …
« Tiens. Pour pouv… pouvoir écrire. »
Elle se foutait de sa gueule ou quoi ? Elle était en train de lui offrir du papier, un stylo et tout le matériel nécessaire ? Qu’est-ce qu’elle voulait faire par-là ? Il marmonna :
« T’as tellement pas d’amis que tu essaies d’en chercher ou quoi ? »
« J… Juste que … sinon tu ne pourras pas … pas suivre le cours. »
« D’accord, d’accord. C’est là où je dois dire merci, je crois ? » souffla-t-il alors qu’elle hochait la tête positivement. Hey, c’était lui ou sa tenue avait quelques trous et déchirures ?
« De rien … c’est … c’est avec un grand plaisir. »
« Grand plaisir, grand plaisir. Tu ne me connais même pas. »
« Tu t’appelles Waram. Je … Je m’appelle … »
« Je ne veux pas le savoir. » coupa-t-il sèchement avant même qu’elle ne puisse parler. Elle poussa un petit glapissement confus avant d’hocher la tête.
Voilà une bonne chose qui était faite hein ? Bon, ensuite, qu’est-ce qu’il comptait faire exactement ? Ah oui, écrire. Ecrire des mathématiques, vraiment ? Commencer par ça pour la reprise de l’école ? Vraiment, ce n’était pas de la chance. Quelqu’un lui en voulait, il ne savait pas qui mais il y avait de l’exagération dans l’air !
Quand les heures finirent de défiler, il remarqua au final, qu’ils avaient eu cours avec le même professeur mais qu’ils avaient changé de matière … et surtout qu’ils étaient restés dans la même pièce. Il se redressa vivement, l’adolescente à ses côtés semblant prendre bien son temps pour tout ranger. Grumpf.
« Tiens, reprends tes affaires. Pour le papier, je te le redonnerai quand on m’aura donné des fournitures, c’est aussi … »
« « Je … euh … je n’ai pas … besoin de ça. Les fournitures sont … offertes par l’école. Nous … nous ne payons rien du tout. Rien du tout, oui. Est-ce que … je peux venir te faire … faire visiter l’école si tu en as … envie ? »
Il savait qu’il faisait peur mais de là ce qu’elle en tremble. Elle n’exagérait pas un peu ? Il s’était montré désagréable envers autrui mais bon, il y a quand même quelques limites aussi hein ? Bon, qu’est-ce qu’il devait faire alors ? Accepter sa proposition ? Grumpf ! Pourquoi pas ? Il pourrait alors s’attarder un peu plus sur le décor. Il murmura :
« Mouais. Je veux bien, ça me changera. Comme ça, je sais où est la cantine et tout le reste. Bon allez, ranges-moi tout ça et plus vite que ça. »
Il prit le matériel de l’adolescente, mettant tout dans son sac avant de récupérer ce dernier. Autant prendre ça sur son épaule pendant qu’elle lui faisait visiter. Pourquoi est-ce qu’elle s’immobilisait ? Il avait fait quelque chose de mal ou quoi ?
« Tu te dépêches ? Je n’ai pas vraiment que ça à faire aussi hein ? »
« O… Oui ! Bien entendu ! Nous … nous pouvons y aller. »
Elle se releva et il haussa un sourcil. Qu’est-ce que … Il devait faire environ un mètre cinquante-trois. Ce n’était pas bien grand mais il n’avait que treize ans. Elle … elle en faisait encore moins ? Il avait l’impression qu’elle faisait un mètre trente-cinq à tout casser. C’était d’une taille vraiment ridicule sur le coup.
« T’es franchement petite, t’arrives à voir au-dessus de la table quand tu manges ? »
« Beuh … je sais … je sais bien que je suis petite ! »
Il sentait parfaitement qu’elle faisait la moue derrière son masque rouge. Mais bon, lui, personnellement, il en avait pas à faire grand-chose. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait, ce n’était pas un souci. Il la regarda pendant quelques secondes. Malgré la tenue d’étudiante, il voyait aussi quelques autres vêtements dessous. En fait, il ne voyait pas une seule parcelle de son corps sauf à part ses mains. Et ses cheveux bleus étaient assez crasseux … et courts. Sauf qu’ils étaient mal coupés ? Et qu’elle n’avait donc pas une « ligne » correcte. Certains cheveux étaient coupés au cou, d’autres lui allaient jusqu’au dos. Mais bon … Elle était quand même drôlement petite comme gamine hein ?
« Alors, tu te trouves dans l’école de Gliros. »
« Ca, je l’avais remarqué, tu as autre chose à m’apprendre ? Ou alors, la visite est déjà écourtée, hein ? Bon, il faudrait que je retrouve Sarine. »
« Ton armure de Solochi ? Normalement, elle a été dirigée vers ta chambre. »
Tiens ? Elle ne tremblote plus dans la voix ? Elle a décidé de se comporter comme une grande ? AH ! Il ne manque plus que les centimètres visiblement. Mais bon, ce n’est pas uniquement ça le problème. Bon … Alors ! Maintenant qu’il avait du temps derrière lui, il pouvait enfin regarder calmement la décoration et l’école.
Faite de pierres, briques et de bois, ça changeait grandement des immeubles en béton de la vie citadine. Tout était principalement une multitude de couloirs avec parfois quelques embranchements pour monter aux étages supérieurs ou alors aller dans les sous-sols. Bon, c’était gigantesque et à part ça ? Y avait quoi d’autre ?
« Il y a au moins quelques zones pour se divertir ? Je ne sais pas, des terrains de jeux ou autres ? Car bon, juste faire de l’école, c’est d’un ennui plus que mortel si je peux me permettre de m’exprimer dans ce fichu endroit hein ? »
« Il y a des terrains de sport et aussi un terrain pour les entraînements au combat. Il y a beaucoup de choses sur cette île. »
« Et comment vous faites pour avoir la nourriture ? »
« Nous élevons des animaux et cultivons des fruits et légumes. Ce sont des cours comme les autres chez nous, Waram. »
Elle parlait bien cette fois. Du moins, aucun tremblement dans sa voix. Il s’était peut-être fait des idées en fin de compte ? S’imaginer des choses sur les personne, ce n’était pas son genre. Bon, à part que ce fichu endroit était gigantesqu et qu’il y avait de quoi faire du sport, cultiver des fruits et légumes, élever des bêtes, ils n’avaient rien d’autre ?
« Où sont les dortoirs au fait ? Je ne sais même pas ça. On m’a pas prévenu où j’étais. »
« Je vais t’y emmener … si tu veux bien … Waram. »
« Hey, hey, hey. Laisse-moi plutôt lui expliquer les consignes ici. »
Et voilà. Sans même se sentir concerné plus que ça, il poussa un profond soupir avant de se retourner. Déjà, l’adolescente au masque rouge reculait légèrement alors que Waram observait qui venait de lui adresser la parole.
Un adolescent qui avait surement deux ans de plus que lui … rien que ça ? Et après ? Qu’est-ce qu’il lui voulait ? Avec ses cheveux verts hirsute, sa sale trombine qu’il n’appréciait pas rien qu’en la regardant. Ouais, il avait une sale tête, vraiment. Et c’était pas ses yeux bleus légèrement plissés qui allaient arranger sa face.
« Bon, tout de suite, qu’est-ce que tu cherches comme embrouille ? »
Il avait été direct alors qu’il entendait un petit glapissement de la part de l’adolescente aux cheveux bleus derrière lui. Encore une fois, il avait visiblement fait mouche puisque la personne en face de lui émit un petit rictus nerveux.
« Ce n’est pas vraiment comme ça que l’on parle … »
« Est-ce que tu veux bien m’emmener à mon dortoir ? »
« HEY ! Je suis le chevalier-pokémon de bronze du Dynavolt ! »
« Oui ? Et ? Tant mieux pour toi, toutes mes félicitations. » répliqua Waram, posant son regard sur l’adolescente. Ils y vont ou non ? Car il n’avait pas que ça à faire hein ? Il y avait beaucoup mieux et plus important à faire.
Elle tenta de dire quelques mots mais elle vint s’abstenir. Waram avait toujours le sac de l’adolescente sur son épaule, ne se préoccupant plus du chevalier-pokémon de bronze du Dynavolt alors qu’il se dirigeait vers le dortoir, du moins, il se faisait emmener. Lorsque ce fut le cas, l’adolescente aux cheveux bleus lui montra l’allée dans laquelle il trouverait normalement sa chambre. Il n’avait qu’à appeler le nom de son armure-pokémon.
« Tiens … et fais attention à ne pas te casser la figure ou créer plus de trous dans tes vêtements aussi hein ? »
Il retira le sac de l’adolescente de son épaule, récupérant juste son propre travail avant de mettre le sac sur l’épaule de la demoiselle aux cheveux bleus. Il fit un petit geste de la main, ne cherchant pas à entendre son « au revoir ».
« Ah ! Au passage, les dortoirs sont mixtes quand même. »
Mixtes ? C’est vrai ça ? C’était quand même plutôt courageux en un sens non ? Les adolescents et les adolescentes étaient pas mal de « brutes sexuelles » … enfin, dans l’âge où ça fleure bon l’amour et toutes ces bêtises.
« Bon, toute façon, qu’est-ce que j’en ai à faire exactement moi hein ? HUMPF ! »
Il n’était pas là pour ce genre de bêtises de toute façon. Il avait beaucoup mieux à faire que de chercher le grand amour et toutes ces bêtises. Il commença à parcourir le couloir, disant à voix haute et assez forte pour que Sarine l’entende :
« Sarine ! Sarine ! Sarine ? Où est-ce que tu es ? »
« Waram ? Oh ! Tu es enfin de retour ! »
Une voix qui s’adresse sur la gauche d’après ce qu’il a cru entendre. Il se dirige vers les potes sur le côté gauche, rappelant Sarine pour être sûr de ne pas se tromper. Sauf qu’il ne s’attendait pas à ce que la porte s’ouvre et que Sarine fonce vers lui en courant à quatre pattes en sa direction. HEY HEY HEY ! Qu’elle se calme !
« Ne me saute pas dessus ou … »
Trop tard. Il pouffe de surprise alors que la créature de métal le percute en plein ventre, le faisant presque tomber en arrière. Heureusement, il l’avait réceptionnée avant qu’elle ne lui saute dessus. Comme si c’était une habitude entre eux.
« C’était quand même … bien long sans toi, Waram. »
« Je me doute. Enfin bon, c’est où ma chambre dans tout ça ? Tu peux me le dire ? »
« Je vais t’y emmener mais malheureusement, tu n’es pas seul, désolée. »
Il s’en doutait quand même hein ? Il poussa déjà un profond soupir rien qu’à l’idée de ne pas être seul mais il allait devoir s’y faire. Il prit sa respiration. Tant que ça n’allait pas être quelqu’un de lourd et chiant et …
« Ah ! Mais c’est Waram ! »
« Waram, hihihi ! Salut, toi ! Au moins, on a un nom à te mettre. »
AH NON ! PAS LUI BORDEL ! PAS RAON ! PAS LUI ! ET IL ETAIT PAS SEUL !
Et voilà le 6eme chapitre ! :)
Chapitre 7 : Abandon
« Je ne veux pas de toi, c’est compris ?! »
« Oh, mais tu n’auras pas vraiment le choix. Désolé mais tu vas devoir me supporter. Je sais que cela t’es difficile mais fais un effort hein ? Je me représente, je me nomme Raon et voilà Istiti, l’armure du Ouisticram de bronze. Enchantés de te connaître. »
« Je ne suis pas enchanté contrairement à Sarine. Et qu’est-ce que ça veut dire ? Lui aussi est là ? Qu’est-ce qu’il fait ? Pourquoi y a une autre personne ? »
« Les dortoirs sont jusqu’à quatre voire cinq personnes. Il est normal alors que nous soyons plus que deux. » répliqua l’être recouvert de tissus alors que Waram marmonnait et grommelait dans sa barbe, visiblement très mécontent de la tournure des évènements.
« Je veux pas le savoir ! Il doit bien y avoir des dortoirs libres non ? »
« Je ne pense pas, non. Des dortoirs complètement libres ? Hahaha ! Dommage mais soit tu vas supporter des personnes que tu connais, soit tu vas vers de parfaits inconnus. Ou alors, visiblement, tu t’es déjà bien fait remarqué, il paraitrait. Nous n’étions pas en cours, ayant obtenu le droit de nous reposer pour la journée mais demain, nous serons dans la même classe. Alors … heureux ? »
« Pas vraiment, non ! Je l’ai pourtant assez exprimé, je crois bien ! BON SANG ! Je suis censé prendre quel lit maintenant moi ? »
« Sarine a déjà fait son petit territoire sur celui-là. » dit l’adolescent aux cheveux auburn en désignant le lit au fond. C’est vrai qu’il était déjà saccagé. Le matelas semblait épais et volumineux. Il vint placer une main dessus, appuyant pour voir sa dureté avant de regarder le traversin ainsi que l’oreiller.
« Tu testes le moelleux ? Ce n’est pas l’hôtel cinq étoiles mais on n’a vraiment pas grand-chose à se plaindre ce côté hein ? »
« Comment est-ce que la principale a pu avoir autant d’argent ? »
« Ah ça … C’est parce que certains chevaliers-pokémon partent en mission. »
« Oh, d’accord, de l’esclavage pour chacun et chacune, s’est-il pas beau ? » répliqua Waram avec lenteur, comme s’il venait de toucher un point sensible.
« Non, ce n’est pas du tout le cas, malgré tes dires. Le but de ces missions est d’aider le peuple qui ne possède pas nos pouvoirs. »
« Défendre la veuve et l’orphelin ? Sans moi … hein … j’ai pas que ça à faire. » marmonna-t-il encore une fois avant de se coucher sur son lit. Il n’avait même pas envie d’aller déjeuner, il voulait tout simplement dormir sans même qu’on vienne le déranger.
« Tu n’auras pas réellement le choix si la principale décide de t’envoyer en mission. Et bien entendu, aucune désertion ou alors, c’est elle-même qui viendra te chercher. Un conseil : il vaut mieux éviter cela. Il paraitrait qu’elle est du niveau de puissance d’un chevalier-pokémon d’or. Nous n’avons jamais réellement vu son armure d’ailleurs. »
« Mais elle doit être resplendissante. » répondit Raon après les propos de l’adolescent emmitouflé dans ses vêtements.
« Hey, d’ailleurs, on me force à me dire mon nom mais le tien dans cette histoire, c’est quoi ? Y a pas de raison qu’on me force alors que toi, tu as le droit de le garder secret ! »
« Je ne l’ai jamais caché … Tu ne me l’as jamais demandé néanmoins. Je m’appelle Xalex, je suis un chevalier-pokémon, moi aussi. »
« Mouais, bien entendu. Et laisse-moi deviner, ton armure est capable de te faire m’empoisonner et toutes ces saletés que tu m’as fait au cou, c’est bien ça ? »
« A peu de choses près, c’est exact. Mon armure-pokémon est encore en train de se reposer du voyage et de ses dernières actions. Il n’est guère nécessaire que tu la vois actuellement. Maintenant, nous devons nous préparer pour le dîner de ce soir. »
« Sans moi, je n’ai pas faim, je vais juste me reposer. »
Ne faisant qu’un geste de la main pour dire de dégager le plancher, l’adolescent aux cheveux noirs vint fermer aussitôt les yeux avant que Sarine ne grimpe sur le lit à son tour, fermant les yeux tout en baillant. Elle marmonna :
« Bonne nuit à vous deux … enfin vous quatre. »
« Hum. On va dire que tu ne mangeras pas ce soir alors. Dommage, d’après ce que j’ai cru entendre, avec les rumeurs dans l’école, une personne aurait été contente d’avoir de la compagnie. Mais bon, on ne peut rien y faire. » dit Raon en rigolant.
« Je ne vois pas de qui tu parles et surtout, je m’en contrefous, c’est aussi simple que ça. Maintenant, si tu peux me laisser tranquille, ça sera bien mieux. Non merci. Compris ? »
« D’accord, d’accord. Enfin, les rumeurs sont des rumeurs mais c’est assez drôle en un sens. Enfin, comme quoi, on ne sait jamais réellement connaitre une personne. »
« Tu ne me connais pas, je ne te connais pas, fin de la discussion. »
« Allons, Waram, s’il te plaît. Ne soit pas aussi virulent. Bonne nuit encore à vous quatre. Nous allons nous reposer tous les deux. Le voyage a été vraiment épuisant. Mangez-bien et bon appétit à vous quatre. »
« Dormez-bien de votre côté. » répondit Raon.
Xalex n’était pas très loquace, n’est-ce pas ? Elle avait remarqué déjà cela sur le bateau mais il ne s’exprimait jamais … si on ne lui adressait pas la parole. Elle prit une profonde respiration avant de se mettre à plonger dans les rêves. Oui, les armures-pokémon étaient elles aussi capables de rêver, comme le ferait n’importe quel humain. C’était un peu cela la magie des armures-pokémon … des armures que presque nul ne connaissait.
Le lendemain matin, il fut réveillé par un secouement de l’épaule. Quelqu’un cherchait vraiment des ennuis ? Il grogna, disant :
« Sarine, je dors encore cinq minutes, c’est bon. »
« Ah non, désolé, c’est pas Sarine. Et je m’excuse encore mais … »
« On n’a pas de croissant, hihihi ! Debout ! Debout ! Debout ! »
Il ne rêvait pas ou le macaque armuré était en train de sautiller sur son lit comme un fou ?! HEY ! Il se redressa vivement, un peu furieux tout en regardant le Ouisticram. IL POUVAIT SAVOIR CE QU’IL ETAIT EN TRAIN DE FAIRE ?!
« Oh, d’ailleurs, à ce sujet, la principale m’a dit que tes affaires seront donnés par notre professeur à la première heure de cours. D’ailleurs, c’est cours de chevalerie. »
« C’est quoi ça ? Chevalerie ? Ça a l’air complètement ridicule et stupide. »
« Ohla, ohla, ohla. Tu ne te feras pas des amis si tu dis ça en public ou en plein cours. Enfin, tu fais comme tu veux, tu es réveillé. Par contre, Sarine dort profondément. »
Autant qu’il la laisse dormir. Puis de toute façon, il n’avait rien à perdre. Il se releva, quittant le lit tout en regardant la Solochi de métal. Elle était complètement endormie. Difficile de chercher à la réveiller. Elle devait manquer de sommeil … ces derniers jours.
« L’autre est déjà parti ? Il disparaît comme une ombre ou quoi ? »
« L’autre ? Ah ! Tu veux parler de Xalex. Il a toujours été comme ça. Bon, tu te laves et ensuite, on part déjeuner hein ? Qu’est-ce que tu en penses ? C’est une mauvaise idée ? »
« Oui car d’abord, tu n’as pas à me donner d’ordre. Ensuite, je fais ce que je veux. »
« Tant que tu te retrouves à la cantine, n’oublie pas de me suivre hein ? Car sinon, je vois mal où tu iras en cours si tu ne sais pas où te rendre. »
« Oui, oui, on lui dira. Maintenant, tu peux me lâcher ? »
Il en avait déjà assez. Une journée et c’était déjà une belle prise de tête. Il émit un profond grognement avant de caresser brièvement le crâne de Sarine. Bon, autant qu’elle dorme ici. Il vint se diriger vers la douche, se lavant correctement avant de quitter le dortoir. Bon, s’il suivait le chemin inverse de l’adolescente d’hier, il ne devrait pas avoir trop de mal non ?
« Ce chemin là… Puis celui-là et enfin celui-là. »
Moui ! Il aurait peut-être mieux valu qu’il soit accompagné ou qu’il suive … mais bon, hors de question d’accepter ça. Surtout de l’aide de ce débile et de son macaque. Puis quoi encore ? Il avait beaucoup mieux à faire. Largement mieux même ! GRRR ! Saleté ! BON ! Il était sûr que c’était ici ! Une gigantesque double porte qui était entrouverte. Puis surtout, il y avait pas mal de boucan. Ils ne pouvaient pas se calmer les blaireaux ?
Lorsqu’il pénétra dans la cantine, il remarqua qu’elle était vraiment plus impressionnante. Ils vivaient vraiment tous ici ? Enfin, mangeaient tous ? Ils étaient quoi ? Cent ? Deux cents ? Hmm, il n’allait pas les compter et …
AH ! Tien ! Voilà l’adolescente d’hier aux cheveux bleus mal coupés. Elle mangeait seule dans son coin et hmmm ? C’était quoi ça ? Ce qu’il voyait au sol ? Il y avait quelques détritus comme des papiers mis en boule.
Moui, ce n’était pas trop son problème de toute façon. Il vint se placer à une table vide lui aussi de son côté tout en réfléchissant à la situation. Qu’est-ce qu’il devait faire exactement maintenant hein ? Ce n’était pas vraiment si simple que ça.
« Tsss … Qu’ils me regardent tous, j’en ai strictement rien à faire d’eux. »
Qu’ils le lâchent, c’était surtout ça le plus important. Le reste, il n’en avait vraiment, rien à faire ! Rien du tout même ! Bon, qu’est-ce qu’il pouvait … ah oui. Manger. Humpf ! Oui, bon, le repas passait facilement. La cuisine était quand même bonne, heureusement !
Mais après ça ? Ah oui, il devait suivre Raon qui était en train de faire l’imbécile et de rire avec d’autres personnes. Et l’autre encapuchonné ? Ah oui, il était avec lui, restant calme et neutre, ne faisant que manger sans que cela ne pose de problème
« Bon, au moins, la nourriture était pas vilaine, ensuite ? »
Ensuite, il devait juste se préparer d’après ce qu’il avait compris. Normalement, les fournitures, il aura tout ce qu’il faut lors de la première heure de cours. Qu’est-ce qu’il allait pouvoir apprendre avec la « chevalerie ». Sincèrement ? C’était quoi ce nom absurde et ridicule de la part de la principale ?
Ouais, enfin, ce n’était pas son problème et lorsqu’il suivit Raon, il ne chercha pas à communiquer avec lui malgré qu’il lui adresse la parole. Il n’était pas motivé par les cours, pas du tout même. Pourtant, il accepta le sac donné par son professeur.
Et il retourna s’asseoir à côté de cette adolescente masquée. Tiens, elle avait plus de trous dans ses vêtements qu’hier ? Et même ses gants étaient un peu troués … enfin, cette fois-ci, elle avait des gants, c’était déjà pas si mal en fin de compte hein ? Ils allaient pas se plaindre de tout et n’importe quoi non plus. C’était bien, bien, bien.
« B… Bonjour, Waram. »
« Hum ? Hein ? Oui, bonjour, bonjour à toi aussi, on va dire ça. »
« Comm… Comment est-ce que tu vas ? »
« Ca peut aller, Sarine est encore en train de dormir. Et t … ouais bon. »
Il coupa sèchement la conversation, évitant ainsi de devoir la continuer. Non, il n’était pas là pour faire ami-ami avec une demoiselle aux vêtements troués de partout. Elle ne savait pas faire attention hein, n’est-ce pas ? C’était donc comme ça, s’il avait bien compris ?
« Tu … Tu as bien dormi ? »
« Ca aurait pu être pire. Ils ne ronflent pas. »
« Tant mieux … oui … euh tant mieux. »
C’était sérieusement quoi son problème avec elle ? Il cligna des yeux, la regardant pendant plusieurs secondes. Elle avait des yeux verts, c’était au moins la seule chose qui semblait à peu près belle chez elle. Car bon, le reste faisait clairement pas envie.
« Tu n’as … tu n’as plus besoin de moi. »
« J’en ai jamais réellement eu besoin dès le départ hein ? N’inversons pas les rôles non plus. Je me débrouiller très bien tout seul. »
« Je … je … comme les autres, oui. » bredouilla-t-elle. Quoi encore ? Il avait dit quelque chose qui ne lui plaisait pas ou quoi ? Pfff !
« Non, je ne suis pas comme les autres, ne te trompe pas, compris ? »
« C… Compris. Le message est très bien passé. »
Pourquoi est-ce qu’il s’était assis à côté d’elle ? Surtout que toutes les têtes se tournaient vers eux. Il poussa un profond soupir de désarroi alors qu’il plaquait sa tête contre le bureau. Il avait envie d’être seul et tranquille, pas de suivre des cours pourris et ennuyeux. Qu’est-ce qu’il avait fait … quoi encore ?
« Pourquoi est-ce que tu me regardes avec tes yeux de poisson ? »
« Le … le professeur t’observe. »
« AHEM ! Waram, je sais bien que vous avez du mal à vous adapter mais si vous manquez de sommeil, tentez de dormir pendant la nuit, non pas en cours. Merci bien. »
« Grumpf … d’accord, d’accord. »
Il marmonna cela, se remettant bien alors qu’il entendait un très petit rire de la part de l’adolescente. Elle se mo… hum ? Elle n’était pas … enfin si… Le rire au moins, semblait sympathique à première écoute.
« Y a vraiment rien de drôle. Je tiens à te le dire, tss. Vraiment, je vous le jure. »
« Ce n’est pas vraiment … vraiment ça. C’est juste … le visage que tu as fait. »
Quoi ? Qu’est-ce qu’il avait son visage ? Qu’est-ce qu’il avait fait de spécial ? Il ne comprenait pas où elle voulait en venir mais pour les heures de cours restantes, le calme revint et il se surprit même à essayer d’écouter et comprendre ce qui était dit. Pfff … c’était quand même ennuyeux hein ? Ca ne changeait pas son idée par rapport à tout ça. Pas du tout même. Bon ! Les cours étaient terminés et il pouvait se barrer ! Retourner au dortoir et …
« HEY HEY ! Waram ! Retourne-toi ! J’ai à te … »
Quelqu’un vient poser une main sur son épaule mais il savait pertinemment à qui appartenait cette voix. Il sert fortement la main, se retournant pour faire face à la personne qui avait osé la poser. C’était le type d’hier … ce fichu chevalier-pokémon du Dynavolt.
« Bon, qu’est-ce que tu me veux exactement ? Juste te battre, n’est-ce pas ? Je t’accompagne. Comme ça, c’est réglé. »
« Tsss … AIE ! Lâche-moi au lieu ! Bon sang, je me nomme Cerk, chevalier-pokémon du Dynavolt ! Et oui, je te provoque en duel et … »
« Arrête de me faire perdre du temps et allons-y maintenant. On évite d’utiliser les armures, c’est bien ça, n’est-ce pas ? Tu risques d’avoir mal, de toute façon. »
Il disait cela avec nonchalance, accompagnant Cerk mais aussi diverses autres personnes présentes jusqu’à quitter l’école. Humpf. Voilà ? Ils étaient dehors ? Sur un terrain tracé sur le sol … Juste un rectangle fait de craie blanche ainsi qu’une ligne en son milieu. Il y avait bien des preuves comme quoi il avait été usité bien assez souvent et …
Un poing vint le frapper en pleine face, l’envoyant au sol tout en le faisant gémir de douleur. Rapidement quelques coups de pied bien sentis vinrent rejoindre le poing avant qu’il ne l’arrête d’un mouvement de la main.
« AH OUI ?! C’est comme ça que tu le prends ?! Frapper en traître ?! »
Quitte à se brûler le poing, il n’allait pas se priver de lui foutre un uppercut dans les dents ! Il fit apparaître des flammes au niveau de son poing gauche avant de se concentrer, le plaçant bien dans le menton de Cerk … avant de le projeter à deux bons mètres dans les airs pour le faire tomber en arrière et le mettre à moitié inconscient.
« La prochaine fois, tu chercheras quelqu’un qui est plus à ta taille, imbécile ! » répondit Waram en grognant. Il s’était quand même bien fait amoché avec toutes ces conneries.
« Non mais attends un peu, tu vas voir, toi ! »
Sans même crier gare, il fallait que les autres s’en mêlent hein ? Puisque c’était ainsi et qu’ils étaient bien cinq à vouloir accompagner cet idiot, il allait les aider à le rejoindre dans l’inconscience ! Qu’importe comment ça allait se terminer !
Mal … Ça c’était mal terminé. Comme ils étaient hors de l’école, sur les terrains d’entraînement vides de toute personne, nul n’avait pu voir ce qui s’était passé. La lèvre ouverte, le corps haletant, son bras droit étant soutenu par sa main gauche. Il avait une sale mine et ses habits étaient maintenant troués à son tour.
« Tsss … Ils ont finalement compris qu’il ne fallait pas me chercher, ces idiots. »
Hahaha ! En fait … il ne s’était pas enfui … Juste qu’il avait fait que les autres ne pouvaient pas le suivre. Il n’avait pas gagné, pas du tout même … mais qu’importe, il … Ah … Ces imbéciles. Même dans la soi-disante « chevalerie », il fallait de ça … On ne change pas … un fléau qui gagne le monde, qu’importe ce qui se passe.
Alors qu’il traversait l’école pour retourner au dortoir, trop exténué pour participer aux cours de l’après-midi, il s’arrêta en voyant une petite scène … qui lui rappelait étrangement une qui venait de se dérouler il y avait peu de temps.
« Alors, alors, alors, qu’est-ce qu’on a là ? On croit se faire un nouvel ami hein ? »
« N… Non. Il ne me parle pas … Pas … du tout ! »
Difficile d’ignorer cette voix. C’était celle de la gamine aux cheveux bleus. Enfin, celle qui était plus petite que lui. Et visiblement, il y avait aussi du bizutage pour elle … mais ça ne doit pas dater d’hier. Elles pouvaient avoir des masques, ça ne changeait pas qu’elles étaient plus que laides de base. Tsss ! Quelles mochetés !
« Bof, qu’est-ce que j’en aie à faire à la base ? Je ferai mieux de retourner chez moi. »
Enfin, dans le dortoir. Il jeta un regard à la personne masquée, au sol, subissant les coups de pied. Bof, il n’allait pas l’aider. Pourquoi est-ce qu’il le ferait ? Il s’éloigna sans même chercher à s’intéresser plus longtemps à la situation.
« Qu’est-ce qui s’est passé, Waram ?! C’est quoi ces blessures ?! »
« Juste un petit entraînement amical entre moi et quelques autres chevaliers-pokémon. Rien de bien grave. On se battait sans armure pour se divertir, voilà tout. »
« Bien entendu, bien entendu ! Ne te moque pas de moi ! Ne te fait pas virer de l’école alors que tu viens à peine d’y rentrer ! Essaies de te faire des amis ! »
Depuis quand la Solochi de métal lui faisait la morale de la sorte ? Pour qui est-ce qu’elle se prenait ? Pour sa mère ou quoi ? Et puis quoi encore ? Non et non ! Il partit vers la douche, ayant besoin d’en prendre une à cause de la douleur. Ces idiots ne comprenaient pas ce qu’ils allaient se prendre dans les dents !
« Ah, au fait, Waram, on m’a signalé que tu étais assis à côté de quelqu’un en classe. Tu as quand même essayé de faire la conversation avec cette personne, n’est-ce pas ? Pour avoir un sujet entre vous deux. Surtout si c’est ton voisin de table, tu dois discuter avec ! »
« J’en vois vraiment pas le besoin. Elle était d’ailleurs en train de se faire frapper par ses camarades de classe lorsque je suis passé. Dommage pour elle mais les faibles n’ont pas à exister dans ce monde. Elle aura juste quelques autres blessures en plus. »
« Et tu n’as rien fait pour l’aider, c’est bien ça ?! » s’écria Sarine.
Non. Pas du tout même. Il aurait dut ? Dommage mais ce n’était pas son genre. Lorsqu’il termina de prendre sa douche, il vient tout simplement s’écrouler torse nu sur le matelas, sous le regard inquisiteur de Sarine … regard qui se transforma en un visage plus inquiet … à cause des blessures apparentes sur le dos de l’adolescent. Celui-ci sombra dans le sommeil plus rapidement que prévu … à cause de la fatigue ou d’autre chose ?
On continue avec le 7eme.
Chapitre 8 : Une nouvelle vie
« Tu iras t’excuser pour ce que tu as fait, compris ? »
« Hors de question, Sarine. Car justement, je n’ai rien fait de mal, voilà tout. »
« Ne te moques pas de moi, tu sais parfaitement de quoi je veux parler ! Tu l’as lâchement abandonnée ! Ce n’est pas comme ça qu’un chevalier-pokémon a été éduqué ! »
« Sauf que je me considère pas comme un chevalier-pokémon, voilà la différence. Donc je ne ferai rien du tout et je ne compte pas me bouger l’arrière-train pour aller l’aider. »
Il haussa les épaules pour bien montrer qu’il n’en avait strictement rien à faire de ce qu’elle disait. Rien du tout même. Il fit un petit bâillement sonore avant de se regarder. Tsss … Maintenant, il avait la tenue de cette école. Sauf que ça ne changeait pas grand-chose par rapport à lui. Comme il avait Sarine comme armure-pokémon, que les ténèbres étaient noires et obscures, la couleur majoritaire de sa tenue … était noire aussi. Wow ! Vive le changement hein ? Il regarda Sarine qui semblait toujours en colère.
« Ca sert à rien de me faire la tête, ça ne me fera pas réagir. »
« Imbécile ! C’est peut-être ta future seule amie. »
Et alors ? Est-ce qu’il avait besoin d’ami ? Surtout d’une amie ? Et puis quoi encore. Ce n’était clairement pas son intention à la base. Il fit un petit mouvement de la main avec dédain pour bien montrer que ça ne le concernait pas le moins du monde avant de se mettre à réfléchir à tout ça. BON ! C’était l’heure d’aller en cours, n’est-ce pas ?
Il n’avait même pas salué Raon ou l’autre guignol recouvert de tissu. Il en avait strictement rien à faire hein ? Comme d’habitude, comme d’habitude. Il arriva en cours parmi les premières personnes, remarquant … qu’elle était déjà là ? Bon en fait, il n’y avait qu’elle. Il était tellement en avance ? Il faut dire que Raon et les autres s’étaient à peine réveillé … et étaient parti prendre un petit-déjeuner, contrairement à lui.
« B… Bonjour. » bafouilla la demoiselle aux cheveux bleus.
Mouais … On voyait bien qu’elle avait essayé de se nettoyer les cheveux mais ça ne changeait rien. Elle avait encore de la terre et de la crasse. Un peu comme ses vêtements … encore plus troués et salis. Il vint s’installer sans un mot, ne la regardant pas et ne la saluant pas. Il y avait au moins une bonne quinzaine de minutes avant que les élèves n’arrivent à leur tour.
… … …. Elle ne disait plus rien. Comme il n’avait rien répondu, il avait l’impression qu’elle avait abandonné la partie, rien que ça. Bof, tant mieux, comme ça, il n’aura même pas besoin de s’excuser. Et s’excuser de quoi déjà à la base hein ? RAAAAAAAAAAAH ! Purée ! Elle n’avait rien fait pour se protéger d’après ce qu’il avait remarqué ! RIEN DU TOUT ! Elle abusait ! Elle exagérait grandement quoi ! Il se tourna vers elle avec lenteur, disant :
« C’est commun tout ça ou quoi ? »
« C… Commun ? De … de quoi ? » bredouilla-t-elle, n’osant pas le regarder.
« Fais pas l’innocente, tu sais parfaitement de quoi je parle. Ce que les autres garces t’ont fait. Comme quoi, qu’importe le sexe, les cons sont partout. »
« Je … Je … Je … et to … et vous ? Vos blessures ? »
« Bof, ils se sont mis à plusieurs contre moi. C’est pas comme si ça me dérange, c’est pas comme si c’était la première fois. Ces personnes manquent de courage et je compte bien le leur faire payer. Leur apprendre qu’on ne me cherche pas, moi ! »
« Mais mais mais … Ils vont alors frapper plus fort et faire encore plus mal non ? »
« Alors, je continuerai à frapper encore plus fort … jusqu’à ce que l’un d’entre nous abandonne. Dommage pour eux, j’ai une sacrée résistance. »
« W … Wow …. Ça doit être bien … de pouvoir riposter. Moi, je ne peux pas. Je suis beaucoup trop … faible pour ça, beaucoup trop même. »
« Ca, tu pars du principe que tu es trop faible. Tu n’as même pas cherché à combattre ou à riposter. Tu pourrais leur tenir tête, même si tu te prends des coups, non ? »
« Mais ça fait quand même mal …. Très mal ! Je ne veux plus avoir mal. »
« Alors, tu n’as qu’à le leur dire clairement et à les frapper si nécessaire. Bon sang, ce n’est pas difficile pourtant ! Essaies de me cogner ! Vas-y, je te laisse me frapper ! »
« Mais mais mais mais … mais non ! Je ne veux pas te faire de mal ! »
« Rien à faire ! Je t’ai dit de me cogner ! Ne me force pas à me répéter ! Frappe-moi de toutes tes forces ! En plein ventre ou en plein visage. De toute façon, vu ma trogne, ce n’est pas comme si ça allait changer grand-chose hein ? » rétorqua t-il avec neutralité.
Mais pourquoi est-ce qu’il faisait ça ? Pourquoi ? Elle ne voulait pas le frapper ! Ce n’était pas du tout son intention même ! Ce n’était pas ce qu’elle voulait, pas du tout. Pourtant, l’adolescent aux cheveux noire avait rapproché son visage du sien, pour le mettre à quelques centimètres du masque qu’elle portait.
« Et si je te force à retirer ce masque ? »
« Non ! Tu ne dois pas ! Les femmes-chevaliers ne doivent pas retirer leurs masques devant un homme ! Pas du tout même ! Tu ne dois pas ! »
« Alors, je vais le faire, exprès pour t’énerver et t’agacer ! »
« Ne le fait pas ! NE LE FAIT PAS ! »
Pourtant, il s’approchait d’elle, inexorablement, une main se dirigeant vers son visage masqué. S’il suffisait juste de l’embêter et de l’énerver, ça sera très très simple en fin de compte ! Sa main se posa sur le masque rouge de l’adolescente puis soudainement, les deux paumes de la demoiselle aux cheveux bleus se logèrent sur le torse de Waram.
« J’AI DIT NON ! TU NE DOIS PAS LE FAIRE ! »
Qu’est-ce … Elle le projeta en arrière mais il se retrouva en train de percuter plusieurs bureaux, ces derniers s’écroulant sur lui alors qu’il était estomaqué. Wo… Wow. Elle n’avait pas de force ? M… MON ŒIL ! Elle n’avait pas de force ! C’est quoi ce délire ?!
« AAAAAAAAAAH ! Désolée, désolée ! »
Voilà qu’elle s’était relevée pour se diriger vers lui et l’aider. Sauf qu’elle semblait d’une maladresse toute aussi grande que sa force, elle glissa sur le sol, s’écroulant sur lui et lui arrachant un cri de douleur. AIEEEEEEEE ! Un corps, même féminin, ça fait horriblement mal ! Très mal même ! Surtout quand ça tombe comme ça ! Purée !
« C’était quoi ce boucan ? Non mais on n’a même pas le droit de finir de digérer tranquille avant d’aller à l’école ou quoi ? » dit une voix.
Les autres élèves ! Ils étaient déjà là ? Et l’adolescente était encore à moitié sonnée. Zut ! Qu’elle bouge de là, qu’il puisse se relever ! Mais bon, elle réagissait à peine, secouée et la porte de la classe s’ouvrirent, les paroles s’arrêtant en les regardant.
« Ah ben, c’est le nouveau, non ? Waram ? Qu’est-ce qu’il fout … AH ! Mais hey ! A peine quelques jours et il est sur un coup. Dommage que ça soit sur un thon ! »
Un thon ? Ils ne parlaient pas visiblement de la même personne. Car l’adolescente sur lui était plutôt légère. SAUF QU’ELLE ETAIT SUR LUI ! Malgré les éclats de rire, il se redressa, la soulevant aussi alors qu’elle réagissait aussi.
« HIIIIII ! Je suis désolée, Waram ! Je suis vraiment désolée ! »
Et pour la peine, puisque les autres cons étaient en train de rire, il ne chercha même pas à remettre les bureaux correctement. Il retourna au sien, l’adolescente venant s’asseoir à côté de lui. Pas besoin qu’elle soit masquée pour comprendre qu’elle était complètement confuse à cause de la situation. Sauf que lui en avait rien à foutre … sauf du coup donné.
« Rien du tout même. GRUMPF ! »
« Désolée … je suis vraiment désolée … Waram. »
« Bof, tu vois, je l’ai cherché. J’ai eu ce que je méritais. »
« Oui mais mais mais … je parlais pour l’autre chose. »
« Que tu te casses la gueule sur moi ? Mouais, on va dire que c’est pas de ta faute sur ce coup hein ? T’es juste pas douée. La prochaine fois, tu regardes tes pieds et c’est tout. »
« Beuh … Pardon … vraiment pardon … je suis vraiment désolée … vraiment. » marmonna t-elle avec tristesse alors qu’il haussait les épaules. Mais qu’est-ce qu’il en avait sérieusement à foutre hein ? VRAIMENT ! Bon, il allait encore devoir écouter les cours ? Pfff, c’était d’un ennui terriblement mortel. Et surtout, la gamine à côté de lui
Les heures passent, les heures défilent et voilà qu’il n’a plus converser avec elle. De plus, de toute façon, ils n’ont rien à se dire. Mais lorsque les cours sont terminés, alors qu’il se lève, elle reste assise, tremblante un peu.
« Qu’est-ce que tu fous ? T’as encore peur des autres ? T’as qu’à assumer ta position … ou alors, tu n’as qu’à te rebeller. Moi, je vais aller me prendre des coups et je vais aller en donner, ça va être aussi simple que ça. Bon, faut juste que j’évite qu’ils me touchent le visage, avoir des bleus aux yeux, c’est dur pouvoir ensuite. »
« Je suis trop faible ! Je suis beaucoup trop faible pour ça ! Beaucoup trop faible ! »
« Car tu t’efforces à être trop faible. Bon je te laisse, j’ai rien à faire de ton cas. »
Il entendit quelques sanglots mais il quitta la pièce sans même se retourner. Et puis quoi encore ? Il n’avait pas que ça à faire hein ? Il était pas un bon samaritain ou quelque chose du genre. Il faisait pas la bonne fortune et tout le reste. Il avait déjà de gros problèmes de son côté, c’était pas pour s’occuper de ceux des autres.
« Bon, je suis prêt. Je commence par donner des claques à qui ? »
« Hahaha ! C’est bien beau de vouloir prendre des coups … on a toujours besoin d’un punching-ball humain. Tu n’auras même pas le temps de nous toucher que tu seras déjà à terre, blanc-bec ! Dire que tu n’as même pas honte de parler à cette morue ! »
« Hmm ? Parler à cette morue ? Vous parlez de ma voisine de classe ? »
Morue, thon … il allait finir par croire qu’il allait avoir affaire à tous les éléments poissonneux non ? Rien que ça ? Tsss ! C’était d’un ridicule et d’un pathétisme. Ils n’avaient pas plutôt honte, eux ? Enfin, ils étaient plusieurs contre lui mais ce n’était pas vraiment ça qui le dérangeait, pas du tout même.
Il s’élança dans la bataille, se demandant même d’ailleurs pourquoi aucun professeur ou surveillant chevalier-pokémon ne venait réagir. Car ils étaient dans un coin tranquille où nul ne passait ? Ouaip, c’était surement l’idée même.
Mais bon, ça ne voulait pas dire qu’il resterait là ne rien faire. Malgré le surnombre, il cogna sur un peu tout ce qu’il pouvait, que ça soit face, bras, ventre, jambes ou même dans les bijoux de famille, radicalement efficace mais peu honorables. Lorsque le combat fut terminé, c’était comme la dernière fois … ou presque … il était toujours chancelant, ses bleus avaient des bleus, c’était franchement pas très joli à voir.
« Tsss ! Ces enfoirés n’y vont pas de main morte. La prochaine fois, je rajoute les dents ! Quelle bonne idée, quand ils auront une oreille en moins. »
… … … Pourquoi est-ce qu’il se dirigeait vers cet endroit sinon hein ? Pourquoi est-ce qu’il faisait ça ? Il se le demandait sérieusement … alors qu’il marchait dans les couloirs de l’école, jusqu’à arriver à une salle de classe. En fait, il savait où trouver l’adolescente aux cheveux bleus … alors il s’y rendait. C’était pathétique, vraiment pathétique quand même … ce qu’elle faisait ou plutôt ce qu’elle ne faisait pas. Cette idiote était là, encore à genoux, accroupie alors que trois autres adolescentes masquées lui donnaient des coups de pied.
« Alors, le laideron, on a essayé quand même de se faire un nouvel ami ? Tu es tellement en manque d’affection et de tendresse que tu t’es jetée comme une garce sur le nouveau ? »
« D’ailleurs, au sujet du nouveau, s’il arrêtait de vouloir chercher les ennuis, il serait plutôt pas mal non ? AH ! Ca me fait penser ! Ne t’approche plus de lui ! Demain, tu changes de place et de table ! Tu vas seule dans ton coin ! Compris ? »
« N … N… Je ne veux pas. Je ne veux pas ! » s’écria l’adolescente aux cheveux bleus.
« Hein quoi ? J’ai cru très mal entendre ce que tu venais de dire ! REPETE UN … »
Sans même lui laisser le temps de lui donner un coup de pied, la gamine masquée de rouge vint prendre le pied qui allait s’abattre sur elle pour le repousser et faire tomber l’une des membres du trio en arrière. Décontenancée, elle resta au sol pendant quelques secondes alors que ses compagnes commencèrent à frapper de plus en plus fort.
« Comment ça, tu essaies de riposter ?! TU VEUX QUE … »
« Je m’en mêle, c’est bien ça ? »
Lui aussi, sans hésitation, il vint frapper l’une des deux adolescentes en plein visage, l’envoyant contre un mur alors que la troisième adolescente reculait, un peu choquée par ce qui venait de se passer. Elle dit en tremblant :
« Tu … tu frapperais une femme ?! »
« Bof, frapperai … Je dirai plutôt : j’ai frappé une femme, hein ? »
Il émit un grand sourire malsain et mauvais tout en regardant l’adolescente aux cheveux bleus qui était au sol. Il tendit sa main vers elle, déclarant :
« Relève-toi au lieu. Aujourd’hui est un nouveau départ. »
« Un … nouveau départ ? Mais … snif … ca a fait mal quand même. »
« Bof, regarde mes lèvres et mon visage. »
« HIIIIIIIII ! C’est quoi ça ?! Tu saignes, Waram ! Tu saignes et le sang a séché ! » s’écria t-elle, oubliant complètement ce qui se passait il y avait encore quelques minutes.
« Qu’est-ce que … tu fais le nouveau ? » demanda la seule adolescente du trio qui était encore un peu capable de parler. « Tu as parfaitement remarqué qu’elle était comme une paria. Et toi, tu te mets de son côté ? Tu sais ce que ça veut dire ? »
« Bof. Non. Vas-y, raconte ? Qu’est-ce que ça veut me dire, exactement ? » demanda l’adolescent aux cheveux noirs, passant une main dans cette dernière, faisant reculer la demoiselle masquée de rouge avec lui pour qu’il puisse avoir les trois autres dans son champ de vision. On était jamais totalement trop sûr hein ?
« Tu vas être considéré comme elle ! Tu seras rejeté de tout le monde, tu seras détesté et… »
« Ah mais c’est ça que je voulais ! Ah ben, tu vois, tu as été parfaitement utile en fin de compte ! Je vais me servir de toi pour qu’on ne m’emmerde plus ! »
Il posa une main sur l’épaule de l’adolescente aux cheveux bleus, celle-ci étant aussi surprise que les trois autres alors que Waram reprenait la parole :
« Tant mieux, tant mieux, tant mieux ! Il fallait me le dire plus tôt hein ? Bon, de toute façon, ce que vous venez de voir avec elle, ce n’est que le commencement. Il vaut mieux pour vous que vous arrêtiez de la provoquer et de l’embêter. Vous pouvez l’ignorer, ça, on n’en a rien à foutre mais maintenant, elle commencera à riposter de plus en plus. »
« AH ! Et qu’est-ce que ça fera ?! Elle n’a aucune force ! Elle est pathétique et faible ! »
« Ah ? Et tu crois ça ? Sache que même le plus faible des coups, a force d’être utilisé, laissera des marques sur autrui. Et peu à peu, il fera de plus en plus souffrir. »
« Tu racontes n’importe quoi ! On parle d’elle et … »
Un jet aqueux vint asperger le visage de l’adolescente qui n’avait rien subit depuis le début alors que Waram clignait des yeux. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle savait utiliser déjà de l’eau ? Grâce à son armure-pokémon ? Et puis, ce n’était qu’un petit jet d’eau, rien de bien fameux. Pas sûr que ça soit vraiment utile en combat d’ailleurs.
« Je fais ce que je veux de ma vie ! Si vous continuez de m’embêter, je le dirai aux professeurs et s’ils ne font rien, je continuerai de me battre ! »
« Tsss … Waram, toi, tu regretteras ton choix. Tu aurais pu avoir une scolarité bien plus aisée si tu n’avais pas décidé de te mettre de son côté à elle. »
« Je pense que je m’en remettrai entre nous hein ? Ce n’est pas si effrayant que ça à mes yeux. Dommage pour vous, ça me fait ni chaud, ni froid. »
« On s’en va ! On la laisse tranquille pour le moment ! »
Les trois adolescentes quittèrent la salle de classe alors que Waram les observait de son regard rubis. Il cligna des yeux pendant plusieurs secondes, poussant un profond soupir quand la porte claqua derrière eux. Puis le corps de l’adolescente aux cheveux bleus s’effondra au sol ou presque. Il la rattrapa juste à temps.
« M… Merci … je ne sens plus mes jambes. »
« On va mettre ça sur le compte de l’émotion. Bon … Où sont tes affaires ? Enfin une chaise. Que je puisse te déposer, t’es pas légère dans le fond. »
« Hi… hihihi … j’ai réussi au final … tu as vu, Waram ? »
« J’ai pu voir ça, oui. Bon, y a encore beaucoup de travail, tu ne les as pas assez blessées à mon goût mais au moins, leur cracher à la gueule, ça a fait son petit effet. »
« Ce n’était pas un crachat ! C’était un jet aqueux et … »
« Ton nom. » coupa-t-il sèchement alors qu’elle s’arrêtait, surprise.
« M… Mon nom ? Co… Comment ça ? » bafouilla l’adolescente, décontenancée.
« Quel est ton nom ? Maintenant que tu as décidé de te rebeller, tu mérites au moins que je connaisse ton nom hein ? »
« Mais mais … mais … tu ne le sais toujours pas ? Waram ? »
« Pas vraiment non, tu ne me l’as jamais dit hein ? » dit-il en haussant les épaules, l’adolescente aux yeux émeraude le fixant, choquée.
« Mais le professeur et les autres élèves m’appellent par mon prénom. Enfin, rarement pour les autres élèves mais mais mais … »
« J’écoutais pas. Je n’ai pas que ça à faire. Bon tu me donnes ton nom ou tu préfères que je t’ignore sans jamais me poser la question, hein ? Fais attention à toi. »
« Je … je … je m’appelle Sanphinoa ! Je … je … je … »
« Oui, tu es la femme-chevalier-pokémon de … »
« Je suis la femme-chevalier-pokémon du Barpau ! Enchantée de te connaître, Waram ! »
Elle s’écriait cela et il mit ses mains sur ses oreilles. C’est bon, c’est bon ! Il avait parfaitement compris son nom ! Sanphinoa du Barpau ! Comme lui était Waram du Solochi ! Enfin bon, pas besoin d’hurler comme ça, il n’était pas totalement sourd non plus !
« Mes pauvres oreilles souffrent. »
« Me… Merci sinon pour l’aide. »
« Hum ? Hein ? Quelle aide ? Juste à trois contre une, ce n’était pas très équitable. Maintenant que c’est terminé, je m’en vais à nouveau. »
« Tu… Tu veux que je te soigne ? Je sais parfaitement guérir les blessures ! Je m’occupe parfois un peu de l’infirmerie de l’école ! »
« Non merci, je n’ai pas besoin. » dit l’adolescent aux cheveux noirs, faisant un mouvement négatif de la main avant de quitter la pièce. Il entendit un effondrement, Sanphinoa venant de se casser la figure en voulant récupérer ses affaires.
Qu’est-ce que … Ah non ! Il n’était pas en train de rêver ou alors, elle était bel et bien en train de marcher à côté de lui. Qu’est-ce que ça voulait dire ça ? Ah non non et non !
Zou plus que deux chapitres avant la fin de la première partie. :o
Chapitre 9 : Pot de colle
« Bonjour Waram ! Comment est-ce que tu vas aujourd’hui ? »
« Hum … hein ? Bonjour, oui. »
Il avait fait juste un simple geste de la tête avant de regarder Sanphinoa. Ah tiens, elle avait finalement décidé de mettre des vêtements sans trous ? C’était déjà un peu plus convenable. Par contre, elle gardait toujours des vêtements très amples. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il ne faisait quand même pas si froid que ça dehors, non ?
« Tu ne m’as pas dit comment tu allais aujourd’hui, Waram. »
« Ca peut aller … ça peut aller. Visiblement, nous sommes les seuls à ne pas nous préoccuper et prendre de petit-déjeuner le matin. »
« Je n’arrive pas à manger réellement le matin. Je dois faire attention à mon poids. » bredouilla l’adolescente aux cheveux bleus, un peu confuse. Ah oui ? Elle ? Elle se considérait comme grosse ? C’était bien ça les femmes.
« T’es très bien comme tu es. Limite, t’es plus maigre que moi. »
« … … … Merci. » dit-elle avec lenteur, baissant sa tête masquée alors qu’il sortait ses cours en marmonnant. Vraiment, c’était un sacré bordel tout ça, plus qu’un sacré bordel. Il n’arrivait pas du tout à faire tout ça. Il faut dire qu’il avait trois ans de retard.
« Vraiment, ces fichues mathématiques, c’est quoi tout ça ? Et puis m… j’en ai assez ! Je ferai mieux de quitter l’école et de ne plus me préoccuper de tout ça ! »
« Hein mais mais mais … pourquoi tu dis ça ? »
« Car j’y comprends rien ! J’ai pas été à l’école pendant trois ans, comment je suis censé avoir le même niveau que vous ? Et puis en même temps, j’ai treize ans, je suis sûr que malgré le fait que tu sois plus jeune que moi, tu en connais bien plus que moi à ce sujet. »
« J’ai quinze ans, Waram. » dit-elle tout simpelment.
« Bien entendu, à côté, je suis surement l’un des plus … »
Il s’arrêta dans ses paroles, se tournant vers elle, se demandant s’il avait rêvé ou non. Qu’est-ce qu’elle venait de dire exactement hein ? Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Il avait sûrement rêvé, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ?
« Q… Quinze ? Tu rigoles hein ? Quinze ans ? Toi ? Mais t’es plus petite que moi ! »
« Il paraitrait d’après l’infirmière que mon corps va croître très rapidement d’un coup, c’est tout. Je lui fais confiance car j’ai l’impression d’être plus petite que tout le monde. »
« Euh, c’est pas juste une impression hein ? Tu es plus petite que tout le monde mais mais mais … toi ? Tu as deux ans de plus que moi ? C’est vrai ça ? Vraiment ? »
« J’ai vraiment quinze ans, je ne te mentirai pas sur ce point. C’est si bizarre que ça ? »
AH PAS QU’UN PEU HEIN ?! Enfin bon, quinze ans ou non, ça change pas le fait que … voilà quoi … il reste une buse à l’école. Ca ne changeait donc pas ses capacités ridicules. Pourtant, Sanphinoa s’approcha de lui et prit le livre.
« Bon, alors, faisons tout d’abord les bases, d’accord ? Nous avons vingt à trente minutes avant que les cours ne commencent. »
« Ne me dit pas non plus que … tu es une génie ? »
« Non non … quand même pas. Je comprends juste très facilement ce qui se passe. Et puis aussi, les cours ne sont pas si difficiles que ça. »
Elle essayait de ne pas s’en vanter mais bon, il ne se faisait pas d’illusions. Malgré sa faiblesse faussement apparente, elle était douée, plus que douée, il en était sûr et certain même. Mais allons bon … qu’est-ce qu’il doit faire alors ?
« Bon … je veux bien que tu m’aides un peu mais tu ne te moques pas, compris ? »
« Compris, compris ! Je ne me moquerai pas. »
« Je l’espère car sinon, ma colère sera terrible. »
Elle émit un petit rire alors qu’il haussait un sourcil. Ce n’était pas vraiment la réaction à laquelle il s’attendait hein ? Il était plus que sérieux quand il parlait de sa colère ! Plus que sérieux même ! Il ne plaisantait pas à ce sujet ! Pourtant, elle prit un crayon de papier puis plusieurs autres objets pour écrire.
« Alors, ce que l’on va faire, c’est étape par étape. Tu sais quand même lire non ? Enfin, correctement ou de moitié, n’est-ce pas ? »
« A peu près, je suis pas très doué hein, c’est ce que je t’ai déjà dit ! »
« Oui, oui, je m’en doute mais bon … c’était juste pour être totalement sûre. Alors, on y va. Doucement, très doucement, même, Waram. »
« Hey, je mets pas ma vie en jeu non plus hein ? Je ne veux pas mourir à cause de tout ça ! »
« Hahahaha mais non, mais non. Tu ne vas pas mourir. »
Oui mais bon, elle comprenait quand même ce qu’il voulait dire par là hein ? Il n’était pas du tout rassuré. Elle chercha à le calmer alors qu’il se laissait faire, commençant à l’aider du mieux qu’elle le pouvait. Les trente minutes passèrent … trop vite au goût de chacun.
« J’ai l’impression que j’ai rien compris. »
« On n’apprends pas trois ans de retard en une demi-heure … Waram. Si … si tu veux … je peux venir avec toi après les cours. On prendra notre temps … si tu le veux bien. »
« Mouais … je ne suis pas totalement convaincu mais pourquoi pas ? »
« Oh ? Tu veux vraiment ? C’est vrai ? »
« Ben si j’ai dit que oui, ça ne veut pas dire non hein ? Pourquoi est-ce que je penserai le contraire en fin de compte ? C’est pas vraiment logique non plus. »
Elle hocha la tête, semblant ravie alors qu’il ne voyait pas de raison spécifique de l’être. Les cours passèrent rapidement, très rapidement et bon, maintenant qu’elle était là et lui parlait, ils étaient quand même plus simples à comprendre.
Bon, bien entendu, il se faisait réprimander avec elle car ils parlaient un peu trop tous les deux mais sincèrement, il en avait rien à foutre. Pourquoi est-ce qu’il devrait obéir à ça alors que de base, il ne voulait pas aller à l’école ?
Quand les cours se terminèrent, ils allèrent manger à la cantine tous les deux, Waram ayant sorti ses livres pour réviser. Malgré ses dires, il prenait quand même un peu au sérieux tout ça. Il le fallait bien … même si bien entendu, la situation était parfois ennuyeuse.
« Est-ce que le repas te convient, Waram ? »
« Ce n’est pas toi qui l’a fait donc pourquoi cette question encore ? Et puis bon, tu sais, t’es pas obligée de me suivre à chaque instant non plus. »
« Oui mais … en même temps … je … »
« Rien du tout, mangeons et ça sera mieux. Par contre, après les cours, tu viens dans mon dortoir. Comme ça, Sarine te voit, ça sera mieux. »
« S... Sarine ? Ton armure s’appelle Sarine ? C’est … c’est un joli prénom. Je ne sais pas si je me sens prête pour ça … et euh … »
« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Comme ça, elle voit que j’ai fait la paix avec ma voisine de classe et tout le reste, t’imagines pas cinquante mille trucs non plus ! »
« O… Oui ! Bien entendu ! Je suis pressée juste de la rencontrer ! »
Pourtant, y aurait pas du tout de quoi l’être arf ! Car oui, il est sûr et certain qu’elle va encore lui prendre la tête à ce sujet ça va être gonflant, plus que gonflant. C’est devenu une habitude chez elle de toute façon depuis qu’ils sont là. Les cours de l’après-midi se passent tranquillement et il ne recevra même pas de coups et inversement.
Le fait que Sanphinoa soit avec lui doit y être pour quelque chose. Humpf ! Il l’emmena jusqu’à son dortoir, Sarine s’apprêtant à le saluer … avant de s’arrêter subitement. Elle se figea sur place, le regardant pendant quelques secondes avant de dire :
« Qui est-ce donc, Waram ? Je ne crois pas la connaître, non ? »
« Je je je … je m’appelle Sanphinoa ! En… enchantée de vous connaître ! »
« En voilà une demoiselle bien polie. De quelle armure-pokémon es-tu la femme-chevalier ? »
« De celle du Barpau ! Je devrais aller la … »
« Non, non, tu restes ici. On a dit qu’on allait réviser ici. J’ai trois ans de retard à rattraper, j’ai pas envie de perdre plus de temps à ça. Non ! Sarine, tu descends du lit ? Que l’on s’y couche ? J’ai pas que ça à faire ! »
« Hein ? Que quoi ? Non mais elle ne me dérange pas ! »
La demoiselle aux cheveux bleus ne savait plus où se mettre alors que Sarine s’étirait longuement sur le lit de Waram avant de descendre, comme si de rien n’était. Waram se coucha sur le lit, sortant ses affaires avant d’inviter Sanphinoa à faire de même. L’adolescente aux yeux verts regarda Sarine, celle-ci lui chuchotant :
« Ne t’en fait donc pas … il est trop sauvage pour que ça soit une insinuation. »
« Je … je … Oui … d’accord. »
Elle ne savait plus du tout où se mettre mais elle accepta la proposition de Waram. Elle retira ses chaussures, venant se coucher à côté de l’adolescent alors qu’elle sortait ses propres livres de cours. Elle le regarda pendant quelques secondes avant de dire :
« Alors, on va commencer par un peu de lecture, d’accord ? »
« Oui, oui, t’es la cheffe, la professeure, ce que tu veux surtout. Moi je ne fais que t’écouter et te suivre de toute façon. Tu es celle qui me dirige là. »
« Waram, est-ce elle la jeune demoiselle qui est ta voisine de classe ? On dirait bien que mes paroles ont finalement fait leurs effets. »
« Ne t’imagine pas cinquante mille choses. C’est bien plus compliqué que tu ne le crois. Mais on a réussi à résoudre tout cela de manière assez violente. »
« Il m’a sauvé de trois femmes-chevaliers qui me causaient du tort ! » s’écria soudainement Sanphinoa alors qu’il hurlait aussitôt :
« Non mais pas besoin de rentrer dans les détails ! BORDEL ! »
« Hahaha ! Je vais vous laisser réviser tranquille, tous les deux. Merci monsieur le sauveur. » murmura Sarine en ricanant, quittant la pièce.
« Sincèrement, t’étais pas obligée de faire ça. Elle va se moquer de moi pendant des journées entières dorénavant. J’en suis sûr et certain. Bon ! Maintenant, on ne fait que réviser ! »
Elle hocha la tête positivement, confuse et gênée. Ils se mirent tous les deux en action alors qu’il écoutait sagement ce qu’elle disait. En fait, c’était bien l’un des rares moments où il ne faisait rien du tout, ne criait pas, ne semblait pas colérique, ce qui pouvait paraître étrange alors qu’ils étudiaient pendant des heures tous les deux.
« Hey ! Waram, tu n’es pas parti manger ? » s’écrit la voix de Raon, accompagné par son armure-pokémon et Xalex. Ils s’arrêtèrent en voyant les deux adolescents couchés sur le lit, sur le ventre, Istiti s’écriant aussitôt :
« WOWOWOW ! Quelques jours à peine et il a déjà une petite amie ! Moi, ça fait deux années que je bosse pour arriver à faire ça et tu n’as toujours rien, Raon ?! »
« Faut dire que tes méthodes donnent plus envie de fuir qu’autre chose, Istiti. »
« Tu remets en cause mes méthodes en plus ? Mais mais mais … dans que monde on vit hein ? Dans quel monde vis-t-on je vous dis ?! »
« Vous pourriez pas vous taire ? Et pourquoi est-ce que vous me dites si je ne suis pas parti manger, il n’est quand même … »
« AH ! Il est aussi tard que ça ?! Et zut alors … On aura plus rien à manger, ça veut dire. La cantine est déjà fermée. Je suis … je suis vraiment désolée, Waram. Je n’ai pas vérifié l’heure. C’est passé tellement vite, je m’en excuse terriblement ! »
Elle n’en faisait pas un peu trop là quand même ? Il avait cette impression mais bon … en quelques heures, il avait parfaitement compris le problème de Sanphinoa. A force d’être aussi intelligente, les autres élèves avaient profité de sa faiblesse et de celle de son armure-pokémon pour la considérer comme une souffre-douleur. De même, son caractère de base fait qu’elle est parfaite pour ce rôle. Et lui ? Il vient de briser tout ça, non ?
« Je vais m’en aller maintenant ! Il faut que je retourne dans mon dortoir ! »
« Hum ? Au fait, tu es Sanphinoa, non ? La femme-chevalier-pokémon du Barpau, n’est-ce pas ? Ton dortoir, tu n’es pas seule dedans ? » demanda Xalex.
« Si bien entendu, mais comme ça, j’ai toute la place qu’il me faut. Ce n’est pas une mauvaise chose en fin de compte, hahaha. »
« Tu ne te sens pas un peu seule des fois ? »
« Ca l’est … mais bon, je vis avec. Et ce n’est pas aussi triste que ça en a l’air malgré la façon dont tu en parles, Xalex. Oui, j’ai retenu ton nom. Pareil pour Istiti et Raon. Je retiens facilement tous vos noms. »
Elle s’était correctement levée, rangeant ses affaires, les unes après les autres alors que Waram haussait les épaules. Bon, visiblement, il n’allait pas manger de toute façon. En clair, il n’avait pas un véritable repas, n’est-ce pas ? RAAAAAAAAAAAH ! Il poussa un profond soupir, il aurait peut-être un peu faim quand même hein ? Sanphinoa se tourna vers lui.
« Si tu veux, je peux aller demander aux cantiniers et cantinières de nous cuisiner quelque chose, Waram. Ils accepteront. Tu veux ça ? » demanda-t-elle alors qu’il haussait les épaules. Pourquoi pas ? La martyre était appréciée par les gens de la cantine ? Enfin bon, martyre, martyre, non, c’était exagéré et il n’allait pas se plaindre de pouvoir avoir à manger. Il remarqua aussi le sourire de Raon alors que Sanphinoa quittait la pièce.
Quelques minutes plus tard, elle était de retour alors que Waram poussait un profond soupir une nouvelle fois. Il mangea tranquillement sur son lit, Sanphinoa en face de lui alors qu’il ne disait plus un mot. Ce fut Xalex qui coupa le silence :
« Je me disais … Sanphinoa. Tu es au courant de ce qui va se dérouler dans deux semaines ? »
« W … Woui. Enfin, je … je … n’y participerai pas … car per… personne ne voudra de moi normalement alors je n’y ai pas vraiment pensé, je dois l’avouer. »
« Je me disais que peut-être, si tu le veux, tu peux venir avec Waram et nous deux. Il ne manquera plus qu’une cinquième personne. »
« HEY HEY HEY ! De quoi est-ce que vous parlez dans mon dos ? » s’écria l’adolescent aux cheveux noirs, terminant vite sa bouchée pour pas cracher quelques morceaux sur Sanphinoa. Il attendit que celle-ci prenne la parole, disant :
« Il s’agit d’une épreuve en équipe par groupe de cinq chevaliers. Cela demande du travail d’équipe, de la coordination, enfin, beaucoup de choses. »
« Et vous croyez vraiment que je vais participer à un truc à plusieurs ? J’ai vraiment une tête à ça ? J’ai pas envie de me prendre la tête avec ces imbécilités. »
« Mais mais mais … ça peut être une bonne occasion, Waram ! Si tu arrives à être bien classé à l’épreuve, plus personne ne viendra te déranger ! » bafouilla Sanphinoa.
« Et toi non plus, n’est-ce pas ? Humpf … J’ai pas envie d’y participer. De toute façon, vous n’avez pas de quatrième larron donc je ne serai pas le cinquième. »
« Si nous en trouvons un quatrième, tu fais donc le cinquième, n’est-ce pas ? De toute façon, chaque chevalier-pokémon doit y participer. »
« Ouais, ouais, si vous en trouvez un quatrième, je ferai le cinquième mais il ne faut pas rêver. Ils ne voudront pas quand ils sauront qu’il y a Sanphinoa et moi dans votre équipe. » rétorqua Waram après les propos de Xalex, l’être emmitouflé par les vêtements ne répondant pas.
« C’est noté, noté, noté ! Héhéhé, ne t’en fait pas, je suis sûr que nous trouverons quelqu’un. N’est-ce pas, Istiti, tu penses à la même chose que moi ? »
« Tenter de conquérir le monde, Raon ? » demanda le Ouisticram de métal, tout le monde se tournant vers lui, avec incompréhension. « C’était une blague ! Pourquoi est-ce que jamais personne ne comprend mes blagues ? J’aimerai bien le savoir ! »
« Car elles sont mauvaises, Istiti, très mauvaises, même. »
Sanphinoa émit un petit rire quand Raon vint cogner le crâne du pokémon métallisé alors que Waram terminait son repas sans rien dire. Humpf … Une équipe ? Et puis quoi encore. Ce n’était vraiment pas du tout son style. Y aller à cinq … et puis quoi encore ? Non non et non ! Il ne voulait absolument pas que ça se passe ainsi. Pas du tout même, et puis quoi encore ? RAAAAAAAAAH ! Il avait été peut-être un peu trop rapide sur le coup !
Chapitre 9 posté !
J'espère qu'il continuera de plaire.
On commence peu à peu à former le groupe. ^^
Chapitre 10 : Tous ensemble
« Et voilà, je tiens à te présenter notre cinquième membre : Qalanos ! »
C’était pas vrai hein ? Il était juste en train de rêver. Il allait se réveiller et ensuite, il allait se réveiller et ensuite … NON NON ET NON ! C’était qui ce type ?! Il ne le connaissait même pas ! Il ne cherche pas à le regarder, entendant juste sa voix :
« Raon m’a dit de venir me présenter. Je me nome Qalanos et je participerai avec vous à l’épreuve en équipe. Est-ce que je peux m’éloigner, Raon ? »
« Attends un peu, je veux juste la confirmation de Waram par rapport à ça. Waram, tu dois tenir tes promesses, n’est-ce pas ? Tu vas donc participer avec nous. »
« OUAIS OUAIS ! C’est bon ! J’ai parfaitement compris ! Je participerai avec vous ! Maintenant, lâchez-moi ! Pfff ! Vraiment … Bon, Sanphinoa, on reprend les cours encore une fois, je ne veux même plus l’entendre. »
Depuis plusieurs jours, l’adolescente aux cheveux bleus venait quotidiennement dans le dortoir, continuant de donner des explications à Waram sur les cours de la journée. L’adolescent marmonna quelques mots, disant :
« Pas envie, ça va être ridicule, c’est nul, pathétique. »
« Mais non, mais non, il ne faut pas dire ça. Tu vas voir, ça sera amusant, Waram. » répondit Sanphinoa, l’adolescent se tournant vers sa compagne de travail masquée :
« Tu ne sais même pas ce que c’est, tu n’y as pas participé, je te rappelle. Donc bon, me parler de ça, j’avoue que j’ai beaucoup de mal à y croire hein ? Enormément de mal même. »
« Beuh … c’est vrai mais quand même … je trouve ça bien … »
« Entre trouver ça bien et savoir si ça l’est, ce sont deux choses différentes. Bon, si on a du temps à perdre avec ces idioties, on ferait mieux de se préparer plus qu’autre chose. C’est dans deux jours, non ? Pff, j’ai même pas regardé c’était qui ce type. »
« Je m’appelle Qalanos et je suis le chevalier-pokémon du Yanma. »
« AH ! BON SANG ! Mais il est encore là en fait ?! »
Il venait de s’écrier, sursautant … avant de se casser la figure au sol. Il pensait qu’il était déjà parti, concentré à nouveau sur le livre avec Sanphinoa ! Des petits éclats de rire se firent entendre, même Sarine se mêlant à cela.
« Ce … n’est … pas drôle du tout ! Bon sang ! RAAAAAAAAAH ! Ça fait mal ! »
« Attends un peu quand même, Waram, je viens t’aider. » dit l’adolescente aux cheveux bleus, tendant sa main pour qu’il puisse la prendre, chose qu’il fit. Elle tira de toutes ses forces, l’aidant à se relever alors qu’il grommelait dans sa barbe. Ca faisait mal … quand même. Bon ! Il était à nouveau debout, les rires s’arrêtant.
« D’abord, c’est qui ce Qalanos ? »
« Actuellement l’un des chevaliers-pokémon de bronze parmi les plus puissants de l’école. Et ça, malgré qu’il ait une armure-pokémon liée aux insectes, ce qui est parmi les armures-pokémon les plus faibles. Comme quoi, il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. »
« Nul besoin de me faire des compliments, Raon. Je m’en vais maintenant. Bonne soirée à vous. Nous nous reverrons dans les prochains jours. »
« Ouais, ben, bon débarras ! » s’écria Waram en ne le saluant pas, Qalanos s’arrêtant, le fixant pendant quelques secondes avant de pousser un soupir amusé par les propos de Waram.
« Waram, ne cherche pas et ne provoque pas à chaque fois qu’une nouvelle personne arrive, s’il te plaît. Compris ? L’important est que tu travailles en équipe avec tes compagnons pendant cette épreuve. Sanphinoa, je te fais confiance pour le surveiller, d’accord ? Ou alors, ces épreuves se passent avec vos armures sur vos corps ? »
Elle hocha d’abord la tête positivement pout dire qu’elle était d’accord pour ce que lui demandait Sarine avant de l’hocher négativement. Pas d’armure pour cette épreuve. Seule la condition physique allait être nécessaire pour ça.
« C’est dommage. Nous pourrons au moins vous encourager au loin. »
« C’est le cas. Les armures sont autorisées à la ligne d’arrivée. Mais bon, bonne chance hein ? On va en avoir besoin de tous vos encouragements ! »
« Je serai là, avec Istiti et les autres. » dit Sarine alors que Sanphinoa émettait un petit rire, montrant par là qu’elle était ravie d’apprendre cela.
« Je vous présenterai à Karry. Elle est déjà si contente de savoir que je ne suis plus seule tous les soirs et que j’ai une personne avec qui … »
« Travail, Sanphinoa ! Travail ! C’est après-demain, l’épreuve, pas demain, demain, y a des cours. Faut travailler ! On est pas là pour parler ! »
« Oui, oui ! Parfaitement ! Je viens tout de suite … Enfin, on s’y remet. »
Elle trembla un peu de surprise mais ne put s’empêcher de sourire son masque. Elle retourna se coucher aux côtés de l’adolescent aux cheveux noirs, se remettant en position. Elle murmura d’une voix lente et calme :
« Alors, où nous en étions, Waram ? Tu peux me le dire peut-être ? »
« Bien entendu que je peux te le dire ! J’écoutais et j’étais concentré moi. »
Il lui faisait un peu la morale, n’est-ce pas ? Pourtant, il n’y avait pas de quoi trop en faire, non plus hein ? Ils reprirent tous les deux les cours, Raon comme Xalex les laissant seuls alors que Sarine restait couchée sur le lit, loin d’eux. Elle ferma les yeux, baillant légèrement avant de se mettre en boule. Elle allait se reposer.
Deux jours passèrent et voilà que l’épreuve allait finalement commencé. Plusieurs murmures se firent entendre alors que Waram marchait à côté de Sanphinoa. Non-loin d’eux, Xalex, Qalanos et Raon étaient prêts eux aussi. Comme signalé, les armures-pokémon n’étaient pas là mais tous les attendaient ailleurs.
« Alors, en quoi consiste l’épreuve exactement ? » demanda Waram à Sanphinoa.
« Nous rendre du point de départ au point d’arrivée. C’est aussi simple que ça dans les dires. »
« Et dans les faits, on va pleurer et en baver, c’est ça ou je me trompe, »
Elle eut un grand rire franc alors que Waram comprenait par là ce que ça voulait dire. Bon, visiblement, ce n’était pas très rassurant en fin de compte, n’est-ce pas ? Il poussa un léger soupir désabusé avant de se mettre à réfléchir. Qu’est-ce qu’il n’était pas motivé … c’était juste affreux … très affreux même. Ils ne pouvaient pas penser à autre chose ? De moins contraignant et fatiguant ? Car là, c’était le cas.
« Bon, qu’est-ce que l’on doit faire exactement ? »
« Mais je viens de te le dire ! Tu ne m’écoutes pas ou quoi ? »
« Non pas vraiment, Sanphinoa. Il faut dire que l’on part avec un gros désavantage. On t’a dans notre équipe. Je ne pense pas que l’on va gagner de toute façon. » dit l’adolescent aux cheveux noirs, Sanphinoa poussant un petit glapissement de tristesse.
« Mais mais mais … euh … l’important, c’est de participer ! »
« Oui, oui … autant gagner si on y participe. Bon, tu te ramènes, Sanphinoa ? Faut aller rejoindre les trois autres guignols. »
Les autres guignols ? De qui est-ce qu’il parlait exactement ? AH ! Des trois autres membres du groupe ? Ce n’était pas vraiment gentil de sa part ! Surtout qu’ils n’avaient rien dit ou fait de mal de leur côté. Il exagérait quand même un peu.
« Voilà donc nos deux derniers courageux gaillards. Motivés ? » demanda Raon en rigolant, Xalex faisant juste un geste de la main pour les saluer. Qalanos, quant à lui, ne semblait pas s’y intéresser plus que ça, attendant que tout commence
« Pas vraiment mais Sarine me tuerait si je ne tiens pas ma promesse. »
« Hahaha ! Elle fait très bien de te menacer, je ne savais pas que tu marchais comme ça. »
« Qu’est-ce que tu insinues ? Elle ne me dirige pas ! Compris ? »
Raon ne fit que rire aux propos de Walam, Sanphinoa demandant à ce dernier de se calmer. Ca ne servait à rien de se disputer pour des raisons aussi futiles non ? Qu’ils passent tous un bon moment ensemble et rien de plus, d’accord ? Non ! Il était pas d’accord ! Et elle le savait parfaitement ! Il n’était pas là pour faire copain-copain avec des inconnus ou des types qu’il ne connaissait même pas ! Ce Qalanos pouvait être balèze, il s’en foutait !
« Que toutes les équipes se préparent. »
« Hey ! Mais ils ont Qalanos avec eux ! Ils vont forcément gagner ! »
« Ils ont aussi Sanphinoa et le nouveau donc bon, c’est pas vraiment sûr. »
Voilà que les cons se mettaient à parler dans son dos, pour ne pas changer. BAH ! Qu’est-ce qu’il en avait sérieusement à foutre de toute façon ? BON ! Le départ ? Et ensuite ? Il savait où il devait se rendre ! Maintenant, c’était comment s’y rendre.
ZOU ! Ca commençait ! Sans crier gare, il s’était mis à courir devant lui, ne regardant même pas où il mettait les pieds et tout le reste ! Bon, toute façon, il avait visiblement encore beaucoup à faire, énormément à faire même !
« HEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEYYYYYYYY ! WARAM ! ATTENDS-NOUS ! »
Ah non ! Il n’allait pas les attendre et puis quoi ! Il avait beaucoup à faire que … AH ! Qalanos venait d’apparaître devant lui, le faisant tomber en arrière alors que l’adolescent aux cheveux verts et rouges venait de tomber devant lui. C’était quoi d’ailleurs cette coupe ?! L’hémisphère gauche des cheveux couleur rouge, l’autre hémisphère couleur verte, rien que ça ! Et puis quoi encore ? Pareil pour ses yeux vairons … mais inversé par rapport aux cheveux ! Rien que ça ! C’est n’importe quoi ! Surtout que … ET PUIS ZUT !
« Pourquoi est-ce que tu me fais aussi peur que ça ? J’aimerai bien le savoir ! »
« Sanphinoa t’a demandé de nous attendre. Tu fais ce que tu veux mais tu évites ce genre d’actions imprudentes. Est-ce bien compris ? »
« Sinon quoi ? » rétorqua Waram après les paroles de Qalasos, celui-ci le relevant avec difficulté avant que sa main ne se point sur le cou de Waram.
« Tu pourrais malheureusement avoir quelques problèmes. Je n’aurai aucun souci à te traîner sur mon dos si cela est nécessaire, est-ce bien compris ? »
« Tu me menaces ou je suis en train de rêver ? »
« Tu n’es pas en train de rêver, loin de là même. Est-ce que tu m’écoutes ? »
« Même pas en rêve, je ne compte pas t’obéir, je n’obéis à rien, ni personne. » rétorqua Waram, Qalasos rapprochant sa main du cou de l’adolescent.
« NON NON ET NON ! Ne vous disputez pas ! Raon ! S’il te plaît, aide-moi ! » s’écrit la voix de Sanphinoa alors que déjà, ils sont séparés tous les deux.
Qalasos se laissa faire, Waram aussi alors que chacun évitait de se regarder. Se confronter à l’un des meilleurs éléments de l’école ? Il n’avait que ça à faire ? Ben ouais ! Et il continuerait si c’était nécessaire alors qu’ils évitent de le faire ch… et ils n’auront aucun problème ! C’est pourtant bien compris chez chacun et chacune ! Que le message soit bien transmis et ils auront aucun problème.
« Waram, tu veux bien participer avec moi … s’il te plaît ? »
« Grumpf … Tant que tu suis le rythme, je m’en contrefous. » répliqua l’adolescent aux cheveux noirs alors qu’il lui demandait aussi de le lâcher, chose qu’elle fit avec une certaine réticence qu’elle avait du mal à cacher.
« Raon, Qalasos, partez de votre côté, je reste avec Waram et Sanphinoa. Je suis désolé, Sanphinoa, mais tu comprendras que je ne peux pas vous laisser tous les deux seuls. »
« Je … je comprends et ce n’est pas bien grave, de toute façon. D’autres occasions se présenteront, j’en suis sûre et certaine. »
« Garde donc cette motivation, c’est ce qui est le plus important pour les sentiments. »
De quoi est-ce que ces deux-là étaient en train de parler ? Ils n’avaient pas de temps à perdre pour ces imbécilités ! Le concours ! Enfin, non, l’épreuve ! Ils ne devaient pas oublier l’épreuve hein ? Ils avaient encore beaucoup à faire !
Bon ! D’ailleurs, en un sens, ils étaient où au départ ? Il n’avait même pas pensé à regarder l’endroit où ils se trouvaient ! Ils étaient perdus, n’est-ce pas ? Il avait couru comme un demeuré pendant deux à trois minutes, rien de plus.
« Euh … Pourquoi est-ce que je suis dans une forêt au fait ? »
« Car c’est là que débute l’épreuve ? Il y a aussi des flancs de montagne à escalader. »
Rien que ça ? C’est chouette non ? Il évita de le dire à voix haute après les propos de Xalex. Pff, pourquoi est-ce qu’il se le coltinait ? Encore que la demoiselle à l’armure-pokémon du Barpau qu’elle n’avait toujours pas vue, ça passait mais lui … y a vraiment pas moyen. Il n’aimait pas les personnes qui se cachaient comme ça.
« Bon, toute façon, on s’en fout ! On va toujours tout droit et l’affaire est résolue ! »
« Ah … vraiment, il ne s’arrête donc jamais, Sanphinoa ? »
« Jamais ! Quand il est motivé à quelque chose, il continue toujours, inlassablement. »
« Je vois ça … je vois ça. Au moins, tant qu’il a de l’énergie. »
C’était toujours bon d’avoir une certaine motivation. Maintenant, il ne fallait pas qu’elle cause plus de troubles qu’autre chose. Sanphinoa hocha la tête positivement, remerciant ensuite Xalex pour l’aide qu’il allait leur donner.
« Ce n’est pas grand-chose. L’école était assez monotone avant qu’il n’arrive. Tu ne trouves pas ? Tu es là depuis quand ? Trois ans environ, n’est-ce pas ? »
« Je … je ne m’en rappelle plus du tout … d’avant mais oui, ça fait trois ans. Je suis un peu l’aînée dans l’école bien que je ne sois pas le seule. Mais oui … c’est vrai que ça fait déjà autant de temps, je n’arrive pas à y croire, cela passe bien vite en fin de compte. »
« Trois ans … On m’a expliqué quand tu es arrivée … »
« Je ne savais rien du tout. J’ai perdu la mémoire. On a jamais su pourquoi. Malgré les pouvoirs psychiques de la principale, rien ne fut trouvé. »
« Et à côté de ça, tu n’as jamais réussi à totalement t’intégrer dans l’école. Il faut dire que tu as toujours été très discrète. »
Elle ne répondit pas, ne faisant que confirmer cela. Elle ne voulait plus penser aux trois années qu’elle avait vécues. C’était du passé. Depuis une semaine, elle renaissait … et elle aimait particulièrement ce sentiment qu’elle éprouvait. Elle avait le sourire aux lèvres alors qu’elle courait maintenant à son tour pour rattraper Waram.
« WARAM ! WARAM ! Attends-moi ! On y va ensemble ! »
« Je vous jure … ah … tant qu’elle est heureuse. » murmura doucement Xalex.
« Oui mais non … Pfff ! Viens par là, toi ! On ira plus vite si tu ne me ralentis pas ! »
Il s’exprimait avec une légère véhémence tout en agrippant l’adolescente par le bas, la tirant jusqu’à lui. Xalex, il n’en avait strictement rien à foutre de lui. Il pouvait crever et aller en enfer que ça lui ferait ni chaud, ni froid.
« Je vais juste te ralentir, Waram, tu le sais très bien. »
« Oui, c’est ce que je sais justement alors bon, si tu peux te dépêcher, ça sera bien mieux. »
Il ne comprenait pas du tout où elle voulait en venir, n’est-ce pas ? Mais bon, ça ne faisait rien, rien du tout même. Tant qu’il était d’accord … qu’elle continue ce bout de chemin avec lui. Xalex restait en arrière, observant les environs. La véritable épreuve commençait que maintenant et ça … Waram allait le remarquer bien assez tôt.
« Qu’est-ce que … C’est quoi ce bordel ?! »
« Des lianes, ce n’est que le début. »
Ah ouais ? Des lianes ? Et Xalex cherchait pas grand-chose pour les aider hein ? BORDEL ! Quel enfoiré ce type ! Bon sang ! Ca l’énervait déjà assez toutes ces conneries ! Il fallait vraiment que ça tombe sur lui hein ? Il commença à se concentrer, déchirant les lianes à mains nues avant de se retourner vers Sanphinoa :
« Tu ne pourrais pas m’aider un peu ? Déchiquète moi tout ça ! Tu as sûrement des pouvoirs aussi non ? GRRRR ! Fichues lianes ! »
Elles le gonflaient ! QU’ELLES ARRÊTENT DE LE FAIRE CHIER ! Il continua de couper et trancher tout ce qui se trouvait devant lui, sans aucune distinction, que ça soit branche, liane ou autre ! Il en avait déjà marre de cette épreuve ! C’était chiant, très chiant !
« Il fait un peu de zèle mais il va vite comprendre le problème … bien assez tôt. »
POURQUOI ?! POURQUOI EST-CE QU’IL ETAIT AUSSI EPUISE ?! C’était pas normal d’être aussi exténué que ça ! Y avait quelque chose qui clochait là ! C’était pas normal ! Pas du tout normal même ! POURQUOI ?! POURQUOI ?!
« W… Waram ? Tu ne vas pas bien ? »
« Ca va, ça va. Je suis juste un peu fatigué mais rien de plus. »
Il avait posé une main sur son cœur, grognant en regardant devant lui. C’était quoi ça ? Pourquoi est-ce qu’il était aussi fatigué et exténué ? C’était du foutage de gueule, n’est-ce pas ? Il se retourna vers Xalex, celui-ci le regardant malgré tous ses morceaux de tissu qui cachaient la globalité de son corps, disant :
« Si tu cherches une explication tu ne peux t’en vouloir qu’à toi-même, tu as voulu t’y rendre comme un fou, sans même chercher à te préoccuper de ton état. Résultat, tu es exténué. »
« C’était … C’était donc ça … C’est pour ça que … Je suis fatigué … ah … ah … ah … Je vois, je vois vraiment maintenant, hahaha. »
« Ce n’est pas forcément très drôle mais si tu le prends ainsi. »
« Je ne trouve pas ça drôle ! PAS DU TOUT MÊME ! »
Oh ? Ah bon ? Pourtant, c’était l’impression qu’il donnait avec son petit rire. Enfin bon, qu’importe, ce n’était pas bien important à l’heure actuelle. Le plus important, c’est qu’il comprenait la situation, n’est-ce pas ?
« Et dire qu’on a même pas fait le quart du chemin ! C’est quoi cette blague ?! »
« Tout simplement que tu cours et tranche sans même chercher à te repérer. Tu tournais en rond depuis déjà une bonne vingtaine de minutes. »
« Et tu attendais quoi pour me le dire en fait ?! »
« Je ne comptais pas te le dire … avant que tu ne cherches à le remarquer, ce qui est maintenant le cas, n’est-ce pas ? »
« … Tu te fous de ma gueule hein ?! Si on perd l’épreuve, c’est de ta faute ! »
« Je pensais que l’épreuve ne t’intéressait pas ? Tu aurais alors changé d’avis entre temps ? » demanda Xalex avec lenteur
« NE TE FOUT PAS DE MOI ! Je ne compte pas perdre ! SANPHINOA ! »
« HIIIIIII ! O… Oui ? » bredouilla l’adolescente, Waram l’agrippant avant de la soulever. « Qu’est-ce … qu’est-ce que tu fais, Waram ? Po… Pourquoi est-ce que tu me portes ? »
« Car tu es trop lente ! BEAUCOUP TROP LENTE ! On va accélérer le mouvement ! On va accélérer tout ça car tu mets trop de temps ! »
Elle n’avait pas son mot à dire visiblement. Elle se laissa porter par l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci semblant maintenant galvanisé, n’hésitant plus dans la direction à prendre. Toujours tout droit ! Qu’importe l’obstacle qui se tenait devant lui !
Comme à cet instant ! Un rocher ? RIEN A FOUTRE ! Il poussa un grognement sonore, son pied se chargeant d’énergie avant qu’il ne donne un coup d’une puissance phénoménale, venant détruire la pierre en face de lui. L’une de ses mains recouvrit le visage de Sanphinoa, instinctivement, la protégeant des projections alors qu’elle s’ensanglantait.
« XALEX ! On se dépêche, bordel ! Faut aussi qu’on rattrape les deux imbéciles ! »
« Bien entendu, bien entendu, ne t’en fait pas, je te rattraperai sans aucun problème ! »
Ah ouais ? C’était aussi simple que ça ? Un claquement de doigts et il croyait l’affaire résolue ? Et puis quoi encore ? Rien à faire ! Il ne s’intéressait pas du tout à lui ! Il allait continuer d’avancer ! Et puis, Sanphinoa, vraiment …
« On peut me dire pourquoi est-ce que tu as voulu participer à cette épreuve ? »
« Car je voulais passer plus de temps avec vous … c’est tout. »
« Mauvaise raison, c’est n’importe quoi que de vouloir ça ! Pff ! Je te jure ! »
« Je suis désolée … d’être une plaie pour toi, Waram, vraiment désolée. »
« Essaies d’être désolée quand c’est nécessaire. Là, c’est plus gonflant qu’autre chose. Grumpf ! Vraiment, je te jure, c’est n’importe quoi tout ça. »
« D’accord, je suis … » commença-t-elle à dire avant qu’il ne retire sa main pour qu’elle puisse le voir. Qu’elle arrête ça ! Qu’est-ce qu’il venait de dire ?!
Elle baissa la tête, un peu honteuse et gênée bien qu’il ne pouvait pas le voir à travers le masque. En même temps, elle exprimait une certaine joie indéniable bien qu’il ne pouvait pas le remarquer sous le masque.
Une demi-heure passa et finalement, deux voix s’adressèrent à eux, les faisant se retourner. Raon ? Encore lui ? Il en était jamais débarrassé ou quoi ? Et y avait l’autre guignol du Yanma aussi ! Rien que ça ! Sans être gêné, il gardait l’adolescente dans ses bras.
« Alors, comme ça, tu fatigues, Sanphinoa ? »
« N.. .Non ! C’est pas du tout ainsi ! C’est juste qu’il a dit que je le ralentissais alors il a décidé de me porter ! Je n’ai jamais voulu ça, moi, Raon ! »
« Hum ? Jamais voulu, jamais voulu. Par contre, vous en avez mis du temps. »
Ah ouais ? La faute à qui ? Ils s’étaient séparés ! En plus, Xalex avait dit qu’il les suivait et les rattrapait ! MON ŒIL ! Il ne le voyait plus actuellement ! Où est-ce que ce fichu …hey ! Tiens, il ne savait même plus de quoi Xalex était le chevalier-pokémon !
« Hey ! Au fait, ce Xalex, c’est le chevalier-pokémon de quoi ? »
« Hum … Du Nidoran, je crois. » dit Raon, plus sérieux qu’à son habitude. « Pourquoi une telle question ? Ne devait-il pas vous accompagner au fait ? »
« C’est justement ça le problème. Il a disparu, comme ça, sans aucune explication ! Il abuse quand même pas mal sur le coup ! »
« De quoi donc ? Je suis là, au-dessus de vous. » répondit une voix alors que les quatre personnes levaient la tête. Juché sur un arbre, Xalex était présent. A se demander comment il ne se cassait pas la figure avec tous les vêtements qu’il avait.
« Qu’est-ce que tu fais perché là-haut, toi ? C’est le rôle d’Istiti ! »
« Juste chercher le coin le plus sûr pour nous rendre jusqu’à la fin de l’épreuve. Faire un peu un rôle d’éclaireur en quelque sorte, ce n’est pas une mauvaise idée, non ? »
« Mouais, ça dépend quand même ce que tu as trouvé au final. Car visiblement, t’as l’air d’avoir oublié de finir ta phrase ! » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs.
« Il va nous falloir de la force, de l’adresse … et surtout beaucoup de vitesse car nous sommes pas mal en retard à cause de la séparation de notre groupe. Est-ce que l’on peut compter sur chacun ou vous allez encore vous disputer et vous chamailler ? » demanda Xalex, s’adressant bien à Waram et à Qalanos en les ciblant tous les deux dans ses propos. Les personnes se regardèrent en chiens de faïence avant de grogner et d’accepter une trêve brève.
« Je reste quand même avec …Waram, si ça ne dérange personne. » bredouilla la demoiselle aux cheveux bleus avec lenteur.
« Mouais, j’ai le droit de mettre mon veto au cas où ? » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs alors que Sanphinoa se tournait vers lui, bafouillant :
« Je … je commence à être trop lourde, c’est ça ? »
« Dans le sens comportementalement, ouais. »
« Ca veut donc dire que je ne suis pas lourde. »
… Elle le faisait exprès, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Est-ce qu’elle l’écoutait un peu bon sang ? C’était chiant de ne pas se faire comprendre correctement dans ces cas ! GRUMPF ! Elle était vraiment exaspérante !
« On y va maintenant alors. Je pense pas qu’on sera premiers et je ne comptais pas l’être vu l’équipe que nous sommes ! On essaye au moins d’y arriver ! »
« Depuis quand est-ce qu’il se prend pour le chef ? » demanda Qalanos, Raon faisant un petit geste de la bouche pour lui dire que c’était mieux de ne pas poser la question. Pendant qu’il s’exaltait, il était tranquille, alors bon, ils n’allaient pas vraiment chercher les ennuis alors qu’ils pouvaient éviter cela, n’est-ce pas ?
Une nouvelle demi-heure passa et voilà qu’il sentait qu’il était à nouveau perdu au milieu de nulle part. Vraiment ? C’était n’importe quoi ça ! Grumpf, il n’aimait pas du tout faire ça mais des fois, il n’y avait pas cinquante mille solutions. Il se tourna vers le reste du groupe, Sanphinoa toujours dans ses bras. Malgré la fatigue de la porter, il ne se plaignait pas de ça, disant avec une tentative de garder son calme :
« Est-ce que quelqu’un veut prendre les devants ? Je connais pas du tout le chemin, moi. »
« Nous ne sommes plus si loin de l’arrivée. Il y a environ une vingtaine d’équipes. Bon, je vais m’occuper de ça. Si vous voulez bien me suivre. » déclara Qalanos.
Bien qu’il fût vraiment très peu motivé à cela, Waram accepta, hochant la tête. Bien lui en pris puisqu’en moins d’une demi-heure encore, ils finirent par traverser le reste de l’épreuve à une vitesse quasi-folle … et arriver jusqu’à la fin. Là-bas, il n’y avait pas leurs armures-pokémon, contrairement à ce qu’il croyait.
« Pfff … On est sûrement arriver en dernier avec mes bêtises. » marmonna l’adolescent avec un peu de colère. Il n’appréciait pas ce qui s’était passé.
« Tu … considères que c’est de ta faute, Waram ? » demanda faiblement Sanphinoa.
« Bah … Si j’avais su plus écouter les autres, ça aurait été plus simple quoi. Bon, je te laisse. Toute façon, l’épreuve est terminée. Je retourne au dortoir. Je crois me rappeler du chemin au final. » dit-il, déposant l’adolescente aux cheveux bleus au sol.
« Hey hey hey, Waram ! Attends au moins les résultats ! » s’écrit Raon mais l’adolescent fait juste un geste de la main, quittant la place.
« Ah ! Voilà donc notre troisième groupe présent. Nous ne pensions pas que l’épreuve était aussi difficile que cela. Quels sont vos noms ? Que nous appelions vos armures-pokémon pour qu’elles puissent vous féliciter. Mais vous êtes que quatre ? Pourtant, nous avons ressenti un groupe de cinq personnes qui sont arrivées jusqu’ici. » déclara un adulte d’une vingtaine d’années, se rapprochant du quatuor.
« La cinquième personne se nommait Waram. Il est reparti au dortoir … il ne se sentait pas si bien que ça. Son armure-pokémon est une Solochi nommée Sarine. » dit calmement Raor alors que les quatre personnes se regardaient entre elles.
« C’est étrange … enfin bon. Comme vous êtes arrivés troisièmes, vous serez cré… »
« Je suis vraiment désolée, je vais tenter de rattraper Waram avant qu’il ne soit trop tard ! Je pars récupérer Karry ! » s’écria soudainement la demoiselle aux cheveux bleus, laissant là les trois autres adolescents ainsi que le jeune homme.
« Hmm … Enfin bon, visiblement, votre groupe semble avoir quelques soucis à rester soudé. Néanmoins, comme vous êtes arrivés tous ensemble, considérez cette épreuve comme réussie de votre part. Mes félicitations à vous tous. »
Vous tous ? Waram n’était même pas au courant à ce sujet … et il s’en était senti coupable.
10eme chapitre pour la fin de cette partie.
Bon, vous aurez normalement de quoi lire un peu.
Je vais pouvoir me reposer et ensuite réfléchir à quelle fiction je travaillerai.
Second signe : Des places dans ce monde
Chapitre 11 : Le futur des chevaliers-pokémon
« Waram ? Waram ? Où est-ce que tu es ? Sors de ta cachette. »
L’adolescent aux cheveux noirs ne disait rien, restant tout simplement assis sur son lit alors que l’armure du Solochi était au pied du lit, couchée au sol, comme l’animal qu’elle représentait. La porte du dortoir s’ouvrit, laissant place à Raon.
« Ah ! Te voilà donc ! Pourquoi est-ce que tu ne répondais pas quand je t’appelais ? Ca fait trois bonnes heures que l’on te recherche. Tu disparaissais de partout. »
« Je n’avais pas envie de parler, c’est aussi simple que ça. Donc tu peux disparaître de mon champ de vision, ça sera bien mieux. »
« Arrête donc de bouder. Je viens t’annoncer notre classement puisque tu es parti comme un voleur sans même attendre le résultat. D’ailleurs, Sarine, tu aurais pu prévenir que tu l’avais trouvé aussi facilement quand même hein ? »
« Si Waram ne voulait pas se montrer, je n’allais pas tout faire pour emmener le contraire. »
Raon poussa un profond soupir, entendant les petits rires de son armure du Ouisticram avant de s’asseoir sur son propre lit. Il reprit la parole après quelques secondes :
« Bref, nous sommes arrivés troisième, ce qui est une excellente chose. Alors, t’as pas besoin de faire plus longtemps la tête. »
« Je ne fais pas la tête et si tu peux disparaître de mon champ de vision. »
Waram se coucha sur son lit, tournant le dos à Raon. Troisième ? C’était bien mieux que prévu … mais comment était-ce possible ? Après tout ce qu’ils avaient fait, ce n’était pas logique qu’il soit capable d’une telle chose.
Non, pas alors qu’il avait créé autant de troubles, ce n’était pas possible. Il ferma les yeux, ne cherchant plus à converser avec Raon. Il entendit quelques bruits de pas qui s’éloignent puis plus rien après que la porte du dortoir fut refermée une nouvelle fois.
Lorsqu’il se réveilla, il faisait déjà nuit et il entendait les ronflements des autres. Bof … une petite balade nocturne ne devait pas vraiment le déranger. De toute façon, pour le peu qu’il pouvait s’octroyer comme repos. Il quitta le dortoir, ne remarquant pas que Sarine s’était redressée à son tour, allant le suivre mais à distance raisonnable pour ne pas être repérée.
« Troisième … avec ce que j’ai foutu comme bordel, hein ? »
C’était vraiment stupide. Ce n’était pas logique et normal d’en arriver à une telle chose. Comment est-ce que c’était possible ? Vraiment possible hein ? Arriver troisième … Il leva son regard, observant la lune accompagnée par les étoiles Peut-être que s’il était doué en astronomie, il aurait pu apercevoir la constellation du Solochi ? Si elle existait bien entendu, mais pour ça, il ne fallait pas vraiment se faire d’illusions.
« Euh … Waram ? Tu es là ? »
Il cligna des yeux, rabaissant son visage pour le tourner vers la personne à l’origine de cette voix. Qu’est-ce que … Sanphinoa faisait ici ? Elle n’était pas partie se coucher ? Il cligna des yeux, remarquant qu’elle tenait dans ses mains une serviette ainsi qu’un petit sac sur l’épaule. Elle avait visiblement les cheveux trempés.
« Sanphinoa. » murmura-t-il tout simplement en observant les cheveux bleus. Quand ils étaient trempés, on ne pouvait pas vraiment voir à quel point sa coiffure était mal foutue.
« Euh … ben euh … oui, c’est moi. Mais toi ? »
« Je suis Waram. Je n’ai pas changé de nom entre temps. » rétorqua-t-il en haussant les épaules alors qu’il entendait un petit rire de l’adolescente.
« Mais non, je voulais dire : pourquoi est-ce que tu es là ? Tu veux t’asseoir sur un banc ? Te promener un peu ? Je viens de revenir. »
Revenir d’où ? Il allait lui poser la question mais il se ravisa. Il n’avait pas vraiment d’intérêt pour elle alors bon … faire une promenade ? Pourquoi pas ? Mais elle comptait encore marcher ? Avec ce qu’elle avait sur elle ? Il n’était pas vraiment sûr que ça soit une bonne chose. Enfin, il n’était pas dans sa tête et il en avait rien à faire.
« Vas pour s’asseoir sur un banc. Je ne connais toujours pas réellement l’école et ses moindres recoins alors je t’accompagne. »
Il ne pouvait pas voir le sourire derrière le masque alors qu’elle prenait les devants. Sa main libre vint croiser la sienne, le tirant derrière elle alors qu’elle se mettait à courir. Pourquoi est-ce qu’ils devaient courir ? Il n’y avait pas vraiment besoin
« Voilà ! C’est ici ! »
Il ne rêvait pas ou elle avait fini par l’emmener sur l’une des plages avoisinantes de l’île ? Et c’est vrai qu’il y avait quelques bancs. Mais de là à l’emmener jusqu’ici, elle exagérait quand même grandement en soi. Pourtant, il vint tout simplement s’asseoir, sans un mot, Sanphinoa restant debout. Il remarqua ses regards à gauche et à droite avant de s’asseoir à côté de lui.
« Tu sais, tous les soirs, je prends un bain de minuit dans l’océan. »
« C’est chouette pour toi. » répliqua Waram sans réellement s’intéresser au sujet. Sanphinoa ne tarda pas à reprendre la parole, disant d’une voix douce :
« Karry m’a dit que ça me ferait du bien pour ma peau et que ça accentuerait mes pouvoirs liés à l’élément de l’eau puisqu’elle est l’armure du Barpau. Alors, tous les soirs, je fais ça et puis, comme ça, je peux retirer mes croûtes et ma peau qui pèle. »
« Très intéressant. Heureusement que nous ne sommes pas en train de manger. »
« Hahaha. Oui, c’est vrai. Ce n’est pas vraiment un sujet dont on peut parler. »
A peu de choses près, c’était exactement ça. Alors pourquoi en discuter ? Si elle savait que c’était une chose gênante et perturbante, hein ? Enfin, il n’était pas dans la tête de l’adolescente donc autant ne pas lui poser de questions. Il resta sans rien dire pendant cinq bonne minutes, remarquant juste que l’adolescente se triturait les doigts.
« Sinon … euh … tu sais que nous sommes arrivés troisième, Waram ? »
« Raon me l’a dit. Il ne manque plus que les deux autres et je pense que je le saurai. »
« D’habitude, j’arrive toujours dernière … avec mon groupe … enfin, mon groupe forcé car généralement, personne ne veut de moi. »
Il se demandait bien pourquoi. Pourquoi est-ce qu’il avait décidé de faire une promenade spécialement ce soir hein ? Il remarqua que les cheveux de Sanphinoa s’affaissaient maintenant de part et d’autre de son visage. C’était naturellement qu’ils étaient salement coiffés chaque jour ? Car quand ils étaient rabaissés à cause de l’eau, ça pouvait encore convenir comme coiffure … même si ça faisait un peu serpillère. Ou alors comme les races de canidés dont les poils cachaient le visage.
« Ça sera ma première bonne note en activités physiques. Ça me surprend moi-même ! »
« A voir si ça ne sera pas la dernière aussi. Je ne fais pas le bon samaritain, je tiens à prévenir. Je ne suis pas comme ça et je ne le serai jamais. »
« Je sais bien, hihi. Enfin quand même merci de m’avoir choisi pour l’activité. »
« Je ne t’ai pas choisie et tu m’avais dit que tu n’y participais pas car il n’y avait jamais personne qui voulait de toi. Tu m’aurais menti ? »
« Pas totalement bien que ce ne fut pas totalement vrai aussi. »
… … … Elle se moquait de lui ou il rêvait ? Pfff, heureusement qu’ils étaient en pleine nuit, il n’avait pas la tête à chercher les ennuis maintenant. Il grommela tout simplement pour émettre son mécontentement alors qu’à une vingtaine de mètres, nullement cachées, deux armures étaient côte à côte, regardant les deux adolescents assis sur un banc.
« C’est rare de voir Sanphinoa s’ouvrir aussi facilement à une autre personne. » déclara Karry, l’armure du Barpau, ressemblant à un gros poisson à dont les ailerons, nageoires et crête étaient de couleur bleue. Sarina hocha la tête, disant :
« Je ne sais pas si c’est réellement de l’attention que fait Waram mais bon … Au moins, il écoute et il parle, c’est mieux que rien, je dois l’avouer. »
« Quand même, il est très rustre comme garçon. Il ne risque pas d’attirer les filles de cette façon, est-ce qu’il le sait ou non ? »
« Je crois surtout qu’il n’en a pas grand-chose à faire si je peux me permettre, hahaha. Et oui, je suis désolée mais il a toujours été un peu de la sorte. Assez brutal dans ses propos comme dans ses actes. Je ne peux pas le façonner d’une autre manière. »
Les deux adolescents continuèrent de parler au loin bien que les armures ne pouvaient pas les entendre à cette distance. Finalement, Waram voulut désigner quelque chose dans le ciel.
« Est-ce que tu t’y connais en constellations ? »
« Pas vraiment, je sais juste à peu près où se trouve celle du Barpau. Pourquoi ? Tu ne sais pas où se trouve celle du Solochi ? »
« Non, pas du tout même. Je voulais tenter de la trouver mais il semblerait que ça soit grandement inutile en fin de compte. Je ferai mieux d’aller me coucher. Il se fait tard. »
Il se releva, remarquant que Sanphinoa restait assise de son côté. Il s’immobilisa quelques instants, poussant un soupir avant de dire :
« Est-ce que tu viens ? Je vais quand même te raccompagner. Quant à tes cheveux, fais attention à ce qu’ils ne restent pas trop trempés. Tu risquerais de tomber malade. »
« Ah ça, comme je suis liée à l’armure du Barpau, l’eau ne me fait pas vraiment froid. Je pourrai même me baigner dans une glacée que ça ne me ferait rien du tout. Pareil pour une eau bien plus chaude que la normale … tant qu’elle n’est pas à ébullition quand même. »
« C’est le genre de pouvoir qui me semble passablement inutile si je peux me permettre. »
« Ah ça ! Je suis sûre que l’on peut leur trouver une utilité ailleurs mais je n’y ai pas encore réfléchis. Et oui ! Je viens tout de suite ! » s’écria Sanphinoa en se relevant à son tour.
Ils marchèrent à nouveau tous les deux, côte à côte, suivis par Sarine et Karry. Ils ne parlèrent plus, jusqu’à ce qu’ils finissent par traîner dans les couloirs tous les deux. A partir de ce moment, il demanda tout simplement :
« On ne va pas avoir de problèmes à se promener pendant la nuit ? »
« Chaque élève est libre de faire ce qu’il veut dans l’enceinte de l’école tant que cela ne cause pas de troubles aux autres mais aussi qu’il arrive en cours à l’heure. Moi, je ne dors que très peu donc ça ne m’embête pas vraiment les balades de minuit. »
« Humpf, je vois. Où est ta chambre ? Que je te dépose là-bas et que je retourne à la mienne. »
« Le mieux serait plutôt l’inverse : que je t’accompagne jusqu’à ta chambre puis ensuite que je retourne à la mienne. Tu risquerais de te perdre. C’est une simple mesure de précaution. »
« Oui. Ca me semble honnête et logique de ta part. Même si je n’apprécie pas vraiment que tu me considères incapable de retrouver mon chemin. »
« Ah euh … je n’ai pas vraiment pensé ça, Waram ! » commence à bredouiller l’adolescente aux cheveux bleus alors qu’il fait un geste de la main pour dire que ce n’est pas bien grave. Ce n’est pas comme s’il y accordait une réelle importance pour le moment. Ils se déplacèrent dans les couloirs, évitant de faire trop de bruit, puisque Sanphinoa le lui implorait presque. Que les autres se réveillent, il en avait vraiment rien à faire de tout ça.
« Bonne nuit, Waram. C’est ici que tu dors ? »
« Il semblerait. Oui. Bonne … nuit, Sanphinoa. Je te dis pas à demain puisque de toute façon, on se reverra obligatoirement puisqu’on a cours. »
Elle semblait s’attarder sur le chiffre inscrit sur le porte, comme pour le graver dans sa mémoire alors que Waram ouvrait celle-ci, se retournant vers Sanphinoa bien qu’il regardait derrière elle. Il fit un hochement de tête, Sanphinoa, surprise, balbutiant :
« W… Waram, tu veux que je vienne ici ? »
« Hum ? Hein ? Non. Je parlais à Sarine qui est derrière toi. Sarine, ramènes-toi. »
« Oh. Euh. Ah. Haha. Oui, je me disais bien aussi. »
Elle se disait quoi ? Il cligna des yeux puis s’enfonça dans sa chambre. Sarine passa à côté de Sanphinoa, rigolant légèrement alors que l’adolescente ne savait plus du tout où se mettre. La porte se referma sans douceur mais sans violence non plus. Une voix derrière Sanphinoa commença à lui dire avec amusement :
« Toi, tu t’imagines trop de choses, ma petite Sanphinoa. »
« C’est bon, c’est bon, Karry. Je crois que j’ai compris le message. Allons-nous coucher. Je vais bien dormir. » déclara Sanphinoa avant de s’en aller de son côté.
Le lendemain matin, il fut réveillé en sursaut par des petits bruits saugrenus. Comme des suçons ou quelque chose du genre. Il ouvrit subitement ses yeux, remarquant Raon qui imitait le bruit d’un baiser baveux. C’était quoi ça ?
« Soit tu t’expliques, soit je te cogne. Tu as le choix mais je peux envisager les deux suivant ta réponse, c’est bien compris ? Qu’est-ce que tu en dis ? »
« Oh, moi ? Rien du tout mais il semblerait que ta promenade d’hier ne soit pas passée inaperçue, si tu vois ce que je veux dire. »
« Je vois ce que tu veux dire et ma réponse reste la même : j’en ai strictement rien à faire. »
« Ah ben alors, tu vas me cogner ou pas ? »
« Si tu le désires tant que ça. » déclara Waram, se redressant dans son lit alors que Raon reculait aussitôt, un grand sourire aux lèvres.
« Non non, c’était juste pour me renseigner, hahaha ! »
Se renseigner ? Plutôt qu’il voulait des coups. Il pouvait les lui livrer quand il le désirait. Il s releva correctement et alla se laver. Bon ce matin, ça devrait être normalement tranquille pour les cours, d’après ce qu’il avait compris. Il termina de se préparer correctement, laissant Sarine là avant de se rendre en cours. Là-bas, on l’attendait visiblement au tournant puisque tous les regards se posèrent sur lui jusqu’à ce qu’il s’installe à côté de Sanphinoa.
« Qu’est-ce qu’ils ont tous à nous regarder, ces gars ? »
« Juste quelques rumeurs … à cause de notre balade d’hier soir. J’aimerai bien les ignorer mais il y a tellement de têtes tournées vers nous … »
« Ignore-les alors. Je vais faire pareil de mon côté. Et s’ils nous interrogent, je les cogne. »
« Ah non ! Non ! N’utilise pas la violence pour ça ! »
Bof, si elle l’implorait de la sorte, il n’aurait pas trop le choix. Il sortit ses affaires, poussant un soupir avant de mettre son front contre le bureau. Sanphinoa lui demanda aussitôt :
« Ça ne va pas ? Tu n’as pas assez dormi ? C’est de ma faute, hier, je n’aurai pas dû te garder aussi longtemps mais c’était la première fois que quelqu’un discutait avec moi pendant la nuit. Je suis vraiment désolée pour ça, désolée, désolée, désolée. »
« C’est pas ça. Ca m’ennuie déjà et on n’a pas encore commencé les cours. Voilà le problème. Je m’ennuie à mourir complètement de tout ça. »
« Ah mais les cours, ça peut être très intéressant et … »
Elle s’arrêta dans ses paroles alors que le professeur arrivait, tapant dans ses mains pour tenter de faire régner l’ordre et le calme dans la place. Il regarda les élèves, cherchant à obtenir le silence pour quelques minutes avant de déclarer :
« Bon, comme vous le savez tous, hier a eu lieu une épreuve en équipe. Je ne vais pas tergiverser plus longtemps. Vous savez tous aussi ce que cela veut dire. »
« Un tournoi ! » s’écrièrent en chœur la majorité des élèves sauf Waram qui ne savait pas vraiment de quoi est-ce qu’ils parlaient tous.
« Qu’est-ce qu’il raconte, tu peux me le dire ? »
« Il y a souvent un tournoi après ces épreuves. Mais dans ces tournois, il y a toujours plusieurs groupes de chevaliers-pokémon qui se présentent pour voir de potentielles recrues. »
« Hum, tu m’en parleras à la cantine, ça peut être intéressant. »
« Ca veut dire que l’on mange ensemble, toi et moi ? » demanda Sanphinoa.
« Ben oui, quelle question. Bon, que les cours se finissent vite, j’ai sommeil, moi. »
« AH ! Ne dors pas maintenant ! C’est pas l’heure ! Pas du tout ! »
Elle tente de s’écrier mais il l’arrête d’un geste de la main. Stop. Il n’a pas besoin de ça. Il posa à nouveau sa tête sur le bureau, fermant les yeux. Qu’elle le réveille lorsqu’il sera l’heure de manger. C’était l’unique chose qui l’intéressait pour le moment. Il ne remarqua pas le professeur qui se rapprochait de lui, n’écoutant pas les murmures d’autrui. Il avait juste envie que la journée se passe jusqu’à l’heure de la cantine.
« Aie, j’ai encore mal. »
« Normal, tu ne t’es pas préoccupé du professeur. Montre voir ta bosse. »
Elle plaça une main sur le front de l’adolescent, celui-ci poussant un gémissement alors qu’ils étaient installés maintenant à la cantine. AIE AIE AIE ! Ca faisait mal quand même ! Stop ! STOP ! STOP ! AIE ! ZUT !
« Tu peux juste m’en dire plus sur ce tournoi ? C’est quoi tout ça ? »
« L’endroit où j’irai botter ton derrière, Waram. » déclara une voix qu’il préféra ne pas relever. Il s’agissait encore de Cerk, le chevalier-pokémon du Dynavolt.
« Tant mieux, tant mieux. On se reverra là-bas. Bon, Sanphinoa, tu peux m’en dire plus ? »
« C’est un tournoi en un contre un où chaque chevalier-pokémon affronte un autre chevalier-pokémon, sans distinction de sexe. Pendant ces tournois, les différents groupes de chevaliers-pokémon qui parcourent le monde envoient leurs représentants. »
« Différents groupes ? C’est quoi ça exactement ? »
« Tu n’es pas au courant ? Le monde ne se rapporte pas qu’aux chevaliers-pokémon sur l’île. Loin de là même. Il existe plusieurs groupes et … »
« Je te coupe. Qu’est-ce qui se passe avec eux ? Ils prennent les chevaliers-pokémon qu’ils veulent et ensuite, boom, ils ne sont plus dans l’école ? »
« C’est à peu près ça. Enfin, pas dans ses termes mais ceux qui sont choisis par les représentants des différentes groupes peuvent alors décider d’aller avec eux ou alors continuer à étudier ici voire devenir professeurs quelques années plus tard. »
« Moui, d’accord. Et faut absolument gagner le tournoi pour ça ? »
« Ah non non ! Juste faire de bonnes prestations. Bien entendu, le mieux est quand même de gagner son combat hein ? Sinon, ça serait vraiment bête. »
« D’accord, je note cela. Maintenant, nous devrions manger avant que ça ne soit trop froid. »
« Oui ! Je vais aller nous chercher du pain. »
Qu’elle aille, qu’elle aille, il n’allait pas l’arrêter. Il était maintenant préoccupé par cette histoire de tournoi. Tout était aussi simple que ça ? D’ailleurs, qui gagnait les précédents tournois ? Il fallait être fou pour refuser de quitter cette école. Il n’en pouvait plus. Et puis, en même temps, Sanphinoa continuait de le parasiter.
Cette fille ne le lâchait pas d’une semelle. Et quand il pensait qu’elle parlait de croûtes et de peau qui pelait et … ERK ! Il était en train de manger ! Il devait penser à autre chose ! Ah ! Voilà mademoiselle qui pèle qui était de retour avec quatre petits pains. RAH ! Arrêter de penser à la peau qui pèle ! Vivement que le tournoi arrive, ça lui changerait les idées.
Voilà donc le 11eme chapitre.
Plus que 19 pour la fin du premier tome.
Chapitre 12 : Entraînement et supplication
Quelques coups frappent à la porte du dortoir. Waram ne se lève guère, tournant son visage vers Sarine. Les autres sont là aussi mais aucun ne réagit. Finalement, une petite voix demande avec lenteur, inquiète :
« Il … il y a quelqu’un ? Il y a quelqu’un ? »
« Tu peux rentrer, Sanphinoa. Ce n’est pas comme si on te refusait de pénétrer dans le dortoir. » déclara Waram alors que Raon émettait un petit rire :
« Vous voulez qu’on vous laisse seuls, tous les deux ? Aucun problème hein ? On comprend que vous ayez besoin d’intimité après tout. »
« Si tu ne la boucles pas, je te promets juste une mort lente et douloureuse. Sanphinoa, tu rentres ou pas ? N’attend pas devant la porte ! »
« Euh ben … j’ai besoin que l’on m’ouvre. J’ai Karry avec moi et j’ai du mal à utiliser mes mains. » bredouilla la voix de l’autre côté de la porte.
Non mais vraiment ? Xalex ? Raon ? Aucun ne bougeait son cul ? C’est quoi cette blague ? Purée ! Ils étaient vraiment chiants à force ces imbéciles ! Il se releva, entendant un petit rire de la part de Sarine alors qu’il ouvrait la porte
« AAH ! Karry ! Arrête de bouger ! Pourquoi tu gigotes et hiiiiiiiiii ! »
Il se prit une nageoire en pleine face avant que l’armure du Barpau n’atterrisse sur son lit à côté de Sarine. Et lui ? Il avait Sanphinoa dans ses bras. Celle-ci s’était écroulée sans même prévenir à cause de sa foutue armure !
« Hey ? Fais quand même gaffe hein ? »
« Je commence à penser que l’idée de Raon n’était pas mauvaise. »
« Commence pas à t’y mettre Xalex sinon ça va vraiment … Et puis zut ! De base, tu viens faire quoi ici ? Tu peux me le dire non ? »
« Ben euh … Euh … c’est un peu gênant. » bredouilla Sanphinoa en se triturant les doigts.
« Hihihi ! Je suis sûr que c’et ça ! Ouihihi ! » commença à s’exciter Istiti, sautillant sur le lit de Raon et faisant quelques mimiques.
« Mieux vaut que tu parles car sinon, je crois que je vais me faire un ragoût de Ouisticram s’il ne la boucle pas tout de suite !
« D’accord ! Euh … WARAM ! Je voudrai que tu m’entraînes pour le tournoi ! Je veux que tu sois mon professeur de combat ! S’il te plaît ! Ne refuse pas ! »
Il cligna des yeux pour être sûr d’avoir bien entendu les propos de l’adolescente aux cheveux bleus. Lui ? Entraîner ? C’est ça ? Elle était pas en train de plaisanter ?
« Euh, j’ai vraiment une tête à ça ? A entraîner des femmes-chevaliers ? »
« Voire même des chevaliers tout court ! Hahaha ! » continue de rire Raon. Sanphinoa prit les mains de Waram dans les siennes, bafouillant :
« S’il te plaît, s’il te plaît ! S’il te plaît ! Je n’ai que toi pour m’aider ! »
Que lui, que lui ! Elle exagérait ! Il en était convaincu ! Elle avait plusieurs amies qui étaient prêtes à … AHEM ! Non, pas vraiment, d’après ses souvenirs. Bon sang ! Qu’elle lui lâche les mains ! Ils n’étaient pas amis ! Pas amis du tout même ! Xalex chuchota :
« Et pourquoi ne pas faire cela, Waram ? Tu n’as rien à perdre et en même temps, tu t’entraînes comme elle, non ? Ou alors, tu penses que tu serais à la hauteur face aux autres chevaliers pokémon ? Et alors, tu te surestimes grandement. Il n’y a qu’à te dire que nous sommes loin d’être les plus forts des chevaliers pokémon. »
Grrr ! Qu’il se mêle de ce qui lui regardait ! Il n’avait pas à parler de ça ! Pas du tout même ! Et puis quoi encore ? Il ne faisait pas le bon samaritain ! Ce n’était pourtant pas si compliqué et …AH ! Qu’est-ce qu’elle foutait ?! Elle venait de le serrer dans ses bras, le regard suppliant à travers le masque. Bien entendu, il ne voyait rien mais ce n’était pas vraiment ça le problème, pas du tout même ! Il était facile à deviner son regard !
« S’il te plaît, Waram. S’il te plaît, s’il te plaît ! S’il te plaaaaaaaaaaaaaait ! »
« Si j’accepte, tu la fermes pendant tout l’entraînement ? » demanda l’adolescent aux cheveux noirs, le visage de Sanphinoa hochant rapidement la tête.
« Oui ! Oui ! Je te le promets, Waram ! Je te le promets ! »
« Alors on va y aller … Pfff, je vous jure, pourquoi ça n’arrive qu’à moi ? »
« Car tu es trop gentil dans le fond. » dit Raon alors que Waram tournait son visage vers lui, furieux et énervé. Qu’il répète ça pour voir ?! Il allait lui faire la tête au carré !
« MOI ?! GENTIL ?! JE VAIS TE MONTRER QUI EST GENTIL ! »
« Oui mais ça, tu lui montreras après, Waram ! »
Hein quoi ? Il eut à peine le temps de faire un mouvement vers Raon qu’il fut pris par Sanphinoa, celle-ci le tirant avec elle hors du dortoir. HE … HEY ! Elle avait pas besoin d’utiliser autant de force pour ça ! Istiti pencha la tête sur le côté, disant :
« Hey, elle a eu aucun mal à l’emmener avec elle. Depuis quand qu’elle arrive à tirer les autres comme ça ? D’habitude, c’est à peine si elle peut soulever un crayon ; »
« Je ne sais pas, Istiti. Je ne sais pas. HEY ! Xalex, ça t’intéresserait un entraînement toi aussi ? On n’a rien à perdre non ? »
« Ce n’est pas un problème à mes yeux, je dois l’avouer. Pourquoi pas ? »
« Alors allons les retrouver ! Sinon, on ne sait pas ce que Sanphinoa risque de faire au pauvre Waram ! On ne savait pas à quel point elle pouvait être effrayante ! »
Xalex eut lui aussi un petit rire alors que les deux compagnons de chambrée se levaient. Sarine décida qu’il valait mieux aussi les suivre, comme les autres, elle n’avait rien à perdre de toute façon, n’est-ce pas ?
« Je peux vous accompagner si ça ne vous dérange pas ? »
« Vu que tu es la bonne conscience de Waram, je vois pas vraiment de problèmes à ça. » répondit Raon en souriant à l’armure du Solochi.
« Bonne conscience, bonne conscience, il se débrouille bien tout seul depuis qu’il est ici aussi hein ? Je ne fais que l’épauler. Bon ben allons-y alors ? »
« Xalex ? Tu prends ton armure avec toi ? » demanda Raon en s’adressant à la personne toujours encapuchonnée comme à son habitude.
« Elle est sur mon corps depuis le début. »
« Un jour, faudra vraiment que tu nous la montres. Elle ne parle même pas. »
Pour toute réponse, Xalex ne fit qu’hausser les épaules, signe que cela ne le dérangeait pas vraiment plus que ça. S’il devait commencer à se soucier de tout ça, il ne serait pas tiré d’affaire avant un bon bout de temps hein ?
« Hum ? Qu’est-ce qui se passe ? »
Il y avait du mouvement. Quatre personnes, accompagnées de leurs armures-pokémon, se déplaçaient vers une zone d’entraînement. Difficile de ne pas remarquer la composition du groupe. La femme-chevalier du Barpau … et l’adolescent du Solochi. Rien que ça. Rien qu’à eux deux, ils créaient plus que de troubles que tous les membres de l’école réunis.
« Allons-voir ce qui se passe. »
De toute façon, il n’avait pas grand-chose à faire de son côté. Et puis, pourquoi ne pas voir comment se portaient ses anciens « compagnons » de groupe ? Même s’il n’avait pas apprécié de ne finir que troisième à cause de Waram, cela restait intéressant à observer et étudier. Hum ? Ils n’allaient pas un peu trop loin par hasard ?
Pourquoi s’enfoncer dans la forêt ? Ils avaient une botte secrète qu’ils ne voulaient pas révéler ou quelque chose du genre ? C’était bien ridicule. Même avec ça, ils ne pourraient pas faire grand-chose contre lui de toute façon.
« Complètement ridicule … mais bon … Allons les observer. »
Dans la forêt, il était tout simplement impossible de pouvoir le repérer. Alors, autant profiter de ce genre de capacités pour les étudier ou au moins se divertir, non ? C’était toujours une bonne chose. Humpf ! Qalanos disparu à travers les arbres, suivant le quatuor.
Dans une clairière, là où un petit ruisseau s’écoulait, plusieurs grosses pierres étaient présentes, parcourues par de nombreux trous, signe qu’elles servaient à l’entrainement. Néanmoins, Waram était étonné, disant :
« Depuis quand est-ce qu’il y a un tel endroit ici ? »
« Ah ! Tu ne savais pas ? C’est un endroit souvent apprécié pour s’entraîner ! Mais très peu connu … en fait, je suis même la seule à y venir ! »
« Alors, ce n’est pas un endroit apprécié … c’est quoi cette logique absurde ? » dit l’adolescent aux cheveux noirs tout en haussant les épaules.
« Bien sûr que si. C’est un endroit apprécié par moi-même. » répondit Sanphinoa tout en rigolant longuement, amusée par ses propres paroles.
Moui ? Qu’est-ce qu’il y avait de drôle dans tout ça ? Il pouvait savoir ou alors, elle allait s’a… Oh et puis zut ! Autant lui faire la surprise ! Sans même prévenir, il amorça un coup vers elle, la frappant en plein ventre. Elle pouffa de douleur, hoquetant sur le coup.
« AIEEEEEEE ! Mais ça fait mal, ça ! WARAM ! »
« L’entraînement a déjà commencé ! Tu ne crois pas que les autres vont attendre de savoir si tu vas bien ou non pour t’agresser hein ? Et puis quoi encore ! »
« Mais euh ! MAIS EUH ! MAIS EUH ! T’ABUSE WARAM ! »
Tiens ? Elle s’écriait ? Il ne rêvait pas ? Mais bon, il ne rêvait pas non plus par rapport à l’eau qui vint le frapper de plein fouet sur le visage. Il hoqueta de surprise, tombant à la renverse alors que Raor rigolait dans son coin.
« Y A RIEN DE DRÔLE ! IMBECILE ! »
« HAHAHA ! Bien sûr que si ! Sanphinoa qui met à terre le redoutable Waram d’un simple jet d’eau, tu ne voudrais pas que je rigole, c’est ça ? »
« Je suis tombé par surprise ! C’est tout ! »
« Et tu l’as frappée par surprise, comme ça, c’est équivalent. Hihihi ! » s’écrit Istiti, commençant à faire des roulades au sol alors que Waram passait une main sur son visage.
« Cela semble divertissant comme procédé. Je ne connaissais pas ce genre d’entraînement. Il vaudrait peut-être essayer, non ? Qu’en penses-tu, Raon ? »
« Ca me botte bien ! Bon ben, Waram, on te laisse avec Sanphinoa. Moi, je vais m’entraîner avec Xalex ! Faites gaffe à vous ! »
Oui, oui. Et puis quoi encore ? La seule dont il devait faire gaffe, c’était Sanphinoa. Ce fichu jet d’eau avait été assez violent, contrairement aux apparences. Il était tombé non pas par la surprise mais par la puissance du jet. C’était quand même … impressionnant.
« Waram, tu … tu vas bien ? Je ne t’ai pas fait trop mal ? »
« Ne blague pas sur ce sujet, Sanphinoa ! Comme si tes coups pouvaient me faire mal ! »
Il était maintenant bien positionné, observant l’adolescente aux cheveux bleus. Il ne devait pas prendre de gants avec elle. Elle était forte … même si elle ne le savait pas. Même si elle ne le remarquait pas ! Mais ça ne changeait rien au fait qu’elle était une adversaire très dure à combattre … si elle connaissait son potentiel.
Ah ! Il n’allait pas le lui dire en pleine face et puis quoi encore ! Il ne manquerait plus que ça ! Qu’elle sache ce dont elle était capable ! Autant la laisser découvrir par elle-même ! Il poussa un râle de rage avant de se jeter sur elle, commençant à donner une série de coups de poing entremêlés de coups de pied.
« Alors ? Tu ne fais que reculer maintenant ? Tu crois que tu peux gagner le tournoi de la sorte hein ? Il faut attaquer aussi ! ATTAQUE, SANPHINOA ! » hurla Waram avec colère.
« Je le fais ! Je le fais ! Pas besoin de crier ! Pas besoin de crier du tout ! Je t’écoute ! »
« Alors pourquoi est-ce que je ne reçois aucune attaque là ? Qu’est-ce que tu fais ? »
Puis zut ! Il la cherchait ! Il allait voir ! Elle poussa un cri, commençant à courir vers Waram qui s’attendait juste à ce qu’elle utilise un nouveau jet aqueux mais pas à ce qu’elle fonce sur lui pour le percuter de tout son corps et le projeter en arrière.
Il hoqueta une nouvelle fois, se retrouvant à rouler sur plusieurs mètres jusqu’à ce qu’il se redresse aussitôt. ASSEZ ! Elle se foutait de lui ! Elle savait se battre ! Elle savait se battre depuis le début et voulait juste lui donner une leçon ! Il ne se laisserait pas faire ! Et puis quoi encore ? HEIN ? Fallait pas abuser ! PAS DU TOUT MÊME !
« TU VAS VOIR SANPHINOA ! »
« HIIIIII ! Pourquoi est-ce que tu es en colère, Waram ?! Tu me fais peur, là ! » hurle l’adolescente aux cheveux bleus, commençant à lui tourner le dos alors qu’elle se faisait poursuivre par Waram. Raon et Xalex arrêtèrent de se battre, les regardant tous les deux.
Ils étaient déjà égratignés de part et d’autre, ne se faisant pas de cadeau de chaque côté tandis que Raon souriait en regardant Waram qui rattrapait peu à peu Sanphinoa. Il se tourna vers Xalex, lui disant calmement :
« Depuis qu’il l’a rencontrée, je le trouve plus ouvert. »
« Il faut dire qu’elle aussi semble plus ouverte. Mais je ne sais pas, j’ai une impression étrange quand je les vois tous les deux. »
« Ah ? Toi aussi, tu vas t’y mettre ? Tu vas te moquer d’eux sur ce point ? »
« Non, non … Je ne sais pas … Je trouve ça … naturel. J’ai l’impression que Waram se dispute naturellement avec elle, comme si c’était évident. »
Evident ? Ce n’était pas forcément le bon terme à utiliser mais … il était vrai que l’adolescent n’avait aucun mal à exprimer sa colère et son agacement envers la demoiselle possédant l’armure du Barpau. D’ailleurs, celle-ci fut presque rattrapée, Waram sautant sur elle pour la faire tomber au sol. Sauf que ses mains glissèrent, le faisant s’écrouler face contre terre. Sanphinoa s’arrêta, venant s’accroupir devant lui :
« Ca va bien, Waram ? Tu … t’es pas fait trop mal ? »
« Tu … tu te fous de moi ! J’en suis certain ! JE T’ATTRAPE, JE TE BOUFFE ! »
Elle poussa un cri strident alors que l’adolescent s’était jeté sur elle, la faisant rouler avec lui jusqu’à ce qu’ils soient stoppés dans le ruisseau. Raon poussa un profond soupir amusé avant de se diriger vers eux, prenant la parole :
« Bon, on s’entraîne ou on s’amuse ? »
« Je veux m’entraîner ! Mais cette idiote gâche tout ! JE VAIS LUI MONTRER COMMENT JE M’ENTRAÎNE MOI ! »
Voilà qu’une aura ténébreuse se formait autour de son corps avant qu’il ne se relève. Il laissa Sanphinoa se mettre en position de défense. A plusieurs mètres de là, Qalanos haussait un sourcil. C’était donc ça … ce que les autres disaient dans leurs rumeurs concernant l’adolescent aux cheveux noirs ? Un seul coup fut donné, mais celui-ci permit à l’adolescente de ressentir la puissance dévastatrice de Waram quand l’attaque passa à côté d’elle. Elle tomba sur les fesses, au beau milieu du ruisseau.
« Je … je … Waram ! Tu … tu peux participer au tournoi ! »
« Bien sûr que je peux y participer ! Tu croyais que j’allais me tourner les pouces ou quoi ? »
« Non non ! Ce que je veux dire, c’est que tu peux même gagner le tournoi avec cette force ! Mais pourquoi tu ne l’as pas utilisée depuis le début contre moi ? »
L’aura noire autour de l’adolescent se dissipa aussi vite qu’elle était venue, les mains de Waram pendant en direction du sol avant qu’il ne dise :
« Pour rien du tout. Je ne vais pas utiliser ma véritable force contre toi, de toute façon. »
« Ah bon ? C’est vrai ça ? C’est gentil … mais je veux que tu te battes sérieusement contre moi ! Et euh … si tu gagnes le tournoi, tu partiras hein ? »
« Tu croyais pas que j’allais rester ici quand même ? Plus vite je me barre, mieux c’est, je supporte à peine où je suis là. Faut peut-être pas pousser non plus. »
« Oh … oui, bien entendu, je le sais hein ? »
Mais il n’avait aucun mal à entendre l’intonation triste dans la voix de l’adolescente. Pourtant, il fit comme s’il n’avait rien entendu. Il avait encore beaucoup à faire pour s’entraîner. Qu’elle se dépêche plutôt de se relever, c’était pas l’heure de se reposer !
« Réussir à gagner le tournoi ? »
Qalanos se murmurait cela tout en regardant le quatuor de personnes qui continuaient de s’amuser plutôt que de s’entraîner. Vraiment ? Sanphinoa n’était pas une adolescente stupide, loin de là. Elle était parmi les plus intelligentes de l’école. Si elle disait cela, il devait prendre en considération ses propos. Mais Waram … n’avait pas le niveau pour réussir à le battre.
« Peut-être as-t-il la force … mais de là à avoir l’expérience … »
Tout était relatif, très relatif même. D’après ce qu’il voyait, Waram ne pouvait pas le battre … et il mettait l’exaltation de Sanphinoa comme contre-argument. Depuis qu’elle connaissait Waram, elle avait changé … positivement.
« Ah ! Au moins, Waram ne semble pas se soucier de sa laideur, c’est toujours ça. »
Et même si c’était le cas, ça ne le dérangeait pas puisqu’il ne la repoussait jamais réellement. Oui, c’était comme ça qu’il voyait les choses à distance. Il descendit de l’arbre, s’éloignant de la clairière où les quatre adolescents s’entraînaient. Ils se reverront pendant le tournoi.
« Ah … Ah … Ah … Bon sang, qu’est-ce que c’est fatiguant ! »
« Ah ça, c’est sûr, tu portes Sanphinoa sur ton dos. Et elle ne te l’a même pas demandée. Faut dire qu’elle semble plus qu’épuisée la pauvre. S’entraîner avec toi, c’est un peu de la folie, tu ne trouves pas ? » dit Xalex alors qu’il avait un ton rieur sous sa capuche.
« Bof, vu comment je l’ai défoncée, logique que je fasse ça. D’ailleurs, elle ne bouge même plus, je me demande si elle est morte. Hey ? Sanphinoa ? »
« Hmm … Dodo un peu. Dodo … oui … Dodo. »
Elle murmurait cela tout en collant son visage masqué contre la nuque de Waram, celui-ci ne disant plus rien du tout. Purée, c’était un entraînement complètement pourri ! Il n’était pas sûr qu’il lui serait réellement utile vu comment il s’était déroulé !
« Encore une nouvelle journée réussie non ? »
« Je ne sais pas, je m’inquiète pour Sanphinoa. Waram ne lui fait pas de pitié quand même. » dit Sarine après les propos de Karry, celle-ci évitant de gesticuler sur le dos de la Solochi de métal. Après quelques secondes, ce fut au tour d’Istiti de dire :
« Moi je dis … euh … moi je dis rien, il me regarde méchamment, Waram, là ! »
« Y a intérêt à ce que tu la mettes en veilleuse, le macaque. »
Encore une menace de la part de l’adolescent aux cheveux noirs. Mais celui-ci fixait plutôt Xalex. Il n’avait jamais vu l’armure de celui-ci. Où est-ce qu’elle était ? D’ailleurs, il ne l’avait jamais entendue non plus. Est-ce qu’elle en avait une ? Humpf ! Normalement oui … Bon, toute façon, il devait raccompagner Sanphinoa pour qu’elle se repose, il n’avait pas le temps de se préoccuper d’autrui pour le moment. Foutue femme-chevalier du Barpau.
Chapitre 13 : Un tour d’horizon
« Merci beaucoup, Waram, pour hier ! On recommencera ? »
« Suis franchement pas très motivé à ça, si je peux me permettre hein ? Je veux pas dire … mais j’ai beaucoup mieux à faire que tout ça. Bon, le tournoi commence dans quelques heures, c’est ça ? Raon, Xalex ! Vous me montrez où il faut se rendre ? J’y connais rien ! »
Tiens donc ? L’adolescent aux cheveux noirs réclamait de l’aide à ses compagnons ? Raon rigola légèrement avant de signaler qu’il n’y avait aucun problème. Les armures-pokémon étaient derrière eux, sauf celle de Xalex. D’ailleurs, Karry était dans les bras de Sanphinoa avant de sauter dans ceux de Waram. Celui-ci vint la retenir contre lui, criant :
« Je peux savoir ce que tu es en train de foutre exactement ? »
« Tu me retiens et tu te la fermes, c’est tout. Sanphinoa a les mains toutes poisseuses. Ca lui fera du bien de ne pas avoir un poids à porter de plus. »
« Ah pour ça, c’est sûr que tu es un poids ! Un poids lourd même ! »
*SBAF* Il se prit la nageoire dorsale en plein dans la face, lui arrachant un cri de douleur. Il souleva la Barpau de métal, s’apprêtant à la jeter avant de regarder le visage masqué de Sanphinoa. Saleté ! Elle savait qu’elle pouvait se permettre de faire ça car il y avait l’autre adolescente. Il émit un profond grognement avant de ramener la Barpau contre lui.
« Toi, je te le ferai payer au centuple, tu vas voir. » chuchota-t-il.
« Je n’attends que ça, mon chou. Montre-moi comme tu es puissant et viril pour t’en prendre à l’une des armures-pokémon parmi les plus faibles. Ca te fera du bien à ta masculinité. »
« Mais je vais la bousiller cette armure ! SANPHINOA ! Tu la récupères ou je l’élimine ! C’est compris ?! Elle se foutra pas de ma gueule bien longtemps cette armure ! »
« D’a … d’accord, Waram. Karry ! S’il te plaît, n’énerve pas Waram. » dit Sanphinoa en implorant presque son armure, celle-ci resautant dans les bras de l’adolescente.
« Moi ? L’énerver ? Qu’est-ce qui te fait croire ça ? »
« S’il te plaît … arrête ça, tu vois parfaitement de quoi je veux parler. Je suis désolée, Waram. Elle est infernale depuis que je parle avec toi. Je crois qu’elle est un peu jalouse. »
« Jalouse ? Par rapport à quoi ? Mais ça expliquerait son comportement à chier de ces derniers jours, oui ! Oui, t’es à chier ! A CHIER ! »
« Ne soit pas vulgaire non plus, Waram ! Ce n’est pas bien ça ! »
Et voilà qu’il se faisait maintenant engueuler par Sanphinoa ! Foutu monde qui tournait à l’envers ! Il leva les bras en pestant avant de se renfrogner, n’ouvrant plus la bouche jusqu’à attendre qu’ils arrivent finalement jusqu’au lieu du tournoi. Il espérait juste que ça serait moins le bordel que prévu car ouais, s’il devait affronter Sanphinoa et les autres …
« Tiens ? C’est quoi cette foule immense ? »
Il voyait plusieurs arènes, mais surtout des gradins de part et d’autres dans ce qui ressemblait à un gigantesque colisée. Il y avait vraiment de tout, les professeurs mais aussi des adultes portant des armures ou non, quelques personnes en costard …
« Ils viennent tous voir les matchs, Waram. Ce sont des membres des différents groupes. Tu veux que je te les décrive ? »
Voilà que Xalex décidait de faire du zèle en signalant qu’il était prêt à aider pour ça. Waram ne fit qu’hausser les épaules une nouvelle fois, disant :
« Pourquoi pas de toute façon ? Fais donc, rends-toi utile un peu, oui. »
« Hey, hey, hey … je ne suis pas Karry, je tiens à le signaler. Ne soit donc pas trop mesquin envers une personne qui veut t’instruire, chose dont tu as bien besoin. »
Et voilà que Xalex aussi s’y mettait. Il grogna, Raon, Istiti et Sanphinoa rigolant alors qu’il attendait que Xalex prenne la parole. Celui-ci désigna un groupe de personnes qui ressemblaient plus à des peintures, chanteurs basiques ou alors des artistes de rue.
« Rédemption et Destinée. Oui, le nom a l’air mélodieux, tout ça, un peu poétique et il faut comprendre que ce sont surtout des hommes et des femmes qui travaillent dans le monde du divertissement. Que cela soit par rapport à la musique, les films, les loisirs ou autres. Il y a bien entendu aussi la peinture et tout le reste. Tu as peut-être au moins déjà entendu parler de cette chanteuse hors-pair qui vend des millions de disques à chaque sortie d’une nouvelle chanson ? Oui ? Non ? Peut-être ? »
« De nom, oui, peut-être. »
… … … Xalex resta interdit en même temps que les autres adolescents, tous tournant le visage vers Waram. Même les armures-pokémons s’étaient mis à fixer intensément l’adolescent, le regardant longuement avec attention.
« Qu … quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait encore ? Je … je trouvais ça drôle sur le coup ! »
Il bafouillait et bredouillait quelques mots, confus et gêné. Il n’aurait jamais dû dire ça ! C’était complètement stupide de sa part de tenter de faire de l’humour et … Aie ! Il reçu une petite claque sur le dos de la part de Raon alors qu’Istiti s’excitait :
« YEY ! Waram, c’est un clown incompris en fait ! J’ai bien aimé, moi ! Vas-y, t’as de l’avenir dans la comédie si tu t’entraînes bien ! »
« C’est vrai que c’était amusant quand même. J’aime bien, Waram ! » s’exclama l’adolescente aux cheveux bleus tout en rigolant.
« Me… Merci, Sanphinoa. Enfin, continue, je … tu veux dire que la chanteuse … »
« Est une femme-chevalier pokémon bien que je ne sais pas exactement son armure. »
« Je vois, je vois, y a quoi d’autre ? Sont pas seuls non ? »
« Il y a aussi des hommes politiques et de grands entrepreneurs. Même si ce ne sont pas des chevaliers-pokémon, ils font partie d’un groupe nommé le sommet des étoiles. Dans ce groupe, les chevaliers-pokémon sont souvent des gardes du corps de ces personnes dont je te parle. Ils aident parfois à résoudre les conflits et les guerres, se mêlant de tout ca. C’est le groupe le plus apprécié des citoyens mondiaux. »
« Et leur chef ? Ils en ont bien un non ? »
« Pas un. Il paraitrait qu’il y a un frère et une sœur qui gère tout cela au-dessus d’eux. Je ne sais pas exactement ce que ça veut dire mais ils sont loin d’être à prendre à la légère. Là, je ne crois pas les apercevoir malheureusement. »
Il se posait quand même une question : quelles armures ces personnes pouvaient-elles posséder pour arriver à de tels titres ? Peut-être des êtres terriblement forts et puissants ? Puis finalement, elle désigna un troisième groupe de personnes :
« Quant à eux, ce sont l’Antre de la Terre. »
« Ils ont l’air assez basiques et normaux. Pas de célébrités ou je ne sais quoi ? »
« Non non. Mais ils sont connus quand même. Enfin les trois frères qui les dirigent. Chacun contrôle une section et se frotte aux deux autres. Ils cherchent à obtenir le pouvoir et … »
« Ah, enfin une organisation criminelle ! Je croyais que tout le monde était gentil tout plein. Comme quoi, ça fait tou… »
« Ils veulent la force et le pouvoir non pas pour diriger le monde mais pour mieux le protéger. Ils se considèrent comme les protecteurs de ce monde mais pour ça, ils n’hésitent pas dans l’illégalité. Bon, ils sont connus pour s’affronter entre eux aussi parfois. »
« Rien que ça ? Mouais … En clair, ce sont des justiciers de l’ombre. Dommage. »
« Quoi ? Waram ? Tu veux faire des choses pas légales ? » demanda Sanphinoa en se plaçant en face de l’adolescent aux cheveux noirs.
« Et si c’était le cas, qu’est-ce que ça te ferait ? »
« Ben, je serai obligée de t’arrêter alors car je ne veux pas que tu deviennes un mauvais chevalier-pokémon, voilà tout ! »
« Ah oui ? Avec qui ? Avec ta bande ? » déclara Waram en faisant un petit rictus amusé.
« Ne te moque pas trop de moi, Waram ! Tu risquerais d’être très surpris sinon ! » répondit Sanphinoa alors qu’il savait parfaitement à quoi s’attendre.
Enfin bon, tout ça venait tout simplement dire qu’il avait un aperçu des différents groupes. Mais l’école ? C’en était donc un quatrième, s’il avait bien compris, n’est-ce pas ?
« C’est le cas, Waram. L’école de Gliros est considéré comme un groupe pour les débutants dans le domaine des chevaliers-pokémon. »
« AH ! » s’écria Waram en sursautant, se tournant pour faire face à la poitrine d’une femme-chevalier habillé de blanc et de vert, vert comme les cheveux en frange. Il releva son regard pour voir le visage masqué de la principale.
« Je vois que tu es maintenant accompagné par quelques chevaliers-pokémon, Waram. »
« Ne racontez pas n’importe quoi ! Ce ne sont pas mes amis ! Je tiens à vous le dire ! »
« Je n’ai pas précisé cela … pourquoi alors le faire de ton côté ? Aurais-tu quelques sentiments que tu ne veux pas dévoiler ? »
Elle le mettait mal à l’aise, plus que mal à l’aise même. Cette femme-pokémon était terrifiante en un sens. C’était elle ? La principale ? Qu’est-ce que ça pouvait être comme armure exactement ? Il se le demandait sincèrement et …
« Je n’aimerai pas à avoir à utiliser mon armure-pokémon à nouveau. »
Mais elle faisait comment ça ? Elle pouvait lire dans les pensées ou quoi ? Il vit qu’elle hochait la tête avant de passer à côté de lui puis du reste du groupe, murmurant :
« Je regarderai vos combats avec attention, surtout le tien, Waram. Ce que je t’ai dit la première fois que tu es venu dans mon bureau tient toujours. »
« Je m’en contrefiche de tout ça ! Je ne le ferai pas ! Alors ne m’embêtez pas avec ça ! »
« De … de quoi est-ce que vous parlez, mademoiselle la principale ? » demanda Sanphinoa, la femme aux cheveux verts restant muette pendant quelques secondes.
« Pas grand-chose de très intéressant, tu n’as pas à t’inquiéter.
Voilà que Sanphinoa n’osa plus ouvrir la bouche sous son masque, la principale partant de là en laissant seul le quatuor accompagné de leurs armures-pokémon. Sanphinoa vint finalement reprendre la parole, déclarant :
« De toute façon, pour les groupes, ça ne sert à rien. Personne ne voudra de moi. »
« Mouais, y a des chances … sauf si tu te débrouilles bien pendant le tournoi hein ? C’est pareil partout, de toute façon. Moi aussi, je serai pas choisi si je ne fous rien. »
« Oui mais euh … toi, tu es fort, c’est différent. »
Tsss ! Il fit un geste de la main pour dire qu’il en avait strictement rien à faire qu’elle parle de la sorte avant de rejoindre l’attroupement de chevaliers-pokémon qui était devant une affiche. Hum ? C’était l’affiche du tournoi, c’est ça ? Qu’ils se poussent un peu pour qu’il puisse voir son adversaire, c’était pourtant pas trop demander non ? Qu’ils arrêtent d’abuser ces types ! BON QU’ILS DEGAGENT OU ALORS …
« Waram ? Prend ma main, je vais t’emmener devant. »
Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’elle racontait encore elle ? Il fit pourtant ce que Sanphinoa demanda, celle-ci arrivant à passer outre le barrage des chevaliers-pokémon sans même qu’ils ne se rendent compte de leurs présences. Finalement, ils arrivèrent devant l’imposante affiche du tournoi, Sanphinoa reprenant :
« Tu vois ? Ce n’était pas bien difficile en fin de compte, non ? »
« Mouais, t’es si petite et discrète que personne te remarquait. Ce n’est pas flatteur en un sens, tiens à te le dire, hein ? Tu as compris ? »
« Oui, oui … euh bon … alors, on va essayer de trouver ton nom puis le mien et puis les autres aussi hein ? Alors, le tien, le tien, le tien. »
« C’est Waram, mon nom au cas où tu ne le saurais pas encore. »
Elle vint tout simplement rire, amusée par les propos de l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci se désintéressa de Sanphinoa, l’adolescente s’écriant :
« AH ! Euh zut alors ! J’affronte une la fille-Limagma ! »
« Hum ? Limagma, avec un tel nom, c’est plutôt positif non ? Ca m’a l’air d’être lié au feu et comme tu es douée dans le domaine aquatique, c’est plutôt bon. »
« Oui, oui ! C’est vrai mais elle est bien plus forte que moi … comme tous les autres chevaliers-pokémon. Il y en a que très peu qui sont de mon niveau et ils finissent toujours tous éliminés dès le premier tour malheureusement. »
« Arrête de te tracasser pour ça, compris ? »
« Ou … Oui, d’accord ! Merci beaucoup, c’est très gentil de ta part de me dire ça comme ça, vraiment très gentil même. »
Elle croyait quoi ? Qu’il cherchait à la rassurer ? Même pas en rêve ! Pas du tout même ! Elle se faisait des idées, des idées ! Qu’elle arrête d’imaginer des trucs ! Lui, il n’est pas du tout comme ça hein ? Pas du tout même ! Il chercha son nom jusqu’à ce que Sanphinoa prenne sa main et la dépose sur une partie du tableau.
« Euh ouais ? C’est chouette mais je connais pas ce nom. »
« C’est l’élève qui porte l’armure-pokémon du Racaillou. »
« Laisse-moi deviner : avec un tel nom, je suis sûr que c’est une armure liée à la roche, non ? C’est bien ça ou alors, je me trompe lourdement ? »
« Non non ! Tu ne trompes pas ! Comment est-ce que tu l’as su, Waram ? »
« Bof, dis que c’est de l’intuition, hein ? » répondit Waram en haussant les épaules.
« C’est merveilleux ça, espérons que ça te soit utile en combat ! »
« Ouais, espérons que ça me soit utile … Bon, je te laisse prévenir les autres, vais me reposer en attendant que mon combat commence, hein ? J’ai pas que ça à faire. »
Il fit apparaître son aura ténébreuse autour de lui, une partie des autres chevaliers-pokémon reculant, un peu impressionnés et inquiets par cela. Bien bien, qu’ils le craignent, ça sera bien mieux pour le reste. Qu’ils aient peur de lui.
C’est tout ce qu’il désirait chez ces êtres absurdes. Il en avait déjà eu sa dose et il voulait maintenant juste penser à comment combattre son adversaire. L’armure du Racaillou. Un être fait de pierre. Ca allait être dur de le battre puisque souvent, c’était quelque chose de très solide et donc très résistant.
« Alors ? Comme ça, on est pas très rassuré ? »
Voilà que Raon se ramenait auprès de lui. Il n’avait pas un combat à préparer ? Pff ! Qu’est-ce qu’ils étaient soûlants, tous à vouloir discuter avec lui. Il fit un geste de la main pour qu’il disparaisse, disant d’une voix irritée :
« Tu ne devrais pas aller saluer ton adversaire plutôt ? »
« Oh, surement, surement, même. Mais bon, rien ne presse. Normalement, j’ai toutes mes chances contre mon adversaire donc je suis un peu rassuré. Mais toi ? Tu n’es pas avec Sanphinoa ? Elle est passée où d’ailleurs ? »
« Hey, arrête de croire qu’elle est toujours accrochée à mes bottes même si c’est pas totalement faux quand c’est dit comme ça, tss. Je sais pas où elle est, elle doit être surement en train de pleurer alors qu’elle affronte une femme-chevalier Limagma. Comme si elle n’était pas capable de gagner contre elle. »
« Tu penses qu’elle a alors ses chance ? » demanda Raon alors que Waram voyait Xalex qui partait de son côté. Ah oui, il avait aussi un combat à faire. D’ailleurs … hum, s’il y avait bien un combat qui l’intéressait, ça serait le sien.
« Hum ? Mouais ? Peut-être ? Je sais pas mais moi, la logique voudrait que face à une femme-chevalier Limagma, qui est surement d’élément lié au feu, elle puisse facilement gagner contre elle hein ? Je ne sais pas, la logique, ça me semble logique. »
« Oh tu sais, les éléments, ça ne fait pas tout dans un combat sinon … ça reviendrait presque à dire que tu es plus puissant que la majorité des chevaliers-pokémon du tournoi car tu as Sarine avec toi … et on sait bien, toi et moi, que ce n’est pas le cas. »
« ATTENDS UN PEU, TOI ! JE VAIS … »
« Je ne mens pourtant pas. Pour gagner, il va te falloir réussir à être complémentaire avec Sarine, savoir te battre, faire confiance à ton armure, connaître tes capacités. Bref tout. Bon, sur ce, je te laisse, je me prépare moi aussi. » termina Raon, le saluant avant de s’éloigner. Waram émit juste un grognement. Ce combat pouvait être difficile, rien à foutre !
13 posté et avec lui, on voit les différentes organisations sans trop en dévoiler.
Chapitre 14 : Un cri
« Bonne chance, Waram, tu vas gagner hein ? »
« Je vais gagner, oui. Ça ne pose même pas comme question. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs alors que Sanphinoa lui prenait la main entre les siennes.
« Tu vas même gagner le tournoi, compris ? Hein ? Hein ? Tu vas gagner, n’est-ce pas ? »
« Bien entendu, maintenant, toi, tu as juste à faire de même. »
Il sentit les mains de Sanphinoa qui commencèrent à serrer la sienne plus fortement. Elle avait besoin de quoi ? D’être rassurée, c’est bien ça ? Grumpf ! Ce n’était pas du tout son genre hein ? Qu’elle arrête ça quand même ! Purée !
« Je ne pense pas y arriver, pas du tout même, je suis … désolée, Waram. »
« Désolée de quoi ? Tu n’as même pas essayé. En fait, je vais être clair : tu perds au premier tour, tu peux considérer l’impossibilité de m’adresser la parole. Voilà tout ! »
« Hein quoi ? Tu … tu rigoles hein ? » bafouilla Sanphinoa alors qu’il hochait la tête négativement, reprenant rapidement la parole :
« Même pas en rêve. Je ne reste pas « ami » avec les faibles. Bonne chance car tu vas en avoir besoin, on dirait bien hein ? Je vais aller de mon côté. »
« At… attends un peu ! S’il te plaît, Waram ! Ne me fait pas ça ! »
Il n’en avait rien à faire. Si ça ne lui permettait pas de se motiver, alors, elle n’était pas digne d’être son « amie ». D’ailleurs, elle avait beaucoup à faire si elle désirait obtenir la victoire. Mais bref, soit elle venait d’être motivée, soit elle venait d’être détruite. Il ne regarda pas derrière lui, laissant seuls juges les personnes qui étaient présentes. Il avait un duel à gagner ! Même s’il sentait que ça ne serait pas simple, pas simple du tout même.
« Que le prochain combat commence ! Waram du Solochi contre Kalian du Racaillou ! Veuillez rentrer dans la place dès maintenant ! »
« Oui, oui, j’arrive, pas besoin de me presser. »
Il fit un petit geste à Sarine pour qu’elle le suive, la dragonne de métal l’accompagnant jusqu’au milieu de l’arène. Voilà, ils étaient prêts de leur côté ! Où est-ce que son adversaire se trouvait ? Hum … en fait, il était déjà là.
« Voilà donc l’élève terrible de l’école ? Tu n’es pas si impressionnant que ça. »
« Je m’attendais à quelqu’un de plus robuste. »
Il avait répliqué aussitôt en s’adressant à la personne en face de lui. Un adolescent d’environ quatorze ou quinze ans, aux cheveux bruns en bol, c’était assez « laid » en soi. Il avait des yeux de la même couleur que ses cheveux mais surtout, qu’est-ce qu’il semblait chétif. Et son armure-pokémon ? Une boule de pierre « métallisée » avec un bras de chaque côté.
« Oh, tu sais, les apparences sont bien trompeuses hein ? Darok ! »
« Oui, oui, je connais la chanson. Pas besoin d’avoir la tête dure ! Hop hop ! »
Le Racaillou s’était mis tout simplement à briller avant de se séparer en quelques morceaux. Un casque gris, deux épaulettes grises et aussi une armure grise pour recouvrir le torse. Mais aucune protection au niveau des jambes ? Vraiment ? Par contre, maintenant, avec l’armure, les épaules étaient bien plus imposantes.
« Alors, tu commences à avoir peur maintenant ? »
« Pas vraiment, je réfléchis juste à l’idée d’utiliser ou non mon armure contre toi. » déclara Waram tout en claquant des doigts, Sarine se séparant en plusieurs morceaux pour venir sur son corps. Il était maintenant temps de se battre, n’est-ce pas ?
« Je vais te faire ravaler tes paroles, tu vas le regretter amèrement. »
Bon, de toute façon, il n’avait pas besoin d’avoir peur. Son adversaire était assez ridicule en soit. Il avait toutes ses chances contre lui. Oui ! Toutes ses chances ! Il attendit que le combat commence et ne remarqua pas que le son de cloche venait de se faire entendre.
« Déconcentré dès le début ? Ca va te perdre ! »
Un poing de roche vient le frapper sur le torse, le repoussant sur plusieurs mètres avant qu’il ne se mette à hoqueter. Wo … WOW ! C’était quoi dans ses poings ?! De la dynamite ou quoi ?! Tout son corps s’était mis à trembler ! Heureusement qu’il avait son armure sinon, il pouvait se dire qu’il n’aurait plus d’os en état à l’heure actuelle.
« Waram, s’il te plaît, fais un effort. Surtout après ce que tu as dit à Sanphinoa. » murmura l’armure sur son corps alors qu’il se remettait correctement debout.
Bon ! Concentration, concentration, concentration ! Il devait tout simplement se concentrer ! ET FRAPPER VIOLEMMENT ! Il poussa un cri de rage, se concentrant avant de faire tourbillonner quelques flammes violettes autour de lui.
« Tu penses vraiment que des flammes vont pouvoir m’atteindre ? »
Il ne donna aucune réponse, les projetant tout simplement sur son adversaire pour l’aveugler. Il courut derrière ses flammes, arrivant jusqu’à la hauteur de Kalian, lui fauchant tout simplement les jambes. L’adolescent tomba au sol, surpris, criant :
« AH ! Me frapper là où je n’ai pas de protection, quelle lâcheté ! »
« La lâcheté n’a rien à voir pendant un combat. Pour obtenir la victoire, tous les moyens sont bons. Si tu es faible quelque part, tu n’avais qu’à te renforcer à ce niveau pour ne plus l’être. »
« Tu vas voir comment je vais te répondre, Waram » !
Ah ? Et il allait lui « répondre » comment ? Comme il ne savait pas la véritable force de son adversaire, il fit tout simplement un saut en arrière, félicitant néanmoins Sarine pour le travail accompli. Ils avaient encore beaucoup à faire normalement.
Kalian se releva mais posa un genou au sol, choqué d’après ce que Waram pouvait voir au niveau de son visage. Il tenta de se remettre debout mais n’y arriva pas, ses jambes ne le portant pas. Qu’est-ce que ça voulait dire ?
« Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que mes jambes fléchissent ?! »
« Tu as une explication, Sarine ? » demanda Waram, restant en position défensive.
« Hum ? Tout simplement que tu lui as presque brisé les jambes avec un seul coup. Si ce n’est pas ça, je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autres, désolée. »
Pourtant, même s’il avait mis pas mal de force, ce n’était pas comme si c’était un coup puissant quoi. Il n’avait pas fait tellement de choses pour arriver à un tel résultat. C’était quand même sacrément bizarre. Est-ce qu’il était plus fort que prévu ? Il fallait dire que même si le chevalier-pokémon du Racaillou avait une sacrée force et résistance, il avait des faiblesses lui aussi. Oui … même si c’était ainsi … Humpf.
« Et si Sanphinoa n’arrive pas à gagner son combat alors que moi-même, je ne suis pas avantagé, je crois bien qu’elle se foutrait de … »
« Pourquoi est-ce que tu parles d’elle maintenant ? » questionna Sarine alors qu’il évitait de répondre. Ca lui était venu en tête comme ça, sans aucune raison ou explication valide. « Si tu étais poli, tu m’aurais répondu, Waram. »
« Je n’ai pas envie d’en parler. Je veux juste que l’on se débarrasse de lui maintenant. »
« Bien bien bien, comme tu le désires. »
C’était pas quelque chose qu’elle pouvait lui reprocher, loin de là même. Il poussa un profond soupir tout en se rapprochant de son adversaire. Celui-ci cherchait encore et toujours à se remettre debout. Le regard sans pitié, il pointa une main vers lui :
« Tu préfères abandonner ? Ou je te mets par terre, tête plantée dans le sol ? »
« Je ne peux peut-être plus utiliser mes jambes mais je peux encore utiliser mes poings ! »
Ah oui ? Mais il était prêt à… AH ! C’ETAIT QUOI CA ?! Il poussa un hurlement de rage avant de se frotter les yeux. Cet enfoiré venait de lui envoyer de la boue en plein visage ! CE SALOPARD ! CE SALOPARD ALLAIT LE PAYER !
« C’EST VRAIMENT BAS COMME ATTAQUE ! »
« Tous les moyens sont bons, tu l’as dit toi-même ! Si je ne peux pas me battre debout, je vais faire pareil avec toi ! » s’écrit le chevalier-pokémon du Racaillou, se jetant sur Waram pour le plaquer au sol, se retrouvant au-dessus de lui.
« Et toi … tu viens de faire une grosse erreur. Etant aveuglé, je ne peux pas te voir, ça ne veut pas dire que je ne peux pas te sentir et te toucher ! SARINE ! »
Un coup de boule. Les deux casques s’entrechoquèrent mais Waram avait repoussé l’adolescent à l’armure du Racaillou. Rapidement, ils changèrent de position, lui sur son adversaire avant de le frapper d’un coup de poing en plein visage pour le calmer. Le second poing fut entouré d’une flamme violette avant qu’il ne crie :
« Tu ne voulais pas abandonner hein ?! Je vais te donner une raison d’abandonner ! »
« STOP ! C’EST BON ! J’AI COMPRIS ! STOP ! T’es carrément cinglé ! STOP ! »
Mais le coup vient néanmoins atteindre sa cible, un déluge de flammes violettes parcourant le corps de Kalian avant que Waram ne se relève, son adversaire ne bougeant plus, évanoui par cette dernière attaque. Tsss ! Il était pas blessé, loin de là … mais certains n’hésitaient pas à user de ruse pour arriver à leurs fins. Il allait devoir se méfier dorénavant. Rien n’était moins sûr avec de tels adversaires. Bon ? Ils attendaient quoi ?
« Vainqueur du match : Waram du Solochi ! »
« Waram ? Comment est-ce que tu vas ? » demanda Sarine, reprenant sa forme originelle en quittant le corps de l’adolescent. Celui-ci se massa le torse, déclarant :
« Pas de réels problèmes. Je pensais que ça serait pire mais non, ça passe très facilement. »
Puis sans continuer à parler, il ne quitta pas l’intérieur du colisée, se dirigeant vers les autres combats mais plus vers un en particulier. Sarine eut un petit rire intérieur, remarquant que l’adolescent se retrouvait maintenant non-loin du combat de Sanphinoa.
« T’es sûre de ne pas vouloir abandonner ? Tu tiens à peine debout hein ? Et dire que tu es normalement avantagée contre moi. On ne dirait pas en te voyant. »
Hum. Son adversaire était une femme-chevalier elle aussi. Une armure faite de rouge magma … et dont les épaulettes semblaient dessiner deux yeux jaunes. C’était étrange. Il y avait aussi des flammes au-dessus de ses yeux mais qui sortaient des épaulettes.
« Je ne dois pas abandonner ! Je … »
Sanphinoa s’arrêta dans ses paroles, tournant son visage masqué vers Waram. Celui-ci resta de marbre, croisant ses bras au niveau de son torse.
« Wa … Waram ! Tu as déjà gagné ? Je … J’ai entendu ça et … »
« AH ! En plus, tu te permets d’être déconcentrée ? Tu cherches tout simplement à perdre ! Mais t’en fait pas, je vais arranger ça ! Tu resteras toujours une débutante ! Et dire que tu es parmi les plus anciennes de l’école, c’est ridicule ! »
Des pierres, tout simplement des jets de pierre. C’était ça qu’il voyait. Il pensait que cette femme-chevalier du Limagma utiliserait du feu mais au final, non. Sanphinoa tomba au sol, ne semblant pas se relever. Il poussa un soupir, disant à voix haute :
« Visiblement, il semblerait que le combat soit déjà fini. Comme quoi, je pensais un peu trop de ta part, Sanphinoa. C’est décevant. »
« Sanphinoa ! Je pensais que Waram était bien plus important que ça à tes yeux ! Est-ce que je me serai trompée ?! »
Qu’est-ce que … Il tourna son visage vers Sarine ! Qu’est-ce qu’elle racontait cette pauvre folle ?! De quoi est-ce qu’elle se mêlait ?! Qu’elle arrête ça ! Cette stupide armure ! Elle faisait tout pour l’énerver et …
« Je ne veux pas. Je ne veux pas. Waram se fiche … se fiche complètement de ce que je suis. Je ne veux pas qu’il fasse ça ! Je ne veux pas que Waram arrête de me parler ! » bafouille Sanphinoa tout en se relevant, haletante.
Hum, elle n’allait pas gagner. Il en était convaincu. Elle ne pouvait pas se battre alors qu’est-ce qu’elle comptait … faire ? Son corps ? C’était bizarre. Non, il devait rêver. Elle était à peine capable de se tenir debout et… elle faisait quoi là ? Courir comme une dératée sur son adversaire, elle espérait vraiment réussir à la battre ? Et puis quoi encore ?
Pourtant, la femme-chevalier Limagma pensait pareil que lui jusqu’à ce que Sanphinoa la percute … tout simplement. De ses poings … Le coup avait été ridicule, sans puissance ou presque. Et pourtant … et pourtant … Le corps de la femme-chevalier du Limagma décolla tout simplement en arrière, percutant l’un des murs du colisée avant de s’écrouler lamentablement au sol. Waram cligna des yeux, l’arbitre reprenant son calme avant de dire :
« Sa… Sanphinoa … Sanphinoa du Barpau est vainqueur du match ! »
« Wa … Waram ! J’ai … j’ai réussi ! »
« Je vois ça. Tu auras le droit de m’adresser la parole dorénavant. » dit l’adolescent aux cheveux noirs, peu enclin à fêter cette victoire, se préparant à faire un mouvement pour quitter cet endroit qui lui déplaisait tant.
« WARAM ! » hurla soudainement Sanphinoa, le forçant à s’immobiliser. Il se retourna juste à temps pour apercevoir le corps de l’adolescente qui le percuta. Il était sur le point de tomber mais il vient se retenir, prenant appui correctement sur ses jambes.
« Non mais tu me lâches un peu, Sanphinoa ? T’as gagné, t’as gagné mais c’était que le premier tour hein ? Arrête de croire que tu es forte ! »
« Mais je n’ai JAMAIS été jusqu’au second tour depuis le début ! »
« Et tu veux que ça me fasse quoi ? Première tentative, première réussite pour moi. Y a vraiment pas de quoi pavoiser hein ? Pfff, bon, tu me lâches ? »
« C’est grâce à toi, Waram. Depuis que je te connais, tout va mieux ! »
« Lâche-moi, c’est pas une raison pour m’agripper comme ça. Sanphinoa ? »
« Je peux juste rester quelques secondes de plus ? Suis … fatiguée. »
Elle se foutait de sa gueule hein ? Elle croyait qu’il faisait quoi là ? HEY ! Il lui parlait ! Qu’elle réagisse un peu ! HEY HEY HEY ! STOP ! Bon sang ! Voilà qu’elle était avachie contre lui alors qu’il n’avait même pas pensé ne serait-ce qu’un instant à regarder Sanphinoa dans son armure. Il baissa les yeux mais Karry avait déjà quitté le corps de l’adolescente.
« Dommage pour toi, tu ne pourras pas la voir dans son armure si excitante. »
« Qu’est-ce qu’elle raconte la poiscaille ? »
Autant répondre de la sorte pour une entité dont il en avait rien à faire. Bon sang ! Qu’est-ce que Sanphinoa était lourde ! Il n’avait que treize ans, elle quinze ! Elle pouvait être plus petite que lui, ça ne changeait pas que …
« Waram, tous les autres ont gagné leurs combats. »
« M’en fiche, Sarine. Tu vois pas que j’ai un poids sur le corps ? »
« Ce n’est pas comme si elle te dérangeait réellement, n’est-ce pas ? »
Tss ! Il ne répondit pas à cette petite provocation de Karry alors qu’il soulevait correctement Sanphinoa dans ses bras. Autant que si elle s’écroule sur lui, que cela soit bien fait. Des murmures se firent entendre alors qu’il emmenait l’adolescente dans les vestiaires pour qu’elle se repose. Normalement, ils avaient deux bonnes heures pour se reposer.
Du moins, c’était comme ça que c’était prévu. Il ne se préoccupa pas du regard des autres, finissant par déposer Sanphinoa sur l’un des lits des vestiaires, endroit où elle pourrait prendre quelques heures de repos donc. Deux heures … ça serait plus que suffisant. Lui-même, ce n’était que de maigres blessures mais il se demandait maintenant : comment est-ce que cela se passait si une personne qui gagnait n’était plus en état de battre ? Elle abandonnait automatiquement ?
« AH ! Waram ! Te voilà donc ? Il semblerait que tu aies gagné haut la main ? Tiens, t’as encore un peu de boue sur le visage. » vint dire Raon en arrivant dans les vestiaires, Waram passant une main sur son visage. Ah oui.
« Au moins, tous les quatre, nous sommes passés facilement au second tour. Et je ne parlerai même pas de Qalanos, ça n’a duré pas plus que quelques secondes. »
« Quelques secondes ? Ah … et ? Je m’en contrefiche. »
Il venait de répondre maintenant à Xalex qui était là aussi. Et il avait déjà remis sa cape ? Ou alors, il ne l’avait même pas retiré. C’était « inquiétant » en un sens. Xalex n’avait pas besoin de se battre sérieusement contre les personnes du premier tour ? C’était quoi alors sa véritable force ? Bon, il devait juste voir s’il allait l’affronter au second tour ou non. Si tel était alors le cas … il se préparerait mentalement à un tel combat.
Chapitre 15 : Incapacité
« Comment est-ce qu’elle va ? »
« Tu peux aller lui poser la question directement, hein ? » dit Xalex alors que l’adolescent émettait un grognement, s’approchant de Sanphinoa.
« Comment est-ce que tu vas ? C’est l’heure de se remettre debout. Ca commence dans trente minutes pour ton prochain match. Hop, hop, hop ! »
« … W … Waram ? Hum … Oui. C’est vrai. »
Elle se redressa, émettant un petit gémissement de douleur avant de se mettre debout. Waram la regarda avec attention, attendant de voir comment elle allait réagir. Elle fit quelques mouvements puis eut un petit rire :
« C’est parfait ! Je vais beaucoup mieux ! Merci Waram de m’avoir emmené jusqu’ici ! »
« Mouais, mouais, mouais. Merci, merci. Pas convaincu à ce sujet. Bon, d’ailleurs, j’ai pris cette feuille pour que tu saches qui tu vas affronter. »
Il vient s’asseoir sur un banc, Sanphinoa faisant de même tout en regardant la feuille qu’il tendait. Elle passa une main dans ses cheveux, demandant après quelques secondes :
« Beuh ! Tu affrontes une femme-chevalier, Waram ! En plus une femme-Skelenox ! »
« Bof, ce n’est pas bien dramatique. Femme ou pas, je cogne sans me soucier de mon adversaire. Faut pas croire que je vais avoir des réticences à ce sujet. »
« Oui mais c’est une femme-chevalier. » reprend encore une fois Sanphinoa.
« Oui mais j’en ai rien à foutre, elle se prendra une baffe dans la figure comme les autres. Et toi, t’affrontes le chevalier du piaf. »
« Du piaf ? Ah euh ! Le chevalier du Goélise ! C’est pas mal en fait. Ca te gêne pas que j’affronte un garçon, Waram ? »
Il haussa les épaules, montrant par là un désintérêt complet de ce qu’elle venait de poser comme question. Il répondit néanmoins :
« Bof ? A part le fait que je suis inquiet que tu vas te prendre une raclée monu… Quoi ? »
Voilà que Raon, les armures-pokémon, Xalex et Sanphinoa le regardaient tous avec intérêt. Il y avait même Sarine qui avait relevé la tête.
« Qu … Qu’est-ce qu’il y a encore ? Pourquoi vous me regardez comme ça ?! »
« Wa … Waram ! C’est vrai que … »
« Sanphinoa, tu te tais sinon, il va encore nous faire la gueule. » coupa Karry, son armure du Barpau alors que l’adolescent clignait des yeux, ne comprenant pas.
« J’aimerai bien savoir de quoi vous parlez mais je crois que je vais préférer en avoir rien à faire comme à mon habitude et aller me préparer. »
Il quitta le banc, visiblement un peu agacé de ne pas saisir ce qui se passait. Sarine, toujours immobile, attendit qu’il quitte le vestiaire avant de dire :
« Quand même, je ne m’attendais pas à ce qu’il te dise cela. Il a bien changé. »
« Oui ! C’est vrai mais bon … je suis contente ! Je vais tout faire pour gagner maintenant ! »
L’adolescente aux cheveux bleus s’exclama avec joie avant de quitter à son tour le vestiaire. Raon se gratta la joue, mi-amusé, mi-perturbé avant de soupirer longuement. Istiti le regarda, semblant lui aussi plus que soucieux.
« Ne t’en fait pas. Essaye de faire de ton mieux hein ? C’est la représentation de chacun qui est importante. Montre que tu as la hargne ! » dit Xalex.
« Je me doute bien hey ! Pas besoin d’essayer de me motiver ! Disons que j’aurai préféré attendre quelques tours avant de l’avoir en face hein ? »
« Comme nous tous, comme nous tous. Allons les rejoindre. »
Oui, c’était le mieux à faire. Istiti grimpa sur l’épaule de Raon, malgré son poids, cela ne semblait pas du tout déranger l’adolescent. Ils quittèrent les vestiaires, se rendant jusqu’au colisée où ils allaient livrer leur second tour.
« Waram ? J’ai pu voir ton précédent combat. C’était un peu brutal mais bon, bonne chance à toi. » dit une voix féminine alors que l’adolescent aux cheveux noirs se tournait vers celle-ci.
Une adolescente masquée aux cheveux noirs elle aussi. Mais ils formaient une sorte de houppette sur le sommet, c’était assez spécial. Mais bon, le masque aussi, il avait l’impression que ce n’était pas un masque … naturel.
« Mon masque, n’est-ce pas ? Il s’agit directement de mon armure, tu dois être au courant de ce que je suis, n’est-ce pas ? L’armure du Skelenox est déjà sur moi. »
« Bah, euh, tant mieux hein ? Bon, par contre, t’as l’air d’être assez coriace donc je vais me méfier de toi. On se revoie d’ici quelques minutes. Sarine ? Mets-toi déjà sur moi hein ? »
L’armure du Solochi se sépara avant de se mettre autour de l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci s’observa pendant quelques secondes alors que la femme-chevalier du Skelenox penchait la tête sur le côté, disant :
« Tu es vraiment pas si mal que ça. Ca doit être le côté ténébreux, je pense. Etant une porteuse d’armure spectrale, on va bien s’entendre je crois. »
« HEEEEEEEEEY ! Ne t’approche pas de lui ! » hurla une voix qu’il reconnut comme celle de Sanphinoa. Il poussa un petit soupir désabusé avant de s’éloigner.
Il n’avait pas envie de se bastonner verbalement. Il avait beaucoup mieux à faire de sa journée hein ? Fallait peut-être pas trop abuser non plus. Le combat allait commencer alors qu’il se prépare mentalement. Quelques minutes plus tard, il était maintenant sur le terrain pour se préparer à se battre.
« Waram du Solochi contre Ghany du Skelenox ! Que le match commence ! »
ZUT ! Il n’allait pas laisser de temps à son adversaire ! Il courut vers elle, produisant des flammes autour de ses poings avant de commencer une série de coups. VITE ! Il ne devait pas perdre de temps ! Ne pas la laisser souffler ! VOILA ! Son poing venait de toucher le corps de Ghany, il savait qu’il allait faire sacré…
Hein ? Que ? Son poing avait tout simplement traversé le corps de son adversaire ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il se retourna, hoquetant de surprise alors que le corps de Ghany se dissipait dans un nuage de fumée pour réapparaitre derrière lui.
« Les chevaliers-pokémon liés aux armures spectraux sont capables de préparer des illusions pour combattre. Dommage pour toi mais tu ne pourras pas m’atteindre de la sorte et … »
« Tu crois vraiment que je n’ai pas réussi à te toucher ? » dit l’adolescent aux cheveux noirs, un sourire aux lèvres alors qu’une flamme violette continuait de brûler sur l’épaulette droite de son adversaire. D’ailleurs, maintenant, il pouvait voir son armure. Faite entièrement d’un métal noir, elle semblait néanmoins … vaporeuse sur le bout, comme une cape.
« Fais attention à toi, Ghany. On dirait bien que ce ne sont pas des flammes que tu peux éteindre en te roulant sur le sol. »
« Je m’en doutais bien mais quand même … je ne pensais pas qu’il serait capable d’une telle chose, Honto. Comme quoi … »
« Tu n’aurais pas dû mal juger ton adversaire. Tu ne sais rien et tu es partie comme une flèche. » reprit l’armure du Skelenox alors que Waram entend Ghany qui soupirait.
« Oui, oui, je le sais, pas besoin de continuer à me faire des reproches. »
L’adolescente aux cheveux noirs regarda néanmoins la flamme violette avec étonnement. Elle ne pouvait rien faire contre ça ? Alors, elle n’avait pas le choix. Elle murmura :
« Une course contre le temps, c’est intéressant. Je ne m’y attendais pas mais ça rend le tout bien plus captivant ! A mon tour maintenant ! Puisque tu adores les flammes, dis-moi ce que tu en penses de ces dernières ! »
Quoi ? Il fronça les sourcils, remarquant que des petites flammes violettes aussi commençaient à flotter autour de l’adolescente. C’était quoi ça ? Elle était aussi capable d’utiliser les dragons, enfin, la puissance des dragons ?
« Non, ce n’est pas lié aux dragons, pas du tout même, Waram. Il s’agit d’un feu follet, enfin de plusieurs d’entre eux visiblement. »
« Feu follet comme les trucs qui … enfin bon, ce n’est pas trop rassurant. »
Pas du tout même mais il ne pouvait pas vraiment se plaindre. Il devait juste éviter les flammes pour qu’elles évitent de le toucher. Encore que, en y réfléchissant bien, ce genre de flammes devait être sans conséquences pour lui. Hmm, vue la taille aussi, il se faisait peut-être du souci inutilement ? Autant courir vers elle à nouveau et l’envoyer dans le décor, ça sera beaucoup plus simple même.
Il n’avait pas à se préoccuper des flammes ! Pas du tout même ! Il vient foncer vers elle à grandes enjambées, réfléchissant à la façon dont il pouvait attaquer. Sa propre flamme était toujours présente, prête à consumer l’adolescente-Skelenox peu à peu. Celle-ci venait d’ailleurs de tout simplement lui envoyer les feux follets vers lui.
« WARAM ! ESQUIVE-LES MAINTENANT ! »
« Arrête de t’en faire ! C’est pas dangereux pour moi ça ! Je vaux beaucoup mieux ! »
Pourtant, lorsque les flammes vinrent le toucher, il posa un genou au sol. Les flammes ! Elles étaient pareils que les siennes ! Comment ça se faisait ? Z… ZUT ! L’adolescente exulta :
« Hahaha ! Superbe ! Maintenant, nous sommes tous les deux rongés par le temps. Qui de nous deux tombera en premier, tu ne trouves pas cela … superbe ? »
« Je ne sais pas ce qui est superbe ou non mais la seule chose que je sais, c’est que je vais obtenir la victoire. Puisque je n’ai plus de temps devant moi … autant accélérer le tout ! »
Il poussa un cri de rage, une aura noire se formant autour de lui. Bon, il devait utiliser peut-être ses pouvoirs ténébreux contre elle ? Est-ce que ça serait utile ? Peut-être ? Il ne savait pas. Le mieux était de tester ! Tester contre elle ! Il commença un nouvel enchaînement, s’étant relevé pour se jeter contre l’adolescente aux cheveux noirs.
Coups de pied et coups de poing, tous étaient entourés de la même aura qui se formait autour de sa personne. Elle recula, cherchant à se dissiper et à produire ses illusions comme auparavant … mais elle devait reconnaître une chose : ça ne marcherait pas une nouvelle fois. Oui, elle en était convaincue maintenant.
L’affronter au corps à corps ? C’était peut-être risqué, très risqué. Elle devait envisager autre chose. Esquiver ne devrait pas être trop difficile … mais se rendre spectrale comme l’était son armure, ça, par contre, il ne fallait pas compter là-dessus. Elle se compliquait trop la vie. Elle devait réagir maintenant et …
« Ne pas être assez concentré pendant un combat est mauvais. L’être beaucoup trop n’est pas mieux ! Tu es trop préoccupée par le combat ! »
Cette fois-ci, son poing fit mouche alors qu’il cible le ventre de l’adolescente, ayant pris appui sur ses jambes pour bien renforcer son coup. Il n’attendait pas qu’elle puisse souffler, lui assénant maintenant un coup de pied dans la mâchoire, la faisant tomber en arrière.
« Et voilà, le combat est termi… AH ! »
Il fit quelques pas en reculant, remarquant que les flammes étaient toujours présentes. Si elles étaient encore actives, ça ne voulait dire qu’une chose :
« RELEVE-TOI ! Si tu es une véritable femme-chevalier, continue de te battre ! »
« Pas une seule minute de répit hein ? Je te jure, vraiment, quelle blague ! »
Elle se releva comme si de rien n’était. Est-ce que ses coups avaient été inefficaces à ce point ? Ce n’était pas possible ! Elle devait quand même être blessée non ? Ce n’était pas possible … pas possible, pas possible ! NON NON ET NON !
« Vraiment, tu ne te gênes pas. Pas un seul instant … Ah … Ah … Ah … Par contre, tu ne frappes pas au niveau du visage. Pourquoi ? »
« Car il paraitrait que même si vous êtes des chevaliers, vous restez des femmes. Et je ne touche pas au visage d’une femme, même s’il est masqué. Si le masque se brisait alors, ça causerait de trop gros problèmes. »
« Quand même pas, il ne faut pas exagérer … mais bon, on va dire que c’est bien sympathique de ta part. Par contre, la différence de niveau entre nous deux est bien trop flagrante, je trouve. Dommage, dommage. Des fois, on aimerait combattre jusqu’au bout mais une victoire basée sur le temps est déplaisant, vraiment déplaisant. »
Hum ? Elle se permettait une telle remarque en vue de son état ? Il n’était pas sûr que ça soit vraiment bon de sa part hein ? Elle n’était pas réellement capable de se battre et ... hein ? Elle leva la main droite en l’air, criant :
« J’abandonne ce combat ! »
Hein quoi ? Il cligna des yeux, se demandant s’il venait de bien comprendre ce qu’elle déclarait ? C’était bien ça ? Abandonner ? C’était vraiment possible ? Lorsqu’il vit que l’armure disparaissait du corps de Ghany pour reprendre la forme d’un petit être fantômatique masqué de blanc, il ouvrit la bouche :
« Mais mais mais … c’est vrai ? »
« Bien sûr, pourquoi mentirai-je ? J’abandonne ce combat. Des fois, il faut savoir reconnaître sa défaite, voilà tout. Faire du zèle n’est pas bon et … »
« Pourquoi ça ?! Un combat doit se faire jusqu’au bout ! Je n’accepte pas une victoire de la sorte ! C’est juste n’importe quoi ! Et qu’est-ce que les groupes vont en penser ?! »
« Libre à eux de choisir ce qu’ils veulent. Je ne me complique pas la vie pour aussi peu. J’avoue que je pensais aller plus loin mais bon, des fois, on ne choisit pas vraiment ce qui va nous tomber dessus hein ? Bref, mes félicitations ! »
« J’aime pas ce genre de victoire ! Tu pouvais combattre et moi aussi … Tsss. »
Il se retourna, énervé et agacé alors que Sarine reprenait sa forme de dragonne de métal avant de l’accompagner. Victoire ? Mon œil ! Si cela avait continué, il y a des chances qu’il perde ! Pourquoi ? Car les feux follets étaient bien plus nombreux que la flamme qu’il avait projetée sur elle. Donc sur la durée, si elle avait tenu, il aurait perdu. Tsss … Bon, autant ne plus y penser et aller voir les autres combats, ça sera mieux.
Hum ? Le combat de Sanphinoa ? Ah oui, c’était contre un Goélise. Là par contre, elle semblait vraiment peiner au maximum. Et pourtant, elle n’avait pas un avantage par rapport au type. Ils étaient tous les deux des chevaliers-pokémon liés à l’élément aqueux. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Voyant qu’elle avait du mal, il cria :
« HEY ! NE RECOMMENCE PAS COMME AU PREMIER COMBAT ! ECLATE-LE ! »
Il suffisait juste qu’il crie pour qu’elle réagisse, n’est-ce pas ? Il eut un petit sourire aux lèvres qu’il chercha à cacher alors qu’elle venait donner un coup de tête contre le torse du chevalier-Goélise, l’envoyant se planter dans un mur. Encore une fois … c’était lorsqu’elle était très faible qu’elle arrivait alors à obtenir la victoire.
« Victoire de Sanphinoa du Barpau ! Valroan du Goélise perd au second tour ! »
Moui ? Y avait pas vraiment besoin de préciser ça non plus hein ? Et son Goélise était bien une sorte d’oiseau marin, comme il s’en était douté à force en le regardant au loin. C’était quoi comme nom ? Ah, d’après les paroles de Valroan, il s’agissait de Gugu. Gugu ? Vraiment ? Il n’avait pas honte de s’appeler ainsi ?
« Waram ! Tu étais encore là ? Tu as gagné, dis dis ? AH ! Tu as l’air si fatigué ! »
« Si fatigué, si fatigué, et toi, tu crois que tu tiens debout ? »
« Je … ne suis même pas sûre que je pourrai me battre au prochain tour. » dit-elle tout en rigolant faiblement, se penchant en avant pour vouloir s’écrouler dans les bras de Waram. Sauf que celui-ci fit un pas sur le côté, l’adolescente tombant au sol comme une masse.
« AIEUH ! Waram ! Pourquoi tu as bougé ? » sanglota-t-elle.
« Car je ne te sers pas pour te reposer, non mais oh. » rétorqua l’adolescent, l’aidant néanmoins à se relever. Il n’était pas un mauvais bougre quand même.
« Beuh, ça faisait quand même sacrément mal, tu aurais pu éviter quoi. Snif … AH ! Il faut que l’on aille voir le combat de Raon ! Et vite ! J’espère qu’il n’est pas déjà terminé ! »
« Qu’est-ce qu’il y a de si spécial avec lui ? C’est pas comme s’il allait perdre hein ? »
« Il affronte Qalanos ! » s’écrit Sanphinoa. Qu… Quoi ? Raon affronte Qalanos ?! Bon sang ! Qu’est-ce qu’elle attend alors ?! Il souleva l’adolescente, la prenant dans ses bras avant de se mettre à courir à toute allure. Ils devaient se dépêcher ! Il ne savait pas ça ! Il allait pouvoir juger de Qalanos avant qu’il ne soit trop tard ! Il fallait qu’il puisse voir quelques techniques au cas où ! Qu’il sache comment le battre ! ALLEZ ! ALLEZ ! Hey ! Pourquoi est-ce que Sanphinoa s’accrochait à son cou ?
« Tu es en train de me serrer un peu fortement, Sanphinoa ! »
« Oups … euh … je suis désolée, ce n’était pas voulu. »
Vite ! Ils étaient finalement arrivés. Ah … Le combat n’était pas fini, tant mieux ! Mais en même temps, c’était étrange. Raon était dans un bien triste état alors que Qalanos semblait à peine essoufflé. Ce n’était pas normal non ?
« Comment est-ce possible ? Raon devrait pourtant avoir un sérieux avantage non ? »
« Les avantages ne sont rien face à l’expérience dans le domaine de la chevalerie, Waram. Qalanos est bien au-dessus du simple conflit entre les flammes et les insectes. »
Oui mais de là à ce qu’il arrive à battre aussi facilement Raon. Limite, ça lui faisait presque de la peine pour Raon de le voir ainsi, tenant à peine debout. Puis sans qu’il ne fasse aucun mouvement, il s’écroula au sol, ne bougeant plus du tout. Aucun mouvement de sa part.
« C’est donc terminé ? En fait, nous sommes arrivés à la fin. Je pensais que j’apprendrai quelques petits trucs. Bon ben, ça en fait un du groupe en moins à défier. »
Il haussa les épaules, montrant bien par là son total désintérêt dans la défaite de Raon. Il déposa ensuite Sanphinoa au sol, s’éloignant de son côté. Bon, il ne restait plus que Xalex, n’est-ce pas ? Et depuis quand est-ce qu’il s’intéressait aux autres ? Bah, de toute façon, la surprise n’était plus vraiment là maintenant. De ce qu’il pouvait voir, Xalex avait fini par gagner son combat. Encore encapuchonné ? C’était quoi cette blague ? Il n’était pas possible de voir à quoi il ressemblait ?
« C’est juste n’importe quoi, pour ne pas changer. »
Il émit un grognement avant de repartir. C’était si peu intéressant. Bon, il ne restait plus que quatre personnes sur le groupe de cinq de l’épreuve. Et qu’est-ce qu’ils avaient tous à regarder ça hein ? C’était quoi leurs problèmes ? Grrr. Bon sang, c’était irritant !
« Mais euh ! Waram ! C’était pas gentil de ta part de partir de la sorte ! »
Ah oui ? Et qu’est-ce qu’il en avait à faire hein ? Fallait pas trop exagérer non plus. Il ne se préoccupa pas de Sanphinoa qui était revenue. Le second tour était déjà fini. C’était aussi simple que ça, n’est-ce pas ? Quelques blessures mineures qui allaient être soignées bien rapidement et ensuite, il verrait. Il voulut partir mais Sanphinoa s’accrocha à lui.
« On devrait aller voir Raon quand même, Waram. »
« Je n’ai pas le temps de me préoccuper de ça. Je n’ai pas besoin de m’adresser à un perdant. » dit-il, retirant son bras de Sanphinoa avant de s’éloigner.
Il ne pouvait pas se permettre de perdre. Pas du tout même. Et puis quoi encore ? Il en était hors de question. Perdre, c’était pour les faibles. Il n’était pas faible. Il n’avait pas de temps à aller voir les faibles. Il avait un troisième tour à préparer. Combien est-ce qu’il y en avait encore ? Combien ? Non, il devait juste penser à la victoire !
15eme posté.
A savoir que dans le 17, on en saura plus sur Xalex !
Chapitre 16 : La glace argentée
« Ce n’était vraiment pas très gentil de ta part, ça, Waram. »
« Bof, je ne fais pas ça pour être gentil, loin de là même. »
« Oui mais quand même, tu pourrais juste aller le voir un peu ! Rien t’en empêche hein ? »
« NON NON ET NON ! J’ai pas de temps à perdre avec les perdants ! Lâche-moi ! » grogna l’adolescent aux cheveux noirs, irrités par Sanphinoa.
« C’est bête et mesquin … Je vais me préparer pour mon prochain combat aussi. Snif … J’espère juste que toi aussi, tu perdras en ayant tout donné. Comme ça, tu comprendras ce que Raon a ressenti lui aussi. Snif, c’est bête de ta part. »
« M’en fiche que ça soit bête, je ne fais pas ça pour être sympathique ou gentil. Et puis quoi encore. Maintenant, déguerpis, c’est tout. »
« SNIF ! VILAIN ! T’es vraiment un imbécile ! »
Et il ne se cachait pas. Alors bon, elle part ou alors, il faut qu’il lui botte l’arrière-train pour qu’elle comprenne ? Grrr. Il regarda Sanphinoa qui courait pour s’éloigner de lui alors qu’il se préparait au troisième tour. Bon, le nombre de participants diminuait au fur et à mesure. Il lui restait quoi à combattre ? Non, il ne devait pas prévoir les prochains tours, juste celui sur lequel il allait tomber. Il observa le nom de son adversaire : encore une femme-chevalier ?
« Waram, je suis plutôt déçue de ton comportement à l’encontre de Sanphinoa. »
« Ah oui ? Mets-toi en file indienne pour me faire la morale hein ? »
« Ne commence pas à être irritable. Tu sais parfaitement que je peux l’être encore plus que toi. » répliqua la créature faite de métal à ses côtés.
« Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Bon, toute façon, je verrai mon adversaire. Je vais sur le terrain, ça me permettra d’éviter de t’entendre. »
« Malheureusement pour toi, je dois t’accompagner ou tu préfères éviter de me porter ? »
Tss. Elle avait parfaitement raison et elle le savait. Il émit un petit rictus de colère avant de se diriger vers la sortie des vestiaires. Il doit encore patienter une bonne heure mais il n’en a rien à faire. Il vient se placer sur le terrain où il devra livrer son prochain combat, venant s’asseoir en croisant les jambes.
« Euh, ton combat ne commence pas tout de suite, Waram. » lui dit l’arbitre.
« Bof, rien m’empêche de patienter ici, non ? Je ne crois pas ? »
« Non, pas vraiment. Enfin bref, ne fait pas trop de troubles non plus. Pour un premier tournoi, faut avouer que tu as fait déjà un sacré chemin. Mais bon, ça, c’est mon avis personnel, pas celui d’un arbitre hein ? Ne crois pas que je te soutiens, loin de là. »
« Oui, oui, je me doute. Bon, je vais attendre ici, comme je l’ai dit. »
Et pour faire ça, quoi de mieux que de s’asseoir et fermer les yeux. C’est bizarre. Franchement bizarre, il se sentait zen et tranquille en ce lieu. Il prit une profonde respiration, jusqu’à sentir une tête qui se posait sur ses genoux.
« Sarine, pourquoi est-ce que tu fais ça ? Je croyais que tu m’en voulais et me détester. »
« Ne raconte pas n’importe quoi et tais-toi un peu. »
« D’accord, d’accord. Pour une fois, ça vaut le coup de t’écouter, je dirai. »
Il ne continua pas la conversation. C’était bizarre comme façon de voir se reposer alors qu’il était encore énervé auparavant. Il ne comprenait pas pourquoi ça se passait ainsi. Ce n’était pas déplaisant, pas du tout. Combien de temps allait-il devoir attendre ? Il ne savait pas mais au moins, ça lui permettait de souffler un bon coup.
« Waram, il ne reste plus que quelques minutes. »
Il le savait. Il calculait le temps dans sa tête, se disant que cela lui faisait cinq minutes en moins à chaque fois. Bon, son adversaire était une femme-chevalier, n’est-ce pas ? Il ne savait pas pourquoi mais il avait une très mauvaise impression. Et il n’avait pas regardé ce que Xalex, Qalanos et Sanphinoa allaient affronter. Bah ? Pourquoi est-ce qu’il s’en intéresserait de toute façon hein ? Faut voir.
« C’est donc toi, Waram. Moui. J’aime bien. Encore une fois, le côté ténébreux te colle bien. J’aime bien. Oui. »
Une voix féminine et il rouvrit subitement ses yeux pour voir un visage masqué de noir. Il y avait deux yeux rouges gravés sur le masque alors que la personne en face de lui était une adolescente qui devait avoir une quinzaine d’années, comme Sanphinoa.
« Je me présente ? Auriane du Farfuret, enchantée de te connaitre et …Oui ? »
« Ton armure est déjà présente mais … »
Il y avait quelque chose de bizarre avec cette armure. Ce n’était pas la puissance habituelle qu’il ressentait chez chacun des élèves. Non, c’était totalement différent. Il n’appréciait pas ça … il avait l’impression que la puissance était bien plus grande chez elle.
« Oh ? Je me présente totalement alors : Auriane, femme-chevalier d’argent du Farfuret. »
« A … Argent ? Femme-chevalier d’argent ? » bredouilla Waram, se relevant pour faire face à l’adolescente en face de lui. Elle était un peu plus grande que lui, ce qui changeait de Sanphinoa. Argent ? Il avait bien entendu ?
« Oh ? Tu n’es pas au courant ? Certains élèves sont des chevaliers pokémon d’argent. Cela veut dire que leurs armures sont bien plus fortes et résistantes que celles des chevaliers de bronze. Voilà tout. Ne soit pas trop impressionnés, je ne mords pas. »
« Et je dois être rassuré ou non ? Enfin bref, je suis prêt. »
« Le combat débute dans quelques minutes mais oui, tu ferais bien de t’échauffer et de t’étirer un petit peu. Ca ne peut pas te faire de mal dans le fond. »
Tsss ! Il n’avait pas besoin de conseil de la part de son adversaire. Mais quand même, l’argent ? Il allait affronter ça ? Vraiment ? Ils n’exagéraient pas un peu ? Il ne se sentait pas tellement rassuré maintenant et …
« Waram, tout se passera bien, ne t’inquiète donc pas. Tu es fort, retiens juste cela. »
« Merci de tenter de me convaincre mais bon … je dois juste me dire que si j’arrive à la battre alors Qalanos ne sera qu’une formalité pour moi. Je dois voir ça comme ça. C’est ça ? »
« Tu reprends vite du poil de la bête toi, hein ? Mais oui, en quelque sorte, tu peux dire ça. »
« Tu peux déjà venir sur moi s’il te plaît ? Que je me prépare mentalement au combat et que je vois ce que je peux tenter de faire contre elle ? »
Contre elle ? Il pouvait maintenant détailler son adversaire. Elle aussi était habillée de noir comme le précédent mais cette fois-ci, d’autres décorations. En fait non ! Ce n’était pas du noir ! Il était aveugle ou quoi ? C’était plutôt du bleu foncé. Par contre, elle avait une sorte de longue oreille pointue de métal rouge qui sortait du côté gauche de sa tête, pointant vers le ciel en diagonal. Ce n’était pas vilain.
Il fallait rajouter aussi le fait qu’on pouvait remarquer comme des griffes blanches au niveau de ses poings et de ses pieds alors qu’elle avait trois autres « oreilles » pointues qui sortaient du bas de son dos, de même couleur que celle logée sur son crâne. Moui, la décoration était un peu bizarre mais pourquoi pas ?
« Mon armure s’appelle Zark. La tienne s’appelle Sarine, n’est-ce pas ? »
« Visiblement, elle est assez connue. Je n’ai donc pas besoin de la présenter. »
« Disons qu’on la connait plus comme la bonne conscience du mauvais garçon que tu es, plutôt que pour son côte issu de l’armure. »
« Hahahaha ! Bonne conscience ? Ca colle plutôt bien à ce que je suis oui. » dit Sarine malgré qu’elle était déjà sur le corps de Waram. Celui-ci donna un coup de poing dans son casque.
« Arrête de rire, espèce d’idiote. Ca n’a rien de drôle. Bon, je suis prêt à me battre contre toi. Espérons que ça soit aussi ton cas sinon tu le regretteras. »
« Oui, oui, ne t’en fait pas, je suis plus que prête. Il suffit d’attendre que cela commence. »
Moui. Mais bon, ça ne changeait pas au fait que c’était agaçant et énervant. En fait, il était perturbé à cause de Sanphinoa. Elle lui faisait la gueule ? Elle ? Et puis quoi encore ? Depuis quand est-ce que cette adolescente qui savait à peine faire trois pas avant de se casser la figure pouvait lui faire la gueule ? Grrr ! Qu’est-ce qu’elle était chiante !
« Par contre, tu m’excuseras mais je ne te laisserai pas une seconde de répit. »
Voilà qu’Auriane lui adressait la parole ? Et puis quoi encore ? L’arbitre signala que le combat commençait et il se préparait déjà à foncer sur Auriane. Mais après avoir fait quelques pas, un puissant vent glacé vient le repousser en arrière.
« Les dragons ne supportent pas vraiment le froid, n’est-ce pas ? »
« Je … je … Ca ne m’arrêtera pas comme ça ! »
« Elle n’a pas tort. J’ai remarqué que j’avais du mal avec les climats très hivernaux, Waram. » déclara Sarine alors que Waram s’écriait :
« Donnes-lui aussi tes autres faiblesses, tant qu’on y est hein ?! BORDEL ! »
Il suffisait juste de cracher des flammes pour que tout s’arrête ! Il se concentra, faisant apparaître plusieurs flammes violettes avant de les jeter au sol devant lui. Sauf qu’elles vinrent s’éteindre. Qu’est-ce que … Ses flammes ? P… Pourquoi ?
« Si cela avait été des flammes normales, ça aurait été beaucoup plus simple. Mais dans ce cas précis, tes flammes sont celles issues de la puissance des dragons. Comme tu ne peux pas vraiment me résister de ce côté, tes flammes sont inutiles. »
Inutiles ? C’est une blague hein ? Il doit faire comment alors ? Pourquoi ? POURQUOI ? Il doit se battre comment ? Il voulait une explication ! Une explication sur comment réussir à battre quelqu’un s’il n’avait pas ses flammes ! VITE ! VITE :
Ah … Ah … Ah … NON ! Non et non ! NON ! Sans ses flammes, il ne pouvait pas se battre ! Il ne pouvait pas ! Il devait pourtant trouver une solution ! IL DEVAIT … AH ! Auriane commençait maintenant à le frapper de ses griffes, se déplaçant avec vivacité autour de lui.
« Je suis parmi les plus rapides de l’école. Il te sera impossible de me suivre à l’œil nu. »
Sauf qu’il ne l’écoutait pas. Il se prenait les coups sans même réagir, quelques murmures se faisant entendre dans le colisée. L’adolescent était juste immobile, ne bougeant plus du tout. Zut … zut … zut … zut … il devait faire quoi ? Comment ?
« Ne pas sombrer dans le désespoir me parait être une solution viable, Waram. »
Sarine ? Elle lui parlait calmement malgré tout ce qui se passait ? Elle avait une solution, c’est ça ? Mais quelle solution ? Quelle solution ? Il n’en avait aucune, lui ! AUCUNE ! Il ouvrit la bouche, poussant un hurlement terrifiant, le sol commençant à trembler avant que la femme-chevalier du Farfuret ne fasse un saut en arrière, arrêtant ses attaques.
« Ce cri ? Je … Mon corps. » murmura-t-elle alors qu’elle tremblait de tout son être. Elle avait cru entendre un rugissement bestial, le genre qui serait issu d’une créature prédatrice prête à la déchiqueter. L’adolescent se pencha en avant, ses bras pendant vers le sol.
« Pourquoi continuer de penser à ça ? Si je n’ai pas mes flammes, j’ai mon corps. Hahaha. »
« Tu sembles vraiment perdu et perturbé par je ne sais quoi exactement. Cela est assez étrange en soi, il faut l’avouer, oui. Mais bon, il en est toujours ainsi avec les chevaliers-pokémon possédant des armures des ténèbres ou spectraux. On est ainsi. »
« JE M’EN FICHE ! Je vais te faire disparaître ! »
Il ne devait pas penser au reste ! A rien du tout ! Il avait ses poings et ses pieds ! Il suffisait juste de l’exterminer ! Voilà tout ! JUSTE DE … AH ! Elle n’était plus devant lui. Il se retourna mais elle venait encore de disparaître de son champ de vision.
« Non ! Non et non ! NON ! J’AI DIT NON ! »
Il ne fallait pas rêver ! Pas du tout même ! PAS DU TOUT ! Et ce vent glacé commençait à lui faire plus que mal ! Il avait froid ! Il ne supportait pas le froid ! Pas du tout ! Calme, rester calme, rester calme. Rester calme, calme, calme, calme ! IL NE POUVAIT PAS ! Il frappa le sol d’un poing rageur avant de tout simplement donner un coup de tête en avant.
« AIE ! CA FAIT MAL ! »
Il venait de percuter quelque chose. La femme-chevalier était tombée au sol. Il avait réussi à la toucher ? Mais ce n’était pas suffisant ! Pas du tout même ! Il devait juste en profiter ! Il sauta en avant, prêt à atterrir sur elle mais elle roula sur le côté, donnant un coup de griffe sur la hanche de l’adolescent, le faisant tomber au sol à son tour.
« C’était surprenant mais un peu dangereux quand même, tu ne trouves pas ? Tu dois être un peu sonné par le coup de tête que tu as donné. Mon casque est plus résistant que le tien. »
Du sang ? Il y avait du sang qui s’écoulait de son front. Auparavant, cela n’avait été que de petites entailles, éraflures mais là, c’était du sang. Du véritable sang ! C’était le sien. C’était le sien qui tombait. Blague, c’était une blague, une grosse blague.
« C’EST JUSTE UNE BLAGUE ! POURQUOI JE SUIS BLESSE ?! »
« Car ton armure est moins résistante que la mienne, combien de fois-je me répéter ? »
Blague, blague, blague ! BLAGUE ! Il allait exploser son adversaire ! L’exploser en mille morceaux ! L’empêcher même de vivre et bouger ! Tout simplement l’exterminer sans qu’il ne laisse de traces derrière lui ! C’était comme ça qu’il voyait la chose. Ah … ah … ah …
« Tu t’es enfin calmé, Waram ? »
« Ne me parle pas, ne me parle plus. Je ne veux plus t’entendre, plus du tout. »
« Pourtant, il va bien falloir que tu m’écoutes, Waram. Tu es complètement perdu et désemparé. Laisse-moi donc m’occuper de ça. »
« LA FERME ! JE VAIS LUI BRISER SON ARMURE ! »
« Tu es désespérant, Waram. Fais comme tu veux. »
Elle en avait assez ? Qu’importe, ce n’était pas un problème, pas du tout même. Il voulait juste s’occuper de cette foutue femme-chevalier ! Mais comment faire ? Comment faire ?! Il s’énervait pour rien. Il devait reprendre son calme mais ça serait obéir à Sarine. Il ne voulait pas se permettre ça, pas du tout même.
« Utilise tout simplement la rage des dragons, Waram. »
« Je croyais que tu ne voulais plus me parler, Sarine ? »
« Je n’ai jamais dit cela. C’est toi qui t’imagine des choses. Fais ce que je te dis et tu pourras facilement obtenir la victoire, c’est aussi simple que ça. »
Utiliser la rage des dragons ? Comment ça ? Il se concentra, recommençant à faire apparaître des flammes. C’était différent. Non, ce sont les mêmes flammes que d’habitude. Il pousse un gémissement, ayant du mal à rester debout à cause des nombreux coups de la femme-chevalier Farfuret. Il doit se concentrer.
« Changeons ces flammes … en crocs. »
Qu’est-ce que Sarine était en train de faire ? Les flammes, ce n’était plus les mêmes. Une forte chaleur commençait à envahir ses poings. Qu’est-ce que Sarine était en train de comploter ? Depuis quand ? Depuis quand est-ce qu’elle savait faire ça ? Ses flammes, il avait l’impression qu’elles dansaient autour de ses poings.
« Réunies tes deux poignets l’un contre l’autre, ouvre tes mains … comme si tu formais une gueule. Une gueule qui va se refermer sur ton adversaire. »
Son adversaire ? Il ne la voyait même pas … mais il devait écouter Sarine. Il fermait les yeux, entendant juste le bruit des pas de la femme-chevalier du Farfuret. C’est étrange mais après son cri, ses oreilles semblaient meilleures pour l’audition.
Il pouvait entendre les pas. Il pouvait savoir où elle se trouvait. Il pouvait gagner ! Il en était sûr maintenant ! Grâce à Sarine ! Il en était convaincu ! Il frappa le sol de son pied droit, s’en servant comme appui avant de se retourner vivement sur 90 degrés vers la droite. Il pointa ses deux mains dans la position que Sarine lui avait dit, un cri terrifiant se faisant entendre en même temps qu’il rouvrait les yeux.
Des flammes … de véritables flammes. Le corps de son adversaire était recouvert par les flammes alors qu’elle se roulait au sol. Mais ces flammes, elles étaient naturelles. Elles n’étaient pas violettes comme celles dont il avait l’habitude. Pourquoi ? Qu’est-ce qui avait tant changé par rapport au reste ?
Puis plus rien. Plus rien du tout. C’était ça. Auriane ne bougea plus. Elle resta couchée au sol alors que les flammes disparaissaient. Il avait gagné ce combat ? Elle était un peu brûlée mais rien de bien grave. Il avait réussi ? Vraiment ? Il … Les flammes. Elle était capable de produire un froid hivernal. Il était alors logique qu’elle ne supporte pas les flammes. Le véritable feu. Il avait réussi à produire des flammes.
« Victoire de Waram du Solochi ! »
Ah oui ? Vraiment ? Et il allait se battre comment au prochain tour ? Ah ? Il paraitrait que le prochain tour sera pour demain normalement. C’est vrai ça ? Vrai que trois combats à la suite, ce n’est pas rien du tout.
« Waram, ça ne te gêne pas si je reste sur ton corps ? J’ai l’impression que tu ne tiendras pas debout si je te quitte. »
« Je confirme ça … Attends, je vais juste m’occuper d’Auriane. »
Hein ? Comment cela ? Il ne comptait pas lui faire de mal, n’est-ce pas ? Elle n’apprécierait pas vraiment si c’était le cas. Pourtant, l’adolescent aux cheveux noirs se dirigea vers Auriane, observant l’adolescente dans son armure bleue. Hum … elle était inconsciente mais ça ne semblait pas si grave que cela. Tant mieux en un sens. Pourtant, il vient la soulever, la mettant sur son dos avant de dire :
« Je l’emmène à l’infirmerie. Je ne sais pas si mes flammes étaient dangereuses ou non. »
« C’est bizarre venant de ta part. N’est-ce pas plutôt parce que tu préfères éviter de voir le combat de Sanphinoa après tout ça ? »
Tsss ! Ce n’était pas du tout ça ! Il se dépêcha de ramener Auriane à l’infirmerie, expliquant son cas avant de se mettre à courir vers l’endroit où Sanphinoa devait se battre. Comme ça, Sarine allait se la fermer en voyant qu’elle avait complètement tort ! D’ailleurs, c’était quoi les murmures qu’il entendait alors qu’il se rapprochait du lieu où Sanphinoa se battait ?
« Mais … je connais cette personne ! »
Je sais parfaitement qui elle affronte ! Même si elle porte une armure cette fois, je sais parfaitement que la personne que Sanphinoa affronte, c’était l’une de celles qui n’arrêtaient pas de lui causer du tort ! Elle affrontait … non. Pas ça le problème !
« Sanphinoa n’arrive même plus à se battre ! Pourquoi est-ce qu’elle continue ?! »
C’était encore pire que les deux dernière fois ! Si on cumulait la fatigue depuis le début du tournoi, c’était déjà un miracle que Sanphinoa arrive à ce stade. Et là ? Elle affrontait qui ? Jania du Lombre. Lombre ? Il ne savait pas ce que c’était exactement.
Mais la casque ressemblait à une sorte de nénuphar. C’était ça ? Un nénuphar. C’était donc une armure-pokémon liée aux plantes ? Puis l’armure était principalement de couleur verte, avec des petites griffes ridicules de couleur rouge aux pieds et aux mains.
« Combien de temps tu comptes rester debout, Sanphinoa ? Tu n’es pas faite pour gagner. Je veux bien croire que tu as eu de la chance au début mais tout cela s’arrête. Tu ne peux pas gagner contre moi. Ton eau ne fait que m’arroser. »
« Ah … Ah … Ah … »
Elle n’était même pas capable de s’exprimer. Que l’arbitre cesse ce combat plutôt que de le continuer ! C’était tout simplement ridicule ! Vraiment ridicule même. JUSTE RIDICULE !
« ARRÊTE CE FOUTU COMBAT, SANPHINOA ! »
« JAMAIS ! SURTOUT PAS MAINTENANT, WARAM ! Tant que tu ne te seras pas excusé ! Je n’arrêterai pas ce combat ! »
« Hey, hey, hey, veuillez ne pas déranger jusqu’à la fin. » demanda l’arbitre en s’adressant à Waram, celui-ci grognant légèrement.
Ouais, ouais, il allait juste regarder de loin. Il avait parfaitement compris le message. Vraiment, c’était n’importe quoi ! Et puis quoi encore ? S’excuser ? Envers Raon ? Et ceux qui étaient faibles ? Hors de question ! HORS DE QUESTION !
Alors pourquoi est-ce qu’il tremblait en voyant Sanphinoa qui se faisait tout simplement malmener ? Pourquoi est-ce qu’elle continuait de riposter alors que ses coups touchaient à peine Jania ? C’était juste ridicule. Elle n’avait aucune chance de gagner ! AUCUNE ! AUCUNE ! Alors qu’elle arrête ça si elle n’en avait pas les capacités !
« TOMBE JE T’AI DIT ! TOMBE ! »
Même son adversaire était agacée par l’endurance de Sanphinoa ! Qu’elle arrête de rester debout et se couche au sol ! C’est tout ! Un coup ! STOP ! Et … Coup de boule ? Lombre venait tout simplement de donner un violent coup de tête à Sanphinoa, faisant voler son casque à crête bleue en arrière.
« Tu me prends vraiment la tête ! COUCHE-TOI ET … »
« JAMAIS ! » hurla l’adolescente aux cheveux bleus, renvoyant le coup de tête à l’expéditrice, un claquement sonore se faisant entendre. Jania s’écroula au sol, en arrière, s’écriant de douleur avant de se redresser.
« Espèce de folle ! Tu crois vraiment que ça marche comme ça alors que tu n’as pas ton casque ?! JE VAIS T’EXTERMINER ! Tu vas … »
« Victoire de Jania du Lombre ! » cria la voix de l’arbitre.
Hein quoi ? Sanphinoa était encore debout ! Elle venait même de donner un coup de tête magistral à son adversaire ! Pourquoi est-ce que Jania aurait gagné ?! POURQUOI ? C’était quoi cette blague ? Il n’acceptait pas qu’elle perde comme ça ! PAS DU TOUT ! Il serra les poings, s’apprêtant à ouvrir la bouche avant de voir que le corps de Sanphinoa penchait en avant. MERDE ! Il en était hors de question !
« SANPHINOA ! Purée ! J’ai besoin de plus d’élan ! »
Son corps réceptionna celui de Sanphinoa avant qu’il ne s’écroule au sol, roulant sur plusieurs mètres. Lorsque le mouvement fut terminé, il poussa un profond soupir de soulagement. Pourquoi est-ce que son cœur battait à tout rompre ? Il respira bruyamment, sa main posée dans les cheveux bleus de Sanphinoa. Elle avait perdu ? Alors qu’elle avait donné son maximum ? Il jeta un bref regard à Jania, celle-ci quittant le lieu du combat, marmonnant que c’était devenu inutile dorénavant de l’utiliser comme souffre-douleur.
Et voilà le 16 !
Plus que 4 pour la fin de cette partie. ^^
Chapitre 17 : Sous la cape
« Est-ce que je peux rester jusqu’à ce qu’elle soit réveillée ? »
« Bien entendu. C’est bien la première fois qu’un chevalier aussi attentionné s’occupe d’une femme-chevalier. Je ne vais pas t’en empêcher, tu sais ? »
« Ce n’est pas de l’attention. » marmonna Waram alors qu’il était assis à côté du lit de l’infirmerie, ayant déposé Sanphinoa dedans.
« Si tu le dis, je vais aller voir les autres patients. Néanmoins, essaye juste de ne pas faire trop de bruit. De même, de là, tu peux voir le colisée si tu le désires. »
Ah oui ? Il se releva, se dirigeant vers la fenêtre pour y jeter un œil. C’est vrai. Il pouvait voir le colisée. Tant mieux … mais en même temps, ça ne valait pas le fait d’être à côté. Non, il valait mieux pour lui qu’il laisse Sanphinoa se reposer et qu’il aille voir les combats. Enfin, peut-être celui de Xalex, il affrontait qui d’ailleurs ?
« Qalanos ?! C’est quoi cette blague ! »
« Waram. Qu’est-ce que l’infirmière vient de te dire ?! »
Rien à foutre ! Qalanos était en train d’affronter Xalex ! Bon sang, il ne pouvait pas rester là sans rien foutre. Il s’approcha de Sanphinoa, couchée et endormie dans le lit, disant qu’il revenait d’ici quelques minutes avant de quitter l’infirmerie.
« Tes poisons sont vraiment impressionnants, il faut l’avouer. »
« Merci bien du compliment mais tu ne te défends pas mal pour celui qui tient le titre de champion du tournoi hein ? Malheureusement, je ne compte pas me laisser faire. »
« Je préfère cela. Divertis-moi plus que Raon. Pourtant, tu n’as pas l’avantage sur moi contrairement à lui … mais tu résistes mieux à mes attaques. »
« J’ai toujours été plus portée sur la défense que sur l’attaque. Disons que l’endurance est mon gros point fort. Tu ne me feras pas plier. »
« Nous allons voir ça ! J’ARRIVE ! »
C’était donc ça un combat contre Qalanos ? L’expérience du chevalier du Yanma était clairement visible pendant le combat. Mais Xalex? Le gros problème, ce n’était pas le fait que c’était Xalex qui se battait, c’était plutôt le fait qu’il ne voyait toujours pas son armure !
« Tu n’arrêtes pas de fixer Xalex depuis que tu es arrivé, Waram. »
« Je ne peux pas m’en empêcher. On ne voit toujours pas son armure ! Pourquoi est-ce que personne ne se pose la question à son sujet ? Personne n’a envie de la voir ou quoi ? »
« Je ne vois pas ce qui est si dérangeant. Si Xalex ne veut pas se montrer aux yeux de tous et de toutes, c’est son choix. Mais il a décidé de participer à ce combat. »
Bof, ça ne changeait rien que … Bon … ça l’emmerdait de faire ça mais pourquoi pas ? Il commença à crier en direction de Xalex :
« Qu’est-ce que tu fous ?! Je peux savoir ?! »
« Hein quoi ? Waram ? Tu as déjà fini ton combat ? Ahem … hum, tu peux éviter de me déranger en plein combat ? Ou alors, tu tentes de m’aider ? »
« Tsss ! Te déranger, puis quoi encore ? Si t’es pas content, t’as qu’à perdre ! »
« Raison de plus pour gagner. Si je bats Qalanos, sache que tu m’affronteras, j’attendrai ça avec impatience pour voir si tu es réellement devenu plus fort. »
« Je t’affronterai ? Je n’attends que ça alors. J’ai une revanche à prendre ! »
« HEY ! XALEX ! NE M’IGNORE PAS ! »
Xalex fit un saut en arrière, projetant plusieurs dards sur Qalanos qui était arrivé jusqu’à lui. Le chevalier du Yanma fit un saut sur le côté à son tour, les esquivant alors qu’il semblait pester contre son adversaire. Qalanos n’était peut-être pas si fort que ça ? En y réfléchissant bien, il n’était pas un chevalier d’argent donc bon … oui, c’était peut-être ça. Qalanos pouvait quand même perdre ! Il n’était pas surpuissant ! Et puis zut, pourquoi est-ce qu’il espérait la victoire de Xalex ? C’était juste stupide, vraiment stupide. Ce n’était pas comme s’ils étaient amis tous les deux hein ? Puis quoi encore ?
« Avec une telle dévotion envers moi, je ne peux que m’estimer heureux. »
Qu’est-ce que Xalex racontait maintenant ? Et puis, pourquoi est-ce qu’il avait l’impression que le combat allait prendre une tournure bien plus grave ? Il ne savait pas du tout mais ce n’était pas vraiment plaisant du tout. Pas du tout même.
« Ca ne me plait pas ce qui se passe. »
« Tu as de la chance d’avoir une personne pour te soutenir mais ce n’est pas ça qui te fera gagner ce combat ! ASSEZ ! Le combat a assez duré ! PASSONS AUX CHOSES SERIEUSES ! Je vais te montrer pourquoi je suis le champion de l’école ! »
Quelque chose changeait maintenant. Le sol s’était mis à trembler alors que les yeux de Qalanos devinrent rouges. Des fissures apparurent sur le terrain, des pans entiers de terre se soulevant, prêts à s’abattre sur Xalex.
« C’était donc ça ? Des pouvoirs ancestraux. Tu n’as pas peur de tout dévoiler maintenant ? Si tu gagnes ce combat, Waram sera alors prêt. »
« Je sais parfaitement ce que tu comptais faire. Tu n’espérais pas gagner ce combat ! Tu me déçois, Xalex ! Tu veux juste servir de cobaye pour Waram ! »
« Et zut. Tu as deviné, n’est-ce pas ? Waram, je l’apprécie bien. Il est un peu grognon sur les bords mais pas mauvais garçon. Mais bref, viens donc, je t’attends ! »
Qu … Quoi ? Comment ça ? Xalex se battait pour lui ? Et pour quelle raison ? C’était juste n’importe quoi ! Pourtant, les morceaux de pierre vinrent toucher Xalex, le faisant tomber en arrière sans même qu’il ne puisse réagir.
Et puis tout changea en un instant. La vitesse, la force, tout avait changée chez Qalanos. Tout ! Comment était-ce possible ? Ses coups étaient bien plus violents, bien plus puissants. Et surtout, Xalex arrivait maintenant à peine à se défendre depuis qu’il s’était relevé.
« Et pourquoi est-ce que tu te caches tant si c’est pour Waram que tu fais ça ?! »
« Disons que des fois, on n’a pas tellement envie de se montrer aux autres. Question de principe. Chacun est libre, non ? »
« Sauf que je ne vais pas te laisser le choix ! »
Waram ne comprenait plus rien. C’était quoi cette blague ? Ce combat ? Tout avait changé au moment même où les pierres avaient frappé Xalex. Maintenant, qu’est-ce qu’il pouvait faire contre lui ? C’était juste impossible pour lui de gagner.
« Que dirais-tu de recevoir quelques ondes pour déchirer cette foutue cape ?! »
Des ondes de choc ? C’est vrai. La cape se déchirait peu à peu alors que Xalex tentait d’esquiver les coups sans y arriver. Peu à peu, les morceaux de tissus brun laissaient place à des bouts d’armure bleus. Sur les coudes et les cuisses, il y avait de petites pointes mais surtout … les cuisses. Enfin, ce n’était pas ça le problème !
« Xa … Xalex, tu es une fille ?! »
Il ne savait pas pourquoi il était en sueur mais Xalex était là, sans plus aucune cape ou autre. Le visage masqué de bleu, un casque recouvrant une chevelure rose ondumée qui lui allait jusqu’au milieu du dos. Si on rajoutait aussi les petits rubans bleu présents dans ses cheveux. Son casque avait deux longues oreilles bleues de forme ovale. Et son armure bleue ? Elle avait des tâches violettes au niveau de la poitrine, poitrine qui était fermement maintenant dans cette armure mais dont il était difficile d’ignorer les formes.
« Est-ce que je peux finalement prendre la parole, Xalex ? » demanda une voix féminine.
« Je crois que c’est le cas. De toute façon, le combat est terminé. »
Xalex leva la main en l’air, signalant par là qu’elle abandonnait le combat. Maintenant que sa couverture était tombée, il n’y avait plus de raison de participer à ce combat. La voix provenant de l’armure reprit la parole :
« Je tiens à me présenter : Je suis Nadyra, l’armure du Nidoran femelle. Je suis donc aussi la partenaire de Xalex dans l’école de Gliros. »
Il devait dire quoi ? Enchanté de la connaître ? Il resta parfaitement immobile alors que l’arbitre déclarait Qalanos comme vainqueur. Xalex passa juste à côté de Waram, posant une main sur son épaule gauche avant de dire tout simplement :
« Je ne suis pas un monstre, tu sais ? Mais méfies-toi maintenant de son attaque. »
« Xa … Xalex ! Attends un peu ! » s’écria Waram, se tournant vers l’adolescente aux cheveux roses. Il posa une main sur son bras, la faisant trembler.
« Qu’est-ce … qu’il y a, Waram ? Tu sembles un peu sur les nerfs. »
« J’ai une question ! Une question très importante même. Tu … Tu es une fille mais donc, depuis le début, tu dors dans notre dortoir alors que tu es une fille ? »
Elle était étonnée, plus qu’étonné même avant d’éclater d’un grand rire, posant sa main sur celle de Waram pour la repousser. Elle vint dire :
« Je croyais que c’était beaucoup plus grave que cela, Waram. Tu m’as fait peur. Et ne t’en fait pas, les dortoirs sont mixtes. Et ce n’est pas parce que tu ronfles pendant que tu dors et que tu sais que je suis une fille que ça va me déranger maintenant. »
« Hein ? Mais je ne ronfle pas ! Pas du tout même ! »
« Si, si, je peux le confirmer, Waram. » déclara Sarine. De quoi est-ce qu’elle se mêlait ? Et et et … mais zut alors ! Zut de zut ! Ca ne devait pas se … ZUT ! BON SANG ! Qalanos était son adversaire alors ! Ca n’allait pas être simple du tout !
« Je ferai mieux de retourner voir Sanphinoa, de mon côté ! »
« Fais donc, fais donc. Je t’accompagne après que je sois repassé au dortoir. »
Xalex pouvait faire ce qu’elle voulait hein ? Enfin zut, c’est juste que bon … cette fichue armure lui collait un peu trop à la peau. Et pourquoi est-ce qu’il la regardait déjà à la base hein ? C’était pas nécessaire ! Et zut … vraiment zut alors.
« Waram ? Tu es perturbé par cette découverte ? »
« Tu ne vas quand même pas me dire que tu étais au courant depuis le début ? » bredouilla Waram en s’adressant à Sarine, l’armure du Solochi hochant la tête positivement.
« Mais je n’ai pas senti le besoin de le signaler. »
« Ah ouais ? Espèce d’idiote ! C’est une fille ! Et les filles, ça ne dort pas avec les garçons ! Tu ne comprends pas ça ? C’est pourtant simple ! »
« Moi ? Je comprends juste que tu as été plus qu’étonné d’apprendre cela et que tu ne sais plus où te mettre. Surtout Xalex n’est pas vilaine du tout. »
Ca n’a rien à voir ! Qu’est-ce qu’elle raconte encore cette pauvre folle d’armure du Solochi ? Bon ! Autant aller retrouver Sanphinoa et lui raconter ce qui s’était passé ainsi que la grande découverte en ce qui concernait Xalex. Mouais ! Il n’était pas convaincu que ça soit utile mais il devait le faire. Puis en même temps, il devait prendre des nouvelles de Sanphinoa, c’était tout et rien d’autre. Pas de temps à perdre avec le reste, hey !
Revenant dans l’infirmerie, il remarqua aussitôt que l’adolescente aux cheveux bleus était maintenant assise dans le lit et surtout bien consciente. Bon ben, ça allait arranger le tout, non ? Il haussa les épaules, venant jusqu’à elle.
« Wa … Waram. Tu es là ? L’infirmière m’a dit que tu m’avais déposée. »
« C’est le cas. Comment est-ce que tu te portes ? Normalement, tu n’as aucune blessure importante au crâne, il semblerait. »
« Merci beaucoup, Waram et euh … je suis désolée pour ce qui s’est passée. Enfin ce que j’ai dit auparavant, c’est tout. Je suis vraiment désolée et … euh … j’ai perdu ? »
« Tu as perdu en allant t’écraser lamentablement contre le sol. Bref, voilà tout. »
« Snif, c’est vrai, j’ai perdu … snif. Je suis nulle. Aucun groupe ne voudra de moi, j’en suis sûre et certaine maintenant. Snif ! »
« Rah ! Arrête de pleurer ! Tu n’es pas tombée par terre, je t’ai rattrapée avant que tu ne t’écrases comme une crêpe ! C’est tout ! »
« Oui mais ça ne change pas que personne voudra de moi, snif. »
Elle était jamais contente ou quoi ? Qu’est-ce qu’il venait de lui dire à l’instant ? HEY ! Il avait l’impression de ne pas être écouté et c’était agaçant, très agaçant même. BON SANG ! Il prit ses mains dans les siennes, disant :
« Tu as été superbe, saches-le ! Ce combat était vraiment super. Tu t’es battue jusqu’au bout. Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le fond ? »
« Pourtant, pour Raon, c’était pareil mais … snif … »
« Raon est Raon. Lui aussi a fait de son mieux mais toi, c’était différent ! DIFFERENT ! Tu ne comprends pas ça ? Voilà tout ! »
« D’accord, d’accord. Et euh … tu affronteras qui au prochain tour ? Et il reste encore Xalex, non ? Il a fait quoi de son côté ? »
« Il ? Tu veux dire elle, non ? Elle affrontait Qalanos mais elle a perdu. Résultat, c’est moi qui vais devoir affronter Qalanos. »
« Hein quoi ? Tu vas affronter Qalanos ?! Puis euh, tu as dit quoi ? Attends ! »
« Xalex est une fille. Une jolie fille d’ailleurs. Elle a des cheveux roses. » dit l’adolescent aux cheveux noirs alors qu’il entendait un soupir de la part de Sarine derrière lui.
« Jolie fille ? Cheveux roses ? Xalex est une fille ? Mais mais mais … Elle dort dans le même dortoir que toi et Raon ! Mais mais mais … »
« Oui, ça m’a étonné d’ailleurs. Paraitrait que ça ne la dérange pas même si je ronfle. »
« R… Ronfle ? Déranger ? Mais mais mais … »
« Quoi encore ? Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai quand même le droit de ronfler, non ? »
« C’est pas ça le problème ! Le problème, c’est qu’il y a une fille qui dort dans la même chambre que toi, Waram ! Et en plus, elle est jolie, tu as dit ! »
« Et alors ? Qu’est-ce que ça change ? Comme si c’était horrible à imaginer non ? » dit l’adolescent, haussant les épaules, ne voyant guère de souci.
« Peut-être que tu aimes les jolies filles ? » demanda Sanphinoa, se triturant les doigts. « Je suis pas assez jolie, c’est vrai. Je le sais parfaitement. »
« Bof, c’est pas le sujet, pas du tout même. J’ai pas que ça à faire avec les filles. »
« AH ! Ne me dit pas que … que … que … tu aimes les garçons ?! »
« NON MAIS T’ES STUPIDE ?! » hurla l’adolescent, pris en faute avant de grimper à moitié sur Sanphinoa, la regardant fixement malgré son masque. « Je ne suis pas comme ça ! J’aime les filles et … pourquoi est-ce que tu soupires comme ça, toi ? »
« J’avais juste peur quand même. Puis euh … je n’ai pas encore vu Xalex. »
« Pfff ! C’est n’importe quoi ! Je vais aller quitter l’infirmerie. Toute façon, les quarts de finale, ça ne sera que demain. Je vais me reposer et … »
Quoi encore ? Elle venait de tirer sa manche, gênée et inquiète. Qu’est-ce qu’il y avait encore ? Elle ne voulait pas le lâcher un peu ? Dans tous les sens du terme hein ?
« Waram, est-ce que tu peux rester un petit peu encore, s’il te plaît ? Je ne sais pas si je pourrai sortir ce soir et je ne veux pas être seule. S’il te plaît. »
« Pfff. Dire que tu as deux ans de plus que moi, on ne dirait pas du tout. Bon, d’accord, il n’y a aucun problème pour moi, pas du tout même. »
« Merci beaucoup. Je peux garder ta main ? »
Quoi encore ? De quoi est-ce qu’elle parlait ? Il baissa les yeux, voyant que Sanphinoa serrait sa main. Hum. Moui. D’accord. Ce n’était pas un problème là-aussi. Il vient tout simplement s’asseoir sur le lit alors que Sarine signalait qu’elle allait retourner au dortoir. D’ailleurs, il semblerait que Karry fut aussi emmené dans celui de Sanphinoa.
« Distrayez-vous bien toutes les deux. Je vous laisse tranquille. Sanphinoa, lâche-le mais pas trop tard, d’accord ? » déclara l’armure du Solochi tout en quittant la pièce.
Raaaaaah ! Pourquoi est-ce que tout ça n’arrivait qu’à lui ? Sans rien dire, il s’écroula sur le dos, sur le lit, juste à côté de Sanphinoa. Il observa le plafond pendant de longues secondes, jusqu’à ce que le visage masqué de Sanphinoa refasse son apparition. Bon, quelques heures, c’est tout hein ? Il devait ensuite aller se reposer, rien de plus.
Chapitre 18 : Quelques notes
« Humpf ! Je passe en dernier contre Qalanos ? Ils gardent le meilleur pour la fin ? »
« Ne soit pas vantard, Waram ! Ce n’est pas bon pour toi de l’être ! »
Il haussa les épaules alors qu’au final, il avait encore quelques heures devant lui. Le combat commencera vers la fin de l’après-midi. Normalement, d’après ce qu’il savait, chaque match de quart de final avait un délai d’une heure entre eux.
« Et toi, comment est-ce que tu vas ? Tu as dormi à l’infirmerie, non ? Tu peux donc en dire plus ou pas ? Que je sache tout simplement. »
« Euh, te dire quoi exactement, Waram ? Je vais bien mais toi … surtout toi ! Tu n’as pas dormi encore avec Xalex hein hein ?! »
« Mais c’est quoi cette question tordue ? Xalex a dormi dans son lit et je ne lui aie pas adressé la parole de toute la soirée. Pareil pour Raon mais lui, il était encore à l’infirmerie comme toi. Je n’arrive pas à voir le souci hein ? »
« Que … que … quoi ? Tu dormais seul avec Xalex ?! »
« Hum ? Hein ? Ah oui, c’est vrai, maintenant que tu le dis. »
Sarine poussa un profond soupir avant que Sanphinoa ne saute à moitié sur Waram, le regardant à travers son masque. Elle s’écria :
« Tu dormais seul avec une fille ? C’est … c’est vrai ça ? »
« Oui enfin, dans la même pièce. T’arrête de t’imaginer cinquante mille choses ? T’es vraiment fatigante. Je vais aller me préparer mentalement, tiens. »
Il n’avait pas de temps à perdre avec des imbécilités de la sorte. Il laissa Sanphinoa en plan avant de quitter la pièce. Il n’écouta pas ses cris, laissant quand même Sarine le rejoindre alors qu’il réfléchissait à ce qu’il devait faire. S’entraîner un peu ?
Installé sur un banc quelques minutes plus tard, il essayait de mettre en place une stratégie contre Qalanos. De ce qu’il savait faire, Qalanos n’était surement pas au courant qu’il était capable de produire des flammes bien réelles. Cela serait un avantage contre le chevalier du Yanma. Le souci restait quand même ces fichues pierres. Dès qu’elles touchaient un adversaire, Qalanos se déplaçait BEAUCOUP plus rapidement.
« Et surtout, il devient beaucoup plus fort. Bien plus fort même. »
« Tu penses à Qalanos, n’est-ce pas ? »
« J’essaie de trouver une solution pour le combattre. Je ne suis pas vraiment doué pour esquiver les attaques donc si je me prends ces pierres, j’aurai beaucoup de mal ensuite pour gagner. Je ne sais même pas si j’ai vraiment une chance. Bref, je ne suis pas vraiment rassuré par la suite des évènements si je peux me permettre, hein ? Voilà tout, c’est aussi simple. »
« Qu’est-ce que tu racontes donc ? »
« Juste une solution ! C’est si surprenant que ça que je tente de trouver une solution à mon problème ou quoi ? Je ne sais pas quoi faire, voilà tout ! »
« Je pensais plus au fait que tu te compliques la vie pour cela. Ce n’est pas dans tes habitudes de te prendre la tête. Laisse-tout simplement le reste se faire. »
« Non non et non ! Et puis quoi encore ? Je ne laisserai pas ça se passer ainsi ! RAAAH ! Et pourquoi tu me regardes d’un air désolé ? »
« Juste que j’aimerai bien que tu ailles voir Sanphinoa. Elle est vraiment désolée de se comporter de la sorte. Elle a juste été tellement surprise par Xalex. »
« Et moi donc ? Qu’est-ce que je dois dire ? »
Sarine ne répondit pas alors qu’il se levait du banc. Pourquoi ne pas aller voir le troisième match ? Non, même pas. Il ne voulait pas observer ses adversaires. Le seul problème résidait dans Qalanos. S’il arrivait à le battre, il pouvait considérer qu’il avait gagné le tournoi. Surtout, ça serait un tel coup d’éclat que ça en serait impressionnant.
Oui, il n’aurait alors aucun problème à trouver un groupe. Aller discuter avec Sanphinoa ? Et puis quoi encore. Surtout après sa petite crise. Non, il allait peut-être voir comment Xalex allait maintenant. Il retourna dans son dortoir, voyant la personne encapuchonnée assise sur un lit, tenant un bouquin en main. Elle se tourna vers lui, disant :
« Bonjour, Waram. Qu’est-ce qui se passe ? D’habitude, tu ne retournes pas au dortoir non ? »
« J’avais envie de passer du temps ici. Mon combat ne commence pas maintenant. »
« Fais donc, fais donc. Tu veux pas plutôt des conseils contre Qalanos ? »
« Co… Comment est-ce que tu as deviné ça ? »
Il était pris en faute, ne sachant pas du tout où se mettre. C’était stupide, stupide ! Comment est-ce qu’il … enfin elle avait deviné ça ? Il bredouilla à nouveau :
« Enfin bon, si tu ne veux pas m’aider, ça se comprendrait hein ? Je suis ton adversaire ! »
« Adversaire ? Cela aurait été le cas si j’avais gagné hier. Mais non. Tu peux t’installer à côté de moi. Je vais faire quelques dessins et prendre du papier pour t’expliquer tout ça. »
« Je ne suis pas complètement demeuré non plus, tu t’en doutes ? »
« Permet moi d’en douter parfois quand on t’écoute. »
Il émit un petit rictus de colère, se renfrognant avant de s’asseoir sur le lit. Lorsque Xalex revint, il tira subitement sur le tissu brun qui la recouvrait mais celui-ci ne quitta pas le corps de l’adolescente, Xalex donnant un coup de poing à Waram sur la joue.
« On ne touche pas à ça ! J’ai fait exprès de la renforcer et de prendre un tissu plus résistant. »
« Mais je t’ai déjà vue hier, enfin tout le monde t’a vue ! Pourquoi ça te dérange que maintenant ? » demanda Waram, Xalex disant aussitôt :
« Car je ne veux pas. C’est tout. Tu ne comprends rien aux dames, ça ne date pas d’hier. On ne parle pas de moi ici mais de tes problèmes contre Qalanos. Bon tout d’abord, tu as un sérieux avantage au niveau de l’armure. »
« Oui, je sais bien. Ce n’est qu’une armure d’insecte pour Qalanos. Et je peux aussi produire de véritables flammes. Hier, j’ai réussi. »
« Le gros problème ? C’est que ton armure est le seul avantage que tu as. »
Ah ben comme ça, c’était clair et net. Il cligna des yeux plusieurs fois pour voir si elle plaisantait mais le ton dans la voix de Xalex ne laissait pas vraiment place au doute. Il s’affaissa dans le lit, Qalanos disant calmement :
« Ca ne veut pas dire que tu n’as aucune chance contre Qalanos hein ? Juste que si tu ne fais pas attention, tu risques de te prendre la raclée de ta vie et je ne parle pas de la même intensité que je t’ai donnée y a quelques instants. »
« Ouais, ça, c’était plutôt un coup de poing qu’une baffe dans la gueule. Je tiens à signaler la différence. Ca fait même encore un peu mal. Et d’ailleurs, dis-moi, tu portes rien sous cette fichue cape maintenant ? »
« Que … que quoi ?! » s’exclama Xalex alors que Sarine relevait sa tête, regardant Waram avec de grands yeux ronds. Qu’est-ce qu’il venait de dire ?
« Ben je ne vois JAMAIS l’armure à tes côtés. Donc ça veut dire que tu portes encore ton armure sur toi, c’est bien ça ? »
« Aaaaaaaah ! Pfiou, tu m’as fait peur sur le coup. Tu sais quoi, Waram ? Je crois qu’on va juste parler de Qalanos car tu me fais mal au crâne avec tes paroles. »
« Qu’est-ce que j’ai encore dit ? On va prétendre que c’est de ma faute, j’en suis certain. »
Xalex n’eut simplement qu’un léger éclat de rire, commençant à griffonner quelques mots avant de se mettre à discuter avec Waram. Sarine entendit un léger bruit de la part de la porte du dortoir, se retournant pour apercevoir rapidement une ombre qui s’éloignait aussi rapidement qu’elle était venue.
« Ah … Des fois, il accumule les troubles sans même s’en rendre compte. »
« Sarine ? De quoi est-ce que tu parles ? »
« De rien, de rien, Waram. Continue donc de discuter, tu le verras bien plus tard. » dit l’armure du Solochi alors qu’il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Enfin bref, toute façon, il était occupé avec Xalex.
Finalement, toute l’après-midi passa rapidement et Xalex avait décidé de l’accompagner jusqu’au colisée, là où il allait devoir affronter Qalanos. Il regarda l’adolescent en face de lui, faisant déjà mettre son armure sur son corps.
« Je vois que tu es venu accompagner. Elle t’a été de bon conseil ? »
« Oh plus que ça. Je sais même maintenant que j’ai mes chances contre toi. Je ne vais pas m’en priver d’ailleurs, tu vas être plus que surpris, hahaha. »
« Vous vous entendez très bien, tous les deux. » reprit Qalanos alors que son armure était déjà sur son corps. Bon ! Il y avait encore beaucoup de boulot à faire visiblement !
« Disons qu’après l’aide qu’elle m’a donnée, je ne peux qu’apprécier sa présence. »
« Arrête les flatteries, Waram. Surtout quand cela ne te ressemble pas. Bonne chance, c’est tout ce que je te dirai, en ce qui concerne, Qalanos. »
« T’en fait pas, je vais obtenir la victoire pour toi, Raon et aussi Sanphinoa même si elle n’a pas affronté Qalanos. Bon ! Tu peux reculer. »
« Reste quand même sur tes gardes. Pour ce combat, je suis ton entraîneuse. » termina de dire Xalex avant de faire quelques pas en arrière. Elle sentit une présence malveillante derrière elle et se retourna aussitôt, faisant face à Sanphinoa. « Oh ? Tu es là aussi pour encourager Waram ? Il va avoir besoin de toi aussi. »
« Il semblait si amical avec toi à côté, Xalex. Je ne vois pas pourquoi je devrai rester ici. »
Au ton utilisé, Xalex décida de ne pas chercher à discuter avec l’adolescente aux cheveux bleus. Il valait mieux car elle ne semblait pas très loquace.
« Waram du Solochi contre Qalanos du Yanma. Que les quatrièmes quarts de finale commencent maintenant ! » déclara l’arbitre.
Faire quelques pas et étudier l’adversaire. Faire quelques pas et étudier l’adversaire. Il se répétait cela, tournant autour du chevalier du Yanma. Utiliser les flammes alors qu’il n’était pas sûr que Qalanos soit au courant, non. Utiliser des flammes liées aux dragons puis en profiter lorsqu’il pensait que ça ne serait pas le cas ? Non non non ! Il s’embrouillait complètement, un peu de concentration, bon sang !
« Sarine, tu veux bien me surveiller et m’aider s’il te plaît ? »
« Je le ferai, ne t’inquiète donc pas. Mais continue d’observer Qalanos jusqu’à ce qu’il décide de t’attaquer. » chuchota l’armure doucement.
Il s’en doutait mais bon, ça ne changeait pas que ce n’était pas bon. Il détestait patienter de la sorte. Il avait l’impression d’être complètement inutile à force de ne rien faire. Mais bon, c’était pour la victoire. Être trop zélé contre Qalanos allait juste le faire perdre. Juste le faire perdre. Et Qalanos le regardait aussi longuement comme pour l’étudier. Ce n’était pas bon, pas bon du tout même. Juste rester calme et patienter.
« Hum, je vois ce que tu manigances mais bon. Si tu ne veux pas t’approcher de moi … saches que plus le temps passe, plus je deviens rapide. Bientôt, tu ne pourras plus me voir. Est-ce vraiment une bonne chose ? »
« Je ne sais pas. » dit tout simplement l’adolescent aux cheveux noirs.
Xalex l’avait prévenu à ce sujet. Pendant ce temps, il pouvait aussi se renforcer. OUI ! C’est vrai ! Se renforcer. Il prit une profonde respiration, gonflant ses muscles et améliorant sa puissance. Oui, le tout était de frapper fort et bien … pas forcément beaucoup.
« Néanmoins, si tu ne viens pas, ne pense pas que je vais te laisser te préparer. »
Ah ! Voilà ! Parfait ! C’était ça qu’il désirait de la part de son adversaire ! Celui-ci n’allait pas lui laisser le temps de souffler ! Il fonça finalement vers Waram, l’adolescent aux cheveux noirs se retenant de sourire. Il esquiva une première attaque puis une seconde.
« Je ne te laisserai pas continuer ce petit jeu bien longtemps. »
L’épuiser, c’était une bonne solution. Et en même temps, il devait répliquer. Il faisait apparaître plusieurs flammes violettes, les projetant vers Qalanos sans pour autant l’atteindre. Les flammes continuaient d’exister bien qu’elles fussent encore présentes sur le sol. Bon, ce n’était pas suffisant, il fallait faire encore plus que ça. Beaucoup plus. Ce n’était pas aussi simple que ça, pas du tout même. Bon … un peu de réflexion. Vraiment et … Hein ? Les ailes blanches avec une rayure rouge presque au bout de l’armure du Yanma commencèrent à frétiller à toute allure.
« Accélérons tout de suite le rythme. Tu comprendras que l’expérience est cruciale dans ce genre de situations. Tu vas vite comprendre ton erreur. »
« Trop de paroles, pas assez d’action. »
Il pensait que Qalanos était du genre à garder son calme mais c’était bien souvent le contraire. Il mêlait l’expérience et la puissance en même temps. Vraiment, son caractère ne faisait pas forcément de lui un premier de la classe.
Il cligna des yeux une seule fois … et ce fut son erreur. Lorsqu’il rouvrit les yeux, ce n’était pas un seul Qalaos qu’il avait en face de lui mais bien six qui étaient en train de l’entourer, un sourire mauvais aux lèvres. Ils étaient tous présents, prêts à l’attaquer.
Les mouvements d’ailes étaient tellement rapides qu’il poussa un gémissement, passant une main sur son crâne. Ca faisait mal ! C’était quoi ça ? Il avait une sacrée migraine à cause de cette saleté ! Ce n’était quand même pas normal non ?! Des ondes vinrent le frapper de tous les côtés bien qu’il ne pouvait que sentir celle qui le toucha au niveau de la hanche gauche.
« Tout n’est qu’illusion. D’habitude, tu es beaucoup plus loquace. Qu’est-ce qui t’a fait tellement changé de comportement ? Le fait que je sois ton adversaire ? »
« Je n’ai pas besoin de te répondre. » murmura Waram qui continuait à se renforcer. Encore … encore … et encore … Ça devrait être bientôt bon de ce côté-là.
« Malgré les apparences, Qalanos est loin d’être une personnalité calme. Il suffit juste que tu arrives à l’agacer et tu le feras s’énerver. »
Il avait l’impression d’entendre encore la voix de Xalex dans sa tête. C’était exactement comme elle l’avait prévenu. Mais bon, ce n’était pas vraiment le plus plaisant de se prendre des coups. Il allait être temps de répliquer. Il continuait de cracher des flammes sans même se soucier si elles atteignaient leur cible ou non.
« Tu deviens vraiment énervant, Waram. Tu crois qu’en continuant de te prendre des coups, tu te feras repéré par un groupe ? »
« Un groupe ? Oh oui, c’est vrai que nous sommes là pour donner un certain spectacle. »
Il tourna son visage vers le colisée autour de lui. C’est vrai … qu’ils sont tous présents. Il voit des personnes tout autour de lui. Il y en a tellement, de différents groupes. Il y a aussi les chevaliers-pokémon qui ont perdu au précédent tour, d’autres qui ne participaient pas.
« Mais bon, ce n’est pas bien grave de toute façon. »
« Pas bien grave ? Tu insinues que tu en as rien à faire, c’est bien ça ? »
Il n’avait pas à lui répondre, seconde fois qu’il se répétait ça intérieurement alors qu’il regardait Qalanos. C’est vrai. Il voyait qui commettait de plus en plus de fautes. Pourtant, Sarine commençait à souffrir en même temps que lui. Ils ne faisaient que se prendre des coups. Bien entendu, quelques mouvements pour minimiser tout ça mais ça commençait à s’accumuler et ce n’était pas forcément une bonne chose.
« Le voilà donc ? Après toutes ces années ? »
Dans les gradins, une personne tenait un bloc-notes à la main était en train de commencer à écrire, continuant d’observer Waram en silence. Envoyée après la fin du troisième tour, cela avait été potentiellement intéressant d’apercevoir l’adolescent.
Adolescent qui venait enfin de répliquer devant les yeux ébahis du public. Une seule et puissante charge qui repoussa le chevalier du Yanma sur plusieurs mètres, celui-ci se retrouvant avec le soufflé coupé, hoquetant de surprise. Et oui, depuis le début, il chargeait sa puissance pour pouvoir administrer un coup d’une force terrifiante.
« Hum ? Oh et qui voilà donc … »
L’être avait posé le regard sur une autre personne présente. Intéressant, cela devenait bien plus intéressant que prévu. Il se murmura :
« Laissons donc le combat continuer. Ensuite, j’irai apporter des nouvelles. Il semble avoir très bien grandi, visiblement. Autant continuer à le laisser pousser. »
Et pendant ce temps, il allait profiter de ce combat. Peut-être même qu’il pouvait espérer le laisser sortir … cet être terrifiant. Mais pour ça, il fallait attendre, encore attendre. Le fruit n’était pas mûr, le fruit n’était pas encore prêt à être cueilli.
Voilou le 18.
Plus que deux chapitres !
Chapitre 19 : Ancré en lui
« Impressionnant comme coup. Vraiment. »
Qalanos se remit correctement, gémissant un peu de douleur tout en fixant Waram. Il se frotta la joue, émettant un nouveau petit cri de douleur. Le coup avait été rude, très rude même. Il ne s’était pas attendu à une telle réplique de la part de l’adolescent.
« Je devrais te remercier, n’est-ce pas ? Je commençais à perdre mon self-control. Mais maintenant que j’ai repris mes esprits, on va pouvoir commencer à se battre réellement. D’ailleurs, ne perdons pas plus de temps si tu veux bien. »
Hein ? Quoi ? Il allait déjà utiliser ça ? Waram cligna des yeux, remarquant qu’il recommençait à sortir les pierres du sol. Il allait tenter de le toucher avec ? Si c’était réussi, il y a avait de fortes chances que Qalanos se renforce. S’il laissait faire ça, autant dire alors que c’était fichu pour après. Il ne devait pas perdre espoir de gagner ce combat. Tant qu’il ne se faisait pas toucher, il avait toutes ses chances ! C’est comme ça et pas autrement !
« Tu sais pertinemment ce qui arrivera si tu n’esquives pas mon attaque, n’est-ce pas ? »
« Pas besoin de me le préciser, je ne suis pas stupide, loin de là. Xalex m’a prévenu à ce sujet et j’ai pu le constater par moi-même hier. Je ne te laisserai pas me toucher avec ça ! »
« Et comment comptes-tu esquiver mes attaques ? Surtout si je fais cela ! » s’écrit Qalanos, les pierres s’envolant vers les cieux. Il y en avait une bonne cinquantaine, de différentes tailles. Ce n’était pas plaisant, pas du tout même.
« Waram, cela va être difficile. Si tu ne peux pas les esquiver toutes, tu … »
« Je sais parfaitement ce que j’ai à faire ! » hurla Waram, coupant la parole à Sarine.
Il allait tout simplement les exploser ! Il poussa un cri, prenant appui sur ses pieds avant de se projeter dans les airs. Il se servit d’une pierre comme appui, sautant de pierres en pierres tout en brisant celles sur lesquelles il posait ses pieds.
« Et voilà une bonne chose qui est faite ! »
Il venait atterrir juste à quelques centimètres de Qalanos. Avec lui à sa portée, il pouvait tout simplement … AH ! Il hoqueta, un pieu de pierre s’enfonçant dans son dos, traversant son armure alors qu'il s'’écroulait au sol, Qalanos déclarant :
« Distraction, Waram. Pendant que tu t’occupais des pierres dans les airs, tu ne surveillais pas le sol. J’ai juste préparé le terrain. Est-ce que tu comprends ? »
Qalanos vint s’agenouiller devant Waram, l’adolescent aux cheveux noirs cherchant à se relever avant de se prendre un coup de pied sur le sommet du crâne :
« Tu ne peux pas combattre l’expérience que j’ai acquis pendant toutes ces années. Tu es incapable de pouvoir me battre. Admets tout simplement ta défaite, hier, Xalex m’a légèrement déçu en abandonnant mais chez toi, je crois que je peux me contenter de ça. Sanphinoa avait dit que tu étais capable de me tenir tête, je ne vois pas où. »
« Tu ne vas pas tarder à le découvrir par toi-même ! »
Il devait se redresser mais Qalanos recommença à lui donner des coups de pied sur le crâne, lui enfonçant la tête dans le sable en même temps que le reste du corps. Des fissures apparurent à même le sol avant que Waram ne s’écrit :
« Je te promets que si tu me permets pas de me remettre debout, tu vas le regretter. »
« Raison de plus pour voir ce dont tu es capable. Tu veux te relever ? Je vais t’y aider. »
Un coup de pied mais cette fois-ci par-dessous. Le pied s’enfonça dans le ventre de Waram, le soulevant au-dessus du sol pour l’envoyer dans les airs. Quelques lames d’air vinrent frapper l’adolescent en plein vol bien que celui-ci atterrissait sur ses pieds, titubant sur le moment.
« Tu es incapable de tenir la cadence. Penses-tu vraiment que mes coups t’affectent tant que ça ? Non, il y a la fatigue d’hier qui est toujours présente. Contrairement aux autres, tu n’es pas habitué à cela, pas du tout même. Je te laisse une nouvelle chance d’abandonner. »
« Tu peux toujours rêver. Il va falloir que tu t’ancres ça dans la tête. J’ai une surprise pour toi ! TU VAS VOIR MES FLAMMES ! »
« Tes flammes ? Humpf, ce ne sont pas celles-là qui sont dangereuses pour moi et … »
Non. Ce n’était pas pareil. Quelque chose était différent au niveau des poings de Waram. Les flammes n’étaient pas liées aux dragons contrairement aux précédentes. Ce sont de véritables flammes ?! Waram arriva jusqu’à lui, le frappant de ses crocs enflammés.
« On va voir si un insecte comme toi peut supporter ces flammes ! »
« AAAAAAAAAAAAAAAAAH ! … … … Vraiment ? Tu as trop tardé à jouer ton joker, Waram. Beaucoup trop tardé. »
Quoi ? Les flammes n’avaient pas touché Qalanos ? C’était une blague, n’est-ce pas ? Waram se retourna alors que Qalanos réapparaissait devant lui, prenant son visage à deux mains avant de lui enfoncer son genou en pleine face. Il se servit de l’impulsion donné par le coup pour sauter dans les airs à quelques mètres de hauteur avant d’atterrir sur Waram, enfonçant maintenant son pied dans le ventre de l’adolescent pour qu’il reste couché au sol.
« Dire que je n’ai même pas eu besoin de me battre sérieusement. Vraiment, dès l’instant où j’utilise un tant soit peu mes pierres, il n’y a déjà plus personne en face. Comment est-ce que je suis sensé pouvoir combattre réellement ? »
« Waram ? Waram ! Waram ! Relève-toi ! » s’écria Sarine.
Ca ne servait à rien, n’est-ce pas ? La différence était trop flagrante, trop violente. Comment est-ce qu’il pouvait, ne serait-ce qu’espérer obtenir la victoire ? Il était incapable de gagner, tout simplement incapable. Et dire qu’il n’avait même pas pu se battre réellement.
« Je pensais qu’il me divertirai bien plus. »
La personne continuait de prendre des notes, regardant Waram qui restait au sol. Au bout du décompte de dix par l’arbitre, il était considéré comme vaincu. S’il se relevait et qu’il était encore conscient, tant mieux pour lui.
« Laissons donc libre court à cette haine. »
Un claquement de doigt, inaudible aux oreilles de tous. Ou presque. La principale aux cheveux verts tourna son visage masqué vers les gradins, regardant les spectateurs présents. Elle n’avait pas rêvé, n’est-ce pas ?
« Cela ne me plait pas. Qu’est-ce que le petit Waram manigance ? »
Que cela soit à son insu ou non, elle sentait que quelque chose de malveillant était en train de se préparer. Qalanos n’avait pas besoin d’en arriver à ses extrémités. C’était un peu exagéré de sa part non ? Elle sentait une certaine jalousie en lui.
« Sarine, je suis vraiment désolé. »
« Des fois, tu dois accepter de perdre, Waram. Ce n’est pas bien grave. Tu as réussi à aller jusqu’en quart de finale, Waram. Je suis tellement fière de toi. »
Il eut un petit rire alors qu’il sanglotait. Il n’avait pas envie que ça se termine comme ça. Il n’avait pas envie que ça se finisse ainsi. Il pouvait faire tellement plus, beaucoup plus.
« Alors pourquoi ne pas l’accomplir ? »
Hein ? Quoi ? Comment ça ? C’était qui ça ? Il voulut tourner son visage à gauche et à droite mais Qalanos l’en empêchait. Non, la voix ne venait pas de son adversaire. Mais ce n’était pas Sarine non plus. C’était une autre voix ?
« Qui êtes-vous ? Où est-ce que vous êtes ? »
« Tu veux obtenir la victoire, n’est-ce pas ? Alors laisses-toi aller. Je vais régler cette affaire une bonne fois pour toutes. »
« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que vous allez faire ? Dites-moi ce que vous allez faire ! »
« A qui est-ce que tu parles, Waram ? » demanda Qalanos, entendant Waram qui criait sans aucune raison, tournant sa tête à gauche et à droite. Il retira son pied, ressentant une aura néfaste qui émanait de l’adolescent aux cheveux noirs.
« J’ai dit que j’allais m’en occuper. Reste donc en retrait maintenant. »
« MAIS QUI ME PARLES ?! » hurla Waram, se redressant subitement, la tête penchée en arrière, observant les cieux.
« He … Hey, tu deviens un peu flippant, là. » murmura le chevalier du Yanma.
« Bon, bon, bon. Un chevalier de Bronze ? C’est juste un apéritif, c’est ça ? »
Waram s’était remis correctement, son corps maintenant penché en avant, son regard posé sur Qalanos, un sourire aux lèvres. Il fit un petit geste de l’index, invitant Qalanos à venir se battre contre lui. Le chevalier du Yanma, peu rassuré, accepta néanmoins l’invitation, courant vers Waram. Lorsqu’il arriva pour l’atteindre, le corps de Waram se dissipa dans un nuage de fumée noire, sa voix chuchotant à l’oreille du chevalier du Yanma :
« Tu as une bonne vitesse, il est vrai. Mais tu n’es guère réellement impressionnant. »
Une simple tape amicale dans le dos pour le pousser avant qu’un grand éclat de rire se fasse entendre de la part de Waram. Qalanos se retourna, grognant avant tout en disant :
« C’est quoi cette blague ?! Qu’est-ce que tu fais exactement là ?! »
« Moi ? Je me divertis avec toi. Ce n’est pas toi qui te considérais comme tellement supérieur à moi ? Est-ce que tu comprends la notion d’impuissance ? Car c’est dans cela que tu vas être plongé peu à peu, à chaque instant qui s’écoule. »
« NE TE FOUT PAS DE MOI ! Je vais t’apprendre ! »
« M’apprendre quoi ? Tu as déjà perdu mais tu ne le sais pas encore. Je vais t’apprendre l’amertume de la réalité. » déclara Waram tout en rigolant.
« On va voir si tu supportes ça ! »
Le corps du chevalier du Yanma se mit à rayonner, la lumière du Soleil semblant atterrir sur lui et se faire absorber par son corps. De nombreux murmures se firent entendre dans le colisée, Waram croisant les bras, disant calmement :
« Oh ? M’attaquer avec une technique liée à la végétation et au soleil ? Tu crois vraiment que cela va m’atteindre. Je peux néanmoins t’applaudir pour cela. Tu es plein de surprises. »
« NE TE MOQUE PAS DE MOI ! »
Le rayon quitta le corps du chevalier du Yanma, traversant complètement Waram qui retomba au sol, couché sur ce dernier. Puis, comme si de rien n’était, il se releva, se frottant les épaulettes et les bras, mettant une main devant sa bouche.
« C’est tout ? Tu as peut-être l’expérience mais tu n’as pas la puissance. »
« Qu … Quoi ? Pourquoi tu es encore indemne ?! C’est quoi cette blague ?! »
« Simplement une différence de puissance entre toi et moi. A mon tour. »
C’est encore une blague, n’est-ce pas ? C’est une blague hein ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que les pierres sont en train de voler autour de Waram ? Il ne devrait pas être capable de s’approprier sa technique ! Ce n’est pas possible ! Pas du tout même ! Les pierres décollèrent vers le ciel, formant un cercle autour du colisée.
« Echec et mat. »
De simples paroles alors que les pierres vinrent s’abattre sur Qalanos, formant une pierre tombale sous forme de dôme autour du corps de celui-ci. Pourtant, le corps de l’adolescent aux cheveux verts et rouges en bol, séparés en deux parties égales, était encore là, bien qu’il ne fut guère dans un bon état.
« On dirait une autre personne, Qalanos. Je nous conseille d’a… »
« HORS DE QUESTION ! Je refuse ça ! Pas contre lui ! Je ne laisserai pas obtenir la victoire ! Pas du tout même ! Surtout pas après ses paroles ! »
« Je quitterai ton corps si je vois que cela devient trop dangereux. Tu seras alors forcé d’abandonner. Est-ce vraiment ça que tu veux ? Tu as bien vu la lueur dans son regard, n’est-ce pas ? C’est la lueur de quelqu’un qui n’hésitera pas à tuer si cela est nécessaire. Non, même si ça ne l’est pas, il n’as qu’une envie : t’éliminer. »
« M’éliminer ? Et ils vont laisser ce combat continuer ? »
Visiblement, c’était le cas. Même s’ils étaient tous surpris, ils n’envisageaient pas de stopper le combat. Est-ce qu’ils ne comprenaient pas à quel point cela devenait dangereux ? Qalanos se tourna vers la principale, la voyant dans les gradins. Elle devait comprendre la situation !
« Est-ce que tu recherches de l’aide ? Mais c’est déjà trop tard, beaucoup trop tard. »
« Je n’ai pas besoin d’aide. » dit Qalanos, d’une voix moins rassurée qu’auparavant.
« Ne t’inquiète donc pas, je ne fais que jouer avec toi. Je ne pense pas te tuer. Ca ne serait pas divertissant, loin de là. Il faut juste que je rappelle aux insectes quelle est leur place dans le cycle de la vie, microbe. »
« STOP WARAM ! Je ne te laisserai pas continuer de la sorte ! » cria Sarine. « Je quitte ton corps, l’arbitre sera alors obligé d’arrêter ce combat ! »
« Tu peux toujours essayer. » déclara Waram en rigolant, l’armure commençant à rayonner sans pour autant se séparer de lui, Sarine bredouillant :
« Pou… Pourquoi je ne peux pas ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas ? »
« Car je te le refuse. Reste bien gentille et je ne te briserai pas. De toute façon, tu n’es là que pour décorer mon corps. Tu seras détruite lors du moment venu. »
« Waram, qu’est-ce que … pourquoi est-ce que tu me parles comme ça ? »
L’adolescent aux cheveux noirs ne répondit pas, penchant la tête sur le côté, fixant Qalanos qui ne semblait plus quoi faire pour réussir à le battre. Maintenant, le colisée était continuellement parcouru par les murmures, empêchant le silence de planer dans la zone.
« J’avoue que je n’avais pas prévu cela. Il faut stopper ce combat. » dit Xalex à Sanphinoa, la femme-chevalier du Barpau tremblant de tout son être.
« Je … Ce n’est pas Waram, ce n’est pas lui, ce n’est pas … »
« Oh ? Tu es donc encore vivante, toi ? »
Le visage de Waram se tourna vers Sanphinoa, faisant un grand sourire bien qu’il n’avait rien de chaleureux. Il eut un petit ricanement, reprenant lentement :
« C’est vrai qu’il fut décidé que tu serais un bon facteur potentiel. Je l’avais oublié. »
« Ce n’est pas Waram ! Ce n’est pas Waram ! »
Elle se répétait cela sans cesse, espérant que tout ce qui était en train de se produire n’était qu’un horrible cauchemar. Tout cela n’était pas réel ! Pas du tout et …
« NE M’IGNORE PAS ! JE NE SUPPORTE PAS CA ! » s’égosilla Qalanos, venant donner un coup de tête à Waram, le repoussant en arrière.
« Hum, c’est vraiment déplaisant. »
Waram se frotta les bras, s’observant pendant de longues secondes. Il s’étudiait sous toutes les coutures, comme si cela ne le dérangeait pas le moins du monde pour le coup qu’il avait reçu. Il se murmura à lui-même :
« C’est vrai qu’il est encore bien trop chétif. Il y a tellement de progrès à faire pour ce corps. Tellement de progrès, oui, c’est vrai. »
« Qui est-ce que tu es ? Qu’est-ce que tu as fait à Waram ?! »
« Oh, l’armure, tu ne veux donc pas te taire un peu ? Tu es comme elle. Oh ! Mais je vois qui tu es. C’est vrai que tu n’en as aucune idée. Intéressant, très intéressant. Il s’est quand même plus qu’amusé avec ça, quel plaisantin. »
« De qui est-ce que tu parles ? Qui es-tu ?! » demanda Sarine une nouvelle fois.
« Je ne peux pas répondre à cette question. Ce corps est vraiment inutile. En attendant qu’il mûrisse, autant patienter, n’est-ce pas ? »
Waram ricana, passant subitement une main sur son crâne, gémissant de douleur. Ca ne servait plus à rien visiblement. Il était temps pour lui de repartir.
« Il y en a un qui s’amuse bien dans les gradins à m’avoir appelé de toute façon. »
« WARAM ! TU M’ENTENDS ?! WARAM ! Arrête ça s’il te plaît ! »
L’adolescent aux cheveux noirs continua de gémir, tournant finalement son visage vers Sanphinoa une nouvelle fois. Il sanglota, se retenant de pleurer alors qu’il gardait sa main sur son front. Le combat n’était pas encore terminé.
Chapitre 20 : L’être dont personne ne veut
« Où est-ce que je suis ? »
Ce fut la seule phrase de Waram alors qu’il regardait autour de lui, écarquillant les yeux. Ah ! Il était en plein combat contre Qalanos. C’était ça, n’est-ce pas ? Un combat contre Qalanos. Pourquoi est-ce que Qalanos était autant blessé ?
« Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Qui t’as mis dans cet état ? » demanda Waram en s’adressant au chevalier du Yanma, celui-ci disant dans un petit rictus :
« Tu ne t’en rappelles pas ? Ta mémoire a bien de la chance de te jouer défaut dans une telle situation, hahaha. Hahaha, qu’est-ce que c’est lourd de me dire que j’ai été mis ainsi par quelqu’un qui n’a même pas conscience de ce qu’il vient de faire. »
« Comment ça ? C’est moi qui t’ai blessé ? Mais mais mais … Sarine, qu’est-ce que ça veut dire ? Tu peux m’expliquer si tu peux ? Je … suis tellement fatigué et exténué. »
« Oh, Waram, je ne crois pas que ton corps va supporter encore plus cette fatigue. »
« Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce que ça veut dire, Sarine, je … »
Son corps ? Il se sentait complètement exténué. Il se tourna vers Sanphinoa et Xalex, les observant toutes les deux. Il … il avait l’impression que tout se dissipait dans son crâne.
« Sanphinoa, tu es encore en vie ? Je … pourquoi est-ce que je dis ça ? Oh, euh … »
Il posa un genou au sol. Il ne devait pas abandonner ce combat maintenant. Ce n’était pas terminé. Pas du tout même. Même s’il lui semblait sombrer dans l’inconscience, il devait encore se battre ! ENCORE ! Il cria de toutes ses forces, se redressant alors que son corps pendait lamentablement vers le sol.
« Qalanos. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je ne sais pas du tout même … mais il y a bien une chose que je veux terminer d’accomplir : c’est de te battre. Je ne sais pas comment tu as fini dans cet état mais la fin justifie les moyens. »
« Ah … Ah … Ah … Quelles belles paroles de la part d’une personne qui cachait bien son jeu jusqu’au bout ! Tu m’as bien eu, c’est vrai ! AH ! »
« Je vais te montrer ce qu’est la fureur du chevalier du Solochi. Je n’aurai le droit qu’à un seul et dernier coup mais ça sera amplement suffisant pour t’emporter avec moi. Tiens-toi prêt, car tu n’auras pas la possibilité d’y échapper cette fois ! »
« N’importe quoi. Puisque tu tiens tant à combattre jusqu’à l’épuisement total, je vais te donner entière satisfaction à ce sujet. Tu ne vas pas être déçu du voyage ! »
« VIENS DONC ! JE N’ATTENDS QUE CA ! »
« Waram, tu en fais beaucoup trop. Ton corps ne supportera pas une nouvelle attaque, surtout si tu déclenches la tienne. Tu devrais arrêter avant qu’il ne soit trop tard. »
« NON ! JAMAIS ! QALANOS ! QUE LA RAGE DU SOLOCHI T’EMPORTE ! »
Tout son corps se retrouva entouré d’un halo de flammes violettes avant qu’il ne se mette à courir à toute allure vers Qalanos. Celui-ci émit un petit rictus de douleur, pestant contre son propre corps. Il devait juste réussir à éviter son coup mais son corps ne supporterait pas le déplacement ! Alors, autant y aller jusqu’au bout aussi !
« Que le brouhaha du Yanma te fasse saigner ! »
Il ouvrit la bouche, des ondes sonores sortant de celle-ci pour produire un son horrible pour ceux présents dans le colisée. Waram arriva jusqu’à Qalanos, son poing droit s’immobilisant à quelques centimètres de son visage, les flammes provenant de la puissance des dragons caressant les joues de l’adolescent aux cheveux verts et rouges en bol.
« Briser non pas son physique mais son cerveau. C’était … ingénieux, Qalanos. Mes félicitations pour ta victoire. » murmura doucement Sarine alors que du sang s’écoulait des oreilles de Waram, celui-ci ne bougeant plus.
« Vi … Victoire de Qalanos du Yanma. »
« Je … je ne pensais pas que cela lui ferait cet effet. Je voulais juste me protéger de son coup, pas l’atteindre de la sorte. Je … »
Il avait gagné sans même comprendre comment cela était réellement possible. A la base, c’était surtout pour repousser Waram mais la fatigue de ce dernier avait eu raison de mental de l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci s’écroula en arrière, inconscient alors que l’armure du Solochi reprenait sa forme animale, Sanphinoa étant déjà en train de courir vers Waram, sanglotant et bredouillant quelques mots.
« Je vais emmener Waram à l’infirmerie. Que personne m’en empêche hein. Juste que personne m’en empêche car sinon, je deviendrai très méchante aussi. Je, d’accord ? »
« Toi ? Méchante ? Mouais, enfin bon … Fais comme tu veux. » marmonna Qalanos.
« Snif, Waram, t’en fait pas, Sanphinoa est là. »
Sans difficultés, elle le souleva avant de se mettre à courir, le portant comme si de rien n’était. Qalanos haussa un sourcil, l’armure du Yanma disparaissant pour laisser place à un insecte de grande taille, entièrement métallisé de vert et de rouge. Sarine avait accompagné Sanphinoa tandis que Xalex prit une profonde respiration, décidant de les rejoindre.
« La vie est quand même drôlement compliquée. Mais bon, il a fait de son mieux, c’est déjà une très bonne chose, qu’est-ce que tu en penses ? » demanda Xalex à son armure sur elle.
« Je ne sais pas. J’ai eu une mauvaise impression pendant ce combat. Comme si Waram était observé depuis le début et cela avec des intentions très malsaines. »
Elle aussi l’avait remarqué ? C’était quelque chose à signaler à la principale. Bon, normalement, celle-ci était déjà au courant, elle avait aussi dû le ressentir de son côté.
« Sanphinoa, tu es vivante ? Nous sommes seuls … seuls. Ils sont tous morts, complètement morts. Même elle est morte. Sanphinoa ! »
Il se redressa subitement, poussant un cri en appelant l’adolescente aux cheveux bleus. Il émit un long gémissement de douleur avant de retomber dans le lit de l’infirmerie. Qu’est-ce qu’il … qu’est-ce que … ah … Le combat ? Le tournoi ? Tout ?
« Waram … hmmm … Waram. »
La voix de Sanphinoa. Il chercha à bouger ses mains celle de droite était impossible à mouvoir. Il tourna son visage, voyant celui masqué de l’adolescente aux cheveux bleus. De l’autre côté, assise sur une chaise, Xalex semblait elle aussi endormie. Combien d’heures s’étaient écoulées depuis qu’il était ici ?
« Waram, tu es finalement réveillé. Tant mieux. Tu m’as rendu vraiment inquiète, est-ce que tu le sais ? » dit une voix féminine avant qu’une tête faite d’acier vienne se frotter à lui.
« Sarine ? Je suis où ? Enfin dans l’infirmerie mais … »
« Disons que tu as été salement amoché, très amoché. Puis tu viens de me réveiller en criant le nom de Sanphinoa. C’est vraiment surprenant, tu le sais ? »
« Je ne sais pas si c’est surprenant que je crie mais … euh … où est-ce que … enfin, non, le tournoi ! Il doit continuer non ? Qu’est-ce que… »
« Ce n’est pas à moi de te le dire, Waram. Réveille donc Sanphinoa. »
Mouais. Il n’était pas convaincu que ça soit la meilleure chose à faire visiblement. L’adolescente aux cheveux bleus semblait ne pas vouloir lâcher sa main en plus. Pfff, mais bon, il devait le faire. De sa main gauche, il commença à la secouer faiblement, celle-ci marmonnant légèrement avant de se redresser lentement, baillant sous son masque même s’il ne pouvait que l’entendre et non pas le voir. Lorsqu’elle fut mieux éveillée, elle s’écria :
« WARAM ! Tu es finalement conscient ! »
Encore une fois, elle se jeta sur lui, se retrouvant allongée de tout son corps sur l’adolescent qui serra les dents pour ne pas crier de douleur. HEY ! Il était blessé ! Et elle ?! Elle ne l’était pas alors que ça ne faisait qu’un jour qu’elle avait perdu son précédent combat ?! Il lui fit la remarque mais il sentit un peu d’étonnement dans sa voix :
« Hein ? Une journée ? Mais non, ça fait bien une semaine. »
« Une … Une semaine ? Est-ce que tu es en train de blaguer là ? »
« Non, non, ça fait bien une semaine que tu es allongé dans l’infirmerie. Raon est venu te voir, Qalanos aussi et ... aie ! Tu me fais un peu mal, Waram ! »
« Attends un peu, tu as dit que ça faisait combien de jours ? Une semaine ? Mais mais mais et le tournoi dans tout ça ? Qui a gagné ? Et puis pourquoi tu es là ? »
« Qalanos a gagné le tournoi difficilement à cause des blessures de ton combat ! Mais sinon, si je suis là, c’est parce que j’étais toujours inquiète pour toi, gros bêta ! »
« Inquiète pour moi ? Enfin, je … Une semaine. »
Il ne disait plus rien, ne sachant pas de quoi devait-il être choqué ? Que Sanphinoa s’inquiète pour lui ? Qu’il ait dormi toute une semaine ou presque ? Il murmura à nouveau :
« Je crois que j’ai besoin de calme. Tu peux m’aider, Sanphinoa ? Déjà en te poussant de moi, ensuite, en me laissant partir, ça serait bien sympathique de ta part. »
« Non, non et non. J’ai demandé à l’infirmière et elle m’a autorisé à veiller sur toi. Tu ne peux pas aller quelque part sans moi tant que tu ne seras pas rétabli. Pour … elle … Xalex, ben, elle a eu le droit de venir te voir mais elle n’est pas celle qui doit s’occuper de toi ! »
« Ouais, je vois, je vois. Bon ben, tu peux m’aider à me lever et ensuite, nous partons faire une petite promenade, j’ai besoin de prendre l’air, je crois bien. »
« D’accord, je veux bien faire ça. »
Elle quitta le lit, épaulant Waram pour qu’il quitte ce dernier à son tour. Utilisant l’épaule de Sanphinoa pour se maintenir debout, il comprit qu’il avait à peine le contrôle de son propre corps. Il était exténué, plus qu’exténué même par tout ça. Et surtout, avec une semaine couchée, autant dire que son corps ne le soutenait plus et aaaaaaaah !
Il tomba de tous son être sur Sanphinoa, ses mains se posant sur une partie précise de son anatomie. Que … quoi ? Il … Il pressa plusieurs fois sa main droite sur le mont de chair, à travers le tissu. C’était bien ça qu’il était en train de toucher !
« Dé … désolé, Sanphinoa, je suis vraiment désolé ! »
Il tenta de se relever mais il n’y arrivait pas. Son corps lui obéissait à peine à cause de la fatigue. Il entendit un petit rire de la part de l’adolescente femme-chevalier du Barpau avant que celle-ci ne dise doucement :
« C’est pas grave, ce n’est pas de ta faute. Et puis, tu rougis, c’est donc une façon à toi de te faire pardonner pour ce geste. Je vais te relever, Waram. »
Oui, il en avait bien besoin mais il était vraiment en train de rougir ? Bah, qui ne rougirait pas dans une telle situation ? Il n’était pas inhumain non plus. Il avait quand même des émotions et des sentiments hein ? Fallait peut-être pas trop exagérer non plus.
« Bon, euh, tu m’aides ou pas ? »
« Je veux bien mais tu n’es pas léger, hahaha. »
Et pendant ce temps ? Xalex ne se réveillait pas ? Et Karry ? Qu’est-ce… Oh, elle n’était pas là. Et Sarine alors ? Il regarda l’armure du Solochi, celle-ci hochant la tête négativement. Elle n’allait pas les accompagner tous les deux. Autant les laisser seuls.
Quelques minutes plus tard, il était dehors avec Sanphinoa, celle-ci lui tenant la main pour éviter qu’il ne la lâche. L’adolescent fut surpris de voir qu’ils étaient en pleine nuit et grelotta légèrement de froid, n’ayant pas pensé à bien se couvrir.
« On fait juste une petite promenade, Waram, rien de plus. Si tu veux, pendant ce temps, on peut discuter de tout ce que tu veux. »
« Euh, oui mais je n’ai pas de sujets, là, tu vois. »
« Moi, j’en ai un si tu veux. Ca concerne les différents groupes. Je voulais t’apprendre la bonne nouvelle quand même. Tu sais, ils ont fait leurs sélections. »
« Oh ? C’est vrai ? Et alors ? Qu’est-ce que ça donne exactement ? Tu peux me le dire ? Je t’écoute ! » déclara Waram, plus qu’intéressé, venant s’asseoir sur un banc grâce à elle.
« Euh ben … euh … tu vas pas vraiment le croire mais euh … j’ai été choisie moi aussi. Rédemption et Destinée est intéressé par moi. »
« C’est une bonne nouvelle bien entendu. Je t’avais dit que tu étais capable de grandes choses, pourquoi est-ce que tu ne m’as pas écouté ? Et les autres ? Et moi ? »
« Raon, Xalex et Qalanos aussi ont des groupes qui sont intéressés par eux. Enfin, beaucoup de personnes sont intéressées par Qalanos mais ça, tu t’en doutes. »
« Bien entendu, victorieux du tournoi encore une fois, c’est logique. Et moi alors ? »
« Euh … toi par contre … enfin je … » commença à bafouiller l’adolescente.
« Oui ? Je t’écoute ? Alors ? Moi ? Quel groupe est intéressé par moi ? » demanda Waram avec insistance, un petit sourire aux lèvres. Finalement, il allait pouvoir partir.
« Pe … Personne, Waram. » chuchota faiblement Sanphinoa, comme pour espérer ne pas être entendu par lui, chose impossible malheureusement.
« Tu me mens. Hein ? Comment est-ce possible ? Ce n’est pas normal ! Pas après les combats que j’ai donnés ! Pourquoi est-ce que tu me mens maintenant, Sanphinoa ? »
« C’est … c’est la vérité, Waram. Ils ne veulent pas forcément de toi à cause de ton combat contre Qalanos justement. J’ai cru entendre que c’était parce que tu étais problématique et peu possible à contrôler, je suis vraiment désolée. »
« C’est une blague ! Pourquoi, moi, je ne serai pas assez bien pour eux ?! Pourquoi ?! »
« Ce n’est pas ça, Waram. Ce n’est pas ça du tout. Peut-être qu’ils veulent que tu fasses plus de preuves ? Ce n’était que ton premier tournoi. Puis, tu as fait un combat admirable et … »
Elle s’arrêta dans ses propos, voyant que l’adolescent tremblait de tout son corps. De désarroi ? De rage ? De haine ? Elle ne savait pas … mais elle avait bien une solution pour tenter de le calmer. Elle passa son bras autour de Waram puis l’emmena jusqu’à elle.
« Waram, tu sais … je voulais te dire autre chose. »
« Quoi encore ? Qu’est-ce qui peut être pire que maintenant ? Vas-y ! Je t’écoute ! »
« Je ne quitte pas l’école, pas du tout même. Je ne vais pas rejoindre le groupe. »
« Hein ? Mais pourquoi ? Tu es complètement stupide ! C’est une chance unique ! T’es juste vraiment idiote et … arrête de me coller ! »
« Pourquoi est-ce que tu peux pas comprendre quelque chose d’aussi simple, Waram ? Je ne veux pas quitter l’école maintenant, c’est tout. J’aurai mes chances plus tard. Je ne suis pas la seule à agir de la sorte. Regarde Raon, Qalanos et tant d’autres. »
Elle marquait un point sur le coup. Il ne fallait pas se leurrer et se mentir. Mais c’était rageant, tellement rageant en un sens. Elle pouvait se le permettre, elle ! Se permettre de refuser une telle proposition ! Lui, il n’avait rien du tout ! RIEN DE RIEN !
« C’est juste injuste. J’ai tout fait pour être nommé … moi. »
« Tu tenteras la prochaine fois, encore et encore, Waram. Rien ne presse. Puis, je ne veux pas quitter l’école pour une bonne raison. J’ai envie de rester ici plus longtemps que prévu, Waram. Je sais bien que je ne suis pas très grande et que je fais beaucoup moins que mon âge réel mais … enfin … je suis plus âgée que toi donc si tu veux continuer à parler ou faire je ne sais quoi, mes bras sont grands ouverts, Waram. »
Et il devait faire quoi ? Pleurer ? Il n’en avait pas la force ? Trembler ? A part à cause du froid, non merci. Alors ? Il y avait quoi ? Juste ça ? Son corps vient tout simplement se déposer sur les genoux de Sanphinoa, sa tête bien logée sur elle.
« J’y arriverai pas de toute façon, Sanphinoa. »
« Mais si, mais si. C’est juste que personne ne te connaissait avant. Maintenant, au prochain tournoi, tout le monde saura qui tu es ! »
« Mouais … je suis pas convaincu du tout. Peut-être que je suis moins bien que ce que je croyais. Et puis, j’ai eu une absence pendant le combat contre Qalanos. Je n’ai pas compris du tout ce qui s’était passé. Je me sens bizarre. »
« Allons allons, Waram. Ne t’en fait pas. Tu peux rester aussi longtemps que tu le veux à l’école. Moi-même, je ne compte pas partir avant quelques années. Pourtant, c’était la première fois que l’on me proposait de rejoindre un groupe. »
« Je ne veux plus parler de ça, plus du tout. J’ai sommeil, Sanphinoa. »
« Alors tu peux dormir. » lui dit-elle, tout simplement, gardant sa main dans les cheveux noirs de Waram. L’adolescent ferma les yeux, sombrant dans un profond sommeil alors que la femme-chevalier du Barpau regardait le ciel étoilé.
Le premier tournoi de Waram venait de se terminer. Une nouvelle page venait de se tourner.
Zou fin de la seconde partie.
Plus qu'une ... Par contre, après avoir fini le premier tome, je ferai une bonne pause pour terminer le crossover Pokemon X Zelda.
Troisième signe : La reddition ou la mort
Chapitre 21 : En duo
« Waram ! Waram ! Waram ! »
Et zut, elle était encore là. Il ne bougea plus, restant immobile au beau milieu du couloir alors que divers élèves passaient à côté de lui. Il ne se retourna pas, attendant que Sanphinoa arrive à sa hauteur, joyeuse et heureuse comme à son habitude.
« On va en cours tous les deux, qu’est-ce que tu en penses, dis dis ? »
« Hum … Pourquoi pas ? Je ne vois pas pourquoi je refuserai une telle proposition hein. »
« D’accord, d’accord ! Alors, on y va ? » demanda-t-elle une seconde fois alors qu’il haussait juste les épaules, poussant un petit soupir. Elle lui prit le bras, se déplaçant à côté de lui tandis qu’i les mettait à réfléchir à la situation. Cela faisait maintenant deux bonnes semaines qu’il était sorti de l’infirmerie, donc presque un mois que le tournoi était terminé.
« Tiens, salut Waram. Tu vas bien ? »
« Hum ? Hein ? Oh oui, oui. Surement. Toi aussi ? »
« Ca peut aller. Je vois que Sanphinoa est toujours accrochée à toi hein ? Pire que de la glue mais bon, vue comment elle s’est débrouillée au tournoi, normal qu’elle reste avec toi si tu lui portes autant chance. Bon, je m’installe. »
Il ne connaissait même pas l’adolescent qui lui adressait la parole. Cela avait été juste dit machinalement, sans réellement s’intéresser à la personne qui lui parlait. Enfin, normalement hein ? Il n’était plus trop sûr maintenant de comment la situation évoluait.
« Waram, j’ai oublié mon livre, je peux prendre le tien ? » dit Sanphinoa avec une fausse pointe d’innocence alors que Waram prenait une profonde respiration.
« Prendre ? Même pas en rêve. Par contre, on le partage à deux. »
« Bien sûr, c’était ça où je voulais en venir. Attends un peu, je me place bien. »
Elle bougea sa chaise pour qu’elle soit collée à celle de Waram. Lui-même cherchait à savoir pourquoi est-ce que le professeur ne disait rien quand elle agissait ainsi ? Mais bon, au moins, le cours passa tranquillement et paisiblement alors que Sanphinoa l’aidait comme à son habitude, bien que c’était de moins en moins car OUI ! Il commençait à savoir se débrouiller seul, exactement ! Il était capable d’y arriver !
« Waram ? On mange ensemble ? »
« Sanphinoa, arrête de poser la question si tu connais la réponse. »
« Oui mais je préfère que tu me donnes la réponse. Je veux l’entendre. Alors, est-ce que l’on peut manger ensemble, toi et moi, Waram ? »
« Oui, on peut manger ensemble, Sanphinoa. Tais-toi et installes-toi. »
« Et nous, on a le droit ou pas ? » demanda une voix masculine alors qu’il posait son regard sur Raon. Et voilà qu’il se ramenait lui aussi. Mais pas seul, il y avait aussi … Xalex. Bien entendu, rien n’était visible chez elle.
« Faites comme vous le voulez, bien entendu. »
« Alors, on va s’installer à notre tour puisque ça ne te dérange pas trop. »
Il préféra ne pas répondre à cette minuscule provocation de la part de Raon, gardant ses yeux rivés sur Xalex. Grumpf … enfin bon … non rien. Rien du tout. Il ne voyait pas sous sa capuche, comme à son habitude. Elle était vraiment douée pour se camoufler.
« Waram, Waram, Waram, Waram, Waram. »
« Hein quoi ? Qu’est-ce qu’il y a encore, Sanphinoa ? A m’appeler cinquante fois, tu veux quelque chose de ma part ou quoi ? Tu peux me le dire hein ? Ca ne me dérange pas. »
« Tu n’es pas concentré du tout sur ton repas ! Mange un peu ! »
« Oui oui, je vais manger, je vais manger. Pas besoin de pleurer. »
Pfff. Qu’est-ce qui lui prenait de s’exciter de la sorte ? Elle avait vu un fantôme ou quelque chose du genre ? Non, en fait, elle semblait un peu en colère Qu’est-ce qu’il y avait encore pour qu’elle soit en colère ? Il s’était passé quoi ? Pour ne pas changer ?
« Et si tu m’expliquais pourquoi est-ce que tu fais la gueule ? »
« Pour aucune raison car je ne te fais pas la tête. Tu te fais surement des illusions. »
« J’avais pourtant cette impression, je ne sais pas pourquoi. Elle était surement mauvaise. »
« Surement mauvaise, oui car tu dis n’importe quoi, Waram ! »
« AH ! Tu vois que tu es en colère ! Et pourquoi est-ce que tu l’es ?! » s’exclama l’adolescent aux cheveux noirs après les propos de Sanphinoa, celle-ci se renfrognant.
« Je suis pas en colère, tu te fais des idées. C’est tout. »
Mouais, qu’elle fasse la gueule, ok. Aucun problème, il s’occupera d’une autre façon hein ? Fallait pas trop exagérer non plus. Il avait bien mieux à faire. Raon rigola, signalant qu’ils feront la paix tous les deux comme bien souvent. Bien entendu, il ne savait pas exactement pourquoi mais il sentait que cela concernait Xalex.
« Des fois, j’aimerai bien savoir ce qui vous trotte dans la tête à tous les deux. »
« Rien qui te concerne, c’est aussi simple que ça, Raon ! » marmonna Waram, maintenant lui aussi de mauvaise humeur bien qu’il n’avait aucune raison valable pour cela.
Les minutes passèrent et le repas aussi. Pourtant, Sanphinoa et Waram ne s’adressèrent pas la parole, même en classe. Raon tenta bien de les faire sourire mais les deux adolescents ne s’adressaient pas la parole, visiblement très en froid.
« Vous allez arrêter de faire les imbéciles, tous les deux ? C’est quoi ce comportement ? »
« Je n’ai pas de temps à perdre avec cela et … AAAAAAH ! »
Devant les yeux étonnés de Raon, Xalex et Sanphinoa, le corps de Waram disparu complètement. La femme-chevalier du Barpau tourna sa tête à gauche et à droite, criant :
« WARAM ! WARAM ! Où es-tu ?! WARAM ! WA… »
Elle ne termina pas sa phrase, son corps disparaissant à son tour avant que Raon ne pousse finalement un soupir. Il murmura avec lenteur :
« Bon, c’était ça en fait. C’est toujours assez violent visuellement quand tu les vois disparaître comme ça. Bon, ça veut dire qu’elle s’en mêle. »
« Oui, mais de là à leur faire ça, c’est que ça doit être sacrément important. Pourtant, c’est juste une petite dispute entre eux, non ? »
Pour toute réponse à Xalex, Raon sifflota, signe que cela ne le concernait pas … et elle non plus aussi. Il valait mieux attendre qu’ils reviennent tous les deux, ensuite, ils s’expliqueraient.
« Bonjour à vous, Sanphinoa, Waram. »
Une voix féminine s’adressait à lui alors qu’il rouvrait les yeux. AH ! C’était la principale ! Il se trouvait en face de la principale, installé dans un fauteuil. Qu’est-ce que ça voulait dire ? C’était quoi cette blague vaseuse ? Il n’aimait pas ce genre de choses ! Il se moquait de lui ! Enfin, elle ! C’était une femme en face !
« Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Exprimez-vous ! »
« Oh, ce n’est pas vraiment une façon de m’adresser la parole. »
Il se retrouva la bouche scellée, incapable de dire ne serait-ce qu’un mot. GRRRR ! Elle recommençait ! Par contre, Sanphinoa n’avait aucun problème pour s’exprimer :
« Madame la principale, pourquoi est-ce que … AH ! Mais il est là ! »
Aussitôt, elle vient plonger dans son mutisme, se renfrognant tout en tournant la tête pour ne pas regarder Waram. Elle émit un petit marmonnement, la principale disant calmement :
« Il va être bon pour vous deux de trouver un moyen de dialoguer. »
« Pourquoi devrais-je faire cela, principale ? » demanda Sanphinoa. « Waram ne fait que des bêtises depuis le début. Il regarde d’autres pers… enfin, il n’écoute jamais quand on lui parle ! Il a toujours la tête ailleurs et il n’est jamais concentré ! »
« HEY ! Je peux savoir ce que je t’ai fait pour que tu m’en veuilles autant ? HEIN ? »
« T’ES JUSTE UN IDIOT ET UN IMBECILE ! TU COMPRENDS JAMAIS RIEN ! »
« RAAAAAAAAAAH ! Mais qu’est-ce qu’elle m’énerve, celle là ! Principale, je vois pas pourquoi vous nous avez fait venir ici ! Je m’en vais pour la peine ! »
« Tu vas rester ici … sauf si tu n’as pas envie de quitter l’école pour quelques semaines ? Ca ne te tente pas, Waram ? Je pensais pourtant, en vue de tes réactions. »
Qu’est-ce qu’elle … qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Il entendit un petit glapissement de la part de Sanphinoa, posant violemment ses mains sur ses épaules.
« D’abord, je veux qu’elle s’explique ! Après, on verra ! Sanphinoa ! Tu me dis c’est quoi ton problème et je te promets de ne pas te faire trop mal ! C’est compris ?! Alors raconte ! »
« Lâche-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi ! T’as qu’à être un peu plus intelligent, c’est tout ! » crie t-elle avant de le repousser à son tour avec violence, l’envoyant en arrière. L’adolescent fut projeté vers le bureau de la principale avant d’être paralysé sans qu’il ne le touche.
« Vous allez tous les deux voyager ensemble, Sanphinoa, Waram. »
HEIN ?! QUOI ?! C’était quoi cette foutue blague ? Lui ? Voyager avec elle ? Et puis quoi encore ? S’il voyageait, c’était justement pour éviter la présence d’autrui ! Il voulait être seul, sauf peut-être avec Sarine ! Et si c’était pour entendre Sanphinoa se plaindre, non merci.
« Euh … d’accord, principale. Comme vous le voulez. C’est une bonne nouvelle hein, Waram ? » dit Sanphinoa avant de rigoler, venant le prendre par le bras.
« HEIN ?! Mais c’est quoi ce … je … mais … Principale, qu’est-ce que … »
Il tentait de trouver une raison valable à un tel revirement de caractère. C’était violent, beaucoup trop violent là ! On ne pouvait pas changer comme ça ! Pourtant, il sentit une petite voix féminine lui dire dans la tête :
« Les femmes sont des mystères. Tu ne devrais pas chercher à les comprendre. »
« Hein ? Qui me parle maintenant ? C’est toi Sanphinoa ? Tu t’amuses à me parler par la pensée maintenant ? Ou alors, je dois être encore en train de rêver, je parie. »
« Surement, Waram, surement. Nous partirons quand, madame la principale ? Nous serons combien ? » demanda Sanphinoa, trépignant d’impatience alors que Waram ne savait pas du tout où se mettre, cherchant à saisir tout cela… sans y arriver.
« Combien ? Mais vous serez simplement tous les deux. Il n’y a pas besoin de plus de personnes pour ça. Pas du tout même, Sanphinoa. Vous partirez d’ici une semaine, le temps de tout préparer, de prévenir le village et aussi de vous expliquer quoi faire là-bas. Vous pouvez maintenant disposer tous les deux,. Je pense que cela vous a calmé, n’est-ce pas ? » dit la principale bien que Sanphinoa était déjà partie, emportant Waram avec elle, toujours éberlué par ce qu’il venait d’apprendre mais surtout sans comprendre l’adolescente aux cheveux bleus. Si on pouvait au moins lui expliquer un peu la situation concernant les femmes.
« Hey ! Raon ! Raon ! Xalex ! Xalex ! »
« Ah ? Vous êtes de retour tous les deux ? Et tu me sembles plus que joyeuse. Waram, par contre, t’as une sacrée mauvaise mine, comment que ça se fait ? »
« Disons que … pfiou … j’ai un peu de mal à comprendre ce qui vient de se passer. »
« Waram et moi, on part tous les deux en mission ! Ca sera ma première mission après toutes ces années ! Et on part seulement lui et moi, Raon ! »
« Oh ? Mais c’est une bonne nouvelle non ? Enfin, vous partez où ? » questionna le chevalier du Ouisticram, Sanphinoa rigolant en signalant qu’ils ne le savent pas encore, sauf que ça sera dans un village, donc surement pas dans un endroit civilisé. Waram quitta enfin l’adolescente, se massant le bras qu’elle avait pris. Pfiou ! Cette poigne était violente.
« Waram ? Tu n’as pas l’air heureux de partir ? Ca te fera du bien, non ? » dit Xalex en s’adressant à l’adolescent, celui-ci répondant :
« Oui, sûrement. J’avoue que je ne sais pas vraiment à ce sujet. C’est plutôt compliqué. Mais bref, ça ne peut pas être une mauvaise chose, je crois bien. »
« Bon tu viens, Waram ? On va déjà tout préparer pour ça ! On va prévenir Sarine et Karry aussi ! Désoléee mais on doit s’en aller maintenant ! J’espère que vous comprendrez. »
« Faites donc, faites donc. » déclara Xalex, faisant un mouvement de la main pour leur dire qu’ils pouvaient partir. Waram poussa un glapissement de surprise, se faisant emporté une nouvelle fois par l’adolescente aux cheveux bleus.
« Quelle bonne idée a eu la principale, tu ne trouves pas, Xalex ? »
« Je ne sais pas. Les envoyer tous les deux, sans protection, je trouve cela un peu imprudent de la part de la principale. Cela pourrait être très dangereux pour eux. »
« Dangereux, dangereux, Waram a quand même montré ce dont il était capable hein ? »
« Et ce n’est pas cela … Dans l’école, il est protégé, sauf des autres chevaliers de l’école. Dehors, il ne sera à l’abri de personne, Sanphinoa aussi. »
« Roh, arrête donc de te faire autant de soucis pour eux. Ce sont des adolescents, peut-être pas forcément les plus éveillés qui soient mais ils savent se débrouiller. Ils ne sont pas particulièrement stupides, c’est même le contraire pour Sanphinoa. »
Elle savait parfaitement. Sanphinoa était l’une des femmes-chevaliers les plus intelligentes de l’école. Ce qu’elle n’avait pas en puissance, elle le rattrapait par ses connaissances et sa gentillesse. Bien entendu, il aura fallu attendre Waram pour qu’elle s’ouvre enfin aux autres mais surtout trouve la force de parler et de montrer ce qu’elle était. Mais bon, peut-être qu’elle se préoccupait pour pas grand-chose ? Elle ne savait pas.
« SARINE ! SARINE ! SARINE ! »
Voilà qu’elle était rentrée en trombe dans le dortoir, poussant Waram sur le lit alors qu’elle se mettait à genoux pour se retrouver face à Sarine qui était couchée sur le lit de l’adolescent. Elle leva la tête, fixant la femme-chevalier du Barpau avant de dire :
« Et bien, en voilà une jeune adolescente très motivée et excitée. Qu’est-ce qui te met donc dans un tel état, Sanphinoa ? On dirait que tu viens d’assister à un évènement des plus merveilleux, est-ce que je me trompe ? Qu’as-tu fait à Waram pour qu’il soit dans cet état ? le pauvre semble complètement chamboulé. »
« Oh ? Ben euh, rien du tout, je l’ai emmené avec moi, c’est tout, hahaha ! N’est-ce pas, Waram ? Vas-y, c’est ton armure pokémon ! Je vais chercher Karry ! Attends avant de raconter tout à Sarine, d’accord ? »
L’adolescent ne répondit pas, la tête enfoncée dans le matelas, n’osant plus bouger du tout. Quelle boule d’énergie qu’elle pouvait être. Elle ne lui laissait même pas le temps de souffler, ne serait-ce qu’un peu. C’en était effrayant, terriblement effrayant même. Effrayant et inquiétant à bien y réfléchir. Mais bon … il attendrait alors. C’était bien l’unique chose qu’il pouvait se permettre. Sarine frotta sa tête contre son épaule, rigolant un peu.
« Et alors ? Tu ne me racontes pas tout ce qui s’est passé ? »
« Il vaut mieux attendre qu’elle revienne. Pendant ce temps, laissez-moi me reposer. Je crois que j’ai eu mon quota d’excitation pour la journée. Oh bon sang, rien que le fait d’y penser me donner encore la nausée. Sanphinoa a réussi à m’épuiser. Je ne sais pas si je devrai la féliciter pour ça. Ohlala … bon sang … je suis fatigué maintenant. »
« Oh mon pauvre petit Waram, qu’est-ce que cette vilaine tortionnaire de Sanphinoa a dû te faire pour te mettre dans un tel état. Hein ? Est-ce que tu ne veux pas tout raconter à ta gentille Sarine qui est tant inquiète pour toi ? Waram ? Waram ? Waram ? Tu ne vas quand même pas me faire croire que tu dors hein ? Waram ? S’il te plaît. »
« Je comprendrai jamais rien aux femmes, voilà tout. »
« Oh ça, je ne peux que confirmer tes propos. »
Elle eut un petit rire puis plus rien de la part de Waram. Lorsque Sanphinoa revint, l’adolescent était endormi. Elle commença à parler avec Sarine et Karry, restant assise à côté de Waram qui ne bougeait plus du lit. Elle regarda à gauche puis à droite, se relevant pour fermer la porte à clef avant de retourner auprès de Waram. Avec lenteur, elle retira son masque, Sarine disant d’une voix surprise :
« Mais pourquoi ? Enfin, en regardant tes bras et … »
Elle ne laissa pas Sarine terminer sa phrase, venant coller ses lèvres contre la joue de Waram avant de déposer la sienne pendant quelques secondes. Lorsqu’elle sentit du mouvement de la part de Waram, elle avait déjà remis son masque sur le visage, recommençant à parler avec Sarine et Karry de la future mission qu’elle allait avoir avec Waram.
Chapitre 22 : Afrique
« Comment ça, je vais devoir aller en Afrique ? Vous plaisantez j’espère ? »
« Non, non, je ne plaisante guère sur le sujet, Waram. Vous devez vous préparer. Je te demanderai de bien faire attention à Sanphinoa. »
« Bof, si j’en ai pas envie, qu’est-ce que ça changera ? Pourquoi je devrais faire attention à elle ? C’est une grande fille, elle sait se débrouiller non ? »
La principale s’approcha de lui, commençant à lui chuchoter dans le creux de l’oreille :
« Elle aura besoin de toi à cause des fortes températures. Etant une femme-chevalier liée à l’élément de l’eau, elle ne supporte pas vraiment les fortes températures. »
« Alors pourquoi l’avoir emmenée avec moi ? Filez-moi quelqu’un d’autre, je ne sais pas. Xalex ? Ou même Raon quoi. Lui, il doit adorer les fortes températures non ? »
« Non, non, je veux que cela soient vous deux. Bonne chance, vous aurez vos billets pour arriver en Afrique mais il vous restera un bout de chemin à faire. »
« Mouais … Tsss, et faut pas que je lui demande aussi de préparer un maillot de bain tant qu’on y est ? Je vous le jure, les gonzesses. »
« Hum ? Quel est ce terme barbare que tu viens d’utiliser, Waram ? »
« Hein ? Euh ? Ben gonzesse, non ? Pourquoi ? C’est un terme que j’ai entendu dans la ville pour définir les femmes. Enfin, ça date quoi. »
« Ne t’avise plus de l’utiliser en ma présence ou pour définir les demoiselles chevaliers de l’école sinon, je risquerai d’être très mécontente. Compris ? » murmura la principale alors qu’il déglutissait. Pourquoi est-ce qu’il sentait une mauvaise ambiance qui s’installait ? Il hocha juste la tête positivement, n’osant plus parler avant qu’elle ne reprenne :
« D’accord, d’accord, j’ai parfaitement compris, madame. »
« Tant mieux alors, je suis contente de voir que tu fais des efforts pour cela. Tu peux t’en aller maintenant. Si tu veux prévenir Sanphinoa, fais-le donc. »
« Je vais le faire, je vais le faire … bonne journée. »
« Oh, n’oublie pas. Si un jour, je pense que tu le mérites, je serai toujours d’accord pour prendre une photographie avec toi. Ne pensais-tu pas que je ne verrai pas que tu regardais encore une fois mon bureau ? »
Il quitta la pièce précipitamment, pris en faute par la principale. NON NON ET NON ! Il ne fera pas de photo avec elle ! Et puis quoi encore ? Ce n’était pas du tout pour ça qu’il avait regardé ça. Enfin, c’était juste que les adolescents dessus semblent si heureux. Lui-même ne pouvait pas l’être du tout. Il ne l’était pas, voilà le problème. Enfin bon, c’était peut-être ce que les gens voulaient de lui ? Il se dirigea vers le dortoir de Sanphinoa, toquant à la porte.
« Sanphinoa ? C’est Waram, est-ce que je peux rentrer ou pas ? »
« OUI OUI ! Tu peux rentrer bien entendu ! Rentre donc vite, Waram ! »
Rentre vite ? Et puis quoi encore ? Il eut à peine le temps d’ouvrir la porte que Sanphinoa vint le tirer par le bras et l’envoyer tout simplement sur son lit. Il eut la face de Barpau juste devant ses yeux, celle-ci disant d’une voix mielleuse :
« Bonjour, beau ténébreux, je t’ai manqué ? »
« Pas vraiment non. En fait, si je pouvais t’oublier, ça aurait été encore bien mieux. »
« C’est pas vraiment ce que l’on dit à une femme. Coup de nageoire dans la face ! » s’écria l’armure du Barpau avant qu’il ne se protège le visage. Il attendit une bonne vingtaine de secondes, ne voyant rien venir. Lorsqu’il retira ses mains, il se prit une nageoire en pleine figure, Karry reprenant : « Hey, hey, hey, tu pensais quand même pas y échapper ? »
« AIE ! Mais ça fait mal ! Tu peux arrêter ça ?! Sanphinoa, tu as un maillot de bain ? »
« Tu penses quoi de la chambre ? C’est la première fois que tu viens ici. »
Hum ? C’est vrai que c’était la première fois et alors ? C’était un dortoir comme les autres. Sauf que bon, c’était bien plus féminisé mais à part ça, il voyait rien de différent.
« Mouais, c’est pas mal et ? Tu veux que je te dise quoi de spécial ? »
« Rien rien hein ? Rien du tout ! Rien du tout même ! Mais bon, attends, tu m’as demandé si j’avais un maillot de bain ? Pourquoi est-ce que tu me poses cette question ? Euh … Je … Enfin, je veux dire, on a bien des activités aquatiques à l’école mais quand même, c’est un peu indécent de ta part de me demander ça. »
« Hey hey hey ! Ne te fait pas des idées, hein ? C’est parce que l’on va en Afrique que je te dis ça. Donc bon, fais attention à la température. La principale m’a dit que je devais veiller sur toi. Et on doit prendre l’avion et je le sens vraiment mal, moi. Ca ne me plait pas. »
« Ben moi, ça me plait beaucoup ! On part dans la soirée, c’est ça ? »
A ce qu’il savait, c’était ça s’il ne se trompait pas. Ca faisait quand même un bon voyage. Il ne savait pas où l’île était située en fait. Quel idiot ! Il ne s’était jamais renseigné. Enfin, il allait devoir voyager énormément et il y aurait même de la marche.
« Bon, moi, je m’en fous. Je m’en vais ! Allez zou ! Bonne journée et … »
« Je vais préparer mes affaires ! N’oublie pas les tiennes, Waram ! »
Ouais, ouais. Bien entendu, il n’allait pas les oublier. Pour qui est-ce qu’elle le prenait ? Pour l’idiot du village ou quoi ? Il n’était pas si stupide que ça non plus. Il quitta le dortoir, retournant vers le sien. Bon sang, il allait avoir un sacré voyage à faire visiblement, d’après ce qu’il savait. Ca ne sentait pas bon du tout pour lui, pas bon du tout.
« Waram ? Pourquoi est-ce que tu fais la tête ? »
« Ch … chaud … CHAUD ! Il fait chaud ! »
« Prends un peu d’eau, tiens, Waram. Tu n’es pas habitué à la chaleur ? »
Le voyage avait presque prit une journée, que cela soit en bateau puis en avion pour qu’ils atterrissent finalement dans un petit aéroport. Devant se rendre dans le village décrit sur la carte à pied, l’adolescent n’avait fait qu’une demi-heure de marche avant de se plaindre. Tout en sueur, transpirant, il prit la gourde, commençant à boire.
« C’est marrant que tu ne supportes pas d’aussi fortes températures, Waram. Enfin moi aussi, j’ai beaucoup de mal mais bon … »
« Toi, en plus, avec ton masque, tu dois avoir horriblement chaud. Prends aussi de l’eau, tiens, voilà la gourde. Faut vraiment que tu boives aussi hein ? »
« D’accord, d’accord, tu veux bien me faire boire, Waram ? J’ai les mains occupées. »
« Non non. Attends un peu. Je vais gérer ça, tu vas voir, pour ne pas changer. »
Il récupéra les sacs que tenait l’adolescente, les plaçant sur son dos et sur ses bras tout en lui tendant la gourde. Bon sang ! Qu’est-ce c’était lourd ! Qu’est-ce qu’elle avait foutu dedans ? Elle pouvait pas le lui dire ? Il se retourna, remarquant que l’adolescente cherchait à mouvoir son masque, surement pour s’asperger le visage. Le dos tourné, il dit :
« Ca doit être embêtant de porter un masque à chaque fois, tout le temps, non ? Tu le portes aussi quand tu dors, Sanphinoa ? »
« Oui, bien entendu. Si des visiteurs indiscrets masculins arrivaient dans le dortoir, ils verraient sinon mon visage. On ne peut pas permettre ça hein ? »
« C’est vrai. Enfin bon, qui irait visiter ton dortoir pendant que tu dors ? »
« Je sais pas … Je sais pas du tout. » soupira Sanphinoa, remettant correctement le masque sur son visage sans rien dire d’autre. « Peut-être que je le voudrai un jour ? »
« Hein ? Hey hey hey, les filles ne veulent pas de ça normalement ! » s’exclama Waram, un peu étonné par les propos de Sanphinoa, celle-ci reprenant en rigolant :
« Tu connais très mal les filles, Waram. Vraiment très mal. Même s’il est vrai que porter ce masque nous retire notre féminité, ça ne veut pas dire pour autant que l’on ne pense plus à l’être. Enfin, c’est assez compliqué, il faut l’avouer, hahaha. »
« J’y connais rien mais je l’assume parfaitement ! Bon, euh, si on a fini de parler, on peut se remettre en route, si ça ne te dérange pas trop ? Normalement, à cette allure, on arrivera au village d’ici la fin de la soirée si j’ai bien compris. »
Elle répondit par l’affirmative, se plaçant à côté de lui, chantonnant gaiement tout en se mettant à marcher à vive allure, comme l’adolescent aux cheveux noirs. Oui, ils avaient encore du chemin à faire mais ce n’était pas un problème pour elle, pas du tout même.
« Purée, l’Afrique, c’est vraiment horrible ! En plus, j’ai l’impression que ce n’est pas civilisé du tout ! C’est quoi cette blague ? »
« D’après ce que je sais, là où nous allons, tu ne devras pas t’attendre à de la technologie. »
« Oh bon sang, réellement ? Tu rigoles, j’espère ? Hein hein ? Rassures-moi. »
« Je ne plaisante pas là-dessus, Waram. D’ailleurs, notre mission, si j’ai bien compris, ça sera là-bas qu’ils nous la diront. Il faut juste que l’on se présente en tant que représentants de l’école de Gliros, voilà tout. »
Ah ? Aussi simple que ça ? Dommage qu’il ne trouvait ça pas simple du tout. Bref, toute façon, il n’avait pas trop le choix. Ce n’était pas vraiment possible de revenir en arrière. Quand même, faire une mission là-bas, ils abusaient carrément ! Enfin, la principale.
Les heures passèrent, quatre bonnes heures et il décida qu’il était temps de faire une pause. Bien que Sanphinoa n’était pas d’accord, c’était pas comme si son avis l’intéressait hein ? Il s’installa au pied d’un arbre, remarquant que c’était à peine s’il y en avait et …
« Waram, tu as remarqué au moins où nous étions ? »
« Bof, pas vraiment. J’aurai dû ? Et … Wow ! » s’exclama l’adolescent aux cheveux noirs, se retournant pour apercevoir qu’ils étaient dans une sorte de minuscule oasis. Il n’y avait bien que deux ou trois arbres, de l’eau au milieu d’entre eux et quelques fruits à leurs branches. Sarine s’approcha rapidement de l’eau, venant s’abreuvoir alors que Karry sautilla dans l’eau, disant sur un ton amusé et tendre :
« Elle est plus que bonne cette eau, vous devriez venir ! En plus, elle est fraîche. Je me disais bien que mon flair nous guiderait vers ça ! »
« Ton flair ? T’es pas un chien, juste un foutu poisson fait de métal ! Je me demande d’ailleurs pourquoi est-ce que tu ne coules pas ? »
« T’aimerais ça, hein ? Espèce d’ordure ! Attends un peu que je te ramène dans la flotte ! Sarine ! Tu vas m’aider à le chercher et vite ! »
« Oh, pour ça … pas de problèmes. Attention, Waram ! J’arrive ! »
Même pas en rêve ! Il commença à reculer mais il percuta Sanphinoa, le forçant à se retourner. Même si elle portait son masque, il savait parfaitement qu’elle était en train de sourire. Sans crier gare, elle passa ses bras autour du torse de Waram, le soulevant comme si de rien n’était alors que Sarine et Karry reculaient dans l’eau. Ce n’était pas une bonne idée que de rester là. Pas du tout même. Waram s’écria :
« FAIS PAS CA SANPHINOA SINON JE TE HAIS ! SANPHINOA ! NE T’AVISE MÊME PAS DE FAIRE CA SINON, JE VAIS VRAIMENT M’ENERVER ! »
Mais rien à faire, elle ne l’écouta pas. L’adolescent fut projeté dans l’eau et il commença à se débattre subitement, bougeant des bras et des pieds alors que Sanphinoa écarquillait les yeux.
« Qu’est-ce que … Waram ? Qu’est-ce que tu fais ? »
« SANPHI ! SANPHINOA ! Tu ne vois pas que je suis en train de me noyer ?! AI … AIDE-MOI ! SANPHINOA ! JE … »
« Waram, ce n’est même pas vraiment une oasis vu la profondeur de l’eau. Tu as pied. » coupa doucement l’armure du Solochi alors qu’il arrêtait de se débattre.
« C’est … C’est vrai que j’ai pied. Mais SANPHINOA ! JE VAIS TE TUER ! »
« Waram, est-ce que par hasard, tu ne saurais pas … »
« LA FERME ! Ne parle pas ! Je ne veux pas que tu me parles ! Compris ?! Je ne te parlerai pas ! Pas du tout même et … Que … »
Il balbutia, rougissant violemment alors que Sanphinoa avait déposé toutes les affaires, retirant le haut de tissu brun qu’elle portait habituellement. C’était un haut horrible sauf … que non … HEY ! Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ?!
« Qu’est-ce que tu fous, Sanphinoa ?! Rhabille-toi maintenant ! »
« Euh, Waram, tu sais que pour aller se baigner, il vaut mieux ne pas y aller tout habillé ? »
C’est pas ça le problème ! C’est que … c’est quoi ce bikini couleur crème qu’elle avait ?! Puis surtout, il était quand même plus petit que ce qu’il devait contenir ! Mais mais mais … où est-ce qu’elle cachait ça ? Et qu’est-ce qu’elle faisait en tirant sur les bretelles ?!
« Beuh … Je n’arrive pas à le croire. J’ai encore des croûtes même ici. Je suis vraiment désolée, Waram. Ca ne doit pas être joli à voir. »
Il lui avait déjà tourné le dos, ne se préoccupant pas de ça. Oui, elle avait la peau qui pèle, oui, elle avait des croûtes ! D’horribles croûtes même ! Sur la poitrine, sur le ventre, sur les hanches, sur les bras, sur le cou, elle devait surement aussi en avoir sur le visage !
C’était laid ! C’était vraiment très laid ! Sans rien dire, il vient s’asperger le visage, entendant le bruit d’un vêtement qui tombe au sol maintenant. Elle avait aussi déposa son jean ? Elle … non non et non ! Pas du tout même !
« Waram ? Tu n’as rien pris ? Tes vêtements vont être trempés. Enfin, encore plus trempés qu’auparavant. Pfff, c’est vraiment embêtant ces croûtes. J’ai l’impression que ça va salir l’eau par ma faute. Je sais que ce n’est pas beau à regarder mais tu penses quoi de mon maillot de bain, Waram ? C’est la première fois que je le porte devant quelqu’un. »
« Je sais pas et je m’en fous, Sanphinoa ! On ne devrait pas se reposer ! On devrait continuer le voyage pour arriver dans le village ! » s’écria-t-il, balbutiant avec énervement. Il entendit un petit cri de surprise de la part de Sanphinoa avant qu’elle ne murmurait avec tristesse :
« C’est vrai, je suis désolée, Waram. Je n’aurai pas dû penser à autre chose que la mission. Attends, je vais remettre mes habits. »
Ouais, c’était bien mieux comme ça. Enfin bon, il jeta un œil, remarquant que le bas de bikini était couleur crème comme le haut. Par contre, elle avait de petites fesses, pas vraiment charnues, contrairement à ce qu’il aurait cru. Et elle n’avait pas de croûte à ce niveau, juste en bas des jambes. Enfin, elle n’était pas totalement vilaine.
« Bon, tu peux quand même juste garder le haut mais ouvert. Tu vois ce que je veux dire ? Vu comment il fait chaud, c’est mieux pour toi que tu ne sois pas trop couverte. »
« Comme une chemise ? J’ai surement ça ! Attends ! Mais merci ! »
Merci ? Pourquoi est-ce qu’elle le remerciait à la base ? Il n’avait rien fait de spécial. C’était même pire que ça, il se sentait mal à l’aise. Il continuait de regarder brièvement le haut du bikini de Sanphinoa alors qu’elle passait une petite chemise blanche sur ses épaules, presque transparente. Non non et non !
« Ce n’était pas très sympathique de ta part, Waram. »
Sarine lui faisait maintenant la morale alors qu’il ne cherchait même pas à converser. Rien à faire que ça ne soit pas sympa, il n’était pas là pour l’être. Enfin, quand même, zut quoi ! C’est vrai que la principale avait demandé qu’il prévienne Sanphinoa mais il ne pensait pas qu’elle serait féminine à ce point ! Il n’avait pas été mis au courant !
Enfin voilà quoi … c’était quand même … spécial. Il n’avait pas du tout l’habitude d’une telle chose. C’était perturbant, vraiment très perturbant même. Il ne savait pas du tout où se placer à cause de tout ça. Quelle idiotie ! Quel imbécile il était !
« Waram ? Ca ne va pas ? Tu as l’air vraiment en sueur. Même si l’oasis t’a fait du bien, tu devrais aussi retirer ton haut hein ? Surtout que le noir, ça attire la chaleur. »
« Non, non, c’est bon ! Pas de soucis pour ça ! J’ai pas de problèmes de chaleur. »
« Mais tu es vraiment rouge aux joues, Waram. Regarde-moi que je voie ton état ! » dit-elle, se plaçant en face de lui. Il ne pouvait même pas baisser les yeux !
« Pousses-toi ! J’ai juste un peu chaud mais sans plus ! »
Il entendit quelques pouffements de rire de la part de Sarine et Karry, celles-ci se disant que c’était une bien belle vengeance de la part de Sanphinoa bien qu’elle ne s’en rendait pas compte. Alors, quand elle se collait à lui, front contre front, il était bien obligé de jeter un œil à ça .. enfin … elle avait pas de croûte sur le sommet des seins et … NON !
Il devait pas regarder ça ! Il ferma les yeux, laissant Sanphinora prendre sa température avant de dire qu’elle va rester auprès de lui. Avec ses capacités liées à l’eau, elle était plus que capable de le rafraîchir. Vivement qu’ils arrivent au village dès ce soir ! Alors, il ne serait pas obligé de dormir avec elle, il allait pouvoir mettre de la distance car il avait vraiment besoin de souffler. Qu’est-ce que Sanphinoa était réellement au final ?!
Chapitre 23 : Une reconnaissance
« Vous … vous êtes les chevaliers ? Mais vous êtes deux adolescents. »
« Hey, si vous le voulez, moi, je me barre, y a aucun problème pour ça ! » rétorqua Waram alors qu’il regardait autour de lui. Il avait l’impression d’être tombé dans plusieurs siècles en arrière. Sincèrement, ils avaient surement à peine l’eau courante et l’électricité ici.
« Non non ! Je m’excuse, je ne voulais pas penser à mal en vous adressant la parole ! Pas du tout même ! Pardonnez mes propos, c’est la première fois que je vois un chevalier-pokémon. Est-ce que l’on vous a expliqué ce que vous deviez faire ? »
« Pas vraiment non. Par contre, vous pouvez aussi nous montrer où l’on dormira ? »
« Oui … Oui ! Bien entendu ! Suivez-moi pendant que je vous explique. »
Il ne semblait pas vraiment rassuré cet homme à la couleur bien plus brune que la sienne. Enfin bon, ce n’était pas unique en Afrique cette couleur de peau. C’était plutôt Sanphinoa et lui qui étaient bien différents d’eux. L’homme qui s’adressait à eux était le chef du village, âgé d’une soixantaine d’années, avec une barbe blanche lui allant jusqu’au torse. A part ça, juste une étrange robe brune comme tenue, quelques atours provenant du pays et cela suffisait. Bien entendu, tous les regards étaient tournés vers eux jusqu’à ce qu’il les emmène dans une hutte où se trouvaient deux lits, quelques meubles … mais surtout une unique pièce. Bon, c’était visiblement pas la panacée.
« Nous ne savions pas qu’il s’agissait d’une demoiselle avec l’un des chevaliers-pokémon. J’espère que cela ne vous dérange pas trop de dormir dans la même hutte. »
« Euh, moi de mon côté, ça me … »
« Pas du tout ! Pas du tout ! Waram, on dépose nos affaires ! »
Encore une fois, Sanphinoa venait de lui couper la parole alors qu’il soupirait. Bon, en un sens, il dormait déjà avec Xalex dans les environs donc avec une fille, ce n’était pas un problème. Mais là, c’était Sanphinoa et disons qu’avec le spectacle d’auparavant, il ne sentait pas tellement rassuré. Même si bien entendu, elle avait renfilé ses habits correctement avant qu’ils n’arrivent au village, c’était juste … ainsi.
« Ouais, ouais, enfin bon, je suis pas trop trop rassuré, je dois l’avouer. Bref, dites-nous plutôt ce qui se passe, ça sera bien mieux de toute façon ! »
« Euh, oh … oh oui. D’ailleurs, j’espère que mon élocution ne vous dérange pas trop. »
« Eloquoi ? » demanda Waram alors que Sanphinoa rigolait tendrement :
« Elocution. En clair, il ne parle pas dans sa langue natale mais il fait tout pour que l’on puisse le comprendre. Vous faites du très bon travail, promis. »
« Alors, je vais pouvoir continuer et vous expliquer ce que nous désirons. Nous sommes un modeste village d’Afrique et pour obtenir de l’eau, nous la puisions dans une rivière à quelques kilomètres d’ici. Bien que cela doit vous paraître étrange, tout n’est pas uniquement constitué de sable en Afrique et donc, cet endroit est merveilleux … mais le travail humain est malheureusement trop dur et ce que nous avions réussi à faire a été ravagé. »
« Ca n’explique pas vraiment le problème et d’accord pour l’élocution. » dit Waram.
« Des rochers bloquent l’écoulement de la rivière et nous sommes plus approvisionnés en eau. En vue de la distance avec notre village, nos rations s’amenuisent de plus en plus. »
« Et merde, depuis quand je dois faire le bon samaritain ? »
« Samaritain ? Ce nom ne me dit rien de spécial, je dois le reconnaître. Qu’est-ce que cela veut dire ? » demanda le chef du village alors que Sanphinoa répondait aussitôt :
« Rien du tout, rien du tout ! N’est-ce pas Waram ? Tu ne vas pas rendre mécontent tout un village, n’est-ce pas Waram ? N’est-ce pas Waram ? »
« Pas besoin de me le répéter quinze fois, j’ai compris le message. Bon, alors, si j’ai saisi, on doit exploser des rochers qui bloquent une rivière et c’est tout. Bon, faut se rendre où ? »
« Il faut que vous partiez vers le nord-est du village mais vous comptez y aller dès maintenant ? Nous sommes en fin de matinée mais le temps que vous arriviez, il sera surement le zénith, ce n’est pas conseillé en Afrique et … »
« Rien à faire. De toute façon, je n’ai pas dormi de la journée et elle aussi. Si elle ne se plaint pas, je n’ai pas à me plaindre. Alors, autant y aller et régler ça une bonne fois pour toutes. »
L’adolescente aux cheveux bleus eut un petit rire avant de prendre la main de Waram.
« Nous allons y aller dès maintenant, ne vous inquiétez pas. Dès ce soir, cela sera réglé. »
« Merci. Le village entier vous fait confiance. »
Grumpf. Il ne répondit pas du tout, vraiment peu intéressé par les remerciements. Il était tout simplement prêt mais à quoi ? Bof, il ne savait même pas dans le fond. Il s’éloigna du village, sans même s’y intéresse alors qu’ils avaient laissé leurs affaires dans la hutte. Il valait mieux pour eux que rien ne soit volé … sinon … ça risquait de faire mal.
« Votre ami semble vraiment singulier, si je puis me permettre. »
« Oh, c’est plus qu’un ami pour moi. » dit Sanphinoa en souriant sous son masque, allant rejoindre Waram avant qu’il ne lui hurle d’aller plus vite.
« Je comprends donc pourquoi vous n’avez pas besoin de dormir dans deux huttes différentes. Pas du tout même. Si vous voulez, après que vous ayez fini … enfin, vous verrais en revenant. Je vous laisse d’abord régler ce problème, pas du tout. »
Elle hocha une dernière fois la tête avant de s’éloigner définitivement. Bon, d’après ce qu’elle avait compris, cela ne devrait normalement pas être trop difficile à accomplir. Les pouvoirs des chevaliers-pokémon étaient beaucoup plus grands que ceux d’un simple humain.
« Waram, prends de l’eau s’il te plait. »
« Sanphinoa, tu ne vas pas commencer à me prendre la tête par rapport à ça encore une fois non ? J’avais parfaitement compris la première fois, pas besoin de me répéter ça. »
Il émit un profond soupir, prenant la gourde quand même avant de boire. Bon, heureusement, ils avaient pensé à juste un petit sac pour des vivres. Le reste des affaires était dans la hutte. Dormir avec Sanphinoa ? Non non et non. Ca ne lui plaisait pas du tout.
« Waram ? Je ne pense pas que j’arriverai à déplacer ces pierres malheureusement. »
« Bof, c’est pas comme si je m’en doutais au départ hein ? Je veux pas dire mais t’es pas forcément la plus forte pour ça, pas du tout même. »
« Merci Waram, ça fait toujours plaisir d’entendre une telle remarque venant de toi. Même si j’aurai préféré quelque chose de plus … gentil quand même. »
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu as bien combattu, c’est tout. Rah ! »
Elle n’allait pas lui faire la tête hein ? Sans rien dire, il referma la gourde, la rangea avant de la prendre par le bras. Comme il savait pertinemment qu’elle ne détestait pas du tout ça, il vint la coller en partie contre son torse avant de se mettre à nouveau en route.
« Karry ? Tu ne veux pas monter sur mon dos ? Ca sera plus simple pour toi. » demanda Sarine alors qu’elle se penchait en avant, attrapant le poisson de métal. « Mord donc le sommet de mon crâne pour ne pas tomber. »
« Bouffer du dragon de métal ? Moi, je dis, pourquoi pas ? »
Ce n’était pas vraiment à cela qu’elle pensait mais bon, l’armure du Barpau était maintenant bien accrochée à elle, elles pouvaient donc suivre Sanphinoa et Waram à quelques pas de distance. Elle avait bien vu ce que l’adolescent avait accompli mais avait préféré garder sa gentille réflexion pour elle. Il ne fallait pas l’intimider.
Finalement après plusieurs heures de marche, ils finirent par arriver à ce qui semblait être la zone dont parlait le chef du village. Vraiment ? A cette distance, ils arrivaient à avoir de l’eau dans leur village ? Cela devait surement se trouver sous le sable du désert ? Ou alors une chose complexe à laquelle il ne comprenait rien du tout.
Tout ce qu’il savait, c’était qu’il était une sorte de minuscule forêt tropicale alors que de base, ils étaient en plein désert. Cela ressemblait un peu à de la savane, peut-être qu’il confondait un peu tout ? S’il y avait des animaux sauvages, il allait devoir protéger Sanphinoa. Sa main serra un peu plus fortement l’épaule de l’adolescente.
« Bon, cherchons une rivière dans cet endroit … »
« Savane boisée. C’est comme ça que ça s’appelle, Waram. C’est un endroit parfait pour les peuples d’Afrique. Ils ont tout ce qu’il leur faut ici ou presque. Par contre, il est vrai que la distance semble assez grande. C’est peut-être souterrain ? Un écoulement souterrain ? »
« Je ne sais pas et je m’en fous. On va trouver la rivière, on se repose un peu et zou. »
« Hihihi, bien entendu, Waram. Je suis tout à fait d’accord avec cette proposition. »
De toute façon, il ne lui laissait pas vraiment le choix hein ? Mais elle prenait tout avec le sourire, semblant plus qu’heureuse de voyager avec lui. Pourtant, à travers le masque, elle se posait quelques questions : est-ce que Waram était naturellement … bête ou il ignorait tout ? Elle ne devait pas lui forcer la main néanmoins.
« Je prendrai le temps qu’il faudra pour ça. » se dit-elle à voix haute.
« De quoi est-ce que tu parles exactement ? Si c’est par rapport à ce que l’on doit faire, n’y compte même pas. La flemmardise, je n’aime pas ça ! »
« Ce n’est pas toi qui voulait que l’on se repose justement ? » répliqua l’adolescente tout en émettant un grand rire cristallin, voyant la confusion sur le visage de Waram.
« Oui, enfin bon, tu m’as parfaitement compris aussi. Me prend pas pour un idiot hein ? »
« Je n’oserai jamais faire ça, Waram, tu le sais parfaitement. »
Oui, justement. C’était bien à cause de ça justement … qu’il n’osait pas trop penser de la sorte. Il baissa les yeux, avançant dans la savane. Il tendait l’oreille, cherchant à écouter le bruit de l’écoulement de la rivière. Il la trouverait peut-être ainsi.
Il ne lui fallut que quelques instants pour cela, courant à toute allure jusqu’à trouver la fameuse rivière dont parlait les habitants du village. Hmm hmm … Ce n’était pas une simple rivière, il y avait aussi en fait une cascade … En fait, c’était même plutôt impressionnant dans le fond. Donc il y avait un tel endroit à une trentaine de kilomètres du village ?
« Et qu’est-ce que l’on doit faire ? Je ne vois aucun problème, moi. La rivière coule comme si de rien n’était. Qu’est-ce qu’ils racontaient encore ? Tu t’en rappelles ? »
« Waram, pour le moment, on pourrait tout simplement se reposer comme tu le veux. Ensuite, nous irons longer la rivière pour voir où se situe le souci. »
Hmm … oui. D’accord ? Il s’installa à quelques mètres de la rivière, l’observant. Humpf. C’était pas mal du tout, vraiment pas mal dans le fond. Il regarda le petit sac qu’il avait pris pour la nourriture et boire. Bon, est-ce que cette eau était potable ?
« YEY ! Arrosage automatique, attention ! »
Il releva sa tête après les paroles de Karry, se prenant un puissant jet d’eau en plein visage, l’arrosant sur celui-ci. Il cligna des yeux plusieurs fois, cherchant à comprendre ce qui venait de se passer avant de pousser un cri de rage. SALETE !
« JE VAIS TE TUER, KARRY ! TU VAS VOIR ET … »
« IIIIIH ! Karry ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?! Je suis toute trempée ! »
Elle venait aussi d’arroser Sanphinoa ? C’était quoi cette blague vaseuse ? Grumpf. Il ne voyait pas du tout à quoi elle jouait mais ça ne lui plaisait pas du tout. Pas vraiment même. Il voulut faire un mouvement puis Sanphinoa soupira :
« Vraiment, Karry, je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça, tu aurais pu attendre hein ? »
« Plus vite tu les retires, plus vite ils sécheront ! »
Retirer ? Quoi ? Que … NON ! Purée ! KARRY ! Il comprenait ce qu’elle venait de comploter ! Il eut à peine le temps de faire un mouvement que Sanphinoa s’était déjà remise dans le même bikini qu’hier, tournant sur elle-même.
« Peut-être que l’eau de cette rivière sera meilleure que celle du petit oasis. Waram ? Tu as pris aussi tes affaires ou pas ? »
« Sanphinoa ! Ce n’est pas un moment de plaisance ! On a mieux à faire et … »
« Roh ! Arrête de faire monsieur le grincheux ! Cette fois-ci, tu n’y échapperas pas ! Allez, Waram ! Mets-toi aussi en tenue ! Ca va te faire que du bien ! »
Non non et non ! Il ne voulait absolument pas ! Il tenta de gesticuler et de s’éloigner mais elle l’attrapa contre elle, le forçant à se coller contre son corps. Il poussa un cri de surprise, faisant quelques pas en arrière avant de dire :
« Arrête ça ! Je n’ai pas pris de maillot avec moi ! Il est dans la hutte ! »
« Beuh … Bon ! Ca ne fait rien ! Je veux profiter de toi, je ne vais pas abandonner dès le premier problème venu ! »
Elle ne lui laissait pas le temps de s’échapper et de s’enfuir. Elle le gardait vraiment contre elle, l’empêchant complètement de quitter son bras. Sans crier gare, elle fut soudainement bousculée en même temps que Waram dans l’eau par Sarine, les deux adolescents se retrouvant trempés jusqu’aux os. Dans le cas de Sanphinoa, ce n’était pas dérangeant mais pour Waram, c’était déjà autre chose.
« KARRY ! Ce n’est pas … Ce n’est même pas Karry ! Sarine, pourquoi est-ce que tu as fait ça ? On aurait pu se faire très mal, tu sais ? »
« Je le sais bien mais maintenant, Waram ferait mieux au moins de retirer son haut pour qu’il puisse se sécher. C’est un conseil pour lui s’il ne veut pas attraper froid. »
« Je sais pas justement ce que tu fous Sarine mais si tu commences à faire l’imbécile comme Karry, ça ne va VRAIMENT PAS ME PLAIRE ! »
Avec rage il retira complètement son haut, paraissant torse nu. Il entendit un petit glapissement de surprise alors qu’il jetait ses habits sur Sarine pour la peine. Il se retourna pour faire face à Sanphinoa, celle-ci se cachant son visage masqué avec ses mains.
« Quoi encore ? Je n’ai pas de croûte que je sache, moi ! »
« Ce … ce n’est pas vraiment ça, Waram. Je … beau. »
Beau ? Qui ? Lui ? Il était à peine musclé, y avait pas de quoi pavaner. Bon, maintenant, qu’est-ce qu’il pouvait faire avec ça ? Ah oui, pour la peine, il en avait plus rien à faire ! Il s’écria en s’adressant aux deux armures-pokémon :
« Je vais me promener le long de la rivière. Interdiction de me suivre toutes les deux ! »
« Je … Je peux venir, Waram ? Je voulais m’amuser avec toi mais comme tu ne veux pas, je pense qu’il vaut mieux que je t’accompagne. »
« Oui, tu le peux. Tu n’es pas vraiment responsable de l’immaturité de nos deux armures. » marmonna l’adolescent, plus qu’agacé par ce genre d’action.
« D’accord, d’accord. Ne soit pas trop en colère. »
« Je suis en colère car elles font des conneries plus grosses que leurs crânes ! Et pourtant, c’est difficile vu comment ils sont imposants ! »
Il devait garder son calme et ne pas s’emporter mais voilà tout ! Voilà ce que ça donnait et … HE ! Qu’est-ce que … Sanphinoa ! Elle venait de l’enlacer longuement, sa tête masquée contre son torse alors qu’il tentait de se mouvoir. Elle chuchota :
« Calme, Waram. Calme-toi s’il te plaît. Ca ne sert à rien de s’emporter. »
« Je ne me calmerai pas ! Pas avec des … et puis zut … »
Il se sentait soudainement très las. Suffisait juste qu’elle fasse ça et zou, c’était ainsi ? Mais surtout, maintenant qu’elle était dans cette tenue et lui torse nu, il pouvait bien mieux sentir son corps contre lui et … ahem … en fait, c’était plus la gêne qu’autre chose qu’il ressentait. Elle était bien faite de sa personne à ce niveau. Et en fait, à cause de la bousculade, les quelques croûtes étaient parties, laissant place à de la chair à vif.
« Sanphinoa, tes … plaies ouvertes, elles ne te font pas trop mal ? »
« Hein ? Euh … Oh, tu parles sous les croûtes ? Généralement, elles ne sont pas profondes donc même en les retirant, ça ne me fait pas vraiment mal. »
« D’accord, d’accord. Bon, continuons la balade. »
« Je peux rester dans tes bras, Waram ? » demanda Sanphinoa alors qu’il l’extirpait de ceux-ci. Et puis quoi encore ? Il était pas là pour faire du social.
Néanmoins, sans continuer à converser, il croisa ses doigts dans les siens. Avec les fichues croûtes sur ses bras, ce n’était pas vraiment joyeux mais … il passait outre ça. Pourquoi s’y intéresser plus longuement, non ? Pendant la marche, Sanphinoa murmura doucement :
« Dis … Waram, je te vois souvent en colère, souvent triste ou … mécontent. Enfin, est-ce que tu arrives à sourire parfois ? Je te demande ça vraiment hein. »
« Sourire ? C’est juste quand on est heureux, je ne le suis pas. »
« Ça a l’air d’être une phrase toute faite et prémâchée. Tu n’es pas … heureux avec moi, Waram ? Ca ne te plait pas d’être avec moi ? »
« Sincèrement ? Tu veux la vérité, Sanphinoa ? »
« Je veux la véritable vérité. Celle que tu penses réellement. »
Il regarda autour de lui, à gauche et à droite. Normalement, ils avaient assez bien marché depuis le temps pour qu’ils puissent ne pas être vus par Sarine et Karry. Il retira sa main de celle de Sanphinoa avant de tout simplement déclarer d’une voix monontone :
« Rien de spécial. Ca ne me fait rien du tout. Voilà. Tu sais la vérité. »
« C’est vrai ? Même pas un petit peu ? » demanda Sanphinoa, semblant plus que déçue au son de sa voix. Bien qu’il semblait exprimer un léger malaise, il continua :
« Non même pas un peu. Bon, on y va ou … »
« Je crois que je vais retourner voir Sarine et Karry. » dit-elle tout simplement avant de lui tourner le dos, Waram la regardant partir sans chercher à l’arrêter. Est-ce qu’il avait encore fauté ? Envers l’adolescente ? Hum … Il pose une main sur son cœur, tendant l’autre vers elle alors qu’elle s’éloignait, bredouillant :
« Sanphinoa, je … attends … »
Mais le reste ne sortit pas de ses lèvres. Bizarre, c’était vraiment bizarre. Il n’avait pas voulu être déplaisant envers Sanphinoa. Elle était quand même la première personne qu’il supportait réellement depuis son arrivée dans l’école.
« Tss, n’importe quoi. Les filles sont vraiment juste de gros problèmes. »
Il ne devait pas se préoccuper d’elle. Il continua son bout de chemin, en solo, les mains dans les poches. Ben oui, de toute façon, il n’avait plus vraiment de haut. Brrr … C’était déplaisant de ne plus sentir de chaleur humaine contre lui.
« Qu’est-ce qui m’arrive avec cette fille stupide ?! »
Purée ! Il n’allait pas se compliquer la vie à cause d’une fille ! Il courut sans s’arrêter, n’hésitant pas à le faire sur le bord de la rivière jusqu’à s’interrompre subitement. Qu’est-ce que … le sol ! Il allait presque tomber ! Il y avait une autre chute devant lui ! Sauf que celle-ci était … enfin, comment est-ce que …
« Ce n’est pas un incident naturel ! »
Il s’exclamait cela, comprenant finalement ce qui se passait. Enfin, il comprenait presque ! L’eau s’écoulait dans la chute, sauf que celle-ci avait une bonne cinquantaine de pierres de différentes tailles. C’est ça qui bloquait n’est-ce pas ?
« Bof, c’est vraiment trop de boulot. Je préfère ne pas me mêler de ça. »
D’ailleurs, il ne savait pas quoi exactement faire. Et puis, il n’était pas motivé pour rien. Surtout qu’il ne voyait pas à quoi ça allait servir. Lorsqu’il revint sur ses pas, il trouva Sanphinoa qui s’était rhabillée, assise contre un arbre, Sarine et Karry à ses côtés. Avec neutralité, il déclara :
« J’ai trouvé la source du problème. C’est juste une cinquantaine de rochers qui bloquent la chute d’eau. Je pense qu’à partir de là, le village n’arrive pas à avoir de l’eau ou alors en très faible quantité, c’est tout. Voilà, c’est bon, on peut s’en aller maintenant. »
« Tu veux que l’on parte … sans avoir accompli notre mission ? »
« Sauf que ce n’est pas possible pour un chevalier même. Y a beaucoup trop de pierres, ça sert à rien. Voilà tout. Bon, peut-être que l’on peut rentrer si on se dépêche. »
« Je dormirai ici et j’accomplirai la mission même si tu ne veux pas, Waram. Tu n’as même pas essayé, j’en suis sûr et certaine. »
« Fais ta mauvaise tête, je m’en fiche. Je rentre de mon côté, Sarine, on y va ! »
« Je ne pense pas pouvoir faire le chemin, je suis désolée mais je reste ici. »
« Mon œil, mettez-vous toutes les filles contre moi, ça ne change rien. Je m’en vais. »
Il s’éloigna sans même chercher à converser plus longtemps avec Sarine. Pourtant, après une quinzaine de pas, sans explication, il retourna auprès de Sanphinoa et des deux armures-pokémon, ne disant plus un traître mot. Il sortit de quoi manger et boire pour lui, ne regardant pas Sanphinoa. Bon ben, elle lui faisait la gueule ? Tant pis alors !
« Faites ce que vous voulez, j’en ai plus rien à foutre. »
Pour toute réponse, il n’en eut aucune. Oui, le vide complet de la part de Sanphinoa. Ca l’énervait, ça l’énervait quand elle lui parlait pas ! Elle voulait une baffe ou quoi ? Pourtant, il se retenait de la frapper, ça ne se faisait pas et surtout Sanphinoa. Il termina de manger, observant l’heure. C’est vrai que la nuit allait tomber mais il ne bougea pas de sa position.
Il ne venait même pas dire bonne nuit. Sarine avait choisi son camp ? Tant mieux pour elle ! Il ferma les yeux, ne s’intéressant pas à l’adolescente aux cheveux bleus en face de lui, installée contre un arbre elle aussi, les deux armures-pokémon non-loin d’elle. Enervant, c’était énervant, c’était enrageant ! Ca l’énervait ces conneries !
« Fais chier ! Je peux pas dormir comme ça ! »
Il s’écriait en pleine nuit, remarquant qu’il ne venait pas de les réveiller ! Ca faisait quatre heures qu’il cherchait le sommeil sans arriver à le trouver ! Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre à part ça hein ?! Sans discrétion, il s’éloigna de l’adolescente et des deux armures-pokémon, recommençant à suivre le cours du ruisseau. Il arriva finalement jusqu’aux rochers, les regardant alors qu’une aura ténébreuse se formait autour de lui.
« QU’ON M’EXPLIQUE POURQUOI JE SUIS COMME CA ! »
Un coup … puis un second … puis un troisième. Sans même se préoccuper de l’atterrissage, il sautait sur les rochers, commençant à les frapper de toutes ses forces avec ses poings. Qu’ils disparaissaient ! TOUS ! LES UNS APRES LES AUTRES !
« Je vais tous vous exploser ! TOUS TOUS TOUS ! Même si ça doit me prendre la nuit ! Même si ça doit me prendre des journées ! »
Il allait tout simplement tous les briser ! Sans même s’intéresser au reste ! Juste tous les éclater ! Les uns après les autres ! Sans chercher à s’interrompre ! Qu’ils soient tous explosés ! Il ne s’arrêterait pas ! PAS UN SEUL INSTANT !
« Vous allez goûter à la fureur du Solochi ! Que ma rage vous emporte ! »
Même si ce n’était que de vulgaires rochers, il n’en avait rien à foutre ! AUCUNE PITIE POUR EUX ! Juste de la destruction ! De la pure destruction ! Sans même aucune réflexion ! Sans rien du tout ! Rien de rien !
« Qu’il ne reste plus rien du tout. Je veux que tout disparaisse de mon champ de vision ! »
Finalement, un premier rocher se brisa en morceaux mais ça ne suffisait pas. Avec toute la violence dont il était capable, il projeta les débris sur les côtés, continuait son travail avec acharnement sans même chercher à se reposer ne serait-ce qu’une fois.
« Ah … Ah … Ah … Bordel ! »
Il faisait quoi ? Purée, il était l’aurore ? Il émit un sanglotement, cherchant à se tenir le bras droit avec la main gauche sauf que celle-ci était ensanglantée, comme le bras droit. Il avait de nombreuses éraflures mais aussi des morceaux de pierre plantés dans les jambes. Il retourna auprès de Sanphinoa et des deux armures-pokémon, venant s’asseoir contre un arbre avant de plonger dans un profond sommeil.
« Il… Il a vraiment fait tout ça … » chuchota Sanphinoa.
« Quel idiot. » compléta Karry alors que Sarine s’approchait du corps endormi de Waram.
Sauf que Sanphinoa fut la première, demandant de l’aide à Karry. Elle n’était pas encore vraiment capable de faire cela toute seule. Elle se concentra, des fils d’eau sortant de ses doigts alors qu’elle les glissait le long des plaies de Waram. Les morceaux de pierre tombèrent au sol, les plaies se refermant doucement.
« Je pense que cela doit être suffisant … non … pas encore, il y a une blessure plus importante que les autres. »
Elle voyait une plaie au bras droit. Sans aucune hésitation, elle retira son masque, déchirant avec les dents un bout de sa robe brune pour venir faire un petit bandage pour entourer la plaie. Elle entendit un gémissement de la part de Waram mais ne s’en préoccupa pas le moins du monde. Elle ne remarqua pas que l’adolescent ouvrait à peine les yeux.
« Mè… Mèche … » chuchota Waram, sa tête penchant sur le côté alors que ses yeux se refermaient, plongeant à nouveau dans le sommeil.
« Mèche ? Il ! Ah ! Il … Il a vu mon visage ? »
« Je ne pense pas. Il est à peine conscient, Sanphinoa. » déclara l’armure du Solochi alors que l’adolescente reprenait rapidement son masque, s’arrêtant quelques secondes. Puisqu’il dormait à nouveau et que le soleil venait à peine de se lever … elle pouvait faire ça. Elle déposa un rapide baiser sur sa joue puis remit son masque sur son visage. Avec tendresse, elle se plaça sur lui, le recouvrant de tout son corps.
« Le héros du village ne doit pas attraper froid, n’est-ce pas ? »
« Je pense que cela me semble une bonne idée. Tu as mon autorisation. »
« Merci beaucoup, Sarine. Je vais en profiter alors. »
« Et moi ? On ne me demande pas mon avis. Enfin bon, pour ce qu’il vaut, fais ce que tu veux, Sanphinoa. Je crois bien qu’il a mérité de se reposer maintenant. Tu lui fais encore la tête ? »
Sanphinoa eut juste un petit rire candide alors que Waram marmonnait à nouveau dans son sommeil. Ses mains se placèrent sur le dos de l’adolescente, celle-ci s’immobilisant. O… Oh … Elle n’était pas contre, elle était même plutôt tout contre non ? Elle se laissa faire, collant sa tête contre son épaule droite. Elle était encore un peu fatiguée de toute façon.
« Waram, tu sais, la nuit porte conseil et je me disais que ça ne servait à rien de se disputer pour des broutilles. Tu veux bien que l’on se reparle ? »
« C’est toi qui ne m’adressait plus la parole mais bon … si ça te chante. J’ai un peu soif. J’ai l’impression de suer à grosses gouttes. Tu peux me donner la gourde ? Et pourquoi est-ce que tu as voulu que l’on rentre maintenant ? »
« Car je pense que tu avais parfaitement raison. »
Elle savait pertinemment qu’il faisait semblant de ne pas comprendre. Elle s’en doutait. Il suffisait juste de regarder l’adolescent pour voir qu’il … hum ? Peut-être pas. Mais elle était certaine qu’il avait fait ça hier. Enfin, de toute façon, ce n’était pas bien important.
« On a réussi la mission ? Enfin, tu as réussi, Waram. »
« Oui, oui, je l’ai réussie. On peut rentrer dès maintenant. Enfin, allez les voir et les prévenir. Plus vite on rentre, mieux ça sera. »
« Rien ne presse surtout si on a fini, Waram. Surtout si on a fini. Prends donc ton temps. »
Prendre son temps. Prendre son temps. Elle en avait une bien bonne elle, hein ? Ce n’était pas elle qui avait eu la surprise de la voir dans ses bras au réveil. Enfin, c’était différent. Ce n’était pas vraiment la même chose. C’était compliqué mais ça avait été une sacrée surprise de voir Sanphinoa dans ses bras. Bon, heureusement que la mission était finie.
Chapitre 24 : Avis de tempête
« Mes félicitations ! Vous avez réussi ! Vous avez parfaitement réussi ! Je n’arrive pas à le croire ! Vous avez réussi ! Vraiment ? »
« C’était assez simple. » marmonna Waram alors qu’il n’était pourtant pas en état de faire le fier, vu ses blessures et les soins appliqués sur son corps.
« Comment savez-vous si nous avons réussi ou non ? Vous sembliez convaincu puis ensuite, vous avez commencé à vous poser quelques questions. »
« Grâce à cela, bien entendu. » déclara le chef du village, se dirigeant vers ce qui semblait être un mini-courant d’eau qui jonchait un côté du village. « Il y a aussi quelques puits qui se remplissent aux deux-tiers quand l’eau est présente. »
« Je vois, je vois, c’est donc une très bonne nouvelle. Je suis contente pour vous ! Nous partirons surement demain du village pour retourner chez nous. »
« Je vous avais promis quelque chose. Est-ce que je peux vous en parler en privé, mademoiselle ? » demanda le chef du village à Sanphinoa.
« Euh, oui, bien entendu. Waram, je vais discuter avec le chef du village ! »
« Fais ce que tu veux, j’en ai rien à faire. » grogna l’adolescent bien qu’il semblait plus mécontent qu’autre chose qu’il ne soit pas libre de venir lui aussi.
De loin, l’adolescente discutait avec entrain avec le chef du village, celui-ci semblant lui faire une proposition. Puis elle exulta sur place, sautillant gaiement alors que Waram penchait la tête sur le côté. Ca puait l’embrouille, la grosse embrouille même.
« Je sais pas ce qu’ils manigancent tous les deux mais ça me plait pas. »
« Par contre, ça a l’air de plaire à Sanphinoa, ça ne peut pas être mauvais, Waram. » murmura Sarine en s’adressant à l’adolescent, celui-ci émettant un autre grognement sonore.
« Je sais pas mais je me méfie. On ne sait jamais avec ce genre de cultures. »
« Ce genre de cultures, ils ne sont pas si différents de toi, Waram. »
« Mouais, je le sais bien. Ils ont aussi deux bras, deux jambes, une tête … mais bon … Juste que lorsque Sanphinoa est heureuse, c’est que ça cache quelque chose. J’aime pas ça. »
« Tu préférais donc la voir malheureuse ? Ca ne semblait pas être le cas hier. » dit Karry en prenant la parole à son tour, l’adolescent s’étranglant à moitié.
« La ferme, vous deux ! J’ai pas besoin de commères de la sorte ! »
« Commères, commères, quel vilain mot. Mais bon, soit. Attendons Sanphinoa. »
Tsss ! Elle pouvait bien parler Karry, il n’en avait rien à faire. Bon, c’était bientôt fini les cachotteries avec le chef du village ? Ou alors, il devait s’y rendre. Et puis zut ! C’est ce qu’il allait faire ! C’était aussi simple que ça !
« Sanphinoa ! J’arrive ! J’en ai assez d’attendre ! »
« Hein ? Oui, c’est bon, Waram ! Le chef du village veut nous inviter à faire un rite de ce dernier. Tu veux bien ? Dis dis ? C’est juste pour nous deux, pour nous remercier. »
« Pas un truc pour nous apporter la malchance ou je ne sais quoi hein ? Je suis au courant qu’il y a des personnes comme des marabouts ou je ne sais quoi, qui peuvent infliger des malédictions. Je préfère me méfier et … » dit-il avant qu’elle n’arrive jusqu’à lui, prenant sa main pour le tirer auprès d’elle, semblant follement joyeuse avant de dire :
« Mais non, gros bêta, ce n’est pas du tout ça. Mais le chef m’a dit que c’était un secret mais ne t’en fait pas, c’est juste pour apporter beaucoup de chance. »
« Beaucoup de chance ? Mouais, bien parce que c’est toi. Et que ça peut te rendre heureuse. »
« Follement même. Mais il faut que tu sois là, sinon … ça ne sera pas possible et ça ne marchera pas . Tu veux bien participer avec moi ? S’il te plaît ? »
« Oui, oui, on va y participer. Arrête de pleurer. Bon, faites vite, hein ? »
« Je me dépêcherai. Cela ne prendra qu’une heure ou deux puisque vous êtes des étrangers. »
« Quoi ? Autant de temps ? Oh bon sang. Sanphinoa, ça a intérêt à être bien. »
« Oui, oui, ça l’est, je te le promets ! »
Elle disait cela avec entrain alors qu’il soupirait. Déjà, de l’encens était en train d’être brûlé alors qu’il se sentait loin, très loin. Un peu le regard perdu dans la vague, il se mit assis, Sanphinoa faisant de même tout en posant sa tête sur son épaule.
« Ca a une bonne odeur, tu ne trouves pas, Waram ? »
« Je ne sais pas … et je m’en fous … Juste attendre que ça se finisse, c’est tout. »
Voilà que le chef du village commençait à marmonner dans sa langue natale, Waram ne sachant pas du tout de quoi il parlait. Mais bon, ça semblait être fait avec professionnalisme donc bon … voilà quoi … Il marmonna :
« Je me sens un peu bizarre, Sanphinoa. »
« Moi aussi, Waram, moi aussi. Mais le masque m’aide à supporter l’odeur. Il faut juste que l’on supporte ça tous les deux. Tu veux bien tenir le coup ? »
« Je le tiendrai, je le tiendrai … juste pour toi. » marmonna l’adolescent, plongé dans son subconscient alors qu’il gardait Sanphinoa contre lui, la serrant plus que d’habitude. Il sentit le masque qui se déplaçait à moitié sur le visage de l’adolescent mais il n’ouvrit pas les yeux.
Deux heures plus tard, il sortit de la hutte du chef du village, tenant à peine debout, retenant néanmoins Sanphinoa pour qu’elle ne s’écroule pas. Ils avaient quelques marques tribales sur le visage, Waram s’étant laissé faire vu son état.
« La cérémonie est terminée alors, Sanphinoa ? »
« C’est le cas, Karry ! Sarine, c’était vraiment superbe. Je suis si heureuse ! »
Il ne voyait pas pourquoi elle devait l’être alors qu’il s’éloignait de plusieurs mètres pour aller s’asseoir sur un banc fait de bois. Il retint sa tête avec ses deux mains, ses coudes posés sur ses genoux alors que Sanphinoa discutait avec Sarine et Karry. Les deux armures semblèrent surprises avant de regarder Waram puis de rire, accompagnées de Sanphinoa.
Finalement, elles vinrent toutes le rejoindre alors qu’il était en train de réfléchir à ce qu’ils devaient faire. Quitter le village, n’est-ce pas ? Ou au moins, se renseigner à ce sujet. Ca ne serait pas une mauvaise idée et … hein ?
Voilà que l’un des habitants quittait le véhicule qu’il possédait, l’un des rares objets technologiques récents du village, se dirigeant vers la hutte du chef, commençant à s’exclamer dans une langue inconnue. Quelques minutes après, le chef du village quitta la hutte, demandant à tous les villageois de se réunir. Enfin, après de nombreux dialogues, le chef revint vers le duo, déclarant :
« Normalement, vous êtes venus en avion, n’est-ce pas ? Je suis au regret de vous annoncer qu’il y a une tempête qui s’est déclarée et que tous les vols sont annulés jusqu’à ce qu’elle se termine. Il semblerait que cette tempête se dirige vers notre village. »
« Euh, je sais bien que c’est pas trop une bonne nouvelle mais ça veut dire qu’on part quand ? Car bon, ça nous aide pas ça. »
« Je ne peux guère vous aider. Je vais vous donner un abri comme à nous tous. Il se peut même que nous allions nous rendre dans les caves souterraines pour nous protéger. »
« Waram, Sarine. Il y a des chances que cette tempête ne soit pas naturelle. » déclara Karry alors que tout le monde se tournait vers elle, étonnés. « Ce genre de tempêtes, on peut les prévoir des jours à l’avance. Mais là, aucune nouvelle et elle arrive le lendemain de notre arrivée ? C’est trop précis pour que ça soit naturel. »
Des personnes ? Des chevaliers-pokémon ? Non, quand même pas ? Pourtant, Waram semblait prendre cela au plus sérieux, regardant la Barpau de métal avant de dire :
« Tu as une idée de qui ça pourrait être ? A part des chevaliers-pokémon ? »
« Aucune idée. Sauf qu’ils sont surement liés à la roche ou au sol, rien d’autre à définir. Peut-être au vol pour créer une tempête mais ça m’étonnerait. Bref, c’est pas vraiment joyeux. On ferait mieux de quitter le village pour qu’il ne soit pas en danger. Après, si vous voulez pas, bah, tant pis hein ? J’aurai prévenu, j’ai fais mon boulot. »
« Mouais, on s’en va mais juste parce que je le supporte pas. »
Il disait cela avec nonchalance, ne cherchant même pas à converser avec le chef du village. C’était de la pure mauvaise foi mais il quitta le village, récupérant leurs sacs avant que Sanphinoa le rejoigne, murmurant :
« C’est tellement gentil de ta part, Waram. Tellement gentil. »
« Hum ? Pourquoi ? Je n’ai rien fait de spécial, tu t’imagines encore des choses, je parie. »
« Non non … Ou peut-être que si. J’espère que la cérémonie t’a plu, Waram. J’ai adoré, moi. Même si je ne sais pas ce que c’était exactement. »
Pourquoi il avait l’impression qu’elle mentait effrontément ? Peut-être parce qu’elle émettait un petit rire tout en se tournant vers Sarine et Karry ? Mouais, ça puait la magouille ! La grosse magouille qu’il appréciait pas mais bon … La tempête ? Ils allaient tout simplement se rendre jusqu’à la ville où y avait l’aéroport et ça serait réglé.
« Waram ? Tu n’es pas un peu inquiet ? Même pas un tout petit peu ? » demanda Sanphinoa après une bonne heure de marche alors qu’il se tournait vers elle :
« Pourquoi je le serai ? Y a quelque chose de spécial par rapport à ça ? »
« Non non … enfin, ce sont des chevaliers-pokémon qui font ça. Tu n’as pas peur ? »
« Pas vraiment, je les exploserai puisqu’ils veulent chercher des embrouilles, c’est tout. »
« Je me demande pourquoi je m’inquiète pour toi en fait, Waram. »
Elle posait la question tout en rigolant alors qu’il haussait les épaules. Oui, c’était limite difficile à comprendre. Mais bon, il ne s’y intéressait pas. La tempête, il sentait qu’elle se levait de plus en plus rapidement et surtout qu’elle se rapprochait d’eux.
« Dire qu’on la voit venir à toute allure vers nous. Sarine. »
L’armure vint se mettre autour de Waram alors qu’il se plaçait en position de défense, étant immobile maintenant en attendant. Sanphinoa fit de même avec Karry alors qu’elle se plaçait à côté de Waram, murmurant :
« Je ne suis pas vraiment rassurée quand même, Waram. »
« Arrête de pleurer un peu, t’es une femme-chevalier pokémon ! Pas n’importe qui ! »
« Je ne pleure pas ! Je veux juste … éviter que ça se finisse mal ! Pas après cette cérémonie ! Je ne veux pas que ça se finisse maintenant ! »
Mais c’était quoi cette foutue cérémonie ?! Il posa un bras sur son épaule, venant l’attirer contre lui pour la serrer pendant une trentaine de secondes. Pourquoi est-ce qu’il se sentait obligé de réagir de la sorte avec elle ? A cause d’hier ? A cause de cette nuit ? Enfin, il n’avait aucune explication raisonnable. Il avait juste eut cette envie de la rassurer, sans savoir exactement s’il allait y arriver ou non. Quelle idiotie quand même.
« Oh ? Visiblement, ils nous attendaient. Ca nous facilitera le travail. »
Une voix masculine, encore assez jeune d’après ce qu’il entendait. Il cligna des yeux, la tempête s’arrêtant à quelques mètres d’eux alors que deux formes étaient visibles dans le sable, le soulevant pour laisser apparaître deux adolescents qui devaient être proche de l’âge adulte. Mais bon, ce n’était pas vraiment intéressant.
« Vous voulez me donner une explication avant que je vous explose ? »
« Oh, il est vraiment comme il en avait parlé. Une vraie teigne, ça va être amusant. »
« Vous ne voulez pas répondre ? Ca facilitera rapidement la discussion. Nous sommes deux et pas des moins puissants. Je préfère vous prévenir : ça risquerait de très mal se finir entre nous. Mais bon, comme je sais que vous n’allez pas m’écouter, c’est bien dommage. »
Bien dommage ? Elle entendait parfaitement l’ironie dans la voix de Waram. Mais bon, le souci, c’est qu’elle ne savait pas qui ils étaient en face. Elle vient dire :
« Je m’appelle Sanphinoa du Barpau ! On ne vous veut aucun mal ! Le garçon qui m’accompagne est Waram du Solochi ! »
« La ferme, Sanphinoa. Si tu dis qu’on est pas là pour leur faire mal, ils vont croire que nous sommes des mauviettes. Laisse-moi m’occuper de leur cas, ça sera beaucoup plus simple. A deux contre un, ça ne devrait poser aucun problème contre eux. »
« Le chevalier de bronze du Kraknoix et celui de bronze du Sabelette. Je ne pense pas que nos noms soient si intéressants. Par contre, on n’a pas de temps à perdre avec la gamine qui t’accompagne. Tu viens avec nous. »
Hum ? Il ne rêvait pas ou alors leur but, ce n’était pas de le faire chier, juste de le capturer ? Ce qui voulait dire que Sanphinoa ne les intéressait pas. Hum, soit. Si tel était le cas. Il retira l’adolescente de ses bras, lui chuchotant :
« Puisqu’ils me veulent, tu n’as pas à te battre. Recules-donc, Sanphinoa. »
« Hein ? Non non ! Waram, je ne vais pas te laisser te battre seul ! »
« Ecoute juste ce que je t’ai dit, tu n’as pas vraiment le choix et … »
Il se retrouve aspergé par un jet d’eau de la part de Sanphinoa, celle-ci émettant un petit grognement assez mignon et attendrissant. Qu’est-ce qu’il était en train de penser exactement ? Ce n’était pas son genre d’imaginer de telles choses. C’était tout simplement absurde de sa part et il entendait les grands éclats de rire mauvais de la part de leurs deux adversaires. Il ne devait pas s’énerver et …
« Je t’aide si j’ai envie, Waram ! Ne tente pas de m’arrêter, c’est tout ! »
Et voilà qu’elle décidait de jouer la princesse rebelle. Comme s’il avait vraiment que ça à faire hein ? Elle y pensait un peu à lui ? Il n’en avait pas l’impression quoi ! Elle abusait !
« Ils m’ont l’air de simplets. Ca devrait être assez facile en fin de compte. »
« Surtout s’ils se tapent sur la gueule tous les deux. Ca nous mâche le boulot, n’est-ce pas, Rayan ? » demanda le chevalier-pokémon de bronze du Sabelette, s’adressant à son compagnon en armure-pokémon du Kraknoix.
« Ah ça, je te le fais pas dire ! C’est du pain béni pour nous, Barno. »
Ils pouvaient continuer à parler tous les deux, de son côté, il en avait strictement rien à faire mais vraiment complètement rien à faire. Sauf peut-être une chose :
« Qui c’est qui vous envoie ? Car vous avez bien signalé que vous étiez venus pour moi … et que ce n’est pas pour me tuer. Même si cela ne me fait pas peur de vous donner une leçon. »
« Je ne crois pas qu’il soit nécessaire que tu saches cette information pour le moment. Nos consignes sont claires : nous devons juste te rapporter. Bon, tu peux juste être plus mort que vif et ensuite, nous … »
Barno fit un saut en arrière, esquivant un nouveau jet d’eau provenant de Sanphinoa, celle-ci ayant tendu une main vers eux. Elle venait de leur couper la parole, déclarant :
« Vous avez été très mal renseignés visiblement. Surtout pour envoyer deux chevaliers-pokémon maniant les pouvoirs terrestres contre moi. »
« Ca, par contre, c’était pas forcément prévu qu’il soit accompagné par une femme-chevalier maniant l’élément aqueux. Ou alors, il nous avait prévenus ? »
« Bof, qu’est-ce que je suis sensé en savoir ? Je m’en rappelle plus moi, pour te dire ! »
Voilà que les deux adolescents se regardaient en chiens de faïence, cherchant à savoir si oui ou non, Sanphinoa était prévu dans leurs plans. Après quelques secondes, Waram émit un puissant grognement, crachant des flammes violettes de ses poings en direction de ses deux adversaires. Ces derniers s’enfoncèrent dans le sable, disparaissant de leurs vues.
« Sanphinoa, fais attention à toi. Ils essayeront de nous avoir par surprise. »
Elle ne lui répondit pas, prenant sa main droite dans la sienne tout en regardant autour d’elle à travers son masque. Elle était suspicieuse, suspicieuse par rapport à tout cela. Soudainement, le sol sous eux commença à trembler, Sanphinoa et Waram sautant en même temps, leurs mains se séparant. Au même instant, les deux chevaliers-pokémon terrestres sortirent du sable, chacun en face d’un adversaire potentiel.
« Héhéhé … C’est donc comme ça ? On va bien s’amuser, tous ensemble. » déclara le chevalier-pokémon du Sabelette, se trouvant en face de Sanphinoa.
« Pour elle, tu peux t’en occuper et l’éliminer si tu veux ! » dit à sa suite le chevalier-pokémon du Kraknoix, poussant Waram en arrière pour l’éloigner de l’autre combat.
Ils étaient dans leurs éléments. Il n’y avait aucune possibilité pour qu’ils perdent !
Chapitre 25 : Quelques renforts
« Sanphinoa ! Fais attention à toi ! » s’écria Waram en s’adressant à l’adolescente aux cheveux bleus, celle-ci lui criant à son tour :
« Ben toi aussi hein ? Moi, je peux facilement le battre ! Je suis sûre maintenant ! Ils ne peuvent pas vraiment me combattre alors que j’ai un élément plus fort qu’eux ! »
« Elle s’y croit encore plus la femme-chevalier. Vas falloir que je lui administre une bonne leçon. » déclara l’adolescent chevalier-pokémon du Sabelette.
« Tu ferais mieux de ne pas la blesser sinon tu auras affaire à moi ; »
Il n’avait pas envie qu’ils croient qu’il faisait cela pour elle … mais autant se montrer menaçant pour les impressionner tous les deux. Sauf que son propre adversaire éclata d’un rire tonitruant avant de reprendre :
« Mais c’est presque qu’il irait mordre hein ? Attention, on a un petit Solochi très agressif. »
Ils étaient en train de se foutre de sa gueule ? Adeptes du sol ou pas, il n’en avait rien à faire ! Rien du tout ! Il commença à se concentrer, de réelles flammes apparaissant au bout de ses mains avant qu’il n’hurle en direction de son adversaire :
« Que les flammes du Solochi fassent fondre tes os ! »
Il devait néanmoins toucher son adversaire pour ça ! Il courut vers le chevalier-pokémon du Kraknoix, celui-ci disparaissant dans le sol sans même prévenir. Quelques secondes plus tard, il était dans le dos de Waam, l’adolescent se retournant :
« Tu pensais vraiment que je ne saurai pas où tu allais apparaître ?! »
Il allait lui montrer comment il réglait ça ! Pourtant, son coup passa juste au-dessus du Kraknoix, celui-ci s’étant enfouît sous le sol une nouvelle foi, amusé par le combat ou plutôt l’absence de combat. Il vint dire à son tour :
« Et bien ? Je pensais que tu allais me toucher. Ce n’était qu’une simple vantardise ? »
« TU VAS VOIR CA ! SARINE ! AIDE-MOI ! »
« Je le fais, je le fais, pas besoin de crier, Waram. »
Ca ne changeait pas qu’ils avaient énormément de boulot sur la planche. Elle se doutait bien que contrairement à Waram mais aussi une majorité des élèves de l’école de Gliros, les deux adolescents avaient un avantage certain : ils connaissaient le terrain et surtout avaient de l’expérience dans de véritables combats.
Rien à voir avec … encore que … non, en y pensant bien, il y avait quand même Waram qui avait aussi de l’expérience mais pas contre des chevaiers-pokémon. Il ne devait pas avoir peur de laisser libre court à ses pouvoirs, pas du tout même. Cette fois-ci, c’était une question de vie ou de mort, mais surtout à une échelle bien supérieure à des petites frappes des rues.
« HIIIIIIIIII ! »
Quoi encore ? Il se retourna pour voir Sanphinoa projetée en arrière, roulant dans le sable. Il se prit soudainement un coup de poing en plein visage, l’envoyant dans le décor à son tour. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’avait même pas réagit que …
« Je pensais pourtant que les chevaliers-pokémon de l’école étaient plus entraînés que ça. C’est vraiment triste de voir que vous êtes incapables de vous débrouiller seuls tous les deux. Surtout de ne pas être concentrés en plein combat. »
« JE VAIS TE FAIRE BOUFFER TES DENTS ! »
Pas le temps de s’intéresser à Sanphinoa ! Elle devra se débrouiller seule ! Pourtant, il restait inquiet. Ils pouvaient essayés de la tuer, d’après ce qu’il avait compris. C’était étrange, très étrange même, trop étrange et déplaisant. Il n’avait pas envie qu’elle meure, il ne voulait pas qu’elle meure ! Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça maintenant ? POURQUOI ?
« Qu’est-ce que ça veut dire ?! J’en ai rien à faire d’elle ! RIEN DU TOUT ! »
« Tu y tiens, tout simplement, Waram. Je sais parfaitement ce à quoi tu penses. C’est pourquoi je te réponds, c’est tellement simple. »
« Au lieu de me répondre, aide-moi plutôt à tabasser ce connard ! »
Il en avait marre déjà ! Mais il ne voyait pas comment il pouvait battre ce type ! Il était pourtant celui qui avait presque réussi à faire plier Qalanos ! Alors pourquoi est-ce qu’il avait autant de mal contre un gars qui était surement bien moins fort que lui ?!
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui clochait chez lui ? C’était quoi son problème ? Pourquoi est-ce qu’il était aussi faible ? Il voulait comprendre ! Il voulait savoir ce qui clochait avec lui ! MAINTENANT ! Il voulait connaître ! SANS PLUS TARDER ! Qu’ils arrêtent les imbécilités ! Il en avait plus qu’assez de ces sottises !
Plus qu’assez ! Il ne devait pas enrager mais comment rester de marbre ? Devant de tels actes hein ? Devant de tels gestes ? Pfiou. Non, juste rester calme. Mais il n’y arrivait pas. Il pensait que ça se passerait tranquillement avec Sanphinoa. Résultat ? C’est pas le cas.
« J’aurai quand même pu avoir une journée sans problèmes ou quoi ?! »
« Tu aurais préféré te prélasser avec Sanphinoa, Waram ? » demanda Sarine, une petite pointe d’amusement dans la voix alors qu’il marmonnait :
« Peut-être qu’un peu, ça n’aurait pas été pas si mal … pour elle quoi. On n’a fait que marcher, marcher, marcher. Je devrai peut-être la laisser souffler un peu. »
« Hum, soit, faites-le donc après s’être occupé de ces deux gaillards. »
Oui, pourquoi pas ? Toute façon, la journée était visiblement gâchée par ces deux imbéciles. Autant le leur faire payer le prix fort pour ce genre d’idioties !
« On rigole, on rigole … mais pendant ce temps, tu tiens la forme et ce n’est pas vraiment plaisant si tu veux tout savoir. Ca donne l’impression que je n’en fous pas une. Bon, alors, on va d’abord régler ça de cette façon si tu le veux bien … ou non ! »
Sans prévenir, le chevalier-pokémon du Kraknoix envoya du sable en plein sur le visage de Waram, celui-ci poussant un cri de surprise, commençant à se frotter les yeux. SALOPERIE ! Il ne voyait plus maintenant ! Il ne voyait plus !
« Tss, t’as de la chance, moi, avec son masque, je ne peux pas faire ça ! »
« Hey, hey, hey, c’est toi qui a voulu l’affronter, je te rappelle hein ? Pas de ma faute, ne me mets pas ça sur le dos, hahaha ! Et puis quoi encore ? »
Ils en profitaient pour rire. Comment est-ce que Sanphinoa se débrouillait ? Si l’autre adolescent en rigolait, c’est qu’il n’avait aucun mal contre elle, n’est-ce pas ? D’où est-ce que provenait la voix de son adversaire ? Il pouvait peut-être le repérer ainsi.
Oui, c’était la seule méthode qu’il avait en tête actuellement. Le repérer par rapport au bruit. Heureusement pour lui, il n’avait pas l’air de trop de se préoccuper de sa personne. Comment pouvait-il le battre s’il ne le voyait pas ? Et s’il le dominait complètement ? C’était juste horrible comme combat ! Il donnait l’impression de n’avoir aucune chance contre lui ! Absurde, c’était juste absurde, il n’y avait donc aucune solution ?
« Hep, hep, hep, c’est pas vraiment sympa d’être à deux contre deux quand l’un est dans son domaine de prédilection, pas du tout même. »
Des flammes vinrent envahir le terrain. Il ne les voyait pas vraiment mais il pouvait au moins les ressentir grandement. Il émit un gémissement de douleur, faisant un saut en arrière après avoir reconnu la voix.
« RAON ?! Qu’est-ce que tu fais ici ?! »
« La même chose que Xalex : t’aider. La principale se doutait bien que ça ne se passerait pas comme prévu. Elle nous a envoyés pour vous épauler. »
Xalex était là aussi ? C’est vrai ? Il ne savait pas pourquoi il se sentait soulagé. Enfin, ça arrangeait un peu le combat et il sentit une main qui se posa sur ses yeux, les frottant pendant quelques secondes avant que la voix de Xalex ne chuchote :
« Ne bouge pas trop, je m’occupe de tes yeux, Waram. »
« Ca me fait plaisir de vous savoir ici, tous les deux. On ne peut pas rentrer. »
« Nous avons été mis au courant par rapport à la tempête. La principale nous avait dit de rester dans les environs au cas où car elle n’avait pas confiance en la situation. »
« Tsss, je m’en doutais : la principale ne nous faisait pas confiance. » marmonna Waram.
« Non, pas confiance à cause du tournoi. Enfin, on s’occupe d’eux, on parle après. »
Rien que ça ? Enfin, grâce à Xalex, il commençait à revoir à peu près correctement. Ce n’était pas la panacée mais ça lui permettrait de combattre correctement. Les deux adversaires se placèrent côte à côte, observant le quatuor.
« Hey, il nous avait pas dit qu’ils seraient plusieurs. On doit se débrouiller comment ? »
« Ils sortent à peine de l’école et d’après ce que l’on peut voir, ils n’ont pas l’air tellement folichons. Ça devrait être un peu plus difficile que prévu. »
« Pas de quoi s’inquiéter par contre. »
Mouais ? Ils étaient deux contre quatre. Ils n’avaient pas l’avantage et pourtant, ils n’étaient pas le moins soucieux. C’était énervant et agaçant, pourquoi est-ce que chacun ne s’inquiétant pas ? Pourquoi est-ce que ça l’énervait, lui ?
POURQUOI ?! Il devait combattre mais comme souvent, il était inutile. Tout simplement inutile. Il était incapable de se battre correctement contre ces types. Alors comment est-ce que les autres y arrivaient ? Pourquoi pas lui ? Qu’est-ce qui clochait dans ce qu’il faisait ? Hein ? C’était quoi le problème au final ? Il pouvait le savoir ou alors, il en demandait trop ? Il y avait une réponse à tout ça ? Car il peinait grandement avec toutes ces conne…
« Hey ! Waram, arrête de penser pour l’instant et viens m’aider ! »
Voilà que Raon lui donnait des ordres et puis quoi encore hein ? Il pouvait savoir ce que l’adolescent avait comme idée en tête ? Il comprit rapidement quand il vint faire apparaître des flammes autour de ses poings, un sourire aux lèvres. Barno, le chevalier-pokémon du Sabelette regarda les poings, reculant un peu tout en disant :
« Tu sais que ça ne sera pas forcément très efficace contre nous ? »
« Je me doute mais disons que si ça peut vous empêcher de gigoter un peu trop, on ne va pas s’en priver ! Vous allez voir comment j’imagine mon palais des glaces ! WARAM ! FAIS COMME MOI ! Xalex, Sanphinoa, on vous laisse vous occuper du second ! »
Pourquoi est-ce qu’il se prenait maintenant pour le chef ? L’adolescent aux cheveux noirs émit un grognement mais laissa tout simplement faire Raon, le suivant tout en créant des flammes comme lui. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Bizarrement, il remarquait que le sable devenait du verre tout autour d’eux.
Pendant ce temps, les deux adversaires étaient en train de continuer à s’enfoncer dans le sable pour s’en prendre au quatuor mais à chaque fois, ils étaient obligés de se défendre, chacun riposter à leurs attaques. Après quelques minutes, le chevalier-pokémon du Kraknoix regarda autour de lui, s’écriant :
« OH BON SANG ! On est pas dans la mouise ! On peut plus vraiment se cacher là ! »
Du verre, que du verre autour d’eux. Les flammes avaient été tellement fortes qu’il y avait du verre encore en train de fondre autour d’eux, ressemblant à une mélasse indescriptible tandis que Raon rigolait, leur disant sur un ton enjoué :
« Désolé mais comme vous adorez vous cacher, j’ai préféré vous couper les ailes. M’en voulez pas hein ? C’est de bonne guerre. »
« Qu’est-ce que l’on fout maintenant ? On est pas dans … »
« Y a pas d’autres choix. Quatre contre deux, c’était déjà abusé. Si en plus, ils ont un type qui sait nous contrer, on ne fait pas de miracles ! ON SE RETIRE ! Mais vous pouvez crever la gueule ouverte pour partir ! On va revenir, vous allez voir ! »
Les deux chevaliers-pokémon liés au sol firent plusieurs sauts en arrière, créant une violente tempête alors que Waram semblait songeur en la regardant. Quelque chose clochait, beaucoup plus même que prévu. Cette tempête était ennuyeuse mais …
« Ca ne peut pas être eux qui sont responsables d’un arrêt des avions. »
« Hein ? Oh oui ! C’est vrai, Waram. Tu as tout à fait raison. » déclara Sanphinoa, remarquant la tempête maintenant à son tour.
Sans un mot, Waram s’approcha d’elle, l’étudiant du regard. Elle n’avait pas l’air d’avoir pris des coups trop sévères. Bon, tant mieux en un sens, ça voulait dire qu’il avait encore beaucoup à faire, énormément même.
Enfin non, plutôt à ne pas s’en faire. Voilà, c’était exactement ça. Bon … puisqu’elle allait bien, autant ne plus se préoccuper d’elle. Il se tourna vers Raon et Xalex, Sarine quittant son armure alors qu’Istiti et Karry faisaient de même. Seule l’armure de Xalex restait sur elle alors qu’elle était toujours emmitouflée sous cette tenue.
« Bon, si j’ai compris, la principale pensait pas que l’on arriverait la mission ? Tss. »
« Pas du tout, Waram. Tu te trompes. Disons plutôt qu’elle n’avait pas confiance sur le fait de vous laisser seuls alors que tu étais une cible de choix. » répondit aussitôt Xalex alors que Raon hochait la tête pour confirmer ses propos.
« Ah oui ? Et pourquoi je serai une cible de choix alors que personne n’a voulu de moi ? »
« Tout simplement pour éviter de lancer les suspicions. Enfin, en théorie, cela doit se passer de la sorte mais parfois, ils ne sont pas très intelligents. »
Bon au moins, comme ça, c’était dit. Et maintenant ? Ils devaient aller où ? Car oui, y avait juste un gros souci. Ils n’avaient aucun endroit où se rendre. Sanphinoa déclara qu’il valait mieux chercher une oasis dans la savane, bref, un endroit où se reposer et dormir là-bas. Il ne fallait pas mettre un village en danger par leurs présences.
« Cela me semble concevable comme idée, oui. Des réclamations ? » demanda Waram, s’adressant aux deux autres personnes.
Aucune réponse ? Parfait. Ca ferait moins de blabla et plus de marche. Puisque nul n’avait besoin de discuter, ils pouvaient donc se mettre en route et suivre Sanphinoa puisqu’elle prenait les commandes de la petite troupe pour le déplacement.
C’est peut-être pour cela que quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, ils finirent par trouver un coin où se reposer. Visiblement, Sanphinoa était aussi douée qu’un animal pour trouver de l’eau dans le désert. Rien qu’à cette pensée, il haussa un sourcil.
« Mouais, considérer Sanphinoa comme un animal, je vais éviter quand même. »
« Ca serait mieux pour ne pas déplaire à une fille, Waram. » compléta Sarine à ses côtés.
Surement même. Bon … avec trois personnes autour de lui et autant d’armures-pokémon, la quatrième étant sur Xalex, il y avait de quoi faire normalement. Lorsqu’il voulut s’installer au pied d’un arbre pour se reposer, Sanphinoa vint aussitôt se rapprocher de lui.
« Waram ? Tu es fatigué ? Blessé ? Je peux vérifier ça si tu le veux. »
« Non, non, c’est bon. Retourne auprès des autres et laisses-moi tranquille. Tu as maintenant du monde autour de toi. Tu n’es plus obligée de me coller. J’ai besoin de souffler un peu aussi hein ? Pas besoin que tu sois dans mes pattes tout le temps. »
« Hein … mais … tu sais … enfin … j’aime bien rester avec toi, Waram. »
Oui mais non. Rien à faire. Il fit un geste de la main pour lui dire de débarrasser le plancher. Maintenant qu’elle avait un peu de compagnie, il était alors parfaitement possible de le laisser tranquille. Sarine lui dit qu’il était juste un parfait imbécile mais il n’en avait rien à faire. Il croisa les bras, fermant les yeux pour chercher le sommeil.
« AAAAAAAAAH ! »
Il poussa un cri, se réveillant en pleine nuit alors qu’il était en sueur. Une couverture avait été déposée sur ses épaules alors qu’il regardait autour de lui. Qu’est-ce que … qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi ? Il posa une main sur son front, retirant les gouttes avant d’observer sa main. Tout le monde dormait. Sanphinoa était assise contre le même arbre que lui. C’était quoi cette impression malsaine ? Qu’il avait ressentie ?
« Hmmm … Waram, je suis là. »
Quoi encore ? Qu’est-ce que Sanphinoa marmonnait ? Il la voyait qui gesticulait contre l’arbre, sa main gauche placée non-loin de la sienne. Détournant le regard, il remit correctement la couverture sur son corps, sa main droite se posant sur celle de Sanphinoa. Il valait mieux qu’il dorme plutôt que de penser à tout ça.
« Visiblement, je vais devoir m’en mêler ? Pourtant, ce n’était pas bien difficile comme mission. Comment est-ce que vous avez pu échouer ? »
« Ils ont reçu de l’aide ! Comment on pouvait le savoir nous, hein ? »
« Dès demain, j’irai le rencontrer en personne. De toute façon … nous sommes liés. »
Liés par leurs armures. Deux têtes bleues aux yeux rouges se redressèrent à côté d’un homme, celui-ci se trouvant en face des deux adolescents qui avaient combattu plus tôt.
Chapitre 26 : Dragon contre dragon
« Alors ? Tu as une sacrée petite mine, Waram. »
« Humpf … Un peu mal dormi, faut dire. Je ne m’attendais pas à dormir contre un arbre. »
C’était une fausse excuse. Il n’allait pas dire que c’était ça. Enfin, à moitié. C’était compliqué, comme bien souvent. Comment expliquer qu’il avait cru avoir un malaise. Dormir contre un arbre, il l’avait fait avant-hier, ça ne lui avait pas posé de problème.
« Waram, si tu as mal au dos, je pourrai te le masser si tu veux hein ? Ou soulager ta peine. Je suis sûre que j’y arriverai si tu me laisses faire. »
« Non merci, Sanphinoa. J’ai bien mieux à faire de mon côté, si tu veux tout savoir. »
« Mais c’est juste pour te rendre service, Waram. Rien de plus ! Ne penses donc pas toujours à mal dès que je t’adresse la parole, tu sais ? »
Il ne lui répondit pas, ne faisant qu’un mouvement de la main pour bien lui montrer qu’il n’y portait aucun intérêt, comme à son habitude. L’adolescente émit un petit glapissement comme celui d’un animal avant de baisser la tête. Elle murmura :
« Pourquoi il a fallu que Raon et Xalex arrivent ? Avant, il était bien plus gentil … »
« Il n’aime pas montrer ce côté-là en public, c’est tout. » chuchota Karry pour rassurer Sanphinoa avant que celle-ci n’hoche la tête positivement.
« Je le sais bien mais ça fait toujours mal ce genre de réponses. J’aime pas quand il me parle méchamment comme ça, c’est tout. »
« Ah ça, tu n’as qu’à le lui dire en pleine face et le claquer s’il faut. Ça lui remettra de la suite dans les idées. Je suis sûre que ça ne serait pas bête. »
« Je ne lèverai jamais la main réellement vers lui. Enfin, je ne veux pas en arriver à ça. Pas du tout même. C’est pas du tout ça que je veux pour Waram. »
L’armure-pokémon du Barpau poussa un profond soupir, montrant par là qu’elle voyait parfaitement de quoi elle parlait bien qu’elle n’acceptait pas du tout que ça se passe ainsi.
Mais bon, ce n’était pas à elle d’agir dans le sens de Sanphinoa. Elle ne pouvait pas être toujours dans son dos hein ? Elle devait apprendre à se débrouiller par elle-même quelques fois. Néanmoins, elle pouvait quand même faire ça.
« Hey, Waram ! Réceptionne-moi ! Tu risques d’être surpris ! »
« Qu’est-ce que tu racontes, toi encore, la poiscaille ? »
« RECEPTION ! » hurla aussitôt la créature de métal, plaquant Waram au sol d’un bon coup de corps tout en entier dans le bide. L’adolescent pouffa sur la douleur, ouvrant la bouche comme pour tenter de crier, le souffle coupé, aucun son ne sortant.
« Ouch, c’était un sacré plaquage. Je suis fière de moi, je dois l’avouer ! »
« JE VAIS LA BUTER ! JE VAIS VRAIMENT … »
« Vraiment, Karry, je ne sais pas ce qui te prend. Attends, Waram, je vais t’aider. » dit tout simplement l’adolescente aux cheveux bleus.
Elle se pencha vers Waram mais Karry sauta de l’adolescent, pour atterrir tout simplement de tout son corps sur le dos de Sanphinoa et la faire tomber sur Waram. Celui-ci réceptionna Sanphinoa dans ses bras, criant :
« BON SANG ! MAIS JE VAIS LA CREVER ! »
« Wa … Waram … Je sais pas ce qui lui prend. Des fois, elle agit stupidement. »
« Oui mais bon… Maintenant, c’est juste moi, comment dire, bon, je vais te relever. »
« D’accord, d’accord, fais un peu attention quand même. »
Oui, bien entendu, il n’était pas plus stupide que ça. Pff ! HOP ! Elle était aussi légère qu’une plume ou quoi. Il la souleva, la gardant dans ses bras quelques secondes pour la jauger. Vraiment … avec ces vilaines croûtes et surement son visage hideux, qu’est-ce qu’elle espérait sincèrement ? Pas trouver l’amour quand même hein ?
« Tu continues de me porter, Waram ? C’est vrai que je suis un peu fatiguée. »
« Ne pousse pas le bouchon un peu trop loin, Sanphinoa. Je crois que tu es assez grande pour marcher toute seule. Alors bon, n’exagère pas et … »
« S’il te plaît, Waram ? Tu veux bien ? »
Elle le regardait longuement et … il eut un petit soupir. Puis ses yeux se posèrent sur les personnes autour de lui. Non, pas du tout. Pas question même. Pas du tout. Faut pas rêver. Il allait tout simplement lâcher Sanphinoa mais il la déposa au sol.
« Non merci. J’ai mal au dos. Ce n’est pas en te portant que ça va s’arranger. »
« C’est vrai, je l’avais complètement oublié, je suis désolée. Mais tu ne peux pas un peu quand même ? S’il te plaît ? » dit-elle avec une petite d’insistance.
« Si tu me dis ce que le chef du village nous a fait, car je me sens un peu bizarre depuis ce fichu rituel, ça serait bien. Alors ? On a un marché ? »
« Pas vraiment, je ne peux pas. Je ne peux pas, c’est secret. »
Il déposa alors Sanphinoa, celle-ci se mettant correctement debout. Elle poussa un léger soupir avant de s’éloigner, récupérant maintenant Karry dans ses bras. C’était un secret et elle voulait le garder le plus longtemps possible pour elle. Mais bon, des fois, ce n’était pas vraiment possible malheureusement. Ils devaient continuer à marcher.
Pendant quelques heures, ils recommencèrent à avancer, sans réellement prendre un rythme accéléré, loin de là. Il fallait tout simplement éviter de se rendre dans un village voire dans la ville où se trouvait l’aéroport. Rien que ça et …
« Waram ? Pourquoi est-ce que tu t’arrêtes ? »
Raon se tournait vers l’adolescent, celui-ci commençant à trembler de tout son corps. Une aura noire se forma autour de lui avant qu’une voix ne dise :
« C’est donc lui l’adolescent à problèmes ? Je n’arrive pas à voir où. Vraiment, vous m’avez fait venir juste pour ça ? C’est vraiment ridicule, vous savez ? »
Aussitôt, les trois autres adolescents s’arrêtèrent à leur tour, les armures-pokémon se plaçant sur eux alors que Sarine faisait de même avec Waram qui n’avait toujours pas bougé de sa position. Il ne regardait plus autour de lui, juste devant,, comme s’il avait vu un spectre.
« C’est vrai qu’il a l’air encore moins impressionnant qu’hier, comment que ça se fait ? »
Une autre voix, masculine mais juvénile fut reconnue par contre. Les chevaliers d’hier ! Sauf qu’ils n’étaient pas seuls cette fois ! Il y avait quelqu’un avec eux ! Waram tremblotait, bredouillant, un rictus sur le visage :
« C’est lui … C’est lui que j’ai ressenti, j’en suis certain. »
« De quoi est-ce que tu parles, Waram ? Qu’est-ce que tu as ressenti ? » demanda Sanphinoa, soucieuse en voyant que les tremblements ne s’arrêtaient pas.
« C’EST LUI JE VOUS LE DIS ! C’EST LUI ! »
« Mais de qui, Waram ? C’est vrai qu’on ne connait pas ce troisième homme et … »
D’ailleurs, ce n’est pas un adolescent mais bien un homme. Il doit avoir une trentaine d’années et il ne porte pas encore son armure, contrairement aux deux adolescents. D’ailleurs, l’armure-pokémon qui l’accompagne a quelque chose d’étrange, très étrange. Comme si chacun et chacune l’avaient déjà vue alors que c’était pourtant la première fois.
Bien qu’elle avait une petite paire d’ailes noires dans le dos mais aussi deux têtes, la forme et les couleurs ressemblaient étrangement à une autre que tous connaissaient. Ce fut finalement la voix de Sarine qui coupa le silence qui s’était installé :
« Mais cette armure-pokémon ressemble étrangement à moi. »
« Hum … Visiblement, c’est aussi une gamine cette armure. Ca ne va pas être très intéressant. Qu’est-ce qu’il voulait exactement que l’on fasse avec eux ? » déclara la créature bicéphale alors qu’elle observait l’armure du Solochi sur Waram. « Tsss … Et c’est donc de ça dont je suis une version évoluée ? Quelle blague, elle est pathétique. »
« Ne parle donc pas comme ça. Tu es l’armure-pokémon du Diamat. Tu ne vois pas à quel point il est effrayé par notre présence ? Il sait parfaitement ce que cela veut dire. »
« Sarine … Sarine, il est … il est comme toi et moi. »
« C’est donc ça, l’armure ? Je … Waram, que devons-nous faire tous les deux ? »
« Je … je ne sais pas ! Je ne sais pas du tout ! Je ne vois pas ! »
Il ne savait pas du tout comment réagir ! Qu’est-ce qu’il devait faire contre ce type ! Il ne savait pas du tout comment se préparer mentalement. Non, non et non ! Non, non et non ! Ce type ? Il avait des cheveux noirs, comme lui ! Bon, vraiment ébouriffés et partant dans tous les sens. Il avait aussi des yeux verts et il semblait plutôt musclé de ce qu’il voyait mais ce n’était pas du tout le problème, pas du tout même ! Il avait aussi un jean déchiré de couleur brun ainsi qu’un marcel noir. Une tenue pour mieux supporter le désert ?
« Je ferai peut-être mieux de me présenter ? Itarès, chevalier-pokémon d’argent du Diamat. Je ne dirai pas enchanté de vous connaître en vue de ce que vous allez vous prendre comme dérouillée de ma part. Du moins, le gamin avec son armure-pokémon du Solochi surtout. »
Chevalier d’argent ? Sauf que ça n’avait rien à voir avec la femme-chevalier du Farfuret. C’était bien différent, il ressentait clairement la différence entre lui et la femme-chevalier du tournoi. Il devait bouger ! Il devait bouger !
« Qu’est-ce que vous voulez exactement à Waram ?! » s’écria Raon, se plaçant devant lui, faisant déjà apparaître quelques flammes au-dessus de ses poings.
« Et vous n’avez pas pu vous occuper d’eux ? Vous vous foutez de moi ? Vraiment ? » demanda Itarès en s’adressant aux deux autres chevaliers-pokémon.
« Ouais … Enfin, ils étaient quatre contre deux, ça fait quand même beaucoup. En plus, celui avec son armure-pokémon du Ouisticram, il est quand même plus intelligent qu’on ne le croit. Enfin, il avait réussi à nous avoir tous les deux. » dit l’adolescent portant l’armure du Sabelette avec dépit et un peu de honte.
« Pas d’excuse, je vais m’occuper de deux d’entre eux. Pendant ce temps, chargez-vous des deux autres, ça ne devrait quand même pas être si dur que ça non ? »
« D’accord, d’accord, je pense que ça doit être faisable, non ? »
Les deux adolescents se regardent entre eux après les paroles de Barno. Mouais, autant alors que l’un qui sache comment combattre Raon puisse s’occuper de lui. Ou alors, Itarès peut se charger de Waram et Raon en même temps ? Néanmoins, Sanphinoa fut la première, créant plusieurs sphères aqueuses qu’elle envoya sur eux. Les trois hommes firent un saut en arrière, surpris, avant qu’elle ne s’écrie :
« Vous ne toucherez pas à Waram ! Surtout s’il ne va pas bien ! »
« Elle se prend pour qui la gamine masquée du Barpau ? Bref, toute façon, je vais m’occuper d’elle avec celui du Solochi. Si j’ai compris, rien à faire des trois autres, vous pouvez les tuer. Il faut juste que le chevalier du Solochi reste en vie. Allez ! Hop ! Préparez-vous tous ! Je vais nous séparer pour que chacun soit tranquille pour son combat ! »
Le combat ne tarda pas à débuter, sans même que l’homme n’utilise l’armure-pokémon qui l’accompagnait. Itarès ne semblait avoir aucun problème pour se déplacer et se battre, faisant des mouvements de jambes et bras sans pour autant utiliser ses pouvoirs.
« Waram ! Waram ! S’il te plaît ! Réagis ! Il est en train de se battre contre nous ! »
L’adolescent ne faisait qu’esquiver les coups, continuant de trembler de tout son être avant de se mettre à crier, frappant d’un coup de poing entouré par des flammes violettes en direction d’Itarès, celui-ci se protégeant avant de faire un saut en arrière. Sans même lui laisser le temps de reprendre son souffle, Sanphinoa avait fait paraître une sphère aqueuse d’une taille humaine, entourant leur adversaire commun à l’intérieur.
« Ainsi, tu ne pourras plus respirer avec le manque d’oxygène ! Je n’aime pas utiliser ça mais je sais que vous tentez de tous nous tuer ! Il faut alors que l’on vous combatte et vous tue en premier ! Je sais que c’est aussi simple que ça, n’est-ce pas, Waram ? »
« Assez, assez, assez ! JE DOIS ME BATTRE ! »
Il allait se battre alors ! Surtout si ce type voulait chercher la confrontation ! Il ne devait pas avoir peur ! Pas du tout ! Même si la sueur froide s’écoulait de son front, il ne devait pas avoir peur ! Il devait chercher les coups et les donner à son adversaire !
« Je vais te montrer comment je règle les conflits ! TU VAS VOIR ! »
Il devait profiter qu’Itarès était piégé dans cette sphère aqueuse pour attaquer ! Mais avec quoi ? Des flammes basiques ? Non, c’était tout simplement inutile contre lui. IL FALLAIT Y ALLER A LA CONFRONTATION DIRECTE !
Il prit appui sur ses pieds, ne se préoccupant pas du sable qu’il foulait avant de se mettre à courir à toute allure vers le chevalier d’argent du Diamat. Il n’avait pas encore son armure ! Un coup assez puissant et il serait alors déjà mort !
« Que la morsure du Solochi te brise la nuque ! »
« Quelle plaisanterie. Vraiment … »
La sphère aqueuse explosa en plusieurs dizaines de bulles avant que l’armure-pokémon du Diamat ne se mette à briller. La créature bicéphale se sépara pour se coller sur le corps de l’homme bien qu’il n’y avait guère réellement de différence avec celle de Waram. Néanmoins, le casque avait deux visages sur le côté, deux faces de Solochi alors qu’une petite paire d’ailes était visible dans le dos.
« Vous étiez en train de rire, n’est-ce pas ? Ce n’est pas avec cela que vous comptez me battre. Je crois que ça va être encore plus simple que prévu. »
« Sanphinoa, je m’occupe de lui ! VAS AIDER LES AUTRES ! » hurla Waram, ne pouvant contrôler les mouvements nerveux de son corps.
« Il en est hors de question, Waram ! Pas alors que tu risques ta vie ! »
QU’ELLE LA FERME ! ELLE NE COMPRENAIT PAS LE PROBLEME ?! C’était la sienne qui était en danger ! Même s’il devait perdre, il ne serait pas mort ! Par contre, elle, ce type ne se priverait pas de l’éliminer !
« Et moi, je n’ai pas envie que tu perdes la tienne ! C’est pourtant simple ! »
Une baffe. Une unique baffe qui décolla pour venir se loger sur la joue masquée de Sanphinoa, l’envoyant voler sur quelques mètres avant de venir s’écraser mollement dans le sable. Il se retourna vers son adversaire, l’air rageur :
« Dire que j’ai été forcé de lever la main sur elle, toi, tu ne dois pas me tuer mais je ne vais pas me priver pour retirer la tienne ! »
« Tu n’es qu’un petit dragonneau incapable de créer de véritables flammes. Que penses-tu faire avec tes ridicules petits crocs ? »
« Wa … Waram … Wa …ram. »
Elle était encore sous le choc. La violence du coup était là mais pourtant … elle savait qu’il y avait eu autre chose. Il avait dit ouvertement qu’il s’inquiétait pour elle. Elle savait que la situation était tellement grave que Waram ne pouvait pas se permettre de tout cacher. Et elle sentait aussi le masque qui se fissurait légèrement.
« D’accord. J’ai parfaitement compris. »
Elle se releva, passant une main sur son masque. Il tenait bon, normalement. Elle ne devrait pas avoir de problèmes si elle combattait. Elle allait rejoindre Raon et Xalex. Les deux adolescents allaient avoir besoin de son aide. Elle allait faire de son mieux pour ne pas déranger, pour les épauler, pour tout faire pour qu’ils en finissent le plus rapidement possible. Ensuite, à eux trois, ils iraient aider Waram. C’était le mieux à faire.
« J’aurai juste voulu que tout ne soit pas gâché. C’était un voyage que … j’appréciais. »
Elle disait cela avec monotonie, pensant qu’elle aimerait que tout se calme après. Mais pour le moment, elle ne pouvait pas. Tournée vers Xalex, elle s’approcha d’elle, remarquant qu’elle affrontait le chevalier-pokémon du Sabelette.
« Sanphinoa, ton masque, il … »
« Il tiendra bon, j’en suis sûre et certaine. Ne t’inquiète pas pour ça. On va y aller ensemble contre lui. Ensuite, on aide Raon … puis on termine avec Waram. D’accord ? »
« Comme tu le veux, Sanphinoa. Tu sembles étrangement calme. »
Trop calme pour que cela paraisse naturel. Sous sa capuche, Xalex pose son regard sur Waram. Le combat n’allait que débuter pour chacun d’entre eux mais il y avait encore beaucoup à faire, énormément même. Et surtout, chaque combat était différent de ceux de l’école de Gliros : à mort. C’était le mot d’ordre. Ils livraient un affrontement à mort. Ils ne devaient pas hésiter, ne serait-ce qu’un instant sinon … ils périraient.
Chapitre 27 : Sans retour
« Je ne comprends pas exactement ce qu’ils ont à vouloir de lui alors qu’il est beaucoup plus faible que moi. Ce n’est qu’un gamin qui ne porte qu’une armure-pokémon de bronze. Il n’y a vraiment pas grand-chose à craindre. »
« Méfies-toi quand même. Si l’un des trois est présent et t’a demandé ça, c’est qu’il y a quand même une petite importance de son côté. »
L’homme haussa les épaules, visiblement peu impressionné par les dires de son armure-pokémon tout en fixant Waram. Qu’est-ce qu’il avait de spécial ? Qu’est-ce qu’il avait qui le rendait si spécial hein ? Rien du tout ! Rien du tout ! Il ne devait pas le montrer mais il était vraiment agacé par le fait qu’ils s’intéressent à la version inférieure de son armure-pokémon.
« Ca peut être un simple accident si je le tue non ? Molno ? »
« Pas vraiment, Itarès. Je ne crois pas que la théorie de « l’accident » soit acceptée. »
Tss ! L’adulte fit un petit grognement à son tour, remarquant que Waram avait le même tic. Visiblement, ceux qui portaient des armures-pokémon « liées » entre elles avaient un petit trait de caractère qui les rassemblait.
« Je vais te montrer de véritables flammes issues des dragons. NON ! Je vais te montrer la puissance véritable des dragons ! Tu ne seras plus qu’une loque après mon passage ! Que la rage du Diamat t’emporte sous ses flammes ! »
Les deux visages issus du masque poussèrent un cri sonore avant que des flammes n’en sortant, de couleur violette, Waram se plaçant en position de défense. Elles semblaient tellement plus dangereuses que les siennes. Il comprenait aussi une chose : s’il n’évitait pas ces flammes, il allait avoir de sérieux problèmes. Il sentait que se faire toucher par des flammes issus de la même force que la sienne, c’était dangereux, très dangereux même. Beaucoup trop pour qu’il puisse ignorer ça ! IL DEVAIT ENCORE COMBATTRE ! Ou alors réagir le plus tôt possible ! Crier à son tour ?!
« La morsure du Solochi brisera ta colonne vertébrale ! »
« Pour ça, il faudra réussir à traverser mes flammes ! AH ! VIENS DONC ! »
C’était demandé si gentiment qu’il n’allait pas refuser une telle proposition de ce type. Mais avant, il devait réagir et faire quelque chose pour éviter les flammes ! AH ! Pourquoi pas ? Son poing s’enfonça dans le sable, créant une vague qui vient s’abattre devant Itarès.
« Il n’aurait quand même pas osé faire ça ?! IL CROIT QUE JE VAIS TOMBER DANS LE PANNEAU ?! IL VA VOIR ! »
Il avait un sacré tempérament, comme Waram. Les deux flammes issues de son masque à double face volèrent vers les côtés alors qu’il préparait déjà ses poings pour attendre Waram en face de lui. Néanmoins, l’adolescent n’était ni devant lui, ni sur les côtés. Il se retourna vivement pour préparer une contre-attaque … mais il n’était pas là non plus ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Où est-ce qu’il était passé ?!
« AU-DESSUS DE TOI ! »
Hein ? Comment ça ? Il leva la tête vers le ciel mais il n’y avait rien ! AH ! Il ne s’était pas retourné ! Il devait se remettre comme auparavant s’il voulait voir Waram ! Mais c’était déjà trop tard et l’adolescent était en train d’atterrir sur lui, pied en avant, prêt à le lui enfoncer dans le visage. Pourtant, avec agacement, Itarès attrapa le pied de Waram avant qu’il ne l’atteigne, lui disant sur un ton énervé :
« N’OUBLIE PAS TA PLACE ! L’AVORTON ! »
Il le souleva avant de le plaquer dans le sable, recommençant plusieurs fois par finir pour le jeter sur le côté. L’adolescent chercha à se remettre bien mais Itarès se retrouvait déjà auprès de lui, collant son genou dans le ventre du chevalier-pokémon du Solochi.
« Je crois bien que tu mérites une petite leçon ! Tu pensais faire quoi hein ? Me blesser ? Ce n’est pas un avorton comme toi, un simple chevalier-pokémon de bronze, qui pourrait m’atteindre ! N’oublie pas ta place dans la hiérarchie ! »
Un coup de poing, puis un autre, puis un troisième. Il retenait Waram par une main tandis que l’autre le frappait avec force et violence. L’adolescent tenta de répliquer mais des flammes violettes vinrent stopper son propre poing.
« PAS TOUCHE ! Tu ne comprends pas ?! Il faut que je te fasse rentrer ça comment ?! Pour quoi est-ce que tu crois te prendre HEIN ?! POUR QUI ? »
« Ohla, il y va pas de main morte. »
Ce fut le chevalier de bronze du Sabelette qui avait prononcé ces mots en regardant comment Waram se faisait maltraité par son adversaire. Bon, de son côté, il avait aussi du travail ! Et comment est-ce qu’il se débrouillait à côté ? Ca semblait pas si mal se passer que ça quand même. Ils avaient normalement de quoi …
« RAON ! Je viens t’aider ! »
Tss ! Voilà que la femme-chevalier du Barpau se mêlait de ce qui ne le regardait pas. Il remarquait aussi qu’elle passait d’un ami à un autre. Elle savait parfaitement qu’elle était inutile hein ? Avec ses projections aqueuses et ses petites tentatives désespérées pour tenter de les aider. Elle était tellement ridicule, tellement ridicule ! TSSS !
« Qu’est-ce qu’elle fait exactement, celle-là ? »
« Je sais pas mais elle me parasite mon combat ! J’arrive pas à me concentrer ! Essaye de t’en occuper pour qu’elle ne bouge plus ! Définitivement s’il le faut ! » cria le chevalier-pokémon du Kraknoix face à Xalex.
Il avait déjà assez de préoccupation avec son adversaire ! C’était une bonne femme, il le savait ! Enfin, une adolescente comme lui ! Mais qu’est-ce qu’elle était douée ! Le chevalier du Ouisticram semblait aussi pas mal. Par contre, la femme-chevalier du Barpau, c’était différent. Elle était nulle, mais vraiment nulle dans le fond quoi ! Il n’y avait rien à faire.
« Hey ! J’ai une idée, on va travailler ensemble ! »
Voilà que Rayan s’écriait à Barno, le chevalier du Sabelette se tournant vers son compère du Kraknoix. Travailler ensemble ? Ca veut dire quoi ça ? Travailler en équipe ? Tous les deux ? Pourquoi pas ? Même si c’était quand même pas si dramatique que ça entre eux !
« Bof, ça me tente pas trop, Rayan. On tente quand même d’y arriver seuls quoi ! »
C’est comme il voulait, c’était juste une proposition. Mais faut dire que Sanphinoa était agaçante. Elle n’était pas du tout puissante maintenant qu’ils savaient à quoi s’attendre mais ça ne changeait rien du tout ou presque ! Elle était agaçante et ça empêchait d’être pleinement concentré face à eux, voilà tout ! C’est ça le gros problème !
« PUIS ZUT ! Je vais la crever ! L’autre, je me le ferai après en avoir terminé avec elle ! » hurla Rayan. Comme Barno ne voulait pas qu’ils s’entraident, il allait buter Sanphinoa, ensuite, il s’occuperai du second ! Ça lui fera plus de prestige pour l’organisation !
Pour l’heure, il avait du ménage à faire avec Sanphinoa. Celle-ci ne s’attendait pas à ce que le chevalier du Kranoix ne fonce vers elle, commençant à faire quelques pas avant de tomber en arrière, tentant de mettre ses bras pour se protéger.
« HEY ! Ne change donc pas de cible en cours de route ! » cria une voix féminine, Xalex donnant un coup de pied à Barno pour le stopper dans sa course. Rapidement, la femme-chevalier du Nidoran femelle était déjà en position devant Sanphinoa : « Relèves-toi, je te protège en attendant. Sincèrement, Sanphinoa, tomber comme ça en plein combat … »
« Par … Pardon … je ne l’ai pas fait exprès. »
« Je le sais bien mais parle-moi et relève-toi vite ! Le temps qu’il comprenne ce qu’il vient de se prendre dans la tête. Pendant ce temps, je dois préparer quelques dards empoisonnés pour bien l’accueillir. Je vais lui montrer comment on combat ensemble. »
« Oui ! Je suis debout, Xalex ! Regarde donc ! » s’écria l’adolescente aux cheveux bleus, entendant un petit rire de la part de Xalex. Il n’y avait rien de drôle.
« Même avec ton masque, on sait que tu es en train de faire la moue, Sanphinoa. Je ne pensais pas à mal, ne t’en fait donc pas, loin de là. »
« Je sais bien mais ça change pas que c’est quand même embêtant. En plus, je regarde tout le temps comment Waram se débrouille et euh … voilà, je suis très inquiète. J’aimerai vraiment pouvoir l’aider mais il ne veut pas de moi. »
« Sois juste patiente. En attendant, accompagne-moi contre ce chevalier-pokémon. »
Elles étaient deux femmes-chevaliers. Elles devaient alors se serrer les coudes non ? C’était comme ça entre elles ? Surtout depuis que Sanphinoa savait qu’elle était une femme-chevalier comme elle. D’ailleurs, il allait peut-être nécessaire de retirer cette capuche pour se battre contre cet adversaire. Elle commençait à étouffer sous cette chaleur. Si on rajoutait en plus le fait qu’elle combattait, autant dire que ce n’était pas vraiment la joie sous tout ça.
« Tu as ta dose ? Ou tu veux en veux encore ? »
« Tuer … ou être tué. Tuer … ou être tué. »
Il était couché dans le sable, le visage sur le côté, regardant à peine le chevalier d’argent du Diamat en face de lui, qui s’avançait peu à peu. Tuer ou être … tué. Tuer … ou être tué. C’était comme ça et pas autrement. C’était comme ça … et pas autrement.
« Waram, Waram ! Waram ! Réponds-moi ! WARAM ! »
« Il faut juste … que je le tue … avant qu’il ne me tue, n’est-ce pas ? C’est juste comme ça hein ? Et pas autrement ? N’est-ce pas ? Sarine ? C’est juste comme ça ? »
« Qu’est-ce que tu racontes, Waram ? Remets-toi debout plutôt. »
« Je vais juste le tuer en premier. Ca sera alors beaucoup plus simple pour après. Oui, ça sera beaucoup plus simple, j’en suis certain même. »
« Waram, tu m’inquiètes. Relèves-toi maintenant. » répéta encore une fois l’armure du Solochi alors qu’il tremblait, tout son corps parcouru par des spasmes nerveux.
« Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Sarine, je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Sanphinoa ne doit pas mourir. Non, non, non, elle ne doit pas mourir elle aussi. Je ne la laisserai pas mourir. »
« Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Elle n’est pas à nos côtés, Waram. »
Quelque chose clochait chez l’adolescent. Il s’était relevé après une bonne minute, son corps semblant comme désarticulé. Le chevalier d’argent du Diamat s’arrêta dans ses mouvements de marche en direction de l’adolescent, disant avec ironie :
« Alors, tu es encore capable de te battre ? Quelle blague. »
« Fais gaffe, y a un truc qui est différent là. C’est pas forcément bon signe. »
« Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse, Molno hein ? Me dit pas que t’as peur de ce gamin ? Toi, le grand méchant Diamat ! AH ! Je vais te montrer comment je m’en occupe. »
Il n’allait pas perdre plus de temps à palabrer avec un trouillard ! Ce gamin était au seuil de la mort ! Ca se voyait parfaitement ! Il s’en foutait complètement qu’il ne devait pas le tuer ! S’il le blessait gravement, ça serait pareil ! Il suffisait juste de l’emmener de telle façon qu’il trépasse, il pouvait facilement une raison pour ça ! AH ! Oui !
« Même pas besoin de t’attaquer réellement, un simple coup suffira à t’emmener au tapis ! »
Le poing gauche d’Itarès se logea bien dans la face de Waram bien que celui-ci ne bougea pas, seul son visage penchant sur le côté à cause du coup. Ah oui ? Encore debout après ça ? Et qu’est-ce qu’il pensait d’un second ?! Et puis d’un troisième ? Même si ce n’était qu’un gamin, il n’aura aucune réticence à utiliser toute sa force s’il le fallait !
« Alors ?! On ne bronche même plus ? Tu as eu ta dose ? »
« Tuer ou … être tué. Tuer … ou être tué. »
« WARAM ! S’il te plaît ! Dis-moi quelque chose au lieu de te laisser faire ! Sinon, je serai obligée alors de quitter ton corps pour te défendre ! »
C’était une solution de dernier recours. Une ultime solution si elle devait accéder à ça mais … elle ne voulait pas arriver à ça. Elle ne voulait pas tomber jusqu’à faire ça. C’était trop … dangereux ensuite. Elle sentait que ça serait totalement différent si elle faisait ça et … hein ? Elle ne pouvait même pas quitter le corps de Waram. Pourquoi ? Ca lui rappelait quelque chose. Pourquoi ? Le tournoi ! LE TOURNOI ! C’était en train de faire la même chose qu’au tournoi ! Elle ne devait pas laisser faire ça !
« Waram ! Ecoute ma voix ! WARAM ! JE TE PARLE ! ECOUTE-MOI WARAM ! »
« Bon, il commence à être fatiguant de rester debout. Je vais juste le tuer une bonne fois pour toutes. Ca sera aussi simple que ça. »
Le chevalier d’argent du Diamat chargea son poing droit, prenant appui sur ses jambes. Waram ne bougeait même plus, ça serait le dernier coup à donner et ça serai fini ! Qu’il crève ! Il s’expliquera ensuite au chef ! Le coup traversa le corps de Waram mais dans le premier sens du terme. Itarès s’écroula dans le sable, se relevant aussitôt avant de se retourner vers Waram. Il était pour sûr d’avoir réussi à le toucher !
« Ca veut dire quoi ça ?! »
« Je ne sais pas, recommence pour voir. Au cas où et … »
La tête de Waram se pencha en arrière, un sourire mauvais aux lèvres avant que le reste du corps ne fasse un salto, son pied gauche percutant le sommet du crâne d’Itarès, lui enfonçant ce dernier dans le sable. Un petit rire se fit entendre de la part de Waram alors qu’une aura ténébreuse se formait autour d’Itarès, celui-ci agrippant le pied de Waram pour le projeter dans les airs. Néanmoins, cette fois-ci, l’adolescent arriva à se réceptionner alors qu’Itarès semblait au bord de la folie, enragé.
« Il s’est foutu de ma gueule depuis le début ! IL EST EN PARFAITE SANTE ! »
« Ce n’est pas ça. Regarde bien, son corps est blessé, toujours blessé. »
« Ah ouais ? C’est vrai. Mais ça veut dire quoi alors ? C’est quoi ça ? »
« Qu’est-ce que je suis censé en savoir au final ? Sauf que maintenant, ça veut tout juste dire qu’on va avoir sacrément du mal à accomplir notre mission. » termina de dire l’armure du Diamat sur le corps de l’homme.
« Du mal à la réussir ? Tu te fous de moi ? Je n’abandonnerai pas ! Pas contre un avorton ! »
« Je t’ai juste prévenu. Si tu veux faire le fou, libre à toi. »
« Faire le fou ? Mais c’est comme ça que sont les chevaliers ténébreux ! Mais maintenant, je crois que j’ai juste besoin … »
L’homme prit une profonde respiration, l’aura ténébreuse s’amplifiant autour de lui alors qu’il venait s’accroupir pour faire quelques mouvements. Lorsqu’il se releva, il semblait presque comme un autre homme, disant :
« Voilà. Il fallait juste que je me calme un peu. »
« Tant mieux. Maintenant, tu peux aller lui exploser le crâne. »
« Quoi ? Tu rigoles, j’espère. On doit le ramener en vie. Je vais juste lui briser les deux bras et les deux jambes. Comme ça, il ne bougera plus quand je devrai le livrer. »
« Fais comme tu veux, je t’ai juste conseillé hein ? Après, tu te débrouilles comme il faut, moi, je t’avoue que ça m’en touche sans faire bouger l’autre. » répondit Molno en sa qualité d’armure, l’homme soupirant longuement.
« Sois pas vulgaire quoi. Le chef devait se douter qu’il serait plus résistant que prévu. Si ça n’avait pas été le cas, je l’aurai tué sans aucune difficulté mais là, maintenant … »
« Tsss, quel sale type quand même. Se foutre de notre gueule ouvertement. Enfin bon, maintenant que tu es « calmé », tu peux juste t’amuser avec l’adolescent. Brises-le mais ne le tues pas hein ? Je te le rappelle encore une fois s’il faut. »
« Oui, oui … On ne brise pas un jouet. »
Du moins pas au point de ne plus pouvoir l’utiliser. Il devait montrer ce qu’il valait réellement aux yeux de l’organisation. Il ne devait pas reculer, ne serait-ce qu’une seule fois. S’il ne faisait qu’un mauvais faux pas, l’organisation ne lui laisserait aucune chance de revenir en arrière, aucune possibilité de …
« Tuer … ou être tué … »
« Hum ? Encore ? » demanda Itarès, remarquant que Waram répétait toujours la même phrase, inlassablement, comme un automatisme. D’ailleurs, les mouvements de l’adolescent étaient étranges. On aurait pu croire réellement à une marionnette.« Je ne sais pas ce qu’il est réellement mais il commence à m’inquiéter ce gamin. »
« Tuer ou être tué … Si je te tue … tu ne me tues pas. Si tu me tues, je ne peux pas te tuer. C’est aussi simple que ça. C’est la loi naturelle … du chasseur et du chassé. Mais si le chassé tue le chasseur, il devient alors ce dernier non ? »
« Qu’est-ce que tu racontes là ? »
Plus aucune réponse. L’adolescent avait tout simplement baissé la tête, émettant un petit ricanement. Ca devenait saugrenu mais maintenant qu’il allait bien mieux de son côté et qu’il avait les idées parfaitement au clair, mettre cet adolescent chevalier du Solochi à terre ne sera plus qu’une formalité. Il n’y avait pas de retour en arrière.
Chapitre 28 : Reddition
« Il me plait tellement bien ce petit. »
L’armure du Diamat exultait de son côté, semblant ignorer à moitié son propriétaire alors que celui-ci émettait un petit grognement bien qu’il gardait son calme.
« Au cas où, s’il te plaît, tais-toi, ça sera bien mieux. »
Il avait beaucoup à faire s’il devait s’occuper de ce gamin ! Bon, il fallait voir avec quelques coups d’abord, pour le temps de réaction de ce dernier. Un coup de pied en plein ventre et voilà que Waram tombait à la renverse, se relevant après quelques secondes.
« Tous … Tous … Ils sont tous tués de toute façon. Il ne reste plus personne … même plus elle. Il ne reste plus du tout quelqu’un. Il n’y a plus personne. Hahaha … Plus personne. »
Qu’est-ce qu’il racontait encore ? Qu’est-ce qu’il baragouinait ? Mais ce n’était pas cela qui posait problème, pas du tout même. C’était plutôt le fait que l’armure du Diamat mettait une certaine mauvaise volonté par rapport à tout ça.
« Et ben alors ? Je croyais qu’on devait en terminer avec lui. Tu n’as pas l’air de faire de sacrés efforts hein ? Si je peux me permettre ! »
Il était assez agaçant, contrairement à d’habitude. Agaçant et irritant, ce n’était pourtant pas commun chez lui. Quelque chose l’avait « éveillé » par rapport à l’adolescent ? Tsss.
Ailleurs, le combat continuait de faire rage. Du moins, les deux combats. Pourtant, peu à peu, malgré la soi-disante inutilité de Sanphinoa, les deux chevaliers-pokémon liés au sol reculaient inexorablement, fatigués et exténués.
« Bon sang ! Elle m’épuise cette femme-chevalier du Barpau ! Tu es sûr de pas vouloir que l’on s’entraide tous les deux ?! Ca sera beaucoup plus simple ! » cria le chevalier du Sabelette, faisant quelques pas en arrière, reprenant son souffle.
« Je crois que j’ai pas trop le choix de toute façon. Viens, on va aller les enterrer, ça sera plus marrant à deux ! On va faire s’effondrer le sable sous leurs pieds ! » répondit le chevalier du Kraknoix, cherchant à rire avant de se mettre à tousser, crachant un peu de sang.
« Et merde, ils ont réussi à t’avoir plus que prévu ? »
« A peu de choses près, ouais … C’est moche pour nous. Vas pas falloir se louper hein ? On se concentre et on les enterre tous ! »
« Qu’est-ce qu’ils magouillent tous les deux ? » marmonna Raon, un peu fatigué aussi de son côté. Grâce à l’eau de Sanphinoa, il pouvait supporter la chaleur. Et puis, avec son armure, déjà à la base, ce n’était pas un véritable problème.
Mais bon, du côté de Xalex, c’était tant mieux qu’elle puisse souffler un peu aussi. Le combat allait bientôt se terminer pour tous. Pour l’heure, il fallait surtout supporter leur attaque combinée qui allait arriver d’une minute à l’autre. Cela risquait d’être très dangereux.
Trop dangereux ! Le sol commença à trembler fortement alors que les deux chevaliers-pokémon avaient disparu de leur champ de vision. Ils étaient dans le sol ! S’ils arrivaient à faire ce qu’ils désiraient, ils allaient avoir de …
« Je … Euh … Je ne suis pas sûre de pouvoir me battre après mais si vous voulez bien reculer, je vais les faire sortir de là … »
Sanphinoa avait pris la parole à son tour, se mettant à genoux dans le sable avant de placer ses deux mains dans le sol. Soudainement, deux puissants geysers en sortirent, faisant évacuer les deux chevaliers-pokémon qui poussèrent à l’unisson :
« QU’EST-CE QUI SE PASSE ?! HEYYYYYYYYY ! »
« Finissez-les maintenant ! Je ne pourrai pas tenir très longtemps, je le crois ! Je suis vraiment désolée … mais s’il vous plaît … vite … »
« Xalex ! On ne doit pas gâcher cette chance ! On y va ensemble ! Sanphinoa, tu peux arrêter tes geysers ! On les termine ! » cria Raon avant de commencer à faire une roulade enflammée devant lui. « QUE LA ROUE DU OUISTICRAM T’EMPORTE ! »
« Je ne pense pas que j’irai crier, je suis désolée, Raon. Mais disons que mes dards-venins font te tuer peu à peu ! »
Ce n’était pas grand-chose et elle trouvait cela un peu ridicule de crier le nom de son attaque en même temps mais pourquoi pas ? Waram avait bien fait cela, n’est-ce pas ? Et ça semblait être une généralité à l’extérieur.
Alors que les geysers disparaissaient, le chevalier du Ouisticram percuta violemment de son corps enflammé le chevalier du Sabelette, l’envoyant au loin alors que de nombreux dards forçaient le chevalier du Kraknoix à rester dans les airs pendant quelques secondes. Xalex acheva son attaque d’un coup de pied circulaire dans la tête, l’envoyant auprès de son comparse avant de regarder Sanphinoa.
« Je crois qu’ils ont eu leurs doses. Sanphinoa ? »
« Ca … ça peut aller. Je suis un peu exténuée. Je ne pensais pas arriver à soulever deux corps en même temps. Snif, c’était la première fois que j’essayais. »
« C’est superbe. Mes félicitations, c’est vraiment fort de ta part. Tu vois que tu es puissante quand tu le veux, Sanphinoa ? » dit Xalex en l’aidant à se remettre correctement bien sur ses jambes même si ces dernières tremblaient.
« Il faut que l’on aille aider Waram ! On n’a pas le temps de se préoccuper de moi ! »
Pas le temps du tout même ? C’est vrai. Elle n’avait pas tort. Pas du tout tort. Il fallait se rendre vers le combat de Waram. Xalex regarda une dernière fois les deux adolescents couchés sur le sol, dans leurs armures. Ils respiraient encore à première vue. Tant mieux, ils n’avaient pas eu pour principe de les tuer, ce n’était pas leurs genres. Il fallait retrouver Waram maintenant ! C’était le plus important à l’heure actuelle.
« WARAM ! »
Un seul cri, de la part de Sanphinoa alors que l’adolescent était allongé sur le sol, un sourire aux lèvres, baignant dans son sang alors que l’armure du Solochi laissait voir de nombreuses fissures à cause de trop nombreux coups reçus.
« Pourquoi ? Pourquoi j’ai l’impression que tous mes coups sont inefficaces ?! »
Même s’il avait retrouvé son calme devant un tel adversaire, ce n’était pas logique qu’un simple adolescent, chevalier du Solochi, soit capable de rester debout après tout ce qu’il venait de lui faire subir. Pourquoi ? Pourquoi ?
« C’est pas logique. C’est illogique. Ce n’est pas normal, ce n’est pas naturel. »
« Roh ? Me dit pas que t’as les chocottes qu’il se la joue façon mort-vivant ? » rétorqua l’armure du Diamat dans un petit rire.
« Ca n’a rien de drôle ! Regarde-moi ça ! On ne dirait plus qu’une loque ! »
« Tuer … ou être tué … n’est-ce pas ? Tuer … ou être tué. Chaque pas me rapproche inexorablement de la mort. Chaque pas m’emmène de plus en plus vers eux. Tuer … Ou te tuer … Tuer ou te tuer … Tuer … Tuer … Tuer … » répéta Waram à chaque instant, s’étant remis debout, le corps en sang. Il devait le tuer s’il ne voulait pas être tué.
« Waram ! Waram ! Attends ! Nous sommes là ! On vient t’aider ! »
Sanphinoa avait retrouvé quelques forces, courant vers l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci tourna ses yeux rouges vers elle, lui donnant une puissante baffe avant de crier :
« Si tu ne veux pas être tuée, DISPARAIS ! »
« Waram ! Qu’est-ce que tu fais ?! Sanphinoa veut juste que l’on t’épaule ! » s’écria Xalex alors que Raon aidait Sanphinoa à se remettre debout.
« Berserker ? La colère ? La haine ? C’est peut-être ça en fin de compte. Mais pourquoi est-ce qu’un adolescent comme lui en est capable ? Ce n’est pas normal. »
« Hahaha ! Parfait ! Vraiment parfait ! Superbe ! Je l’adore ce gamin ! »
L’armure du Diamat exultait de joie en voyant Waram, une aura violette se formant autour de lui, un souffle de vent commençant à paraître. Le sable fut soulevé, provoquant un léger halo autour de Waram alors que celui-ci reprenait :
« Tuer … quiconque peut tuer … tuer … sans être tué … TUER ! TUER ! TUER ! »
« On doit aider … Waram. Il n’est plus lui-même. » commença à sangloter Sanphinoa alors que Xalex et Raon la retenaient pour l’empêcher d’aller rejoindre Waram. Celui-ci était plongé dans son combat, c’était inquiétant, très inquiétant … mais ils ne pouvaient pas se mêler de cela, pas du tout même. Gloups … Et cette puissance, rien à voir avec celle qu’il avait dans le colisée. C’était totalement différent.
« TUER TUER TUER TUER ! »
« IL ATTAQUE CETTE FOIS ! PREPARE-TOI ! » cria l’armure du Diamat.
Comment ça, il attaque ?! Ca faisait depuis quinze minutes qu’il prenait des coups sans répliquer et maintenant, il avait décidé de réagir ?! Une blague ! Ce n’était qu’une vaste blague qu’il n’appréciait pas du tout !
Il tenta de parer le coup de poing mais lorsque son bras vint le stopper, un hurlement strident le paralysa sur place. Juste le souffle du coup avait été tellement puissant … qu’il avait cru entendre un dragon en face de lui. D’ailleurs, cette impression ne le quittait pas alors qu’il croyait apercevoir la gueule de cette monstrueuse créature en face de lui, bouche grande ouverte, parcourue de dents, de la salive s’écoulant sur son armure.
« C’est … c’est juste une illusion hein ? Hein ? Ce n’est pas possible là. »
« Qu’est-ce qu’il raconte ? Une illusion ? Waram est juste devant lui, en train de charger son attaque. Il ne fait rien d’autre. » dit Raon en observant le combat, les deux femmes-chevaliers hochant la tête positivement bien que chacun était soucieux.
« Tuer … ou être tué … tuer ou être tué … je te tuerai, tout simplement. Il n’y a rien d’autre qui t’attends à part la mort. Rien que ça. Je te tuerai … je te dévorerai tout cru. »
« Waram, c’est juste une expression hein ? » bredouilla Sarine alors qu’elle entendait les halètements de l’adolescent aux cheveux noirs.
Un coup de poing … et l’armure du Diamat fut grandement fissurée au niveau du torse. Des flammes violettes sortirent du dos d’Itarès, ayant traversé l’intégralité de son corps alors que celui-ci avait un soubresaut, restant sur place.
« C’est .. quoi … ces flammes ? »
Il n’en avait jamais vu de pareilles auparavant. Il fit quelques pas en arrière, son armure commençant à briller avant de reprendre la forme d’un Diamat de métal, petit dragon bicéphal. Waram restait sur place, soufflant :
« Tuer ? Tu n’es pas encore mort. Pas du tout. Il faut … arranger ça. »
« C’est bon, j’ai parfaitement compris. J’ai perdu le combat. Tsss … Je n’arrive pas à le croire. J’arrive vraiment pas à le croire que j’ai perdu face à un jeunot. »
« Ah ça, faut pas se leurrer, t’as été nul, carrément nul ! » s’exclama le Diamat avec entrain, malgré les fissures sur son corps.
« Merci d’en rajouter, ça fait toujours plaisir de savoir que je suis soutenu par toi. »
« Hey, hey, hey, Itarès, tu pensais quoi ? Que j’étais un bon samaritain ? »
Tss, il savait parfaitement que ce n’était pas le cas, que c’était tout le contraire. Mais maintenant ? L’adolescent aux cheveux noirs ne semblait pas retrouver ses esprits. Il continuait de ricaner, se mettant soudainement à quatre pattes.
« Je vais dévorer ton âme … ta chair sera la première à mourir. Ton âme viendra après. JE VAIS TE TUER ! TE TUER ! »
Sans crier gare, il commença à galoper vers Itarès, comme un animal fou, sans même regarder en arrière. Il ne semblait guère conscient de ce qu’il était en train d’accomplir ou faire, Itarès, poussant un grognement, lui donnant un coup de pied qui le stoppa dans son mouvement … sans pour autant le renvoyer en arrière. Il était juste immobile, le pied enfoncé dans sa joue, sa tête penchant sur le côté.
« Mais tu es quoi ?! UN MONSTRE ?! »
« La mort nous entoure. Je t’emmènerai dans l’autre monde ! »
« WARAM ! ASSEZ ! WARAM ! »
Elle criait de toutes ses forces, cherchant à concentrer le peu d’énergie qui lui restait dans sa voix. Mais Waram était comme sourd et imperméable aux suppliques de l’adolescente. Il agrippa violemment le pied d’Itarès, ricanant avant de reprendre :
« Alors, en haut ... » dit-il tout en soulevant le corps de l’homme avec aisance vers les cieux. « Puis en bas ! ET ON RECOMMENCE ! HAHAHAHA ! »
Le corps s’affaissa violemment sur le sol, recommençant trois fois jusqu’à ce que l’homme arrive à s’extraire de la main de Waram, se remettant debout. Néanmoins, il chancela, son front s’étant ouvert sous les attaques de l’adolescent.
« C’est quoi cette force ? Comment est-ce qu’il peut encore être aussi fort après tout ça ? »
« Je sais pas mais je trouve ça bien plaisant. Et dire que sans moi, tu risques d’y laisser ta peau ! Sauf s’il se décide enfin à intervenir au lieu de nous regarder ! »
« J’aimerai bien qu’il intervienne maintenant sinon je donne pas cher de ma peau. »
« Hahaha ! Ca fait quoi de ressentir la crainte et la peur ? C’est quelque chose que chacun vit au quotidien. La peur de mourir … Hahaha ! »
L’adolescent continuait de s’exclamer, se remettant à quatre pattes alors que l’armure semblait maintenant incapable de s’exprimer. L’homme tenta de se mettre en position de défense mais son corps ne vint pas lui obéir.
« Je … JE NE PEUX PLUS BOUGER ! »
« Ah ça, ça veut donc dire adieu, si j’ai compris ? HAHAHA ! Bon ben, salut ! » s’exclama Molno tout en faisant quelques mouvements avec les pattes, signe de son amusement par rapport à la situation. Il n’avait jamais eu de fidélité par rapport à Itarès.
Pourtant, lorsque l’adolescent se jeta sur Itarès, il fut violemment repoussé en arrière, une cage faite de pierre se formant tout autour de lui, comme on le ferait à un animal sauvage. Une voix masculine poussa un profond soupir :
« C’est donc ça la puissance du chevalier d’argent du Diamat ? »
« Vous … vous êtes là donc ? Vous ne m’aviez pas dit qu’il était à ce point différent ! »
« Différent, différent. Tu es pourtant d’une caste de chevaliers supérieure à la sienne. »
Un homme sortit du sol à côté d’Itarès, tenant les deux adolescents-chevaliers dans ses bras. Il devait avoir environ une quarantaine d’années par rapport aux traits de son visage. Il reprit calmement, disant à Itarès :
« Ils se sont battus jusqu’au bout pour tenter d’obtenir la victoire. Ils ne se sont pas inquiétés, ne serait-ce qu’un instant, de ce qui pourrait leur advenir. Ils ont mérités d’être dans notre organisation. Quant à toi, Waram, tu es bien plus surprenant que tu ne le parais. »
L’adolescent cherchait à briser les barreaux de pierre mais étrangement, il n’y arrivait pas. Il commença à tourner dans la cage faite de pierre, jusqu’à ce que Sanphinoa, Raon et Xalex arrivent à sa hauteur, la femme-chevalier du Nidoran femelle demandant :
« Qu’est-ce que ça veut dire ? Vous êtes un ennemi, n’est-ce pas ? C’est vous qui avez envoyé ces adolescents et qui est responsable de cette tempête ! »
« Il est vrai que je suis capable de manipuler les éléments terrestres à un élément bien plus impressionnant et grand que les petits tours de magie des apprentis de mon organisation. »
« Pourquoi est-ce que vous voulez capturer Waram ?! » s’écria Sanphinoa, plus hargneuse que d’habitude, malgré la fatigue qui l’habitait.
« Oh ? Cela ne te concerne pas, jeune fille. Ce n’est qu’une méthode comme une autre pour s’accaparer une force nouvelle et potentiellement puissante. »
« Ca ne répond pas du tout à ma question ! PAS DU TOUT ! »
Elle n’en pouvait plus. Aujourd’hui, ce n’était vraiment pas le bon jour ! Même elle, qui, d’habitude était calme et réservée, elle commençait à bouillir. Qu’est-ce qu’ils avaient tous avec Waram ?! Et cet homme, c’était qui ?!
« Votre nom aussi ! Dites-le nous ! Vous êtes un chevalier-pokémon ?! »
« Pourquoi est-ce que tu ne jugerais pas de ma force ? Si vous êtes des chevaliers-pokémon, vous devriez en être capable, n’est-ce pas ? Ne me décevez pas maintenant. »
Evaluer son niveau de puissance ? Oui, ils en étaient capables mais il se vantait un peu trop. Derrière son masque, elle commença à jauger l’homme avant de de s’arrêter immédiatement. Mal, elle se sentait mal, elle était mal à l’aise. Elle avait la nausée. C’était … c’était quoi ça ? Il … Il était quoi ? Cet homme ? Cet … Cet homme était qui exactement ?
Plus que deux chapitres pour les rares lecteurs qui lisent. :p
Après, je préviens, y aura plus rien pendant quelques mois, le temps que je m'occupe du reste. ^^
Chapitre 29 : Changement
« Je suis le chevalier de Demeteros. »
« De Demeteros ? Pas du ? » demanda Sanphinoa, suspicieuse et inquiète. Elle n’avait jamais entendu un tel nom de chevalier-pokémon avant maintenant.
« De … car je suis unique. Un peu comme toutes les armures-pokémon, il est vrai … mais totalement différent en même temps. »
Qu’est-ce qu’il racontait exactement ? C’était bizarre comment il parlait. Unique mais en même temps, il ne l’était pas ? Son armure-pokémon, d’ailleurs, personne ne la voyait. Il ne l’avait surement pas prise avec lui. Ca ne changeait pas qu’il était un adversaire qui était plus que terrifiant à première vue.
« Qu’est-ce que vous voulez à Waram ? Vous auriez pu le prendre très facilement si vous vous en étiez occupé tout seul, non ? » dit Xalex à la suite de Sanphinoa.
« Ce que nous voulons ? Oh, je voulais juste juger de sa force en tant que chevalier du Solochi. Il semblerait qu’il soit bien plus que cela, oh oui. »
Bien plus que cela ? En vue de son comportement, ce n’était pas bien difficile de le remarquer … mais ça ne changeait pas que cet homme était énervant et inquiétant en un sens. Qu’est-ce qu’ils pouvaient contre lui ? Même à trois, cela était tout simplement impossible qu’ils n’arrivent, ne serait-ce qu’à l’égratigner. La différence était … trop grande.
« On ne vous laisser jamais Waram ! »
« Qui a dit que je ne pouvais pas récupérer ce dont j’ai besoin ? Vous comptez m’arrêter dans votre état ? Vous êtes tous les trois exténués et fatigués. »
L’homme murmurait cela dans un sourire presque carnassier alors que Waram avait fini par se calmer. Il était maintenant assis dans la cage faite de pierre, les yeux fermés alors qu’il restait parfaitement immobile, sans rien dire.
« Ca ne fait rien ! Je continuerai de protéger Waram jusqu’au bout ! » s’exalta Sanphinoa, déjà prête à se battre malgré que son corps criait sa douleur.
« Sanphinoa, ça ne sert à rien. Si tu te bats comme ça, tu vas juste mourir. » dit Karry, plus neutre qu’elle sur la situation, Sanphinoa criant :
« Je ne les laisserai pas toucher à Waram ! C’est tout ! NON ET NON ! »
« S’il veut le récupérer, on n’a pas trop le choix et on doit lui laisser Waram. »
NON NON ET NON ! Elle se répétait inlassablement ça, criant de toutes ses forces avant de faire apparaître de l’eau autour d’elle. Elle visa le chevalier de Demeteros avec ça mais l’eau vint tout simplement le toucher sans même l’égratigner.
« C’est bon, Sanphinoa. Laissez-les tranquille. »
La voix ne provenait pas de l’un des deux groupes face à face mais de la personne enfermée dans la cage. Waram avait rouvert les yeux, regardant autour de lui avec lenteur avant de reprendre d’un ton neutre et las :
« J’aimerai bien savoir exactement ce qui s’est passé. Mon corps fait atrocement mal et je ne sais pas du tout ce qui se passe. Et qui est ce type ? »
« Wa … Waram ! Attends, je viens te délivrer ! »
Elle semblait maintenant si heureuse de revoir Waram en bonne santé qu’elle ne se préoccupait plus de cet homme. Elle chercha à libérer Waram de la cage mais celle-ci explosa tout simplement en morceaux, arrêtant de l’emprisonner.
« Plus de raison de te garder ainsi si tu as retrouvé la tienne, n’est-ce pas ? »
« Je ne t’aime pas … si tu n’as pas encore compris. »
« Je m’en doutais mais bon, cela fait toujours plaisir de l’entendre de vive voix. »
Cet homme avait quoi ? La quarantaine ? Des cheveux-gris blancs attachés en une queue-de-cheval mais surtout des habits simples. Un pantalon de tissu brun et un marcel noir. Par contre, il était immense mais dans le sens vraiment immense : il devait faire deux mètres voire les dépasser un peu. Et aussi, qu’est-ce qu’il était musclé. Qu’est-ce qu’une montagne comme lui faisait ici exactement ? Et surtout, c’était vraiment un chevalier-pokémon ?
« Mon allure semble t’impressionner. »
« Après les cinq premières secondes, tu n’es qu’un individu comme un autre pour moi. »
« Hahaha ! Voilà ce que j’apprécie. Un tel langage venant de ta part. C’est ça qui te rend si intéressant, si différent des autres … et si on rajoute bien entendu ta petite particularité que tes compagnons ont pu voir de leurs propres yeux. »
« Quelle particularité ? Qu’est-ce qu’il raconte ? Sarine ? Sarine ? »
« J … Je suis là, Waram. Je suis là, ne t’en fait pas. »
Pourquoi est-ce qu’elle semblait si fatiguée quand il entendait sa voix ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’aimait pas ça, il n’aimait pas ça du tout. Il voulait avoir une réponse ! Mais mais … son corps lui répondait à peine pour le moment. Il devait faire autre chose.
« Qu’est-ce qui t’arrive, Sarine ? T’as l’air épuisé. Ce n’est pas normal pour une armure-pokémon. Ca veut dire quoi ça ? »
« Ce n’est rien … ce n’est pas bien grave, Waram. »
« Si ! Ça l’est ! Qu’est-ce que ça veut dire ?! Et il se passe quoi ?! Pourquoi est-ce qu’ils sont au sol ces deux-là ?! Je veux savoir ce qui se passe exactement ! Vous ne moquez pas de moi ! Je commence à en avoir marre d’être pris pour un imbécile ! »
« Tu peux tout simplement considérer que tu es le vainqueur. »
« Vainqueur de quoi ? Du combat contre ce type du Diamat ? Je ne savais même pas que j’avais réussi à le battre. On peut m’expliquer ce que ça veut dire ?! »
Puis il tourna son visage vers Sanphinoa. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Son masque … il était fissuré ? Elle était proche de lui, n’osant pas s’avancer vers lui mais il la prit par le bras, le tirant à lui avant de dire d’une voix qui aurait pu paraître énervée s’il n’y avait pas quelques tremblements à l’intérieur :
« Qu’est-ce que ça veut dire ? Sanphinoa ? Qui t’a frappé aussi violemment au point de te faire fissurer ce masque ? Dis-moi tout. »
« Ce … ce n’est pas bien important, Waram. Pas important du tout et … »
« C’est toi qui est responsable de ça, Waram. C’est toi qui lui a fait ça. » déclara Karry sans même se soucier de la surprise qui se dessina sur le visage de l’adolescent aux cheveux noirs. Comment ça ? Co … Comment ça ? Ce n’était pas possible.
« Pourquoi est-ce que j’aurai fait ça ? Je n’aurai pas réellement blessé Sanphinoa. Pas au point de la blesser comme ça, pas du tout hein ? Hein ? »
Non, non et non. Il n’acceptait pas ça. Pourquoi il blesserait Sanphinoa ? Il la gardait contre lui, tremblant de tout son corps. Autant, il n’était pas très sociable, autant avec Sanphinoa, c’était bien la réelle dernière personne qu’il voulait blesser.
« Sanphinoa … je … suis désolé ? Sanphinoa, j’en suis sûr que je suis désolé. »
« Mais ce n’est pas grave, pas grave du tout. Ce n’était pas de ta faute, tu n’étais pas réellement conscient de ce que tu faisais. Ce n’était pas ta faute. Ne t’inquiète et ne te préoccupe pas vraiment de ça, je te le promets hein ? Regarde-moi, Waram. »
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Enfin, elle caressait sa joue pour le rassurer et il se sentait … un peu plus soulagé. Mais il allait avoir besoin d’une sérieuse explication. Pour le moment, il y avait encore beaucoup à terminer là.
« Explications … Je veux des explications ! OU JE VEUX RENTRER A L’ECOLE ! »
« Ce n’est pas vraiment le bon moment pour cela, j’en suis désolée, Waram. »
Xalex tentait de le calmer mais ça ne servait pas vraiment à grand-chose. L’adolescent avait toujours son armure sur son corps mais rapidement, une main faite de pierre sortit du sol, les empoignant, lui et Sanphinoa alors que l’homme aux cheveux gris-blanc les regardait :
« Je ne pense pas que tu sois en position pour avoir ton opinion. »
« Qu’est-ce que … LÂCHE MOI OU JE T’ECARTELE ! » hurla l’adolescent avec rage, commençant à gesticuler dans tous les sens, énervé pour tenter de s’enfuir sans vraiment y arriver. QU’ILS LE LÂCHENT SINON ! Sinon … sinon …
« Et pendant ce temps, je ferai mieux d’en terminer. Itarès, sais-tu quel est le problème dans ce que tu as fait exactement ? »
L’homme s’adressait maintenant au chevalier-pokémon du Diamat, celui-ci semblant très mal à l’aise tout en disant d’une voix qui se voulait rassurée :
« Euh … Le fait que j’ai perdu contre le chevalier-pokémon du Solochi ? »
« Non, non et non. Cela peut arriver à chacun. Non, le problème, c’est que tu as préféré abandonner plutôt que de te battre jusqu’au bout. C’est désagréable. Très désagréable. Sais-tu les premières règles de l’Antre de la Terre ? »
« Cela ne me dit rien exactement. Je … ne crois pas m’en rappeler. Je suis déso … » commença à répondre Itarès avant que sa tête ne quitte le tronc : « lé. »
Un simple coup de poing de la part du chevalier-pokémon du Demeteros et il venait d’abattre l’un des membres de son organisation ? Il reprit la parole :
« Le simple fait que tu abandonnes le combat au lieu de te donner jusqu’au bout. C’est reconnaître que tu es faible, très faible, incapable de te battre correctement. Ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons dans l’Antre de la Terre. Enfin, maintenant, tu n’as plus à te poser de questions à ce sujet, là où tu es. »
« Il … il l’a tué … d’un seul … d’un seul coup. »
Et même si Itarès ne portait pas d’armure, cet homme non plus ! Comment est-ce qu’il avait pu faire ça sans aucun problème ? Com … comment ? Hein ? Non, non. Il n’était pas d’accord avec ça, pas d’accord du tout même. Ca ne lui convenait pas. Enfin, ça ne convenait à personne ce qui venait de se passer … sauf une. Un grand éclat de rire se fit entendre de la part de l’armure du Diamat avant qu’elle ne s’écrie :
« Libre ! Je suis libre donc ! Chouette ! C’est parfait ! On fait comme prévu alors ?! »
« Essaye donc si tu en es capable. Mais peut-être que tu devrais expliquer comment cela risque se produire ? Pour qu’il comprenne la situation ? Enfin, ils ? »
« Oh, ça, je veux bien, de toute façon, il comprendra où est son avantage. »
Où est son avantage ? De qui est-ce qu’il parlait ? De lui ? Il n’était pas sûr réellement de trouver un avantage dans ce qu’il allait dire. Pas du tout même. Vraiment pas … En fait, ça ne lui plaisait carrément pas même ! Surtout que l’armure du Diamat avait quelque chose de vraiment glauque, sa bouche s’ouvrant et se refermant plusieurs fois :
« Disons que certains chevaliers peuvent porter des armures qui évoluent au fur et à mesure. Des fois, les armures n’ont pas de propriétaire donc cela est bien plus facile. Des fois, elles en ont un et alors, il faut que le propriétaire abandonne complètement son combat et donc l’armure peut se libérer … ou alors soit mort. »
« Mais cet homme avait alors abandonné le combat ! Il aurait pu être autre chose qu’un chevalier-pokémon ! Un simple humain ! » s’écria Raon, comprenant mieux ce qui venait de se passer ici. Ce … c’était monstrueux !
« Hum ? Quand on rejoint une organisation, il faut alors obéir aux règles. Il n’a pas respecté la plus vitale d’entre toutes. Nous ne sommes pas de bons samaritains, loin de là. »
« Et alors ?! Ca ne nous donne pas droit de vie ou de mort sur autrui ! »
« Quelle candeur. Êtes-vous réellement des chevaliers-pokémon ? Que pensez-vous qui vous attends dans ce monde ? Autour de vous ? Soyez donc un peu réalistes. Molno … Tu peux continuer maintenant alors. Expliques-leur. »
« Hahaha ! Bien entendu, bien entendu ! » s’exclama l’armure du Diamat après la courte discussion entre le chevalier du Demeteros et Raon. « Alors, maintenant, tu dois te dire : mais je ne peux pas porter deux armures ! Et tu as tout à fait raison ! C’est pourquoi il va te falloir faire un choix, hahaha. Car quand un porteur abandonne son armure complètement, celle-ci peut complètement disparaître … du moins l’être à l’intérieur de l’armure. »
« L’être ? Sarine ? Vous voulez que j’abandonne Sarine ? »
« Oh, soit tu l’abandonnes pour obtenir alors une armure à la hauteur de ta puissance, soit alors tu la laisses m’affronter, hahaha. HAHAHAHA ! M’affronter ! Je vais la dévorer toute crue la fille qui est dans ton armure ! »
« Et si je refuse de changer d’armure ? » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs, Molno perdant son rire aussitôt, reprenant :
« Tu te moques de moi hein ? Après la démonstration de force que tu as fait, tu crois VRAIMENT que tu pourras être tranquille et paisible comme si de rien n’était ? Tu crois vraiment que tu peux avoir une petite vie pépère sans aucun problème ? Il ne te faut pas une armure de fillette ! Tu sais parfaitement que tu ne peux faire qu’un seul choix : MOI ! Ou alors … tu crois que cette gamine dans l’armure du Solochi peut me battre ? »
« Waram, est-ce que … tu préfères aller avec lui ? »
La voix de Solochi lui transperça le cerveau. Elle … lui demandait son avis sur le sujet ? Elle ne pensait pas à elle en un sens ? C’était quoi cette question stupide ?
« Et toi ? Tu en penses quoi, Sarine ? Que je sache, tu es libre de tes choix. »
« Je te laisserai décider pour moi, Waram. Je ne ferai que suivre ce que tu désires. Est-ce que tu veux tellement cette nouvelle armure ou non ? »
« Bah … être toujours plus fort, c’est bien. Ca me plait bien quand même, je dois le reconnaître. Puis bon, chevalier d’argent du Diamat, ça en impose non ? »
« Alors, tu as … décidé d’aller avec lui, Waram ? »
« Bah si je vais avec lui, ça veut dire que je n’entendrai plus tes réflexions stupides. Ça ne me plait pas vraiment si je peux me permettre. Je préfère que tu sois avec moi. »
« Alors, d’accord. Je vais le combattre, Waram. Rien que pour toi. »
« Hein ? C’est une blague ? Elle veut se battre contre moi ? HAHAHA ! D’accord, d’accord, la plaisanterie a assez duré, oui. Si tu veux vraiment me combattre, reprend ta forme d’armure et vient donc te poser en face de moi. »
Elle s’exécuta, quittant le corps de Waram pour reprendre sa forme de Solochi de métal alors qu’elle se plaçait peu à peu en face du Diamat métallisé. Il était plus grand qu’elle et plus imposant, chose logique et normale à bien y réfléchir.
« Et là, nous rentrons tous les deux en osmose. Nos deux esprits vont se rencontrer et s’affronter. Celui qui aura l’esprit le plus fort obtiendra alors les faveurs de la meilleure armure. L’autre armure disparaîtra alors pour se réfugier quelque part dans le monde, attendant un nouvel esprit et un nouveau porteur. Tu as compris ? »
« Parfaitement, cela me semble plutôt simple. »
« Simple ? Ca sera avant de me rencontrer. » rétorqua l’armure du Diamat.
« SARINE ! FAIS ATTENTION ! » s’égosilla Waram, peu rassuré par la tournure des évènements alors que les deux armures se rapprochaient … puis plus aucun mouvement. Sauf une sombre aura violette et ténébreuse qui se formait autour d’eux.
Ailleurs, les deux esprits se rencontraient finalement. Plutôt, l’esprit de Molno s’insinua dans celui de Sarine, ayant trouvé l’accès avec une certaine facilité. A l’intérieur, une personne humanoïde regardait autour d’elle, disant avec lenteur :
« Je m’attendais à quelque chose de plus coloré pour une gamine. »
C’était vraiment assez sinistre. Cela ressemblait à un temple abandonné depuis des siècles ou alors celui de rites sataniques et obscurs. Les rares flammes sur les chandeliers étaient de diverses couleurs, éclairant faiblement la pièce alors que l’humanoïde marchait toujours tout droit, ne pouvant détacher ses yeux du décor :
« Bienvenue. Vous êtes Molno, n’est-ce pas ? »
« Hum ? Tu es en train de te cacher, n’est-ce pas ? Montre-toi ! Je te promets que ça ne sera pas du tout douloureux ! Je ferai ça rapidement. »
« Je ne me cache pas. Je suis juste assise, devant vous. Vous devriez mieux ouvrir vos yeux. Je vais vous éclairer, ça sera mieux. »
Deux chandeliers, quatre, six, huit, dix. Des lignes de chandeliers de diverses couleurs s’allumaient subitement, traçant une ligne jusqu’à un imposant cercueil fait de marbre. Assise dessus tout en balançant ses pieds nus dans le vide, une jeune fille à la robe de chambre noire s’y trouvait. Elle ne devait avoir qu’environ six ans, des cheveux noirs cachant ses deux yeux tout en lui allant jusqu’au dos. Seul son sourire était visible sur son visage.
Chapitre 30 : Sarine
« Sois gentille et je te tuerai avec facilité mais rapidement. »
« Me tuer ? Mais nous sommes déjà morts, n’est-ce pas ? N’est-ce pas paradoxal ? » dit la jeune fille, continuant de balancer ses pieds dans le vide avec insouciance.
« Humpf, ne fais donc pas trop la fière. Tu ne sais pas à qui tu as affaire. »
« Au chevalier d’argent du Diamat, Molno. Plutôt, à l’entité qui dirige l’armure du Diamat. Une entité qui semble exister depuis déjà bon nombre de décennies d’après la puissance qui émane d’elle. Pour un esprit, tu sembles doué. » répond doucement Sarine, ayant un petit rire cristallin bien qu’il résonne dans le temple tel un écho sinistre.
L’homme perd son sourire, les flammes s’éteignant subitement autour de lui. Il n’y a plus rien, seulement l’obscurité puis une flamme réapparait, se mouvant autour de lui. Une seconde, une troisième puis une quatrième. Elles commençaient à danser.
« La vie est comme une flamme. Il suffit d’un simple souffle du destin pour l’éteindre. »
« Ne joue donc pas à la poète. Tu crois vraiment qu’utiliser les ténèbres pour te camoufler est la meilleure idée qui soit lorsque tu veux m’affronter ? »
« Qui … a dit que je me cachais ? » murmura Sarine, son visage réapparaissant en face de Molno, celui-ci ayant un geste de recul au niveau de la tête.
« Tu vas vite voir à quel point je ne plaisante pas avec ça ! JE VAIS TE FAIRE DISPARAITRE, FILLETTE ! »
La main droite de Molno se modifia en griffe, l’homme venant trancher le visage qui se dissipa dans une volute de fumée, un nouveau rire se faisant entendre dans le temple. Où est-ce qu’elle était passée ?! Il n’avait pourtant pas échoué ! Ça aurait dû être plus simple !
« Comment est-ce qu’une enfant comme toi peut faire ça ?! »
« L’esprit est bien plus fort que la chair … tu ne trouves pas ? »
Qu’est-ce qu’elle racontait ? Il écoutait encore sa voix et il se retourna vivement sur la droite, préparant une flamme avant de se mettre à crier : une main décharnée, aux ongles pointus venait de foncer vers son visage, s’arrêtant à quelques centimètres de son visage. Les pointes des ongles se plantèrent légèrement dans la face de Molno, laissant couler quelques gouttes de sang alors que de la sueur froide s’écoulait de son visage.
« NE … TE FOUS PAS DE MOI ! »
« Pourquoi se moquer ? Ces instants sont sérieux. Une âme dépend de l’issue de ce combat. Qui ira rejoindre l’autre monde définitivement ? » souffle Sarine, son visage réapparaissant devant Molno, à quelques mètres de lui. Néanmoins, la tête était maintenant à l’envers bien que les yeux restaient invisibles. Molno poussa un hurlement, courant vers le visage, produisant plusieurs flammes qui vinrent se faire absorber par celles environnantes.
« Les dragons sont éternels et immortels. Du moins, leur puissance est telle qu’ils en donnent l’impression. Mais sais-tu une chose ? Les impressions sont souvent trompeuses, tu ne trouves pas ? N’est-ce pas … Molno ? »
Le visage disparu, une main se posant sur l’épaule de Molno, celui-ci prenant une profonde respiration avant de se retourner pour donner un coup de poing. Encore une fois, la main se dissipa alors qu’il commençait à respirer bruyamment.
Ce n’était pas normal. Cette fillette se jouait de lui depuis le début, car ils étaient dans l’esprit de cette dernière ! Il savait quoi faire alors ! Il éclata d’un rire tonitruant, claquant des doigts alors que le décor se modifiait :
« Soit, je reconnais que dans ton esprit, le combat pourrait poser problème. Mais pourquoi ne pas aller dans le mien ? Que tu vois toutes les horreurs que j’ai subies ? Cela me permettra facilement de te repérer sans que tu puisses te cacher cette fois. »
Les flammes se dissipèrent ainsi que l’obscurité, laissant place à des ruines avec de nombreux cadavres, que cela soit de militaires ou alors de citoyens. Il y avait aussi quelques véhicules, des bâtiments ravagés, des flammes, la parfaite description d’une zone apocalyptique.
« Tu vois ? C’est là, c’est ce genre d’endroits que j’adorai ! OUI ! Qu’est-ce que tu en penses ?! Une bonne vieille guerre où on viole les femmes, tuent les enfants, abat les citoyens, tout simplement pour montrer sa supériorité ! Tu ne pourras pas te cacher longtemps, tu ne le peux plus ! MONTRE-TOI MAINTENANT ! »
Des gravats roulèrent sur le sol, une petite forme se déplaçant sur l’un des petits monts constitués de débris. La jeune fille était là, marchant lentement vers Molno, le visage baissé, le sourire complètement disparu :
« Montrer sa supériorité ? Cela veut donc dire que tu étais non-pas une victime ? »
« Victime ? Des dizaines, des centaines ! Peut-être même un millier ! J’ai été le meilleur d’entre eux ! Le meilleur de ces soldats ! Mais il a fallu que des traîtres décident de m’attaquer dans le dos et de me faire mourir à petit feu. Je me suis juré de me venger et de leur faire regretter ça. Ils l’ont très vite payé. »
« Regretter ? Tu regrettes tes actions ? » chuchota doucement Sarine.
« De ne pas en avoir tué plus quand j’étais encore vivant ? Bien sûr ! Parfaitement ! Rejoindre l’Antre de la Terre, c’était avoir un permis de tuer ! Le monde est une jungle et j’en étais le prédateur absolu ! Le roi ! Celui qui était au sommet de la chaîne alimentaire ! »
« D’accord. C’est tout ce que je voulais savoir. »
« Apeurée ? Tu n’oses plus bouger ? Ne t’en fait pas, je vais arranger ça une bonne fois pour toutes ! TU VAS TRES VITE COMPRENDRE QUI EST SUPERIEUR A L’AUTRE ! » hurla Molno, ses deux mains devenant des griffes avant qu’il ne fonce vers la jeune fille aux cheveux noirs, les griffes traversant son corps comme auparavant, s’enfonçant dans les débris. Elle refit son apparition derrière lui, tournant son dos.
« Le poids des morts t’entraînera dans des abysses sans fond. »
Qu’est-ce qu’elle racontait encore ? Il tenta de retirer son bras droit mais quelques râles se firent entendre. Parmi les décombres, des mains décharnées dont la peau partait en lambeaux venaient planter leurs doigts dans son bras.
« C’est quoi ça ?! QU’EST-CE QUE TU VIENS DE FAIRE ?! C’est mon esprit ! »
« Des âmes désirent communiquer avec toi après tout ce temps. Pourquoi ne pas accepter leurs plaintes ? Cela me semble justifié. »
La jeune fille alla tout simplement s’asseoir sur un monticule de gravats, regardant Molno qui cherchait à extirper son bras des décombres. De son autre main, il frappa avec violence sur celles qui continuaient de l’agripper, arrivant à les déchiqueter mais déjà d’autres venaient les remplacer, les râles se faisant de plus en plus fort.
« BORDEL ! CA FAIT MAL ! CA FAIT … » hurla l’homme considéré comme l’esprit du Diamat avant que son bras ne se déchire du reste de son corps. Des giclées de sang volèrent autour de lui, stationnant dans les airs alors que les mains s’enfouirent dans les gravats, disparaissant avec le bras qu’elles avaient capturé. A genoux, criant sa douleur, l’homme se tourna avec fureur vers Sarine :
« Aucune pitié ! Je n’aurai aucune pitié pour toi ! JE VAIS TE … AH ! »
Sans hésitation, il créa une flamme de sa main encore valide, allant calciner la plaie béante à la place de son bras. Celle-ci se cicatrisa aussitôt. De toute façon, s’il arrivait à dominer l’esprit de cet enfant, il n’y aura plus aucune question à se poser. Elle voulait qu’il se batte sérieusement ? Il allait se battre sérieusement ! PLUS QUE SERIEUSEMENT MÊME ! Il allait tout simplement la briser !
Une aura ténébreuse se forma autour de lui, en même temps qu’il ouvrait et fermait sa main à toute vitesse, un claquement sonore comme celui d’une mâchoire se faisant entendre. S’il arrivait à empoigner la jeune fille, c’en était fini d’elle !
Lorsqu’il arriva à sa hauteur, sa main vint étrangler Sarine, se refermant sur son cou, un sourire carnassier aux lèvres. REUSSI ! Il avait réussi ! Il était le grand vainqueur ! Il était maintenant sûr de gagner et ….
Qu’est-ce … qu’est-ce que ?! Sa main s’enflamma subitement, le forçant à lâcher prise alors qu’il recommençait à hurler. Sa main était en train de se réduire en cendres ?! ELLE SE REDUISAIT EN CENDRES ! Et … c’était quoi ce bruit de verre brisé ?! Il tourna son visage, affolé, regardant à gauche et à droite.
« Ca veut dire quoi ?! POURQUOI EST-CE … »
« Des fois, l’âme part rejoindre un autre monde. D’autres fois … elle se fait dévorée. Certains ne méritent pas de seconde chance. C’est ton cas. Adieu. » souffla la jeune fille alors que le décor commençait à se faire ronger par l’obscurité en même temps que le corps de Molno. Celui-ci, désemparé, tenta de bouger et de s’enfuir mais c’était complètement inutile.
« Comment tu peux faire ça ?! Tu n’es qu’une vulgaire armure-pokémon de bronze ! »
« Tu as voulu lancer un combat d’esprit. Tu as tout simplement perdu. »
« Je n’accepterai pas ça ! JE NE L’ACCEPTERAI PAS ! »
Il ne lui restait plus que le haut du torse, accompagné de son visage bien que celui-ci disparaissait peu à peu dans une brume comme le décor. L’obscurité revenait de plus en plus dans la place alors que le corps de Molno, lévitant au-dessus des gravats, fonçait à toute allure vers Sarine, prenant une forme à moitié animale, comme celle de l’armure qu’il possédait depuis des décennies. La gueule ouverte, de l’écume sortant de celle-ci, les yeux rouges rongés par la folie.
« Penses-tu avoir le choix ? Tu ne l’as pas offert à ceux que tu as tués. »
« Même si je dois disparaître, je t’emporterai avec moi ! »
« C’est vraiment triste … mais en un sens, avec ta mort, je délivrerai des milliers d‘âmes. »
Il était à nouveau arrivé jusqu’à la jeune fille, celle-ci n’ayant pas bougé de sa position. Un unique mouvement, celui de son visage qui se relevait pour fixer longuement celui de Molno, seule chose encore visible en lui. Il ouvrit la bouche, poussant un cri alors que des mains et des dents venaient mordre et déchiqueter sa face, le tirant en arrière pour disparaître à jamais dans les ténèbres. C’en était fini de lui.
« Oh ? Le résultat vient d’arriver. » déclara l’homme aux cheveux blancs-gris alors que l’aura autour de l’armure du Diamat se dissipa. Celle qui planait autour de l’armure du Solochi commençait à grandir, allant jusqu’à envelopper l’armure du Diamat avant de finalement disparaître du côté de l’armure du Solochi.
Celle-ci s’illumina avant de tout simplement s’envoler dans les cieux, brillant dans les astres célestes alors que Waram clignait des yeux, comme chacun et chacune. Ce fut l’homme, chevalier de Démétéros qui dit à nouveau :
« Je ne pensais pas cela possible mais en un sens, il semblerait que Molno ait perdu son combat. Mais qu’importe, tout est fait visiblement. Nous nous reverrons, Waram. Sache que l’intérêt que l’on te porte ne vient que de grandir par rapport à toi-même mais aussi à l’esprit qui est dans ton armure. Sur ce… je dois me retirer. »
Une tempête de sable se souleva subitement, aveuglant Waram et ses compagnons puis plus rien. Plus rien du tout. Lorsqu’ils purent rouvrir les yeux, il n’y avait plus aucune trace de cet homme, celui-ci ayant emporté les deux adolescents avec lui.
« Où … Où est mon armure ? Où est Sarine ? »
Il avait balbutié cela, cherchant à comprendre exactement ce qui venait de se passer. Avec une extrême lenteur, il s’approcha du Diamat de métal, tendant une main vers ce dernier. Son corps lâcha finalement prise, l’adolescent se retrouvant à genoux, épuisé par le combat qui s’était déroulé avant celui des deux êtres dans les armures de métal.
« Sarine ? Sarine ? C’est toi ? Sarine ? »
Il continuait de murmurer le nom de l’armure du Solochi bien qu’il n’obtenait aucune réponse de celle du Diamat. Où était Sarine ? Où elle était ? Il n’avait plus d’armure, plus du tout. Il n’y avait que celle du cadavre sans tête. Sans crier gare, les deux têtes de l’armure du Diamat vinrent se placer autour du cou de Waram, le faisant crier de stupeur.
« AAAAAAAAAH ! Qu’est-ce qui se passe ?! »
« C’est moi, Waram. Je suis de retour. »
Une voix simple et tranquille, rien de plus, rien de moins. Une voix qui se voulait présente pour le calmer. Sauf qu’elle provenait des deux têtes de l’armure. Celles-ci arrêtèrent « d’enlacer » l’adolescent avant que Waram ne demande :
« Sarine, c’est … vraiment toi ? Tu me le jures ? »
« Hum, je pourrai raconter quelques anecdotes de ton enfance aux autres si tu veux vraiment vérifier que c’est moi. Tu veux prendre le risque ? »
« Non ! Non ! C’est bon ! J’ai parfaitement compris le message … parfaitement. »
« Tant mieux alors. Bon … D’après ce qui a été dit, nous pouvons alors aller à l’aéroport dans cette ville et rentrer à l’école. Qu’est-ce que vous en pensez ? Cela me semble être une bonne idée, n’est-ce pas ? Il ne faudra pas oublier de préciser que Waram n’est pas responsable de la mort d’Itarès, ce n’est pas lui le coupable. »
« Attends … Attends un peu, Sarine ! Comment est-ce que tu as réussi à battre Molno ? » demanda Waram, l’armure du Diamat s’immobilisant.
« Tout simplement en ayant un esprit plus fort que le sien, rien de plus, Waram. Allons-y maintenant. » dit Sarine avec lenteur, empêchant Waram de continuer avec ses questions. Il savait qu’il y avait bien plus que ça, beaucoup plus même.
« Je suis d’accord, Sarine a parfaitement raison ! Waram, tu viens par-là ? Je sais que tu ne peux pas te relever, laisse-moi t’aider. »
« Sanphinoa, tu tiens à peine debout. Je m’occupe de lui. » prononça doucement Xalex malgré les petits gémissements plaintifs de l’adolescent. Dommage pour elle mais il valait mieux faire attention à chacun et chacune. Pourtant, lorsqu’elle mit debout Waram, celui-ci la repoussa avec peu de force, sans méchanceté.
« Je peux rester … debout seul. Merci quand même au cas où … »
« Il n’y a pas de quoi mais vu ton état, il vaut mieux alors que Sanphinoa te soutienne … enfin que vous vous souteniez tous les deux. »
Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Elle n’avait pas compris ? Pourtant, il s’exprimait correctement non ? Il tenta de se mouvoir mais l’adolescente aux cheveux bleus fut la plus rapide, arrivant aussitôt vers Waram pour que chacun place son bras autour de l’autre.
Quelques heures plus tard, les quatre adolescents étaient dans l’avion, les armures-pokémon étant auprès d’eux, par délégation spéciale, comme cela fut lorsqu’ils étaient arrivé. Maintenant, ils avaient chacun pris place, Sanphinoa à côté de Waram, Xalex à côté de Raon, séparés par le couloir central qui laissait passer les hôtesses.
« Hum ? Ils dorment déjà tous les deux, Raon. »
« Je peux remarquer ça, hahaha. Tant mieux, ils l’ont bien mérité. »
« Je ne peux pas prétendre le contraire. Nous sommes surtout arrivés à temps la première fois. Quand même, la principale et ses pouvoirs psychiques, cela reste toujours aussi surprenant à les voir en œuvre. Dire qu’elle avait prévu qu’ils auraient des problèmes … mais je me demande si elle était au courant que cela se passerait ainsi pour … Sarine. »
Pour toute réponse, Raon haussa tout simplement les épaules, jetant un dernier regard en souriant à Waram et Sanphinoa. Dommage qu’il n’avait pas d’appareil photo sous les mains. Peut-être qu’il pouvait en demander parmi les passagers ?
« Attends un peu, Xalex. Je reviens. »
« Qu’est-ce que tu manigances donc ? »
« Héhéhé, tout simplement la petite surprise du chef si je peux me permettre. » répondit calmement Raon avant de se lever, commençant à questionner les personnes pour savoir qui avait un appareil photo instantané. Il en trouva un, remerciant la personne tout en demandant comment régler le flash pour éviter cela.
« Raon ! Sincèrement, tu n’as pas honte ? »
« Pas le moins du monde. Ca me servira de preuve contre Waram s’il décide de se montrer un peu trop mauvais envers Sanphinoa. Puis bon, avoue quand même que ça vaut le coup d’être immortalisé non ? Tu ne trouves pas ? » dit Raon alors qu’elle soupirait, murmurant que oui.
Assis à côte à côte, Karry et Sarine à leurs pieds, les deux adolescents avaient les mains posées sur le même accoudoir, leurs doigts entrecroisés. Les têtes penchées sur le côté, les deux adolescents dormaient paisiblement, une tête contre l’autre alors que Raon commençait déjà à choisir le meilleur angle pour la photo.
« Parfait, parfait, parfait. En plus, je suis sûr que ça servira d’argument à la principale pour montrer que tout dans ce voyage n’était pas perdu, hahaha. »
« La principale risque de demander une photocopie de ça. Tu devrais plutôt en prendre une seconde au cas où pour elle. »
Hahaha ! Il en était sûr. Il savait pertinemment qu’elle avait décidé de jouer le jeu. En plus, elle avait totalement raison. La principale adorait ce genre de choses. Appuyant sur l’appareil une seconde fois, il reprit sa place après avoir récupéré les deux photographies et redonné l’appareil photo. Héhéhé … Il cacha les deux objets de convoitise, plongeant à son tour dans le sommeil en attendant que l’avion les ramène. Oui, tout était loin d’être fini.
« Je vous écoute, faites-moi donc votre rapport. »
« Tout d’abord, nous tenons à signaler simplement que Waram et Sanphinoa sont à l’infirmerie. Ils se reposent après ce qui s’est passé dernièrement. Malgré le voyage et les jours passés, leurs corps sont assez exténués. »
Contrairement à celui de Raon qui s’exprimait devant la principale et Xalex qui l’écoutait attentivement. La principale hocha la tête, invitant l’adolescent à continuer tout en faisant les cent pas dans la pièce. Cela avait été dangereux, très dangereux, n’est-ce pas ?
« Pourquoi vos pensées sont-elles troublées ? »
« Euh … Ah. Vous devriez éviter de les lire, principale. Enfin, si vous l’avez déjà fait, ça ne sert à rien de vous le cacher plus longtemps. Je pense que cette image pourrait vous faire plaisir. Comme nous savons que vous vous sentiez un peu concernée par Waram et Sanphinoa, comme pour chaque élève de l’école de Gliros. »
Raon s’approche, tendant une photo que la principale aux cheveux verts récupère avec lenteur. Son visage masqué se positionne face à la photographie avant qu’elle ne vienne s’asseoir. Sans un mot, elle fait apparaître un cadre d’une taille parfaite pour la photographie. Raon reprit la parole doucement :
« Nous étions sûrs qu’elle allait vous plaire. »
« Il faut dire que le sujet a quelque chose de vraiment … captivant. Vous semblez l’avoir prise sur le trajet du retour. Sont-ils au courant ? »
« Nullement, c’est ça qui est encore mieux ! Ca sera une grande surprise ! » s’exclama Raon, Xalex ayant visiblement décidé de ne pas parler du tout.
« Oh cela pour une surprise, je pense qu’ils risquent de l’être fortement. Mais maintenant, racontez-moi donc le reste mais merci … pour cette photographie. »
Elle remit correctement le cadre sur son bureau, tourné vers elle alors que l’adolescent du Ouisticram commençait maintenant à expliquer ce qui s’était passé, l’arrivée d’un puissant chevalier à la force colossale, la nouvelle armure pour Waram ainsi que le reste.
« Vous me confirmez que Waram n’a pas cherché à tuer le chevalier d’argent du Diamat ? »
« Pas du tout. Par contre, c’était vraiment étrange le combat entre deux armures. »
« Normalement, vous n’auriez pas dût connaitre ce principe avant quelques années, lorsque vous seriez sortis définitivement de l’école. Mais parfois, il s’avère que nous n’avons pas vraiment d’autres choix que de vous en parler. Ne vous préoccupez plus de cela. Je vais aller voir comment se portent Waram et Sanphinoa. Vous pouvez disposer. »
« Est-ce que l’on peut vous accompagner ? » demanda finalement Xalex alors que la principale aux cheveux verts la regardait, hochant la tête avant de murmurer que oui. Elle n’allait pas les empêcher de calmer leurs inquiétudes quand même.
Quelques minutes plus tard, ils étaient dans l’infirmerie, autour de deux lits voisins. Sanphinoa comme Waram étaient réveillés, la première cherchant à discuter avec le second qui lui-même tentait de l’ignorer sans y arriver.
« Je peux partir quand de l’infirmerie ? Sanphinoa me fatigue. »
« Mais … mais euh … je tente juste de parler un peu avec toi, Waram, c’est tout ! C’est méchant ce que tu dis quand même ! Pourquoi tu dis ça comme ça ? »
« Car tu n’as pas arrêté de me parler depuis une heure. J’ai la tête qui va exploser à force de t’entendre, Sanphinoa. Bon sang, je peux partir quand de l’école au final ? Y a pas une autre mission à me donner ? Et seul cette fois ? Dites ! »
« Hum ? Je pense pourtant que tu es assez doué avec Sanphinoa à tes côtés. » déclara la principale avant d’émettre un rire tendre.
« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que vous racontez là ? Et pourquoi est-ce que vous rigolez ? Y a rien de drôle hein ? Je suis plus que sérieux à ce sujet ! Hey ! Je suis sérieux ! »
« Mais moi aussi. Moi aussi. Attends un peu, Waram. » murmura ensuite la principale, plaçant une main sur le crâne de l’adolescent, celui-ci rougissant faiblement en se laissant faire. Il se sentait soudainement apaisé et calmé.
« Qu’est-ce que vous me faites ? Pas de trucs bizarres hein ? » dit-il avec inquiétude. Il avait eu sa dose, plus que tout. Et même si Sarine n’était pas avec lui, il était soucieux pour elle.
« Sarine va bien, ne te fait pas d’inquiétudes pour elle. »
« Facile à dire hein ? Ce n’est pas vous qui avait failli la perdre. On n’a jamais vu votre armure en plus. Donc bon, me dire ça … »
« Bien sûr que tu la vois souvent mon armure. Elle est d’ailleurs professeur dans cette école. Mais je ne te dirai pas de qui il s’agit, loin de là. »
Hein quoi ? Comment ça ? Une armure qui est prof ? Et il n’est même pas au courant. Il se tourne vers Raon et les autres mais ils semblent tous aussi surpris que lui par cette nouvelle. La proviseure reprend d’une voix calme :
« Vous n’avez pas à vous inquiéter. Elle n’est pas dangereuse et ne crée pas de tort mais maintenant, il me faut aller voir Sarine et … »
« NON NON ET NON ! Vous laissez Sarine tranquille ! Elle a besoin de se reposer ! Surtout après tout ce qui s’est passé ! Elle a eu du mal à gagner contre Molno ! »
Molno ? Une rapide lecture des pensées et elle comprit qu’il s’agissait de l’esprit dans l’armure du Diamat avant le transfert. Elle comprenait aussi que contrairement aux paroles de Waram, Sarine avait réussi à battre Molno avec une extrême facilité … sans expliquer comment elle y était arrivée. Néanmoins, le moment n’était pas de se préoccuper de cela, loin de là. Elle répondit sur le même ton qu’auparavant :
« D’accord, d’accord, je n’irai pas la voir. Quant à toi et Sanphinoa, vous allez vous reposer. Vous pourrez sortir demain après quelques tests pour être sûrs que vous alliez bien. »
« Grmbl, je dois encore la supporter, c’est ça ? Ca m’énerve et … AAAAAAH ! »
Il se retrouva soudainement téléporté dans le lit de Sanphinoa, des ceinturons venant l’attacher à ce dernier niveau des bras et des jambes alors que la principale soupirait :
« Pour la peine puisque tu parles beaucoup trop, Waram. Tu vas devoir la supporter encore une journée mais à tes côtés. Sanphinoa, tu peux lui faire toutes les misères que tu veux. »
« Merci beaucoup pour ce beau cadeau ! Waram ! On va parler tous les deux pendant des heures alors ! » s’exclama l’adolescente, Waram criant :
« RELÂCHEZ-MOI TOUT DE SUITE ! JE NE VEUX PAS ET … »
« J’allais oublier une chose fondamentale, quelle idiote je suis. » dit la femme aux cheveux verts, un rouleau de scotch épais apparaissant devant elle, découpant un morceau dedans avant de la coller sur la bouche de Waram. « Cela te calmera, je pense. Je retourne à mon bureau alors. Bonne soirée à vous deux. »
Elle ne se préoccupa pas de l’adolescent qui cherchait à se débattre, le laissant seul avec Sanphinoa qui restait assise dans le lit, amusée par la situation. Xalex et Raon quittèrent la pièce après quelques instants, laissant Waram qui avait fini par s’épuiser.
« Ne t’en fait pas, Waram, je te libère dans une heure. Juste le temps que l’on se repose tous les deux, d’accord ? Ca ne te dérange pas trop ? »
Il ne pouvait pas vraiment répondre mais il hocha tout simplement la tête positivement, étant la seule chose qu’il pouvait mouvoir. Sans un mot, elle lui tourna le dos, bougeant un peu son masque. Il ne comprit pas ce qu’elle était en train de faire mais il ne pouvait pas voir son visage. Elle murmura finalement :
« Quand même, ces derniers jours ont été vraiment … vraiment … vraiment … très épuisants, tu ne trouves pas ? Pas une minute à nous ou presque. Dis-moi, tu voudras juste te promener avec moi dans l’école ? Demain ? Au clair de lune ? Puis aussi un peu après. »
Elle retira en fait le scotch malgré que la principale l’avait mise il n’y avait qu’à peine quelques minutes, Waram gémissant sur le coup avant de dire :
« Ouais, ouais … on fera ça surement … au moins, on sera sûrs de ne pas se faire agresser stupidement. Et oui, c’était une sacrée semaine. J’en ai mal rien qu’en y repensant. »
« Attends, je te libère les pieds mais pas les mains … comme ça tu ne t’enfuis pas tout de suite, d’accord ? Sois juste tranquille pendant que je fais ça. »
Elle ne lui laissait pas le choix de toute façon. Il devait bien obéir, tout simplement. Mais bref, il allait se reposer comme elle, ça ne pourra lui faire que du bien. Et puis, il était … soulagé de ne pas être renvoyé de l’école après ce qui venait de se passer. Oui, soulagé.
« Le contact a été finalement pris. »
« Oh ? Enfin ? Après toutes ces années ? Et alors ? Qu’est-ce que cela devient exactement en ce qui le concerne ? Quelles sont les nouvelles à ce sujet ? »
« Elles sont bonnes. Il semblerait que l’armure du Solochi soit maintenant celle du Diamat. L’esprit s’est parfaitement intégré visiblement. »
« Bien bien bien … et par rapport à l’adolescent, comment deviens-t-il ? J’espère qu’il est à la hauteur de nos espérances, n’est-ce pas ? »
« Il l’est … Deux fois déjà, une pendant ce tournoi et une en Afrique, il a montré qu’il semblait être le candidat idéal pour votre projet. Nous trouverons enfin un remplaçant. »
« Le précédent fut trop … vivant. Je ne permettrai pas une nouvelle trahison. Tout a été préparé et fait pour ce jour ? Il faut que vous continuiez à l’observer. »
« Nous ferons selon vos désirs et vos ordres. Nous avons envoyé comme souvent des personnes dans chaque organisation au cas où. »
Bien, c’était parfait, vraiment parfait. La personne fit un geste de la main pour dire que l’autre pouvait s’en aller, se retrouvant seule après quelques secondes. Le silence plana longuement, jusqu’à ce que des bruits de pas se fassent entendre.
« L’armure attend son propriétaire … qu’importe le nombre d’années qu’il faudra. »
« Il faut briser sa volonté. Depuis des siècles, elle a toujours exprimé sa contrariété, sa haine. Cela est normal … Elle n’apprécie pas le traitement subie. »
« Quelle bonne idée que d’avoir brisé son esprit de telle sorte. Elle est si faible, incapable de se débattre ou de s’enfuir maintenant. »
« C’était le but recherché depuis le début. Briser son esprit, sa volonté, pour la rendre plus docile. Mais elle est ancrée maintenant. Une partie d’entre elle. Elle attend de retrouver sa place légitime. C’est parfait … parfait, oui. »
« Soit. Je repars donc. Que les onze chevaliers restent vigilants néanmoins. Les mauvaises surprises ont l’habitude d’en être, ce qui peut être déplaisant. »
« Ne vous en faites guère, tous sont sous surveillance. Nul ne pourra vouloir s’opposer à nous, cela serait particulièrement stupide de leurs parts. »
« Les hommes sont de nature stupide. C’est pour cela que ce sont des hommes. Ils sont capables des pires absurdités pour arriver à leurs fins. »
C’était le propre des humains que de ne pas tenir compte des êtres qui se trouvaient en face d’eux, qu’importe leur puissance. A nouveau, le silence s’installa, régnant dans le domaine où une brève discussion avait eu lieu, parlant d’une personne en particulier : Waram, nouveau chevalier d’argent du Diamat, armure possédée par un esprit du nom de Sarine.
Voilà donc le chapitre 30 qui conclut le premier tome.
Maintenant, vous faudra patienter longtemps avant d'avoir le second. ^^
Ca devrait vous occuper un tout petit peu ! :)
Bon quelques temps = 1 année et demie ...
Je retiens ça ... [:beuh]
Bref, je sais pas si je continue ici à poster la saison 2 ...
Mais bref, voilà le second tome qui débute et oui, j'ai écris tout le scénario pour ce tome aussi ! :)
Quatrième signe : Retrouver une vie normale
Chapitre 1 : Crainte sans respect
« C'est donc lui ? Waram ? Déjà qu'au dernier tournoi, il avait été plutôt loin avec son armure-pokémon du Solochi ... »
« Oui, t'as entendu la dernière à son sujet ? Il paraitrait que cette nouvelle armure-pokémon qui l'accompagne, c'est celle d'argent du Diamat. »
« Il a déjà réussi à avoir une nouvelle armure-pokémon ? Mais il est parmi nous que depuis moins de temps ! C'est pas normal, ça ! »
« Bah, tu veux que je te dises quoi ? C'est comme ça et pas autrement hein ? Il a juste les capacités, contrairement à nous. Rien de plus. »
Voilà qu'il était sur toutes les lèvres. Logique et normal. L'adolescent aux cheveux noirs ne se préoccupa pas des différents commentaires. Mais bon, il remarquait les différents regards, loin d'être accusateurs mais sur sa personne.
« Sanphinoa, est-ce que tu veux bien m'aider ? »
Voilà l'une des rares personnes qui restait à ses côtés malgré tous les déboires depuis son retour en Afrique. Pfiou … Sanphinoa, n'est-ce pas ? Toujours aussi mal habillée, toujours aussi … crasseuse ? Non, pas que ça, croûteuse ? Est-ce que ça existait ce terme pour définir une fille qui avait plein de croûtes ?
« Bien entendu, Waram ! Alors si tu fais ça, ça sera bien plus simple ! Regarde, je vais te montrer avec d'autres exemples. »
Qu'est-ce qu'elle était intelligente cette fille. Du moins, elle était intelligente mais elle était assez fatigante à la longue. Mais voilà, c'était … hmm, non, ce n'était pas ça. C'était juste une personne avec qui il discutait plus que les autres, rien de plus.
« Waram ? Est-ce que tu écoutes ce que je te dis ? » demanda la jeune demoiselle masquée. Rah son masque ! Qu'est-ce qu'il ne l'aimait pas ! On aurait dit une vilaine morue ! Enfin, un poisson super moche ! D'ailleurs, son armure-pokémon n'était franchement pas mieux.
« Je t'écoute, je t'écoute, pfiou … Vraiment, je vous jure, c'est très fatigant de devoir toujours tout écouter. On n'a même pas eut le temps de souffler une semaine. On est déjà en cours. »
« L'école reste très importante, Waram. Il faut que tu fasses des efforts. Tu sais que tu obtiendras un diplôme comme les autres adolescents quand tu auras terminé les cours ? Car les chevaliers-pokémon ne consistent pas seulement à ça. Ils ont aussi un métier à côté. »
« Un métier à côté … mouais. Je ne vois pas ce que j'aurai. De toute façon, vu ce que je fais déjà de mon existence, pardonnes-moi de ne pas me sentir intéressé et concerné par tout ça. J'ai beaucoup mieux à faire que de traîner à réfléchir à mon « avenir ». » termina de dire l'adolescent aux cheveux noirs, un petit marmonnement se faisant entendre. Il se tourna vers Sanphinoa, la regardant avec interrogation. « Quoi encore ? Qu'est-ce que j'ai dit ? »
« Trop peu de choses et ça m'embête beaucoup plus que normalement. »
« Ah bon ? Je vois pas de quoi tu parles et surtout, je comprends pas de quoi tu parles. Comme ça, ça fait deux choses et je crois qu'il vaut mieux que je m'y intéresse pas. »
Il haussa les épaules en la regardant. Pfff … Il pourrait pas regarder son être plus de cinq minutes. Ses yeux se baissèrent brièvement sur le corps de Sanphinoa. Avec tous ces fichus tissus, il était impossible de voir quelque chose mais il s'en rappelait un peu. Il posa rapidement une main sur son nez, se le frottant.
« Mais tu saignes du nez, Waram ? Professeur ? Est-ce que je peux emmener Waram à l'infirmerie ? Il a l'air de saigner du nez ! Et en grande quantité ! »
« Mais mêles-toi de ce qui te regardes, Sanphinoa ! Je vais bien ! »
Il s'écriait cela, se frottant le nez mais rien à faire. Pourquoi est-ce qu'il avait eut cette pensée absurde ? Et voilà que tous l'observaient. Il se releva, signalant qu'il pouvait y aller seul mais Sanphinoa était déjà à ses côtés. Hors de la salle de classe, elle murmura :
« Ce n'est pas la première fois, Waram , que ça t'arrive, depuis notre retour d'Afrique. Comment ça se fait ? Tu as déjà eut des antécédents comme ça ? »
« Pas vraiment, non … pas du tout on va dire ... »
« Alors pourquoi est-ce que ça t'arrive aussi souvent ? Je commence à me faire vraiment du souci hein, tu sais ? J'espère que ce n'est pas grave. Ah … L'infirmière va s'occuper de toi. »
Il ne savait même pas si cette dernière était une femme-chevalier. Il n'avait jamais posé la question à ce sujet. Après tout, il ne connaissait pas tout le monde. Mais voilà qu'il était assis sur un tabouret. Quel idiot. Si l'infirmière était masquée, cela voulait dire qu'elle était une femme-chevalier. D'ailleurs, elle avait des cheveux roses qui partaient en boucles un peu partout. Moui, au moins, elle était douce dans ses soins, c'était toujours ça.
« Ah … Et voilà un petit peu de coton. Qu'est-ce que tu as fait ? »
« Rien … Rien du tout et … hey ? Pourquoi est-ce que vous me regardez ainsi ? »
« Hmm, la principale vient de m'envoyer un petit message. Visiblement, il semblerait que cela soit plus normal que je ne le pensais. Tu es encore jeune mais attention, il ne faut pas te focaliser que sur cela, tu dois te dire qu'une fille est plus que ça. »
« Hein ? Que ? HEY ! N'écoutez pas n'importe quoi ! La principale vous dit n'importe quoi et vous la croyez ! C'est juste complètement bête ! »
« Complètement bête ? Peut-être … maus bon, tu peux y aller maintenant. Sanphinoa ? Merci encore pour ton aide pour le rangement. L'infirmerie est parfois … assez ... »
« Un bazar, c'est vrai ! » s'exclama la demoiselle masquée tout en rigolant, regardant Waram pour vérifier qu'il allait bien. C'est bon ou non ? Qu'il retournent en cours !
Qu'ils retournent en cours ? Elle était sacrément motivée. De toute façon, ça ne servait à rien d'espérer rattraper l'heure perdue. Autant en profiter non ? Surtout qu'ils allaient pouvoir bientôt manger. Tout en la regardant, il déclara :
« Allons plutôt à la cantine, on sera les premiers et si ça leur pose un problème, ils auront qu'à venir me le dire en face, qu'est-ce que tu en dis ? »
« Hmm, jouer la mauvaise élève, je ne sais pas trop, Waram. Ce n'est pas mon genre. »
« Je ne parle pas d'être une mauvaise élève, ne dit pas n'importe quoi. Je parle plutôt de juste pouvoir choisir ce que l'on désire avant les autres. Allez viens ! »
Il prit la main de la jeune demoielle dans la sienne, la tirant vers lui alors qu'il se déplaçait dans les couloirs. Quelques instants plus tard, ils tenaient chacun un plateau dans une main, l'autre se serrant avec celle de son camarade.
« Et fais toi plaisir par rapport aux desserts. Que je sache, tu n'as que la peau sur les os. »
« Quand même pas ! Il ne faut pas exagérer hein ? Je ne suis pas un sac d'os, Waram ! »
« Tu n'en es pas loin. Bon, qu'est-ce que tu veux comme dessert ? Comme second dessert ? Choisis donc, ça sera beaucoup plus simple. »
« Nous n'avons pas le droit à un second dessert, Waram. Tu le sais très bien. »
Oh qu'elle se taise ! Qu'elle lui dise plutôt ce qu'elle voulait. Elle désigna une mousse au chocolat. Il ne pouvait pas voir qu'elle rougissait avant d'écarquiller les yeux sous son masque. Pourquoi est-ce qu'il prenait cette mousse ? C'était pour se moquer d'elle ? Sans un mot, il alla à une table isolée, commençant à manger alors qu'elle ne comprenait pas le geste de Waram. Elle se gratta la joue avant de dire :
« Waram, depuis que nous sommes revenus d'Afrique, tu ne trouves pas que c'est bizarre ? »
« Les gens sont bizarres … du moins, ils me regardent avec de grands yeux, comme si j'étais un monstre ou quelque chose du genre. Je n'arrive pas à les comprendre. »
« Non, non, pas ça, je veux dire, toi, moi ! J'ai l'impression que tout est bizarre ! »
« Tu te fais des idées alors. » rétorqua l'adolescent aux cheveux noirs, continuant de manger bien paisiblement avant d'observer la jeune fille au masque si laid.
« Oui, oui, je mange, je mange, Waram. Tu n'es pas obligé de me regarder hein ? »
« Je te regarde si je le veux. J'ai l'impression que tu es encore plus maigre qu'en Afrique. Comment est-ce possible ? Je me le demandes sincèrement. »
Comment est-ce qu'elle pourrait le savoir ? Elle n'était pas dans la tête de l'adolescent aux cheveux noirs. Elle eut un petit rire intérieur avant d'ouvrir la bouche lorsqu'il déposa la mousse au chocolat devant elle, marmonnant :
« J'avais le droit à un dessert. Je suis libre de l'offrir à qui je veux. »
« Waram ! Tu peux fermer les yeux, s'il te plaît ? »
« Pourquoi est-ce que je ferais ça ? Si c'est pour exprimer tes remerciements, un simple merci suffira, je tiens à te le dire. Et y a du monde autour de nous. »
Et surtout, il n'appréciait pas cette idée. Pourtant, lorsqu'elle lui demanda une seconde fois, il finit par s'exécuter. Tiens donc, rien du tout ? Même au bout d'une dizaine de secondes ? Et surtout, il n'entendait pas Sanphinoa qui bougeait.
« Je peux savoir ce que tu fais, Sanphinoa ? Tu es où ? Tu ... »
Il eut la bouche qui se referma sur une cuillère. La mousse au chocolat ? Il rouvrit les yeux pour apercevoir Sanphinoa qui était penchée au-dessus de la table, cuillère à la main. Hey ! La mousse, c'était pour elle, pas pour lui !
« Je préfère que l'on partage ensemble tous les deux ce que tu m'offres, Waram. »
Pfff ! Elle n'était pas obligée de faire tout ce cinéma pour ça hein ? Ca restait que de la mousse au chocolat, rien d'autre. Pourtant, il déglutit lorsqu'elle enfonça la cuillère dans sa bouche pour goûter à son tour la mousse au chocolat.
« J'espère au moins qu'elle est bonne pour tes papilles. C'est au chocolat au lait. »
« Bien entendu, et toi, tu en penses quoi ? Tu as aimé ? Tu en veux encore ? »
Elle lui présenta la cuillère mais il hocha rapidement et négativement la tête. Non non et non ! Il a pas besoin de ça ! Non merci ! Il en veut pas ! Ce n'est pas son genre, il peut facilement passer outre ça ! Ou pas.
Finalement, le repas se termina et il était temps de retourner en cours. Voilà que les autres heures passèrent à une vitesse folle avant qu'il ne retombe dans la monotonie. Rah … Vraiment ? Il pouvait pas avoir quelques heures pour lui ? Du moins, sans qu'il ne s'ennuie comme un rat mort ? C'était dramatique de réagir ainsi.
En quittant la salle des classes, il remarqua qu'il n'avait pas vu Xalex et Raon. Où est-ce qu'ils étaient passés ? Déjà que lors du repas, normalement, ils venaient l'emm … embêter, c'était maintenant une complètement disparition.
« Tu recherches qui, Waram ? Je te vois tourner le visage à droite et à gauche. »
« Je sais pas. Je me sens épié et observé. Pourtant, Sarine n'est pas avec nous. Je pensais qu'en vue de sa nouvelle forme, j'aurai plus de regards … mais même sans elle ... »
« Ne te préoccupe donc pas de tout ça, Waram. Tu restes le même, qu'importe ce que les gens disent à ce sujet. De toute façon, ce ne sont que des rumeurs ! »
« Des rumeurs sur quoi ? » questionna Waram, étonné de cette remarque.
« Bof ! Sur rien de bien intéressant si tu veux tout savoir, Waram ! »
« Justement, je veux bien savoir. De quoi est-ce que tu parles exactement, tu peux me le dire ? Qu'est-ce qui est si peu important ? Et si peu intéressant ? »
« Oups ! Il faut que j'aille à mon dortoir ,Waram ! Désolée, je ... »
« Je peux t'accompagner. J'ai toute ma soirée devant moi. Et Sarine n'arrête pas de me reprocher de ne pas passer plus de temps avec toi. »
« C'est … c'est vrai ? » bredouilla l'adolescente masquée alors qu'il haussait les épaules. Ce n'était pas totalement faux, ce n'était pas totalement vrai. C'était un mélange des deux mais ça, qu'est-ce qu'elle avait besoin de le savoir hein ? Ce n'était pas bien important.
Tant que cela convenait à la demoiselle, le reste importait vraiment peu en fin de compte. Il poussa un léger soupir de mécontentement alors qu'ils se mettaient en route dans les couloirs. Et surtout, il n'allait pas la lâcher sur ce point.
« Alors, de quoi est-ce que tu parlais ? Les rumeurs et tout le reste, tu peux me le dire non ? »
« Sincèrement, tu n'as pas à t'en faire, Waram. Je crois que tu te compliques la vie pour vraiment rien du tout. Tu vaux bien mieux que ça. »
« Sanphinoa. » dit-il avant de la plaquer contre un mur, une main de part et d'autre de l'adolescente. Elle est petite par rapport à lui, si petite. « Je croyais que toi et moi, on n'avait plus aucun secret, non ? »
« Bon ben … si tu le prends comme ça,Waram. Ils parlent juste comme quoi tu es un démon, un monstre. Ils pensent que tu as tué l'autre personne mais même si ce n'est pas le cas car on sait la vérité, ils ont un peu peur. »
« Ce n'est que ça ? C'est juste cela les rumeurs ? »
« Oui oui ! Ils pensent vraiment que tu es horrible ! Ils pensent que tu n'as pas hésiter à tuer de sang-froid mais on sait que ce n'est pas le cas, hein ? »
« Oh, si ce n'est que ça. » dit-il avant de retirer ses mains, sourire mauvais aux lèvres. « Qu'ils continuent à s'imaginer une telle chose, c'est tant mieux. Bon ben, ton dortoir n'est plus trop loin, Sanphinoa. Je te laisse tranquille. Bonne soirée ! »
« Hein ? Mais je pensais que … Waram ! Je ... »
« Allez, bonne soirée à toi et on se voit demain, Sanphinoa ! »
« Mais attends un peu, je ... » commença t-elle à dire avant de s'arrêter. Elle … n'arrivait pas à terminer sa phrase. Elle avait besoin de lui dire quelque chose … après tout ce temps. Elle avait du mal, beaucoup de mal. Elle pénétra dans le dortoir où elle dormait seule, l'armure-pokémon du Barpau se secouant sur le lit avant de s'exclamer :
« Ah ben te voilà, toi ! Non mais tu en fais une sacrée tête ! »
« Rien de spécial, Karry. Rien du tout. J'ai pas réussi à parler à Waram, c'est tout. »
« Au sujet … de ton petit problème ? Tu devrais non ? Même si je le vois mal venir t'aider, ou alors d'une façon qui serait totalement différente de ce qu'il est réellement. »
« Mais ce n'est pas ça le problème ! Enfin, ce n'est pas vraiment ça … comment dire ... »
« Tututut ! Tu as l'air triste mais heureuse, ça veut dire qu'il y a au moins eut une bonne nouvelle ! Tu veux pas plutôt parler de ça ? »
AH ! Elle pourrait parler du petit truc lié à la mousse au chocolat ! Ca lui semble être une bonne idée ! Elle retrouva le sourire sous son masque, le retirant alors qu'elle vérifiait qu'elle avait bien fermé à clé le dortoir. Voilà, parfait !
« Euh … Ben, déjà, tu es au courant des rumeurs concernant Waram ? Au final, il s'en inquiète pas du tout ! Il en a même strictement pas grand-chose à faire ! »
« Et c'est ça qui te fait sourire ? Ca me paraît étrange comme concept mais bon, dès qu'il s'agit d'une bonne nouvelle pour Waram, hein ? »
Le visage de l'adolescente s'illumina tout en rougissant faiblement. Ce n'était pas vraiment faux ce qu'elle racontait. Elle ne pouvait pas nier que voir Waram heureux arrivait à la rendre folle de joie de son propre côté. Enfin, folle, mais avec modération.
Mais finalement, la nuit arriva et le sourire de l'adolescente avait totalement disparu. Légèrement tremblante à la seule lueur d'une bougie, elle murmura à l'armure-pokémon :
« Je n'ai pas vraiment sommeil, Karry, je suis désolée. »
« Et pourtant, tu vas te forcer à dormir avant que je m'énerve, n'est-ce pas ? Tu sais bien que le manque de sommeil va abîmer ton si joli visage. »
« Ne dit pas n'importe quoi, tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas aussi jolie que tu le prétends que je le suis. C'est comme ça et pas autrement. Ca ne changera pas. »
« Je suis celle qui te voit le plus souvent sans masque. Je sais de quoi je parle. Fais donc un brin de toilette et va dormir. De toute façon, ce ne sont que des mauvais rêves et je ne suis pas bien loin, n'est-ce pas ? Si cela peut te rassurer. »
« Ca me rassure que tu sois là, oui. Ca me rassure énormément. »
« Alors, tu vois ? Tu n'as pas à t'en faire. Dors paisiblement et demain, prends ton courage et tu expliqueras à Waram quel est ton souci. »
Elle n'était pas sûre que Waram vienne l'aider. Du moins, elle ne se faisait pas d'illusions à ce sujet mais … elle devait essayer de dormir. Elle … prit une profonde inspiration avant de fermer les yeux dans le lit. Une heure s'écoula avant qu'elle ne s'endorme. Mais presqu'aussitôt, elle commençait à s'agiter, comme si le rêve tournait au cauchemar.
On commence assez calmement.
Chapitre 2 : Ne pas être seule
« Hum, tiens, tu es au courant, Sanphinoa ? »
« Hein ? Euh … De quoi, Waram ? »
« Un nouveau tournoi va débuter. Je vais y participer et je le gagnerais ! »
Il s'exclama cela tout en regardant Sanphinoa. Y avait pas quelque chose de bizarre ? Il passa sa main devant le visage masqué avant de dire d'une voix lente :
« Sanphinoa ? Sanphinoa ? Est-ce que tu dors ou non ? Car ça me semble bizarre, très bizarre. Sanphinoa ? On est en cours hein ? »
Il disait cela mais c'était à peine si l'adolescente l'écoutait. Etrange ! Vraiment très étrange mais bon, ce n'était pas à lui de s'en mêler. Juste qu'il trouvait ça bizarre et pas forcément très plaisant. Qu'est-ce qui lui prenait ? Sanphinoa avait toujours été une élève modèle. Les premières heures se terminèrent et aujourd'hui, c'était cours de sport.
« Vous allez frapper ces rochers avec la force de votre élément. Concentrez vous pour laisser au moins une marque dessus, compris ? Ce n'est pas compliqué et cela reviendrait à vous échauffer. Hop hop ! Au boulot ! »
Humpf ! Et cela sans l'aide de leurs armures-pokémon, n'est-ce pas ? Ce n'était pas le plus aisé mais cela leur permettait néanmoins de mieux contrôler leurs pouvoirs. Il regarda ses poings, se plaçant à côté de Xalex, celle-ci étant toujours recouverte par les tissus.
« Dis, je peux te poser une petite question ? »
« Vas-y mais je te rappelle que nous sommes en cours, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Y a quelque chose qui cloche avec Sanphinoa ? Elle semble complètement absente par rapport à d'habitude, c'est étrange mais surtout très dangereux. Il faut qu'elle fasse attention hein ? Car un tel manque de ... »
« Pourquoi est-ce que tu ne lui poserais pas la question ? Tu es un garçon garçon non ? Je suis sûre qu'elle serait ravie que tu t'inquiètes pour elle. »
« Mais je ne m'inquiète pas pour elle ! Il ne faut pas raconter n'importe quoi non plus hein ? C'est juste stupide de dire ça, je ne pense pas ça, pas du tout. »
« Alors pourquoi est-ce que tu veux savoir ? »
« Laisse tomber. J'en ait déjà marre de discuter avec toi et les autres. Je vais l'exploser. »
Exploser ce rocher et … AH ! Il perdit sa concentration lorsqu'il reçu un peu d'eau sur le visage, l'adolescent aux cheveux noirs se tournant vers Sanphinoa. Celle-ci vint se confondre en excuses, bredouillant qu'elle est désolée. Il marmonna que ce n'était pas bien grave. Oh que oui, il allait régler son problème. Il ne savait pas ce que c'était mais il allait vite le trouver avant qu'il ne finisse par s'énerver, que cela pour un rien ou non.
L'heure de la cantine. Lorsqu'il termina son repas avec Sanphinoa en face mais sans discuter avec elle, il fallait dire que la situation était assez agaçante. Ils terminèrent leurs repas en dernier, prêts à rejoindre les autres en cours mais il bloqua l'adolescente contre un mur. Tiens, il n'avait pas déjà fait ça hier ?
« Qu'est-ce qui se passe avec toi, tu veux bien m'expliquer ? »
« Hein ? Euh … Waram ? Mais rien du tout, je te le promets. Tu sais, je ... »
« Tu voulais me dire quelque chose mais cela ne m'intéressait pas. Maintenant, j'ai envie de savoir car si je dois finir barbouiller par de la flotte, je préfère que ça s'arrête le plus tôt possible. Alors, qu'est-ce qu'il y a exactement ? Car tu me rends dingue. »
« Est-ce que l'on peut en parler après les cours ? Si tu veux bien ? »
« Et si je ne veux pas, qu'est-ce que tu vas me faire ? » rétorqua l'adolescent aux cheveux noirs avant de la laisser partir … sauf qu'il l'accompagnait. Ils avaient cours ensemble de toute façon, ce n'était pas comme s'il pouvait réellement se débarrasser d'elle.
« Alors, je serais obligé de t'envoyer un petit jet d'eau comme ce matin, hihihi. »
Tsss ! Même le rire était forcé de la part de l'adolescente, il n'était pas sourd ! Il le remarquait. Il savait pas ce qui se passait mais si c'était à cause de ça que ses habits étaient dans un sale état et que sa coiffure partait en vrille, il allait vite résoudre le problème. C'était peut-être encore des femmes-chevaliers ? Oh que si c'était le cas, il allait vite leur régler leurs comptes. Il n'allait pas s'en priver !
Il n'écouta guère les cours. Il n'avait pas la tête à ça. Il n'avait aucune explication raisonnable mais il avait toutes ses pensées tournées vers Sanphi … euh le tournoi ! Le tournoi, oui ! Il ne pensait qu'à ça et à rien d'autre. Ainsi, ses yeux étaient juste rivés vers l'avenir, vers sa victoire au tournoi, vers son intégration dans l'une de ces organisations qui prônaient la puissance des chevaliers-pokémon et …
« Waram ? Les cours sont terminés. Est-ce que tu veux bien manger avec moi ce soir ? »
« J'aimerai surtout savoir pourquoi Raon et Xalex ne mangent plus avec nous depuis que nous sommes de retour d'Afrique. Je trouve ça étrange. »
« Waram ? Tu veux bien manger avec moi ce soir ? »
« Oui oui, je veux bien, j'ai compris la première fois hein ? Allons manger, ensuite, on partira dans ton dortoir pour faire les exercices pour demain, ça te convient ? »
« Bien entendu. Je suis sûre que Karry sera ravie de te revoir, Waram ! »
« Je suis pas sûr que la réciproque soit vraie. » marmonna l'adolescent dans sa barbe inexistante. Karry était … assez embêtante comme poiscaille. Très embêtante pour être poli mais bon, il devait réussir à la supporter pour pouvoir épauler Sanphinoa. Et surtout, Sanphinoa adorait son armure-pokémon, il ne pouvait pas lui reprocher ça.
Bon, voilà le repas du soir qui était terminé et il déjà plus de 19 heures 30. Se dirigeant vers l'adolescent dans le couloir menant à sa chambre, il finit par pénétrer à l'intérieur à sa suite, remarquant aussitôt Karry.
« Tiens donc, voilà Waram. Tu as mordu à l'hameçon. »
« Ton vocabulaire de pêcheur, tu peux te le regarder, la morue. Enfin, Karry. »
« Oh toi … Tu mérites une bonne petite baffe écailleuse. »
L'armure-pokémon du Barpau sautilla sur place avant de bondir en direction de Waram mais celui-ci la réceptionna dans ses bras avant de la projeter sur l'un des lits vides. Vraiment, comment est-ce qu'elle pouvait faire pour dormir ici ?
« C'est particulièrement stupide et sinistre. Grumpf ... »
« De quoi est-ce que tu parles, Waram ? On commence les cours ? Ou on digère un peu tout en parlant de tout et de rien ? » demanda la jeune demoiselle aux cheveux bleus.
« On va plutôt commencer les cours directement. Encore ces foutues mathématiques. A quoi est-ce que ça va me servir ces fichues fractions ?! »
« A plein de choses, contrairement à ce que tu veux croire ! Et surtout, il vaut mieux avoir parfois trop de connaissances que pas assez. Comme ça, tu es prêt pour chaque situation. »
Prêt mais pour quelle raison ? Enfin, à quoi ça lui servirait hein ? Pfff, il s'installa sur le lit, couché dessus sur le ventre alors qu'il attendait Sanphinoa qui signala qu'elle allait faire un brin de toilette. Elle demanda à Karry de ne pas déranger Waram.
« Oh que oui, je vais pas me gêner pour l'embêter. »
« Bon, ce n'est pas grave. Waram, je m'en vais, je reviens vite, d'accord ? »
« Fais comme tu veux mais si tu es pas là à 20 heures, je te préviens, je m'en vais. »
Rien que ça ? Une sorte de petite menace ? Elle allait tout faire pour être présentable, c'est tout ! Elle pénétra dans de ce qui semblait être une douche collective pour le dortoir. Ah oui ? Une douche pour tout le monde ? Sauf qu'elle était seule.
« Au moins, elle aura pas de problèmes par rapport à l'eau chaude. »
« Oh ? Tu n'entends pas l'eau qui coule, Waram ? Tu n'as pas envie d''aller l'espionner ? »
« Qu'est-ce que tu racontes, toi encore pour pas changer ? Il s'agit de Sanphinoa. Ca reste juste une fille avec des morceaux de peau et des croûtes sur le corps. Y a rien à voir chez elle. »
« Tu es sûr de ça ? Tu avais l'air plutôt intéressé par sa poit... »
« Oh mais tu vas te la boucler ?! Attends que je t'attrapes, tu vas voir ! »
Il s'était redressé aussitôt, sautant sur le lit où Karry se trouvait. Celle-ci vint rebondir pour atterrir sur le crâne de Waram. Malgré le fait qu'elle soit en métal, elle n'était pas aussi lourde que ça et visiblement, il …
« Rah mais toi, ça fait depuis longtemps que tu me provoques ! Tu vas voir ! »
« Oh, essaies donc de m'attraper si tu le peux ! Je suis sûre que tu n'y arriveras pas ! »
PROVOCATION ?! Elle avait parfaitement réussi son coup ! Il poussa un grognement de rage avant de se mettre à essayer de l'avoir ! VITE ! Il allait la bouffer ! C'était du poisson au repas de ce soir ! Qu'elle arrête juste de bouger !
« Si je t'attrape, je te bouffe ! Et avec les arêtes ! »
« Elles serviront à t'étrangler, hahaha ! Tu es trop faible pour réussir à ça, Waram ! Allez, hop hop ! Un petit effort ! Tu y es presque ! Hop hop ! »
Elle s'amusait complètement de lui tandis qu'elle l'emmenait inexorablement en direction de la douche mais il stoppa net le mouvement, émettant un grognement.
« Je ne tomberai pas dans ce piège grossier. C'est bien qu'à la télévision que tu as le garçon qui tombe sur la fille par accident ! Je ne suis pas aussi stupide ! »
« Zut, en voilà un adolescent bien intelligent ! » marmonna Karry avant de retomber sur le lit le plus proche de la porte de la douche, celle-ci s'ouvrant en même temps que Sanphinoa poussait un profond soupir de soulagement.
« Qu'est-ce que ça faisait du bien, Waram. Waram ? Tu as l'air essoufflé et complètement et pouaaaaaaah … mais euh … Je ne veux pas être méchante mais … tu devrais prendre une douche, Waram. Tu sais quoi ? Pendant que tu y vas, je vais prendre tes affaires chez Sarine ! Ca sera plus simple ! »
« HEY ! J'AI PEUT-ËTRE MON ... »
Mot à dire ? Il ne termina pas sa phrase alors qu'il la voyait déjà partir de dos. Zut, c'était quoi cette chevelure bleue ? Elle était plutôt magnifique, non ? Pourquoi est-ce que c'était possible ? Enfin, même si ses cheveux étaient mal coiffés, ils brillaient ou presque. Non, c'était une mauvaise vision. Une vision qui exagérait tout ça.
Il s'imaginait des choses aberrantes mais alors pourquoi est-ce qu'il avait eut cette impression qu'elle était pas si mal en fin de compte ? Pfff, et prendre une douche ? Après une fille ? Dans la même pièce ? Hors de question et …
« Dire que la principale m'a expliqué. Ëtre la femme-chevalier pokémon du Barpau n'est pas une tâche facile. Elle est même très ingrate. Tu comprendras quand elle reviendra. D'ici là, tu ferais mieux d'aller sous la douche. »
Ah ben tiens, changement de ton chez elle. C'est quoi cette blague ? Pourquoi est-ce qu'elle parle maintenant de la sorte ? C'est quoi ce bordel ? Pfff, bon, il allait sous la douche, oui.
Vrai qu'il ne sentait pas la rose mais de là à lui en faire la remarque, hein ? Mais néanmoins, il observa le sol lorsqu'il se déshabilla. Il voyait bien quelques minuscules lambeaux de peau et des croûtes qui disparaissaient. En fait, plus que le fait d'être dégoûté, il était … un peu triste pour Sanphinoa ? Ca ne devait pas être simple.
Un quart d'heure plus tard, il était sorti de la douche après que l'adolescente lui ait ramené ses affaires. Ah ben tiens, il s'était imaginé des choses. Les cheveux de Sanphinoa étaient toujours aussi sales. Et pourtant, elle s'était lavée. Il avait sûrement rê… non ? La Barpau le regarda comme pour dire que tout ça était normal.
Bon, pour les cours, il se montra assez calme et raisonnable. De plus, elle ne sentait pas mauvais comme fille. C'était bien pour ça qu'il arrivait à être à ses côtés sans avoir envie de vomir et dégueuler. Heureusement d'ailleurs Mais une heure passa, puis une seconde et finalement une troisième. Lorsqu'ils terminèrent, il était déjà 23 heures.
« Pfiou, j'avais pas vu l'heure moi, je ferais mieux d'aller à mon dortoir. Sarine va s'inquiéter. Et j'ai pas envie de ça. »
« Sarine est prévenue, Waram. Tu peux rester encore un peu … s'il te plaît ? »
Voilà qu'elle avait la voix qui tremblait, comme auparavant. Tiens donc, c'était revenu ? Il s'apprêtait à dire qu'il avait mieux à faire et qu'il était fatigué mais elle le tenait par la manche et il voyait parfaitement son corps qui tremblait sur place.
« Pas faux, j'ai pas eut les réponses à mes questions. Tu vas pouvoir t'expliquer. »
« Je … Je sais pas trop. Euh, est-ce que tu veux bien t'asseoir ? »
Pfff, s'asseoir ? Pourquoi pas ? Elle le regardait avec des yeux de merlan frit. Ca lui convenait parfaitement tiens, comme remarque ! Mais bon, elle espérait quoi ? Qu'il vienne s'asseoir à côté d'elle ? Même pas en rêve. Il s'installa sur le lit d'en face, faisant un mouvement de la main comme pour lui dire qu'elle pouvait prendre la parole.
« C'est juste … Euh … Waram, c'est difficile à demander. »
« Ca n'est jamais difficile si tu as le courage de le dire. Alors, si tu es incapable de me le demander, je n'ai aucune raison de rester. »
« La délicatesse d'un mâle alpha, vraiment merveilleux, j'applaudis. »
« La ferme, Karry. Que je sache, ça ne te regarde pas le moins du monde. Bon, Sanphinoa, qu'est-ce que tu veux encore me baragouiner ? Je t'écoute. »
« J'ai peur de dormir seule ce soir, Waram. »
Voilà, elle venait de le lui dire. Elle se cacha le visage entre ses mains et la seule pensée qu'il eut à ce moment-là, c'était de se dire à quel point c'était inutile. Elle avait déjà un masque ! Espèce d'idiote ! Mais rapidement, ses neurones se connectèrent les un aux autres pour enregistrer la phrase qu'elle venait de prononcer. Peur de dormir seule ?
« Allume une veilleuse, Sanphinoa, j'ai rien à voir dans cette histoire. »
« Non ! Waram, ce que je veux dire, c'est que … depuis le retour en Afrique, j'ai du mal à dormir, vraiment beaucoup de mal. »
« Mais qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? Peut-être que tu étais habituée à la chaleur, mais ça fait plusieurs semaines, faudra peut-être penser à consulter. Tu n'as pas de somnifère ou autre ? Je sais pas, Karry peut pas te chanter de berceuse ? »
« Encore une belle marque d'attention de ta part, c'est tout simplement prodigieux. Est-ce que tu donnes des cours, Waram ? »
« Mais tu vas la boucler la poiscaille ? Car tu deviens lourde et chiante ! Bon, Sanphinoa, qu'est-ce qu'il y a exactement ? »
Il avait finit par se lever et s'asseoir à ses côtés. Bon sang, il avait pas la gueule d'un type qui était prêt à écouter les pleurs et les sanglots d'une adolescente super laide quoi ! Mais depuis le moment où elle avait parlé de l'Afrique, il avait décidé de prendre au sérieux ses propos, c'est pourquoi il était là.
« Je ne sais pas exactement. Je n'arrive pas à le voir … mais j'entends des cris, des pleurs, j'entends aussi ton nom. »
« Mon nom ? Ne me dit pas que tu rêves de moi, Sanphinoa ? C'est ... »
« Waram ! Je suis sérieuse ! J'entends des hurlements ! Comme si tout était ravagé ! »
« Bon … Hmm… J'aurais bien pris ta température mais comme tu as un masque, ça sera difficile. Tu es sûre que tu n'es pas un peu malade ? Mais sinon, on va à l'infirmerie, elle est au moins au courant de tes cauchemars ? »
« Bien sûr que oui ! Pourquoi est-ce que je mentirais ? Mais rien n'y change ! Rien du tout ! Et je n'ose pas demander à la principale. Je sais qu'elle est douée pour lire … mais il y a des choses qui sont personnelles. »
« Si tu fais aucun effort pour te soigner, tu veux que je fasses quoi ? Que j'utilise ma baguette magique ET POUF ! Voilà que tu vas bien ! »
« Vraiment splendide, mais comment tu fais, Waram ? »
« Mais je vais vraiment te faire regretter d'être née, Karry. » rétorqua l'adolescent alors qu'il se relevait, prêt à partir. Aussitôt, Sanphinoa l'attrapa par la manche :
« NON ! WARAM ! S'il te plaît, est-ce que tu veux bien dormir avec moi ce soir ? Juste cette nuit ? Pour voir si ... »
« Hey mais ne me tires pas aussi... » s'écria l'adolescent alors qu'elle venait le faire tomber sur elle, son front percutant le masque de l'adolescente aux cheveux bleus. Aie, aie, aie ! Ca faisait mal bordel ! C'était fait en quoi ces foutus masques ?!
« S'il te plaît, Waram. Juste ce soir. »
« Tu réfléchis un peu, Sanphinoa ? T'es une fille, je suis un garçon ! C'est pourtant pas compliqué à deviner que ça se fait pas ! »
« S'il te plaît … s'il te plaît … s'il te plaît. »
Elle continuait de sangloter, semblant inconsolable. S'il partait maintenant, la réputation qu'il allait se tailler serait tout simplement affreuse. Et puis, elle allait presque pleurer. Autant éviter ça. Il poussa un profond soupir avant se redresser, restant au-dessus d'elle.
« Je veille sur toi jusqu'à ce que tu dormes et que je sois sûr que tu n'aies pas de cauchemar, compris ? Mais il est déjà 23 heures. Est-ce bien clair ? »
« Compris … Waram. Merci. »
BORDEL ! S'occuper d'une adolescente de deux ans plus âgée que lui mais qui n'arrivait pas à dormir seule car elle faisait encore des cauchemars à son âge. Pfff … Heureusement que c'était Sanphinoa et pas une autre fille.
Chapitre 3 : Dans ses bras
« On peut me dire pourquoi je suis là ? Et Sarine va se faire du souci. »
« Pour une seule soirée, Waram ? Je ne pense pas. Il ne faut pas exagérer, je ne te kidnappe pas et tu pourras partir quand tu veux. »
« Comme maintenant ? Non ? Je ne peux pas ? »
Il avait finit par se déplacer, se retrouvant assis à côté d'elle alors qu'elle restait couchée. Elle avait tenu la main, l'adolescent aux cheveux noirs venant la prendre en marmonnant. Sincèrement, qu'est-ce qu'il foutait ici ? Et pourquoi ?
« J'ai mieux à faire de ma soirée. J'ai beaucoup mieux à faire. »
« On peut reprendre les cours ? Encore ? Si tu veux ? Il est que 23 heures. Je suis sûre que ça ne me dérangera pas de veiller encore une heure ou deux. »
« Arrêtes tes bêtises, tu as l'air exténuée et épuisée. Et l'autre poisson arrête pas de m'observer avec ses yeux de .. Oh je vais arrêter là car je veux pas m'énerver. »
« Et inversement, tu ne voudrais pas m'énerver. Occupes-toi donc de Sanphinoa. Moi, personnellement, j'ai décidé que j'allais dormir ! Donc je vous souhaites bonne nuit ! Profitez-en bien tous les deux, ça se reproduira pas ! »
« Mais qu'est-ce qu'elle raconte encore ? Pfff … Pas comme si quelque chose allait se produire entre nous. Bon … Sanphinoa, essaies de trouver le sommeil, d'accord ? »
« Tu veux bien t’installer à côté de moi ? S'il te plaît ? » murmura t-elle alors qu'il se déplaçait. Voilà qu'il était maintenant bien assis alors qu'elle se retrouvait couchée sous la couette. Elle n'avait pas trop froid ?
« Sincèrement, j'ai vraiment mieux à faire ! Bon sang ! J'ai l'impression de me répéter mais c'est complètement débile tout ça ! »
« Mais non, mais non … euh … est-ce que tu veux te coucher à côté de moi, Waram ? Tu risques de te faire mal au dos, sinon. Je ne veux surtout pas ça. »
AAAAAAAAAAH ! Elle va jamais le lâcher, n'est-ce pas ? Il émit un grognement avant de plonger sous les couettes, Sanphinoa émettant un petit rire tendre.
« Et si tu trouves ça drôle, je peux m'en aller, compris ? Je suis pas là pour m'amuser. »
« Non, non, c'est pas du tout ça. J'ai juste … pas l'habitude de parler aussi tard. Karry est mon armure-pokémon mais ça ne remplace pas une vraie personne. Et puis, tu es chaud. »
Chaud ? Comment ça ? AH ! Elle venait de lui prendre sa main. Grumpf. Il sentait ses mains un peu crasseuses. Et dire qu'elle avait pris une douche il y a peu de temps. Il le sait puisqu'il avait été là mais quad même, comment est-ce qu'elle avait fait pour se rendre ainsi ? Ca tenait presque du miracle de devenir aussi sale en peu de temps.
« Au moins, elle sent bon. » se chuchota t-il à lui-même. Il était dans le même lit qu'une fille qui était son aînée de plus de deux ans. Il n'était pas stupide, cette situation allait créer de gros problèmes, il en était sûr et certain.
« Merci pour le compliment, Waram. C'est gentil. »
« Me dit pas que tu as entendu ce que je viens de dire ? Hein ? N'est-ce pas ? »
« Je l'ai entendu, très bien entendu. Merci Waram. Merci. »
« Par rapport à tes cauchemars, tu as une explication ? O u quelque chose du genre ? Car ça m'étonne grandement, je dois t'avouer. »
« Je n'ai pas d'explication. C'est juste que … tu sais, on a déjà parlé de ce qui s'était passé là-bas, non ? Avec l'armure-pokémon du Diamat. Et aussi ton petit coup de folie. »
« Mais je ne me rappelle pas de ça ! Je ne comprends pas pourquoi on s'efforce à chaque fois d'évoquer cette chose pour moi ! Je ne comprends pas ! »
Il s'était retourné vers elle, son visage proche de celui masqué de l'adolescente. Elle a quand même des yeux verts magnifiques, il est sûr qu'on a déjà dût lui faire la remarque à ce sujet mais bon, il préfère ne pas trop l'évoquer.
« Oui mais … j'ai peur dans ces cauchemars. Je ne sais pas pourquoi je crie ton nom. »
« Moi aussi, j'aimerai bien le savoir car je t'avoue que ça me déplaît assez fortement. »
« Ca te déplaît ? Je veux dire, est-ce vraiment un si gros problème ? Ou presque ? »
« RAH ! Je n'ai pas dit ça ! Qu'est-ce que je peux t'expliquer ? Juste que je comprends pas pourquoi est-ce que je suis aussi dans tes cauchemars, je te fais si peur que ça ? »
« HEIN ? MAIS NON ! Tu es là pour me défendre dans mes rêves et mes cauchemars ! C'est pas pareil ! Pas du tout ! Tu confonds tout ! Je ne fais pas de cauchemars à cause de toi mais avec toi. Tu es dedans … et je crois que tu meures. »
Wow. Elle exagérait pas un peu ? Pfff … Pourquoi est-ce qu'il restait dans le même lit que cette fille ? Humpf, il ferma les yeux pendant quelques secondes. Il avait besoin de réfléchir avant que tout ne dégénère pour ne pas changer.
« C'est si stupide, tellement stupide, j'aimerai tellement que tout soit réglé. »
« Waram ? Est-ce que tu dors ? Tu ne me réponds pas depuis cinq minutes. »
Hein ? Comment ça qu'il dort ? Il rouvrit les yeux pour remarquer que Sanphinoa s'était un peu plus rapprochée de lui dans le lit. HEY ! Elle en prenait de la place. Qu'est-ce qui lui arrivait de se comporter comme ça ? Un bref regard sur l'horloge au-dessus de la porte et il remarqua qu'il était proche 23 heures 30. Il avait fermé les yeux pendant un long moment, non ? Et cela sans même s'en rendre compte. Quel idiot mais quel idiot !
« Je ferais mieux d'aller dans mon dortoir sinon, je risque de ne pas réussir à me lever. »
« Où est le problème, Waram ? Tu … peux dormir ici. »
« Hein ? Dans un dortoir avec une fille ? Nous seuls ? Et tu veux que je te répondes « Oui d'accord ! Aucun souci ! » ? Tu sais parfaitement que l'on va avoir des problèmes et ... »
« Depuis quand est-ce que les problèmes te dérangent ? »
Aie. Elle marque un point. Pfff, c'est juste que ça se fait pas. Il est peut-être grognon, violent, hargneux, bagarreur, du genre à chercher l'embrouille mais … il risque de causer du tort à Sanphinoa et ça, il ne se le permet qu'à moitié.
« On va avoir de gros soucis, c'est tout ce que j'ai à te dire, Sanphinoa. J'ai l'impression de ne rien pouvoir faire par ta faute, tu comprends ? »
« Je le comprends parfaitement et je te remercies de penser à moi. Tu devais encore fermer les yeux pendant un instant, Waram. Ne t'en fait pas, ce soir, je suis sûre de ne pas faire de cauchemar. Je sais pas pourquoi mais j'en ait le sentiment. »
PFFF ! Ah oui ? Comme ça ? En un claquement de doigt ? Pourtant, il vint fermer ses yeux, comme elle le désirait tandis que lui-même cherchait à écouter la respiration de Sanphinoa. Bon, il attendait qu'elle dorme et ensuite, il s'en irait. Il était sûr et certain d'en être capable. Il avait confiance en ses capacités pour cela, c'est exact ! OUI !
Mais voilà, lorsqu'il rouvrit les yeux, la première chose qu'il observa, ce fut l'horloge. Il était plus d'une heure du matin. Et il sentait une faible respiration sur son torse. Baissant les yeux, il voyait le visage masqué de Sanphinoa qui était posé contre son épaule. Mais surtout, elle avait bien pris position pour qu'il ne puisse pas se mouvoir.
« Et je dois faire quoi dans une telle situation ? Karry ? Karry ? »
Aucune réponse de l'armure-pokémon du Barpau. Bien entendu ! Dès qu'il a besoin d'elle, elle est aux abonnées absentes. Pourquoi est-ce qu'il n'en doutait pas un seul instant ? C'était bien son comportement habituel, tss ! Bon, la situation était problématique, très problématique mais il allait faire un effort.
« Je vais juste la mettre sur le côté et ensuite, je pourrais... »
« Wa … Waram. Fais attention aux flammes ! Wa… Waram ! »
Hein ? De quelles flammes est-ce qu'elle parlait ? Euh ? Elle n'était pas en train de cauchemarder ? Là ? Maintenant ? Juste alors qu'il restait éveillé ? Et surtout, comment est-ce qu'il peut aider à contrer ça ?
« Euh … Sanphinoa, je suis là, je vais bien, tu n'as pas besoin de t'inquiéter. »
Est-ce que ça allait marcher ? Il n'en avait aucune idée mais les mains de Sanphinoa se firent plus fortes lorsqu'elles vinrent tirer sur le tissu recouvrant son torse. HEY HEY HEY !
« Sanphinoa, il faut que tu te réveilles. »
« Waram ! Ils nous poursuivent ! Ils veulent nous tuer ! Ils veulent nous ... »
Il commença à être secoué comme un prunier, ne comprenant pas ce qui se passait. D'où elle venait cette force ? HEEEEEEEEEY ! Il était pas partisan de ça ! Mais l'adolescente était tout simplement en train de se servir de lui pour secouer son être comme ça ! Il était pas d'accord ! Il tenait à lui ! Plus que tout ! HEY ! Non mais oh !:
« Mais tu vas te calmer, Sanphinoa ou je te fais pareil ? »
Voilà qu'il s'amusait aussi à la secouer. Il n'était pas convaincu de l'utilité de la chose mais le résultat ne tarda pas à se faire sentir. Elle y mettait encore plus de force, prenant sa main dans la sienne avant de donner des coups de pied dans le lit.
« Ils sont tous morts ! Complètement morts ! Ils veulent tous nous tuer ! Il faut s'enfuir, Waram ! Il faut que l'on parte ! T'en fait pas, je te protégerai ! »
« Mais elle raconte n'importe quoi cette fille ? J'ai pas besoin d'être protégé ! Sanphinoa ! Arrête de crier, tout le monde dort ! »
« Ne parles pas … chut … Waram. Ne t'en fait pas. Si tu ne fais aucun bruit, ils ne nous verront pas, d'accord ? Doucement, Waram. »
Hein ? Et voilà que son autre main venait caresser sa joue avec une extrême tendresse. Euh … Pourquoi est-ce qu'il se sentait gêné par ça ? Mais il se laissa faire en émettant un faux grognement de mécontement. Pourquoi ne pas jouer le jeu ?
« D'a… D'accord, Sanphinoa. Je me tais. Chut. »
Il parlait d'une petite voix faible, comme s'il n'était plus qu'un gamin dans les bras de Sanphinoa. Celle-ci lui caressait maintenant le crâne, venant embrasser ses cheveux mais avec le masque, c'était plus que difficile. Elle chuchota :
« On va s'en sortir tous les deux, d'accord ? Je me jures de te sauver et ensuite, on vivra tous les deux. Je ne sais pas ce qui nous attends mais hors de question de mourir. »
« Mais mais mais … qui sont ces méchantes personnes ? »
« J … Je ne sais pas. Sûrement des chevaliers-pokémon. Tu as vu ce qu'ils ont faits ? On ne peut pas leur faire confiance. Pas du tout. »
« Mais mais mais … des chevaliers ? Pourquoi qu'ils font ça ? »
« Chut. Ils arrivent. » lui dit-elle alors qu'il était maintenant complètement confus. Elle avait une imagination débordante. Et pfiou, c'est lui ou alors, il faisait drôlement chaud sous la couette ? Il était en sueur, il avait l'impression d'étouffer. Surtout que Sanphinoa faisait tout pour qu'il reste collé à elle … mais elle avait des arguments assez convaincants pour son âge, peut-être un peu trop … et donc, la tête enfouie contre eux, il respirait difficilement.
Mais elle va se calmer ? Non, il a l'impression qu'il doit la laisser faire mais au final, il aura servi à quoi ? Juste de cobaye à ses cauchemars ? Il l'entend qui chuchote :
« Non … Ils arrivent, ils sentent notre présence, Waram. Enfuis-toi ! Je vais servir d'appât ! Ne t'en fait pas ! Je viendrais te chercher plus tard ! »
Elle poussa un cri strident avant de se redresser dans le lit, ses mains étranglant à moitié Waram qui avait perdu presque conscience. Elle le relâcha, éclatant en sanglots devant lui alors qu'il cherchait à retrouver sa respiration.
« Ca … Ca n'a rien changé, rien du tout. J'y arrive pas ! Je comprends pa s ! »
« Euh, tout ce que je sais, c'est que tu as une sacrée imagination. Moi ? Qui doit avoir besoin de toi ? Et des chevaliers-pokémon qui nous pourchassent ? »
« J'avais JAMAIS ces cauchemars avant ! Jamais ! Mais depuis notre retour en Afrique, j'arrête pas d'avoir le même. Comme si tout cela s'était révélé en moi sans que je ne puisses y faire quelque chose. Je comprends pas, je comprends pas ! »
« Visiblement, ça ne changera rien que je sois là ou non. Il vaudrait mieux que je partes plutôt que de rester ici, non ? Tu ne crois pas ? »
« Je ne crois pas, j'en suis sûre et certaine que je veuilles que tu dormes avec moi ! »
Elle criait presque mais il lui mit une main sur la bouche. C'est bon ! Le message était très bien passé la première fois ! Pfiou, et surtout, vue l'heure, il était exténué et il risquait d'avoir de gros problèmes, il en était sûr et certain.
« Je suis trop fatigué pour ces bêtises. Je vais dormir avec toi. Je ne peux pas bouger et vu comment tu as agis, je ne peux pas faire autrement. »
« Merci encore une fois. Ah … mais ces couvertures sont pleines de sueur. Est-ce que je … c'est de ma faute, Waram ? »
« C'est pas seulement toi mais moi aussi. On est deux sous la même couette. C'est alors parfaitement normal que l'on étouffe là-dessous. »
« Est-ce que je peux … euh, enfin, retirer une couverture ? Si tu as trop chaud ? Ca sera peut-être mieux non ? Comme personne ne dort avec moi, j'en profitais. »
« Ca sera peut-être mieux. Je te laisse faire. On peut pas ouvrir une fenêtre aussi ? » dit-il alors qu'elle se quittait le lit. Il détourna aussitôt le regard. Euh … Que ses habits collent à cause de la sueur, ce n'était pas vraiment un spectacle auquel il se serait attendu. Elle avait décidé de l'écouter, laissant l'air froid pénétrer dans la chambre tout en retirant une couverture. Elle eut un petit rire avant de chuchoter :
« Waram. Viens donc profiter de la nuit. Il fait si bon. Ca nous fera du bien. »
« J'ai pas vraiment envie, Sanphinoa. Je crois que pour cette nuit, j'ai donné. »
Pourtant, il se leva pour aller se positionner à côté d'elle. Hmm, elle restait vraiment plus petite que lui alors qu'il avait deux ans de moins qu'elle. Pourtant, ils n'ont que treize et quinz ans. Ils sont encore assez jeunes.
« Tes cheveux sont toujours aussi dégueulasses, Sanphinoa. »
« Je serais bonne pour prendre une douche demain, je n'ai pas le choix, hihihi. »
« J’arrive pas à comprendre tu peux prendre avec le sourire cette remarque. »
« L'habitude avec toi, Waram. Un peu d'entraînement, voilà tout. »
Pendant qu'ils parlaient, elle plaça sa tête contre son épaule, poussant un léger soupir tout en le remerciant d'être resté à ses côtés malgré toutes les déboires qu'elle lui faisait subir.Waram ne répondit, regardant le terrain devant eux. Plaine, plaine, pierre, rocher, sable, eau. Après une vingtaine de minutes, elle commença à grelotter en disant :
« On y retourne, Waram ? Le lit me semble bien frais maintenant. »
« Hein ? Que quoi ? Euh … Aaaaaaaaah … Ouais … On va dire ça. »
Il avait secoué légèrement sa tête avant de se frotter ses yeux. Zut. Il était vraiment plus que fatigué par tout cela et se laissa traîner par Sanphinoa. Celle-ci émit un petit soupir de plaisir avant de finir par le déposer dans le lit, venant le rejoindre après quelques instants. Remettant bien la couverture sur eux, elle se replaça contre lui, fermant les yeux sous son masque avant de murmurer :
« Bonne nuit, Waram. Vraiment, bonne nuit. »
« Pourquoi ? Il y a de faux « bonne nuit » ? » dit-il alors de pousser un long baillement. Ce fut sa dernière marque d'ironie avant de sombrer dans le sommeil.
« Non. Pour tout ce que tu as fait pour moi cette nuit. »
Il dormait, n'est-ce pas ? Elle plaça un doigt sur la joue de Waram, l'enfonçant dans celle-ci. Aucune réaction de sa part, il dormait. Elle pouvait faire ça alors. Elle retira son masque avant d'émettre un long baiser sonore sur l'endroit où elle avait posé le doigt. Elle eut un petit rire cristallin avant de remettre le masque.
« C'est tout ce que je voulais … je ne pouvais pas rêver mieux. »
Elle plongea à son tour dans un sommeil des plus profonds, calfeutrée contre l'adolescent aux cheveux noirs. Quelques instants plus tard, un soupir se fit entendre, une voix disant :
« Enfin ? Ils en ont mis du temps, ces enfants. Vraiment, je vous jure ... »
L'armure-pokémon du Barpau sauta sur place sur le lit où elle était. Ils en avaient enfin terminé ? Ils pouvaient passer à autre chose, c'est bien ça ? Mais bon, sacrée soirée comme Waram l'avait fait remarqué. Mais le résultat était là, devant elle ! Hahaha !
Chapitre 4 : Acte immoral
« Sanphinoa ? Sanphinoa ? »
Quelques coups à la porte et voilà qu'il ouvrait faiblement les yeux. Qu'est-ce que c'était ? Qu'est-ce qui se passait ici ? Il tenta de reprendre conscience mais se retrouvait incapable de se mouvoir. HEY ?! Sanphinoa était avachie sur lui ? Mais surtout, il pouvait voir une petite partie de son visage. Du moins, juste ses lèvres. Aucune croûte, aucun bouton ou autre. Ca semblait être parfait. Comment c'était possible en voyant le reste du corps ?
« Sanphinoa ? Tu es là ? Réponds donc ! Il est plus de dix heures ! Tu n'as pas été en cours et les professeurs commencent à s'inquiéter ! »
Dix heures ? Voix féminine ? Rapidement, il tentait de reprendre conscience. PUREE ! Il était dans le dortoir des filles mais surtout dans le lit d'une fille ! Et avec une fille ! Il allait avoir de sacrés problèmes, d'ENORMES PROBLEMES ! Et Karry ?
« Sanphinoa, réveilles-toi ! Bordel, réveilles-toi. »
Il secoua l'adolescente, évitant de regardant plus ses lèvres qui n'étaient plus cachées par le masque. Elle était en sueur, comme à son habitude mais ça, il s'en foutait complètement. Ce n'était pas du tout ça le problème ! Le problème, c'était qu'ils allaient avoir de sérieux ennuis.
« Sanphinoa, je vais rentrer. J'espère pour toi que tu es pas en train de te gratter une verrue, je te préviens, c'est dégueulasse et je veux pas voir ça ! »
Il chercha à se redresser dans le lit mais voilà que la porte s'ouvrait sur une adolescente en armure-pokémon. Il ne se préoccupait pas le moins du monde de qui il s'agissait, ni de son armure. La seule chose qui l'emmerdait copieusement, c'était le fait que Sanphinoa était en train de se réveiller, venant s'accrocher à son cou en marmonnant :
« Merci … coucou Waram. C'était super … cette nuit. »
« NE DIT PAS DE CHOSES QUI PRÊTENT A CONFUSION ! »
« Super ? Cette nuit ? Mais mais mais … Vous êtes à peine … Il faut que je prévienne la principale ou les professeurs ! Et vite ! »
« Ne fait pas ça ! Ne fait surtout pas ça, je peux expliquer ! Attends un peu ! Je ne connais même pas ton nom ! » s'écria l'adolescent mais c'était déjà trop tard. L'autre imbécile était déjà partie sans même attendre quelques explications de sa part.
« Qu'est-ce qui se passe, Waram ? Hmm … Attends un peu. » murmura la fille aux cheveux bleus avant qu'il ne la repousse dans le lit, la faisant bien se réveiller.
« Ce qui se passe ? Des embrouilles ! Un bon gros tas d'embrouilles ! Comme si c'était pas suffisant les emmerdes que j'ai habituellement ! Maintenant, faut que je rajoutes ça ! Purée, on va se faire défoncer par la principale ! »
« Hein ? Mais pourquoi ? On a rien fait de mal … hein ? Rien du tout … pendant la nuit ? »
C'était quoi cette petite voix timide qu'elle venait lui donner ? Elle espérait quoi de lui ? Il la regarda avec fureur tout en évitant soigneusement d'observer ses formes à travers le tissu trempé par la sueur. Purée, lui aussi !
« Je vais aller sous la douche. Il faut que je sois propre … mais qu'est-ce qu'il y a ? »
« Il est dix heures du matin, on a loupé les premières heures de cours, une fille nous a vus dormir dans le même lit et tu as pas l'air de trouver cela dérangeant ? On va avoir de gros soucis avec la principale, on risque de se faire renvoyer et ... »
« Non, tu te fais beaucoup trop de soucis. Je lui expliquerais pourquoi tu as dormi avec moi. Je suis sûre que la principale comprendra que tu as fait ça pour m'aider ! »
« Bien entendu, tu vas dire quoi ? J'ai imploré Waram de dormir avec moi parce que je faisais de vilains cauchemars où il était emporté par je ne sais quel chevalier pokémon ? Je suis sûr qu'elle va trouver ça très crédible, bravo ! »
« Mais non … Tu te fais du souci … pour rien. Je vais sous la douche puis toi ? Ou tu veux l'inverse ? Ou gagner du temps ? A toi de voir. »
Gagner du temps ? C'était bien Sanphinoa qui proposait ça ? Et pourquoi elle baissait ses yeux pour regarder son torse ? Et zut ! Lui aussi était trempé et collant par la sueur ! Il n'avait pas fait gaffe ! Mais quel idiot, mais quel idiot !
« Mais arrête de me mater, ça se fait pas ! Qu'est-ce que tu t'imagines ? »
« Rien du tout, rien du tout ! Je peux te le promettre ! »
« Vas sous la douche et maintenant ! » s'écria t-il avec une certaine colère facile à déchiffrer, bien visible sur son visage. MARRE ! Il en avait marre ! Pourquoi fallait-il que ça tombe sur lui ? Elle poussa un cri de surprise avant de s'enfouir sous la douche. « Et toi, pourquoi est-ce que tu nous as pas prévenu que nous étions en retard ? »
« Depuis plusieurs semaines, Sanphinoa put profiter d'une nuit complète de sommeil. Elle était au repos et calme. Alors qu'importe ce qui allait se produire, elle méritait ça. Et puis bon, que je sache, ça ne t'a pas dérangé non plus hein ? Sinon, tu te serais réveillé tout seul, comme un grand garçon, n'est-ce pas ? »
« J'ai pas envie de me battre. La principale va se charger de nous, je vais rien comprendre à ce qui va m'arriver. Je sens que ça va être saignant. Je vais en prendre tellement plein la poire que je ne saurais plus où je suis. »
« Tu crois vraiment que la principale va te frapper ? Hahaha ! Oh bon sang, tu la connais pas du tout, c'est la douceur et la gentillesse incarnée. Il paraîtrait que sans son masque, elle est d'une telle beauté que toutes les merveilles du monde sont fades par rapport à elle. »
« Bien entendu, bien entendu, et tu vas me dire que ça sera pareil pour Sanphinoa dans quelques années, c'est ça ? S'il te plaît, arrêtes tes blagues. Moi, j'ai put rencontrer la vraie principale et elle est clairement pas joyeuse à supporter. »
« La vraie principale ? Comment peux-tu prétendre connaître réellement quelqu'un si celui-ci porte un masque ? Tu ne sais rien de la principale comme tu ne sais rien de Sanphinoa. »
« Je sais juste qu'elle fouette et que ça s'arrangera pas pour Sanphinoa. Et que si son visage ressemble au reste de son corps, ça ne sera pas du gâteau. »
« Comment est-ce que tu peux être aussi mesquin envers une fille qui t'adore ? »
« Car je suis comme ça, je ne suis pas un bon samaritain contrairement à ce que tu voudrais croire en ce qui me concerne. Désolé de te décevoir … encore que non. Je ne suis pas désolé et je ne le serais jamais envers toi ! T'es chiante ! »
« Waram ? Tu peux y aller maintenant ! » s'exclama Sanphinoa en sortant de la douche, serviette autour de son corps. Il passa à côté d'elle pour l'ignorer complètement. Pas besoin d'aller sous la douche mais il allait au moins … Pfff !
Après la séance de la douche, qu'il n'avait put éviter, le voilà avec Sanphinoa dans le bureau de la principale. Celle-ci était tout simplement assise, comme si de rien n'était, leur tournant le dos. Bien sûr, ils étaient seuls dans le bureau avec elle. Et lui était plus anxieux que Sanphinoa. Comment est-ce possible qu'elle ne soit pas angoissée ?
« Sanphinoa ? Waram ? Vous savez certainement pourquoi vous êtes ici, n'est-ce pas ? »
« Oui, oui, on le sait, si vous voulez bien nous disputer, nous infliger une punition et tout le reste, je vous en remercierais grandement. Dépêchez-vous, faites ça vite et bien, que je souffre qu'à moitié au lieu que ça soit en silence. »
« Tu as toujours une aussi grande bouche, n'est-ce pas, Waram ? Mais pourtant, tu n'es pas vraiment en position pour cela, non ? »
Elle s'était finalement retournée. Cette femme-chevalier aux cheveux verts. Il paraitrait que l'armure-pokémon était un professeur mais il n'avait jamais réussi à savoir de qui il s'agissait. Peut-être était-ce pour les classes supérieures ?
« Je le sais, je le sais … Je sais aussi que j'ai fait une bêtise, voilà tout. »
« Si tu le sais, pourquoi l'avoir fait alors ? Qu'est-ce qui t'a poussé à agir de la sorte ? »
« C'est de ma faute, principale, je voulais juste que ... »
« Sanphinoa, tu n'es pas autorisée à parler. Je ne veux rien savoir de ton côté tant que je n'aurais pas obtenu les paroles de Waram. »
Ah ! Voilà que Sanphinoa perdait de sa contenance. Elle s'était attendue à ce que la principale la laisse parler mais au final, ce n'est pas du tout le problème. ARGL ! Son visage se tourne violemment vers la principale pour qu'il ait cette dernière en face de lui.
« Et quand je te parle, j'aimerai que tu me regardes moi, et non ta compagne de lit. Est-ce bien compris, Waram ? Quand je t'adresse la parole, aie la décence de me regarder, compris ? »
« Karray se trompe complètement à votre sujet. »
« Ah bon ? Qu'as t-elle dit ? Je pense que tu es assez grand pour t'exprimer, n'est-ce pas ? »
« Je n'ai pas envie de le répéter en sa présence. » marmonna le garçon aux cheveux noirs, désignant Sanphinoa d'un geste de la tête. Bien sûr. Mais les yeux derrière le masque de la principale devinrent roses.
« Je vois, je vois. Karry est de très bon conseil malgré ses provocations incessantes envers toi. Il vaudrait mieux que tu l'écoutes. Et visiblement, je suis une tortionnaire qui adore te faire souffrir. J'ai l'impression d'être un monstre à tes yeux, Waram. »
« Comment je dois considérer la femme-pokémon la plus puissante de l'école et qui est capable de lire dans les pensées de ses élèves ? »
« Allons, Waram. Je suis bien loin de tout cela. Simplement, je respecte les élèves qui me respectent, tu sais ? » chuchota doucement la principale, passant une main sur la joue de Waram qui commença à trembler de peur.
« Ne … Ne me touchez pas, c'est bon. J'ai compris ! On … peut reprendre le sujet ? »
« Oui. C'est exact. Et j'ai eut tout ce que je voulais … dans tes pensées mais maintenant, je veux que tu me le dises ouvertement. Pourquoi est-ce que vous deux avez eut une relation immorale et indécente dans l'enceinte de l'école de Gliros ? »
« Je n'ai pas de relation douteuse avec Sanphinoa. Arrêtez de croire n'importe quoi. »
« Je ne crois que ce l'on me dit et ce que je lis. D'après tes pensées, tu es encore dans la fleur de l'adolescence. Il est normal que vos corps réagissent ainsi et ... »
« MAIS PUREE ! IL VOUS FAUT COMPRENDRE QUOI ! »
Il avait finit par se lever, l'aura ténébreuse du Diamat se formant autour de lui. Aussitôt, il se retrouva assis et paralysé sur le fauteuil, les yeux sous le masque le regardant ardemment. Sanphinoa avait chercher à ouvrir la bouche mais un mouvement de la main de la part de la principale et voilà qu'elle était devenue muette.
« Sanphinoa, cela va être à ton tour bientôt. Waram, ne t'avise plus d'hausser la voix en ma direction, est-ce que ce message est bien passé ? Dois-je répéter cette phrase encore une nouvelle fois ? Plus jamais ... »
« Jusqu'à ce que vous compreniez qu'il n'y a rien du tout. Sanphioa, dis-lui ! »
« Je … Principale, vous êtes au courant que j'ai des cauchemars depuis quelques semaines, n'est-ce pas ? Vous avez même chercher à m'aider mais vous n'avez rien put faire pour lire à l'intérieur, non ? Et ça a continué, continué, continué … sans jamais s'arrêter. Vous savez à quel point j'ai du mal et … euh … de jour en jour, j'ai réussi à faire que Waram reste auprès de moi jusqu'à ce que je m'endorme. »
« Et au final, ça n'a pas vraiment marché. Je vous jure, c'était horrible. »
La principale le fusilla du regard à travers le masque. Quand c'était Sanphinoa qui parlait, ce n'était pas à lui de se charger de ça, c'était aussi simple que ça. Pourquoi est-ce qu'il ne comprenait pas ça ? C'était pourtant pas si difficile, non ?
« Enfin, juste, même après 23 heures, je n'ai pas réussi à dormir et euh … j'avais prévenu Sarine à son sujet. Elle savait qu'il dormirait là-bas. »
Prévenu Sarine ? HEEEEEEEEEEEIN ?! Comment ça ?! Elle l'avait manipulé ?! Car à la base, il ne savait pas que Sarine était au courant qu'il dormirait là-bas ! Comment elle aurait … ou alors, elle savait qu'il aurait accepté ? Malgré son comportement ? Une colère sourde gronda en lui alors qu'il tapotait sur le sol avec son pied.
« Tu savais ? Mais pourquoi ne pas avoir pris un lit chacun ? Tu es parfaitement au courant qu'il est possible pour les filles-chevaliers et les chevaliers de dormir dans le même dortoir, n'est-ce pas ? Alors pourquoi ? »
« Je voulais avoir quelqu'un à mes côtés. Quand je me suis endormie auprès de lui, j'ai réussi à trouver le sommeil … et c'était bizarre et différent. »
Il fit semblant de vomir. Ça le rendait malade rien qu'à écouter ce qui se disait. On aurait put croire qu'il était un prince charmant ou autre, lui ? HAHAHA ! Quelle stupidité de leur part ! Et puis quoi encore ? Ah … Vraiment, c'était usant.
« Je vous le promets, il n'y a rient eut entre Waram et moi. Vous savez, il est encore un peu jeune … et euh … ça prend du temps hein ? »
« Je suis pas trop jeune, je sais comment ça se fait. Il faut ... »
Cette fois-ci, ce fut un morceau de scotch qui se colla sur sa bouche alors qu'il lui était impossible de se mouvoir. Le sujet était tabou visiblement. Il tenta de se débattre sans y arriver, la principale soupirant :
« Je pense que oui, tu es au courant, Waram. Les détails ne nous concernent pas. Les enfants sont très précoces de nos jours. Sanphinoa, tu es une adolescente respectueuse. Tu es intelligente et sage. Ce genre d''acte ne te ressemble pas. »
« Ca ne se reproduira plus … pas tant que je resterais seule dans mon dortoir. »
Tout en disant cela, elle se tourna vers Waram, comme si elle espérait quelque chose de sa part. Mais rien n'arriva tandis qu'il ronchonnait sous le morceau de scotch.
« Même quand tu ne seras plus seule. Vous n'êtes pas encore majeurs, vous n'avez pris aucune protection et vous êtes encore trop jeunes pour affronter ce genre de périples dans la vie. Sanphinoa, ne commets pas une erreur. Et je ne parle pas de Waram en tant que tel, je sais aussi bien que toi ce qu'il est réellement. Mais ... Promis ? »
« Waram est le premier … à avoir ouvertement pris ma défense, madame la principale. Il est vraiment très très très … important. Mais il n'y aura rien du tout, je vous le promets. »
« Bon, considérons que c'est juste une simple mise en garde. Cela ne sera pas dans vos dossiers scolaires et tant que vous vous montrez raisonnables tous les deux et que cela ne se reproduise plus, il n'y aura alors aucun problème. Vous pouvez vous retirer. »
Ah ben merci ! Il ne pouvait s'exclamer mais il arriva à se relever. Sans même chercher à saluer les deux personnes, il quitta la salle de la principale avec un grand soulagement. Tant mieux, il pouvait enfin se reposer, c'était tout ce qu'il désirait.
« Tiens ? Madame la principale, qu'est-ce que c'est ce que ce cadre ? »
« Visiblement, rien ne t'échappe, je m'attendais à ta remarque. Disons que c'est un petit souvenir d'Afrique. Et je sais aussi quel est le rituel que tu as fait là-bas. »
« S'il vous plaît, ne dites rien à Waram Et j'espère que vous comprendrez sincèrement ce qui s'est passé dans la chambre. Je ne veux pas précipiter le tout. »
« Je le sais, je le sais. Zou, tu peux t'en aller toi aussi. Et que je ne vous revoies plus ici pour la même raison dans les jours qui suivent, d'accord ? »
L'adolescente aux cheveux bleus hocha la tête positivement, ayant retrouvé le sourire sous son masque tandis qu'elle était prête à retourner en classe aux côtés de Waram. D'ailleurs, elle le repéra dans les couloirs. Vrai qu'il fallait d'abord manger un petit morceaux avant, non ? Elle se plaça en face de lui avec un plateau-repas, disant :
« Tu vois, Waram ? Tout est bien qui finit bien ! »
« On va dire ça comme ça mais ne te fout pas de moi, je ne crois pas que la situation semble aller bien. Il suffit de voir les autre. »
Les autres ? Qu'est-ce qu'ils avaient ? Ah, ils discutaient entre eux et alors ? Ce n'est pas comme si c'était la première fois que cela arrivait, non ? Elle eut un petit sourire aux lèvres, comme si elle s'en fichait éperdument. Ce n'était pas la première fois, non ?
« Mangeons plutôt au lieu de nous concentrer sur ce que les autres pensent de nous, Waram. On sait très bien qu'on sera pas élus roi et reine de l'école. »
« C'est pas faux, je dois juste me faire du souci pour rien, j'imagine. »
Mais il avait l'impression que c'était encore pire qu'avant même s'il n'avait aucune explication raisonnable à donner pour tout cela. C'est étrange, vraiment très étrange. Mais après, Sanphinoa allait bien mieux et tant mieux en un sens, c'était un peu pour elle qu'il avait fait tout cela. Mais pour la peine, la mousse au chocolat, il se la gardait pour SA pomme ! Il n'allait pas la partager, et puis quoi encore ? Y avait des limites !
« Est-ce que tu me boudes, Waram, »
« J'ai passé l'âge pour ça, Sanphinoa. Disons juste que je suis déjà fatigué alors que la journée vient à peine de commencer. J'espère que ça ne sera pas aussi épuisant cette après-midi. Je voudrais … juste le nom de mon adversaire. »
Car oui, maintenant qu'ils en avaient fini avec cette folle nuit et surtout les problèmes dans la salle de la principale, il avait toujours cette idée gravée dans son crâne. C'est pour ça qu'il passait déjà à autre chose maintenant.
Chapitre 5 : Une laideronne
« Alors, c'est vrai que toi et Sanphinoa, vous avez ... »
« De quoi est-ce que vous parlez encore comme connerie, je peux savoir ? Faites gaffe à ce que vous allez dire, je n'ai pas envie de plaisanter avec ça, moi ! »
« Roh, fais pas l'innocent. Fallait s'en douter, t'es un mauvais garçon donc normal que tu as de l'avance sur nous autres. Dis, si j'ai besoin de conseils, tu crois que tu pourras m'aider ? »
« Mais vas te faire voir ! J'en ait vraiment marre de tout ce baratin ! Vous allez me laisser prendre mon plateau-repas tranquille ou quoi ?! »
Il poussa un grognement avant de s'éloigner. Vraiment, c'était quoi ce foutu bordel ? Et tiens ! Voilà que Raon et Xalex daignaient enfin se montrer au grand public. Ces derniers temps, c'était à peine s'il arrivait à les voir. Pas que cela l'intéressait hein ?
« Oh mais qui voilà ? Salut Waram ! Et bonjour Sanphinoa, vous allez bien tous les deux ? J'ai l'impression que oui. Vous êtes devenus les coqueluches de l'école. »
« Je n'arrive même pas à savoir pourquoi et je crois que dans le fond, je ne veux même pas le savoir, il vaut mieux. Je préfère manger. »
« Pourtant, c'est pas difficile à savoir mais bon, c'est vrai qu'il vaut mieux ne pas trop en discuter à table. Et toi, Sanphinoa, tu ne parles pas ? Tu sembles toute rouge derrière ton masque ou alors, est-ce que je me trompes ? »
« Mais mais mais … Euh … Non ! Pas du tout ! Je fais que manger ! C'est tout ! »
« Je vois, je vois, hum, si tu le prends comme ça, on ne va pas trop parler hein ? Bon appétit à vous tous ! Et mangeons ! Hmm, pas comme un certain singe. »
De quoi est-ce qu'il parlait ? C'était là leur sujet de conversation après tout ce temps ? C'est vrai que même dans le dortoir, ils discutaient à peine. A croire que Raor et Xalex le fuyaient parce qu'il avait une nouvelle armure, c'est ça ?
« Où est-ce que vous étiez tous les deux ? »
« Nous deux ? Oh, tu sais, la principale nous a donné quelque chose à faire. Des fois, on ne peut pas vraiment refuser quand c'est un ordre de la principale hein ? »
« Mouais et bien entendu, tu ne peux pas en parler non plus, n'est-ce pas ? »
« Malheureusement, moi comme Xalex, c'est secret, désolé pour toi ! »
« Mouais, à quel point est-ce que tu es désolé ? Enfin, vous faites vos vies, je veux pas en savoir plus à ce sujet. Je vous jure, quel bordel. »
Même s'il se demandait qu'est-ce qui était réellement intéressant au point que la principale leur confie cela ? Il cligna des yeux, observant les deux adolescents en en face de lui.
« Vous voulez pas en parler, n'est-ce pas, j'imagine ? »
« Pas le moins du monde, désolé ! C'est secret ! Hahaha ! Mais j'ai l'impression de me répéter, y a de l'écho ou quoi ? Mouahahaha ! »
« C'est quoi ce rire faussement diabolique ? Ca a l'air plus ridicule qu'autre chose. »
« Disons que cela me distrait donc je n'ai pas vraiment à me plaindre hein ? »
L'adolescent aux cheveux noirs émit un nouveau grognement, signe que cela ne l'intéressait pas le moins du monde. Enfin, si, mais il était confus. Il posa son regard sur Sanphinoa qui était étrangement muette par rapport à d'habitude.
« Et toi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi est-ce que tu ne parles plus ? Je peux le savoir ou alors, tu comptes rester muette comme une carpe ? »
« Disons que je n'ai rien à dire, Waram. C'est tout. Et puis, le repas est plutôt bon alors je préfère manger plutôt que de laisser la nourriture refroidir. »
« Mouais. J'ai l'impression d'être pris un imbécile aujourd'hui, je sais pas pourquoi. »
Sûrement car il donnait plus l'impression de ne pas savoir ce qu'il désirait. Bon, il mangea bien tranquillement avant de terminer son repas. Lorsque cela fut fini, il pit son plateau, déclarant qu'il allait marcher seul pour digérer, ça serait mieux comme ça.
« Attends, Waram, je peux venir avec toi ? »
« Non merci, Sanphinoa. Je préfère être seul, comme je viens de te le dire. Continue donc de papoter avec les autres, ça sera mieux pour toi. »
« Mais … Bon, d'accord. Mais tu m'en veux ? »
Il ne répondit pas à la question de Sanphinoa. Elle n'avait qu'à deviner par elle-même de toute façon, non ? Pourquoi est-ce qu'il allait lui donner la réponse ? Pfff, vraiment, quel beau bordel. Il quitta la cantine, un trio de filles-masquées s'adressant à lui :
« Alors, Waram ? Qu'est-ce que ça fait ? Tu es plutôt précoce en fait, non ? »
« Vous allez me fatiguer longtemps avec ça ? De quoi est-ce que vous parlez ? »
« Oh mais de toi et Sanphinoa ! Tu sais, tu es drôlement rapide ! Tu n'es même pas là depuis un an que tu arrives déjà à te faire une sacrée réputation. »
« Faut dire qu'avec ton armure-pokémon d'argent mais aussi ton petit coup avec Sanphinoa. Mais vraiment ? Sanphinoa ? On sait bien que tu es souvent avec elle mais y a d'autres filles carrément plus mignonnes hein ? »
« On dit pas que tu es à notre … goût mais je suis sûre et certaine que pas mal de filles parlent de toi et de façon très élogieuse si tu veux tout savoir. Tu devrais tenter le coup ! »
« J'ai pas que ça à foutre d'aller draguer des filles. »
« Il faut dire que tu as déjà pêché un gros poisson hein ? Hahaha ! Mais au final, ça doit être horrible avec la peau qui pèle. »
« AAAAAAAH ! N'en parle pas ! J'ai des images en tête ! Tu imagines si en bas, ça pèle aussi ? Oh, je viens de manger. Je vais me sentir mal. »
Les filles sont horribles entre elles. Il le sait. Elles peuvent être dignes des pires saletés et crasses qui existent dans ce monde. Mais cela ne le concerne pas. Le gros point qui lui déplait, c'est ce qu'elles véhiculaient comme rumeurs. Lui et Sanphinoa ? Ils auraient déjà fait toutes les étapes?Et sans s'en rendre compte ? ABSURDE !
Mais surtout, avec Sanphinoa ! La fille qui perdait sa peau, qui avait ses cheveux super sales. Il avait un peu de décence ! Il pouvait trouver largement mieux ! Sanphinoa était une gentille fille mais il ne fallait pas rêver. Ce n'était pas avec elle qu'il voulait quelque chose.
« Bon, si vous avez fini de raconter des conneries, je vais vous laisser tranquilles. »
« Penses à ce que l'on t'a dit ! D'ailleurs, tu infirmes même pas les rumeurs. C'est donc qu'il y a une part de vérité, n'est-ce pas ? »
« Cela ne concerne pas les autres personnes, sauf moi et Sanphinoa. Maintenant, j'ai mieux à faire de mes journées. Au revoir voire adieu. J'aimerai ne plus vous rencontrer. »
« Que c'est méchant de ta part. Enfin, il n'y a que la vérité qui blesse ! »
Et les imbéciles ont toujours tort ? Enfin, il ne sait pas si c'était une réelle citation mais il chercha à mettre un maximum de distance avec les autres. Rien que voir Raor et Xalex avait réussi à l'agacer et l'énerver. Ils avaient fait fort, très fort !
« Sincèrement, qu'est-ce que j'en ait à faire ? Bon, vais aller voir Sarine. »
Autant passer un peu de temps avec son armure-pokémon ! Il se dirigea vers son dortoir. Les cours n'allaient pas reprendre avant une bonne demi-heure au minimum. Il poussa un long soupir avant de pénétrer dans le dortoir :
« Tu es déjà de retour, Waram ? Il faut que l'on discute, toi et moi. »
« Si c'est pour me parler de Sanphinoa, je n'ai VRAIMENT pas la tête à cela. »
« Et pourtant, toi et moi, il va falloir que l'on discute à ce sujet. Tu es encore un adolescent et même si tu te montres souvent irresponsable, je pense que ... »
« Mais non, vous ne pensez rien ! RIEN DU TOUT ! Vous me fatiguez à ce sujet ! »
« Pourquoi est-ce que tu t'emportes ? Il est vrai que j'ai été étonnée par Sanphinoa hier. Je ne pensais pas qu'elle aurait le courage de me dire cela mais visiblement … Alors, je veux savoir : est-ce toi et Sanphinoa, vous avez ... »
« NOOOOOOOOOOOON ! PUREE ! On a juste dormi ensemble ! Bon, dans le même lit mai y a rien eut de tout ça ! C'est pourtant pas compliqué à comprendre ! Juste dormir, elle et moi ! Et on a aussi pris une douche mais chacun son tour ! »
« Une douche ? Chacun son tour ? Hum … Soit ! Je te fais confiance ! Et tu sembles assez rouge et gêné pour ne pas me mentir, j'imagine. Mais bon, les rumeurs sont des rumeurs. Qu'est-ce que comptes faire pour cela, Waram ? »
« Rien du tout car y a rien à dire ! Il faut qu'ils se mettent ça dans le crâne ! » exulta l'adolescent, le dos tourné à la porte du dortoir, celle-ci étant entrouverte.
« Se mettre quoi exactement, Waram ? Tu ne penses pas à mal ? »
« Sincèrement, faut être un peu logique et raisonnable. Est-ce que j'ai une tête à vouloir avoir un … … … enfin, tu sais quoi avec Sanphinoa ? »
« Oui, oui. Mais pourquoi est-ce que tu penses ça ? »
« Sanphinoa est Sanphinoa. Faut pas se leurrer, c'est pas un prix de beauté et ça ne le sera jamais. Et puis, non, même si je parle avec elle, je veux pas de ça avec elle. Je vaux beaucoup mieux. Je suis sûr que je peux trouver une plus jolie fille. »
« Une plus jolie fille ? Comment cela ? Sanphinoa n'est-elle pas jolie ? »
« Tu plaisantes, j'espère. Sanphinoa ? Elle perd des morceaux à chaque déplacement, ses cheveux sont gras et partent dans tous les sens. Et je te parle même pas de son odeur ! C'est tout simplement horrible pour l'odorat ! »
« Waram, tu n'es pas obligé de continuer. J'ai compris le message. »
« Non, visiblement, personne ne comprend pas. C'est pas de la pitié que j'ai envers Sanphinoa mais j'ai AUCUNE attirance envers elle ! JAMAIS ! »
« Même pas un peu ? Elle doit avoir son propre charme, non ? Tu ne crois pas ? »
« Un peu de sérieux, Sarine. Sanphinoa a peut-être une poitrine assez … bien voire même mieux que beaucoup de filles de son âge mais stop, ça veut pas dire que je vais l'apprécier. Ca sert à quoi si je fous un sac sur sa tête hein ? »
« Tu deviens vulgaire et méchant. Je préfère que tu arrêtes là, Waram. Tu te fais du mal, tu fais beaucoup de mal. Énormément même. »
« Non, je veux être clair. Sanphinoa a aucune chance. Bon, elle restera toujours une amie car … c'est quand même une fille qui est sympathique avec moi. Même si je grogne, même si je suis en colère, bref, tout ça, ça change pas que ... »
« Tu l'apprécies, non ? Pourquoi tu le dis pas au lieu ? »
« Je l'apprécie comme un maître apprécie son animal. Sans moi, elle est perdue ! »
« Comme un maître apprécie son animal ? Tu sais que tu la rabaisses là ? »
« Je la rabaisses ? Ah bon ? Je dis simplement la vérité ! Pfff … Enfin, au moins, ce n'est pas désagréable d'être avec elle, c'est là où je veux en venir. »
« Oui, tu te montres des plus mesquins envers elle … des plus mesquins et horribles. »
« Il ne faut pas exagérer ! Je ne suis pas mesquin ou horrible. Et pourquoi tu sembles effarée par mes propos. On croirait que tu as vu le diable ! »
« Je n'ai pas vu le diable … non … mais tu me déprimes. Je préférerais encore que Sanphinoa ne t'ait pas comme ami plutôt que de t'avoir comme ami. »
« Hein ? Mais je suis la meilleure chose qui lui sois arrivée ces derniers mois ! Avant moi, elle aurait jamais osé lever la voix ! Jamais elle n'aurait trouvé le courage de tenir tête face à ces débiles masquées ! Jamais ! »
« Oui ? C'est grâce à toi ? Mais est-ce que tu dois t'en vanter ? Est-ce que tu estimes que pour cela, tu dois la considérer comme une moins que rien ? »
« Pff … Je n'ai pas dit ça ! Me fait pas passer pour un monstre ! »
« Alors, fais moi un bilan de comment tu la considères actuellement à tes yeux ? Que ça soit physiquement ou dans votre relation ? Dis-le moi ? »
« Je dois lui servir d'oreiller mais je ne tolère pas vraiment ça. »
« J'ai demandé comment est-ce que tu la vois. »
« J'ai déjà répondu à cette question ! Je la vois comme je te vois, c'est aussi simple que ça ! Enfin bon, si tu veux tout savoir. Physiquement, elle est laide, très laide, une laideronne comme on dirait. Elle a bien tenté de faire des efforts mais faut pas se leurrer, rien ne marchera ! Rien du tout ! J'ai put le voir de mes propres yeux. Ses cheveux si propres, elle est partie quoi, vingt minutes ? Elle est revenue, ils étaient sales ! C'est naturel chez elle ! Et on ne peut pas me mentir à ce sujet. Maintenant, psychologiquement ou alors, comme tu veux l'appeler, ça ne collera jamais. Sanphinoa est une amie. Elle est toujours collée à moi comme si j'étais son seul ami sur cette planète. Pourtant, Raor et Xales sont là aussi non ? Elle peut très bien aller les voir et elle verra qu'ils sont présents. Mais non elle me colle sans interruption. Et son caractère ? Toujours à pleurer ou presque. Notre relation consiste juste en des rapports normaux ! Elle a besoin de moi même pour dormir ! A partir de là, la question ne se pose même pas : je suis plus utile à elle qu'elle l'est pour moi. »
« Tu considères donc ta relation avec elle … comme celle d'un objet ? »
« Pas très flatteur pour moi mais on va dire ça, oui. C'est bon ? L'interrogatoire est terminée ? Est-ce que je peux m'en aller ? Avant d'aller en cours, je veux savoir qui est mon adversaire. Les premiers noms vont enfin tomber. »
« Tu peux t'en aller, Waram. » soupira l'armure-pokemon du Diamat. « Idiot. »
Il n'avait bien entendu le dernier mot alors qu'il quittait le dortoir. Grumpf, alors, son premier adversaire : Tiens ? Slity ? Et zut, ça sonnait féminin. Femme-chevalier du Coxy ? Bien entendu ! Pfiou, s'il ne se trompait pas, c'était une armure-pokémon insecte.
« Ca sera plutôt facile en fin de compte. J'ai pas vraiment à me plaindre, hahaha ! »
Il évitait de trop rire mais il devait avouer que ça lui plaisait bien, ça lui plaisait énormément oui. Très bonne nouvelle ça. Héhéhé, bien entendu. Ca sera facile ! Il allait en parler avec Sanphinoa pendant les heures de cours !
« Sanphinoa ne se sentant pas bien, il semblerait que le dernier repas lui fait un effet … non-désirable, elle se trouve à l'heure actuelle à l'infirmerie. »
« D'accord, d'accord. Bon, je lui ramènerais les cours s'il faut. »
Le souci, c'est que lui ramener les cours, il était pas sûr de comprendre ce qu'il allait écrire. Ah, quel idiot mais quel idiot ! Enfin, il n'avait pas à s'en plaindre, il pourrait discuter avec elle comme hier. Sauf qu'il ne comptait pas dormir !
« Hum ? Qu'est-ce qu'il y a ? Y a un problème avec ma tête ? »
Il avait marmonné cela tout en regardant les personnes en face de lui. Elles voulaient quoi ? Elles cherchaient les ennuis ? Mais il remarquait les différents regards portés sur sa personne. Oh, si c'était des problèmes qu'ils voulaient, ils pouvaient facilement les avoir hein ? Il n'allait pas faire le difficile pour les claquer !
Mais bon, nul ne vient le cherche et donc, il pouvait respirer calmement. Rah … Purée. Sanphinoa ? A sa grande surprise, elle n'était pas à l'infirmerie mais déjà dans son dortoir. Lorsqu'il toqua à la porte, ce fut bien une voix féminine qui s'adressa à lui alors que la porte était fermée. Cette voix … Pourquoi ?
« Karry ? Qu'est-ce qui se passe ? J'ai ramené les cours pour Sanphinoa. Elle est là ? »
« Elle est salement malade à cause du froid d'hier. Passes les cours au-dessous de la porte, ça sera bien mieux. Et ne t'avise pas de chercher à rentrer dans la chambre. »
« Comment est-ce qu'une fille-chevalier utilisant une armure-pokémon d'eau peut être malade à cause du froid ? Ah, je vous jure … vraiment, y a qu'elle … Bref, je te files ça, oui ! »
« Et ne reviens pas avant quelques jours, le temps qu'elle soit soignée. »
« HEY ! Je te rappelle qu'elle doit participer au combat demain, malgré son état ! Qu'elle fasse attention à pouvoir quand même se battre. »
« FILES LES COURS AU LIEU ! » hurla la voix de l'autre côté de la porte.
Wow ! Méchante humeur la poiscaille ou quoi ? Il n'allait pas trop se plaindre mais surtout ne pas trop chercher la provocation. Même si l'envie lui démangeait bien d'ouvrir la porter pour aller la cuisiner. Pfff … Fallait juste espérer que Sanphinoa irait mieux demain.
Bon et lui ? Il retourna à son dortoir, remarquant que Raor et Xalex n'étaient pas là … encore une fois. C'était vraiment dérangeant, très dérangeant. Ils n'avaient donc aucune intention de revenir lui expliquer ? Pfff … Le pire était le fait que même avant qu'il ne dorme, ils n'étaient toujours pas là. Il avait fini par comprendre qu'ils ne dormaient plus au même endroit que lui, tout le temps que cela prendrait. Il ne savait pas ce qui se passait mais dormir seul dans le dortoir, ça ne lui plaisait pas. Mais demain, il allait éclater cette femme-chevalier. Elle n'aura aucune chance face à lui.
Semblerait que je peux mettre que 3 chapitres par post, désolé.
Chapitre 6 : Les murs ont des oreilles
« Bon Kokox … On va tenter de faire de notre mieux, d'accord ? »
« C'est peut-être un chevalier-pokémon d'argent mais ça ne change pas que ça reste qu'un garçon ! T'en fait pas, on va réussir à le battre ! »
Hum ? Est-ce qu'ils savaient qu'il était en face d'eux ? Il haussa les épaules comme pour montrer que ça ne le perturbait pas. Il affrontait Slity, la femme-chevalier de bronze du Coxy. Pour la première fois, c'était lui qui était mieux gradé que son adversaire.
« Sarine, on règle ça facilement, d'accord ? Ca ne devrait pas être trop difficile, j'imagine. »
« Oui, oui … ça ne sera pas bien difficile, je n'en doute pas un seul instant. »
C'était quoi ce ton distant comme si elle en avait strictement rien à faire de ce qu'il racontait. C'était quoi leur souci ? Depuis quelques heures, ça devenait plutôt agaçant. Et quand il était agacé, il avait la mauvaise habitude de s'emporter pour pas grand-chose.
« Bon, je vais t'éclater en quelques secondes, ne m'en veut pas. »
« Ne sois pas trop prétentieux, d'accord ? »
Ah ? Prétentieux ? Il fonça vers son adversaire, son poing droit frappant dans le ventre de la femme-chevalier. Oui, il n'avait aucune réticence à y mettre toutes ses forces. Celle-ci cracha du sang à travers la bouche de son masque. Son armure rouge avec quelques points noirs en son dos se craque légèrement tandis que le corps se retrouva soulevé au-dessus du sol par la puissance de l'attaque.
« Et bon débarras. »
Un coup de pied pendant qu'elle décolle et voilà qu'elle se retrouve ensuite couchée sur le sol, hoquetant et parcourue par des soubresauts. Il poussa un profond soupir tandis que l'arbitre déclarait, un peu surpris :
« Va… Vainqueur : Waram, chevalier d'argent du Diamat ! »
« Ce ne fut pas si difficile que ça … mais bon … quelque chose cloche. »
Il ne savait pas pourquoi mais il ne se sentait pas en osmose avec son armure. Il observa les regards des personnes dans les gradins. Hum ? Aucune félicitation ? Ce n'était pas bien grave en un sens, il ne participait pas au tournoi pour eux.
« Je peux aller me reposer, c'est ça ? Le prochain combat sera plus tard ? »
« Dans quelques heures, oui. Il ne faut pas oublier vos cours, surtout si d'autres chevaliers-pokémon se retrouvent blessés. Nous t'appellerons comme les autres. »
« D'accord, d'accord. Merci bien alors … je ne vais pas perdre plus de temps ici, pas du tout. » marmonna l'adolescent aux cheveux noirs avec lenteur. Grumpf !
Bon ! Où était le combat de Sanphinoa ? Il fit plusieurs mètres, se dirigeant vers les autres arènes. Il la retrouva bien facilement mais avant même qu'il ne puisse bouger, une main se poa sur son épaule. Se retournant, il remarqua qu'il s'agissait de son arbitre.
« Hum ? Y a un problème ou quoi ? »
« Oui, un gros problème. J'ai reçu quelques consignes : même si le but de ce tournoi est de gagner pour chacun d'entre vous, il s'avère que tu as abusé de ta force. »
« Abusé de ma force ? Je n'ai fait que donner quelques petits coups, rien de plus, rien de moins. Et encore, j'ai tout fait pour que ça soit rapide. Je ne vois pas le souci. »
« Tu étais beaucoup plus fort que ton adversaire. Tu n'avais pas à fissurer son armure. Je te rappelle que ces dernières ont une âme. Tu as autant blessé Kokox que Slity. »
« Elle n'avait pas à être aussi faible aussi, ça aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde, hein ? Il ne faut pas exagérer. On dirait que je vais passer pour le méchant de service maintenant, à force de vous écouter. »
« Non, il faut juste que tu arrives à contrôler ta force, rien de plus. Tu y arriveras ? »
« Je vais faire quelques efforts, je ne peux rien promette, j'en ait pas l'habitude. »
« Soit. Au moins, j'ai passé le message. Slity risque d'être absente pour quelques temps. »
« Il ne faudrait peut-être pas trop exagéré et ... »
« Vainqueur : Sanphinoa, chevalier de bronze du Barpau. »
HEIN ?! BORDEL ! Il avait pas put voir le combat à cause de ces conneries ! Surtout qu'elle avait réussi à gagner ! C'était une super nouvelle ! Elle était super douée. Comment est-ce qu'elle avait réussi à faire ça ? C'était surprenant ! Ou pas … Elle était assez forte normalement, si elle dévoilait sa vraie force.
« Bon, je vais aller la féliciter, moi. »
Il ignora maintenant l'arbitre qui poussa tout simplement un soupir de déception. Ah oui ? Déception ? Tout simplement parce qu'il s'en fichait ? Ben désolé mon coco, mais c'était ainsi. Il se présenta à la sortie de l'arène, évitant de montrer un sourire aux lèvres alors que Sanphinoa passait à côté de ui, dans son armure du Barpau. Ca lui allait plutôt bien.
« Bravo, Sanphinoa. Tu vois que tu n'es pas aussi mauvaise que tu ne le crois hein ? Tout est une question de confiance. Si tu l'as, tu arriveras alors à faire des choses prodigieuses. »
« Humpf … » s'exclama l'adolescente aux cheveux bleus mal coupés.
Quoi ? Elle aussi avait un souci ? C'était comme ça pour tous ou quoi ? Ils avaient tous le problème mensuel chez les filles ? Ohla, s'il disait ça à voix haute, il risquait d'avoir de sérieux ennuis et surtout un plus grande nombre d'ennemis. Valait mieux éviter.
« Et je parie que tu vas pas me dire ce qui ne va pas hein ? »
« Les murs … ont des oreilles, Waram. »
Et zut, une énigme ? Vraiment ? Elle valait mieux que ça normalement. Elle valait beaucoup mieux, bien mieux. Mais bon, puisqu'il en était ainsi, il murmura :
« Essaies plutôt d'aller te faire soigner, compris ? Que tu sois en état pour ton prochain combat, ça sera mieux pour chacun et chacune. »
« Ne te préoccupes pas de moi, j'en ait plus besoin. »
« Essaies pas de faire la fille forte, ça ne marche pas comme ça. Il vaut plus que des paroles pour se permettre une telle chose, compris ? »
« Ne me fait pas la morale, je n'ai rien à apprendre de toi. »
« Tu vas m'expliquer ce qui cloche ? Et zut … Je parie que c'est à cause de la fièvre, n'est-ce pas ? Tu as trop de fièvre ou je me trompes ? »
« Je vais BIEN ! C'EST BON ! »
HEY ! Si c'était sa période du mois, elle n'avait pas besoin de passer ses nerfs sur lui ! Rien à foutre ! Qu'elle se débrouille seule maintenant ! Non mais oh, il est pas là pour être emmerdé par elle juste parce qu'elle va pas bien hein ?
« Bon ben, tu viendras me parler dans cinq jours, d'accord ? »
« Pourquoi dans cinq jours ? » demanda t-elle à travers son masque. Waram haussa les épaules avant de soupirer :
« Tout simplement car tu es dans cette période du mois et que j'ai pas envie de me battre. C'est aussi simple que ça. Auparavant, ça me dérangeait pas mais à, c'est chiant. »
SBAF ! La claque vola jusqu'à sa joue alors qu'il la regardait, interloqué. HEY ! Il plaça sa main sur son bras, venant la serrer avec un peu de force :
« Ne recommences plus jamais ça, sans aucune raison, compris ?! »
« J'ai une bonne raison. Sauf que tu es juste un idiot qui n'arrive même pas à comprendre quand il profère des idioties plus grosses que son égo ! »
« Ah oui ? Et bien, si c'est comme ça, évites de m'adresser la parole. Je te pensais plus mature que ça ! Sincèrement, pourquoi est-ce que je me coltine ta présence ? »
« Ne t'en fait pas, ma présence et moi, on ne va pas te déranger plus ! On ne voudrait pas que tu sois gêné hein ? On n'a pas envie que tu nous prennes en pitié non plus. Je ne suis qu'une pauvre fille fragile et sans défense. C'est d'ailleurs comme ça pour toutes les femmes-chevaliers, j'imagine ! T'es juste un imbécile, voilà tout ! »
« Chouette ! Tu as des choses à m'apprendre ou tu comptes répéter cela en boucle pendant des heures, n'est-ce pas ? Blablabla. »
Elle s'éloigna avec colère tandis qu'il la regardait partir. Vraiment, les filles, ça pouvait être des plaies, de vilaines plaies horribles, rien que ça. Les murs ont des oreilles ? La prendre en pitié ? Mais quand même, ce n'est pas ce qu'il …
« Elle aurait entendu ce que je t'ai dit, Sarine ? »
« Je ne sais pas, tu en penses quoi exactement ? Est-ce que tu peux me le dire ? »
« Si c'est le cas, je comprends pourquoi elle me fait la gueule. »
« Eeeeeeet ? Quoi d'autre ? » demanda l'armure du Diamat alors qu'il ne répondait pas . Quoi ? Elle pensait qu'il allait s'excuser ? Est-ce qu'il avait une tête à s'excuser pour des choses aussi ridicules et mineures ? Il valait mieux que ça, beaucoup mieux !
« Non merci, je ne suis pas comme ça. Ca passera à Sanphinoa de toute façon. Elle n'est pas du genre à me faire la tête continuellement. Je parie que dès demain ou après-demain, ça ira beaucoup mieux, hahaha ! Elle est comme ça ! »
« Tu la considères donc comme une idiote, c'est ça ? »
« Sanphinoa ? Une idiote ? Juste une personne qui n'est pas vindicative, loin de là. Elle pardonne très facilement, c'est dans son caractère. »
« Et donc tu penses que tes insultes à son encontre vont passer comme une lettre à la poste ? Tu n'as aucun remord, c'est bien ça ? »
« Pourquoi est-ce que j'en aurais ? Cela reviendrait à dire que je n'assume pas ce que j'ai dit. Pourtant, je le pense, que ça plaise à Sanphinoa ou non. Elle n'a qu'à travailler pour changer ce que je pense d'elle mais ce n'est pas en réagissant ainsi qu'elle y arrivera. Elle doit faire beaucoup d'efforts, énormément d'efforts, oui. »
« Oh, et toi, tu es parfait, c'est bien ça ? »
« Pas vraiment mais je ne vais pas me plaindre dès la première parole désobligeante envers moi. Sinon, je serais continuellement en train de pleurer et sangloter. »
« Tu es irrécupérable. Ah … Et désespérant. Tu n'as aucune idée de la souffrance que tu laisses derrière toi, tout simplement parce que tu ne veux pas te remettre en question et réfléchir à tes actes et paroles. »
« Pourquoi je le ferais ? Sincèrement, je t'ai dit, je n'ai aucun problème. C'est aux autres de faire des efforts … comme Sanphinoa. »
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que l'armure quitta son corps pour reprendre la forme d'un dragon de métal à deux têtes. Sans un mot, l'armure-pokémon continua son chemin, partant vers les dortoirs pour aller dans la chambre.
Il vint la rejoindre, la regardant alor qu'elle s'était déjà installée sur le lit. Ah ben oui, bien entendu ! Bien pépère et tranquille. Il ne dérangeait pas trop, ça allait ? Elle n'avait besoin de rien ? Vraiment, c'était du beau foutage de gueule tout ça.
« C'est facile la solidarité féminine dans ce genre de cas. Plus aptes à se défendre qu'en étant seules, hein ? Tsss, je vous jures. »
« Il n'est pas question de solidarité féminine. Et la baffe de Sanphinoa sur ta joue devrait te rappeler qu'elle n'a pas eut besoin de moi pour t'en coller une. »
Je vais plutôt aller étudier à la bibliothèque de l'école. Ca sera mieux et au moins, je n'aurai pas ta présence dans le dos. De toute façon, il n'y a pas cours pour les prochaines heures donc comme ça, c'est résolu.
Qu'il fasse, qu'il fasse. Elle n'allait pas le retenir. Elle le regarda partir alors qu'il marmonnait encore dans sa barbe. Ah ben si ça ne lui plaisait pas, il ne fallait pas se comporter comme le dernier des idiots hein ?
Dans la bibliothèque, c'était le calme complet. Avec ses affaires dans les mains, il s'installa à une table isolée. Il n'y avait personne, vraiment personne ou presque. Deux, trois adolescents qui étaient plongés dans leurs livres. Ca devait être si intéressant …
Mais ça, ça ne le concernait pas. Ouvrant ses livres, il ne lui fallut que quelques minutes pour avoir déjà un sérieux souci de compréhension. C'était du charabia ce texte qu'ils devaient étudier ! Qui avait osé écrire ça ?
« Et merde… Sanphinoa, tu ... »
Et merde … Maintenant, c'était par la pensée qu'il balançait l'insulte. Sanphinoa n'était pas dans les environs. Comme par hasard, il fallait bien que ça commence aujourd'hui, hein ? Quand il avait vraiment besoin d'elle, non ?
« Bien entendu, jamais là quand c'est nécessaire. Qu'est-ce que je dois faire maintenant, moi ? Non mais je vous jures et ... »
« CHUT ! On ne crie pas dans la bibliothèque ! »
Alors pourquoi est-ce qu'elle criait elle ? Pour espérer se faire entendre, c'est ça ? Ce ne marchait pas comme ça, pas du tout ! Il ne fallait … grumpf. Et zut ! Il arrivait pas à se concentrer dans ses études avec tout ça !
« Bon ben, je préfère m'en aller puisque c'est comme ça ! »
Autant aller voir les autres combats, s'il y en avait encore. Il quitta la bibliothèque à vive allure, ses livres en main tandis qu'il se dirigeait vers les salles où se déroulaient les tournois. Avec autant d'élèves, il était normal qu'il faille plusieurs pièces … et surtout que cela prenne autant de temps. Mais dès le lendemain, la cadence serait ralentie.
« Vraiment … Où sont Raon et Xalex ? J'espère pour eux qu'ils ont gagné. »
Aucune trace de leurs présences sur les terrains. Bon, les panneaux d'affichage, ce n'était pas fait pour les chiens. Il se plaça devant l'un d'entre eux, commençant à chercher leurs noms. Hum ? Pas le côté gauche où il était normalement. Dommage, il n'allait pas pouvoir les affronter ! AH ! Ils s'étaient qualifiés alors ? Et leurs matchs s'étaient déjà déroulés ?
« Pfff, j'ai encore loupé une super occasion au final. »
Depuis quand est-ce qu'il s'intéressait autant à ce que les autres faisaient ? Il ne le savait pas lui-même. Par contre, ne pas avoir Sarine à ses côtés, il avait l'impression d'avoir froid, très froid. Comme s'il fallait sa présence pour que tout aille mieux. AH ! Il ne fallait pas exagérer. Ca ne restait qu'une simple armure-pokémon.
Ou peut-être qu'il se trompait depuis le début ? AH ! Bien sûr ! Pourquoi est-ce que Sanphinoa lui en voudrait pour des choses aussi futiles ? Mais quel imbécile ! Il était tombé dans ce piège ! Impossible que Sanphinoa l'ait entendu. Elle n'était pas là de toute façon, lorsqu'il se trouvait dans le dortoir.
« Et dire que j'ai faillit tomber dans ce piège. Vraiment, je vous jure … »
Il aurait presque envie de rire. Mais comme ce n'était pas son genre, il n'était pas ainsi. Bon, il suffirait de demander à Xalex et Raon. Comme ils avaient terminé leurs combats, ils étaient sûrement dans leurs vestiaires en train de se reposer. Ou peut-être de retour dans le dortoir ? Ou alors, ils étaient en cours ? Pfiou … Qu'est-ce que c'était compliqué ce système écolier dans l'école. Voilà qu'il traînait les pieds en se promenant dans les couloirs.
C'était … lent, vraiment très lent. Sans Sanphinoa dans ses pattes, le temps passait beaucoup plus longuement. Et que dire de l'absence de Xalex et Raon ? Il ne les retrouva pas dans les vestiaires, ni dans les dortoirs. Et bien entendu, il préférait ne pas rester avec Sarine. Il n'avait pas envie de discuter avec elle. C'était chiant.
… … … Le voilà assis sur un banc à l'extérieur de l'école. Maintenant, il pouvait juste regarder l'océan au loin. Une belle vue. En plus, ce banc, il y avait rarement des personnes qui venaient jusqu'ici donc il était tranquille.
« L'habitude de trop traîner avec Sanphinoa. Logique que ça me plombe le moral. »
Hein quoi ? Qu'est-ce qu'il racontait ? Lui plomber le moral ? D'être seul ? D'être tranquille ? C'était n'importe quoi. Juste profiter du calme. Il vint se coucher sur le banc, penché sur le côté pour regarder droit devant lui. Pfff … Pfff … Il avait sommeil maintenant. Il ferma les yeux, plongeant dans une douce somnolence. De toute façon, Sarine ou Sanphinoa allaient le réveiller, comme d'habitude.
« Brrr ! Mais bordel, je me les pèle ! »
Il se redressa sur le banc, remarquant qu'il avait dormi … jusqu'à la nuit tombé. Il éternua sur le coup, grelottant de froid. Brrr ! Quelle idée il avait eut que de faire une sieste ! Il se mit debout, direction l'école ! Et il n'avait pas très faim. Surtout envie d'aller se coucher. C'est ce qu'il fit d'ailleurs, sans chercher à savoir si Sarine allait le questionner ou non au sujet de sa brève disparition. Il avait bien mieux à faire.
J'avais peur de ne plus te voir. :)
Donc bon, je te mets tout le reste de la première partie de ce second volume ! Bonne lecture !
Chapitre 7 : De méchante humeur
« Hey, vous deux ! Je peux vous poser une question ? »
« Désolé, suis occupé, je dois m'entraîner pour le prochain combat. »
« Pareil pour moi. On ne peut pas se permettre du temps à parler pour rien. »
« Merci bien, c'était juste une question, rien de plus, rien de moins. » marmonna Waram avec lenteur avant de placer une main sur son front. Pourquoi est-ce qu'il avait espéré avoir de l'aide de leur part ? Il n'avait rien à faire d'eux, voilà tout, comme d'habitude. Tsss !
Bon, puisqu'il en était ainsi, il marmonna qu'il allait se débrouiller seul en les regardant. C'était quoi ses yeux ? Il y avait un problème avec lui ? Si c'était le cas, qu'ils ouvrent la bouche avant qu'il ne décide de leur faire ravaler leurs pensées qui se lisaient parfaitement sur leurs visages. Vraiment, des têtes à claques, rien que ça.
« La prochaine fois, ne me demandez rien du tout, ça vaudra mieux. »
« C'est vrai, ça vaut mieux. Tu es juste imbu de ta personne. Je ne pensais pas ça de toi. »
« Qu'est-ce que tu racontes, Xalex ? Je peux le savoir ? Au lieu de dire des mots et ensuite d'aller te cacher. Et toi, Raon ? C'est quoi le souci ? Dis-le moi au lieu de me faire perdre mon temps hein ? Compris ? Alors, ouvrez votre bouche au lieu ! »
« On n'a pas de temps à perdre, c'est vrai. Bonne chance pour ton prochain combat. Tu viens Raon ? On a des coups à se donner l'un par rapport à l'autre. »
Tss ! Qu’ils disparaissent de son champ de vision oui ! Il ne voulait absolument plus voir ces types ! De vraies enflures qui n'hésitaient pas à l'abandonner dès qu'il y avait un souci. Mais c'était quoi le souci ? Xalex avait dit qu'il était imbu de sa personne. Lui ? Vraiment ? Il se tourna vers Sarine, disant dans un sourire :
« Non mais tu les entends, Sarine ? Ils racontent n'importe quoi, je te le jures. »
« Peut-être qu'ils n'ont pas totalement tort, Waram. Pourquoi est-ce que tu ne cherches pas à saisir la base du problème plutôt que de dire que ce sont les autres ? »
« Car personne ne veut m'expliquer c'est quoi le problème ? Vous êtes tous en train de vous plaindre sans chercher à raconter ce qui cloche et ... »
« Car tu ne fais aucun effort pour trouver. Comme ce problème n'est pas le tien, tu ne t'y intéresses pas et à partir de là, tu ne cherches pas à saisir la base de tout ça. »
« Si c'est encore un truc philosophique, je te préviens, j'ai pas envie de me compliquer la vie donc non merci, je vais m'abstenir de tout ça. »
« Et voilà, tu es désespérant. Tu as raison, il vaut mieux abandonner toute tentative de communication avec toi, Waram. Il vaut mieux ne rien dire et te laisser faire. » soupira l'armure-pokemon avec une extrême lenteur.
Bof ? C'était fini leur conversation complètement nulle et ennuyeuse ? Il haussa les épaules avant de quitter le dortoir à son tour. Le prochain combat allait débuter et même s'il ne savait pas pourquoi tout le monde lui faisait la gueule, il ne s'en préoccupait pas. C'était pour ça qu'il avait évité de faire confiance à n'importe qui.
Car comment croire des personnes qui n'hésitaient pas à vous laisser là, sans rien, dès le premier problème qui apparaissait ? Il devait se préparer. Le tournoi continuait demain et de plus, il y allait avoir quelques personnes en prime dans les gradins. Des personnes qui pouvaient lui offrir un sésame vers la liberté !
« Bientôt, cet endroit pourri, je n'y serais plus alors bon ... »
« Tu risques d'y être beaucoup plus longtemps que tu ne le crois, Waram. »
« Oh, tais-toi, Sarine. Comme tu ne veux rien me dire, je n'ai pas à prendre tes réflexions dans les dents, merci, salut et au revoir. »
Hein ? D'ailleurs, y avait un problème. Il se retourna pour voir que l'armure-pokémon l’accompagnait. Elle voulait quoi ? Croire qu'il allait s'entraîner ? Pas besoin. C'était pour les faibles à l'heure actuelle. Et vu qu'il avait une armure-pokémon d'argent, autant dire qu'il était encore bien loin de se retrouver aussi affaibli que ça.
« Tu n'es pas obligé de me suivre, Sarine. Tu peux retourner au dortoir et t'installer sur mon lit en me regardant comme pour me juger de ton air inquisiteur. »
« Il est vrai que je pourrais le faire mais je n'en vois pas l'intérêt à l'heure actuelle. J'ai beaucoup mieux à faire que cela, tu vois. »
« Puisque cela te dérange, raison de plus pour que je reste. Je veux être sûr que tu ne commettes aucune bêtise. Je suis responsable de toi. »
Responsable ? AH ! C'est quoi cette blague ? Est-ce qu'elle est sérieuse dans ses propos ? Comme s'il avait besoin d'être gardé. Il n'était pas un gamin, contrairement aux autres. Et ça, ça les dérangeait tous. Ils enrageaient de ne pas pouvoir faire comme lui. Mais qu'est-ce qu'il en avait strictement rien à faire hein ?
Le tournoi continuait demain mais seulement pour les gagnants. En plus, il avait le nez qui gouttait à cause du froid d'hier. Dire qu'il s'était endormi à moitié sur le banc. Quel imbécile arrivait à dormir sur un banc ?
« Toute façon, les idiots ne tombent jamais malades. Que j'arrive à être malade prouve que c'est tout le contraire chez moi, ça devrait être plutôt rassurant, hahaha. »
A qui est-ce qu'il parlait ? Un regard à gauche, un regard à droite et voilà qu'il n'y avait personne. Humpf … Personne. Tsss … Vraiment, c'était juste n'importe quoi. Bon, il devait se rendre dans la zone du tournoi. Là-bas, il allait devoir affronter son second adversaire. Et comme Sarine l'accompagnait, il n'avait pas besoin d'aller la chercher et donc, c'était un gain de temps appréciable dans une situation qui l'était beaucoup moins.
« Tu peux venir sur mon corps, Sarine. On va aller régler son compte au prochain ou à la prochaine qui va se placer en face de moi. »
« Oui oui, tu es terriblement menaçant et terriblement effrayant, on l'oublie. »
Encore de l'ironie de sa part. C'est lui ou elle a décidé de le chercher ? GRUMPF ! Il se place dans l'arène après avoir entendu son nom, attendant son futur adversaire.
« Bilban ! Chevalier-pokémon de bronze du Rhinocorne ! »
« Allez, Rark ! C'est juste un chevalier-pokémon d'argent ! On va lui montrer qui est le plus résistant entre lui et nous ! On va vite s'en occuper ! »
« Qu'est-ce qu'ils sont pathétiques. Ca sera vite résolu. »
Il avait répondu cela machinalement en les fixant du regard. Ces idiots. Il fallait dire que l'armure-pokémon du Rhinocorne était … vraiment basique à ses yeux. Faite entièrement de pièce métallique et rocheuse de couleur grise, une simple corne ornait le casque. Le reste de l'armure, quant à elle, avait simplement quelques vagues, ce qui donnait une impression d'armure « morcelée » de toutes parts.
« Que vous soyez proche de l'élément de la roche ne changera pas grand-chose. Je vais vous en faire une démonstration de véritable puissance. C'est ka moindre des choses que je puisses me permettre pour vous, n'est-ce pas ? Prêts à en baver ? »
Il avait dit cela avec une pointe d'agacement en les regardant. Il ne comprend pas pourquoi il était comme ça. Pourtant, rien n'avait changé par rapport à auparavant. Rien du tout et pourtant … pourtant … il était agacé et énervé.
« Tsss, bien entendu, ils sont tous occupés, il fallait s'en douter. »
« De qui parles-tu, Waram ? Tu peux me le dire ? »
« De personne, ça n'a aucune importance, de toute façon. On n'a pas à se préoccuper de choses dont on s'en fout complètement à la base. Qu'est-ce que ça peut me faire hein ? »
Il toussota violemment lorsque la tête de son adversaire le percuta en plein torse. Le souffle coupé, il fut renvoyé plusieurs mètres en arrière, roulant plusieurs fois avant de finalement s'arrêter. W… WOW ! Il y allait pas de main-morte !
« Hahaha ! Et ça se vantait juste avant ! Y avait vraiment pas de quoi s'inquiéter au final ! »
« Ca fait mal … vraiment très mal ! JE VAIS L'EXPLOSER ! »
« Et si tu essayais plutôt de trouver une explication à ce qui te préoccupe ? »
Tsss ! Qu'est-ce qu'elle voulait lui faire ? La morale ? Comme s'il avait besoin de ça de sa part ! Il en avait strictement rien à battre ! Qu'elle le laisse tranquille et qu'elle s'occupe de ses affaires plutôt que de le faire chier ! Par contre, ce gars dans son armure-pokémon grise. Il allait tout simplement le radier de la surface de ce monde.
« Je vais vous exploser, toi et ton armure ! »
Il couru à toute allure vers son adversaire. Celui-ci était beaucoup trop lent à cause de l'imposante armure, Waram en profitant pour lui asséner un maximum de coups sur la totalité de son corps. Il allait l'exploser ! LUI ! SON ARMURE ! TOUS LES DEUX !
« Dommage ! J'ai besoin de me passer les nerfs sur un cloporte ! Te voilà désigné ! »
« Waram, arrêtes tes idioties. Tu n'as pas besoin de te comporter ainsi. »
« ON NE VEUT JAMAIS RIEN M'EXPLIQUER ! POURQUOI EST-CE QUE L'ON CROIT QUE JE PEUX TOUT DEVINER ?! »
« Car tu n'es pas plus idiot qu'un autre, voilà tout. Les gens te font confiance, Waram mais toi, tu fais tout pour la briser, comme l'idiot que tu es. »
« Et vous vous contentez de ça ! Ne te moque pas de moi ! Vous en avez rien à faire ! »
Voilà qu'il continuait de crier encore, en plein combat. Son adversaire reprenait son souffle, surpris par les cris de Waram. Est-ce qu'il devait en profiter ? C'était un combat de tournoi donc il valait mieux en terminer le plus tôt possible.
« J'ai pas de questions à me poser à ce sujet ! ON Y VA RARK ! »
« Ouais ! On va en faire de la bouillie chinoise ! Rien que ça ! » s'exclama l'armure-pokémon du Rhinocorne alors que Waram était toujours déstabilisé par ses propres pensées. Pourtant, lorsque son adversaire arriva à sa hauteur avec la ferme intention de l'écraser, une main se plaça sur son visage, ferme alors qu'une aura noire apparaissait autour de celle-ci.
« Je peux savoir ce que tu comptes faire ? Ne vient pas me déranger. »
« Waram, arrêtes ça aussitôt, je vais devoir te l'expliquer combien de foi ? Ca ne ... »
« Sert à rien ? Et alors ? Pourquoi je devrais m'en préoccuper ? Il m'a blessé, je lui rends la pareille, voilà tout … ET DISPARAIS ! »
La vague d'énergie ténébreuse qui sortit de sa main projeta son adversaire au loin, son armure se fissurant de toutes parts avant que le corps ne tombe au sol quelques instants plus tard. Et voilà, c'était fait.
« Victoire de Waram, chevalier-pokémon d'argent du Diamat. »
« Waram. Qu'est-ce qui cloche avec toi ? Est-ce que la situation … ne te plaisait pas ? »
« Elle me plaisait … peut-être mais avec toutes vos idioties, je la perds alors je m'en contrefous. Ca ne fait rien que je ne la garde pas, j'en ait rien à faire ! Rien du tout. »
Pourquoi alors est-ce qu'il répétait cela ? Pourquoi est-ce qu'il … n'appréciait pas la victoire qu'il venait d'obtenir ? Il émit un sanglotement avant de prendre sa respiration.
« Waram, il faut que l'on parle vraiment ! »
« Je le sais parfaitement, monsieur l'arbitre. Il aurait mieux fallut que je retiennes mes coups mais si je ne le faisais pas, j'aurai perdu ce combat et je ne peux pas me le permettre, j'espère que vous comprendrez. Je vais aller ans mon dortoir me reposer, j'ai mal. »
Il avait mal mais pas forcément pour les bonnes raisons. Il regarda droit devant lui sans se préoccuper des paroles de l'arbitre. Il allait plutôt voir les autres combats. Il était déjà trop tard pour celui de Sanphinoa. Et puis, pourquoi est-ce qu'il voulait absolument voir celui de Sanphinoa ? Pourquoi absolument hein ?
« Et comment est-ce que Raon et Xalex se débrouillent eux aussi ? »
De toute façon, il s'en fichait complètement. Ca ne le concernait pas. Ils pouvaient bien perdre qu'il en aurait rien à faire ! Il quitta les arènes pour se retrouver dans les couloirs de l'école de Gliros. Voilà, c'était ça, c'était parfaitement ça. C'était mieux quand il était seul. C'était mieux quand il n'y avait personne pour l'embêter.
« Waram, il faudra vraiment que l'on discute, toi et moi. »
« Pourquoi faire ? Pour me dire que je suis fautif en me disant : débrouilles-toi ? Non merci ,je pense que j'ai assez donné de ce côté. J'ai pas envie de vous parler et je vais juste me coucher dans mon lit en espérant que je ne suis pas malade à cause d'hier. »
Hier ? Ah … oui … Il était rentré très tard hier et visiblement assez frigorifié. Donc ce n'était pas vraiment le meilleur … loin de là. Ah … Pauvre enfant. Elle poussa un petit soupir triste avant de le voir s'enfouir sous la couette lorsqu'ils étaient dans le dortoir.
« Tu ne devrais pas dormir maintenant, Waram. Tu risques de te réveiller en pleine nuit. »
« Rien à faire. Je me fiche de tout ce qui se passe. Fallait pas me provoquer si vous vouliez pas causer du tort, c'est comme ça et pas autrement, de toute façon ! »
« Tu te comportes comme un enfant. »
Voilà qu'il plongeait dans le mutisme. Comme un enfant ? Qu'importe ! Tout le monde avait décidé de lui faire la morale. Et aussi, il n'avait pas vu Sanphinoa de la journée. Il avait l'impression qu'elle lui en voulait. Mais hier, il avait éludé que c'était à cause de ses paroles avec Sarine. Caro ui, elle n'avait pas put entendre ce qu'il avait dit, c'était tout simplement impossible comme idée. Il refusait ça ! Finalement, il plongean dans un sommeil assez profond et réparateur, devant récupérer ce qu'il avait perdu hier.
« Aie, aie, aie … Pourquoi est-ce qu'il a fallut que je tombe sur lui ? Je vous le jure. »
« Pas de chance Raon, des fois, ça tombe sur les autres, des fois sur toi. »
« Oui mais là, c'est tombé sur moi, et assez salement si je peux me permettre de préciser. Je vous jure, il retient pas ses coups quoi. Ah tiens ? Waram dort déjà … qu'est-ce qu'il fait ici ? Normalement, il est à peine blessé de ce que j'ai compris. »
« Il avait besoin de se reposer. Il a passé une partie de la nuit dehors, hier. » murmura l'armure-pokémon, couchée sur le lit de Waram.
« Est-ce qu'il a aucuun remord par rapport à toute cette histoire ? »
« Rien du tout. Il semble juste complètement perdu. Il n'arrive pas à comprendre pourquoi on lui en veut mais bon … s'il ne sait pas par lui-même, il ne pourra pas avancer. »
« Bof, ça me plait pas trop surtout que je pense que même s'il était sincère, il comprend pas vraiment ce qu'il a fait. C'est bête de sa part. »
« Mais il est ainsi et on ne pourra pas le changer comme. »
Voilà que les adolescents et Sarine parlaient entre eux, discutant de tout et de rien. Sarine demanda des nouvelles de leurs différents combats, Raon expliquant qu'il avait perdu assez salement face à Qalanos alors que Xalex avait eut quelques difficultés mais sans plus.
« C'est dommage. Sanphinoa l'a très mal pris, vous savez. »
« Surtout que Xalex peut comprendre ça, c'est une fille, comme elle. »
« Qu'est-ce que tu insinues, Raon ? Que d'habitude, tu ne me vois pas comme telle ? » rétorque aussitôt la femme-chevalier de la Nidoran femelle.
« Disons que j'ai pris l'habitude te considérer comme une camarade de dortoir plutôt que comme une femme-chevlaier pokémon. »
« Joli rattrapage. Je suis sûr qu'Istiti serait fier de toi. Il est en train d'être réparé, c'est bien ça ? Je suis toujours inquiète quand je vois une armure-pokémon dans un tel état. »
« Même si elles sont brisées, l'âme à l'intérieur n'est pas morte. Il faut faire bien pire que ça pour y arriver mais bon … ça, je l'ai juste lu dans un livre, y a très longtemps. » compléta Raon après quelques secondes de silence.
« Il vaut mieux parler de choses plus plaisantes. » reprit Sarine. « Est-ce que vous pensez qu'ils vont faire la paix, tous les deux ? »
« Je préférerai et cela le plus rapidement possible. »
« Vous avez aussi remarqué à quel point Sanphinoa est maussade ? Mais en même temps, elle a gagné ses deux combats aisément. Ca m'a surpris d'ailleurs. »
Raon avait pris la parole. Il fallait dire qu'il avait très vite perdu donc qu'il avait put jeter un œil aux autres combats. Et Sanphinoa avait été remarquable et prodigieuse. Sincèrement, rien à voir avec l'adolescente à l'arrivée de Waram.
« C'est juste stupide comme dispute ! Il suffirait que l'on explique à Waram c'est quoi ses torts … et ensuite, qu'il aille voir Sanphinoa. Purée ! Ils sont amis tous les deux, ça crève les yeux ! On ne peut pas arranger tout ça ou quoi ? »
« C'est pas à nous de nous mêler de tout ça. Ca ne les concerne que tous les deux même si … c'est vrai qu'on est vaches avec Waram. » complète Xalex après les propos de Raon. Celui-ci soupira et marmonna, disant qu'il n'aimait pas la tournure des événements. Surtout en vue de ce qui allait se passer demain. Oh que oui, ça n'allait pas être beau à voir.
Chapitre 8 : Face à face
« Waram ? Est-ce que je peux te parler ? »
« Je n'ai rien à vous dire puisque vous n'avez rien à me dire. Je suis quelqu'un de très occupé. Je ne suis même pas désolé par mes paroles. Bref, du vent. »
Il avait dit cela avec méchanceté avant de quitter le dortoir. Il avait tout simplement ignoré les paroles de Xalex alors qu'il allait en cours. Sanphinoa n'était pas là. Elle n'était pas malade, elle devait tout simplement lui en vouloir encore.
Pff, les cours étaient d'un ennui mortel et chiant alors qu'il mettait une main dans sa bouche. Sans elle, c'était tout simplement horrible d'essayer de comprendre ce qui se passait. Et surtout de comprendre ce qu'il écrivait. Autant dire qu'il s'ennuyait et s'emmerdait comme un rat mort. Mais voilà, l'après-midi était sur le point d'arriver et il était d'abord l'heure d'aller manger un morceau. A la cantine ? Tous le regardaient. C'était à cause de ses précédents combats ? Même pas. Certain marmonnaient que son futur adversaire n'avait pas de chance.
Bah, tant pis hein ? C'était triste pour son futur adversaire. Il ne savait pas qui c'était et ce n'était pas comme si cela devait lui faire se sentir concerné. Il mit une main devant la bouche après avoir baillé. Normalement, le reste de l'après-midi était libre pour lui permettre de s'entraîner et s'échauffer. Est-ce qu'il devait aller voir la liste pour savoir qui était son adversaire ? Même pas. Il en avait assez. Autant qu'on lui fasse la surprise hein ?
« De toute façon, ils font que tout soit au hasard cette fois. »
Donc il pouvait avoir la liste mais ça ne changera pas grand-chose à ses yeux. AH ! Il poussa un grognement avant de terminer son repas. Il pourrait aller dans son dortoir mais il n'avait pas envie de voir Xalex et Raon. Ils espéraient quoi ? Qu'il allait faire la paix avec eux ? Même pas en rêve, il en était hors de question.
« Fallait pas m'emmerder si c'était pour tenter de faire la paix ensuite. »
Oui, il était du genre très teigneux et surtout très revanchard. Si on voulait le provoquer, on finissait alors des dégâts. Fallait pas espérer qu'il pardonne aussi facilement. Il n'était pas comme ça, il en était hors de question qu'il fasse des efforts pour eux.
« Et si je retourne au dortoir, y a Sarine qui va vouloir que je leur parle. »
Donc pour le moment, il allait juste rester sur ce banc, celui où il avait l'habitude de discuter avec Sanphinoa. Oui, avait .. car ce n'était plus le cas maintenant. Tout ça, c'était du passé. Pfff … Et si pour une fois, il en avait rien à faire du tournoi ? Couché sur le banc, il ferma les yeux en chuchotant pour lui-même :
« Ce n'est pas comme si quelqu'un voudrait de moi à la base. »
Autant dormir alors. Il n'allait pas participer au tournoi. Ce dernier pouvait bien passer outre sa présence. De toute façon, il se rattraperait la prochaine fois. Pfff … Pourquoi est-ce qu'il était autant démotivé malgré ses pouvoirs et ses capacités ? Il en avait strictement aucune idée. C'était juste … ainsi et pas autrement. Il était comme ça en ce moment.
Grumpf … Pourquoi est-ce que Sanphinoa lui faisait la tête ? Pourquoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter un tel traitement ? C'était juste horrible. Il ne méritait pas ça … n'est-ce pas ? Pfff … Il exagérait. Ses pensées n'étaient pas son coeur et son cerveau. Il valait bien mieux que de simples discutes avec une adolescente laide comme un pou.
« Waram, il faut que tu te lèves. C'est l'heure. »
« Hmm … Sanphinoa, encore quelques minutes. J'ai pas envie de me réveiller. »
Sanphinoa ? Ses neurones se connectèrent entre eux jusqu'à finir par lui montrer ce qu'il désirait. Ah oui ! Vraiment ! Il n'avait pas rêvé ? Il releva sa tête, ouvrant les yeux pour se trouver en face de l'adolescente aux cheveux bleus, toujours masquée.
« Qu'est-ce qui se passe, Sanphinoa ? Où est-ce que je suis ? Je peux savoir ? »
« Tu es en retard pour ton match de tournoi. Tout le monde t'attend. Il faut que tu ailles plus vite et que tu te dépêches, vite. D'accord ? »
« Je ne compte pas participer. La personne qui m'affronte a de la chance. Elle obtiendra une victoire facilement. J'ai pas envie »
« Pour cela, il faut le dire à l'arbitre. Heureusement que je savais où tu étais. Tu viens souvent ici, malgré que je ne sois pas là. C'est tranquille comme endroit, non ? » dit-elle alors qu'il hochait la tête. C'était bizarre, vraiment très bizarre, comment il discutait avec elle.
« C'est très tranquille. Personne ne vient, personne ne me dérange. Mais bon, tu es au courant donc ce n'est pas dramatique. Tu n'es pas ennuyeuse à la base. Je dors depuis combien de temps ? Enfin, il est quelle heure ? »
« Environ seize heures si tu veux tout savoir. »
« J'ai dormi presque trois heures ? Ah purée, je ne suis même pas entraîné. Je sais pas qui est mon adversaire mais bon, qu'est-ce que je m'en fous. »
« Ce que les autres pensent et ressentent, tu t'en fiches, n'est-ce pas ? » questionna la demoiselle masquée de blanc alors qu'il hochait la tête positivement.
« Complètement. Je ne fais pas dans le social et je ne le ferais jamais. Je ne suis pas là pour rendre heureux les autres. Sincèrement, qu'est-ce que ça m'apporterait ? »
« Rien du tout, j'imagine. On se dépêche ? Car sinon, ils vont se poser des questions. »
« Bof, si ce n'est pas déjà fait, Sanphinoa. Si ce n'est pas déjà fait. Il n'y a vraiment que des fouineurs et des types ennuyeux dans cette école. Tu sais que Xalex et Raon m'en veulent pour une raison obscure ? Et Sarine, c'est pareil ! AH ! Faut que j'aille la chercher dans le dortoir, je crois. Faut que je me présente avec l'armure, au moins. »
« C'est le cas. Même pour abandonner, il te faudra avoir l'armure sur toi pour ça. J'ai déjà la mienne bien qu'elle soit très silencieuse aujourd'hui. »
« Bah, tant mieux en un sens, ça sera du silence et c'est pas regrettable. »
« Tu ne te reproches jamais rien, n'est-ce pas ? »
« Pourquoi est-ce que je devrais me reprocher quelque chose ? Sanphinoa, que ça soit clair, si je me reproche quelque chose, ça revient à dire que je n'assume pas mes paroles. Et ça, je les assume toujours, même si elles sont blessantes. »
« Et donc ? Est-ce que tu ne t'en veux jamais pour tes paroles ? »
« Non, je ne m'en veux pas. Pfiou, parfois, hmm … non. »
Il allait dire qu'il trouvait qu'il y avait été un peu fort et que même s'il avait été vulgaire, ça ne voulait pas dire que … enfin, non. Même dans ses pensées, il ne doit pas y réfléchir. Il risquerait de commettre une bêtise et ça, il ne l'acceptait pas.
« On y va plutôt ? Au lieu de parler pour ne rien dire ? Tu sais qui est mon prochain adversaire ? Et toi ? Tu as gagné ton second combat, non ? »
« C'est exact. Il n'y a que Raon qui l'a perdu mais tous les autres ont réussi à aller au troisième tour. Comme quoi, je suis devenue plus forte. »
« Oh, sûrement. Mais aussi car les chevaliers-pokémon de bronze ne sont pas forcément les personnes les plus difficiles à battre. Mais il est vrai que c'est surprenant, venant de toi. »
« Venant de moi ? Qu'est-ce que ça veut dire ? »
« Que tu es loin d'être la femme-chevalier la plus forte de l'école, voilà tout. »
« Ah oui, cette franchise que tu estimes meilleure que tes relations, j'oubliais. »
Qu'est-ce qu'elle voulait dire par meilleure que ses relations ? Ca n'avait aucun rapport. Enfin bon, il souriait intérieurement. Sanphinoa était revenue le voir et c'était la meilleure chose à l'heure actuelle. Mais bon, ils allaient d'abord se rendre au dortoir. Là-bas, Sarine se releva du lit, regardant Sanphinoa avex suspicion :
« Oh ? C'est maintenant ? C'est bien ça ? »
« En fait, je suis un peu en retard mais rien de bien dramatique si tu veux tout savoir. Mais bon, ce n'est pas bien important, tu viens, Sarine ? Il faut que l'on aille là-bas. »
« Ce n'est pas faux. Soit, je t'accompagne, si tu veux tout savoir. Je vais déjà me mettre sur toi, ça sera bien mieux. »
« Oui, même si ça ne sera pas forcément très utile, on ne va pas se compliquer la vie. »
Il s'empêcha de sourire et de rire alors que voilà, l'armure-pokémon du Diamat se retrouvait sur lui. Ah … Ca lui faisait bizarre mais ce n'était pas déplaisant, loin de là. Il était content, terriblement content, par rapport à tout ce qui se passait en ce moment.
Finalement, ils arrivèrent tous les deux jusqu'à l'arène. Devant l'arbitre, il les regarda pendant quelques secondes et tenta d'ouvrir la bouche mais ce fut l'arbitre qui vint dire d'une voix calme en se tournant vers Sanphinoa :
« Mes félicitations pour avoir retrouvé votre adversaire. Le combat peut donc commencer. »
« De rien, je savais où le trouver, ce n'était pas bien difficile alors. »
« Attendez un peu, son adversaire ? Ca veut dire quoi ça ? Je dois affronter Sanphinoa ? »
« C'est exact. Comme vous avez votre armure déjà sur le corps, cela veut dire que vous êtes prêt au combat. Veuillez prendre place, je vous pries. »
Mais mais mais … Affronter Sanphinoa ? En arène ? Et puis quoi encore ? Il avait tout simplement fait la paix avec elle non ? Il se tourna vers l'adolescente mais les yeux de celle-ci ne filtraient aucune émotion à travers le masque blanc. Non. Quel idiot. Il était le seul à avoir cru qu'ils faisaient la paix tous les deux. Depuis le début, elle en avait strictement rien à faire de tout ça. Depuis le début, elle s'en fichait.
« Tu … m'as manipulé, Sanphinoa ? C'est ça ? »
« Je ne sais pas si on peut appeler cela de la manipulation, Waram. Tout ce que je sais, c'est que le combat va débuter donc tu devrais prendre position. Et je vais tout donner pour obtenir la victoire. Je ne te ferais aucun cadeau puisque tu ne m'en fais aucun. »
« De quoi est-ce que tu parles ? Tu veux vraiment m'affronter ? »
« Je le veux et je vais réussir à te battre ! »
« Un peu de sérieux, tu n'as aucune chance contre moi. Sanphinoa, arrêtes donc ça. »
Ce n'était même pas de la vantardise mal placée. C'était tout simplement la vérité. Mais elle semblait plus que sérieuse, n'est-ce pas ? Pfff, vraiment, c'était n'importe quoi.
« Tu vas te faire mal pour rien, Sanphinoa. Tu ne ... »
« Que le combat commence ! » s'exclama l'arbitre alors que Waram poussait un soupir. C'est vraiment ça ? Elle voulait vraiment l'affronter ? Alors bon, il …
Il se retrouvait à terre, le plafond comme ciel alors qu'il clignait des yeux. Quoi ? Son corps était complètement trempé alors que déjà des murmures se faisaient entendre dans les gradins, disant :
« Vous avez vu la projection de cette eau ? Comme une cascade ! »
« Il a rien vu venir. Pourtant, c'est un chevalier-pokémon d'argent, il aurait put réagir non ? »
« Ouais mais il semble complètement ailleurs. S'il se concentre pas, il risque de perdre. Et contre le chevalier-pokémon de bronze du Barpau, c'est pas la gloire hein ? »
« Hey, faut pas dire ça, tu as bien vu comment elle s'est battue les deux premières fois ? Sincèrement, elle est pas mal du tout ! »
« Ouais, ouais, je le sais … j'exagérais un peu. »
Hein quoi ? Les gens pensaient vraiment qu'elle avait une chance contre lui ? Tsss ! Les idiots ! Il se redressa, se mettant alors sur ses deux pieds avant de fixer Sanphinoa. Bon, il allait y aller doucement contre elle. Il voulait pas vraiment lui faire mal.
« Je te le demande une dernière fois, Sanphinoa. Il vaut mieux pour toi que tu abandonnes. Ca sera beaucoup moins douloureux ainsi. Qu'est-ce que tu en dis ? »
« Ce que j'en dis ? Que tu dois sûrement me prendre pour une idiote et une moins que rien si tu considères qu'il suffit de me parler ainsi pour que je t'écoute, hein ? »
« Bon ben … Désolé pour toi mais je ne retiendrais pas mes coups. »
De toute façon, bien sûr qu'il allait les retenir. Même si briser son armure-pokémon serait assez plaisant. Il courut vers elle, poing en avant. Un petit coup et elle serait déjà en train de pleurer comme la chouineuse qu'elle avait toujours été !
« Je sais à quel point tes coups sont très dangereux, Waram. Mais tu ne pourras pas t'approcher moi. Je ne t'y autoriserai pas. »
Ah bon ? Elle n'allait pas lui autoriser ? Quelle bonne blague, hahaha ! Pour qui est-ce qu'elle se prenait pour lui adresser la parole de la sorte ? Elle n'avait pas l'air de comprendre qui il était. Ce qu'il voulait, il le récupérait ! Et ce n'était pas la barrière d'eau devant lui, tel un mur immense qui allait le faire reculer.
« Je crois que tu mérites une petite leçon d'estime personnelle, Sanphinoa. »
« Laisses-moi deviner : ne pas présumer de ses forces, c'est ça ? Tu considères que je ne suis pas assez forte pour te tenir tête, Waram ? »
« C'est exact. Mais tu n'as pas encore l'air de le remarquer. Tu crois que c'est ta petite protection aqueuse qui va m'empêcher d'avancer ? »
Il s'avança, poussant un cri avant de foncer dans le mur. Mais au lieu de le traverser, il fût renvoyé en arrière, assez violemment, le sonnant à moitié sur le coup. Hein que quoi ? Comment c'est possible ça ? Pourquoi est-ce qu'il est au sol encore ne fois ?
« Ca commence à devenir irritant, Sanphinoa. Vraiment irritant ! »
« Et pourtant, tu n'es pas encore devant moi, qu'est-ce que tu attends ? »
« ULTIME FOIS QUE JE TE LE PROPOSES ! ABANDONNES MAINTENANT ! »
« Et pourquoi est-ce que tu veux que j'abandonne ? Tu ne te sens pas assez confiant pour réussir à me battre, Waram ? C'est ça ? Tu n'as pas assez de force ? »
« Tu es devenue bien arrogante, n'est-ce pas ? »
« Non, je sais mes forces et mes faiblesses. Je sais aussi que je ne peux pas perdre face à toi, malgré tout ce que tu feras. Tu ne peux pas gagner, Waram. »
Ah bon ? ELLE SE FOUTAIT DE LUI ?! Il émit un grognement avant de frapper le sol de son pied droit, le fissurant sur le coup. Il allait devoir lui expliquer un peu le sens de la vie pour qu'elle sache qu'il n'était pas à prendre à la légère !
« Et si je t'explose la tronche, tu crois que tu peux encore l'ouvrir après ? »
« Waram, il s'agit de Sanphinoa. Tu ne veux pas la faire souffrir, non ? »
« La ferme, Sarine. Elle n'a visiblement que ça dans la tête. Elle veut juste que l'on se batte ! Alors, on va se battre, elle et moi ! Je vais lui faire mordre la poussière à cette gamine ! »
« Tu n'as pas compris le sens de ce combat, n'est-ce pas, Waram ? Tu n'as aucune idée de ce que tu dois faire exactement, non ? » dit une nouvelle fois l'armure-pokémon du Diamat. Ah oui ? Y a un sens caché ? Et encore une fois, on ne va pas le lui dire hein ?
« Désolé de ne être qu'un connard arrogant et qui n'a pas le temps pour réfléchir à des stupidités de la sorte ! J'EN AI STRICTEMENT RIEN A FOUTRE ! RIEN DU TOUT ! FALLAIT PAS ME FAIRE CHIER POUR CA ! »
Il continuait d'hurler tout en regardant Sanphinoa. Elle s'était foutue de sa gueule ! Impunément ! Pas une fois ! Pas deux fois ! Elle avait été le chercher juste pour l'affronter et il ne savait pas pourquoi il se sentait aussi mal en ce moment … Il avait mal au coeur.
« Je vais te le faire payer, Sanphinoa. »
« C'est plutôt à moi de te dire ça, Waram. Tu n'as … rien fait pour arranger la situation. »
« Et tu penses que c'est en me blâmant que tu vas m'y aider ? SI Y AVAIT UN PROBLEME, FALLAIt ME LE DIRE EN FACE ! »
Cette fois-ci, il donna un coup de poing dans la vide, créant une vague ténébreuse qui percuta le mur d'eau, venant le séparer en deux avant de le faire disparaître. Sansphinoa était droite et fière, le regardant pendant de longues seconde avant de soupirer :
« Tu n'es pas un garçon très mature, Waram. On ne peut pas toujours te prendre en main. Mais … tu m'as fait vraiment mal, Waram. »
« Ah oui ? Et encore, tu n'as pas tout vu, tu vas VRAIMENT AVOIR MAL BIENTÔT ! Tu comprendras ce que c'est de souffrir ! Tu comprendras comment je vais t'en faire baver ! Tu auras de l'écume aux lèvres ! Je vais briser ton armure et ton corps ! »
« WARAM ! C'EST SANPHINOA EN FACE ! » s'écria Sarine.
« RAISON DE PLUS ! JE VAIS LUI FAIRE COMPRENDRE ! »
Lui faire comprendre quoi ? Il est en plein délire ! Et il vient de rentrer dans une spirale de violence dont il ne pourra pas sortir de sitôt s'il ne fait pas attention. S'en prendre à Sanphinoa, ça serait la dernière chose à faire. Il va le regretter …
« Waram, tu ne peux pas me faire plus mal que tu ne l'as déjà fait. »
Ah oui ? C'était un défi ? Il allait le relever. RAH ! Mais qu'est-ce qui lui prend ? Il s'agit de Sanphinoa ! La première personne qui voulait bien de lui dans l'école ! Non, c'était faux ! Elle était manipulatrice, comme les autres ! Comme toutes les autres !
Chapitre 9 : Mise à mort
« Je tiens à vous rappeler à tous les deux qu'il s'agit d'un tournoi amical. Ce n'est pas un combat qui doit se finir avec la mise à l'infirmerie de l'autre dans un état grave, compris ? »
« Bien entendu, ne vous en faites pas à ce sujet, je respecterais les consignes. » déclara l'adolescente aux cheveux bleus, ses yeux fixant Waram à travers son masque blanc.
« Elle finira à l'infirmerie, ça, c'en est sûr et certain. Et je ne suis pas sûr qu'elle pourra se relever pendant quelques semaines. »
L'arbitre s'apprêtait à lui demander de se calmer mais l'adolescent était déjà parti en avant, frappant du poing sur le sol pour déclencher une secousse. Sanphinoa fit un saut en arrière, évitant les tremblements avant de tendre une main. Une sphère aqueuse apparue, quittant sa paume avant de foncer vers Waram. Celui-ci se la prit en pleine face, s'écriant :
« TU CROIS VRAIMENT QUE CA SERA SUFFISANT ?! »
« Pour ce que je comptes faire, oui. Tu .. es vraiment horrible, Waram. »
Vraiment horrible ? Rien que ça ? Oui, il était horrible ! Et tout ça à cause d'elle et des autres ! Qu'ils ne cherchent pas à mettre la faute sur lui. Il n'avait fait que se défendre ! Ils se foutaient complètement de lui. Ah … Dans sa tête, il était complètement excité. Dans ses paroles aussi. Mais dans son coeur, il était las, vraiment très las. On le regardait comme s'il était un démon, un criminel, un être horrible. Est-ce qu'il l'était tellement à leurs yeux ?
« Vous me faites tous chier. Voilà, comme ça, tu es comme les autres, au final. »
« Ne te mets pas dans le rôle de la victime, Waram. Tu n'es pas une victime ! »
« Et comment est-ce que tu peux le savoir hein ?! COMMENT TU PEUX LE SAVOIR ?! »
« Car tu n'es pas comme ça … tu ne l'as jamais été, Waram. Tu ne tromperas personne. »
Comment est-ce qu'elle peut prétendre une telle chose ? Sans même savoir ce qu'il ressentait réellement ? Non, ce combat était juste stupide et absurde. Et tout ça à cause de la fierté mal-placée de Sanphinoa. Il ne devait pas retenir ses coups, n'est-ce pas ?
« Il ne faut pas retenir ses coups … c'est vrai. Il ne faut pas les retenir. D'accord, puisqu'il en est ainsi, je ne vais pas les retenir, pas du tout. »
« Fais donc, Waram. Montre à tous ce que tu es réellement. Depuis le début, tu te jouais de moi, c'est ça, n'est-ce pas ? »
« Je ne sais pas de quoi tu parles et j'en ait marre, tellement marre de toutes ces conneries. Vous me fatiguez ! Vous me fatiguez tous ! LÂCHEZ-MOI LA GRAPPE ! »
« Est-ce que tu vas bien ? Waram ? » demanda soudainement Sanphinoa avec inquiétude, gardant néanmoins une position défensive. L'adolescent était pris de soubresauts, une aura ténébreuse l'entourant alors que sa tète regardait le sol.
« Est-ce que tu vas bien, Waram ? Est-ce que tu vas bien ? Pourquoi est-ce que tu souffres autant ? Pourquoi est-ce que tout le monde te déteste ? Pourquoi est-ce que tout le monde se ligue contre toi, Waram ? Pourquoi est-ce que tu hais tout le monde ? Pourquoi ? »
« Waram ? Mais qu'est-ce que tu dis ? Qu'est-ce que tu racontes ? »
« La ferme, la ferme, la ferme ! Vous me prenez tous la tête ! »
Elle avait fait un pas en reculant. Pourquoi est-ce qu'il parlait de tous les autres ? La seule victime des paroles de Waram avait été elle. Est-ce que les … autres ? Non, quand même pas ? Ce n'était pas ça, n'est-ce pas ? Est-ce que les autres avaient cherché à le réprimander ? Pourquoi ? Ca ne les concernait pas. Ils n'avaient pas à se mêler de cette histoire. Elle allait devoir leur en parler et …
« SANPHINOA ! » hurla l'adolescent, arrivant à sa hauteur, sa bouche s'ouvrant pour laisser paraître des flammes violettes. Vite ! Elle devait réagir ou elle finirait carbonisée.
D'un coup de pied sur le sol, elle fit une petite projection aqueuse sous la forme d'un geyser. Le geyser frappa Waram sur le menton, sa tête se tournant vers le plafond. Les flammes violettes sortirent de sa bouche, percutant le plafond, quelques morceaux en tombant dont un sur le crâne de Waram. Sanphinoa en profita pour reculer une nouvelle fois, chuchotant :
« C'est bon, Waram. On ne va pas continuer comme ça. Tu vas pas bien du tout. C'est bon, je ne t'en veux pas. Je sais que tu disais juste la vérité … que tu ... »
« LA FERME ! NE TENTE PAS DE ME MANIPULER UNE NOUVELLE FOIS ! Je ne tomberai pas dans ce piège ! Je vais te le faire payer ! »
« Ce n'est pas un piège, Waram. Ce n'est pas un piège, tu te trompes complètement ! »
« Sanphinoa, il faut que tu arrives à le battre. Il est complètement déboussolé. » soupira l'armure-pokémon du Barpau alors que l'adolescente commençait à trembler.*
« Je ne sais pas si j'en serais réellement capable, je ne sais pas si j'y arriverais vraiment. »
« Et pourtant, il va falloir que tu le saches et tu sais aussi bien que moi pourquoi, non ? »
« Car tout cela est … de sa faute et de la mienne. Nous sommes des adolescents, plus des enfants. On aurait dût résoudre ça plus tôt … plutôt que de nous disputer. Je ne pensais pas qu'il réagirait de la sorte, pas du tout, Karry ! »
« Je m'en doutes. Et lui non plus, j'imagine. Vous êtes encore des gamins, de toute façon. Vas essayer de le calmer dès maintenant, ça sera mieux. »
« Je vais faire de mon mieux, oui ! Pour que nous puissions avoir une discussion, lui et moi ! » s'exclama Sanphinoa alors qu'elle restait en position, attendant de voir comment Waram allait réagir et se battre, tout simplement.
« SAN … PHI … NO… A ! SANPHINOA ! SANPHINOA ! »
« Oui, c'est moi, Waram. Mais ne t'en fait pas, je vais te stopper dans cette folie qui t'habite. Tu ne seras pas seul et isolé. Bon … J'espère que je serais capable de te faire retrouver la raison. » murmura une nouvelle fois l'adolescente aux cheveux bleus.
« Et tu crois que c'est toi qui va tout arranger ? Toi ? Xalex ? Raon ? C'est ça ? Vous et vos armures-pokémon ? La principale ? L'école ? J'étais très bien quand j'étais seul ! Vous vous êtes immiscés dans ma vie ! Tout ça est de votre faute ! »
Il ouvrit la bouche, un hurlement strident en sortant, Sanphinoa étant obligée de mettre ses mains sur ses oreilles. Chose regrettable puisque Waram en profita pour venir la frapper de toutes ses forces dans le ventre, la faisant hoqueter de douleur.
« Wa … Waram, s'il te plaît. S'il te plaît. Je sais que ... »
« LA FERME ! Tu ne me manipuleras plus jamais ! Ni toi, ni les autres ! Ni toi ! Ni toi ! NI TOI ! Sanphinoa ! Tout ça est de votre faute à tous ! »
« C'est de notre faute mais aussi de la tienne ! Tu n'es pas tout blanc dans cette histoire ! »
Voilà qu'il plaçait ses mains autour du cou de l'adolescente, comme pour l'étrangler. Sous la surprise, elle se laissa faire pendant quelques secondes avant de gigoter. Soulevée au-dessus du sol, les spectateurs criaient de toutes parts, insensibles pour la majorité à ce qui se tramait réellement devant leurs yeux.
« Si je coupe … ton souffle, peut-être que je pourrais enfin me reposer hein ? Sanphinoa ? Si tu n'as plus de souffle, pourquoi est-ce que cela devrait continuer ? »
« Tu … Tu me fais mal, Waram. Tu me fais très mal ! » sanglota Sanphinoa avant de réunir ses deux mains devant le visage de Waram. Le jet d'eau qui le frappa au visage le fit relâcher l'adolescente, celle-ci retombant au sol pour reprendre son souffle.
L'adolescent, quant à lui, était tombé au sol, à moitié hébété et secoué, dans son armure. Le visage tourné vers le plafond, ses yeux rouges restaient là, sans cligner. Sarine lui chuchotait, d'une voix qui se voulait douce et tendre :
« Waram, reste couché au sol, c'est mieux pour tout le monde. C'est terminé. Tu n'as pas besoin de gagner. Tu n'as rien à prouver, tu le sais bien, non ? »
« Je n'ai rien à prouver … mais je dois le faire pourtant. Je n'ai rien à prouver … mais il faut pourtant que je le fasses. Je n'ai rien à montrer, rien du tout. »
« C'est exact. Tu as entendu Sanphinoa, n'est-ce pas ? Vous allez pouvoir discuter, elle et toi .Vous allez retrouver ce que vous faisiez auparavant, non ? »
« Ce que nous faisions avant, oui. Sanphinoa et moi, oui. Elle m'en veut. Tout le monde m'en veut. Tout le monde me déteste et me hait. Mais je déteste tout le monde et je hais tout le monde. Je n'ai pas besoin d'être aimé … »
« Ne raconte donc pas n'importe quoi. Tu sais aussi bien que moi que c'est faux hein ? »
« Ce n'est pas faux, c'est la réalité. Sanphinoa est devenue forte … vraiment très forte … Son attaque m'a fait mal, vraiment très mal. »
« Elle est devenue très forte grâce à toi, vraiment très forte. Et tout ça car tu as passé du temps avec elle. Est-ce que tu veux tout gâcher maintenant ? »
« Tais-toi, Sanphinoa. Personne n'a cherché à me faire comprendre. De toute façon, je ne fais que répéter cela depuis des jours. Et ils font que répéter cela depuis des jours. Tout cela va s'arrêter aujourd'hui. Je vais stopper cette histoire. »
« Et comment est-ce que tu … comptes faire, Waram ? »
« Comme d'habitude, pas autrement. Comme d'habitude. Il n'y a pas d'autres solutions pour arrêter tout ça. Il n'y a pas d'autres solutions pour que tout se finisse. »
Il avait décidé de se redresser, le visage froncé et tourné vers Sanphinoa. L'adolescente était haletante, parcourue par les trémolos alors qu'elle recommençait à créer un mur aqueux devant elle, bredouillant faiblement :
« Waram ? Est-ce que toi et moi … on peut ... Waram ? C'est au sujet de ce que tu as dit. Tu sais, lorsque tu parlais avec Sarine. »
« Ne parle plus, je ne veux plus rien savoir, Sanphinoa. C'est trop tard maintenant. Vous avez tout simplement désiré que je devais être votre tête de turc. Sauf que moi, contrairement à toi, Sanphinoa, je suis capable de répliquer. »
« Ce n'est pas du tout ça. Ce n'est VRAIMENT pas ça ! Je voulais juste … que tu viennes t'excuser de ce que tu avais dit. Même si tu le pensais … juste que … je suis pas une moins que rien. Pas du tout. Mais c'est trop tard maintenant. »
« Ce n'est jamais trop tard, si tu décides d'arrêter là. Mais est-ce que tu veux t'arrêter là, Waram ? Je ne veux pas gagner le tournoi alors je peux te laisser la victoire. »
« J'en ait assez d'être rabaissé par tes paroles, SANPHINOA ! »
Rabaissé ? Est-ce qu'il allait vraiment si mal que ça ? Elle aurait eut du mal à le croire si elle ne le connaissait pas aussi bien. Pourtant, elle était là, plus que concentrée sur l'adolescent. Elle devait le vaincre. Elle devait réussir à lui tenir tête.
La charge des dragons qui la frappe en pleine poitrine la fit reculer sur plusieurs mètres et cracher du sang à travers son masque. Les jambes flagellantes, elle continuait de le regarder, lui envoyant plusieurs missiles aqueux tout en chuchotant :
« Waram … Waram … Retrouves tes esprits, s'il te plaît. Waram. »
« Au final, rien n'a changé hein ? Rien du tout, n'est-ce pas ? »
« Waram. » murmura Sanphinoa. Elle devait se rapprocher de lui. Elle avait compris. Il était dans l'erreur mais elle aussi. Ils étaient tous les deux dans l'erreur. Elle devait l'aider.
« Sanphinoa, qu'est-ce que tu comptes faire ? »
« Une chose très stupide pour une adolescente qui croit encore en la magie de ce monde. Une chose très stupide mais très importante. »
« De quoi est-ce qu'il s'agit ? Fais attention à ce que tu vas dire … fais très attention. »
« Je vais serrer Waram dans mes bras, voilà tout. Ça me semble être la seule solution pour réussir à l'apaiser et le calmer. Ca me semble être … juste être ça … qu'il faut faire. »
« C'est de la pure folie ! Waram va tout simplement t'annihiler ! »
Mais n'était-ce pas ce qu'elle recherchait ? Elle avait pourtant dire que c'était une idiotie de sa part. Mais c'était l'idiotie qu'elle voulait accomplir. Sans même prévenir, elle courut vers Waram avant de lui sauter au cou. Aussitôt, un poing s'enfonça dans son ventre, Waram hurlant avec rage :
« Lâches-moi Sanphinoa ! Lâches-moi ! Je t'ai dit de me lâcher ! »
« Tant que tu n'auras pas accepté que toi et moi, nous discutions ensembles, il en est hors de question. Tout simplement hors de question. »
« JE VAIS T'ECLATER ! TU VAS ME LÂCHER ! »
Il ne lésinait pas sur la puissance de ses coups. Chaque frappe faisait cracher une gerbe de sang à l'adolescente, celle-ci ayant ses mains qui serraient avec encore plus de conviction le corps de Waram. L'adolescent aux cheveux noirs bafouillait :
« Mais mais mais … tombes ! Je t'ai dit de tomber ! Tombes ! Ne te relèves pas ! »
« Pas tant que toi et moi, nous serons en froid. Ça a assez duré, Waram. J'ai tellement plus souffert de ton absence à mes côtés que des coups que tu me donnes en ce moment. »
Encore un coup, puis un autre. Il continuait, mais avec plus d'espace entre chaque frappe. Il semblait devenir si las, si démotivé, si fatigué. Il bredouilla en la regardant :
« Ca vous aurait fait du mal de me le dire en face hein ? De me dire que j'avais raconté une chose horrible pour toi ? Ca vous aurait fait mal hein ? »
« Non, on voulait juste que tu apprennes mais … tu ne sais pas justement à quel point cela peut faire mal à une fille … mais pas grave ...Waram. Je suis fatiguée. »
« Tu es fatiguée ? Comment ça ? Nous sommes en plein combat. Ce n'est pas le moment d'être fatiguée ! On doit encore se battre et ... »
Il sentit son poids qui s'affalait sur son corps. Tout l'être féminin était maintenant avachi sur Waram alors qu'il posait une main sur son dos. Il se tourna vers l'arbitre, celui-ci criant :
« Va … Vainqueur du combat : Waram, chevalier-pokemon d'argent du Diamat ! »
Mais presqu'aussitôt, l'arbitre s'était rapproché d'eux, regardant dans quel état se trouvait Sanphinoa avant de la prendre des bras de Waram.
« Cela ne passera pas inaperçu, Waram. Que ça soit bien clair. Cet acte est .. »
« Punissez-moi, je m'en fiche. Je crois que je l'ai déjà été assez aujourd'hui. Sanphinoa a plus besoin de soins que moi de réprimandes. Vous devriez aller l'emmener le plus vite possible à l'infirmerie. Moi, je vais juste aller dans ma chambre, je crois. »
Enfin son dortoir. Son armure quitta le reste de son corps avant qu'il ne soupire. Il avait encore gagné un combat mais cette fois, il se sentait terriblement mal. Sanphinoa était dans les bras de l'arbitre qui s'éloignait. Il pouvait … faire encore quelque chose non ? Le regard de Waram n'échappa pas à Sarine, celle-ci disant :
« Qu'est-ce que tu attends,Waram ? Dépêches-toi avant qu'il ne soit trop tard. »
« Non, je pense que c'est bon. Je pense que c'est parfaitement bon, oui. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Je n'ai pas à me mêler de tout cela, loin de là. Mais non, mais non. »
« FAIS-LE ! MAINTENANT ! Waram, tu vas le regretter sinon ! »
Mais mais mais … NON ! Il ne le fera pas ! Il était peut-être un trouillard dans l'âme mais qu'importe ! Il commença à courir à l'opposé de l'arbitre et du corps inanimé de Sanphinoa, fonçant vers le dortoir sans même attendre que Sarine n'arrive.
« Waram ? Ne me dit pas que tu comptes me faire croire que tu dors, n'est-ce pas ? Il faut que tu ailles te faire soigner. Je crois que Sanphinoa a réussi à te blesser. » dit l'armure-pokémon en rentrant dans le dortoir, quelques minutes après lui. Il s'était tout simplement couché sur le lit, s'emmitouflant sous la couette.
« Je ne suis pas blessé et je sais que tu veux que j'aille là-bas pour aller voir son état de santé. Mais je ne le ferais pas, je ne suis pas assez stupide pour tomber dans ce piège. »
« Pourquoi est-ce que tu parles d'un piège ? Ça n'a rien de tout ça ! »
« Je veux juste que l'on me laisse tranquille. Je voulais pas en arriver là. Je suis juste un monstre, comme tout le monde va se l'imaginer dès demain. »
« Pourquoi est-ce que tu vois tout en noir ? Enfin, d'accord, je comprends que tu veuilles dormir et penser à autre chose. Mais demain, n'hésites pas à aller voir Sanphinoa, d'accord ? Ca sera mieux pour vous deux … voire tout le monde. »
« Je verrais seulement si je suis motivé pour cela. Mais je ne penses pas l'être, voilà tout. Bonne nuit … même si on est qu'en fin d'après-midi. »
Il avait tout simplement fermé les yeux avant de chercher à se plonger dans le sommeil. Un sommeil qui ne voulait pas arriver alors qu'il réfléchissait à ce qu'il avait accomplit aujourd'hui. Il avait faillit étrangler Sanphinoa. Il avait faillit la tuer. Il n'avait jamais voulu ça ! Il n'avait jamais voulu arriver à une telle extrêmité. Il était perdu. Juste perdu.
Chapitre 10 : Le monstre de l'école
« Waram, vas prendre des nouvelles de Sanphinoa. »
« Je ne le ferais pas. E n'ai aucune raison de le faire et je te vois mal essayer de me forcer, n'est-ce pas ? Alors, on s'en fiche et je ne le ferais pas. »
« Est-ce que tu t'en fiches réellement ou non ? Waram ? Fais-le au lieu de tourner sur place. C'est le matin. Tu dois te réveiller, tu es le seul qui n'est pas encore parti. »
« Elle doit être sûrement dans son dortoir en train de dormir. Ou alors, elle m'attendra dans la classe, voilà tout. J'ai pas besoin de demander, tu verras. »
Comme il voulait. L'armure-pokémon le regarda avec suspicion et une pointe d'agacement. Voir l'adolescent tout faire pour ne pas aller la rencontre avait le mérite de l'exaspérer. Finalement, Waram était debout, prêt à partir.
« Je reviendrais dans le dortoir après la fin des cours. Il y a une journée de repos pour les matchs d'après ce que j'ai cru comprendre. Tout reprendra demain. »
« D'accord, d'accord mais ce n'est pas ma première préoccupation. »
« Mais oui, je te tiendrais au courant. J'irais demander aux autres voire à Sanphinoa elle-même. Tu verras qu'il n'y a rien de grave. Vraiment, c'est limite vexant et blessant de croire que je me suis comporté comme un être horrible sur elle. »
« Et tu ne penses pas que ça soit le cas ? »
« … … … Je m'en vais, de toute façon, ça sert à rien de discuter. »
Il n'avait pas voulu comprendre où elle voulait en venir et il s'en fichait pas mal. Quittant le dortoir, il se dirigea vers la salle de classe. En pénétrant à l'intérieur, il remarqua aussitôt les regards portés sur lui, des regards qu'il ignora complètement. Sanphinoa n'était pas là. Bien entendu. Même si elle allait mieux, elle n'aurait pas voulu s'asseoir à ses côtés. Mouais.
« Bof, toute façon, on verra plus tard. »
Même lorsqu'il vient s'asseoir, tous et toutes le regardaient. Ils voulaient sa photo ? Car si c'était le cas, il pouvait facilement la livrer avec quelques pains dans la figure. Mais bon, pour une fois, il préféra se concentrer sur le cours.
Cours qui dura une éternité même s'il ne chercha pas à relever les boulettes qu'il recevait dans la tête ainsi que quelques petites rires mesquins. Il savait d'où ils venaient et il allait tout simplement leur en faire baver à la fin des cours.
« Tiens, mon gars, tes papiers. »
Il avait récupéré les boulettes avant de tenir la tête d'un adolescent par les cheveux, le forçant à ouvrir la bouche pour lui enfoncer les boules de papier dans la bouche. Sans même se préoccuper des remarques des autres, il s'éloigna.
« Quel enfoiré. Même s'il s'agit de la femme-chevalier du Barpau, la foutre dans cet état, faut vraiment être complètement dingue. »
« Ah ? Toi aussi, t'as entendu ? Elle s'est toujours pas réveillée. J'ai entendu une rumeur comme quoi elle était dans le coma à cause de cette attaque. »
« Je me demande pourquoi ils le font pas refuser de participer à la suite du tournoi. Des brutes comme ça, on en a dans l'école mais pas à ce point. »
Bande de faux-culs. Sanphinoa en avait largement bavé dans le passé, avant qu'il n'arrive. Alors qu'ils le choisissent comme bouc-émissaire, cela aurait put le faire rire s'il n'avait pas appris autre chose en les écoutant. Sanphinoa était dans le coma ? Vraiment ?
Dans la cantine, il ne mangeait pas. Il n'avait pas faim. Comment aurait-il put manger ne serait-ce qu'un simple morceau. Sanphinoa dans le coma ? Après tous ses coups ? Il n'avait pas visé dans la tête. Ils exagéraient tous. Mais ceci expliquerait pourquoi elle n'était pas là. Il pouvait toujours aller voir Karry mais …
« Même pas en rêve, elle me déteste et je la déteste. On n'a rien à se dire, elle et moi. »
Mais ce n'était pas vraiment ça. Il n'avait pas faim. Et lorsqu'il retourna en cours, il émit simplement un grognement pour bien montrer que s'ils recommençaient leur manœuvre de ce matin, il n'aurait aucune réticence à les éclater. Mais cette fois-ci, ce fut à la sarbacane qu'il fut ciblé. Prenant une profonde respiration, l'aura ténébreuse qu'il fit émettre était sans pareil. Tous les sentiments néfastes refaisant surface.
« AAAAAAAAAH ! Professeur ! »
« Qu'est-ce qui se passe ? Waram ! Pas de pouvoirs de chevaliers en classe ! »
« Il faudrait peut-être alors envisager de calmer les autres élèves par rapport à leurs sarbacanes à la con si vous vouliez éviter de ça. »
« Il fallait peut-être envisager de ne pas tabasser une jeune fille innocente. »
« Je n'ai pas fait exprès, BORDEL ! »
Le poing qu'il souleva vint s'abattre sur la table d'écolier, brisant le bois en deux. Il se leva en même temps que le professeur hurlait :
« DEHORS WARAM ! Hors de ce cours ! Tu seras bon pour quelques heures de colle ! »
« C'est pas grave, au moin, je ne verrais pas les sales tronches de cette classe. »
« Et direction dans le bureau de la principale ! »
Ah oui ? Aller voir la principale ? AH ! Et qu'est-ce qu'elle allait lui dire ? Ou allait lui faire ? Comme s'il la craignait. Cette femme-chevalier dont il en avait strictement rien à foutre ! Comme tout le reste. Il récupéra ses affaires, ses yeux rubis se posant sur chacun.
« Aucun problème … n'est-ce pas ? »
Il avait murmuré cela avec lenteur tout en commençant à se diriger vers son dortoir. Non, il n'avait pas envie d'aller voir la principale et il en avait aucune raison. De toute façon, en rentrant dans le dortoir, la tête d'enterrement de Sarine confirmait une chose :
« Tu as été mise au courant au sujet de Sanphinoa, n'est-ce pas ? »
« Et pas de ta part mais tu étais en cours donc je te pardonne mais ... »
« Non, je n'ai pas été la voir. De toute façon, ma présence n'aurait rien changé. Elle n'est plus consciente, il semblerait. Donc bon … je vois pas à quoi j'aurais servi. »
« De réconfot ! Espèce d'imbécile ! Tu lui aurais servi de réconfort ! Elle avait besoin de toi pour se réveiller ! C'est aussi simple que ça. »
« Aussi simple que ça ? Non. Et je n'aurais pas servi à grand-chose. Je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps avec ça. D'ailleurs, mon combat n'est pas avant demain et je dois aller me rendre au bureau de la principale. »
« Qu'est-ce que tu as fait encore ? » s'irrita aussitôt la créature faite de métal. Il haussa les épaules, tout simplement, comme pour montrer sa non-envie de s'intéresser à ça.
« Rien de spécial, juste éclater une table car certains s'amusaient à m'emmerder. »
« Briser une table ? Et pour quelle raison exacte ? Non, je m'en fiche ! Je veux que tu ailles voir Sanphinoa ! C'est un ordre ! »
« TU NE ME DONNES PAS D'ORDRES ! JE N'IRAI PAS VOIR SANPHINOA ! »
« TU ES RESPONSABLE DE SON ETAT ! »
« Elle s'est mise dans cet état toute seule ! Je n'ai rien fait pour l'emmener comme ça ! »
Il avait serré les poings comme les dents, regardant avec colère l'armure-pokémon. De quel droit elle se permettait de vouloir lui intimait des ordres ? De quel droit elle se permettait de croire qu'elle voulait l'écouter hein ? DE QUEL DROIT ?!
« Ne te mêle plus de ça, compris ? Ca ne te regarde pas et ça ne te regardera jamais ! JAMAIS ! C'est compris ? Tu n'as pas à t'en mêler ! »
« Je m'en mêle car je me préoccupe autant d'elle que de toi ! C'est aussi simple que ça ! »
« Alors, tu n'as qu'à aller la voir et arrêter de me faire chier avec ! C'est aussi simpl que ça ! » s'exclama l'adolescent avant de partir du dortoir.
Qu'elle ne le fasse pas chier avec ça ! Qu'elle arrête d'être aussi lourde avec ces conneries ! Il n'avait pas besoin d'elle ! Et puis … il n'avait pas envie d'aller à l'infirmerie pour voir Sanphinoa. Il lui dirait quoi ? Dans le coma ? Vraiment ? Elle l'était ? Par sa faute.
Et qu'est-ce qu'il ferait lorsqu'il verrait son corps inanimé ? Il devrait aller le réconforter ? Le prendre dans ses bras ? Le serrer tendrement ? C'était stupide, complètement stupide. Il ne pouvait pas faire ça. Ce n'était pas son genre.
« Hein ? Qu'est-ce que je fous ici ? »
Il s'était arrêté devant la porte de l'infirmerie. Sans même le savoir, il s'était déplacé jusqu'à celle-ci. Bon sang ! Mais pourquoi ? POURQUOI ? Qu'est-ce qu'il allait faire ? Personne à gauche ? Personne à droite ? Bon, vite fait alors.
« Juste une minute et encore ... »
Grumpf. Il pénétra dans la pièce, regardant à l'intérieur pour être sûr que personne n'était là. Les gens avaient pas besoin de savoir qu'il allait dans l'infirmerie. Purée, lui, faire ça ? Qu'est-ce qu'il avait honte de toutes ces conneries. Les lits étaient tous vides sauf un, dont les rideaux avaient été tirés. Même malgré ça, il pouvait savoir que c'était elle. Déglutissant, il n'arrivait pas à saisir pourquoi il faisait ça.
En silence, il se rapprocha du lit, tirant le rideau. Elle était bien couchée dans ce lit. Elle dormait ? C'est ça ? Elle dormait paisiblement ? Il n'y avait pas de machine … mais elle était vraiment dans le coma ? Elle portait encore son masque blanc sur le visage mais sa tête était penchée sur le côté. Le masque n'était pas parfaitement accroché à son visage. La peau de ses bras était toujours digne de celle d'une lépreuse, prête à partir en lambeaux. Et l'odeur de ses cheveux restait horrible. Pourtant, il continua de se rapprocher d'elle.
Elle dormait ? Son visage était presque collé au sien alors qu'il cherchait à sentir son souffle chaud. Ce fut le cas et il se surprit à soupirer de soulagement. Elle était vivante, c'était toujours ça, n'est-ce pas ? Humpf … Bon et maintenant ? Qu'est-ce qu'il devait faire ? Il était si proche d'elle. Avec lenteur, il avança une main vers la joue qui n'était pas cachée par le masque. Hein ? Comment ça ?
« Elle a la peau vraiment douce. C'est pas normal ça. »
Un doigt caressait la joue nue, passant sur celle-ci avant de se stopper. Un second doigt puis le reste de la main. C'était bien une caresse qu'il appliquait sur le visage de l'adolescente aux cheveux bleus. Il murmura :
« Comment c'est possible que cette peau soit aussi douce alors que tu pars en morceaux à chaque instant. Comment est-ce possible, n'est-ce pas ? »
Il irait bien s'asseoir mais il n'y avait pas de chaise. Finalement, après quelques secondes, il décida de s'installer sur le lit. Son geste fit tomber le masque de Sanphinoa et il ferma aussitôt les yeux. Même si elle était très laide, il respectait ce choix masqué. Il chercha à la récupérer des mains mais s'arrêta dans son mouvement.
« N'importe quoi, c'est juste n'importe quoi. Toute cette histoire est juste stupide et vouée à l'échec. C'est juste … n'importe quoi … Pourquoi est-ce que je devrais faire ça ? Pourquoi est-ce que je devrais venir me faire pardonner ? Enfin, mes paroles, c'est … pas compréhensible. Mais ce que j'ai fait, là, là, je peux m'excuser. »
Mais il ne le fera pas. Il n'avait aucune réticence dans ses poings. Il avait bien frappé de toutes ses forces … et il avait le résultat à côté de lui. La même main qui caressait sa joue vint se placer sur le front de l'adolescente puis dans ses cheveux.
« Je vais te remettre ton masque. Je ne suis pas assez cruel pour voir ton visage. Je ne sais même pas comment ça se passe si un homme voit le visage d'une femme. Et si une femme voit le visage d'une autre femme ? C'est vraiment compliqué ces histoires. »
Finalement, l'autre main plaça le masque sur le visage de Sanphinoa. Pourquoi est-ce qu'il était comme ça ? Il rapprocha ses lèvres de l'oreille de Sanphinoa, lui chuchotant :
« Je tenais à te dire, Sanphinoa que je suis ... »
« Hey ? Pourquoi est-ce que la porte de l'infirmerie est ouverte ? Je pensais l'avoir fermée en partant. Même à clé ! C'est quoi ça ? »
A clé ? Mais cela avait été facile d'ouvrir ! Mais mais mais … Il ne devait pas être retrouvé ! Zut zut zut ! Quel con mais quel con ! Il commença à regarder à gauche et à droite, espérant trouver une issue de secours. MAIS Y A RIEN ! AIE ! Il venait de s'arracher une touffe de cheveux noirs par erreur, celle-ci tombant sur le drap du lit de Sanphinoa.
« Et merde ! Pas le choix ! »
Il n'avait pas le temps pour réfléchir ! Avec vélocité, il courut vers l'une des fenêtres de l'infirmerie … avant de sauter à travers, sans même se soucier des éclats de verre qui venaient blesser son corps.
« Qu'est-ce que … » s'écria une voix féminine alors qu'il disparaissait au loin, s'enfonçant dans les buissons et à travers les arbres.
Quel con mais quel con mais quel con ! Pourquoi est-ce qu'il avait fait ça ? Pourquoi est-ce que tout ça lui était venu en tête ? Aie ! Et zut ! Il s'était blessé au visage, aux bras et aux jambes. Avec tout ça, il avait de sales éraflures.
Dans l'infirmerie, l'infirmière avait appelé presqu'aussitôt la principale. La femme aux cheveux verts, portant son masque blanc, s'était rapprochée du corps inanimé de Sanphinoa avant de remarquer les cheveux noirs.
« Ah ! Principale ! On a donc une preuve pour trouver celui qui a fait ça ! Il a des cheveux noirs. Cela sera facile de trouver qui est responsable de ce vacarme, non ? »
« Oui, cela sera facile, très facile. Pour la fenêtre, je vais la réparer aisément. Mais je pense qu'il n'y a pas besoin de s'alarmer au sujet de toute cette histoire. »
« Pas besoin de s'alarmer ? Mais quelqu'un s'est introduit dans l'infirmerie malgré qu'elle était fermée. Peut-être que cet enfant était en danger, principale ! »
« Pensez-vous qu'une adolescent au sourire si radieux serait réellement en danger ? Oh, vous ne pouvez pas le voir à travers son masque, ce n'est pas bien grave. »
« Je ne comprends pas vos paroles, principale. »
Ce n'était pas bien grave. D'un geste nonchalant de la main, elle fit recoller les morceaux de la vitre grâce à ses pouvoirs psychiques avant de vérifier que Sanphinoa était bien installée dans le lit. Quelques instants plus tard, elle était repartie comme si de rien n'était. Dans son bureau, elle plaça la touffe de cheveux noirs devant elle avant de murmurer :
« Quand même, dire qu'il suffit d'un petit tour de psychisme pour ouvrir certains coeurs … ou portes. Qui l'aurait cru, non ? »
Mais cela, ce n'était pas le plus important. Vu qu'elle savait qui avait explosé la fenêtre, il y avait de fortes chances qu'il ne puisse pas venir dans son bureau. Elle ne lui en voudrait pas, il était tout excusé et pardonné. Mais … cela ne voulait pas dire que tout allait trouver une finalité dans cette histoire. Ce n'était peut-être que le début.
« Et même moi, je ne pourrais rien faire pour changer cette influence. »
Et c'était cela qui l'inquiétait. Ne pas pouvoir contrecarrer les aléas du destin. Alors, elle avait voulu donner un petit coup de pouce pour aujourd'hui. Car demain, tout allait se déclencher. Peut-être même d'ici quelques minutes.
« Aie, aie, aie, ça fait super mal ! Purée ! »
« Waram ? C'est quoi ces blessures ? Qu'est-ce que tu as fait encore ? »
« J'ai pas à en parler ! C'est juste des égratignures. Laissses-moi tranquille ! Et si tu entends mon ventre grogner, ne t'imagines rien, je n'ai pas faim ! »
« Je ne m'imagine rien du tout et puisque tu es aussi agressif que ça, je te signalerais que l'état de Sanphinoa est tellement grave que l'on ne peut pas aller la voir ! »
« Rien à faire d'elle. Rien du tout. Aie, purée. Je ferais mieux d'aller faire les devoirs que j'ai … et ceux que je n'ai pas put avoir aussi, tiens. Aie. »
« Fais comme tu veux. Qu'est-ce que tu m'énerves quand tu te comportes comme un sale égoïste imbu de sa personne et qui veut se montrer insensible ! »
« Tu peux continuer les compliments. Ca flatte mon égo mais pour te dire, ça ne me fait ni chaud, ni froid donc bon … tu fais comme tu veux hein ? »
Elle émit un grognement avant de se décider à l'ignorer. Elle ne savait pas pourquoi il avait été blessé et au final, maintenant, ça ne la concernait plus. Sans s'intéresser plus longtemps à son cas, elle s'approcha de la fenêtre du dortoir, jetant un œil par cette dernière. Les élèves étaient réunis entre eux, discutant. En ouvrant la fenêtre, elle pouvait entendre leur discussion, toutes parlant du même sujet : le monstre de l'école qu'était Waram. Un monstre insensible, qui avait décidé de s'en prendre à l'une des femmes-chevalier pokémon parmi les plus faibles de l'école. Hum ? Est-ce que les blessures étaient à cause de ces élèves ? Pas d'après ce qu'elle avait cru remarqué. Mais voilà qu'il avait retrouvé une réputation dont elle se serait bien passée. Comme auparavant … comme lorsqu'ils vagabondaient dans le monde.
« Mais qu'est-ce que tu as foutu, Waram ? Mais qu'est-ce que tu as foutu ? »
Elle ne tourna pas son visage vers lui. L'adolescent n'avait pas envie de parler et cherchait tout simplement à dormir. Malgré son ventre qui émettait un grognement aiguë, signe qu'il avait faim. L'absence de repas à la cantine ce midi en était la cause. Ah … Vraiment.
Chapitre 11 : Quand tout l'abandonne
« Waram ? Il faut que tu te lèves. »
« Je suis debout, je suis parfaitement debout, Sarine. »
L'adolescent aux cheveux noirs avait les yeux ouverts, de petits yeux d'après ce que Sarine pouvait voir. Est-ce qu'il avait vraiment réussi à bien dormir ce soir ? Elle n'en était pas réellement convaincue mais cela, elle s'en fichait. Il finit par quitter le lit, mettant une main devant sa bouche tandis qu'elle reprenait :
« Waram, tu as ton combat dans moins d'une heure, je dirais. Tu as juste le temps de manger et après de t'en aller. N'oublie pas d'avoir quelque chose dans l'estomac. »
« Je ne pense pas manger. Cela sera un petit malus que je m'inflige mais ça ne rendra que le combat plus intéressant. De toute façon, qu'est-ce qu'on s'en fiche, non ? »
« On ne s'en fiche pas, Waram mais bon, fais comme tu veux. De toute façon, tu n'écoutes personne et personne ne veut t'écouter. Un jour, tu finiras seul, Waram. »
Seulement dans un jour ? Alors, ce n'était pas bien grave. Il vint lui répliquer cela mais le grognement issu de l'armure-pokémon lui fit hausser un sourcil. Bien qu'il n'avait pas dit cela avec humour, elle n'était normalement pas aussi soupe-au-lait que ça. Qu'est-ce qui lui prenait encore à celle-là ? Ça n'allait pas dans sa petite tête ? Pfff, elle devait encore lui en vouloir pour Sanphinoa ? Alors, il n'avait pas à s'intéresser à cette bouderie de sa part.
Alors, il y avait encore un combat qui l'attendait ? Bof, ce n'était pas très intéressant. Mais lorsqu'il se présenta dans l'arène, des grognements se firent entendre de tous les côtés. Les chevaliers-pokémon qui ont perdu et ceux qui ne participaient pas depuis le début, ils lui en voulaient ? Qu'importe ! RIEN A FAIRE !
« Les perdants et les absents n'ont pas voix au chapitre. »
« Et voici Graphon, chevalier-pokémon d'argent du Cochignon ! »
Chevalier-pokémon d'argent ? Vraiment ? Peut-être qu'il allait devoir se montrer plus sérieux dans ce combat que prévu. Tant mieux, ça n'en sera plus que distrayant. Mais … hum ? Purée, c'était vraiment un adolescent le colosse qui devait bien faire un mètre quatre-vingts ? Vraiment ? C'était quoi cette blague ?
« C'est donc toi dont tout le monde parle ? Waram ? Moi et Farfan, on va te geler les os ! »
« Merci de me déclarer par là que tu es adepte du froid. Ce n'est pas la première fois que j'affronte un chevalier-pokémon qui utilise ce dernier. Si tu espérais me faire peur, tu te trompes complètement à ce sujet. »
« Te faire peur ? Non, je vais juste te donner une petite leçon d'humilité que tu n'oubliera pas de sitôt ! Attends juste que ça débute ! »
« Waram contre Graphon, que le match commence ! » s'écria l'arbitre.
Que le match commence ? Alors, aucune hésitation ! Il court vers son adversaire, frappant le sol pour produire plusieurs éclats de pierre, s'en servant pour les projeter sur son adversaire. Celui-ci, vu sa carrure, ne pouvait pas les esquiver et juste se protéger.
« Tu vois ? C'est beaucoup plus simple face à un gros tas comme toi ! »
Il frappa dans le bide de Graphon, déchargeant une attaque ténébreuse à partir de son poing. L'imposant adolescent en face de lui, eut un mouvement de recul avant d'émettre un petit rire. Ses cheveux bruns, cachant en partie ses yeux bleus, se relevèrent après le passage de sa main dessus. Il ouvrit la bouche, un léger souffle glacé en sortant.
« C'est donc ça la puissance du chevalier-pokémon d'argent du Diamat ? Rien à craindre. »
« Essaie donc de faire le malin, je vais vite te péter les dents. »
Il donna un second coup puis un troisième dans le ventre de Graphon. Qu'est-ce qu'il avait aujourd'hui ? Ce n'était quand même pas à cause du fait qu'il n'avait pas mangé ? C'était tout simplement ridicule ! Ce n'était pas la première fois qu'il ne mangeait pas au réveil.
« C'est n'importe quoi ! Je vais te faire bouffer tes dents ! »
« Mais je n'attends que ça. Mais d'abord, si ça te dérange pas, c'est à moi d'attaquer. »
Il croyait quoi ? Que c'était chacun son tour ? Même pas en rêve, le gros lard. Il donna un coup de poing dans son visage, comme pour bien lui montrer qu'il ne plaisantait pas mais son adversaire le prit par le bras, le soulevant au-dessus du sol.
« Hey hey hey, mais c'est que tu me ferais mal hein ? »
L'haleine glacée parcouru la face de Waram ainsi que le haut de son corps, des petits éclats glacés suivant celle-ci pour se planter dans les bras de l'adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci retrouva le plancher des vaches tout en haletant.
« Hey ? Vous avez remarqué ? Il semble pas dans son état normal. »
« Bien fait ! Après ce qu'il a fait subir à Sanphinoa, la femme-chevalier du Barpau, c'est tout ce qu'il mérite de toute façon. »
« Ouais, j'ai aucun remord à ce qu'il en bave ! Ca lui apprendra à cet imbécile. Non mais je vous jure, même si c'est elle … y a des limites ! »
Tsss ! Quelle bande de faux-jetons et de cloportes. Tous des connards et des enfoirés. Ils voulaient prétendre être sympathiques envers Sanphinoa mais ils n'avaient jamais esquissé ne serait-ce qu'un seul mouvement pour venir l'aider.
« Héhéhé, si tu as le temps de tourner la tête du combat, tu n'as donc aucun remord à perdre, n'est-ce pas ? Puisque tu ne le prends pas au sérieux. »
« Oh que si, je le prends au sérieux, plus qu'il n'en faut mais j'ai pas de temps pour toi ! »
Peut-être qu'il pouvait aller revoir Sanphinoa après le combat ? Tsss ! Mais qu'est-ce qu'il pensait exactement ? Elle était plongée dans le coma par sa faute. Il ne pouvait pas arranger, surtout par sa présence et … AH !
« MERDE ! MES YEUX ! Ca veut dire quoi ça ?! »
Il s'était tout simplement pris un jet de boue en pleine face, l'aveuglant sur le coup et le faisant s'enrager sur place. Il retira la majorité de la boue sur son visage, cherchant à mieux voir ce qui se passait mais rien à faire. RIEN A FAIRE !
« Et pendant ce temps-là, le petit chevalier-pokémon rencontre mes défenses. »
Il sentit deux pointes percer son torse. Malgré la boue, à cette distance, il arrivait à voir deux défenses, une au bout de chaque gant du chevalier-pokémon du Cochignon. Celles-ci s'étaient plantées dans son torse, lui arrachant un hurlement de douleur.
« BORDEL ! Mais ça fait mal ! Comment c'est possible ? Le précédent combat contre la femme-chevalier du Farfuret, ce n'était pas comme ça ! »
« Ah ? Et tu pensais que chaque combat serait le même ? C'est amusant de voir ta réaction, très amusant. En fait, ça me fait même sacrément rire, hahaha ! »
Il trouvait ça drôle ? PAS LUI ! Il allait lui casser les dents ! Puisqu'il avait planté ses défenses dans son armure, il savait où il était. Tenant fermement les deux bras de son adversaire, il se souleva par la force de ses mains avant de lui envoyer son genou en plein visage. Finalement, Graphon recula une nouvelle fois, surpris par le coup.
« Mais t'as essayé de casser mon nez ou quoi ?! »
« J'ai essayé ? Tu insinues que je n'ai pas réussi ? C'est dommage, je vais devoir recommencer jusqu'à ce que je finisse par y arriver. »
Et puisqu'il adorait utiliser ses défenses, il allait lui montrer ses crocs. Les mains tendues en avant, un double rugissement émana de chaque paume avant qu'elles ne se ferment et s'ouvrent en continu, des claquements de dents se faisant entendre.
« Mais il me bouffe des parties ! Graphon ! Il est complètement malade ce type ou quoi ? »
« Comment ça ? Qu'est-ce que tu racontes par … WOW ! »
« Waram ? Mais tu es fou ?! Qu'est-ce que tu viens de faire ?! »
« Et maintenant, c'est à ton tour de me faire la morale. J'en ait marre. »
Qu'est-ce qu'il avait fait ? Juste refermer ses deux paumes sur les hanches du chevalier-pokémon du Cochignon. Les paumes avaient alors arraché l'armure à ces deux endroits, comme si elles étaient dotées de vie. Une nourriture des plus saines … ou malsaines, cela dépendait tout simplement du point de vue. Mais bon, il relâcha les morceaux d'armure, les faisant tomber au sol avant d'intimer à son adversaire de venir.
« Qu'est-ce que tu attends ? Tu aurais peur du grand méchant Waram ? »
« Je vais te le faire payer d'avoir fait souffrir mon armure-pokémon. »
« Et alors ? Ca ne reste qu'une armure-pokémon, rien de plus, rien de moins ! Ce n'est pas comme si elle dotée d'une vie réelle ! »
« Quel monstre. Quel enfoiré ! Certaines armures sont des êtres proches de leurs chevaliers. »
Si les spectateurs pouvaient se permettre d'ouvrir leur bouche pour donner leur avis, qu'ils cherchent plutôt à la boucler. Ou alors, qu'ils viennent dans l'arène pour se battre. Il les attendait ! Il n'attendait que ça ! Qu'ils bougent pour …
« Ah ! Pourquoi ? » s'exclama t-il alors que son corps se penchait en avant. Son armure était devenue soudainement plus lourde d'un coup.
Grumpf ! Il se remit correctement debout et droit. Son adversaire était encore un peu sous le choc de cette attaque. Tant mieux ! Il allait lui en faire baver encore et encore. Comme un taureau des plus furieux, il fonça tête baissée vers lui. Son crâne casqué rencontra le ventre de l'imposant être, l'emmenant dans sa course folle jusqu'à ce qu'il percute un mur derrière lui. Sans pouvoi regarder son visage, le sien étant tourné vers le sol, Waram lui dit :
« Et maintenant, on va passer au véritable nettoyage de l'ordure que tu es. »
Son corps se recouvrit de flammes violettes, son adversaire commençant à hurler de douleur alors que la voix de Sarine arrivait aux oreilles de Waram :
« Tu es en train de le tuer, Waram. »
« Et alors ? Qu'est-ce que tu ça me fasses ? C'est un combat pour le tournoi. Ce ne sont plus des petites frappes que j'affronte mais des combattants aguerris. Je n'ai pas de temps à perdre pour me faire du souci sur mes adversaires. »
« Tu es en train de le tuer, Waram. Arrêtes donc cela, il vaut mieux. »
« Dis moi pourquoi tu es devenue plus lourdre tout d'un coup ! »
« Waram, toi et moi sommes en conflit par rapport à nos idéaux. »
De quoi est-ce qu'elle parle ? Alors ? Son adversaire n'est pas encore prêt à abandonner ? Malgré la douleur qui parcoure son corps ? Tant pis pour lui, il va tout simplement se morfondre et hurler encore et encore … encore et encore …
« Waram, toi et moi, nous ne nous comprenons plus. Nous ne sommes plus liés. Il faut que cela cesse maintenant ou cela deviendra irréversible. »
« Mais qu'est-ce que tu baragouines ? Y a rien de tout ça ! Rien du tout. On va plutôt … Hein ? Comment ça ? T'as pas l'air de souffrir. » dit Waram à Graphon alors que celui-ci avait arrêté d'hurler, ricanant longuement.
« C'était amusant pendant un temps mais je suis un vrai dur. »
Amusant pendant combien de temps ? Qu'est-ce qu'il racontait là ? Hein ? Il ne lui avait presque rien fait ? Sosu cet amas de graisse ou de muscle, ce type avait réussi à ne pas souffrir de ses coups ? N'IMPORTE QUOI ! Il n'acceptait pas ça !
« Comment c'est possible ? Comment est-ce que tu as fait ça ? »
« Je dois me répéter ? Mais pas besoin ! DORS ! »
Il l'avait pris par le coup, le soulevant de le plaquer sur le sol, celui-ci se fissurant sous la violence de l'impact. Waram cracha du sang, cherchant à retrouver ses esprits. Son armure ne lui répondait pas ! Pourquoi ? Il devait se défendre !
« Sarine ! Tu vois bien qu'il est encore capable de se battre ! Il faut que je l'éclate ! »
« Pour chercher à le tuer ? Il va tout simplement t'assommer pour que tu perdes la victoire, rien de plus, Waram. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. »
« Qu'est-ce que tu fous ? Mais qu'est-ce que tu es en train de foutre ?! » hurla Waram, se débattant alors que ses yeux rouges fixaient subitement le visage de Graphon.
« T'as encore la volonté de me lancer un regard aussi haineux ? C'est marrant. On va se charger de rectifier ça tout de suite hein ? En t'achevant ! »
En l'achevant ? Pour ça, il faudrait qu'il se laisse faire. Et actuellement, il avait une sacrée hargne mais pas seulement envers son adversaire mais aussi sa propre armure. Il ne savait pas à quoi Sarine était en train de jouer mais c'était le genre de jeux qu'il n'affectionnait pas du tout ! Le genre de jeux qui arrivait parfaitement à le foutre hors de lui.
« Bon puisqu'on ne peut même pas compter sur sa propre armure, je vais te régler ton compte à ma manière, tu auras plus de dents après que je me sois occupé de toi. »
Une bien belle menace qu'il comptait mettre en application. Et il s'acharnait véritablement sur son adversaire. Celui-ci arrivait à la geler sur place mais à chaque fois, il se libérait, comme si l'ardeur de sa colère surpassait le froid de Graphon.
« Ouais, je commence à comprendre pourquoi tout le monde te considères comme si spécial en fait, c'est super surprenant que tu tiennes debout malgré ton armure-pokémon du dragon. Tu devrais être pourtant être au sol depuis longtemps. »
« Je ne suis pas aussi pathétique que les adversaires que tu as affrontés dans le passé, Graphon. Tu vas vite comprendre ton erreur en cherchant à me tenir tête. Plus le temps passe, plus tu es sur la pente qui t'emmène vers la mort. »
« Tu comptes donc me tuer ? Ou me foutre alors dans le coma comme l'autre fille ? »
« NE T'AVISES PLUS DE PARLER DE SANPHINOA ! » hurla Waram, s'acharnant de plus en plus violemment sur son adversaire pour l'empêcher de continuer à parler.
Mais tout s'arrêta subitement. Alors que son adversaire était au sol, bien conscient et capable de se relever, lui-même s'immobilisa en haletant. Son armure était encore plus lourde qu'avant. Il n'arrivait plus du tout à bouger !
« Sarine ? Qu'est-ce que tu fous ? Ca veut dire quoi ça ? POURQUOI JE PEUX PLUS BOUGER ? QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ?! »
« Je ne peux plus cautionner ça, Waram. Je sais que tu as été très affecté par Sanphinoa. Encore plus en connaissant son état mais je ne peux pas te laisser continuer sur cette voie. Je suis désolée mais … tu vas devoir te débrouiller sans moi. »
« JE NE PENSES PAS A SANPHINOA ! NE RACONTE PAS ... »
Son corps s'illumina dans sa globalité avant qu'il n se retrouve torse nu. Hébété, il regarda autour de lui jusqu'à apercevoir l'armure-pokémon en train de marcher vers la sortie.
« C'est quoi cette blague, Sarine ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Et le combat ? »
« C'est le tien mais non pas le mien. Je ne veux pas que tu me mêles à ça maintenant. Je préfères que tu te débrouilles seul dorénavant pour ça. »
« Mais qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce que tu baragouines ? C'est n'importe quoi ce que tu fais, tu t'en rends compte ou pas ? »
Mais elle quitta véritablement l'arène, le laissant seul face à son adversaire encore en armure. Celui-ci avait perdu son sourire narquois, tournant son visage vers l'arbitre.
« Dites, qu'est-ce que l'on fait dans ce cas précis ? »
« Normalement, c'est beaucoup trop dangereux pour que l'on continue le combat. Il vaut mieux l'arrêter dès maintenant et ... »
« LA FERME ! JE NE PERDRAIS PAS DE CETTE FACON ! »
Le poing de Waram percuta le visage de Graphon, le faisant tourner de côté. Celui-ci se massa la joue en gémissant, grognant ensuite après quelques secondes :
« Bon, visiblement, il a encore de la hargne. Je le fais vite s'évanouir et c'est réglé ? »
« Normalement, les règles interdiraient de continuer ce combat mais … fais-donc. »
Les règles ? AH ! Ca veut dire que ce type est en train de bafouer les règles de l'école en laissant un chevalier-pokémon se battre sans armure contre l'un qui en possède une. Tant mieux, il en avait rien à faire.
« Viens donc, le gros. Avec ou sans armure, je vais t'écraser. Vous me haissez tellement que vous en êtes à bafouer vos propres règles. C'est amusante comme ironie ! »
« Oh ? Et tu serais le premier à te plaindre tout cela ? C'est bien ça ? »
« Exactement. Alors ramènes ta fraise que je l'écrase vite fait. »
Même sa propre armure-pokémon avait enfin décidé de l'abandonner définitivement. Cela revenait à dire qu'il était seul, complètement seul. Il ne pouvait alors compter que sur lui-même. Ses yeux se brouillèrent, devenant un instant complètement noirs. Graphon fit un pas en arrière, surprise tout en disant :
« Wow, c'est quoi ce délire ? Comment est-ce que tu as fait ce truc ? »
« Parles moins et viens te battre ! »
C'était tout ce qu'il attendait de toute façon. Qu'on vienne tenter de l'arrêter dorénavant.
Chapitre 12 : Décevoir
Un coup vint le frapper en plein torse et il avait l'impression que son cœur allait quitter sa poitrine. Comme s'il avait le souffle coupé, il haleta plusieurs fois tout en regardant avec fureur son adversaire. Celui-ci n'avait pas ménagé ses attaques mais surtout, il n'avait eut aucune hésitation. C'était donc ça la différence entre une personne sans son armure et une personne avec son armure ? La différence de force ? Non, la force était la même, c'était plutôt de l'ordre de la résistance que cela était complètement différent.
« Rien à faire, rien à faire, rien à faire ! RIEN A FAIRE ! »
Il se battait pour lui-même puisque personne ne semblait vouloir s'accrocher à sa personne ! Il se battait pour obtenir cette victoire ! Pour quitter cette école ! Pour abandonner tout le monde une nouvelle fois ! Et ensuite ? Il serait encore attaché à d'autres personnes. S'il rejoignait une organisation, qu'est-ce qui changerait réellement dans le fond ? Rien du tout.
« C'est tout simplement ridicule … que de continuer à se battre en fin de compte. »
« Tu as décidé alors d'abandonner ? Hahaha ! »
« Te fout pas de ma gueule ! Hors de question d'abandonner face à un type comme toi ! Je préférerais encore mourir plutôt que ça ! »
Toujours une aussi grande gueule, n'est-ce pas ? Mais quand il allait comprendre la leçon, peut-être que cela lui suffirait pour saisir à quel point il se plantait complètement ? De toute façon, c'était lui qui voulait livrer le combat jusqu'à la fin. Il ne faisait qu'accepter ce qu'il désirait, on ne pouvait pas lui reprocher ça.
« Puisque c'est ce que tu désires, de toute façon, c'est foutu pour toi. »
Et il croyait qu'il ne le savait pas ? Tout était foutu depuis le moment où Sarine avait décidé de l'abandonner comme les autres ! Il ne pouvait pas espérer avoir un sponsor ! Il ne pouvait rien espérer … rien du tout. Il était livré à lui-même, voilà tout.
ET CA NE LE DERANGEAIT PAS LE MOINS DU MONDE ! Même s'il en pleurait, enragé comme une bête sauvage. Il avait réussi à atteindre le chevalier-pokémon d'argent du Cochignon et il avait planté ses dents dans le bras de son adversaire.
« MERDE ! IL VIENT DE ME MORDRE ! Il est complètement timbré ce type ! »
L'imposant adolescent secoua son bras vivement pour faire lâcher prise à Waram. Celui-ci tomba à la renverse, un morceau de peau ensanglanté entre ses dents blanches. Un morceau qu'il recracha, se mettant à quatre pattes.
« Jamais … jamais … juste sur soi-même ! JAMAIS ! »
« Cette fois, t'as clairement abusé ! Cette leçon, je vais te la graver à vie dans ton corps ! » hurla Graphon avant brandir les défenses sur ses poignets. Il allait le planter avec, quitte à lui laisser une cicatrice bien laide. Mais ce qu'il venait de faire, ce petit enfoiré sans son armure, il allait lui faire payer le prix … A VIE ! A tout jamais !
Mais contrairement à ce qu'il pensait, Waram avait encore de la hargne à revendre. Pire ! Il se déplaçait plus rapidement dans cette position à quatre pattes ! Comment c'était possible ?! Ce n'était pas un être humain pour se comporter comme ça ! C'était tout simplement monstrueux. Il avait affaire à un monstre !
« C'est pas un combat, ça ! Je participe pas pour affronter une bête sauvage ! »
Et c'était quoi cette impression malsaine qu'il avait en le regardant ? Du genre, ses mains et ses pieds. Même si ce n'était qu'une émanation de la force qui animait chaque chevalier-pokémon, il avait vraiment l'impression d'avoir affaire à l'armure-pokémon et non le chevalier. Qu'est-ce que ça voulait dire ?
« Mais tu vas dégager, sale bête ?! J'ai pas que ça à foutre de me battre avec toi ! »
Un autre coup de pied dans le ventre de Waram et voilà que l'adolescent se retrouve renvoyé en arrière, ouvrant la bouche alors qu'un filet de bave en sort. Un hurlement strident se fait entendre en même temps qu'une vague de puissance émane de lui, soulevant la poussière dans l'arène pour aveugler tout le monde.
« Où est-ce qu'il est passé maintenant ? Ca devient franchement glauque et ... »
De la sueur glacée s'écoula le long du cou de Graphon lorsque dans le brouillard, deux yeux rouges l'observaient. Deux yeux rouges furtifs avant qu'ils ne se retrouvent en un clin d'oeil à sa hauteur. L'adolescent chercha à se protéger mais rien ne se passa. Seul un cri strident résonna dans l'arène. Lorsque la poussière se souleva, Waram était maintenant au sol, aux pieds de Graphon, évanoui.
« Hein ? Il s'est passé quoi ? J'ai rien fait pourtant. »
« Vain.. .Vainqueur : Graphon, chevalier d'argent du Cochignon ! »
« Wow. Mais … Enfin … Super. » chercha à dire l'adolescent, jetant un regard à Waram qui était au sol. Pourquoi il avait eut l'impression d'avoir affaire à un monstre ?
« Toutes mes félicitations. Tu ferais mieux d'aller te reposer, Graphon. » lui dit l'arbitre alors que l'adolescent secouait la tête, encore surpris.
« Je veux bien mais pour lui ? Faut le transporter ou ... »
« Nous allons nous en charger. Il semblerait que quelques petits incidents mineurs se soient déroulés pendant ce combat. Ca ne te regarde pas. Profites plutôt de te reposer car vu ce qui t'attends demain, tu risques d'en avoir besoin. »
« C'est pas faux. Je ne sais pas qui ça va être mais il aura un avantage. »
Graphon poussa un soupir avant de quitter l'arène. Il n'y eut aucun applaudissement, les spectateurs restants les yeux rivés sur Waram, comme pour attendre son réveil. L'adolescent avait montré une telle force de caractère, monstrueuse et animale que cela ne pouvait pas s'arrêter ainsi. Et pourtant, il fut tout simplement soulevé avant d'être emmené ailleurs.
Dans le dortoir de l'adolescent, l'armure-pokémon était avachie sur le lit, le regard plongé dans le vide, autant que pourrait l'être une armure-pokémon. C'est lorsque Raon pénétra dans le dortoir à son tour qu'elle releva la tête.
« Waram n'est toujours pas là, Raon ? »
« Hein ? Euh, t'es pas au courant ? Waram a perdu et salement. Mais faut dire que j'ai appris que tu l'avais quitté en plein combat. C'est aberrant d'avoir fait ça ! Qu'est-ce qui t'a pris de réagir de la sorte, Sarine ? C'est pas ton genre, non ? »
« Hihihi ! Elle a juste donné une bonne leçon de vie au vilain, vilain garçon ! Ca lui apprendra à se comporter de la sorte ! Où qu'il est vilain ! »
« Istiti, arrêtes de parler comme une gamine hystérique. Je discutais avec Sarine. Bref, Sarine, il paraîtrait qu'il a été emmené à l'infirmerie mais quand j'ai voulu aller le voir, on m'a dit qu'il n'était pas là et qu'il n'avait jamais été emmené là-bas. Je sais pas trop ce qui se passe. »
« Il se passe qu'il est pas dans son état normal par notre faute, par ma faute. Toute cette histoire avec Sanphinoa a trop duré, beaucoup trop ! »
« Faut dire qu'il l'a vraiment alignée. Ce combat était juste horrible. »
« Waram ne méritait pas ça ! Sanphinoa non plus ! Mais nous, on a continué à accuser Waram de tous les maux du monde ! Comme s'il était le seul responsable de tout ça ! Je sais que c'est un idiot ! Je sais que c'est un imbécile ! Je le connais depuis des années et ... »
« Attends, Waram et toi, vous vous connaissez depuis autant de temps ? Mais il est un chevalier-pokémon depuis combien de temps ? »
« Presque sept ans. Cela fait sept ans que je suis avec lui et ... »
« Attends, attends,Waram a quatorze ans maintenant. Mais il en avait treize non ? Donc il t'a connu à l'âge de six ans ? Mais mais mais … Aucun chevalier-pokémon n'a une armure-pokémon aussi jeune ! Ce n'est pas normal ! »
« Et pourtant, c'est notre histoire, à lui et moi. Je sais qu'elle surprend mais nous avons toujours été ainsi, lui et moi. »
« Faudra m'expliquer ça, enfin, me raconter ça plus tard. Pour l'heure, on ferait mieux d'aller le trouver. On part chacun de notre côté, d'accord ? » déclara Raon alors qu'elle quittait le lit pour dire d'une voix lente :
« Dès qu'on le retrouve, on l'allonge à côté de Sanphinoa et on les attache. »
« Ca me semble être une bonne idée. On demandera à une femme-chevalier pokémon adepte des végétaux. Quelques lianes bien serrées seront parfaites pour eux deux. » termina de dire Raon tout en rigolant, quittant le dortoir pour partir vers la gauche.
« Bon ben au boulot. » se dit l'armure-pokémon du Diamat pour elle-même.
Sauf qu'elle n'avait aucune indication sur l'endroit où Waram pouvait se trouver. C'était le désert complet, comme si tout cela était impossible à deviner. L'adolescent avait totalement disparu et même l'arbitre ne savait pas où il se trouvait.
« Mais zut ! C'est pas possible ! On veut pas me faire une farce quand même ? »
Elle avait passé l'âge d'être prise pour une idiote ! Même si elle n'était faite que de métal, cela ne voulait pas dire qu'elle n'avait pas le droit aux sentiments ! De plus en plus anxieuse, elle accélérait ses pas, interrogeant tous les élèves.
« Waram ? Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? Rien à faire de ce type. »
« Tu le cherches ? Après l'avoir abandonné ? Sérieusement ? T'as pas mieux à faire ? Fallait pas l'abandonner si tu voulais pas le perdre. »
« J'ai cru entendre des dires comme quoi il avait disparu, subitement, comme ça ! »
Des dires ? Des rumeurs ? Disparition complète ? AH ! Il n'y avait qu'un endroit où Waram pouvait se trouver ! Mais pourquoi est-ce qu'elle aurait fait ça ? Courant à toute allure, l'armure-pokémon fonça tête baissée vers la porte du bureau de la principale mais ne la percuta pas, bloquée par un pouvoir psychique.
« Sarine, ce n'est pas de cette manière que l'on toque à une porte. »
Impossible de voir la personne mais elle reconnaissait cette voix. Elle tourna sur elle-même, comme pour se demander si elle allait paraître quelque part mais la porte s'ouvrit, tout seule avant qu'elle ne pénètre dans le bureau.
« Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Sarine ? Tu crées un peu de désordre dans l'école. »
« Je recherche Waram. Je n'ai aucune nouvelle à son sujet depuis le combat qu'il a perdu et je commence à être réellement inquiète à son sujet. Vous avez des nouvelles ? »
« Bien entendu. Il se repose dans le bureau de la principale. »
« Ah ! Pfiou, tant mieux, je vais aller la … HEY ! Mais je suis dans le bureau de la principale ! » s'exclama l'armure-pokémon avant de regarder de tous les côtés. Elle repéra l'adolescent couché sur le canapé, une couverture en laine verte sur son corps.
« Et il se repose, oui. Alors, il va falloir éviter de crier, d'accord ? Je suis sûre que tu comprends cela. » continua de dire la femme masquée aux cheveux verts.
« Oui, oui, je comprends, je comprends parfaitement, bien entendu mais ... »
« Pourquoi ? Tout simplement qu'en vue du spectacle que Waram a fait, je ne pouvais décemment pas le laisser dans l'infirmerie. »
« Vous … Vous voulez bien me raconter ? J'ai osé faire une chose que je regrette terriblement. Vous voulez bien ? » répéta Sarine longuement.
« Bien entendu, je ne vois aucune raison de te refuser cela. Est-ce que tu veux t'installer aux côtés de Waram ? Je pense que ta présence est nécessaire. »
« Je ne suis pas sûre que je mérite cela, madame. »
« Ne fait donc pas trop de chichis. J'imagine que Waram t'aura déjà pardonné demain. Mais pour cela, il va falloir que tu restes présente à ses côtés. Surtout que je ne peux pas rester sans rien faire après ce qu'il a accompli. Il va me falloir prendre des sanctions. »
« Sa… Sanctions ? Ne le renvoyez pas de l'école, je vous en prie ! Je sais que ça se passe très mal ces derniers jours mais ça va s'améliorer ! Je vous le promets ! »
L'armure-pokémon s'alarma, visiblement effrayée à l'idée que Waram se retrouve à nouveau seul, comme auparavant. Avec des tremblements dans le corps de métal, elle reprit :
« S'il vous plaît ! Réfléchissez ! Je vous en pries ! Ne lui faites pas subir cela. »
« Qui a dit que je parlais de le renvoyer de l'école ? Chaque élève est aussi important à mes yeux. Hmm … A qui est-ce que je peux faire croire ça ? Je ne suis pas parfaite. J'ai moi-même mes préférences et mes petits chouchous. »
Est-ce qu'elle voulait dire par là que Waram en faisait partie ? Le sourire sous le masque était énigmatique, ne laissant pas vraiment de réponse à cette question. Surtout qu'elle était certaine que la principale était en train de lire dans ses pensées. Les pensées d'une armure-pokémon ! Comme si ce n'était pas surprenant !
« Alors, par où devons nous commencer ? Par le comportement étrange, à moitié animal de Waram. Est-ce que tu es au courant ? »
« O… Oui, je suis au courant à ce sujet. C'est vrai qu'il a eut quelques moments de ... »
« Et tu as omis le fait que toi et Waram, vous vous connaissez depuis des années non ? »
« C'est le cas mais … on ne m'a jamais posé la question. Comment vous pouvez savoir ceci ? Est-ce que Raon vous l'a dit ou alors... »
« C'est exact. Je lisais déjà vos pensées lorsque vous étiez en train de discuter, tous les deux, il y a de cela quelques minutes. »
« AH ! C'était donc pour ça mais … on peut parler de ça plus tard ? Enfin de moi et Waram, mais plus tard. Je veux juste savoir ce que vous allez lui faire. Mais aussi ce qui s'est passé pendant le combat après mon départ. »
« Soit soit soit … Rien ne presse et nous pouvons facilement discuter le temps que Waram se réveille. Quel pauvre enfant. »
Le soupir qui sortit de sous le masque blanc de la femme aux cheveux verts sembla interminable aux oreilles de Sarine. Celle-ci baissa sa tête de métal, n'osant plus regarder la principale, attendant qu'elle reprenne la parole et lui raconte tout.
Où est-ce qu'il se trouvait ? Il entendait deux voix féminines mais rien de plus. Ses yeux s'ouvrirent légèrement, observant le plafond au-dessus de lui. Au moins une bonne chose, il avait un toit sur la tête mais après ? Où est-ce qu'il se trouvait ?
« C'est donc ce qui lui est arrivé. Mais je ne sais pas pourquoi maintenant … Cela faisait depuis si longtemps … même en Afrique, ce n'était pas arrivé. »
« Cela doit être relié à ses sentiments. Avec la confusion et le désarroi qui l'ont animés, il fut perdu et à partir de là, complètement décontenancé. »
« C'est peut-être ça, oui … mais je ... »
« Il semblerait que Waram se soit réveillé. Nous pouvons alors commencer à l'interroger. »
La principale avait coupé la parole à Sarine, celle-ci se tournant vers l'adolescent qui gesticulait sur le canapé. Il se redressa sous la couverture, se mettant assis en gémissant, comme si un violent mal de crâne venait de l'envahir.
« Aie … Aie … Aie … Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ? On peut me le dire ? »
« Bien entendu. Tu es dans le bureau de la principale. Je suis la principale et voilà Sarine, l'armure-pokémon qui est la tienne. »
« Je suis pas d'humeur à l'humour, principale. Ah … Mal au crâne. Trop mal. »
« Je ne le suis pas non plus ,Waram. Surtout pas après ce que tu as accompli. »
Accompli ? Rapidement, ses neurones commencent à se reconnecter entre eux. Ah oui ! Il s'en rappelle maintenant ! Tout ce qui s'est passé. Et Sarine est là ? Celle qui l'a abandonné lâchement ? Comme un moins que rien ?
« Ce n'est pas vraiment l'heure d'en vouloir à Sarine, tu ne crois pas ? »
« Je ne crois en rien. Pourquoi je ne suis pas dans un lit de l'infirmerie ? Je sens à peine mon corps, j'ai l'impression que tout est brisé. »
« Pourquoi est-ce que tu aurais voulu te retrouver là-bas ? »
Il n'allait pas lui répondre. S'il signalait que cela était principalement pour voir l'état de Sanphinoa, elle se moquerait de lui et …
« Oh, je vois. C'est une raison très appréciable mais elle aussi va bien. Beaucoup parlent de coma mais cela reviendrait à dire que tu l'as blessée très gravement. Elle a juste besoin de repos, de très long repos, Waram. Mais maintenant, nous allons parler de toi et de la sanction que tu vas encourir pour avoir agit de la sorte pendant le tournoi. Tu dois te douter que tu as perdu, n'est-ce pas ? Mais as-tu une idée de la façon ? »
« Pas le moins du monde. Qu'importe la méthode, seul le résultat compte … et visiblement, j'ai été plus que mauvais, vraiment très mauvais. Tss, pathétique encore une fois. »
« Je ne dirais pas cela mais tu es libre de le penser. Néanmoins, tu n'es donc pas au courant. Nous allons donc devoir tout t'expliquer depuis le début, aussi déplaisant cela est-il. »
Aussi déplaisant cela est-il ? Ah oui ? Et qu'est-ce qu'elle allait encore inventer pour lui causer des embrouilles ? De toute façon, tout était fichu. Il ne fallait pas espérer obtenir le soutien de quelqu'un maintenant, il en était convaincu. Tout avait été une nouvelle fois voué à l'échec. Encore … une fois. Encore une fois.
Chapitre 13 : En exil
« Waram. Tu es un problème pour l'école, tu le sais, n'est-ce pas ? »
« Alors, faites-moi partir et le plus vite possible. Ce n'est pas comme si cette école avait de l'importance à mes yeux. Je peux facilement passer outre. J'ai beaucoup mieux à faire. Laissez-moi tranquille, je me débrouillerais seul. »
« Que tu es virulent et mesquin dans tes propos. Mais oui, tu vas quitter l'école. »
Hein quoi ? Il releva son regard vers la principale. Qu'est-ce qu'elle venait de dire ? Elle venait de confirmer qu'il allait quitter l'école, n'est-ce pas ? Ca ne la dérangeait pas ? Il écarquilla les yeux, surpris avant de bafouiller :
« Ah bon ? Je vais quitter l'école ? Vraiment ? Mais … euh ... »
« Oui, tu es incapable de te contrôler et c'est là ton plus gros problème. De même, Sarine est en partie responsable de tout cela et je ne peux pas rester là sans rien faire. Je vais donc vous exiler, toi et elle, loin de cette école. Vous ne pourrez revenir que lorsque tout sera réglé et que vous soyez enfin en paix tous les deux et unis. »
« Et qui vous dit que je reviendrais ? Je ne crois pas avoir promis cela, non ? »
« Tu reviendras par toi-même, je le sais, je le sens. Tu ne peux pas t'empêcher. Ici se trouve des êtres qui sont importants à tes yeux, Waram. Pourquoi te voiler la face ? »
« Me voiler la face ? Je ne me voiles pas la face ! Arrêtez de regarder ce que vous voulez voir et … quoi encore ? Qu'est-ce qui vous prends ? »
« Waram, si tu as quelque chose à faire ou à dire avant ton départ, tu ferais bien de te préparer. D'ici ce soir, tu ne seras plus là. »
« Je ne sais même pas où vous m'emmenez ! Ne racontez pas n'importe quoi ! Où est-ce que je vais atterrir ? Qu'est-ce que vous allez faire ? DITES-LE MOI ! »
« Tu vas être envoyé au Tibet … et seul. Tu ne seras accompagné que de Sarine. »
Au Tibet ? Au Tibet ? Et c'était où le Tibet ? Il connaissait de nom mais à part ça … C'était pas un endroit avec les montagnes, etc ? Elle voulait faire quoi ? Qu'il devienne moine ? C'est ça ? Qu'il recherche l'osmose et le nirvana ?
« Je n'ai pas à vous obéir et à vous écouter, principale. Je refuse d'y aller. »
« Oh mais Waram, tu n'auras guère le choix. Tu es un danger pour toi-même et les personnes qui t'entourent. Il est de mon devoir que mes élèves soient en sécurité. »
« J'ai dit que je ne le ferais pas ! Vous êtes bouchée ou quoi ? JE NE LE FERAIS PAS ! HORS DE QUESTION ! JE NE FERAIS RIEN DU TOUT ! »
« Pourquoi est-ce que tu t'évertues à une telle chose ? Tu rends tout cela plus compliqué. »
Qu'elle aille se faire foutre ! Il se releva, visiblement énervé alors qu'elle mettait une main devant sa bouche masquée. Elle avait parfaitement lu cette pensée ? Tant mieux ! Car il pouvait en avoir d'autres ! Et bien plus violentes !
« Je vous hais, vous et votre foutue école, vous et vos élèves ! Je vous hais tous ! »
« Soit, mais je fais ce qui est le mieux pour les élèves … et toi. »
« Ce n'est pas en répétant la même phrase que vous arriverez à me manipuler ! »
Il quitta le bureau avec fureur alors que Sarine regardait la femme aux cheveux verts. Elle aurait voulu lui poser mille questions mais toutes se bousculaient dans sa tête. Ce fut la principale qui lui chuchota doucement :
« Fais attention à lui, tu sais qu'il est fragile, n'est-ce pas ? »
« Et vous pensez qu'en l'envoyant au Tibet, la situation s'améliorera ? »
« Il sera accompagné par des personnes que j'estime énormément, Sarine. Je suis sûre et certaine que vous reviendrez bien vite parmi nous. Le plus dur ne sera pas que pour lui. »
Ah bon ? Elle allait demander à quel sujet mais rapidement, elle comprit. Malgré les dires de Waram, certaines personnes pensaient à lui et cela assez énormément. Des personnes … qu'il fallait qu'il voie avant de s'en aller au Tibet. Elle allait l'aider, c'était mieux.
Mais visiblement, elle n'avait pas besoin. Waram s'était dirigé tout seul vers l'infirmerie. Il n'y avait personne à l'heure actuelle et la porte n'était pas fermée. A partir de là, c'était beaucoup plus aisé pour qu'il puisse voir Sanphinoa.
« Pfff, tu dors encore ? Quand est-ce que tu vas te réveiller ? Tu vas faire comme si c'était simplement lorsque je serais parti, c'est ça ? Et après, tu vas questionner tout le monde, tu vas sangloter et pleurer car je ne serais plus là, j'imagine ? »
Qu'est-ce qu'il baragouinait ? Sanphinoa le détestait et le haissait maintenant. Enfin, il n'en était pas totalement sûr, il devait avouer. Qu'est-ce qu'elle allait penser de lui ? Mais surtout, elle allait faire comment quand il ne serait plus là ? Il marmonna :
« Tu vas encore chouiner, essayer de trouver une personne pour être amie-amie avec elle et tout le reste, n'est-ce pas ? C'est toujours comme ça. »
Toujours comme ça avec elle. Elle était incapa… mais non. Qu'est-ce qu'il se racontait ? Il voulait se rassurer ou quoi ? Faire croire qu'il était important aux yeux de Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que cela l'intéressait ? Pourquoi est-ce qu'il devait se sentir concerné à ce point ? Quel idiot mais quel idiot.
« De toute façon, tout est foutu, pour ne pas changer. Pourquoi pas ? Pfff, tu fais chier ! Pourquoi tu veux pas te réveiller ? T'attends quoi ? Que je te secoue comme un prunier ? »
« Hmm … Hmm … Hmm … Ah. Waram. Waram. »
Hein quoi ? Elle était VRAIMENT en train de se réveiller ? Elle pouvait pas attendre qu'il soit parti pour ça ? Regardant d'un air un peu affolé à gauche et à droite, il bredouilla :
« Ouais, ouais, Sanphinoa, je suis là. Tu devrais plutôt dormir. »
« Non … Plus sommeil. Hmm … Plus du tout ... »
Elle était VRAIMENT réveillée maintenant ! Toujours autant surpris, il cherchait déjà à se lever mais la poigne sur son bras l'en empêcha. OUCH ! Elle faisait mal là ! C'était quoi cette force ? Elle se redressa dans le lit, faiblement, la couverture tombant pour dévoiler son corps recouvert de bandages. Il eut un petit moment où tout se stoppa, ses yeux posés sur ce qui semblait être deux sphères d'une taille plus que généreuse pour une adolescente de quinze bientôt seize ans.
« Euh … Tu pourrais me lâcher un peu, Sanphinoa ? »
« Hmm .. Non. Je ne veux pas te lâcher, Waram. Je suis bien avec toi, très bien. »
Oui mais bon, qu'elle dise ça et … AH ! Elle dormait encore à moitié. Elle venait à peine de sortir de son inconscience. Elle était encore secouée. La vraie Sanphinoa ne se comporterait pas de la sorte. Mais quand même, comment une gamine mentalement pouvait … enfin. NON ! Qu'est-ce qu'il était ? Un pervers ou quoi ? NON ! Pas comme ça !
« Et bien pourtant, tu vas devoir faire sans moi bientôt. Je vais m'en aller, Sanphinoa. »
« Hein ? Quoi ? Nan ! Pas me quitter. »
Bon, visiblement, elle était encore endormie à moitié. Il prit les mains de l'adolescente dans les siennes, regardant encore une fois à gauche et à droite. Rah, ses bras, les endroits où il n'y avait pas les bandages, il y avait ces foutues croûtes !
« C'est vraiment énervant de se dire que si tu n'avais pas ... »
« Pardonne. Moi, je m'en fiches … »
Hein?Pfiou, non, ça devenait trop difficile de communiquer avec une personne qui semblait à moitié attardée quand elle était endormie. Il avait l'impression qu'elle était sous sédatifs. Peut-être à cause de la douleur ? Mais les blessures, c'était à cause de lui. Donc il n'avait pas vraiment à donner son avis à ce sujet, pas du tout. Déglutissant, il regarda tout simplement devant lui avant de se frotter le bras. Bon, il avait encore les mains de Sanphinoa.
« Tu vas tout simplement dormir encore. Et lorsque tu te réveilleras, tu reprendras une vie normale, sans que je ne sois là. »
Voilà. Doucement, il força l'adolescente à se recoucher. Reprenant la couverture, il jeta un dernier regard sur son corps. Sous ce masque devait se trouver un visage des plus hideux. Mais c'était Sanphinoa. Il … n'avait jamais voulu la faire souffrir. Hideux ? Ah non. Sa peau avait été douce lorsqu'il avait put lui caresser la joue avec tendresse. Très douce même, cela l'avait surpris. Elle finit par replonger dans le sommeil avant qu'il ne quitte l'infirmerie.
Voilà, c'était bon. Il avait fait ce qu'il avait à faire. Il passa une main sur son front, remarquant finalement Sarine qui était au beau milieu du couloir. Quoi ? Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Elle n'avait rien de mieux à faire ou quoi ?
« J'ai pas envie d'en parler. Du balai, je vais devoir me préparer pour le Tibet. »
« J'ai put entendre une partie de ta conversation, Waram. »
Et alors ? Grand bien lui en fasse ! Mais qu'elle ne s'avise pas de la répéter à quiconque, ça pourrait très mal se finir si elle le décidait, d'accord ? L'armure-pokémon resta parfaitement de marbre aux propos de Waram, venant le suivre sans rien dire.
« Comment est-ce que tu te sens, Waram ? »
« Comment est-ce que je devrais me sentir ? Tu as une idée en tête ou quoi ? Je ne sais pas et je m'en fous. J'en ait rien à faire de tout ça. Et ne t'avises pas de parler de Sanphinoa sinon ... »
« Sinon quoi ? Il va falloir prévenir néanmoins la principale ou l'infirmière. Savoir que Sanphinoa s'est réveillé est une excellente chose. Tu n'as aucune lettre à lui écrire ? »
AH ! Est-ce qu'il avait une tête à écrire des lettres ? Elle se foutait de sa gueule ou quoi ? Il allait lui hurler dessus mais il préféra se retenir, préparant ses affaires. D'ailleurs, comment devait-il tout préparer ? Des affaires ? De quoi manger ? Une valise ? Il ne savait même pas comment tout cela allait se passer ! Il ne savait pas où il allait être emmené !
« C'est n'importe quoi, j'ai mieux à foutre de mes journées, quoi. »
« Prends le strict minimum. Je ne pense pas que nous irons au Tibet pour faire une visite de courtoisie. Du genre, un baluchon et encore. »
Pfff ! Comme auparavant, alors ? Rapidement, il jeta le reste de ses affaires sur un côté du lit. GRUMPF ! Purée, il avait beaucoup à faire, pour ne pas changer ! Pas un instant à lui pour souffler ! On ne lui permettait pas de se reposer.
« Tiens ? Waram ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Où est-ce que tu étais ? »
« Nulle part. Enfin, dans le bureau de la principale. Mais je ne restes pas. »
Il avait répondu à Raon sans même se retourner. Ils étaient à nouveau amis ? S'ils pouvaient se considérer comme tels ? Un petit rire et voilà qu'Istiti faisait à nouveau acte de présence. Bien entendu, comment il pouvait oublier ce macaque ?
« Tu restes pas ? Tu changes de dortoir ? Je sais bien que ce ne fut pas la joie ces derniers temps mais de là à partir et ... »
« T'as rien compris. Je ne vais plus rester à l'école et je ne crois pas que je vais rester. »
« Hein quoi ? Mais tu ne peux pas quitter l'école ! Je t'ai déjà dit que la principale ne te laissera pas faire ! Arrêtes de réagir comme ça, Waram et ... »
« Mais tu vas la fermer un peu ? Je viens de te dire que c'est la principale qui me fout à la porte ! Je vais partir au Tibet ! »
« Te mettre à la porte ? Pas possible ! La principale est pas comme ça. Elle a le coeur sur la main, elle a sûrement une bonne raison. »
« Tu n'auras qu'à lui demander. Heureusement qu'il n'y a pas Xalex. Je n'aurais pas à m'expliquer deux fois de suite. Bon, je vais m'en aller de suite. »
Il n'aimait pas l'ambiance actuelle. Terminant de préparer quelques habits, il prit néanmoins des livres d'école avec lui au cas où. Oui, c'était complètement stupide mais … hum … Il ne savait pas quand il allait rentrer. Et s'il avait un mois à rattraper, Sanphinoa allait encore devoir perdre du temps avec lui.
« Hey, Waram. Tu sais, on t'en voulait … pour ce que tu as dit à Sanphinoa. »
« Continuez de m'en vouloir, ça s'est pas arrangé. Ah si, peut-être à moitié. Elle a fini par se réveiller. Tu n'auras qu'à aller le signaler. Salut ! »
« Hein ? Sanphinoa s'est réveillée ? Mais comment tu es au courant ? »
Il n'avait pas à répondre à la question de Raon. Il se dirigea vers la porte du dortoir avant d'abandonner cet endroit. Raon n'avait qu'à poser la question à Sanphinoa hein ? Lui-même ne devait plus s'y intéresser. Bon … Les couloirs, il devait éviter les autres personnes.
Finalement, il se rendait vers l'endroit d'où il était arrivé. Un semblant de port avec un bateau qui était amarré, prêt à partir lorsque cela était nécessaire. Mais bon, pour l'heure, il était vraiment en avance et le marin le regarda, étonné.
« Euh … On m'a dit qu'il fallait partir ce soir, on a changé les horaires ? »
« Je ne sais même pas ce qui va se passer. On m'a dit de venir ici. J'imagine que je devais devoir prendre l'avion ensuite, c'est ça ? »
« Exactement ! Du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre, moi. Après, je suis pas sûr que ça soit exactement ça mais ça ne devrait pas être loin de la vérité, moi je dis. »
« Vous êtes vraiment d'aucune utilité. Voilà ce que moi je dis. »
« Ah ! Mais c'est toi le petit morveux de la dernière fois ! Ca commence à dater mais difficile de t'oublier Toi que je dois emmener près de l'aéroport. Bon ben, on va plutôt partir tout de suite. Plus vite on sera débarrassés de toi, mieus c'est ! »
« Et réciproquement, vous devez vous en douter, n'est-ce pas ? »
Il avait dit cela sur un ton ironique avant de grimper sur le pont du bateau. Sarine était là, muette, ayant à peine jeté un œil pendant que les deux personnes se disputaient. Elle positionna sa tête sur le bord, regardant la mer alors que le bateau levait l'ancre pour quitter l'école de Gliros. Voilà, c'était mieux ainsi. Il n'aurait pas à s'en faire.
Assis contre le bord du bateau, il ferma les yeux, ses jambes recroquevillées contre son ventre. Il n'avait pas envie de parler et même si Sarine s'installa à côté de lui, il ne chercha pas à parler. Pourquoi est-ce qu'il le ferait ?
« Waram ? Plus vite on réglera ton souci au Tibet, plus vite on rentrera. »
« Mais j'en ait rien à foutre, moi ! Vraiment rien à faire ! Pourquoi est-ce que tu crois que je dois prendre ça en considération ? Je veux dire, je m'en fiches ! Ca ne me gêne pas ! »
« Arrêtes donc de faire la forte tête, ça vaut mieux. »
« Je n'ai pas envie de te parler. C'est toi qui me force à communiquer avec toi. Je ne t'ai rien demandé, moi. J'en ait marre. »
« Sanphinoa, tu penses que tu vas lui manquer ? » demanda Sarine alors qu'il hochait la tête négativement. Pas après leur discussion à tous les deux : « Et est-ce qu'elle va te manquer ? »
Il la regarda avec effarement. Elle avait que ça à dire ou quoi ? A demander ? Comme si la réponse n'était pas connue d'avance. Il voulut lui répondre mais s'arrêta dans le mouvement de ses lèvres. Pourquoi il avait autant de mal à répondre ?
« Je ne sais pas. Je ne crois pas, Sarine. Alors arrêtes avec tes questions stupides. »
« J'ai eut la réponse que je désirais, Waram. On se repose, maintenant, toi et moi ? »
Comme elle voulait. Mais visiblement, elle avait décidé qu'il lui servirait de siège pour reposer sa tête. Elle plaça celle-ci sur les jambes de Waram, l'adolescent se laissant faire. Quelques minutes après, sa main venait caressait les crânes métalliques de la créature, avec lenteur, comme s'il s'agissait d'une fourrure.
« Tu es vraiment spéciale, est-ce que tu le sais ? »
« Je le sais parfaitement. Mais merci de me le rappeler, Waram. Cela fait toujours plaisir à entendre, venant de toi. Cela me convient … et me rassure. »
« Je ne vois pas ce qu'il y a de rassurant à te dire que tu es spéciale. »
« Car cela veut dire qu'à tes yeux, je le suis. J'espère que d'autres pourront avoir cette place dans ton coeur, un jour. Je l'espère tellement. »
« On évite de faire dans le sentimentalisme. Je ne suis pas comme ça. »
« Moi non plus ! Moi non plus ! Par contre, essaies de tout faire pour que je sois acceptée à tes côtés pendant le voyage en avion. J'ai pas envie de finir dans une cage. »
Hum. Ce n'était pas faux. Il n'y avait pas encore réfléchit mais elle venait de parler d'un point qui lui semblait très important à ses yeux. C'était donc cela ? Oui, ce n'était pas faux, il allait devoir se préparer avec elle, par mesure de précaution. Et les arguments ? Hum, bah, de toute façon, il y avait peu de chances qu'il n'y ait pas un avion préparé pour les accueillir.
Hum … Aller au Tibet, c'était loin, très loin de l'école normalement. Il ne savait pas où l'école se trouvait mais il était sûr que c'était loin des montagnes et de tout le reste. L'adolescent serra avec un peu plus d'insistance Sarine contre lui, sans un mot.
Et à son retour ? Qu'est-ce qui allait changer ? Et s'il n'y avait pas de retour ? Comment est-ce qu'ils allaient tous faire ? Personne ne se posait la question, de toute façon. Humpf … Est-ce qu'il allait devoir leur écrire ? Pourquoi est-ce qu'il se compliquait autant la vie ?
Je peux mettre maximum 3 chapitres par post sinon ils finissent coupés, pour ça le double post.
Comme tu continues de me lire, je posterais plus rapidement mes prochains chapitres. ^^
Bon attention, y a 8 posts qui vont arriver ...
Je pensais avoir des commentaires mais non ...
Donc je vous mets tout le reste du second tome :
Cinquième signe : Comprendre les autres
Chapitre 14 : La vie en montagne
« Voilà, maintenant, tu dois te débrouiller. Tu as une carte et des vivres. »
Et ce fut le dernier dialogue qu'il eut après être arrivé au Tibet. Oui, on l'avait emmené dans un aéroport douteux, d'où on se demandait s'il y avait vraiment une possibilité de faire voler quoi que ce soit à partir de cet endroit.
Sarine était là mais comme lui, tous les deux, ils parlaient à peine. L'armure-pokémon était présente mais … c'était comme si elle n'existait pas. Il n'était pas capable de lui parler correctement, après tout ce qui s'était passé et il savait que c'était réciproque. Mais il était vraiment seul au final, n'est-ce pas ?
« Sanphinoa … Hahaha. Ni elle, ni les autres ! Je suis enfin libre ! »
Il avait tout simplement jeté la carte en arrière ainsi que le sac de vivres. Il n'avait rien à faire ! Il pouvait reprendre sa vie comme auparavant ! Il ne se préoccupa pas de Sarine qui avait récupéré ce qu'il avait jeté.
« Je n'ai aucune raison de rester dans une ville et de voir pour ce foutu endroit sur cette fichue carte ! Qu'est-ce que l'on s'en fout en fin de compte ! Rien ne me retient ! »
Il voulait rire mais il avait perdu cela depuis des années. Il voulait sourire mais il en était de même. Il n'était pas en position pour cela, alors, il regardait juste droit devant lui. Il n'y avait que des monts à perte de vue.
« Waram, même si tu ne veux pas me parler, je tiens à te signaler ... »
« Je m'en contrefous, je n'irais pas voir ce foutu monastère. Je me débrouillerais seul. Je n'ai besoin de rien, ni personne. Ils s'en fichent de toute façon que je revienne. »
« Waram, si tu t'enfonces dans ces montagnes sans une carte, tu seras perdu et tu ne pourras pas espérer revenir. Est-ce que tu t'en rends compte ? »
« Je viens déjà de te répondre, Sarine. Je n'aime pas me répéter inutilement. Pourquoi est-ce que je me chargerais de ... Où est-ce que tu vas ? »
« Puisque tu es prêt à aller n'importe où, autant faire comme toi, non ? »
Humpf ? Elle avait compris alors ce qu'il comptait faire ? Amusant ! Elle avait décidé de l'imiter ? C'était une bonne chose. Si elle comprenait ça, il n'y aurait alors aucun souci. Il la regarda faire, se décidant à la suivre puisque de toute façon, ils allaient n'importe où, n'est-ce pas ? C'était bien ce qu'ils avaient prévus, non ?
« C'est quoi cet endroit ? Comment il peut y avoir une forêt aussi épaisse, Sarine ? »
« Tout simplement car ce sont des montagnes. Ça ne consiste pas qu'en d'imposants monts avec que de la roche à perte de vue, Waram. C'est beaucoup plus que ça, tu sais ? »
« Merci de me rappeler que je n'y connais rien en géologie, ça fait toujours plaisir à savoir, Sarine. Tu as d'autres choses à me déclarer, non ? »
« Arrête donc de te plaindre un peu. Je tente de converser avec toi car je risque d'être la seule voix que tu vas entendre à part la tienne pour les prochains jours. »
« Pour le reste de ma vie. Je ne comptes pas me présenter à quiconque dorénavant. »
« Et tu ne comptes pas revenir ? Alors qu'elle t'attend ? Tu comptes l'abandonner comme tu l'as fait là-bas ? Tu ne cherches pas à la revoir ? »
« Je n'ai abandonné personne. Abandonner reviendrait à dire que j'étais avec une personne auparavant, que nous étions proches ou autre mais ce n'est pas le cas. »
« Et si tu arrêtais de te voiler la face, Waram ? Cela arrangerait beaucoup de choses. Surtout par rapport à tout ce qui va se passer. »
Voilà pourquoi il en avait rien à faire de tout ça. Car elle parlait pour ne rien dire. Car elle s'imaginait des choses. Elle cherchait à communiquer avec lui pour avoir un semblant de dialogue, pour lui rappeler qu'il était un être humain, rien que ça.
Mais les premières heures passèrent et voilà qu'il était maintenant assis sur une branche. En ouvrant le sac, il remarquait que c'était vraiment plus que rudimentaire. Oh, c'était gardé au frais mais c'était des conserves qui ne nécessitaient pas d'être réchauffées, quelques fruits, du pain pour mettre le contenu des conserves dedans et voilà …
« C'est donc ça la vie que tu attends, Waram ? »
« La ferme, Sarine. La ferme et la ferme. C'est la vie que j'avais avant d'aller à l'école de Gliros. Rien n'a changé en fin de compte. »
« Tu as presque passé une demie-année là-bas, tout a changé. Tu as put goûter à ce qui attends les êtres normaux comme toi, des adolescents de ton âge. Alors pourquoi est-ce que tu t'efforces de ne pas vouloir comprendre ça, Waram . Qu'est-ce qui t'embête tant que ça ? »
« MAIS TU VAS LA BOUCLER UN PEU ?! Depuis le début, tu me fais chier avec ça ! Pourquoi est-ce que tu es venue si c'est pour toujours me faire la morale ? Tu as pas mieux à faire ? Comme aller te perdre dans ces montagnes et me laisser ENFIN tranquille ? C'est trop te demander ? Je me contrefous encore et encore de Sanphinoa ! »
Elle n'avait jamais évoqué Sanphinoa pendant la soirée alors pourquoi est-ce qu'il en parlait maintenant ? Elle aurait put lui signaler cette petite erreur mais elle savait que ce n'était pas le bon moment pour cela. Cela allait juste l'énerver encore plus. L'adolescent aux cheveux noirs recommença à manger en silence, croquant dans une pomme.
« Je veux juste être tranquille. C'est trop demander, n'est-ce pas ? »
« Ce n'est pas trop demander, c'est juste … que je n'aime pas te voir te replier sur toi-même, Waram. Regarde, dans ce sac, tu as normalement un sac de couchage. Ils pensent à toi. »
Un sac de couchage ? Il ne s'en était pas préoccupé lorsqu'il avait ouvert pour récupérer de quoi manger. De toute façon, dans les montagnes, il allait devoir se débrouiller à la dure. Ouvrant le sac de couchage, il regarda avant de s'y engouffrer. Ah ? Il n'y avait pas une tente non plus ? C'était sûrement trop …
« Hey, Waram ! On ne dort pas dehors ! Il va falloir que tu bosses aussi. »
Qu'est-ce que Sarine racontait ? Bosser ? Pourquoi f… Hein ? Il y avait vraiment de quoi monter une tente ? Mais ils avaient vraiment tout mis dedans ou quoi ? Ce n'était pas comme s'il se sentait concerné ou qu'il appréciait le geste, hein ? Mais bon ? Rah. Il ne savait pas monter une tente ! Voilà qu'il regardait chaque objet avec de grands yeux.
« Alors, je dois enfoncer les piquets dans le sol … mais à la main ? Ou il faut un marteau ? Mais il n'y a pas de marteau. Et si je creuse à la main, je ferais un trop grand trou. Ca ne sera pas assez solide et … enfin bon ... »
« Ah … Waram. Mets donc le piquet bien droit, tu vas voir. » soupira Sarine avant qu'il ne s'exécute. D'un coup de tête, elle planta le piquet comme si de rien n'était avant de regarder où étaient les autres piquets.
« Ca ne te fait pas si mal au crâne que ça ou … ? »
« Pas tant que ça, Waram. Je suis faite de métal donc bon, avoir mal pour si peu, ça serait étrange. Et en un sens, ressentir la douleur pour un petit coup de tête, il ne faut pas exagérer non plus. Je suis en acier, pas en argent, ni en aluminium. »
« Oui mais bon … Oh et puis zut, rien à faire, dans le fond. »
Voilà que la tente ressemblait maintenant à quelque chose. Mais il avait bien fallut une bonne heure avant que … ah … Merde. Sans même chercher à se plaindre, ne serait-ce que mentalement, il s'engouffra dans la tente puis le sac de couchage. A côté de lui, Sarine s'était mise en boule, ses têtes posées sur son torse.
« Et ce n'est que la première journée, Waram. Comment est-ce que tu comptes vivre dans cet endroit si tu veux tant te débrouiller seul ? Essaies d'y réfléchir. »
Elle-même était en train d'y penser à toute allure mais rien ne venait. Ils n'avaient aucun moyen de communication avec l'extérieur. Pourtant, ils auraient put prendre un portable mais non, Waram avait décidé de ne rien faire. Et de toute façon, ils n'auraient aucun numéro à appeler alors comme ça, c'était décidé, vite et bien.
« Je ferais mieux d'aller me reposer. Il ne fait vraiment pas chaud, même pour moi. » chuchota l'armure-pokémon avant que ses deux bouches de métal ne s'ouvrent pour bailler.
Malgré son poids, elle finit par s'installer tout contre Waram, en boule, fermant ses yeux invisibles sous cette tignasse sur ses deux crânes. Ce n'était pas pour autant qu'elle était aveugle mais elle ne s'en préoccupait pas le moins du monde. Pour ce soir, c'est bon, ils avaient donné, tous les deux. Ils avaient bien mérité de se reposer, surtout Waram. Surtout qu'en partie, le décalage horaire était présent dans son corps bien qu'il n'en savait rien.
Le lendemain matin, il s'était réveillé à l'aube, en état d'alerte. Sarine n'avait pas compris ce qui se passait mais l'adolescent avait quitté la tente à toute allure, s'éloignant de plusieurs mètres avant de soupirer puis de grogner.
« Je vous jure, je vais devoir m'essuyer avec des orties à cette allure. »
« L'appel de la nature est imprévisible. » ironisa Sarine, se remettant en boule pour quelques minutes, le temps que Waram soit bien réveillé.
Il avait de quoi vivre pour une bonne semaine d'après ce qu'il avait dans le sac. Et en regardant autour de lui, il avait remarqué quelques fruits comestibles bien qu'il n'était pas sûr qu'ils soient bons pour autant. C'était un territoire totalement inconnu qui s'offrait à lui. Sans jeter un œil à Sarine, il demanda :
« C'est où en fait que je dois me rendre ? Si on avait décidé de suivre le chemin de la carte ? »
« Il n'y a pas vraiment d'indications. Juste que c'est un endroit habité, au beau milieu des montagnes. Sûrement un temple ou autre chose du genre. Je ne crois pas que la principale nous emmènerait voir un village abandonné du monde. »
« Ca serait exactement son genre, plutôt. Elle était trop spéciale comme femme-chevalier. »
« Elle était très gentille, hein ? Malgré qu'elle restait étrange mais à part ça ... Qu'est-ce que tu en dis, Waram ? Tu en penses quoi ? »
« J'en pense que je m'en fous carrément de tout ça. Mais pourquoi tu me poses la question ? Tu veux connaître mon avis sur tout et sur rien ? »
« Non … enfin, pas quand tu le dis de la sorte, Waram. »
Alors qu'elle se taise. Vrai que la principale était unique en son genre et très appréciable, ça restait une personne qu'il ne pouvait pas sentir à cause de son caractère. Tsss ! Maintenant que c'était bon, ils pouvaient continuer leur chemin perdu dans les montagnes ? Mais encore une fois, c'était Sarine qui le guidait et il ne se sentait pas tellement en confiance.
Quelques heures de marche et ils arrivèrent aux bords de ce qui semblait être un petit précipice. Il voyait le fond, à une quinzaine ou vingtaine de mètres mais une telle chute risquerait de lui faire horriblement mal, qu'il soit chevalier-pokémon ou non.
« Je ne suis pas très enclin à sauter dans le vide. »
« Tu n'avais pas besoin de me le préciser. Bien que je t'aurais arrêté de toute façon, Waram. Mais il va falloir que l'on descende pour autant. Tu veux m'attendre pendant que je vérifie pour trouver un chemin en bas ? »
« Pfff, je vous jures, on peut aussi prendre un autre chemin non ? Ce n'est pas comme si celui qu'on suivait était déjà tout tracé à la base. »
« Non, non. On prend celui-là ! » s'offusqua Sarine, comme si ça la dérangeait qu'il conteste.
« Un chemin ou un autre, qu'est-ce que l'on s'en fout ? »
« C'est le meilleur ! C'est mieux que tu me laisses faire. Est-ce que tu peux patienter, s'il te plaît ? Ca ne sera pas bien long ! »
Sans même lui laisser le temps de répondre, elle sauta dans le vide alors qu'il la regardait atterrir en bas. Comment est-ce qu'elle comptait faire ? C'était un endroit plutôt … dangereux. Et il n'y avait pas trente-six façons de sauter et …
« GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
WOW ! Il sursauta sur le cri, n'ayant pas senti la présence de l'être qui se trouvait derrière lui. En un rapide mouvement, il se retourna pour voir qu'est-ce qui venait de faire ce hurlement. Ah bien entendu ! Un sacré et foutu monstre ! Pour ne pas changer, n'est-ce pas ? TSSSSSSSS ! Mais ce monstre n'était rien d'autre qu'un ours. Pourquoi un monstre ? Car il était salement gigantesque ! Comment c'était possible une telle créature ?
« Hey hey hey … Tu sais ce que je fais aux oursons ? Une bonne claque dans la gueule. »
Mais l'ours se redressa sur ses pattes arrière, se montrant alors de tout son être. He … Hey ! Il n'était pas con mais ça ressemblait terriblement à un homme immense et poilu. Yeti ! Ou alors Big Foot ! Il connaissait ces noms car c'était des histoires pour effrayer les enfants mais il ne pensait pas voir ça de toute sa vie.
« C'est vraiment pas drôle et ... »
Il fit un pas en arrière avant de s'arrêter. Et zut ! Cet ours avait été plus malin qu'il ne l'aurait pensé. Il avait attendu que Sarine ne soit plus là pour s'en prendre à lui. Mais surtout, il n'avait pas pensé qu'il se retrouverait piégé avec le précipice derrière lui.
« Bon, si c'est de la baston que tu veux, tu es tombé au bon endroit, j'adore ça. »
Il était un chevalier-pokémon. S'occuper d'un ours serait une tâche des plus aisées. Il suffisait de charger son point et ensuite de frapper la créature et … BOOM !
« J'ai évité de te tuer car j'en avais pas besoin. Maintenant, tu ferais mieux de ... »
« GRAAAAAAAAAAAAH ! »
Voilà que l'ours n'avait que peu fléchit par rapport au coup. Est-ce qu'il n'avait pas mis assez de force ? A vouloir trop se retenir, est-ce qu'il s'était ramolli complètement ? C'était n'importe quoi ! Il allait juste …
Il sursauta sur le coup alors qu'il avait roulé sur le côté, remarquant la vilaine plaie au torse. L'ours n'avait pas hésité un instant à lui donner un coup de papatte, lui arrachant alors une partie de son haut pour l'ensanglanter. Qu'est-ce que ça faisait mal !
« Si tu continues comme ça, tu vas finir au-dessus d'une cheminée ? Tu veux vraiment ça ? Tu peux aussi servir comme tapis pour le sol, je te laisses décider ! »
Comme si c'était réellement convaincant. Il ne savait pas pourquoi mais il avait du mal à y croire mais bon … Il recommença à frapper l'ours, cherchant maintenant à esquiver les coups de patte à chaque fois. Il y arrivait, heurusement pour lui mais pour combien de temps ? Il ne devait pas s'en préoccuper, juste trouver une solution et …
« Qu'est-ce que Sarine fout ? Elle en mets du temps à revenir ! »
L'ours émit un grognement, se mettant à quatre pattes avant de courir vers lui pour le percuter de tout son être épais. AH ! Il allait tomber dans le précipice ! Il s'accrocha fermement à la fourrure de l'ours, s'en servant comme appui avec la ferme intention d'inverser cette idée. Il donna plusieurs coups de pied, criant :
« Dégage ! Du balai, gros tas de poils ! Je comptais te laisser faire et c'est comme ça que tu me remercies hein ? Vraiment ? »
Un ! Deux ! Trois ! Il n'hésitait pas sur le nombre de coups mais ce n'était pas suffisant. L'ours bougeait à peine malgré qu'il y mettait tout son être. Il entendit quelques craquements, se demandant d'où ils venaient, jetant un bref regard en arrière. Non … Ce n'était pas une avalanche et …
« MERDE ! LE BORD ! »
Il eut à peine le temps de comprendre la situation avant de faire un saut en arrière, le sol continuant de se fissurer, prêt à s'effondrer d'un instant à l'autre. Est-ce que les attaques de l'ours mais surtout son poids des plus énormes avait eut raison de la fragilité du sol ?
« Bon débarras. Tu t'en sortiras, vue ta carrure et ... »
Hein ? Il baissa les yeux en sentant une forte douleur l'envahir à la jambe. L'ours venait de l'agripper à celle-ci. C'était pas possible ! C'ETAIT PAS POSSIBLE ! Waram cria de toutes ses forces alors que le sol disparaissait sous leurs pieds, emportant l'animal colossal ainsi que l'adolescent dans le précipice. Ce ne fut pas uniquement une chute de quinze mètres mais bien plus qu'il ne le pensait. C'était d'ailleurs la seule chose qu'il pensait. Cet afflux de douleur de toutes parts, son corps qui s'ouvrait de tous les côtés, il avait l'impression de mourir à chaque instant. Ce précipice n'en était pas un mais plusieurs. Quinze mètres, c'était l'endroit où il y avait eut une zone plane mais celle-ci s'était brisée en même temps que leur passage, la chute continuant inlassablement.
Il avait finit par presque perdre connaissance. C'était à peine d'ailleurs s'il arrivait à rester conscient. Avec lenteur, ses yeux s'ouvraient faiblement. Tout son être hurlait de douleur mais il avait survécu. Il était tombé sur le monstrueux ours … et il voyait aussi le corps de la créature qui se soulevait. Elle n'était pas morte, n'est-ce pas ? Il devait l'achever … s'il voulait survivre. C'était la loi du plus fort dans ce monde hostile.
« Sarine … où est-ce que tu es … ? Sarine … Sa ... »
Ne pas s'évanouir. S'il s'évanouissait, c'était terminé. Il roula sur le côté, tombant de l'ours avant de pousser une longue complainte. Avachi sur le sol, il tenta tout d'abord de se redresser d'une main, puis d'une autre. Mais elles l'abandonnèrent.
Sa face retrouva le sol de pierre tandis qu'il écoutait les grognements de l'ours. Si ce dernier arrivait à se réveiller et se redresser avant lui, c'en était fini de lui. Et dire … qu'il n'avait fallut qu'une journée et demie pour que tout dégénère depuis qu'il n'était plus à l'école. Depuis qu'il était maintenant seul. C'était vraiment … pathétique.
Chapitre 15 : Sans elle
« J'ai mal … j'ai mal … j'ai vraiment mal … pourquoi ? »
Il avait réussi à s'adosser contre un arbre. L'imposant ours était non-loin de lui, toujours parcouru par quelques spasmes, évanoui. Il n'allait pas s'en sortir à cette allure. Pourquoi est-ce qu'il souffrait autant ? Pourquoi est-ce qu'il avait autant mal ? Pourquoi est-ce que tout cela le faisait autant souffrir ? Pourquoi ? POURQUOI ? Pourquoi est-ce que tout cela n'arrivait qu'à lui ? Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter un tel sort ? Rien du tout normalement ! Rien de rien ! Il n'était pas un mauvais bougre.
« Depuis quand est-ce que je me plains autant ? Est-ce que je suis une chiffe molle ? »
Non, ce n'était pas ça. Il n'était pas faible, loin de là. Il n'était pas faible, il ne l'était pas. Il arriva à se redresser après une dizaine de minutes, une main sur la hanche droite. Est-ce qu'il s'était cassé quelque chose ? D'après ce qu'il sentait, la réponse était non.
« Et où est-ce que Sarine se trouve ? »
Pourquoi est-ce qu'elle n'était pas là ? Qu'est-ce qu'elle foutait ? Il avait besoin d'elle ! Elle ne l'avait pas encore remarqué ou quoi ? Bon sang, il devait se bouger. Il traîna la patte, finissant par faire quelques mètres avec une lenteur des plus extrêmes. Tout son corps était prêt à s'effondrer mais il était hors de question d'abandonner.
« Je vivrais seul … je suis juste tombé sur le chef de ces montagnes mais un jour ... »
Mais un jour, il se vengerait. Il n'avait pas besoin de s'inquiéter. Il était dorénavant le chef de cet endroit, le monarque de ce lieu … oui ! Comme ça qu'il devait y penser. Il devait penser uniquement à la victoire et à la force, rien d'autre.
« Je pourrais toujours tenter de l'achever … ça lui apprendra. »
Il se retourna vers le colosse poilu. Il suffisait juste de planter sa main dans sa gorge. En tant que chevalier-pokémon, il aurait sûrement assez de force pour ça. Surtout s'il ne se retenait pas dans ses gestes, cette fois-ci.
« Tsss, ça n'en vaut pas la peine. Une victoire aussi déloyale serait ridicule. »
Et il valait bien mieux que ça. Il avait encore un peu d'estime personnel. Même s'il était au plus profond et qu'il était tout simplement ridicule, il n'avait pas à s'en faire. Il n'avait pas à s'en faire … il n'avait pas à s'en faire.
Il avait réussi à s'éloigner. Bien entendu, la distance était des plus ridicules mais il était parti. Il avait décidé de suivre le cours d'un ruisseau, et cela pendant plusieurs minutes. Le temps s'écoulait, prenant une bonne heure au minimum avant qu'il ne décide de se reposer. Avachi à côté du ruisseau, il ramenait de l'eau entre ses doigts avant de s'arroser le visage.
Ah … Qu'est-ce que ça lui faisait du bien. Il en avait bien besoin, dans une telle situation. Il avait tellement besoin de cette eau sur son visage. Il en avait tellement besoin pour souffler un peu. Qu'est-ce que ça pouvait le soulager … de cette douleur toujours plus grande.
Sarine ? Où est-ce que Sarine était partie ? Il n'en avait aucune idée et c'était agaçant. Est-ce qu'elle allait bien ? Ce n'était pas qu'il se faisait du souci pour elle, ce n'était pas du tout ça. C'était juste qu'il ne voulait pas qu'elle soit en danger inutilement.
« Elle serait encore capable de se perdre comme une idiote. »
« Qui est-ce que tu traites d'idiote, Waram ? » demanda une voix féminine derrière lui. Pourtant, il n'avait pas la force de se retourner, marmonnant :
« Celle qui est partie sans vérifier que c'était sans danger pour moi en me laissant seul. Tu as réussi à trouver un chemin pour descendre ? Car moi-même, j'ai choisi la solution de facilité si tu vois ce que je veux dire. »
« Arrête donc de raconter des bêtises. Comment est-ce que ton corps va ? Tu peux me le dire ? Tu … AH ! Mais tu saignes de partout ?! »
Voilà enfin les différentes têtes de l'armure-pokémon du Diamat qui se rapprochaient de lui. Bien entendu, elle n'était pas rassurée, il fallait s'en douter mais qu'importe, il n'avait rien fait pour la rassurer. Il la regarda faire avant de marmonner une nouvelle fois :
« Bravo, tu es très intelligente, Sarine. Tu l'as remarqué toute seule ? Félicitations. »
« Evites donc de faire de l'ironie avec moi, tu sais parfaitement que je ne supportes pas le moins du monde ça, compris ? Si tu continues, je risque de me mettre méchamment en colère. Il faut que l'on soigne tes plaies, il y a quoi dans ton sac ? Et la nourriture ? Tout ? Comment est-ce que le contenu va ? Il faut que j'aille vérifier ! »
« Et moi-même, tu t'en fous, n'est-ce pas ? »
« Tu es capable d'ouvrir encore ta grande bouche pour faire le malin, je vois pas ce qui pourrait être plus grave et … RAAAAAAAAH ! Visiblement, la principale était prévenante. Elle a ramené de quoi te soigner. »
Ah oui ? Elle avait deviné qu'il allait se péter un bras, c'est ça ? Enfin, qu'il allait avoir de gros soucis et des blessures ? Pfff. Sarine revint avec des rouleaux de bandages dans ses bouches, les faisant tomber à côté de lui.
« Et je dois tout faire, j'imagine. Je dois aussi me soigner moi-même et ... »
« Si tu as la force de te plaindre, tu peux chercher à soigner ce qui est le plus grave non ? Alors, essaies de te taire et ça sera bien mieux. »
« Non mais de quel droit tu te permets de me donner des ordres, Sarine ? Tu veux que je m'occupe de toi ou quoi ? Ca se règle vite, hein ? »
« Et c'est un éclopé qui me menace ? Tu me fais penser aux petits voyous des villes où on se baladait auparavant. Genre, je suis trop un dur et un costaud. Je souffres pas. Chaque blessure est une cicatrice et une médaille de mon vécu. Fermes-la et soignes-toi ! J'ai pas besoin que tu fasses le malin avec moi ! Tant que tu vas bien, ça me suffit ! »
Blablabla. Elle était chiante, très chiante ! Elle ne le remarquait pas ? Car il avait l'impression qu'elle cherchait plus à l'ennuyer qu'autre chose. Sauf qu'il était du genre à ne pas être très patient et … AIIIIIIIIIIE ! Mais ça fait mal !
« Qu'est-ce que tu viens de me balancer dessus ? Je peux savoir ? »
« Tout simplement de l'alcool pour désinfecter. Si on laisse faire la nature, tu vas finir avec des pustules un peu partout, ce n'est pas ça que tu veux, non ? »
Grumpf. Pas vraiment, non. Ce n'était pas du tout son genre pour le moment. Il voulait juste quelque chose de calme et tranquille. Mais toutes ses blessures et …
« Hey ! Sanphinoa, tu peux venir ... »
Ah oui. Il s'arrêta dans ses propos. Sanphinoa n'était pas là. Ca serait difficile alors d'avoir quelque chose venant de sa part puisqu'elle n'était pas là. Il regarda l'armure-pokémon du Diamat qui le fixait malgré qu'il ne voyait pas ses yeux.
« Quoi ? Y a un problème, Sarine ? Tu veux que je t'aide à m'étudier comme ça ? »
« Non, non, pas besoin, Waram. Pas besoin … Je remarque juste une petite chose. »
Et cette petite chose devait concerner Sanphinoa, n'est-ce pas ? Tss ! Il valait mieux qu'elle ne continue pas sur cette voie car sinon, il risquait de s'emporter et cela assez salement. Il émit un simple grognement de mécontentement avant de mettre une main sur sa bouche. Ah … Ah … Ah … Vraiment ? C'était comme ça ?
« Tu sais, Waram, il n'y a aucune honte à avoir à ce sujet hein ? »
« Une honte à quel sujet ? De quoi est-ce que tu parles ? Je peux savoir ? » rétorqua l'adolescent aux cheveux noirs, visiblement énervé et agacé.
« Il faudra les appeler ou leur écrire. On verra quand on trouvera l'endroit où nous devons nous rendre et ensuite, nous ... »
« Tu n'as pas compris qu'il n'y aura aucun endroit ? Que je m'en fous ? Que tout ce que tu fais ne servira à rien ? C'est pourtant pas compliqué à comprendre ! Mais visiblement, tu as du mal, beaucoup de mal ! Qu'est-ce qui cloche avec toi pour comprendre une chose aussi simple que ça ? Je peux savoir hein ? JE PEUX SAVOIR ? »
« Que tu n'assumes rien du tout. Malgré tes dires, tu es toujours caché. »
« Je ne me caches pas, je ne cache rien du tout et tu regardes n'importe quoi, pour ne pas changer, comme d'habitude, dès que cela te concerne. »
Il avait été visiblement très agacé par les propos de Sarine, encore plus que d'habitude. Une main posée sur son torse, il continua de grogner avant de le serrer avec force, comme s'il cherchait à s'extirper le coeur pour le jeter. Qu'il ait dit le prénom de Sanphinoa, ça ne voulait rien dire ! C'était juste une erreur !
« Au cas où, Waram, si tu as fini de t'énerver, il va falloir que tu changes d'endroit. »
« Et pourquoi ça ? Maintenant, je n'ai même plus le droit de me laver, c'est ça ? »
« Non mais visiblement, on dérange les animaux. Tu ne voudrais pas retomber sur l'un de ces monstres, n'est-ce pas ? Enfin, je ne sais pas sur quoi tu es tombé. »
« UN OURS ! UN OURS ! Tu sais ce qu'est un ours ? Ben il était gigantesque celui-là ! Je ne sais même pas comment j'ai réussi à survivre ! Tous mes coups étaient inefficaces ! »
« Alors que tu es capable de mettre à mal des chevaliers-pokémon d'argent ? J'imagine que tu étais trop perturbé pour frapper avec ta force réelle. »
Sa force réelle ? Qu'est-ce qu'elle insinuait ? Qu'il n'avait pas donné le maximum de lui-même ? Pour qui est-ce qu'elle se prenait ? Il était parfaitement capable de tenir tête à quiconque. Elle racontait n'importe quoi, pour ne pas changer. Sincèrement, elle pouvait pas changer de discours au lieu de raconter n'importe quoi ?
« Tu racontes n'importe quoi. » dit-il avant de soupirer. Obligé de le répéter deux fois dans sa tête pour dire exactement la même phrase. C'était risible. Il chercha à se redresser mais ses jambes flanchèrent sur le coup.
« Hey, hey, hey … Attends un peu, Waram. » soupira l'armure-pokémon avant de se rapprocher de lui, l'invitant à venir se maintenir à l'une de ses têtes.
« Quoi ? Tu crois que j'ai besoin de toi ou quoi ? Je ne suis pas comme ça ! »
« Arrêtes de faire le fanfaron, ça ne marche pas comme ça, Waram. Si je te laisses y aller, tu vas t'écrouler comme une crêpe et je ne veux pas de ça. Alors s'il te plaît ... »
Il voulait lui rétorquer que … mais non … Il la laissa faire. Même si elle était plus petite que lui, elle levait bien ses deux têtes pour qu'il puisse s'accrocher à elle. En se déplaçant aussi lentement, ils allaient mettre un temps horrible pour trouver un endroit où se reposer.
« L'ours ne devrait pas te déranger. Tu sais, Waram, il s'agit d'un ours bleu du Tibet. »
« Il n'avait pas vraiment cette couleur à mes yeux. Il était plutôt normal et … enfin bon … C'est sûrement qu'un nom, quoi. Mais comment est-ce possible qu'il soit aussi grand ? »
« Tu es peut-être tombé sur l'un des rares spécimens de cette espèce a être aussi grand ? Mais ensuite, saches qu'ils ont servi à la légende du Yéti et du Bigfoot. »
« Comment est-ce que tu en sais autant à leur sujet ? D'où est-ce que tu connais toutes ces informations ? Tu peux me le dire ? Car je trouve ça très étonnant. »
« Disons simplement que pendant que tu dors, je n'hésite pas à me documenter. Je profite même de tout ça pour aller à la bibliothèque. J'ai interrogé la principale et j'ai ma propre carte d'écolière pour te dire. Étonnant non ? Mais il paraîtrait que beaucoup d'armures-pokémon ont aussi leur propre vie à côté, sans leur propriétaire. »
« Et voilà que ma propre armure-pokémon est plus intelligente que moi. »
« Oh, tu sais, j'ai eut de bons professeurs. Il faut dire que je rencontrais Sanphinoa assez souvent. On ne dirait pas comme ça mais elle est vraiment férue d'histoires et de romans. »
« On le dirait complètement. Sûrement des histoires d'amour bateau où un beau chevalier blanc sur son destrier, vient sauver la princesse en la délivrant d'un méchant dragon. »
« Oh ça … Je crois plutôt qu'elle ne se fait pas d'illusions à ce sujet. »
Si elle chuchotait qu'à l'heure actuelle, Sanphinoa était plus intéressée par le dragon, du moins, la personne qui en possédait une armure-pokémon, elle était sûre de se faire lyncher par Waram. Alors, pour le moment, elle préférait se taire bien qu'un grand sourire se dessinait sue ses lèvres, signe qu'elle comptait s'amuser.
« De toute façon, nous n'avons pas besoin de parler de Sanphinoa, elle n'est pas là. »
« Mais tu dois bien avouer qu'elle est sacrément intelligente, non ? Vu comment elle a réussi à te rendre à peu près correct malgré tout ton retard niveau scolarité. »
« Ouais, c'était franchement pas aisé mais grâce à elle, j'ai réussi à me maintenir à un bon niveau. A croire qu’elle appréciait la cause perdue que j'étais. »
« Oh, je suis sûre qu'il n'y a pas que ça, Waram. Mais toi ? Est-ce que ça ne te dérangeait pas de l'écouter ? De la voir près de toi ? Je veux dire, elle était un peu collante mais comme professeure, elle était franchement pas mal non ? »
« Pas mal ? Elle est excellente. Je peux la critiquer sur plusieurs choses mais pas sur ça. Vu la patience qu'elle avait avec moi, elle ne s'est jamais mise en colère ou autre. Elle a été remarquable, du début jusqu'à la fin. »
« On ne peut donc pas la critiquer sur sa pédagogie ? Et quoi d'autre ? »
« Mais c'est quoi toutes ces questions sur Sanphinoa ? Qu'est-ce qui te prends d'en vouloir trop savoir à son sujet hein ? Surtout que … SALOPERIE ! Ne me dit pas que tu viens de me forcer à parler d'elle pour faire croire qu'elle me manque ! »
Il retira son bras du crâne de Sarine. Comment est-ce qu'elle avait osé le manipuler de la sorte ? Surtout pour ça ! Sanphinoa ! RAH ! Il était tombé dans son piège ! Qu'est-ce qu'elle pouvait aller se faire voir ! Il commença à vouloir se déplacer plus rapidement, gémissant à chaque pas. Malgré la douleur, sa fierté était telle qu'il n'allait pas laisser Sarine se moquer encore plus longtemps de lui.
« Sincèrement, tu n'as que ça à faire ou quoi ? »
« Toujours, dès que ça te concerne, Waram. Mais fais attention à ne pas trop en faire, s'il te plaît. Ton corps n'est pas encore assez reposé. Il faut que tu fasses attention. »
« Même en me le disant deux fois, je ne t'écouterais pas, ça t'apprendra. »
Quel gamin ! Et il croyait quoi quand il disait ça ? Qu'elle allait se sentir vexée ou blessée dans son amour propre ? Elle valait mieux que ça. Elle le regarda continuer à marcher trop rapidement pour son corps bien blessé. Au bout d'une dizaine de minutes, il était à bout de souffle, cherchant à le récupérer en haletant.
Elle vient s'asseoir sagement, comme si de rien n'était, attendant que l'adolescent reprenne la marche, chose qui n'arriva pas. Il s'écroula contre un arbre, une main sur le coeur alors qu'elle venait se rapprocher de lui. Qu'est-ce qu'il avait ? Ca n'allait pas ?
« Hey, Waram, ne t'évanouis pas en cet endroit hein ? Je ne sais pas où nous sommes. La carte, je ne sais pas quel chemin nous avons pris ! »
« Je te rappelle que la carte est inutile. Nous n'avons pas suivi son chemin depuis le début. »
« Ce … n'est pas faux mais bon, on aurait put se repérer à moitié, quoi. »
Comment lui avouer que depuis le début, elle le menait en bateau ? Néanmoins, vu l'état de Waram, ce n'était pas le bon moment pour le provoquer. Elle rapprocha ses visages du sien, le frottant avec tendresse alors qu'il clignait des yeux.
« Je peux savoir ce qui te prend ? Je ne suis pas au seuil de la mort, hein ? »
« Ca ne change pas que j'ai le droit d'être inquiète pour toi, non ? »
« Oui, oui, si tu le dis. Déjà Sanphinoa, maintenant toi, est-ce que toutes les femmes sont comme ça ? A s'inquiéter pour pas grand-chose ? »
« C'est ça, c'est comme ça que marche le comportement féminin. Tu ne le remarques que maintenant, Waram ? Et pourtant, c'est le plus important. »
« Le plus important ? C'est juste se rendre anxieuse pour pas grand-chose. Vous êtes vraiment timbrées, touts les deux. Pfff ... »
« Oh Sanphinoa est une vraie boule d'inquiétude mais tu sais aussi que dans le fond, si elle s'en fait autant pour toi, c'est qu'elle a un coeur gros comme ça. »
« Gros comment ? Comme sa poitrine ? » demanda Waram, les deux têtes de l'armure-pokémon de la Diamat se plantant en face de la sienne.
« Vraiment, Waram ? Quand je te dis Sanphinoa, la première chose à laquelle tu penses, c'est ça ? En ce qui la concerne ? »
« Hey, ce n'est pas de ma faute hein ? Je veux dire, je pourrais penser à ses croûtes ou à ses cheveux sales et puants mais je ne le fais pas. »
« Je ne crois pas que ça soit plus flatteur pour elle. Je vais faire comme si je n'avais jamais appris ce détail, Waram. Tu es vraiment navrant, même au Tibet. » soupira l'armure-pokémon alors qu'il récupérait une respiration plus calme. Il était maintenant apaisé ? Est-ce qu'il allait dormir ici ? D'accord, puisqu'il en était ainsi.
Elle allait veiller sur l'adolescent aux cheveux noirs. Elle se le promettait. Mais dormir en pleine après-midi, elle n'était pas convaincue que ça soit la meilleure chose à faire. Elle s'était redressée, tendant ses deux têtes vers les environs. Pour le protéger, elle serait prête à tout, vraiment à tout.
« Je ne laisserais rien, ni personne, s'approcher. Tu peux te reposer, Waram. »
Aucune parole de la part de l'adolescent. Logique. Il était déjà plongé dans le sommeil. Et dire que ce n'était qu'une seconde journée et il était déjà dans un sale état. Elle devait trouver rapidement le lieu où ils devaient se rendre, elle n'était pas sûre de pouvoir le protéger très longtemps. Waram … Pourquoi avoir rendu cela trop compliqué ?
Chapitre 16 : Malaise
« Waram ? Est-ce que tu peux faire quelques mouvements ? »
« Je dirais oui mais je ne suis pas sûr. Je ne pense pas que je pourrais courir, loin de là. Il ne faut pas espérer grand-chose de mon côté. Par contre, je peux marcher normalement. »
« Essaie de faire quelques pas devant moi, s'il te plaît, Waram. » demanda la Diamat faite de métal tout en le laissant faire. Ainsi, comment allait-il se déplacer ?
« C'est bon, je ne suis pas un demeuré non plus, Sanp… Sarine ! »
Tsss ! Mais qu'est-ce qu'il avait depuis plusieurs jours ? Il ne comprenait rien à rien. Il se trompait de plus en plus entre Sarine et Sanphinoa. Ce n'était pas normal. Ce n'était pas dans son caractère de faire des bêtises aussi grosses.
« Voilà, tu es contente ? Ca te convient ou pas ? Je sais marcher depuis plus de dix ans, ça n'a rien de si étonnant de me voir faire mes premiers pas. »
« Mes félicitations. Viens voir la gentille petite Sarine. Allez, mon petit Waram. »
RAAAAAAAAAAAH ! Elle se fichait complètement de sa tronche ! Néanmoins, il n'allait pas se laisser faire. Il regarda la pokémon, prêt à la poursuivre. Comment était-ce tout simplement possible ? Pas dans son état mais elle ne perdait rien pour attendre ! Sa vengeance sera terrible ! Terriblement terrible même … mais pas pour le moment.
« Bon, si on n'a que ça à faire, remettons-nous en route. »
« Et où est-ce que tu comptes te rendre, Waram ? Tu n'as aucune destination possible pour le moment, n'est-ce pas ? Tu ne crois pas me mentir, n'est-ce pas ? »
« Je verrais, je n'ai rien à perdre, de toute façon. Je ne suis pas à quelques heures près maintenant que j'ai toute la vie devant moi. Le plus important va être d'évité les animaux sauvages pour le moment, jusqu'à ce que mes blessures se rétablissent. Après, nous verrons quoi faire mais pour le moment, pas besoin de s'en préoccuper. »
« Pour le moment, pour le moment, pour le moment, tu ne fais que te répéter, Waram. Tu l'as remarqué, j'espère, non ? Et si tu tentais de voir l'avenir ? »
« Je n'ai pas besoin de ça. Je n'envisage pas d'avenir avec un futur aussi hasardeux. C'est pourquoi je ne me fais aucun souci par rapport à tout ça. »
« Tu es juste parfois sacrément naïf, non ? Tu ne crois pas ? » dit Sarine tout en poussant un double soupir entre ses deux paires de lèvres.
« Comme si tes insultes avaient une quelconque importance à mes yeux, Sarine. »
Mais il était néanmoins un peu agacé. Il fit quelques pas sur le côté, mettant ensuite un peu de distance avec Sarine avant que celle-ci ne se décide complètement à le rejoindre. Bon bon bon ! Elle était heureuse de voir que Waram allait bien. Elle avait été terriblement inquiète.
Mais c'était plus de peur que de mal, c'était donc une bonne chose. Ah … Oui, elle était vraiment soulagée, vraiment soulagée. Elle se répétait cela dans le crâne jusqu'à finir par dire au bout d'une bonne demie-heure de marche :
« Waram, il faut que tu fasses une pause, ça sera parfait pour ton corps. »
« Mais non, mais non, une demie-heure, ce n'est rien. J'ai juste un peu faim. Je vais manger quelques fruits et baies, normalement, elles sont comestibles, non ? »
« Je n'en sais trop rien à ce sujet. Mais il vaut mieux ne rien manger de ce qui est extérieur, surtout si nous n'avons aucune donnée à ce sujet. »
« T'es vraiment pas maline, tu sais ? Ce n'est pas si dangereux. Regarde, je vais le faire dès maintenant et ensuite, tu comprendras que ... »
« J'AI DIT NON WARAM ! COMPRIS ?! »
Elle avait poussé un double grognement alors que l'adolescent avait cherché à grimper à un arbre pour prendre quelques baies. Il tomba sur les fesses, surpris avant de se tourner vers elle. HEY ! Elle avait un problème ou quoi ? Il voulait qu'elle l'aide ? Car il pouvait facilement lui régler son compte si c'était ça qu'elle désirait !
« Première et dernière fois que tu fais ça, Sarine. On ne risque rien à manger quelques fruits sauvages ! Surtout si je les prends en hauteur ! T'es complètement débile ! »
« T'as pas vu ton état pour dire ça ! T'as pas l'air de saisir qu'en temps normal, je te laisserais manger tout et n'importe quoi mais là, si tu te chopes une maladie, on ne pourra pas te soigner ! ALORS NON ! TU NE MANGES PÄS DE COCHONNERIES ! »
« Mais je suis pas ton fils ! T'es pas mon ange gardien ! T'es juste une foutue armure-pokémon ! N'oublie pas ta position, compris ? Car j'aimerai pas avoir à me répéter à ce sujet, c'est clair ? Non mais je vous jures, c'est n'importe quoi ! VRAIMENT ! »
« Je suis ton ange gardien, je suis ta protectrice et je fais tout pour que tu sois en ... »
« Mon ange gardien ? On parle de celle qui m'a abandonné en plein combat ? Non merci, je crois que j'ai eut ma dose de ta protection. »
« Je … Je … T'es vraiment qu'un pauvre imbécile, Waram. Vraiment le roi des idiots ! Non, peut-être même le dieu des idiots ! »
« Alors chouette, ça me fera au moins un titre que je possède puisque celui de gagnant du tournoi m'a été volé par celle en qui j'avais le plus confiance ! »
Et il continuait de remuer le couteau dans la plaie ? Elle avait fait une erreur. Elle le reconnaissait. Il n'avait pas besoin de continuer ça ! Il n'avait pas besoin d'en dire plus hein ? Cet idiot ! Cet idiot continuait de la faire souffrir, juste par principe. Juste parce que ça l'amusait. Juste parce qu'il devait trouver ça amusant de la voir dans un tel état, non ? Idiot ! C'était juste un idiot ! Un vrai idiot ! Rien qu'un idiot ! Qu'il se débrouille seul.
Elle commença à s'éloigner, jetant juste un regard derrière elle pour voir comment Waram se débrouillait. Il était toujours debout mais parfaitement immobile. Quoi ? Elle l'avait traumatisé par ses paroles ? Ou alors, est-ce qu'il réfléchissait à ce qu'il avait dit ?
« Waram, arrêtes donc de te concentrer sur ça, ça ne marchera pas. »
Aucune réponse de l'intéressé ? Est-ce qu'il boudait ? Si c'était le cas, c'était terriblement immature de sa part, est-ce qu'il s'en rendait compte ? Pfff. Qu'est-ce qu'il avait encore ? Elle se rapprocha de lui, venant donner un petit coup de tête dans le genou de Waram.
« Aller, Waram ! Il faut que l'on bouge, toi et moi. On a mieux ... »
Elle s'arrêta dans ses propos, voyant l'adolescent qui tombait en avant. Hein ? Quoi ? Qu'est-ce que … WARAM ! Elle se rapprocha aussitôt de son corps, le poussant de ses têtes pour le faire tourner sur le dos. Pourquoi est-ce qu'il transpirait autant ? Et pourquoi il respirait aussi bruyamment ? Mais mais mais … Qu'est-ce qu'il avait ? WARAM !
« Waram ! Réponds-moi, s'il te plaît ! »
Mais rien à faire, comment est-ce ce possible ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Waram n'allait pas bien ! Pas bien du tout ! Il était dans un sale état ! Ce n'était pas normal, pas du tout ! Pourquoi est-ce qu'il faisait cela ? Il voulait l'inquiéter inutilement ou quoi ?
« Ce n'est pas drôle de me faire peur comme ça, Waram. Je n'apprécie pas ce genre d'humour, je tiens à te le rappeler, compris ? Alors arrêtes-ça ! »
Mais … non. Waram ne parlait plus. Ses blessures, elle en était certaine. Waram avait été infecté à cause de ses blessures. Et maintenant, si elle ne trouvait pas l'endroit de la carte, autant dire que Waram était foutu ! Elle ne pouvait pas se le permettre !
« Waram … Waram … Waram … Allez, Waram, ce n'est pas drôle du tout. Je n'aime pas cet humour, tu le sais parfaitement hein ? S'il te plaît, Waram, arrêtes ça. Je ne trouve pas ça amusant de ta part, je ne suis pas faite pour ce genre d'humour ! »
Elle bafouillait, cherchant à le soulever pour le mettre sur son dos. Elle devait trouver un endroit où se rendre et vite. Elle devait trouver et vite et …
« GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
Non ? Sincèrement ? Maintenant ? L'une de ces têtes se tourna vers l'origine du cri, la forçant à voir qui s'adressait alors à elle. L'ours … C'était le fameux ours bleu du Tibet. Il était là ? Il voulait sa revanche sur Waram ?
« Si tu t'approches de lui, je te conseilles d'être prêt à risquer ta vie. Je ne te ferais aucun cadeau, est-ce bien clair ? J'aurais aucune pitié pour toi. »
Et elle allait le lui prouver dès maintenant. L'aura ténébreuse autour de son corps s'était accentuée, signe qu'elle n'était pas d'humeur à plaisanter. Si ce n'était que ça … Si ce n'était qu'un simple animal, elle n'aurait alors aucune pitié pour lui.
« GRAAAAAAAAAAAH ! GRAH ! »
L'ours voulait quoi ? Pourquoi il faisait demi-tour avant de se mettre à quatre pattes. Il les regardait avant de reprendre sa route mais … il se stoppa à quelques mètres, poussant un autre grognement. HEY ! Il voulait quoi ? C'était aussi simple que ça ?
« Ne me dit pas que tu veux que je te suives ? Pourquoi je le ferais ? C'est à cause de toi ... »
A cause de lui que Waram était dans cet état. Mais peut-être était-ce justement pour s'excuser ? S'excuser ? Un animal ? Pourquoi pas. Elle n'avait plus rien à perdre de toute façon. Elle commença à suivre l'ours avant de dire :
« Si c'est un piège, je ne te ferais aucun cadeau, est-ce bien compris ? »
« Graaaaaaah ! Gra … greuh … graaaaaaah. »
Voilà qu'elle conversait avec un animal sauvage. Pas sûr qu'il la comprenne mais comme elle était une armure-pokémon, peut-être qu'elle avait ses chances ? De toute façon, elle n'avait pas trop le choix. Et si par malheur, l'ours tentait de la manipuler …
« Je te le ferais payer très cher, vraiment très cher. Tu le regretteras pour le peu d'existence qu'il te restera de toute façon. Où est-ce que tu nous emmènes ? »
L'ours ne chercha pas à grogner. Il avait une mission ou quoi ? Pour l'inciter à le suivre ? Et cela dura une bonne demie-heure, jusqu'à l'emmener à ce qui semblait être un terrain dégagé. Dans la montagne, c'était rare et la vue était magnifique comme le précipice et …
« AH ! NE ME DIT PAS QUE TU COMPTES ... »
« GRAAAAAAAAAAH ! GRAAAAAAH GRAAA GRAAAAA ! »
Non ? Qu'elle se calme ? Et pourquoi ça ? Qu'est-ce qu'il avait à lui montrer de si important pour qu'elle arrête de crier ? Elle baissa les yeux, voyant alors ce que l'ours voulait lui montrer. Comment était-ce tout simplement possible ?
« Mais c'est quoi ça ? On dirait un temple. »
Ce n'était pas un temple pour une divinité … mais ça ressemblait à un monastère. Un monastère très différent de ce qu'elle avait imaginé. Pourquoi ? Qu'est-ce que l'ours avait à gagner en lui montrant ça ? C'est juste … effarant.
« Ne me dit pas que tu comptes m'emmener chez les humains pour que Waram se fasse soigner ? Pourquoi est-ce que ... »
L'ours continua à ne pas lui répondre, faisant quelques pas pour descendre la côte et trouver un chemin l'emmenant en bas du précipice. Mais les prochaines minutes furent pour ce chemin. C'était bien l'ours qui était en train de la guider jusqu'au monastère.
« Je ne comprends plus rien dans toute cette histoire, moi. Pourquoi ? »
« Oh, des visiteurs ? C'est bien étrange, non ? »
Une voix masculine qui se fait entendre. Sans même s'en rendre compte, elle était arrivée jusqu'à ce monastère. Waram avait besoin absolument de soin mais elle pouvait apercevoir deux hommes qui s'affrontaient en utilisant uniquement les mains d'un côté, les pieds de l'autre. Qu'est-ce qu'ils faisaient ? Et qui avait parlé ?
« Je suis là, à votre droite, armure-pokémon d'argent du Diamat. »
A sa droite ? Elle observa l'être qui s'adressait à elle. Ah oui, en position de méditation, jambes croisées avec le pied par-dessus le genou de l'autre jambe. C'est étrange mais elle se sentait en pleine confiance ici. Et l'ours bleu du Tibet ? Il poussa un grognement.
« Oui, oui, tu peux aller la voir. Elle veut te féliciter … et te réprimander pour ce que tu as fait. Attention à toi, cela risque de chauffer »
Pendant un bref instant, Sarine avait cru entendre un petit gémissement plaintif de la part de l'ours bleu qui s'enfonça dans le monastère, sans un regard derrière lui. L'ours pouvait se balader comme ça ? Sans aucun problème ? Ah ouais ?
« C'est normal que cet ours puisse faire ça ? Comme si ça ne dérange personne ? »
« Ca l'est mais je ne pense pas que ça soit la première préoccupation, n'est-ce pas ? Si vous voulez bien me suivre, on va se faire reposer Waram et le soigner. »
« Merci bien et … COMMENT VOUS CONNAISSEZ SON NOM ?! »
Elle avait aussitôt ouvert la bouche, prête à cracher des flammes mais l'homme s'était redressé, les deux autres arrêtant de se battre. Aussitôt, il reprit d'une voix calme :
« Tout simplement car nous vous attendions. Vous avez mis plus de temps que prévu mais je pense que la rencontre n'était pas prévue à la base. »
« Vous êtes ;.. ceux que … Waram doit retrouver ? Nous sommes arrivés ? » demanda Sarine avec inquiétude et une pointe de soulagement. Vraiment ? C'était enfin fini ? Elle pouvait alors souffler un peu ? C'en était terminé ? Enfin ? Hahaha. Oui, ça l'était … Elle s'écroula au sol, le corps de Waram roulant au-dessus d'elle. C'était enfin terminé. Elle avait réussi son objectif. Waram était en sécurité ici. Oui …
« Hum ? Est-ce qu'elle se serait évanouie ? A cause de tous les efforts à accomplir ? »
« Qu'est-ce que l'on fait ? Je pense qu'elle va arriver pour nous sermonner si nous ne l'emmenons pas tout de suite se faire soigner. »
« C'est mieux qu'on se dépêche. Je n'ai pas envie de l'entendre nous dire ça. »
Voilà que les trois hommes étaient maintenant réunis, l'un soulevant Waram, l'autre Sarine tandis que le troisième allait tout simplement récupérer le sac de l'adolescent. Bon bon bon, puisqu'il en était ainsi, ils allaient lui trouver un coin tranquille où il pourrait se reposer.
Sanphinoa … Il pensait encore à elle, n'est-ce pas ? Il pensait à son corps chétif et menu, couché dans le lit de l'infirmerie. Il pensait à son corps … si frêle. Il pensait à l'adolescente qui était tout simplement … non.
Où est-ce qu'il se trouvait ? Pourquoi il pensait à ce village en flammes dont elle lui avait parlé avant qu'ils ne se disputent ? Après qu'ils soient revenus tous les deux du voyage en Afrique ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi il entenait les cris ? Pourquoi est-ce qu'il imaginait Sanphinoa comme ça ?
Qu'est-ce qu'il avait à gagner à rêver de tout ça quand cela la concernait elle et non lui ? Vraiment ? C'était … juste … Ah. Même dans ses rêves, il arrivait à se plaindre d'elle. Mais comment c'était possible ? Pourquoi est-ce qu'il avait un rêve lucide ?
« Il serait peut-être temps de te réveiller, Waram, chevalier-pokémon d'argent du Diamat. »
Une voix féminine qui s'adressait à lui puis un grognement caractéristique, qu'il avait reconnu aisément comme celui de l'ours bleu du Tibet ! Il rouvrit ses yeux, se redressant tout en poussant une longue complainte de douleur .
« MAIS AIIIIIIIIIIIIIIIIE ! Pourquoi est-ce que ça fait aussi mal ? »
« Car les onguents font effet sur tes plaies et les purifient. Tu n'étais pas obligé de te relever aussi vite, surtout si c'est pour rouvrir tes blessures. Ne te force pas pour le moment. Reste tranquille et conscient, bien sagement, d'accord ? »
Il voulait surtout savoir pourquoi il était dans ce qui semblait être un bâtiment. Et puis, il remarqua les deux têtes de l'armure-pokémon du Diamat. Les deux têtes qui le fixaient ardemment mais surtout avec une profonde inquiétude :
« Co… Comment est-ce que tu vas, Waram ? »
« J'ai connu mieux mais où est-ce que je suis ? J'en ait strictement aucune idée, tu peux me le dire, Sarine ? Je ne connais pas cet endroit. »
« GRAAAAAAAAAAAAH ! » poussa l'ours à quelques mètres de la droite de Waram, celui-ci sursautant, tombant du lit de fortune sur lequel il avait été emmené. Il se redressa en criant à la mort, désignant l'ours :
« Mais qu'est-ce qu'il fait là, lui ? Je peux savoir ? Puis, je ... »
« Euh, il nous a emmenés jusqu'ici. Je crois qu'il est de notre côté. Ou alors, c'est l'animal de compagnie de cet endroit. Mais Waram, c'est là où voulait nous emmener la principale de l'école de Gliros ! Si ce n'est pas un coup du sort, je ne sais pas ce que c'est ... »
« Tout simplement des pouvoirs psychiques, rien de plus, Waram. Je suis satisfaite de voir que l'adolescent promis est aussi vivace que prévu. Je ne vois pas ce qu'elle aurait gagné à me mentir de la sorte sinon. » déclara une voix féminine.
« La principale ? Elle est de retour ?! »
Il avait entendu cette voix féminine avec autant d'assurance que celle de la principale. Où est-ce qu'elle se trouvait ? Pourquoi est-ce qu'il ne la voyait pas ? Et il y avait trois hommes qui le regardaient étrangement ? Où est-ce qu'il se trouvait, purée ? Il n'en avait aucune idée et c'était ce qui l'enrageait le plus !
Chapitre 17 : Dans le monastère
« Est-ce que je peux avoir quelques explications maintenant ? »
« Tu as tout simplement suivi le chemin qui devait te mener à nous. Quant à cet ours bleu du Tibet, il n'avait que pour but de te guider jusqu'à nous, rien de plus, rien de moins. »
« Vous voulez me faire croire que cet ours m'a emmené jusqu'à vous ? Alors qu'il voulait ma peau et inversement ? C'est quoi ça ? Du foutage de gueule ? Car je n'apprécie pas trop que l'on se moque de moi, je tiens à le signaler. »
« Nous ne sommes pas là pour rire de ta personne. La principale de l'école de Gliros nous a contacté. Nous devrions peut-être faire les présentations ? Hum … Ou non. Pour aujourd'hui, je pense que cela peut attendre. Tu as besoin de repos. »
« Je n'ai besoin de rien et surtout pas de personnes dont je ne sais rien. Je suis juste bon pour partir. Je ne compte pas rester ici et je ne comptes pas me laisser manipuler par des personnes qui obéissent aux ordres de la principale de Gliros ! »
« Ah … Elle avait signalé que tu étais une forte tête mais à ce point ? C'est surprenant, très surprenant. A se demander pourquoi autant de haine dans ta personne. »
Voilà qu'il continuait de parler avec cette voix dont il ne voyait rien. Il chercha à se relever mais il sentit qu'une présence l'empêchait de trop se mouvoir. Encore des pouvoirs psychiques ? BORDEL ! ENCORE ?! Pourquoi ?! Qu'est-ce qu'ils avaient tous avec ça ?
« Libérez-moi sinon je vous butes tous ! »
« Tant de colère et de rage … mais bon, tu ne pourras pas quitter l'enceinte du monastère. De toute façon, dans ton état, tu dois t'en douter, n'est-ce pas ? »
Il ne répondit pas à cette voix alors qu'il plaçait une main au sol pour se redresser correctement. Bon, si c'était comme ça, cela lui permettrait alors de se mouvoir. Tant mieux, ah … mais pourquoi est-ce qu'il était ici ? Et l'ours bleu du Tibet le regardait avant de bailler, comme pour signaler qu'il avait fait son travail.
« Je vous le jures, c'est juste n'importe quoi. Ce n'est pas normal … pas du tout ! »
« Si tu le veux, on va te guider pour que tu puisses manger un morceau. Tu as l'air plus qu'affaibli. Tu es sûr d'avoir manger correctement ? » demanda l'un des hommes qu'il avait remarqués. Rien qu'en les observant, impossible de ne pas voir qu'ils étaient des chevaliers-pokémon. Mais de quelle sorte ? Ils semblaient puissants.
« Je mange comme je peux et comme je veux, je n'ai pas besoin d'assistance pour ça. »
« Ce n'est pas vraiment le sujet de ma question mais bon … j'espère que tu aimes la viande car ce n'est pas avec un corps aussi rachitique que ça que tu vas attirer cette fille. »
« De quelle fille est-ce que vous parlez ? » marmonna Waram, surpris par les propos de cet homme. Ils n'étaient quand même pas au courant ? Qu'est-ce que la principale avait dit ?
« Dans ton sommeil, tu n'arrêtais pas de répéter deux noms. Sarine, qui semble être celui de ton armure-pokémon et aussi San ... »
« Je veux rien savoir ! Ce nom ne veut rien dire et vous devriez plutôt la boucler au lieu de me parler de ça ! Compris ? Vous avez pas mieux à faire ou quoi ? »
« Oooooh. Sujet fâcheux. Comme quoi, certains ont de la chance de ne pas vouer leur vie qu'à l'art du combat. Allez, viens. Si tu as autant de force pour grogner, tu dois avoir un sacré appétit, j'imagine. Ça sera mieux que de ne rien te donner. »
Tss, il détestait déjà cet endroit. Il ne se sentait pas à l'aise dans un tel lieu. Il avait l'impression qu'il ne pouvait pas respirer. Il se sentait opprimé et … observé. Quelqu'un, cette voix féminine, devait s'amuser avec lui ! Il ne se laisserait pas faire !
« Tu en penses quoi de ton côté ? Il m'a l'air bien vaillant mais ... »
« Toi aussi, t'as un peu de malaise en le regardant ? J'ai l'impression que quelque chose cloche avec lui mais je n'arrive pas à savoir quoi. Bon, on part s'entraîner ? »
« Ouaip ! Pas de soucis ! J'en ait bien besoin, je dirais. Trop compliqué ces histoires avec des filles et des sentiments non-avoués. »
Heureusement pour les deux hommes, Waram était déjà assez loin, ne pouvant les entendre tandis que Sarine l'accompagnait. Seul le troisième homme guidait l'adolescent, lui signalant qu'après, s'il le désirait, il pouvait le suivre pour une séance de méditation.
Hum … Ces hommes, ils étaient vraiment chevalier-pokémon ? Maintenant, il n'en était plus totalement convaincu alors qu'il les regardait longuement, comme pour les étudier. Quelque chose clochait mais quoi ? Quoi donc ?
« Tu t'interroges sur nous, n'est-ce pas ? Nous ne sommes pas des chevaliers-pokémon même si nous suivons les consignes de l'une d'entre eux. »
« Alors pourquoi vous me donnez cette impression que vous êtes des chevaliers-pokémon ? »
« Nous cherchons à le devenir. Il n'y a pas d'âge pour cela mais certaines armures-pokémon nécessitent plus qu'un simple lien pour s'unir avec elles. Les armure-pokémon du Tygnon, du Kicklee et du Kapoera sont spéciales. Nous ne devons faire qu'un avec cet art du combat. »
« Mais est-ce qu'elles sont au moins là ? Car je n'ai pas vu d'armure-pokémon pendant que je me déplacais ici. Et c'est étrange … mais je ne veux pas rester là. »
« Il le faudra, deux personnes vous attendaient principalement. Le monastère est plein de vie mais vous êtes dans un coin isolé en attendant que vous vous reposiez, toi et ton armure-pokémon. Elle est d'ailleurs très sage malgré le fait qu'elle soit une dragonne ténébreuse. »
« Sarine ? Sage ? Elle n'arrête pas de parler pour ne rien dire ! Une vraie pipelette ! Sincèrement, vous vous êtes trompés carrément de personnes en considérant qu'elle était « sage ». Oh que oui ! Complètement trompé, je dirais, même ! »
« Hahaha mais au moins, vous semblez être proches, elle et toi, c'est important, une telle proximité, tu sais ? Ca permets énormément de choses, de ce que j'ai compris. »
« Nous ne sommes pas réellement proches, ce n'est qu'une illusion. » soupira l'adolescent, visiblement refroidi dans ses ardeurs maintenant.
Avec ce qui s'était passé ces derniers jours, puis aussi à l'école, il n'avait plus autant confiance en Sarine qu'auparavant. Et sans cette confiance, il ne pouvait arriver à rien, malheureusement. Il le savait parfaitement … et c'était ça qu'il n'appréciait guère.
« Bon par contre, pour la viande, ça ne sera pas de la viande d'ours, je préfère te prévenir. Y aurait Tibber qui nous ferait la gueule pendant des mois si on s'amusait à ça. C'est la première fois que tu vas manger quelque chose du pays, non ? »
« Disons que j'ai vécu dans la montagne ces derniers jours donc niveau cuisson, ce n'était pas vraiment ça, si vous voyez ce que je veux dire par là. »
« Je le vois parfaitement. Ah, au passage, je m'appelles Arnand. »
« Waram mais je pense que mon nom était déjà connu avant même que je n'arrive ici. »
Pour toute réponse, l'homme émit un rire qui contrastait avec l'allure sérieuse et sereine pendant qu'il méditait. Emmené dans ce qui semblait être une cantine, Waram regarda brièvement autour de lui. Oui, il y avait plusieurs dizaines de personnes qui étaient présentes ici, ils étaient plutôt nombreux en fin de compte.
« Des personnes en pèlerinage, des hommes et femmes qui recherchent la paix et le calme intérieur. Ne t'en fait pas, tu rencontreras bien assez celle que tu dois voir. »
« Je ne sais même pas qui je dois voir et pour quelle raison exactement je dois aller la voir. La principale de Gliros m'a juste dit que je devais me rendre ici … et je sais que qu'importe la méthode utilisée, je n'avais pas trop choix que de finir par atterrir ici. »
« Oh tu sais, on ne force rien, ni personne. Si tu veux nous quitter, tu le feras … mais puisque tu es là, pourquoi ne pas en profiter pour régler ton souci, non ? »
« Pff, je sais qu'il y a un problème avec moi mais je ne sais pas quoi. Juste que … ça fait du mal à certaines personnes, c'est tout. Et que j'aimerais éviter ça. »
« Ces personnes, tu y tiens, non ? Même en tant que simple ami ou connaissance, tu n'aimerais pas qu'elles souffrent, non ? Alors, fais le bon choix et restes parmi nous, autant de temps qu'il le faudra, que ça soit une semaine, un mois ou une année. »
« Une année ? Ça me paraît quand même bien long mais si c'est nécessaire ... »
« Pas sûr qu'il tiendra aussi longtemps sans … Oh c'est bon, je me tais, je me tais. Ne me foudroies pas du regard, Waram. Je ne pensais pas à mal ! » s'exclama l'armure-pokémon du Diamat tandis qu'il finissait par s'installer à côté d'Arnand, attendant de voir ce que la nourriture d'un monastère avait de spécial. Cela allait lui changer de la cantine de l'école.
Et finalement, après plusieurs bouchées, le tout fut appréciable, très appréciable ! Contrairement à ce qu'il pensait, c'était même plutôt bon, ça se mangeait bien. Ou alors, il avait tellement faim qu'au final, il ne faisait plus vraiment de différence avec le reste. Ça, c'était une possibilité qu'il ne pouvait pas nier.
« Qu'est-ce donc exactement, au passage ? »
« Ragoût de mouton, avec quelques herbes des environs. A force, on finit par s'y habituer. Si tu as un petit malaise au départ, ne t'en fait pas. »
L'adolescent aux cheveux noirs se frotta les yeux pendant quelques secondes. Malaise ? C'est vrai que c'était assez fort mais pas au point de le rendre malade. Sarine la regarda avec amusement. Elle semblait apprécier le fait que Waram reprenne des couleurs.
« Par contre, ensuite, je compte te présenter à celle qui dirige le monastère. Je pense que c'est logique et normal, aucun souci, »
« Oui, oui … plus vite je la verrais, mieux c'est. Comme ça, je peux passer à autre chose et alors, ça sera bien mieux pour chacun et chacune. »
« Tu parles toujours de la sorte, Waram ? Avec ce caractère qui donne l'impression que tu en as rien à faire de toutes les personnes qui t'entourent. A croire que chacun de nos mots glissent sur ta peau sans même t'affecter, tu t'en rends compte ? »
« Je ne suis pas très sociable à la base. Et je m'énerve facilement donc bon … à partir de là. »
« Le premier point est de le reconnaître. A partir de là, tu n'iras qu'en t'améliorant. »
Pfff, pourquoi c'était plus facile de parler à ce type ? Car il lui inspirait confiance ? Car il était du genre à être calme et réfléchi ? Ou alors parce qu'il ne le jugeait pas ? Car ce n'était pas une femme ? Peut-être tout cela à la fois.
« AH ! Arnand, te voilà ! On te cherchait partout. Et visiblement, tu es en compagnie du nouvel arrivant. Waram, c'est ça ton nom ? »
Ah, tiens, une voix masculine. Waram se tourna vers les deux hommes qui s'approchaient d'eux. Hum, il avait put les voir, non ? C'était eux qui géraient normalement dans leur style de combat : l'un avec les pieds, l'autre avec les poings.
« Ben tiens, Waram. Je peux te les présenter : Rolar, qui est là pour devenir le futur chevalier du Tygnon et sinon Persio, lui c'est pour le futur chevalier du Kicklee. »
« Enchantés de te connaître. Ne t'en fait pas, on ne mord pas bien que l'on ne fasse que se battre tous les jours, sans aucune interruption. »
« Je ne me fais aucune inquiétude à ce sujet, si vous saviez. » répondit calmement Waram, finissant son repas alors qu'il remarquait que les deux hommes étaient plus exubérants qu'Arnand. Tant que ça ? Mais bon, ce n'était pas bien important pour lui. Il s'en fichait pas mal dans le fond, il voulait juste finir de manger.
Et lorsqu'il eut terminé, il décida de se lever pour quitter la cantine. Il signala qu'il allait juste digérer un peu et visiter les environs. Visiblement, Arnand lui faisait confiance puisqu'il ne chercha pas à l'arrêter. Sarine était restée en retrait, murmurant qu'elle préférait le laisser seul pendant un instant, ça lui ferait le plus grand bien.
« C'est plutôt pas mal comme endroit, du moins, c'est joli. »
Il avait dit cela à voix basse, les yeux baissés sur le pavé en damier qui se trouvait à ses pieds. C'était un bel endroit, l'air était pur, comme dans l'école de Gliros. Loin de toute civilisation, cela lui permettait alors de profiter des bienfaits de la nature jusqu'à son maximum. Une voix féminine lui chuchota :
« Au final, tu es plutôt un jeune adolescent mélancolique, n'est-ce pas ? »
« Hein que quoi ? Qui … Qui vient de dire ça et ... »
Il fit un demi-tour sur lui-même, pivotant avant de se retrouver la tête plongée dans ce qui semblait être une poitrine recouverte de tissu noir. Il retira aussitôt son visage pour se retrouver face à une femme masquée. Le masque était coupé en deux parties, la supérieure était de couleur noire tandis que le bas était violet. La robe ressemblait un peu à celle d'une noble, cachant jusqu'aux pieds de la femme. Faite de noir intégralement, elle avait pourtant quelques imposants nœuds papillons blancs sur le devant en son milieu.
« Bonjour, Waram. Je vois que tu es bien arrivé chez nous. Tes blessures sont disparues, je me suis occupée de cela. Tu devras juste te reposer. »
« Qui … Qui vous êtes ? Je ne crois pas vous connaître ! »
« C'est normal, je ne me suis pas encore présentée mais voyons voir si tu es capable de trouver des détails sur moi. Qu'est-ce que tu en dis ? »
« Vous êtes avec une armure-pokémon psychique. Vous êtes capable de me parler par la pensée, à partir de là, vous êtes comme la principale de Gliros. Votre prénom ou votre nom, je ne risque pas de le connaître de toute façon. »
« Ce n'est pas faux, c'est exact. Mais voilà, ce n'est pas bien important, n'est-ce pas ? »
« Pourtant, c'est nécessaire pour instaurer un dialogue correct entre deux personnes. Alors, quel est votre nom ? Puisque vous êtes celle qui dirige ce monastère ? »
« Sidoni, enchantée de te connaître, Waram. » dit la femme masquée de noir et violet avant de s'incliner poliment devant lui. Surpris, il fit le même mouvement, ne sachant pas pourquoi il avait décidé de le faire, contrairement à d'habitude.
« Je ne suis pas enchanté par cela, je tiens à prévenir. Je ne le suis pas du tout ! J'espère que vous comprendrez ce que je veux dire par là. »
« Tu es paradoxal mais ça ne te fait que te rendre plus intéressant. Alors, comment s'est passé le repas à la cantine ? Pas trop surprenant ? »
« Ca l'était, je ne connaissais pas du tout votre nourriture. Et c'est vous qui êtes la dresseuse de ce fichu ours bleu du Tibet ? »
« Ce n'est pas le cas. Et oui, je suis désolée mais tu n'as pas rencontré la personne la plus importante du monastère, celle qui t'aidera à régler tous tes soucis. Elle n'est pas encore prête à se présenter à l'heure actuelle. »
« Hein ? Et de qui il s'agit ? Vous pouvez me le dire, non ? Car bon, si c'est encore un coup fourré, je préfère prévenir que je le prendrais très mal. »
« Tu n'as pas à t'en faire mais si elle a réussi à dresser un ours bleu du Tibet, tu dois te douter qu'elle pourra facilement s'occuper d'un mignon dragonnet de Gliros, non ? »
Mignon dragonnet de Gliros ? De qui est-ce qu'elle … AH ! Il eut un petit tremblement lorsqu'il sentit les doigts délicats de la femme-chevalier se poser sur son menton comme pour le relever. Elle avait rapproché son visage masqué à sa hauteur pour mieux le regarder.
« Tu es vraiment intéressant. Je suis sûre que les prochains jours vont être les meilleurs du monastère depuis plusieurs années. N'hésite pas à profiter de tes « vacances » parmi nous. »
Qu'est-ce qu'elle croyait ? Qu'il allait se laisser faire ? Il recula un peu, n'osant pas repousser la main avant de faire quelques pas pour s'éloigner. Non mais … il allait plutôt continuer la visite de ce monastère. Cet endroit arrivait déjà le perturber. Sarine revint auprès de lui, quelques minutes plus tard, lui demandant ce qui s'était passé pendant son absence. Il ne répondit pas, marmonnant juste qu'il n'appréciait pas cet endroit.
« Mais qu'est-ce que tu vas y faire, Waram ? Tu comptes rester ? »
« Je ne crois pas qu'ils me laisseront le choix de toute façon. Je vais donc devoir faire ça … et pas autrement, pfff … Je ne sais pas trop ce qui m'attends. »
« Sûrement un entraînement spartiate, je pense que tu devrais te préparer mentalement à tout ça, Waram. Ca risque d'être épuisant mentalement. »
« Si ce n'était que mentalement, ça serait une bonne chose mais ça sera plus que ça. Dis … Sarine, tu crois que j'ai fait des erreurs dans ma vie ? »
L'armure-pokémon s'immobilisa, Waram faisant de même en la regardant. S'il aurait put voir les yeux sur ses deux têtes, il aurait remarqué qu'elle clignait plusieurs fois de ces derniers avant de prendre une profonde respiration.
« Des fois, Waram, je me dis que tu es vraiment spécial et unique. Tu n'as pas remarqué le nombre de bêtises que tu as fait ces dernières semaines ? Des erreurs, tu en fais tout le temps ! Mais tu n'es pas le seul à en faire. Si je suis là, c'est justement pour les prévenir. »
« Prévenir mes idioties ? Pfiou, si tel était le cas, tu n'arrêterais pas de parler, j'imagine. » rétorqua l'adolescent alors que Sarine rigolait franchement, amusée par la réaction de Waram. Ah … Sans lui, tout serait bien triste, oui.
« Il y a de fortes chances que j'ai une extinction de voix avant d'avoir terminé. »
Les premières heures s'étaient bien déroulées dans le monastère. Il avait fait la rencontre de cette femme nommée Sidoni. Mais aussi de trois hommes qui allaient tout faire pour devenir des chevaliers-pokémon. Mais étaient-ce vraiment les seuls à être aussi forts dans le monastère ? Alors que l'adolescent réfléchissait à tout cela, un grognement se fit entendre, le faisant sursauter. Il se tourna vers colère vers l'ours, tendant son poing. Celui-ci se mit à courir à quatre pattes, poursuivi par Waram. Peut-être plus tard, au final.
Chapitre 18 : La fureur d'un dragon
« Hum … Dans le fond, ce n'est vraiment pas si mal, Sarine. »
« Tu l'as dit. Il fait frais, il fait bon, je pensais avoir à un endroit assez douteux et isolé … du genre presque abandonné mais ce n'est pas le cas. Tu as vu les jardins et le potager ? »
Le potager. Là où il avait besoin de faire pousser les fruits et les légumes. Si ce n'était que ça, ça serait très simple mais bon, ce n'était pas le cas. Mais là, il était assis sur un escalier de pierre, regardant juste les personnes qui défilaient devant ses yeux.
« Sincèrement, je me demandes pourquoi nous sommes ici, tu as une idée ? »
« Tout simplement car nous avons besoin de tirer un trait sur toute cette histoire et de passer à autre chose, n'est-ce pas ? Et comme ça, nous pourrons retourner à l'école de Gliros. »
« Pourquoi j'y retournerai ? Ah oui ! Pour montrer à cette foutue principale comment je gère mes soucis. Elle risque d'être surprise et salement, hahaha. »
« Donc tu envisages bel et bien un retour, c'est ça ? »
« Bien sûr que oui ! Pourquoi je n'envisagerais pas de revenir à l'école ? Je lui montrerais à cette foutue principale ce qui lui en coûte de vouloir me titiller. Elle comprendra que je n'aime pas ça du tout et que je suis pas du genre à apprécier son humour débile ! »
« Je ne vois pas pourquoi tu t'emportes mais puisque tu sembles heureux, c'est tant mieux non ? Ou alors, je me trompes complètement ? »
« Tu ne te trompes pas même si je me demandes si tu ne racontes pas n'importe quoi pour ne pas changer. Ca n'a rien à voir avec tout ça, si tu veux tout savoir. »
Hmm, elle était confuse, très confuse, mais l'adolescent semblait plutôt content donc autant continuer sur cette voie, n'est-ce pas ? Mais à part ça, elle voie qu'il regarde attentivement les hommes qui combattent entre eux. Est-ce qu'il voudrait participer à tout ça ?
« Tu sais, je pense que tu peux leur demander de t'entraîner hein ? »
« Je n'ai pas envie de m'entraîner, Sarine. Je ne suis pas là pour ça. Je me demande pourquoi je suis là justement, du moins, précisément. J'ai une vague idée mais ce n'est pas suffisant, loin de là. C'est donc qu'il y a autre chose mais je ne sais pas quoi. »
« Ne te complique donc pas la vie pour pas grand-chose. On t'expliquera quand c'est nécessaire, rien de plus, rien de moins, Waram. »
« Oui oui, on expliquera à l'idiot du village, je connais la chanson. Je sais que je ne suis pas bien malin mais bon, des fois, j'aimerai bien des réponses claires. J'ai l'impression d'être vraiment pris pour un imbécile, c'est tout. »
« Ce n'est pas qu'une impression parfois, Waram. Mais tu es un imbécile que j'adore, c'est tout. » répondit Sarine avant de rire avec ses deux têtes.
« Bonjour, messire Waram. Est-ce que je peux vous demander de bien vouloir me suivre ? »
« Hein que quoi ? Qui est-ce que vous êtes exactement ? »
Il avait tourné son visage vers la voix féminine des plus polies. C'est une armure-pokémon … mais elle était étrangement humanoïde. Faite de noir, blanc et un peu de violet, il avait l'impression de la reconnaître. Ca ressemblait étrangement …
« C'est le cas, je m'appelle Xaxié, je suis l'armure-pokémon d'argent de Sidérella mais aussi celle de Sidoni, bien entendu. »
« Oh, euh, première fois que je vois une armure-pokémon qui ressemble aussi grandement à un être humain. On pourrait presque vous confondre avec l'un d'entre nous. »
« Certaines armure-pokémon sont ainsi. Comme nous sommes dotées de la parole mais que nous possédons aussi des pouvoirs psychiques, c'est beaucoup plus simple pour communiquer, comme vous pouvez le voir, n'est-ce pas ? »
« C'est étrange mais … euh, pourquoi est-ce que je dois vous suivre ? »
« Vous parler un peu de tout ce qui vous attends. Si vous le voulez bien, bien entendu. Je ne veux pas vous forcer à prendre une décision qui ne vous plairait guère. Je ne suis pas ainsi et je m'excuse pour le comportement de Sidoni. Comme vous le remarquerez, elle reste assez unique dans ses paroles et encore plus dans ses actes. »
« Bon, puisque c'est demandé aussi gentiment, je veux bien vous suivre. »
Il ne devait pas trop se montrer perturbé mais il fallait avouer qu'il ne s'attendait pas à une telle chose. Se remettant debout, il suivit l'armure-pokémon, un peu songeur avant de passer une main derrière son crâne. Sarine se redressa elle aussi, disant :
« Je vais vous accompagner, bien entendu. Je ne pense pas qu'il y ait de problèmes par rapport à tout ça, n'est-ce pas ? Ou alors, je me trompes peut-être et vous voulez ... »
« Vous êtes son armure-pokémon. La question ne se pose pas. Je vais vous emmener auprès de Sidoni qui veut absolument pouvoir parler avec Waram. »
« Ce n'est pas vous qui me disiez justement qu'elle était spéciale, Sidoni ? »
Pour toute réponse, il n'eut le droit qu'à un petit sourire de la part de l'armure-pokémon. Elle ressemblait vraiment à une sorte de noble ? Du moins, avec cette robe bouffante noire avec des nœuds blancs … comme ceux de Sidoni. Mais cette coiffure était vraiment spéciale avec deux couettes qui se découpaient en plusieurs sur le côté.
« Non, cette « coiffure » est unique en soi mais n'est pas dérangeante. Bien qn'en tant qu'armure-pokémon, la question ne me dérange pas le moins du monde. »
« Je vois, je vois … enfin, je crois voir, je ne suis pas sûr et convaincu à ce sujet. Mais bon, ce n'est pas bien grave, je dirais. Mais bon, je sais pas ce qu'elle me veut encore. »
Il avait haussé les épaules tout en regardant devant lui, accompagné par l'armure-pokémon du Siderella. Si ce n'était que ça … si ce n'était que ça … si ce n'était que ça … Mais bon, il n'en savait trop rien et à partir de là, difficile d'ouvrir la bouche.
« Oh ! Voilà notre fameux dragonnet de Gliros ! Te voilà enfin ! »
La femme aux cheveux noirs était plus qu'enjouée par la venue de Waram, celui-ci ne comprenant pas trop pourquoi. Ce n'était pas vraiment quelque chose dont il pouvait se vanter, loin de là. Mais bon, ce n'était pas bien important.
« Qu'est-ce que vous me voulez exactement ? Je peux savoir ? »
« J'aimerai tout simplement que tu te rapproches de moi. J'aimerai commencer la première étude de ta personne pour mieux apercevoir le traitement que je vais devoir te faire subir. Attention, ça ne sera pas très joyeux. »
Blablabla, comme s'il allait succombé à une telle menace. Il n'était pas aussi crédule que ça mais bon, il se rapprocha de la femme masquée. Qu'est-ce cela voulait dire ? Ele plaça une main sur son front, murmurant d'une voix plus douce :
« Je vais donc essayer de lire dans ton cœur. Je crois que je n'y arriverais pas mais je pense qu'il vaut mieux essayer que de ne rien faire, n'est-ce pas ? »
« Si ce n'est que ça, faites donc, je ne vais pas vous en empêcher hein ? Et de toute façon, j'imagine que l'on me forcera si je tente de faire ne serait-ce qu'un mauvais mouvement. »
« C'est exactement ça, attention, je suis terrifiante. »
Qu'est-ce qu'elle voulait faire par là ? Essayer de le rassurer ou quoi ? L'adolescent poussa un léger soupir, visiblement fatigué par cette façon de s'amuser de la part de la femme masquée de noir. Si ce n'était que ça pour la distraire, qu'elle s'amuse quoi, mais ce n'était pas du tout son genre à lui. La main toujours posée sur son crâne, il remarqua qu'elle caressait son front puis ses cheveux.
« Dans le fond, tu n'es pas un méchant dragonnet, n'est-ce pas ? Tu as tout simplement peur de trop t'ouvrir aux autres, c'est compréhensible. »
« Ne racontez pas n'importe quoi sur moi car je vous laisse faire votre truc, d'accord ? Je ne suis pas comme ça, pas du tout alors ne jouez pas avec mes nerfs. »
« Je ne le ferais pas, je ne fais que constater des choses très simples en ce qui te concerne, voilà tout. Mais bon, je continue alors, si cela ne te dérange pas trop ? »
« Maintenant que vous avez commencé, autant terminer votre sale boulot non ? »
Il marmonna mais c'était étrange comme il se sentait apaisé par cette main. Les chevaliers-pokémon avec des pouvoirs psychiques étaient vraiment bizarres. Comment pouvaient-elles se rendre capables d'une telle magie ? Comment est-ce qu'il arrivait à être aussi calme et tranquille alors qu'il ne l'était jamais réellement en fin de compte ?
« Hey ? Comment est-ce que c'est possible ? Tu sais que tu es vraiment unique ? »
« Tout le monde l'est, il n'y a pas besoin d'être avec des pouvoirs psychiques pour connaître ça, hein ? Vous le saviez ? »
« Oui oui … mais non, c'est étrange. J'arrive à apercevoir une petite boule en toi. Une boule de colère et de fureur. Qu'importe ce que l'on dit, ce que l'on fait, tu t'emporteras sur tous les sujets. Comme si c'était inné … comme si tu étais nécessairement en train de crier. »
« Nécessaire de crier ? C'est stupide, tellement stupide. Je ne crie pas parce que j'en ait envie, je ne crie pas parce que c'est nécessaire. Je crie parce que l'on m'énerve et m'emporte pour pas grand-chose, loin de là. On dit juste des stupidités autour de moi. »
« Si ce n'était que ça, n'est-ce pas ? Mais il n'y a pas que ça, tu as un mal plus profond, que je n'arrive pas à étudier. Tu es vraiment un cas spécial. »
Pfff ! Ele n'avait pas terminé avec sa psychologie de comptoir ? Il la regarda pendant quelques secondes. Hey, elle sentait bon. C'était ça l'odeur d'une femme propre ? C'était pourquoi elle … AIE ! Pourquoi il se prenait un coup sur le crâne ?
« Par contre, ce manque de délicatesse à l'encontre des femmes, je pense que tu devrais faire quelque chose pour éviter de le répéter, d'accord ? Je crois voir quel est ton souci avec les filles si tu penses de telles choses ? Tu as besoin d'un cours principal d'éducation en société avec les femmes. Je crois qu cela ne te ferait pas de mal. »
« Pfff, je suis avec une fille que je connais depuis des mois. Elle s'appelle Sanphinoa et à partir de là, je peux vous dire qu'elle sent super mauvais. Mais ça ne fait pas d'elle une mauvaise personne. Et aussi, elle a de sacrées croûtes et ... AIIIIIIIIIE ! »
Un second coup sur le crâne lui arracha un nouveau cri de douleur. Il fixa la femme masquée. Elle allait arrêter sinon, il risquait de répliquer aux coups, c'était ce qu'elle voulait ou quoi ? Ou alors, elle avait intérêt à s'expliquer car sinon …
« Bien que tu sois en âge d'avoir des pensées aussi impures, évites de les avoir quand je suis en train de les lire, d'accord ? »
« Je ne vois pas de quoi vous parlez. Ce n'est pas comme si je pensais à … euh … zut. »
Oh ? Est-ce qu'il avait finalement compris le problème ? Il se gratta la joue, assez confus avant de baisser la tête. Hum, d'accord, elle n'avait pas tort du tout. Il pouvait éviter mais c'était vraiment l'unique chose … enfin, la chose la plus importante chez elle et … AH ! Elle allait recommencer à le frapper mais il allait répliquer !
« Ce n'est que ça qui t'intéresse chez une femme ? Tu n'as rien d'autre à envisager pour elle ? Hum, cela ne me concerne pas, je n'ai pas à lire le coeur d'un adolescent. »
« Et si vous vous concentriez plutôt sur la raison qui fait que je sois ici ? Le truc de cette boule de colère qui fait que je m'énerve tout le temps, vous pouvez me l'extraire ? Ça me paraît être n'importe quoi, y a pas mieux comme excuse ? »
Il avait raison. Elle retira sa main après quelques secondes, déclarant que tout était terminé de son côté. L'adolescent aux cheveux noirs se releva, visiblement rassuré à l'idée que tout soit fini tandis qu'il plaçait une main sur son front.
« Pourquoi est-ce que j'ai aussi mal au crâne ? »
« C'est de ma faute, à cause de cette lecture, tu vas te retrouver un peu fatigué. »
La femme aux cheveux noirs tenta d'être rassurante mais il ne se sentait pas pour autant … soulagé. Pourquoi cela ? Car la femme aux cheveux noirs avait réussi ce que la principale n'avait pas réussie. D'ailleurs, pourquoi ? Pourquoi cela ?
« Comment est-ce que vous avez fait ? Je peux savoir ? »
« Ton corps comme ton esprit étaient affaiblis. A partir de là, ce fut beaucoup plus simple pour moi. Et encore, tu te trompes lourdement, Waram. Ce que j'ai fait n'a rien de spécial par rapport à ce que tu es réellement. Je crois qu'elle va devoir s'en mêler personnellement même si je ne suis pas sûre qu'elle le voudra. »
« De qui est-ce que vous parlez ? Je peux savoir ? » demanda Waram, haussant un sourcil. Il y avait une personne pire qu'elle ? Encore plus forte ? Comment était-ce tout simplement possible ? Enfin, ce n'était pas sa réelle préoccupation. AH ! C'était l'autre femme, n'est-ce pas ? Celle dont il avait juste entendu parler auparavant, n'est-ce pas ? Sans même qu'elle ne prenne la parole, elle ne fit qu'hocher la tête positivement.
« Bon … Bon bon … Je peux m'en aller non ? »
« Tu le peux bien que tu ne peux pas quitter le monastère, pour sûr. »
Il n'était pas stupide. Il savait parfaitement ça. En se redressant, il vint s'étirer longuement avant de mettre une main sur sa bouche, se frottant les yeux pendant quelques secondes. Bon bon bon, si ce n'était que ça … mais il regardait Sidoni.
« Vous êtes sûre d'aller bien ? Vous avez une mine affreuse. »
« Oh, ne t'en fait donc pas à ce sujet, il y a souvent pire, bien pire. Je vais bien. Je suis juste aussi un peu fatiguée par rapport à cette lecture psychique. Mais on recommencera dans quelques heures. Je ne peux pas te laisser t'échapper comme ça. »
« Euh, je ne suis pas une proie ou du gibier. Si vous pensez ça de moi, autant vous prévenir tout de suite que la prochaine fois, je cognerai et cela assez méchamment. Compris ? »
« Autant de violence pour un être aussi petit que moi. Ne t'en fait pas, petit dragonnet de Gliros, je ne te ferais aucun mal si cela peut te rassurer. »
« Ce n'est pas à vous de vous en faire pour moi mais plutôt sur votre propre personne. Pfiou, j'ai trop parlé et j'ai l’impression que tout ça était inutile. Je vais plutôt aller me reposer, ça sera bien mieux. Je crois que je suis déjà épuisé rien qu'à communiquer avec vous. Je ne sais pas comment vous faites, vous, les femmes, pour réussir ça. »
AH ! Le grand mystère des femmes ! Dommage, il était beaucoup trop jeune pour ça. Elle le laissa partir, perdant son sourire lorsqu'elle fût seule avec son armure-pokémon. Celle-ci posa son regard sur sa détentrice, disant d'une voix calme :
« Vous êtes plus qu'épuisée, j'ai l'impression que vous mené un combat perdu d'avance. »
« A peu de choses près, c'est le cas. Je ne sais pas ce qu'était cette sphère en lui, dans le plus profond de son âme mais il … a une impureté. D'habitude, les chevaliers-pokémon ont une petite particularité, une partie d'entre eux qui leur permet d'être un chevalier-pokémon. Comme une fraction de leur âme mais ici … Waram, ce n'est pas ça. Cette fraction existe mais elle est auréolée par cette sphère ténébreuse. »
« Il faut pouvoir en parler avec l'oracle. C'est nécessaire. J'imagine que c'est pour ça qu'elle nous l'a envoyé ici. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps. »
« Fais donc. J'imagine que cela se passera dès demain. Le plus vite nous saurons à son sujet, mieux ce sera pour réagir en conséquence. J'ai juste l'impression d'avoir affaire à une bombe qui est prête à exploser à n'importe quel moment. »
« Une bombe au souffle tel qu'il risque de tout balayer. Nous ne pouvons pas prendre plus de risque. Et j'ai aussi cette mauvaise impression que quelque chose de grave va arriver. J'espère que ce n'est qu'une illusion de ma part que je me fais des idées. » termina de dire l'armure-pokémon alors que Sidoni soupirait longuement. Elle aussi l'avait ressenti ?
« A partir de là, nous devrions plutôt nous concentrer sur Waram. Eviter que cette bombe n'explose, d'accord ? Ca sera pour le mieux. Peut-être même que nous pourrions envisager de contrer les effets de cette bombe pour qu'ils lui soient bénéfiques. »
« Cela dépendra de son jugement. Nous ne sommes pas capables de juger correctement de telles choses, malheureusement. »
La femme masquée et son armure-pokémon continuèrent de parler pendant plusieurs minutes, chacun évoquant le souci par rapport à toute cette histoire. Néanmoins, ce n'était pas encore prêt, donc elles n'avaient pas à s'en faire. Si elles pouvaient stopper tout cela, c'était parfait.
Waram, les mains dans les poches, était maintenant songeur. Une sphère de colère et de rage. Elle serait à l'origine de tout ? C'était ridicule ! Complètement ridicule. Comme s'il avait un truc dans le bide qui dictait sa conduite. Elle n'avait pas mieux à faire ?
« Waram, tu veux aller te défouler ? Tu donnes l'impression d'en avoir besoin. »
« Pas faux, pas faux du tout. Allons-y, ça sera mieux, j'imagine. »
« C'est à toi de décider, hein ? Je ne vais pas te forcer, pas du tout, Waram. Qu'est-ce que tu estimes le mieux pour te soulager ? Car je pense que c'est nécessaire que tu décharges cette anxiété en toi qui est présente depuis quelques minutes. »
« Je vais voir pour servir de partenaire d'entraînement à Arnand. » murmura l'adolescent aux cheveux noirs. Une sphère de colère et de haine ? Comme celle d'un dragon ?
C'était juste ridicule et anormal. Il n'était pas comme ça. Il valait mieux que ça, bien mieux. Mais il ne se sentait pas rassuré pour autant. Une main sur le coeur, il respira bruyamment avant de s'arrêter. Bon … bon … bon … direction la zone où ils s'entraînent tous. Il allait devoir ensuite rencontrer cet oracle. En espérant que tout ne dégénère pas.
Chapitre 19 : S'entraîner et s'épuiser
« C'est vraiment très intéressant. Je ne m'attendais pas à autant de puissance, même de la part d'un chevalier-pokémon. Vous êtes aussi forts que ça ? »
« Je ne sais pas. Je dirais que oui, du moins, certains ne sont pas forts mais ont une sacrée volonté, ce qui fait qu'ils continuent de se battre jusqu'au bout, même si leur corps les fait souffrir atrocement. Ce sont de vrais chevaliers-pokémon. »
« Tu en connais donc, des personnes comme ça ? Intéressant, vraiment très intéressant. Je trouve que cela est plaisant mais toi aussi, tu es remarquable. Je n'arrive pas vraiment à comprendre pourquoi tu es ici. Tu es très calme, contrairement aux apparences. Même si tu parles parfois trop fort et que tu hausses la voix inutilement. »
« Je sais, je sais … des fois, je cries pour pas grand-chose. On recommence ? »
Il avait dit cela comme pour changer de conversation, regardant juste droit devant lui. Arnand était son adversaire attitré. Cela faisait déjà trois jours qu'il était dans le monastère et étrangement, il se sentait pas si mal là-bas. Il n'arrivait pas à savoir pourquoi mais il se sentait bien parmi eux. Est-ce parce qu'ils mettaient le combat en valeur ?
« Je rappelle que ce n'est pas un combat à mort, blablabla. Evitez de trop vous entretuer, blablabla. Vous connaissez la chanson ! GO ! »
« Merci bien, Sarine. » soupira Waram en levant les yeux au ciel. L'avoir comme arbitre, il n'était plus vraiment sûr que ça soit une bonne idée. Oh que non, pas vraiment, pas du tout même. Sincèrement, qu'est-ce qui pouvait clocher chez elle des fois ?
Mais il n'eut guère le temps de réfléchir à tout ça car visiblement, quelqu'un avait décidé de se servir de lui comme punching-ball. Il évita un premier coup de poing, puis un second accompagné d'un coup de pied. HEY ! Ils n'y allaient pas avec le dos de la cuillère ! Ils étaient sacrément violents dans le fond ! Ils comprenaient pas ce que ça voulait dire de ne pas donner de vrais coups ? ARGL !
Enfin, il pensait à « ils » car son adversaire arrivait presque à se dédoubler à force de se déplacer très rapidement. Même s'il n'était pas un chevalier-pokémon, il avait tout d'un être aussi fort qu'eux. Il comprenait pourquoi un tel homme cherchait à obtenir l'armure-pokémon du Kapoera. Il en avait largement les moyens !
« Combien de temps cela fait que tu combats pour cette armure ? »
« Au moins une dizaine d'années … mais je connaissais son ancien propriétaire. Et je ne veux l'obtenir que lorsque j'aurais le sentiment que je la mérite. »
« Son ancien propriétaire. Ne me dit pas qu'il faut aussi la tuer ? C'est ça ? Enfin, que vous avez tué l'ancien propriétaire ? C'est ce que fut nécessaire pour l'armure-pokémon du Diamat même si je n'ai pas tout compris ! »
« Non, c'est assez compliqué. Des fois, certaines armures-pokémon acceptent sans combattre. Il en est de même pour ceux qui les possèdent. »
Pour toute réponse, Waram haussa les épaules. Tout ce qu'il savait, c'est que son adversaire était doué, très doué … et à partir de là, il ne pouvait pas ignorer la menace potentielle qu'était son adversaire. Bon, coup de pied, coup de pied, coup de tête !
« Ah non, Waram. Une fois mais pas deux, il ne faut pas rêver ! »
Une main se plaça sur son front, le repoussant fortement en arrière, quitte à le faire tomber. Arnand rigola tandis que Waram se relevait en grognant. Oui, l'un comme l'autre avait un pansement sur le front, signe d'un affrontement plutôt brutal.
« Tsss, peur que nos deux crânes résonnent l'un contre l'autre ? »
« Exactement, je tiens à ma santé mentale. Tu te relèves ? Le combat ne fait que débuter ! Je suis sûr que tu vaux mieux que ça ! Hop hop hop ! »
Tss ! Il allait voir ! Il se remit correctement en position de défense, frappant dans ses poings pour mieux observer son adversaire. Humpf, au final, Arnand est assez petit. Juste un bon mètre soixante dix tandis qu'il avait des gris dont le centre formait une pointe dirigée vers le ciel. C'était vraiment très étrange et surprenant. Ses yeux bruns fixaient Waram.
« Et bien ? Qu'est-ce que tu attends ? Tu ne passes plus à l'attaque ? »
« Pour l'heure, je préfère étudier mon adversaire pour ne pas commettre de bêtises. Je ne fais confiance à personne pendant un combat. Mais sinon, tu es sacrément chétif, tu sais ? »
« Tu es le plus doué pour complimenter quelqu'un, on te l'a déjà dit ? »
« Je ne fais qu'être ainsi, je l'ai toujours été mais ça ne change rien du tout. »
Bon puisqu'il ne voulait pas venir se battre, autant aller le chercher ! Waram vint jusqu'à sa hauteur mais alors qu'il allait porter un coup sur la joue d'Arnand, celui-ci bloqua le bras avant de soulever Waram au-dessus de son corps pour le projeter ensuite au sol.
« Nous allons nous arrêter là, Waram pour aujourd'hui. Tes coups deviennent trop prévisibles. On ne veut pas de cela, n'est-ce pas ? »
Un autre grognement caractéristique de Waram comme unique réponse de sa part. Voilà comment il conversait avec les gens. Il resta au sol, Arnand lui signalant qu'il lui laisserait à manger pour le moment. Il n'avait pas envie de manger. Sarine se rapproche de Waram, lui demandant d'une voix amusée :
« Alors, alors, alors … comment est-ce que l'entraînement se passe, je peux savoir ? »
« Comme tu peux le voir, très mal. Je me fais lyncher, tout simplement. »
« Lyncher, lyncher, tu arrives à lui tenir tête quand même. Il ne faut pas te dévaloriser de la sorte, Waram. Pas du tout. Tu veux de l'aide ? »
« Je ne sens presque plus mon dos. Ça ne serait pas de refus, Sarine, je dois t'avouer. »
Un long gémissement et voilà qu'il se retrouvait debout. Les deux têtes le regardèrent avec amusement tandis qu'il murmurait, comme s'il avait réfléchit longuement à la question :
« Qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que tu te moques de moi et je ne sais pas pourquoi. »
« Je ne suis pas d'humeur à me moquer de toi. Simplement, j'apprécie grandement le fait que tu arrives à très bien supporter cet endroit en fin de compte. »
« Ce n'est pas comme si je pouvais m'enfuir, tu sais ? Donc je fais avec. »
« Oh, ce n'est pas comme ça que je voulais évoquer quelque chose, hum, je ne sais pas … le fait que tu apprécies de t'entraîner, ce n'est pas une bonne chose ? »
« Je n'apprécie pas de m'entraîner ! Je ne suis pas comme ces fous du combat. »
Il avait aussitôt nié en bloc tout cela. Comme elle s'en doutait. Waram n'avait jamais été sincère ou presque. Pourtant, elle ne fit aucune remarque à ce sujet, l'incitant à la suivre. Direction la cuisine, n'est-ce pas ? Il devait avoir sacrément faim normalement !
« C'est bizarre comme mélange par contre, tu as remarqué ? Entre les pouvoirs psychiques et l'art du combat. Normalement, tous les opposent non ? »
« Et ils se complètent tout autant. Certaines armures-pokémon d'ailleurs, profitent des qualités de ces deux façons de se battre, Waram. » lui murmura une voix féminine à côté de lui.
AH ! MAIS MERDEEEEEEEEE ! C'est pas la première fois qu'elle lui fait ce coup ! Cette femme-chevalier de la Sidérella ! Elle en a pas marre d'apparaître comme ça à ses côtés ? Et en vue du rire, ça l'amuse en plus ! VRAIMENT !
« Tu es si divertissant, Waram. Mais si tu veux tout savoir donc, l'art physique se marie très bien avec l'art psychique. Tout n'est qu'une question de perception. »
« Une question de vue ? Dommage que je sois aveugle ou presque pour ce genre de choses complètement débiles et philosophiques. »
Il avait encore rétorqué cela avec ironie avant de pénétrer dans la cantine. Mais ce n'était pas bon, ce n'était pas ce qu'il voulait, loin de là. Hum, est-ce qu'il était en train de se ramollir ou quoi ? Il n'en savait trop rien mais ça ne lui plaisait pas le moins du monde. Il regarda les personnes présentes dans la cantine avant de se placer seul à une table.
« Hey hey hey .. mais qu'est-ce que tu fais donc, Waram ? Ne vas pas manger en solitaire. »
« Arnand, j'aime bien être tranquille quand je mange. L'un des rares moments où je suis en paix … ou quelque chose du genre. »
« Si ce n'était que ça … mais en fait, il apprécie la compagnie, sauf qu'il ne le dira jamais. Mais il préfère une certaine compagnie féminine. »
« Comme d'habitude, tu ferais mieux de fermer ta bouche, Sarine. »
BOOM ! Remarque cinglante mais qu'elle méritait. D'ailleurs, elle ne chercha pas à contredire cela, l'adolescent se laissant entouré alors par Arnand et ses deux compagnons. GRUMPF ! Manger à quatre ? Vraiment ? Non-loin d'eux, bien qu'elle était seule à sa table, Sidoni conversait à voix basse :
« Vous pensez que c'est le bon moment pour vous le présenter ? Vraiment ? Vous êtes certaine ? Il est vrai qu'il semble plus … enclin à la discussion. »
Visiblement, la discussion semblait avoir son importance et Sarine avait tourné ses deux têtes vers elle. Il fallait dire quelle avait facilement pressenti qu'elle parlait de Waram. En tant que tel, elle ne pouvait pas ignorer … surtout si cela risquait de le mettre en danger.
« Arnand, vous avez une idée de quoi parle Sidoni ? »
« Oh ? Ca ? Ce n'est pas la première fois. Elle communique de la sorte avec l'oracle. J'imagine qu'elles doivent parler de toi. Tu vas bientôt passer à la casserole, Waram. Tu devrais te préparer mentalement. »
« Ne me dites pas que l'Oracle est encore pire que cette … Sidoni ? »
« Oh … ça … Je préfère ne rien dire, je risquerais de gâcher la surprise, ça serait bête. » s'exclama Arnand avant de rigoler légèrement, rapidement rejoint par les autres.
« Bien entendu, moquez-vous du pauvre Waram qui ne sait pas ce qu'il l'attends. »
« Oh que oui, et on en profite ! L'Oracle ne sort que très rarement de son domaine. A partir de là, je ne te mentirais pas à son sujet. »
Sarine avait aussitôt tourné ses têtes en écoutant les propos de Waram. Tiens donc, voilà que lui aussi y mettait du sien dans toute cette histoire. Comme quoi … Enfin, elle ne trouvait pas cela déplaisant, pas du tout. Il reprit :
« Est-ce que c'est une ogresse qui dévore les adolescents ? »
« Pfiou … pire qu ça, elle les engraisse avant de les cuisiner. Elle est comme ça, notre Oracle. Mais par contre, si elle apprend qu'on parle d'elle, on est foutus ! » dit Rolar, l'homme qui se battait généralement avec ses poings.
« Tant mieux, si elle me pose des questions, je serais malheureusement bien obligé de lui répondre. Ca sera dommage pour vous, n'est-ce pas ? »
« Mais en fait, c'est un sacré manipulateur, notre nouvel arrivant. »
« On se méfie jamais assez. » compléta Persio, le troisième homme juste après les propos d'Arnand. Ah … L'adolescent soupira mais de soulagement. Au moins, ils ne prenaient pas mal ses paroles. Il avait cru que ça serait le cas. Le repas fut bien plus agréable ensuite bien qu'il évitait soigneusement de le signaler.
« Et si nous venions t'entraîner ensuite, Waram ? Moi et Persio ? »
« Hum, je ne sais pas trop. Arnand se bat des deux façons. »
« Nous nous spécialisons dans une sorte de combat, c'est encore mieux. Arnand est doué mais nous excellons dans un coin, ce qui est pas une mauvaise chose aussi. »
« Bon, d'accord, visiblement, vous avez envie d'en prendre plein la gueule. Ca serait moche de ma part de ne pas accepter de vous frapper. Après le repas, on ira. »
« C'est bien trop d'honneur que tu me fais, beaucoup trop même. » dit tout simplement l'homme avant de rigoler, rapidement rejoint par les deux autres.
Pfff ! Qu'ils continuent de rire et de se moquer. Ils allaient voir plus tard ! Enfin, un jour, peut-être pas maintenant … enfin dans quelques minutes. Plutôt une heure, le temps de bien digérer. Car oui, le but n'était pas de vomir le repas.
« Je crois que pour le moment, Waram aura besoin de se reposer, si vous le voulez bien. » dit Sérine, coupant alors la conversation entre tout le monde.
« Oh … Si l'armure-pokémon le dit, j'imagine que l'on doit accepter. Elle sait ce qui est le mieux pour son propriétaire. Waram ? On ne te forcera pas. Tu reviendras quand tu seras mieux reposé. Tu devrais écouter Sarine. »
« Oui oui. Je le sais parfaitement, Sarine est mon ange gardien. Elle ne veut que du bien, bla bla bla, je connais la chanson, tout ça. Mais merci de ton inquiétude, Sarine. »
Il émit ensuite un léger bâillement, concordant alors avec les propos de l'armure-pokémon du Diamat. Grumpf. Bon, peut-être une heure ou deux.
« Je devrais peut-être me reposer un peu, je crois bien. J'y vais dès maintenant. »
Il avait fini par se lever, Sarine se redressant pour aller à sa suite. L'adolescent aux cheveux noirs traîna un peu des pieds, un peu déçu de ne pas aller s'entraîner avant de se diriger vers la chambre que le monastère lui avait laissée.
« Allez, hop, au dodo, vilain garçon ! Tu en as trop fait ces derniers jours ! »
« Je le sais, je le sais. » dit l'armure-pokémon avant de sauter sur le lit, Waram s'étant couché, tête contre l'oreiller.
« Je te réveillerais si tu as peur pour cela, Waram. Le mieux est que tu profites pleinement de ce lit. D'ailleurs, si tu veux, je peux inviter notre compagnon ours bleu du Tibet. »
« Sûr qu'il pourrait me tenir bien au chaud vu l'épaisse fourrure qu'il a. Mais il risque aussi de faire éclater le lit. Je me demande comment c'est possible qu'un ours soit là ... »
« Les mystères de la vie, Waram ! Dors bien, petit dragonnet de Gliros. » dit-elle tout en rigolant, Waram gromellant sans pour autant lui répondre verbalement. Elle savait pertinemment qu'il n'appréciait pas ce surnom donné par cette fichue femme-chevalier. Maintenant, les autres allaient eux aussi l'appeler comme ça, il s'en serait bien passé.
Les heures s'écoulèrent et finalement, ce fut lorsqu'il ressenti un certain malaise qu'il rouvrit les yeux, se redressant subitement dans son lit. Pourquoi est-ce qu'il s'était senti observé ? Sarine dormait toujours et il eut la surprise de voir que l'ours bleu aussi ! HEY ! BORDEL ! Comment est-ce qu'il était venu ici, lui ?
« J'ai cru remarqué qu'il voulait voir comment tu te portais, Waram. »
Voix féminine ! Mais ce n'était pas celle de la femme-chevalier qu'il connaissait. Il posa son regard sur une femme masquée … mais assise bien sagement sur une chaise, en face de lui. Les jambes croisées, elle était là, en train de l'observer.
« Qui … qui est-ce que vous êtes exactement ? Je peux savoir ? »
« Tu connais pourtant déjà la réponse, n'est-ce pas ? Je peux le lire dans ton coeur. »
« Ah oui, c'est facile alors. Vous êtes l'Oracle. Et c'est vous qui avez invité l'ours bleu dans mon … pfiou … sincèrement. Vous avez pas mieux à faire ? »
« Cet ours s'appelle Timber si tu veux tout savoir. Ce nom ressemble à Tibet et c'est voulu. Je pense que lui et toi, vous serez destinés à de grandes choses. Mais pour cela, il va falloir apprendre à vous connaître. Et aussi commencer par les bases. Je suis l'Oracle, comme tu l'as parfaitement devinée. Je suis celle à l'origine de la création de cet endroit. »
« Et celle pour qui la principale de l'école de Gliros m'a envoyé. Ah … je vous jure. »
« C'est exact mais tu sembles ne pas l'apprécier … bien que dans le fond, c'est tout le contraire. Elle est si douce et agréable à tes yeux. Une personne que tu aurais aimé connaître dans le passé. Et il n'y a pas qu'elle et ... »
« STOP ! Je ne veux rien savoi ! Plutôt, qu'est-ce que vous foutez ici ? Vous êtes là pour lire dans mes pensées, c'est ça et ... » s'exclama l'adolescent avant de s'arrêter. Timber émit un grognement de mécontentement, se retournant ensuite. « Mais j'y crois pas, j'ai un ours dans ma chambre qui est dérangé par le fait que je cries. »
« Nous nous reverrons demain matin. Tu vas te rendormir … Timber restera à tes côtés en attendant, Waram. Demain, nous commencerons alors la véritable raison de ta présence en ces lieux. Nous allons devoir nous dépêcher. »
« Qui est ? Et pourquoi nous dépêcher ? Quelque chose presse ? Il y a quelqu'un qui veut ma mort ou autre ? Vous pouvez me le dire hein ... »
« Non pas ta mort … mais ta personne. Tu ferais mieux de te reposer, Waram. Nous nous reverrons demain… dors, je le désires. »
Ah oui ? Parce qu'elle le désire, il va … ooooh. L'adolescent s'écroula sur son lit, la couverture se tirant toute seule pour lui permettre de s'y engouffrer. Il n'avait même pas chercher à détailler la personne en face de lui. Il savait juste que c'était une femme.
« Timber, toi aussi, tu es destiné à de grandes choses. Je comptes sur toi. »
La femme masquée disparut, s'étant téléporté alors que l'ours bleu du Tibet émettait un grognement sonore avant de se gratter le ventre. Roulant un peu sur le côté, il percuta juste un peu le lit de Waram sans pour autant réveiller Sarine.
Chapitre 20 : L'oeil de l'Oracle
« Pourquoi est-ce que je dois affronter un ours ? On peut me le dire ? »
« Pour te forger, Waram, pour te forger. On ne dirait pas comme ça mais Timber est pourtant l'une des personnes les plus importantes dans le monastère. »
« Tu rigoles, j'espère, Arnand ? Comment ça serait possible ? » dit tout simplement l'adolescent aux cheveux bruns avant de malaxer son front.
« Car c'est pourtant la vérité, Timber est là depuis aussi longtemps que nous, voire plus. Je me demandes combien de temps il est présent. Enfin bon, c'est une vraie relique ! »
« GRAAAAAAAAA ! » hurla l'ours bleu du Tibet avant de se retourner vers Arnand. Celui-ci émit un petit rire avant de se mettre à courir, pourchassé par l'ours bleu du Tibet.
« Bon, on dirait que mon entraînement est terminé avec lui. C'est étrange. Depuis que je suis là, je n'ai pas encore vu de chevaliers-pokémon. Je me demande s'il y en a vraiment par ici. Au final, je n'en suis pas vraiment sûr. »
« Peut-être que ce n'est pas le cas ? Qui sait ? »
« Sarine, je ne suis pas sûr de savoir si c'est ironique ou non ce que tu dis. Dans le doute ,on va dire que c'est le cas mais je te jures … ah … à part cette femme-chevalier qui est venue me voir pendant que je dormais et l'autre … celle de la Sidérella, il n'y aurait personne ? »
« Peut-être ? Pourquoi pas Waram ? Qu'est-ce qui empêcherait cela ? »
« Je ne sais pas, moi, je ne sais pas du tout. Pourquoi est-ce que je le saurais ? Je ne suis pas au courant de tout, tu sais ? Je n'aie pas la science infuse non plus ! »
« Je n'ai pas dit ça, Waram. Hum, peut-être qu'affronter Timber ne t'a pas fait que du bien, tu ne crois pas ? Tu ne veux pas plutôt aller te reposer ? Ca me semble judicieux. »
« Pour qu'une femme-masquée apparaisse devant moi, me parle comme si elle était carrément étrange et disparaisse ensuite ? Je suis pas sûr de pouvoir accepter ça, pas du tout. »
« Roh, ne fait donc pas l'enfant, Waram. Mais bon, viens, si tu veux, je te surveilles et j'irai même te protéger, qu'est-ce que tu en dis ? »
« Que tu te moques de moi, pour ne pas changer. J'ai l'air de quoi, moi ? »
« Juste d'un enfant en manque d'attention mais ne t'en fait pas, tu as totalement la mienne. » déclara l'armure-pokémon du Diamat avant de rigoler de ses deux têtes.
« Et tu trouves cela amusant, c'est le pire. Des fois, je me dis que je n'ai aucune chance par rapport à tout ce qui m'entoure. »
« C'est sûr que comparé à la chance que tu avais à l'école, d'avoir une gentille demoiselle à tes côtés, malgré tous tes défauts, ce n'est pas vraiment la joie, n'est-ce pas ? »
« Tu peux arrêter de parler de Sanphinoa sans arrêt ? On dirait que tu me fais croire que je ne pense qu'à elle dès que j'ouvre la bouche. »
« Et tu insinuerais que ce n'est pas le cas, Waram ? »
« Oui, ce n'est pas le cas, mademoiselle. Alors s'il te plaît, arrêtes ça dès maintenant car ça devient plus que lassant à la longue et je trouve ça très ennuyeux, merci bien. »
« Bon, d'accord, d'accord, Waram. Je trouve juste ça dommage que tu ne veuilles pas assumer quelques petits points de ta personnalité. D'ailleurs, quand tu reviens, qu'est-ce que tu comptes faire à l'école de Gliros ? Parler à Sanphinoa ? »
« Je verrais, je n'ai pas encore décidé et je ne vois pas pourquoi je déciderais maintenant. Qu'est-ce que tu n'as pas compris quand j'ai dit qu'on arrêtait de parler d'elle ? »
« Je ne sais pas trop, est-ce que tu peux répéter la question ? »
« Ne te fout pas de moi, je déteste encore plus tout cela, Sarine. Je vais aller dans ma chambre, j'ai besoin de me reposer avec tes bêtises. »
« Héhéhé ! Comme je l'ai dit, je vais t'accompagner, Waram. »
Il ne l'avait pas encore remarqué mais un léger changement venait de se produire chez lui. Il n'avait pas crié comme un cinglé pour dire à quel point il haïssait tout et tout le monde.
« Bon … Dormir un peu, pfiou. Sans mentir, juste me faire parler de Sanphinoa sans cesse. »
Il en avait marre qu'on le prenne pour un idiot, du moins encore plus que d'habitude mais bizarrement, en avoir marre … ça ne le dérangeait pas tant que ça. Il pouvait juste souffler un peu et ça serait parfait … ou presque.
« Waram ? Est-ce que tu dors déjà ou non ? Je ne te déranges pas trop, Waram ? »
« Je ne dors pas encore, tu peux venir, Sanp… rah. Sarine. A cause de toi, je mélange vos deux prénoms. T'es vraiment terrible. »
« Je le sais, je le sais, mais c'est pour ça que tu m'adores, non ? Ce n'est pas le cas ? »
« Ne commence pas à exagérer, ça ne se passe pas comme ça, Sarine. Mais bon, je ne dors pas encore. Qu'est-ce que tu me veux ? » soupira l'adolescent, se mettant assis sur le lit tout en regardant l'armure-pokémon qui grimpa dessus.
« Rien de spécial, juste parler de a pluie et du beau temps. Il fait bon dehors, non ? »
« Et plus sérieusement ? Au lieu de tourner autour du pot ? Dis-moi tout. C'est au sujet de cette femme-masquée qui est venue pendant que tu dormais ? Sans même que tu t'en rendes compte ? Si tu t'en veux, tu n'as pas à t'en faire, pas du tout. Ce n'est pas grave, ce n'est rien d'important et y a bien mieux à faire par rapport à tout ça. Tu n'as pas à perdre ton temps et ah … bon sang, je vais dormir, j'ai sacrément sommeil, moi, maintenant. »
Sacrément sommeil ? C'était étrange de la part de Waram mais elle préféra ne rien dire. C'était mieux si elle ne se mêlait pas trop de tout ça. Elle regarda juste l'adolescent plonger dans le sommeil avant se décider à s'installer correctement à côté de lui.
« Peut-être qu'il aurait mieux fallaut que je t'endormes toi aussi, armure-pokémon. »
OH ! Elle ouvrit ses gueules, préparant des flammes en entendant cette voix féminine. Si c'était pour la surprendre, elle avait réussi ! Sauf qu'elle détestait les surprises de ce genre. Cette voix allait devoir s'expliquer et … AH ! Pourquoi est-ce qu'elle était aveugle maintenant ? Qu'est-ce qu'elle avait fait ?
« Où est-ce que vous êtes ? Vous vous cachez de moi et ... »
« Je ne me caches pas. Je me dis simplement qu'il est dommage que tu me vois en première sans que le jeune dragonnet de Gliros ne le sache. Pourquoi lui gâcher la surprise ? »
« Quelle surprise ? De quoi est-ce que vous parlez ? Et surtout pourquoi vous faites ça ? »
« Tout simplement pour me préparer … à vous rencontrer … et cela dans vos souvenirs les plus profondéments enfouis. Lui comme toi, vous gardez un sombre secret, qui est au coeur même du comportement de cet adolescent. Je me charge de le découvrir et de voir alors quel est ce secret que vous ne voulez pas que tous sachent. »
« Il n'y a aucun secret car Waram a perdu la mémoire dès sa plus jeune enfance. A partir de là, il ne risque pas de se souvenir de quelque chose il ne sait rien ! »
« Cela est à moi de dire si c'est possible ou non. Néanmoins, tu viens de me livrer une précieuse information. Est-ce que Waram sait qu'il a perdu la mémoire ? Je ne crois pas. Pourquoi le lui cacher ? Pour quelle raison ? »
« Je n'ai aucune raison et je ne le lui caches pas. Il ne me pose pas de questions, je n'ai aucune raison de lui en parler. Partez dès maintenant. »
« Pourquoi finir cette conversation qui vient à peine de commencer ? Pourquoi être aussi pressée par rapport à toute cette histoire, c'est vraiment dommage, non ? »
« Quel est votre but réel avec Waram ? Qu'est-ce que la principale veut de Waram ? »
« Simplement son bonheur … et pour cela, il faut connaître parfaitement cet enfant. »
« Waram n'est plus un enfant Même si c'est un adolescent mal-élevé, la majorité des élèves de l'école de Gliros n'ont plus leurs parents, n'est-ce pa ? Ce n'est donc pas à cause du fait qu'il soit orphelin que ça pose problème. »
« Difficile à expliquer, difficile à exprimer, je remarque et comprends que tu n'es pas une pokémon ordinaire, loin de là. Nous nous reverrons dans la soirée, j'ai laissé cet enfant dormir un peu. Il reste perturbé avec cette histoire de … Sanphinoa. Elle ne semble pas bien belle de ce que je crois comprendre dans ses rêves. Mais même ainsi, ça ne le dérange pas. Pas le moins du monde. Vous êtes un duo très intéressant. »
Et puis plus rien ? La voix avait disparu tandis que Sarine pouvait revoir. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait ici cette voix féminine, n'est-ce pas ? C'était donc elle la fameuse Oracle ? Elle n'appréciait pas trop ses méthodes, surtout qu'elle savait maintenant que Waram dormait à cause d'elle, tout simplement.
Quelques heures plus tard, il avait fini par se réveiller, se frottant les yeux avant de s'étirer longuement. Il émit un léger bâillement, posant son regard sur l'épaisse masse poilue qui … ronflait juste au pied du lit. Il marmonna :
« Mais j'y crois pas, il est vraiment là encore ? Comment est-ce qu'il est rentré dans la chambre ? C'est quoi cette blague ? »
« Waram ? Debout ? Déjà ? Il est … hein ? Qu'est-ce que Timber fait ici ? »
« Je considère donc que ce n'est pas toi qui a fait rentrer cet ours dans la chambre. Je vous jure, vraiment, c'est n'importe quoi. Bon … On va se lever, il est quelle heure ? »
Un bref regard dehors, par la fenêtre et il pouvait le deviner : tard. Il était très tard. Ils étaient en pleine nuit, il avait dormi autant que ça ? Malgré les propos de Sarine, visiblement, il avait dormi plus que prévu.
« Qu'est-ce que tu comptes faire, Waram ? Si c'est pour manger, je ne crois pas qu'ils vont te servir quelque chose. Tout le monde doit dormir, je pense. »
« Je vais juste me promener un peu. On peut profiter de la nuit et du monastère en étant seul. C'est pourquoi je veux m'y rendre. Tu viens ? »
« Pourquoi pas ? Une telle proposition, ça serait bête de refuser. Surtout que le temps semble plutôt bon, j'ai l'impression. Autant en profiter ! Mais je ne te savais pas aussi poétique, Waram. Ou plutôt mélancolique ? »
« Je ne suis ni l'un, ni l'autre, pour qui est-ce que tu me prends ? »
« Je ne sais pas trop, pour la personne qui parcoure mon existence depuis des années. »
« Et c'est maintenant que tu me le dis ? Et ce n'est pas plutôt toi qui essaie de devenir poète ou quelque chose du genre, hein ? »
Elle rigola sans qu'il ne lui rende ce rire. Il n'était pas comme ça, malgré tout ce qui se passait. Bien qu'il changeait peu à peu, il ne voulait pas être aussi « faible ». Il devait toujours se montrer aussi fort … mentalement et physiquement.
« Si je commence à faiblir, ça ne sera pas bon. Oh. »
Il avait fini par quitter la pièce pour se rendre dans les jardins du monastère. Il y avait une légère brise. Rien d'anormal vu la hauteur à laquelle ils se trouvaient tous les deux. Au Tibet, de toute façon, il ne faisait jamais réellement chaud.
« Ah … C'est vraiment joli, dans le fond. Y a aucune pollution ou autre. »
« Tu crois que tu aimerais inviter Sanphinoa à venir ici ? »
« Qu'est-ce que j'ai dit à son sujet, Sarine ? Mais oui, Sanphinoa apprécierait la vue, j'imagine. Elle a toujours été la tête dans les étoiles. Tu crois qu'elle va comment ? Est-ce qu'elle a fini par se réveiller ? » demanda Waram avant de regarder son poing droit. Sa main gauche se posa dessus tandis que Sarine lui répondait :
« Je n'en sais trop rien à ce sujet mais j'imagine que oui. Elle doit t'attendre là-bas. »
« Je ne crois pas, je reste responsable de son état. Elle a mieux en tête que moi. »
« Je n'en suis pas vraiment si sûre et … qu'est-ce qu'il y a, Waram ? Ton poing te fait mal ? »
« Non, mon poing ne me fait pas mal … mais il fait souffrir, Sarine. C'est lui qui est responsable de tous ces maux. Est-ce que tu crois vraiment … que je pourrais corriger tout ça ? Faire autant souffrir avec ma force … je sais bien que je ne suis pas normal, même si je reste un chevalier-pokémon mais tout ça ... »
« Tu n'es pas rassuré, c'est ça ? Je dirais que tu n'as pas à t'en faire à ce sujet. Si on est ici, c'est pour tout arranger, non ? Alors pourquoi avoir peur maintenant ? »
« Pas le moins du monde. Je n'ai pas peur ! Ne me fait pas dire ça … s'il te plaît. »
« Je ne te fais pas dire ça, c'est une constatation. Tu remarques finalement que quelque chose avec cette force et ton caractère, c'est que tu grandis, tu ne crois pas ? »
« Je grandis ? Je ne gagne pas quelques centimètres pourtant, Je reste le même. »
« Grandir non pas cette façon, Waram. C'est pourquoi je me dis que tu as du mal avec les filles, n'est-ce pas ? Mais bon, ce n'est pas grave, tu es ce que tu es. »
« Je ne sais pas comment je dois prendre cette remarque, tu peux me le dire ? »
« Avec le sourire, j'imagine ? Ne t'en fait pas, ce n'est pas très difficile, tu étires tes lèvres de gauche à droite et voilà, c'est parfait. »
Pfff. Il ne sourira pas. Mais bon, il passe une main sur le crâne de droite de l'armure-pokémon du Diamat, regardant juste droit devant lui, sans un mot. Il se sent bizarre depuis qu'il est ici mais ce n'est pas une mauvaise chose, il le sait.
« Je me sens bien, par ici, tu ne trouves pas, Waram ? »
« Si, si, je me sens bien aussi. Je suis un peu soulagé mais … c'est étrange que j'ai dormi autant de temps, tu ne trouves pas ? J'avais autant sommeil que ça ? »
« On dirait bien que oui mais … ce sommeil n'était pas naturel. Quelqu'un d'autre t'a endormi et ce quelqu'un est sûrement en train de nous observer. »
« Je pensais pourtant me montrer discrète mais il semblerait que non. »
Normalement, il aurait réagit de façon assez véhémente mais là, il ne bougea pas d'un poil. Il restait assis, fixant droit devant lui, murmurant :
« Et si vous vous présentiez réellement ? C'est encore pour vous l'ours, n'est-ce pas ? »
« Exactement mais je ne pense pas que cela te dérange, non ? Tu sembles t'en être accomodé très rapidement, cela est surprenant. »
« Pas tant que ça quand on y réfléchit bien. Ce n'était pas le but dans le fond mais qu'importe, ce n'est pas le sujet, vous voulez bien vous montrer ? Plutôt que de rester discrète et cachée dans le fond ? Ça sera beaucoup mieux, je dirais. »
« Soit soit soit … Il est vrai qu'il faut que je me présentes finalement. »
Finalement ? Après tout ce temps ? Ah … Il poussa un léger soupir alors qu'une femme apparaissait devant lui et Sarine. Ah oui, elle n'était pas très petite en fin de compte.
« Je me nommes Delphy. Enchantée. Femme chevalier-pokémon d'argent du Cryptero. Mon armure-pokémon s'appelle Atlantia. »
Euh … C'est normal qu'elle soit aussi jeune ? Dans sa voix, elle devait à peine avoir deux ou trois ans de plus que lui. Il regardait son masque sur son visage. On aurait dit un imposant œil… quant à sa tenue, elle n'avait pas froid ainsi ?
« Non, je n'ai guère froid, Waram, pour répondre à ta question. »
« Evitez de lire dans mes pensées, comme souvent, c'est très déplaisant. »
« Elles sont libres d'accès pour quiconque est capable de les lire. Je tiens à confirmer une chose : je suis l'Oracle de ce monastère. »
« Pourquoi est-ce que vous êtes aussi jeune ? Normalement, vous devriez être aussi vieille que les autres, non ? Enfin, une dizaine d'années au moins. »
« Toute la délicatesse et la candeur d'un adolescent qui n'a aucune expérience avec les femmes. Mais non, si tu veux tout savoir, je n'ai que dix-sept ans au grand maximum. Et je ne suis l'Oracle que depuis deux années. L'amure-pokémon du Cryptero m'accompagne depuis peu mais j'ai été élevée par la précédente porteuse del 'armure-pokémon. »
« C'est bien mais … en quoi est-ce que tout cela me concerne exactement ? Est-ce que je peux savoir plus précisément ? Je pose la question car je n'en suis pas sûr en vous écoutant hein ? »
« Encore une fois, toute l'amabilité d'un adolescent qui ne comprend rien aux femmes non ? »
L'adolescent haussa les épaules comme pour dire qu'il se sentait pas le moins du monde concerné par tout ça. Il regarda la personne en face de lui. Il pouvait apercevoir des cheveux noirs, assez longs, avec des pointes blanches au bout. La robe qu'elle portait avait des allures de robe de cérémonie. Le col était jaune doré, une ligne horizontale blanche dessous tandis que la poitrine était noire avec un visage aux yeux bleus dessiné dessus.
Au niveau des jambes, par contre, les couleurs étaient bien présentes, chaleureuses. Des lignes claires, qu'elles soient bleues, rouges voire jaunes. Elle était plutôt maigre et pour une prêtresse, elle était plutôt jolie aussi. Beaucoup de plutôt mais bon …
« Enfin bon, je … qu'est-ce qu'il y a ? »
« Tu laisses encore tes pensées vagabonder librement. Merci pour les compliments. Devrions-nous commencer dès maintenant ? »
Commencer quoi ? Pensées ? RAAAAAAAAH ! Elle avait encore lu dans ses pensées ! Pfiou ! Elle allait devoir arrêter cette fille sinon, ça allait mal se passer !
Chapitre 21 : La raison de son trouble
« Waram, il est enfin temps … que tu t'installes par là. Si tu veux bien m'accompagner. »
« Je ne suis pas sûr de le vouloir. Néanmoins, ce n'est pas comme si on allait vraiment me laisser le choix, n'est-ce pas ? » rétorqua Waram dans un sourire un peu mauvais. L'adolescent masquée fit un simplement de la tête avant de dire :
« C'est pourtant le cas. Tu es libre de ta décision. Que comptes-tu faire ? Me suivre ou non ? »
« Autant te suivre et on en termine une bonne fois pour toutes. Comme ça, on peut voir ce qui cloche dans ma tête et on peut le résoudre définitivement. »
Il avait tellement changé en si peu de temps. Timber était non-loin d'eux, marchant à quatre pattes aux côtés de Waram. Quoi ? L'ours allait les suivre ? Il allait dire quelque chose mais il préféra se taire. Visiblement, pourquoi devrait-il parler ? Pourquoi ? Ce n'était pas comme si ses paroles auraient une influence sur tout ça.
« Voilà, nous y sommes. Cela est ma propre chambre. Si tu veux bien t'installer sur le fauteuil, je pourrais alors commencer. »
« Ca me semble plutôt coquet pour une chambre d'Oracle dans un monastère. » déclara Waram en regardant autour de lui. Il se retrouva projeté sur le fauteuil, le forçant alors à s'asseoir dessus sans possibilité de se mouvoir. HEY ! Ca faisait mal ça ! Est-ce qu'elle s'en rendait compte ou pas ? Qu'est-ce qui lui prenait de se comporter comme une folle de la sorte ? Il n'était peut-être pas fait en sucre mais ça changeait pas qu'il y avait l'art et la manière. Mais voilà, elle était maintenant à quelques centimètres de lui, l'observant de ses yeux bleus. Ah … Les contours de l'oeil de son masque étaient justement placés au niveau de ses yeux. C'était étrange mais pas vilain et …
« Concentration, s'il te plaît, Waram. Cela me facilitera énormément le travail. »
« Je le fais, je le fais, je ne sais pas comment je peux me concentrer plus mais je le fais. »
« Faire le vide dans ton esprit sera déjà une très bonne chose. Ensuite, je me chargerais ... »
« Ah, pour faire le vide, vous en faites pas, ça ne sera pas bien difficile pour Waram. » déclara Sarine tout en émettant un petit rire amusé. Aussitôt, l'adolescente se tourna vers elle pour la regarder en disant :
« Il en est de même pour toi, Sarine. Je ne peux pas travailler dans de telles conditions. Alors s'il te plaît, il me faut de la concentration. »
« D'accord, je me tais. Surtout si cela peut permettre à Waram d'être soigné … enfin, s'il est malade, chose dont on est pas totalement sûrs en fin de compte »
« Il est malade … mais le problème est : de quoi ? C'est pour cela que je suis ici. C'est pour cela que la principale l'a envoyé en cet endroit. Waram ? Waram ? »
« Oui, oui … je vous entends toutes les deux. On peut y aller ? » marmonna l'adolescent.
Il avait les yeux fermés, bien sagement installé sur le fauteuil. Contrairement à d'habitude, il montrait une obéissance presque exemplaire. Est-ce qu'il voulait à ce point régler son problème ? L'adolescente Oracle l'observa avant de chuchoter à Sarine :
« Il veut retourner à l'école … le plus tôt possible, bien qu'il ne l'acceptera pas. »
« Je m'en doutais … j'espère que tu pourras arranger ça bien rapidement. »
« Je vais faire de mon mieux mais donc … il ne faut me déconcentrer sous aucun prétexte, d'accord ? Je ne plaisantes pas à ce sujet, je suis très sérieuse. Sous aucun prétexte. »
« Vous pouvez arrêter de murmurer comme deux commères ? Je ne me rappelles plus de ton nom ? Defoni ? C'est ça ? Ah … Delphy. Est-ce que tu peux commencer ? »
« Je commence, je commence, ne t'en fais donc pas. » déclara la femme-chevalier du Cryptero avant de placer une main sur le front de Waram.
Aussitôt, ses yeux bleus devinrent roses, signe qu'elle utilisait les pouvoirs psychiques liées à sa constellation et à son armure-pokémon. Alors, qu'est-ce qu'il avait à cacher ? Non, il ne cachait rien car il ne savait pas ce qu'il y avait à cacher Qu'est-ce qu'il y avait à découvrir ?
« Est-ce que je peux parler ou non ? Pendant que tu fais cela ? »
« J'aimerai éviter le plus possible mais je ne peux pas t'en empêcher. Si tu veux de la conversation, nous pouvons le faire alors. »
« Dis moi plutôt ce que tu trouves ... »
Pour la première fois depuis longtemps, sa voix était légèrement tremblante. Est-ce qu'il … avait peur ? Peur de ce qu'elle allait découvrir ? Sarine avait posé ses deux têtes en direction de Waram, comme pour le regarder et l'étudier.
« ca ne peut pas être aussi affreux que ça, tu n'as pas à t'inquiéter, Waram. »
« Je ne suis pas inquiet ! Il ne faut pas exagérer, c'est juste la tête d'un adolescent écervelé, ce n'est pas comme si on allait trouveru un complot mondial dans mon crâne hein ? »
Il tentait de se rassurer du mieux qu'il le pouvait mais autant dire que ce n'était pas vraiment la joie. L'adolescent aux cheveux noirs resta parfaitement immobile sur le fauteuil alors que Delphy poussait un cri de surprise :
« Ah ! Qu'est-ce que ça veut dire ? »
« Qu'est-ce … qu'est-ce qui se passe exactement ? Je peux savoir ? Il y a quoi dans ma tête ? Je disais ça pour plaisanter hein ? Même si je suis très nul en humour. »
Et que ce n'était pas du tout son genre. Voilà maintenant qu'il était un peu effrayé par la situation. Pfiou, reprendre une respiration plus calme et posée. Une respiration plus calme et posée … oui. Il allait tout simplement écouter la femme-chevalier du Cryptero.
« C'est vide, complètement vide. »
« Hein quoi ? Je ne plaisantes pas, je veux une véritable réponse. Je ne veux pas faire de l'humour comme ça. Qu'est-ce que ça veut dire, Delphy ? »
« Je ne suis pas d'humeur à m'amuser. Les premières zones de tes pensées sont vides … de tout intérêt. Il n'y a rien qui est relié à ton comportement ou ton passé. C'est étrange. Pourtant, dès les premières zones, cela devrait être visible. Je vais devoir m'y enfoncer plus en profondeur. Il se peut que je sois incapable de communiquer avec toi. »
« Me voilà maintenant complètement rassuré. Je … bonne chance. Fais attention. »
Il était capable de se préoccuper des autres ? C'était plaisant à découvrir, très plaisant. Au moins, il n'était pas juste imbu de sa personne, il montrait par là qu'il avait encore du coeur. Mais elle-même était occupée avec ces zones. Elle devait … y aller plus en profondeur. Prendre une profonde respiration et y aller.
« Bon, je ne suis pas certaine de revenir indemne de tout ça. C'est une chose très dangereuse, surtout quand je ne sais pas où je vais plonger. »
« Euh, tu es sûre de vouloir le faire ? Si tu préfères, on peut se préparer et ... »
« Ne te préoccupes pas de ça, c'est très simple. Je ne suis pas n'importe qui. Je suis l'Oracle, je peux voir et lire dans le coeur des gens avec aisance. »
« Oui mais ça ne change pas que tu restes humaine. »
« Est-ce qu'il est toujours comme ça ? » demanda par la pensée Delphy en direction de Sarine, celle-ci étant surprise par le message mental. Elle devait lui répondre ? Comment elle allait faire ? En parlant elle aussi ? Enfin, en pensant ? « Exactement. »
« Il a toujours été ainsi mais bon … on ne se refait pas. Waram reste toujours le même adolescent. Dans le fond, c'est plutôt une bonne chose, non ? »
« L'absence de sincérité peut parfois causer de gros problèmes mais dans son cas précis, je ne penses pas que ça soit un. S'il le faut, est-ce que tu peux aller contacter Sidoni si tu vois que cela dégénère ? Une simple mesure de précaution, bien entendu. »
« Aucun souci de mon côté, je le ferais. Tu peux amorcer ce que tu préparais. »
Tant mieux … pfiou. Elle avait peur elle aussi. Elle avait les mains moïtes alors que de base, ce n'était pas un exercice physique qu'elle allait accomplir mais psychique. A partir de là, autant dire que ce n'était pas vraiment … une bonne chose.
« Waram, je vais y aller dès maintenant et … Waram ? Ne … Ne me dites pas qu'il dort ? »
Narcolepsie ? Elle n'avait pourtant pas utilisé ses pouvoirs … mais est-ce que l'adolescent s'était réellement endormi, yeux fermés, en attendant qu'elle travaille ? Il lui avait fallut à peine cinq minutes pour ça ? Qu'est-ce qu'il était vraiment unique … comme adolescent.
Bon, elle devait se mettre en position. Elle avait du travail et … tout se brouilla autour d'elle. Elle était maintenant plongée dans le noir des plus profonds alors qu'elle tâtonnait dans le vide, utilisant ses pouvoirs psychiques pour se déplacer.
« Je me doutais que cela ne serait pas aussi facile mais … qu'est-ce que ... »
Cette pression étouffante. Elle manquait d'air. Elle avait cette impression malsaine qu'un poids énorme cherchait à s'abattre sur ses épaules pour l'étouffer. Elle devait lutter contre ça mais elle ne savait pas d'où il venait. C'était ça ? C'était donc ça ?
« C'est ça … qui se trouve à l'intérieur de Waram ? Comment est-ce qu'il fait … pour tenir autant le coup. Il faut une sacrée volonté pour ça. »
Le problème, c'est qu'elle n'avait aucune forme à donner à cette pression. Elle ne pouvait pas savoir à quoi elle ressemblait car elle ne la voyait pas. Mais si elle n'arrivait pas à se débattre et à se démener par rapport à tout ça, c'était fichu, Waram était fichu … et elle aussi. Il lui fallait continuer et vite.
« Mouiiiin. Snif … snif … pourquoi que je suis seul ? »
Des pleurs ? Des sanglots ? Et cette voix infantile. Elle la reconnaissait car elle avait le même timbre que celle d'un adolescent un peu trop souvent agacé. Elle devait se diriger vers l'origine de cette voix. A partir de là, tout se déclencherait et lui permettrait de trouver une solution à ce problème noueux qu'était l'histoire de Waram.
« Pourquoi faut-il toujours que des personnes extérieures cherchent à se mêler de ce qui ne les regardent pas ? Pourquoi cela ? »
Une petite voix féminine s'adressait maintenant à Delphy. Une voix qui n'avait rien de plaisante. Elle était même très mauvaise à l'écoute. Elle pivota sur elle-même jusqu'à apercevoir deux yeux rubis dans le vide.
« Qu'est-ce que vous me voulez ? Et surtout, qui êtes-vous ? »
« Juste une simple mesure de précaution pour être sûr que l'on ne vienne pas le déranger. »
« Une mesure de précaution ? Ne pas le déranger ? Qui donc ? Waram ? Une seconde personnalité ? Qu'est-ce que vous voulez exactement ? »
« Une seconde personnalité ? Féminine ? S'il l'apprenait, je crois qu'il n'oserait plus sortir du monastère et qu'il ne parlerait à plus personne. Non, non, non, je n'ai pas à répondre à cette question. Je me chargerais simplement d'une mise en garde. Si tu continues sur cette voie, il y a de fortes chances que tu n'en ressortes pas indemne … voire vivante. »
« Dommage mais je ne suis pas prête à écouter une personne qui ne se montre pas. »
« Dommage, c'est le bon terme, vraiment dommage. Mais soit … » termina de dire la voix féminine avant qu'un claquement de doigts ne se fasse entendre. Aussitôt, dans le noir quatre flammes violettes foncèrent vers Delphy, celle-ci les évitant de justesse.
« Qu'est-ce que vous me voulez et pourquoi faire ça ? »
« Tant de questions qui resteront sans réponse. Je te laisse une seconde chance. Tu n'es pas une mauvaise fille mais tu n'es même pas une adulte. Il serait dommage pour toi de mourir aussi jeune, tu ne crois pas ? Tu as toute la vie devant toi. »
« Et vous pensez qu'en me menaçant, ça arrangera le tout ? »
« Pas le moins du monde mais si tu veux me divertir, tant mieux. Voyons voir ce dont tu es capable. Je ne pense pas que tu tiendras longtemps en tant que simple femme-chevalier d'argent. Des fois, vous vous croyez tellement supérieurs. »
Femme-chevalier d'argent ? Comment est-ce que cette voix était au courant ? Qu'est-ce qui était … non. D'ailleurs, les flammes étaient spéciales non ? Elles étaient de couleur violette, signe qu'elles n'étaient pas forcément liées uniquement au feu … mais aux dragons ? Est-ce que cela avait un rapport avec Sarine aussi ?
« Echec … et mat. Adieu. Tu n'auras été qu'un simple divertissement. »
Elle s'était déconcentrée pendant quelques secondes. Quelques secondes qui avaient suffit à ce que les yeux rouges n'arrivent jusqu'à sa hauteur. Elle n'avait pas eut le temps de voir une griffe s'abattre sur elle que … Le corps de Delphy s'écroula en arrière, rattrapé par celui d'une autre femme-chevalier : Sidoni.
« Visiblement, je suis arrivée à temps, il semblerait. »
« Sido… Sidoni, mais qu'est-ce que tu fais … là ? Pourquoi est-ce que tu es ... »
« Car Sarine est venue me chercher aussitôt. Ce n'est pas ce que tu lui avais demandé ? Néanmoins, c'est une bonne chose visiblement. Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Est-ce que je dois tout te raconter ? Bon autant le faire … mais ...Waram dort encore ? Il vaut mieux me laisser souffler un peu. »
« Prends ton temps et ton souffle, oui .Rien ne presse mais j'ai l'impression que c'est un échec, n'est-ce pas ? Un échec des plus complets. »
Elle ne répondit pas, montrant par là alors que Sidoni avait parfaitement raison. Mais bon, ce n'était pas cela le problème. Le problème, c'était plutôt ce qui se trouvait en Waram. Sarine posa ses regards sur l'adolescent aux cheveux noirs, venant frotter ses têtes contre ses mains. Il marmonna quelques mots, ouvrant faiblement les yeux :
« Mais qu'est-ce qui se passe ici ? Y a quoi hein ? Hum ? Euh ... »
« Waram, il est temps pour toi de te réveiller, nous sommes déjà le matin. »
« Hein quoi ? Le matin ? Déjà ? Mais mais mais ... » commença à bredouiller Waram, ses yeux s'ouvrant en grand pour apercevoir deux femmes-chevaliers masqués. Aussitôt, il fit un mouvement en arrière, se retrouvant une nouvelle fois assis dans le fauteuil.
« Nous allons attendre qu'il soit bien réveillé. Combien de temps ... »
« Une bonne demie-heure, une heure, je dirais. Dès que j'ai vu ton corps se mettre à trembler, j'ai préféré ne pas prendre de risque. »
« Tu as bien fait, Sidoni. Tu as bien fait … car je ne suis pas certaine de m'en sortir vivante la prochaine fois, comme ce qu’elle avait dit. »
Sortir vivante ? Ce qu'elle avait dit ? Waram fixa Delphy de ses yeux rouges. C'était aussi dangereux de lire dans ses pensées ? Dans son âme ? Dans son être ? Elle n'exagérait pas un peu par hasard ? D'après ce qu'il voyait, ce n'était pas le cas. Elle avait vraiment encore les mains qui tremblaient. Mais qu'est-ce qui s'était passé ?
« Il y a quelque chose … ou quelqu'un en toi, Waram. Je ne sais pas ce que c'est exactement mais c'est puissant, terriblement puissant.Et ça ne veut pas être dérangé. »
« Quelque chose ? Comme quoi ? Un monstre ou autre ? Vous savez, je ne crois pas à toutes ces histoires donc bon, il faudra faire mieux, je dirais. »
« Ce n'est pas une question de faire mieux ou de ne pas me croire … mais de comprendre qu'il y a de fortes chances que cette chose soit responsable de ton état et de ton comportement. »
Ca reviendrait à dire quoi ? Qu'il n'est même plus maître de ses propres paroles ou actes ? HEY ! Fallait pas trop exagérer non plus hein ? Il avait aussi ses limites ! Il n'était pas juste le carquois d'une entité en lui. Il avait ses pensées, ses sentiments, ses émotions !
« Waram, nous attendrons d'ici quelques heures. Mais saches que ce n'est que le début. Je reviendrais plus tard pour te donner tous les détails … mais aussi, je serais accompagnée par Sidoni. Elle viendra m'aider. »
« Mais il n'y aura personne pour nous sortir de là si tout se passe mal. »
« A deux, nous serons plus fortes s'il y a un problème. Nous n'aurons pas à nous inquiéter et nous pourrons alors plus aisément quitter cet endroit. Mais il est hors de question d'abandonner Waram. Waram, tu as compris ? »
« J'ai … j'ai compris. Je crois que j'ai compris, mais je ne savais pas que je pouvais être une source d'ennuis aussi grande. Sincèrement, ça serait pas mieux de me faire disparaître ou de m'éliminer à cette allure ? Comme ça, tout est réglé. »
« Je ne crois pas que ton corps autoriserait une telle chose, Waram. Du moins, ce qui est en toi. A partir de là ... tout sera plus aisé. »
« Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça. En fait, la tournure de cette phrase est même plus que déplacée. Je ne sais pas si je dois continuer à parler ... »
Pfiou. Il était épuisé, plus qu'épuise. Effondré sur le fauteuil, il se frottat les yeux et mit une main devant la bouche. Il était exténué. Etait-ce le contrecoup de ce voyage dans son être ? Il regarda la femme-chevalier pokémon du Cryptero. Elle aussi avait une petite mine.
« Allez vous reposer … et euh … merci, Sidoni. Même si je ne sais pas trop pourquoi. » reprit Waram alors que Delphy le regardait, disant :
« Mais je suis déjà dans ma chambre, Waram. Par contre, vous n'êtes pas obligés de partir si vous n'en avez pas la force. »
Tant mieux … car c'était justement le cas. Il n'avait pas le courage de quitter le fauteuil. Peut-être plus tard mais pour le moment … c'était fichu pour lui. Il avait l'impression qu'ils venaient de s'enfoncer dans des sables mouvants dont ils n'arriveront pas à s'extirper.
Chapitre 22 : Dans l'obscurité
« Waram ? Mais qu'est-ce qu tu fais là ? Je te cherche partout depuis une demie-heure. »
« Oh ? Sarine ? Coucou, comment est-ce que tu vas, toi ? Tu vas bien ? »
Il avait une petite mine. Elle chercha une explication mais ce ne fut pas difficile à trouver pourquoi il était ainsi. Visiblement, il avait été … salement touché par toute cette histoire avec cette chose en lui. Il était un monstre ? NON !
« Est-ce que tu veux parler ? Ou non ? » demanda Sarine alors qu'elle venait se placer à côté de lui, l'adolescent s'étant caché contre un mur, derrière des buissons dans le monastère, faisant le vide le plus complet dans son crâne.
« Est-ce que tu penses pouvoir arranger la situation, Sarine ? Par rapport à moi ? »
« Je ne sais pas, je n'ai pas essayé, je ne peux pas te dire, je dois t'avouer. Mais il faut que tu crois en toi et au final, tu verras que tu y arriveras ! »
« S'il te plaît, ne parles pas de cette façon, Sarine. On croirait entendre Sanphinoa. Ce sont des paroles parmi les plus absurdes que j'ai put entendre. »
« Pourquoi … penses-tu que tu vas mal, Waram ? Pourquoi ? Ce n'est pas si mauvais que ça non ? Tout peut s'arranger si tu croises les doigts. »
« Je ne croiserais rien car je ne crois en rien, Sarine. Je … veux juste être seul. Cette discussion est vraiment des plus absurdes. »
« Désolée de vouloir te remonter le moral, on ne m'y reprendra plus. »
« Sarine ? Ce n'est pas ce que je veux dire, tu peux rester … s'il te plaît ? »
S'il te plaît ? Il s'excusait envers elle ? Il allait vraiment très mal. Elle plaça ses têtes sur les genoux de Waram avant de fermer ses yeux. Tranquille, elle devait être tranquille, voilà tout. Tout simplement tranquille et apaisée, oui.
« Waram, tout va s'arranger. Elles vont recommencer ce soir, hein ? Et elles trouveront une solution. Tout ira pour le mieux, promis. »
« J'aimerai bien que ça ne soit pas une promesse en l'air mais malheureusement, ça sera le cas. Ne fait pas de promesses qu'il sera impossible de tenir, Sarine, s'il te plaît. »
« Certaines promesses, même si impossibles à réaliser, sont là pour rassurer autrui. C'est ce que je veux faire avec toi. Te rassurer et te permettre alors de penser à autre chose. Waram... »
Elle bougea une nouvelle fois ses têtes, finissant par grimper sur le corps de l'adolescent comme pour l'enlacer de ses pattes. Ses deux têtes se placèrent sur les épaules de Waram, comme pour lui montrer qu'elle était partout autour de lui.
« Waram, tu n'as pas à t'en préoccuper, d'accord ? Je suis là, je ne t'abandonnerais pas. »
« J'aimerai tellement croire en ces paroles … tellement. »
Il finit par fermer les yeux à son tour, plongé dans le sommeil sans sentir que son corps se retrouvait soulevé par des pouvoirs psychiques avant d'être emmené dans la chambre où l'Oracle logeait. Aussitôt, avec le corps de Sarine près du sien, ils formaient un duo attendrissant. Mais l'Oracle comme Sidoni étaient présentes, l'armure-pokémon de la femme-chevalier du Sidérella faisant de même.
« Puisque les deux dorment, côte à côte, nous allons pouvoir vérifier quelque chose. »
« Quoi donc exactement, Delphy ? » demanda Sidoni en regardant l'Oracle.
« J'ai l'impression que son armure-pokémon est mêlée à cette histoire. De plus, ma propre-armure pokémon sera présente pour nous aider, si nécessaire. »
« Tant mieux car je ne me sens pas des plus rassurées maintenant. Mais si nous trouvons des informations concernant Waram, nous les enverrons aussitôt à notre chère principale qui attends avec impatience le retour de son élève. »
« D'après ce qu'elle m'a dit, il semblerait que d'autres personnes attendent son retour et cela de façon assez exagérée. Du moins, l'une d'entre elles. »
« Je suis sûre et certaine de connaître de qui il s'agit. Enfin, pas personnellement. Mais nous y allons ? Où est donc ton armure-pokémon ? Je ne la vois pas. »
L'Oracle fit qu'un simple geste de la tête évasif pour dire de ne pas se mêler de tout ça avant que ses yeux ne deviennent roses, ceux de Sidoné faisant de même. Xaxié se plaça correctement sur le lit, murmurant :
« Je vais me charger de surveiller tout le monde, comme convenu, alors. »
Elle était prête à utiliser ses propres pouvoirs pour extirper les deux femmes-chevaliers si le danger était trop grand et ça … elle était certaine que ça serait le cas. Mais est-ce qu'elles allaient vraiment plonger dans le subconscient de Sarine elles aussi ?
« Faites tout simplement attention à vous, vous faites un jeu très dangereux. »
C'était la seule remarque qu'elle pouvait donner aux deux femmes-pokémon mais celles-ci étaient déjà parties à l'intérieur de l'âme de Waram. Il fallait espérer que tout se passe bien aisément … plus que la dernière fois.
« Est-ce que tu es là … Atlantia ? Je n'entends pas ta voix et je ne te ressens pas. »
« Je le suis … mais par mesure de sécurité, je me dois d'être la plus discrète possible pour éviter que cette chose en Waram ne n'en prenne à moi si je dois intervenir. »
La voilà encore plus rassurée qu'auparavant. L'armure humanoïde poussa un léger soupir de désarroi avant de se mettre correctement en position. Dès les premiers symptômes, elle pénétrerait avec Atlantia pour les délivrer … en espérant rien de dangereux.
« C'est donc ça que tu as vu, Delphy ? »
« Non, pas du tout, c'est étrange. Ce n'est pas le même endroit que la dernière fois. »
Déjà, elles n'étaient pas plongées dans le noir mais elles se retrouvaient dans ce qui semblait être un endroit … presque paradisiaque ? Un bref regarda autour d'elles et elles pouvaient voir des champs de fleurs, des animaux vivants en harmonie avec les humains. Etait-ce une sorte d'endroit utopique ? Comment cela ?
« Est-ce que c'est de là d'où vient Waram ? Je ne m'attendais pas à une telle … scène. »
« Commençons à marcher. J'ai l'impression que nous sommes pas au bout de nos surprises »
« Si tu le dis, Delphy, je ne fais que te suivre, je tiens à te le signaler. » répondit la femme-masquée de noir et de blanc avant de se mettre à marcher au côté de Delphy.
C'est étrange. Rien n'était possible à arrêter. Dans une telle situation, comment est-ce qu'elles pouvaient espérer continuer ? Non, ce n'était pas ça exactement. Hum, tiens, pouquoi est-ce qu'elle était autat perturbée par toute cette histoire ? Peut-être parce que Waram était un cas vraiment spécial et unique ? Et qu'elle ne le remarquait que maintenant ?
« Ne te mets pas martel en tête, Sidoni. Ça n'arrangera en rien la situation, si tu veux tout savoir. Loin de là même. »
« Oui oui, je le sais parfaitement, je le sais parfaitement. Hum ... »
Bien entendu, dans les pensées de Waram, nul ne pouvait savoir qu'elles étaient là. Alors pourquoi est-ce qu'elle avait cette impression malsaine d'être … surveillée ? Un bref regard vers Delphy et elle remarqua que la femme aux cheveux noirs aux pointes blanches pensait pareil de son côté. Elles étaient observées.
Où est-ce que Waram se trouvait ? Elle voulait voir ce dernier lorsqu'il n'était encore qu'un enfant. Juste pour se dire à quel point il était adorable sous cette forme. Mais tiens, pourquoi ce village … avait des hommes et des femmes aussi impressionnantes ? Ce n'était pas normal, loin de là. Il y avait autant de monde que ça ? Ils donnaient tous l'impression d'être aptes à devenir des chevaliers-pokémon, rien que ça !
Tout se changea subitement, le village se retrouvant en flammes et en ruines, des cadavres jonchant le sol de tous les côtés. Comment … était-ce possible ? Qui était responsable d'une telle chose ? Quelle force et violence fallait-il avoir pour être capable de détruire cet endroit ? Ce petit paradis sur Terre … n'existait plus dorénavant.
Ce n'était plus que de la poussière. Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça ? Quel être plus que cruel pouvait engendrer une telle destruction ? Des sanglots et des pleurs se firent entendre alors qu'elles se dirigeaient en courant vers leur origine. Un jeune garçon aux cheveux noirs leur tournait le dos, sanglotant et pleurant toutes les larmes de son corps. Il devait à peine avoir cinq ou six ans, c'était si … jeune.
« Je crois que nous venons de trouver Waram, si je ne me trompes pas, Delphy. »
Elle aussi aurait put le signaler mais oui … Elle amorça un mouvement en direction de l'enfant mais aussitôt, les zones d'ombre s’accentuèrent, engloutissant tout autour d'elles. Puis ce fut le même rire que la dernière fois. Un rire féminin … féminin et mauvais, capable de tout ravager sur son passage, rien que ça.
« Fais attention, Sidoni, cette voix est là. On va peut-être enfin apercevoir à qui elle appartient. Mets-toi sur tes gardes, c'est un conseil. »
« Ne t'en fait pas, je sais déjà où elle se trouve et ... »
Elle fit un mouvement vers la droite, ses yeux devenant complètement roses avant d'envoyer une vague psychique, balayant dans le vide. Aucune ruine ne bougea mais pourtant, une ombre auréolée d'une aura violette se présenta au beau milieu des ruines.
« Vous n'avez donc pas compris la première fois ? Vous êtes de retour ? Et visiblement accompagnée. C'est vraiment comme ça que vous voulez fini vos vies ? »
« Et si tu sortais de ta cachette, ma mignonne ? Désolée, je ne suis pas comme Delphy, je n'hésiterai pas un instant à ... »
« A chercher à me faire souffrir ? Vous n'avez pas l'air de comprendre la situation. C'est bien pour cela que c'est amusant de se distraire avec vous. Mais soit, puisqu'il en est ainsi, nous allons nous divertir, vous et moi. Voyons voir ce dont vous êtes réellement capables. »
L'enfant fut avalé par les ténèbres, les sanglots continuant pourtant tout autour de Delphy et Sidoni alors que deux yeux rouges recommençaient à les observer. Deux yeux avides de sang, l'envie de meurtre se faisant ressentir clairement chez eux.
« Il vaut mieux pour nous que nous reculions, Sidoni. »
« Hors de question, Delphy. Ce n'est pas en nous cachant que nous arrangerons les choses. On veut aider Waram ou non ? Si tel est le cas, on donne tout ce que l'on a ! VIENS PAR LA ! »
Elle avait compris que ses pouvoirs psychqiues ne fonctionnaient pas la première fois sur cette chose tapie dans l'ombre. Dommage, ça ne voulait pas dire qu'elle était incapable d'avoir d'autres cordes à son arc ! Elle allait le lui montrer dès maintenant !
« Pourquoi est-ce que vous vous acharnez à vouloir lutter contre moi ? »
« Ce n'est pas une question d'acharnement, on veut juste permettre à Waram de souffler un peu et d'avoir une meilleure vie que celle qu'il a actuellement. Tout cela par la faute d'un esprit ou d'une bête ou de je ne sais quoi qui est enfoui en lui. Si tu vois de quoi je veux parler, n'est-ce pas ? Alors si tu comprends tout ça, tu peux t'en aller bien sagement et tout sera résolu, qu'est-ce que tu en dis ? On fait comme ça ? »
« Ah … Waram. Waram … Waram … Vous ne vous préoccupez donc que de lui ? Alors que vous êtes de parfaites inconnues pour sa personne ? Cela est amusant et divertissant. »
« Des inconnues ? Cela peut très bien s'arranger, hahaha. »
Comment est-ce que Sidoni pouvait converser avec cette ennemie ? Elle avait eut raison de l'emmener avec elle. Elle était alors bien plus rassurée. Mais ça ne changeait en rien sur la dangerosité de la situation. La voix féminine reprit :
« Soit … Soit … Je vois aussi que vous avez ramené du renfort à l'extérieur, n'est-ce pas ? Vous pensez vraiment que de simples chevaliers-pokémon d'argent sont capables d'une telle prouesse ? C'est amusant, très amusant. »
« J'aime bien m'amuser … mais si tu nous disais ce que tu veux à Waram plutôt hein ? »
« Il nous sert de réceptacle. Nous aurons besoin de lui dans le futur. Quand il deviendra adulte, ce jour-là, il sera alors parfait pour ce que nous désirons. Peut-être même avant. Il semblerait que le hasard a bien fait les choses. Je ne pensais pas qu'ils seraient si vite réunis. Et dire que dans le fond, tout cela est ... »
« Oh, tu en as déjà dit pas mal, tu n'as pas peur de te faire taper sur les doigts par cette force supérieure à qui tu obéis ? Ca serait dommage, non ? »
« Hahaha. Cette force supérieure, n'est-ce pas plutôt moi ? Je n'obéis à rien, ni personne. Mais il est amusant de voir à quel point les humains sont devenus vaniteux et arrogants. C'est la meilleure méthode pour nous inciter à vous briser. Comme ce village où Waram fût né. L'arrogance de ces êtres qui étaient parmi les plus proches des cieux. Ah … Quel plaisir ce fût de les effacer complètement de la surface de ce monde. Mais cela ne vous regarde pas, n'est-ce pas ? Ce n'est que le début. De toute façon, ce monastère disparaîtra. »
« Ce monastère ? Oh, ça veut donc dire que tu peux aussi voir ce qui se trouve à l'extérieur. Tu vois ? Tu en dis trop, beaucoup trop, hahaha ! C'est si facile de pié ... »
« Visiblement, une leçon se doit d'être donnée. Vous ne pourrez plus vous échapper de ce monde. Je vais vous engloutir dans les ténèbres de l'âme de Waram »
La voix féminine ne plaisantait plus. Rapidement, les jambes de Sidoni furent enveloppées par une mélasse noire, la jeune femme masquée tentant de se mouvoir sans y arriver. Elle commença à utiliser ses pouvoirs psychiques mais rien à faire. C'était tout simplement impossible de se mouvoir, à son grand désespoir.
« Hey, hey, hey, ce n'est plus très drôle maintenant. Je crois que je ne vais pas app... »
« Quel est ton nom, chose sans forme ? » demanda Delphy bien qu'elle aussi avait ses jambes qui commençaient à s'enfoncer dans cette mélasse, Sidoni criant :
« Ce n'est pas l'heure des questions et des réponses ! Je ne penses pas que ça soit bon pour nous de … et qu'est-ce qu'elles font ? Pourquoi est-ce qu'elles ne nous font pas sortir de là ? On a déjà eut tout ce que l'on voulait ! »
« Vous ne le pouvez pas. Dès l'instant où vous vous êtes décidées à vous confronter à moi, vous vous êtes perdues … définitivement. Une fois mais pas deux. Je ne vous laisserais pas la possibilité de vous enfuir. Cet endroit sera votre tombe et vos êtes seront comme des coquilles vides après que je vous aies dévorées. »
« Quel est ton nom ? Pourquoi ne pas me le dire ? »
« Une simple mesure de précaution … mais si tu veux tout savoir, avant de disparaître, ceux que vous considérés comme les êtres supérieurs de ce monde ne sont rien face à nous. Peut-être connaissent-ils une part de la vérité … mais ils sont bien loin de s'imaginer ce qu'il en est réellement. Pourquoi être aussi insistante pour connaître mon nom, »
« Je ne fais que me renseigner. Ça n'a rien d'important, n'est-ce pas ? » continua de demander Delphy alors que la mélasse arrivait maintenant à hauteur de sa poitrine, comme pour Sidoni. Celle-ci continuait de gesticuler dans tous les sens mais rien à faire. Impossible de se débarrasser de ce liquide ! Comment réussir ?
« Quelle est cette idée que tu as en tête ? Tu as un moyen de t'enfuir, n'est-ce pas ? Tu ferais tout pour m'arracher ce nom. Mais si tu veux tout savoir, il existe une caste de chevaliers-pokémon qui est supérieure à celles de vos plus grands-chevaliers pokémon. A partir de là, je ne peux que te laisser juger cette information. »
« Qu'est-ce que tu es exactement et ... »
« Fin des questions et fin de votre vie. Disparaissez maintenant, vous devenez lassantes. »
La mélasse arriva jusqu'au cou des deux femmes-masquées mais le front de Delphy s'illumina à travers le masque, laissant paraître un œil sur ce dernier. Aussitôt, elles arrivèrent à se dégager de la mélasse, la voix féminine soupirant :
« Bien entendu. Tu as très vite compris comment je pouvais vous paralyser. Et pourtant, normalement, vos pouvoirs sont incapables d'une telle prouesse. Mais je comprends maintenant la raison qui fait de toi cette fameuse Oracle. Vous voulez un dernier souvenir de Waram ? Qui montre que tout n'est pas si mauvais en lui ? »
« Pourquoi est-ce que tu ferais ça ? » demanda Delphy avec méfiance, la voix lui répondant presqu'aussitôt avec amusement :
« Pour vous féliciter de vous en êtres sorties, non ? Vous avez été divertissantes mais la prochaine fois que vous cherchez à vous mêler d'une histoire qui dépasse votre entendement, je ne serais d'aucune pitié envers vous. »
Et finalement, le silence s'installa dans la zone où les deux femmes se trouvèrent. Un silence lourd et pesant … jusqu'à ce qu'un rayon de lumière ne les aveugle, finissant par les emmener à une scène où Sidoni émit un grand rire :
« Oh mais bien entendu. Le problème de Waram n'est pas uniquement lié à cet être en lui, loin de là ! Il y avait bien une autre raison, hahaha. »
« Dans le fond, Waram ne reste qu'un adolescent comme les autres. » compléta Delphy.
« De la part d'une autre adolescente, j'aime toujours autant ces répliques. »
« Ne te moques pas de moi, Sidoni. Nous pouvons nous en aller. »
Elles avaient obtenu ce qu'il fallait. Et c'était la dernière fois qu'elles pénétraient dans l'âme de Waram. Du moins, pendant un certain temps. Il y avait de très fortes chances que la prochaine fois qu'elles essayeraient, l'une d'entre elles disparaissent définitivement. Ah … Mais ce dernier voyage, cette dernière zone. L'une comme l'autre ne pouvaient que sourire face à cette révélation qui n'en était pas une au final. Waram était un adolescent comme les autres. Un adolescent tout ce qu'il y a de plus normal.
Chapitre 23 : Faire la paix
« Waram, comment est-ce que tu te sens ? »
« Pas en super forme, j'ai l'impression qu'un troupeau de bisons m'a martelé le crâne pendant que je dormais. Qu'est-ce que vous avez fait exactement ? Je peux savoir ? »
« Rien de bien spécial dans le fond, rien du tout même. Pas de quoi te déranger, loin de là. »
« Ahem, Sarine, j'aimerai avoir plus d'explications qu'un vague : Rien de bien grave. »
Il avait regardé l'armure-pokemon en fronçant les sourcils. Il voulait une réponse et plus que de simples paroles comme ça. Mais elle n'était visiblement pas prête à lui en donner, ce qui n'était clairement pas fait pour lui faire plaisir.
« Ah … De toute façon, il vaut mieux que je demande à l'autre folle et l'Oracle ce qu'il en est exactement. Mais où est-ce qu'elles sont ? »
« Parties se reposer. Elles en avaient bien besoin visiblement. Tu leur demanderas la prochaine fois, Waram. Dans quelques heures, quoi. »
Grumpf, attendre quelques heures, ça ne lui convenait qu'à moitié mais il ne pouvait pas trp donner son avis. Il poussa un profond soupir avant de s'asseoir sur son lit de fortune. C'était fini néanmoins ? Est-ce qu'elle pouvait lui dire ça ?
« De ce que j'en sais, je ne crois pas qu'il y ait besoin de continuer. Tout ce que je peux te dire, Waram, c'est que ce n'était pas une partie de plaisir. »
« Si tu en sais plus que tu ne veux le faire croire, pourquoi est-ce que tu ne me le dis pas plutôt ? Qu'est-ce qui cloche à ce point ? Y a eut un gros problème ou quoi ? Je n'aime pas du tout que l'on me cache la vérité alors s'il te plaît … dis-moi tout. »
« Je ne saurais pas correctement l'expliquer. Essaies alors de patienter un petit peu, s'il te plaît. Ca sera mieux pour tous et toutes. » répondit calmement Sarine.
Oui et ? A partir de là ? Qu'est-ce qu'il allait faire pendant quelques heures ? Se tourner les pouces ? Il regarda droit devant lui, se grattant la joue avec un air un peu confus. Oui mais bon, ce n'était pas vraiment ce dont il était motivé.
« Bon, puisqu'il en est ainsi, je ne vais pas me prendre la tête pour de telles idioties. »
« Ce ne sont pas des bêtises, Waram. Mais dans une telle situation, il vaut mieux que tout soit bien décrit et détaillé. Mais bon, pas maintenant, Waram, ce n'est pas le bon moment. »
« Je le sais, je le sais pfff … Pas besoin de me le répéter, j'ai compris la première fois. »
« Alors, prends ton mal en patience, ça sera bientôt résolu. »
Grumpf. Il croisa les bras, très mécontent, il avait presque retrouvé son aspect grincheux d'avant son arrivée mais quelque chose avait changé mais quoi ? Il n'en savait rien.
Les heures passèrent mais il n'était pas sorti de la chambre. Il avait préféré ne pas prendre de risque en s'entraînant. Le plus important restait tout simplement de patienter. Ce fut en entendant quelques coups à la porte qu'il se redressa dans le lit.
« Qui est-ce ? SI c'est pour me déranger, je tiens à prévenir que c'est pas le bon moment. »
« C'est nous, Waram. Delphy et Sidoni. Est-ce que nous pouvons rentrer ? »
« Vous le pouvez, je ne vais pas vous en empêcher alors que je suis dans votre monastère, hein ? Ca serait complètement stupide de ma part. »
La porte s'ouvrit, laissant place à l'adolescent et à la femme, toutes les deux masquées, comme d'habitude. Elles semblaient épuisées … vraiment épuisées. Mais pour quelle raison ? Qu'est-ce qui avait réussi à les mettre dans cet état ?
« Vous êtes sûres … que tout va bien ? Vous en donnez pas vraiment l'impression. »
« Nous pourrions aller mieux mais ce n'est pas totalement un souci. Nous allons plutôt nous concentrer sur ton cas. Je pense que tu veux plus de détails, n'est-ce pas ? »
« Oui, du genre, ce qui est en moi, pourquoi est-ce que je me comportes comme ça, toutes ces choses. Est-ce que c'est naturel que je m'emporte pour rien ? »
« Ah, pour ce dernier point, je peux te confirmer que c'est bien issu de toi. Tu continueras à insulter et t'énerver pour un oui et pour un non. »
« Me voilà rassuré. Je serais toujours quelqu'un de détesté, pfiou. Tant mieux non ? »
« Mais peut-être que tout peut s'arranger … si tu comprends les raisons qui te poussent à être détesté par tout le monde ? Mais avant, nous allons te raconter dans l'ordre tout ce qui se passe, ça sera bien mieux que te faire attendre inutilement. »
« Attendre inutilement … bon … restons concentrés et dites-moi au lieu, ça sera mieux. »
Il avait poussé un profond soupir, signe d'une fatigue certaine mais pas physique. Juste qu'ils continuaient de tergiverser pour pas grand-chose. Et finalement, elles commencèrent à parler, toutes les deux. Elles parlaient, parlaient, parlaient, racontant au sujet de cette voix en lui, cette chose intrigante. Mais aussi de ce village. Lorsqu'elles lui posèrent la question, il cligna des yeux, disant :
« Euh … Sincèrement, entre nous, j'en ait strictement aucune idée, si vous voulez tout savoir. Je ne vois même pas de quoi vous parlez. »
« Tu en es sûre et certain ? Car il semblerait pourtant que ça soit ton village natal. Tu n'as aucun souvenir de ton passé ? Sarine, pareil ? »
« Pas le moins du monde. J'ai retrouvé Waram abandonné dans des ruines mais à part ça, je sais pas du tout ce qui s'est passé donc bon … je ne peux pas vous aider. Mais donc, Waram vivait dans un village ? Et plutôt impressionnant ? »
« A peu de choses près, c'est exact. C'est ainsi que Waram vivait. »
« Et y a aussi une créature féminine qui vous parle en moi ? Elle a quelle vois ? A quoi est-ce qu’elle ressemble exactement ? Vous avez une idée ? »
« A part des yeux rouges mais aussi des capacités liées aux dragons, on ne sait rien de plus, Waram. Mais il y a aussi un dernier détail. »
Un dernier détail ? Comment ça ? Il regarda les deux femmes-chevalier, attendant une réponse qui n'arriva pas de suite. Il y avait quelque chose de … singulier pour ce détail ? Elles s'observèrent pendant quelques secondes avant de dire :
« Il vaut mieux pour toi que tu sois mis au courant le plus tôt possible, j'imagine, Waram. Cela concerne Sanphinoa. Nous avons vu … en toi aussi. »
Hum ? Comment ça ? Pourquoi ce ton aussi sérieux ? Il s'était déjà apprêté à hurler et à crier mais rien ne sortit de ses lèvres. Delphy posa ses yeux sur le visage de Waram, reprenant d'une voix qui se voulait calme et neutre :
« Il faut que tu fasses la paix avec elle. Tes paroles à son encontre furent très graves. Surtout envers une adolescente aussi timide qu'elle. Au fond de toi, tu connaissais la raison de cette dispute depuis le début mais tu n'as jamais voulu le croire. Résultat : vous vous êtes fâchés. Maintenant, dans ton coeur, tu as envie qu'elle te pardonne et que vous puissiez retrouver la même ambiance qu'auparavant. Mais pas seulement elle, n'est-ce pas ? »
« Grumpf … peut-être que oui en fin de compte. »
Il avait détourné la tête pour ne pas regarder directement les autres personnes présentes en ce lieu. Même Sarine n'avait pas le droit d'observer son visage alors qu'il marmonnait :
« Ca sera mieux. J'ai l'habitude de laisser une mauvaise ambiance, je le sais mais ... »
« Ce n'est pas ça le problème, Waram. Ce n'est pas cela du tout … mais tant mieux, tu montres que tu as grandi dans toute cette histoire. »
« Ce n'est pas une question d'avoir grandit ou non ! Pas du tout ! Enfin bon … je veux dire … je trouve ça juste … comment je peux dire ... »
« Ne dit rien alors. Profites des prochains jours dans le monastère et ensuite, je te téléporterais hors de cet endroit et nous te raccompagnerons à l'aéroport. Je vais devoir la contacter. »
« HEU ! Non ! Pas besoin de contacter la principale. Elle n'a pas à être au courant que c'est fini, non mais … je veux dire, ça la concerne pas, et puis quoi encore. »
« Il le faut pourtant. Mais je ne suis pas obligée de lui donner les derniers détails, Waram, si cela te dérange tant que ça. Je peux néanmoins, je dois plutôt, lui parler de ce qui se trouve en toi. Au moins, les mesures de précaution seront prises. »
« Est-ce que … je reste quelqu'un de très dangereux ? » demanda faiblement l'adolescent.
« C'est exact mais ce n'est pas pour cela que tu es quelqu''un à qui on ne doit pas se lier. Pour ma part, je pense qu'il va juste te falloir de l'entraînement pour mieux contrôler ses pulsions. Mais surtout que tu cesses de rejeter ce que tu es et ce que tu ressens. »
« Je n'aime pas ressentir des choses que je ne devrais pas ressentir. »
« Pourquoi est-ce que tu dis ça exactement ? En quoi est-ce si dérangeant ? »
« Ce n'est pas une question que ça me dérange ou autre ! Ce n'est pas ça … enfin non ... » marmonna faiblement l'adolescent aux cheveux noirs. Et zut ! Il voulait être un peu tranquille. Il avait obtenu ses réponses non ? Donc y avait pas besoin de rester auprès de lui. Qu'on le laisse tranquille plutôt.
« Fais comme tu le désires, Waram. Mais saches que ce n'est pas en rejetant que tu pourras avancer … que ce n'est pas en rejetant que tu progresseras. Il faut que tu acceptes. »
« J'accepterai tout ce qu'il faut tant que l'on me laisse tranquille ! Laissez-moi ! C'est bon, je crois que j'ai compris la première fois, y a pas besoin de plus hein ? Pfff ! »
Il avait encore une fois marmonné tout ça, visiblement très mécontent de la tournure des événements. Les deux femmes quittèrent enfin la chambre alors qu'il plaçait une main sur le crâne gauche de Sarine, le caressant doucement. Il chuchota :
« C'est juste n'importe quoi ce qui m'arrive, Sarine. Tu n'es pas d'accord ? Juste … n'importe quoi. Je ferais la paix avec Sanphinoa … et les autres. »
« Je suis tellement soulagée de t'entendre dire ça, Waram. Tellement ... »
« A ce point ? Je veux dire, ça allait sûrement arriver un jour ou l'autre, je ne vois pas pourquoi tu réagis de cette manière, Sarine. »
« Justement, car rien n'était sûr à ce sujet. Tu es Waram, une vraie tête de mule. Tu ne veux pas déjà travailler sur les paroles que tu vas dire à Sanphinoa ? »
« HEIIIIIIIIIN ? Comment ça ? Travailler mes paroles ? Je vais juste dire pardon et zou … non ? C'est pas comme ça que ça se passe ? »
« Pas le moins du monde. Tu vas juste dire pardon ? Mais pardon pour quelle raison ? Pardon à quel sujet ? Est-ce que tu vas dire que tu es fautif ? Est-ce que tu vas corriger tes paroles et dire qu'elle est belle intérieurement ? Que tu apprécies sa compagnie ? »
« HEY HEY HEY ! Je vais pas lui dire tout ça non plus ! Je vais juste m'excuser, je trouve que c'est déjà pas mal, non ? Tu ne crois pas ? »
« Grumpf. Vraiment … je dirais juste grumpf. Je ne suis pas motivé à ça. »
« Viens, on va faire croire que je suis Sanphinoa, d'accord ? Alors, tout d'abord, disons qu'elle t'attends au port, voilà ce que devrais être sa réaction : « WARAAAAAAAAAM ! Tu es enfin de retour ! Tu en as mis du temps, c'était bien au Tibet ? » »
« Hein mais euh … hey, je suis pas prêt mentalement ! »
Surtout que Sarine avait dit exactement ce qu'il attendait de Sanphinoa. Vraiment, il avait presque reconnu sa voix quand elle venait de se faire passer pour elle. La ressemblance était assez remarquable. Il bafouilla :
« Euh je vais bien moi … enfin, c'était chiant et ennuyeux le Tibet. »
« Tu veux pas plutôt tout me raconter en chemin ? Oh Sarine, tu es là aussi ? Waram n'a pas été trop méchant avec les personnes là-bas ? »
« HEY ! Je ne suis pas méchant parce que je le veux, Sanphinoa ! Tu te ca... »
Il s'arrêta dans ses propos, regardant Sarine. Non. Ils allaient arrêter là dès maintenant. Il avait l'impression d'être encore plus ridicule que d'habitude. Sauf qu'il chuchota :
« Euh Sanphinoa, est-ce que toi et moi … on peut parler, tous les deux ? »
« Bien sûr, Waram. C'est ce que nous faisons à l'heure actuelle, non ? »
« Non, non ! Je veux dire … Et merde ! C'est nul ! » s'égosilla l'adolescent aux cheveux noirs avant de frapper contre le coussin. C'était nul et chiant ! Et ennuyeux et ! Et nul ! Vraiment nul ! Il ne faisait que se rendre complètement ridicule par rapport à tout ça.
« On va arrêter là, Sarine. Je préfère. »
« Comme tu le désires, Waram. J'ai l'impression que tu te débrouillais parfaitement, du moins à mes yeux. Je ne comprends pas pourquoi cela te déranges tant que ça. »
« On peut pas reproduire exactement une scène qui ne s'est pas encore produite. Ca dépend des événements, de l'humeur, de toutes ces choses. »
« Correct. » répondit Sarine. Bon, la raison était plus que valide à ses yeux. C'est pourquoi elle l'acceptait. Elle hocha la tête positivement, comme pour lui signaler qu'ils allaient être tranquilles tous les deux. « Bon ben … Si tu veux, tu n'auras qu'à aller t'entraîner non ? »
« Et aller les rassurer car ils ne doivent pas l'être avec toute cette histoire. Même si j'imagine qu'ils ne sont pas au courant exactement de la situation actuelle. »
« Tu leurs raconteras tous les détails que tu tu veux, Waram. Peut-être pas tout décrire car sinon, ils risqueraient d'avoir peur de toi. »
« S'ils ont peur de moi, c'est qu'ils ne sont pas dignes d'intérêt. Je ne verrais pas pourquoi je perdrais mon temps avec eux alors. »
« Si tu le dis, Waram, mais ce n'est peut-être pas aussi simple que ça, tu ne crois pas ? » répondit Sarine une nouvelle fois alors qu'il haussait les épaules. Il s'écroula en suite en arrière, sur son lit, baillant légèrement. Il n'avait pas sommeil mais en même temps, il restait plus que fatigué. Sûrement le contrecoup de toute cette histoire.
« J'en sais rien du tout ! J'ai jamais fait tout ça, moi ! C'est pourtant pas compliqué à comprendre non ? Je ne sais pas comment je dois agir par rapport aux femmes ! »
« Tu verras, c'est très … j'allais dire simple mais en fait non, nous sommes très compliquées. Oh que oui, tu n'as pas fini d'en baver. »
« Me voici maintenant complètement rassuré par tes propos, merci Sarine. Grâce à toi, j'imagine que je dormirais la conscience tranquille ce soir. »
« Oh si ce n'était que ça, hein ? Mais nous savons aussi bien l'un que l'autre que ce n'est pas ainsi. Mais bon … Allez, debout ! Hop hop ! On va aller voir les « mâles ». »
« Pour aller m’entraîner avec eux et penser à autre chose, ça me semble bien comme choix. Ça me semble être une très bonne idée, oui. »
Il quitta la chambre, se donnant des petites claques sur les joues. Il devait retrouver la force ! Bon, il n'allait pas se battre aussi bien qu'auparavant mais il devait quand même se concentrer plutôt que de perdre son temps.
« Oh ? Te voilà donc ? Tu n'es pas sorti ou presque depuis deux jours. Comment ça va ? »
« J'ai une petite forme, rien de plus. Mais … je devrais être capable de m'entraîner. Si vous voulez bien vous entraîner avec moi, bien entendu. »
« Pas de soucis, on va commencer doucement pour réchauffer tes muscles. »
Hein quoi ? Arnand ne disait rien du tout au sujet de son absence ? Il ne cherchait pas à se renseigner ? Ben pourquoi pas ? Enfin, c'était étrange mais il n'allait pas lui parler de ça s'il ne se sentait pas motivé, il n'était pas ainsi.
L'homme se mit en position de défense, l'invitant à amorcer les premières attaques. Waram commença à courir presqu'aussitôt, donnant plusieurs coups de pied et poing. Allez hop hop ! Pourquoi est-ce qu'il avait l'impression que c'était sans effet ?
« Tu pourrais pousser quelques cris, Arnand ? »
« Oh ? Du genre ? AIE ! OUILLE ! Mais arrêtes, tu me fais mal ? Mais pourquoi est-ce que tu tapes aussi fort ? Mais heyyyyyyy ! Tu peux stopper ça ? »
« Oui, exactement, ça serait parfait, si tu veux bien. »
« Hahaha … Non. Je ne vais pas lésigner sur la contre-attaque si tu te sens capable de faire de l'humour comme ça, Waram ! Tu as l'air d'aller bien mieux que je le pensais. Tu voulais nous inquiéter, moi et mes frères, ou quoi ? »
Hein ? Ils étaient frères tous les trois ? Il n'avait jamais remarqué une ressemblance mais maintenant qu'il le disait, c'est vrai que ça coulait de sources. Les trois hommes s'entraînaient quotidiennement et aspiraient à devenir des chevaliers-pokémon liés au combat. A partir de là, oui, ce n'était pas si surprenant que ça.
Bon, au moins, contrairement à ce qu'il pensait, son corps répondait plutôt bien aux différentes attaques d'Arnand. Oh, bien sûr, il ne pouvait pas les esquiver, il ne faisait que les parer mais au moins, il était capable de se battre.
« Je partirais bientôt, je crois. Une semaine au grand maximum. »
« Zut … Je crois qu'on va devoir se faire une bataille royale avec mes frères. Pour savoir qui est le plus fort de nous quatre. Une sorte de cadeau à notre façon. Intéressé ? »
Intéressé ? Bien sûr que oui ! Ca serait un bon cadeau de départ, ça ! Voilà qu'il était encore plus motivé à se battre maintenant même si ce n'était qu'un entraînement.
Chapitre 24 : Pour le récupérer
« Humpf … C'est pour bientôt en fin de compte. Bientôt, je vais partir. »
Il avait dit cela avec une petite pointe de tristesse dans la voix. Difficile d'ignorer que cela l'affectait mais bon, c'était ainsi et pas autrement. Il plaça une main sur son front, étant assis sur un banc pour se reposer. Sarine était à ses côtés, le regardant avec insistance.
« Tu n'as pas l'air heureux de partir, c'est moi ou ... »
« Ce n'est pas toi. J'ai l'impression que j'ai oublié quelque chose. Enfin, que je ne fais pas ce que j'aurais dût faire, ça me dérange tellement. »
« Mais pourquoi est-ce que cela te dérange ? Tu as une explication ? Une raison à ça ? »
« Pas du tout justement ! Je sais pas pourquoi, Sarine. Tu crois que … j'ai juste envie ... »
« Continuer à t'entraîner avec les autres, c'est ça ? C'est une belle chose. Mais tu as une personne qui t'attends en particulier à l'école de Gliros. »
Elle avait raison, totalement raison. C'était pour cette personne qu'il voulait revenir là-bas. Mais il n'était pas sûr de la marche à suivre. Il poussa un léger soupir dépité avant de mettre une main sur sa bouche. Il était fatigué … sans même savoir pourquoi. Ah si, peut-être le moral. Il était épuisé moralement.
« Je veux juste rentrer à la maison, je crois. »
« La maison ? Tu considères Gliros comme ta maison maintenant ? » demanda Sarine alors qu'il hochait la tête sans prendre la parole. C'est ça, il considérait cet endroit comme sa maison. Sauf qu'il ne voulait pas l'avouer.
… … … Pourquoi est-ce que tout était aussi compliqué ? Ah … Peut-être qu'en parlant avec les autres personnes, il aurait une réponse ? Non, c'était ridicule de penser comme ça. Ah … Juste que tout soit fini, ça serait mieux, tout simplement.
« Je commence à me ramollir, Sarine, je n'aime pas ça. Il va falloir que je devienne bien plus incisif voire méchant même. »
« Tu n'as pas besoin de l'être et surtout pas de t'y forcer, c'est très simple, compris ? » dit l'armure-pokémon en émettant un double grognement de mécontentement. « Essaie de rester toi-même, ça sera déjà énorme, je trouve. »
« D'accord, d'accord, je vais plutôt aller m'entraîner avec Arnand. Ça sera mieux que de me tourner les pouces à ne rien faire ici. »
« Je ne sais pas si ça serait une bonne idée mais pourquoi pas ? Bonne chance, Waram ! »
L'armure-pokémon sauta du banc, se mettant en route pour le suivre tandis qu'il se dirigeait vers Arnand. Ah oui, les trois hommes étaient présents. Et visiblement, ils l'attendaient. C'était aujourd'hui ? Avant qu'il ne parte définitivement de ce monastère ?
« Est-ce que tu es prêt, Waram ? On ne te ménagera pas, je tiens à le signaler. »
« Oui oui, je n'en demandais pas tant, vous savez ? Mais puisqu'il en est ainsi, je peux utiliser une armure-pokémon pour me défendre ? Ou non ? »
« On va plutôt aller vers le « ou non » hein ? On tient quand même à nos vies, question d'importance. On en a toujours besoin, vous en dites quoi ? »
« Que ça ne me semble pas une mauvaise idée que de garder ma vie intacte. Mais ce n'est pas pour cette raison que je ne vais pas te cogner plus fort que les autres jours ! »
« Ohlala, qu'est-ce que j'en tremble. Bon, tu viens, Waram ? T'es peut-être plus jeune que nous mais on va pas te ménager. On va plutôt te faire déménager à coup de pied dans le derrière et coup de poing dans la face ! »
ARF ! L'adolescent aux cheveux noirs s'esclaffa, visiblement étonné par les propos de Rolar. Ah bon ? Puisqu'il en était ainsi, il n'allait pas se priver pour le cibler en premier, tiens ! Ca lui apprendra à faire le malin ! Waram se jeta dans la bataille, Sarine poussant un soupir avant qu'une voix féminine ne dise tout doucement :
« Ah les hommes. S'ils n'étaient pas là, il faudrait les inventer, tu ne trouves pas ? »
« Au moins, pour une fois, Waram est dans une bagarre générale mais non pas pour de mauvaises raisons. Encore que se frapper comme ça, je ne sais pas si on peut dire que ça en est une bonne non plus. »
« Ah ça … Ce sont les mâles virils ! » s'exclama Sidoni avec joie derrière son masque, venant s'asseoir à côté de l'armure-pokémon.
« Des mâles virils … on dirait juste une bande de singes en train de se battre pour une banane. » murmura une seconde voix, Delphy restant debout néanmoins.
« Je crois que cela serait insultant pour les singes. Mais au moins, Waram semble s'amuser avec eux. Cela lui fait du bien. Avec les dernières nouvelles, il a besoin de penser à autre chose, c'est donc … très bon … qu'il ait ça en tête. »
« Ah bon ? Je ne sais pas trop mais si c'est une bonne chose, on ne va pas s'en plaindre. Il ne faut jamais s'en priver, même. » dit Sidoni, rigolant tandis que son armure-pokémon venait se placer à côté d'elle, prenant finalement la parole :
« Le billet pour l'avion de Waram a été pris. Le départ sera ce week-end. »
« Ce n'était pas trop fatiguant de se téléporter sans cesse jusqu'à la ville avec un aéroport le plus proche ? Ca doit être à une bonne centaine de kilomètres du monastère. Tu as bien mérité de te reposer, va. Je comprendrais que tu préfères qu'on te laisse tranquille. »
« Je vais aller prendre un peu de repos, oui. Mais … j'ai eut une mauvaise impression lorsque j'ai été récupérer ce ticket. J'ai l'impression qu'une tempête se prépare. Est-ce que vous êtes au courant, Oracle ? » demanda l'armure-pokémon du Sidérella en se tournant vers elle.
« Une simple prémonition, rien de concret. Mais je l'ai déjà prévenue. »
« Oh ? Hum, est-ce que je dois aussi me préparer au cas où ? » demanda Sidoni avant de se relever, époussetant sa robe pour regarder l'adolescente.
« Par mesure de précaution, il vaut mieux. Je crois que Waram est encore au coeur de ce qui va se dérouler très bientôt. Il sera jusqu'au bout une source d'ennuis. »
« Ne dit pas ça comme ça, c'est très … méchant. Même si tu ne le penses pas de la sorte, il vaut mieux modérer tes propos, d'accord ? »
« Modérer mes paroles, soit … mais Waram reste une source d'ennuis, sans pourtant en être directement responsable. Ce n'est pas lui qui est à l'origine des torts futurs qui vont tomber sur nous. Mais pour le moment, pourquoi ne pas regarder la fin du combat ? »
Elle proposait cela à Sidoni, celle-ci étant déjà prête à partir pour se préparer. Oh, si l'Oracle le décidait ainsi, ça serait stupide de refuser une telle proposition. Totalement stupide mais bon, elle l'était un peu non ?
« Tu ne l'es pas, malgré ce que tu penses de toi-même. »
« Hey, ne lisez pas dans mes pensées, c'est désobligeant. J'ai un peu de choses personnelles à l'intérieur, oh voyons donc. Si cela continue, je n'aurai plus aucun secret pour vous ! »
L'adolescente-chevalier du Cryptero ne répondit pas à la remarque de Sidoni. Elle n'était pas là pour s'amuser, contrairement à elle. Mais le combat était intéressant, très intéressant. Waram donnait tout ce qu'il avait, n'est-ce pas ? Dans ce combat. Même sans son armure-pokémon, il combattait comme un beau diable.
« C'est impressionnant de voir une tele volonté chez un adolescent. Qu'est-ce qui le pousse à combattre avec autant d'entrain ? »
« L'envie d'oublier les histoires du passé. Cette chose que vous avez repérée en lui le trouble énormément. Il donne l'impression qu'il peut disparaître d'un jour ou l'autre. »
« Tellement ? Pourtant, il n'a aucune maladie mortelle ou autre. Cette chose en lui ne lui veut pas foncièrement du mal d'après les premières discussions avec elle. »
« On ne peut pas savoir, on peut que juste se méfier. » murmura Sidoni avant que Sarine ne vienne dire calmement :
« En un sens, c'est une bonne chose. Il a envie de corriger toutes ses erreurs avant qu'il ne soit trop tard. S'il comprend le souci et qu'il tente de réparer ses idioties, je suis tout à fait pour cette rétrospection personnelle. »
« AAAAAAH ! Et zut ! C'est fichu pour moi ! Trop de poings pour trop peu de pieds ! » s'exclama Persio avant de tomber au sol, haletant.
« Plus que deux, c'est qui le suivant ? Ne vous en faites pas, je cognerais tout le monde. »
L'adolescent était partageur. C'était un nouvel homme ! Du moins, c'est ce qu'il aurait faire croire pendant ce combat. Donner plutôt que recevoir, c'était une belle leçon de vie, n'est-ce pas ? Le garçon aux cheveux noirs émit un profond soupir avant de faire un saut en arrière :
« Deux contre un maintenant, c'est bien ça ? »
« Ahlala, la vantardise te perdra, Waram. Il valait mieux se taire et plutôt patienter que la victoire soit tienne, hahahaha ! »
Et voilà qu'Arnand se moquait de lui maintenant.Pfff ! C'est vrai qu'il avait été un peu trop prétentieux. Hum, deux contre un ? Déjà qu'il perdait généralement contre Arnand alors contre lui et son frère, il ne valait mieux pas espérer obtenir la victoire. Il allait devoir renforcer sa défense et attendre le bon moment avant …
« Hey ! Je peux savoir ce que tu fais, Arnand ? »
Rolar s'était exprimé alors qu'Arnand avait essayé de le frapper d'un coup de pied qu'il para d'un mouvement de la main. Arnand fit un saut en arrière ,mettant de la distance entre lui, Rolar et Waram avant de répondre avec amusement :
« Un peu de sérieux, tu ne pensais quand même que ça allait se passer comme ça, hein ? Tu crois que je n'avais pas vu le poing que tu préparais pour moi dès que j'aurais commencé à attaquer Waram ? Allons bon... »
« Une bataille royale est une bataille royale. Au moins, si ça peut rassurer Waram, il était déjà sur le point de trembler rien qu'à cette annonce de nous deux contre lui. »
« N'exagérez pas non plus, je ne suis pas prêt de me laisser faire par vous. Et puis quoi encore ? Je suis sûr et certain que … Non. C'est une bataille royale. »
Il avait compris la leçon la première fois ,il n'allait pas reproduire cette erreur. Les trois hommes se regardèrent en chiens de faïence avant que Waram ne soit le premier à faire un mouvement en direction d'Arnand. Presqu'aussitôt, Rolar chercha à faire de même mais aussitôt lorsque Rolar arriva pour frapper Arnand, Waram changea de cible pour le percuter de son poing en pleine poitrine, le projetant en arrière.
« Wo … Wooooooow … Bordeeeeeeel ! J'ai du mal à respirer ! Aaaaaaah ! »
« Tu n'y as pas été de main morte, Waram. Mais bon, tu voulais tant que ça une finale entre toi et moi, c'est ça ? Ne t'en fait pas, je ne vais pas ménager mes coups, rien que pour toi. »
« Je n'en demandais pas tant que ça mais bon, si c'est proposé aussi gentiment. »
Pfiou, c'était un combat épuisant. Il ne le remarquait que maintenant mais c'était à peine s'il avait le temps de souffler. Son adversaire était tenace et ne lui laissait aucune chance de gagner quelques précieuses secondaires. Il fallait s'en douter : Arnand comme ses frères étaient des adversaires redoutables. Sans eux, ça allait être moins drôle.
« Tu as l'air triste, tu as une explication à cela, Waram ? Comment cela se fait-il ? »
« Non non, je ne suis pas triste … mais je vais tout donner. Au cas où, vous sortirez parfois du monastère ou non ? Ou vous êtes forcés d'y vivre ? »
« Ah ça, on peut le quitter hein ? L'Oracle aussi hein ? Je crois que tu lui as tapé dans ... »
« L'oeil que je peux te rendre facilement aveugle, Arnand. J'observe ce combat depuis le début, il vaut mieux alors pour vous deux que vous le terminiez très rapidement, d'accord ? »
« Ooooooh, je ne savais pas qu'elle était là. Et visiblement, on a d'autres spectateurs, Waram. Je crois qu'il va falloir arrêter de se battre. »
Hein ? S'il y avait des spectateurs, pourquoi est-ce qu'ils … L'homme le prit par le bras, le soulevant au-dessus de lui avant de faire un long saut sur le côté. Hey ! Qu'est-ce qui se passait ? Et pourquoi y avait un pieu de terre là où ils se trouvaient auparavant ?
« Ils sont arrivés bien plus tôt que prévu. QUE TOUS SE PREPARENT ! »
Delphy avait hurlé mais pourtant, aucun cri. Simplement un message mental pour tous, même pour lui. Encore sonné par tout ça, il chercha dans le regard d'Arnand ce qui se passait. Celui-ci le déposa au sol avant de soupirer :
« Ah, on s'en doutait que cela arriverait un jour mais aussi vite ? Ils exagèrent franchement. »
« De qui ? De quoi ? Qu'est-ce qui se passe ici ? Je ne comprends pas du tout ! »
« L'Antre de la Terre est venu te récupérer, Waram. Aussi simple que ça. Tu n'es plus dans l'école de Gliros, donc tu n'es plus sous la protection de cette dernière. »
« Mais pourquoi ? Déjà en Afrique, ils étaient là … mais encore maintenant, j'ai quoi qui les intéresse tant que ça ? Qu'est-ce qu'ils ... »
« J'ai l'impression qu'ils sont au courant de ce que tu as en toi. Je ne sais pas comment ils ont fait mais on ne peut pas … enfin bon. Viens plutôt, on va te mettre à l'abri. »
« Vous plaisantez hein ? J'ai une armure-pokémon contrairement à vous, je suis capable de me défendre moi-même ! Mais d'où est-ce que l'attaque provient ?! »
« Des montagnes. Ils ne sont pas encore arrivés mais ils nous envoient ça pour nous prévenir. Ils sont plus que vaniteux et prétentieux, ça leur perdra. »
Delphy était venue jusqu'à Waram et Arnand, regardant les deux personnes longuement. Puis finalement, elle leur demanda de bien vouloir la suivre alors que Waram cherchait à voir ce qu'ils allaient faire maintenant tous ensemble.
« Tout le monde a été prévenu. Ce ne sont que beaucoup de chevaliers-pokémon de bronze et quelques chevaliers-pokémon d'argent mais qu'importe, cela devrait être suffisant pour les repousser. De même, ceux qui n'ont pas encore d'armure-pokémon ne sont pas pourtant démunis. Ils vont avoir une mauvaise surprise, très mauvaise surprise. » déclara Sidoni au loin, étant à côté d'une double porte déjà entrouverte.
Dans la pièce, il y avait bien une cinquantaine de personnes, rien que ça. C'était tous des chevaliers-pokémon ? Vrai que toutes les femmes étaient masquées mais il ne s'était jamais réellement posé la question avant aujourd'hui.
« Est-ce que ça sera suffisant ? On en sait trop rien, je vous le demandes alors. »
« Ca le sera … j'espère, ça dépendra de ce qu'ils nous ont envoyé en face. Comme je ne sais pas à quoi m'attendre de leur part, que je ne peux pas juger de leur force sur le moment, il vaut mieux rester très prudent et sur nos gardes. »
Delphy était en quelque sorte la cheffe du monastère, avec son statut d'Oracle, c'est bien ça ? L'adolescent aux cheveux bruns était là, en train de l'écouter, comme tous les autres qui étaient présents en ce lieu. Tous ne faisaient qu'opiner de la tête à ses paroles.
« Nous allons demander aux chevaliers-pokémon adeptes des défenses de bien vouloir se préparer à réceptionner d'autres assauts jusqu'à ce qu'ils finissent par se retrouver jusqu'à nous. Lorsque ça sera le cas, n'hésitez pas à tout donner. »
« Et moi, qu'est-ce que je vais faire, Delphy ? Je ne peux pas rester là, sans aider. »
« Malheureusement, c'est toi qu'ils recherchent, il n'y a aucun doute à ce sujet. Mais nous ne te laisserons pas tomber entre leurs griffes. Tu vas rester dans cet endroit, entouré par Arnand et ses frères pendant que nous allons régler toute cette histoire. »
« HEY ! Mais je peux me battre ! Je suis même plus fort que quiconque avec mon armure-pokémon ! Je peux largement vous épauler ! »
« Ne soit pas aussi vantard … même si nous savons dans le fond que tu dis la vérité. Mais elle nous a demandé de t'aider et te protéger. »
« Oui mais c'est pas pour ça que je dois rester là. Je peux vous épauler ! »
« Assez, ce n'est pas le sujet. Oh, je vais laisser Timber aussi à tes côtés, par mesure de précaution. Je pense que ça sera suffisant, normalement. »
L'ours bleu ? Vraiment ? Il émit un grognement mais il comprenait parfaitement ce qu'elle voulait par là. Être sûr qu'il était en sécurité. Un carré se forma autour de lui, les trois hommes étant en position en même temps que Timber, l'ours bleu du Tibet émettant un grognement de mécontentement.
« Timber, ne t'en fais pas, je reviens bientôt. Vous autres, allons-y. Nous allons leur réserver un accueil dont ils se rappelleront toute leurs vies, pour le peu qu'il reste de ces dernières. » termina d'annoncer Delphy. Ah oui, elle était pas aussi sage et pure qu'il ne le croyait. « Je ne le suis pas, Waram. Non pas quand on touche à mes protégés. Et je suis bien loin d'être la plus terrifiante à ce sujet. Une certaine directrice est horrible. »
« Euh, je préfère ne pas savoir de quelle directrice on parle. J'ai bien une idée de la personn mais même si elle est très puissante, je ne crois pas qu'elle puisse agir ou parler comme toi, Delphy. Mais bon, je restes en position, il n'y a aucun problème. »
Y en avait un majeur mais ça, même s'il parlait, on ne lui laisserait pas l'occasion de le dire. Il regarda tout simplement l'adolescente masquée. Delphy … Grumpf. Il aurait préféré autre chose que de rester là, les bras croisés, à attendre que tout ça se passe comme si de rien n'était. Sincèrement, c'était n'importe quoi.
« Faites attention à vous tous. Si je sens que ça dégénère, je ... »
« Il n'y en aura pas besoin. Tu n'es pas ici par erreur. » coupa Sidoni tout en souriant sous son masque. « On va te montrer de quel bois on se chauffe dans ce monastère ! »
C'était justement ça le problème. Il savait que l'Antre de la Terre avait des méthodes très radicales, beaucoup trop, cela pouvant mener à la mort en face.
Chapitre 25 : Dragon contre Dragon
« Aucune nouvelle. Mais qu'est-ce qui se passe dehors ? »
« On en sait rien, Waram. Le mieux est de patienter et d'attendre, par mesure de précaution. »
« GRAAAAAAAAAAH ! » hurla l'ours bleu alors que Waram était debout, entouré par les trois hommes et Timber. Il serrait les poings, baissant la tête avant de chuchoter :
« Si je n'obtiens aucune réponse dans les minutes qui arrivent, j'irais ... »
« Tu ne feras rien, Waram. Il ne faut pas. Si tu commences comme ça, tu vas te tromper de voie et tout ce que nous avons faits pour toi sera perdu. »
« Est-ce pour cela que vous faites … ça ? Tout ça ? C'est juste ... absurde. On se connaît à peine, ce n'est pas comme s'il y avait une histoire entre moi et vous. D'ici une semaine, vous aurez déjà oublié ma présence. Alors laissez-moi me battre plutôt que de vous mettre en danger inutilement. Vous êtes voués à un avenir de chevalier-pokémon. Ces personnes veulent votre mort et y arriveront. »
« Oh cela, tu n'en sais rien, Waram. Qu'est-ce qui te fait dire que ça sera le cas ? »
Arnand était le seul qui lui répondait à chaque fois. L'adolescent observait Sarine, murmurant qu'il voulait avoir son armure sur le corps très bientôt. Il n'allait pas rester là sans rien faire. Même s'il ne voulait pas s'en mêler. Il … ne pouvait pas ne rien faire.
« Waram, est-ce que tu es sûr … de ce que tu veux faire ? »
« Sûr et certain, Sarine. Ils n'ont aucune armure-pokémon, ils n'ont aucune chance. Je ne veux pas les voir mourir par ma faute. »
« Si tel est le cas, nous allons … nous lancer dans la bataille alors, Waram. Prépares-toi, cela risque d'être très difficile, je tiens à te prévenir. »
Il était sûr et certain de son choix. L'adolescent aux cheveux noirs prit une profonde respiration alors que l'armure-pokémon s'illuminait, les trois hommes se tournant vers lui.
« Mais qu'est-ce que ... » commença à dire Arnand alors que Waram chuchotait :
« Je suis désolé pour mes actes stupides, vraiment désolé. »
Lorsque l'armure-pokémon avait fini de faire son office, se retrouvant sur son corps, il se projeta en avant, faisant tomber à la renverse Arnand et les autres. Il était hors de question de les laisser risquer leurs vies pour lui.
« Je m'excuserai encore une fois après que tout soit terminé, Sarine. Tu en penses quoi ? Est-ce que c'est possible ? J'espère qu'ils ne me haïssent pas. »
« Tu leurs poseras la question après la déculottée que tu vas offrir à ces foutus membres de l'Antre de la Terre. Ils vont devoir comprendre une bonne fois pour toutes. »
C'est ça. Ce n'était pas la première fois qu'ils agissaient de la sorte. Mais auparavant, il n'y avait que Sanphinoa avec lui. Non, pas que .. il y avait eut Sanphinoa en danger. Cette fois-ci, c'était même des personnes innocentes, nullement proches de lui.
« VENEZ PAR ICI QUE JE ME DEBARRASSES DE VOUS ! »
Il avait crié cela tout en regardant le spectacle devant ses yeux. Il y avait quelques membres de l'Antre de la Terre au sol mais la majorité des corps jonchant les pavés étaient ceux du monastère. Des personnes avec qui il avait mangées.
« Waram ? Mais qu'est-ce que tu fais hors de la salle ? J'avais fait exprès d'empêcher quiconque de te voir s'il jetait un œil dans cette pièce. »
Delphy le regardait et lui criait dessus avec une colère non-feinte. C'était qu'ne illusion, n'est-ce pas ? Mais l'adolescente-pokémon était dans un sale état. Il faut dire que la personne qu'elle affrontait, il arrivait facilement à sentir ce qu'elle avait de particulier.
« Une femme-chevalier … liée aux dragons elle aussi. »
« Il faut un dragon pour affronter un dragon, c'est normal, n'est-ce pas ? »
N'est-ce pas ? Cette personne qui s'adressait à lui se retourna enfin pour lui faire face Oui, c'était bien une femme-chevalier. Mais elle avait une étrange armure … bleue et rouge. Elle était très droite dans son découpage, nullement arrondie sur ses épaules ou autres. On aurait presque put croire qu'il s'agissait d'une fausse armure.
« Waram, n'est-ce pas ? Chevalier-pokémon d'argent du Diamat ? Je suis venue te chercher pour l'Antre de la Terre. Tu es prié de me suivre sans quoi, il y a de fortes chances que les rares survivants de cet endroit finissent par rejoindre les autres. »
« Que je vous rejoigne ou non, vous irez sûrement les tuer pour faire disparaître toute accusation à ce sujet, non ? Je vous connais parfaitement. »
« Hum, zut alors, il est plus malin que prévu. On m'avait désigné un adolescent colérique, qui ne réfléchit jamais à ses actes. Mais bon, s'il faut utiliser la force, je n'hésiterais pas alors. Je m'appelle Galanée, femme-chevalier d'argent du Drakkarmin. Mon armure-pokémon s'appelle Yénir. Contrairement à toi, nous savons utiliser nos pouvoirs. »
« Vous faites erreur si vous pensez que je suis incapable de me battre. »
Il avait fait brûler une flamme au-dessus de son poing droit, laissant paraître la belle couleur violette qui émanait de celui-ci. La femme-chevalier, derrière son masque rouge, taillé dans ce qui semblait être de la pierre, le regarda de ses yeux bleus, murmurant :
« Je vois, je vois. Depuis le début, toutes les informations étaient fausses alors. Enfin bon, ce n'était pas pour autant que ça ne va pas être plaisant et distrayant. C'est bien ce que tu comptes faire, n'est-ce pas ? Me distraire hein ? »
« Je ne suis pas là pour m'amuser. Une personne … des personnes m'attendent. »
Il s'était encore une fois trompé dans ses paroles. Où est-ce que Sidoni se trouvait ? Il n'arrivait pas à voir la femme masquée. Aucune trace d'elle, qu'est-ce que ça voulait dire ? Un regard à gauche, un regard à droite mais c'était inutile.
« Delphy ? Où est Sidoni ? Qu'est-ce qu'elle fait ? »
« Elle est déjà en train de téléporter les personnes blessées en sécurité, du moins, celles qui ont une chance de survivre ! Mais toi, laisses-moi m'occuper de Galanée ! »
« Non, tu n'es pas en état de te battre, ne mène pas un combat qui est beaucoup trop dangereux pour toi ! C'est trop risqué et ... »
« Je suis l'Oracle, je peux voir le passé et le futur. Je sais déjà ce qui m'attends dans ce combat. Je sais aussi ce qui risque de t'arriver si je te laisses … faire. »
« On s'en fout de tes pouvoirs. L'avenir, c'est toi-même qui te le forge, pas un truc que tu vois dans les feuilles de thé ou le marc de café ! »
« Qu'est-ce que tu racontes ? Mes pouvoirs ne marchent pas comme ça et ... »
« Ne prends pas mes paroles au pied de la lettre non plus. Raaaaaaah ! Mais zut alors, comment je peux me faire écouter si tu ne comprends pas ce que je dis. Bref, Delphy, je me charges de Galanée. Ca ne sera pas trop dur normalement. »
« Humpf, prétentieux. » marmonna Delphy en croisant les bras. Elle était déjà en train de voir par la pensée comment elle pouvait aider Sidoni mais aussi Waram si nécessaire.
La femme-chevalier du Drakkarmin fixa son adversaire, présentant ses bras couverts de pointe rouges alors que l'adolescent étudiait chaque parcelle de cette armure-pokémon. Si c'était aussi une femme-chevalier d'argent, cela devrait être possible à gérer. Mais si d'autres membres de l'Antre de la Terre s'en mêlaient, il n'arriverait pas à la battre. Grumpf, encore une fois, ça allait être du tout ou rien, il en était convaincu.
« Est-ce que tu sembles accepter l'idée que les femmes-chevaliers attaquent en première ? »
« Dans tes rêves ! Dans un combat, pas de favoritisme ! » hurla Waram avant d'ouvrir la bouche, projetant un souffle de flemmes violettes en direction de son adversaire. Celle-ci fit un pas sur le côté pour les éviter, déclarant :
« Il fallait s'en douter, ah … c'est vraiment décevant mais bon. »
« Décevant ? C'est comme ça que tu appelles le fait que j'ai loupé mon attaque, il est vrai que c'est très décevant, je le regretterais presque. Tu sais quoi ? Je vais corriger ça tout de suite, comme ça, ça sera résolu. Tu es prête ? »
« A mon tour plutôt. Je ne vais pas te laisser t'en prendre à moi sans même réagir. »
L'adolescent se mit aussitôt en position de défense, prêt à réceptionner ce que Galanée allait lui préparer. Il n'avait pas confiance du tout en la femme-chevalier qui était son adversaire.
C'est pourquoi il devait jouer tout de suite sur sa force et ne pas hésiter à bourriner complètement sa face. Oui, une façon de pensée très violente mais surtout très efficace ! Cette femme-chevalier n'allait rien comprendre à ce qui allait lui arriver.
« Qu'est-ce que tu attends pour venir m'attaquer ? Je pensais que tu allais me faire. »
« Ne soit donc pas si pressé à t'évanouir, Waram. Et oui, évanouir car je ne dois pas te tuer, ce qui est bien dommage en vue de ton caractère plus qu'impétueux. Tu es un chevalier-pokémon dragon, tu devrais pourtant comprendre qu'il ne faut pas nous provoquer, non ? »
« Je ne fais pas de provocation, juste une simple remarque. Maintenant si tu le prends comme une provocation, tant pis hein ? On ne va pas en faire une maladie. »
« Pfiou ! Mais c'est qu'il amusant ! On y va ! GRAAAAAAAAAA ! »
Hein ? Elle se prend pour une dragonne ou quoi ? L'adolescent au cheveux noirs est déjà prêt à la réceptionner mais contrairement à ce qu'il pensait, elle ne faisait rien pour s'avancer. Elle continuait simplement de l'attaquer à distance, crachant toujours des flammes ou créant alors des lames d'air qu'elle envoyait vers lui.
« Euh … Tu aimes me faire attendre et désirer ? Il faut que je me ramènes ? Car tu es en train de te louper depuis le début, je trouves ça un peu triste, je dois avouer. Si tu as besoin d'aide, tu peux me le dire, je comprendrais hein ? »
Il avait prononcé cela avec une petite pointe d'étonnement en la regardant. BON ! STOP ! Il était là pour attaquer et se défendre en même temps. Il plaça une main sur son front avant de murmurer pour lui-même :
« Sarine, comment sont nos chances ? Est-ce que je peux y arriver ? »
« Très facilement mais bon … pour ça, il faudrait déjà réussir à l'approcher. De même, trop d'arrogance pourrait nous nuire tout autant. »
« Ce n'est pas faux, Sarine. Mais au moins, tu me fais confiance, n'est-ce pas ? »
« Je te fais confiance, Waram. Bien plus depuis notre arrivée ici. Mon existence est liée à la tienne, c'est pourquoi je suis maintenant sûre et certaine. »
« Ah ? Avant, ce n'était pas le cas, hahaha, enfin, je ... »
Il s'arrêta de parler, Galanée étant maintenant à sa hauteur, sa main laissant paraître une aura ténébreuse. HEY ! C'était le même genre que lui ! Il fit un pas sur le côté, l'esquivant au bon moment avant que des traces ne se présentent au sol.
« Tu es … exactement comme moi ? Comment ça se fait ? »
« Non, non, n'exagérons pas, je n'ai aucune marge de progrès avec cette armure-pokémon. Alors que toi, tu es encore bien capable d'évoluer … mais pour cela, il va falloir que l'on fasse plus, bien plus … et que tu te laisses capturer. Ce n'est pas le cas ? »
« Comme je l'ai déjà dit, je n'aime pas que l'on me force la main. Que ça soit pour des histoires personnelles ou simplement parce que des types dont j'en ait rien à foutre tentent de me chercher des crosses mais merci d'être venue. »
Il avait dit cela alors qu'il était maintenant à ses côtés. Aussitôt, ses mains vinrent chercher le corps de Galanée pour briser son armure-pokémon. D'ailleurs, celle-ci devait sûrement communiquer de la même méthode que lui avec Sarine.
Pfiou … Concentration, concentration, mais son problème est qu'il n'arrivait pas à rester concentré. Il cherchait toujours du regard Sidoni et Delphy, ainsi que leurs armures-pokémon. Il n'avait pas eut le temps de les voir en armure-pokémon, se demandant à quoi elles ressemblaient ? Un petit message mental vint l'atteindre :
« Ce n'est pas le moment de penser à ça, pervers. »
« Hein que quoi ? Mais mais mais … Je ne pensais pas ainsi. »
« Concentres-toi plutôt sur ce qui se trouve en face. Je vais t'aider à obtenir plus facilement la victoire face à elle. Elle est sûrement la plus dangereuse de cette troupe envoyée. Malgré qu'elle soit aussi qu'une simple femme-chevalier d'argent, elle est supérieure à nous sur beaucoup de points. Difficile de ne pas le remarquer. Bref, tu vas avoir besoin de moi. »
« Je t'écoute, j'espère juste que ça ne va pas me perturber pendant le combat. Je veux éviter d'être blessé. Mais ensuite, quand tout est terminé, il faudra que l'on discute. »
« Comme tu le désires mais après … si je suis encore vivante. »
Tsss ! Il avait bien envie de lui donner une claque par la pensée. Mais ce fût lui qui se chopa une vilaine migraine alors que Galanée cherchait maintenant à le frapper à chaque fois au visage. Elle n'avait rien pour réussir à le mettre réellement en danger ?
« Je pensais sincèrement que tu étais plus forte que ça. C'est donc juste du flan ? »
« Tu peux parer autant de coups que tu le veux, tu vas très vite comprendre que je suis déjà en train de gagner, gringalet. »
Elle avait décidé de continuer à le frapper mais l'adolescent paraît chacun de ses coups. Ah oui ? Rien que ça ? Sincèrement, c'était à peine si elle arrivait à l'égratigner. Il ne devait pas perdre sa concentration et surtout ne pas croire que c'était dans la poche mais sincèrement, si elle ne faisait que ça comme … AH !
« AIE ! Qu'est-ce qui se passe avec mes bras ?! »
« Oh, cela commence déjà à faire effet ? » dit Galanée avant de faire un saut en arrière, sourire derrière son masque rouge. L'adolescent retira le brassard de son armure-pokémon, remarquant les bleus sur son bras droit.
« Comment … mais j'ai toujours paré tes coups ! Et ce n'est pas comme s'ils étaient particulièrement puissants. Qu'est-ce que tu as fait exactement ? »*
« Tout simplement faire que mes frappes passent outre ton armure. Tant que tu es encore en vie, j'imagine que l'antre de la Terre ne m'en voudra pas trop. »
« Ca, tu peux toujours rêver pour que je me laisse faire ! »
Aie aie aie … Ouch ! Il avait l'impression de souffrir à chaque mouvement qu'il faisait. Donc même pour parer les coups, il ne pouvait pas permettre de se faire atteindre. Qu'est-ce qui lui lui restait exactement comme possibilités dans une telle situation ? Car bon, il ne voulait pas paraître pessimiste mais ce n'était clairement pas la joie à l'heure actuelle.
Pfiou … faire passer la douleur, passer outre et se concentrer sur ce qui se trouvait en face de lui. Il prit une profonde respiration, ce n'était qu'un mauvais moment à passer, voilà tout. S'il se concentrait, ça devrait passer outre.
AH PUREE ! Quelque chose venait de se produire dans son cerveau. Comme si la douleur était maintenant totalement absente. Est-ce que c'était Delphy qui venait d'accomplir ça ? Si c'était le cas, elle était tout simplement remarquable !
« Merci du compliment mais ça ne changera pas les blessure sur ton corps. Simplement que tu ne les ressentiras plus, Waram. Fais attention à tes gestes, je tiens à te prévenir. »
« D'accord, d'accord, je vois ce que tu veux dire. Enfin, ce que tu me dis par la pensée, j'ai encore du mal avec ce truc dans mon crâne. C'est étrange et déplaisant. »
« Tu n'as pas à trouver … Hum, fais attention, elle tente de t'abattre par la droite. Un coup dans la nuque, je dirais. »
Ah bon ? Il fit un mouvement pour s'accroupir, esquivant la main tendue de Galanée avant de répondre d'un coup de pied fauché. Le pied frappa dans l'armure de la femme-chevalier, la projetant contre un mur du monastère.
« HEY ! S'il te plaît, ne détruit pas cet endroit ! C'est le lieu où nous vivons tous. »
« Oups, désolé, Delphy, ce n'était vraiment pas voulu. Je te le promets. Pardon. » continua de dire Waram alors que son adversaire se relevait déjà, s'époussetant. Elle n'avait presque rien ressenti ou quoi ? Elle fit un pas en avant puis se stoppa, regardant ses jambes.
« Hum, quelques fourmis dans les jambes. Il semblerait qu'au final, tout ne soit pas si infondé que ça. Cette puissance est bien réelle. Je comprends pourquoi cela les intéresse. »
Peut-être qu'à force de se restreindre pour ne pas le blesser, elle risquait elle-même de se mettre en danger. Il valait alors mieux commencer à se battre sérieusement. Son adversaire était quand même une cible recherchée par son organisation. Rien que pour cela, ça revenait à dire qu'il avait quelque chose d'unique et qu'il ne devait pas être pris à la légère.
« Je tiens à m'excuser. Il semblerait que je t'ai très mal jugé. Par ma faute, je t'ai considéré comme inférieur mais je ne répéterais pas cette erreur. En tant que femme-chevalier dragonne, il est hors de question que je relèves pas ce combat. Battons-nous jusqu'à la mort … ou presque, d'accord ? Pour un adolescent, tu es très plaisant. »
Comment est-ce qu'il devait prendre cette remarque ? Il n'en savait trop rien mais ce n'était normalement pas déplaisant. Pfiou … Pfiou … prendre une profonde respiration et ensuite se concentrer, c'était le mieux à faire, oui.
Donc … Maintenant, elle allait être sérieuse alors que lui l'était depuis le début. Ca voulait dire que c'était le moment où il allait sérieusement en baver ? Il aurait préféré que ça ne soit pas le cas mais puisqu'il en était ainsi, il allait devoir se donner encore plus à fond.
Chapitre 26 : Seul face à la terreur
« Alors ? Qu'est-ce que tu attends ? Montres-moi donc ta véritable force, non ? »
Il avait dit cela avec une petite pointe de vantardise, regardant son adversaire féminin. Bien sûr, il était très sérieux et il se méfiait de cette force … mais qu'importe, le plus important était juste de réussir à gagner un peu de temps pour savoir comment contre-attaquer.
« Si ce n'est que ça … tu risques d'avoir une mauvaise surprise mais soit. Commençons alors ce combat … pour de vrai. » murmura la femme-chevalier pokémon avant de lever le pied droit. Le pied vint se rabaisser, frappant le sol pour le faire éclater autour d'elle, créant un trou avant qu'elle ne saute dans les airs, main gauche en avant.
Il eut le temps d'esquiver le coup, la main venant fissurer le sol au moment de l'impact pour créer un nouveau trou dans le sol. Rien que ça ? PUREE ! Elle n'y allait pas avec le dos de la cuillère. Elle était forte, vraiment très forte, il le savait. Mais lui … l'était normalement plus, n'est-ce pas ? Il se chuchotait ça, Sarine lui répondant :
« Dis-toi pourquoi tu fais ça, Waram. Pourquoi est-ce que tu combats ? Pour quelle raison tu veux rester libre, que tu veux être en vie ? »
« Pour … protéger Arnand et les autres oui ? Mais aussi … rencontrer Sanphinoa. C'est tout ce que je veux faire, c'est l'unique raison, n'est-ce pas ? C'est ça que tu veux entendre ? »
« Exactement ! Allez, éliminons-la dès maintenant au lieu de perdre notre temps, hein ? »
C'est exact, ne pas perdre leur temps. La femme-chevalier pokémon n'attendrait pas indéfiniment. Il prit une profonde respiration avant de réfléchir à ce qu'il devait faire. Dragon contre dragon, sa faiblesse était aussi sa force.
« SARINEEEEEEEEEE ! DEFONCONS-LUI SA GUEULE ! ET VITE ! »
« Exactement Waram ! Il ne restera plus rien d'elle après notre passage ! On y va ! »
« Ils semblent être parfaitement en accord sur ce point, Galanée. C'est beau. »
« Yenir, tu ne parles presque jamais et tu ouvres la bouches pour confirmer leurs propos ? Comment je dois le prendre ? Aides-moi au lieu, hein ? »
« Oui, oui, je vais le faire. Sans moi, tu ne serais pas capable de toutes ces choses merveilleuses, n'est-ce pas ? Si tu es prête, nous pouvons y aller. »
Mais ce n'était pas une question d'être prête ou non ! Elle était son armure-pokémon. C'était à elle de venir l'aider dès que possible ! Raaaaaaaah ! Elle tourna son visage vers Waram, celui-ci la regardant avec un peu d'étonnement avant de dire :
« Un souci d'armure-pokémon qui n'écoute pas ? J'ai eut le même problème. C'est pour ça que je suis dans ce monastère d'ailleurs. Ca explique pourquoi vous ne pourrez jamais me batte. »
« Ne jamais vous battre, ne jamais vous battre. Yenir, toi aussi, donnes tout ce que tu as ! »
Pfiou … Pfiou … Ah … Ah … Maintenant, il était calme et serein. Oui, il était calme et serein, très calme. C'était étrange mais maintenant, il regardait son adversaire droit dans les yeux, lui chuchotant avec neutralité :
« Et si nous décidions de régler cela en un seul et unique coup ? »
« Hum ? Qu'est-ce que tu proposes ? Pour avoir une telle idée ? »
« Waram, tu crois vraiment qu'elle va accepter une telle chose ? Alors qu'elle a plus d'expérience que toi dans le combat ? Elle serait ... »
« Sarine, si je le proposes, c'est bien parce que j'estime que Galanée vas accepter. On charge tous les deux notre puissance au maximum. Je veux voir si je suis vraiment un chevalier-pokémon dragon. Nous nous affronterons sur ce terrain. Que nos armures se percutent en un choc frontal … pour voir ce qu'il en est vraiment. »
« Intéressant. Tu veux donc voir la différence de niveau entre toi et moi ? Basée simplement sur la force brute innée aux dragons ? Vraiment, j'approuve. Yenir ? »
« Ca me semble être bien. De toute façon, si tu gagnes, il sera hors d'état de combattre donc la capture sera bien plus aisée. Il n'y a que des points positifs en fin de compte. »
« C'est bien ce que je pensais. Soit, Waram ! On accepte. Mais je n'aurais aucune retenue dans mes coups. » murmura la femme-chevalier avant qu'une aura violette ne se forme autour d'elle, Galanée poussant un râle pour se donner de la force.
Tant mieux … qu'elle ait acceptée. C'était risible comme idée mais en même temps, c'était une chose qu'il n'avait jamais essayé de prouver avant aujourd'hui. Savoir s'il était vraiment un chevalier-pokémon dragon. Se battre pour son titre, son armure-pokémon.
« Les chevaliers-pokémon dragon sont des êtres très nobles, Waram. »
« Je le sais parfaitement Sarine. Je suis encore très loin de n'arriver ne serait-ce qu'à leurs chevilles. Mais qu'importe, c'est ce que je suis. »
« Allons, allons, il ne faut pas dire ça. Maintenant, à toi de pousser ton cri, Waram. Pour montrer que tu es prêt à te battre. »
Pousser un cri ? C'était ridicule mais … si elle l'avait fait, pourquoi ne pouvait-il pas faire de même ? Contrôler sa force, contrôler la puissance des dragons, il sentait qu'il était encore bien loin du résultat que l'on pouvait espérer avec lui mais qu'importe.
Ce n'était pas ça … ce n'était pas un problème. Il allait bien, il allait parfaitement bien, oui. Tout cela était fatiguant et usant mais ce n'était pas un problème. Il allait pouvoir résoudre ce conflit lié à l'Antre de la Terre à sa façon.
« YAAAAAAAAAA ! » hurla l'adolescent aux cheveux noirs, Galanée clignant des yeux sous son masque. Impossible de le remarquer à cause de ce dernier, mais de la sueur froide s'écoulait de son front alors qu'elle chuchotait :
« C'est quoi ça ? C'est une blague, n'est-ce pas ? »
« Pas le moins du monde, Galanée. Je crois que nous nous sommes trompés lourdement sur notre adversaire. J'estime que nous avons autant de chances de gagner que de perdre. »
« Et zut … Une chance sur deux, quoi ! Bon, ce n'est pas grave, on va faire avec ! » s'écria la femme-chevalier avant de se mettre à marcher vers Waram.
Chaque pas faisait soulever un peu de poussière. Chaque pas touchait le sol plus vite que l'autre. Puis finalement, la marche devint une trotte, Waram faisant de même. La trotte devint une course jusqu'à ce que les deux êtres se percutent, main dans celle de l'autre.
« Oh … C'est vraiment terrifiant. D'où est-ce que tu cachais cette force, Waram ? »
« Je n'en sais rien, mademoiselle Galanée. Je ne sais même pas si j'ai réellement de la force ou non. Ou si c'est autre chose qui me permet 'd'être aussi fort. Je ne sais rien de tout ça. »
« Tu es vraiment un adolescent remarquable. Dans l'Antre de la Terre, je crois que je demanderais à celle qui s'occupera de t'éduquer. Mais pour ça, il va falloir que je te surpasses, n'est-ce pas ? Tu es prêt ? Je te préviens, il se peut que nos armures-pokémon soient endommagées ! J'Y VAIS ! »
Une éducatrice dragonne ? Du moins, qui lui permettrait de comprendre pourquoi il est ainsi mais aussi tout ce qui l'attends ? Ce n'était … pas déplaisant en fin de compte. D'ailleurs, contrairement au débile en Afrique, elle était plus appréciable. Hein ? C'était quoi ce craquement sonore ? Le masque était en train de se fissurer ?
« Tu as vraiment une force impressionnante … et remarquable. »
« Je ne fais que ce que j'estime être bon et juste, rien de plus. Même si je suis très mal placé pour savoir quel est le bien et quel est le mal dans tout ça. »
« Il ne faut pas dire ça. Les chevaliers-pokémon dragon sont au-dessus de ces principes. Le bien, le mal, le plus important est l'expression de leurs sentiments. C'est ce qui fait leur force de caractère et les rend bien plus puissants que tous les autres chevaliers-pokémon. Est-ce que tu le savais ? Tu es dans la caste de chevaliers-pokémon le plus à même de progresser. »
« Je n'étais pas au courant mais attention à ton masque, il risque de se ... »
« Briser ? Oh, qu'importe, si ça en vaut la peine. Mais tu ferais mieux de te concentrer. Tu as des objectifs personnels non ? Qu'est-ce qui se passerait si tu disparaissais ? Tu ne pourrais pas les accomplir, tu te rends compte ? »
« Je le sais parfaitement ! Je ne comptes pas … abandonner comme ça ! »
Mais c'était juste … la première fois qu'il voyait un masque se fendre. Etait-ce à cause de la déferlante de pouvoir qui émanait de chacun d'eux ? Un petit morceau du masque tomba au sol alors que ses doigts serraient plus violemment ceux de Galanée. Celle-ci tenta de reprendre l’ascendant mais rien à faire, elle stationnait au même point.
« Vraiment remarquable ... »
Elle reculait de plus en plus, jusqu'à ce que la force de l'adolescent soit trop grande pour elle. Elle fût projetée sur le sol, celui-ci créant un cratère au contact de la jeune femme sur lui. Waram haletait, bredouillant d'une voix lente :
« Ah … Ah … Ah … Vraiment ? C'est juste ... »
« Il semblerait que tu n'iras pas rejoindre l'Antre de la Terre dès maintenant. »
« Tu ne vas pas tenter de te relever … pour m'y forcer, c'est ça ? Vous êtes sûre de ça, mademoiselle Galanée ? Pourtant, vous devriez avoir encore de la force. »
« J'en ait … mais mes convictions ne sont pas assez fortes pour les tiennes. C'est dommage, vraiment dommage, t'avoir comme apprenti n'aurait pas été une bonne chose. Ah … Mon masque, j'ai l'impression qu'il va m’exploser au visage. Vraiment impressionnant. »
« J'aimerai éviter cela … est-ce que vous aurez besoin d'aide pour vous relever ? Est-ce que je peux aider ou non ? Je ne sais pas, je proposes. »
« J'imagine qu'il vaut mieux pour moi que je restes allongée au sol. Ah … Qu'est-ce que je vais pouvoir faire maintenant ? La défaite n'est pas tolérée dans l'Antre de la Terre. »
« Alors pourquoi ne pas venir à l'école de Gliros ? Vous feriez sûrement un excellent professeur, non ? Je veux dire .. ça me semble pas être une mauvaise idée dans le fond. »
« Waram … tu ... » commença à chuchoter Sarine avant de se taire. Il ne remarquait pas les changements chez lui ? Dire qu'il acceptait de laisser en vie une personne qui voulait pourtant le capturer voire le tuer … si cela n'avait pas été une simple capture. Est-ce qu'il remarquait qu'il laissait cela possible ? Le choix ?
« Une école ? Hahahaha. L'école de Gliros, c'est vrai que j'y étais il y a de cela quelques années. C'est intéressant, vraiment très intéressant. »
« Vous y étiez ? Est-ce que c'était une principale aussi à votre époque ? »
« Hého ! Je te signales que je ne suis pas si vieille que ça. Je vais sur mes vingt-deux ans cette année, non mais … je vous jures. Et oui, c'était bien la même principale que maintenant : une femme-chevalier. Mais elle avait aussi son mari avec elle. »
« Son mari ? Il n'y a aucun homme de ce que je sais avec elle. Enfin, dans son bureau, elle était toujours toute seule d'après mes souvenirs .Vous êtes sûre de ne pas vous être trompée ? Enfin, avec la fatigue, toutes ces choses. »
« Nullement. C'est assez remarquable car ils formaient un couple magnifique. Parfaitement homogène, j'imagine que beaucoup de chevaliers et femmes-chevaliers aimeraient la même chose. On imagine tous que notre vie n'est vouée qu'au combat … et ils ont prouvé le contraire. Il y a une vie ailleurs, autrement qu'en portant notre armure-pokémon. Hahaha … Qu'est-ce que je racontes. La fatigue est là … ah … je suis un peu fatiguée, oui. »
Qu'elle se repose alors, non ? Il n'osait rien dire car bon … ce n'était plus son combat. Il avait gagné mais Sarine ne l'avait pas félicité. C'est dommage mais il allait devoir faire avec. Il poussa un petit soupir avant qu'une voix ne crie dans sa tête :
« ATTENTION WARAM ! RECULES-VITE ! »
Reculer ? La voix de l'Oracle ? Il fit un saut en arrière mais ce ne fût pas lui qui fût touché. Un cri se fit entendre, un cri strident alors qu'une main venait se loger dans le ventre de Galanée. Celle-ci fût prise de soubresaut avant que son corps ne cesse de bouger.
« Galanée ? Hein ? Mais … mais … mais ... »
« Ah … Je vous jure. Ces êtres inférieurs qui communiquent avec leurs adversaires alors qu'ils ont perdu leur combat. C'est d'un ridicule. Ils sont donc incapables d'accomplir à peu près correctement ce qu'on leur demander. Vraiment inutiles. »
« Waram ! Il faut que tu t'enfuis, et vite ! »
Encore la voix de la femme-chevalier du Cryptero. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Que son adversaire était bien trop fort pour lui ? BAAAAAAH ! Non, ce n'était … Si. Il comprenait ce que ça voulait dire. Un bref regard lui avait suffit à comprendre.
« Vous êtes pareil que cet homme. Le chevalier-pokémon du Démétéros. »
« Oh … Mon frère, c'est exact. Quel idiot. Dire qu'il a préféré te laisser libre plutôt que de te capturer lui-même. Tout cela par « principe ». Des principes … AH ! Dans l'Antre de la Terre ! Quel imbécile … mais vraiment. Bon, je peux me présenter, n'est-ce pas ? Je suis le chevalier-pokémon du Fulguris. Je suis du même statut que mon frère. Il vaut mieux pour toi que tu abandonnes. Tu ne pourras pas lutter contre moi. »
« Pour quelqu'un qui a décidé de tuer une femme-chevalier de sang-froid alors qu'elle ne voulait plus se battre, l'abandon n'est pas une option. »
« Waram, arrêtes, il n'est pas de ta catégorie. Tu vas droit à la mort ! »
« Sarine, tu veux que je restes sans rien faire alors qu'il vient de la tuer ? Alors qu'elle était de son côté ? Ces êtres sont abominables. Si je ne peux pas leur donner une leçon maintenant, e ne le pourrais jamais ! JE VAIS CORRIGER CA ! »
« Corriger ça ? Me corriger ? Qu'est-ce que c'est attendrissant de ta part. Oui, vraiment, je trouve cela remarquablement amusant. Sais-tu pourquoi l'Antre de la Terre porte un tel nom ? Car mon frère est celui qui se doit d'être le plus respectable et respecté … malgré nos exactions. Nous ne sommes pas là pour être « gentils ». »
« Rien à faire de ce qu tu racontes. Il vaut mieux pour toi que tu la boucles … ET QUE TU RETIRES TON POING DE SON CORPS ! »
« Son corps ? Oh ? Tu parles de celui-là ? Son armure-pokémon est morte … comme elle. Cela dit, un corps étant un corps, il est particulièrement inutile. »
Il avait bien retiré son bras avant de le lever en l'air. La foudre vient s'abattre sur le corps de Galanée, le réduisant en cendres devant les yeux grands ouverts de Waram. Elle … Elle … Elle … Comme ça, en un seul instant ! EN UN SEUL INSTANT !
« Son armure-pokémon reviendra un jour. Mais cela ne m'intéresse pas. »
« Je vais te le faire payer, tu vas voir si cela ne t'intéresseras pas ! JE VAIS TE CREVER ! »
« Fais-donc, fais-donc, tu ne remarques pas que je n'attends que ça depuis le début ? Viens donc me donner une leçon, que je puisses enfin juger de ton niveau. »
Il l'avait cherché ! Il avait fini par le trouver ! Waram poussa un râle de rage avant de bondir vers son adversaire. Celui-ci était emmitouflé dans une épaisse cape brune, cachant intégralement son corps. Mais même en faisant un mouvement, une chose était visible et facile à remarquer : il ne portait pas son armure-pokémon.
« C'est tout ce que tu as à me montrer ? Vraiment ? »
Il avait pourtant mis toute sa force et toute sa haine dans ce coup de poing. D'ailleurs, la déferlante ténébreuse passa derrière l'homme encapuchonné de brun, déchirant un peu ce tissu qui le recouvrait. Mais il l'avait juste arrêté de l'index.
« C'est décevant … et pathétique. C'est donc pour ça que nous sommes venus te chercher ? Heureusement que ce qui est en toi est bien plus intéressant. »
Ce qui est en lui. Ce n'était même pas sa propre personne qu'ils venaient récupérer mais juste la chose qui était dans son corps. Si ce n'était que ça, ils pouvaient la récupérer et le laisser tranquille ! Il en avait rien à faire de tout ça ! RIEN DU TOUT !
« Leçon ? C'est vrai qu'il va être nécessaire d'en donner une. »
Hein ? D'où venait cette voix féminine ? Il eut à peine le temps de saisir la portée de ces dernières paroles alors que son propre index gauche se recouvrait lui aussi d'une aura ténébreuse mais bien plus grande que tout ce qu'il avait connu. La main se déplaça sous la capuche du chevalier-pokémon du Fulguris, l'index venant percuter son front avant de l'envoyer dans les airs, au loin, sur plusieurs kilomètres.
« Hein ? Je … Sarine ? C'est toi qui vient de faire ça ? »
« Pas du tout … mais on ferait mieux de se dépêcher avant qu'il ne soit trop tard. Il faut prévenir tout le monde, ceux qui sont encore en vie. Il faut que l'on parte ! On doit avoir à peine quelques minutes avant qu'il ne revienne et je crois que ce monastère est fichu. On doit s'enfuir, Waram ! S'enfuir avec les autres ! »
« Je le sais, Sarine ! Je le sais … Je le sais ! DELPHY ! Préviens les autres ! Nous devons partir dès maintenant ! VITE ! Avant qu'il ne revienne ! »
« Je … je … D'accord, Waram. » bafouilla l'adolescente masquée, changeant complètement de son habitude où elle restait toujours neutre dans le ton.
Et maintenant ? Les membres de l'Antre de la Terre ? Où est-ce qu'ils étaient ? Normalement, il n'y avait pas que cet homme … et Galanée. Galanée … Il eut un trémolo sur le moment. Elle ne méritait pas un tel sort. Elle ne méritait pas de mourir comme ça ! Mais cet homme ne lui avait pas laissé le choix ! Elle était morte … pour lui.
Combien de survivants pour le monastère ? Y en avait-il ? Et Arnand et les autres ? Comment est-ce qu'ils allaient ? Et Sidoni ? Tout s'était passé en un instant ou presque. Tout avait été ravagé … seulement pour réussir à mettre la main sur sa personne.
Chapitre 27 : Retourner parmi les siens
« Delphy ? Qu'est-ce qui se passe ? Ca n'a pas l'air d'aller ou alors je me trompes. »
« L'avenir reste le même. Malgré ce que tu as fait, il semblerait que le destin ne change pas. Je ne comprends pas … pourquoi tu as agit ainsi … comment tu as put même le repousser. »
« Je ne le comprends pas moi-même mais je ne vais pas me poser trop de questions à ce sujet si tu veux tout savoir. Le plus important, pour moi, c'est tout simplement … de savoir ce qu'il faut faire. Est-ce que nous partons ou non ? »
« Je vais te faire partir, oui. Je vais t'emmener loin de cet endroit, ça sera mieux pour toi. De toute façon, nous avons déjà ton billet, n'est-ce pas ? »
« Comment est-ce que tu peux rester aussi calme, je peux savoir ? »
Il la regardait avec incrédulité avant de cligner des yeux. L'adolescente masquée était toujours aussi imperturbable. Est-ce qu'il avait rêvé ? Non … il ne savait pas … exactement. Mais d'ailleurs, ce n'était pas ça le plus important et le plus problématique. Le plus problématique, c'est qu'au loin, sur la montagne, il pouvait voir un nuage de poussière qui se soulevait. C'était cet homme, n'est-ce pas ?
« Il va bientôt arriver. Delphy, je dois … faire quoi ? Car avec ce qu'il accompli, je suis toujours prêt à me battre si c'est nécessaire. »
« Tu ne feras rien de tout ça. J'imagine qu'il te brisera mais te gardera en vie si nécessaire. Nous-mêmes, nous n'avons aucune utilité à ses yeux … c'est pourquoi il n'hésitera pas à nous tuer. Mais qu'importe, nous étions préparées depuis le début. »
« Comment est-ce que tu peux prétendre ça, Delphy ? Tu crois quand même pas que ... »
« Si, c'est le cas. Je pense que je vais te téléporter loin d'ici et me préparer à mon destin. »
NON MAIS … Qu'est-ce qu'elle racontait ?! Qu'il pensait qu'il allait la laisser se donner la mort sans rien dire ?! Elle le prenait pour qui ? Il en était hors de question qu'elle meure comme ça ! Malgré la douleur, il posa ses mains sur ses épaules :
« Je combattrais avec vous ! Jusqu'à ce qu'il faiblisse ! Jusqu'à ce qu'il abandonne ! Mais il ne faut pas espérer que je vous lâche comme ça. »
« Gardes ces actes et ces paroles pour ton retour à l'école de Gliros, Waram. Ces gens attendent là-bas et seront fiers de toi. »
« Je ne sais pas ce qu'est la fierté mais je crois qu'ils seraient déçus que je ne combatte pas jusqu'au bout. De toute façon, tu n'as pas le choix, je refuse la téléportation. »
Elle poussa un profond soupir, comme exaspérée par les propos de Waram. Il ne comprenait pas ce qu'elle venait de dire ? Quand elle parlait du fait qu'il était en danger, ce n'était pas une plaisanterie ! Elle était sérieuse, très sérieuse ! Elle fronça les sourcils, chose invisible sous le masque avant de déclarer d'une voix un peu agacée :
« Je peux te téléporter sans même que tu ne puisses refuser cela, Waram. »
« Ah bon ? Tu veux essayer de voir si ça marchera ou non ? »
Voilà qu'il redevenait l'adolescent insupportable de ses débuts dans le monastère. Pfiou … Comme si tout cela était maintenant voué à l'échec. Néanmoins, elle se devait de garder son calme olympien avant de dire dans un mouvement négatif de la main :
« Inutile, je n'ai pas de temps à perdre et ce n'est pas un jeu, Waram mais la réalité. »
« La réalité ? Un jeu ? Merci de me prendre pour un idiot, je sais parfaitement ce qui se passe, je ne suis pas complètement demeuré non plus hein ? Mais bon ... »
« Je n'ai pas dit ça … il faudrait aller voir comment vont Arnand et les autres. » dit Delphy pour changer de sujet. AH ! Arnand ! LES AUTRES ! OUI ! Elle avait parfaitement raison ! Il quitta cette idée avant de se diriger vers la pièce mais elle était vide.
« Hein ? Mais mais mais … où est-ce qu'ils sont passés ? Ils n'ont pas put disparaître comme ça, n'est-ce pas ? C'est juste n'importe quoi. »
« Non, pas n'importe quoi. Tu n'aurais pas oublié une chose, tout simplement ? » dit Delphy dans son dos avant de claquer des doigts. Aussitôt, Arnand et ses frères firent leurs apparitions en même temps que Timber … Mais … ARGGGGGGGL !
L'ours avait couru à quatre pattes vers lui et Delphy. Il s'apprêtait déjà à se faire percuter mais l'ours bleu se plaça à côté de Delphy, se faisant gratter la tête par l'adolescente. Les trois frères s'approchèrent d'eux, disant :
« Il y a du grabuge dehors. Comment est-ce que tout ça se passe exactement ? »
« Plutôt mal si tu veux tout savoir ... »
« Disons qu'on a l'un des chefs de l'Antre de la Terre qui veut me capturer et que Delphy veut me téléporter pour me mettre à l'abri. Mais je préfère refuser car sinon, vous courrez à une mort certaine et je refuse ça. »
« Ah … C'est déjà fini pour nous en fin de compte ? » déclara Arnand en poussant un léger soupir désabusé, comme si tout cela l'affectait à peine.
« C'est très sérieux, Arnand. Ce type va tous vous exterminer. Je pense avoir une idée. Je vais quitter le monastère en faisant tout pour qu'il me remarque. S'il me voit, il tentera alors de me capturer. Mais vous pensez pouvoir le reste de l'Antre de la Terre ? Ou alors tout simplement vous enfuir ? Qu'est-ce que vous en dites ? »
« Que je n'aime pas trop cette idée que de te laisser nous protéger alors que c'est l'inverse. Si on se bat, on ira tous se battre ensemble, voilà tout ! »
Ah, c'était exactement son idée à la base mais Delphy ne voulait pas. Bon, avec … AH ! Sidoni ! Il la remarquait finalement, assise contre le mur, son armure-pokémon sur elle.
« Sidoni ? Tu n'as pas l'air d'aller très bien, qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Ah … Ils étaient plutôt nombreux ces gringalets. Je n'arrive pas à croire qu'ils me fatiguent autant. Et dire que je suis très jeune encore. Je n'ai qu'une vingtaine d'années quoi ! »
« Et tes blessures ? Je peux les voir ? On peut, peut-être te soigner. Tu vas rester en retrait pendant que l'on s'occupera de ce type … Ce chevalier-pokémon. Je sais même pas quel est son statut au final mais je crois que je m'en fiches, je ne veux pas le savoir. »
Il avait dit cela avec inquiétude alors qu'elle s'était mise à rire. Elle se redressa, tapant contre sa poitrine avec fierté avant de s'exclamer :
« Si tu as du temps à perdre avec moi, tu ferais mieux de te préoccuper de ta petite personne, Waram. Je vais très bien, super bien même ! »
« Tu en es certaine ? Tu donnes plutôt l'impression de succomber au premier coup donné. »
« Hum … peut-être que oui, au final. » soupira presqu'aussitôt la jeune femme-chevalier. Ah oui, elle ne niait même pas cela. Cela allait être assez difficile alors, si tous les deux commençaient à agir de la sorte.
Mais bon, l'heure n'était pas aux disputes et il se préparait déjà à quitter cette zone cachée du reste grâce aux pouvoirs de Delphy. Il se retrouva subitement paralysé par les pouvoirs psychiques de l'adolescente, celle-ci soupirant doucement :
« Même s'il ne nous retrouve pas, s'il décide détruire cet endroit, nous disparaîtrons aussi, Waram. Si tu tiens tant que ça à nous aider, le mieux est que tu partes maintenant. Nous le retiendront assez longtemps et ... »
Un éclair traversa le plafond, brisant ce dernier en morceaux alors que tous esquivaient les pierres qui s'écroulaient. Dans le ciel, un homme trônait, les cheveux blancs en crête, il avait aussi une belle moustache qui partait en pointe des deux côtés.
« Je vais vous exterminer tous ! JUSQU'AU DERNIER ! Et ce n'est pas vos illusions qui pourront vous sauver ! Je ressens votre présence ! »
Il avait lancé son attaque de foudre sans même les voir ? Et il allait continuer ? Mais il était complètement cinglé ce type ou quoi ? Waram poussa un hurlement avant de quitter cet endroit, la paralysie n'étant plus là.
« HEY ! ABRUTI ! Si tu veux m'attraper, vas falloir que tu te dépêches ! Je suis bien plus rapide que toi pour ce genre de courses ! » s'égosilla l'adolescent avec en train.
« Tsss … Pourquoi je ferais ça ? Tu ne peux pas m'échapper. Autant donc tout détruire et ensuite m'occuper de toi, tu verras que ... »
« JE T'AI DIT QUE TU ALLAIS ME POURCHASSER ! » hurla Waram une nouvelle fois avant d'ouvrir la bouche, crachant des flammes violettes en direction de l'homme aux cheveux blancs en crête. Celui-ci émit un grognement, se prenant les flammes comme si de rien n'était.
« Tu tiens tant que ça à ce que je te ridiculises ? Puisque c'est ce que tu désires, je vais accéder à ton désir, l'avorton ! »
Il avait décidé de courir le plus vite possible, quittant le monastère avec anxiété alors qu'il sentait que l'homme pouvait le rattraper en un instant. D'ailleurs, ce fut moins de deux minutes qui lui suffirent pour finalement se mettre à sa hauteur, en face de lui.
« Fini de jouer, j'ai assez ... »
« Oh que si, on va continuer à jouer. Delphy ! Je comptes sur toi ! J'accepte que tu me téléportes maintenant ! Fais-le et vite … et pardon. »
« Pardon ? Non, je te remercies, je sais parfaitement ce que tu as fait. Mais ne t'inquiètes pas, ils vont normalement s'en sortir. Ils seront téléportés par Sidoni. »
Hahaha. Tant mieux alors. Cela venait confirmer s'il ne se trompait pas … qu'Arnand et ses frères étaient encore en vie. Mais pas seulement, il y avait aussi Timber, il ne l'oubliait pas. Et Sidoni … Ah … Elle était en sécurité alors, n'est-ce pas ? Mais Delphy ?
« Ne t'en fait pas, je me téléporterais moi aussi. J'ai compris … au revoir, Waram. »
« Au revoir, Delphy, on se reverra et ... » dit-il alors qu'il sentait son corps se téléporter ailleurs, la voix de Delphy chuchotant :
« Ou adieu, ça sera mieux … je n'ai plus assez … de pouvoir. »
« Plus assez … DELPHY ! DEL ... »
Les paroles se turent alors que le silence planait maintenant dans la zone où Waram se retrouvait encore quelques secondes auparavant. L'homme de l'Antre de la Terre la regarda pendant quelques instants avant de présenter de la foudre au-dessus de sa main droite.
« C'est donc ça, n'est-ce pas ? Vous avez décidé de vous foutre de ma gueule ? Ne t'en fait pas, je ne vais pas te tuer tout de suite, je vais te faire souffrir mille fois pour t'être moq ... »
Elle s'était déjà préparée au pire, fermant les yeux sous son masque mais rien de tout cela n'arriva. L'homme poussa un cri de surprise, se retrouvant projeté contre un arbre.
« Hey, hey, hey … mais comment c'est ça ? On n'a pas honte de s'en prendre à une faible femme sans défense ? Je vous jure, les mâles, tous des porcs ! »
« Si… Sidoni ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Et Arnand ? Et les autres ? Où est-ce qu'ils sont ? Qu'est-ce que ça … qu'est-ce que tu as fait ? »
« Oh ? Ils sont en sécurité, personne n'est seul. Je me demande si Waram va apprécier ma surprise. Et tu te demandes ce que je fais ici ? Mais je viens tout simplement te chercher ma toute belle, tu ne pensais pas que j'allais t'abandonner, non ? »
« Mais tu as déjà combattue, tu dois être … exténuée, non ? »
« Ah bon ? Mon corps ne le ressens même pas. Bon, je vais t'emmener auprès d'Arnand et des autres, je te souhaites bonne chance ! »
« Mais mon destin et … tu nous rejoindras, non ? »
Elle connaissait déjà la réponse mais ça ne servait à rien. Une pluie de foudre vint s'abattre tout autour d'elles, se rapprochant dangereusement des deux femmes masquées. Mais au dernier moment, Delphy fût téléportée, la foudre percutant Sidoni de plein fouet, ne lui arrachant pourtant aucun cri.
« Ce … n'est pas très gentil de faire cela à une femme. Je suis … douce et délicate. »
« SALOPE ! JUSQU'OU VOUS ALLEZ VOUS MOQUER DE MOI ?! VOUS N'AVEZ PAS L'AIR DE COMPRENDRE QUI JE SUIS ?! »
« Un homme qui a déjà la quarantaine … hahaha … Pardon Xaxié … de t'avoir emporté dans cette galère. Au final, je n'aurais même pas eut la possibilité de la revoir. Dommage, je ne finirais … même pas vieille fille. »
Le corps de la femme-masquée tomba en arrière, fumant avant qu'une foudre ne s'abatte encore une fois sur elle, puis une autre et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un corps calciné par l'électricité à sa place.
« Ah … Ah … Ah … Les salopards. Je les crèverais tous ! Je les crèverais tous ! Ils vont le payer ! JE VAIS LES RETROUVER ! »
Un hurlement se fit entendre dans les alentours du monastère, à plusieurs kilomètres autour de l'homme de l'Antre de la Terre. S'il les retrouvait, il ne fallait pas espérer cher de leur peau. Ailleurs, au beau milieu de la forêt, Waram eut la surprise d'avoir un grognement caractéristique comme premier son lorsqu'il put voir où il était.
« GRAAAAAAA ! Graaaaaaaaaa ! »
Zut ! Qu'est-ce que Timber faisait ici ? Et où est-ce que les autres se trouvaient ? Timber avait un collier autour du cou avec une enveloppe accrochée au cou. Il vint la prendre, l'ouvrant pour remarquer le billet d'avion. AH OUI ! Bien entendu ! Mais aussi une lettre … de la part de Delphy ? Ou Sidoni ? Il n'en savait trop rien mais c'était une écriture féminine, très belle d'ailleurs. Il avait du mal à la lire mais heureusement, ils parlaient le même langage et utilisaient la même écriture.
Juste … de quoi lui souhaite bonne route. Que sa venue avait été bénéfique autant pour eux que pour lui … et bien entendu qu'il fasse la paix avec Sanphinoa. Non mais oh, de quoi est-ce qu'ils se mêlaient ? Ca ne les regardait pas. Mais aussi, des mots écrits à la va-vite, signe qu'ils avaient été rajoutés au dernier instant.
« Prends soin de Timber, normalement, j'ai laissé un peu de pouvoir psychique dans ce collier pour qu'il manipule quelques personnes. Vous devriez pouvoir prendre l'avion. De toute façon, des personnes vous attendront pour vous ramener à l'école de Gliros. Il va me manquer. Fais attention à toi, Waram et portes-toi bien. »
Qu'il se porte bien ? Il savait de qui était l'écriture. C'était de Delphy ! Elle lui avait menti ouvertement … et c'était alors ça … c'était juste … impossible de bien se sentir. Mais il valait mieux qu'il se mette en route avec Timber.
« Timber, il faut que tu me suives, tu es d'accord ? Promets-le moi. C'est assez dangereux, je tiens à te prévenir, à ce sujet. Mais bon … T'en fait pas ... »
Il aimerait dire que sa maîtresse va bien mais lui-même n'arrive pas à s'en convaincre. Elle est en danger, comme les autres. Elle est en danger … et il ne peut pas revenir en arrière. Il regarde l'armure-pokémon sur lui avant de chuchoter :
« Sarine, on a encore … la carte ? On peut faire le chemin inverse ? »
« C'est exact, Waram. On y va … Espérons que Timber accepte de t'accompagner mais j'imagine que Delphy l'a mis au courant. Il est plutôt bien dressé et docile en fin de compte. »
L'ours bleu du Tibet vint toucher Waram de son museau, grognant de mécontentement. Bien sûr qu'il n'était pas heureux par les évènements. Waram poussa un soupir, se mettant en route, espérant que le contenu de la route correspondait parfaitement à ce qui était dit.
« Ces monts … sont si importants … j'ai l'impression que l'on va se perdre, Timber. »
« GRAAAAAAH ! Gra gra graaaaaaah ! » répondit l'ours avec mécontentement. Mais non, ils n'allaient pas se perdre ? Ah oui ? Il connaissait mieux l'endroit que lui ?
« Qu'est-ce que … HEY ! Sarine, je ... »
Il eut juste le temps de voir le corps de l'ours bleu du Tibet se faire téléporter que lui-même se retrouvait en train de disparaître en même temps. Encore une téléportation ? Mais de qui ? Il eut à peine le temps de faire ne serait-ce qu'un seul mouvement qu'il était déjà ailleurs. Encore plus plongé dans les montagnes ?
« Mais qui s'amuse avec moi ? Je commence à en avoir assez ! »
« Ce n'est pas de l'amusement. Dire que je suis venue beaucoup trop tard pour empêcher cela … C'est vraiment regrettable. » murmura une voix féminine. « Waram, continues de suivre ce chemin, je t'attendrais là-bas … ainsi que Timber. »
Tout en se cachant, bien entendu. Néanmoins, la voix féminine ne semblait pas être celle d'un ennemi, il pouvait donc lui faire confiance, normalement. Mais il n'avait surtout pas la force et le courage de lutter contre ça. Il fallait donc ne pas trop espérer de son côté.
« D'accord, je veux bien vous écouter, j'espère que ça en vaut la peine. »
« Ca en vaut … puisque je vais te ramener à l'école de Gliros, petit dragonnet. »
Il pouffa de surprise. D'où venait cette voix ? C'était Sidoni ? Elle utilisait encore ce terme de petit dragonnet de Gliros ? Il regarda à gauche et à droite, cherchant à savoir d'où provenait cette voix. QU'ELLE SE MONTRE ! Il allait la corriger et ensuite … non.
Il n'était pas comme auparavant. Il avait changé … même si ce n'était qu'un peu. Si cette voix pouvait l'aider à rentrer à l'école de Gliros, il devait accepter de la suivre, de l'écouter. Et même Timber semblait prêt à ça. Bon … Il fallait juste suivre cette voix dans les montagnes. Elle allait les guider jusqu'à la sortie. Mais il aurait donné beaucoup pour avoir des nouvelles des autres membres du monastère.
Sixième signe : L'Orbe protectrice
Chapitre 28 : De retour à Gliros
« Où êtes-vous donc ? Montrez-vous. Je n'ai … pas le moral pour des bêtises. »
« Ce ne sont pas des bêtises. Néanmoins, si tu veux bien suivre ma voie, je vais te guider jusqu'à moi. Je ne peux pas te dire où tu es exactement pour le moment. »
« Comme vous voulez. Je n'ai plus que ça à faire de toute façon. Par contre, je tiens à vous signaler que je suis accompagné d'un imposant ours bleu du Tibet. Et que si vous voulez me récupérer, il faudra aussi le prendre avec moi. Il est moche, il est gros, il est imposant et il est poilu … mais il n'a plus personne sur qui veiller. »
Timber émit un grognement, comme s'il comprenait que Waram était en train de l'insulter. Le grognement avait un petit côté plaintif tandis que Waram poussait un léger soupir. Ils se mirent tous les deux en route alors que l'ours bleu du Tibet tapait du museau contre le dos de Waram. Celui-ci se retourna comme pour demander ce qu'il avait.
« Qu'est-ce que tu veux encore ? Ne commence pas à te plaindre de la marche. »
« Ce n'est pas ça, Waram. Je crois justement qu'il te propose de te servir de monture pour la tienne, de marche. Que tu ne sois pas fatigué. »
« J'ai l'impression d'être un enfant sauvage pour avoir un ours comme monture ? »
« Exactement, plus sauvage que toi, y a pas pire, Waram. » répondit Sarine une nouvelle fois alors qu'il haussait les épaules .Puisque c'était ainsi, pourquoi pas ?
Il grimpa sur l'ours, celui-ci s'étant mis à quatre pattes. Bon … et maintenant ? Ah oui, bien entendu, il allait devoir guider le gros colosse poilu vers l'endroit où la voix voulait les emmenait, n'est-ce pas ? Ce n'était pas qu'il faisait confiance à cette voix mais elle avait quelque chose de chaleureux, c'était peut-être pour ça, que pourtant, il se montrait peu réticent à ne pas l'écouter. Il n'avait plus rien à perdre.
C'est pourquoi il marchait, du moins, usait Timber alors qu'il ne se souciait maintenant plus trop de ce qui l'entourait. Pfiou … Il était absent. Les yeux fermés, il ne faisait que parler faiblement à l'ours pendant la route, la voix continuant de s'adresser à lui mentalement :
« D'ici une demie-heure, cela devrait être bon. Je cache ta présence aux yeux de l'Antre de la Terre. Ils ne te trouveront pas. »
« Je ne sais pas si cela doit être rassurant … n'est-ce pas. Vous ne pouvez pas me dire comment est la situation dans le monastère plutôt ? »
« Il ne reste plus rien du monastère. Tu n'as plus à t'en préoccuper maintenant. »
Encore une fois, il avait cette pointe de tristesse dans la voix de son interlocutrice. Celle-ci était visiblement affectée par ce qui s'était déroulé, ce qui voulait dire qu'elle était soit de son côté, soit elle jouait très bien son jeu. Dans tous les cas, pas d'autres solutions.
« Est-ce que cela va être encore long ? Je commence à fatiguer. »
« Plus pour longtemps, tu y es presque. Je dois aussi manipuler les membres de l'Antre de la Terre dont l'un de leurs trois chefs, ce n'est pas aisé. »
« Je me doutes. Evitez de vous faire repérer. Je ne penses pas qu'ils apprécieraient cela. »
« Oh, il y a de fortes chances que ça soit ça. Mais bon, ce n'est pas ce qui est inquétant au final. Ils ne sont guère très effrayants, il faut l'avouer. »
« Ne dites pas ça alors que vous ne savez pas leur véritable puissance ! Ils sont horriblement forts, j'ai put le constater. Et même … en essayant de faire de mon mieux, je n'ai pas réussi à ne faire ne serait-ce que l'égratigner. Il m'arrêtait à un doigt ! »
« Sa caste de chevalier-pokémon est bien supérieure à celle d'un simple chevalier pokémon d'or. Ce sont à peine si ces derniers ont une maigre chance contre lui. »
Encore une fois, cette voix était comme dépitée. Mais cela revenait à ce qu'il pensait. Delphy n'avait aucune chance de s'en sortir. Elle … était sûrement morte, grumpf.
« Elle était préparée à cela. Sa mort en valait la peine … puisque tu es encore libre, Waram. »
« Hey ! Aucune vie ne vaut la peine que d'autres meurent pour elle. Vous comprenez ? AUCUNE ! Alors ne racontez pas n'importe quoi et ... »
HEY ! Comment est-ce que cette voix pouvait savoir ça ? Ce n'était pas comme s'il le criait, n'est-ce pas ? Il regarda autour de lui, comme pour être certain. MAIS OUI ! C'est évident ! C'était encore des messages télépathiques ! Cela revenait à dire que la personne qui s'adressait à lui utilisait ses pouvoirs psychiques pour ça.
« C'est exact … Waram. Tu es à ma portée, je vais te téléporter avec Timber. Attention à toi, Waram. Cela risque de secouer en vue de la téléportation nécessaire. »
« Tsss, d'accord même si je pense avoir une idée de la personne à qui je m'adresses. »
Oh ? C'était donc ça ? Le corps de l'adolescent et de l'ours disparurent pour se retrouver dans un endroit qui semblait être une plaine tout ce qu'il y a de plus normal. Mais la personne était la chose qui intéressait le plus Waram à cete occasion.
« Vous … êtes la principale ? Principale, c'est vous alors ? Mais qu'est-ce que … enfin, c'est quoi cette armure que vous avez sur le corps ? C'est vraiment étrange. »
« Tout simplement mon armure-pokémon, Waram. Et bonjour à toi aussi. »
« Oui, oui, bonjour à vous aussi, principale. » marmonna l'adolescent, semblant retrouver presque aussitôt une mauvaise habitude. Mais il regardait tout simplement l'armure sur le corps de la principale. C'était une belle armure-pokémon, vraiment très belle.
« Tu peux l'étudier, si tu le désires, Waram. Ce n'est pas dérangeant. »
Comment est-ce qu'il pouvait réellement définir cette armure-pokémon ? Un casque vert, un masque complètement blanc avec deux yeux rouges. Il pouvait voir la chevelure émeraude qui sortait du casque mais le haut de l'armure avait un magnifique cristal qui en sortait au niveau de son torse. Et cette longue robe blanche métallisée. Elle ne semblait pas la déranger dans ses mouvements, comment est-ce que cela se fait ?
« L'armure-pokémon de la Gardevoir, Waram. Qu'en dis-tu ? »
« Elle est vraiment magnifique. Elle semble être aussi humanisée que celle de la Sidérella. »
« C'est exact. Il existe quelques armures-pokémon qui sont capables de se faire passer pour des humains ou presque. Elles sont très rares mais non pas forcément parmi les plus puissantes. Encore que … je crois connaître une personne où c'est le cas. »
« Oui mais bon, sincèrement, qu'est-ce que je m'en fous, je dois avouer. Qu'est-ce que vous voulez exactement ? N'est-ce pas … enfin qu'est-ce que je racontes ? Vous êtes là pour me ramener, n'est-ce pas ? Ou alors, je me trompes complètement. »
« Tu ne te trompes pas, Waram. Je suis bien là pour que tu me suives. Viens donc, ça ne sera normalement pas trop difficile, si tu veux tout savoir. »
Pfff ! Elle commençait déjà à la fatiguer ! Ou alors, était-ce parce qu'il était fatigué qu'il était hargneux ? Il regarda la femme dans son armure-pokémon avant de fermer les yeux. Il était en colère, tellement en colère après tout ce qui s'était passé.
Il se retrouva dans les bras de la principale, Sarine disparaissant autour de Waram avec un peu d'étonnement. Mais elle laissa faire la femme masquée, celle-ci passant une main dans les cheveux de Waram, chuchotant :
« Tu as toutes les raisons du monde de les haïr, Waram. Tu n'es pas étrange ou autre. Tu as des sentiments humains … et moi aussi. J'en ait. »
« Aie, vous me faites mal. Vous pourriez ... » commença à dire Waram avant de se stopper. Ah oui, il comprenait maintenant. Elle aussi, elle avait perdu … quelqu'un de proche. Si elle l'avait envoyé là-bas, c'est qu'elle devait connaître personnellement Delphy et les autres. Et zut, qu'est-ce qu'il foutait là, à se faire enlacer par une bonne femme ?
Quelques minutes s'écoulèrent jusqu'à ce qu'un grognement se fasse entendre. Timber semblait désirer qu'ils bougent un peu pour être sûr qu'ils puissent tous se mettre en sécurité. Visiblement, l'ours était celui qui réfléchissait le plus à l'heure actuelle entre eux tous.
« Oui, il a totalement raison. Waram, je ressens un peu de pouvoir psychique. Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'est-ce qu'elles ont fait à ton corps ? Et celui de Timber ? »
« Pour qu'il puisse prendre l'avion avec moi … normalement, ça devrait permettre à Timber d'être dans l'endroit où ils entreposent les bagages, j'imagine. Mais bon, je ne suis pas sûr qu'au final, ça soit une excellente idée que de prendre l'avion. »
« Nous allons passer par le train, ça sera beaucoup mieux, oui. »
Même s'ils allaient mettre plus de temps. Durant les prochaines heures où ils marchèrent, l'adolescent n'avait pas ouvert la bouche, ne faisant guère la conversation. La femme masquée gardait son armure, par mesure de précaution mais ils n'eurent aucun problème. Même en ville, personne ne poussait de cri.
Et pour cause, il voyait les yeux de la femme-masquée devenir complètement roses. Chacun les saluait, l'ours regardant à droite et à gauche, surpris. Waram s'étonna lui-même à tapoter le crâne de l'animal tout en disant :
« Tour de magie. Elle manipule les gens pour qu'ils n'aient pas peur de toi. C'est sacrément efficace, comme tu peux le voir. »
« Graaaaaaaa ! » répondit l'ours, comme s'il venait de comprendre Waram. Hey, d'ailleurs, cet ours n'était-il pas super intelligent ? Pour comprendre le langage humain ? Ouais, cet animal, il était sacrément doué en fait. Il ne le remarquait que maintenant.
Dans le train, ils avaient pris une cabine complètement vide mais assez spacieuse bien que l'ours prenait tout un pan à lui tout seul, couché et avachi dessus. Pfff, trop d'émotions pou la journée et la femme-masquée … elle gardait encore son armure-pokémon.
« Nous sommes en sécurité, non ? Et pourquoi vous vous êtes déplacée spécialement pour moi ? C'est pas comme si j'étais incapable de revenir seul. »
« Hum, je ne suis pas convaincue à ce sujet, pas du tout, si je peux me permettre. D'après ce que j'ai appris, tu es du genre à très souvent te perdre, Waam. »
« SAAAAAAAA... » commença à crier Waram avant qu'une main ne se pose sur la bouche de Waram. La principale lui montra l'ours endormi, chuchotant :
« Il a besoin de repos. Je crois qu'il a compris qu'il ne risque de plus revoir sa maîtresse. On peut bien lui laisser cela, n'est-ce pas ? »
« … … … Je crois qu'aujourd'hui, on a tou perdu quelque chose. Vas pour ça. Comment va San … enfin vont les autres ? »
« Elle va très bien comme les autres. Ils seront ravis de te revoir, Waram. Tu dois t'en douter, n'est-ce pas ? Tu n'as pas l'air convaincu. »
« Comment je pourrais l'être ? Après ce que j'ai fait, vous trouvez cela plaisant ? Je suis quand même … un sale type ou presque, il ne faut pas l'oublier. »
« Tu es loin d'être cela, Waram. Tu as changé, n'est-ce pas ? Tu ne crois pas ? Tu n'as pas confiance en ce nouveau toi que tu montres à la face du monde ? Bombes un peu le torsE. Mais pour l'heure, profites plutôt des heures de repos. Tu peux dormir, l'esprit tranquille. Sarine, il en est de même pour toi. »
« Je vais faire cela alors … Waram, je vais m'installer sur Timber. »
« Comme tu veux, Sarine. » dit l'adolescent en haussant les épaules.
Lui-même croisait les bras, fermant les yeux pour se reposer. Mais il ne lui fallut que quelques instants avant de finir par sombrer dans le sommeil. Les évènements avaient été tels qu'il avait eut de la chance de tenir aussi longtemps.
« Tu ne manquais pas qu'à eux, Waram. »
La principale en armure-pokémon de la Gardevoir chuchotait cela alors que peu à peu, le corps de l'adolescent s'effondrait pour se retrouver sur la robe de métal. Celle-ci quitta le corps de la femme-chevalier, une simple robe de tissu s'y trouvant avant qu'elle ne place une main sur les cheveux de Waram.
« Tu restes un enfant … un enfant dont je suis vraiment … fier de toi. »
Et ce n'était pas parce qu'il était lui … que c'était ainsi. Le résultat de tous ses efforts, elle espérait qu'un jour, il soit récompensé pour cela. Mais des efforts étaient nécessaires quotidiennement, elle ne pouvait pas laisser ça de côté.
Ah … Ah … Ah …Alors, comme ça, le monastère avait été détruit. Ignorer complètement l'Antre de la Terre, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle allait devoir prendre quelques mesures au cas où, en prévision de tout ce qui allait se produire.
Mais le plus important restait que Waram se sente bien en revenant à l'école de Gliros. Hum, par contre, lui laisser Timber, Delphy avait eut une idée des plus impressionnantes et surprenantes. Mais après tout, une vie restait une vie, même celle d'un animal.
Une vie restait une vie … Timber méritait de vivre. Et visiblement, malgré ce qu'elle pensait, Waram semblait s'y être habitué assez rapidement. Un ours bleu du Tibet comme animal de compagnie. Il n'y avait bien que Delphy pour ça. Et Sidoni avait accepté.
« Trop jeune pour mourir. C'était beaucoup trop jeune pour ça. »
Ce n'était pas la première fois que des anciens membres de l'école de Gliros mourraient mais cela faisait toujours aussi mal. Waram n'avait peut-être jamais compris que pour elle, chaque enfant était la sien. L'école de Gliros était une gigantesque famille. Dès l'instant où elle avait accepté l'adolescent parmi eux, elle lui avait alors laissé une petite place dans son coeur. Une petite place parmi tant d'autres.
« Mais une place réservée pour toi, Waram. »
Voilà des paroles bien inutiles et qui … pourtant … étaient nécessaire à ses yeux. Ah … Elle avait aussi en vie de dormir. Elle murmura à son armure-pokémon de quitter son corps avant qu'elle ne puisse placer correctement l'adolescent sur ses genoux. Elle l'installa de telle sorte qu'il n'ait pas froid tandis qu'elle caressait chaleureusement sa chevelure, comme le ferait un mère à son fils. Peu à peu, les mains ralentirent leurs mouvements pour finalement s'arrêter.
Elle avait juste scellé la porte de la cabine pour que nul ne vienne les déranger. Le train allait rouler pendant des heures, de longues heures, de très longues heures mais tout cela n'était pas un souci pour elle. Elle avait réussi à récupérer l'adolescent, celui que même l'Antre de la Terre désirait. Elle allait le protéger … comme chaque enfant de l'école.
« Waram, il est l'heure de te lever. Le train est arrêté. »
« Hein que quoi ? Je m'en fous de ça … moi … m'en fout que le train soit arrêté … Ah ... »
Il se frottait les yeux en poussant un long baillement. Ah … Vraiment hein ? C'était fatiguant, très fatiguant mais bon, il finit par ouvrir correctement ses yeux avant de regarder où il était. Il redressa aussitôt sa tête, plaçant une main sur son front :
« Oubliez comment j'ai dormi, compris ? »
« Je ne peux pas me faire oublier une telle chose, Waram, tu dois t'en douter, n'est-ce pas ? Mais bon, si tu veux vraiment, je peux essayer, je ne promets rien, bien entendu. »
Grumpf. Il savait qu'elle souriait derrière son masque mais il retrouvait déjà une sale habitude. Dès qu'elle était dans les parages, il avait du mal à rester normal. D'ailleurs, c'était étrange. Avec Arnand et les autres, aucun souci mais avec les filles, toujours un gros problème. Comment cela se faisait-il ? Il n'avait aucune explication à ça.
« Oh, moi, j'en ait une, Waram. Mais je ne penses pas que tu l'accepterais. Tu es prêt à prendre le bateau ou non ? Ou alors, tu préfères que nous nous téléportons ? Nous ne sommes pas si éloignés que ça de l'île … oh encore que … je risque d'avoir une migraine. »
« Rien que pour en ayez une, j'aimerais accepter mais non … je préfère que ça soit calme et reposant, on va donc faire par bateau, d'accord ? »
« Hahaha, je vois, je vois, tu préfères donc que j'ai le temps de prévenir les autres par la pensée pour qu'ils soient là quand tu arrives ? »
« Je n'ai jamais dit ça ! Ne me faites pas dire n'importe quoi, je ne suis pas comme ça ! » s'énerva presqu'aussitôt Warram alors que Sarine soupirait :
« A croire que ce voyage était des plus inutiles en fin de compte. »
« Non, je pense tout simplement qu'il est facile de titiller Waram sur des points assez sensibles en fin de compte. Ce n'est rien de bien grave ou dramatique. »
« Alors arrêtez ça si vous savez que ça va m'énerver non ? C'est pourtant aussi simple que ça ! » s'exclama Waram alors qu'elle poussait un petit rire sans lui répondre pour autant.
Tsss, vraiment ? Vrai que … maintenant qu'il était plus dans le monastère, tout était moins calme et serein. GRUMPF ! Tout ça de la faute de cette femme, pour ne pas changer. Mais bon, au moins, Timber était complètement dépaysé, grognant de tristesse.
« Pfff, tu verras, ce n'est pas si mal l'école de Gliros pour un animal, Timber. D'ailleurs, la principale en fait un élevage, elle les appelle élèves mais il ne faut pas s'y tromper. »
Il avait tenté de rassurer l'ours, celui-ci le regardant en reniflant. Rah merde … Pourquoi est-ce qu'il était aussi empathique avec un ours quoi ? Surtout un ours qui avait voulut le tuer quelques semaines auparavant ? C'était tout simplement stupide.
Mais bon, le désarroi de l'ours était problématique, c'est pourquoi il s'en mêlait. Il pouvait comprendre ce que ça faisait de se faire arracher de son endroit où on habitait. Mais bon, il ne fallait pas qu'il dépérisse. Il se prit un coup sur le sommet du crâne, sans que cela ne lui fasse mal, la principale lui disant :
« Ne parle pas de tes gentils camarades de la sorte, Waram. »
« Quoi ? Qu'ils sont des animaux ? C'est un peu la vérité. Au final, on nous élève pour nous envoyer chez des personnes qui cherchent à nous tuer si on est pas de leur côté. »
« Arrête … s'il te plaît. » répéta t-elle alors qu'il se laissait plonger dans le mutisme.
Il venait pas de faire une gaffe ? C'est vrai que ses paroles … étaient assez violentes, à bien y réfléchir. Il ne faisait pas de cadeaux mais bon … il le pensait vraiment. La principale devait le savoir … mais ce n'était pas pour ça qu'elle dirigeait cette école. Grumpf … Et zut. Ca commençait bien le retour.
Chapitre 29 : Un accueil étouffant
« Un peu anxieux, Waram ? Pour ton retour parmi les élèves ? »
« Pas le moins du monde. Je ne vois pas pourquoi je le serais. Ce n'est rien de spécial en fin de compte, n'est-ce pas ? Comme je l'ai dit, je reviens juste comme ça. »
« Juste comme ça ? C'est faible comme raison, très faible, est-ce que tu t'en rends compte ? »
« Mais ça me suffit amplement. Si ça ne convient pas à quelqu'un, j'en ait principalement rien à faire, principale. C'est aussi simple que ça. »
Il avait dit cela sur un ton un peu mauvais mais la principale ne sembla pas être dérangée par ça. Grumpf. Ils étaient tous les deux sur le bateau mais ils n'étaient pas seuls, loin de là. L'ours était tout simplement couché sur le bateau, yeux clos. C'était sa première fois. Sarine, quant à elle, était couchée sur l'épaisse fourrure du colosse poilu.
« Tant qu'ils sont calmes, tous les deux, tant mieux. Mais si le marin apprenait qu'on a emmené un ours sur son bateau, je ne crois pas qu'il apprécierait. »
« Ah pour ça ? Y a pas à s'en faire, Waram ! Je suis au courant hein ? C'est pas comme si c'était la première excentricité que la principale me force à ramener sur son école. La dernière, c'était toi, je tiens à te rappeler. Tu sais, ligoté, toutes ces choses. »
« J'étais libre à l'époque ! Je n'étais pas ligoté ou autre ! »
« Hahaha, visiblement, tu as toujours autant de gueule. Bon, je crois qu'il nous reste deux ou trois heures au grand maximum. Cherchez à vous reposer. »
Grumpf. Se reposer ? Alors qu'il y avait la principale pas loin ? Autant dire qu'il ne fallait pas trop rêver. Il poussa un léger soupir avant de mettre une main devant sa bouche. Fermant les yeux, il finit par s'endormir au bout de quelques minutes. Ce fut la principale, quelques heures plus tard, qui le secoua faiblement :
« Il est l'heure de se réveiller, petit dragonnet de Gliros. »
« GNNNN ! J'aime pas ce surnom ! » s'exclama Waram avant d'ouvrir rapidement ses yeux. Se redressant sur le bateau, il poussa un cri avant de se mettre à tituber.
« Fais donc attention à toi, tu vas te rendre nauséeux en agissant beaucoup trop vite. Ce n'est pas vraiment conseillé, tu le sais ? »
« Mais qu'est-ce que je m'en fous … ET ZUT ! On arrive à voir l'île et l'école ! » s'exclama Waram avant de se retenir au bateau.
« Et attention, le bateau tangue fortement, tu risquerais de tomber. »
« Merci de me prévenir … APRES ! Tiens, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est quoi ? »
« Le fameux comité d'accueil dont tu ne voulais pas. Tu te doutes bien que ... »
« HORS DE QUESTION ! Ne comptez pas sur moi ! Timber, on plonge dans l'eau, on va prendre un autre chemin que le port ! »
L'ours bleu du Tibet émit un grognement, ne comprenant qu'à moitié jusqu'à ce que Waram le pousse dans l'eau avec lui, à l'arrière du bateau. Comme il se rappelait des différentes zones de l'école, il savait où il pouvait se rendre.
« Suis-moi, ça sera bien mieux ! On va être tranquilles ! »
Timber grogna une nouvelle fois mais commença à nager à la façon d'un ours, aux côtés de Waram. Sanphinoa restait sur l'imposant dos de l'animal, attendant que Waram les emmène là où il avait une si merveilleuse idée, d'après ce dernier.
« On va finir par aller sur la plage, tu verras, ça passera beaucoup mieux en fin de compte. »
« GRAAAAAAAAAH ! » s'exclama l'imposant ours alors que Waram haussait les épaules, éclarant d'une voix nonchalante :
« Et oui, tu auras du sable sur les pattes, du sable dans la fourrure mais tu n'auras qu'à aller te baigner pour faire ta toilette, quoi. »
« GRAAAAAAA GRAAAAAAAH ! » continua de dire l'ours, Waram en ayant visiblement strictement rien à faire alors qu'il continuait de nager, sans un regard en arrière. Oui ? Il s'éloignait du bateau et alors ? Il finit par atterrir sur la plage, prenant une profonde respiration. PFIOU ! Il avait encore de la ressource visiblement !
« Pfiou, ça me manquait pas vraiment cet endroit et ... »
Grumpf. Il s'arrêta dans ses propos, regardant tout simplement le banc qu'il voyait au bout de la plage. C'était là-bas qu'il y avait normalement Sanphino. Mais bon, elle devait sûrement l'attendre avec les autres au port. BAH ! De toute façon, plus vite il retournerait dans son dortoir, mieux c'est et … AAAAAAAAAAAAAARGL !
« Timber ! Tu abuses carrément ! M'arroser comme ça, et puis quoi encore ? Tu comprends pas ce que tu as fait ? Je suis complètement trempé ! »
L'ours bleu du Tibet s'était mis à se secouer pour renvoyer l'eau de ses poils. Résultat ? C'était lui qui avait tout reçu en pleine face. Bien entendu ! Grumpf ! Vraiment, cet ours mal léché allait très vite en baver quand il serait dans le dortoir !
« Ah je te préviens, Timber. Hors de question que tu restes parmi nous. Du moins, tu seras ailleurs que dans mon dortoir. J'ai pas envie de t'avoir de mon côté. Puis tu pues l'animal. Rah … les animaux à fourrure, ça a vraiment une odeur horrible quand ... »
« Wa… Waram ? Tu es ici ? Mais ... »
Il s'arrêta dans ses propos et insultes en direction de l'ours bleu du Tibet. Cette voix, il ne s'était pas trompé, n'est-ce pas ? Il tourna son visage vers la gauche pour voir ce qui ressemblait à une sirène … comme dans les contes. Sauf qu'elle n'avait pas de queue.
Mais elle ressemblait bien aux sirènes des contes où elles cherchaient à dévorer les marins. C'était pas vraiment une naïade avec ses cheveux bleus mal coupés. C'était même plutôt le contraire. Grumpf … mais son corps moulé dans ce qui semblait être un maillot de bain une-pièce. RAAAAAAAAAH ! Cette peau rouge et ces endroits où normalement les croûtes étaient présentes mais ce n'était pas le cas.
« Coucou, Sanphinoa. Oui, je suis de retour et ... »
Pouf ! Il se retrouva allongé sur le dos, dans le sable, sans même comprendre ce qui venait de se passer. AH ! Mais Sanphinoa était debout non ? Cela voulait dire qu'elle allait bien, n'est-ce pas ? Elle était complètement sortie du coma et …
« WARAM ! Waram ! Waram, Waram, Waram ! Tu es finalement là ! »
« Je suis là, je suis là … mais si ça continue, je vais passer vie à trépas. Je te rappelle que tu dois me détester et me haïr pour les coups que je t'ai donnés, Sanphinoa. »
« Arrêts donc tes bêtises, c'est du passé, ça ! On s'en fiche du passé ! C'est bien toi ! Laisses-moi te toucher pour être sûre que c'est toi ! »
HEIIIIIIII ? Le toucher ? Lui ? Et puis quoi encore ? Qu'est-ce qu'elle croyait ? Que c'était la fête ou quoi ? Il n'était pas comme ça, non, non, hors de question et .. HUMPF ! Les mains de Sanphinoa se posaient sur ses cheveux, son visage, ses yeux, ses joues, ses bras, son torse … puis ce fut la tête qui se posa sur ce dernier. Sa tête masquée comme d'habitude.
« Non mais ça va quoi ? Tu veux pas de l'aide ? »
Il la repoussa assez violemment, les mains posées sur ses globes de chair, cela par inadvertance avant de la faire tomber sur le côté. Non mais … Puis quoi encore ? Grumpf, cette sensation dans la main, c'était vraiment …
« Aie, c'est comme ça que tu reviens ? En me faisant mal, Waram ? Tu n'as vraiment pas changé en fin de compte. Dire que la principale faisait tout pour me tenir au courant à ton sujet, comme quoi, j'allais te manquer et tout le reste ... »
« Personne ne me manque. » marmonna Waram, jetant un regard à l'ours et Sarine. Celle-ci s'éloignait déjà de Waram et Sanphinoa, ordonnant à l'ours de la suivre, chose qu'il fit. Sanphinoa était toujours au sol, bougonnant et marmonnant :
« Tu pourrais être plus délicat, Waram. Sincèrement, c'est très méchant. »
« Je ne suis pas fait pour être gentil, Sanphinoa. » dit-il avant néanmoins de se rapprocher d'elle. Il tendit sa main, finissant par agripper celle de l'adolescent aux cheveux bleus avant de la tirer vers lui. Surprise, elle tomba dans ses bras. Waram la repoussa presque aussitôt mais moins fort qu'auparavant.
« Mais dans le fond, tu l'es toujours. Tu sais, je me rappelles encore … de ce que tu as dit. »
« Qu'est-ce que j'ai dit ? Je n'ai rien dit du tout. Tu as la mémoire défaillante, c'est tout. »
« Non, non, je suis certaine que … oh et je n'ai pas à en parler de toute façon. »
Elle avait finit par ne pas chercher à l'évoquer, Waram la regardant. Ah … Comment faisait-elle pour avoir un corps aussi disgracieux ? Remarquant qu'il l'étudiait, elle croisa les bras au niveau de sa poitrine, se frottant les bras avec ses mains.
« Je sais … je sais … Waram, ce n'est vraiment pas … joli à voir. Malgré tout ce que je fais, tu sais … mais je tentes … vraiment d'arranger ça ! »
« Ben visiblement, c'est pas assez. T'as l'air en piteux état. Encore pire qu'avant … Enfin bon, Sanphinoa, faudrait que l'on rentres, tu n'as pas trop froid ? »
« Oh ? Mais non non. Pas à cause de l'eau, tu dois t'en douter ! Je n'ai pas froid pour des petites futilités comme ça, Waram ! Hahaha. Mais merci de t'en préoccuper, ça me touche énormément, tu sais, Waram. Mais toi ? Tu n'es pas trop fatigué avec le décalage ? »
« Pas du tout. Et encore, tu n'es pas au courant mais j'ai ramené un ours bleu du Tibet avec moi. Visiblement, il va servir d'animal de compagnie dans l'école de Gliros. »
« Un … Un … UN OURS ?! VRAIMENT ?! Mais il faut absolument que tu me racontes tout ce qui s'est passé, Waram ! Absolument ! Je veux tout savoir ! » s'exclama Sanphinoa, allant remettre ses affaires malgré qu'elle était encore légèrement trempée.
« Oui, oui, je vais te raconter tout. Mais tu te fous de ma gueule en plus ?! Je viens de me rappeler que tu as put le voir avec Sarine lorsque je suis arrivé sur la place ! »
Il venait lui-même de comprendre la stupidité de sa remarque. Comment est-ce qu'il avait put tomber dedans ? Enfin, de cette façon. Pfff … Il regarda Sanphinoa avant de soupirer puis de placer une main sur son crâne.
« T'es toujours aussi grande en fait, Sanphinoa. »
« C'est pas sympathique de te moquer de moi, Waram ! C'est pas sympathique. Tu verras, j'ai encore une ou deux années pour grandir. Tu seras surpris ! »
« Dans le bon sens alors. Essaie aussi les pommades ou je ne sais quoi pour tes bras. Je sais pas moi, y a pas de solutions contre tout ça ? »
« Pas le moins du monde. Et j'ai essayé ! Mais la principale m'a dit que c'était juste une forme très très purulente et violente de la puberté. »
« Je vais finir par croire que tu hais la nature et qu'elle te l'a bien rendu. »
« C'est méchant et mesquin … mais ça me manquait, Waram. Tu me manquais. » corrigea Sanphinoa avant de le serrer dans ses bras.
Et zut, y avait bien un point où la nature l'avait gâtée par contre. Qu'est-ce qu'une fille comme elle pouvait faire avec de tels … atouts ? Et pourquoi c'était la première chose à laquelle il pensait quand il la voyait ? Il marmonna :
« Ouais, ouais, je suis méchant, je suis très méchant. Je mange des gamins au petit déjeuner, il ne faut pas l'oublier par contre. »
« Ahlala, je suis alors complètement terrifiée maintenant, Waram ! Complètement ... »
Elle éclata d'un grand rire grand tandis qu'il poussait un soupir une nouvelle fois. Zut, maintenant qu'ils étaient seuls et que Sarine n'était pas dans les parages, il pouvait en profiter. Grumpf, pourquoi c'était aussi difficile ?
« Sanphinoa, dès que tout sera plus calme, il faudra que l'on parle, toi et moi. »
« Nous ne sommes pas au calme ici ? Qu'est-ce que tu veux me dire, Waram ? »
« Rien d'important mais non, nous ne sommes pas au calme. Je viendrais te voir, d'accord ? Qu'est-ce que tu en dis ? Tu te sens capable d'attendre ? »
« J'ai bien réussi à t'attendre pendant des semaines, je pense qu'une journée de plus ne me dérange pas le moins du monde. Je peux juste savoir c'est à quel sujet ? » demanda t-elle alors qu'il hochait la tête négativement.
« Quand je dis plus tard, c'est plus tard, Sanphinoa. Ne force pas le tout ou alors, tu risques de le regretter amèrement, est-ce bien compris ? »
« C… Compris, ne t'emportes pas, c'est tout, Waram. D'accord ? Je veux juste rester avec toi pour les prochaines heures. On a tellement à rattraper. Et j'ai tellement à te dire. »
« Oui, oui, on va croire que je suis parti pendant des années. »
Bon, si elle ne se mettait pas en route, il allait le faire. Il quitta la plage, regardant brièvement le banc avant de se mettre à suivre le chemin qui menait à l'école. Ah oui, même si ça ne fait que quelques semaines, il a quelques souvenirs ici. Mais surtout, il remarque les têtes des élèves qui se tournent vers lui lorsqu'il marche.
« Il est de retour, tu as remarqué ? T'as entendu les rumeurs ? »
« Oui oui, c'est pas des rumeurs. Il paraîtrait qu'il est devenu tellement effroyable que même un ours lui sert d'animal de compagnie. »
« Il semblerait qu'il fut emmené dans son dortoir, si ce n'est pas une preuve ça. »
L'ours ? Dans son dortoir ? Il commença à accélérer le pas avant de courir. SARINE ! Mais il ne l'avait pas prévenue ou quoi ? Ne pas emmener Timber dans sa chambre ! Puis quoi encore ?! Il pénétra à toute allure dans le dortoir, un long ronflement se faisant entendre.
Timber était tout simplement avachi sur le sol, à côté du lit où Waram avait l'habitude de dormir. La pièce était vide : même Sarine n'était pas là. Où est-ce qu'elle était passée ? Parce qu'elle allait l'entendre et ça n'allait pas être joli ce qu'il allait lui dire !
« C'est donc lui le vilain gros nounours du Tibet ? Mais il est si mignon ! »
« Timber ? Mignon ? Faut être timbré pour penser ça. »
Elle s'approcha aussitôt de l'ours endormi alors qu'il la laissait faire. Sincèrement, comment pouvait-on trouver un quelconque intérêt à cet ours et …
« Graaaaaaaaa ! » grogna l'ours dans son sommeil, étonné par cette main qui venait de lui caresser son pelage. Mais le second cri perça les tympans de Waram.
« HIIIIIIIII ! Il lui prends quoi ?! » s'exclama Sanphinoa en bondissant sur Waram, le faisant tomber sur le lit, elle sur lui. Leurs lèvres se touchèrent, celles du masque posées sur celles de Waram qui cligna des yeux comme pour bien saisir la situation.
« Mais pourquoi est-ce que tu cries ? »
« Mais mais mais … euh … hiiiii ! Zut zut zut … je suis confuse, Waram ! »
« Oui, ta connerie se diffuse à une vitesse folle, de quoi surprendre tout un peuple. » rétorqua Waram, toujours couché sur le lit. Elle était proche, trop proche. Et malgré le masque, il sentait son souffle chaud près du sien.
« Mais tu vas arrêter d'être aussi méchant avec moi ? Sinon je vais te taper ! »
Oh, qu'elle le fasse, qu'elle le fasse ! Il mit ses mains derrière son crâne, comme pour présenter son torse à Sanphinoa. Celle-ci le frappa plusieurs fois à la suite, cherchant bien par là à lui faire pas trop de mal par ses coups.
« Tes coups sont pareils aux caresses d'un rossignol, Sanphinoa. »
« Est-ce que tu me trouves aussi légère qu'un oiseau, Waram ? » demanda t-elle tout en continuant, Waram clignant des yeux avant de répondre avec neutralité :
« Tu n'as pas vraiment le défaut d'être lourde. Non, tu es petite et légère. Je peux te soulever à une main si je le veux. Bon, bref, tu continues d'essayer de me faire mal, l'important, c'est d'y croire, non ? Tu n'arriveras à rien. »
« Oh que si ! Je suis sûre d'y arriver. J'ai une autre méthode mais infaillible maintenant. » dit-elle avant de reculer ses mains, les présentant à Waram. Elle commença à faire gesticuler les doigts. Qu'est-ce qu'elle comptait manigancer encore ?
« Mais mais mais … Arrêtes ! Je ne suis pas comme ça ! » dit-il, plus que surpris alors qu'elle parcourait ses doigts sur ses hanches comme pour chercher son point faible.
« Oh que je suis sûre que si, il y a une chose que je n'ai jamais entendu chez toi, Waram. Et c'est ton rire. Depuis que tu es ici, tu n'as jamais rigolé. »
« Je ne rigolerais pas. Je ne suis pas comme ça. Tu peux arrêter, c'est inutile ce que tu fais, complètement inutile. Tu perds ton temps avec ça, Sanphinoa. »
« Il semblerait qu'ils soient occupés tous les deux. Oh, je viendrais plus tard. »
Deux petites têtes avaient décidé de jeter œil dans le dortoir, Sanphinoa avachie sur Waram pour chercher à le faire rire. L'armure-pokémon laissa l'adolescent se retenir du mieux qu'il le pouvait, refermant discrètement la porte du dortoir derrière elle.
« Au moins, ils rattrapent le temps perdu. »
Elle allait devoir juste prévenir Raon et Xalex de ne pas rentrer dans le dortoir. Dans celui-ci, l'adolescent était maintenant essoufflé et haletant, Sanphinoa couchée sur lui, respirant aussi rapidement que lui. Elle n'avait pas réussi.
« J'aimerai tellement qu'un jour, tu puisses rigoler, Waram. Tu m'as beaucoup manqué. »
« Un rire n'a de valeur que s'il est sincèr, Sanphinoa. Ce n'est pas en me forçant que tu y arriveras, je tiens à te le signaler. »
Elle savait, elle savait … ah … Et si les gens allaient penser des choses sur eux encore une fois ? Elle prenait le risque. Elle ferma les yeux sous son masque tandis que Waram observait le plafond. Il était vraiment de retour à l'école de Gliros.
Chapitre 30 : Des informations capitales
« Est-ce que je peux me relever, Sanphinoa ? »
« Hum … oui, il faut, il faut … la principale voudra sûrement te voir. »
La jeune demoiselle aux cheveux bleus se frotta les yeux avant de se redresser, mains posées de chaque côté de Waram. Celui-ci la regarda pendant quelques secondes avant de rapidement mettre une main sur le masque de Sanphinoa.
« Ton masque a faillit tomber. Fais donc attention. Je ne sais même pas ce qui se passerait si tu le perdais devant moi. Je ne sais pas ce que ça change. »
« Il me faudra te tuer, Waram. C'est aussi simple que ça. » dit-elle avec nonchalance alors qu'il clignait des yeux. Ah oui … Bien entendu, elle devait le … QUOI ?!
« Me tuer ? Depuis quand ça marche ainsi ? C'est qu'il y a une horreur sous le masque et qu'en fait, il faudra me tuer pour m'achever et ne plus me faire souffrir ? »
« C'est très méchant, Waram ! Il va falloir arrêter de te moquer de moi ! »
HEY HEY HEY ! Elle était en train de le prendre par le col pour le secouer un peu. Il avait rien dit de méchant non ? C'était juste un peu moqueur, n'est-ce pas ? Pas besoin de s'exciter et s'emporter comme ça. Il ne voulait rien de mal ! Rien du tout ! Il était paix et bonheur et prospérité dans le monde, rien de plus. Qu'est-ce qu'il était en train de penser ?
« Toi et moi, il faudra que l'on discute réellement tous les deux. »
« N'essaie pas de changer de conversation, Waram. Je ne te louperais pas cette fois, hein ? »
« Oui, oui, je le sais parfaitement, Sanphinoa. Tu es terrifiante, très terrifiante. Mais tu sais que lorsque tu gigotes comme ça, tu as ta … «
Mais qu'est-ce qui lui prenait de parler comme ça aussi facilement à Sanphinoa ? Il allait évoquer encore une fois une partie de son anatomie bien visible. Normalement, il se mettrait en rogne et … pourquoi elle le regardait comme ça ?
« Waram ? Il y a un souci ? Tu me regardes étrangement, c'est bizarre, très bizarre. »
« Non rien, je vais bien, du moins, je pense que je vais bien. »
« Tu le penses ? Tu es certain de ça ? Tu ne m'en donnes pas du tout l'impression. »
HEY ! Il savait quand même comment il allait non ? Il émit un grognement mais s'arrêta. Ca ne servait à rien de s'énerver contre Sanphinoa. Surtout qu'il n'avait aucune raison valable pour ça. Il finit par enfin se lever, regardant l'ours toujours endormi :
« Autant le laisser. Le repos lui fera le plus grand bien. Il a le mal du pays et avec les changements horaires, y a de fortes chances qu'il ne sache même pas où il est exactement. Je vous jures, les ours de nos jours, c'est un peu n'importe quoi. »
« Il est quand même bizarre … mais il n'a pas l'air méchant. »
« Je crois que tu aurais dû le voir la première fois que je l'ai rencontré. Son coup de patte est très méchant. Bon, il faut que j'aille voir la principale, moi. »
Il avait dit cela avec une certaine nonchalance et démotivation, regardant juste droit devant lui avant de se frotter le dos. Ah oui, bien entendu. Il avait encore beaucoup à faire et surtout à dire. Ah … Il était déjà fatigué rien qu'à l'idée d'aller accomplir tout ça.
« Si tu n'es pas motivé, je pense que la principale n'aurait aucun problème à ce que tu reportes cette discussion avec elle pour le lendemain, Waram. C'est si important que ça ? »
« Je préfère ne pas mentir et … oui, ça l'est. Du moins il ne faut pas se leurrer, c'est assez important pour que je doives aller la voir. C'est au sujet de l'Antre de la Terre. Tu sais ce qui s'est passé en Afrique, non ? » dit-il alors qu'elle paraissait gênée malgré son masque. « Je sais pas à quoi tu penses mais ce n'est clairement pas ça, Sanphinoa. »
« Je crois … enfin, cette agression. Attends un peu, est-ce que ... »
« Hum … Je ne veux pas t'en parler maintenant. » dit-il aussitôt. Alors pourquoi est-ce qu'il avait lancé le sujet ? Elle voulut l'attraper par le bras mais le jeune homme fût plus rapide qu'elle, se dirigeant alors vers la sortie de la chambre.
« Je n'ai pas de temps à perdre avec tout ça, Sanphinoa. Je vais la voir. »
Il marcha à pas vif dans les couloirs, sans un regard vers Sanphinoa qui pourtant était bien décidée à l'accompagner même s'il ne le voulait pas. Où était Sarine d'ailleurs ? Il aurait besoin d'elle normalement. Sûrement en train de se balader et d'aller discuter avec les autres. Dire que généralement, les armures-pokémon accompagnaient toujours leurs propriétaires, lui-même avait la malchance d'avoir une armure-pokémon qui avait l'habitude de se promener comme si de rien n'était. Ah … Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Il poussa un léger soupir désabusé. Bon, ce n'était pas bien grave en un sens … pas vraiment.
Enfin si, ça l'était car il aurait besoin d'elle. Grumpf, avec de la chance, peut-être qu'elle était déjà auprès de la principale. Si c'était le cas, cela lui ferait gagner un temps assez précieux. Car plus vite il ne verrait plus la principale, mieux il se porterait. Pourtant, il n'avait aucune raison valide de la détester ou de la haïr mais … c'était comme ça.
C'était étrange, vraiment très étrange … et très déplaisant aussi en même temps. Comment est-ce qu'il pouvait expliquer cela ? Enfin non, c'était la nature humaine. Comme il s'énervait pour un rien quand ça concernait Sanphinoa. Ce n'était pas si étrange en fin de compte, il était ainsi fait.
« A quoi est-ce que tu réfléchis, Waram ? Tu as l'air songeur ? »
« Quoi ? Tu es encore là Sanphinoa ? Tu n'as pas compris que je vais sûrement devoir parler à la principale mais seul ? Tu n'es pas invitée, il va falloir que tu te rentres ça dans le crâne. »
« Il y a d'autres façons de le dire, Waram hein ? Tu pourrais être plus poli. »
« Est-ce que tu crois que j'ai une tête à cela ? Sincèrement ? »
Non, pas le moins du monde. Elle prenait même pas la peine de lui répondre. Ils arrivèrent jusqu'à la porte du bureau de la principale, entendant une voix féminine dire :
« Et vous auriez dût voir Waram face à ces derniers. Sincèrement, il continuait sans cesse de se battre. Ca semblait vraiment lui plaire. »
« Je vois, je vois … bien bien bien … Hum, on a de la visite. »
La porte s'ouvrit sans que pour autant un geste ne soit fait. De l'autre côté, Sarine était couchée sur le fauteuil du bureau de la principale tandis que cette dernière la regardait tout en souriant sous son masque. Ses yeux se posèrent sur Waram, celui-ci s'écriant :
« AH ! Te voilà Sarine ! Et qu'est-ce que tu es encore en train de raconter à la principale, je peux savoir ? Pas des conneries, j'espère ! Je te préviens, je ne suis pas revenu pour ce genre de débilités, compris ? J'ai pas que ça à faire ! »
« Il était pourtant si différent dans le monastère. Vous auriez dût voir, principale. Il avait même son petit surnom là-bas. »
« Ne t'avise même pas de le dire ou sinon, je te tues, Sarine. »
« Si mignon et tendre … n'est-ce pas, petit dragonnet de Gliros ? »
« Je … Je … Je … Je t'extermine dès maintenant, SARINE ! » hurla Waram avant de s'apprêter à sauter sur l'armure-pokémon du Diamat. Mais il fût réceptionné dans les airs par les bras de Sanphinoa, celle-ci le ramenant en arrière, collant le dos de l'adolescent contre sa poitrine avant de s'exclamer en rigolant :
« Oui ! J'aime ce surnom ! Je vais le garder ! Dorénavant, je t'appellerai mon petit dragonnet de Gliros ! Ca te colle parfaitement à la peau ! »
« Et voilà merde … La dernière personne que je voulais qu'elle apprenne ce surnom … le connaît maintenant. Je vous hais, Sarine, principale. Je vous hais toutes les deux. Et pas qu'un peu, non pas pour de faux et ... »
« Ce n'est pas vraiment de la haine que je ressens dans ton coeur à l'heure actuelle, Waram. Est-ce que cela ne te dérangerait pas de m'expliquer ce que c'est alors ? »
« Quelque chose qui ne vous concerne pas ! Sanphinoa, tu peux me lâcher maintenant ? T'es devenue carrément collante, façon pot de glu depuis mon retour. »
« Tu es parti pendant presque un mois, Waram. Il est alors normal qu'elle s'accroche à toi. Vous n'aviez pas fait la paix avant ton départ, non ? »
« C'est faux, madame la principale. Je suis sûre de me rappeler que Waram est venu. »
« Oh ? Tiens, cela, je ne le savais pas, Waram. Tu veux en dire plus ? »
« MAIS LÂCHEZ-MOI LA GRAPPE UN PEU ! J'étais venu pour parler de tout ce qui s'était passé dans le monastère ! Pas pour servir de cible à des commères de tout âge et toute forme ! C'est pourtant pas compliqué à comprendre non ? »
« … C'est vrai. Sanphinoa, tu peux venir aussi. »
La principale avait dit cela sur un ton neutre, n'incitant pas à une réponse négative. L'adolescente aux cheveux bleus libéra Waram de son étreinte, pénétrant dans le bureau après lui. La principale désigna un autre fauteuil à Waram pour qu'il aille s'asseoir, celui-ci s'exécutant sans réticence. Sarine s'apprêta à quitter le fauteuil pour laisser sa place à Sanphinoa mais celle-ci vint se placer à moitié sur Waram. L'adolescent la regarda :
« Mais je peux savoir ce qui te prend ? T'es drôlement agressive aujourd'hui. »
« C'est la journée où il est hors de question de laisser s'échapper les dragonnets. C'est une journée spéciale qui ne se produit qu'une fois tous les jours. »
« Elle se foutrait pas de ma gueule, là ? » déclara l'adolescent, s'adressant à la femme aux cheveux verts en face de lui. « Bon, qu'est-ce que j'avais à dire ? Ah oui … au sujet de l'Antre de la Terre. Je ne sais pas ce qu'ils ont avec moi mais ils me collent à la peau … et du genre, ils sont très usants et fatigants par rapport à ça. »
« Tu veux bien nous expliquer en détails aussi ton voyage au monastère ? Depuis ton arrivée au Tibet jusqu'à ton départ … un peu forcé, dira t-on. »
Oui, oui, il allait le faire. Grumpf. Sanphinoa prenait un peu trop ses aises. Mais bon, tant qu'elle ne cherchait pas à trop le coller. Il commença à parler, pendant une bonne heure. Jamais la principale ne chercha à l'arrêter. Seule Sarine confirmait d'un hochement de ses têtes ou infirmait d'une petite correction qui était nécessaire.
« J'ai l'impression qu'ils manquent plusieurs parties, pourtant, Waram. »
« Non, je vous aie raconté ce qui était le plus important, dans les moindres détails. Vous savez ce que j'ai en moi même si on n'a aucun détail exactement. »
« On a le plus important. On sait que ta colère n'est pas forcément tienne, justement. »
« Si c'était aussi simple que ça, tous mes problèmes seraient résolus depuis longtemps. »
Il avait fait qu'hausser les épaules, ce qui fit un peu basculé Sanphinoa qui s'écroula à moitié sur lui. Grumpf, il la réceptionna, sans un mot, reprenant la parole :
« Mais maintenant que je suis ici, qu'est-ce que je vais faire exactement ? »
« La même chose que les autres, Waram. Retourner à l'école. Tu as du retard à rattraper. Hum, à ce sujet, j'ordonne à Sanphinoa de te servir d'aide pour tes études. D'après ce que j'ai compris, ce n'est pas la première fois qu'elle le ferait pour toi. »
« Oui, oui, encore une manigance stupide mais d'accord, je veux bien. Je vous jure ... »
Ah … Bon, c'était fini alors ? Ils avaient assez discuté de tout et de rien ? L'adolescenrt aux cheveux noirs se massa le front, comme pour soulager sa douleur. C'était usant, vraiment très usant dans le fond … mais il devait faire avec normalement.
Oah … Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre de toute façon ? Il finit par se lever , faisant presque tomber Sanphinoa au sol avant de la rattraper à un bras. Il la déposa doucement sur le sol, regardant la principale avant de dire :
« Si j'ai compris, plus vite, je commence à réviser, plus vite, je serai alors débarrassé de Sanphinoa, n'est-ce pas ? »
« Je n'aurais pas utilisé ces termes, Waram. Mais on va dire que c'est cela. »
« Alors, considérez que c'est bon et que ça sera fait. Comme ça, pas de soucis. Sanphinoa, on va pouvoir y aller et ... »
Il s'arrêta dans ses paroles, commençant à tituber dans le bureau. Aussitôt, Sarine se redressa dans son fauteuil, sautant de ce dernier mais ce fût la principale qui réceptionna Waram. Elle passa une main sur son front, murmurant :
« Tu es bouillant, Waram ! Tu n'as pas remarqué cette fièvre ? »
« Depuis quand j'aurais une fièvre ? Depuis quand est-ce que je serais malade ? Ne me considérez pas aussi faible que les autres, compris ? Je ne suis pas comme ça. »
« Pourtant, c'est le cas. Je pensais que dans le train, sur mes genoux, tu t'étais reposé mais il semblerait que ça ne soit pas le cas, Waram. »
« Heiiiiiiiiiiiiin ? Madame la principale, qu'est-ce que vous avez fait ? »
« Lui servir simplement d'oreiller. Il était exténué par le voyage et les événements dans le monastère, je ne voulais donc pas le fatiguer encore plus que cela. »
« Oui mais … enfin bon … pas grave. Je peux m'occuper de Waram ? Et le soigner ? »
« Hum, d'après mes souvenirs, je me rappelles que … oui. Tu es capable de manier l'eau grâce à ton armure-pokémon. Oui, te voilà aussi chargée de sa santé, Sanphinoa. »
« Mais je vais bien, je vous dis ! Vous m'écoutez pas ou ... »
Il quittait les bras de la principale pour s'effondrer dans ceux de Sanphinoa. Tête coincée contre la poitrine de l'adolescente, il soupira, soupir étouffé par le tissu. Il en avait assez, tellement assez de tout ça. Qu'on le laisse … juste tranquille.
« Je vais l'emmener dès maintenant, si ça ne vous dérange pas, alors. »
« Bon rétablissement, Waram. Je pense que je vais devoir prévenir les professeurs que tu seras déjà absent malgré ton retour. Ah … ils vont finir par croire que je me moques d'eux. Hahaha … mais néanmoins, fais attention à ta santé, elle reste très importante. »
Grumpf. Si cela était un sujet de moquerie, il n'allait pas apprécier. Mais est-ce qu'il était vraiment malade ? Ou juste son corps qui refusait de lui obéir ? Il se laissa supporter par Sanphinoa avant de partir du bureau de la principale, Sarine toujours à l'intérieur.
« Je ferais mieux d'aller vérifier qu'elle s'occupe bien de lui. Mais est-ce vraiment du hasard s'il est malade uniquement maintenant ? Il ne semblait pas l'être pendant le train ; »
« Changement de climat, changement de fuseau horaire, fatigue, le mental qui lâche, il y a beaucoup de raisons à une maladie, si tu veux tout savoir. »
« D'accord, d'accord, je vous fais confiance à ce sujet, principale. J'y vais tout de suite, je ne préfère ne pas perdre trop de temps maintenant ! »
Comme l'armure-pokemon le désirait. La femme masquée aux cheveux verts fit un petit hochement de tête, Sarine se mettant à galoper hors du bureau pour aller rattraper Sanphinoa et Waram. D'ailleurs, elle n'avait pas encore revue Xalex depuis le temps.
« Je me demande comment elle va depuis tout ce temps. De ce que je crois me rappeler, Waram n'était pas forcément insensible. »
Hahaha ! Mais non, ce n'était pas drôle de se moquer de tout ça. Ah ! Elle avait finit par retrouver Sanphinoa et Waram. L'adolescent était à moitié avachi sur l'épaule de Sanphinoa. Malgré sa petite taille, elle avait encore une sacrée force, ce qui restait très plaisant à observer. Elle l'emmena jusqu'au dortoir, déposant Waram sur son lit, l'ours bleu du Tibet toujours en train de dormir. Vraiment ? Il ne faisait que ça ?
« Alors, Waram, est-ce que je peux … aller prendre de quoi te soigner ? »
« Je vais bien. » marmonna Waram en grognant, Sanphinoa souriant avant de dire :
« Je reviens vite, d'accord ? Ne fait pas trop de bêtises, s'il te plaît. On ne peut pas tout arranger si tu ne fais rien pour cela, compris ? »
« Je ne comprends pas … vous racontez juste n'importe quoi. Laissez-moi tranquille. »
« Je reviens vite, c'est tout ce que tu as à savoir. »
Guillerette, Sanphinoa partit du dortoir alors que Waram observait le plafond, les yeux à moitié clos. Qu'on le laisse tranquille, qu'il meure en paix .Il ne voulait pas d'autrui. Il voulait juste … ah … pourquoi maintenant et pas avant ? Il sentit Sarine qui grimpa sur le lit, se mettant en boule à ses pieds avant de dire :
« Alors, Waram ? Heureux d'être de retour à la maison ? Avec une gentille femme prête à se plier en quatre au moindre de tes désirs ? »
« J'ai pas de maison … et j'ai pas de femme. Laisse-moi tranquille, Sanphi … Sarine. »
« Soit, soit, soit, comme un animal vaillant, je veillerai sur toi en attendant que tu ailles mieux, mon petit dragonnet de Gliros. »
Une longue complainte sortit des lèvres de Waram, comme un cri à l'agonie alors qu'elle émettait un petit rire avec ses deux têtes. Elle savait pertinemment que cela l'embêtait mais qu'importe. Maintenant, il allait retrouver une vie normale dans l'école de Gliros. Mais il n'avait pas encore résolu le problème avec Sanphinoa. Cette longue discussion qu'il voulait avoir avec elle, ils allaient devoir attendre que Waram aille mieux.
Chapitre 31 : Prêt à discuter avec elle
« Voilà Waram … Comment est-ce que tu te portes ? Ca va mieux ? »
« Est-ce que j'ai l'air d'aller mieux ? Je ne sais pas si je suis mourant mais ça ne m'étonnerait pas que j'en sois proche, très proche. Je suis fatigué et usé par tout ça. »
« Fatigué et usé ? Vraiment ? Mon petit dragonnet de Gliros ? »
« Arrête ça s'il te plaît, c'est un surnom ridicule, encore plus que tout le reste. » marmonna l'adolescent aux cheveux noirs avec lenteur.
Sanphinoa émit un petit rire avant de venir déposer un gant de toilette sur le front de Waram, épongeant alors la sueur qui en coulait. Il ne couvait rien de grave hein ? Elle le regarda avec un petit soupçon d'inquiétude avant de murmurer :
« Waram, si tu ne vas pas bien, tu peux envoyer Sarine me chercher, d'accord ? Compris ? »
« D'accord, d'accord, mais tu t'en vas déjà ? Tu es sûre et certaine ? Ah ... »
« Je peux rester cinq minutes de plus, Waram. Mais tu n'es pas souffrant au point que je reste à tes côtés durant toute la nuit, non ? Pas que ça me dérange comme idée, loin de là. » dit l'adolescente masquée aux cheveux bleus.
« Non … non … je ne crois pas ... » murmura Waram tout en baillant longuement.
« Tu ne crois pas … mais qu'est-ce que tu en penses exactement ? » demanda doucement Sanphinoa alors qu'elle voyait qu'il avait les yeux fermés. Les autres n'étaient pas là, Timber dormait calmement et Sarine aussi. Elle rapprocha son visage masqué de Waram, souriant doucement avant de chuchoter : « Tu peux tout me dire, Waram, je t'écoute. »
« Je ne sais pas … ce que je pense … je voulais parler avec toi, c'est tout. Mais dans ton dortoir, pas ici … là où on peut être seuls, toi et moi. C'est possible ? »
« Dans ton état, ce n'est pas conseillé, Waram ! Voyons, tu ne peux même pas te lever, j'imagine. Alors faire un aussi long déplacement, c'est de la folie. Même s'il est vrai qu'avoir l'odeur de Timber à côté de soi, ça ne doit pas vraiment aider, hahaha. Hum ... »
Elle avait fini par prendre la main de Waram, l'invitant à se lever. Mollement, l'adolescent s'exécuta mais il se retrouva soulevé par Sanphinoa, à sa grande surprise. Il se renfrogna, se collant contre Sanphinoa avant de murmurer :
« Où qu'on va ? Depuis quand est-ce que tu … es aussi forte ? »
« Oh, forte, forte, tu sais, je reste une femme-chevalier. Nous sommes plus forts que la moyenne des gens à la base, hein ? Tu l'oublies un peu ? »
« Je n'oublie rien … je suis juste moins conscient que d'autres … par rapport .. Oh ... »
« Oh toi, tu as vraiment une petite mine, Waram. Ne parle plus, je vais t'emmener. »
Grumpf. Il était dans un état pitoyable. Encore plus que dans le monastère. Il n'avait aucune nouvelle des membres là-bas. Est-ce qu'ils étaient vivants ? Encore vivants ? Transporté jusqu'au dortoir abandonné de Sanphinoa, il entendit une voix railleuse :
« Nomdediou ! Ne me dites pas que c'est le puissant Waram qui se fait porter comme ça ? »
« Ta gueule … Karry. Veut pas t'entendre. Vais pas bien. »
« Ouais, je vois ça. Moi, je dis, vaut mieux achever la bête avant qu''elle ne souffre trop. »
« S'il te plaît, Karry. C'est Waram qui a voulu que je l'emmène ici. Il sera alors plus tranquille pour être soigné. Il a besoin de repos. Et ce n'est pas dans un dortoir rempli que ça sera le cas Alors, un petit effort, d'accord ? Tu peux faire ça pour moi ? »
« Hum, d'accord, pour toi, mais je ne fais pas le poisson mort, y a déjà le cachalot qui est avachi sur la plage qu'est ton lit. »
« Karry … s'il te plaît. Tu as écouté ce que je t'ai dit ? »
Oui oui ! Elle avait parfaitement écouté ce qu'elle disait. Ça ne voulait pas dire qu'elle devait respecter sa décision et qu'elle devait laisser Waram couler des heures paisibles dans cet endroit. Pourtant, après avoir déposé Waram dans le lit, Sanphinoa retira son masque, rapprochant son visage de Karry pour dire doucement :
« Ne … l'embête … pas. Compris ? Je ne me répéterai pas. »
« Le message … est très bien passé, Sanphinoa. Tu peux remettre ton masque. »
Brrr ! Qu'elle détestait quand Sanphinoa faisait cela. C'était vraiment horrible. Elle n'avait donc aucun coeur ? Ou alors beaucoup trop ? Si Waram était seulement un peu au courant de ce dont Sanphinoa était capable, il la craindrait plus.
« Tu … n'as plus ton masque, Sanphinoa ? » murmura faiblement Waram, Sanphinoa poussant un petit cri de surprise avant de s'exclamer :
« Non non ! Une simple poussière, je l'ai à nouveau. Je vais me passer un peu d'eau sur le visage, je reviens vite, Waram. Reposes-toi en attendant. »
Elle ne pouvait pas dire mieux. Lorsqu'elle revint quelques minutes plus tard, Waram était profondément endormi, haletant comme un enfant malade … enfant malade qu'il était. Elle le regarda avec tendresse avant de rire.
« Personne à gauche ? Personne à droite ? Hum … Qu'est-ce que les gens vont penser ? »
Oh et puis zut ! Elle était le genre de filles qui ne comprenait jamais de ses erreurs. Mais pourtant … si … elle s'arrêta dans son mouvement. Elle devait veiller sur Waram, pas profiter de la confusion présente. Ca ne serait pas bien et surtout, cela n'améliorerait pas l'état de Waram. Hum … Elle ne devait pas y penser. C'était une mauvaise chose que de se faire des idées de la sorte. Une très mauvaise idée. Hum … Veiller sur Waram.
« Karry, si je m'endors, est-ce que tu peux me réveiller ? »
« Oh, pas de soucis pour ça. Est-ce que tu veux une nageoire métallique en pleine face ? »
« Non, pas me réveiller de cette manière, Karry. Mais … je veux veiller sur Waram. »
« Essaies donc de t'installer sur lui, je pense que tu lui tiendras chaud avec tes ... »
L'armure-pokémon s'arrêta dans ses propos. Elle savait parfaitement que Sanphinoa rougissait avec cette histoire, c'est pour ça qu'elle s'en divertissait, amusée. Mais bon, Sanphinoa avait encore lancé un regard noir en sa direction.
« Je n'aime pas que l'on parle trop de cette partie de mon corps, Karry. »
« Pourtant, c'est le seul point qui intéresse Waram en ce qui te concerne. Ah les mâles, toujours les mêmes, quand on y réfléchit bien. Waram n'est pas différent ! »
« Et alors ? Enfin si … ça me dérange ! Mais pourquoi est-ce que je parle de ça avec toi ? Est-ce que je peux savoir ? C'est privé et personnel ! »
« Ah ça, c'est sûr que tu donnes de ta personne, Sanphinoa. C'est même merveilleux de voir à quel point tu fais ça. Bon, allez, je te laisse tranquille. Profites de Waram, il est à ta merci. C'est une occasion unique ! Tu ferais bien de ne pas le regretter. »
Elle … Elle avait totalement raison ! Mais pour ça, elle devait alors se préparer normalement. Mais ça ne serait pas simple. Elle et ses croûtes. Elle et ses cheveux si sales et laids. AAAAAAAAAAAAAAH !
« Je vais aller me faire un brin de toilette, je crois ! »
« Fais donc, fais donc, frottes partout. Et surtout, n'oublie pas ces vilaines croûtes. Ah, je sens que la douche va être dégueulassée ... »
« S'il te plaît, ne parles pas comme ça, je te l'ai déjà demandé, Karry. C'est pas la façon de parler d'une fille ! Ca ne se fait pas ! Pas du tout ! Un petit effort alors ? D'accord ? »
Aucune réponse de la part de l'armure-pokémon. Bien sûr qu'elle n'allait pas prendre la parole. Il valait mieux pour elle qu'elle se taise. L'adolescente poussa un profond soupir, retirant son masque et ses habits, observant pendant un instant Waram qui était couché dans son lit. Elle posa ensuite ses yeux sur son propre corps.
« On pourrait presque croire que j'ai des écailles … des écailles de croûtes ... »
« Arrêtes tes bêtises et vas sous la douche. Frottes ça avec du savon spécial. Même si c'est que pour quelques heures, tu peux faire quelque chose de ton corps, non ? »
« Oui, oui, Karry. Je pensais que tu n'allais plus parler, est-ce que je me suis trompée ? »
« Tu te trompes tout le temps, tu n'arrangeras rien de toute façon alors zou, vas-y et vite ! »
Oui ! Oui ! Elle avait parfaitement compris le message ! Karry se dirigea vers la douche, l'eau commençant à couler alors que Waram se mettait à marmonner :
« Hmm .. Il se passe quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? »
« Il y a une belle naïade qui se lave rien que pour toi, Waram. » chuchota l'armure-pokémon du Barpau, sautillant pour atterrir à côté de l'adolescent aux yeux fermés.
« Qu'est-ce que tu racontes … encore, Karry ? Ah … J'ai mal … j'ai chaud … si chaud ... »
Il commença à se mouvoir dans le lit, bougeant ses pieds pour retirer la couverture. Haletant et gémissant, son haut s'était relevé au niveau de son torse.
« Pfiou mais c'est vraiment pas fameux, Waram. Comment tu fais pour t'en sortir dans la vie ? C'est à se demander. Si je te dis qu'une belle sirène t'attend dans la douche, tu veux pas aller la rejoindre ? Tu vas sur quoi ? Quatorze ans non ? Elle va sur seize. »
« Qu'est-ce que tu racontes ? Je comprends rien à ce que tu racontes ? Hmm … Dodo. »
« Vas donc te passer un peu d'eau sur le visage. Tu pues et tu es en sueur »
Il grommela, finissant par se lever en titubant. Il était à peine conscient de ce qui se passait, traînant le pied. Il se retrouva dans la salle de bain, entendant l'eau qui coule. Il ouvrit la porte, ne remarquant pas la personne qui était sous la douche, derrière le rideau.
« Karry ? Tu pourrais refermer la porte s'il te plaît ? Ou tu viens voir comment vont ma peau ? Je tiens à te le dire, ce n'est pas joli malgré tout. »
L'eau s'écoula du robinet dans le lavabo, Waram s'arrosant le visage et le torse, mouillant son haut avant de grommeler. Sanphinoa recommença à dire :
« Hey, Karry, tu n'es pas obligée de grogner hein ? Je fais ce que je peux avec les moyens du bord, rien d'autre ! Si j'avais une autre solution, je la prendrais tout de suite ! »
« Grumpf … retoune au lit. »
L'adolescente s'immobilisa sous la douche. Ce n'était pas la voix de Karry ça ! Qu'est-ce que … Elle tira en partie le rideau, juste sa tête étant visible. Waram traînait la patte au sol, la tête baissée et trempée. Sanphinoa le regarda, quelques secondes avant de dire :
« W… Waram ! Mais tu fais quoi ? C'est la salle de bain ! Et tu es malade ! Retourne vite te coucher et … HIIIIIIIIIII ! »
Elle avait eut juste le temps de tirer le rideau pour cacher son visage, Waram tournant la tête vers le rideau. Il marmonna :
« J'ai cru … entendre la voix … de Sanphinoa. Pas possible … elle ferait pas ça. Ah … »
« Waram, retournes te coucher … s'il te plaît. Ta santé passe avant tout. »
« Vais le faire, vais le faire, grumpf. Vais le faire … Sanphinoa. »
Il continuait d'émettre un grognement, obéissant néanmoins à l'adolescente aux cheveux bleus. Celle-ci le regarda partir de la pièce, soulagée et tremblante. Ah … Ah … Ah … toutes ces vilaines plaies sur son corps. Elle ne voulait pas les lui montrer mais elle le devait. Mais dans cette tenue ? Non, ce n'était pas possible.
« Je ne peux pas, je ne suis pas encore prête émotionnellement. »
Par contre, d'après ce qu'elle avait compris, Waram s'était levé … alors qu'il dormait quelques minutes auparavant, et assez profondément. Karry était derrière tout ça hein ? Elle n'allait rien perdre pour attendre. Lorsqu'elle sortit de la douche, Karry lui demanda avec une fausse neutralité :
« Alors ? Ta douche ? Elle était comment, Sanphinoa ? »
« Très bien, d'ailleurs, j'ai besoin de te dire quelque chose à ce sujet. Viens donc par là. »
« Qu'est-ce que tu fais, Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que … tu utilises ton eau ? » dit l'armure-pokémon du Barpau avant d'être soulevée par Sanphinoa. Celle-ci était simplement habillée d'une longue serviette blanche.
« Tu t'es assez moquée de moi. Pour la peine, pour la nuit, tu la passeras dans la baignoire. Et bien entendu, je ne veux pas t'entendre te plaindre ou casser la baignoire. »
« MAIS MAIS MAIS … Depuis quand tu es aussi cruelle ? C'est pour mieux profit... »
« Je vais aussi bâillonner ta bouche. Je sens que ça sera beaucoup mieux pour tout le monde en fin de compte, oui. Bonne nuit, Karry. »
« Oh si tu fais ça, tu n'auras plus rien pour te couvrir et je réveillerais alors Waram en même temps. Ca serait bête que Waram puisse te voir dans la tenue de ta naissance maintenant, non ? Alors, non, tu ne me fais pas ça et ... »
Elle se retrouva muette, une serviette enfoncée dans la bouche avant d'être tout simplement déposée dans la baignoire. L'armure-pokémon commença à gesticuler à l'intérieur, Sanphinoa referma la porte derrière elle avant de soupirer :
« Vraiment infernale, je ne sais pas ce qui lui a pris de se comporter comme ça. »
Bon, elle était finalement là. Pfiou … Bon, qu'est-ce qu'elle pouvait prendre pour s'habiller ? Rien de bien chaud et étouffant, ce n'était pas bon, pas bon du tout. Hum, vas pour un ensemble bleu marine. Elle n'allait rien porter en haut comme sous-vêtement, cela allait trop lui serrer et puis … hum … non. C'était une idée folle. Voilà, chemise de nuit ouverte un pyjama de toile aussi. Elle était prête. Elle s'observa quelques secondes, passant une main dans ses cheveux puis étudia le reste de son corps.
« Je devrais être normalement prête … et assez bien. Mais est-ce qu'assez bien sera suffisant ou non ? Comment est-ce que tout ça va se passer ? Hum … Zut ... »
ET PUIS ZUT ! Assez ! Pour la nuit, c'était décidé ! Si Waram était prêt à discuter avec elle, il le fera mais pour ce soir, c'était elle qui décidait tout. Elle s'approcha de Waram, tirant un peu sur la couverture. Il était encore trempé … il allait se rendre plus malade qu'autre chose.
Elle vient se coller à lui, ses bras autour du corps de Waram pour être sûre de ne pas le perdre. Voilà, il était à elle. Humpf … et surtout, avec la chaleur de son corps, elle était sûre et certaine qu'elle allait pouvoir le soigner et le guérir.
Bien que dans le fond, c'était elle qui en profitait le plus, ravie de la tournure de cette soirée. Elle était autant épuisée que Waram et les cris de Karry pouvaient toujours résonner … sauf qu'il n'y en avait aucun. Oh oui, c'est vrai, elle était muette par sa faute, hahaha ! Elle finit par s'endormir avec Waram dans ses bras. Sa petite taille était un avantage dans cette position. Elle pouvait plus facilement se loger contre lui.
Le lendemain matin, les yeux de Waram s'ouvrirent en premier. Clignant plusieurs fois de ces derniers, il chercha à comprendre. Il se sentait léger, tellement léger. Il n'avait plus mal au crâne ! Il n'était plus malade ! Aucune fièvre ! MIEUX encore ! Il se sentait parfaitement bien ! Il allait même encore mieux qu'avant.
« Pourtant, j'ai pris aucun médicament … normalement. »
Ses souvenirs d'hier étaient encore assez brouillés. Il fallait dire qu'avec une fièvre aussi vive et fulgurante, qui est venue sans même crier gare, il n'avait pas eut la tête à comprendre tout. Néanmoins, ses yeux finirent par se poser sur ce qui semblait être une vue des plus agréables. Sanphinoa était endormie contre lui, masque posée sur son visage mais surtout, cette chemise bleue lui allait à ravir. Et elle avait vraiment … enfin … non.
« Je ferais mieux de me lever. Dormir dans le même lit qu'une fille, ça va encore jaser à mon sujet. J'ai pas besoin de ça, pas en ce moment, et puis quoi encore ? »
Il disait cela mais ce n'était pas déplaisant, loin de là. Mais bon, il était l'heure de se lever, pas de profiter de la vue. Il chercha à se libérer de l'étreinte de Sanphinoa et y arriva mais avec beaucoup de mal. Humpf … Il était presque triste de partir.
Il alla dans la salle de bain, se passant un peu d'eau sur le visage avant de voir Karry dans la baignoire. Il poussa un soupir, allant la soulever et lui retirer le bâillon dans sa bouche. Elle commença à remuer des nageoires mais Waram la déposa au sol avant de quitter la salle de bain, lui disant simplement :
« Tu pourras remercier Sanphinoa de ma part ? Elle est encore en train de dormir. Ah oui … comme je vais mieux, ce soir, je veux pouvoir lui parler. Qu'elle essaye d'être présentable. Enfin, encore plus que ce matin, quoi. »
« Tu as changé, toi. On pourrait même dire en bien, hein ? »
« Je n'ai pas changé et arrêtez de penser ça à mon sujet. Ah … Oui, enfin bon, je m'en vais. Je ne vais pas attendre qu'elle se réveille. Elle risquerait d'être agaçante. »
« Au cas où tu ne le sais pas, elle a veillé sur toi et vérifié que tu irais mieux. »
« Je ne suis pas stupide, je l'avais compris. Signales-lui juste mes remerciements et ce que je t'ai dit, y a pas besoin de plus. Je … vais bien. »
« Pas de soucis, ça sera transmis. Je rajouterai « gros bisoux » en prime. »
« Fais comme tu veux mais j'imagine qu'il vaut mieux éviter si tu ne veux pas terminer encore une fois dans la baignoire, Karry. Bonne journée. »
Pfff … Sanphinoa. Depuis qu'il était revenu, elle n'avait pas décroché de lui. Il allait pouvoir souffler un peu, n'est-ce pas ? Avant ce soir. Ils allaient enfin pouvoir parler, lui et elle. Pfiou, il avait un peu le trac, il devait l'avouer. Mais rien d'étrange n'allait se passer hein ?
Chapitre 32 : Plutôt jolie
« Tiens ? Tu es de retour en fin de compte ? T'as une drôle de mine. »
« Je viens de sortir de plusieurs semaines au Tibet. A côté, j'ai eut une forte fièvre en rentrant ici. Désolé de ne pas avoir la tête de quelqu'un qui va super bien. On tente de faire de son mieux pour ça mais des fois ,faire de son mieux, ce n'est pas suffisant. »
« Ouais, ouais, je vois, je vois. T'es toujours aussi grande bouche … mais c'est bizarre. T'as l'air un peu différent quand même. » dit un élève à Waram, celui-ci haussant les épaules.
Il ne se sentait pas si différent que ça … même si dans le fond, il savait que ce n'était pas totalement faux. Il avait pas une mine très belle à l'heure actuelle.
Pfiou. Il s'installa sur une chaise, à son bureau habituel. Quelques minutes plus tard, les autres élèves arrivaient … puis surtout Sanphinoa. Celle-ci, derrière son masque, le regarda sans un mot. Lui-même n'en dit guère avant de tirer la chaise pour qu'elle puisse s'asseoir.
« Merci, Waram. Karry m'a transmis le message. Il n'y aura aucun problème. »
« Pas de soucis. Et normalement, on commence par dire bonjour, Sanphinoa. Comment est-ce que tu as été élevée ici, je peux le savoir ? »
« Oups. Pardon, Waram. Alors, bonjour, Waram, est-ce que tu as … bien dormi ? » demanda après un court moment de réflexion. Pour toute réponse, il haussa les épaules une nouvelle fois avant d'hocher la tête positivement.
« Est-ce que … j'ai vraiment énormément de retard, Sanphinoa ? »
« Plus que tu ne voudras jamais le croire, Waram. Un mois sans rien apprendre ? Autant signaler que ce n'est pas joyeux. »
« Tu pouvais te montrer plus rassurante, quand même, tu sais ? »
« Je n'ai pas à agir de la sorte dans de tels moments, Waram. Tu devras t'entraîner à la dure, tu sais ce que ça veut dire ? Des heures supplémentaires et ... »
Elle se rapprocha de lui, lui chuchotant doucement avant que le professeur n'arrive :
« J'espère que tu vas bien. Et désolée de t'avoir gardé cette nuit. Promis, ça ne recommencera plus. Mais ce soir, on parle vraiment, toi et moi ? Tu ne veux pas voir Raon et Xalex avant ? »
« Ils sont pas à une journée près et à côté, ils vont pouvoir me voir à la cantine. Enfin, toi aussi, d'ailleurs mais ça, qu'importe. Pourquoi est-ce que tu souris sous ce masque ? »
« Car cela me fait penser que tu n'es pas encore au courant à leur sujet. Enfin, tu verras par toi-même à la cantine. Surtout s'ils ont ramené leurs armures-pokémon. »
Hum ? Il allait lui demander de quoi elle parlait mais le professeur arriva, ce qui empêcha l'adolescent de continuer la conversation. Hum, c'était franchement bizarre.
Étrange, c'était tellement étrange … Mais il ne s'ennuyait pas en cours ? Comment cela se faisait ? Normalement, il devait être comme un rat mort dans ces moments. Mais non, il arrivait même à trouver ça potentiellement intéressant sauf que …
« J'y comprends rien du tout ! Comment c'est possible ? »
« Tout simplement car tu as accumulé trop de retard ? Mais ne t'en fait pas, ce retard se rattrapera bien vite dès que je m'occuperais de toi. »
« C'est le moment où je dois me montrer rassuré ou non ? Que je sache tout de suite. » dit l'adolescent alors qu'elle rigolait déjà ses propos.
« On verra ça plus tard. Mais ne t'en fait pas, on fera étape par étape, suivant les matières. On fera un bilan de tout ce qu'il te faut rattraper et ... »
« Comment est-ce que tu peux être aussi intelligente, je peux savoir ? » demanda t-il alors qu'elle émettait un petit rire gêné.
« Simplement de longues études, Waram. De très longues études, rien de plus ! Mais merci de te préoccuper de moi, Waram. Je suis pressée d'être ce soir. »
« Humpf. Essaie de te rendre présentable par contre, d'accord ? »
« Je ferais un effort, rien que pour toi, Waram. Je te le promets. »
C'était pas question de promettre ou non. Sur ce point, il en avait strictement rien à faire. C'était juste qu'elle pouvait éviter d'émettre une odeur déplaisante lorsqu'ils allaient se voir ce soir hein ? C'était pourtant super simple.
Grumpf. A la cantine, il avait décidé de s'installer à une table à part mais Sanphinoa était vite arrivée. Et finalement, ils étaient là … eux deux. La jeune demoiselle et l'adolescent aux cheveux couleur feu. Ah … oui, ils étaient là.
« Mais c'était pas une plaisanterie ce que Sarine nous avait dit ? Tu es vraiment de retour ? »
« Est-ce que j'ai l'air assez réel pour ça ? Oui, c'est moi. Je n'étais pas là, hier, dans le dortoir donc c'est logique vous ne m'avez pas vu. Mais s'il y avait Sarine, il était alors normal que je sois là, non ? C'est plutôt logique. »
Plutôt logique ? Mouiiiiiiiii ! Waram tourna son visage vers Xalex, la regardant. Bon, il savait pertinemment que c'était une fille maintenant mais il avait toujours du mal à communiquer avec elle … et visiblement, l'inverse aussi.
« Bonjour à toi aussi, Xalex. Est-ce que tu as perdu ta langue après tout ce temps ? »
« Nullement, Waram. Je regardais simplement ce que nous avions à manger. Rien de plus. Mais bonjour à toi aussi, Waram. Comment est-ce que tu te portes ? Sarine nous a expliqué que tu avais une forte fièvre hier. Mais il semble que cela soit déjà du passé. Y a t-il une recette miracle qui explique ta guérison si miraculeuse ? »
« Hum … pas vraiment, juste besoin d'un peu de repos. »
Il n'allait pas expliquer non plus qu'il avait dormi avec Sanphinoa, corps contre corps et surtout bien au chaud. Sanphinoa était le genre de petite bouillotte qui avait le mérite de réchauffer un être très rapidement rien que par sa présence.
« Je me suis chargée d'éponger son front et toutes ces choses, Xalex. Il en avait bien besoin, rien de plus. Mais bon, il va mieux, c'est le plus important, non ? »
« Bien entendu, Sanphinoa. Je pense que l'on peut te remercier alors. Waram, est-ce que tu reviens dans notre dortoir dès ce soir ? »
« Cette nuit ? Il n'y aura aucun problème à ce sujet. Pas le moins du monde. Je vais juste passer une partie de la soirée avec Sanphinoa dans son dortoir. Malheureusement, la principale m'a forcé à rattraper semaines de retard avec elle. »
« Malheureusement ? Tu as affaire à la personne qui a été classée première aux tests semestriels parmi toutes les classes de l'école et tu te plains ? »
« Hein ? Première ? C'est vrai ça ? » demanda Waram en se tournant vers Sanphinoa. Celle-ci se décomposait presque sur place, bredouillant devant son assiette :
« C'est pas grand-chose non plus. C'est juste que … enfin bon … comme tu n'étais plus là, il fallait bien que je m'occupe l'esprit pour passer le temps … et puis voilà, c'est tout. »
« Y a s'occuper l'esprit et y a défoncer tout le monde aux scores. Ben bravo alors ? Tiens. »
Zou, le dessert était pour l'adolescente aux cheveux bleus. De toute façon, il n'avait pas trop faim et il n'était franchement pas motivé à s'empiffrer après être sorti de la maladie. Elle le remercia avant de terminer son repas puis de s'attaquer aux deux desserts.
« 'J'ai l'impression de voir un adolescent avec son animal de compagnie, hahaha ! AIE ! »
« Raon, tu es prié d'être plus poli et correct envers les demoiselles, compris ? »
« Oui, m'dame. » marmonna Raon tout en rigolant, s'étant pris un coup dans les hanches de la part de Xalex. Pourtant, pour les deux, le regard de Waram posé sur Sanphinoa en disait long sur le changement de l'adolescent. « Bon ! Si j'ai compris, sinon, Waram, on risque de ne plus te voir pendant de longues journées, c'est ça ? »
« Plutôt de longues soirées mais oui, c'est exactement ça. Je devais m'en douter que j'allais en baver mais au final, j'ai l'impression que je vais devoir me concentrer deux fois plus en deux fois moins de temps. C'est juste horrible. »
« Et encore, Waram, tu te trompes à moitié. On ne peut pas perdre trop notre temps. Il va falloir que tu apprennes les cours du moment plus les cours d'avant. Ce qui fait que ça sera très éreintant et … euh … tu fais quoi ? » demanda t-elle alors que Waram soupirait, ayant pris une serviette pour lui essuyer la tâche de chocolat au niveau du menton. L'adolescent aux cheveux noirs poussa un profond soupir en marmonnant :
« Essaie vraiment d'être à peu près correct. Tu as un masque et dès l'instant où tu en retires une partie pour manger, tu arrives à te salir. Je sais pas comment tu fais, ça tient du prodige. »
« Mais mais mais … c'est juste encore meilleur si c'est offert ! »
« Ouais, ouais, n'en profites pas et n'en abuse pas non plus. Ne pas croire que je vais te filer ça tous les jours non plus hein ? »
« Oh, peut-être que si ? Ca serait ton payement pour mon aide pour les cours. » dit-elle tout en rigolant à son tour, Waram la regardant avec effarement.
« Tu n'oserais pas quand même ? Je veux dire … Oh purée, vous avez échangé Sanphinoa avec quelqu'un d'autre ? Une jumelle maléfique et qui complote ? »
« Rien de tout ça, Waram ! Mais ne t'en fait pas, elle n'est pas aussi monstrueuse qu'elle veut le faire croire. Je suis presque sûr qu'elle te redonnerait ton dessert si tu le lui demandes. Elle n'a pas un coeur de pierre non plus, hein ? »
« C'était pas vraiment le sujet de ma question hein ? » dit-il avec ironie avant de se tourner vers Sanphinoa. Sauf qu'à peine il eut le temps de la regarder qu'une cuillère s'enfonça dans sa bouche, faisant disparaître la mousse au chocolat qui se trouvait dessus.
« Est-ce que c'est bon, Waram ? J'espère que oui ! Et pas de soucis pour partager mes futurs desserts avec toi. De toute façon, j'en ait deux pour les prochains jours à venir ! » s'exclama l'adolescente aux cheveux bleus avec joie alors qu'il posait une main sur son front.
Désespérante. Vraiment désespérante. Il termina son repas, prêt maintenant à reprendre le cours des choses comme auparavant … ou plutôt à comprendre quelque chose aux cours qui l'attendaient. Ah … Sanphinoa était présete à côté de lui pour tous les cours.
« Je me demande pourquoi tu es à côté de moi alors que tu as deux ans de plus et que tu es une tête en ce qui concerne les cours. »
« Car il faut bien une personne relativement douée pour t'expliquer tout ça non ? Tu ne crois pas ? Ca ne sera pas aisé mais on va faire des efforts ! »
« Hey, vous deux ! Je vous rappelle que nous sommes en cours. Vous voudriez pas que la prof s'énerve, non ? » dit un élève à côté du bureau de Sanphinoa et Waram. Il avait pas tort. Se faire repérer dès son retour, ce n'était pas le bon plan. Bon, écouter la prof et ensuite …
Hein ? Quelque chose était bizarre avec ce professeur. Son cours était fluide, facile à comprendre, même pour lui qui avait pourtant du retard. Mais ce n'était pas ça qui était étrange, c'était plutôt la prof en elle-même. Ses cheveux verts brillaient presque, avec deux franges sur le côté. Elle avait des yeux rouges et portait surtout une belle robe blanche. Il avait l'impression aussi qu'elle avait quelque chose qui était planté dans son dos mais quoi ?
« Mais c'est … » commença t-il à dire avant d'avoir sa bouche qui se scella comme par magie. Qu'est-ce que … Des pouvoirs psychiques ? Il n'avait plus aucun doute à ce sujet maintenant. Il en était sûr et certain, cette personne, c'était …
« Tu es prié de ne rien révéler, Waram. »
Grumpf. Message bien compris. Sanphinoa le regarda, demandant quelques explications mais il avait retrouvé l'usage de la parole. Le reste du cours se passa tranquillement, les autres aussi jusqu'à ce qu'il soit enfin l'heure … des cours du soir.
« Waram ? Je vais aller me préparer, tu veux venir après le repas de la cantine ? »
« Je n'ai pas trop faim donc je n'irais pas manger, tu n'as pas à t'en faire. J'arriverais vers dix-huit heures. J'irai juste voir Sarine pour la rassurer. J'imagine qu'elle voudra m'accompagner … cela risque d'être un sacré bordel. Heureusement que nous sommes déjà le week-end et que nous n’avons pas cours durant ces moments. On se croirait vraiment à l'école ... »
« Alors, on va passer tout le week-end à ça, Waram ! »
Oh punaise, il avait déjà mal au crâne rien qu'à l'idée d'y penser. Il se frotta les yeux. Bon, puisqu'il en était ainsi, il allait devoir se préparer mentalement. Il s'étira longuement, allant dans le dortoir pour y déposer ses affaires. Sarine était en train de jouer avec Timber, celui-ci ayant visiblement élu définitivement domicile dans cet endroit.
« La principale est vraiment d'accord pour que l'on garde un animal comme ça dans le dortoir ? Il n'y a pas une place réservée à ces derniers ? »
« Pas du tout, Waram ! Tu peux le considérer comme un membre à part entière du dortoir. Il a l'autorisation de se promener hors du dortoir durant la journée mais la nuit, il doit revenir ici et dormir, voilà tout. Nous avons encore quelques lits disponibles donc bon ... »
« Si vous le dites … ah … vraiment , Quelle blague, mais quelle blague. »
Il avait vouvoyé car il regardait aussi l'ours bleu du Tibet. Bon, qu'importe, il en avait strictement rien à faire de tout ça. Il ouvrit la bouche pour émettre un long bâillement avant de soupirer, disant calmement :
« Je vais passer le week-end dans le dortoir de Sanphinoa. Plus vite j'aurais fini de rattraper mon retard, mieux c'est. »
« Oh ? On ne te revoit pas pendant deux jours, tu dors là-bas, si j'ai compris ? »
« Je ne comptes pas dormir là-bas. Tu es folle ou quoi ? Un garçon et une fille, dormir alors qu'ils sont seuls ? Pour qui est-ce que tu me prends ? »
« Le point positif dans tout ça, c'est qu'au moins, tu remarques que Sanphinoa est une fille et que tu es un garçon. Il y a du progrès ! »
« Ne te fout pas de moi, tu sais parfaitement que je détestes ça ! »
« Je ne me moques pas, je ne fais que constater quelque chose d'élémentaire. »
« Tu sais quoi ? Je vais tout de suite y aller, ça sera beaucoup mieux. »
Il avait juste récupéré quelques affaires pour les cours … mais aussi au cas où il s'endormirait dans la chambre de Sanphinoa. Il valait mieux être prudent et prévoyant. Bon, cela faisait normalement deux heures depuis la fin des cours. Ca devait être bon. Il se dirigea vers le dortoir de Sanphioa mais en toquant à la porte, il n'eut que la voix de Karry qui résonna, criant :
« Laisses-moi deviner ? C'est Waram hein ? Alors, tu peux rentrer, Sanphinoa est prête ! »
Bien entend qu'elle avait intérêt à être prête. Ils avaient des cours à rattraper et …
Rien. Il s'était tout simplement immobilisé en regardant l'adolescente qui se tenait en face de lui. Elle portait une fine robe rose qui mettait ses jambes et ses épaules nues en valeur, seulement retenue par deux petites bretelles blanches très fines. Elle portait aussi un petit chapeau de paille qui cachait la majorité de sa chevelure bleue tandis qu'elle avait de petites sandales aux pieds. Hum … Vrai qu'il faisait plutôt beau ces derniers jours … voire même très beau. C'était presque regrettable de ne pas profiter du soleil. Il devait être quoi ? Seize heures non ? Le soleil allait mettre du temps à se coucher.
« Comment … est-ce que je suis, Waram ? »
« Pourquoi tu portes cette tenue, Sanphinoa ? C'est comme ça que tu veux me faire apprendre des cours ? Je suis pas sûr que la méthode soit très bonne. »
« Comment est-ce que je suis … Waram ? Je pensais … à ce que l'on aille se promener un peu. Les cours peuvent attendre ce soir, non ? »
Comment qu'elle était ? Hum… Elle avait fait un sacré brin de toilette et il pouvait voir les nombreuses marques rouges sur ses bras et ses jambes. Mais elle avait peut-être appliqué une pommade … car il avait l'impression que la majeure partie n'était pas là. Normalement, elle en avait beaucoup plus.
« T'es plutôt jolie ... » dit-il machinalement, ses paroles dépassant ses pensées. Cela avait été presque instinctif alors que Karry observait l'adolescent en clignant des yeux.
« Ah ben zut alors … Si je m'attendais à ça ! Bon, ben, j'ai rien à redire. T'es toute mignonne, Sanphinoa. Revenez dans la soirée donc. »
Il devait alors déposer ses affaires sur un lit, non ? Il jeta tout simplement son sac alors que Sanphinoa se plaçait devant lui. Il ne devait pas baisser les yeux. Il ne devait pas les baisser malgré la petite taille de Sanphinoa.
« Tu es d'accord pour que nous aillions nous promener tous les deux avant les cours ? »
« Trop de cours à la suite risque de me donner mal au crâne de toute façon. On peut y aller, tu viens ? Et sans Sarine ou Karry, par contre. Je n'ai pas envie de les entendre. »
« C'est tout à fait compréhensible, Waram. J'approuve cela. On y va, seulement toi et moi. Ca nous fera que du bien, surtout que tu vas bien mieux, n'est-ce pas ? Tu n'es plus malade hein ? » demanda t-elle une nouvelle fois comme pour confirmer l'état de Waram.
Pfff ! Il la prit par la main, la tirant hors du dortoir puis hors de l'école. Ils étaient dehors, non ? Elle ne pouvait pas voir qu'il était en parfaite santé ? Oh, il y avait un peu de vent. Sans la regarder, il lui demanda :
« Je le pensais pour ce que j'ai dit dans le dortoir, Sanphinoa. »
« Tu n'as qu'à me le prouver non ? On reste ensemble tout ce week-end ! » répondit l'adolescente, croisant bien ses doigts avec ceux de Waram. Grumpf … Il avait quatorze ans bientôt, elle en avait seize …
« Sanphinoa, tu veux me raconter ce qui s'est passé avec toi pendant ce mois où je n'étais pas là ? Il y a sûrement plein de choses, non ? »
Il avait demandé cela calmement mais Sanphinoa le tira en avant avec elle. Ça pouvait bien attendre quelques minutes, non ?
Chapitre 33 : Une proposition enchanteresse
« Pfiou … Il fait vraiment bon … Qu'est-ce qu'ils ont tous à nous regarder ? »
« Ils s'imaginent encore des choses, Waram. J'espère que ça ne te dérange pas ... »
Sanphinoa chuchotait cela, comme gênée. La dernière fois que cela c'était produit, disons que Waram avait très très mal réagit … et ça s'était très très mal terminé. Mais cette fois-ci, Waram fit un geste de la main avant de dire :
« Qu'ils aillent se faire voir, je n'ai pas que ça à foutre de me bagarrer pour des informations erronées. S'ils ont pas compris la première fois, je vais pas me battre pour qu'ils comprennent une seconde fois. Les imbéciles, ça comprend rien. Qu'importe ce que tu peux leur faire rentrer dans le crâne. Alors pourquoi est-ce que je perdrais mon temps avec eux ? »
« Je ne sais pas trop quoi dire, Waram. J'ai l'impression que tu as changté mais en même temps, tu restes le même. C'est assez dépaysant … mais pas déplaisant ! Est-ce que tu veux que je te racontes tout alors ? Tu verra,s ce n'est pas forcément très joyeux. »
Hum ? Pas forcément très joyeux ? Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Attention à elle, il risquait de ne pas apprécier. Euh, zut, ce n'était pas elle la responsable mais … elle s'arrêta alors qu'ils n'étaient plus qu'à une centaine de mètres de leur petit coin de plage. Oh, cette fois-ci, ils n'étaient pas les seuls à se diriger là-bas mais bon … Elle le fixa doucement à travers son masque avant de pencher la tête en avant.
« Oui, tes cheveux bleus sont assez propres pour une fois, Sanphinoa. Je pourrais aussi te les complimenter mais … hum … attends un petit peu, je peux toucher ? »
Elle ne lui répondit pas, chose qui lui permettait alors de confirmer ce qu'il pensait. Hum … Quelque chose de franchement déplaisant, quelque chose qu'il n'aimait pas. Ce n'était pas des croûtes, ce n'était pas ça le problème. Le problème, c'était plutôt qu'à certains endroits, il n'y en avait pas … car il n'y avait pas de cheveux ! Ca ne se voyait pas de loin, ça se voyait à peine de près mais il pouvait toucher son crâne et ça l'énervait.
« Qui sont les responsables ? Je veux leurs noms. »
« Tu n'as pas besoin de le savoir. Elles ont été punies. C'est bon, Waram. »
« Elles ? Donc ce sont les mêmes débiles qu'à mon arrivée ? Elles vont voir ce qu'elles vont voir. Je vais leur faire comprendre un principe très simple. »
« Non, tu ne feras rien Waram. Et tu sais pourquoi ? Car c'est déjà le cas. Je me suis défendue bec et ongles contre elles et maintenant, elles ne viennent plus me déranger. C'est juste que ça ne repousse pas aussi vite que prévu. Tu sais, je crois que j'ai un corps un peu spécial. »
« Ah bon ? Je ne l'avais pas remarqué, Sanphinoa Sincèrement, tu m'apprends quelque chose à ton sujet. Sans toi, je ne sais pas ce que je ferais hein ? »
« Ne te moque pas trop de moi, vilain garçon ! Mais … Promis, tu ne leur feras aucun mal ? Je vais bien et on ne m'embête plus dorénavant. Bon, on m'insulte toujours ... »
« Les paroles restent des paroles. Les actes, c'est différent. Grumpf … C'est ça que je voulais te dire, je crois. Avec tout ce qui s'est passé depuis mon retour, je l'ai presque complètement oublié mais … Ah … Sanphinoa ? »
Il avait retiré sa main de la chevelure bleue de Sanphinoa, posant ses yeux sur elle pour lui montrer à quel point il était des plus sérieux lorsqu'il avait dit son prénom. Hum … Bon, comment est-ce qu'il pouvait parler correctement ?
« Sanphinoa ? Je tenais tout simplement à dire … Hum … Je tenais à m'excuser pour tout ce que 'ai dit avant mon départ. Je veux dire par là … enfin … bref, je suis désolé. Mais ça ne suffira pas avec des paroles. Je sais pertinemment que je t'ai fait beaucoup de mal. »
« Disons que sur le coup, ça m'a fait assez souffrir mais je ne t'en veux pas, Waram. »
« Si, tu dois m'en vouloir et tu m'en as voulu. Les autres aussi m'en ont voulu. Ils savaient pertinemment que je n'étais qu'un imbécile notoire. Qui ne méritait pas tout ce que tu avais fait pour moi. J'ai mérité aussi tous les coups que tu m'as donné. »
« Ce n'était pas ce que je désirais pour toi, Waram. Allons bon … Tu sais, c'est du passé. Il faut passer à autre chose hein ? Comme on le dit : on ne va pas se mettre martel en tête, n'est-ce pas ? Tu es un gentil adolescent et ... »
« Non ! Je ne suis pas gentil, je ne l'ai jamais été ! Je ne suis pas quelqu'un de gentil ! Je ne suis pas quelqu'un de sympathique et qui aime rendre les gens heureux. Je ne suis pas comme ça et je ne le serais jamais ! Mais je sais reconnaître certaines choses. »
« Et qu'est-ce que tu reconnais, Waram ? Qu'est-ce que tu penses reconnaître ? Dis-le moi, je t'écoute. Nous sommes seuls … bon, on nous regarde mais qu'importe. »
Elle parlait d'une voix étonnamment douce. Un peu comme si on s'adressait à un enfant. Mais d'ailleurs, il ne l'avait jamais remarqué avant aujourd'hui mais alors que son corps était des plus déplaisants, sa voix était fluette et délicate. On aurait put croire qu'elle allait tousser souvent, renifler ou autre … mais non, elle avait toujours eut une voix calme et apaisante. Le genre de voix qui était là pour soulager le coeur et les peines.
« Sanphinoa … ce que je veux dire, c'est que … malgré tout ce que j'ai dit, tu restes une personne très importante pour moi. Peut-être que j'en avais honte à l'époque … que je voulais pas l'assumer ou le croire … mais Sanphinoa, tu es ma première amie ici. Je ne parle pas de Raon ou Xalex que je connais si peu par rapport à toi. Je parles de toi et uniquement toi. Tu es la personne à qui j'accorde le plus d'importance dans ce monde. »
« Le plus d'importance dans ce monde, qu'est-ce que ... »
« AH ! J'exagère un peu, je crois. Je raconte n'importe quoi. Je veux dire que si je devais choisir entre plusieurs personnes ou toi, tu serais celle que je détesterais le moins. Tu serais sûrement celle que j'irais défendre à tout prix et sauver, oui. »
« Je vois … La personne que tu hais le moins, ça reviendrait presque à dire que ... »
« Je n'ai pas dit haïr. J'ai dit ne pas détester, c'est différent. »
« C'est différent, Waram. C'est différent, c'est vrai. Alors, si tu veux tout savoir, je te pardonne tout ça … ou presque. Je pense qu'il manque un petit geste de réconciliation. Qu'est-ce que tu en dis ? Tu penses pouvoir le faire ? »
« Hum … » marmonna Waram, un peu confus, n'ayant pas l'habitude. Il regarda à gauche puis à droite avant de dire : « Pas ici. Il y a trop de monde, beaucoup trop. Je ne préfère pas, Sanphinoa. Loin de là. Suis-moi, je sais où on peut aller. »
Le suivre ? Oh, bien entendu. Elle n'allait faire que ça de la soirée. Elle l'accompagna, guillerette avant qu'il ne se déplace pour quitter le chemin principal les menant sur la plage. Des buissons, des arbres, des buissons, ils étaient encore assez loin de tout ça. Il n'y avait personne. Ni à gauche, ni à droite. Hum … Vraiment ? Il regarda une nouvelle fois encore. Gauche, droite, personne ? Vraiment personne ? Et au-dessus ? Ni dans les buissons ? Ni derrière un arbre ? Sanphinoa resta muette devant tous les mouvements de Waram.
« Pfiou … bon … Faisons-le dès maintenant … avant que les gens ne s'imaginent des choses. Je te préviens, cinq secondes, pas plus. »
Cinq secondes, c'était déjà plus que suffisant. Mais elle n'allait pas faire un geste, c'était à lui, non ? Il l'attrapa par le bras, la tirant à lui avant de placer ses mains dans son dos. La poitrine de l'adolescente compressée contre son torse, l'adolescent baissa la tête pour pouvoir serrer contre son coeur Sanphinoa. Les cinq secondes devinrent bien cinq minutes, Waram frottant doucement le dos de Sanphinoa alors que celle-ci avait fermé ses yeux.
« Sanphinoa, ça fait combien de temps ? »
« Je dirais trois secondes et demie. Tu n'as pas compté ? »
« Je ne crois pas … trois secondes ? Tu ne me mentirais pas, n'est-ce pas ? Enfin, non, tu n'es pas comme ça. Tu n'as aucune raison de me mentir. »
Alors, ils allaient encore rester pendant quelques temps ainsi. Encore une seconde et demie, d'après ce que Sanphinoa avait dit. Il était parcouru par de nombreux tremblements, ayant du mal à rester droit et fier puis finalement, il la retira de ses bras.
« Voilà, je pense que ça suffit, hein ? Il ne faut pas exagérer. Qu'est-ce que les autres vont dire ? Ils vont encore s'imaginer des choses. »
« Je dirais que je suis tombée mais que tu as réussi à me réceptionner avant la chute. Voilà tout ! Il n'y a pas à s'inquiter à ce sujet, Waram. On repart vers la plage ? »
« Oui, au moins que notre visite ne serve pas à rien. De plus, on doit bien avoir une zone où nous serions tranquilles là-bas, non ? Du moins, je l'espère. »
« Fais-moi confiance. Des coins où on ne pourra pas nous déranger, j'en connais. J'ai des années d'expérience, là-dedans ! » dit-elle tout en rigolant gaiement.
« Je ne sais pas comment tu peux voir la vie du bon côté à chaque fois. »
« Si je commence à désespérer dès le moindre problème, je pense que j'aurais mis fin à mes jours bien plus tôt, Waram. »
« Sanphinoa, je t'interdis de penser à ça … Mais … est-ce que par ma faute ... »
« Si cela m'a traversé l'esprit ? J'ai décidé de ne pas te mentir alors, je vais te répondre la vérité. C'est le cas. Je me suis sentie salie, seule, isolée. Je pensais que tu me comprenais un peu, que j'avais quelqu'un avec moi, d'assez fort et courageux. Mais ce ne fut pas le cas. Pourtant, au fond de moi, j'ai continué à croire en toi. »
« Pas trop déçue du résultat, Sanphinoa ? Car bon, je reste … un sale jeune. »
« C'est vrai que tu n'as pas l'air très propre. Il faudra vraiment que tu prennes une douche hein ? Ou alors, j'irais te jeter dans l'eau lorsque nous serons à la plage. »
Elle en serait capable. Elle en avait la force. Il la regarda mais pour toute réponse, il vint subitement placer une main dans son dos avant de la soulever devant lui, la tenant sur ses deux mains. Il murmura avec calme :
« Ou alors, dans cette position, tu ne peux rien faire et c'est moi qui te jetterai à l'eau. Mais bon, j'aurais autre chose à te dire … enfin à te proposer, Sanphinoa. Mais ça sera sûrement à la plage que je te dirais tout ça. »
Encore autre chose ? Elle était gâtée par l'adolescent aujourd'hui, n'est-ce pas ? Pas que ça lui déplaisait, loin de là. Elle en était même plus que ravie … mais elle ne savait pas ce que l'adolescent lui réservait.
Finalement, ce fut lui qui la guida dans la plage. Lui qui ne voulait pas se faire remarquer, est-ce qu'il n'avait pas vu tous les regards posés sur leurs personnes ? Car oui, il la gardait toujours contre lui, dans ses bras.
« Hum … Waram ? Les gens vont finir par se poser des questions à notre sujet, est-ce que tu t'en doutes ou non ? »
« Je croisq ue je n'ai aucun doute à ce sujet, si cela peut te rassurer. Mais qu'importe, ce n'est pas un problème à l'heure actuelle. Nous sommes arrivés, je crois. »
Comment est-ce qu'il pouvait lui dire sans être insultant qu'elle était aussi légère qu'une plume. Et que sentir son dos sur ses mains étaient une bonne chose ? Pas seulement non plus. Pas seulement … Pourquoi, malgré tous les défauts sur son corps, elle avait … ça ? Il était presque obnubilé par … ces deux monts de chair. D'ailleurs, il n'était pas stupide, il arrivait … hein ? C'était de la dentelle ? Une fille comme elle portait de la dentelle ? Quelque chose d'aussi délicat ? Elle était vraiment une femme en fin de compte.
« Waram ? Est-ce que tu comptes me déposer ? »
« Hein ? Oh oui, oui, bien entendu. Ne t'en fait pas, c'est fait tout de suite même. » dit-il, un peu confus alors qu'il laissait les pieds de Sanphinoa retoucher le sol. Ah … Voilà, c'était parfait, vraiment parfait, n'est-ce pas ? Pfiou … Bon … Ils étaient sur la plage.
« Il faut retirer mes sandales. Autant profiter du sable chaud, non ? »
« Tu as raison … parfaitement raison même ! Je vais faire pareil. » dit-il avant de retirer ses chaussures. Bon, contrairement à elle, ses chaussures étaient dans un sale état. Elle les regarda d'ailleurs avant de dire :
« Euh … Hum … Waram ? Dis-moi, si tu veux, j'en parlerais à la principale … mais qu'est-ce que tu dis de l'idée que toi et moi, nous fassions quelques courses un jour ? Je suis sûre que la principale serait d'accord … mais regardes un peu ta tenue ! »
« Elle a quoi ma tenue ? Elle est bien … bon, y a quelques trous dans les vêtements et les chaussures prennent l'eau quand il pleut mais à part ça ... »
Si elle n'avait pas eut son masque, elle était sûre et certaine que Waram aurait vu son visage effaré. Comment est-ce qu'il pouvait vivre ainsi ? Néanmoins, tous les deux finirent par s'éloigner sur la plage. Bon, quelques pierres assez grosses et voilà qu'ils étaient cachés derrière celles-ci. L'eau était encore assez éloignée.
« Ca me semble être un bon endroit, Waram. Alors, c'est quoi l'autre surprise dont tu veux me parler ? Je peux savoir ? Dis dis ... »
« Ah … Oui, mais tout d'abord, on va s'asseoir car sinon, tu vas t'emporter pour rien. »
« M'emporter pour rien ? C'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, Waram en fait ? »
« C'est assez compliqué … Je pense que c'est une bonne nouvelle pour toi. Pour moi, je sens que ça va être le début de la galère. »
Ohla ! Elle avait un petit peu peur mais pourtant, elle évitait de le montrer. Elle attendit patiemment que l'adolescent reprenne la parole, chose qui ne tarda pas :
« Alors, bon, je l'ai décidé tout seul hein ? Je veux dire, personne n'est au courant. Ni Sarine, ni Xalex, ni Raon. D'ailleurs, je ne sais même pas si ça sera accepté mais qu'importe … Au moins, si je donne mon accord, j'imagine que pour les autres, ça sera pareil. »
Elle avait peut-être une petite idée de ce qu'il voulait faire. D'ailleurs, rien qu'à cause de cela, elle en avait le corps qui tremblait, attendant impatiemment la suite. Il reprit d'une voix un peu calme mais troublée :
« Bon, c'est qu'une idée hein ? Mais on a déjà Xalex de notre côté. D'ailleurs, faut aussi que tu sois d'accord car peut-être que ça ne sera pas le cas. »
« Oui mais d'accord par rapport à quoi, Waram ? Qu'est-ce que tu veux ? »
« RAAAAAAAAAAAH ! Ne me brusque pas, Sanphinoa ! Sans ça, je risque pas de te le dire. Bon, on a bien un ours maintenant dans le dortoir … et bon, même si j'y ait pensé un peu avant, je me demandais : hum … Sanphinoa, est-ce que tu veux venir dans notre dortoir ? A moi et aux autres ? Bon, moi, je suis pour. Comme ça, tu seras moins seule et tu seras entourée par des AAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il se retrouva couché dans le sable. Sanphinoa était sur lui et autant dire qu'il pouvait voir … vraiment tout voir … de cette dentelle bleue. Mais elle n'en avait rien à faire, s'exclamant :
« Oui, oui, oui, Waram ! Oui, oui, oui, je le veux ! »
« Mais attends que j'ai terminé ma phrase. Enfin non, je t'ai posé la question et ... »
« Oui, je veux bien venir dormir avec toi dans votre dortoir. Enfin, avec vous. Je le veux bien, je veux, je veux, je veux. »
« Sanphinoa, sinon, ta robe n'est pas très épaisse. Je tenais à te le signaler avant qu'il ne soit vraiment trop tard, n'est-ce pas ? Donc euh … je vois tout. »
« J'ai essayé de mettre quelque chose de confortable et de quoi … Ah ! Euh … Euh … ben … euh … Tu peux arrêter de regarder, s'il te plaît ? »
Elle n'allait pas le baffer ou lui crier dessus ? Vraiment ? C'était difficile de ne pas regarder. Cela se balançait sous le nez … et c'était … elle avait vraiment seize ans ? Sanphinoa ? Elle allait vraiment sur seize ans ? Mais en même temps, elle avait des marques rouges même sur ça. C'était vraiment détestable. Il regarda ses bras avant de soupirer.
D'un geste nonchalant, il donna un petit coup dans ses bras, faisant perdre l'équilibre à Sanphinoa qui s'écroula sur lui, l'adolescente poussant un petit cri de surprise. Il vint dire tout simplement avec neutralité :
« Comme ça, je ne vois plus rien, non ? Mais bref, tu veux emménager quand ? »
« Il faut que je demande la permission à la principale. Mais ça ne devrait pas trop tarder non ? Et sinon, pour le week-end, on continue de mon dortoir. »
Profiter, profiter, profiter. C'était lui qui avait l'impression de profiter de Sanphinoa depuis le début. Est-ce qu'il profitait de sa perpétuelle gentillesse ? Tout ce qu'il savait, c'est que même s'il voulait refuser d'y croire, il profitait de la vue de son corps … qui étrangement, lui provoquait quelques sentiments contraires.
Il voulait être révulsé, ses pensées étaient tournées vers ça … mais il ne savait pas comment expliquer, il voyait plus loin que les marques rouges sur son corps. Il arrivait à voir les efforts perpétuels qu'elle accomplissait pour un tel résultat. Il voyait tout ce qu'elle faisait pour ça … il voyait tout ça. Il la voyait … comme elle était.
« Je crois que j'ai trop réfléchi … pour la journée. »
« Merci … Waram. Merci vraiment pour tout. » chuchota faiblement l'adolescente couchée sur lui. Depuis son retour, il n'avait fait que ça : Se retrouver avec Sanphinoa. « Ce … n'était pas si déplaisant à regarder, Waram ? »
« Pas du tout. C'était même agréable et … qu'est-ce que je raconte moi ? Enfin bon, disons que tu n'es pas vilaine comme fille. Voilà, contente ? »
« Très … même si je crois que c'est juste cette partie qui t'intéresse. »
« Hein ? Mais je n'ai jamais dit ça, Sanphinoa ! Je ne suis pas intéressée par ça ! Nous sommes des chevaliers-pokémon ! »
Pourtant, elle émit un petit rire, signe qu'elle se moquait de lui. Le reste de la soirée ? Il ne savait pas comment elle s'était passée. Tout ce qu'il se rappelait, c'est qu'il ne le regrettait pas. Il avait même réussi à supporter Karry et les études avaient été si faciles. Sanphinoa lui expliquait tout avec calme et gentillesse, comme à son habitude. Et enfin, il put dormir paisiblement, dans l'un des nombreux lits abandonnés du dortoir de Sanphinoa. Il était finalement le coeur en paix par rapport à elle.
Chapitre 34 : Du nouveau
« Hum ...Grumpf … Greuh. »
Il avait marmonné cela tout en regardant à ses côtés. Bien entendu … Bien entendu. Sanphinoa était dans ses bras alors qu'il dormait dans un lit du dortoir vide. Normalement, l'adolescente était partie dormir dans le sien. Alors, c'était à se demander pourquoi est-ce qu'elle était dans son lit, n'est-ce pas ?
« Il faudra vraiment que l'on parle de tout ça, elle et moi. »
Mais pour la matinée, il n'était pas motivé à aller l'embêter. Il eut l'audace de passer une main dans ses cheveux bleus. Hmm … Ils n'étaient pas aussi gras qu'il l'aurait crut. Est-ce qu'elle avait pris une douche juste avant d'aller se coucher ? Et elle laissait paraître encore une fois ses arguments sur le décolleté ravageur.
« Elle sait que j'ai quatorze ans ? Et elle seize ? »
Pfff … Hum. Bon ! Il ferma ses yeux avant d'aller placer un doigt sous le masque blanc de Sanphinoa. AH ! Là, il le savait parfaitement, c'était doux, terriblement doux. Comment est-ce qu'elle pouvait avoir une peau aussi douce. Et zut ! Foutu masque ! Il le retira, tremblant de tout son être. Il ne devait pas ouvrir les yeux sinon, il allait se faire tuer.
« J'aimerai ne pas mourir si jeune et ... »
Grumpf. C'était doux, tellement doux. Comment est-ce que le visage pouvait-il être aussi … délicat à toucher ? Il avait envie d'ouvrir les yeux mais il ne devait pas le faire. Il devait respecter ce foutu choix de porter un masque. Ses doigts glissèrent le long du visage, le touchant en intégralité. Son nez semblait si petit contrairement à ce qu'il pensait. Les sourcils devaient être fins, naturellement.
Mais il n'y avait pas que ça. Ses lèvres ! Ses lèvres ! Rien qu'en les sentant du doigt, il savait qu'il n'y avait aucune écorchure ou éraflure. Normalement, en la connaissant, elle devait avoir des plaies aux lèvres, ou des croûtes sur le visage mais rien de tout ça. A croire que son visage était complètement épargné par cette chose horrible qu'était la puberté sur son corps.
« Mais qu'est-ce que je fous moi ? Je peux le savoir ? »
Il s'en voulait de faire de tels gestes envers Sanphinoa mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Après tout, hier, il avait quand même promis et autorisé Sanphinoa à venir dans le dortoir pour dormir avec eux. La seule chose … c'est qu'il avait l'impression qu'il y avait de fortes chances que chaqu matin soit comme aujourd'hui.
« C'est juste pas déplaisant … comme chaleur humaine. »
Oui, il le reconnaissait. Sanphinoa était juste une petite bouilloire de tendresse et de gentillesse. Il retira la main de son visage, ayant fini d'essayer de se l'imaginer avant de coller l'être de la petite femme pas encore adulte contre lui, dans ses bras. C'était une demoiselle qui méritait toute son attention, une petite demoiselle dont les efforts étaient reconnaissables entre tous. Petite boule d'amour …
Ce qu'il n'avait pas remarqué, c'est que dans son geste, une certaine demoiselle s'était réveillée, rouge aux joues et de tout son être, tremblante comme une feuille. Ses yeux verts observaient le torse de Waram mais elle n'osait pas bouger. Il fallait dire qu'elle n'avait aucune raison de bouger et qu'à l'heure actuelle, c'était … parfait.
Mais pourquoi est-ce que son masque était tombé ? Elle avait ouvert un œil lorsqu'elle avait senti un doigt caresser sa joue. Elle avait remarqué les yeux fermés de Waram. C'était lui qui avait retiré son masque. Mais pourquoi ? Il ne connaissait pas la loi à ce sujet ?
Mais pourtant, elle l'écoutait, elle l'écoutait de tout son être ce qu'il disait et elle était si heureuse. Déjà aussi qu'il touche sa peau sans même être consterné ou repoussé. C'était tellement … appréciable pour elle.
« Pfff … Je suis sûr que dans quelques années, elle deviendra super belle. »
Voilà, il l'avait dit ouvertement. Il ne pensait pas que Sanphinoa resterait dans cet état. Mais pour le moment, c'était le cas et il fallait la supporter de tous les côtés. Il émit un autre grognement, marmonnant dans sa barbe :
« Toute façon, je suis le seul à devoir lui dire de faire des efforts. Les autres, je les cognerai. Ils se moqueraient d'elle. Je ne suis pas comme ça. »
Il n'était pas comme ça et il ne le sera jamais ! C'était tout simplement ça … Non … Vraiment … Il n'avait pas à envisager le reste de cette façon. Non ? Qu'est-ce qu'il racontait. C'était stupide de penser de la sorte. Il n'avait pas à penser ainsi et ...RAAAAAAAAH ! Pourquoi ça déconnait autant depuis qu'il était revenu ?
« J'ai même pas le temps de souffler. Bon, elle va pas se réveiller avant une heure ou deux. Autant rester comme ça en attendant, pas envie de me lever de toute façon. »
Elle s'empêchait de rire contre lui. Waram se parlait donc tout seul aussi souvent ? Mais ça lui permettait d'être beaucoup plus sincère visiblement. Bon, elle devait bouger dans le lit de tele façon qu'il croyait qu'elle dormait encore.
Un peu … à gauche ? Ah, plus à droite. Voilà. Comme elle était de petite taille, Waram pouvait facilement la garder contre lui. Elle était souvent triste d'être une personne qui n'était pas bien grande mais cela avait aussi des avantages loin d'être déplaisants, comme maintenant. Hihihi. Alors encore une heure ou deux ? C'était le week-end, il n'y avait rien qui les attendait réellement et …
« Bon, les deux loustics, vous allez vous lever ou non ? Je sais que vous dormez pas tous les deux. Vous feriez mieux de vous relever sinon ça va puer la sueur. »
« Si je n'ai pas envie de me lever, je ne me lève pas. Et essaies de te taire, Sanphinoa dort encore, contrairement à ce que tu crois. »
« Bien entendu, bien entendu. Tu penses mieux connaître une adolescente avec qui je suis depuis des années ? Tu voudrais une médaille, c'est ça ? Non, elle est complètement gaga et bien réveillée. Elle n'a pas envie de se lever non plus. »
« Mais qu'est-ce que tu peux raconter comme connerie, toi ? Sanphinoa, est-ce que tu ... »
« Je suis réveillée, Waram. Mais ne t'en fait pas. Tant que je reste ainsi, tu n'es pas obligé de fermer les yeux car tu ne vois pas mon visage. »
« … … … C'est pas vraiment ça le problème si tu veux tout savoir, Sanphinoa. Mais je dois comprendre donc que de ce côté … Ah … on va finir par se lever alors. »
« Tu n'es pas en colère ? Tu me le promets ? Car je me suis encore infiltrée dans ton lit pendant la nuit ? Avoir une présence à côté de moi … est tellement plus rassurant après toutes ces années seule dans ce dortoir. »
« Tu m'as déjà fait le coup plusieurs fois. Qu'importe ce que je dirais ou ce que je ferais, tu viendrais quand même, non ? Alors, je suis résigné et je laisse faire, voilà tout. »
« C'est vraiment juste pour ça, Waram ? Rien d'autre ? Tu en es sûr et certain ? »
« S'il te plaît, Sanphinoa. Si tu as tout entendu, ne me force pas à le dire à coeur ouvert, je supporterais pas. Bon, je ferme les yeux et je me lève en premier. Je vais me laver … tu pourras venir après. » dit-il en posant un doigt sur les lèvres de Sanphinoa. Il resta interdit pendant quelques secondes avant de déclarer : « Pas en même temps que moi hein ? Attention ! Je préfère prévenir, pas que tu te fasses idées non plus ! »
« Hiiiiiiiii ! Je pensais pas à ça, moi ! Waram … coquin. »
Elle avait remonté la couverture complètement sur son être, se libérant de Waram pour qu'il ne puisse pas la voir. Il voulut la regarder, interloqué mais pour toute réponse, il ne fit qu'hocher la tête sans un mot avant de partir vers la douche.
Mais rien que ce dernier mot resta gravé dans sa mémoire lorsqu'il sortit de la douche. Sanphinoa avait remis son masque, partant à son tour sans oser le regarder. Hey … Hey ! Il était pas responsable de tout ça, lui hein ? Il ne fallait pas exagérer non plus. Enfin, il voulait dire, ce n'était pas de sa faute. Il ne pensait pas ainsi …
Enfin, il n'était pas réellement comme ça. Il n'était pas du tout comme ça, plutôt ! Ah … Enfin bon … Il dormait vraiment avec une fille ? Et ça ne le dérangeait pas ? Karry se moquait déjà assez souvent de lui alors si Sarine l'apprenait, autant dire qu'il serait bien ciblé.
« A quoi est-ce que tu penses encore ? Tu t'es imaginé Sanphinoa sous la douche, c'est ça ? »
« Je ne pense pas à ça. Et avec ses croûtes sur la totalité de son corps, ça n'en vaut pas la peine, Karry. Et toi, tu devrais pas aller te noyer ? »
« Je peux toujours essayer mais je ne suis pas sûre d'y arriver. Bon bon bon … et si j'allais visiter un autre dortoir, moi ? »
« Ouais, fais donc. Comme ça, on peut être tranquilles pendant qu'on révisera. »
« Oh ? Oui, j'ai une idée du dortoir à qui je vais offrir ma visite. » s'exclama le poisson.
Pas besoin d'être un intello pour ça. Il regarda l'armure-pokémon partir du dortoir, le laissant seul avec l'eau qui coulait dans l'autre pièce. Regarder Sanphinoa ? Complètement nue ? Brrr, il était peut-être moins âgé qu'elle mais il restait un homme.
Donc il ne se faisait pas d'illusions à ce sujet. Il avait pas envie de faire ça. Mais pour aujourd'hui, ils allaient sûrement réviser dehors ! Oui, il allait proposer ça à Sanphinoa ! C'était une excellente chose, il se leva avant de se diriger vers la salle de bain.
« Sanphinoa ! Aujourd'hui, on prend nos bouquins et on profite du beau temps. On ira réviser dehors ! Qu'est-ce que tu en dis, ça me semble être une bonne ... »
Ah. Rideau de douche bien présent. C'était toujours ça. Il était épais … et il ne voyait qu'une ombre mais quelle ombre. Il pouvait voir … toutes les courbes de Sanphinoa. Et euh … comme ce n'était qu'une ombre, impossible de voir les marques et le reste. Le souci, ce n'était pas ça … pas ça du tout même. C'était juste que … wow.
« Waram, je suis encore sous l'eau mais d'accord ! Si tu veux, on pourra même inviter les autres non ? Plus on est de fous, plus on rit. »
« Euh, oui, d'accord. Oui, oui, pas de soucis. Vas pour ça, je suis d'accord. »
Pfiou ! Il était temps de partir de la pièce mais discrètement en fait. C'est juste que … euh …. Brrr ! Trop d'émotions depuis hier soir. Soit la session au monastère avait ouvert ses sentiments, soit il allait étrangement bien depuis qu'il était de retour.
Tout ce qu'il savait, c'est que lorsqu'elle était sortie, elle avait remis la robe d'hier. Oh, au moins, pas de chichis sur les vêtements. AH ! Il fallait aussi voir la principale pour ça ? Bon, ça pouvait attendre cette après-midi. Ils n'étaient pas pressés. Direction la cantine ?
« Hey … C'est qui la fille à côté de Waram, tu sais ? »
« Ca ne me dit rien. Si j'avais connu une fille aussi bien roulée, je le serais. »
« Arrête de déconner. J'arrive pas à la reconnaître. C'est étrange, ça me dit quelque chose. Ah mais attends, elle a quoi sur ses bras ? Des plaques ? C'est Sanphinoa ? »
« Non mais tu plaisantes quoi. Sanphinoa ? Elle aurait caché ça depuis tout ce temps ? C'est vrai qu'avec les vêtements des écoliers, on voit rien mais quand même ... »
Grumpf. Difficile d'ignorer les paroles des différents imbéciles autour d'eux. Mais pourtant, il mangeait paisiblement, Sanphinoa à côté de lui alors qu'il chuchotait :
« Tu entends ces paroles, Sanphinoa. Ce sont des paroles de personnes jalouses. Tu n'as pas à t'en faire, tu restes à mes côtés et si quelqu'un s'approche de toi, je m'en occupe. »
« Je n'ai pas à m'en faire, Waram. Je sais que tu seras là pour me protéger, hihihi. »
« Peut-être qu'avec un sac en papier sur la tronche, ça serait possible de de la troncher, tu crois ? Vu que personne ne veut d'elle, y a de fortes chances qu'elle réclame ça. »
Un tremblement se produisait dans la cantine, des tables bougeant sur plusieurs mètres, faisant tomber les différentes assiettes et couverts sur le sol alors que Waram s'était arrêté de manger. Pourtant, après quelques secondes, il recommença, comme si de rien n'était. Sanphinoa elle-même ne s'était pas arrêté de manger.
« Dommage pour eux. Je ne suis pas comme ça, je sais me contrôler. »
« Et même si tu ne savais pas te contrôler, tu ne ferais rien de tout ça, non ? »
« Hum … ça, c'est difficile à dire sauf sur un point : pas avec les hommes de cette école. » dit-elle alors qu'il la regardait. Il parut surpris mais pas dans le bon sens.
« Ah oui, sûrement. Peut-être, oui, oui. Enfin, on mange et on se tire ! »
Raon et Xalex n'étaient pas déjà réveillés ? Bah, de toute façon, ça ne devait pas l'intéresser. Il n'avait pas à s'en préoccuper mais bon … pourquoi est-ce qu'il l'était pourtant ? Il regarda l'adolescente, puis brièvement sa poitrine avant de détourner le regard.
Être au centre de l'attention, ça n'avait jamais été son genre … encore moins maintenant. Lorsque le déjeuner fût terminé, ils quittèrent l'école, reprenant la route vers la plage mais surtout leur fameux banc. Comme ils étaient matinaux, aucune difficulté à trouver de la place. Il déposa leurs affaires sur le banc, Sanphinoa venant s'asseoir à côté de lui avant de s'étirer longuement en mettant une main devant sa bouche.
« Hum ...Waram, est-ce que tu boudes un peu ? »
« Hein ? Pourquoi tu dis ça ? Non, non, je ne boudes pas, ne t'en fait pas. »
« J'espère que ce ne sont pas les paroles des autres qui te dérangent. Ne t'en fait pas, ce ne sont pas des compliments de leurs parts. Ils ne me voient que comme un morceau de viande un peu plus appétissant maintenant mais ça ne change rien à ce que je pense d'eux. »
« Ce qui me dégoûte, c'est simplement que c'est toute l'école qui est pourrie … par rapport à toi. Ils ne te connaissent pas, ces idiots. Il suffit que tu montres un peu de chair et voilà qu'ils s'imaginent des choses. Quelle bande d'enfoirés. »
« Tu ne devrais pas t'en préoccupes, non ? Tu as écouté ce que j'ai dit ? Aucun élève de l'école ne m'intéresse de toute façon. »
Il avait particulièrement bien entendu ça. Mais bon, il avait du mal à expliquer pourquoi ça lui faisait mal d'entendre ça. Peut-être parce qu'il s'imaginait que Sanphinoa … méritait mieux que de devoir considérer le monde qui l'entourait de cette façon.
« Quelle idiotie … mais quelle idiotie … RAAAAAAAAAH ! Bon, allons-y ! »
« Oui, oui. On va réviser, je suis sûr que tu meures d'impatience, Waram. Et on dirait qu'on a la plage pour nous seuls aujourd'hui. » déclara Sanphinoa tout en rigolant.
« En attendant d'ici une heure ou deux, oui. On commence par le plus chiant. »
Les mathématiques ! Lorsqu'il vint lui dire ça, elle éclata de rire avant de sortir les premiers livres. Bon, bon bon … autant se mettre vraiment au travail pour Waram ! Elle continua de sourire, amusée et attendrie partout ça.
Une première heure se déroula paisiblement, Waram étant un élève studieux, contrairement à ce qu'il pouvait être en classe. Pourtant, elle le regardait avec une tendresse infinie pendant qu'il écrivait. Une main sur posa sur les cheveux noirs de Waram, celui-ci s'exclamant :
« Mais qu'est-ce que tu fais, Sanphinoa ? Je ne peux pas écrire correctement ! »
« Tu es si mignon, Waram. Voilà, je l'ai dit et ... »
« Oh ? Peut-être que vous voulez que l'on vous laisse seuls, tous les deux ? »
« Ih ih ih ! Mais je ne rêves pas, c'est le petit Waram et la petite Sanphinoa ! On dérange le couple d'amoureux, c'est bien ça ? »
Aie ! Raon et Istiti, bien entendu. Mais lorsqu'il releva le regard pour les observer, il cligna des yeux. Il y avait quelque chose de bizarre chez Istiti. Son visage avait maintenant une face bleue, il semblait plus grand qu'auparavant, presque deux fois sa taille précédente. Et il avait un air plus guerrier au visage.
« Qu'est-ce que ça veut dire ? La tronche de macaque a changé, Raon ? »
« On appelle ça tout simplement une évolution, Waram. Comme pour Sarine. Ah d'ailleurs, elle arrive avec Karry, Xalex et Nadyra. »
Nadyra ? Qui était cette Nadyra ? Il ne la connaissait pas du tout. Mais en y réfléchissant bien, c'est lorsqu'il remarqua une belle adolescente masquée aux cheveux roses qu'il comprit de qui il s'agissait. A côté d'elle, une créature bleue, quadrupède, la suivait bien sagement, en silence. C'était pas la première fois qu'elle voyait l'armure-pokémon de Xalex ? Et bon, il n'oubliait pas de regarder Sarine qui portait Karry entre ses deux têtes.
« Comme tu peux le voir, Xalex a aussi eut une évolution de son armure-pokémon. »
« Vous voulez dire … que vous avez tué deux personnes pour ça ? »
« Non non. Pas du tout. Pas toutes les armures-pokémon sont portées. Bon la majorité des armure-pokémon dragon le sont par contre. Mais ça, c'est bien à cause de leurs puissances. Dans mon cas précis, je n'ai pas à m'en faire, voilà tout. »
« C'est un peu triste … et coucou, Xalex. Cela faisait longtemps. Et bonjour aussi Nadyra. Oui, je ne connaissais pas ton nom auparavant. »
« Et moi-même ? Tu ne me salues pas, Waram ? » réclama Sarine alors qu'elle reprenait aussitôt : « Maintenant que tu as une autre femme dans ta vie, c'en est ainsi ? »
« Exactement, Sarine. Désolé pour toi mais Sanphinoa va te remplacer dorénavant. AH ! Ca me fait penser, plus sérieusement, j'ai quelque chose à vous demander. »
Et c'était quoi ? Les deux personnes le regardèrent, Sanphinoa venant prendre aussitôt la main de Waram dans la sienne, inquiète de la future réponse. Istiti regarda les mains avant de dire d'un air jovial :
« Non mais si c'est pour ça, vous avez notre accord hein ? «
« J'aimerai que Sanphinoa vienne dormir avec nous dans notre dortoir. Je demanderais l'accord à la principale mais si vous êtes de mon côté, j'aurai plus de chance qu'elle accepte, voilà … qu'est-ce que vous en dites ? Ca fait des années qu'elle dort seule dans un dortoir, je pense que ça serait mieux Ca nous ferait de la compagnie et Xalex se sentira pas en minorité. Et oui, égalité des sexes, tout ça. »
Faites qu'ils disent oui, faites qu'ils disent oui. L'adolescen
Chapitre 35 : Retrouver ses habitudes
« Hey, vous deux, il faudrait que vous vous réveilliez. »
Hum ? Grumpf. Il émit un grognement aux propos de Raon. Voilà bien une chose qui ne lui manquait pas le moins du monde. C'était la première nuit de Sanphinoa dans le dortoir. La principale avait aisément donner son accord, ce qui avait plu bien entendu à tous et à toutes. Il voulut s'étirer longuement mais quelque chose l'en empêcha pour le bras gauche.
« Ne me dites pas que ... »
Et pourtant, si. Elle était là. Elle endormie sur son torse, sa tête aux cheveux bleus bien sagement déposée sur sa poitrine. Elle avait remonté la couverture sur leurs corps mais surtout, Sarine était à l'autre bout du lit, en train de les regarder tous les deux.
« Depuid quand est-ce qu'elle est ici ? »
« Oh, je dirais une demie-heure après que vous vous soyez tous endormis. Elle n'arrive pas à dormir, d'après ce qu'elle m'a dit. Il lui faut un oreiller pour ça. »
Un oreiller pour ça ? On se foutait de sa gueule, c'était bien ça, n'est-ce pas ? Car bon, Sanphinoa exagérait grandement sur le coup. Il allait la faire tomber du lit et voilà le réveil qui allait la secouer grandement. Ca lui apprendra et …
« Hey, Sanphinoa. Faudrait que tu te réveilles. Tous les autres le sont déjà, même Timber. »
« Hmmm, d'accord, je veux bien, Waram. Juste une minute. »
Bof, elle faisait ce qu'elle voulait Il finit par se lever, passant une main dans la chevelure de Sanphinoa. Bah, il allait toute façon prendre une douche avant d'y aller, ça sera bien mieux. Xalex était déjà partie et Timber se léchait la patte avant gauche.
« Je peux savoir ce que tu fais ? Tu comptes te rendre beau pour qui, Timber ? »
« Graaaaaaaaaah ! » lui répondit l'ours. Ah oui ? Pour les dames de la cantine ? Pour qu'elles lui donnent quelques reste ? Je vous jure, c'était pas une vie ça.
« Animal et pourtant gigolo. Dans quel groupe je suis tombé, moi. AH ! Raon, je voulais savoir, c'est bien aujourd'hui qu'on a une après-midi de libre pour s'entraîner ? »
« Ouep ! Ils nous trouvent tous un peu ramollos parmi les élèves. Donc il a été décidé qu'on allait devoir se taper les uns sur les autres pour arranger tout ça. »
« Une méthode pédagogique qui a sûrement faite ses preuves dans certains pays. » dit Waram avec ironie alors que Raon rigolait avant de reprendre :
« Ben peut-être ? Du genre, il ne pourra en rester qu'un. Je sais que je suis avec Xalex pour l'entraînement mais je pense que ça nous nous dérangera pas de vous avoir tous les deux. »
« Quatre personnes, ça permet trois combats différents pour chacun. Oui, c'est bon. »
Bon ? Sanphinoa se levait ? Il se rapprocha du lit, l'adolescente toujours couchée dedans. Il se pencha en avant mais Sanphinoa tendit les bras, comme pou réclamer quelque chose.
« J'espère pour toi que tu ne crois pas que je vais te porter, Sanphinoa hein ? »
« Est-ce que tu peux quand même le faire, Waram ? S'il … te … plaît ? »
« Même pas en rêve. » rétorqua l'adolescent, les yeux émeraude le fixant à travers le masque.
« Alors, c'est encore plus simple puisqu'ici, c'est la réalité, Waram. »
Hin hin hin. Petite maligne. Petite et intelligente. Elle faisait de l'esprit au réveil ? Il la souleva avec aisance, décidé à la porter comme un sac de patates. Il se mit à siffloter gaiement, comme s'il partait au travail, devant les yeux interloqués de Raon, de Timber et des armures-pokémon qui étaient présentes dans la pièce.
« Bon bon bon, je sais comment je vais réveiller une demoiselle qui profite trop de moi. »
Des cris fusèrent dans la salle de bain après que Waram ait emmené Sanphinoa. L'adolescent ressortit de la salle de bain, se frottant les mains comme s'il venait d'accomplir quelque chose qu'il désirait depuis tellement longtemps. Il regarda Karry avant de dire :
« Comme un poisson dans l'eau. Comme ça, Sanphinoa sera à peu près propre avant de devoir suer pendant l'entraînement. Et au moins, elle sera réveillée. »
« Diabolique. » dit tout simplement l'armure-pokémon du Barpau avant de foncer vers la salle de bain. Waram se tourna vers Raon, lui disant :
« Je pense que je prendrais une douche plus tard. Du genre, après qu'on en ait terminé. Comme tu l'as remarqué, la salle de bain est occupée. »
« J'ai put voir ça. Bon, ben, on y va alors ? Elle nous rejoindra plus tard de toute façon. »
« Tu ne veux pas attendre un peu quand même ? Par mesure de précaution ? Je pars devant, rien ne presse. Je dirais à Xalex que vous avez du retard. »
« Oui, fais donc, j'imagine qu'avec Sanphinoa, elle risquerait de se tromper d'endroit en la connaissant. On va éviter une bêtise encore plus grosse de sa part. »
Waram croisa les bras, s'adossant au mur proche de la porte de la salle de bain. Hum … La porte n'était pas fermée, n'est-ce pas ? Elle avait oublié ça … quand Karry était rentrée. Et comme Sanphinoa n'était pas partie … Hmm non ! Qu'est-ce qu'il pensait comme idiotie ? Il n'avait pas compris la première fois ? Ca ne se faisait pas.
« AAAAAAH ! Ca faisait du bien. Ils sont déjà tous partis, Karry ? »
« Je vais vérifier ça … … … Oui, c'est le cas. Tu peux sortir ! » s'exclama l'armure-pokémon alors qu'il clignait des yeux. Il n'avait pas ouvert la bouche mais elle aimait bien pourrir la vie de l'adolescente, n'est-ce pas ? Mais pourtant, lorsqu'elle sortit , elle était habillée.
« Elle m'a déjà fait le coup une fois, Waram. Je ne suis pas bête pou tomber dans son piège une seconde fois. Tu veux te doucher maintenant, Waram, je peux attendre hein ? »
Il allait faire vite alors. Il jeta un bref regard à la baignoire. Bon, elle l'avait rincée mais difficile d'ignorer les petits résidus de peau qui étaient présents un peu partout et éparpillés. Dans la douche, il entendit quelques murmures :
« Allez, un peu de courage. Lui-même s'était pas privé la dernière fois. Et puis, avec le rideau, tu verras rien. Tu es une grande fille non ? Tu dois être intéressée. »
« Je … Je le suis … mais non. C'est Waram. Je ne ferais pas ça. »
« Alors, moi-même, je le ferais. » dit-elle avant de rentrer dans la salle de bain. Mais aussitôt, elle se prit un jet d'eau de la part de Waram, celui-ci soupirant :
« Si tu veux faire quelque chose de discret, ne parles pas aussi fort la prochaine fois. Zou, du balai avant que je ne m'éne... »
Il n'avait pas fini sa phrase. A cause de Karry, la porte s'était ouverte un peu plus lorsque l'eau l'avait projetée en arrière. Il avait peut-être mis trop de force dans le jet d'eau mais … mais … mais … le rideau cachait tout sauf le visage … mais il voyait celui de Sanphinoa. Le visage était toujours droit … mais les yeux se baisaient. Aussitôt, il se recroquevilla dans la baignoire, se cachant intégralement dedans. NON ! BORDEL !
« Hey, vous en avez mis du temps, qu'est-ce que vous avez fait tous les deux ? »
« Rien de spécial ! Bon, on fait l'entraînement ! Raon, tu viens tout de suite ! Je commence par toit ! C'est compris ? » s'écria l'adolescent avec ce qui semblait être de la colère. Mais le visage rougit montrait un tout autre sentiment.
« Et bien, tu peux me dire ce qui s'est passé, Sanphinoa ? Je l'ai jamais vu dans cet état. » questionna Xalex envers l'adolescente aux cheveux bleus, celle-ci se triturant les doigts.
« Euh, je ne pense pas … non. Ca concerne … les garçons. J'avais juste vu dans les livres … et puis euh … voilà, c'est tout. Mais toi, tu as déjà connu des garçons, Xalex ? »
« Mais qu'est-ce donc que cette question, Sanphinoa ? Tu sais bien que dans l'école, c'est très rare. Et c'est à peine si on sait que … je suis une fille. Mais de quoi est-ce que tu parles ? Avec Waram ? Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Je ne peux rien dire, rien dire du tout … rien du tout … rien de rien. »
Ah ben ça, elle avait réussi à le remarquer hein ? Qu'elle ne pouvait rien dire. Elle poussa un petit soupir mais la gêne qui se faisait entendre dans la voix de Sanphinoa était presque perturbante. Et Waram aussi était très confus. Il ne touchait pas Raon avec qui il s'entraînait depuis déjà quelques minutes. Elle avait peut-être une idée en tête mais non … Sanphinoa et Waram n'étaient pas ainsi. C'était une idée stupide.
« On … peut s'entraîner, s'il te plaît ? Je dois penser à autre chose. »
Bien entendu, bien entendu, la question ne devrait même pas se positionner. La femme-chevalier du Barpau était aussi confuse que le chevalier du Diamat, chacun de leur adversaire prenant l'avantage sur eux jusqu'à ce que le premier combat se terminer aisément.
« Je sais pas ce qui s'est passé mais vas falloir être plus concentrés. »
« Est-ce que je peux venir moi aussi ? Je n'ai aucun groupe qui désire s'entraîner avec moi. Ils ont peur de ma puissance, il semblerait. »
Une voix masculine qu'il avait à peine entendu depuis très longtemps. Qalanos … Humpf ! Il avait réussi à ne plus être confus, se tournant vers lui :
« Je suis ton adversaire, tu vas voir ce que je vais … quoi ? Pourquoi tu me regardes ? »
« Après ce que j'ai put remarqué, il vaut mieux que je m'entraîne d'abord avec Raon, le temps que tu sois un peu mieux … éveillé, on va dire hein ? D'accord ? »
« Je suis complètement éveillé ! RAAAAAAAAAH ! Bon, Xalex, je te préviens, je te ferais aucun cadeau pour la peine. Si tu veux des excuses, tu les demanderas à Qalanos. »
« Et … euh … moi ? Qu'est-ce que je fais ? » demanda Sanphinoa alors que Waram la fixait pendant une seconde avant de détourner la tête :
« Bon, viens te battre avec Xalex aussi. Je vais me battre à un contre deux. Comme ça, je serais sûr d'être concentré, pas trop le choix. »
« Comme tu le désires. Sanphinoa, aucune pitié pour Waram ! »
« OUI ! J'ai compris le message ! Je vais aussi tout donner dans ce combat ! Waram, prends garde à toi, je ne retiendrais pas mes coups ! »
Bof, qu'elle vienne. Il l'attendait ! Il fit un petit mouvement de la main pour inciter Sanphinoa et Xalex à se ramener. Pfiou … Concentration, concentration … Concentration. C'était la meilleure chose à faire dans une telle situation, oui.
« Je vais vous en faire baver les filles ! C'est quoi ça ? C'est complètement fou ! Vous comptez faire quoi hein ? Je peux le savoir ? Pas me battre non ?! »
Est-ce qu'il avait réussi à agacer Sanphinoa ? Tout ce qu'il remarquait, c'est que l'adolescente aux cheveux bleus prenait maintenant un sérieux avantage sur lui. Xalex ne donnait pas tout, contrairement à la femme-chevalier du Barpau.
« Je tiens à rappeler que ce n'est qu'un entrainement vous deux. J'ai l'impression que vous venez de l'oublier ou alors, est-ce que je me trompes ? »
« Ce n'est pas totalement faux … il faut avouer. » murmura faiblement Sanphinoa sans pour autant alléger la puissance de ses coups.
« Il vaut mieux combattre ainsi et ne pas trop se poser de questions, on verra après ! »
Bon ! Sanphinoa se donnait à fond, il allait faire de même. Poussant un cri de rage, il plaça ses mains en avant, arrivant aux épaules de Sanphinoa avant de la projeter au sol. Mais celle-ci l'attrapa par l'épaule, le faisant tomber dans sa chute.
« Aie, aie, aie, on est bon pour une roulade et ... »
Wow ! Ils allaient se prendre un arbre ! Au dernier moment, il se plaça de telle sorte qu'il percuta l'arbre, Sanphinoa écroulée contre lui. Faiblement, elle chuchota :
« Wa … Waram … Ce matin, j'ai vraiment put … l'ombre … »
« AAAAAAAAAH ! Mais tais toi, Sanphinoa ! N'en parle pas ! Je ne veux rien savoir ! »
Pourquoi est-ce qu'elle avait remis ça sur le sujet ? Pourquoi ? POURQUOI ?! Il voulut la repousser mais il n'en avait pas la force sur le coup. Il était complètement perturbé. Pourquoi fallait-il que ça soit elle ? Et pas quelqu'un d'autre hein ? POURQUOI ?
« J'ai tellement honte, tu peux pas savoir, Sanphinoa. J'ai tellement honte ... »
« C'est pas à toi … C'est de la faute à Karry ! Toujours de sa faute de toute façon. »
« C'est pas faux … Enfin puis euh … moi aussi, j'ai put voir y a quelques jours aussi. »
« V… voir quoi ? Qu'est-ce que tu as put voir, Waram ? » bafouilla l'adolescente aux cheveux bleus, Waram étant complètement rouge aux joues, n'osant pas la regarder avant de dire :
« Bah … C'était à travers le rideau mais donc j'ai vu l'ombre complètement. Tu as des jambes très fines, Sanphinoa. Oui, voilà. »
« Pfiou … Tu regardais que mes jambes. Ben moi, c'était aussi l'ombre hein ? J'ai rien vu en vrai, je dois t'avouer, Waram et puis... »
« Euh, j'ai vu aussi le haut. Enfin, j'ai tout vu dans l'ombre. Tout … Euh … Ils sont plutôt gros pour seize ans, c'est ça que je dois dire ? »
Il sentit les tremblements dans le corps de Sanphinoa. Cette baffe, il n'allait pas la démériter. Il se préparait déjà à la réception mais rien n'arriva. Sanphinoa se redressa en murmurant :
« Bon, euh chacun a vu l'autre donc … on fait comme si on sait rien du tout ? Et on oublie tout ça, Waram ? Qu'est-ce que tu en dis ? »
« Que ça va être très difficile d'oublier. Désolé, Sanphinoa … mais bon, euh, dans cette situation, j'espère que tu comprendras ? »
« C'est vrai que ça va être difficile à oublier, Waram. Ca va rester dans ma mémoire … et ce n'est pas déplaisant ! Je vais aller m'entraîner avec Xalex ! Reposes-toi un peu ! »
Elle l'avait laissé là, l'adolescent ayant la bouche grande ouverte. Qu'est-ce que … Sanphinoa venait de dire exactement ? C'était pas la fille qu'il connaissait, n'est-ce pas ?
Pfiou … Il était un peu hagard, cherchant à bien cerner tout ce qui se passait autour de lui. Peut-être qu'il s'imaginait trop de choses et qu'il avait l'esprit un peu trop … pervers ? Pervers ? Vraiment ? Envers qui ? Sanphinoa ? HEY ! Ca restait une fille à croûtes. Mais derrière ce rideau, il avait vu … autre chose. Une autre apparence.
« Brr ! Je pense qu'à des conneries, moi ! » s'écria l'adolescent. Il était temps de se relever et de se remettre à l'entraînement. PFIOU ! C'était difficile de ne pas se compliquer la vie.
Mais bon, s'il fallait se motiver à l'entraînement, c'était pour une bonne raison. Il comptait bien mettre une raclée à l'Antre de la Terre lorsqu'il allait les revoir. Oh que oui … et surtout à cet enfoiré. Celui qui avait retiré la vie de Delphy.
… … … C'était étrange. Il la connaissait à peine mais Delphy l'avait bien marqué. Elle qui vivait selon les règles du destin. Elle qui était dirigée comme un automate … Humpf … Il ne l'avait pas assez connue malheureusement.
« C'est vraiment désolant. » se murmura t-il à lui-même avant de donner deux puissants coups en avant, utilisant ses pouvoirs ténébreux.
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
Deux cris fusèrent en même temps alors qu'il remarquait les corps de Xalex et Sanphinoa qui étaient renvoyés en arrière. Zut ! Il n'avait pas surveillé la puissance de sa frappe. Il courut aussitôt vers les deux filles, regardant Sanphinoa et Xalex.
« Pardon, pardon, pardon, pardon ! Ce n'était vraiment pas voulu ... »
« Qu'est-ce qui t'a pris d'agir comme ça, Waram ? Est-ce que ça fait mal ? Bien sûr que ça fait mal. Tu as été une vraie brute sur le coup. »
« Pardon … Je pensais à Doué … enfin à l'Antre de la Terre. Et comme je leur en veux salement pour toute cette histoire … disons que je n'ai pas contrôlé mon corps et mes poings. Pardon, ça ne se reproduira plus. On peut reprendre. »
S'il avait vraiment voulu faire mal, il l'aurait fait depuis longtemps. Il souleva Sanphinoa et Xalex, la première le regardant étrangement, comme pour l'interroger. Qu'est-ce qu'il y avait ? Il avait une tâche ? Néanmoin, Qalanos se rapprocha de lui, disant :
« Bon, Raon a réussi à résister un peu plus longtemps que prévu. Waram, c'est ton tour ? Pendant ce temps, ils peuvent tous les trois se reposer. »
« Je vérifie juste si elles vont bien et je suis là. D'accord ? Ca prend quelques minutes, rien de plus. Tu peux attendre un peu ? »
« Hein ? … Euh d'accord quoi. Pas de problèmes, oui. » dit le chevalier du Yanma, plus étonné qu'autre chose par les propos de Waram. Il fallait dire qu'il ne se serait jamais dit que c'était bien ce dernier qui venait de demander une telle chose.
« Tant mieux. Bon … Euh, les filles, vous pouvez voir commnt va Raon ? »
Simple mesure de précaution. Il n'était pas très rassuré par la raclée que Qalanos avait donné à Raon. Alors, même après un mois et une nouvelle armure, Raon n'était toujours pas au niveau de Qalanos ? Impressionnant. Vraiment … très impressionnant. Mais dommage, tout cela allait s'arrêter dès maintenant.
« Qalanos , dis toi que ce n'est qu'un avant-goût de ce qui risque de t'attendre au prochain tournoi. Cette fois-ci, je compte bien me déchaîner. »
« Fais donc … Montres moi donc tous ces changements. »
Oh … Il n'allait pas s'en priver. Qalanos ne faisait peut-être pas partie du quatuor mais à force de passer du temps avec eux, c'était un peu pareil. Ailleurs, bien ailleurs, trois hommes d'un âge avancé étaient en train de discuter dans ce qui semblait être une base faite en intégralité par du marbre, comme pour une architecture d'un ancien temp.
« Double échec de votre part. Hahaha … J'arrive pas à croire ça. »
Chapitre 36 : Une dernière tentative
« Vous allez vraiment vous battre comme deux gamins qui n'ont pas réussi à obtenir ce qu'ils désiraient ? C'est d'un ridicule, hahaha … mais ça vous colle bien. »
« La ferme, toi ! Tu es le seul qui n'a rien foutu, je te rappelle ! » hurla l'un des deux hommes d'un âge avancé, dans la trentaine voire quarantaine d'années.
« Oui mais entre vous et moi, je ne tues pas nos membres s'ils n'accomplissent pas une chose aussi simple que cela … tellement simple qu'après tout, nous avons subi deux échecs. »
« Tsss … Ces foutus pouvoirs psychiques sont une vraie plaie aussi ! Comment est-ce que tu veux que l'on lutte contre ça ? Mais qu'importe, ils sont tous morts. »
Il n'y avait que trois personnes. Trois hommes qui, malgré leur couleur de cheveux, semblaient avoir des traits physiques communs entre eux. Des triplés que nul ne pouvaient ignorer dans l'Antre de la Terre. Et pour cause : il s'agissait de leurs chefs.
« Tu en es sûr et certain ? Comment on peut te faire confiance ? Tu as zigouillé tout le monde, si je me trompes pas hein ? »
« Les faibles ne méritent pas de vivre, c'est aussi simple que ça. Je ne vois pas pourquoi je me prendrais la tête avec de telles conneries de toute façon. »
« Car sans ça, on ne sait pas si y a eut des survivants ou non chez eux. »
« Ah … Vraiment … Qu'est-ce que l'on va faire de vous deux hein ? Je me poses sincèrement la question en vous regardant. J'ai l'impression que c'est foutu ou presque. »
« Ca l'est pas ! Je vais y retourner et comme ça, je lui règlerais son compte une bonne fois pour toutes ! Ce n'est qu'une école de gamins, rien de plus. »
« Mais leurs professeurs et surtout leur principale vous poseront de gros problèmes. Vous allez foncer bêtement dans le tas, sans même réfléchir ? »
« En y allant à deux, on devrait aisément les battre. Ce n'est pas un souci. Et dire qu'on fait tout ça à cause de simples suppositions … quelle débilité. »
« De simples suppositions ? Il y a de très fortes chances que les rumeurs soient vraies. Dans le monastère, notre espion a bel et bien senti sa présence dans cet adolescent. »
« Donc, on fait quoi ? On attends sagement qu'il se montre dans un autre pays ? »
« C'est la meilleure solution … mais nous avons perdu trop de temps par votre faute. Je vais m'en charger moi-même. Je serais bien plus efficace que vous deux réunis. »
Les trois hommes se regardèrent en chiens de faïence, signe qu'ils étaient à nouveau prêts à en découdre avec les mains si la conversation continuait dans ce sens.
« De toute façon, je vais te laisser faire. Comme tu fais tellement le fier ... »
« Et puis, chacun son tour. On sera deux à se foutre de toi si tu te plantes. »
« Humpf ! Continuez de plonger dans vos désillusions, tous les deux. La déception sera encore plus grande quand vous comprendrez à quel point vos paroles sont absurdes. »
« Tu ne ferais pas mieux de te préparer ? Avec ta bande ? Que l'on puisse déjà penser aux futures phrases que l'on te ira. »
« Rien ne presse … Cela ne commencera pas avant une semaine d'après le plan que j'ai en tête. Pourquoi devrais-je aller trop vite ? »
« Tsss, toujours aussi prévoyant, c'en est énervant ça. »
Et oui. Mais cela avait toujours été ainsi. Alors que les deux autres sont souvent du genre à chercher les problèmes et aussi à être leurs causes, lui-même préférait tout simplement prendre son temps pour profiter un maximum.
Hum … et cela avait l'avantage de pouvoir être diablement efficace comme tactique. Car pour beaucoup, l'Antre de la Terre était un groupuscule prêt à tout ravager. Alors, quand on se mettait à employer des tactiques plus basiques et discrètes, la surprise était telle que nul ne pouvait alors riposter. Hum …
« Tu ne veux pas en parler, néanmoins ? Juste qu'on voie … »
« Cela dépend de comment voulez-vous que le monde nous perçoit ? »
« Comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? On a déjà pas une bonne réputation alors bon … c'est pas comme si c'était vraiment dérangeant en fin de compte. »
« Vous parliez de prendre d'assaut l'école de Gliros. Après un tel acte, il ne faudra pas espérer que l'un de nos représentants puisse rendre là-bas. Vous comprenez ce que je veux dire ? »
« Tu vas quand même pas … t'y rendre de cette manière ? Tu vas vraiment attaquer l'école de Gliros ? Comme ça ? Et c'est pas toi qui disait que ça serait de la folie ? »
« Laissez-moi donc faire, de toute façon, vous n'avez plus voix au chapitre. J'ai eut simplement la confirmation que je désirais de votre part. Vous n'aurez aucun problème à cela … tant mieux … oui, tant mieux. »
Tant mieux ? Tant mieux ? Est-ce qu'il se foutait de leurs gueules ? Où est-ce qu'il voyait un tant mieux hein ? NON MAIS OH ! Ils lui parlaient ! Sauf que l'homme s'éloigna de ses deux frères, ne semblant plus avoir rien à dire.
« Qu'est-ce qu'il m'énerve, celui-là … Toujours à être le dernier à rentrer en action. »
« Sauf que ça paye généralement … c'est souvent lui qui réussi là où nous avons échoué. » dit calmement le second triplé. Ah … Dommage, dommage. Mais bon, tant que cela était accompli … c'était le mieux pour l'Antre de la Terre. Bientôt, le monde entier allait entendre parler d'eux ! Devenir l'organisation la plus importante ? C'était un but si proche !
Ailleurs, dans l'école de Gliros, Waram était resté éveillé toute la nuit comme pour vérifier quelque chose. Cela faisait maintenant une bonne demie-heure que tout le monde dormait mais ce n'était pas là le problème. Il patientait … jusqu'à entendre une petite voix :
« Hmm … Vraiment rien à faire. Depuis que je le connais … je peux plus dormir paisiblement. Il va encore m'en vouloir, je suis sûre. »
La voix de Sanphinoa. Elle semblait presque triste alors qu'un mouvement se fit voir vers un lit éloigné. Une petite forme qui s'avançait vers lui, éclairée par la lumière de la lune. Sanphinoa … avec son masque sur le visage. Elle regardait à droite et à gauche, n'ayant pas remarqué que Waram avait les yeux grands ouverts.
« Hum … et puis … bon … zut … il est de dos, c'est dommage. »
Il avait juste bougé un peu auparavant, pour la laisser faire. L'adolescente ouvrit la couverture, s'engouffrant à l'intérieur avant de venir se coller contre le dos de Waram. Il sentit son corps contre le sien tandis qu'elle chuchotait :
« Oui, c'est tellement plus facile … j'ai l'impression qu'il me protège. »
Lui ? La protéger ? Auparavant, il aurait plus que signalé que ça ne serait jamais le cas. Aujourd'hui, ce n'était plus pareil. Il finit par se retourner, Sanphinoa étouffant son cri alors que les yeux rouges de Waram observaient son visage masqué.
« Wa … Waram … mais tu ne dors pas ? Je pensais que ... »
« Tu pensais très mal, Sanphinoa. » coupa t-il tout simplement alors qu'elle s'apprêtait à quitter le lit, bredouillant quelques mots. Mais il vint la retenir tout doucement. « Et si tu m'expliquais plutôt ce qui te tracasse au point de t'empêcher de dormir ? »
« Pas grand … pas grand-chose, Waram. C'est juste que … enfin bon ... »
« Allez, tu peux parler, je ne vais pas te manger, non plus. C'est encore … ces cauchemars ? Un peu comme moi ? C'est vrai que … depuis que tu es là, je suis plus soulagé. »
« C'est vrai, Waram ? Je te fais ça comme effet ? » demanda Sanphinoa faiblement, pour éviter de réveiller les autres. Il hocha la tête positivement, reprenant :
« C'est vrai. J'ai énormément de mal à dormir d'habitude. Sarine peut te le confirmer. Mais je ne sais pas pourquoi, avec toi, c'est beaucoup plus simple. Je n'ai aucune explication raisonnable et logique à une telle réaction. »
« Peut-être que … se savoir l'un proche de l'autre, ça nous calme et nous apaise ? Même si on ne s'en rendait jamais compte auparavant ? »
« Peut-être que c'est ça, ça serait une bonne chose. Bon … tu veux rester ou non ? Maintenant, tu n'as plus besoin de te cacher tous les soirs hein ? »
« Je ne me cachais pas … mais si les autres savent que … c'est intentionnel ... »
« On s'en fiche. Je crois que j'ai déjà eut mon quota de remarque la première fois. Alors dès demain, quand ça sera l'heure de se coucher, tu viendras, d'accord ? Sarine et Karry n'auront qu'à dormir sur le lit libre, ensemble, toutes les deux. »
« Je ne suis pas sûre que Karry apprécie cela. Sarine non plus … mais d'accord. Si tu me le proposes, je n'ai aucune raison de refuser. »
Il ouvrit légèrement les bras, Sanphinoa s'y engouffrant pleinement maintenant. Elle était radieuse et heureuse. Mais surtout, il sentit un petit mouvement de sa main à hauteur de visage de l'adolescente. Quelques secondes après, il remarqua qu'elle déposait un objet.
« Sanphinoa, qu'est-ce que … ce n'est pas ... »
« Et si, Waram, c'est mon masque. Je ne veux pas encore que tu me vois … alors s'il te plaît, ne me regardes pas. C'est juste que … c'est tellement plus … chaleureux de te sentir de la sorte contre mon corps, ne m'en empêche pas. »
« Euh, je ne veux pas t'en empêcher mais si je vois ton visage, tu vas devoir me tuer et j'avoue que l'idée continue de me déplaire, hein ? »
« C'est vrai. C'est la règle … mais si cela peut te rassurer, il y a une autre condition que de tuer l'homme qui a vu mon visage. Mais je ne veux pas encore … te la dire. »
« Comme … tu veux, Sanphinoa. Dormons alors. » murmura l'adolescent-chevalier.
Pourtant, il avait l'irrésistible envie de voir son visage. C'est bête mais quand on lui disait de ne pas faire, il voulait le faire. Mais il devait se retenir, par respect pour l'adolescente aux cheveux bleus. Hum … Même ses derniers sentaient bon. Elle se les lavait fréquemment … et cette peau, il n'y avait plus autant de croûtes qu'avant.
« Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est-ce qui nous arrive ? »
Il pensait avoir une réponse de Sanphinoa mais elle s'était déjà endormie dans ses bras. Changé, il avait trop changé à cause des morts du monastère. Peut-être parce que pour la première fois, il avait perdu des personnes … qu'il appréciait ? Qu'il ne voulait pas que ça recommence ? Qu'il ne voulait pas que cela arrive à Sanphinoa ? Même pour Raon et Xalex, il ne voulait pas de ça. Ni cette principale … ni même d'autres élèves.
Stupide, c'était tout simplement stupide … mais voilà qu'il caressait les cheveux de Sanphinoa. Est-ce qu'il avait peur ? Peur de ce qui pouvait se produire ? L'Antre de la Terre voulait sa capture. Et pour ça, il n'hésiterait pas à tuer un maximum de personnes autour de soi. Ils avaient montré … qu'ils n'avaient aucune loi.
« Et si je décidais de fuir ? Comme ça, je suis sûr … qu'ils ne seront pas en danger. »
Sanphinoa était une adolescente si fragile. Il ne pouvait pas se permettre ça. Pour la première fois, depuis son retour à l'école, il voulait agir pour les autres. Pour la première fois, il voulait défendre une personne proche. Quitte à ce qu'il soit ridicule … et risible. Est-ce que Sarine comprendrait ? S'il décidait de fuir définitivement ?
Le lendemain matin, il fût réveillé subitement par quelque chose de mouillé qui venait se coller à sa joue gauche. Sur le coup, il n'avait pas encore compris mais en ouvrant les yeux, il remarqua que Sanphinoa mettait correctement son masque sur le visage.
« Hein que quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu peux me le dire ? »
« Oh, rien de spécial, Waram. Rien du tout, je peux te le promettre. »
Qu'elle le lui promette n'allait pas vraiment changer le tout hein ? Mais bon … il passa une main sur sa joue. Est-ce qu'elle aurait … fait ça ? Elle l'aurait embrassé sur la joue ? Il aurait envie de crier mais non, les autres dormaient encore.
« Merci pour cette nuit, Waram. Et pour les prochaines. Je vais déjà me préparer pour ce matin. Nous avons cours dans une heure et demie. »
« Fais donc mais je te préviens, ne prends pas toute l'eau chaude, compris ? J'en ait besoin, moi aussi. Et frottes bien partout sauf si tu vois que ça coince. »
Il parlait bel et bien de ses croûtes. S'il avait réussi à faire des efforts, normalement, elle aussi devait en être capable. Mais il savait … qu'elle l'écouterait. Elle partie en direction de la salle de bain, murmurant faiblement :
« Par contre, Waram. Interdiction de regarder … cette fois, c'est compris ? Sinon, j'utiliserais mes pouvoirs de femme-chevalier si c'est nécessaire. »
« He … Hey ! Je suis pas comme ça, moi. Enfin, pas trop quoi … et je passe pour quoi ? »
« Je ne sais pas trop, à toi de trouver, non ? » dit-elle dans un grand sourire des plus innocents, ayant soulevé son masque juste au niveau de ses lèvres pour qu'il puisse le voir.
Tsss ! Qu'est-ce qu'elle maligne quand elle s'y mettait hein ? Difficile de lui en vouloir. Bon, ce n'était pas bien grave … il allait sûrement trouver une autre occupation en patientant. Et puis, il ne comptait pas du tout aller voir Sanphinoa pendant qu'elle était sous la douche. Hum ? Tiens, il allait embêter Sarine pour la réveiller.
« Sarine, Sarine, y a le feu. Il faut que tu bouges tout de suite, sinon on crame ! »
« Hein ? Que quoi ? Non ! Le feu ! Waram, vite ! Il faut fuir ! Vite ! »
Elle s'était redressée presqu'aussitôt, ses têtes regardant à gauche et à droite pour voir d'où provenait le feu. Feu parfaitement inexistant comme elle put le remarquer après quelques secondes. Elle grogna quelques secondes avant de dire :
« Au cas où, j'ai put entendre tout ce que toi et Sanphinoa avaient dit. Je ne pensais pas ça de toi, Waram. Comme quoi, on juge très mal les gens. »
« Hey … Hey ! C'était un accident ! Ne commence pas à t'imaginer des choses fausses ! »
« Oh ? Et pourtant, c'est bel et bien elle qui a dit cela .. et tu ne la contredisais pas. »
Grumpf. Ca servait à rien de discuter. Il voulait embêter Sarine, il avait réussi. Il allait faire de même avec Karry, commençant à la secouer tout en criant :
« Attention Karry ! Tu es en train de te noyer ! Fais gaffe ! »
« Je sais pas nager, moi ! Aidez-moi au lieu de crier ! J'ai besoin d'aide et ... »
Le silence plana pendant quelques secondes, Karry ouvrant ses yeux de Barpau pour regarder Waram qui restait en face d'elle, avec un visage impassible. Il murmura :
« Oui, tu as sérieusement besoin d'aide, je confirme ça. C'est violent ... »
« Je suis une armure-pokémon qui vit dans la mer … à la base. Tu t'es foutu de moi, c'est bien ça, Waram ? Avant que je ne te foutes ma queue dans ta face. »
« Moi ? Je ne suis pas comme ça, tu dois faire erreur sur la personne. »
Innocence et pureté incarnée. Il regarda Karry avec le plus grand sérieux du monde. Pourquoi aurait-il fait une telle chose ? Elle prit sa respiration avant de sauter sur place et de lui décocher un coup de nageoire dans la face. Pas trop fort, néanmoins car :
« C'est assez amusant. Tu l'as fait à qui d'autre, Waram ? Sarine, j'imagine ? »
« Raor, Xalex, Istiti et Nadyra dorment encore. Je n'ai aucune idée pour eux. »
« Mouais, mouais, mouais … tu veux pas en avoir plutôt, je préfère que tu dises la vérité, quoi. Enfin bon, pas grave, on trouvera bien une solution, tout ça. »
Moui. Mais ça ne serait pas aussi marrant qu'avec Sanphinoa. Il n'avait pas envie d'aller la voir sous la douche, pas du tout … loin de là … enfin bon. Il poussa un petit soupir, se préparant lui aussi de son côté après qu'elle soit sortie de la salle de bain. Cette fois-ci, elle s'était déjà habillée à l'intérieur. Chose surprenante, elle ne mettait pas autant de temps que ça en fin de compte. Il pensait que les filles avaient une durée interminable par rapport à cela. Comme quoi, il pouvait se tromper lourdement à ce sujet.
Pfiou … S'il ne se trompait pas, bientôt allait avoir un nouveau tournoi non ? Pour encore juger la force de chaque chevalier. Il espérait ne pas tomber sur Sanphinoa cette fois, sauf si c'était les demi-finales voire même les finales. Enfin, cela reviendrait à dire que l'un ou l'autre auraient réussi à battre Qalanos, chose qui restait très compliquée.
« Waram ? C'est bon pour moi, tu peux y aller. »
« J'espère qu'il reste de l'eau chaude, Sanphinoa. Sinon, tu m'entendras parler … et ça risque de ne pas être joyeux ce que j'aurais à dire hein ? »
« Oui oui. Roh. Tu peux y aller, Waram. Dépêches-toi au lieu. Ils ne sont toujours pas réveillés ? A part nos armures-pokémon. » demanda Sanphinoa.
« Si tu veux t'amuser à ça, fais-le. Nous nous sommes réveillés un peu trop en avance. »
Discussion habituelle. Mots habituels. Oui, cela faisait maintenant une dizaine de jours qu'il était revenu à l'école mais il se sentait à nouveau … comme auparavant. Il se sentait bien dans cet endroit. Il se sentait mieux. Par contre, il était hors de question de le signaler à la principale. Elle pouvait toujours rêver qu'il avoue une telle chose.
Chapitre 37 : Une pure folie
« Alors ? Waram ? Tu estimes tes chances à combien de pourcent ? »
« Hum ? Par rapport au fait que je vais gagner ce tournoi ? Aisément un bon 99 %. Le pourcent restant serait seulement si je suis malade ce jour-là. »
« Ooooooh. Confiant hein ? Et même pas un peu trop. » dit Raon alors que Waram haussait les épaules. Bien sûr qu'il était confiant. Il n'allait pas participer à un tournoi s'il n'était pas confiant hein ? Ça serait particulièrement stupide, non ?
« Je vais tenter d'arriver au quart de finale cette fois, Waram ! » s'exclama Sanphinoa, l'adolescent aux cheveux noirs se tournant vers elle.
« Je pense que tu as toutes tes chances d'y arriver si tu crois en toi. E toute façon, sauf si nos combats sont en même temps, on viendra te soutenir, n'est-ce pas ? »
« Bien sûr ! Hors de question de laisser une Sanphinoa désemparée ! »
« Sauf si je l'affronte bien entendu. Même si je respecterai mon adversaire. » répondit Xalex avec neutralité après quelques secondes.
« Alors, c'est finalement décidé, Sanphinoa. Mais bon … pour ça … il va falloir déjà que l'on gagne nos premiers combats. C'est normalement à mon tour. »
Ils étaient tous les quatre réunis, comme auparavant. Et c'était une chose que Waram appréciait énormément. Ah … Qu'il appréciait tellement. Il poussa un soupir de soulagement et de plaisir avant de s'éloigner. Le premier combat fût des plus aisés. Il ne dura que quelques minutes, Waram n'utilisant pas toute sa force. Mieux encore. Lorsque le combat fût terminé, il s'approcha de son adversaire, le soulevant à une main avant de dire :
« Fais gaffe à toi, la prochaine fois. T'as pas eut de chance, c'est tout. S'il le faut, vas soigner ton bras avec lequel tu as paré mon coup. On ne sait jamais, les bleus, ça peut être chiant. »
Et ensuite ? Plus rien ? Il ne jeta pas un regard aux spectateurs, quelques murmures se faisant entendre par-ci, par là. Il y avait toutes les organisations encore une fois. Lorsqu'il quitta l'arène, il vit Sanphinoa qui se rapprochait de lui avec un grand sourire.
« Bravo Waram ! Ce fut peut-être simple pour toi mais ... »
« Une victoire reste une victoire. C'est étrange, les spectateurs ne m'ont pas hué mais n'ont pas applaudit non plus. Peut-être que la victoire n'avait rien d'impressionnant. Enfin, mon adversaire a quand même cherché à parer mes coups. Ca prouve qu'il voulait vraiment gagner lui aussi … même s'il ne pouvait rien y faire. »
« Chacun et chacune font de leur mieux pour ça, Waram. Mais je crois que tous ne sont pas encore au courant des petits changements concernant ta personne. »
« Des changements ? Je ne suis pas si différent que ça. Déjà, physiquement, je n'ai pas changé, j'ai peut-être gagné quelques centimètres mais à part ça … Enfin, c'est à toi. »
« Tu me souhaites bonne chance ? » demanda t-elle en tendant les bras.
Raon et Xalex étaient déjà en combat ? Personne dans les couloirs ? Grumpf, non. Pas d'enlacement. Il lui tapota doucement le crâne mais ce fut elle qui vint chercher son corps, le serrant dans ses bras avant de dire d'une voix enjouée :
« Je suis sûre d'y arriver maintenant, Waram ! Je vais faire de mon mieux ! »
« Le mieux, ce n'est pas suffisant.mais … donc, bonne chance, Sanphinoa. Tu peux le faire, j'en suis vraiment convaincu. Montres-leur ce que tu sais accomplir. »
Elle tapota contre son coeur en signe de courage, quittant les bras de Waram. Celui-ci partit en direction des tribunes, là où les perdants des précédents matchs étaient présents ainsi que ceux qui attendaient leurs tours pour les prochaines sessions.
Hum … Comment est-ce que l'on pouvait encore tolérer les membres de l'Antre de la Terre ici ? Il se le demandait … car oui, il y avait chaque organisation mais cela ne changeait rien. Ah … Enfin bon, il était là pour encourager Sanphinoa et il allait le faire.
Dès qu'elle était en difficulté, il criait son nom, rapidement rejoint par Raon et Xalex. Mais dans le fond, Sanphinoa se débrouillait vraiment bien toute seule. Et même si ce n'était pas aussi propre que lui … elle avait réussi à obtenir la victoire.
« Elle a tellement changé depuis que tu es là, Waram. C'est si … merveilleux. »
« Je ne sais pas si on peut dire que c'est merveilleux … mais je suis fier d'elle. Est-ce que c'est suffisant ou non ? Pour dire que c'est bien ? »
« C'est plus que suffisant. Vas le lui dire en face. Nos prochains matchs ne commenceront pas avant une ou deux heures de toute façon. »
Ce n'était pas faux. Il fit un geste positif de la tête en direction de Xalex avant de quitter celle-ci ainsi que Raon. Ils avaient leurs armures sur le corps mais comme pour lui, elles étaient un peu plus impressionnantes maintenant …
« Coucou, Waram ! Tu as vu, dis dis ? Tu étais là ? »
« Bien sûr. Tu ne m'as pas entendu crier ton nom et te féliciter quand tu as réussi à battre ton adversaire ? Ou alors, tu étais trop concentrée. »
« J'avais peur … vraiment peur … peur de te décevoir, Waram. C'est tout. Je n'étais pas sûre d'y arriver, je n'étais pas certaine ...de tout ça mais j'ai trouvé la force ! »
« Tu as les capacités pour ça. Moins que d'autres mais ça ne fait pas de toi un ersatz de femme-chevalier. Bravo pour ta victoire, Sanphinoa. »
Elle tendit les bras comme pour recevoir sa récompense mais malheureusement, il ne fallait pas exagérer. Elle en avait déjà eut une avant le début du combat hein ? Donc non, désolé mais ça ne marchait pas comme ça et … HEY ! Elle s'était jetée sur lui.
« Sanphinoa … s'il te plaît. Les gens vont se poser des questions. »
« Qu'ils s'en posent non ? On s'en fiche, n'est-ce pas ? » dit-elle avec un peu d'effronterie dans la voix. Si c'était aussi simple que ça, il aurait bien sûr répondu oui … mais ce n'était pas le cas. Alors bon … Ah …
« Bref, tu peux rester quelques secondes mais les gens vont finir par croire que je me suis complètement ramolli si je te laisse faire. Ca ne passera pas. »
« Tu as quelqu'un à protéger maintenant, ça te rendra plus fort, pas plus faible. » rétorqua t-elle alors qu'il regardait le visage masqué :
« Bien entendu … Bien entendu. Tu as tiré ça de quel livre, je peux savoir ? »
« Hey ! Mais je n'ai tiré ça d'aucun livre. Je le pense vraiment. Ca te donne la force de te relever des coups reçus car tu sais que tu as quelqu'un à protéger, c'est tout. »
« Moui, c'est vraiment basique. On dirait vraiment une histoire tirée d'un conte de fées. »
« Mais nous sommes des chevaliers-pokémon. Tu imagines la force qui nous habite, Waram ? Pour pouvoir lutter contre le mal ! »
« D'où est-ce que tu sors des répliques comme ça, Sanphinoa ? Je vous jure ... » dit-il en soupirant. Il fit un petit sourire, amusé par les propos de l'adolescente qui se statufia sur place. Q … Quoi ? Y avait un souci quelque part ?
« Tu as souris, Waram ! Tu as souris ! Tu sais vraiment le faire ! »
« Bien entendu que je sais sourire, ça n'a rien d'exceptionnel hein ? » dit-il en perdant aussitôt ce qu'il avait eut tant de mal à obtenir. Sanphinoa rigola, venant le serrer dans ses bras assez fortement avant de dire d'une voix plus qu'enjouée :
« Non, tu ne l'as jamais fait depuis que tu es ici, Waram. JAMAIS ! »
« Et même quand nous étions seuls, Waram. Tu es presque incapable de sourire. » répondit l'armure-pokémon sur le corps de l'adolescent.
« Oh bouclez-la toutes les deux. Vous n'aurez plus aucun mot de ma part pour la peine. »
« Ni même un sourire ? Mais bon, c'était un sourire sincère puisque je te ne l'avais pas demandé. C'est donc encore mieux … ah … je suis vraiment soulagée. C'est moi qui ait réussi à te donner le sourire, Waram. Je suis tellement … heureuse. Je crois que je vais me battre pour ce sourire ! Pour en avoir un autre. »
« Encore une phrase clichée et bateau. Vraiment … Je vous jure. »
Mais bon, si cela lui permettrait d'être heureuse, il n'allait pas s'en priver. Mais pour le moment, il valait mieux voir le match de Qalanos. Car il savait qu'il serait très rapide … mais cela lui permettrait de mieux encore juger son niveau.
Si tout cela était aussi simple … ah … Bon … Le second tour allait commence et ça ne sera pas bien dur encore une fois. Il ne lui restait plus que quelques secondes avant que son adversaire ne finisse pas mordre la poussière. Comme pour le premier tour, il vint s'approcher de lui, le soulevant avec aisance.
« Bon, ce n'est pas tout … mais je te laisses rejoindre l'infirmerie seul. Tu devrais être en état non ? Je n'ai pas frappé trop fort normalement. »
« … … … Ca reste franchement bizarre ce changement. Je ne sais pas trop quoi en penser. »
Son adversaire avait finalement pris la parole, pour bien montrer qu'il avait du mal à croire ce qu'il voyait. Et pourtant, c'était bel et bien la réalité. Waram haussa les épaules, quittant l'arène en premier jusqu'à ce qu'une voix ne vienne le féliciter, celle de Qalanos.
« Aucune inquiétude, n'est-ce pas ? Mais le prochain tour sera bien différent, Waram. Je te laisse deviner qui sera ton futur adversaire. Tu devrais en avoir une idée, n'est-ce pas ? »
« Est-ce qu'il ne serait pas en face de moi par hasard ? »
« Oh, quel éclair de génie … mais oui. J'espère que pour cette fois, cela devienne très intéressant. Je t'avoue que tu m'avais fait peur la première fois. »
« Ah bon ? Peur ? Moi ? C'est vrai que j'ai cette carrure qui fait que ... j'impressionne non ? Enfin, que je glace d'effroi les personnes qui sont proches de moi ? »
« Non, ce n'est pas ça … je crois que c'était le fait que tu te relèves à chaque coup que je te donnais. J'avais l'impression de ne jamais te faire plier. C'était … vraiment effrayant, oui. Comme un monstre immortel. »
« Je sais bien que je ne suis pas un prix de beauté mais de là à m'appeler monstre. » dit l'adolescent aux cheveux noirs. Bien sûr, il savait que Qalanos ne pensait pas cela de la sorte mais bon … cela était divertissant de le voir dire de telles choses.
« Nullement, ce n'était pas une remarque mauvaise de ma part. Ne le prends pas ainsi. D'ailleurs, si tu veux tout savoir, je suis soulagé de voir que Sanphinoa est entre de bonnes mains. Je ne pouvais pas être partout ... »
« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Je peux savoir ? »
« Qu'elle n'a pas survécu dans l'école par hasard avant ton arrivée. Je l'ai aidée à tenir le coup mais discrètement. Après, je n'étais pas le seul ... »
« Elle ne l'a jamais remarqué … et sa vie n'est pas pour autant devenue toute rose. »
« Nullement mais … elle est devenue meilleure que ce qu'elle aurait put être. Mais bon, cela est le passé. Elle a son protecteur attitré maintenant … et malgré tout cela, elle a réussi à garder la tête haute et continuer à rester la première dans les études. »
« C'est là que je dois te remercier, j'imagine, non ? Alors … merci beaucoup. »
« De rien, c'est tout naturel. Tu n'as pas à t'en faire à ce sujet. »
« Ce n'est pas une question de sujet ou autre. Simplement que je remercies ceux et celles qui m'ont permis de connaître Sanphinoa. Maintenant, il vaut mieux se séparer … Pas de sentiments pendant ce combat. Je donnerais tout. »
« Tu te doutes qu'il en sera de même pour moi, n'est-ce pas ? Je n'aurais aucune pitié contre toi. Je ne retiendrais aucun de mes coups. »
« Tant mieux. Ca n'en sera alors que plus divertissant. Maintenant si tu veux bien.. ; »
L'adolescent aux cheveux noirs passa à côté de Qalanos, celui-ci le laissant seul, surtout qu'il avait remarqué que Sanphinoa l'attendait au loin. Le chevalier du Diamat se rapprocha de la femme-chevalier du Barpau, la regardant avant de dire :
« Ce n'est pas encore à toi ? Ou alors, tu as gagné … et je n'ai pas vu le match. Si c'est le cas, bravo et je suis désolé … de ne pas être venu t'encourager. »
« Ce n'est pas grave et oui, j'ai réussi à me qualifier pour le prochain tour ! De quoi est-ce que tu discutais avec Qalanos ? Visiblement, ce n'était pas de choses déplaisantes. »
« Rien, il m'a juste dit que j'avais de la chance de te connaître et je lui ait déclaré que oui. »
« Que … Quoi ? Vous … vous avez vraiment parlé de moi ? » bafouilla l'adolescente, confuse et gênée par cette révélation. Waram l'invita à s'asseoir, faisant de même à côté d'elle après quelques minutes, disant calmement ensuite :
« Ne fait donc pas cette tête-là .Tu sembles gênée … qu'est-ce qui se passe ? »
« J'ai entendu des rumeurs sur nous. Vu les changements, beaucoup se demandent si ça ne fait pas plusieurs années que nous nous connaissons en fait. »
« Impossible, je suis arrivé il y a peu de temps. Ce n'est donc pas crédible. »
« Mais sincèrement, ça me donne souvent cette impression, tu sais ? »
« J'ai la même donc ce n'est pas si étrange. Je ne me rappelle pas de mon passé, Sanphinoa. »
« Et il en est de même pour moi, Waram. Tu crois qu'il y aurait une maigre chance que toi et moi … nous nous connaissions, Waram ? »
« Sincèrement ? Une infime et ridicule chance. Je ne dis pas qu'elle est nulle mais … je ne me ferais pas trop d'illusions à ce sujet. Désolé. »
« Non, cette chance infîme, je m'y accroche. Je me dis alors que c'est notre destin ! »
« Ah … Le destin m'a permis de te rencontrer, cela veut alors dire qu'il n'est pas si mauvais que ça, non ? Qu'est-ce que tu en penses, Sanphinoa ? » demanda l'adolescent aux cheveux noirs alors qu'elle prenait ses mains pour les placer dans les siennes.
Pfff, c'était de belles paroles mais bon, il avait envie d'y croire un peu. Il la laissa faire. Ils étaient de toute façon dans un couloir où pour le moment, nul ne passait. Il pouvait bien la laisser faire ce petit geste non-anodin. Subitement, le sol et les murs se mirent à trembler, des secousses parcourant la zone où ils se trouvaient, Sanphinoa s'écroulant sur Waram.
« Qu'est-ce qui se passe, Waram ?! Un tremblement de terre ?!
« Non … Ce n'est pas uniquement ça, Sanphinoa. Loin de là … Si c'était naturel, cela se saurait … mais ce n'est pas le cas. »
« Qu'est-ce que tu veux dire par là, Waram ? »
« Qu'ils ont décidé de jouer le tout pour le tout ! Sanphinoa, vas te mettre à l'abri ! »
« Pas sans des explications ! Qui sont ce « ils » ? L'Antre de la Terre, n'est-ce pas ? Tu penses vraiment qu'ils auraient lancé une attaque directement sur l'école de Gliros ? C'est de la folie ! Ils n'oseraient tout de même pas faire ça ! »
« Ils en seront capables. Ils sont à bout. Ils ont les nerfs à vif à force d'échouer. »
« Mais alors, il faut prévenir les professeurs non ? On y va, Waram ! »
Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Qu'elle se mette à l'abri, il allait s'occuper de tout ça. Mais voilà, l'adolescente n'en faisait qu'à sa tête, comme d'habitude. Pfff, elle courrait à côté de lui tandis qu'ils se dirigeaient vers les zones de duels, tout simplement pour constater l'étendu des dégâts. Des gradins entiers étaient déjà vidés … et il y avait des morts ? Parmi les spectateurs ? C'était … vraiment un carnage hein ?
« S'il te plaît, Sanphinoa, mets-toi à l'abri. On sait ce qu'ils veulent. Je m'en vais de mon côté. Attends juste que j'arrive à les intéresser. »
Il regarda à droite, puis à gauche. Il suffisait de voir parmi les spectateurs ceux qui ne cherchaient pas à fuir. Ceux qui n'avaient aucun problème avec la situation. AH ! En voilà un ! Sans crier gare, le chevalier du Diamat prépara une boule de feu violet avant de la projeter en direction d'un homme, celui-ci poussant un cri avant de tomber au sol, mort.
« Qui sera le suivant ? Je vous attends, bande d'enfoirés ! »
Voilà qu'il soulevait Sanphinoa, l'envoyant dans le décor avec un semblant de force. Surprise, l'adolescente aux cheveux bleus poussa un cri tout en remarquant que Waram courait maintenant comme pour s'enfuir. Il avait osé faire ça !
« Lorsque tout sera terminé, il se fera pardonné, aie, aie, aie. »
Mais elle souriait derrière le masque. Ce n'était pas le moment de lui en vouloir. Elle avait remarqué aussitôt qu'une dizaine de personnes, ne portant pourtant pas d'armure-pokémon, étaient en train de le poursuivre. Elle se mit à courir à leur suite.
« Karry, s'il te plaît, protèges-moi, je vais avoir besoin de ta force. »
« T'en fait pas, va. On va se charger de ces imbéciles. Waram ne sera plus seul pour les combattre. Ils vont avoir toute l'école sur le dos. »
Et aussi les membres des autres organisations. Mais le temps que les chevaliers-pokémon arrivent … Enfin, il fallait aussi voir les forces de l'Antre de la Terre. Ils avaient signé leur arrêt de mort en osant s'en prendre directement à l'école.
Chapitre 38 : Faire payer leurs crimes
« WARAM ! METS-TOI A L'ABRI ! C'est un ordre ! »
Le cri pouvait paraître violent et puissant … mais il n'était que le seul à l'avoir entendu. Et cette voix féminine était celle de la principale. Malgré la puissance, il avait remarqué qu'elle était brouillée, comme si elle avait eut du mal à l'atteindre.
« Hors de question de vous abandonner ici. Je le refuses. Je n'accepterai pas ça ! »
Il pensait pour lui-même mais il savait parfaitement que la principale avait put entendre cela … il en était convaincu même. Ah … Il poussa un petit soupir de soulagement avant de placer une main sur son front. Bon ! Ce n'était pas tout ça mais il avait normalement beaucoup de boulot. Il se retourna sans prévenir, donnant deux coups de poings ténébreux en avant.
Les deux personnes qui tentaient de le poursuivre se retrouvèrent renvoyées en arrière, celles les accompagnant finissant elles aussi dans le décor. Waram se frotta les mains, comme pour preuve d'un travail bien fait avant de dire :
« Sarine, tu me préviens si je commence à fatiguer, d'accord ? Il est hors de question que je reste là sans rien faire … mais aussi que je me laisses capturer. »
« Pas de soucis, je te le dirais … mais fais attention à toi … et Sanphinoa aussi. »
« Normalement, j'ai couru trop vite pour qu'elle me rejoigne, je ne m'en fais pas de ce côté. »
« Oh, tu sais parfaitement qu'elle serait capable de te retrouver, n'est-ce pas ? »
« C'est pour ça que je vais me mettre à courir dès maintenant, Sarine. Ils ne mettront jamais la main sur moi. Et si les autres ont besoin … je serais là. »
Il était temps de faire un carnage dans les troupes ennemies. Il n'allait pas retenir ses coups. De plus … de plus … Ah … Qu'est-ce que c'était con. Il pensait à cette femme-chevalier dragon, comme lui. Ils n'avaient pas hésité à se débarrasser d'elle.
Et c'était pour ça qu'il ne pouvait pas les pardonner. Ils n'avaient aucun regret ou remord par rapport à leurs actions. TIENS ! Encore une fois, son poing vint s'abattre sur un soldat de l'Antre de la Terre, portant une armure brune, comme fait de pierre sur le corps. Il ne ressentait pas de pokémon dans cette armure et la tête s'était retrouvée encastrée dans un mur. La raison ? Il voyait une adolescente au sol, avec son masque sur le visage.
« Relèves-toi et vite. Essaie de retrouver d'autres personnes pour vous défendre. Je vais me charger d'eux. Si tu vois des membres des autres organisations, n'hésite pas à leur demander de l'aide. J'imagine que cette situation doit être aussi déplaisante pour eux que pour nous. »
« D'a… D'accord, Waram. Mais … euh, qu'est-ce qu'ils nous veulent ? »
« Moi. Voilà ce qu'ils veulent. Et ils n'hésiteront pas à utiliser les grands moyens pour arriver à leurs fins. Mais ne t'en fait pas, je ne me laisserais pas faire. Il en est hors de question. Je ne me laisserais pas faire … et je ne vous abandonnerais pas, compris ? »
« D'a… D'accord mais fais attention, d'accord ? »
« Oui, bien entendu, je vais faire très attention … mais pas tant qu'ils seront là. »
Inutile de discuter. Il avait soulevé l'adolescente, la remettant debout sans lui jeter plus un regard. Est-ce qu'il avait l'impression d'être un héros ? Pas le moins du monde, il n'était pas comme ça, il n'avait jamais envisagé ça et pour cause : il était le responsable de cette attaque. A partir de là, impossible de se considérer comme un sauveur. Il ne faisait que réparer les torts qui étaient les siens en ce moment même.
« Ah … Ah … Ah … Pfiou, c'est épuisant, comment ça se fait ? »
Il se posait la question tout en se frottant le dos du cou. Il en était à la quatorzième personne qu'il tirait d'un mauvais pas. Il ne savait pas s'il y avait des élèves-chevaliers qui étaient morts à cause de tout ça … ou alors des professeurs mais si c'était le cas … non, il ne devait pas y penser ! Il ne devait pas penser aux choses dramatiques ! NON !
« Waram ? Où est-ce que tu es ? WARAM ! »
La voix de Raon ? Hors de question de se montrer. C'était beaucoup trop dangereux pour eux … il ne pouvait pas se permettre de les mettre en danger. Il se le refusait. Même si ça lui faisait mal de dire ça … et aussi de le penser, il valait mieux ignorer.
« Il faut que je trouve le chef de la bande, ça ne devrait pas être trop difficile. »
Il suffisait de savoir où était l'endroit le plus ravagé dans l'école de Gliros. Peut-être qu'en quittant cette dernière, il aurait alors un meilleur aperçu des dégâts ? Dire qu'il devait penser de la sorte, c'était vraiment triste. Mais vu que la situation l'exigeait …
Ah … la sortie de l'école. ZUT ! Elle était surveillée … mais ça revenait à dire que Raon était enfermé comme lui ? Et Xalex ? Comment est-ce qu'elle allait ? Et surtout Sanphinoa ? Il y avait sûrement d'autres sorties, moins surveillées par les soldats de l'Antre de la Terre !
« Pfiou … Pfiou … Pourquoi j'ai voulu me débrouiller seul ? »
Pourquoi dans sa vanité mal-placée, il avait fallut qu'il veuille une telle chose ? Il le regrettait amèrement maintenant, il le regrettait tellement … mais il devait faire avec.
« Je n'ai que ce que je mérite … quelle idiotie. »
Mais bon, il était un idiot et ce n'était pas la première fois. Et il avait assez confiance en Raon pour se dire qu'il pouvait se débrouiller seul. Mais était-ce vraiment le cas ? Il ne voulait pas une mort … de quelqu'un de proche.
Il devait aller aider Raon et vite ! Il devait faire demi-tour. Il ne savait pas quoi faire dans une telle situation. Dire qu'il était perdu était qu'un euphémisme. Il était complètement paumé par rapport à toute cette histoire mais il allait devoir faire avec.
« Pfiou … Ce n'est pas bien grave, oui … ce n'est pas bien grave, oui. »
Il était confus … et perturbé. Mais il pouvait tenir le coup. Il prit une profonde respiration comme pour être sûr de bien saisir la situation. Tout cela sera beaucoup plus simple plus tard. Ses pensées étaient déréglées tandis qu'il cherchait de quoi se montrer raisonnable.
« Mettez la main sur le chevalier du Diamat ! Tout le reste peut être tué ! Ce sont les ordres du chef ! Hop hop hop ! »
« Il aurait quand même put envoyer quelques chevaliers-pokémon avec nous, non ? »
« Il veut se servir de cette école comme exemple Il n'a pas besoin de chevaliers-pokémon pour ça. Tu verras très vite de quoi je veux parler. »
Voilà qu'il avait put entendre une conversation entre quelques soldats de l'armée de l'Antre de la Terre. Aucun chevalier-pokémon ? Sauf leur chef, c'est bien ça ? Peut-être qu'en réunissant tout le monde, ils arriveraient alors à l'abattre ? Oui, c'était une bonne idée … ou non. Cela revenait à mettre tout le monde en danger et il ne pouvait pas se le permettre.
« Hum … visiblement, puisque Waram ne veut pas sortir de sa cachette, je vais alors devoir sortir les grands moyens ... »
Une voix masculine provenait du ciel. Un simple mouvement de la main et voilà qu'une tornade venait se produire, dévastant tout sur son passage. Que cela soit des membres de l'Antre de la Terre ou alors de jeunes chevaliers-pokémon, la bourrasque happait tout ce qui se trouvait sur son passage
« Et pour la peine, voyons voir s'il peut m'entendre »
Il s'était mis alors à chuchoter doucement, comme pour murmurer quelques mots à une personne si proche de lui. Mais rien ne se passa, simplement un puissant coup de vent. Voilà, c'était tout simplement parfait … dans une telle situation. Patience.
« Rien ne sert de se presser, il sortira de lui-même. Il sait ce qui est bon pour autrui. »
A l'intérieur de l'école, Waram ne pouvait que constater l'étendu des dégâts mais surtout, par la fenêtre, il pouvait apercevoir ce qui semblait être une tornade. Il y avait vraiment … des personnes capables de produire CA ?!
« C'est pas du tout le même niveau. C'est juste … abusé. »
Il avait bafouillé ces quelques mots, n'osant pas voir la vérité en face. Il devait sortir dès maintenant et empêcher cette tornade de continuer son œuvre. En criant qu'il était là, peut-être que l'homme arrêterait tout ça ? Non, c'était idiot. Ils avaient jamais montré ne serait-ce qu'une once d'humanité. Étaient-ils vraiment humains à la base ?
« HEY ! Enfoiré de l'Antre de la Terre ! Arrête cette tornade ! JE SUIS DEHORS ! »
Et voilà. Il avait commis cette bêtise. Il était sorti de sa cachette, prêt à livrer bataille face à un adversaire dont il ne connaissait rien ou presque. A part que c'était l'un des chefs de l'Antre de la Terre, c'était tout simplement peine perdue. Mais il était dehors.
« Voilà que l'oisillon sort de son nid. Vas t-il se brûler les ailes ? »
Une voix masculine qui provenait des cieux. Sans même chercher à le regarder, Waram serra les poings avant de reprendre en criant de toutes ses forces :
« ARRÊTEZ CETTE TORNADE ET VENEZ VOUS BATTRE ! »
« Un défi ? C'est donc avec ce genre de mentalités que tu as réussi à passer outre mes deux frères ? C'est vraiment surprenant. Sont-ils encore plus idiots que je ne le pensais ? »
Mais pourtant, la tornade disparu comme si de rien n'était ,Waram laissant alors descendre l'homme du ciel. Celui-ci était encapuchonné comme le précédent mais il savait qu'il ne tarderait pas à voir son véritable visage. Mais la colère peinte sur celui de Waram était belle et bien réelle avant qu'il n'hurle :
« Qu'est-ce que vous me voulez encore ?! Vous ne pouvez pas me laisser tranquille ? »
« Pourquoi devrions-nous laisser un potentiel candidat à l'Antre de la Terre sans nous ? »
« Je ne compte pas rejoindre votre organisation débile, c'est pourtant clair non ? Je ne suis pas comme vous et je ne le serais jamais ! »
« Après que nous t'ayons offert cette belle armure-pokémon du Diamat ? Tu n'es pas très respectueux de ceux qui font des efforts pour t'obtenir. »
« Je ne suis pas qu'un vulgaire objet. Vous allez très vite comprendre ça ! » hurla l'adolescent aux cheveux noirs, courant vers son adversaire avec la ferme intention d'en terminer une bonne fois pour toutes. Pourtant, Sarine lui dit :
« Non Waram. Ne fait pas l'idiot. Tu ne peux pas réussir à le battre ! »
« Je peux néanmoins gagner du temps … et c'est tout simplement ce qu'il me faut. Du temps ! Ne t'en fait pas, tout ira bien se passer. »
« Je ne suis pas plus convaincue que ça, Waram, pas du tout. »
« Je suis désolé si cela ne te rassure pas mais bon … ce n'est pas bien grave. »
Il y allait dès maintenant ! Il poussa un cri pour se donner du courage mais alors qu'il allait atteindre son adversaire, une bourrasque le projeta sur le côté, le faisant rouler sur deux bons mètres. Il cligna des yeux, cherchant à comprendre ce qui venait de se produire :
« Mais c'était quoi ça ? D'où venait ce vent ? »
« Est-ce que tu ne saisis pas la différence entre toi et moi ? Je n'ai guère mon armure sur le corps et pourtant, je pourrais te battre à un doigt. Peut-être devrais-je commencer par les présentations, n'est-ce pas ? Je suis le chevalier-pokémon de Boréas. »
« Boréas, Fulguris, je m'en contrefous de vos armures-pokémon ! »
« Quelle vulgarité venant de ta part mais bon ... »
L'homme ne semblait guère s'en soucier tandis que Waram respirait bruyamment. Il allait vraiment tenir tête à un homme capable de provoquer des tornades. Ce n'était pas un combat comme les autres, il le sentait. Et surtout, l'homme savait qu'il tremblait.
« Tu seras impuissant devant ma force … et pourtant, tu veux tenter de m'affronter ? »
« Si cela peut vous empêcher de faire un carnage, je le ferais ! VOUS ALLEZ VOIR SI JE SUIS SI IMPUISSANT QUE CA ! »
Il allait juste devoir faire attention à Sarine. Il ne voulait pas que l'armure-pokémon se brise et la mette alors en danger. Voire même pire … que ça la tue. Mais non, ça ne serait pas aussi simple que ça, il en était vraiment convaincu.
Quelle idiotie … MAIS QUELLE IDIOTIE ! Et pourtant, il se lançait dans la bataille. Il allait tout donner dès les premières secondes ! Des flammes sortirent de ses poings, faisant leurs offices pour venir calciner l'homme.
Néanmoins, dès l'instant où elles arrivèrent à la hauteur de ce dernier, elles s'envolèrent vers les cieux, balayées par une bourrasque de vent. ENCORE ?! PAS CETTE FOIS ! S'il ne pouvait pas l'avoir à distance, il l'aura au corps à corps !
Mais même en étant à quelques centimètres de lui, il se heurtait à une barrière invisible. Il n'était pas stupide, il savait que le vent faisait encore son office. Pourtant, il ne s'arrêtait pas, observant son adversaire qui était imperméable à toute émotion en ce moment.
« Encore un acte désespéré. Comment mes frères ont-ils put perdre ? Non, perdre reviendrait à dire qu'ils ont admis leurs défaites face à toi. Mais ce n'est qu'un simple échec. »
« Je vais vous éclater … la tronche, vous ! Vous allez voir ! Je vous ferais payé ce que vous avez fait à l'école de Gliros ! Vous allez comprendre votre douleur ! »
Il allait le lui montrer ! Il allait lui montrer comment il allait s'occuper de lui ! Mais pour ça, il devait se concentrer au maximum. AAAAAAAH ! Zut … Zut … Ca ne voulait pas passer ! Malgré tous ses efforts, le poing n'avançait pas !
« C'est vraiment … triste de voir un adolescent aussi désemparé devant l'adversité. »
« Ne vous foutez pas de ma gueule, je ne vous le permets pas ! Tout cela est de votre faute ! »
« Oh ? Si tu es aussi faible, cela est de ma faute ? Quel raisonnement surprenant et un peu enfantin. Tu es faible car tu n'as pas cette force qui habite les grands de ce monde. Mais tu peux l'obtenir si tu décides de nous rejoindre. »
« JAMAIS ! C'est pourtant clair ou pas assez ? Je ne vous rejoindrais JAMAIS ! »
« C'est là la différence entre faible et fort. Les faibles ne peuvent que se plier aux décisions des forts. Cela a toujours été ainsi dans ce monde. »
Ah bon ? Et qu'est-ce qui se passait si les faibles se réunissaient contre les puissants ? Ils pouvaient alors les battre ! C'était comme ça que certaines monarchies tombaient ! C'était comme ça qu'il allait réussir à l'atteindre !
« Tu deviens fatiguant et usant, jeune homme. »
Le vent arrêta de faire son office mais Waram était maintenant à la portée du poing de l'homme, celui-ci lui donnant un uppercut qui envoya l'adolescent dans les airs. Soudainement, des lames invisibles commencèrent à taillader le chevalier du Diamat alors que celui-ci tombait lourdement au sol.
« Je suis obligé de te laisser en vie. La condition et l'étatn ne sont pas nécessaires. Nous pourrons te soigner aisément … mais pour … hum ? »
L'homme fit un mouvement sur la gauche, esquivant une projection aqueuse avant de tourner vers une adolescente aux cheveux bleus. Celle-ci s'était mise à courir à la suite de son action pour se rapprocher de Waram, de l'eau aspergeant l'adolescent.
« Waram, réponds-moi … tu es conscient ? Waram ? »
« Qu … Qu'est-ce que tu fais là ? Je peux … savoir, Sanphinoa ? Tu devais te mettre à l'abri. Tu devrais partir avec les autres et ... »
« Les autres sont là, Waram. Tu n'as pas te soucis à te faire à ce sujet. »
Il n'avait pas terminé sa phrase que la voix masculine de Raon venait de la couper. Avec lenteur, il tourna son visage vers les autres. Ils étaient trois. Xalex … Raon … Et Qalanos ? Qu'est-ce que Qalanos foutait ici ? Comme s'il venait de lire dans ses pensées, le chevalier du Yanma répondit avec neutralité :
« Dès qu'il s'agit de produire du vent, je ne suis généralement bien placé pour cela. Je comptais stopper cette tornade mais il s'avère que je n'aurai pas besoin d'agir. »
« Cinq chevaliers-pokémon de basse puissance. Que comptez-vous faire réellement dans une telle situation ? Malgré vos puissances cumulées, vous êtes incapables de ne faire ne serait-ce que me bouger de ma position. Je vous laisse cinq minutes pour tenter de me faire mouvoir de la place où je suis. Si vous n'y arrivez pas, je me chargerais de vous éliminer tous les quatre. Votre camarade n'aura alors plus que ses yeux pour pleurer devant son impuissance. »
« De bien belles paroles mais tu ne sais pas à qui tu as affaire exactement. Et je ne pense pas qu'il y ait besoin de faire des présentations. » rétorqua Qalanos, Waram étant à nouveau debout grâce à l'aide de Sanphinoa.
« Qalanos, chevalier de bronze du Yanam. Tu es peut-être le chevalier le plus prometteur dans l'école de Gliros à l'heure actuelle. »
« Mais j'imagine que vous allez dire que cela ne changera rien à la situation, n'est-ce pas ? »
« C'est exact. Il est bon de reconnaître lorsque l'on n'a pas les capacités pour lutter. »
Ils étaient cinq ! Ils étaient bien plus nombreux que lui alors … pourquoi est-ce qu'ils étaient aussi anxieux ? Pourquoi avaient-ils l'impression de se retrouver face à un titan ? Mais pourtant, ce n'était pas assez pour les faire reculer. Waram était entouré de quatre autres personnes. A eux cinq, ils pouvaient faire bouger cet homme … et le repousser.
Chapitre 39 : La voir à l'oeuvre
« Venez donc. Je vous attends. » déclara l'homme de l'Ordre de la Terre en faisant un mouvement de main. Aussitôt, de façon acrobatique, Raon commença à faire plusieurs sauts sur la gauche et la droite, bondissant comme un singe en direction de son adversaire.
« On va voir si tu vas faire le malin dans quelques minutes ! »
« Raon, pas de folie, on te suit. Waram, tu peux aussi attaquer au corps à corps. On va vous épauler à distance, moi et les filles. »
Depuis quand est-ce que Qalanos se prenait pour le chef de la bande ? Mais bon, vue la déculottée qu'il s'est pris quelques minutes auparavant, il valait mieux pour lui qu'il obéisse. Se battre en coopération avec les autres ? Il en avait strictement aucune idée comment faire … Ce n'était pas du tout son genre à la base ! Comment il était censé accomplir ça ?
« Essaie simplement d'avoir confiance dans la force des autres, Waram. »
Confiance aux autres ? Dans leur force ? C'est vrai que si Xalex et Raon avaient eut une nouvelle armure, c'était bien parce qu'ils avaient des capacités, n'est-ce pas ? Et en voyant le poing enflammé qui vint frapper l'homme, il comprenait que ce n'était pas à prendre à la légère. Néanmoins, il avait toujours ce petit doute en lui … et ça le dérangeait.
Mais lorsqu'il frappa lui-même de son poing ténébreux, il se sentait plus en confiance. Pfiou … à eux deux, ils allaient en être capables, n'est-ce pas ? Mais non, l'homme n'avait pas bougé d'un poil, Xalex commençant à envoyer de nombreux dards empoisonnés, comme Qalanos. Ils travaillaient plutôt bien ensemble, ces deux-là, non ?
Mais voilà, Waram comme Raon sautèrent sur les côtés, évitant les dards qui avaient été envoyé dans les cieux par un simple mouvement de vent de la part de leur adversaire. Des dards qui retombaient tout autour de l'homme, celui-ci se prenant de plein fouet ce qui semblait être une projection aqueuse.
« C'est tout ce que vous avez à me montrer ? C'est donc là l'étendue de votre force ? »
Rien à faire, l'homme ne s'était vraiment pas déplacé. Il n'avait même pas cherché à esquiver les coups ! Il avait tout pris de pleine face, comme si de rien n'était. C'était quoi ça ? Surtout qu'il n'avait pas d'armure sur le corps ! Ce n'était pas normal !
« Hum … tout cela à cause du vent, n'est-ce pas ? Sans lui, tu ne serais qu'un homme comme les autres. » déclara Qalanos comme s'il venait de donner une idée pour la suite du combat. Il suffisait simplement alors … de réussi à passer outre ce vent et c'était gagné ? Ca serait vraiment aussi simple que ça ? Il en doutait fortement … vraiment …
Mais si c'était le cas, ils devaient alors tout faire pour empêcher que ce vent ne stoppe leurs attaques ! Comment est-ce que ça serait possible ? Il n'était pas fait pour ça ! Mais voilà qu'un souffle vint le toucher dans le dos, le faisant accélérer pendant qu'il recommençait à donner des coups en direction de ce chef de l'Antre de la Terre.
« Puisqu'il en est ainsi … et si moi-même, je devenais sérieux ? »
« Oh ? Tu prétends que ce n'était qu'un exemple ? »
Est-ce que Qalanos bluffait ? Tout ce qu'il savait, c'est que l'homme semblait avoir retrouvé un soupçon d'intérêt aux paroles du chevalier du Yanma. Et surtout, lui-même sentait que son corps était plus rapide. Etait-ce vraiment à cause de Qalanos ?
« Profitez-en tant que ça dure. Il ne pourra pas tout esquiver. »
C'est exact ! Mais bon sang, qu'est-ce que ça lui faisait chier d'écouter Qalanos. Non pas … en fin si ! Ça le faisait chier ! Car bon, c'était Qalanos et il n'avait pas vraiment envie de juste l'écouter … mais bon …
« Si ça nous permet de nous venger de ce qu'ils ont fait à cette femme-chevalier mais aussi aux personnes du monastère, je veux bien t'écouter ! »
Voilà, il était prêt à suivre les paroles de Qalanos ! Tout ça pour obtenir la victoire sur leur adversaire. Pourtant, celui-ci soupirait, visiblement déçu :
« C'est donc cela ? Faire profiter tes coéquipiers de ta vitesse ? S'ils n'ont pas assez de force, ça ne changera rien. Si ce n'est que ça ... »
« C'est amplement suffisant. Xalex ? Je te fais confiance. »
Confiance ? Qu'est-ce que Qalanos avait demandé à Xalex ? C'est en sentant les tremblements de terre que Waram compris ce qu'il voulait dire par là. Le sol était tout simplement en train de se fendre ! Depuis quand est-ce que Xalex savait faire une telle chose ?! Elle était complètement balèze !
« … … … Vous devriez tout simplement abandonner. Je crois que vous me faites plus perdre du temps qu'autre chose. Ou alors, vous cherchez à en gagner. »
Q… Quoi ? L'homme n'avait vraiment pas bougé ! Mais c'était facile à comprendre ! Il était en train de léviter un peu au-dessus du sol, du genre une quinzaine de centimètres. Jusqu'où est-ce cette force s'arrêtait ?!
« Je suis capable de contrôler les vents, pensiez-vous vraiment qu'une attaque terrestre pouvait me toucher ? J'en ait assez. Lequel d'entre vous va perdre la tête ? »
Voilà que l'homme s'était mis à observer les quatre chevaliers-pokémon accompagnant Waram. Celui-ci était déjà prêt à défendre ses compagnons. Il devait faire attention ! Ca allait devenir dangereux, très dangereux d'ici quelques instants.
« Reculez tous. Il ne plaisante pas. Ils n'ont pas hésité à tuer leurs propres coéquipiers. »
« Et tu penses que c'est suffisant pour nous arrêter, Waram ? En tant que chevalier-pokémon, c'est ainsi que nous vivons, et cela depuis que nous sommes ici. » déclara Xalex avec nonchalance. Ce n'était pas une raison pour mourir !
« Quelle belle mentalité … bien que trop candide. »
Voilà que l'autre gars s'en mêlait ! Qu'il la boucle, ça ne le concernait pas ! Ils étaient libres de penser ce qu'ils désiraient ! Sauf qu'à l'heure actuelle, cet homme était tout simplement invincible. Ils n'avaient pas réussi à le blesser.
« Je vais donc m'occuper de cette jeune demoiselle qui a pris la parole. »
Un claquement de doigts et Waram se retrouvait devant Xalex, croisant les bras à hauteur de son bras. Son armure-pokémon se fissura, une taillade se dessinant sur les deux bras, blessant gravement ces derniers alors que Waram criait :
« MERDE ! MERDE ! MERDE ! Ca fait sacrément mal ! »
« Hum ? Félicitons cette armure-pokémon. Normalement, tu n'aurais déjà plus de bras, Waram. Ce qui serait vraiment dommage dans une telle situation. »
« Waram, tu n'avais pas besoin de me protéger. Je ne suis pas femme à tomber dès les premiers coups. Je suis capable de me défendre. »
« Ce n'est pas ça … Ce n'est pas ça … Pas dans une telle situation, ah … ah … J'ai vraiment mal, très mal … hahaha … ca me fait vraiment mal. MERDE ! »
« Sanphinoa, tu ne peux pas faire quelque chose ? Calmer la douleur avec ton eau ? » demanda Raon, Waram se tournant vers la demoiselle aux cheveux bleus. Calmer la douleur avec son eau ? Comment est-ce qu'elle serait capable de faire ça ?
Pourtant, lorsqu'elle s'approcha de lui, l'eau qu'elle cracha à travers son masque était étrange. Comme si ça ressemblait un peu à de la boue ou autre … mais elle n'était pas forcément liquide. L'eau s'insinua sur les plaies, les soignant presque parfaitement bien que les fissures de l'armure restaient présentes.
« Je ne peux rien faire contre ça,Waram. Il faudrait demander à Sarine comment elle va. »
« Hein ? Que quoi ? Euh … Comment est-ce possible ? Je veux dire … Tu sais faire ça depuis quand, Sanphinoa ? C'est la première fois que je vois ça. »
« Je ne sais pas moi-même, je dois t'avouer. Mais quand tu es parti quelques semaines, je me suis entraînée et … voilà. A la place d'avoir une attaque démentielle, j'ai maintenant ... »
« Mais c'est vraiment super ! Enfin, désolé, je ne peux pas m'extasier à ce sujet en vue de la situaiton mais dès qu'on a réglé tout ça, on en parlera. »
« D'a… D'accord mais donc, je vais reculer et je vous soignerais si c'est possible ! »
« Ah … Il semblerait que cette gamine du Barpau commence à entrevoir ses véritables capacités. Vous pourriez vraiment devenir problématiques dans le futur si je ne vous tues pas dès maintenant. Mais bon … je n'ai pas à me poser la question. »
Finalement, il était temps de se révéler. L'homme devait avoir une quarantaine d'années, ses moustaches blanches partant en zigzag. Ses cheveux quant à eux, étaient amples, très amples.
« Au lieu de ne tuer qu'une personne par une, je vais me charger de vous tuer tous les quatre en même temps. A chaque fois que l'un d'entre vous meure, je rendrais l'un des membres de Waram complètement non-opérationnels. »
Le problème avec une grande bouche comme ça, c'est quand elle avait les capacités pour mettre en œuvre de tels actes. Le souci, quand elle arrivait vers eux, c'est qu'ils se sentaient incapables de faire ne serait-ce qu'un simple mouvement.
« Je ne peux pas vraiment te laisser croire que tu pourras les tuer ! »
Qalanos avait pourtant trouvé la force et la volonté de bouger, montrant par là une volonté à toutes épreuves. Et il n'était pas le seul : Waram aussi ! Sûrement plus par l'acte de guérison de Sanphinoa qu'autre chose, mais il était là.
« Vous n'avez donc pas peur ? Soit … Du balai, Waram. Ton tour tiendra. »
L'homme fit une petite pichenette dans le vide en direction de l'adolescent aux cheveux noirs, le balayant sur place pour l'envoyer percuter plusieurs arbres en les détruisant. L'homme se tourna vers le chevalier du Yanma avant de sourire :
« Montres-moi donc cette vitesse donc tu es si fier ? Voyons alors ce que tu vaux réellement, non ? Qu'est-ce que tu en dis ? En serais-tu vraiment capable ? »
« A vouloir trop fanfaronner, on finit très rapidement par en baver. »
Qalanos avait disparu du champ de vision de l'homme, commençant à se déplacer à une allure très rapide, beaucoup trop pour Waram et les autres. Ils ne savaient pas où il était et c'était sûrement une très bonne.
« Je vois … Ta vitesse augmente à chaque instant, n'est-ce pas ? Tu ne fais plus qu'un avec le vent, non ? Pourtant, tu n'as pas l'air de saisir ta position. »
L'homme tendit sa main droite, agrippant quelque chose avant de le plaquer au sol. C'était la tête de Qalanos, le reste du corps l'accompagnant bien heureusement. Un cratère se forma autour du corps du chevalier du Yanma.
« Je suis le vent … les airs sont mon domaine malgré le titre et l'organisation à laquelle j'appartiens. Ce n'est pas un ridicule petit insecte qui pourra envisager de me prendre cette place, est-ce bien compris ? »
« Mais mais mais … On fait comment pour arrêter ça ? » demanda Waram, éberlué par un tel abus de force. Comment un homme comme lui pouvait la posséder ?
« Maintenant, je vais retirer cette tête du reste du corps à qui elle appartient. »
« Tu n'en feras rien. » déclara une voix féminine, le corps de l'homme aux cheveux blancs se retrouvant entouré d'une aura rose avant d'être renvoyé dans les airs.
« La voilà donc, il ne manquait plus qu'elle. »
Une femme en armure verte et blanche. Elle s'était positionnée entre eux et leur adversaire. Une femme qu'il avait déjà vue … puisqu'il s'agissait tout simplement de la principale. La principale était devant leurs yeux, dans son armure-pokémon
« Je ne demanderais pas si vous regrettez ces gestes ... »
« Tu es capable de lire dans les pensées, non ? Tu devrais alors pourtant savoir que ce n'est pas le cas. Néanmoins, que tu te déplaces en personne, cela montre à quel point Waram est important pour l'école, n'est-ce pas ? »
« Tous les élèves sont aussi importantes les uns que les autres à mes yeux. Je ne fais aucun favoritisme dans une telle situation. »
« De bien belles paroles, vraiment. Je me demande si je dois taper dans mes mains pour féliciter cela, non ? Qu'est-ce que tu en dis ? »
Qu'il n'avait pas besoin de toute cette comédie. Elle était maintenant présente. Elle jeta un bref regard à Waram et aux autres élèvs avant de murmurer :
« Allez vous mettre à l'abri. Je vais me charger de le retenir. »
« HORS DE QUESTION ! La dernière fois que l'on m'a dit ça, la personne est jamais revenue ! Je ne veux pas vous voir mourir, principale ! Je refuse ça ! Je le refuse complètement ! Delphy et les autres sont sûrement morts par ma faute, je ne veux pas d'autres morts sur le dos ! JE NE VEUX PAS ! »
… … … Qu'est-ce qui lui prenait de dire cela à cette femme ? Ce n'est pas comme s'il l'appréciait mais … elle allait se mettre en danger et risquer sa vie pour lui … comme Delphy et les autres. Le monastère, c'était encore très frais dans sa tête. Mais visiblement, elle ne le prenait pas au sérieux, poussant un petit rire avant de dire d'une voix enjouée :
« Je vois, je vois … Oui, je vois parfaitement. Pourquoi est-ce que tu n'es pas toujours aussi sincère, Waram ? Cela serait beaucoup plus simple. »
« Je ne vois pas de quoi vous voulez parler ! On va vous aider ! »
« Tu es déjà en train de m'aider mais tu ne le remarques même pas. Veuillez rester ici alors, je vais vous montrer pourquoi j'aime tous les élèves de cette école. »
Elle avait dit cela avec une tendresse certaine, pointant une main vers le chef de l'Antre de la Terre. Une aura rose se forma autour d'elle alors que la femme aux cheveux verts reprenait :
« Je suis Adilweiss, femme-chevalier d'or de la Gardevoir. »
« Oh .. Il est si rare de voir la principale de l'école de Gliros prononcer son nom. Cela veut-il dire que tu va être sérieuse en me combattant ? Tu sais ce qu'il en coûte de s'opposer à l'Antre de la Terre, n'est-ce pas ? » déclara le chevalier de Boréas.
« Dois-je être effrayée ou crainte ? Je porte l'espoir de ces enfants. »
Et avec de tels espoirs, il était hors de question de tomber. Le corps de l'homme s'affaissa sur le sol, comme si la pression atmosphérique était devenue bien plus importante en quelques secondes. Il poussa un gémissement avant de rire :
« Ah … Visiblement, on est très sérieuse, n'est-ce pas ? On veut … vraiment m'éliminer. »
« Vous ne vous faites pas vraiment désirer de votre côté, n'est-ce pas ? Vous ne vous privez pas de vous en prendre à des enfants qui ne sont même pas adolescents pour certains. Je ne vois pas pourquoi je retiendrais ma puissance pour des êtres comme vous. »
Une armure-pokémon d'or. L'adolescent aux cheveux noirs la regardait avec émerveillement. Il y avait donc encore un autre statut au-dessus d'argent ? C'était normal, après réflexion … mais sur le coup, il était juste émerveillé.
« La principale qui se bat … ah … Aie … ouch. Sanphinoa ? »
« Oui, je m'occupe de toi, Qalanos. Attention, ça va ? Pas trop de bobo ? Ou de casse ? » demanda l'adolescente chevalier du Barpau, recrachant doucement de l'eau sur le visage de Qalanos pour soigner une partie de ses plaies.
« Non, ça pourrait être pire mais ça va … mieux que prévu. Ah … Merci. Je me demande de quelle caste il est. Si ce n'était qu'un chevalier-pokémon d'argent, je le saurais. Mais là, ce n'est pas le cas, il est bien plus fort. Il doit être aussi un chevalier d'or. »
« Mais sans son armure-pokémon, il ne fera pas long feu à notre principale, hahaha ! » s'exclama Raon, heureux de voir ce combat se dérouler devant ses yeux.
Si ce n'était que ça … mais il était vrai qu'elle était en train de maîtriser complètment son adversaire. Elle avait une telle force … si différente d'eux. Comment pouvaient-il espérer atteindre un tel niveau dans le futur ?
« Vous y arriverez, Waram. Avec de l'entraînement, de la motivation et du coeur. Ces êtres ne pensent qu'à la force et à la puissance, c'est ce qui causera leurs pertes. »
« Ne deviens donc pas trop présomptueuse, Adilweiss. Tu n'as pas l'air de saisir … que si je suis là, c'est bien parce que mes frères me surveillent. »
Ses frères ? Ils étaient là eux aussi ? Normalement, il n'y avait que ce type, avec sa force déjà colossale ! S'il y en avait deux autres, même la principale n'allait pas pouvoir les battre. Pourtant, elle se montrait rassurant, disant calmement :
« Oh ? Tiens donc … C'est tout ce que vous avez à m'offrir, n'est-ce pas ? »
« Tsss, tu ne vaux quand même pas la peine que je me mette mon armure-pokémon pour toi. » répondit l'homme, cherchant à se relever Il y arriva pendant quelques instants avant de se retrouver au sol, face contre terre. Il était possible de voir que ses membres cherchaient à se tordre sans pour autant y arriver. Il luttait de toute sa volonté pour empêcher celle de la femme-chevalier du Gardevoir d'imposer la sienne sur son corps. Waram amorça un mouvement vers la principale. S'il pouvait … achever cet homme …
« Et si tu décidais plutôt de relâcher notre frère, non ? »
Un éclair foudroya le ciel, venant s'abattre sur la principale mais le corps de celle-ci avait déjà disparu. Quelques instants plus tard, ce fût un puissant tremblement de terre qui se produisit mais la principale était en train de léviter au-dessus du sol, les cinq enfants à ses côtés, grâce à ses pouvoirs psychiques. Trois hommes … Ils étaient là tous les trois.
Chapitre 40 : Devoir se débrouiller seuls
« Relâcher votre frère ? Si ce n'est que ça … réceptionnez-le. »
Un simple mouvement de la main et voilà que l'omme fût projeté sur ses deux frères. Ces derniers vinrent l'esquiver, sans même chercher à l'arrêter. Pourtant, la principale ne semblait pas avoir agit par la crainte.
« Et maintenant, vous comptez raser l'école de Gliros ? Qu'importe ce que vous accomplirez, cette école renaîtra de ses cendres. Nos idéaux sont plus grands que vos actes. »
« Et pourtant, tu n'hésites pas à nous cacher tes élèves si « particuliers », n'est-ce pas ? Avec Waram dans les parages, il fallait se douter que l'on viendrait chercher à l'obtenir. »
« Mes élèves ne sont pas une denrée que vous pensez pouvoir acheter ou me voler. Waram est comme les autres élèves, un adolescent qui a besoin de trouver sa voie et je ne vous permettrai pas de le forcer à en prendre une qu'il ne désire pas. »
« Madame la principale, je n'ai pas besoin de vous pour ça ! »
Il voulait s'exprimer avec rage et colère mais il n'y arrivait pas. Les paroles de la femme-chevalier de la Gardevoir étaient toujours dans sa mémoire. Comment pouvait-il ignorer de tels mots ? Alors qu'elle faisait tout … pour les protéger.
« On va vous aider, madame la principale. Vous en faites pas. »
« Nullement, Sanphinoa. Votre priorité est de protéger Waram. Vous êtes quatre autour de lui, cinq en le comptant. Il s'avère que c'est amplement suffisant … mais ne vous en faites pas, ce ne sont pas trois hommes comme eux qui arriveront à bout de ma personne. »
« Un peu présomptueuse hein ? Tu n'as pas l'air de saisir déjà la différence de puissance ... »
« Vous n'avez pas vos armures-pokémon. Vous deviez sûrement penser que cela serait bien trop facile, n'est-ce pas ? Cela causera votre perte. »
« Donnons-lui une leçon dont elle se souviendra. »
Pourtant, ce fut la femme aux cheveux verts qui attaqua la première, s'étant téléportée avec aisance jusqu'aux trois hommes, ses poings produisant de la foudre. Aussitôt, elle frappa deux d'entre eux, ses yeux devenant roses à travers le masque. Elle projeta le troisième en arrière, finissant de se téléporter une nouvelle fois.
« Deux attaques foudroyantes, n'est-ce pas ? Et je n'oublie pas que le troisième possède de quoi se protéger contre l'électricité. Je connais tout de vous … et je sais parfaitement vos points forts comme vos faiblesses. »
« Oh … Cette sensation, cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas ressentie … de la part d'une personne autre que mes frères. »
« Il faut avouer qu'elle est vraiment dérangeante. Tu comptes rester au sol ? »
Les deux hommes s'étaient adressé au troisième qui avait été renvoyé en arrière. Celui-ci poussa un soupir avant de se redresser comme si de rien n'était. Les deux hommes avaient quelques brûlurs minimes tandis que le troisième avait des égratignures.
« Vraiment … Comment des armures-pokémon peuvent-elles être portées par des hommes comme vous. A vous conférer une telle endurance ... »
« Et oui, la vie est parfois très injuste envers les êtres faibles. A nous maintenant de commencer à attaquer, n'est-ce pas ? »
Ils pouvaient toujours essayer. Les yeux roses du masque blanc les fixaient tous les trois. Aussitôt, elle amorça plusieurs mouvements, son armure blanche se soulevant un peu, comme une robe alors qu'elle semblait danser sur place.
« Qu'est-ce qu'elle fait ? Ce n'est pas le moment de s'amuser à faire ça ! » s'exclama Waram, visiblement plus inquiet qu'énervé par les actes de la principale. Pourtant, il fallait avouer que c'était assez … merveilleux à regarder.
« Ele ne danse pas, Waram. Elle esquive les lames d'air. Tu n'as pas remarqué qu'ils ne bougent pas eux non plus ? Ils sont concentrés ... »
C'est vrai. Ils ne se déplaçaient pas. Ce qui voulait dire qu'ils étaient donc sans défense. Waram regarda Qalanos et Raon. Les trois adolescent hochèrent la tête d'un air entendu avant de commencer à produire des flammes et des dards. Aussitôt, les attaques quittèrent leurs corps, fonçant vers les trois hommes.
« NON ! IDIOTS ! NE FAITES PAS CA ! »
Mais il était déjà trop tard. Sans effet, les attaques n'infligèrent aucune blessure aux hommes tandis que ces derniers avaient cessé les leurs. Ils se tournèrent vers Waram et ses compagnons, l'un d'entre eux disant :
« Oh … C'est vrai que vous étiez là. De tels insectes, on pensait les ignorer … mais si vous voulez vous mêler à cette bataille, il faudra se préparer aux conséquences. »
La principale émit un léger grognement. Voilà que cela allait devenir très problématique. Elle savait que les enfants n'avaient que voulu l'aider … mais elle n'avait pas besoin de ça. Et surtout, maintenant, les hommes étaient déjà en train de réagir.
« Il est facile de venir à bout d'une femme qui est prête à tout pour ses élèves. Il suffit alors de se focaliser simplement sur ces derniers ! »
Voilà que les attaques furent lancées, comme elle s'en doutait, sur le groupe de cinq adolescents. Et vue la vitesse des lames d'air, ils n'hésitaient pas sur l'intention de tous les tuer. Ils allaient vraiment faire un carnage … ou non !
Les cinq corps furent déplacés avec vélocité, leur permettant alors d'esquiver les lames avec une certaine aisance. Et pourtant, ce sont les trois hommes qui commencèrent à rigoler. La cause était simple : la principale était en train d'haleter, comme après un effort important.
« Oh ? Téléporter cinq personnes est très épuisant, n'est-ce pas ? Je ne pense pas que tu vas pouvoir tenir très longtemps à cette allure. »
« Je tiendrais autant de temps qu'il le faudra. Ce n'est pas vous qui allait pouvoir m'en empêcher, c'est bien compris ? Je peux facilement lutter contre vous ! »
Ils avaient commis une erreur et ils le savaient. Les adolescents devaient épauler la principale … mais en même temps, ils devaient rester en retrait. Ils ne pouvaient pas se mêler de ce combat sinon ils risqueraient de mettre la principale en danger. Alors, qu'est-ce qu'ils devaient faire dans une telle situation ? C'était quoi la meilleure idée ?
« Fuyez donc … je vais les retenir. » murmura une voix féminine dans la tête des cinq enfants. C'était la principale ? Elle communiquait par télépathie ? Mais pourquoi faire ? C'était super dangereux, il ne fallait pas … et elle allait encore plus se fatiguer. « Je reviendrais ensuite … mais pour le moment, partez d'ici et vite. »
Mais il n'en avait pas envie ! Et il voyait que les autres étaient aussi surpris que lui. Et pas dans le bon sens … AH ! NON NON ET NON ! Il ne voulait pas ! Il ne voulait pas … et pourtant, il courait, comme les autres fois.
Il courait avec les autres adolescents. Il n'avait pas envie de l'abandonner … pas du tout ! Il en était hors de question mais … il continua de courir, encore plus vite que les autres, finissant par disparaître de leur champ de vision.
« WARAM ! WARAM ! Ne t'en va pas ! Ne va pas trop loin ! »
La voix de Sanphinoa qui lui criait cela … mais il ne l'entendait plus. Il avait fait demi-tour, prenant un autre chemin que celui emprunté par Sanphinoa et les autres chevaliers-pokémon. Il voyait les trois hommes qui entouraient la femme-chevalier de la Gardevoir. Ils n'auraient aucune hésitation à la tuer.
« Je veux l'aider, je veux l'aider, je veux l'aider. »
« Encore ces êtres si faibles ? Ne comprennent-ils donc pas la leçon ? Déjà la première fois … Ah … Qu'importe, débarrassons-nous en. »
Une voix féminine venait s'adresser à lui dans sa tête. Il regarda autour de lui sans pour autant comprendre ce que cela voulait dire. La seule chose qu'il savait, c'est qu'il se sentait capable de combattre ces hommes ! Aussi discret qu'une ombre, tout son corps se déplaça jusqu'à arriver au chevalier-pokémon de Fulguris,Waram hurlant :
« Ca, c'est pour Delphy et les autres ! CREVE ESPECE DE SALOPARD ! »
« Q… Quoi ? Depuis quand il est ici lui ? » s'étonna l'homme avant que le poing de l'adolescent ne le frappe au niveau du visage. Tout le corps du chevalier de Fulguris s'enfonça dans un cratère aux pieds des cinq personnes.
« D'où lui vient cette puissance ? Il ne se serait quand même pas éveillé ? Ça devient problématique ! Il faut prendre nos armures-pokémon au cas où ! »
« Waram ? C'est bien toi ? Mais tu devais ... »
Non, ce n'était pas lui. La femme aux cheveux verts l'avait tout de suite compris en voyant l'aura autour de Waram. Ce n'était pas qu'une aura ténébreuse, il y avait quelque chose de beaucoup plus sombre en lui. Quelque chose … de mort.
« Vous allez payer pour tous les autres. »
Pour tous les autres ? Payer quoi ? Oui, elle ne rêvait pas. Elle entendait des râles d'agonie autour de Waram, comme des complaintes d'êtres décédés il y a de cela plusieurs années, décennies voire siècles. Les trois hommes parurent aussi surpris qu'Adilweiss.
« Depuis quand c'est un chevalier liés aux morts ? On nous a bien dit que ... »
« Je n'en sais rien ! Comment je pourrais le deviner ! On devrait plutôt se préoccuper de la puissance qui émane de lui ! Elle n'arrête pas de grandir de seconde en seconde ! »
Et visiblement, le corps de l'adolescent n'était pas encore prête à la supporter. L'armure du Diamat se fissurait en de nombreux endroits et il en était de même pour Waram en lui-même. Comme s'il était lacéré de l'intérieur, des entailles firent leurs apparitions sur ses bras et son visage, du sang s'écoulant des nouvelles plaies.
« Waram ! Il faut que tu arrêtes d'écouter ces voix maintenant ! Arrête ça ou tu risques d'en mourir ! WARAM ! Tu entends ma voix ?! »
« Ma … Madame la principale, je n'arrive … pas à parler à Waram. »
« Sarine ! Est-ce que tu peux quitter son corps maintenant ? Ne t'en fait pas, je promets de le protéger mais il faut que tu l'arrêtes maintenant ! »
« Je ne peux pas ! Je ne sais pas … je me sens si faible … et si épuisée. J'ai sommeil, vraiment sommeil, madame la principale. Pourquoi ? »
Sommeil ? Sommeil ? Il ne fallait pas qu'elle dorme ! C'était proscrit ! C'était trop dangereux ! Les trois chefs de l'Antre de la Terre allaient bientôt passer sérieusement à l'attaque et elle n'allait pas pouvoir protéger Waram.
« WARAM ! Ne me dit pas que tu es retournée dans … AH ! C'est quoi ça ?! »
La voix de Sanphinoa s'était faite entendre au même moment où elle était revenue dans la zone de combat, rejointe par les autres chevaliers-pokémon. Chacun pouvait constater que l'air ambiant s'était grandement rafraîchit mais surtout que des êtres de fumée tournoyaient autour de Waram, celui-ci ayant la tête baissée.
« C'est … C'est quoi ça ? Ce ne sont pas… des … fantômes quand même ? »
« Pourquoi tu as la voix qui tremble, Qalanos ? Ne me dit pas que tu crois aux fantômes. »
« Bien sûr que si ! Il faudrait être fou pour ne pas y croire ! Ils existent vraiment ! »
« C'est étonnant de ta part. » compléta Xalex en haussant les épaules même s'il fallait reconnaître … que tout cela avait bien l'air d’ectoplasmes qui flottaient autour de Waram. Puis sans prévenir, le corps de Waram fut renvoyé en arrière, juste à leurs pieds, inconscient. Les spectres disparurent alors que la principale hurlait :
« ASSEZ ! Ne le laissez JAMAIS utiliser de tels pouvoirs ? COMPRIS ?! Je n'ai presque plus de force mais j'en ait bien assez pour ce que je vais faire ! Préparez-vous au voyage, vous serez à l'abri … mais il vous faudra vous débrouiller seuls dorénavant. Vous serez six … vous êtes des adolescents responsables. Veillez chacun sur les autres. »
« La comédie a assez duré ! Je commence à en avoir ma claque d'être pris pour un imbécile ! Vous faites ce que vous voulez mais je vais exterminer cette femme-chevalier ! Que l'armure-pokémon de platine de Fulguris vienne à moi ! »
Armure … de platine ? Raon perdit son sourire bien que cela était déjà le cas depuis pas mal de minutes. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Depuis quand … y avait-il des armures supérieures à celles d'or ? Il voulut ouvrir la bouche mais d'autres cris se firent entendre :
« Que l'armure de platine de Boréas protège mon corps ! »
« Que l'armure de platine de Demeteros couvre mon être ! »
Mais avant même que les armures ne paraissent sur les corps des trois hommes, un flash vint aveugler les adolescents , les empêchant de voir devant eux. Lorsque ce fût le cas, ils n'étaient plus au même endroit.
« Oh … Les gamins ? Vous êtes déjà sur le bateau ? Je vois … Je vois … La situation est si grave que ça. Elle m'avait pourtant prévenu. »
Pas le temps de comprendre la situation. Les adolescents sentirent qu'ils étaient en train d'être déplacés par le bateau, un grognement sonore se faisant entendre. L'homme dirigeant le bateau reprit la parole calmement :
« Y avait cet ours, elle a voulu absolument que je le ramènes aussi. Je sais pas exactement la situation … mais ça a l'air assez grave. Je crois que ça sera un aller sans retour. »
Cet ours ? Timber ? Les adolescents commencèrent à se rapprocher de l'imposante bête, celle-ci étant en train de regarder le rivage s'éloigner de plus en plus. Seul Waram restait inconscient sur le plancher, Sanphinoa à ses côtés. Elle bredouilla :
« Dites … tout le monde, qu'est-ce qui … va se passer maintenant ? »
« Je n'en sais trop rien, je dois avouer … C'est une situation à laquelle je n'aurais jamais pensé il y a encore quelques heures. Tout cela a dégénéré à cause de lui. »
« HEY ! Ne t'en prends pas à Waram ! Il ne voulait pas cette situation ! » s'écria Sanphinoa alors que Qalanos désignait l'adolescent évanoui sur les genoux de la femme-chevalier du Barpau. Bien entendu qu'il ne désirait pas une telle chose … mais les faits étaient là. Tout cela s'était produit car ils voulaient mettre la main sur Waram.
« Ils ne sont plus sur l'île. Je ne ressens plus leurs présences. Tu vas le payer, femme. »
« Tsss … Vous possédez des armures qui vous donnent une force proche des dieux … et vous en abusez pour asservir les humains. Vous êtes pathétiques. »
Ah … Elle tenait à peine debout … elle avait tout donné dans cette dernière téléportation. Elle n'aurait plus la force de continuer. L'école allait devoir fermer.
« Tsss il faut que nous l'éliminions avant qu'ils n'arrivent. Les autres foncent vers nous et d'ici quelques minutes, il sera trop tard. »
Les trois hommes étaient en triangle autour de la femme-chevalier. Déjà, chacun levait la main droite en l'air, une lame de vente se formant au bout. A l'instant même où elles s'abattirent sur le corps d'Adilweiss, elles ricochèrent contre une lame d'acier.
« Ce n'est pas le moment de te laisser mourir. Des centaines d'enfants comptent sur toi. »
« Tu … Tu es ... Je … Est-ce … Est-ce que c'est un rêve ? Ou alors, c'est vraiment ... »
Elle n'eut pas la possibilité de terminer sa phrase. Plongeant dans l'inconscience, elle vint s'évanouir dans les bras de la personne qui venait de la sauver. Cette même personne qui gardait le bras tendu, une lame en sortant.
« Je ne pourrais pas vous combattre tous … mais si vous ne partez pas d'ici quelques secondes, vous pouvez considérer que vous êtes des hommes morts. »
« Même le sommet des étoiles a décidé de se présenter. De toute façon, notre cible n'est plus ici … et l'école de Gliros n'est plus un refuge pour lui. »
« Disparaissez … maintenant. » déclara une nouvelle fois la personne qui tenait la principale dans ses bras, les trois hommes s'envolant dans les airs avant de disparaître au loin.
Sur un bateau, en pleine nuit, un adolescent aux cheveux noirs ouvrait faiblement les yeux. Regardant autour de lui, il cherchait à savoir où il se trouvait exactement. La réponse ne tarda pas en entendant le bruit des vagues. Il était sur un bateau … et Sanphinoa dormait sur lui, comme pour le protéger du froid.
« … … … L'école de Gliros … la principale. »
« Ah, tu es donc réveillé, n'est-ce pas ? Il était temps, oui. Enfin bon, il vaut mieux pour toi que tu te poses les questions demain… je ne pourrais pas vous accompagner. » lui dit le marin tandis que l'adolescent aux cheveux noirs tentait de retrouver une respiration normale.
« Comment … l'école … les autres élèves ? Les professeurs ? Comment ils vont tous ? »
« Je n'en sais trop rien … mais ça ne doit pas être joyeux, pas du tout. Il vaut mieux que tu ne te préoccupes pas de ça. La principale t'a donné des consignes non ? Respectes-les un maximum. Dorénavant, il y a de fortes chances que vous soyez livrés à vous-même. Ne vous abandonnez jamais et serrez-vous les coudes entre vous. »
Se serrer les coudes ? Il avait plus envie de pleurer … Tout avait été encore ravagé … par sa faute. TOUT ! TOUT ! Et … il ne pouvait rien faire pour empêcher ça. Il n'avait pas la force qu'il fallait … Il serra plus fortement Sanphinoa contre lui. Dorénavant, ils allaient devoir se débrouiller seuls.
Septième signe : Livrés à eux-mêmes
Chapitre 1 : Perdus au milieu de nulle part
« Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous. Vous serez en sécurité ? »
« Y a pas à s'en faire pour moi, mon petit gars. Je suis largement capable de me débrouiller seul. Je suis du genre à être une vieille carne dont on ne peut pas se débarrasser aussi facilement qu'on le voudrait. Si j'ai survécu tout ce temps, c'est pas grâce à mes biceps ! Y en a aussi dans ce mou qui compose mon cerveau ! »
Et c'était les dernières paroles du marin avant qu'ils ne finissent tous isolés par rapport à la civilisation. Oui, le marin les avait emmenés à un endroit où il était sûr qu'il n'y avait personne qui risquerait de le retrouver. Combien de temps est-ce qu'ils avaient été sur la mer ? Quelques heures ? Il n'en savait trop rien.
« Sanphinoa ? Est-ce que tu es réveillé ? Vous autres ? Vous êtes capables de marcher ? »
« Hmm … Oui, Waram. Ca va, je crois que … ça peut aller, oui. »
L'adolescente à la chevelure bleue était en train de frotter ses yeux à travers son masque. Geste parfaitement inutile mais il n'avait pas le coeur à lui faire la remarque. Il était pas certain que ça lui emmène grand-chose que de jouer la provocation, loin de là.
« Ca va aussi … et je crois que pour les autres, c'est la même, Waram. Je ne sais pas où nous il nous a emmenés au final. On a une indication ? J'ai l'impression qu'on a fait des centaines de kilomètres par rapport à l'école de Gliros. »
Bien entendu, Raon avait répondu à la suite de Sanphinoa et les autres acquiescèrent de la tête. Par contre, la dernière remarque … lui paraissait étrange mais sincère en même temps. Il fit finalement une petite réflexion, déclarant :
« Dites, est-ce que vous pensez que ce type était aussi un chevalier-pokémon ? »
« Tu parles de qui ? Du marin ? Tu plaisantes ? Ça fait des années qu'il est à l'école et je l'ai jamais vu porter une armure de son existence. Y a aucune chance que ça soit le cas »
« Bah … Ce n'était qu'une supposition mais après, faut toujours se méfier de l'allure de certains. Ils peuvent très bien cacher leurs jeux si on ne fait pas attention. »
Après, il lançait cette conversation car il en avait aucune autre en tête. C'était triste mais c'était ainsi. L'adolescent aux cheveux noirs observa les autres. Est-ce qu'ils devaient faire quelque chose ? La réponse serait oui … mais quoi ? Il n'en avait strictement aucune idée et cela était un peu perturbant.
« Bon, les gars, on va peut-être devoir se bouger un peu, vous en pensez quoi ? » déclara Qalanos, coupant l'herbe sous le pied de Waram.
« C'est mieux que de rester là à ne rien faire, oui, Qalanos. » répondit Xalex à travers son masque. Deux filles, trois garçons … et un grognement d'ours.
« Ouais, ouais, on se calme Timber, hein ? »
« Tu arrives à comprendre ce qu'il dit ? » questionna Qalanos en regardant Waram qui s'était tourné vers l'imposant ours bleu du Tibet. Il répondit à nouveau au chevalier-pokémon du Yanma, haussant un peu les épaules sur le coup ;
« Il a dit qu'il a faim … ou plus sérieusement … qu'il est d'accord pour se mettre en route car ici, les poissons ne sont pas à son goût. »
Les poissons n'étaient pas à son goût ? Chacun le regardait avec un air perplexe. Pour autant, Timber poussa un second grognement, confirmant les propos de Waram avant de se mettre sur ses deux pattes arrières, tapant contre son torse velu. Sanphinia eut un petit cri de surprise et de joie, s'exclamant :
« Hey ! Mais c'est vrai en plus ! Je suis certaine qu'il t'a bien compris ! Tu peux donc communiquer avec lui, Waram ? Pourtant, tu en donnais pas l'impression à l'école ! »
« On va simplement dire que je ne veux pas l'avoir à mes côtés toute la journée. Et puis bon, il ne faisait que roupiller dans le dortoir ou se promener dans les couloirs. Je l'ai même déjà remarqué être assis devant les portes de la cantine, comme pour attendre l'heure du repas. C'est un vrai glouton, un ventre sur pattes. »
« Graaaaaaaaaa ! Graaaaaa greuuuuuuh ! » s'exclama l'ours en se tapotant maintenant le ventre, Waram le désignant du doigt avant de soupirer :
« Et ça, vous voyez, y a pas besoin d'aller à l'école de Gliros pour comprendre que c'est juste une bestiole qui bouffe comme une classe en terme de repas. »
C'était comme ça qu'on pouvait désigner l'ours, non ? Celui-ci se remit sur quatre pattes, grognant un peu de mécontentement. Ah ben ça, il était certain de son côté que la bestiole avait compris qu'il parlait d'elle. Ah … Discuter comme ça, ça permettait d'oublier un peu la situation, n'est-ce pas ? Qalanos toussota légèrement, reprenant la parole :
« Bon, il faudrait vraiment que l'on se bouge, tout le monde. »
« Oui, oui, c'est bon. Le message est très bien passé, Qalanos. Sanphinoa ? »
Waram s'était adressé à l'adolescente plus petite que lui, celle-ci arrivant pour se placer à ses côtés. Sans même chercher à discuter ou autre, voilà que le duo s'était mis en marche, Timber derrière eux. Raon et Xalex terminant la marche tandis que Qalaros marchait un peu devant tout le reste du groupe.
« Notre principale recherche est de trouver de la civilisation. On n'a aucune idée de l'endroit où nous sommes. Au moins, d'après le climat, on dirait qu'il est méditerranéen. Nous ne sommes pas en Afrique ou dans un pays tropical. En un sens, tant mieux car sinon, niveau maladies, on risquerait de se faire bouffer par les insectes. »
« Tu sais, les petites bêtes ne mangent pas les grosses, Qalanos. Je ne sais pas de quoi tu as vraiment peur mais ce n'est pas comme ça que tu vas réussir dans la vie. »
« Je crois que je vais faire comme si je n'avais rien entendu. »
Sanphinoa vint réprimander Waram pour ses paroles, le chevalier-pokémon du Tiamat haussant les épaules une nouvelle fois. Comme si vraiment, il se sentait concerné hein ? Les premières heures passèrent et le résultat n'avait rien de bien fameux.
« On est vraiment paumés au milieu de nulle part en fin de compte, c'est ça ? »
Waram s'était exprimé et tout le monde ne pouvait qu'accepter ses propos. Comment expliquer ça calmement ? Il n'y avait aucune trace de civilisation aux alentours. Ils étaient perdus en forêt ? Ce n'était même pas sûr. Il ne semblait pas y avoir assez d'arbres pour que ça soit vraiment considéré comme une forêt.
A côté, il y avait beaucoup de plaines verdoyantes … et une légère pluie venait de tomber. Waram émit un grognement, visiblement mécontent et Raon ne semblait guère apprécier cela. Enfin, le plus embêté était Istiti, l'armure-pokémon du Chimpanfeu.
« Naaaaaaaaan ! Je n'aime pas l'eau ! J'aime pas ça ! Hiiiii ! Non, vraiment, j'aime pas ! »
« Attends un petit peu, Istiti. Dis moi si ça va aller mieux pour toi ou non. » déclara doucement Sanphinoa, faisant quelques mouvements de la main. Rapidement, autour du groupe, l'eau glissait, comme s'ils étaient protégés par un dôme invisible. « Je sais manipuler l'eau donc il n'y a rien d'illogique à ce que je saches éviter que l'on soient trempés, non ? »
« Merci bien, Sanphinoa, hihihi ! C'est vraiment sympa de ta part ! Je te revaudrais ça ! »
« De rien, si je peux rendre service même pour des choses basiques, je le fais. Tu en dis quoi, Waram ? Tu n'as rien à déclarer ? »
« Hum ? Oh … Tu veux mes félicitations ? Un peu de pluie ne peut pas me faire de mal. Je vais pas m'en faire si je suis légèrement trempé et ... »
… … … Il s'arrêta de parler alors que la pluie venait s'abattre subitement sur tout son être, l'arrosant de la tête aux pieds, comme si un seau entier venait de tomber sur lui. Une petite mimique se dessina sur ses lèvres alors qu'il se tournait vers Sanphinoa, la regardant tout en émettant un long grognement.
« Un simple merci aurait suffit, Waram. Et puis, un peu de pluie ne peut pas te faire de mal, c'est bien ce que tu as dit, non ? »
« TU VAS VOIR, TOI ! » hurla t-il avant de l'agripper et de l'attirer contre elle. Comme il n'était plus sous la protection du dôme, voilà qu'elle finissait elle aussi complètement trempée de haut en bas ? TIENS ! « Bien fait, ça t'apprendra ! C'est qui le patron maintenant ? »
« Oooooh ! Mais on est dans mon élément, tu vas voir ce que tu vas voir ! » dit-elle avant de le pousser subitement, le faisant tomber au sol. Comme la pluie tombait, c'est elle qui avait l'avantage sur lui et voilà qu'ils roulaient tous les deux dans le sol, Istiti et Raon commençant à se rapprocher de chaque membre du groupe, prenant visiblement les paris. En se positionnant devant Timber, Raon lui demanda :
« Bon, est-ce que tu te sens motivé à sauter un repas si Waram perd au combat ? »
« Graaaaaaaaaaaaaa ! GREUH graaaaa grrrrrr ! » répondit l'ours en tapant sur l'épaule de Raon sans réelle force. Pour autant, l'adolescent s'affaissa au sol, éclatant de rire tandis que Waram et Sanphinoa continuaient de rouler sur le sol.
« Tu vas voir ! Même avec ton élément, t'as pas été capable de me battre à l'école ! Tu vas très vite comprendre que cet abus de confiance va te perdre ! »
« Venant de quelqu'un qui n'hésite pas à se mettre en avant dès qu'il le peut et qui se croit le roi du monde, je sais pas si c'est ironique ou non ! » s'exclama t-elle, finissant par se retrouver au-dessus de lui. Héhéhé ! Comme ça, elle était certaine d'avoir l'avantage sur lui !
« Tu crois quoi ? Qu'en étant sur moi, tu vas pouvoir gagner ? Te fout pas de moi, fillette, tu es bien trop jeune pour pouvoir me battre comme ça ! »
Un coup de hanche, voilà qu'elle poussa un cri de surprise alors qu'elle passa au-dessus de lui, volant dans l'herbe pour tomber un peu plus loin. Lorsqu'elle chercha à se retourner, Waram était déjà au-dessus d'elle, sourire mauvais aux lèvres, chuchotant :
« Et bien, j'ai l'impression que l'on ne peut plus s'échapper, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu comptes faire pour réussir à te mouvoir ? »
Elle ne répondit pas, donnant juste un coup dans les bras de Waram pour qu'il tombe sur elle. Rapidement, ses pieds et ses mains enlacèrent l'adolescent, l'empêchant de bouger. Celui-ci commença à gesticuler, marmonnant :
« Tu ferais bien de me relâcher, Sanphinoa si tu ne veux pas que je m'énerves ! »
« Tu as tes mains, n'est-ce pas ? Tu n'as qu'à les utiliser si tu veux y arriver ! »
Bien sûr, c'est vrai, il avait ses mains et … euh … Ses mains … Pourquoi est-ce que ses mains ? C'était quoi qu'il était en train de presser ? Il entendit un faible gémissement de la part de Sanphinoa avant de comprendre ce qu'il était en train de faire. Il poussa un cri de surprise, Sanphinoa ayant relâché son emprise sur lui.
« Pfiou … Tu vois … Je te l'avais dit que je … »
POUF ! Elle s'était redressée, le plaquant une nouvelle fois au sol. Sans crier gare, elle venait maintenant coller sa poitrine sur le visage de Waram, disant d'une voix gênée :
« Abandonnes maintenant, Waram ! Je … C'est une technique que Karry m'a enseignée ! Tu peux pas gagner contre elle, tu ferais mieux d'abandonner maintenant ! »
« C'est bon, c'est bon, je reconnais que tu m'as battu ! C'est bon ! Retires-moi ça de la vue ! »
« Vous dites si on vous dérange ? Bon … Y a un ours qui vient de perdre son repas. Et oui, Timber, c'est comme ça que ça se passe. Faut respecter sa part du marché lorsque l'on fait de tels paris. Tu vas devoir l'apprendre à tes dépends ! »
Raon avait lancé une petite pique à l'intention de Waram, celui-ci restant au sol, visage rougi tandis qu'il haletait. Sanphinoa s'était remise correctement pendant qu'Istiti chuchotait à Timber qu'il avait pas à s'en faire pour la nourriture. Ils n'allaient pas laisser mourir de fin un si gentil ourson innocent hein ?
« Hum … Sanphinoa, tu sais, on va éviter que ça se reproduise, hein ? »
« De quoi est-ce que tu parles, Waram ? Il n'y a rien eut de spécial de toute façon, non ? »
« Tu sais très bien ce que je veux dire par là … Je … Tu devrais pas faire de telles choses. Du moins, tu devrais pas agir comme tu l'as fait. Tu es une fille respectable hein ? Tu ne vas pas devenir comme certaines de ses femmes-chevaliers. »
Hum … Disons qu'il ne s'était pas attendu à ce qu'elle attaque de a sorte sa propre personne. Ahem … Il toussota légèrement, vraiment très embêté à cette idée. Pour autant, il devait bien y réfléchir en fin de compte. Ah … Mais pourquoi est-ce qu'il devait vraiment y réfléchir ? C'était pas normal ! Ce n'était pas à lui de réfléchir comme ça ! Pas du tout ! Il était quelqu'un de bien hein ? Il n'avait rien … à se reprocher.
« Si tu me le demandes sincèrement, je veux bien arrêter de recommencer ça. Est-ce que tu vas me le demander gentiment, Waram ? »
… … … Les autres étaient occupés à parler avec Timber pour le rassurer. L'ours n'était vraiment pas convaincu qu'il allait vraiment avoir sa part ce soir et avait une allure maussade. Bon ben … enfin. Il finit par murmurer :
« Est-ce que tu veux bien le faire … pour moi, Sanphinoa ? Ne me force pas à le dire à voix haute non plus, s'il te plaît. »
« Pas besoin de parler à voix haute, j'ai eut ce que je voulais. Je vais éviter, du moins, pas en public, n'est-ce pas, Waram ? Ou même … pas en privé ? »
Il continua de la fixer pendant quelques secondes, comme s'il n'avait pas besoin de s'exprimer à ce sujet. Elle connaissait déjà la réponse, n'est-ce pas ? Alors … bon. Au moins, elle avait la force de caractère d'aller de l'avant, ce qui n'était pas forcément son cas. Il soupira avant de placer une main sur son crâne, une mimique de dégoût en sentant ses cheveux bleus secs et poisseux. Yerk, yerk, yerk.
« Gardes le moral, Sanphinoa, ça sera amplement suffisant. Je vais m'occuper de tout le reste de toute façon. C'est de ma faute si la situation est ainsi. »
Il n'y avait pas d'autres remarques à faire à ce sujet. C'était tout simplement la vérité alors que l'adolescent aux cheveux noirs observait si les autres en avaient fini avec Timber. Ah … Ils savaient pas s'y faire avec lui, n'est-ce pas hein ? Il se rapprocha, disant :
« Timber, bouges ton gros arrière-train poilu. Si tu te mets en route, tu auras alors double portion sur la pêche de ce soir. C'est bien compris ? »
« Graaaaaaaaaaa ! » s'exprima alors la colossale bête, finissant par se mouvoir.
Comme quoi, tout le monde ne peut pas discuter avec un ours bleu du Tibet. Faut un certain … doigté pour ça. Par contre, en regardant les autres, il n'est pas certain que ça soit un talent dont on peut se vanter aisément devant tout le monde. Ouaip … pas du tout même.
« Bon, je sais bien que ma question va être stupide mais … personne n'a pensé à prendre la nourriture avec soi ? Ou à en demander au marin avant qu'il nous lâche ? »
Il avait posé une question qui pouvait être assez embarrassante … et il comprit en voyant les visages qui se détournaient que personne n'avait quelque chose. Bon, normal qu'ils n'aient rien préparé vu qu'ils s'étaient enfuis le plus vite possible. Du moins, la principale avait réussi à tous les téléporter en sécurité ailleurs.
« Bon ben, Timber, vas falloir que tu nous apprennes à survivre en milieu hostile et dans la nature. Montres-nous les bons plans arboricoles avec du miel. »
L'ours poussa un nouveau grognement, comme pour tenter de comprendre si Waram se moquait de lui ou non. A voir comment Waram le regardait, il commençait à ne pas en douter le moins du monde. Second grognement et pourtant, c'était maintenant lui qui prit le commandement de la troupe. Et oui, ils étaient cinq adolescents à suivre un ours.
« Je me demandes vraiment de quoi on aurait l'air ... » marmonna Waram alors que Sanphinoa était à ses côtés, disant d'une voix amusée :
« Je crois que si des personnes nous voient, le problème ne viendrait pas du fait que nous suivions Timber mais plus du fait qu'il y ait un ours qui se promène. »
« Argument recevable, mademoiselle Sanphinoa. Bon … On est perdu mais il va bien falloir se débrouiller. Qalanos, question sérieuse de ma part : est-ce que vu que tu es un chevalier-pokémon lié aux insectes, tu saurais nous prévenir par rapport au fait que certains fruits sont venimeux ou vénéneux. Je ne sais jamais faire la différence. »
« Vu que je ne suis pas vraiment relié aux poisons, je suis un peu mal placé pour les juger. Par contre, pour les trouver, cela devrait être possible. » corrigea l'adolescent avant qu'une voix féminine, celle de Xalex reprit :
« De mon côté, je peux par contre m'en charger ! Je suis quand même capable d'en produire. Qalanos peut trouver donc des fruits ou des baies ou autres et moi de mon côté, je peux juger s'ils sont dangereux pour nous ou non. »
« Pour la viande, faut espérer trouver de quoi chasser … Je n'ai pas à m'inquiéter pour suivre nos proies mais il faut déjà réussir à mettre la main dessus. Pareil pour le poisson pour Timber. Attention, j'ai dit poisson. Ca m'emmerderait qu'on comprenne mal ce que j'ai dit et qu'on tente de l'empoisonner par erreur. »
Et nouveau grognement de mécontentement de la part de Timber. Visiblement, Waram était du genre à bien le titiller. Était-ce une façon pour lui de passer ses nerfs ? Difficile à savoir. Ils étaient perdus dans un pays qu'ils ne connaissaient pas, loin de toute civilisation. Ils n'avaient aucune idée pour contacter un chevalier-pokémon et surtout s'il y avait encore des survivants à part eux … autant dire que tout cela ne présageait rien de bon.
Chapitre 2 : Le besoin d'être rassuré
« Depuis combien de temps marchons-nous ? »
« J'ai arrêté de compter. Cela va faire bien une demie-journée, je dirais. Même si nous ne sommes pas fatigués, il vaut peut-être mieux que l'on envisage de faire une courte pause, non ? Ca ne serait pas une bonne idée ? »
Waram et Qalanos discutaient entre eux, les deux adolescents ayant pris les commandes du groupe pour le diriger en sécurité. Malgré la longue marche, c'était vraiment très étrange qu'ils ne voyaient AUCUNE personne dans les environs. Pas une seule âme qui vive. D'ailleurs, même en regardant les alentours, un détail saugrenu sauta aux yeux de Waram.
« Dites, vous avez pas l'impression que l'on tourne en rond depuis le début ? »
Tous s'arrêtèrent à ses propos, le regardant avec un peu d'étonnement. Sanphinoa fut la première à lui poser la question qui les taraudait tous :
« Pourquoi est-ce que tu penses cela, Waram ? Tu as vu une chose qui te fait dire ça ? »
« Les arbres, la végétation et puis, je ne sais pas, j'ai une migraine. Pas vous ? Comme si on me forçait à marcher en cette direction. Vous n'avez pas remarqué que moi et Qalanos, même si on se dispute assez souvent, nous avons toujours été d'accord sur le chemin à suivre ? »
« Waram, vue la situation, tu comprends qu'enfin ... » commença à reprendre Sanphinoa alors que l'adolescent aux cheveux noirs l'arrêtait d'un mouvement de la main :
« Non, ce n'est pas à cause de ce qui s'est passé à l'école. Même si c'était le cas, nous aurions quand même quelques disputes. Là, maintenant que nous ne marchons plus, j'ai l'impression que je suis un peu libéré, comme si on voulait nous inciter à nous reposer. »
« Tu es en train de nous dire que nous avons marché pendant toute une journée pour rien du tout ? C'est n'importe quoi, Waram ! » s'exclama Qalanos, Waram faisant de même en le désignant du doigt, disant d'une voix presque trop enjouée :
« Tu vois ? Comme nous ne marchons plus, on n'est plus autant coopératifs l'un envers l'autre et c'est comme ça que ça devrait l'être ! »
« Tu trouves ça normal que l'on se dispute et ça ne te gêne même pas ? T'es vraiment désespérant comme type, vraiment ... »
HEY ! C'était qu'une remarque, quoi ! Y avait pas besoin de le regarder avec des mines blasées. Même Sanphinoa, à travers son masque, il sentait parfaitement qu'elle était presque dépitée par lui. Bon ben, qu'ils aillent se faire voir, tous !
« Je me repose ici. Si ça vous dérange, ben … je m'en contrefous. Sarine, tu en dis quoi, toi ? De ce que j'ai dit ? C'est stupide ou quoi ? »
« Non … Je ne voulais pas le relever car je pensais que cela venait de la fatigue … mais si toi aussi, tu as ressenti cela, c'est qu'il y a une unique raison qui ne concerne que nous deux. »
« Si Sarine le ressent aussi, on devrait peut-être l'écouter. »
« C'est pas faux. Elle ne dirait pas de telles choses juste pour plaisanter ou se faire mousser. »
NON MAIS VRAIMENT ?! Il était prêt à exploser mais une main se posa sur son épaule, Sanphinoa faisant un mouvement négatif de la tête. Non, ça ne servait à rien de s'emporter. Elle lui chuchota qu'ils disaient cela exprès pour le mettre hors de lui.
« Ils se croient vraiment malin ces deux-là hein … Tsss … Enfin bon, Sarine. C'est quoi ton hypothèse ? Dans le pire des cas, je pensais à une manipulation psychique assez forte pour subsister pendant des heures sans que nous puissions repérer la personne responsable de celle-ci mais à part ça … tu as une autre idée «
« Non. C'est bien des pouvoirs psychiques. Tu sais aussi bien que moi que vue notre nature à tous les deux, ceux qui veulent utiliser de tels pouvoirs sur nous ont des difficultés … et il n'y a bien qu'une personne capable de ça pour autant. »
Pas besoin qu'elle en dise plus. Il n'y avait bien qu'une seule personne qui pouvait faire une telle chose. Comme s'il avait perdu toutes ses forces, Waram s'écroula à genoux, poussant un profond soupir, la tête baissée avant de chuchoter :
« C'est la principale … Elle ne voulait pas … que l'on se mette en danger dès l'instant où nous serions sur la terre ferme. Elle a utilisé … ses pouvoirs jusqu'au bout pour nous. Sa priorité était notre sécurité mais … même ainsi, vu que moi et Sarine, nous sommes capables de bien mieux résister, on a compris que tout ça n'était qu'une illusion. Je suis sûr qu'en forçant un peu, on pourrait sortir de cet endroit mais … pour aujourd'hui, c'est mieux de se stopper là. Regardez autour de vous, nous sommes dans une zone où les fruits sont sûrement comestibles et tout le reste aussi. Il n'y a pas d'animaux, pas âme qui vive, elle voulait … juste que pour aujourd'hui, on soit au calme. Ca serait mieux de respecter sa volonté. »
Il ne voulait pas préciser dernière, cela reviendrait à l'enterrer. Il ne voulait pas considérer que tout ça était terminé. Il en … était hors de question. Cette principale des plus chiantes, il était impossible qu'elle soit morte ! Ah … Bon … C'était foutu. Aujourd'hui, lui, il bougeait plus ou presque. Avec lenteur, il se releva, finissant par grimper aux arbres et secouer les branches. Sans un mot, Sarine s'était placée dessous, attrapant les fruits qui tombaient sur sa fourrure. Sanphino vint l'aider, Timber poussant un grognement avant de se diriger vers un second arbre, le secouant entre ses pattes avec force.
« Ah ben, rien à redire, y en a un qu'est sacrément efficace dans son métier. Tu devrais quand même nous attendre, Timber ! »
Raon avait déjà rejoint l'ours, Istiti faisant de même bien qu'il grimpait à une branche, rigolant quand l'ours secouait l'arbre comme un prunier. Une quinzaine de minutes plus tard ils avaient un stock conséquent et bien trop important de fruits pour la soirée.
« Cela manque un peu de viande mais il faudra faire avec, de toute façon. » déclara Waram alors que tous commencèrent à manger en silence, comme si de rien n'était. Lorsque le repas se termina, il était mieux pour tous que chacun aille se reposer après cette rude journée. Waram s'apprêtait déjà à s'éloigner, trouvant un arbre qui allait faire un bon reposoir.
« Waram, attends un petit peu. Tu veux pas ? » demanda une petite voix, celle de Sanphinoa. La jeune demoiselle l'avait stoppé d'un geste de la main, lui désignant Timber. Celui-ci était déjà couché sur le sol mais surtout, tout le monde s'était positionné autour de lui, se servant de l'ours comme d'une peluche chauffante géante.
« C'est pas vraiment pour moi, Sanphinoa. Tu le sais aussi bien que moi, non ? Je ne suis pas fait du tout pour avoir ce genre de ... »
« Tu devrais stopper tes bêtises. Viens. Sarine, tu peux venir aussi. » continua de dire Sanphinoa, tirant Waram par la manche alors qu'il se laissait faire.
Oui bon … Il évita le regard des autres. Il n'avait … pas vraiment envie que les autres l'interrogent à ce sujet. Pas du tout. Pfiou .. Et puis bon, il n'y avait plus de place ! Ca ne servait à rien ! Qu'ils abandonnent cette idée stupide et … Tiens ? Juste au niveau du ventre, le meilleur endroit. Il lança un regard inquisiteur aux autres mais aucun ne vint le soutenir. Bon ben, d'accord, il allait juste prendre position tandis que Sanphinoa restait debout.
« Tu vois, Waram ? C'est mieux contre Timber non ? En plus, il se laisse faire. »
« Et qu'est-ce que tu fais toi ? » demanda t-il tout en la regardant, Sanphinoa étant comme gênée avant de dire d'une voix intimidée :
« Je vais voir si je peux me trouver une place, moi aussi. Tu sais, avec les armures-pokémon, Timber est peut-être assez grand mais hiiiiiii ! »
C'était à son tour de l'agripper par le bras et de tirer d'un coup sec. Elle pencha sur le côté, finissant par tomber dans les bras de Waram qui prit une profonde respiration. Pour autant, voilà qu'il vint la déposer à côté de lui, finissant par dire :
« Je ne suis pas aussi gros que ça. Il y a largement de la place pour deux et Sarine peut bouger aussi un petit peu. Il en est de même pour Karry. Voilà, comme ça, tu peux aisément dormir et tu n'auras pas froid. T'es peut-être liée à l'eau mais faut pas pousser. »
« Oui, oui, c'est vrai. » dit-elle avec une petite pointe de déception. « Enfin bon, il faut que l'on aille dormir. Bonne nuit alors, Waram. »
« Oui, oui, bonne nuit. Tout le monde dort. On a peut-être pas marcher autant que je le pensais. Je ne sais pas quelle heure il est … mais bon, se coucher maintenant, je sais pas si ça sera une bonne ou une mauvaise idée et dans le fond, je m'en fiche pas mal. »
Mais alors pourquoi est-ce qu'il se sentait obligé de le dire à voix haute ? En colère avec lui-même pour cette pensée absurde, voilà que le chevalier-pokémon du Diamat finit par fermer les yeux, sombrant dans le sommeil quelques minutes plus tard.
« C'est vraiment dommage … oui. C'est vraiment. »
« Tu peux être aussi agressive que tu le veux, des fois, faut être directe, des fois pas. » murmura Karry à Sanphinoa qui tournait le dos à Waram, un peu recroquevillée sur elle-même. L'adolescente ne répondit pas à son tour.
Grumpf. Il s'en doutait. Quelques heures plus tard, il s'était réveillé, en pleine nuit. Oui, il voyait la lune dans le ciel et le mal de crâne n'était plus présent. S'il se levait avec Sarine, ils pouvaient partir tous les deux. Le reste du groupe n'avait pas besoin de se mettre en danger par sa faute … et uniquement sa faute. Il ne fallait pas se leurrer : il était le seul responsable de toute cette tragédie à l'école.
« Peut-être que si j'abandonne Sarine aussi … comme ça, ils seront tous en sécurité. »
Non. C'était tout simplement stupide. Il n'allait pas survivre … mais en même temps … Il entendit un petit gémissement sur sa gauche. Sanphinoa grelottait ? Les tempéatures n'étaient pourtant pas si fraîches que ça non ? Sanphinoa … Il devait aussi la mettre en sécurité. Sans lui, ele risquerait d'avoir de gros soucis. Non, même avec lui, vu à quel point il avait été odieux de nombreuses fois envers elle.
« Je suis un monstre et ça ne date pas d'hier. Tsss ... »
Mais même un monstre comme lui, parfois, avait envie de … tendresse ? C'était le bon terme à utiliser, c'est ça ? Il bougea très faiblement, se plaçant dans le dos de Sanphinoa avant de finir par murmure dans son oreille, évitant de bouger son masque.
« Sanphinoa, est-ce que tu dors ? Si c'est le cas, je vais éviter de t'embêter plus. Si ce n'est pas le cas, je me disais … que … vu que les autres sont tous de l'autre côté de l'ours … et que Sarine et Karry dorment toutes les deux. »
Il n'arrivait pas à terminer sa phrase correctement. Il fallait dire que là, il avait déjà rapproché une main de Sanphinoa, cherchant ses mots comme s'ils avaient du mal à sortir de sa bouche. Finalement, il continua de chuchoter :
« Je me disais que peut-être … si tu as froid, tu aimerais que toi et moi ... »
« J'aimerai beaucoup, Waram mais … tu n'as pas peur de ce que les autres vont dire ? Ou du moins, ce qu'il vont penser ? S'ils nous voient ? Je sais que ça te dérangeait énormément. »
« Bah, il faut bien que je m'y habitue, non ? Donc bon … C'est ainsi et pas autrement. Si tu es vraiment d'accord, il va juste falloir que tu te retournes donc. »
Et pendant qu'il parlait, c'était déjà fait. Ah … Pfiou … Ne pas baisser les yeux. Il devait juste fixer les siens dans ceux de Sanphinoa. Elle était bientôt une femme. Elle en avait déjà le physique. Et même s'il voyait ses croûtes sur son cou, ses bras, tout, il …
« Je sais que tu as un peu froid alors viens par là avant que je ne décide de changer d'avis, d'accord ? Ca sera bien mieux pour tout le monde. »
« Non, pas pour tout le monde, juste pour moi … et hum … pour toi. Mon corps ne va pas te dégoûter, Waram ? Tu sais, avec les ... »
« Oh mais sincèremen, boucles-la, Sanphinoa. Si tu m'en parlais pas, je ne l'aurai jamais remarqué hein ? Puisque tu veux pas venir, je vais le faire. » dit-il avant de l'attraper par le bas du dos, l'attirant tout contre lui, écrasant la poitrine de Sanphinoa sur son torse.
« Quelle … puissance dans ce geste. Dis, Waram, est-ce que … tu ne voudras plus jamais me relâcher, s'il te plaît ? J'ai vraiment envie de rester ainsi pour toujours. »
Qu'elle arrête de proférer de telles bêtises. Il cherchait à soupirer mais ce fut un rempli d'allégresse qui quitta ses lèvres. A la garder contre lui, il ressentait vraiment toute sa chaleur et il ne comprit qu'un peu plus tard que Sanphinoa était en train de bouger ses jambes pour chercher à les croiser avec les siennes. Euh … C'était gênant ça, non ?
« Qu'est-ce qui te prends, Sanphinoa ? C'est une position … embarrassante. »
« Je veux juste vraiment que toi et moi, nos deux corps soient collés le plus possible, Waram. Qu'il n'y ait aucun échappatoire ou autre. »
« Echappatoire ? Ca veut dire que je suis prisonnier et que je ne le savais pas ? C'est quoi cette blague ? Qu'est-ce que tu vas me faire exactement, Sanphinoa ? »
« Te manger tout cru maintenant que tu es sous mon emprise. Tu devrais fermer les yeux. »
Euh ? Fermer les yeux ? Maintenant ? Après ce qu'elle venait de dire ? Il n'était pas certain que … AH ! Bon, il fermait les yeux ! Il avait remarqué qu'elle avait posé sa main sur son masque. Elle comptait faire quoi avec hein ? Il n'entendit aucun bruit. Elle ne l'avait pas retiré en fin de compte ? Et voilà qu'un baiser se déposa sur sa joue, les deux mains de l'adolescente se plaçant de part et d'autre dans son dos.
« Tu es capturé maintenant. Tu ne peux plus t'enfuir. Hmm ... »
« Sanphinoa ? Cette position est vraiment inconfortable. J'ai presque l'impression que tu vas sortir des griffes pour tenter de me les planter dans le dos. »
« C'est une idée mais non … Je suis juste très bien. Je sens ton corps contre le mien, nos coeurs à l'unisson et j'ai cette joie qui m'envahit en me disant que c'est toi qui m'a proposé ça. J'avais peur d'exagérer mais tu es Waram et c'est tout ce qui compte. Je ne veux plus que l'on se sépare, toi et moi, qu'importent les raisons. »
« Ca, je peux rien te promettre hein ? On sait pas ce qui nous attends dans le futur, Sanphinoa et … Aie. Tu me fais mal, là. »
« J'ai dit, on n'ira plus jamais se séparer, toi et moi. Depuis que tu es venu à l'école et dans ma vie, j'ai enfin retrouvé une raison de me réveiller chaque matin, une raison de ... »
« Chut, Sanphinoa. Tu parles trop, tu vas les réveiller. » dit-il en cherchant à la faire taire par un main qui caressait doucement le dos de l'adolescente.
« Pardon, je devrais dormir … et toi aussi. Déjà, tu étais réveillé en pleine nuit. Est-ce que tu as fait un cauchemar ? Depuis que tu es à nouveau là, j'en ait plus aucun. »
« On va dire ça, j'ai cauchemardé mais tu étais là et c'est devenu un rêve. » termina de souffler Waram, gardant bien la tête aux cheveux gras de Sanphinoa contre son torse. Elle avait pas besoin de voir qu'il était en train de rougir comme un adolescent hein ?
Enfin, il était un adolescent. Il était immature, asocial, mauvais, méchant, il n'avait pas du tout de qualité mais il n'était pas stupide. Il … savait parfaitement ce qui se passait avec Sanphinoa. Pour autant, il ne pouvait pas se le permettre. C'était un non-absolu. Il devait refuser complètement tout ça.
La raison la plus simple et logique, c'est qu'il ne méritait pas son amour. Oui, ce n'était pas de l'affection qu'avait Sanphinoa envers lui. Elle l'aimait, peut-être plus que la normale et ça l'effrayait un peu. Comment fait pour rendre cet amour ? Comment le confirmer ? Il n'y connaisait rien, il était néophyte … et … lui-même ?
Il … enfin, il aimait Sanphinoa aussi. Il avait envie de la protéger, de l'avoir dans ses bras comme en ce moment-même. Il avait vraiment envie de retirer ce masque mais est-ce qu'il avait peur d'être déçu ? D'infirmer ce qu'il pensait depuis le début ? Il pensait que derrière ce masque, se trouvait un visage remarquable … mais si ce visage était le même que le reste du corps ? Et sa réaction en lui-même ? Comment il devait réagir ?
« Humpf … C'est chaud … C'est bon. Waram … Hmm ... »
Il l'entendait soupirer d'aise et de joie. S'il montrait une mine dégoûtée ? Sanphinoa ne s'en remettrait pas. Pour autant, c'est vrai qu'elle était toujours aussi sale. Il avait presque l'impression que ça empirait depuis déjà quelques temps. Et à la renifler, il y avait une odeur un peu désagréable mais un peu enivrante … comme s'il fallait découvrir un nouveau parfum sous cette couche de saleté.
Il aimait Sanphinoa hein ? Il l'aimait réellement mais on voulait sa mort, on voulait sa capture. C'était donc impossible pour eux. Mais est-ce qu'il avait peur … d'assumer aussi ça ? Il n'avait rien à prouver, à personne. Il était libre d'aimer cette fille qui était dans ses bras mais c'était lui-même qui s'enchaînait à des principes ou des raisons vaseuses.
Ce n'était pas le regard des autres dont il avait peur. Ce n'était pas le regard de Sanphonia dont il était inquiet, c'était le sien. Il avait la sensation qu'on lui avait déjà arraché cette fille dans ses bras et il ne voulait plus revivre ça. Pourtant, en même temps, son corps réclamait a présence. Il la désirait … avec toute l'ardeur dont il faisait preuve.
Un geste. Il suffisait d'un geste en direction de ce masque. Il suffisait juste de le retirer et ensuite de … laisser le cours des choses s'écouler. C'était ainsi, n'est-ce pas ? C'était ainsi … et pas autrement. Ses yeux regardèrent aux alentours. Il avait senti du mouvement vers Karry et Sarine. Oh bien entendu, son corps comme celui de Sanphinoa se soulevaient au gré de la puissance respiration de Timber mais …
Il valait mieux dormir. Des pensées aussi absurdes n'allaient mener à rien de bon, il en était convaincu. Ce n'est pas ainsi qu'il allait arranger les choses. Et quand même, sentir Sanphinoa contre lui provoquait des picotements dans tout son être. Ils étaient deux adolescents et donc, avec eux, certains « problèmes » propres à leur âge non ?
Il valait mieux ne rien imaginer d'incorrect. C'était Sanphinoa, pas une fille lambda. Avoir une réaction comme la sienne était peut être impure mais c'était son corps. Tant qu'il gardait le contrôle sur son cerveau et sur ses mains, cela devrait aller. Dormir … avec elle … et rien de plus. Demain, ils allaient trouver un refuge, un endroit où vivre, un nouveau but.
J'oublie jamais mes écrits, oui !
Chapitre 3 : Trouver un but
« Vous allez arrêter de sourire, tous ? Ou je risque de m'énerver vraiment. »
« Roh, pourquoi ça, Waram ? Tu as honte de quelque chose ? » demanda Raon alors que l'adolescent aux cheveux noirs se tournait avec fureur vers lui.
« Tu veux voir si j'aurai honte de te casser les dents, Raon ? On peut essayer mais je promets que tu vas finir en morceaux. Alors, il vaut mieux pour toi que tu la boucles. »
« Waram, s'il te plaît, tu n'as pas besoin d'utiliser la violence pour régler tout ça … ou alors, est-ce que tu as vraiment honte ? De cette nuit ? Si c'est le cas, je comprendrais ... »
Il se tourna maintenant vers Sanphinoa. Le ton était presque plaintif mais … RAH ! Il marmonna d'une voix qui se voulait calme mais qui ne l'était pas du tout :
« Tu sais très bien que ce n'est pas par rapport à toi, Sanphinoa. C'est juste comment ils réagissent tous. Je n'aime pas ça. Ils se foutent de moi. »
« Mais … Euh, dans le fond, tu t'en fiches, non ? Ce n'est pas comme si c'était très important, tu ne crois pas, Waram ? Je veux dire, sauf si tu préfères vraiment que l'on arrête. »
« Ah … Je verrais en temps et en heure. Maintenant, je veux juste que l'on marche encore et encore. L'illusion ne fonctionne plus et je suis sûr qu'en suivant toujours la même direction, on finira par trouver un village ou autre. »
Et oui, c'était un changement assez radical de sujet mais sincèrement, c'était le moindre de ses soucis. Sanphinoa continua à se placer à côté de lui pendant qu'il prenait la marche, ignorant si les autres le suivaient ou non. Sur le chemin, elle lui demanda :
« Tu es vraiment pas énervé, Waram ? J'ai encore … fauté, n'est-ce pas ? »
« Qu'est-ce que tu racontes ? Je viens de dire que le sujet était clos. Tu te sens vraiment obligée de le relancer, Sanphinoa ? »
« Je n'aime pas te voir irrité, c'est tout. Je trouve que ça te rend plus laid que tu ne l'es vraiment et les gens n'ont pas besoin de voir et connaître cette partie de toi. Tu n'as pas à ... »
« J'ai dit qu'on cessait maintenant d'en parler, Sanphinoa. Dernière fois que j'ai à me répéter sinon, ça va vraiment très mal se ... »
Elle ne lui laissa pas terminer sa phrase, venant coincer son bras entre sa poitrine, un air de défi dans le regard. Ce regard, depuis qu'il la connaissait, il était devenu si … imposant. Elle le soutenait alors qu'il fronçait les sourcils, visiblement colérique. Il rapprocha son visage de celui masqué de Sanphinoa, chuchotant :
« Tu veux bien me relâcher avant que je ne m'énerve vraiment ? Et là, tu auras vraiment une raison pour avoir peur que les autres soient inquiets. »
« Fais-le donc, Waram. Tu peux t'énerver mais ça ne changera rien du tout. »
« Tu veux que je te rappelle de la scène à l'école ? »
« Laquelle, Waram ? Celle à l'infirmerie où tu as dit que tu étais désolé ? » demanda t-elle alors qu'il avait un rictus aux lèvres, grognant de plus en plus.
« Je parle du combat en arène, tu sais, celui où tu as fini dans un sale ... »
« Je pensais que tu voulais parler de celle dans le dortoir des filles ou alors, de celle sur la plage, sur la banc ou encore celle de ... »
« C'est bon, c'est bon, j'ai compris. Stop, j'ai vu où tu voulais en venir. J'ai juste envie que tu arrêtes de croire que c'est de ta faute dès que je m'énerve. Tu n'es jamais la réelle raison de mon énervement, compris ? »
« Je veux que tu me le prouves. » dit-elle avant de relâcher l'emprise sur son bras, continuant avec ce regard qui cherchait visiblement à l'attirer plus qu'à le défier. En voyant les autres qui n'attendaient que ses excuses, il n'en fit rien du tout.
« On verra ça plus tard … peut-être ce soir, Sanphinoa, compris ? »
« Hmm, je crois que je comprends très bien, oui ! Ça va pour cette fois alors, Waram. »
Ça va pour cette fois ? Ça donnait l'impression que c'était lui le fautif dans l'histoire. Et à entendre les petits rires derrière lui, il était pas certain que les autres pensent différemment de toute cette histoire. Pfiou … Prendre une profonde respiration s'il ne voulait pas décalquer la tronche des autre, même de Xalex.
« Vous avez vraiment intérêt à tous vous ... »
« Waraaaaaaaaaaaaaaaaam. » coupa Sanphinoa en se plaçant face à lui, l'empêchant d'avancer. « Je viens de dire quoi, est-ce que je dois me répéter ? »
« Je ne vais pas me faire marcher par les pieds par toi, Sanphinoa. Un moment, faut que tu arrêtes de croire que tu peux m'empêcher de tout faire, compris ? »
« Je ne cherche pas à t'arrêter dans tout ça, simplement à stopper tes menaces absurdes, c'est tout ! Tu as aucune réelle raison de t'emporter. »
Il avait justement toutes les raisons de s'emporter et s'énerver, contrairement à ce que disait Sanphinoa. Pfiou … Mais en la voyant, il se sentait juste las. Il avait juste l'impression qu'à force de parler, ils n'allaient jamais avancer. D'un geste lent, il posa sa main sur l'épaule de Sanphinoa. Elle eut un petit sursaut de surprise … avant de se retrouver jetée sur le côté, comme si de rien n'était, Waram reprenant la route.
Un peu décontenancée, Sanphinoa tenta d'ouvrir la bouche mais Karry était en train de sautiller pour arriver dans ses bras, bougeant sa nageoire comme pour lui dire de se taire. Dans un petit murmure, elle lui souffla doucement :
« Attention à ne pas trop en faire, Sanphinoa. »
« Trop en faire ? Pourtant, je ne pensais pas exagérer en … réagissant ainsi. »
« Le coeur d'un homme n'est pas facile à prendre … et celui de Waram l'est encore plus. Tu peux demander à Sarine, hein ? Elle te sera de bons conseils. »
« Oui enfin euh … C'est si visible que ça que … Waram ? »
« Ne me dit pas que tu pensais que personne n'avait remarqué que tu étais accrochée à son cou ? Et cela depuis que vous vous êtes rencontrés ? Je suis peut-être une Barpau mais moi-même, j'ai une certaine intelligence hein ? »
« Oui mais euh … enfin bon, qu'est-ce que j'ai raté exactement ? Je ne sais pas du tout, est-ce que tu ne pourrais pas me l'expliquer, s'il te plaît ? »
« Si je n'étais pas là, comment est-ce que tu ferais, Sanphinoa ? Tu es bientôt une adulte, d'ici quelques années. En fait, tu es une femme-chevalier. Indirectement, tu l'es déjà … c'est à toi de comprendre tes erreurs, non ? N'est-ce pas ce que tu as répété à Waram ? »
Sa propre armure-pokémon lui déclarait complètement qu'il valait mieux pour elle qu'elle se débrouille seule. Elle ne savait pas vraiment comment elle devait prendre cela mais elle murmura qu'elle allait faire des efforts pour y arriver. La marche se passa en silence, Waram étant visiblement très concentré à l'idée de trouver un endroit civilisé même si bien entendu, ils n'avaient aucun indice sur qu'est-ce qu'ils allaient faire quand ça sera le cas. D'ailleurs, s'ils étaient sûrement dans un pays étranger, le langage, comment ils allaient régler ça ?
Il n'en avait strictement aucune idée et en regardant les autres, il s'était aussi posé la question : est-ce que l'un d'entre eux savait parler une langue étrangère ? Heureusement pour lui, la session au Tibet s'était passé sans aucun souci de ce côté linguistique. Hum … C'était juste maintenant qu'il y réfléchissait, c'était un peu tard, non ?
« Hey, Waram. Tu avais raison par rapport à l'illusion hier ! Ca se voit que l'on avance aujourd'hui, le décor est bien différent maintenant. »
« Qu'est-ce que je disais ? Je sais bien que la confiance, c'est pas ce qui prime par ici mais j'ai aucune raison à raconter n'importe quoi, loin de là. Du moins, pas dans ce genre de situation. Maintenant que vous pouvez croire en ce que je dis, on va continuer. »
Qu'est-ce que Sanphinoa avait ? Elle était plongée dans ses pensées et il l rattrapa juste à temps avant qu'elle ne s'écroule à cause d'une racine qu'elle n'avait pas remarquée au sol. Il vaudrait mieux qu'elle fasse attention où elle mettait les pieds aussi hein ? Elle fit quelques excuses à Waram, celui-ci lui répondant que ce n'était pas bien grave. Plus de peur que de mal hein ? Aucune blessure non ?
« Au cas où, je peux vous poser une question ? Vous avez de l'argent ou des objets personnels qui pourraient servir pour la revente ? Car si on trouve une ville, faudra pas croire que des gens nous laisseront dormir gratis chez eux. »
« Tu sais, Waram, il y a des associations humanitaire hein ? Mais en même temps, nous sommes des adolescents. On pourrait croire que l'on fait une fugue ... »
« Donc ça revient à ce que je disais. Il va sûrement falloir faire du troc, du marché noir et toutes ces choses. Vous avez chacun deux poumons ? Un seul suffit pour vivre. »
Silence de mort alors que tous étaient en train de le fixer comme pour attendre la phrase qui couperait court à tout ça. Waram avait bien remarqué que quelque chose clochait.
« Quoi ? Vous vouliez que je dises : « c'est juste une blague » ? J'ai vraiment une tête à vouloir faire des blagues sur un sujet aussi sérieux ? Non ? Vraiment ? »
« Tu étais vraiment sérieux ? Tu voudrais que l'on se fasse retirer un organe pour survivre ? »
« Ca se voit que tu n'as pas vécu comme moi pendant toutes ces années, Raon. Qu'est-ce que tu crois ? Que la vie va être belle dorénavant ? Nous sommes seuls, sans ressource, sans appui, ni rien. On va devoir se débrouiller à ma manière. Il va falloir faire quelques sacrifices si on veut pouvoir survivre. »
« Waram, il y a sûrement d'autres solutions, non ? Je suis sûre que … tu peux en trouver, Waram. J'ai vraiment confiance en toi. » dit Sanphinoa sur un ton guère réellement rassuré. Même s'ils étaient parfois partis en mission, c'est vrai qu'ils avaient toujours eut du soutien derrière eux. Mais aujourd'hui, ils étaient vraiment sans rien.
« Hum, si on veut de l'argent facile, j'imagine que nos corps pourront nous être utiles. Bon, nous ne sommes pas trop abîmés et en même temps, nous ... »
« Waram, tu peux arrêter là ? Maintenant ? » coupa Qalanos alors que les autres étaient définitivement plongés dans le mutisme. Il faut dire que Waram avait fini par observer Sanphinoa et Xalex, comme pour bien signaler de quoi il parlait.
« Pourquoi cela ? Car vous ne voulez pas vous confronter à la réalité ? Car vous avez peur des sacrifices qu'il va falloir faire ? Autant vous préparer mentalement et ... »
« Waram, c'est maintenant moi qui vais te demander de t'arrêter. Si tu continues, je vais vraiment me mettre en colère, compris ? Et pas le genre de colère que tu risquerais de supporter pendant très longtemps. Est-ce que le message est bien passé ? » déclara Sarine tout en s'étant mise à côté de Sanphinoa pour la rassurer.
« Pfff … Je pensais que vous auriez plus d'humour que ça, vous autres. Bien sûr que non, vous aurez pas à perdre un organe ou à utiliser votre corps … de cette façon. Le seul truc que vous allez sûrement devoir faire, c'est plonger dans l'illégalité. »
« Waram ... » murmura l'adolescente à la chevelure bleue poisseuse, s'approchant de lui sans dire un mot de plus. Sa main se leva pour venir rencontrer la joue de Waram, puis l'autre, recommençant cela deux autres fois.
« Celle-là, tu l'as bien méritée, Waram. Si Sanphinoa ne s'en était pas occupée, je crois que je m'en serais chargée moi-même. » dit Xalex, très irritée par la « blague » du chevalier-pokémon du Diamat. « Et encore, elle a sûrement été très douce dans ses claques. »
« Tu crois ça, toi ? » rétorqua Waram, les joues rougies par les baffes.
« Euh … Peut-être pas aussi fort en fin de compte. »
Pour toute réponse, il grommela avant de leur tourner le dos. Bande d'idiots. Il avait dit ça pour « rire » mais il y avait une part de vérité. Certaines personnes étaient obligées d'agir de la sorte pour survivre. Ils étaient au-dessus de ces dernières … mais ça ne voulait pas dire qu'il fallait les ignorer. Sanphinoa et les autres ne connaissaient peut-être pas toute la misère de ce monde mais lui, il avait vécu pendant des années en étant seul et isolé. Il avait été obligé de se battre pour survivre.
« Waram, y a des choses qui ne se disent pas. » lui sermonna Sarine alors qu'il continuait de ne pas répondre, plongé dans son mutisme. « Vous êtes tous ensemble. Ça ne sera pas pareil. Tu devrais le savoir, non ? Pourquoi est-ce que tu as dit ça ? Pourquoi est-ce que tu t'es forcé ? Car je sais parfaitement que … tu voulais leur faire comprendre quelque chose. »
« Qu'est-ce que ça aurait réellement changé, Sarine ? C'est juste … leur mettre du plomb dans le crâne. On a vraiment rien, on a quelques affaires avec nous, on a un ours bleu du Tibet, on est sales et puants. Même si y a aucune chance que Sanphinoa soit utilisée pour un tel … métier, et encore, certains sont très douteux et pourraient apprécier, il faut juste qu'ils arrivent à saisir que la vie n'est définitivement pas tout rose. »
« Est-ce que tu ne t'es pas dit que ça serait plus normal … de vouloir les rassurer ? Ils sont déjà au trente-sixième dessous et tu t'es décidé à les enfoncer encore plus, Waram. »
« Je ne fais pas dans le social. Je préfère qu'ils aient les pieds sur terre plutôt que de croire qu'il va suffire de claquer des doigts pour que tout aille dans le meilleur des mondes. »
« Aucun ne pense comme ça, Waram. Et maintenant, tu devrais les regarder. Par ta faute, ils sont encore plus démoralisés. Même Qalanos. »
Même Qalanos ? Quelle blague. Ce type était justement tout le contraire de la déprime. Enfin, il était toujours très sérieux, etc … C'était plutôt Raon le fanfaron. Un bref regard en arrière et il le voyait, la tête baissée. Sanphinoa était en train de se gratter le bras droit, s'arrachant quelques croûtes tandis que les armures-pokémon ne parlaient pas, elles non plus. Ah oui, c'était vraiment lui qui avait causé tout ça ?
« Arrêtez de désespérer vous autres. Si j'ai réussi à me débrouiller seul et sachant que je ne suis pas très doué, juste débrouillard, comprenez que ça sera bien plus facile pour vous. Le seul souci restera Timber. Je nous vois mal nous promener dans les rues d'une ville avec lui comme si de rien n'était. Pas sûr que la police nous laisse faire. »
« J'aimerai éviter des ennuis avec la justice, oui. Il y a d'autres moyens, Waram ? »
« Laissez-moi me charger des emmerdes avec la police, les gens, etc. Pour créer des embrouilles, je suis spécialiste. Ainsi, vous avez pas à vous en faire. On va juste rester aux environs, peut-être quelques kilomètres, d'une ville, et on finira par s'installer, c'est tout. Moi-même, je nous rapporterai de quoi manger et boire. Enfin, survivre. »
« Waram … Qu'est-ce que tu … comptes faire exactement ? » questionna Sanphinoa. Ah ? Elle lui reparlait ? Enfin, il était très rancunier … mais pas maintenant.
« Ce que je sais faire de mieux : être un odieux connard. J'ai de l'expérience dedans. »
« Je n'ai pas envie que tu risques ta liberté pour nous. Je peux juste savoir à quoi tu joues, Waram ? Qu'est-ce que tu es en train de faire exactement ? »
Qalanos ne le défiait pas du regard mais presque. Il était vrai qu'il pouvait avoir difficilement confiance en lui, surtout après ce que Waram avait dit, n'est-ce pas ? Celui-ci le fixa de ses yeux rubis, répondant calmement :
« De vous faire survivre un ou deux jours de plus, non ? »
… … … Bien entendu, il s'en doutait. Enfin bon, maintenant que la joie et la bonne humeur avaient définitivement quitté les lieux, ils pouvaient reprendre la route, n'est-ce pas ? Heureusement pour eux, voilà qu'après six heures de marche, il était possible de voir au loin quelque bâtiments de grande taille.
« Et voilà, de la civilisation ! Vous êtes satisfaits, tout le monde ? »
« Et maintenant ? Comment est-ce qu'on va faire, Waram ? » demanda Sanphinoa en se rapprochant de lui, un peu soucieuse. Elle était même en train de le coller tout doucement, cherchant à prendre sa main dans la sienne.
« Comment qu'on va faire ? Hum … Maintenant que nous avons une ville non-loin de vous, on va faire comme ça. Raon, Xalex, Qalanos et toi, vous allez en ville avec ceci. » dit Waram avant de fouiller son sac, en retirant une petite bourse en cuir, l'ouvrant pour laisser apercevoir quelques bagues et autre bijoux précieux. « Vous trouverez de quoi aller vendre ça à un bijoutier du coin. Vu le coin pourri, j'imagine que nous sommes en Angleterre. Y a bien que vers là qu'il y a un temps aussi moche. »
« Waram, ces bijoux, ils viennent ... » commença à demander Sanphinoa tandis que Waram refermait la bourse avant de la lui envoyer dans les mains.
« Prends ça et arrêtes de te poser des questions. Quand je me suis présenté, je te l'avais pourtant dit, non ? Que j'étais un sale type. Tu crois que je survivais comment ? C'est pas l'heure de faire dans le … quoi encore ? Déjà que les autres ne parlent presque pas. »
« Et toi ? Tu vas rester ici tout seul avec Timber ? »
Ca ne se voyait pas ? C'était pourtant facile à comprendre. Il était hors de question de laisser l'ours bleu du Tibet sans surveillance. Qu'elle parte avec les autres et lui-même sera tranquille. Il grimpa sur le dos de Timber, celui-ci grognant tandis qu'il lui indiquait n chemin à suivre. Dès qu'ils auront terminé quelques courses, qu'ils ne vendent pas tous les bijoux, hein ? Ils devaient en garder.
Il avait bien remarqué que Sanphinoa était réticente à le laisser seul avec Timber mais non. Qu'elle parte avec les autres pendant que lui-même allait juste se reposer, comme si de rien n'était. Et puis, surtout, il avait envie d'être seul. Il était vraiment pas fait pour aller se promener avec les autres. Faire copain-copine, c'était juste un mirage et rien de plus. Il devait juste se souvenir de ça … et de rien d'autre.
Chapitre 4 : Obtenir des informations
« Ben alors, Timber. Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as pas l'air dans ton assiette, mon gros. »
« Graaaaaaaaaah ! » s'exprima l'ours bleu du Tibet, Waram haussant les épaules.
Bien entendu, bien entendu. L'ours avait un peu faim. Les autres étaient partis depuis trente minutes et Sarine regardait tout simplement l'adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci avait une petite mine presque abattue avant qu'elle ne finisse par dire :
« Et bien, Sanphinoa te manque tant que ça, Waram ? Tu pouvais lui dire de rester hein ? Elle serait restée là sans aucun souci, j'en suis certaine. »
« Tu peux éviter de raconter n'importe quoi ? C'est pas comme ça. Je ne suis pas en manque, ni de rien, ni de personne. Je peux aisément me débrouiller. »
« Hum hum … Tu peux me permets d'en douter ? Tiens d'ailleurs, ce n'est pas Sanphinoa que je vois revenir par hasard ? » dit-elle avant de se redresser. Waram fit de même, regardant vers la direction pointée par Sanphinoa. Les secondes passèrent et pourtant, rien n'arrivait à l'horizon. Sanphinoa fit un petit rire : « Hahaha ! Et tu n'espérais rien hein ? Tu es si crédule, Waram ! Surtout après tout ce que tu as dit ... »
« Tu te fous de ma gueule ? Je n'aime pas ça, Sarine ! Je suis pas d'humeur à ... »
« Euh … Coucou, Waram, Sarine ? Et Timber aussi ! Qu'est-ce que vous faites de bien ? J'ai entendu mon nom. Je suis revenue plus rapidement que les autres. Je pensais que vous aviez fin. Ils sont partis explorer un peu la ville. Ils parlent tous anglais là-bas, ça ne devrait pas être difficile de se faire comprendre. »
HEIN QUE QUOI ?! D'où est-ce qu'elle venait ?! Il se retourna, ayant sursauté un peu pour voir Sanphinoa avec quelques sachets en main et Karry attachée dans son dos. Elle avait l'air un peu essouflée tandis que Waram s'exclamait :
« Mais mais mais d'où est-ce que tu viens ? Je t'ai même pas remarquée ! »
« Hihihi … En fait, je suis juste partie par un autre chemin. Mais voilà, je suis de retour. Tu as faim, Waram ? Pourquoi est-ce que tu fais cette tête ? On dirait que tu as vu un fantôme. Ca ne va pas ? Et pourquoi tu es rouge. Tu as chaud ? De la fièvre ? »
NON NON ET NON ! Elle avait déposé les sachet au sol et s'était rapproché de lui pour poser une main sur son front. Zut ! Il rougissait pas ! Il s'apprêtait déjà à la repousser un peu violemment mais s'arrêta dans son geste.
« C'est bon, je ne suis pas en train de mourir non plus hein ? Et je vais bien, je ne suis pas malade. Pourquoi est-ce que tu es déjà de retour ? »
« Je … Hum … Pensais que tu avais faim ? C'est bien ce que j'ai dit non ? Enfin, je … Je me sentais un peu mal de te laisser seul. Je ne voulais pas et ... »
« Merci … enfin, c'était pas nécessaire mais … merci, Sanphinoa. C'est gentil. »
Elle ne chercha plus à parler, relevant son visage pour regarder Waram. Hum … Oui, bon, il savait être poli quand même hein ? Il pouvait pas dire qu'il avait été bien élevé mais bon … Enfin bref … Rah ! Qu'est-ce qu'elle avait à le regarder comme ça ?
« Pourquoi est-ce que tu n'es pas toujours honnête avec les autres ? »
« Je l'ai été, tu as bien vu leurs réactions … et la tienne aussi. Car j'ai été honnête, ça m'a crée des embrouilles. Vous aimez pas la réalité … et pourtant, elle est là. »
« Tu étais … sérieux pour ce qu'il faudrait faire alors ? » dit-elle, un peu effrayée, Waram posant ses yeux rubis sur elle. Et là ? Elle pensait qu'il ne l'était pas ? « Vraiment ? Je … Mais mon corps … Enfin, je veux pas faire ça ! »
« J'ai dit que ça serait une solution, pas LA solution. En même temps, est-ce que tu penses vraiment que je te laisserais faire ça ? Sans m'en mêler ? Est-ce que tu imagines simplement l'idée que … je ne dirais rien ? Sincèrement ? »
« Je sais bien que tu réagirais ! Enfin que tu feras tout pour m'en empêcher mais … S'il fallait vraiment ça pour vivre, je ... »
« Grmbl ! Bordel … Mais merde ! Qu'est-ce que tu racontes ?! Personne ne voudra de toi, Sanphinoa. Je te rappelle dans quel état est ton corps ? »
Sarine s'apprêtait à ouvrir la bouche pour dire à Waram qu'il allait trop loin mais avant même qu'un mot ne sorte de sa bouche de métal, les mains du chevalier-pokémon du Diamat forcèrent la femme-chevalier-pokémon du Barpau à se coller à lui. Il regarda à gauche et à droite avant de glisser ses mains dans sa chevelure bleue, marmonnant d'une voix irritée :
« Y a personne qui te touchera, c'est compris ? Aucun d'entre eux. Si un type tente ne serait-ce que de te toucher, il aura affaire à moi … et je crois bien que ça sera sanglant. »
« Huhum … Waram. Et si un jour, tu as un moment de faiblesse, je serais … là moi aussi. Rien que pour toi, c'est ça. Et moi aussi, je leur ferais mal. »
« Toi ? Avec ta force de mouche ? Hum … J'ai pas envie que les autres reviennent. »
« Pour me garder dans tes bras, c'est ça, Waram ? C'est bien ça ? Et si je fais ça ? »
Et si elle faisait … AAAAAAAAAH ! Qu'est-ce qui lui prenait ?! Elle venait de sauter dans ses bras … pour s'agripper à lui. Non non non ! HEY ! Elle avait placé ses jambes au niveau de ses hanches et maintenant, elle était à sa hauteur alors que d'habitude, elle était plus petite que lui. Mais zut, dans cette position, elle le collait vraiment beaucoup !
« C'est quoi cette blague ? Je … Sanphino ! Si les autres voient ça, ils vont ... »
« Ils vont se poser les bonnes questions, Waram. J'ai toujours été très discrète avant de te connaître mais aujourd'hui, je veux vraiment faire … je veux faire … de mon mieux. »
« Tu en fais beaucoup trop ! C'en est presque effrayant, Sanphinoa ! »
Effrayant ? Vrai qu'il tremblait mais elle avait le sentiment que ce n'était pas de la peur. Est-ce que c'était de l'excitation ? Elle-même le ressentait doucement, respirant un peu bruyamment tout en disant :
« C'est comme ça et pas autrement, Waram. Tu es vraiment … particulier pour moi ! »
« Tu l'es aussi, tu l'es mais je vais pas le crier sur tous les toits ou alors te le montrer. S'il te plaît, tu peux descendre ? Les autres vont être là ... »
Hum. C'était bien avec une grande réticence qu'elle finissait par le libérer de son étreinte … pour aussitôt se jeter dans ses bras. Hey ! C'était lui qui avait amorcé tout ça. A lui donc de « subir » cette attaque consistant à l'enlacer.
« Tu es devenue ma proie, Waram. Tu as toujours peur, n'est-ce pas ? »
« Je sais pas du tout … Je sais pas. C'est vraiment trop étrange quand je suis avec toi, Sanphinoa. Je suis plus que perdu. Ça me fait peur, c'est ça. »
Voilà, c'était dit. Il entendit un petit éclat de rire de la part de Sanphinoa, celle-ci frottant sa tête masquée contre son torse. Entendre ça de la part de Waram, c'était vraiment tout ce qu'elle désirait en ce moment même. Elle n'avait besoin de rien, ni personne. La seule chose qui l'importait, c'était d'entendre cela depuis longtemps.
« Sanphinoa, tu veux bien te séparer de moi ? Et raconter tout ? Comment est-ce qu'ils vous ont accueillis et autres ? Vous avez des masques, n'est-ce pas ? Ils ne doivent pas être forcément très ravis par votre présence, je crois bien. »
« Ils ne se posent pas plus de questions que ça, Waram. Enfin, on devait faire attention aux policiers mais comme nous n'avons aucune arme. Par contre, il est vrai que pour nos armures-pokémon, c'était plus problématique et on devait les porter dans nos bras et autres. On va dire que c'était assez compliqué en un sens ! »
« Bah, les porter, ce n'est pas trop lourd non plus. Y a rien eut de spécial ? Vous ne vous êtes pas rendus ridicules en public ou autre ? »
« Mais de quoi est-ce que tu parles, Waram ? Tu donnes l'impression qu'on ne sait pas se débrouiller en ville. Hého, ce n'est pas parce qu'on a passé la majorité du temps à l'école de Gliros qu'on est pas adapté socialement. Tu nous insultes ! »
Ah bon ? Elle venait donc de le remarquer que maintenant ? Il eut un petit rictus aux lèvres comme pour bien montrer qu'il se moquait ouvertement d'eux. Enfin, il n'était pas franchement mieux de son côté mais entre le penser et l'avouer … Hum, bon, qu'est-ce qu'il y a dans ces sacs …
« TIMBEEEEEEEEEEEEEEER ! » hurla t-il soudainement en voyant l'ours qui avait commencé à renifler dans l'un des sacs, visiblement attiré par l'odeur qui en émanait. Waram poussa doucement Sanphinoa avant de courir derrière Timber qui était en train de s'enfuir avec ce qui semblait être … un jambon ?! Ils avaient vraiment acheté ça ? Ça coûtait super cher ! Pendant qu'il courait, Sanphinoa éclata de rire, Sarine et Karry faisant de même.
« Il pourra dire tout ce qu'il veut par rapport à Timber, je suis sûr qu'il l'adore dans le fond. »
« Tu sais bien le proverbe, non ? Qui aime bien châtie bien. » compléta Sarine après les propos de Sanphinoa, Karry reprenant la parole :
« Ah ben, à ce niveau, c'est plus de l'amour, c'est de la rage. Il est vraiment en train de le poursuivre et je crois que Timber a l'impression que c'est un jeu. »
« Timber est vraiment plus intelligent que la moyenne, n'est-ce pas ? Waram m'a raconté que c'est un ours bleu du Tibet qui vivait depuis longtemps avec ceux du monastère. »
« C'est ce que j'ai appris là-bas aussi. Je n'en sait rien de plus mais il n'a pas la constitution et la force d'un ours normal. Il donne presque l'impression qu'il pourrait être chevalier-pokémon. » continua de dire Sarine après la question de Sarine.
« Un animal qui est un chevalier-pokémon. Je me demande si ça serait une première. Il faudrait que je me renseignes à ce sujet ! Ah ! Je savais bien que j'avais oublié de dire quelque chose à Waram ! WARAM ! WARAAAAAAAAAM ! »
Et voilà que Sanphinoa avait déposé Karry à côté de Sarine avant de se mettre à courir à toute allure à la poursuite de Waram. Karry poussa un profond soupir, comme exténuée et fatiguée avant de dire à Sarine :
« Sincèrement, je crois que nos chevaliers-pokémon sont vraiment … uniques, n'est-ce pas ? »
« C'est difficile de s'en occuper mais au fil des années, c'est comme la famille hein ? »
« Oh oui … Une sacrée famille et à cette allure, ils risquent d'en former qu'une seule, n'est-ce pas Tu n'aurais aucun souci à ce que Waram soit pris par Sanphinoa ? »
« C'est étrange comme question. Pourquoi est-ce que je serais jalouse qu'il ait enfin quelqu'un ? » dit l'armure-pokémon du Diamat, se tournant vers Karry. Elle ne s'était pas attendue à une telle remarque de la part du poisson métallique.
« Hum, tu me donnes l'impression d'être très proche de lui, peut-être trop … Tu sais, nos existences, on rapport souvent que ... »
« Arrêtons-en là, Karry, d'accord ? Ca vaut mieux pour nous deux. Je te fais grimper sur mon dos et on va essayer de poursuivre nos gaillards. Ils ne doivent pas être trop loin et surtout, il faut absolument qu'ils reviennent ici. Si les autres ne les voient pas … oh et il y a aussi le sachet à récupérer d'ailleurs. »
Mettant celui-ci dans sa gueule après avoir emmené Karry sur son dos qui s'accrocha à elle via sa petite bouche, voilà que les deux armures-pokémon partirent à la poursuite de Waram et Sanphinoa. D'ailleurs, celle-ci avait quelque chose à dire non ? »
« Deux minutes … que je reprenne mon souffle et ensuite, je … te tues, Timber. »
« C'était … un jambon pour lui, Waram … c'est ce … que je … tentais de te dire. »
Les deux adolescents étaient à nouveau couchés au sol, Timber en train de grogner et grignoter son jambon qui devait bien faire quelques dizaines de kilogrammes. D'ailleurs, Waram était tourné vers Sanphinoa. Elle … n'avait eut aucun mal à le porter ? Et le sachet n'avait pas craqué sous le poids ? Impressionnant … vraiment.
« Qu'est-ce … que tu voulais me dire d'autre, Sanphinoa ? »
« Dites, on vous dérange ? Vous donnez l'impression d'avoir fait des choses pas forcément très saines, tous les deux. » déclara la voix de Qalanos encore assez éloignée d'eux.
Et zut, ils étaient déjà tous de retour ? Ah … Il n'avait même pas pu respirer un peu. Encore que le temps avait sûrement bien passé vu les nuages noirs. Bon … Il se remit correctement assis, tendant sa main vers Sanphinoa pour qu'elle fasse de même. Ils étaient tous de retour et Raon portait bien plus de sacs que les autres. Sans même ouvrir la bouche, on lui répondit :
« Il a voulu faire un pari et il a perdu. Dommage pour lui mais c'est ainsi. Est-ce que Sanphinoa t'a mis au courant au fait ? Par rapport à l'Antre de la Terre ? »
« QUOI ?! QU'EST-CE QU'IL Y A AVEC EUX ?! » s'écria Waram en se remettant aussitôt debout, regardant autour de lui, déjà sur la défensive.
« Non non, tu ferais mieux de te calmer. Il n'y a rien de spécial ou de plus que les autres. Simplement, c'est un peu différent … On a discuté entre nous. On pensait que ça serait pas une mauvaise chose que de voir vers une autre organisation. »
« Vraiment ? C'est à ça que vous pensez ? Et qu'est-ce que vous avez eut comme autre idée fabuleuse, est-ce que je peux savoir ? »
« Et bien, tu sais parfaitement que les organisations sont assez différentes, non ? Rédemption et Destinée ou Le sommet des étoiles sont deux organisations où on pourrait trouver refuge. »
« Refuge, grumpf … On est pas des réfugiés … mais vous en pensez quoi ? Vous avez déjà été les voir ? Vous avez été vous renseigner ? On peut pas se présenter comme ça comme si de rien n'était. Ils ont des règles et je risque pas de les respecter. »
« On a encore rien fait de tout ça. On ne sait même pas si on peut les trouver en ville. Mais généralement, ils sont bien cachés. C'est juste une idée. Bon, on dirait que le jambon pour Timber est déjà tombé dans la gueule de ce dernier. » soupira Qalanos alors qu'il en avait terminé avec Waram.
L'ours était tout simplement couché sur le dos, ronflant bruyamment et se grattant le ventre d'une patte. En fait, ce n'était pas un animal, ni un humain, c'était un mélange des deux. Waram eut une mine blasée en marmonnant :
« J'arrive pas à croire ce que je vois … enfin bon … Sinon, la ville en elle-même ? Sanphinoa m'a dit qu'ils parlaient anglais, ce qui est une bonne chose. C'est la langue qu'on apprend un peu partout, c'est donc une bonne nouvelle. Mais ensuite ? Les métiers et autres ? »
« Métiers et autres ? La ville est assez grande donc je dirais que ça devrait aller … je pense. »
Encore une fois, Qalanos parlait avec Waram tandis que Raon était en train de reprendre son souffle, Xalex non-loin de lui. Oh, Istiti était continuellement en train de se moquer royalement de lui. Hum … Bon, Waram allait juste écouter qu'ils avaient à dire.
« Oui, les chevaliers-pokémon sont normalement discrets. Ils ne vont pas crier sur tous les toits ce qu'ils sont. La chose est … Ils sont naturellement tout autour de nous, à des positions plus ou moins haut placées. Rédemption et Destinée sont des êtres d'exception dans le monde des artistes. Ils sont connus pour être des célébrités dans divers domaines, voilà tout. »
« D'accord, d'accord, je n'avais pas demandé un cours mais bon … Et le sommet des étoiles ? Qu'est-ce qu'il y a de si spécial avec cette organisation ? »
« C'est dans celle-ci que se trouvent quelques hommes politiques mais aussi leurs gardes du corps. Ils sont connus pour régler les différents conflits dans ce monde et sont appréciés par toutes les communautés. Généralement, se faire un ennemi de ... »
« Tu te fous de ma gueule ? Les différents conflits ?! Ils faisaient quoi pendant que l'école de Gliros se faisait attaquer hein ?! Ces cons n'ont rien foutu ! RIEN DU TOUT ! »
« Pourtant, je suis certain qu'ils se sont occupés de régler leurs comptes en de nombreux endroits. Enfin bon, tout ça … on va dire ça … Et ce n'était qu'une proposition, rien de plus. Je remarque que tu es toujours aussi optimiste avec la vie, Waram. »
« Je suis simplement réaliste. Je l'étais avant que vous arriviez, après que vous soyez partis et je le serais encore et encore car il faut que vous vous rentriez ça dans le crâne. »
« Waram ! Qalanos ! S'il vous plaît, pas de dispute, tous les deux. » s'exclama Sanphinoa, des sacs de couchage dans ses mains, les déposant au sol pour se rapprocher des deux adolescents. Ils se tournèrent vers elle, Waram répondant :
« Nous sommes civilisés, ne t'en fait pas. Je ne lui mettrais pas mon poing dans sa tronche. J'en ait pas la motivation à l'heure actuelle. Faudra voir plus tard pour ça. Mais visiblement, je suis le seul à qui ça dérange que nous tentions de nous faire remarquer par des organisations qui sont composées de chevaliers-pokémon. C'est vrai quoi. L'Antre de la Terre a toujours montré que de bons côtés. Il n'y a aucun doute que les autres feront de même. Oui. »
Ironie, ironie mais c'était bien parce que c'était nécessaire qu'il en usait et abusait. Bah ! Ils avaient déjà fait leur choix. Pfff … Vraiment. Il était déjà plus qu'ennuyé par tout ce qui se passait par là. Ah, d'ailleurs ? Il pouvait retrouver sa bourse ? Sanphinoa la lui rendit, Waram jetant un œil à l'intérieur. Oh … Il y avait bien trois, quatre babioles qui n'étaient plus là. Hum ? Pourquoi est-ce que Sanphinoa le regardait lorsqu'il sortit un anneau avec un saphir au bout. Lorsqu'il la remarqua, elle avait détourné la tête aussitôt. Ah … les filles et les bijoux, il ne pensait pas que même Sanphinoa serait intéressée par ça, comme quoi.
« Bon au moins, en terme de courses, il semblerait que vous ayez fait du bon boulot. »
Oui, il pouvait aussi donner des remarques positives. Ca lui arrivait de temps en temps, surtout quand ils évitaient de le rendre grognon. Surtout, ils avaient maintenant un « toit » pour dormir en vue des différentes tentes achetées.
Chapitre 5 : Attirer les ennuis
« Je n'arrive pas à croire ce en quoi je suis réduis. »
« Roh, Waram, je préfère que tu fasses ça plutôt que de voler des bijoux, vraiment. »
« Mouais mais plusieurs journées ne payeront même pas un seul de ces bijoux. A partir de là, je vois pas vraiment ce que je peux faire d'autre, tsss. Non mais, pourquoi est-ce que nous sommes forcés de livrer des journaux ou des pizzas ? Enfin de la restauration à domicile ? »
Et ils devaient utiliser des vélos ou il ne savait quoi. Non, sincèrement, cela faisait déjà une semaine et il en avait déjà marre de la vie. Il voulait juste se mettre dans un coin et ne plus rien faire. Simplement, tous les autres faisaient des efforts même si cela leur plaisait autant qu'à lui, autant dire pas du tout. Bon … euh …
Sanphinoa portait plutôt bien la tenue de livreuse de pizzas mais par mesure de précaution, il la suivait discrètement, du mieux qu'il le pouvait, lorsqu'elle allait ramener les pizzas aux gens. Ah … Bien entendu, il les avait à l'oeil. Elle portait son masque et de longs gants pour cacher ses bras. Pareil pour ses cuisses qui étaient recouvertes par des collants.
Question de sécurité, greuh. Bon, néanmoins, ils évitaient de vendre les bijoux qui lui restaient. Oh, du moins pour le moment. Il n'était pas aveugle, cela ne servirait pas vraiment à nourrir tout le monde. En plus, ce n'était pas un travail officiel mais au noir donc ils étaient payés moins que prévu. Grrr … Non, il n'aimait pas cet endroit et cela était visiblement réciproque. En plus, il devait faire attention à ne pas laisser Timber seul trop longtemps.
« Waram, dis-moi, pourquoi est-ce que tu me suis tous les soirs ? »
« Hum hein ? De quoi est-ce que tu parles ? »
Où est-ce qu'ils se trouvaient ? Tout simplement dans la même tente, comme auparavant. L'adolescent aux cheveux noirs n'avait pas vraiment cherché à refuser qu'elle dorme avec lui et les autres n'avaient rien dit pour empêcher ça. En fait, Xalex dormait avec Timber. Oui, elle avait signalé que la présence de l'ours était réconfortante.
« Je ne suis pas aveugle, tu sais hein ? Même si j'ai un masque. »
« Non, vraiment, qu'est-ce que tu es en train de raconter ? Tu peux me le dire ? Car j'en ait strictement aucune idée, Sanphinoa. »
« Hmm, d'accord, d'accord … et si je me rapproches un peu plus de toi ? »
Un peu plus de lui ? Se rapprocher ? C'est vrai qu'ils dormaient dans deux sacs de couchage différents et que malgré tout ce qu'elle implorait, il évitait de faire qu'un seul soit utilié au final. Et là, c'est un peu ce qu'elle lui intimait, non ?
« Comment c'est passé ta journée, Sanphinoa ? » demanda t-il comme pour changer de conversation, Sanphinoa rigolant légèrement tout en disant :
« Tu devrais le savoir non ? Vu que tu me suivais ! »
« Je ne sais toujours pas de quoi tu parles. Bon, pas grave, on va dormir, ça sera mieux. »
Cela faisait une simple semaine mais avec le rôle de chacun, ils gagnaient un peu d'argent. Raon et Qalanos n'étaient pas vilains garçons, les pourboires tombaient aisément. Il en était de même pour Xalex et Sanphinoa. Oh, quant à lui, il se faisait toujours reprocher son manque de courtoisie mais hey, il était là pour livrer une pizza, pas taper la causette.
« Waram, tu n'es pas obligé de bouder dès que tu es mécontent, tu sais ? Je suis sûre qu'en discutant tranquillement, toi et moi, on peut aisément tout arranger hein ? »
« Et si je n'ai pas envie de discuter de tout ça, Sanphinoa ? Que je trouve tout ceci bien inutile ? Et je ne te surveillais pas … je surveillais les clients. C'est pas pareil. »
Surveiller les clients ? C'est vrai que … enfin … elle avait bien remarqué quelques regards baladeurs sur son corps mais à part ça … Enfin, c'est vrai aussi que bon … Mais voilà, Waram voulait juste jouer un protecteur discret, c'est ça ? Il était adorable !
« Waraaaaaam … Dis moi, est-ce que … tu voudrai que je vienne ou pas ? »
« Grmbl, je sais pas. Vu que je fais que te suivre et ... » commença t-il à dire mais visiblement, elle ne cherchait même pas son approbation, s'étant déjà infiltrée dans son sac de couchage. Est-ce qu'elle comprenait qu'ils étaient trop serrés tous les deux comme ça ? Il tenta de se mouvoir mais il ne pouvait pas se retourner et il la sentait dans son dos.
« Qui ne dit mot, consent. » chuchota t-elle avec amusement avant de fermer les yeux sous son masque. Quelques minutes plus tard, il sombra lui-même dans le sommeil, sentant cette douce chaleur dans son dos. Une chaleur apaisante et tendre, comme il l'aimait tant. Mais il avait du mal à se l'avouer … qu'il se sentait si bien.
Le lendemain matin, il se mentait une nouvelle fois en sentant Sanphinoa qui quittait ses bras. Oui, il n'arrivait pas à l'expliquer mais il avait réussi à se retourner pour l'avoir contre lui, comme à leur habitude. Les journées passaient et il … avait tellement de mal à saisir les émotions qui l'habitaient. Une nouvelle journée à travailler pour rien.
« Et bien, Waram ! On va se mettre tous au travail pour pas changer hein ? »
La bonne humeur de Sanphinoa. C'était le plus important dans ce monde. Et même s'il ne voyait pas son sourire, il se l'imaginait sous ce masque. Il se l'imaginait, rayonnant de joie alors qu'elle rigolait candidement après de tels propos.
« On verra si ça va être une bonne journée. Mon petit doigt me dit que non. »
« Arrête donc de faire le grincheux, comme à ton habitude, Waram. Tu sais aussi bien que moi que ça va l'être. Et puis, on arrive à faire des économies hein ? »
« C'est vrai que l'on évite d'utiliser trop l'argent que l'on récupère mais qu'on continue de vendre les bagues volées … D'ailleurs, j'ai pas compris pourquoi tu veux ça. »
« Car c'est du vol, Waram ! C'est juste du vol et que ce n'est pas bien ! »
Pas bien de voler. Pfff ! Vraiment, est-ce que c'était le moment de se préoccuper de ce qui était bien ou non dans ce monde ? Il fit un mouvement de la main comme pour dire qu'il s'en foutait royalement, poussant un soupir lorsqu'elle s'éloigna avec les autres. Il restait toujours un peu plus longtemps avec Timber.
Pourquoi est-ce qu'il se sentait obligé d'être désobligeant avec Sanphinoa ? Elle n'avait rien fait pour mériter un tel traitement et pourtant, lui, ne se privait pas de lui en faire baver un maximum. Il s'en voulait parfois. Il avait envie de lui dire autre chose. Des choses plus gentilles, plus sympathiques, plus amicales ! Des choses peut-être même un peu … intimes.
Non, il ne devait pas penser comme ça. Les pensées intimes, ce n'était pas pour lui. Il avait peut-être quinze ans voire un peu plus. Bon, il n'en avait pas seize car sinon, cela voulait dire que Sanphinoa était une adulte et lui, il n'était encore qu'un gamin à ses yeux. Ca serait ridicule que ça se passe ainsi, n'est-ce pas ? Il n'en avait pas envie.
« Bon, mon gros, j'y vais. Tu restes sage, tu surveilles les tentes et tu grognes si quelqu'un tente de venir nous voler, d'accord ? »
« Graaaaaaaaaah ! » émit comme seule réponse l'ours bleu du Tibet alors que l'adolescent partait à son tour vers la ville qui était pourtant à plusieurs kilomètres de distance. Dans ce petit coin de forêt, il n'y avait pas à s'inquiéter. Vu qu'il pleuvait assez souvent, sauf grâce aux pouvoirs de Sanphinoa, il n'y avait personne qui se risquait. C'était beaucoup trop dangereux si on ne faisait pas attention … et cela, il valait mieux pour eux qu'ils évitent de faire n'importe quoi s'ils ne voulaient pas se retrouver embourbés jusqu'à la tête.
La journée passa plus aisément qu'il ne l'aurait cru. Il avait décidé, en vue de la petite discussion d'hier, de laisser Sanphinoa tranquille pendant qu'il se concentrait tout simplement sur son propre boulot. S'il commençait à vouloir gérer celui des autres, il n'allait jamais avoir fini et autant dire que cela risquait pas de lui plaire réellement.
« Plus vite j'en ait terminé, plus vite je peux rentrer. »
« Ahem, Waram, faut qu'on parle, toi et moi, y a un souci avec les comptes de la caisse. »
« Hum ? Qu'est-ce qu'il y a avec ça ? Vous savez aussi bien que moi que les mathématiques, ça n'a jamais été mon fort et que je ne me préoccupe pas de tout ça. Je vous mets même la majorité de mes pourboires, hein ? »
« Tu pourrais m'expliquer alors pourquoi il manque une partie ? »
« Non, je peux pas vous l'expliquer et j'en ait strictement rien à foutre. C'est pourtant pas compliqué non ? Que je saches, je suis pas le seul à mettre les recettes dans la caisse. Si y a un problème avec, vous avez qu'à interroger les autres, c'est pourtant pas trop compliqué non ? Vous voulez que je vous donnes des conseils de diplomatie ? »
« Tu vas me parler sur un autre ton, mon petit gars, sinon ... »
« Sinon quoi ? » demanda Waram en se rapprochant de son patron, du moins de son ex-patron puisque quelques secondes après, celui-ci avait été soulevé.
« HE… HEY ! Lâches-moi ! Lâches-moi si tu veux pas perdre ton travail ! T'as envie de finir à la rue, c'est ça ?! Je te rappelles que ... »
« Perdre mon travail ? Ca l'est depuis le moment où vous avez cherché à m'accuser alors allez-vous faire voir et disparaissez de ma vue ! »
Et voilà, malgré les cris, il avait projeté son ex-patron par-dessus le comptoir avant de se retirer de là. Au final, il aura tenu combien de temps ? Deux semaines ? Bah, le plus désolant, cela allait être pour Sanphinoa et les autres. Encore que … ils ne bossaient pas au même endroit, non ? Donc ce n'était pas bien important. Hum … Il regarda l'argent qu'il avait dans sa poche. A force d'économiser et les rares pourboires, deux semaines, cela faisait quand même une belle somme même si …
« J'ai faim. » marmonna t-il à lui-même en entendant son ventre grogner. Il évitait de dire qu'il avait largement assez à manger devant les autres. Pfiou, bon, ce n'était pas bien grave. Il avait plus de boulot, pour pas changer.
Il était pas fait pour avoir un travail, c'est tout. Et maintenant ? Il allait devoir attendre Sanphinoa et les autres à côté de Timber. Voilà qu'il se présentait déjà devant l'ours, lui expliquant tout ce qui s'était passé. Quelques heures plus tard, les autres étaient déjà tous de retour, sauf Sanphinoa. Ben tiens, il espérait qu'elle ne fasse pas d'heure supplémentaire juste pour qu'ils aient plus à manger hein ?
« Tiens, d'ailleurs, Sanphinoa, elle est partie où, Waram ? » le questionna Xalex alors qu'il haussait les épaules tout en répondant :
« Comment je pourrais le savoir ? Nous ne bossons pas tous au même endroit hein ? »
« Oui mais elle a travaillé deux fois plus aujourd'hui pour faire une petite surprise. Elle avait demandé de pouvoir partir une heure plus tôt pour t'attendre à ton travail. C'est peut-être pas très recommandé mais je suis sûre que ça t'aurait fait … Waram ? »
« BORDEL ! JE REVIENS ! » hurla Waram, s'étant redressé avant de se mettre à courir aussitôt, Sarine derrière lui. Zut zut zut ! MERDE MERDE MERDE !
Vu comment qu'il était parti, c'était normal que le patron allait pas accueillir Sanphinoa avec joie ! Pire encore, les autres employés étaient vraiment du même style que lui, à chercher les embrouilles et autres ! Il n'allait pas … CA N'ALLAIT PAS … NON !
Où est-ce qu'elle était ? Où c'était cette fichue rue ?! Pourquoi est-ce qu'il pleuvait autant maintenant ? A croire que même les éléments avaient décidé de se foutre de sa gueule et de l'empêcher de retrouver l'endroit où il bossait encore ce matin !
« Et bien, ma jolie, c'est quoi ce petit masque que tu portes sur ton visage ? Tu as peur de nous le montrer ? Tu sais, ton petit copain, il est parti en faisant un peu de bordel. Les réparations, les dégâts, tout ça, il va bien falloir payer non ? Mais à côté, je suis sûr que l'on va pouvoir s'arranger, toi et nous. Le patron sera conciliant si tu te montres sympathique. »
« Et puis bon, vous avez vu ces pastèques ? Je suis sûr que ça tient pas dans mes mains ! »
« S'il vous plaît, laissez-moi tranquille, je ne dois pas vous faire du mal. »
« Vous entendez ? Pas nous faire du mal. Qu'elle est mignonne, la petite demoiselle. Pour ça, il va falloir te muscler hein ? Et aussi grandir un peu car là, tu as plutôt l'air d'une lilliputienne. Pas sûr que tu fasses grand-chose, hahaha ! »
Elle était dans une ruelle, entouré par hommes qui devaient à peine avoir la vingtaine. Mal-rasés, aux habits un peu déchirés, elle les connaissait pourtant car ils étaient les compagnons de travail de Waram. Seulement, elle ne savait pas ce qui s'était passé car on lui avait dit que Waram n'était plus là et qu'il avait été viré. Elle était partie en s'excusant et voilà que les autres employés étaient venus. Ils … Elle était perturbée, cela s'était reflété avec la pluie battante qui était en train de tomber. Elle avait gardé son uniforme qui moulait un peu plus son corps et Karry était toujours accrochée dans son dos. Elle ne devait pas parler, c'était une interdiction et …
« Tu vas gentiment nous accompagner sans causer plus de problèmes, non ? Tu vas repayer les dettes de ton petit ami et ... »
« Ce n'est pas vraiment mon petit ami mais euh … non, je ne veux pas. Laissez-moi vraiment tranquille, sinon, je vais devoir me ... »
« BON MAINTENANT, TU ME FAIS CHIER HEIN ?! TU VIENS SANS FAIRE D'HISTOIRES ET SI TU TE CALMES PAS, CA VA MAL SE FINIR POUR TOI ! COMPRIS ?! » hurla enfin le troisième homme, étant resté muet depuis le début.
Aie ! Ca faisait un peu mal sur le coup quand une main l'agrippa pour l'attirer contre l'homme, appuyant sa poitrine contre lui par erreur. Mais à peine avaient-ils fait quelques pas dans la ruelle, comme pour la quitter, qu'une ombre était positionnée devant l'unique sortie de ce cul-de-sac. Une ombre aux cheveux noirs trempés par la pluie, une ombre aux yeux rouges remplis de haine.
« Je vous laisse cinq secondes pour retirer vos mains d'elle. »
« Tiens ? Voilà donc Waram hein ? Grande gueule, n'est-ce pas ? Tu sais que si tu tentes de t'approcher, c'est elle qui va en baver ? Fais pas le malin. » dit le troisième homme, sortant visiblement un canif, indiquant de la tête aux deux autres de s'occuper du cas de Waram.
« Le temps est écoulé, disparaissez. »
« WARAM ! ATTENDS UN PEU ! » hurla Sarine alors que l'adolescent aux cheveux noirs venait déjà de courir en avant, esquivant aisément les deux hommes malgré l'étroitesse de la ruelle. Il avait tout simplement fait un saut sur le mur, passant au-dessus d'eux pour arriver au niveau du troisième, celui-ci s'étant déjà amusé à entailler le haut de la tenue de Sanphinoa, l'ouvrant en partie.
« Je vais vous exterminer, les uns après les autres. Tu veux pas la relâcher ? JE VAIS T'Y FORCER, ESPECE DE SAC DE MERDE ! » cria une nouvelle fois Waram avant de prendre le bras de l'homme qui tenait le canif, le faisant pivoter sur la droite, un craquement sonore se faisant entendre. L'homme hurla mais un poing le frappa en plein visage.
« Waram ! ARRÊTES ! Ce sont des humains ! ILS SONT NORMAUX ! WARAM ! »
« Putain, c'est un monstre ! Il va nous tuer ! Faut qu'on se barre ! VITE ! Je veux pas crever ! Faut appeler les flics ! »
« Merde, merde, merde ! C'est quoi cet adolescent ?! Désolé, on est vraiment désolés, on recommencera plus ! » dirent les deux hommes avant de partir, passant à côté de Sarine qui était déjà partie rejoindre Waram et Sanphinoa.
« S'… S'il te plaît, promis, je le ferais ... plus. » implora le troisième homme, le visage ensanglanté, les deux bras pendant lamentablement au sol.
« Normal car tu ne sera plus vivant pour en parler. »
« WARAM ! STOP MAINTENANT ! »
Une trombe d'eau le percuta, le faisant atterrir dans la poitrine de Sanphinoa, ses yeux se posant sur ce qui semblait être un peu de dentelle rose vue que sa tenue avait souffert par le coup de canif. Il tenta de se mouvoir, rétorquant :
« Tu fais quoi, Sanphinoa ?! Tu défends tes agresseurs ? Et pourquoi tu t'es pas défendue ? Tu es largement capable de pouvoir les battre ! »
« Ce sont juste des humains NORMAUX ! J'allais les repousser, Karry aussi mais … y avait pas besoin d'en arriver à de telles extrémités ! Tu as vu ce que tu as fait ?! »
« Ce que j'ai fait ? Un truc qui montre bien qu'il mérite ça, tss ! » rétorqua Waram tout en jetant un œil avec dédain sur l'être au sol qui gesticulait sans pouvoir réellement se mouvoir. Dommage pour cet imbécile, il en payait le prix ! AH !
« Je … vais bien, Waram. Je suis en sécurité maintenant, Waram. Je vais bien. Il faut que l'on rentre maintenant mais avant, il faut que je guérisse cet homme. »
« Laisses-le crever, la gueule en sang, c'est tout ce qu'il mérite. »
Pourtant, elle ne l'écouta pas, commençant à arroser le visage de l'homme qui avait tenté d'abuser d'elle. Leurs pouvoirs n'étaient pas fait pour blesser autrui mais pour protéger ce monde. L'homme sombra dans le sommeil, ses blessures disparaissant. Par contre, pour les fractures, elle ne pouvait rien faire … mais cela, elle allait laisser faire des personnes plus compétentes, du domaine hospitalier pour ça.
Mais les voilà en train de quitter la ruelle, passant au-dessus du cul-de-sac. Ils ne remarquèrent pas que sur les toits, plusieurs personnes se tenaient debout, les ayant observés agir de la sorte. L'une d'entre elle murmura :
« Hum … Des chevaliers-pokémon … et plutôt jeunes. »
« Ils sont ensemble. Peut-être des rescapés de l'école de Gliros. Nous devons la prévenir. » répondit une seconde voix avant que les êtres ne disparaissent à leur tour.
Chapitre 6 : Prêt à tout
« Oh mon dieu … Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi que … Sanphinoa ?! »
« Waram ? C'est quoi ce sang sur ton corps ? Qu'est-ce que vous avez fait tous les deux ? »
« J'ai pas envie d'en parler … et Sanphinoa, essaies de te changer d'habits maintenant. »
Il cachait quand même la vue des vêtements un peu déchirés aux yeux de Raon et Qalanos. Même s'ils savaient qu'ils n'étaient pas du tout intéressés par elle, il en avait rien à faire. Il laissa Xalex se rapprocher d'elle et emporter Sanphinoa plus loin tandis que les deux autres adolescents étaient déjà sa hauteur, prêt à l'interroger.
« Qu'est-ce que vous me voulez ? Je n'ai rien à dire, vous le savez bien hein ? »
« Si ce n'est pas toi, ça sera Sanphinoa. Autant que tu nous le dises, ça nous fera perdre moins de temps, tu ne crois pas ? Et ça facilitera la discussion entre nous tous. »
« Non, je n'ai rien à dire et je ne compte pas changer de ton. Timber, arrêtes de me regarder comme ça. C'est du sang vicié qui est sur moi, ne t'avises même pas de venir me lécher. »
« Graaaaaaaah ! » répondit l'ours bleu du Tibet, visiblement attristé à cette idée de ne pas faire la toilette de l'adolescent. Ouais … Foutu sang d'un foutu voleur de pacotille. L'adolescent observa Raon et Qalanos, sans se préoccuper des armures-pokémon, même pas de Sarine qui était toujours derrière lui. Il marmonna :
« Juste, je n'ai plus de boulot, comme ça, vous êtes au courant. Donc y a plus de rentrée d'argent et si y en a un qui emmerde encore Sanphinoa, ça sera pas que les dents que j'irais lui retirer à mains nues. »
« Waram … Faut vraiment que tu arrêtes d'utiliser la violence pour résoudre tous les problèmes. On sait très bien que tu ai... »
Raon n'avait pas terminé sa phrase qu'il était déjà soulevé au-dessus du sol par le col. Waram le tenait fermement par ce dernier, commençant à murmurer d'une voix irritée :
« Qu'est-ce que tu allais dire, tu peux répéter pour voir ? Fais gaffe à toi, Raon. Je ne suis pas vraiment d'humeur pour ce genre de conneries, tu as bien compris ? »
« Que tu sois d'humeur ou pas, ça changera rien, Waram ! T'es obligé de frapper pour t'exprimer ! Ca en est même plus drôle ! Même moi, ça me donne envie de pleurer et je parle même pas d'Istiti hein ? Faut vraiment que tu te contrôles mieux ! »
« Je n'ai pas besoin de me contrôler pour des petits merdeux de la sorte. Bon sang, faites pas chier et laissez-moi tranquille, j'ai pas besoin de vous. »
Il avait relâché Raon avant même que Qalanos s'en mêle. Il regarda ce dernier droit dans les yeux, comme pour l'inciter à aussi essayer de l'arrêter. C'était stupide … Des cons comme ceux de ce soir, il en avait rencontré tous les jours avant de rentrer à l'école de Gliros. Ils comprenaient que la violence, la menace et la peur. Ca a toujours été ainsi.
Hum … C'était là où il pouvait enfin se reposer. Bien une dizaine de minutes de marche mais il y avait un cours d'eau et c'était le parfait endroit pour être seul. Il avait besoin de se laver mais avec sa malchance, il était certain de tomber sur Sanphinoa en train de se laver aussi. Bizarrement, cette idée ne lui déplaisait pas mais il secoua la tête négativement. C'était quoi ça ? Comment est-ce qu'il osait avoir de telles pensées impures ?
Alors qu'il était en train de se déshabiller, il sentit un peu d'eau lui parcourir le dos. Une eau un peu chaude et douce, comme réchauffée. Cela lui faisait penser à l'eau d'un bain mais il ne chercha pas à se retourner, la voix de Sanphinoa se faisant entendre :
« Ils m'ont dit que tu étais ici, Waram. J'ai les yeux bandés donc je ne peux pas te voir. Ne t'en fait pas, je ne suis pas là enfin pour ça. Je voulais juste vérifier tes blessures. »
« Je ne suis pas blessé. Tu peux t'en aller, merci. Je n'ai pas envie que l'on te voie … avec moi. C'est bon, je sais bien qu'il fallait pas les blesser et que ... »
« Waram, tu es trop impulsif et violent. Tu es caractériel et problématique. Tu as tellement de défauts que tous les énumérer me prendrait toute une journée mais … mais … tu as toujours fait ça non pas par pure envie de violence mais pour te protéger des autres … et me protéger aussi. Je ne suis pas bête. J'ai bien vue que tout cela était juste pour que je sois protégée. Si je peux te laver un peu le corps pour me faire pardonner, je ... »
« C'est trop intime, Sanphinoa ! Déjà que ce n'est pas joyeux à voir tout ça alors j'ai pas envie que tu … AH ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! » s'exclama t-il alors qu'il avait senti les mains de Sanphinoa se poser sur son dos pendant qu'il parlait.
« Toi et moi sommes assez intimes … non ? Pour pouvoir se laver le dos ? Surtout lorsque cela est en raison d'un sauvetage. Tu peux te laisser faire, non ? »
Il ne répondit pas. Il ne soupira pas. Il était juste en train de respirer un peu bruyamment, comme gêné et embêté par ça alors qu'elle continuait à lui envoyer de l'eau. Il était nu et elle non. Enfin, il n'allait pas se retourner pour vérifier. Le nettoyage se passa en silence, chacun ne cherchant pas à prendre la parole. Plus les secondes s'écoulaient, plus il se sentait comme apaisé et reposé. Il avait fermé les yeux à son tour.
C'était ça … C'était ce repos qu'il cherchait depuis tout ce temps. En fait, il avait aidé Sanphinoa à dormir tranquillement en restant à ses côtés … mais est-ce qu'elle comprenait qu'elle aussi avait ce pouvoir qui consistait à l'apaiser ? Elle était comme un flot tranquille qui ne cherchait qu'à … … … hum.
« Je t'aime, Waram. »
« Hein ? » dit-il, rouvrant ses yeux en grand. Est-ce qu'il avait mal entendu ? Il regarda à gauche et à droite. Il avait les mains de Sanphinoa poser sur son torse tandis qu'il sentait la tête de celle-ci contre son dos. « Sanphinoa ? J'aimerai me rhabiller, s'il te plaît. Je dois être propre et … Ah … Ah … ATCHOUM » !
« Que quoi ? Ah ! Je suis trempée moi aussi ! Et ça fait combien de temps qu'on est ici ? Et tu viens d'éternuer ? Tu vas être malade ! Je m'en vais, je vais me sécher et toi aussi ! »
Voilà que les mains quittèrent le corps de Waram tandis qu'il entendait des clapotis dans l'eau, signe qu'elle s'éloignait. Il attendit encore un peu avant de se rhabiller, se disant que pour se sécher, c'était tout simplement foutu … ou presque. Lorsqu'il avait retrouvé les autres, Sanphinoa était déjà en train de préparer deux repas, l'un pour eux deux à base d'une soupe chaude pour réchauffer leurs corps tandis que les autres allaient manger quelque chose de plus consistant avec de la viande.
Comme depuis qu'il était parti, il n'avait pas chercher à parler. Les autres discutaient entre eux, il vérifiait juste que Sanphinoa fasse de même. Il avait pas envie qu'elle s'isole. Sarine s'était rapprochée de lui, ayant remarqué son nez pendant qu'il reniflait. Elle lui demanda s'il était tombé malade mais il ne répondit pas. Ca pouvait arriver hein ? Mais après le repas, il était simplement parti vers la tente pour se coucher à l'intérieur comme si de rien n'était.
Et même s'il ne voulait pas l'avouer, lorsqu'il sentit Sanphinoa s'installer contre lui, il avait eut le sourire aux lèvres. Elle avait prétexté que vu qu'il était malade, il devait rester bien au chaud et qu'elle se chargeait de ça. Elle l'avait forcé à se retourner pour que ça soit elle qui le prenne dans ses bras et non l'inverse. Vue sa petite taille, c'était assez ridicule comme mouvement mais … il avait sombré dans le sommeil.
Cela faisait depuis déjà quelques temps qu'il n'était plus incommodé par les croûtes sur le corps de Sanphinoa, ni par cette odeur qui émanait d'elle. Pourtant, elles étaient toujours présentes, peut-être moins fortes qu'auparavant mais toujours là. Hum … Et puis, cette poitrine généreuse, c'était … vraiment plaisant que de pouvoir dormir contre, tête posée dessus. Oui … Il allait sûrement aller bien mieux, il en était sûr et certain, oui.
« Waram ? Tu peux fermer les yeux s'il te plaît ? »
« Hum … D'accord, d'accord mais c'est déjà ridicule de me forcer à rester avec Timber parce que je suis soi-disant malade. C'est n'importe quoi. »
« Ce n'est pas n'importe quoi et tu es malade. Avec ton zèle habituel, cette baignade sans te sécher et tout le reste, il fallait s'en douter. »
« Pourquoi ce n'est pas toi qui est malade tout d'abord ? Avec la pluie et le reste, je suis sûr que tu devrais l'être aussi ! Pfff, qu'est-ce que je raconte ? Bon, je dois juste fermer les yeux, n'est-ce pas ? C'est bien ça ? »
Alors, il s'exécuta alors qu'il entendait quelques rires un peu distants. Les autres s'étaient déjà éloignés mais elle, il sentait qu'elle se rapprochait. Hum ? Pourquoi elle sentait aussi bon ? Etait-ce grâce à ça que les autres avaient pas envie de vomir à son travail ? Elle devait sûrement se parfumer toutes les heures et … AH ! Des lèvres ! Ses lèvres si douces ! Elles étaient collée sur sa joue en un long baiser sonore … puis un second sur l'autre joue.
« Voilà … C'est pour te protéger pendant que je ne serais pas là ! Je tente de revenir vite ! »
Ouais ouais ouais. Il ne fit aucun mouvement pour ouvrir les yeux. Il n'avait pas envie de voir son visage masqué ou alors son corps qui partait au loin. Il fit juste un mouvement de la main comme pour la saluer avant de se renfrogner dans la tente. Ouais, il était obligé de rester ici en attendant qu'ils reviennent tous ce soir. Ca allait être chiant, très chiant et pas son genre.
Et ça l'était pas ! Quelques heures plus tard, reniflant sur le toit d'un immeuble, voilà qu'il pouvait jeter parfaitement un œil à l'endroit où Sanphinoa travaillait. Il la voyait faire quelques allers et venues mais pas seulement. Parfois, elle partait pour quelques minutes et alors, il se décidait à la suivre.
« Waram, combien de temps est-ce que tu vas renier la vérité ? »
« Qu'est-ce que tu racontes, Sarine ? Si je t'ai acceptée avec moi, c'est pas pour que tu me fasses la morale. Je ne suis pas malade, je vais bien. »
« Bon, déjà, y a cette vérité qu'il faudrait que tu arrêtes de te voiler mais ce n'est pas d'elle dont je veux parler et tu le sais aussi bien que moi, n'est-ce pas ? »
« Non, je ne vois pas de quoi tu parles. Tu ne veux pas plutôt te taire ? Je risque de la perdre de vue. Elle fait vraiment un travail exemplaire. »
Il n'arrivait pas à comprendre comment les gens pouvaient être aussi odieux avec elle. Malgré son masque, elle était douce, elle était gentille, elle était agréable, elle était intelligente ! Le seul truc qui allait pas avec elle, c'était qu'elle était moche physiquement ! Oh, sa poitrine était un avantage et encore, difficile à savoir exactement … Elle … était peut-être un peu trop petite pour avoir de tels arguments à ce niveau. Oui, à ce sujet, c'était pas vraiment harmonieux.
« Non, vraiment, y a rien qui colle dans son corps, c'est bête mais voilà quoi ... »
« Waram, si tu te préoccupes tant que ça d'elle, tu ne crois pas que ça vaut le coup de le lui dire clairement ? D'ailleurs, je ne suis pas stupide, tu crois que je n'ai pas vue la mo... »
« S'il te plaît, fermes-la, Sarine. Je crois que Sanphinoa a besoin d'aide ! »
« Non, elle n'en a pas besoin et tu le sais aussi bien que moi sauf que tu ne veux pas que je continues de le dire alors je vais le faire encore une fois. Waram, qu'est-ce que tu attends pour dire à Sanphinoa que tu l'... »
« La … ferme. Sarine. Tu sais parfaitement que ça sera pas possible, elle et moi. C'est comme ça depuis le début et ça ne changera jamais. »
« Et pour quelle raison tu penses ça ? Je veux bien entendre l'explication douteuse et vaseuse que tu dois avoir en tête. »
« Depuis des années, tu le sais bien, non ? Qu'il y a une autre personne. »
« Là, tu commences à m'énerver si c'est le seul argument que tu as pour empêcher ça, Waram. Tu crois que ça se contrôle vraiment ? Tu crois que cette personne va apparaître comme ça, comme par magie ? Ne te fout pas de moi ! Elle est sûrement morte à l'heure qu'il est ! »
« JE T'INTERDIS DE DIRE CA COMPRIS ?! »
« Hum … Un chevalier-pokémon qui se bat avec son armure-pokémon ? Triste spectacle. »
Hum ? Il avait cru mal entendre ou quelqu'un était ouvertement en train de se moquer de lui ? Il s'était redressé alors que Sarine et lui tournaient leurs visages en direction de la voix masculine. Il y avait bien quelqu'un d'autre qu'eux sur le toit ? Depuis quand était-il là ?
« Allons ! Vous ne pensiez pas que vous étiez si discrets, n'est-ce pas ? Vous êtes de sacrés phénomènes tous les deux. Vous savez que vous commencez à alimenter les rumeurs ? »
« Je crois que je vais éviter de poser les questions. Si vous voulez vous battre, je suis votre homme et ça va tout de suite très mal se finir. »
« Waram, tu devrais attendre un petit peu. On ne sait pas exactement ce qu'il … nous veut. »
« Il est en armure-pokémon. S'il voulait vraiment faire dans la discussion, il aurait pas eut besoin de ça. Te fout pas de moi, Sarine. »
Hum, il n'avait pas tort sur le coup. L'homme en face d'eux avait des mèches noires en avant mais ce qui était intrigant était que le reste de sa coiffure, surtout ses racines, était bien blanche. D'ailleurs, il avait un physique assez imposant … en terme de poids mais elle n'était pas là pour se moquer des soucis d'obésité.
« Je suis le chevalier-pokémon d'argent du Blizzaroi. En vous écoutant, j'imagine que mon nom ne vous intéresse guère, n'est-ce pas ? Vous n'avez pas été très discret, hier. Enfin, surtout toi, jeune garçon. Tu as crée beaucoup de problèmes, est-ce que tu t'en es rendu compte ou non ? Savoir s'il est encore possible de corriger tes erreurs. »
« Corriger mes erreurs ? Genre, je regrette d'avoir éclaté la tronche d'un couillon qui a voulu violer une femme ? Ouais, non, désolé, j'ai aucune retenue par rapport à ça et ... »
« Ce n'était pas à toi de t'occuper d'une telle action. Il semblerait que cette personne eut été capable de se défendre seule, sans abuser de sa force. Il en aurait été de même pour toi. Ah … Les jeunes, vous êtes vraiment si … « prompts » à réagir sans vous laisser la possibilité d'imaginer qu'il existe des solutions moins violentes. »
« Et bientôt, vous allez me dire que c'était à la justice de laisser résoudre de tels cas hein ? Oh oui, il fallait que j'aille contacter un agent de police, le temps qu'il arrive, elle aurait été violée et tuée pour finir dans une poubelle ! »
« Tu es vraiment un adolescent très amer. A croire que tu n'aimes guère ce monde, non ? » continua de dire le chevalier d'argent du Blizzaroi. Passant une main sur les morceaux de fourrure blanche rectangulaires qui se trouvaient autour de son corps. D'ailleurs, au niveau des pieds et des mains, il semblait avoir comme de la fourrure verte un peu métallisée. Et Sarine ?! Elle attendait quoi pour venir ?! Même si c'était avec réticence, voilà que l'armure-pokémon de la Diamat alla recouvrir le corps de Waram.
« Vous êtes encore bien loin de la vérité. Ne pas l'aimer est un euphémisme. Je hais tout ce qui se trouve dans ce monde et ce sont pas les êtres normaux comme les chevaliers-pokémon qui vont me faire changer d'avis ! Dégagez de mon passage ! »
« D'accord. Je vois qui tu es exactement. Tu avais déjà causé du tort à l'école de Gliros. »
« VOUS NE SAVEZ RIEN DE TOUT CA ! »
Une aura noire et sombre. Cela faisait depuis longtemps qu'il n'y en avait pas eut de telle. Même hier, lorsque Sanphinoa était en danger, elle n'était pas apparue. Mais aujourd'hui, elle était présente, prête à dévorer toute lumière autour d'elle pour plonger la zone dans les ténèbres. Le chevalier d'argent du Blizzaroi regarda son adversaire, poussant un soupir :
« Trop impétueux, beaucoup trop. Cela peut être mortel. Blicky ? »
« Il semblerait qu'une tempête de neige va commencer. » répondit l'armure avec lenteur alors qu'un froid hivernal débutait sur les toits et dans les cieux.
« Waram, on ne peut pas gagner dans cet état ! Il s'agit d'un adversaire contre qui tu n'as aucune chance ! Il faut que l'on s'en aille ! Et puis, tu es malade ! Tu ne peux pas lutter contre ce froid ! Regardes ! Il neige ! »
« M'en fout … Je m'en fous. Je m'en fous … complètement … rien à faire, rien à faire. Je suis qu'un criminel comme les autres, c'est tout ! »
« Non, tu n'es pas un criminel, simplement un enfant perdu. Vous savez, on est au courant pour tes compagnons. A l'heure actuelle où je te parle, je suis certain que les miens se sont déjà mis en action pour les contacter. »
« Je me contrefous d'eux ! De toute façon, s'ils sont aussi faibles que toi, il n'y a rien à craindre pour leur santé ! Ils ne sont pas en danger ! »
Il éternua violemment, commençant à grelotter. C'était lui ou la grêle lui faisait bien mal ? Il regarda son adversaire en grognant. Il n'était pas prêt à abandonner ! Et puis, cela voulait dire qu'ils allaient aussi toucher à Timber ? L'ours n'avait RIEN FAIT !
« Tu as le visage drôlement préoccupé pour quelqu'un qui hait ce monde. »
« Bouclez-la. Ca serait bête que vos dernières paroles soient un flot de conneries issu de votre bouche. Je vais vous exploser la tête. »
« Tant de violence verbale. Ah … Peut-être que te plonger dans le sommeil te calmera. »
« Pour ça, il va déjà falloir m'atteindre, gros tas ! Pour ça, vas falloir se bouger le cul ! »
Il en était réduit aux insultes mais il sentait bien que son corps lui répondait qu'à moitié. C'était complètement absurde d'être un chevalier-pokémon et d'être malade avec un seul rhume. C'était stupide ! Complètement stupide ! VRAIMENT STUPIDE ! Il ne pouvait pas se faire avoir comme ça ! Il poussa un cri, crachant quelques flammes violettes autour de lui.
« Hum ? Tu penses pouvoir te réchauffer avec ça ? C'est impossible. »
Des flammes issues des dragons, ce n'était pas exactement la même chose que les flammes crées par Istiti ou d'autres. Non ...Il pouvait juste constater que ses flammes venaient déjà de s'éteindre quelques secondes après. Il allait … vraiment en baver.
Bon à savoir, je peux mettre que 3 chapitres par post !
Chapitre 7 : L'eau qui dort
« Vous êtes prêt à serrez les dents ? Car je vais vous les ... »
« Ce n'est pas moi qui suis en train de claquer des dents à cause du froid. Tu ne peux pas lutter mais tu veux quand même chercher l'affrontement. Qu'est-ce qui te pousse tant que ça à vouloir nous confronter ? Alors que tu aurais put résoudre cela pacifiquement de façon très simple, tu ne crois pas ? En faisant un peu d'effort. »
« LA FERME ! J'ai pas à vous écouter ! JUSTE A VOUS DONNER UNE LECON ! »
Un foutu chevalier-pokémon d'argent ! C'était pas comme s'il était dangereux hein ? Même si en se concentrant, il sentait bien que ce type était presque un chevalier d'or ! Ce n'était pas ça qui allait le faire reculer. Il n'était pas effrayé par cet homme ! Pas du tout !
Ah … Ah … Ah … Il était mort de froid ! Il éternuait et tentait de garder conscience mais surtout, il ne s'était pas attendu à ce que son adversaire puisse créer un climat enneigé aussi facilement. Ils étaient en quelle saison actuellement ? Il en avait aucune idée !
C'était pas … le moment … de se déconcentrer. Il avait froid, il devait rester conscient ! IL DEVAIT POUSSER UN HURLEMENT ET SE JETER SUR SON ADVERSAIRE ! Griffes sorties, le voilà en train de bondir sur lui avant de remarquer des lianes sortir du sol enneigé pour venir le capturer en plein air.
« Mais tu es … un chevalier-pokémon … DE GLACE ! C'est quoi ça ?! »
« Hum ? Pourquoi ne serais-je que d'un seul élément ? Qu'est-ce qui m'empêcherait tout simplement de ne pas avoir aussi des capacités à maîtriser la végétation ? »
« Traître ! Bats-toi à la loyale ! Que je t'explose comme tous les autres ! Tu comprendras très vite à quel point tu n'aurais aucune chance ! »
« Mais je me bats à la loyale. Où est donc la souci dans ma façon de me battre ? Que je sache, je ne suis pas en train de t'attaquer dans le dos. Mais tu es visiblement bien nerveux. J'imagine qu'il va falloir utiliser tout de suite les grands moyens. C'est dommage, vraiment dommage. Je ne sais pas comment il va falloir expliquer ça à tes compagnons. »
« Pour ça, il faudra déjà réussir à m'enterrer ! »
Il ne savait pas pourquoi les chevaliers-pokémon cherchaient à le faire chier ! Il avait juste donné une leçon à un connard qui avait tenté de toucher à sa fe… à Sanphinoa ! A partir de là, ce n'était pas lui qu'il fallait stopper mais ce genre de criminels ! Il devait réussir à battre ce type mais … il semblait si expérimenté en combat. Mais surtout, malgré tout ça, il était d'un calme à tout épreuve … et il était dans son élément.
« Tu es un chevalier-pokémon dragon, non ? Tu ne peux pas tenir face à ce froid glacial. C'est ainsi et pas autrement. Nos armures influencent nos corps. Indirectement, tout ce qui est maladie liée au froid, tu seras bien plus faible et prompt à avoir une fièvre ou autre. »
« Je n'ai pas besoin de cours ! Tu crois que je t'écoute ou quoi ?! »
Il avait réussi à déchiqueter les racines de ce type et il était à nouveau au sol. En poussant grognement en sentant ses mains gelées sur la neige, il tenta de se redresser, de la buée sortant de sa bouche sans que pour autant, il n'arrive à se maintenir debout.
« Bon … J'imagine qu'une telle volonté va me poser problème. Je ne sais pas si les autres adolescents sont pareils que toi mais si tel est le cas, j'espère que mes compagnons n'auront pas autant de souci que moi par rapport à leur adversaire. »
« Te … Te fout pas de moi, tu te moques … de moi ! Je ne suis pas … je ne suis pas … faible ! Je peux facilement … me battre ! »
« L'ardeur d'un chevalier-pokémon dragon est vraiment exemplaire. Je comprends pourquoi vous êtes tous si craints et respectés. En même temps, c'est toujours aussi anormal que vous vous soyez tous exclus de la civilisation il y a de cela quelques décennies. M'enfin … avant que ce drame ne finisse par arriver, ce qui est vraiment dramatique. »
De quoi est-ce qu'il parlait ? S'exiler ? Un drame ? Ce type savait quoi au sujet de quoi ? Il ne savait pas pourquoi mais il était encore plus énervé maintenant ! Il allait tout simplement commettre un massacre et … et … et …
« Waram ? Qu'est-ce qu'il y a ? Waram ? Tu ne bouges plus ! Waram ?! » cria la voix de Sarine, provenant de l'armure-pokémon sur l'adolescent.
« Son corps a enfin décidé de l'abandonner. Il était temps … Je pensais que cela serait bien plus rapide. Comme quoi, il est vraiment surprenant. »
Pouf ! Le corps de Waram s'écroula dans la neige, respirant à peine alors que la neige commençait déjà à le recouvrir. Sarine reprit sa forme de pokémon, commençant à vouloir l'extirper de là alors qu'elle claquait des deux mâchoires en voyant l'homme se rapprocher d'eux. Qu'est-ce qu'il tentait de faire ?!
« Ne vous avisez même pas de le toucher, c'est compris ?! »
« Il ne doit pas être un mauvais bougre, non ? Si une armure-pokémon subissait de mauvais traitements, elle ne tenterait pas de le protéger de la sorte. De même, s'il commettait autant de crimes que ça, l'armure-pokémon chercherait à fuir et à l'abandonner. »
« Continuez à faire ne serait-ce qu'un pas … et même si je ne suis pas sur lui, je vous promets que vous baignerez dans votre sang. »
« Aussi vindicative que son propriétaire. Vous n'avez pas chercher à discuter tous les deux, n'est-ce pas ? Je ne veux pas votre mort, loin de là. Je voulais simplement discuter et vous inciter à ne plus recommencer vos actions … de manière un peu non-courtoise, oui. »
« Ne vous moquez pas de moi, je sais très bien ce que vous voulez. Même si vous n'êtes pas de l'Antre de la Terre, il est hors de question que je vous laisse l'approcher. »
« Ne me forcez pas à être violent encore une fois. Sans votre propriétaire, je risquerai d'endommager plus que nécessaire cette armure. Ca serait vraiment ennuyeux hein ? »
« Qu'est … ce que … ça veut dire ? »
Une voix féminine l'arrêta dans son mouvement alors qu'il regardait autour de lui. Hum ? Pourquoi est-ce que la neige venait de se stopper pour laisser place à une pluie ? Quelqu'un était donc capable de modifier la météo comme lui ?
« Pourquoi …. est-ce que Waram est au sol ? »
« Ne me dites pas que c'est elle ? Ah … Pourquoi j'ai attendu aussi longtemps ? » murmura le chevalier-pokémon du Blizzaroi, un peu désabusé de ses propres actions. Il s'en voulait mais il était maintenant trop tard pour se préoccuper de ça.
Même s'ils étaient sur un toit, voilà qu'un geyser se présenta dans le vide, emmenant ce qui semblait être une adolescente en tenue de livreuse de pizzas. Pour autant, elle avait un masque caractéristique des femmes chevalier-pokémon sur le visage tandis qu'une armure-pokémon se trouvait dans ses mains.
« Bonjour, jeune demoiselle. J'imagine qu'il s'agit là de votre compagnon ? »
« Qu'avez-vous … fait à Waram ? » continua de demander Sanphinoa, son masque se craquelant faiblement. « Il est malade … et il a de la fièvre. »
« Ce que j'ai fait ? Simplement l'empêcher de continuer à commettre ses méfaits. Il valait mieux le stopper vu qu'il ne voulait pas écouter. Cela s'appelle de la légitime défense. »
« Waram … ne va pas bien. Et vous avez … osé vous en prendre à lui ? »
« Rikmon, cette fille est aussi dangereuse que l'autre. Même s'il s'agit de la femme-chevalier du Barpau, je crois que c'est ce qui se prépare est très problématique. »
« Ce n'est pas la première fois que tu t'inquiètes pour pas grand-chose, Blicky. Mais aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, j'ai le pressentiment que tu as entièrement raison. »
« Vous … avez une explication ? Karry … Viens donc. »
« Que je n'aime pas te voir en colère, Sanphinoa … mais sur le coup, je crois bien que ce type mérite clairement quelques coups de nageoire dans la tronche ! »
L'armure-pokémon du Barpau vint s'illuminer avant de se briser en plusieurs morceaux. Les vêtements de Sanphinoa n'étaient déjà plus présents sur son corps, laissant place à des bras recouverts de nombreuses croûtes, comme des cuisses dans le même état. Pourtant, les cuissardes comme les avant-bras étaient recouvert d'un métal couleur brun avec quelques taches un peu plus obscurcies en de nombreux endroits.
« A ce sujet, Rikmon, c'est pas elle, la fille qui ... »
« Je crois bien que si. Mais elle a l'air bien différente du tournoi de chevaliers pokémon de l'école de Gliros. C'en est vraiment presque effrayant. Et je n'ai pas matière à me moquer, loin de là. Ah … Je crois que je vais vraiment avoir de gros soucis maintenant. »
« Je veux … des explications … maintenant. »
Un geyser puis un second. C'était maintenant la pluie qui ondulait tout autour de Sanphinoa alors que celle-ci était à côté de Waram. Avec douceur, malgré le ton sec et froid qui émanait de son masque, elle releva l'adolescent pour le garder contre lui Même si sa main était parcourue par quelques croûtes et lambeaux de peau qui pendouillaient, elle ne se gênait pas pour commencer à caresser le visage et la chevelure de Waram.
« Nous ne sommes pas vos ennemis. Nous ne l'avons jamais été. Néanmoins, il ne nous a pas laissé le temps de nous expliquer. Son état est ennuyeux mais il est l'unique responsable de celui-ci. S'il avait pris la peine de ... »
« Rikmon ? Vraiment ? Tu oses mentir à moitié à une fille qui a peut-être la moitié de ton âge ? Tu n'as pas un peu honte ? »
« Blicky, tu n'étais pas obligé de préciser ça. Ah … Bon … OUPS ! »
Il venait d'éviter une trombe d'eau qui passa juste à côté de lui. Pour une femme-chevalier du Barpau, considérée parmi les plus faibles des chevaliers-pokémon, elle venait tout simplement de le mettre salement en danger. Ah ! BON ! A côté de ça, il n'avait pas tant à craindre de la part de l'adolescente mais … une simple mesure de précaution.
« Que vouliez-vous à Waram ? Je … veux une réponse. »
« Simplement lui intimer de nous suivre. Vous êtes des chevaliers-pokémon. Il y a donc des règles à suivre, surtout dans des villes où des humains habitent naturellement. Vous ne pouvez pas utiliser vos pouvoirs comme bon vous semble. »
« Je le sais … et Waram aussi. Je lui ait … déjà expliqué hier. ALORS POURQUOI ?! POURQUOI L'AVOIR MIS DANS CET ETAT ?! »
« Euh … Qu'est-ce qu'elle est en train de préparer, Blicky ? Je rêve ou ... »
« Tu ferais mieux de te taire et mettre à l'abri si tu ne veux pas mourir ! ET VITE ! »
Se mettre à l'abri alors qu'ils étaient sur un toit ? Avec de la pluie, de la neige et autre ? L'armure-pokémon du Blizzaroi en avait de bonnes à ce sujet ! Le problème, c'était surtout ce qu'elle était en train de se concentrer devant elle. Un tel déferlement d'énergie. Il en avait entendu parler, il ne l'avait jamais vu mais surtout … surtout ! C'EST PAS BON SIGNE !
Il roula sur le côté, esquivant au dernier moment ce qui était visiblement un rayon d'énergie pur qui venait de quitter le corps de Sanphinoa pour se diriger droit vers lui. Le rayon continua sa route avant de partir vers les cieux, disparaissant dans les nuages … avant de stopper la pluie, laissant paraître un ciel magnifique et vide de nuages.
« Blague … C'est une blague. Ce sont quoi … ces deux enfants. »
« Rikmon, elle va pas bien la gamine. Je crois qu'elle ne savait même pas ce qu'elle était en train de faire. Faut qu'on la ramène à l'organisation. »
« Vous ne toucherez pas … Vous ne toucherez pas … à mon Waram. »
« On ne lui veut aucun mal en vérité. Ni à lui, ni à toi. C'est ce qu'on tente d'expliquer depuis des minutes mais j'ai l'impression que vous avez encore du mal à contrôler vos émotions. Il vaut mieux que tu t'arrêtes là. Si tu dépenses trop d'énergie, cela risque d'être mortel. »
« Waram … Waram … Waram … Il est … là. »
Elle était tombée à genoux, l'armure-pokémon du Barpau quittant le corps de l'adolescente pour atterrir sur Sarine. Sanphinoa gardait le corps de Waram contre elle, comme pour le réchauffer tandis que ses yeux se fermaient sous son masque. Rikmon poussa un profond soupir, murmurant d'une voix lente :
« Ce sont vraiment deux cas très spéciaux. Je crois qu'on m'a filé la patate chaude quand on m'a demandé de gérer ce groupe. Bon … Vous deux ? Est-ce que vous êtes d'accord pour nous accompagner sans créer plus de problèmes ? Vos compagnons sont sûrement en sécurité avec les miens. On va vous ramener à Rédemption et Destinée. »
« Rédemption et Destinée ? Comment cela se fait-il que vous soyez de cette organisation ? »
C'était Sarine qui venait de s'exprimer alors que Karry observait Waram et Sanphinoa, murmurant que cette dernière avait visiblement pas mal de chance malgré les apparences. Pour autant, elle n'allait pas vraiment trop s'en plaindre non plus ! Karry signala qu'elle était d'accord et que de toute façon, ils n'avaient pas vraiment le choix, n'est-ce pas ?
« Ce n'est pas une question de choix mais de priorité. Même si cette scène est touchante, vous ne pouvez pas laisser cet adolescent dans cet état ici, sa maladie risquerai de s'aggraver. Il en est de même pour sa compagne qui est visiblement exténuée et à bout de force. Je vais m'approcher d'eux et les soulever, aucun souci à ça ? »
« S'il y en avait, je n'hésiterai pas à vous le faire signaler de toute façon. C'est bien compris ? Je pense que le message est bien passé donc. »
Sarine avait déclaré cela, regardant l'homme un peu obèse avec un tant soit peu de dédain. Pourtant, elle le laissa récupérer Waram sur une épaule, Sanphinoa sur l'autre avant de dire aux deux armures-pokémon de se mettre en route.
« Suivez-moi, nous allons retrouver mes compagnons … et il y a des chances que les vôtres aussi. Espérons que tout se soit passé bien mieux pour eux. »
Nouveau soupir. Il pensait clairement que cela aurait put se passer autrement s'ils avaient décidé de se montrer un peu plus réceptif à tout ça. Malheureusement, cela n'avait pas été le cas et avait emmené à une situation presque désastreuse.
« Si on m'avait dit que deux gamins pouvaient me mettre autant à mal avec toute l'expérience que j'ai, je crois que la relève est assurée. Faut juste espérer qu'elle ne cherche pas à ravager le monde sinon, on est mal barrés. »
« Rikmon, il vaut peut-être mieux éviter de le dire à voix haute, non ? »
Au point où ils en étaient, qu'est-ce que cela changerait réellement ? En arrivant au point de rendez-vous, Rikmon s'empêcha de soupirer une nouvelle fois. Il allait avoir un problème respiratoire à ce niveau s'il continuait. La raison ? C'est que ses compagnons étaient eux aussi dans un état plus ou moins déplorable.
« Laissez-moi imaginer, ils ne se sont pas laissés faire, c'est ça ? »
« Tous étaient très réticents à l'idée de nous suivre. Ils pensaient que nous étions de l'Antre de la Terre. Je crois que ce sont des écoliers de Gliros. Ca expliquerait pourquoi ils ne se sont pas laissés faire et en même temps … Ah oui ... Lui, il est tombé sur un ours. »
« UN OURS ?! Ils se promenaient avec un ours ?! Enfin, ça ne devait pas être trop ... »
Il s'arrêta en regardant le chevalier-pokémon. Celui-ci avait des traces de morsures et de griffures sur une bonne partie du corps. D'accord … Cela voulait tout dire à ce sujet. Il n'arrivait pas à le croire mais il n'avait quand même pas …
« J'ai pas tué l'ours mais il est clair qu'il est pas normal. Je pensais pas en baver autant face à un animal. Je crois qu'il a été élevé par des chevaliers-pokémon, je vois que ça. »
« Bon … Il va falloir aussi le ramener. De toute façon, la cheffe était claire à ce sujet : Même les animaux sont bien traités ici. Ah … Suivez-moi. Je crois que cette journée a été bien plus rude que prévue pour nous tous. »
Un avis que tous partageaient. Aucun ne devait penser que cela aurait été aussi compliqué que de calmer quelques adolescents. Et à voir l'état des différents chevaliers-pokémon, les autres n'étaient vraiment pas en meilleure forme que lui. Il était maintenant temps de rentrer tous ensemble et d'emmener ces gamins se faire soigner.
Lorsqu'il se réveilla, il pouvait sentir une douce odeur d'oranger. Un regard sur le côté et il apercevait justement un arbre à travers une fenêtre. Il était dans une chambre ? Il éternua faiblement, commençant à tâter un peu le lit. Ah … Il n'y avait pas Sanphinoa. Lui qui était tellement habitué à sa présence à ses côtés, il tourna son visage de l'autre côté, voyant Sanphinoa qui était couchée dans un autre lit, masque sur le visage. Machinalement, il se leva, reniflant un peu.
« Où est-ce qu'on … est ? On est … dans un hôpital ? »
Non, c'était pas aussi austère mais il voyait tous les autres. Il remarquait même Timber qui était installé sur un lit, en train de dormir. Lui aussi ? Il était blessé lui aussi ? Les autres … aussi. Ils étaient tous blessés.
« On a été … capturé par l'Antre de la Terre ? »
Il n'arrivait pas à le croire. Il n'arrivait pas … à croire que ça devait se passer ainsi. Mais voilà, c'était lui qui vint vers le lit de Sanphinoa. Avec lenteur, c'était lui qui rentra dedans avant d'aller chercher l'adolescente pour la prendre dans ses bras. Si cela devait être ses derniers moments, autant que ça soit en la sentant contre lui. Il ne voulait pas la perdre, pas du tout … mais il se sentait si faible en ce moment, si faible.
Chapitre 8 : Mauvaises nouvelles
« Waram ? Qu'est-ce que … oh ... »
Sanphinoa s'était réveillée un peu à l'aube, comme à son habitude. Grand sourire aux lèvres en voyant Waram dans ses bras, elle avait décidé de ne pas se lever. Surtout, elle ne le pouvait pas. Elle l'avait remarqué mais l'adolescent se serrait contre elle avec un peu de force. Oh, elle n'avait pas mal, loin de là mais … elle n'avait pas envie de se mouvoir.
« Sanphinoa, vue que tu es réveillée, tu ferais bien de te relever et de le laisser dormir. »
La voix de Xalex ? C'est vrai ! Maintenant qu'elle y pensait, ils étaient dans une situation catastrophique. A force de voir Waram dans cet état, elle n'avait pas pensé à se poser la question mais Waram n'était pas vraiment en bonne santé et eux, ils n'étaient pas vraiment en sécurité. Avec difficultés, elle chercha à se retirer des bras de Waram, disant :
« Je me dépêches mais Waram est du genre très collant, pas que ça me dérange mais .. »
« Oui mais là, tu vas le pousser et vite fait. On est enfermés on ne sait où ! »
Pour que Xalex perde un peu son sang-froid, c'est que cela était assez grave. En se redressant correctement pour jeter un œil autour d'elle, elle remarquait que tous les autres étaient présents. D'ailleurs, à part le paroles de Xalex, seul un profond ronflement se faisait entendre : celui de Timber. L'ours devait être sous anesthésie pour continuer à dormir … mais en même temps, ils allaient tous bien ?
« Vous n'êtes pas blessés ? Aucune blessure, vous êtes sûrs ? »
« Sûre et certaine. Nos quelques plaies ont été soigné mais ça ne change pas que nous ne savons pas où nous sommes. Dites, vous pouvez expliquer chacun ce qui s'est passé de votre côté ? Je me rappelle que j'étais en train de faire mon travail lorsque j'ai entendu du bruit. Quelques minutes après, j'étais en train de combattre un chevalier-pokémon. »
« La même pour moi. » déclara Qalanos, ne semblant pas vouloir donner plus de détails à ce sujet. Raon se frotta le menton, s'exclamant :
« Hey ! Pareil pour moi ! Mais bon, il m'a fait assez mal ce type. Je m'y attendais pas vraiment. Comme quoi … Mais il n'avait pas l'air de vouloir me tuer. »
« Si c'était le cas, tu serai déjà mort, Raon. De ton côté, Sanphinoa ? » questionna Qalanos, se tournant vers l'adolescente masquée aux cheveux bleus.
« Je ne … me rappelle pas de tout. Je sais juste qu'il pleuvait … et qu'il neigeait avant. Il s'agissait du chevalier-pokémon du Blizzaroi et il était très fort. J'ai vu Waram au sol, malade, affaibli et couvert par la neige. Je ne me rappelle pas de tout mais … je sais que je n'ai plus aucune idée de comment ça s'est passé ensuite. »
« Une perte de mémoire ? Ce n'est pas notre cas à nous, non ? Mais … AH ! BON SANG ! »
« Qu'est-ce qu'il y a, Raon ? Euh … Hey ! Où sont nos armures-pokémon ? »
Xalex avait interrogé Raon, un peu surprise par sa réaction avant de regarder autour d'elle. Comme les autres, il n'y avait aucune présence des armures-pokémon. Et là, ça devenait vraiment problématique. Seul Qalanos restait calme, murmurant :
« N'oubliez pas que nous avons nos propres forces. Nos armures sont importantes mais nous n'avons pas besoin d'elles pour éclater une porte. »
Et le voilà déjà en train de se diriger vers celle de l'imposante chambre où ils se trouvaient. Préparant son poing, il s'apprêtait à frapper avant que Sanphinoa ne l'arrête, s'exclamant :
« Si tu peux attendre un petit peu, je voudrais juste vérifier une chose. »
Clic ! La porte s'ouvrit dès que Sanphinoa fit tourner la poignée, un petit rire féminin se faisant entendre derrière Qalanos et Sanphinoa. Raon avait un sourire aux lèvres, sifflotant doucement lorsque Qalanos se tournait vers eux, grognant :
« Je le savais hein ? Je pensais juste que si c'était nécessaire … autant être sûr. »
« Bien sûr, bien sûr. » répondit Raon au tac-à-tac en appuyant bien sur le « sûr », sifflotant avant de s'arrêter. Et pour Waram ? Qu'est-ce qu'ils allaient faire ?
« Je peux rester avec lui s'il le faut vraiment. Vous savez, ça ne me dérange pas du tout. »
« Non, Sanphinoa, tu viens avec nous. Je pense que nous ne devrions pas avoir de problèmes à le laisser ici. S'ils voulaient vraiment nous faire du mal, ils nous auraient ligotés ou emprisonnés. Ici, nous avons été soignés. »
« Oui mais … hmm … je … Enfin, le laisser … Bon, il y a Timber mais quand même... »
Elle cherchait des excuses et finit par soupirer. Même avec des excuses, elle ne voyait pas vraiment comment expliquer tout ça. Elle accepta d'accompagner les autres, le quatuor se mettant en route tandis que Waram et Timber restaient en arrière.
« Je ne suis … pas rassurée. Je ferais mieux de rester. Je vais rester ! »
« Tu vas rester avec nous surtout, Sanphinoa. Tu peux nous soigner si on a un souci. » stoppa net Qualanos en regardant l'adolescente masquée qui s'apprêtait déjà à revenir en arrière alors qu'ils avaient fait à peine une dizaine de pas dans ce qui semblait être un long couloir blanc. Sanphinoa poussa un petit gémissement plaintif :
« Mais … vraiment … Waram et Timber, ils ne vont ... »
« Oh, ils sont réveillés. HEY ! Vous quatre ! Par ici ! » s'exclama au loin une voix alors que déjà trois personnes étaient visibles. Qalanos fut le premier à faire un pas en arrière.
« Nous allons reculer et partir de l'autre côté, compris vous autres ? Il ne faut pas que ... »
« Impossible, Qalanos. Il y en a aussi de l'autre côté. Nous sommes cernés. » coupa doucement Xalex alors qu'elle affaissait ses épaules comme en signe d'abandon.
« Bon ben … Hum … Nous nous rendons. » répondit calmement Qalanos alors que les autres hochaient la tête positivement. Les personnes se rapprochèrent. Les femmes étaient masquées et il était facile de voir qu'ils faisaient tous partie des chevaliers-pokémon.
« Vous rendre ? Ah oui, c'est vrai que vous avez causé quelques troubles quand même. »
« Mais à la base, nous ne sommes pas là pour vous menacer. Suivez-nous tout simplement, j'imagine que … Hey, il en manque pas un ? »
« Waram est en train de dormir encore. » déclara Sanphinoa, comme si elle se sentait plus rassurée qu'auparavant. Elle avait répondu à la question d'une femme-chevalier.
« Ah oui, c'est vrai, Waram ! De ce qu'il nous a dit, c'était une vraie teigne. Normal qu'il ait besoin de se reposer. L'ours aussi a causé quelques petits soucis mais bon, tout est bien qui finit bien de ce côté, n'est-ce pas ? »
Pourquoi est-ce qu'ils étaient aussi amicaux ? Qu'est-ce qu'ils voulaient réellement ? A part Sanphinoa, les autres préféraient se taire. Tous suivirent le groupe d'adultes chevaliers-pokémon, continuant comme si de rien n'était jusqu'à être emmenés dans ce qui semblait être une cantine bien qu'elle était vide.
« Allez vous installer. Vous avez sûrement tous faim, non ? On a remarqué vos tentes et autres près de l'ours. Au départ, on pensait qu'il s'agissait d'un ours errant mais vu qu'il dormait paisiblement dans l'une des tentes … Bref, on a ramené vos affaires, vous n'avez pas à vous inquiéter à ce sujet, compris ? »
« Et ? Si vous nous disiez plutôt où nous sommes au lieu de tourner autour du pot ? »
« Héhéhé. Je vois, je vois. Tu es un peu comme le leader du groupe, non ? Vous êtes dans l'une des bases de Rédemption et Destinée. Bienvenue chez nous ! » déclara l'un des hommes à Qalanos, celui-ci ne répondant pas lorsqu'il avait utilisé le terme de leader pour le désigner. Sanphinoa murmura d'une petite voix :
« Si on déjeune, est-ce que je pourrais … emmener quelque chose à Waram, dites ? »
« Oh ? Bien sûr que oui mais il faut déjà que tu manges un morceau. OH ! Mais attends un peu, je me disais bien que ton corps me disait quelque chose ! »
« Hein ? Ah bon ? Comment ça ? Qu'est-ce que j'ai fait de spécial ? »
« Tu es la jeune fille de l'école de Gliros ! Je me rappelle que beaucoup d'entre nous parlaient de toi par rapport à tes combats pendant le tournoi. »
« Oh … Vous vous moquiez sûrement de moi, non ? » dit Sanphinoa en baissant la tête, un peu honteuse en les écoutant.
« Hein ? Mais non, bien sûr que non ! On trouvait que tu étais formidable ! Dans Rédemption et Destinée, on est tous très loin d'être forts, c'est même notre faiblesse première. Mais voilà, on a bien vu toute la volonté qui émanait de toi ! On s'est .. »
« Hey hey hey. Je ne crois pas que ça soit l'heure de s'exciter comme ça hein ? La pauvre, tu vois pas que tu la perturbes ? Mangez un peu et on répondra à vos questions. »
L'ambiance n'était pas vraiment tendue mais en même temps, difficile d'être joyeux à l'heure actuelle. Les adolescents commencèrent à manger en silence, sous le regard étrangement bienveillant des personnes présentes dans la cantine. Lorsque le repas fut terminé, Qalanos en premier, le chevalier du Yanma demanda :
« Qu'est-ce que vous nous voulez exactement ? Si vous vouliez vraiment que l'on se rencontre, il y avait d'autres méthodes, non ? »
« Tout de suite les sujets qui embêtent, n'est-ce pas ? C'est vrai, il y avait d'autres façons mais aucune n'était bonne. Rikmon nous a expliqué que … Waram, c'est bien ça ? Oui, Waram, a été assez problématique. Il s'en est pris à quelques humains normaux et cela est malheureusement non tolérable. J'imagine que vous pensez pareil ? »
« Sanphinoa lui a déjà fait la leçon. Il avait compris … enfin non. C'est Waram. Il ne comprend jamais rien. Il est vraiment stupide … mais il ne pense pas à mal. »
« Sanphinoa ? Oh … Mais elle semble vraiment très proche de lui. » déclara une femme-chevalier, tournant son visage masque vers l'adolescente aux cheveux bleus.
« Euh … C'est un peu vrai et en même temps, c'est un peu compliqué et … euh ... »
Et voilà qu'elle commençait à bafouiller, ne sachant guère où se mettre à cause des personnes présentes. Pfiou ! C'est vrai qu'elle s'occupait beaucoup de Waram mais en même temps, il était assez grand pour se débrouiller seul. Sauf qu'il faisait pas mal de bêtises et … Enfin, elle rougissait comme une gamine !
« Passons plutôt aux questions sérieuses : Vous nous avez emmené ici pour quelle raison ? Et surtout, vu que vous êtes de Rédemption et Destinée, vous devez être au courant pour l'école de Gliros, non ? Vous avez sûrement envoyer des personnes là-bas. Elle … est dans quel état ? » demanda Qalanos, bien décidé à obtenir un maximum d'informations visiblement.
« Peut-être devriez vous plutôt attendre le réveil de votre compagnon à ce sujet. Cela vaut mieux pour tout le monde. » dit l'un des hommes, perdant son sourire comme les autres.
« Et pourquoi cela ? Les nouvelles sont mauvaises ? »
« Très mauvaises plutôt … et de ce que j'ai cru comprendre, Waram était le petit protégé de la principale, n'est-ce pas ? Du moins, même si elle était connue pour aimer tous ses élèves, elle avait néanmoins son favori. »
« Ah bon ? Depuis quand ? » demanda Qalanos, plutôt surpris par de tels propos.
« Ce n'était pas assez visible ? Pourtant, comme élève problématique, il se posait bien, vous ne croyez pas ? Et pourtant, il était toujours présent dans l'école. Il semblerait que plus un élève causait de problèmes, plus elle prenait à coeur cet enfant pour tenter de l'apaiser. Comme une sorte de relation destructrice … qui au final a causé sa perte. »
« Tu en as trop dit ! Ces enfants n'ont pas besoin de ça ! » s'exclama une femme-chevalier à son compagnon qui venait de répondre à Qalanos.
« De toute façon, j'ai tout entendu. »
Vu qu'ils étaient tous dans un coin de la cantine, nul n'avait remarqué la présence de Waram, celui-ci se trouvant devant l'entrée. L'ours à côté de lui, l'adolescent aux cheveux noirs avait préféré ne pas prendre la parole, finissant par se rapprocher d'eux. Déjà, avant même qu'il ne puisse s'installer, Sanphinoa était à son niveau, le prenant dans ses bras.
« Waram ! Est-ce que tu vas bien ? Comment vas-tu ? Tu n'as pas mal ? »
« Si tu me serres trop fort, je risque de souffrir bien plus, Sanphinoa. Et y a des gens … des gens qui sont drôlement bien au courant en ce qui concerne l'école de Gliros. Je suis là maintenant. Vous pouvez donc parler sans aucune retenue, non ? »
« Vraiment très agréable comme garçon, je me demande ce qu'elle lui trouve. Enfin bon, le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas. »
« Si vous avez fini avec l'instant philosophie et si Sanphinoa veut bien me lâcher, vous pouvez alors me dire ce qui se passe réellement ? Avant que je n'ai envie de m'énerver pour pas grand-chose, n'est-ce pas ? »
« Tu es vraiment un garçon très … perturbant. Bon, disons leur ce que nous savons au sujet de l'école de Gliros. D'ailleurs, quelqu'un as t-il été la prévenir qu'ils sont réveillés ? Elle voulait être au courant dès que ça sera le cas. »
« Ah non ! Pas fait ! J'y vais tout de suite. Ca vaut mieux pour nous tous. » dit un chevalier-pokémon du groupe, quittant la table puis la cantine à toute allure, Waram restant debout tandis que Sanphinoa l'invitait à s'asseoir. Les bras croisés, il ne faisait qu'attendre patiemment, comme si de rien n'était, le regard froncé.
« Que yeux de tueur. On dirait vraiment que tu nous hais, n'est-ce pas ? »
« Oh ? Vous en étiez pas convaincus auparavant ? Maintenant, je peux vous le confirmer. » rétorqua Waram en serrant les dents. « Maintenant, vous allez parler ou faut que je vous force ? Vous avez compris ? »
« Waram, s'il te plaît … Tu peux juste te taire ? »
Wow. Sanphinoa qui venait de lui dire de la boucler. Il s'apprêta à ouvrir la bouche mais aucun son ne vint sortir puisque Sanphinoa le tira par le bras pour le forcer à s'asseoir à côté d'elle. Et chut ! Il tenta de parler mais elle plaça son bras autour de sa hanche.
« Mais chut, je t'ai dit ! Pourquoi est-ce que tu n'écoutes pas ? »
« Car tu me forces à faire quelque chose dont je n'ai pas envie, c'est pourtant clair, non ? » dit-il en grognant comme à son habitude, finissant par soupirer un peu d'aise sans le comprendre réellement. Néanmoins, il était toujours prêt à les écouter, fallait pas exagérer !
« Bon et bien … Si cela peut te faire taire, il ne reste plus rien de l'école de Gliros. De nombreux élèves et professeurs sont portés disparus. Ceux qui ne sont pas disparus sont tous morts, certains étant mutilés, d'autres dans un état qu'il vaut mieux ne pas détailler puisque cela concerne les femmes-chevaliers. »
« Tu vas un peu loin là ! Tu n'avais pas besoin de parler comme ça hein ? »
« Pourquoi pas ? Que je sache, il avait toujours son sourire conquérant aux lèvres. Si je peux le lui retirer, je ne vais pas m'en priver. »
« Et les autres ? Tu y as pensé un peu ? Tu crois qu'elles ont besoin de savoir que peut-être leurs amies ont été .. Non, je ne vais pas tomber dans ça non plus. »
« Vos gueules. Des morts, y en aura tout le temps … mais elle ? Comment elle va ? »
« Aucune nouvelle malheureusement. On ne peut rien vous dire à ce sujet. »
« Est-ce que vous avez vu son corps ? » demanda t-il une nouvelle fois. « Peut-être qu'elle est encore vivante mais que vous ne le savez pas ? »
« Il n'y a aucune chance qu'elle ait survécu. Il faudra vous faire une raison. L'école de Gliros ne rouvrira jamais ses portes. Pourquoi se leurrer ? Je te pensais plus terre à terre. »
Plus terre à terre ? C'est cette personne qui lui disait ça ? Il émit un nouveau grognement mais de colère comme si tout son être laissait irradier une aura maléfique et désastreuse. Il allait leur … Ah … Elle était morte ? Cette principale ? La principale était morte ? C'était une blague, n'est-ce pas ?
« Ah … Ah … Ah … C'est n'importe quoi ! Elle est pas du genre à se laisser faire ! VOUS FOUTEZ PAS DE MA GUEULE ! FAUT PAS RÊVER ! »
Pourquoi est-ce qu'il était aussi énervé et colérique ? Cette bonne femme, il s'en foutait complètement ! Il en avait rien à faire ! Rien du tout ! Ah … Se contrôler sinon, il allait tous les éclater ! IL ALLAIT TOUS LES … Ah … Ah …
Hein ? Pourquoi est-ce qu'il se sentait apaisé ? Il était en colère ! Mais en même temps, il … enfin non … Il entendait une chanson, n'est-ce pas ? Ce n'est pas lui qui rêvait hein ? Ou alors, il était en train de rêver ?
« Oh ? La patronne est là visiblement. Tant mieux, ça sentait le roussi. »
« On va pouvoir souffler un peu. Je suis pas vraiment à l'aise avec l'adolescent du Diamat. Pfiou … J'avais l'impression que c'était en train d'empirer. »
Une chanson ? C'était qui ? La cheffe ? C'était une cheffe pour Redemption et Destinée ? Où est-ce qu'elle était ? Et pourquoi est-ce cette chanson lui faisait étrangement du bien ? Il en avait aucune idée … mais il voyait Sanphinoa. Elle aussi était comme soulagée … Pourquoi est-ce qu'il avait envie de la prendre dans ses bras … et de l'embrasser ? Pourquoi maintenant ? C'était à cause de cette foutue chanson hein ?!
Chapitre 9 : Sygéréla
« Arrêtez de chanter, maintenant. »
Il avait dit cela alors qu'il regardait la personne qui était en train de rentrer dans la cantine. Cette chevelure rose, si longue, si belle, qui allait jusqu'au dos de cette personne. Elle flottait presque au vent mais qu'est-ce qu'il en avait à faire réellement hein ? Il n'était pas du genre à se laisse tromper par cela. Et ses yeux vairons ! Elle avait l'oeil gauche de couleur rouge, l'oeil droit de couleur bleue. Et elle était … visiblement petite, peut-être à peine plus grande que Sanphinoa, c'est pour dire à quel point elle n'imposait pas vraiment par sa stature. Bien sûr, elle portait un masque blanc sur le visage avec une pierre sur le front de couleur bleue.
« Waram ? Qu'est-ce que tu es en train de faire ? »
La petite voix paniquée de Sanphinoa le tira de ses rêveries. En la regardant, il cligna des yeux, comme pour être sûr de bien avoir compris. Euh … Il était en train de faire quoi ? C'était une excellente question car il en avait strictement aucune idée ! Il avait attiré Sanphinoa contre lui et surtout, sans même prévenir, il avait rapproché son visage du sien.
« Mais mais mais … Je sais pas, moi ! BORDEL ! C'EST DE SA FAUTE ! »
Il avait retrouvé ses esprits, poussant un cri tout en se redressant. C'était à cause de cette femme qui était en train de chanter ! Il était sûr et certain que c'était elle qui l'avait incité à faire ça ! Même s'il était mort de honte, il n'allait pas se priver de lui donner une correction ! Alors même que les autres lui criaient de ne rien faire, il ne remarqua pas le petit geste de la part de cette femme envers les membres de Rédemption et Destinée. Qu'ils ne bougent pas.
« En plus, vous avez l'air de comprendre que je vais vous cogner ?! Vous n'avez pas envie d'arrêter de chanter ? Je vais vous y forcer ! »
Elle lui adressait un sourire tendre, un peu jovial … et aussi provocateur. Ok ! Pétage de dents ! Il amorça un mouvement mais à peine arriva t-il à sa hauteur qu'elle tapa du pied droit sur le sol, esquivant l'attaque de Waram … avant que son pied pied ne vienne frapper le visage de l'adolescent, le renvoyant au loin, juste aux pieds de Sanphinoa.
« Et bien, on dirait qu'on a un petit effronté par ici. Il fallait s'y attendre, n'est-ce pas ? »
« Mademoiselle Sygéréla ! S'il vous plaît ! N'abusez pas de votre force ! Ce n'est encore qu'un adolescent ! Et il était salement blessé ! » s'exclama l'un des hommes.
« C'est uniquement comme ça que ça rentre dans le crâne de certain. OH ! Mais c'est ma petite Sanphinoa ! Dire que c'était toi ! Ils m'avaient prévenu mais je ne pensais pas que c'était le cas ! » s'exclama la femme-chevalier aux yeux vairons avant de courir vers Sanphinoa qui était déjà auprès de Waram, inquiète.
« Waram, Waram ! Dis … Dis moi ton état ! Waram ! Comment est-ce que tu vas ? »
« Ca fait un putain de mal de chien ! Je vais … »
« C'est l'heure de la sieste, petiot. Vas falloir laisser parler les adultes. »
Et voilà que Sygéréla s'était mise à chantonner doucement, donnant un petit coup d'index sur le crâne de Waram qui sombra profondément dans le sommeil, sans même demander son reste. Sanphinoa regarda la scène, estomaquée, un peu effrayée alors que les autres membres du groupe se redressaient.
« Je ne vous veux aucun mal mais j'imagine que c'est une vraie tête brûlée, n'est-ce pas ? Je vais donc me présenter ! Je m'appelle Sygéréla, femme-chevalier pokémon de Meloetta. Je suis une femme-chevalier de platine. Oh ! Et je suis aussi la cheffe de Rédemption et Destinée. Enchantée de tous vous rencontrer. »
Et voilà qu'elle amorça un petit mouvement en s'inclinant poliment, grand sourire aux lèvres. C'en était effrayant de pouvoir changer de comportement en un clin d'oeil. A croire qu'il y avait deux personnalités différentes en elle.
« Vous avez bien mangé, n'est-ce pas ? Tant mieux ! Ce qui est arrivé à l'école de Gliros est un évènement horrible et c'est bien à cause de votre âge et de cet évènement que vous n'êtes pas déjà tous morts malgré vos actions. Encore que de ce que j'ai compris, il n'y avait aucun mort parmi les victimes de Simplet, n'est-ce pas ? »
« Simplet ? » demanda Sanphinoa avant que Sygéréla ne désigne Waram d'une main tout en poussant un petit rire amusé. « Mais il s'appelle Waram ! »
« Ca sera Simplet tant qu'il sera ici vu qu'il a un comportement complètement débile. Bon, bon bon ! Sanphinoa ! C'est de toi dont je dois parler ! »
« Mais mais mais … Qu'est-ce que vous me voulez ? Vous me faites un peu peur et Waram ? Je vais pas laisser Waram tout seul, hein ? »
Elle le serrait contre son coeur, encore un peu gênée de la scène avant que Waram ne cherche à s'en prendre à la cheffe de Rédemption et Destinée. Sygéréla avait son visage proche de celui de Sanphinoa, s'exclamant :
« Allons, allon, ne t'en fait pas, je ne vais pas te l'arracher des bras ! Je veux juste que l'on parle, toi et moi ! Tes compagnons sont en sécurité ici ! Je te promet qu'il n'y a pas à s'en faire en ce qui les concerne ! Suis-moi ! On a beaucoup encore à faire ! »
« Mais qu'est-ce que je dois faire ? De quoi est-ce que vous parlez ? Je n'ai aucune idée de ce que vous racontez ! Vous me voulez quoi ?! »
« Oh ! Mais c'est pourtant facile à deviner non ? De ton inscription à Rédemption et Destinée, bien entendu ! Il ne pouvait en être autrement ! »
« HEIN ?! Mais mais mais … Non mais attendez ! Ca va beaucoup trop vite ! J'ai besoin … J'ai besoin d'y réfléchir, moi ! Et puis, mes amis aussi ! Enfin, je vais pas les laisser seuls ! Et aussi pour Waram ! Non non non ! C'est bien trop rapide ! »
Voilà qu'elle ne savait plus du tout où donner de la tête. La jeune fille aux cheveux bleus tournoya sur elle-même, cherchant du secours chez Xalex, celle-ci se grattant le crâne, un peu confuse mais ce fut Qalanos qui demanda d'une voix qui se voulait calme :
« Pourriez-vous plutôt nous indiquer où se trouvent nos armures-pokémon ? »
« Hmm … Oh, tu es Qalanos, ton nom aussi est très connu. Malheureusement, tu ne serais pas vraiment fait pour Rédemption et Destinée, désolée de te l'annoncer. »
« Vous pourriez nous dire où sont nos armures, s'il vous plaît ? » répéta l'adolescent, comme s'il n'avait pas été bien écouté la première fois.
« Oui, oui … Bien entendu, elles sont dans une salle, elles sont tranquilles, elles se reposent. D'ailleurs, j'ai cru entendre que vous aviez aussi invité un animal ici ? »
« Hep hep hep ! On ne fait pas de mal à l'animal car c'est mal ! » s'exclama Raon avec un ton enjoué, rigolant avant de reprendre : « Timber est notre ami à tous. »
« Votre ami est un ours. Je sais pas, je préfère prévenir au cas où. Encore qu'il a pas l'air très méchant, enfin, moins que Simplet ! »
« Vous pourriez arrêter de l'appeler comme ça, s'il vous plaît ? Waram ne mérite pas un tel nom ! Même s'il est vrai qu'il est parfois très bête et qu'il pose beaucoup de souci, il n'est pas méchant et je n'ai pas envie qu'on l'embête. »
« D'accord, d'accord, Sanphinoa. C'est bien parce que c'est toi ! On va aller le ramener dans la chambre avec l'ours, tes amis pourront aller voir leurs armures-pokémon mais toi, tu m'accompagnes ! On a vraiment à discuter, toi et moi hein ? »
Si seulement elle promettait d'arrêter d'appeler Waram Simplet. Devant le regard inquisiteur de Sanphinoa, Sygéréla soupira, croisant les doigts devant elle en disant :
« Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. Je vais éviter de l'appeler ainsi dorénavant. Même si parfois, ma langue peut fourcher, hahaha ! »
« Ce n'est pas ça … je ne veux pas que ça fourche ! Pfff … Je vais porter Waram. Vous autres, vous pourrez prévenir Sarine et Karry à notre sujet, s'il vous plaît ? Je vais suivre mademoiselle Sygéréla, d'accord ? »
« D'accord, d'accord. Message bien passé, Sanphinoa. Fais attention à toi quand même. Elle semble vraiment très … spéciale comme femme. » déclara Xalex alors qu'elle se tournait ensuite vers les membres de Rédemption et Destinée.
« Oui, suivez-nous, nous allons vous y emmener avant qu'il ne soit trop tard. »
« N'oubliez pas le message, s'il vous plaît ! » cria Sanphinoa alors qu'elle se faisait déjà prendre par le bras par Sygéréla, celle-ci semblant ne prêter guère attention à Waram qui était toujours dans les bras de Sanphinoa.
Quelques minutes plus tard, l'adolescent était installé sur un lit et déjà, la cheffe de Rédemption et Destinée traînait Sanphinoa derrière elle sur un ton des plus enjoués, comme si elle venait de découvrir une perle précieuse. Sanphinoa n'avait guère l'habitude d'un tel traitement, ne sachant réellement où donner de la tête en une telle situation.
« Bon bon bon ! Sanphinoa, Sanphinoa, Sanphinoa ! »
« Oui ? Qu'est-ce que vous me voulez exactement ? Je ne sais toujours pas et vous êtes un peu effrayante, vous savez ? Vous ne nous voulez pas de mal, n'est-ce pas ? »
« Allons ! Je ne suis pas bien méchante, loin de là ! Je ne vais pas te dévorer, qu'est-ce qui te ferait croire ça hein ? Non ! Si tu veux tout savoir, si cela peut te rassurer, je me sens bien plus concernée par ton avenir, que je veux vraiment radieux. »
Les deux demoiselles marchaient côte à côte, dans les couloirs du bâtiment. Plutôt, Sanphinoa suivait Sygéréla, ne sachant pas trop quoi dire, bafouillant quelques propos :
« Mais pourquoi vous feriez tout ça pour moi ? Qu'est-ce que j'ai vraiment de si spéciale ? Je ne comprends pas, je suis bien loin de tout ça ! »
« Je sais aussi que tu es une jeune demoiselle très intelligente d'après la principale. Je lui avais demandé bon nombre d'informations à ton sujet. Ah … Et ces progrès remarquables ! D'ailleurs, je suis sûre que tu seras ravie de ce que je vais te dire ! »
« Euh … Et c'est quoi ? Vous allez me le dire alors ? »
« Hum … Pas tout de suite ! On va faire la visite des lieux, je suis convaincue que cet endroit va vraiment te plaire et que tu ne voudras plus le quitter ensuite ! Viens donc ! Tu verras que tu as eut tort de ne pas vouloir nous rejoindre la dernière fois ! »
« Vous savez, si je n'ai pas voulu la dernière fois, c'est pour une bonne raison et ... »
« Oui, oui, ne t'en fait pas, seul un aveugle n'aurait pas compris par rapport à Sim… Waram, c'est bien ça son prénom original, n'est-ce pas ? »
« Ca se voit tellement ? Je … Vous pensez qu'il est au courant ? » bredouilla encore une fois Sanphinoa, comme prise en défaut par les paroles de la femme-chevalier de Meloetta.
« Soit il est vraiment stupide et il n'a rien remarqué, soit il préfère ne pas montrer qu'il le sache. Peut-être qu'il ne veut pas te faire souffrir, peut-être qu'il ne ressent rien, peut-être qu'il ressent quelque chose … Oh … Mais moi, je sais la vérité à ce sujet, hihihi ! »
Rire cristallin. Qu'est-ce qu'elle savait exactement ? Elle ne pouvait pas lui dire ça et ensuite rien lui révéler. Sanphinoa se plaça devant elle, lui barrant le passage pour la regarder droit dans les yeux, chacune fixant l'autre à travers son masque. En voyant le regard plus que sérieux de Sanphinoa, Sygéréla murmura :
« Mes chansons sont capables de dévoiler la vérité dans le coeur troublé des hommes et des femmes Certains feraient des actes qu'ils n'auraient jamais produits en public. Des fois, ce pouvoir est très intéressant, des fois très dangereux. »
« Vous êtes vraiment … enfin, comment ça se fait que vous soyez capable de ça ? »
« On ne devient pas une femme-chevalier de platine en un claquement de doigt. »
« C'est pas faux … Mais vu que vous semblez tout savoir, pourquoi Waram, est-ce que vous pensez que lui … enfin, lui ... »
« Hum ? Tu ne voudrais pas connaître la réponse par toi-même plutôt ? Tu ne trouves pas cela bien plus plaisant ? D'obtenir cette réponse par tes propres moyens ? »
« Bien sûr que si mais en même temps, j'ai peur … que ça ne soit pas la réponse que je ... »
« Suis-moi ! On va aller dans ma chambre ! J'ai besoin de vérifier quelque chose en ce qui te concerne et hors de question que tu me refuses ça ! »
Hors de question de refuser quoi ? L'adolescente aux cheveux bleus poussa un petit cri de surprise, presque tirée et traînée par la cheffe de Rédemption et Destinée. Voilà que quelques instants plus tard, les deux demoiselles étaient dans la chambre privée de Sygéréla, celle-ci montrant un peu tout autour d'elle tout en rigolant :
« Comme tu peux voir, il y a beaucoup de cosmétiques. Je ne sais pas si à l'école de Gliros, vous avez vraiment accès à ce qui se trouve dans le monde mais … Je suis une célébrité dans le domaine de la chanson ! Et en fait, il en est ainsi pour tous les membres de l'organisation. Nous sommes plus ou moins affiliés à tout ce qui est du domaine de l'artistique. Que cela soit comme acteur de cinéma, chanteur, peinture, sculpteur, tout est bon tant qu'il s'agit … Oh j'allais oublier musicien ! Il y a aussi l'art de la danse et ... »
« Euh, attendez un peu, pourquoi est-ce que … enfin, je ne suis pas une artiste. Je ne suis pas du tout faite pour tout ça ! »
« Hum ? Est-ce que tu permets ? Regardes donc ce que je vais te montrer. Je suis sûr que tu dois être quand même au courant, n'est-ce pas ? »
« C'est une trousse de beauté ? Qu'est-ce que … Vous ne comptez quand même pas … Vous savez, c'est vraiment inutile et en même temps, je ... »
« Tutut ! C'est à moi d'en décider ! Tu vas voir ce que tu vas voir ! Laisses donc faire l'experte à ce sujet, tu comprendras que je suis la mieux placée dans ce domaine, non ? »
C'est pas ça ! C'est juste qu'elle était complètement perturbée par les événements. Sygéréla était la cheffe de Rédemption et Destinée, l'une des plus puissantes organisations de chevaliers-pokémon dans le monde. Elle venait de lui révéler tout simplement que les membres étaient tous des célébrités artistiques mais pas seulement.
« Oh … Voyons voir tes bras et tes jambes … Hum, c'est vraiment désastreux hein ? »
« Je le sais bien, malgré tout ce que je fais, les croûtes reviennent tout le temps et cela malgré tout ce que je fais mais bon, à force, ce n'est plus grave. »
« Je remarque ça … Hum, est-ce que ça te dérangerait de retirer ton masque ? Ou est-ce que tu préfères que je le fasses ? Je voudrais vérifier quelque chose. »
« JE … Euh …. Mon masque ! Je ne crois pas que ça soit une bonne idée, vraiment pas ! »
« Hmm … Et pourtant, je suis certaine que c'est le cas. Tu veux bien te laisser faire ? Ca rendra le tout beaucoup plus simple si tu veux tout savoir. »
Si elle voulait savoir, si elle voulait savoir, sauf qu'elle ne savait pas, justement ! Elle sursauta en sentant la main féminine se poser sur son masque … avant que ça ne soit celui de Sygéréla qui ne tombe comme si de rien n'était. La jeune femme s'exclama avec tendresse :
« Comme ça, tu es plus rassurée, n'est-ce pas ? Nous sommes deux dans la même situation, toi et moi. Nous n'avons rien à nous cacher. »
« Vous avez vraiment un visage … vraiment magnifique, snif … j'en suis tellement … snif … Désolée, je ne devrais pas être jalouse, je sais bien mais ... »
« Oh ? Et pourquoi tu ne devrais pas ? Tu ne veux pas le retirer de ton plein gré ? Cela me serait beaucoup plus simple. J'ai l'impression de torturer un petit lapin blanc. Je me sens presque un peu mal, c'est pour dire ! »
« D'accord mais … ne vous moquez pas hein ? Je sais bien que je ne suis pas aussi jolie que vous mais … enfin ... »
Sygéréla ne vint rien dire, ne semblant pas vouloir répondre aux craintes de l'adolescente aux cheveux bleus. Avec lenteur et en tremblant, voilà qu'elle posa sa main sur son masque, finissant par le retirer avant qu'un murmure ne sorte de la cheffe :
« Waouh … Tu … plaisantais, n'est-ce pas ? »
« C'est p… pire que prévu, c'est ça hein ? »
« Tu n'es pas en train de rire … Hum … C'est vrai qu'en tant que femme-chevalier, tu ne dois pas montrer ce visage mais soyons vraiment honnêtes, entre filles, c'est un vrai gâchis. »
« Un vrai hachis ? Je … J'en étais certaine. L'entendre de la part d'une autre femme, surtout une célébrité, c'est encore plus ... »
« Non ! J'ai dit gâchis, pas hachis, c'est totalement différent, Sanphinoa ! Ah … Tu sais quoi ? Pour ta première soirée ici, je crois qu'on va retrousser nos manches. Je savais bien que les femmes-chevaliers du Barpau n'étaient vraiment pas avantagées mais vu ce qui vous attend ensuite, on va dire que c'est transformer le vilain petit canard en un magnifique cygne ! »
« Vilaine … petite cane, n'est-ce pas ? Je … Euh … Et pourquoi est-ce que vous feriez cela ? Vous n'avez pas besoin, non ? Enfin, vous n'avez aucune raison de … faire ça. »
« Oh ? Tout simplement car je sais qui va t'attendre d'ici quelques mois voire années et que je veux mettre toutes les chances de mon côté pour que tu sois parmi nous. »
C'est donc pour l'organisation, n'est-ce pas ? Et pas forcément elle ? Encore qu'un bref instant, elle s'est sentie comme … apaisée par ses paroles. Comme si elle voulait vraiment y croire, qu'elle voulait s'y accrocher à tout prix. Elle avait envie … de sentir belle … pour lui. De se sentir … aimée, c'est bien ça hein ? Même s'il ne la remarquerait pas.
Chapitre 10 : Attendre
« Bon sang, Timber, tu vas arrêter de faire la sieste ? Et où est Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que je suis comme ça ? Et pourquoi est-ce que je suis à moitié attaché au lit ?! »
« C'est les règles de la patronne. Et encore, elle voulait te mettre une muselière pour que tu évites de ronchonner et crier. Pour Sanphinoa, aucune idée. »
« Grumpf … Si quelqu'un lui a fait du mal, ça va vraiment pas le faire. Je risquerai de vraiment m'énerver, vous comprenez hein ? »
Et pour cette unique phrase, il pouvait donc comprendre pourquoi ils ne cherchaient pas à le libérer. D'ailleurs, Xalex et les autres pensaient pareil. Sympathiques, vraiment très sympathiques. Ca ne changeait pas que Sanphinoa n'était pas là et que s'il ne voyait pas l'adolescente très bientôt, ça risquait de mal se finir. Il émit un grognement, gigotant sur le lit alors que Sarine était celle qui le poussait avec ses deux têtes.
« Tu devrais arrêter de ronchonner pour ne pas changer, Waram. Ca ne va rien arranger que tu pousses des grognements. Sanphinoa est en sécurité et les autres aussi. Nous pouvons enfin souffler après tout ce temps pourquoi est-ce que tu n'en profites pas un peu toi aussi ? »
« En profiter ? Est-ce que j'ai vraiment la tête à vouloir en profiter ? »
« Je ne sais pas … Avec un peu d'effort, je suis sûre et certaine que oui. Peut-être que Sanphinoa est en train de se faire toute belle pour toi ? »
Le regard enragé que lui lança Waram montra bien qu'il n'avait pas très bien compris la plaisanterie de l'armure-pokemon, celle-ci poussant un profond soupir. Ailleurs, Sygéréla était toujours en train de travailler sur Sanphinoa, celle-ci étant parfaitement immobile.
« De ce que j'ai compris, ton gros souci, c'est que ces croûtes reviennent, qu'importe que tu grattes ou pas, c'est bien ça, n'est-ce pas ? Et il en est de même pour tes cheveux ? »
« C'est ça … Ce ne sont même pas des croûtes de blessure. C'est loin d'être le cas, je ne saigne pas hein ? Mais c'est juste … horrible et déplaisant. Je ne sais plus quoi faire. »
« On ne pourra pas les faire disparaître physiquement, on va les faire disparaître visuellement. Ainsi, en allant les aplatir mais aussi en travaillant correctement, je suis sûre que l'on peut obtenir un résultat franchement pas mal ! Tu me fais confiance ? »
« Maintenant, il est un peu tard pou refuser, non ? Et puis, vous avez vu mon visage donc bon … je ne peux pas vous empêcher dorénavant. »
« Roh, tu le peux aisément si tu le désires mais on sait aussi bien l'une que l'autre que ce n'est pas ce dont tu as envie, n'est-ce pas ? »
« Je veux … juste croire en cette solution miracle. Dites, est-ce que vous pensez vraiment que cela pourra … convenir à Waram ? »
« Avant de voir si cela lui convient, voyons déjà si c'est le cas pour toi, n'est-ce pas ? »
Elle avait entièrement raison et Sanphinoa hocha la tête. Comme intimidée, elle ne bougea pas de sa position, se laissant mettre comme une crème ou de la poudre sur les bras et les jambes. Étrangement, Sygéréla ne touchait nullement à son visage démasqué. Après plus d'une heure et demie de travail, la femme aux cheveux roses eut un petit sourire.
« Je crois que tout est bon. Tu devrais toucher tes bras, tu auras une petite surprise ! »
« Une petite surprise ? Comment ça ? Qu'est-ce que vous avez fait exactement ? » demanda t-elle sans réellement comprendre où voulait en venir la cheffe de Rédemption et Destinée. En regardant ses bras, elle cligna des yeux, remarquant qu'ils étaient droits. Oui, droits, dans le sens où il n'y avait aucune présence de croûte ou autre. Mais surtout, il n'y avait pas plus de soucis avec des marques rouges ou autres.
« Alors, qu'est-ce que tu en dis ? Tu as touché pour voir ? »
« C'est étrange. Je sais qu'il y a des croûtes mais en même temps … Bizarrement, je ne les sens pas. Comment ça se fait ? Pourtant, je sais qu'en grattant, j'irai les ... »
« HEY HEY HEY ! On ne gratte pas ! Compris ? Interdiction de gratter ! Est-ce que je me suis bien faite comprendre, Sanphinoa ? C'est juste un peu de travail, bon … beaucoup plutôt mais interdiction ! Et pareil pour Waram, qu'il ne cherche pas hein ? Pour ton visage, il est si parfait qu'il n'y avait rien à faire. »
« Vous plaisantez, ce n'est pas très drôle de vous moquer de moi. Je pourrais presque y croire. Mais … euh … et maintenant, qu'est-ce que je fais ? »
« Hum, ce n'est pas le moment de te trouver une robe qui te met en valeur mais peut-être que si … Tu as l'air déjà très adulte physiquement, on te l'a déjà dit, j'imagine, n'est-ce pas ? Tu vas sur tes dix-sept ans, n'est-ce pas ? AH ! Je me disais bien que j'avais oublié quelque chose : je tenais à te préveir ! Tu n'as pas à t'inquiéter pour ta prochaine armure. Elle est toujours disponible et elle se trouve chez nous. Par contre, ça ne sera pas pour maintenant. »
« Une prochaine armure … comme pour moi, vous voulez dire ? Il est vrai que l'on m'a dit que Karry pouvait avoir une nouvelle armure, une évolution mais ... »
« Contrairement à la majorité des armures-pokémon, ce n'est pas par un combat que vous pourrez l'obtenir. Oh que non … Il y a certaines critères à remplir et je ne peux pas te les révéler. Ca sera à toi de les découvrir sur le moment. »
« Dites, cette proposition de vous rejoindre, c'est vraiment vrai ? » questionna Sanphinoa, encore un peu sous le choc par rapport à toutes ces nouvelles.
« Bien sûr. Je veux que tu nous rejoignes et que ton passage à l'âge adulte soit remarquable, rien de plus, rien de moins. J'ai envie que tu sois choyée et que tu côtoies les êtres les plus magnifiques de ce monde ! Ta présence à nos côtés est nécessaire, sera remarquable et remarquée. Nous avons besoin de toi ! »
« Je … Euh … Je veux bien y réfléchir franchement, surtout avec tout ce que vous faites pour moi mais … euh … Je ne sais pas trop. Je peux encore y penser un peu plus tard ? »
« Tu prendras tout le temps qu'il faudra. Hum … Dis-moi, tu portes quelque chose sous tes vêtements ou non ? Savoir si c'est un brin provocateur ou si on tente de faire saigner du nez ce petit Waram un peu trop impudent. »
Que que quoi ? Qu'est-ce qu'elle avait en tête ? Le rouge commença à monter violemment aux joues de Sanphinoa, celle-ci finissant par se redresser. Elle avait déjà remis son masque sur le visage, déclarant d'une voix troublée :
« Pas besoin pour la tenue, mademoiselle Sygéréla ! Je ne pense pas que ça soit nécessaire ! Je suis vraiment très bien comme ça, je vous le promet ! Je vais aller retourner auprès des autres, je suis sûre et certaine que Waram est déjà réveillé. »
« Et sûrement en train d'aboyer, ah … Peut-être que j'ai été trop directe avec toi. Vas-y, je vais ranger un peu tout ça. Nous discuterons du reste un autre jour. »
« Merci vraiment pour tout ce que vous avez fait. Et ne vous en faites pas, je suis vraiment heureuse de savoir que Rédemption et Destinée ne nous veut pas de mal. Enfin, je suis plus soulagée qu'autre chose, je dirais. »
« C'est le but, c'est le but ! Allez, zou ! Vas vite rejoindre les autres ! »
Sanphinoa s'excusa encore une fois avant de quitter la pièce. Seule, la femme-chevalier de Meloetta poussa un profond soupir, faisant des ronds sur son lit avec un doigt. Ce n'était pas tout ça mais en même temps, elle devait juste reconnaître que rien n'était fait pour faciliter la tâche, n'est-ce pas ? Mais … elle n'en voulait pas à Sanphinoa.
« Qu'est-ce que vous faites à Waram ? Pourquoi est-ce qu'il est attaché à un lit ? Vous n'avez pas honte ? Waram ! Je viens te libérer ! »
« AH ! Te voilà enfin ! Où est-ce que tu étais ? Et enfin, y en a une qui a l'air de saisir un peu que j'aime pas être attaché ! BORDEL ! Tu étais où ?! »
« Mademoiselle Sygéréla voulait me parler, Waram. Mais ce n'est pas bien important. Tu as fait une bonne sieste ? Je vais te relâcher mais tu me promets de ne pas faire de bêtises hein ? Car sinon, ça ne va pas aller du tout, d'accord ? »
« Je ne suis pas un gamin. Ah … Merci beaucoup et … AH ! » s'exclama l'adolescent aux cheveux noirs, tombant à moitié sur Sanphinoa mais se rattrapant au dernier moment. Une seconde de plus et cela aurait été dramatique pour eux deux.
C'est quoi cette sensation ? Il tenait le bras de Sanphinoa, bras mis à nu mais surtout, il ne sentait rien de déplaisant. Oui, pas de croûte ou autre. En même temps, elle n'était pas rouge, comme si elle s'était grattée. C'était quoi cette sorcellerie presque diabolique ?
« Qu'est-ce que … ça veut dire ? Il se passe quoi là ? »
« De quoi donc ? » demanda Sanphinoa sur un ton faussement interrogateur, comme pour bien montrer qu'elle ne « comprenait » pas le souci de Waram. Celui-ci était juste en train de tâter ses bras et son cou, puis passa une main dans ses cheveux.
« Non rien, je dois sûrement me faire des illusions, Sanphinoa. »
« D'accord, d'accord, tu n'as rien à me dire de spécial, tu es sûr ? » dit-elle avec insouciance, espérant bien qu'il allait quand même lui faire un compliment.
« Je ne crois pas. Je vois pas où ou alors pourquoi, Sanphinoa. »
« Hum, tu es sûr et certain, Waram ? Je vais te laisser y réfléchir un peu. » dit-elle, prenant sa main pour qu'il continue de caresser son bras avec douceur. L'adolescent cligna des yeux, regardant à gauche et à droite, comme un peu perturbé par tout ça.
« Qu'est-ce que tu attends de moi, réellement ? Tu peux me le dire ? »
« Un compliment ? Je … devrais même pas te le dire. C'est normalement instinctif. »
Avec une petite mine déçue sous le masque, elle commença à s'éloigner, l'adolescent aux cheveux noirs se grattant le crâne avant de dire :
« Ouais bon … Je sais pas ce qu'elle t'a fait cette cheffe là … mais oui, ta peau était douce, un peu comme lorsque je te touchais le visage et ... Qu'est-ce que je raconte, j'ai rien dit. »
Toucher son visage ? Co … Comment ça ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'est-ce qu'il … Elle revint vite auprès de lui, plaquant son corps contre le sien. Elle n'était même pas en train de le charmer mais là, il venait de dire une chose importante :
« Mon … Mon visage ? Est-ce que tu as vu sous mon visage ? C'est ça que tu veux dire, Waram ? Je … Je … Non ! Tu n'aurais pas fait ça hein ? »
« Bien sûr que non, je n'ai pas vu ton visage mais parfois ton masque partait un peu et parfois, je posais un doigt et … mais non ! BORDEL ! JE LA FERME ! »
« Mais mais mais … Attends un peu ! Qu'est-ce que ça veut dire, Waram ? Tu trouves vraiment que … j'ai une ... »
Puis merde ! Hors de question de répondre à ça ! Il venait de dire clairement qu'il touchait la peau de Sanphinoa pendant qu'elle dormait. Il était quoi à ses yeux ? Un type carrément louche non ? Et bien étrange, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'il pouvait être glauque !
« Mais attends, Waram ! Tu n'as pas besoin de t'enfuir, tu sais ? »
« Je n'ai pas besoin de rester non plus ! RAH ! Bordel ! Pourquoi est-ce qu'il a fallut que ça se passe comme ça ?! J'ai l'air de quoi maintenant moi ?! »
« Mais … Mais mais … Waram … Tu … Enfin … Tu n'as pas à t'en ... »
Fuir. Elle voulait continuer à lui parler mais l'adolescent était déjà bien loin. Dans un bon gros soupir, elle se retint de continuer à murmurer quelques mots alors qu'elle était plongée dans ses songes. Elle … ne voulait pas que ça se passe ainsi hein ? Alors pourtant, pourquoi est-ce que ça s'était produit de la sorte ? Sygéréla revint vers elle après quelques minutes :
« Ca n'a pas marché ? Moi qui pensait que pour autant ... »
« En fait, je crois que cela a trop bien marché plutôt. Oui … beaucoup trop. » murmura Sanphinoa avec une pointe d'amertume, regardant ses bras si lisses.
« Hum … J'imagine que je vais avoir besoin d'explications. Où est-ce qu'il est parti ? »
« Je ne sais pas … et peut-être que c'est mieux que je ne saches pas, oui. Il préfère sûrement être seul. Je crois qu'il n'apprécie pas mes efforts, c'est tout. »
« Oh je crois que je vais me le faire le niais ! Je vais m'en occuper dès maintenant ! »
« NON ! NON ! Pas besoin ! Je ne veux pas que les choses dégénèrent entre lui et moi. Soyez gentille, laissez-moi gérer cela toute seule, d'accord ? Je suis sûre que j'y arriverai. J'y suis arrivée de nombreuses fois. Je crois juste que … Waram est intimidé, c'est tout. »
« Intimidé, mon œil. Il est juste complètement stupide et ahuri. »
« Tu vois, Sanphinoa. On est deux à penser pareil ! » s'exclama une voix féminine, Sanphinoa se tournant vers Karry qui sautillait pour avancer vers leur direction.
« Je n'avais pas besoin que tu viennes pour y rajouter ton petit commentaire, Karry. Ah … Merci quand même pour tout, mademoiselle Sygéréla. C'est vraiment gentil de votre part. »
« Mais à dessein, n'est-ce pas ? Tu pourrais me donner ta réponse par rapport au fait de nous rejoindre, cela serait très sympathique de ta part, merci bien ! »
« Hum … Euh, je ne suis pas vraiment sûre … Est-ce que je peux quand même en discuter avec les autres ? Et euh … A leur sujet, qu'est-ce que ça va faire exactement ? »
« Désolée mais tu es la seule qui nous intéresse parmi ton groupe. Je ne dis pas que ces derniers sont des paysans ou autres mais ils n'ont malheureusement aucune valeur artistique. Après, bien entendu, si tu nous rejoins et vu que ce sont tes amis, il est hors de question de les abandonner, loin de là. Ils pourront rester ici autant de temps qu'il le faudra. Disons qu'ils ne seront pas de Rédemption et Destinée mais que ce seront des locataire. »
Des locataires ? Ils en étaient vraiment réduits à ce termine ? L'adolescente aux cheveux bleus écouta pourtant les propos de la femme-chevalier avec intérêt, finissant par hocher la tête. On pouvait sentir une pointe de déception dans sa voix :
« Donc … ça reviendrait à dire que Waram ne serait plus avec moi, c'est ça ? Enfin, dans l'école de Gliros, nous étions pareils, lui et moi. Ici, ça ne sera plus la même chose. »
« Ca ne veut pas dire qu'il va disparaître de ta vie. Même si je me dis que des fois … Non, ce n'est pas à moi de dire de telles choses. »
« Qu'on se demande ce qu'elle lui trouve à ce type ? Bah … Je veux pas faire l'avocate du diable mais malgré les apparences, il a un bon fond. C'est juste que le fond, il faut bien creuser sous une carapace de sauvagerie et de stupidité pour le trouver. »
« Ah oui ! Exactement comme ça ! Tu m'as retiré les mots de la bouche ! Je crois que je l'aime déjà beaucoup, ton armure-pokémon, Sanphinoa. »
« Je suis … presque ravie de l'apprendre, mademoiselle Sygéréla. Sauf quand il s'agit d'insulter Waram, je suis moyennement heureuse, je dois vous l'avouer. »
« On va arrêter là alors, puisque cela t'indispose. Mais j'attendrai ta réponse et ne t'en fait pas, je suis sûre que Karry est au courant que tu deviendras une magnifique jeune femme »
« Je lui répète sans cesse mais elle ne veut pas me croire. Elle a un manque de confiance en soi assez violent et c'est presque rageur à ce niveau. Mais bon … C'est pas comme si je la prévenais depuis longtemps. Encore que depuis que Waram est là, elle est devenue un peu plus … sauvage là aussi. »
« Oh oh oh. Hum … Je crois qu'il va quand même falloir vous prévenir de prendre vos précautions si vous en êtes à ce stade, vous deux. »
« Mais mais mais ! NON ! Karry ! Qu'est-ce que tu racontes là ?! Mademoiselle Sygéréla est en train de se faire des idées par ta faute ! S'il te plaît ! Ne raconte pas n'importe quoi ! »
« Hum, tu es sûre que je raconte n'importe quoi ? Tu oserais prétendre le contraire ? C'est vrai que peut-être la cheftaine voit un peu trop loin mais vous êtes pas deux anges, toi et Waram hein ? Je te rappelle que je dors jamais trop loin et il en est de même pour Sarine. Vous croyez qu'on ne voit pas les mouvements et ... »
« HIIIIIIIIII ! C'est bon ! Stop stop stop ! Et stop ! Je ne veux plus rien entendre ! Lalala ! »
Et la voilà en train de s'enfuir à moitié, préférant ignorer complètement les propos tendancieux que Karry et Sygéréla étaient en train de proférer toutes les deux. En la voyant partir, Karry poussa un léger soupir, disant :
« Ce groupe est vraiment très spécial … et même si cela est difficile à croire, ils sont assez unis et proches. Evitez de les séparer juste pour votre plaisir personnel. De toute façon, Sanphinoa est une adolescente très intelligente. Elle a autant de mal que Waram à comprendre certaines émotions assez nouvelles. Si vous avez du temps à perdre, je peux vous raconter un peu son histoire hein ? Par contre, sortez les mouchoirs, c'est larmoyant. »
« Vu que je suis vraiment intéressée à ce qu'elle nous rejoigne, je crois bien que je vais aller me préparer un peu de thé. Cela va être long ? »
« Et larmoyant, n'oublions pas le larmoyant, s'il vous plaît. »
« Héhéhé, j'ai vraiment l'impression que nous nous comprenons très bien, toi et moi. »
La jeune femme aux cheveux roses et masquée eut un petit rire, rire accompagné par celui de Karry alors que le groupe de Waram sans ce dernier les observait toutes les deux. Elles s'étaient bien trouvées. Pas sûr que le groupe gagne au change. Ah … Waram parti d'un côté, Sanphinoa de l'autre, heureusement que les autres étaient bien plus tranquilles. Manquerait plus que Timber fasse ses besoin dans un couloir pour avoir la totale.
Chapitre 11 : L'avis des autres
« Où est-ce que Waram se trouve ? Je ne l'ai pas vue depuis toute l'aprèm. »
« Pas de nouvelles à son sujet, Sanphinoa. Désolée de te le dire comme ça. Mais bon, il ne peut pas être parti comme si de rien n'était. Il y a des soldats dans les environs pour l'arrêter si vraiment y a des ennuis hein ? »
« Justement, je suis plus inquiète par le fait que ça soit lui qui cause les ennuis et puis … Je voulais juste lui parler d'une chose avec vous. »
Ils étaient en fin d'après-midi. Waram comme Sarine étaient porté disparus par le reste du groupe mais tous ne s'inquiétaient pas à ce sujet, loin de là. L'adolescent aux cheveux bruns n'avait pas voulu attirer les autres dans ses pépins ou alors … il avait encore décidé de préparer un mauvais coup, ce qui était aussi son genre, habituellement.
« Ah … C'est pas pareil si je ne peux pas lui en parler, pfff. Enfin bon … Je vais quand même le faire ! Bon ben euh … Tout le monde, je vais être brève : Rédemption et Destinée voudrait que je rejoigne leur organisation. Ils ont dit que j'avais un avenir et tout ça chez eux. J'avoue que je ne sais pas encore trop comment le prendre ou comment réagir enfin bon ... »
« Ben comme une bonne nouvelle, non ? Tu ne crois pas ? Rédemption et Destinée est quand même une organisation reconnue mondialement, omniprésente et surtout qui n'a rien à voir avec l'Antre de la Terre. Soit eux, soit le sommet des étoiles, c'était surtout chez eux qu'il fallait envisager un avenir. » déclara Qalanos en croisant les bras comme si de rien n'était.
« Je ne sais pas trop, ça reviendrait à dire que je dois vous abandonner et … je n'ai pas envie de vous abandonner. Pas du tout, ça ne me plait pas du tout, vraiment pas. »
« Ne fait donc pas l'enfant, Sanphinoa. Il n'y a rien à craindre, loin de là. Tu serais en sécurité ici. J'imagine que tu voudrais aussi en parler à Waram mais tu sais aussi bien ce qu'il risque de te répondre, n'est-ce pas ? Est-ce que tu veux vraiment … ça ? »
« Je … ne sais pas du tout. J'avais besoin de votre avis. Xalex ? Raon ? Et même vous autres hein ? » dit Sanphinoa en s'adressant aux armures pokémon.
« Ah ! De mon côté, je pense pas que j'ai ma place dans Rédemption et Destinée donc je ne te dirais pas que ça me conviendrait hein ! Je me verrais bien dans le sommet des étoiles, j'ai cru comprendre qu'ils aimaient les têtes brûlées comme moi, hahaha ! » s'exclama Raon, peu décontenancé par la nouvelle que venait de donner Sanphinoa.
« Pour ma part, mes projets sont foutus maintenant … Je pensais continuer à travailler à l'école de Gliros mais maintenant que ça n'existe plus ... »
« Hein ? Qalanos ? Tu pensais vraiment faire ça ? Avec tes capacités ? » demanda Xalex, toutes les têtes, même celles des armure-pokémon, se tournant vers lui, surprises.
« Ben quoi ? Je pensais que pouvoir entraîner les futurs chevaliers-pokémon, ça resterait une bonne option. Je veux dire, ce n'est pas comme si j'avais besoin de beaucoup plus. Et en même temps, ça serait en remerciement de tout ce qu'elle a fait pour nous. »
Devant les regards insistants de tous et de toutes, l'adolescent aux cheveux rouges et verts avait un peu de gêne aux joues, comme pris en faute. Quoi ? Ca avait quoi de si étonnant que ça hein ? Et puis, même Xalex était étonnée hein !
« Toi ! Xalex ! Qu'est-ce que tu comptes faire hein ? Tu as aussi sûrement des projets, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu envisages, dis nous tout ! »
« Une famille … Une simple vie de famille. » murmura Xalex en baissant la tête, visiblement un peu honteuse d'un tel projet. Qalanos toussa de surprise, ne s'étant visiblement pas attendu à une telle réponse de la part de l'adolescente.
« Comment ça, une famille ? Genre, un mari, des enfants, et une maison ? »
« Ben … Oui ? Vous êtes au courant que la majorité des chevaliers-pokémon sont des orphelins, non ? Je me disais que … j'aimerai bien avoir une famille. Un gentil mari, une belle maison, des enfants adorables. Et c'est tout. J'ai pas besoin de la richesse, de la gloire, de devoir combattre sans que cela n'ait de fin. »
« C'est un projet merveilleux, Xalex. » dit Sanphinoa alors que les deux garçons ne voyaient pas vraiment quoi dire. Il fallait avouer qu'en portant un tel masque sur son visage, la femme-chevalier devait généralement oublier toute féminité en elle.
« Tu le penses vraiment ? Il n'est pas trop ridicule, Sanphinoa ? »
« Bien sûr que non ! Pourquoi est-ce qu'il le serait ? C'est génial d'avoir de telles pensées. C'est vraiment merveilleux. J'espère que ça se réalisera assez tôt pour toi. »
« Enfin pas trop tôt, je ne suis pas encore une adulte et nous avons l'Antre de la Terre en face. Tant que nous ne pourrons pas les arrêter, ils ne se priveront pas pour nous créer des ennuis. »
« C'est vrai. Ils se feraient un malin plaisir à nous empêcher de nous reposer. »
Ils avaient un peu dérivé du sujet initial mais Sanphinoa n'en prenait ombrage. En un sens, c'était peut-être mieux. Bien entendu, avoir leur avis à tous était très importante pour elle mais celui qui importait le plus, elle ne le connaissait pas encore. Karry sautilla en tant que Barpau, comme à son habitude, finissant par arriver sur ses jambes.
« T'en fait pas, va. Je suis sûre et certaine que cet imbécile acceptera. »
« S'il l'accepte, ça ne veut pas dire … qu'il veut se débarrasser de moi, justement ? »
« Je ne crois pas que tu puisses voir tout cela de cette façon, loin de là. C'est plus compliqué que juste ne plus vouloir te revoir. »
« Oui mais … Si c'était le cas ? Je sais bien qu'il ne pensait pas à mal … là … mais ... »
« Peut-être qu'il veut simplement que tu sois heureuse et en sécurité ? Tu sais aussi bien que moi qu'il a jamais été très doué pour exprimer ses sentiments et ses émotions hein ? A partir de là, tu peux pas exactement connaître ce qui lui passe par la tête à ce blanc-bec. »
« Pourquoi … faut-il que ça soit aussi compliqué ? »
« L'amour ? Et bien, tu voudrais vraiment que je te réponde ou alors, tu penses déjà connaître la réponse ? D'ailleurs, pas besoin de rougir sous ton masque hein ? »
… … … Elle plongea dans son mutisme, n'osant plus prendre la parole. Peut-être qu'elle pourra discuter avec Waram à l'heure du repas ? D'ailleurs, celle-ci ne tarda pas trop en vue de l'heure déjà bien avancée en cette fin d'après-midi. Pour autant, aucune présence de Waram. Elle commença à interroger les membres de Rédemption et Destinée, un par un, cherchant à obtenir des informations sans pour autant y arriver :
« De quoi ? L'adolescent aux cheveux noirs ? Celui qu'est un peu cinglé ? Pas vu. »
« Hmm … J'ai cru remarquer qu'un ours était en train de se promener dans les environs. Il semblait suivre une personne. Il avait pas l'air dangereux en apparence. »
« Vous devriez peut-être voir en extérieur. C'est pas vraiment une place fortifiée mais bon ... »
Elle avait demandé si elle était vraiment autorisée à ça mais on lui avait signalé que oui. De toute façon, la base était à une bonne distance de la ville et pour s'y rendre, il fallait y aller en véhicule ou alors, il fallait apprécier la marche. Elle remercia chacun d'entre eux avant de quitter le bâtiment. C'est vrai …
« C'est la première fois depuis que je suis ici. »
Oh, cela ne faisait même pas une journée. Ils n'avaient pas encore dormi. D'ailleurs, comment est-ce que tout cela allait se passer pour les chambres, etc ? Elle en avait strictement aucune idée mais elle n'était pas forcément très rassurée. En passant par la double porte, surveillée par quatre personnes qui n'étaient pas armées mais qui ne semblaient pas pour autant des novices, elle les salua d'un mouvement de la tête.
Elle était à l'extérieur. Un vent frais vint balayer sa chevelure bleue alors qu'elle observait. Ils étaient au sommet d'un colline, il était possible de voir la ville à cette hauteur. Il y avait bien une dizaine ou quinzaine de kilomètres. A cette distance, cela faisait vraiment pas mal de marche, sauf pour des gens comme eux.
La « base » en elle-même ? Elle était un peu étonnée de voir qu'il s'agissait pas vraiment d'un repaire secret comme elle se le serait imaginée. Non, c'était plutôt sage. Il s'agissait de plusieurs immeubles de pas mal d'étage, peut-être une dizaine, vingtaine au grand maximum. Il y avait de nombreux couloirs au sol et en hauteur. Le plus important qu'il retenait, c'était principalement le fait qu'il y ait des jardins autour avec de nombreuses fleurs mais surtout des bancs. En parlant de ces derniers, elle eut un petit sourire avant de murmurer :
« Ah ben les voilà donc … Pourquoi je me suis inquiété pour ça ? »
Car c'était dans sa nature que de se faire du souci pour lui. Lui qui était assis sur un banc, Sarine à ses pieds. Il avait le regard perdu dans le ciel et c'était à se poser une sérieuse question à ce sujet. Pfiou … Pour autant, comment ne pas avoir un petit sourire attendri en l'observant. Doucement mais sûrement, elle se rapprochait de lui, Sarine ne faisant rien.
« Waram ? Je suis venu te chercher pour le repas. Il faut aller rejoindre les autres. »
« Je n'ai pas très faim, Sanphinoa. Tu t'es fait des amis ? »
« Hein ? C'est quoi cette question ? On dirait que tu parles à une gamine. Je n'ai pas besoin de me faire des amis. Du moins, pas quand tu me parles comme ça. Qu'est-ce qui va pas ? »
« Je me sens pas bien ici … C'est tout. Rien de plus. Le plus vite, on pourra partir, le mieux ce sera. Qu'est-ce que tu voulais me dire ? »
C'était peut-être pas le meilleur moment pour lui parler de l'idée qu'elle avait en tête. Enfin, plutôt de la proposition de Sygéréla à son sujet. Elle chercha à voir si elle pouvait s'installer à côté de Waram, celui-ci murmurant à nouveau :
« Je peux pas rester ici comme si de rien n'était, tu sais ? J'ai besoin de violence, je compte bien les exterminer, un par un, ces foutus enfoirés ! »
« Besoin … de violence, vraiment, Waram ? Ta vie se résume qu'à ça ? »
Elle lui avait posé la question avec une petite pointe de tristesse. En l'ayant facilement reconnue, il parut un peu perturbé, n'osant pas abaisser son regard vers Sanphinoa.
« Je dirai qu'à peu de choses près, c'est ce que j'attendais de mon côté. Je ne veux rien d'autre, c'est tout. Qu'est-ce qui pourrait m'arriver ? »
« Tu sais … Je … J'avais besoin de parler avec toi par rapport à quelque chose mais peut-être que c'est mieux que nou n'en discutions pas. »
« Tu fais comme tu le désires, Sanphinoa. Je ne vais pas t'obliger non plus. Je ne suis pas comme ça et vraiment, j'imagine que ça ne te conviendrait pas le moins du monde. »
« Tu n'es pas comme ça, tu n'es pas comme ça, qu'est-ce que tu racontes exactement ? »
« Tu veux vraiment que l'on se dispute maintenant, toi et moi, Sanphinoa ? »
« S'il n'y a que ça pour te mettre un peu de plomb dans la cervelle, tu te doutes bien que je ne vais pas me gêner ! Je … Tu connais un peu les projets d'avenir des autres ?! »
« Comment est-ce que je pourrais le savoir ? Le connaître ? Tu en as de bien bonnes. Je suis sensé savoir comment ça hein ? Toute façon, Qalanos, ça doit être sauveur du monde ou un délire du genre, ça serait bien son style. Et pour Raon ? Ouais, je le vois bien travailler dans n cirque et AIE ! MAIS MERDE ! POURQUOI ?! »
Le bruit de la claque avait fait se redresser les têtes de Sarine alors que Sanphinoa n'avait eut aucun remord à baffer l'adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci, la joue rougie par la claque, regarda Sanphinoa avec colère, attendant une réponse à sa question et à ce geste :
« Tu ne pourrais pas être autre chose que médisant pour une fois, Waram ? Est-ce que c'est vraiment trop te demander ? Raon veut travailler dans l'organisation le sommet des étoiles. »
« Tant mieux pour lui, non ? Et … La prochaine fois que tu me ... »
« Tu en veux une autre, Waram ? Je n'ai pas fini. Tu sais ce que veut Xalex ? Est-ce que tu as la moindre idée à ce sujet ? »
« Non et sincèrement, j'en ai … Qu'est-ce qu'elle voudrait elle ? Ca serait quoi ses projets ? Je t'écoute, je n'ai que ça à faire de toute façon. Elle pense à quoi ? »
« Elle a envie tout simplement de fonder une famille. » marmonna Sanphinoa, regardant les réactions de Waram, prête vraiment à le frapper une nouvelle fois.
« Oh » ne fut pas vraiment la réaction à laquelle elle s'attendait. Elle attendit quelques secondes, comme pour voir s'il se préparait à annoncer une bêtise mais il reprit : « Pourquoi pas ? C'est pas franchement une mauvaise chose, je crois. »
« Bien sûr que non ! Et Qalanos voulait devenir professeur à l'école de Gliros. Il s'est dit que leur permettre de les éduquer, ça serait une excellente chose et ... »
« Ouais, dans le fond, c'est pas une mauvaise chose non plus. Devenir professeur, il a la carrure pour. Il est très droit même s'il s'emporte parfois pour un rien. »
Elle avait envie de répliquer en lui disant que c'était assez ironique de sa part de parler de ça mais elle préféra ne pas lui répondre. Il était bizarre depuis le moment où il avait parlé du rêve de Xalex. C'était quoi son souci ? Finalement, elle murmura :
« Y a un … problème avec Xalex, Waram ? Tu crois que son rêve est ridicule ? »
« Hein ? Bien sûr que non. C'est peut-être le plus raisonnable des trois ! Comment ça pourrait l'être autrement ? Elle a toujours eut la tête sur les épaules, elle. »
Hmm … C'était quoi ça ? Pourquoi est-ce qu'elle était agacée par les propos de Waram ? Elle était quand même pas jalouse de Xalex, non ? Il n'y avait rien entre eux, n'est-ce pas ? Après, c'était Waram et Xalex. Il n'y avait aucune chance qu'il se passe quelque chose sans même qu'elle le remarque. Plongée dans ses pensées, elle écoutait Waram brièvement :
« Une famille, c'est une bonne idée, ouais. Au moins, elle en aurait plus rien à faire de son rôle de chevalier-pokémon. Zou, du balai ! »
« Tu n'aimes … pas ta condition de chevalier-pokémon, Waram ? »
« Pourquoi est-ce que je l'aimerai ? Qu'est-ce qui me motiverait à ça ? Ca consiste juste à se taper sur la gueule et à devoir combattre sans cesse, sans interruption, comme si de rien n'était. A partir de là, j'ai pas envie de ... »
« Et Sarine ? Est-ce que tu as pensé à Sarine ? Si tu n'étais pas un chevalier-pokmon, tu ne pourrais pas lui parler en ce moment, non ? »
« Sarine, c'est Sarine. C'est pas pareil … Sarine, c'est peut-être la seule famille qui me reste. Et c'est pas à cause de sa condition d'armure-pokémon. C'est pas la même chose. »
« D'accord, d'accord. Et toi, tu voudrais fonder une famille, Waram ? »
… … … Pris au dépourvu, l'adolescent toussota violemment avant de se relever sans même jeter un regard à Sanphinoa. Il indiqua à Sarine de le suivre, celle-ci poussant un léger rire avec ses deux têtes, s'adressant ensuite à l'adolescente aux cheveux bleus :
« Je crois que tu venais me chercher pour manger, non ? A force de parler, je commence à avoir faim. J'espère que ça sera meilleur qu'un simple repas de cantine. »
« Je ne sais pas vraiment. J'imagine que ça sera à nous de le découvrir, n'est-ce pas ? »
« Peut-être, peut-être, est-ce que tu te ramènes ? J'espère que Timber ne fait pas n'importe quoi de toute façon. Je vous jure, des fois ... »
Il soupira longuement alors que Sanphinoa avait aussitôt accroché son bras. La conversation avait très mal commencée pour se terminer d'une bien meilleure façon que prévue. Autant dire qu'elle était en liesse ou presque !
Le repas se passa plus posément qu'elle ne l'aurait imaginé. Il fallait dire que Waram, malgré ses paroles, mangeait d'un bon appétit et qu'elle avait remarqué que les membres de Rédemption et Destinée avaient un peu tout fait pour qu'ils puissent manger correctement. D'ailleurs, à bien regarder, ils étaient les seuls adolescents présents par ici. Lorsque Raon avait posé la question, on lui avait répondu qu'ici, c'était un peu comme le quartier général de Rédemption et Destinée tandis qu'il existait d'autres bâtiments pour les débutants.
« Il faut bien que pour se faire un nom, un entraînement soit produit, non ? »
« On ne devient pas une star de la chanson, de la danse ou du cinéma comme ça, en claquant des doigts. Des cours de théâtre et autres, tout ça est donné en conséquence aux élèves les plus prometteurs. D'ailleurs, certaines personnes sont au courant de qui nous sommes réellement. C'était une condition en rentrant dans Rédemption et Destinée. Même si ce n'est pas crié au public, en rentrant dedans, vous devez signer une clause de confidentialité. Ainsi, les personnes « normales » qui sont dans Rédemption et Destinée sont au courant de notre existence mais ont promis de ne rien révéler. »
Wow … Y en avait un qui en avait gros sur le coeur hein ? Vu la longue tirade qu'il venait de balancer, il avait vraiment envie de se confesser ou de quelque chose du genre. Waram continua de manger en silence, écoutant brièvement ce qui se disait.
Des chambres individuelles ? Huhum … Et pour Timber ? On lui signala qu'ils étaient quand même relativement inquiets de laisser un ours en liberté mais voilà qu'il régla le souci aisément : Timber allait dormir avec lui ! Oh pas dans le lit mais dans la chambre ! Et avec les ronflements, nul n'allait venir le déranger.
Il ne pouvait pas observer le regard déçu de Sanphinoa en écoutant d'ailleurs les propos à ce sujet. Bah … De toute façon, c'en était décidé et il allait pas en être autrement. Bon ! Pour l'heure, il était temps de finir son repas devant le regard déconfit de Sarine.
« Ben quoi ? J'ai fait quoi de mal ? » lâcha t-il sans pour autant obtenir de réponse.
Chapitre 12 : Son opinion à lui
« Bon Timber, tu es autorisé à dormir avec moi .. mais ça veut pas dire que je veux t'entendre ronfler ou autre hein ? Est-ce bien compris ? »
« Graaaaaaaaaaah ! Greuh ! » dit Timber alors que Sarine s'approchait de l'ours, commençant à lui chuchoter quelques mots dans l'oreille. L'ours poussa un grognement une nouvelle fois comme s'il venait d'accepter quelque chose, Waram demandant :
« Qu'est-ce que tu as été lui raconter ? Je peux savoir ou alors, c'est super secret et personne ne doit être au courant, toutes ces choses ? »
« C'est à peu près ça. C'est un complot diabolique qui vise à tenter d'asservir le monde. »
Hmm … Que Sarine lui dise ça, ça lui mettait la puce à l'oreille. Il n'était pas sûr qu'elle dise une telle chose pour s'amuser. Non, elle avait sûrement une idée en tête, une petite embrouille. Enfin bon, il allait tout d'abord se reposer. Les lits étaient plus confortables et bien meilleurs qu'un hôtel miteux. Oui, non, c'était pas le grand luxe, pas le grand standing et il remarqua que … le lit était peut-être un peu petit. Si elle voulait ve…
« Brrr, elle ne viendra pas. Elle n'a pas à le faire. On est pas ensemble ou autre. »
C'était inutile de réfléchir à ça. Il grommela un peu, visiblement peu motivé à continuer à chercher à réfléchir plus longtemps à tout ça. Peut-être qu'en fermant les yeux, il allait très vite trouver le sommeil et ainsi, demain, tout sera bien plus calme ?
Ah … Le sommeil était arrivé et même s'il dormait à 90%, les ronflements de Timber étaient bien présents pour lui couper l'envie de plonger complètement dans un autre monde. Pour autant, il entendit Sanphinoa se déplacer, le sentant aussi puisqu'elle dormait sur son lit. Qu'est-ce qui lui prenait ? Il entendait quelques murmures puis les ronflements s'arrêtèrent.
… … … Des traces de pas qui s'éloignent, d'autres qui arrivent. Il connaissait ça. Il connaissait parfaitement la situation. Il n'était pas stupide. Lorsque les pas se rapprochèrent à portée de sa personne, voilà que sa main quitta sa couette, attrapant le bras de la personne qui poussa un cri bien distinct et féminin :
« HIIII ! Qu'est-ce que … Tu ne dormais pas ?! »
« Est-ce que tu plaisantes, Sanphinoa ? Tu crois qu'après tout ce temps, je n'ai pas compris ce que mon armure-pokémon manigançait ? Tu sais aussi très bien que toi comme moi, nous ne sommes pas chez nous … et que les gens vont se poser des questions. Je peux savoir ce que tu viens faire par ici ? Alors que tu es une adolescente respectable ? »
« J'avais envie … de te parler … et puis tu as préféré aller dormir avec Timber plutôt que moi. C'était vraiment très vexant, est-ce que tu t'en rends compte ? »
« Je n'avais pas vraiment compris ça … Et donc, tu penses qu'il est mieux que les gens apprennent que tu viens dans ma chambre en catimini pendant la nuit ? »
« Je sais bien que cela ne se fait pas et … HIIII ! »
Sans même lui laisser la possibilité de terminer sa phrase, voilà qu'il la tira vers lui, la faisant tomber sur lui. Il avait levé la couette pour qu'elle tombe sur son torse, Waram finissant par reposer la couette sur eux, Sanphinoa contre lui.
« J'ai toujours été contre les règles de la communauté, Sanphinoa. Hmm … Ta peau est plus … grasse qu'auparavant. Tout ça s'est arrêté ? »
« Comme je pensais que tu n'aimais pas, j'ai préféré me laver … Sygéréla était un peu triste mais bon, je n'ai pas envie que tu me repousses, c'est tout. »
« C'est pas une question de te repousser. Simplement, je n'étais pas vraiment préparé à tout ça, je dois avouer mais qu'importe, ce n'est pas vraiment le sujet. J'aimerai savoir exactement … ce qui se passe ou presque. Enfin, pas comme ça … Comment je peux m'exprimer. »
Comment pouvait-il lui parler pour se faire comprendre ? L'adolescent aux cheveux noirs remarqua qu'elle venait se calfeutre contre lui maintenant qu'il lui avait permis de bien s'installer sur lui et elle en profitait pour ne pas changer.
« Waram … Je voulais te dire … Sygéréla voudrait que je rejoigne Rédemption et Destinée. »
« Je m'en doutais pas mal. Y a aucune personne raisonnable qui ferait tout ça pour nous sans avoir un dessein en tête. Tsss … Fallait se méfier. »
« Et donc … Euh … J'aimerai savoir ce que tu en penses de tout ça. Tu veux bien me le dire, Waram ? Tu es parfois de bons conseils. Du moins, lorsque nous sommes seuls. »
Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'en public, il racontait que des conneries ? C'est bien ça ? Elle remarquait qu'elle était en train de l'insulter, là ? Il allait pas se laisser faire hein ? Bon … Par contre, elle était pas obligée de se coller à lui en robe de chambre bleue marine avec trois boutons ouverts. Il comprenait ses arguments.
« Hum … Et que voudrais-tu que je te dise ? »
« La vérité, tout simplement. Qu'est-ce que tu en penses de tout ça ? Est-ce que tu penses que c'est une bonne idée et que ... »
« J'ai pas envie que tu me qu… nous quittes et ... » commença t-il à dire, corrigeant sur le moment. Sanphinoa s'était redressée sur lui, mains de part et d'autres, à quatre pattes au-dessus de Waram, lui coupant la parole :
« Je ne te quitterais jamais, Waram. Ce n'est pas une organisation qui m'en empêchera hein ? Tu n'as pas à t'en faire et … Enfin bon … Je, tu vois ce que je veux dire hein ? »
« Ouais ouais mais je ne m'inquiète pas, je vois pas pourquoi tu me dis ça et … »
« Waram … Tu es un idiot. Mais tu es mon idiot. » dit-elle doucement, commençant à se mouvoir sous la couette. Qu'est-ce qu'elle était … Brrr ! Elle se frottait un peu trop à lui ! Il était un adolescent avec tous ses moyens ! Il y avait quelques limites à ne pas franchir et si elle continuait, il y allait avoir de gros …
« Pourquoi tu t'es mise là, Sanphinoa ? Ce lit est un peu trop petit, enfin bon ... »
« Hmm … car comme ça, je peux placer mes mains dans ton dos et t'inviter à rester dans mes bras. Puis bon … Je sais bien que je ne suis pas très grande et que ... »
« J'ai remarqué à ce sujet que tu semblais avoir grandie. » dit-il, évitant de poser son regard sous son visage. Ce n'était pas vraiment de cette partie de son anatomie mais de sa taille globale et puis …
« Waram, tu es un peu pervers quand même non ? »
Il toussota violemment, ayant du mal à prendre sa respiration sur le moment. Qu'est-ce qu'elle venait de raconter là ? Elle … HEY ! C'était n'importe quoi ! Il était pas comme ça ! Du moins, pas comme elle pensait qu'il était ! C'était de la diffamation et toutes ces choses ! Enfin bon … Euh et puis … Voilà quoi !
« Non mais tu racontes n'importe quoi ! Pourquoi est-ce que tu dis ça ? »
« Car c'est pas la première fois que je te vois regarder ma poitrine. Tu sais, je ne suis pas aveugle ou stupide. J'ai l'impression que malgré les croûtes, elle t'intéresse. »
« Pfiou ! Tu racontes vraiment n'importe quoi ! » répéta t-il comme pour se donner un certain genre alors qu'il cherchait à tout faire pour ne plus avoir à regarder l'adolescente. « Sinon, par rapport à cette histoire, je pense vraiment que ça serait une bonne chose pour toi. »
« Waraaaaaam … S'il te plaît, ne change pas la conversation. Est-ce que tu … as une … euh … j'arrive pas à croire que je vais dire ça mais bon, il le faut bien. »
« Ne le dit pas si tu n'as pas envie de le dire, ça donne l'impression que je vais te forcer. »
« Est-ce que tu es attiré par moi ? »
Wow ! Pfiou … Il ne savait pas si cela s'entendait mais il poussa un soupir de soulagement. Si elle avait utilisé d'autres termes comme désir … ou alors, des mots encore plus crus, il n'était pas certain qu'il aurait réussi à s'en tirer mais là, cela allait. Second soupir avant qu'il ne finisse par placer ses mains sur ses épaules.
« Tu vas peut-être un peu vite en besogne, non ? Tu ne crois pas que c'est un peu exagéré ? Tu es sûrement la fille avec qui je suis le plus proche mais de là à dire que je suis attiré ... »
« C'est vrai que rien qu'ici, y a de belles femmes, très belles femmes. Pas des adolescentes comme dans l'école de Gliros. Elles sont … belles et resplendissantes. Je m'excuse, Waram. Je ne sais pas pourquoi je t'ai posé cette question. »
« N'exagère pas non plus encore une fois. Des belles femmes, ça sert à rien d'être beau si tu es con comme un manche à balai hein ? »
« Hum … Je sais pas si je dois être heureuse ou en colère car tu insultes tout le monde sans réellement les connaître, Waram. Tu veux bien m'aider à savoir si je te donne une claque ? »
« Ca sera pas la première et pas la dernière. Vas-y. »
Il la réclamait ! C'était pas comme si elle l'avait pas prévenue. Avec lenteur, elle recula sa main, amorçant le mouvement avant de l'approcher du visage de Waram … pour s'arrêter à quelques centimètres et finir par une caresse.
« Ah … Waram … Tu as remarqué que depuis que nous ne sommes plus dans l'école de Gliros, tout est si calme et si tranquille. Ca en est un peu effrayant. »
« Je l'ai déjà remarqué et je te l'ai même signalé, n'est-ce pas ? A partir de là, tu vois parfaitement où je veux en venir, non ? Ah … Qu'est-ce que tu veux me dire exactement ? Que j'essaie de comprendre tout ça. »
« Je ne sais pas … Je me demande si être contente que tout soit aussi … paisible entre nous, c'est peut-être me faire maudire par des forces supérieures ? J'ai juste envie de te sentir auprès de moi … Est-ce que j'en demande trop, tu crois ? »
Comment est-ce qu'il était sensé répondre à une telle question ? Personne ne lui avait donné le mode d'instruction. Le souci avec de telles paroles, c'est que bien entendu, il n'avait clairement aucune idée de ce qu'il devait dire ou faire. Puis zut, on retournait au premier sujet de la conversation et surtout de la présence de Sanphinoa ici.
« Tu comptes rejoindre Rédemption et Destinée quand ? Ils t'ont fixé une date limite ou autre ? Est-ce que tu as besoin de faire tes preuves ? Un défi ? Je ne sais quoi ? »
« Pas le moins du monde, loin de là. Enfin, elle m'a juste demandé d'y réfléchir et de lui donner une réponse dès que cela sera possible, rien de plus. »
« Mouais, ça sent quand même l'embrouille. Enfin, si tu rejoins Rédemption et Destinée, tu crois que tu serais célèbre pour quoi ? Pas pour mannequin, déjà. »
« Waram … Est-ce que tu es en train de m'insulter ? » murmura très faiblement Sanphinnoa alors que Waram ne semblait pas l'avoir entendue.
« Hum … Chanteuse ? Je ne crois pas … Tu as une voix agréable mais pas vraiment faite pour chanter. Non, tu n'es pas faite pour le chant. »
« Waram … Tu es vraiment en train de continuer là. Tu fais semblant de ne pas comprendre ce que tu es en train de faire, n'est-ce pas ? »
« La danse ? Pfiou … Même pas en rêve, tu es vraiment pataude. Enfin, disons que ce n'est pas comme si tu pouvais être vraiment grâcieuse ... »
« Waram, tu vas t'arrêter, oui ou non ?! Ca commence à bien faire ! »
« Hum … Et en tant qu'actrice, non, vraiment, y a rien à faire. Ca ne pourra pas te convenir. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de … Oui ? Sanphinoa ? Pourquoi ce regard furieux ? » demanda t-il d'une voix douce, étrangement douce, Sanphinoa fulminant sur place. Puis faiblement, elle murmura d'une voix douce et pourtant si menaçante :
« Tu savais parfaitement comment j'allais réagir, hein ? Ca t'amuse de te moquer de moi hein ? J'en suis sûre et certaine maintenant ! »
« Moi ? Est-ce que je suis du genre à me moquer d'autrui ? Est-ce que c'est ... »
« Hum … Et en plus tu oses faire ton regard si mignon. VENGEANCE ! » hurla t-elle avant de bondir sur lui, commençant à grimper à califourchon sur l'adolescent pour chatouiller ses hanches. Il était hors de question de le laisser s'en tirer à bon compte !
« Héhéhé ! Tu crois vraiment que tu peux me faire fléchir, c'est moi et seulement moi qui va réussir à te faire souffrir et abdiquer ! »
Souffrir et abdiquer ? Elle n'attendait que ça ! Qu'il lui montre ce dont il était vraiment capable ! Il pensait vraiment y arriver ? Elle n'avait pas peur, ce n'était pas lui qui allait l'effrayer ! Loin de là ! AH ! Et puis surtout, après dix minutes de traitement, elle s'était écroulée sur lui, sa robe de chambre un peu remontée sur ses cuisses tandis que le haut de Waram était dans un bien triste état.
« Waram … Ne fait aucun mouvement, d'accord ? Et ne regarde pas, d'accord ? »
« Pfiou … Je suis épuisé pour deux minutes. Tu as donc deux minutes pour profiter de … AH ! Mais qu'est-ce que tu fais exactement, Sanphinoa ?! »
Il s'était apprêté à se laisser faire mais il avait sentit des lèvres se poser sur une parcelle de son torse nu, avec un baiser puis un second et un troisième. Il avait remarqué que le masque s'était un peu déplacé, sans réellement comprendre.
« Tu peux me dire ce que tu es en train de faire ou pas ? »
« J'en avais envie … J'ai envie de te sentir près de moi, Waram. Qu'est-ce qu'il y a de si mal à savoir, hein ? Tu peux me le dire ? »
« Ce qu'il y a de mal à savoir ? Je ne sais pas du tout … mais à faire, j'ai l'impression que tu ferais mieux d'aller te reposer. »
« Je suis déjà en train de me reposer, Waram. Dans tes bras, contre toi … Dis … Waram, tu vas aller sur quel âge ? Quinze ? Seize ans ? Moi, je me rapproche peu à peu des dix-huit ans, tu sais ? Je serai bientôt une adulte. »
« Si tu vas sur dix-huit, je vais sur seize. Je sais que j'ai deux ans de moins que toi. Par contre, je ne connais pas ma date d'anniversaire. »
« Il en est de même pour moi, Waram mais … ce n'est pas bien important. Ce n'est pas là où je voulais en venir. Je serais bientôt une femme, tu vois ? »
Il voyait parfaitement mais il n'était pas certain qu'ils doivent continuer sur cette voie. Qu'est-ce qu'elle manigançait encore ? Elle avait sûrement un sombre projet en tête et …
« Je me disais … peut-être que … enfin tu vois … toi et moi … on pourrait ... »
« On pourrait quoi, Sanphinoa ? Pourrait quoi, toi et moi ? » répéta t-il, tremblant légèrement alors qu'elle n'avait toujours pas remis son masque bien que sa position l'empêchait de voir exactement son visage.
« Je me disais … Si on pouvait avoir cette soirée, juste pour toi et moi, le jour de mon anniversaire, qu'est-ce que tu en dis ? » murmura t-elle, commençant à dessiner des ronds avec son doigt sur son torse.
« Pas de problèmes, non ? C'est déjà ce que nous faisons, Sanphinoa. »
« Non ! Pas ce genre de soirées ! Une vraie soirée … Juste toi et moi ! Est-ce que tu crois que c'est trop demandé ? Si c'est le cas, je comprendrai et ... »
« Qu'est-ce que tu appelles une soirée, entre toi et moi ? Du moins, qui diffère des autres. »
« Je ne sais pas … On est en ville, du moins, pas loin. Ca serait toute une journée avec toi à mes côtés. On ferait les magasins, on se promènerait, on mangerait une glace, on irait au restaurant. On passerait les heures de la nuit à deux. On se câl… on dormirait ensemble aussi à la toute fin, des petites choses comme ça. »
« Faire en quelque sorte ton larbin et ton doudou, c'est ça ? »
« Pas mon larbin et mon doudou ! Je … Waram, tu crois que toi et moi … Enfin tu voudrais bien devenir mon pe … enfin … je … officiellement ... »
« Aaaaaaaaaaaaah … Je suis vraiment fatigué, Sanphinoa. Tout ça m'a épuisé. Les chatouilles et tout le reste, c'est usant. Tu ferais bien d'aller dormir ! »
Elle s'apprêtait à lui demander s'il plaisantait mais elle comprenait en voyant le visage détourné de Waram que ce n'était même pas l'heure de lui poser plus de questions. Elle avait été trop vite … en besogne, comme à son habitude. Mais elle était une femme … et parfois, elle n'allait plus pouvoir attendre. Après, peut-être que Waram la voyait comme elle le voyait, c'était aussi simple que ça, n'est-ce pas ?
« Waram … Est-ce que tu veux que j'aille dormir dans ma chambre ? »
« Ca ne sert à rien. Timber, Sarine et Karry l'ont sûrement prise d'assaut. Tu peux rester ici … en plus, ça t'épargnera l'odeur. »
Elle était perdue et perplexe. De telles paroles sonnaient tellement fausses dans la bouche de Waram mais pourtant, elle les écoutait et s'en abreuvait. Son masque se plaça sur la table de chevet juste à côté du lit de Waram, Sanphinoa soufflant :
« Interdiction de me regarder Waram …. Je veux juste … ça … si tu m'y autorises. »
Elle ne lui laissait pas vraiment le choix hein ? Pour autant, il sentait que le visage de Sanphinoa … n'avait aucune croûte. En fait, il poussa même un petit soupir de plaisir en sentant cette douceur contre son torse. Heureusement, il contrôlait son corps et ses mains. Il n'allait pas commettre de bêtise, bon sang ! Il était respectueux !
Chapitre 13 : Ne pas se séparer
« Ah … Hmm … Sacré réveil, n'est-ce pas ? Je ne pensais pas que ça se passerait ainsi mais pourquoi pas ? Je n'ai rien à me reprocher ... »
Il était à moitié torse nu et la tête de Sanphinoa était posée contre son torse. De là, il ne voyait que sa chevelure mais il savait parfaitement qu'elle ne portait pas de masque en ce moment précis. Est-ce que c'était un plaisir malsain que de chercher à vouloir voir à quoi ressemblait son visage ? Mais s'il le faisait maintenant, il aurait l'impression de bafouer l'existence complète de Sanphinoa … et cela, il ne le voulait pas.
« Je me demande quand même si … lui faire un petit baisera serait trop ? »
C'était une question stupide mais en même temps … Il en avait envie. Ils étaient seuls dans la chambre et Sanphinoa dormait. Hum … Et puis, hier, elle lui avait posé de ces questions, il ne savait plus vraiment quoi répondre. Les yeux clos, il chercha d'un doigt où était l'une des joues de Sanphinoa, collant ses lèvres contre celles-ci. Voilà … Un vrai baiser. Et maintenant ? Il lui remettait son masque, comme si de rien n'était.
« Bon ! Au lieu, je ferais bien de me réveiller ! Je suis sûr et certain qu'ils seraient capables de confondre Timber avec Sanphinoa dans le lit ! »
C'était pas tout ça mais vu comment il était dépareillé, certains allaient s'interroger à son sujet, n'est-ce pas ? Pour autant, il n'allait pas s'en faire le moins du monde. Comme si de rien n'était, l'adolescent aux cheveux noirs s'était dirigé vers la douche, le corps de Sanphinoa gesticulant dans le lit.
« Il … m'a embrassé … Sans que je lui demande ou … Hiiiii ... »
Voilà qu'elle serrait les draps entre ses mains, se recroquevillant sur place, rougissant violemment comme une enfant. Elle arrivait pas à le croire. Elle avait retiré son casque brièvement, humant le coussin de Waram. Le visage rougit, elle prenait une profonde respiration, écoutant l'eau qui s'écoulait dans la douche.
« Et si ...Ah … Et si … je … Si je faisais ça ? »
Il suffisait de descendre cette robe de chambre et ensuite … de … retirer les quelques tissus restants et ensuite … de prétexter qu'elle n'avait pas vu qu'il était déjà là ? Hiiiiiiiiiii ! Rien qu'à cette idée, elle s'enfonça deux fois plus profondément dans les draps, n'osant plus sortir la tête. Non non et non ! Hors de question !
« Waram me tuerait s'il apprenait ça … il va me tuer si ... »
« Aaaaaaaaah ! Cela fait du bien une bonne douche. Surtout avec cette sueur permanente. »
Il savait de quelle sueur il parlait et elle se remit correctement dans le lit. Si elle faisait semblant de dormir, peut-être qu'elle allait avoir un second baiser ? Pourquoi pas ? Vite vite … Oh ! Sous son masque, elle pouvait ouvrir les yeux … Il était torse nu … avec juste une serviette au niveau des hanches. C'en était trop ! Une bouffée de chaleur vint l'envahir, l'envoyant au pays de l'inconscience pour quelques nouvelles minutes.
« Désolé de venir aussi tard, Sanphinoa a eut du mal à dormir. »
« C'est pas vrai .. Je … J'ai juste enfin … C'est pas comme vous le pensez. »
Elle était plus que gênée, n'osant plus vraiment relever son visage masqué alors qu'ils avaient retrouvé les autres pour le petit-déjeuner. D'ailleurs Timber était aussi de la partie alors que l'adolescent laissait Sanphinoa s'installer à côté de lui.
« Hum … Est-ce qu'il faut comprendre que vous avez encore dormi tous les deux ? » demanda Xalex tandis que Sanphinoa détournait le visage.
« Bien entendu que nous avons dormi tous les deux. Si tu veux savoir si c'est ensemble, la réponse est oui aussi … Nous avons dormi tous les deux ensemble. A force, il va falloir s'y habituer et eux aussi vont devoir s'y habituer. »
« Tu en es presque agressif, Waram. C'est un peu étrange, tu ne trouves pas ? »
« Je ne vois pas où, Xalex. Je ne fais qu'éviter de tergiverser inutilement. Bon, sinon, qu'est-ce que ces ploucs de Rédemption et Destinée ont prévu pour nous ? »
« Visiblement, nous avons une mission tous les quatre. Je ne crois pas que Timber soit accepté. » déclara Qalanos alors que Waram était en train de faire les comptes sur ses doigts comme s'il n'était pas sûr de quelque chose.
« Euh .. Y a pas un petit souci quelque part ? Ou alors, j'ai du mal comprendre. Nous quatre ? Qui sont ces quatre personnes ? »
« Toi, moi, Xalex et Raon. C'est pourtant pas bien compliqué, Waram, non ? »
« Mais … Hey. Et pour Sanphinoa ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce qu'elle ne vient pas ? » demanda t-il une nouvelle fois, un ton agressif dans la voix en direction de Qalanos, attendant une réponse. Celui-ci ne fit qu'hausser les épaules.
« Comment je pourrais le savoir ? Vu qu'elle va devenir leur protégée, peut-être qu'elle est obligée de rester ici hein ? Je ne peux pas connaître à sa place. »
« Je … J'irai interroger Sygéréla, Waram. Ne t'en fait pas. » dit Sanphinoa, posant une main sur l'épaule de Waram pour chercher à le rassurer.*
« Mouais, après, c'est pas faux. Tu seras bien plus en sécurité en restant ici qu'en venant nous suivre. Enfin bon … Mouais … Peut-être. Bon sang, leur petit-déjeuner est dégueulasse. »
« C'est vrai que … il ne fait pas très envie. » murmura Sanphinoa à la suite de Waram.
Ce n'était pas bien difficile de comprendre que Qalanos venait de couper l'appétit aux deux jeunes gens. Il se prit un léger coup d'épaule dans la hanche de la part de Xalex, celle-ci grognant un peu sous son masque.
« Tu pouvais peut-être attendre plus tard ? Limite sur le fait accompli ... »
« Je ne suis pas comme ça et je ne le serais jamais. »
« La délicatesse, j'ai l'impression que ça n'existe pas dans ce groupe. »
Xalex soupira longuement. Vraiment, elle avait affaire à de sacrés cas. Pour autant, elle n'allait pas s'en mêler plus que nécessaire. De toute façon, ce n'était pas vraiment le bon moment pour penser à tout ça. Elle était plutôt heureuse … que Sanphinoa et Waram se soient encore rapprochés malgré le lieu.
« Sanphinoa, nous partons d'ici quelques heures. Si tu veux aller voir Sygéréla, c'est peut-être mieux dès maintenant, non ? Tu ne crois pas ? »
« Je vais le faire, tu as parfaitement raison ! Je dois aussi lui dire que Waram et moi, nous dormons dans une même chambre. Nous n'avons pas besoin de deux chambres différentes. »
« Tu es sûre de ça, Sanphinoa ? Cela voudrait dire que tu aurais Timber, Sarine et Karry avec vous, tu es vraiment certaine que ça devrait se passer ainsi ? »
« Euh … Je vais me débrouiller, Xalex ! T'es embêtante sur le coup ! » s'exclama Sanphinoa, partant encore plus vite, complètement surprise par les propos de son amie.
« J'aimerai bien savoir ce que vous manigancez pour pas changer … Pfff … Faut bien que je me force à manger un morceau quand même. »
Il marmonnait cela, grognant légèrement en réfléchissant à la situation. Sanphinoa sans eux, cela voulait dire qu'il n'y avait pas de soins s'ils étaient blessés ! Oui ! Voilà l'argument pour l'inciter à rejoindre le groupe ! Ils avaient besoin d'elle pour les soins ! Et pas pour une obscure raison comme le fait qu'il voulait la garder auprès de lui hein ?
Qu'est-ce qu'il était malin quand il le désirait hein ? Il était sûr que cela allait leur clouer le bec aux autres membres du groupe mais aussi à Sygéréla et cette foutue organisation ! Maintenant, fallait juste retrouver Sanphinoa et lui dire tout ça ! Comme ça, c'était bon …
« Hein ? C'est une plaisanterie ? Qu'est-ce que ça veut dire ça ? »
« Tout simplement ce que tu peux apercevoir. Nous allons nous y rendre à plusieurs, voilà tout. Tu es aussi de la partie ou non ? »
« C'est pas vraiment la question que je viens de poser hein ? Je veux une réponse … plus précise. C'est quoi cette blague ? Au final, Timber nous accompagne mais … eux ? »
Il avait désigné plusieurs membres de Rédemption et Destinée. Des chevaliers-pokémon mais aussi des femmes chevaliers-pokémon. Il n'était pas bête. Il pouvait aisément ressentir que niveau force, ils étaient sûrement des chevaliers de bronze ou d'argent … peut-être un ou deux d'or mais à part ça ? Ils allaient clairement claquer entre leurs doigts !
« Et bien, il semblerait que nous soyons de quatre à quarante. Maintenant, je n'ai aucune idée de ce qu'ils avaient en tête comme projet mais j'ai l'impression que ça risque d'être très gros … et sûrement très dangereux. Pas de quoi emmener Sanphinoa en balade. »
Grognement de la part de Warram à la petite pique de Qalanos. Pour autant, il ne chercha pas à relever tout ça, se demandant juste où elle était passée. Qu'est-ce qu'ils allaient devoir accomplir ? Patientant sur place, il poussa un second grognement au bout de quelques minutes, déclarant d'une voix irritée :
« Je vais aller la rechercher. De toute façon, on ne part pas tout de suite, ce n'est pas comme si c'était réellement important, n'est-ce pas ? »
« Tu devrais te dépêcher quand même. On est jamais trop sûrs par rapport à tout ça, Waram. »
BAH ! De toute façon, il s'était dirigé vers la porte en les regardant, ne remarquant pas que celle-ci s'ouvrait en même temps. Il eut juste le temps de sentir une poitrine s'écraser contre son torse qu'un petit cri féminin se fit entendre.
« Hum … Sanphinoa ? C'est toi que je recherchais. Tu étais où ? »
« Euh … Ben, je demandais l'autorisation à Sygéréla de pouvoir venir avec vous. Elle m'a dit que cela était une mission vraiment dangereuse mais en même temps, je lui ait signalé que sans moi, vous n'auriez aucun soin. »
« Oui, c'est … euh … en fait, c'est ce que je comptais aller dire moi aussi. »
Il était assez perdu sur le coup. Il ne s'était pas attendu à ce que Sanphinoa lui prenne son idée. Maintenant, il allait faire comment ? Il cligna des yeux, remarquant que Sanphinoa ne quittait pas ses bras et qu'instinctivement, il avait posé ses mains sur son dos.
« Donc tant mieux non ? Elle m'a dit que de ce côté là, je n'avais pas à m'en faire mais … qu'elle ne voulait pas que je la voie comme une despote et qu'elle était d'accord. Pour autant, la mission que l'on va faire est TRES dangereuse. Ca risque de poser problème. »
« Ouais ouais ouais … Mouais ! Enfin bref, tu es de la partie, c'est bien ça ? »
Il devait la libérer mais alors qu'il retirait ses mains, c'est elle qui vint l'enlacer, toute souriante sous son masque, relevant son visage vers lui. Héhéhé ! Non, non … Il n'allait pas s'échapper comme ça ! Il en était hors de question !
« Sanphinoa, tu penses pouvoir me libérer quand ? Que je vois si je peux prévenir les autres que je serais disponible. »
« Hum … Pas de tout le trajet ? Ca me semble être un bon compromis, tu ne crois pas ? Mais bref ! Tu es content quand même que je viens ? »
« Disons que je n'ai pas peur de me blesser mais pour les autres, c'est mieux et … AIE ! Oui, bon, tu n'es pas obligé de me pincer non plus, ça va de ce côté. »
L'adolescent aux cheveux noirs avait gémit légèrement en sentant que Sanphinoa s'était amusée à lui pincer la hanche. Elle était folle ou quoi ? Elle s'amusait à lui faire mal ! GREUH ! Ca allait se faire payer ! Il ne savait pas comment mais elle allait très vite comprendre sa douleur, l'espèce de vilaine demoiselle ! Hors de question !
« Tu verras quand nous serons seuls, toi et moi ... »
« Oh ? Tu veux me faire des choses, mais privées, Waram ? Tu sais que le dire à voix haute, les gens risquent de très mal interprêter ce que tu insinues ? »
GRUMPF ! C'était toujours ça avec elle ! Elle était si timide au départ mais maintenant, elle s'amusait à ses dépends, n'hésitant pas à le titiller sur des points qui pouvaient être futiles. Le jeune homme aux cheveux noirs retrouva les autres, déclarant :
« Sanphinoa est avec nous. Du moins, avec tout le reste du groupe. J'avoue que je ne sais pas du tout à quoi s'attendre de mon côté et vous ? »
« J'ai questionné un peu autour de nous. Semblerait que ça va pas être joyeux … et que l'on va aller en territoire ennemi directement. »
Territoire ennemi ? Est-ce qu'il était en train d'insinuer qu'ils allaient faire mumuse avec l'antre de la Terre ? Rien que ça ? Un grand sourire mauvais se dessina sur les lèvres de Waram avant qu'il ne frappe du poing contre sa paume, s'écriant :
« Parfait ! C'est vraiment ce que j'attendais depuis le début ! S'ils veulent la bagarre, ils vont l'avoir … et ils seront pas déçus du voyage ! »
« Waram … s'il te plaît, heureusement que je suis là hein ? Qu'est-ce que tu risques de faire sinon. Je suis désolée tout le monde. Je vous promets que je ferais attention à lui. »
Et voilà que Sanphinoa s'inclinait poliment devant tous et toutes, passant son corps sous le bras de Waram, grand sourire aux lèvres. Et voilà ! Elle avait trouvé sa place et elle ne comptait pas la quitter pour la journée.
Waram évita de montrer une mine blasée par rapport à tout ça, se disant qu'il n'avait pas mérité une telle chose. Pour autant, il ne chercha pas à se libérer, comprenant parfaitement que ce geste était inutile.
« Bon … L'Antre de la Terre, c'est bien ça, n'est-ce pas ? On va devoir aller le éclater ? »
« Les éclater est un bien vilain mot. On va dire que l'Antre de la Terre a dépassé quelques bornes et qu'il est temps pour eux de devoir payer le prix de leurs méfaits. »
Voilà que Sygéréla regardait Waram et le reste des membres présents dans la pièce. Elle était en train d'être songeuse, ses yeux restant plantés sur Waram.
« Bon … Par contre, toi, j'aurai préféré que tu n'y ailles pas mais en même temps tu vas servir d'appât, tu t'en doutes, n'est-ce pas ? »
« C'est bien là l'unique raison qui vous a poussé à me garder, non ? Je ne crois pas que j'ai le temps de faire l'effarouché de toute façon alors bon … Pourquoi est-ce que je devrais m'en soucier maintenant hein ? Bref ... »
« Tu te dévalorises tellement … Même si ça ne fait qu'une journée ... »
« Vous vous demandez pourquoi est-ce qu'elle reste avec moi ? Je me pose la question. »
« Et j'imagine que tu connais aussi la réponse, n'est-ce pas ? »
Sourire mutin sous le masque de la part de Sygéréla. Sans même le voir directement, l'adolescent était mal à l'aise, poussant un petit soupir avant de détourner la tête. Hum … Vraiment … Nan ! C'était pas possible, loin de là !
« Et si on passait plutôt aux choses sérieuses ? L'Antre de la Terre veut ma mort donc je vais aller me jeter dans la gueule du loup. »
« A peu de choses près … mais comme tu l'as si bien dit … cela ne te dérange pas le moins du monde d'être utilisé, Waram ? Pour l'heure, autant s'y préparer mentalement. »
« Ca sera plutôt à eux de s'y préparer mais … comment ça va se passer ? Y a du monde avec nous. J'ai limite l'impression que vous voulez déclarer la guerre à l'Antre de la Terre. Vous êtes sûrs de ce que vous allez faire ? »
« Oh ? Est-ce tu es en train de t'inquiéter pour nous ? Ne t'en fait pas, ce sont tous des combattants expérimentés. Ce n'est pas la première fois qu'ils affrontent l'Antre de la Terre donc il n'y pas de soucis de ce côté. En étant chevalier-pokémon, nous savons à quoi nous attendre donc … si certains doivent mourir à ce moment ... »
« Ouais bon, pas de beaux discours, je connais la chanson. Tant qu'ils ne vont pas s'inquiéter et geindre dès qu'ils auront un petit bobo. »
« Ce n'est pas leur genre … du moins, peut-être pas pour la grande majorité. Je ne peux pas parler à la place de tout le monde. »
Les bons comptes faisaient les bons amis. S'ils s'étaient compris tous les deux … mais par contre si elle pouvait éviter de balancer d'aussi grosses absurdités hein ? D'ailleurs, il y avait une petite chose qu'était perturbante encore.
« Où est-ce que nous nous rendons ? Comment est-ce que l'on va s'y rendre ? Par téléportation ou alors, on va y aller en avion ? »
« HAHAHAHA ! Tu verras sur le moment ! Vous verrez en temps et en heure ... » dit Sygéréla, ne pouvant s'empêcher de sourire voire de rire, rapidement rejointe par les autres. Quoi ? Il avait dit une connerie, c'est ça ?
« J'aime pas être pris pour le dindon de la farce, je tiens à vous prévenir. »
« Ce n'est pas le cas … Mais on va dire que pour dans quelques heures, c'est le temps de vous préparer. Sanphinoa ? Tu es au courant. Je préfère que tu laisses la surprise à Waram. Cela lui fera des pieds pour la peine. »
Silence gêné de la part de Sanphinoa. Ah … OK ! Comme d'habitude, on se foutait de sa gueule ! RAAAAAAAAH ! Des fois, il en avait vraiment marre ! Mais au moins, ils allaient se bastonner, comme quoi, suffisait juste d'être patient même … s'il restait en colère.
Huitième signe : L'Existence de l'Orbe
Chapitre 14 : Un long chemin
« … … … Dites, c'est quoi cette parodie de colonie de vacances ? »
Il posait sérieusement la question en regardant tout simplement droit devant lui. Il trouvait cela très peu amusant mais en même temps, il avait l'impression que l'on se moquait ouvertement de lui. Comment pouvait-il en être autrement ? Car ce qui se trouvait devant lui, ce n'était pas un avion … mais un bus. Et il n'était pas seul !
« Nous sommes en Angleterre, non ? Du moins, au Royaume-Uni, vous voulez que l'on voyage là-dedans ? Ce n'est pas si loin que ça notre destination ? »
« Oh c'est plutôt le contraire, hahaha ! C'est loin, très loin … mais en même temps, cela ne devrait pas trop te déranger, n'est-ce pas ? Tu es au courant qu'il est possible de rejoindre le reste de l'Europe en bus, n'est-ce pas ? »
C'était un membre de Rédemption et Destinée qui lui adressait la parole. De ce qu'il ressentait en lui, il s'agissait visiblement de l'un des chefs du groupe qui allait partir avec eux. Mouais … Il se foutait de sa gueule ? Pourtant, avant même qu'il ne parle, Sanphinoa l'arrêta, lui chuchotant dans l'oreille :
« Il ne plaisante pas, Waram. C'est vrai que … tu ne le sais pas forcément mais oui … On peut traverser sous la mer … Tu n'étais pas au courant ? »
« Comment est-ce que je pouvais l'être ? Je ne suis même pas certain que tu ne me racontes pas de bobard ou autres … hein ? »
« Pourquoi est-ce que je te mentirais, Waram ? Dis-le moi ... »
Hum … En parlant comme ça, il avait presque l'impression d'être le fautif. Il n'allait pas tomber dans un piège aussi grossier hein ? Mais bon … En même temps, il n'était pas complètement stupide non plus … Du moins, pas autant qu'elle voudrait le croire !
« Ah … Enfin bon, pourquoi que l'on doit prendre un bus ? »
« Visiblement, cela nous permettra d'être discrets. Il faut dire que les avions sont bien suivis et que l'Antre de la Terre a des moyens très nombreux pour obtenir ce qu'ils désirent. Ils ne penseront pas à nous voir débarqués par bus. »
AH ! Qalanos qui se mêlait de la conversation. D'ailleurs, il n'avait pas enfilé son armure-pokémon. Les autres non plus. Oh, elles étaient là et il voyait bien l'insecte géant métallisé qui vibrait à côté de Qalanos. C'est rare … qu'il le voie, non ? Mouais ! Enfin bon, à l'écouter, ça donnait l'impression que …
« Dites, ce voyage va durer combien de temps ? » questionna Waram, subitement inquiet. C'est en voyant le sourire de Qalanos, loin d'être sympathique qu'il déglutit.
« De ce que j'ai compris, nous en avons pour un bon mois voire deux ... »
« QUUUUUUUUUUUUUUUUOI ?! »
Il venait tout simplement d'hurler, les discussions autour d'eux s'arrêtant subitement alors que tous se tournaient vers lui, Waram continuant de crier :
« Un mois ou deux ?! C'est une putain de blague ou quoi ?! On va faire le tour du monde ou quoi ?! Dans un bus ?! Avec vous ?! Et des types que je connais pas ?! »
« Et oui … Mais tu ferais bien de te calmer, Waram. » dit Xalex, croisant les bras alors que l'armure-pokémon du Nidorina poussa un petit soupir, la tête tournée vers le sol.
« C'est l'occasion de se faire de nouveaux amis, Waram. Fais un grand sourire ! » s'exclama Raon tout en rigolant, reprit par Istiti. Le regard furieux que lui lança l'adolescent ne l'arrêta pas pour autant dans ses paroles alors qu'il s'éloignait pour aller discuter avec les autres.
« N'importe quoi … Un mois … Voire deux, qu'est-ce que je vais faire avec ça ? C'est une blague … ça ne sert à rien du tout. C'est n'importe quoi. »
Il en avait déjà marre. Il n'avait plus autant envie de partir. En fait, c'est ça. Il allait se barrer d'ici et laisser tout le reste en plan. Qu'ils aillent se faire voir et que ça règle ça une bonne fois pour toutes. Il faisait déjà demi-tour sur lui-même mais Sanphinoa était devant lui. Il recommença le mouvement et elle était encore là …
« Qu'est-ce que tu fais, je peux savoir ? »
« Ca se voit pourtant très bien, Sanphinoa, non ? Je prends mes clics et mes claques et je me barre de là. C'est facile à deviner. Je vais pas pouvoir supporter un voyage comme ça. »
« Tu n'as même pas essayé, comment pourrais-tu connaître si cela ne te plait pas ? »
… … … C'était comme ça et pas autrement. Il chercha à se débarrasser de la main de Sanphinoa mais voilà que deux puissantes pattes le soulevèrent en même temps qu'un grognement ne se fasse entendre. TIMBER ?!
« Lâches-moi maintenant, foutu ours ou je vais vraiment m'énerver ! »
« Vas-y Timber, grimpes dans le bus et tu l'attaches ! Vas-y maintenant ! »
« Sarine ! Traîtresse ! Je te le ferais payer ! Comme tous les autres ! Je ne veux pas aller dans ce bus pourri avec des types aussi pourris les uns que les autres ! »
« Je sens que ce voyage va être vraiment déplaisant. » murmura l'un des membres de Rédemption et Destinée, rapidement rejoint par un autre :
« Autant les autres, ils ont l'air bien calmes et ils semblent plutôt respectables, autant lui ... »
Sanphinoa baissa la tête, rejointe par Xalex tandis que Qalanos prit une profonde respiration. Vraiment … C'était toujours lui le problème dans le groupe. Après son retour du Tibet, on pouvait penser que cela s'était amélioré mais avec l'incident à l'école, c'était fichu.
« Vous voulez que j’aille lui parler ? » demanda Qalanos après quelques secondes.
« Tu risques de ne faire qu'empirer les choses, Qalanos, tu es pourtant au courant non ? »
« Mouais … Mais en même temps, il nous met dans une situation pas possible. Il est pas possible qu'il arrête de se comporter comme un sale gamin pour une semaine ? C'est pourtant pas si compliqué, non ? Sanphinoa, tu le gâtes beaucoup trop ! »
« Vous donnez … vous donnez l'impression que c'est moi qui suis responsable de son comportement mais je vous promets que je n'ai rien fait du tout à son sujet. »
« C'est pas ça le souci ! C'est juste qu'il suffit que tu ailles le voir et il se calme mais en même temps, tu ne lui refuses rien. Tu pourrais arrêter de jouer avec lui une bonne fois pour toutes ? Et lui dire clairement que s'il ne se calme pas, tu te barres ? »
« Me barrer ? Mais je ne veux pas laisser Waram tout seul ! Il en est hors de question ! »
« Tu vois parfaitement ce que je veux dire par là … Tu n'as qu'à faire des menaces. On verra bien s'il t'écoutera ou non. Ce n'est plus comme avant. Ah … C'est pas à moi de gérer les problèmes entre vous deux … sauf quand ça influence tout le groupe. »
« Je … Je vais voir quoi faire. Il me complique … vraiment la vie. »
« Et ouais, Sanphinoa. » s'exclama l'armure-pokemon du Barpau, sautillant dans ses bras. « Tu choisis vraiment très mal tes connaissances ! On te l'a jamais dit ? Ben aujourd'hui, c'est maintenant fait ! Ne me remercies pas ! »
« Disons que je vais … voir pour arranger ça, c'est tout. Je vais trouver une solution. Je … crois que je suis vraiment fatiguée. Je vais juste aller dans le bus à mon tour. »
Et sans même chercher à discuter plus longtemps avec le reste du groupe, elle grimpa à son tour dans le bus, venant prendre position parmi les premiers rangs, bien loin de Waram qui était à moitié écrasé par Timber qui l'empêchait de se relever de son siège au fond.
« Sanphinoa ? C'est toi ? J'ai entendu tes soupirs ! Viens m'aider ! Il y a cet enfoiré de gros ours sur mon corps, il pèse son poids ! Je ne peux pas respirer ! »
« Waram … Et si tu essayais de te débrouiller seul pour une fois, non ? »
Que quoi ? Il demandait pas de l'aide .. mais Timber l'écouterait, elle ! Il le savait parfaitement ! Elle pouvait bien faire ça pour lui non ? Visiblement, c'était plus non que oui … vu qu'elle prit place, se recroquevillant sur son siège alors que Timber poussait un grognement pour signaler qu'il était fatigué lui aussi.
« Quoi ? HEY ! Ne t'avise même pas de dormir sur moi, compri, Timber ?! Tu m'écoutes quand je te parle ?! TIMBER ! JE TE PARLE ! »
« Graaaaaaaaah ! » poussa Timber comme grognement avant de fermer les yeux, ayant bien pris la place sur tous les sièges à part le sien … et encore, ça, c'était vite dit.
Il était coincé … pour ne pas changer ! Il était coincé, il allait en baver. Il voulait juste comprendre comment il en était arrivé à cette situation mais visiblement, on n'allait pas lui laisser la possibilité de décider. Il ferma les yeux, soupirant longuement.
« Bon gros sac, maintenant tu bouges ? »
Il avait un peu trop attendu à ce que Timber quitte ses jambes et lorsque ce fût le cas, il chercha à se redresser … avant de s'écrouler lamentablement sur le sol du bus entre les fauteuils. Bordeeeeeeeeeeeeel ! Il sentait plus ses jambes !
« Quelle blague ! Qu'est-ce que ça veut dire ?! C'est n'importe quoi ! »
« Hmmm … Waram ? Qu'est-ce que tu fais au sol ? » dit Sanphinoa, ayant fini par se réveiller avant de se rapprocher de lui, Karry dans ses bras. D'ailleurs, il n'y avait toujours personne dans les bus ? Ils n'étaient pas partis en fin de compte ?
« Avec Timber sur mes genoux, mes muscles sont complètement morts ! Je dois faire quoi maintenant ? Je peux à peine bouger mes muscles ! Je suis foutu ! »
« Waram … Dis, comme nous sommes seuls, est-ce que je peux te parler en tête à tête ? »
Elle s'était rapprochée de lui, finissant par l'aider à se relever. Elle l'installa sur un fauteuil, éloigné de celui où lui et Timber s'étaient reposés. Oui, avec l'odeur, autant dire qu'elle préférait l'éloigner un peu, quand même.
« Qu'est-ce que tu veux me dire, Sanphinoa, je t'écoute ? »
« Tu peux … Est-ce que tu peux … euh … Je sais pas comment je dois dire ça sans que tu te vexes réellement, Waram. C'est un peu difficile, tu sais ? »
« Et tu sais aussi bien que moi que je n'aime pas que l'on tourne autour du pot. Je n'aime pas le mensonge et tout le reste. J'aime pas quand on fait trop tarder alors et ... »
« Tu peux arrêter d'être con, Waram ? » dit-elle en le coupant. L'adolescent s'immobilisa dans ses propos, bouche grande ouverte.
« Attends, je suis pas certain d'avoir très bien compris ce que tu viens de dire par là. »
« Je t'ai demandé d'arrêter de faire le con, Waram, c'est tout. Je pourrais le répéter autant de fois qu'il le faudra mais … s'il te plaît, arrêtes. »
Entre le s'il te plaît, le fait qu'elle l'insulte de connard, le fait qu'elle tremble, le fait qu'il voit quelques larmes qui coulent du masque, ça fait beaucoup en une fois. Il a envie de s'énerver et s'emporter, mais … il n'y arrive pas ?
« J'imagine que tu as une explication, n'est-ce pas ? Pourquoi tu me traites de connard alors que sur le coup, je ne t'ai rien fait ? »
« Car ce n'est pas à moi que tu fais du mal … mais à tout le monde. »
« A tout le monde ? Si tu parles de mes relations avec les autres, je m'en fous et ... »
« STOP WARAM ! STOP ! S'il te plaît ! Tu es un vrai connard ! »
Encore ce terme ? Est-ce qu'elle se rendait compte qu'il perdait de son intensité à chaque fois qu'elle l'utilisait ? Il n'en était pas vraiment certain. Pour autant, l'adolescent aux cheveux noirs restait calme et stoïque.
« Bon … Qu'est-ce que les autres ont en rapport avec toi et moi ? Depuis quand est-ce que tu te soucies de l'image que tu véhicules aux autres ? Je pensais que tu valais mieux que ... »
« WARAM ! STOP ! C'EN EST ASSEZ ! » hurla t-elle avant de le plaquer contre son siège, le bus tremblant sur le coup. Hey … HEY ! Elle utilisait la violence ou quoi ?
« Tu viens de me faire … mal … mais du genre, vraiment mal, Sanphinoa, tu as une explication à ça ? Ou alors, vas falloir que ... j'utilise la force ? »
« Et si tu utilises la force, qu'est-ce que ça va changer réellement, Waram ? Tu peux me le dire ? Expliques-moi alors ce que ça va changer ! Je veux savoir moi, je veux que tu me répondes ! Pourquoi est-ce que tu te sens obligé d'être agressif envers tout le monde ? Même envers Xalex, Qalanos, Raon ! Tu dis JAMAIS une chose gentille envers eux alors que ça fait depuis longtemps qu'ils sont avec nous ! Pourquoi ? »
« Car ils le méritent et … AIE ! MAIS ARRÊTES ! SANPHINOA ! »
Elle était en train de le secouer et elle y mettait vraiment de la force. Tout le bus était en train de trembler sous la puissance des secousses causées par Sanphinoa qui ne semblait pas vouloir s'arrêter dans ses attaques. HEY ! Ca faisait vraiment mal là !
« Non ! Je veux pas arrêter ! Si j'arrête, tu vas continuer, encore et encore ! Je veux que ça cesse ! Car tu es en train de tout détruire ! Ta relation avec les autres mais aussi avec la mienne … car tu ne fais aucun effort. »
« Des efforts ? Pff ! Mais avec qui ? Pourquoi j'en ferai ? Je ne connais pas ces types. Ces types ne me connaissent pas. Ils m'utilisent clairement car ils savent que je suis pourchassé par l'Antre de la Terre. Tu crois que Qalanos, Raon et Xalex ne seraient pas mieux sans moi ? C'est ce qu'ils se disent tous. Il n'y a bien qu'avec toi que j'ai un semblant d'importance … mais si vraiment, ma relation avec toi te dérange tant, on peut arrêter ça tout de suite ... »
Il chercha à se mouvoir mais se retrouva tout simplement paralysé. Sans même pouvoir ne serait-ce que faire un seul mouvement, il était tout simplement … incapable de bouger. Elle avait vraiment usé de toute sa force sur lui.
« Ne … te fait … pas passer pour un martyr, Waram. Je t'ai… adore ! Je t'adore énormément ! Tu en as tant fait pour moi ! Moi, je ne suis qu'une femme-chevalier du Barpau, l'une des plus faibles femmes-chevaliers qui existent dans le monde. Pour autant, tu t'es préoccupé de moi pendant tout ce temps, ces mois passés ensemble. Pourquoi tu ne peux pas faire ça ? »
« Pour les autres ? Et tu me mets trop en valeur, ça ne va pas. Je suis pas comme ça ! »
« Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne te mets pas en valeur, je dis simplement la vérité ! C'est pourtant pas si compliqué que ça, non ? »
« Waram … Est-ce que tu veux que je partes réellement ? Je n'aime … Je n'aime pas menacer mais … j'ai l'impression que tu ne prends pas au sérieux ce que je dis et c'est vraiment très embêtant et irritant donc … je crois qu'il faut que je fasses ça. »
Elle avait enfin décidé de se relever. PFIOU ! Pas qu'elle était lourde mais elle exagérait pas mal sur le coup hein ? Mais maintenant qu'il pouvait souffler, il n'allait pas se priver de lui affliger une correction pour qu'elle comprenne son … hein ? Pourquoi elle s'éloignait dans le bus ? Sans même se retourner, elle reprit :
« Je vais aller dans un autre bus. J'en ait assez. Tant que tu ne seras pas plus agréable et amical avec les autres, c'est mieux que je ne viennes plus, Waram. »
« Des excuses, toujours des excuses, encore des excuses. Tu reviendras, j'en suis certain ! »
« Ne te crois pas plus important que tu ne l'es … sauf peut-être à mes yeux, c'est vrai. »
Et voilà. Elle était partie, sans même demander son reste, le laissant seul avec ses penées alors qu'il clignait des yeux. AH ! Elle racontait n'importe quoi de toute façon ! Il n'était pas stupide, il n'allait pas tomber dans un piège aussi grossier. GRUMPF ! Et pour la peine, il n'allait pas s'en préoccuper non plus …
Il était bientôt l'heure de partir. Il n'avait pas quitté sa place dans le bus, les bras croisé. Sanphinoa allait venir, n'est-ce pas ? C'était toujours ainsi et pas autrement. Raon et les autres d'ailleurs. Voilà que les premiers membres de Rédemption et Destinées montaient dans le bus. Personne ne venait dans le fond, bien entendu.
Ils savaient très bien que ces places étaient déjà prises. Ils ne pouvaient pas espérer les obtenir, de toute façon, il s'en serait mêlé et … Hum ? Le bus était en train de démarrer n'est-ce pas ? Et les autres ? Où étaient les autres ? Un regard par la fenêtre sur la gauche et il remarqua Sarine. Qu'est-ce que son armure-pokémon faisait là-bas ?
Et y avait tous les autres ? C'était une blague, non ? Qu'est-ce qu'ils faisaient tous là bas ? Pourquoi est-ce qu'il était seul dans ce bus avec que des inconnus ? Et bien entendu, aucun ne cherchait à discuter avec lui. Ah ouais … Il voyait le genre. Ils avaient envie de le punir ? Et bien qu'ils aillent se faire foutre. Pour illustrer ses sentiments sur le moment, voilà qu'il fit tout simplement un doigt d'honneur.
« Allez vous faire foutre, bande d'enfoirés. Je vous apprendrais à vous moquer de moi comme ça, vous allez très vite comprendre que je suis pas là pour plaisanter. »
Saletés, saletés, saletés. Il observa leurs réactions mais l'autre bus avait pris de l'avance, il n'y avait maintenant plus rien à ses côtés. Putain … Quelles enflures. Il en avait déjà marre ! Ce n'était pas de sa faute si les autres étaient de parfaits imbéciles ! Puisqu'ils voulaient jouer à ça ? Ils allaient être deux voire plusieurs pour ça ! Ah … Ils voulaient qu'il change ? Et pourquoi ça ne serait pas eux ? Et toute façon, Sanphinoa allait revenir, comme d'habitude. Vivement que ce foutu voyage en bus se termine.
Chapitre 15 : Autant en emporte la colère
« Bon, c'est l'heure de l'entraînement. Ensuite, on pourra manger un morceau. »
Hum ? Il n'était pas motivé à manger un bout. Pour autant, il vint descendre du bus à son tour, ne jetant même pas un regard à Sanphinoa et les autres. Il valait mieux que les autres ne s'approchent pas de lui car il allait vraiment et salement les cogner, ces enfoirés !
« Je vais devoir exploser qui ? On y va avec les armures-pokémon ou non ? »
L'adolescent aux cheveux noirs était d'une humeur de chien, n'ayant aucun souci à bien le montrer. Et c'est pour cela qu'il était là, les bras croisés, attendant à ce que l'on lui réponde. Rien ne se fit entendre, du moins pendant quelques secondes avant qu'un soupir ne se fasse entendre, Waram émettant un grognement.
« Je crois reconnaître cette voix, n'est-ce pas ? C'est donc toi ? »
C'était bien lui ! Ce fameux gros sac qui était du genre à avoir une armure-pokemon de glace ? Et il voulait quoi ? Du pain ? Il voulait se battre ? Tant mieux ! Un adversaire comme lui, c'était parfait ! Il s'exclama à nouveau :
« Bon, viens te battre, le gros. J'ai une revanche à te faire subir et vu qu'il y a pas d'armure-pokémon, tu ne risques pas de pouvoir utiliser ta neige n'est-ce pas ? »
« Ah … J'ai bien mieux à faire, je t'avoue. Je vais préparer l'un des repas. Tu t'amuseras avec les autres ou avec tes amis. »
Oh ? Il était en train de le provoquer là ? Une aura noire et violette se forma autour de Waram, comme si ce dernier était prêt à lui sauter à la gorge. Sanphinoa allait l'arrêter comme à son habitude et voilà. Mais son poing avait atteint sa cible sauf que celle-ci s'était protégée par une plaque de glace juste devant le visage.
« Vraiment … Il faut refroidir tes ardeurs … définitivement ? On n'agresse pas ses compagnons de route sauf si on sait à quoi s'attendre en agissant de la sorte, n'est-ce pas ? »
« C'est à cause de types comme vous que tout dégénère ! »
« Hum ? Ne serais-tu pas en train de confondre nos positions ? Qui est cette personne qui n'hésite pas à agresser les autres dès que c'est possible même quand ses compagnons ne se montrent pas belliqueux à son encontre ? »
Il pouvait toujours parler, il en avait rien à faire ! Sanphinoa allait s'interposer, Sanphinoa allait l'arrêter et … rien du tout. Rien de tout cela n'arriva alors qu'il n'avait même pas chercher à porter un autre coup. Aucun cri féminin, aucune présence qui se rapprochait de lui. Rien de tout ça. L'homme obèse le fixa pendant quelques instants, finissant par dire :
« Je n'arrive vraiment pas à comprendre ce qui cloche chez toi … Tu as sûrement eut une enfance terrible pour en arriver à ce stade. Bon, vous autres, entraînez nous mais pas de zèle, je vous prie. Je n'ai pas envie que ça dégénère plus qu'il n'en faut ! Et faites quand même attention à ne pas trop vous blesser … même si on a une longue route ! »
Bordel, c'est pas pareil si Sanphinoa ne cherche pas à l'arrêter. Le garçon aux cheveux noirs émet un grognement de mécontentement avant de chercher un endroit où s'installer. Ca ne sert à rien de se battre dans de telles conditions.
« Font tous chier … savent rien de ce qui se passe, rien du tout. »
Et c'est lui qui paye les pots cassés pour pas changer ! C'est toujours comme ça, c'est n'importe quoi. Il ne devrait pas avoir à subir de telles choses. Et où est Sanphinoa ? Et Sarine ? AH ! Elle est en train de s'entraîner avec les autres membres du groupe. D'ailleurs, y a quelques jeunes adultes qui leur proposent de participer.
Et ils acceptent ! En fait, il remarque que ces gaillards tournent autour de Xalex et Sanphinoa ! Bah ! Y a aussi quelques femmes-chevaliers qui s'approchent de Raon et Qalano. D'ailleurs, les deux là savent pas où se placer ! BAH ! Deux parfaits idiots de toute façon !
« Ridicule, ridicule, ridicule, c'est ridicule, c'est ridicule. »
Sarine est là pour veiller sur ce petit groupe alors que les armures-pokémon font de même de leur côté. Qu'est-ce … Qu'est-ce … grrr … GRRR ! Bordel, qu'est-ce que ça l'énerve ces conneries mais qu'est-ce que ça l'énerve … Il a tellement envie de claquer tous ses types !
Et Sanphinoa qui se laisse amadouer ! Elle combat mais on voit parfaitement que les autres n'y vont pas à fond. L'un d'entre eux l'a fait tomber dans ses bras. Oh putain … Il va aller se lever et aller l'exploser ce type. Il est pas con, il a parfaitement compris ce que ça veut dire !
Il va tout simplement lui éclater la face et lui limer la roche avec ses dents et … Sanphinoa vient de le claquer, pas fortement mais quand même de quoi faire mal non ? Et surtout, il l'entend s'exclamer d'une voix tremblante :
« Pardonnez-moi mais … vous n'aviez pas à faire ça ! Ce n'est qu'un entraînement et je sais parfaitement que vous avez fait exprès que je tombe sur vous ! »
« Oh ! C'est un peu mesquin de votre part de dire cela alors que vous êtes celle qui est tombée sur moi. Je n'ai fait que vous rattraper pour éviter que vous vous fassiez mal. »
« Peut-être … Mais je ne pense pas avoir envie de continuer à m'entraîner pour aujourd'hui. »
« Que diriez-vous alors de manger avec nous ? Que je sache, vous venez à peine d'arriver dans l'organisation, non ? Vos compagnons peuvent venir aussi. Nous pourrons alors faire plus ample connaissance, n'est-ce pas ? »
« Je n'ai pas envie de faire plus ample connaissance … sauf si Xalex et les autres viennent avec. Qu'est-ce que vous en pensez ? »
« Hum … Pourquoi pas ? » vint dire l'adolescente masquée avant de soupirer en voyant l'air ravi des chevaliers-pokémon en face d'elles. Ils devaient à peine avoir trois ou quatre ans de plus qu'eux … et encore, Sanphinoa était proche de l'âge adulte, n'est-ce pas ?
« Mais vous aussi hein ? Raon ? Qalanos ? Qu'est-ce que vous en pensez ? Timber ? »
Pour seule réponse, l'ours poussa un grognement avant de s'en aller à quatre pattes, retournant non-loin de Waram, celui-ci le repoussant. En réponse à ça, Timber poussa un seconde grognement, finissant par lui donner un coup de patte.
« Ah ouais ? Vraiment ? T'as envie de me provoquer alors que je ne suis pas d'humeur pour ces conneries ? Tu vas voir, toi ! »
Ours ou pas, il n'allait pas se retenir ! Voilà que l'ours se mit sur deux pattes, prenant position … comme pour se battre. Même si cela pouvait être surprenant, Waram n'en était pas plus étonné que ça. Il savait très bien à quel point Timber était costaud même pour un chevalier-pokémon d'argent. Il connaissait sa force !
« Je vais pas retenir mes coups pour toi, Timber. Ce soir, ça va être steak d'ours. »
Et surtout, il avait besoin de se défouler alors ce gros tas de graisse qui se trouvait devant lui allait être parfait pour se déchaîner. Ah … Ah … AH ! OUI! TIENS ! DANS LA TRUFFE ! Il avait sauté, plaçant son genou dans le museau de l'ours ! Aucune retenue !
« Hey, ils y vont vraiment tous les deux ! L'ours se retient pas non plus. On devrait peut-être les arrêter, non ? Ca serait pas mieux ? »
« Tu crois que j'ai envie de me mêler de ça ? Pour te dire, la cheffe a autorisé à ce que l'ours participe à l'expédition. Je ne sais pas pourquoi mais ce gamin est visiblement un chevalier-pokémon d'argent, comme certains d'entre nous. Ca veut dire qu'il est pas banal … et pourtant j'ai pas l'impression qu'il prenne de l'avance sur l'ours. »
« Ouais, j'ai remarqué ça moi aussi. On est sensé faire quoi dans de tels moments ? »
« Juste regarder et attendre que ça se finisse. Visiblement, le repas va être bientôt prêt. Ca nou fera un spectacle pendant ce dernier. »
Et il était vrai … que Waram ne sembla pas vouloir s'arrêter. Cinq minutes, puis quinze, puis une demie-heure et cela n'avait pas vraiment suffit à stopper la fureur de l'adolescent. Le pire était peut-être le fait que l'ours n'avait aucun mal à tenir la cadence … et ses coups de griffe blessaient visiblement Waram.
« Ben alors, tu commences à t'essouffler ? T'as la respiration assez lourde hein ? »
« GRAAAAAAAAAH ! Greuh graaaaaah ! »
Pour toute réponse, l'ours avait décidé de se ruer sur l'adolescent, le percutant de plein fouet. L'adolescent en eut presque le souffle coupé, toussotant tout en prenant appui sur ses pieds. N… N … NON ! Il n'allait pas fléchir ! Il allait montrer aux autres qu'il n'avait pas besoin d'eux ! En plus, ils étaient en train de manger les autres !
« Tu verras … Si tu es encore vivant après ce combat, on ira bouffer de notre côté. On a pas besoin de ce que les autres préparent ! On est indépendants hein ?! »
« GRAAAAAAAAH ! GREUH ! GRAH ! » hurla l'ours, finissant … par rouler ?
Il … avait pas prévu ça ! L'adolescent aux cheveux noirs roula au sol en arrière, visiblement sous le choc de ce que venait de faire Timber. En secouant la tête vivement, il chercha à se relever mais ses jambes étaient en train de trembler.
« Je suis pas encore hors course, compris ?! TIMBER ! Je t'attends ! »
L'ours lui répondit qu'il en était de même, nouveau grognement … avant de soulever un rocher qui devait bien faire deux à trois fois la taille d'un humain. Waram eut un petit sourire, mais pas du genre où il se moquait d'autrui. Plutôt un sourire inquiet, le forçant à rire faiblement avant de dire d'une voix légèrement perturbée :
« Euh … Vraiment … Toi … Si t'es un ours normal, je veux pas … savoir ce que sont les autres, Timber. Tu devrais reposer ce rocher doucement là où il était et ... »
« GRAAAAAAAAAAH ! » hurla l'ours avant de le projeter en direction de Waram, celui-ci se retrouvant obligé de sauter sur le côté. Mais au moment de l'impact avec le sol, le rocher se brisa, éparpillant des morceaux partout, certains se logeant dans le corps de Waram.
« GNNN ! Ca fait un peu mal mais cette fois, tu l'as fait ! JE ME CHARGE DE TOI ! »
Puisqu'il voulait y aller jusqu'au sang, il allait … euh … Hey … Pourquoi est-ce qu'il titubait ? Il posa une main sur son crâne, remarquant qu'un morceau de pierre venait de s'y planter … pas profondément mais quand même, il n'y avait pas de …
« Hey … J'ai la tête qui tourne, je sais pas pourquoi ? »
Puis plus rien . Sa vue s'était brouillée avant qu'il ne finisse par tomber au sol, inanimé. Rapidement, Timber s'était rapproché de lui, le soulevant avant de le ramener auprès de Sanphinoa qui avait déjà fait tomber son assiette au sol pour courir en direction de Waram.
« Waram ! Waram ! Non … Non … Bon sang mais quel … quel imbécile ! Il a fait du zèle, pour pas changer ! C'est juste un idiot ! »
« Hmm .. Elle aura tenu combien de temps ? Quelques heures non ? » dit Karry à Sarine, celle-ci évitant de montrer deux visages inquiets avec ses têtes.
« Je t'avoue que c'est la dernière de mes préoccupations. Waram ne changera pas facilement, comme beaucoup de personnes. Son caractère insupportable est sa façon de se défendre, de se protéger d'autrui … mais cela n'est pas suffisant. »
« Ah ben, si c'est un imbécile de première, on ne peut rien y faire hein ? C'est lui-même qui se fourre dans une telle situation à chaque fois. S'il perd ses rares amis voire même Sanphinoa, il peut en vouloir qu'à lui même. »
« Je le sais aussi bien que toi, Karry. Bon, je vais voir son état … Quand je regarde Timber qui a l'air de s'en vouloir à mort, je me dis que je serais un monstre de ne pas me préoccuper de lui alors que même un animal a plus d'empathie pour Waram que pour nous. »
« Bah … Qui se ressemble s'assemble. Toute façon, Raon et les autres sont aussi là-bas. »
Qui se ressemble s'assemble … … … Elle n'avait pas tort, loin de là. Si elle savait à quel point Waram était comme un animal sauvage, presque indomptable … peut-être que les gens seraient plus compréhensifs à ce sujet ?
« Il faut que j'aille le soigner. Je vais appliquer les premiers soins, retirer ces pierres … et il faut aussi lui préparer un repas chaud, je vais m'en occuper. »
HOP ! Sans même laisser à quiconque, même des personnes plus spécialisées, la possibilité de s'occuper de Waram, Sanphinoa avait déjà soulevé le corps inanimé de Waram avant de l'emmener dans le bus qu'elle avait pris avec les autres.
« J'imagine que ça ne dérange personne, n'est-ce pas ? J'ai fini de manger. Pardonnez-moi. »
« Ah … On a vraiment aucune chance hein ? Je vois pas ce qu'elle lui trouve. »
« C'est plus un animal ou une sale bête qu'autre chose. A croire qu'elle préfère les animaux à un garçon normalement constitué. »
« Dites vous deux, on peut avoir une discussion un peu plus loin ? » murmura la voix de Qalanos, s'étant rapproché des jeunes gens de Rédemption et Destinée.
Quelques secondes plus tard, les trois personnes étaient parties au loin … et deux minutes après, Qalanos était revenu tout seul, se frottant les mains en poussant un léger soupir.
« Voilà, une bonne chose qui est faite. Maintenant, on va pouvoir passer à des choses bien plus sérieuses. Hum ? Quoi ? Les seuls qui peuvent insulter Waram, ce sont les personnes qui doivent le supporter tous les jours. »
Et pour l'heure, y en avait une qui devait avoir souvent les nerfs à vif à cause de Waram, c'est pourquoi il ne s'en mêlait pas plus. Sanphinoa était au chevet de l'adolescent aux cheveux noirs, extirpant les morceaux de pierre un par un.
« Ne t'en fait pas, Timber, tu ne pouvais pas … vraiment savoir. Vous êtes deux brutes épaisses qui sont incapables de jauger votre force. »
« Graaaaaaaaaa ! » vint dire l'ours tout en se plaignant ou presque, se cachant les yeux avec ses pattes, Sanphinoa souriant tristement.
« Mais … c'est comme ça et pas autrement. J'aimerai … être capable de faire changer Waram mais je ne sais pas si j'en ait vraiment la force. »
« GRAAAAAAAAAA ! GREUH ! GRAAAAAAA ! » continua de répondre Timber, comme pour chercher à rassurer Sanphinoa, celle-ci finissant par retirer son masque devant l'ours.
« Tu crois … vraiment que je pourrais lui plaire ainsi, Timber ? »
Pour toute « parole », l'ours se rapprocha d'elle, venant frotter son museau endolori contre sa joue, Sanphinoa rigolant doucement en disant que la truffe de Timber était froide. Elle sentit sa langue lécher doucement sa joue comme pour chercher à la rassurer.
« Hmm … Bon … Je voulais lui donner une leçon, le forcer à changer. Qu'est-ce que je dois faire, Timber ? Pour qu'il comprenne qu'il agit très mal ? »
Elle n'en avait aucune idée. Lorsqu'elle le voyait ainsi, elle avait juste envie de serrer l'adolescent dans ses bras, le garder contre elle et de ne jamais le lâcher. Elle le voyait … Ah … Elle avait retiré bien entendu le caillou planté dans son crâne. Heureusement, ce n'était pas très profond mais en même temps, avec la fatigue et le reste, cela avait été suffisant pour épuiser complètement Waram.
« Ah … Avec ça, tu devrais aller mieux … et tu devrais aussi manger un bout. »
Elle ne portait pas son masque en ce moment même … et cela lui semblait naturel en la présence de Waram. Elle voulait être naturelle à ses côtés. Avec douceur, même s'il était encore évanoui, voilà que l'adolescent aux cheveux noirs acceptait, bouche entrouverte, la nourriture qu'elle lui offrait. Vu qu'il s'agissait d'une soupe pour réchauffer leurs corps, c'était plus aisé et il suffisait juste de boire.
« Voilà Waram … Fais un petit effort encore un peu et ça sera parfait, j'en suis certaine. »
Elle était juste ravie et enjouée à l'idée de le regarder. Il était si proche d'elle … Elle avait juste envie … de … Ah … Les lèvres de Waram. C'était celles qui s'étaient posées sur ses joues, sans qu'il n'y ait le masque. Elle savait qu'il avait tenu parole jusqu'au bout.
« Waram … Waram … Waram … WARAM ! »
L'ours poussa un grognement de surprise alors qu'elle avait déposé l'assiette et son contenu pour se loger contre le chevalier-pokémon du Diamat. Sans aucune once de décence, elle frottait son visage contre celui de Waram. Sans aucune pudeur, elle se collait à lui et se frottait un peu, comme pour imprégner l'adolescent de son odeur. Et elle n'avait aucune hésitation à embrasser ses joues et son front.
« Restons ainsi … que tu saches que j'ai été là … pour toi … même si ce n'est pas ce que je devais faire pour que tu apprennes de tes erreurs. »
Ah … Et pourtant, elle était là, encore et encore. Elle ne se privait pas. Cette position, à califourchon sur Waram alors qu'il était blessé, sans son masque … Et Timber qui leur tournait le dos pour leur lancer de l'intimité.
Lorsqu'elle sentait les mouvement de Waram alors … elle se décidait enfin à se mouvoir et à quitter son corps. Elle avait remis son masque sur le visage et avait décidé de laisser Timber servir de couverture chaude, poilue et puante à Waram.
« Timber … Si tu y arrives, expliques-lui que si toi, tu as été accepté parmi les humains, rien n'empêche Waram de faire de même de son côté. »
Il faut juste … des efforts … et un véritable envie. Un jour, Waram allait parfaitement s'adapter aux autres. Ce n'était qu'une question de temps … elle en était certaine. Ce jour-là, elle l'accueillera, les bras ouverts … et … et … Ah. Le reste était juste pour elle, logé dans son imagination fertile de future jeune femme. Une imagination qui débordait dernièrement.
Chapitre 16 : En direction de l'est
« Grumpf. » fut l'unique message qu'il avait en tête alors qu'il regardait les quelques bandages et autres. Il avait passé une sacrée nuit et les autres avaient toujours dormi dans l'autre bus. Ainsi, il était resté seul, pour ne pas changer, dans son coin, sans même pouvoir dire quelque chose ou faire quoi que ce soit. Bon, pas que ça l'embêtait hein ? Pas du tout même ! Il n'avait pas besoin d'eux mais …
… … … Pourquoi est-ce qu'en regardant Sanphinoa, il se sentait un peu perturbé ? Il n'y avait aucune raison pour lui de réagir comme une jouvencelle, non ? Qu'est-ce qui lui prenait ? En fait, il avait même un petit poids sur le coeur. Il était pas certain d'avoir tout saisi mais bon … hum … Sanphinoa ?
« Graaaaaaaa ! » s'exprima l'ours bleu du Tibet à ses côtés alors qu'il se tournait vers lui. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Qu'elle veillait toujours sur lui ?
« Tu devrais éviter de raconter n'importe quoi. Elle me fait autant la gueule que les autres donc à partir de là, j'ai vraiment pas à m'en faire hein ? »
Mouais … Pourquoi alors est-ce qu'il s'en fait ? Et puis, cette farce de lui faire la gueule va durer combien de temps ? Les autres ne l'interrogent pas, ils ne lui posent pas de questions, etc … Bref, il n'est pas trop certain de la situation et il ne sait pas trop quoi faire. Il a juste envie … envie de quoi d'ailleurs ? De quoi est-ce qu'il a envie ?
Autant que Raon et les autres lui fassent la tronche, il s'en fiche carrément mais … Sanphinoa ? Il ne sait plus trop comment penser, ce qu'il doit penser. Pfff … Et Timber lui qui grogne dessus pour dire d'arrêter de faire l'imbécile. Il va pas s'y mettre aussi hein ? Tout le monde autour d'eux en a rien à foutre. Ca a toujours été comme ça … La seule personne qui s'intéresse vraiment à lui, c'est Sanphinoa.
Enfin … C'était ça avant la dispute quoi. Hum … Il avait un peu froid maintenant. Il avait un peu froid et il n'appréciait pas ça. Il avait un peu froid … et voulait … Hum … Pourquoi en regardant Sanphinoa, il se disait qu'il aurait plus chaud ? Elle était en colère contre lui hein ? A partir de là, il n'y avait pas cinquante mille choix.
« Je devrais me faire pardonner mais je suis sensé faire comment moi ? »
C'était une excellente question dont il n'avait pas la réponse. Si cela avait été bien plus simple, ça aurait été beaucoup plus rapide mais … non. Il ne sait pas comment se faire pardonner ? Maintenant qu'ils sont en pause pour une bonne heure, le temps de casser la croûte, voilà qu'ils se trouvent tous en France. La route est longue, très longue.
« Graaaaaaa ! » lui exprima Timber tout en commençant à marcher Où est-ce que ce foutu ours allait se rendre ? Qu'est-ce qu'il avait encore en tête le gros sac de poils ?
Hum ? Pourquoi est-ce qu'il l'emmenait vers des champs ? Bon, c'était des fleurs sauvages, ça poussait n'importe où et comment et … hein ? NON ?! Il se foutait de sa gueule n'est-ce pas ? L'ours était bien là … comme en attendant quelque chose.
« Timber, est-ce que tu crois … VRAIMENT que j'ai une tête à faire ça ou quoi ?! »
Ouais bon … Cueillir des fleurs et l'offrir à la belle Sanphinoa, c'était … vraiment absurde. L'adolescent observa les fleurs. En offrir à Sanphinoa … Offrir … une telle chose à Sanphinoa, est-ce qu'elle irait lui pardonner ?
« Comment est-ce que … tu sais tout ça, Timber ? »
« GRAAAAAAAAAAAA ! » s'exclama l'ours, comme pour signaler qu'il n'en savait rien du tout. Ah ben oui ! Tout de suite, ça va beaucoup mieux hein ? Quand on ne sait pas du tout comment faire, c'est tout de suite plus simple.
Bon … Il trouvait que ces fleurs bleues, c'était quoi ? Des bleuets ? Il connaissait ce nom de fleurs mais il ne savait pas à quoi ça ressemblait. Vraiment ? Hum … Bon, ces fleurs là sont plutôt jolies donc il va prendre celles-ci.
« Timber ? Qu'est-ce que tu en dis ? Tu peux me donner ton avis ? »
Oui, l'avis d'un ours. Il en était vraiment réduit à ça. Et pourquoi est-ce qu'il se montrait soulagé de voir que l'ours acquiesçait ? Oh mon dieu … C'était tout simplement pathétique. Il poussa un profond soupir.
« Bon, vas pour ces fleurs … Bon, on va en prendre d'autres et on y retourne ! »
Bon, l'adolescent aux cheveux noirs avait poussé un nouveau soupir avant de récupérer d'autres fleurs. Comment ça ? Ca ne lui va pas du tout à l'ours ? Il préfère quoi ? Voilà qu'il reniflait des fleurs roses. Sincèrement ? Ca lui irait ?
« Et qu'est-ce que tu y gagne en venant m'aider ? C'est quoi ton but ? » dit Waram en regardant avec suspicion l'ours. Celui-ci avait sûrement une idée en tête non ?
« GRAAAAAAAAAAA ! Greuh graaaaaaaaaaa ! » s'exclama Timber. Mouais … Tout simplement car ça lui plaisait pas … de le voir triste ? Lui ? Il était triste ?
« Triste de quoi ? Que je sois triste ? Moi ? Tu crois que je suis toujours triste ? J'ai pas l'air triste, je suis pas comme ça, il ne faut pas croire. »
Pourquoi est-ce qu'un putain d'ours le regardait avec un air pas du tout convaincu ? RAAAAAAAH ! Bordel de fleurs de merde ! Il avait pas envie de ça ! Il allait les jeter ! C'était tout simplement inutile et … Grumpf. Pourquoi est-ce que l'on le force avec ces stupidités ?
C'était stupide, vraiment stupide. Tellement stupide ! Et non, il n'allait pas filer ces fleurs à Sanphinoa pendant qu'elle était avec les autres et tout le reste. D'ailleurs, ils étaient à nouveau tous en train de s'entraîner et y avait encore ces cons qui lui tournaient autour. Il s'apprêtait à jeter les fleurs mais s'arrêta en entendant Timber qui grognait.
« Qu'est-ce que tu fous, Timber ?! »
Bon sang ! Il voulait pas se faire repérer ! Pourtant, il regardait Timber se diriger vers Sanphinoa en grognant, posant une patte sur son épaule comme pour l'inciter à le suivre. Décontenancée, elle vint néanmoins obéir, bien décidée à savoir ce qu'il voulait.
Zut zut zut ! Elle arrivait ! Qu'est-ce qu'il devait faire ? Elle arrivait et il n'avait aucune idée de quoi lui dire ? Lui offrir les fleur et s'en aller ? Parler ? S'excuer ? IL DEVAIT REAGIR COMMENT ?! IL NE SAVAIT RIEN DU TOUT ! RIEN DE RIEN !
« Oh … Waram. Qu'est-ce tu fais ici, dans ton coin ? C'est toi qui a envoyé Timber ? »
« Je n'ai rien fait de tout ça et tu le sais très bien que … Qu'est-ce que tu regardes ? »
« Qu'est-ce que tu caches dans ton dos ? » demanda t-elle en voyant bien que Waram gesticulait sur place, mettant ses mains dans son dos. C'était trop tôt, beaucoup trop tôt.
« Rien de spécial, tu n'as pas à t'en faire à ce sujet. Quoi de beau de ton côté ? Tu deviens quoi après tout ce temps ? » dit-il en évitant de trop la regarder.
« Euuuuuh … Ben … Je m'entrainais avant que Timber me ramène à toi. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça et … AAAAH ! » s'exclama t-elle avant de sentir l'ours lui donner un coup de truffe dans le dos, la poussant en avant.
ZUT ! Elle allait tomber ! Il en était certain ! Il tendit ses mains en avant, réceptionnant l'adolescente aux cheveux bleus dans ses bras. Ah … Pfiou, plus de peur que de mal. Elle allait bien, c'était tout ce qui lui importait à ses yeux.
« Rien de cassé n'est-ce pas, Sanphinoa ? »
« Elles … sont vraiment belles … Waram. » dit-elle après quelques secondes de silence, Waram ne comprenant pas où elle voulait en venir.
AH ! Les fleurs ! Elles étaient là ! Dans sa main qui maintenait Sanphinoa contre lui. Sauf qu'elle était en train de regarder les fleurs avec attention et lui, il devait répondre quoi ? Qu'est-ce qu'il devait dire dans un tel moment ? Oui mais non ?
« Euh … Sanphinoa, c'est … des fleurs. Oui, ce sont des fleurs. »
« Je le vois, Waram. Est-ce qu'elles … sont pour moi ? » demanda t-elle tandis qu'il réfléchissait. S'il répondait que non, il allait passer pour un abruti fini, n'est-ce pas ?
« Oui … Timber pensait que c'était une bonne idée que … Enfin, j'ai réussi à les cueillir par moi-même. Je voulais un peu te parler et … enfin bon … Tu aimes bien ces fleurs ? »
Il parlait en tremblant un peu, comme un gamin pris en faute alors qu'il n'avait rien à se reprocher du tout. Il n'était pas coupable d'un crime ou autre ! Euh … Bon … Est-ce que ces fleurs étaient convenables ? Il laissa Sanphinoa les prendre, bougeant un peu son masque alors qu'il détournait la tête, la relâchant.
« Elles ont une très bonne odeur, Waram … Oui, et j'aime beaucoup la couleur. »
« Tant mieux alors, Sanphinoa. Tant mieux … C'est vraiment … tant mieux. Euh ... »
« Waram, tu veux bien .. te taire … et me prendre dans tes bras ? Tu ne me lâches pas. »
Hein ? La prendre dans ses bras ? Ne pas la lâcher ? Est-ce qu'il donnait vraiment cette impression que de ne pas avoir envie de tout ça ? Pfiou … Hum …. Euh … Le truc, c'est qe même si c'était gênant, il avait remarqué … qu'il avait cette envie.
« Puisque tu le demandes tant et que ... »
« Non, je ne le demande pas. Je ne te l'ordonne pas, je ne te force pas. Fais juste ce qui te passe par la tête, c'est tout. Je suis toute à toi. »
Toute à lui ? Elle sait qu'en parlant de la sorte, cela pouvait être TRES mal interprété ? Il n'était pas vraiment convaincu qu'elle s'en rendait bien compte à l'heure actuelle mais en même temps … Bon … Euh … D'accord ! Il allait tout simplement le faire !
Il vint placer ses mains de part et d'autre du dos de Sanphinoa, la coinçant contre lui, l'étouffant presque à moitié. Il la soulevait légèrement au-dessus du sol, en vue de sa petite taille, il n'y avait rien de vraiment anormal.
« Sanphinoa, tu … me manques énormément, Sanphinoa. »
« Confies-toi, Waram. Dis tout ce que tu as sur le coeur. Je suis là. Il n'y a que moi. »
« Tu me manques tant. J'aime bien t'avoir dans mes bras. J'aime bien t'avoir contre moi. J'aime bien quand tu es à mes côtés, lorsque l'on parle tous les deux. J'aime tant de choses avec toi … J'aime trop … ce qui fait toi. »
« Waram … Est-ce que c'est une déclaration ? »
« Bien… Bien sûr que non ! Tu es juste une amie, c'est tout. » dit-il avec véhémence bien que ses mains l'empoignaient plus fermement.
Il sentait le coeur de Sanphinoa qui battait dans sa poitrine. Le sien aussi allait à deux cents à l'heure. Il était dans un tel état émotionnel dès que Sanphinoa était dans les alentours. C'était ridicule, complètement ridicule et pourtant …
« Sanphinoa, pourquoi est-ce que tu n'es pas venue me voir hein ? Pourquoi ? Est-ce que je suis si méchant au point que tu me fasses ça ? »
« Tu n'es pas … méchant … Tu es juste stupide, Waram. Ce n'est pas pareil. La méchanceté, c'est quand on désire faire du mal aux autres. Toi, tu ne veux pas que l'on t'en fasse, ce n'est pas du tout pareil. Tu es juste un animal craintif. »
« Ce n'est pas le cas, tu sais aussi bien que moi que je n'ai peur de rien ! Pourquoi est-ce que tu inventes des choses et ... »
« Chuuuut, Waram. Chuuuut. Ce n'est pas ça qu'il faut entendre mais autre chose non ? »
Qu'est-ce qu'elle voudrait entendre ? Qu'est-ce qu'elle voudrait vraiment savoir ? Bon sang, c'était Sanphinoa ! Il ne comprenait pas pourquoi il était autant attaché à cette fille dont la vie comme la peau partaient en lambeaux de tous les côtés ! C'était juste n'importe quoi !
« Humpf … Waram … C'est … gênant ce que tu fais un peu là. »
Hein ? Pourquoi est-ce qu'il entendait la respiration de Sanphinoa qui s'accélérait ? Qu'est-ce qu'elle voulait dire par gênant ? Qu'est-ce qu'il y avait exactement ? Elle était en train de d'haleter contre lui alors qu'il cherchait à comprendre le souci et … Oh ! C'était quoi ces choses volumineuses que ses mains pressaient ? Un autre soupir se fit entendre des lèvres de Sanphinoa qui se plaquait contre lui.
« W… Waram … S'il te plaît … et si des gens nous … regardaient ? On pourrait … voir ça … plus tard … tu ne crois pas ? Waram ? »
FE… FESSES ! Il était en train de malaxer les fesses de Sanphinoa sans aucune vergogne ! Il retira ses mains aussitôt, poussant un petit cri de surprise en faisant un mouvement en arrière. Il eut à peine le temps de comprendre qu'il était tombé au sol que Sanphinoa s'écroula à son tour sur lui, comme si de rien n'était.
« Waram, tu ne crois pas que … l'on devrait se dire une chose, toi et moi ? »
« Je ne vois pas de quoi tu veux parler, Sanphinoa. Je ne pense pas qe ça soit nécessaire et il vaut mieux en fait que l'on ne dise rien et ... »
« Et voilà comment tu retrouves une assurance qui est vraiment agaçante, Waram. Est-ce que je dois repartir avec les autres en t'ignorant complètement ? J'ai envie … que tu sois sympathique avec les autres. Un peu grognon, tu n'es pas forcé de devenir leur ami … mais ne les rejette pas. Ce sont nos compagnons pour le combat, Waram. »
« Je me fous de ça … Je me fous de tout le reste. Ce ne sont pas nos compagnons. Ils ne s'intéressent pas à nous et c'est pareil. »
« Nous travaillons à la même œuvre : nous allons faire mal à l'Antre de la Terre. Ils vont comprendre leur douleur, Waram, c'est ce qui compte le plus non ? »
Si elle comprenait ça … alors pourquoi chercher à s'allier à ces types foireux ? Il ne voyait pas … où elle voulait en venir ? Raon et les autres, ça passait mais ces types de Rédemption et Destinée. Pourquoi est-ce … qu'ils devraient rester avec eux ?
Ah … Au moins, il avait Sanphinoa et il posa sa tête contre l'épaule de l'adolescente. C'était vraiment tout ce dont il avait besoin en ce moment même. Pourquoi est-ce qu'il était aussi faible face à elle ? Il en avait strictement aucune idée et humpf … D'ailleurs, il avait trouvé les fesses de Sanphinoa assez douces. Pas de croûte ou autre. Après, c'était pas directement et … EUH ! A quoi est-ce qu'il pensait là ?
« Waram … Vu que nous ne serons jamais seuls les bus, nous ne pourrons rien faire tous les deux discrètement. Mais … quand on sera de retour, je pourrais venir … si tu veux bien. »
« De quoi est-ce que tu es en train de parler ? De revenir pour quelle raison ? Pour faire quoi ? Tu as une idée en tête ? Un projet ou autre ? Je … Euh … Enfin voilà quoi ! »
« Tu n'es pas pur, innocent et candide, Waram. Hihihi, je voudrais juste entendre ces mots. »
Entendre ces mots ? Il avait une idée de … mais non. Car ce n'était pas ça qu'il ressentait envers elle hein ? Il en était sûr et certain que … ce n'était pas ça du tout. L'adolescent aux cheveux noirs en était convaincu … ou tentait de s'en convaincre.
« C'est bête, c'est bête, c'est bête, c'est bê ... »
Vu qu'il ne s'était pas relevé du sol, Sanphinoa s'était bien couchée sur lui. Elle avait … une odeur pas dérangeante. Pourtant, elle devait suer à cause de l'entraînement … et pour se laver, cela devait être une horreur, n'est-ce pas ?
« A quoi est-ce que tu penses donc, Waram ? Qu'est-ce qui trotte dans ta tête ? »
Elle lui posait la question alors qu'il n'avait aucune réponse convenable à lui donner. Qu'est-ce qu'il pouvait lui … répondre ? Il n'en savait rien ! D'ailleurs, les autres allaient s'interroger si elle revenait pas rapidement non et …
« Restes à mes côtés, Sanphinoa, restes dans mes bras. »
Ses mots dépassèrent ses pensées. Il était faible, terriblement faible en ce moment même. Peut-être parce qu'il avait enfin obtenu ce qu'il désirait depuis qu'elle était partie. Il finit par se redresser, ses doigts se plantant presque dans la chair de Sanphinoa. Il avait … envie de lui retirer son masque pour mieux la regarder.
« Sanphinoa … Est-ce que tu … veux bien dormir avec moi ce soir ? »
« Tu ne brûles pas un peu les étapes, Waram ? Normalement, on invite la demoiselle chez soi après avoir passé du temps avec elle et … Oh et puis zut, tu es déjà si embarrassé d'avoir demandé ça, je n'ai pas le coeur à te le refuser et puis... »
« Si tu ne veux pas, tu peux tout de suite partir retrouver les autres et ... »
« Hmm, proposition complètement non intéressante. J'ai justement envie de dormir avec toi, corps contre corps. Et puis, jusqu'à nous rendre dan l'est, beaucoup de journées vont s'écouler. J'espère juste que mon anniversaire ne passera pas, d'ici là. »
« Ce n'est pas … grave s'il vient. Je serais là pour toi, Sanphinoa. On le passera à deux. »
« V… Vraiment ? Tu veux vraiment le passer avec moi, Waram ? Je … D'accord ! »
Elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu mais dans un tel moment, c'était tout ce qu'elle voulait savoir. Sans aucune gêne ou pudeur, elle avait sauté sur le chevalier-pokémon du Diamat pour s'accrocher à lu. Oui, elle ne touchait pas le sol avec ses pieds. Ses jambes s'étaient croisés autour des hanches de Waram.
« San… Sanphinoa, tu pourrais … être un peu plus décente non ? »
« … Non ! Justement non ! » dit-elle tout en rigolant. Elle n'avait plus rien à voir avec la jeune demoiselle timide qu'il avait connue à ses débuts. Ce changement … était si radical … si impressionnant … et si perturbant … mais … il aimait ça chez elle.
Chapitre 17 : L'importance qu'elle a
« Ca a l'air d'aller tout de suite mieux, Waram, hein ? »
« Raon, tais-toi. Je ne vois pas ce qui te fait dire une telle idiotie. » marmonna Waram tout en grognant quelques secondes après. Il se prit un léger coup dans la hanche de la part de Sanphinoa, celle-ci lui lançant un regard désapprobateur.
« Est-ce vraiment une idiotie ? Disons que rien que le fait de parler avec Sanphinoa te rend bien plus heureux et joyeux, tu ne l'as pas remarqué ? »
« Ah bon ? Tu me fais vraiment cet effet-là, Sanphinoa ? » demanda l'adolescent aux cheveux noir alors qu'elle clignait des yeux sous son masque.
« Est-ce que tu te moques de moi tout simplement par que Raon se moque de toi ? Si tel est le cas, je peux te dire tout de suite que tes tentatives sont vaines et que je ne me ferais pas avoir de cette manière, désolée pour toi ! »
Grumpf ! Il évita de lui répondre alors qu'il posait une main sur sa hanche gauche, l'attirant discrètement à lui. Pour autant, ce n'était pas aussi discret qu'il le pensait puisque Raon ne put s'empêcher de sourire alors qu'Istiti poussait un petit rire amusé. Heureusement, Qalanos était occupé à discuter sur un autre siège avec un membre de Rédemption et Destinée. Il n'avait pas vraiment envie de chercher querelle ou ombrage, là. D'ailleurs, il y avait bien Xalex qui ne disait rien comme l'armure-pokémon du Nidorina.
« Vous voulez que je me barres pour vous laisser un peu d'intimité, vous deux ? »
Et zut, là, ce n'était pas vraiment un humain qui parlait mais une poiscaille. Il fronça les sourcils, regardant cette fichue armure pokémon du Barpau dans les bras de Sanphinoa. Si seulement il était possible de se débarrasser d'elle. Comme si l'adolescente avait été capable de lire dans ses pensées, elle déclara :
« Non, pas de friture de poisson, Waram. Je te vois venir. »
« Hum ? Pourtant, je suis sûr que cela se ferait délicieux … Encore que vu qu'il s'agit de Karry, je risquerais de passer un mauvais quart d'heure et mon estomac s'en remettrait pas. »
« Oh ? Tu t'inquiètes juste pour ton estomac ? Qu'est-ce que c'est mignon hein ? Tu n'as pas plutôt penser à ce que je t'étrangle « par erreur » avec une arête qui se coince dans ta gorge et que tu commences alors à suffoquer lentement mais sûrement ? »
« Et après tu te demandes pourquoi je lui veux du mal, Sanphinoa ? Elle veut me tuer ! »
« Karry … et c'est pareil pour toi, Waram. Arrêtez de vous disputer. J'ai l'impression d'être votre mère à tous les deux, on a passé l'âge, non ? »
« Fais attention à toujours dormir avec elle, il pourrait lui arriver un accident malheureux, Sanphinoa. Du genre, un petit « accident » ou ... »
« Pas possible de dormir avec elle, tu es toujours dans ses bras, je te rappelle. »
Oh, il allait la bouffer ! Il allait vraiment se faire une soupe de poisson ! Mais … pour l'heure, humpf. Ils étaient maintenant au nord-est de la France, d'après ce qu'il avait compris Ils avaient voyagé sur les routes mais jamais ils ne dormaient dans un hôtel ou mangeaient au restaurant. Oh, c'était vraiment spécial par contre de faire des courses à dix ou quinze, sur une centaine de personnes.
Lui-même avait été chargé d'aider aux courses … avec Sanphinoa. Sincèrement, ils pensaient qu'il avait pas compris leur manège ? Ils essayaient tous de les mettre tous les deux ensemble. Il n'était pas aveugle non plus hein ? Mais bon, faire les courses avec Sanphinoa, c'était stupide … comme il se sentait bien. Elle lui parlait, signalant quelques produits tandis qu'il la regardait faire. Même pendant ces courses, elle ne retirait pas son masque.
« Waram, qu'est-ce que tu dis de ceci ? Il nous faut du lait ! »
« Du lait ? J'ai une tête à boire du lait ? » dit-il en haussant un sourcil. Il n'était vraiment pas du genre à s'abreuver de la sorte. Sanphinoa se plaça en face de lui, croisant les bras.
« Et bien, dorénavant, avec moi, tu iras en boire. Je n'avais jamais remarqué ça … mais vu qu'il faut vraiment que je m'occupe de toi pour tout, je vais aussi me charger de ton alimentation, Waram. Est-ce bien compris ? »
« Moi, je ne bois pas assez de lait, toi tu en bois beaucoup trop. On voit la différence non ? »
« Huuuum ? Qu'est-ce que tu veux insinuer par là, Waram ? » dit-elle, bougeant ses bras pour les placer sous sa poitrine et la soulever. Visiblement, ils évoquaient tous les deux la même chose et ils s'étaient compris … sauf que contrairement à Sanphinoa, l'adolescent était toujours aussi rouge et gêné d'évoquer cela.
Il faut dire que depuis qu'il la connaissait, il avait l'impression qu'elle avait grandi … à cet endroit. Mais c'était sûrement qu'une impression et il valait mieux penser à autre chose. Par contre, s'il pouvait arrêter de la regarder spécifiquement à cet endroit. Est-ce que ses yeux voulaient bien dériver ailleurs ? Ca serait vraiment génial.
« Waram, il y a des gens qui nous regardent … On devrait reprendre les courses. »
Des gens ? Il allait passer pour quoi ? HEY HEY HEY ! N on non ! Non vraiment ! Non ! Ca n'allait pas le faire … Il en était hors de question. Et puis bon … ZUT QUOI ! Il remit son visage au niveau de celui de Sanphinoa, marmonnant :
« Si tu pouvais arrêter de me les mettre sous les yeux, aussi hein?3
« Huuuuuum ? De quoi donc, Waram ? » dit l'adolescente aux cheveux bleus, lui tournant le dos. Ils avaient un peu d'argent personnel, économisé par rapport au travail d'avant leur rencontre avec Rédemption et Destinée. Lui-même … avait quelque chose. Gloups … A bien y réfléchir, il avait plus aucun bijou mais il avait préféré ne pas le dire à Sanphinoa. Où ils étaient ? Elle n'avait pas besoin de savoir.
« Rien du tout, Sanphinoa. Rien du tout. Tiens, tu devrais prendre aussi du shampooing, ce truc pour les peaux sèche, un peu de jesaispasquoi de teint et … hum ! »
Il avait récupéré le panier de Sanphinoa, pour le porter car il allait être de plus en plus lourd et il n'allait pas laisser la jeune femme en devenir tout porter. Il avait quand même une certaine décence hein ? Pour autant, lorsqu'il fit ce geste, Sanphinoa s'exclama d'un air ravi :
« Et bien … Je te remercie grandement, Waram ! C'est vraiment sympathique de ta part. »
« Si tu peux arrêter de raconter des bêtises, je ne suis pas sympathique, combien de fois il faudra que je le répète ? Si je l'étais, ça se saurait et ... »
« Tu auras une récompense dans le bus lorsque tout le monde dormira. »
… … …. Brrr ! Il secoua la tête vivement de gauche à droite. Stop ! Pas l'heure des fantaisies ! Hmm … Bon, le reste des courses se passa tranquillement et voilà qu'on leur signalait qu'ils allaient travers l'Allemagne dans les prochains jours qui arrivent. Ah … Cela faisait déjà une bonne semaine qu'ils étaient sur les routes.
« Oh ? Waram qui fait le chevalier servant pour sa princesse ? » déclara Xalex d'une voix douce et légèrement amusées en les voyant revenir, Waram respirant comme un buffle avec trois quatre sachets de chaque côté.
« Si c'est une princesse, elle a besoin d'un baiser car elle a plus l'allure d'un c… Oh laissez tomber, j'ai vite compris en voyant vos visages que vous imaginiez autre chose. »
« Ce n'est pas du tout notre genre, Qalanos. Alors, qu'est-ce que la « mère » du groupe nous a pris ? Rédemption et Destinée ont dit que même si nous n'avions à nous débrouiller seuls et que pour les finances, cela serait payé par l'organisation, on pouvait se faire nos propres fournitures. Hum ? Il y a plus d'ingrédients qu'autre chose. Beaucoup de denrées alimentaires et tout le reste … Y a aussi de quoi se faire une toilette. »
« Ne t'en fait pas, Qalanos … J'ai aussi pensé à lui. » dit-elle en regardant l'armure-pokémon de Qalanos, ressemblant à une libellule de trop grande taille et métallisée. Un sourire sous ce masque figé et voilà qu'elle présentait une petite boîte.
« Ah … Merci … vraiment. Il ne parle pas du tout ou à peine mais il ne dit jamais non. »
« Je le sais parfaitement. Ce n'est pas de la plus haute qualité mais j'imagine que ça devrait quand même lui convenir, n'est-ce pas ? »
« Oh … Un rien lui suffit … mais ce rien reste important ! Merci encore. »
C'était étrange de voir Qalanos se confondre en remerciements, Waram haussant un sourcil d'étonnement mais en même temps … bah, ça le rendait plus humain hein ? Bah … Enfin bon, l'humanité et toutes ces choses, ça ne le regardait pas. Les voilà à nouveau dans le bus, celui-ci étant parti vers l'Allemagne comme convenu.
« Le monde est vraiment si grand … et dire que je pensais que j'avais tout visité. »
« Hmm ? Pour tout visiter, il te faudra bien quatre-vingts jours d'après un livre, Waram. » répondit la voix de Raon tandis que Waram se tournait vers lui.
« Depuis quand tu ouvres un bouquin ? Et sans images ? »
« Oh sûrement depuis qu'Istiti en a lu plus que toi de toute ta vie, Waram. »
Hmm … … … L'adolescent resta songeur à cette réplique, ne s'étant visiblement pas attendu à une telle remarque de la part de Raon. BAH ! Il n'avait pas tort en un sens ! Bon, sur le coup, il eut un petit soupir accompagné d'un rire avant de dire :
« Me faire reléguer en seconde place par un singe métallisé, ma vie est vraiment triste. »
« Oui mais ce singe n'a pas de fille à ses côtés, Waram. » lui murmura Sanphinoa.
« J'en ait une, moi ? Comme d'habitude, je suis le dernier au courant sur ce genre de choses. » dit-il avec une petite pointe de fausse tristesse.
« Tu préfères que je change de bus, Waram ? » chuchota doucement l'adolescente à ses oreilles. La réaction de Waram fut des plus rapides, sa main se posant sur la cuisse de Sanphinoa, protégée par un collant chauffant pour l'hiver.
Aucun mot … mais un simple regard et cela suffit amplement à Sanphinoa pour obtenir la réponse qu'elle désirait. L'adolescent lui avait donné ce qu'elle voulait et le reste de la journée se passa tranquillement, Waram discutant avec les autres. Ils étaient tous au fond du bus, Timber présent lui aussi. D'ailleurs, Timber était aux pieds de Waram, en boule, dormant en ronflant. Il avait préféré ne pas faire de remarque.
« Si on m'avait dit que les ours étaient si mignons ... »
« Xalex, non, tous les ours ne le sont pas … on va juste dire que c'est un cas à part. Quand j'étais au Tibet, il se promenait librement et j'imagine qu'il a été lié à la civilisation depuis sa naissance, ce qui explique son côté sociable. »
« Je me demande s'il aurait l'allure d'un chevalier-pokémon ou non. » questionna à nouveau Xalex, tournant son visage vers l'autre demoiselle masquée, comme pour attendre que le puits de connaissance se mette en marche.
« Je ne me suis jamais renseigné à ce sujet mais … généralement, les animaux ne sont pas aussi intelligents que nous. Il suffit de regarder Istiti, c'est un singe et pourtant, ils sont très proches de notre intelligence ou de nous. Si un singe ne peut pas avoir d'armure-pokémon, il en est de même pour les dauphins. »
« Dommage pour lui. » chuchota Waram très faiblement, Sanphinoa l'ayant à peine entendu. Elle ne releva pas la remarque, n'en faisant guère lorsque l'adolescent gratta le sommet du crâne de l'ours endormi.
« Ca aurait été pourtant bien de voir un chien avec l'armure-pokémon du Caninos. »
Raon s'était joint à la discussion et voilà que celle-ci commença à porter sur quel animal porterait le mieux une armure-pokémon lui ressemblant. Il était vrai que s'imaginer Timber en armure-pokémon … avait vraiment quelque chose de surprenant.
« Certains, tu te dis que ça les rendrait encore plus mignons. D'autres, tu croirais qu'un remake de la planète des Singes vint de se passer juste à côté de chez toi. »
« Euh … Euh … C'est quoi ça ? » demanda Waram alors que Xalex lui répondait :
« Imagine que les singes deviennent super intelligents et décident d'éliminer toute trace de l'Humanité pour conquérir le monde. C'est ça. »
« Glauque … mais si c'est des singes comme Istiti, on a pas grand-chose à craindre. »
Oui, il était du genre à aimer lancer des petites piques mais aucun ne chercha à l'en empêcher. C'était mieux que les insultes gratuites et ces piques n'étaient pas le moins du monde sincères. Pour autant, le bus continuait de rouler et cela alors qu'ils étaient en pleine nuit. Il avait un peu mal pour le conducteur et voilà que le sommeil commença à emporter tout le groupe. Lui ? Il regardait défiler les arbres, les routes, les rares voitures.
« C'est … nul, c'est vraiment nul. »
« Oh ? De quoi, Waram ? Tu ne dors pas hein ? Ou alors, tu penses au fait que j'ai oublié ta récompense, c'est ça ? Est-ce que … tu veux quelque chose de mon côté ? »
« Tu peux dormir contre moi, si tu en as envie. Je ne vais pas te retenir. » dit-il, laissant bien ouvert son torse pour qu'elle puisse s'y loger. Il ne l'avait pas regardée, trop concentré sur la fenêtre avant de pourtant … voir la jeune fille retirer son masque. He … HEY ! « Sanphinoa, je peux te voir à travers la vitre. Tu … Tu devrais remettre ton masque avant que je vois ... »
« Ou alors, tu peux fermer les yeux, non ? »
Oui, c'est aussi une solution mais il est pas là pour ça et il se retrouva plaqué contre la vitre, Sanphinoa à califourchon sur lui alors qu'il a très vite fermé les yeux. Rien ne se passa et il pouvait juste deviner qu'elle regardait autour d'elle pour être sûre que personne ne la voie.
« Est-ce que tu vas encore m'embrasser, Sanphinoa ? Tu sais, je ... »
Il s'arrêta dans ses propos, ouvrant subitement les yeux mais voilà qu'il était plongé dans l'obscurité. Qu'est-ce que Sanphinoa était en train de faire ?! Le baiser, il était un peu trop proche des lèvres, là ! Il était sur la commissure des lèvres ! Un mauvais mouvement et elle l'aurait embrassé ! Et pourquoi est-ce qu'ils étaient plongés dans le noir ? Ils avaient pris une route abandonnée ou quoi et …
Lorsque la lumière revint, le masque était remis sur le visage de Sanphinoa mais Waram la regardait, éberlué, ne sachant pas du tout quoi dire ou faire. Elle … elle exagérait cette fille. Elle exagérait vraiment ! Elle exagérait tellement ! Elle se moquait de lui, quoi ! Elle abusait et elle le savait parfaitement et …
« Tu viens dormir contre moi ou pas, Sanphinoa ? »
« Pourquoi pas ? Tu as apprécié ma récompense ou non ? » demanda t-elle avec un petit ricanement amusé. Elle appréciait tellement cette situation hein ?
Et lui dans tout ça ? Hum … C'est con. C'est stupide, il est vraiment un imbécile. Il ne savait pas comment réagir autrement mais … Sanphinoa, il … Elle était essentielle dans sa vie. En peu de temps, à peine plus d'une année, elle avait pris une place importante dans son coeur mais il ne voulait pas l'assumer.
Il ne voulait pas croire que cette adolescente aux cheveux bleus si gras et poisseux, à la peau qui partait en lambeaux, cette fille était pourtant celle dont il avait besoin. Cette fille était dans ses bras et il n'avait aucune réticence ou aucun dégoût dans le fait de poser sa main sur sur son épaule nue. En fait, c'était tout le contraire.
« Sanphinoa, je sais que … c'est un peu tard, peut-être de quelques mois mais … hum … Je voulais m'excuser pour mon comportement le jour de notre dispute. Je veux dire … Quand j'ai balancé que je te considérais comme un animal de compagnie et toutes ces choses. Ca ne se faisait pas, tu es un être humain. Une personne humaine … Avec un grand coeur. »
Et aussi une grosse poitrine … il fallait bien ça pour contenir ce coeur. Mais il valait mieux ne pas lui en faire la remarque de peur de subir son courroux. Puis surtout, il n'avait pas encore terminé de parler, loin de là.
« Je veux dire … Oui, tu es pas forcément belle. D'autres diront même repoussante … Enfin moi-même, je dirais ça … La poitrine ne fait pas tout mais … dans le fond, tu fais tellement d'efforts. Tu n'es pas négligée, tu ne veux pas l'être. Ce n'est pas toi mais ton corps qui t'inflige ça. Tu fais … tellement pour donner une meilleure image physique de toi. Moi, je te trouve vraiment magnifique. Je crois que j'aime bien passer du temps avec toi car tu as réussi à combattre ce que tu étais avant. Je … Avec ces filles qui t'embêtaient, avec ces claques que tu me mettais, me tenir tête, m'aider à me rapprocher des autres, enfin y a tout ! Y a trop de choses à dire … et à expliquer. Je … Tu es vraiment la personne … la plus importante pour moi, Sanphinoa. Enfin, à l'heure actuelle, j'ai … plus mal en pensant à toi qu'autre chose … quand je sais que tu es déçue, triste ou énervée par ce que je fais. Du genre, quand je ne t'ai pas vue pendant deux ou trois jours, après notre dispute, là … je … Sanphinoa ? »
Pourquoi est-ce qu'il perdait encore ce temps à parler ? Sanphinoa dormait … et cela assez profondément en vue de sa poitrine qui se soulevait. Quel idiot. Ils se confessait pour rien. Il avait chuchoté mais il n'était pas sûr que cela ait servi à grand-chose. Il était vraiment un imbécile de première catégorie. Si seulement il avait cherché à faire ça bien plus correctement, ça aurait été bien mieux.
Hum … Bon, même s'ils dormaient dans un bus alors que certains membres avaient des tentes … et que eux aussi, ce n'était pas un souci. Il avait une épaisse couverture même si Sanphinoa ne semblait pas vouloir l'utiliser. Il s'installa correctement contre la vitre, déplaçant Sanphinoa de telle façon qu'elle avait sa poitrine contre son torse. Humpf … Il avait tellement envie de lui retirer ce masque et … de … l'emb… non. Interdiction. Il ne fallait pas. C'était interdit.
Hum … Emmitouflés dans cette couverture, il ne sentait qu'à peine les mouvements de l'adolescente qui dormait guère alors que lui était déjà plongé dans le sommeil. Il ne sentait pas celle-ci lui relever son haut, faisant de même avec le sien, seul un morceau d'étoffe de dentelle bleue ciel séparant leurs corps nus à cet endroit. Elle avait le regard brillant et respirait bruyamment … mais qu'est-ce qu'elle était heureuse d'avoir entendu cela.
Chapitre 18 : Au sujet des femmes-chevaliers
« Hum … On a bientôt dépassé les frontières allemandes, c'est ça ? »
« De ce que j'ai cru comprendre, c'est exact, Waram. Ce qui fait qu'on a encore pas mal de chemin à faire et à accomplir de notre côté. »
« Tu ne veux vraiment rien me dire, Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que la destination est si secrète que ça ? J'arrive pas à comprendre ce qui est … problématique ? »
« Ce n'est pas vraiment problématique. C'est juste une consigne que je dois respecter. Les autres aussi. Il paraîtrait que lorsque l'on sera là-bas, tu seras obligé d'aller dans mes bras … sauf si tu es au courant et que tu peux te préparer en conséquence. »
« Et tu crois vraiment tout ce que dit cette femme-chevalier ? Je vous jure … Je te pensais pas aussi bête que ça, Sanphinoa. » marmonna l'adolescent, un peu vexé bien qu'il s'imaginait les raisons qui pouvaient le pousser à se retrouver contre cette chaleur humaine et cela sans aucune honte ou gêne de sa part.
« Hmm … Bizarrement, de ce que je connais sur toi, oui ! Je lui accorde une petite confiance sur ce point. Puis, de toute façon, ce n'est que de l'ordre de quelques jours ! »
Quelques jours, quelques jours. Cela faisait déjà bien une dizaine de ces derniers qui s'était écoulé depuis le moment où ils étaient partis. Par contre, ils allaient mettre combien de temps encore ? Il ne pensait pas qu'une telle opération prendrait autant de temps … surtout pour des chevaliers-pokémon. Il devait s'avouer être déçu.
« Et de toute façon, je suis certaine que toi aussi, ça ne t'embêtera pas d'être dans mes bras. »
« Hum … Ca, c'est à moi d'en décider, Sanphinoa. Bon, je vais voir quelque chose avec Xalex. J'ai bien mieux à faire que d'imaginer pourquoi je voudrais t'embr … euh t'enlacer. »
Ohla, il avait faillit faire une gaffe beaucoup plus grosse que sa tête sur le coup. Une gaffe monumentale même. Bon … Heureusement, Sanphinoa n'avait pas relevé tandis que lui-même se dirigeait vers un autre côté du bus, finissant par s'asseoir à côté de Xalex.
« Oh ? Waram ? Si tu es là, c'est que tu as quelque chose à me demander, n'est-ce pas ? »
« Oui, c'est exact … Mais on va dire que j'aimerai bien que ça reste loin des oreilles indiscrètes. C'est possible de converser par écrit ? »
« Est-ce que tu crois vraiment que notre discussion va intéresser autrui ? » questionna la jeune demoiselle masquée tout en ayant un petit sourire sous le masque.
« Sincèrement ? Regardes donc les têtes qui se tournent vers nous. »
Il avait marmonné cela tout en désignant quelques membres de Rédemption et Destinée. Même s'ils ne les regardaient pas, on pouvait bien sentir que leur regard déviait légèrement vers le duo. Xalex soupira doucement avant de sortir du papier et un stylo, invitant alors Waram à s'exprimer via cette méthode puisque c'était ce qu'il désirait.
« J'ai besoin de savoir au sujet des masques. »
« Des masques ? Ceux des femmes-chevaliers ? » dit-elle en réponse à Waram alors que celui-ci hochait la tête positivement, reprenant l'écriture.
« Il y a des légendes qui parlent … du fait que si un homme voit une femme-chevalier sans son masque, elle doit obligatoirement le tuer. »
« Obligatoirement, non mais la majorité se termine de cette manière. Après, il y a d'autres solutions mais pourquoi poses-tu cette question précisément ? »
« Juste comme ça, dis moi, c'est quoi les autres méthodes ? Enfin, qu'est-ce qui se passe si on voit sous le masque de cette personne ? Qu'est-ce qui se passerait ? »
Qu'est-ce qui se passerait ? Et bien … Est-ce qu'il voulait vraiment le savoir ? Elle n'était pas certaine que l'adolescent veuille vraiment lire cette réponse mais bon, c'était lui qui la questionnait. Elle se devait de lui donner sa réponse.
« Et bien, je suis sûre que tu connais déjà au fond de toi la réponse, non ? »
« Je veux la lire de la part d'une femme-chevalier. Si je devais me contenter de mes suppositions, je ne survivrais pas très longtemps dans ce monde. »
« C'est vrai … et donc, la réponse que tu désires tant : une femme-chevalier se doit de tuer l'homme qui l'a vue … ou alors de l'aimer. Dans le cas de Sanphinoa, j'imagine que tu te doutes parfaitement de son choix, n'est-ce pas ? »
« Je … Non … C'est pas possible. C'est trop rapide et … Sanphinoa, enfin elle ... »
Il savait que Xalex ne plaisantait pas à ce sujet. Il savait parfaitement que ce sujet pouvait être très problématique mais il ne voulait pas … Il n'avait pas envie d'y croire … car ça ne devait pas se passer ainsi. Enfin, pas de cette manière ! Pas comme il le voulait.
« Est-ce que cela te choque tant que ça, Waram ? Si tu voulais savoir à ce sujet, c'est que potentiellement, tu es ... »
« Non, ne dit rien, je veux rien savoir. Je n'ai besoin de rien, Xalex. S'il te plaît, ne dit rien du tout. J'ai pas envie que tu en parles. Et tu n'as pas intérêt à le répéter à quiconque, compris ? »
Et aussitôt dit, aussitôt fait. Voilà qu'il fit calciner tout simplement la feuille dans sa main, retournant non-loin de Sanphinoa. Celle-ci s'était déjà penchée à moitié sur lui, disant :
« Alors, alors, tu as eut tout ce que tu voulais, Waram ? Hein hein ? »
« San … Sanphinoa, je … Euh oui … Mais tu n'es pas obligée de … d'être si proche. »
« Hein ? Et pourquoi ça ? Ca ne te dérangeait pas avant … Et tu es vraiment rouge. »
« Non, sincèrement, je préfère que tu évites de me coller là. Il fait déjà assez chaud. »
Bon, par contre, il disait cela mais il avait la sensation que ça c'était bien rafraîchir dehors. Est-ce que c'était lui ou alors il faisait vraiment moins chaud dehors ? Il n'en était pas sûr. Par contre, impossible d'ignorer complètement Sanphinoa. Sarine et Karry les regardaient tous les deux puis se focalisèrent sur Waram.
« Oh … On dirait que le poisson a mordu à l'appât, n'est-ce pas, Sarine ? »
« Bien entendu. Il était temps, il fallait dire que la ligne était tendue depuis déjà pas mal de mois, Karry. Bref, Waram, c'est pour quand ? »
« Bouclez la toutes les deux. Je n'ai rien dit, je ne suis pas un poisson, la seule poiscaille ici, c'est Karry et vue sa gueule de morue, je ne veux rien savoir. »
Bon sang, bon sang, bon sang, il avait le coeur qui palpitait à deux cents à l'heure. C'était impossible d'ignorer tout ce que Sanphinoa faisait pour lui depuis le début. Et lui-même hein ? Depuis le début, il sentait que sa relation avec Sanphinoa était différente de toutes les autres … mais à ce point ?
« Je … Non … Je … Enfin, je ... »
Il ne voulait pas s'enfoncer dans un mutisme permanent mais … il n'osait pas dire quelque chose de peur de créer plus de problèmes qu'autre chose. Non, non, et non. Il en était … hors de question ? Il n'arrivait pas à se convaincre de ça. Sanphinoa était juste à ses côtés. Elle s'inquiétait vraiment à son sujet et cela depuis le début. Il pouvait lui faire confiance. Cette … fille était vraiment très importante pour lui et il savait qu'elle ne chercherait pas à le trahir.
C'est étrange, il n'avait jamais aussi pensé à la bafouer ou à se moquer d'elle. Ses paroles, il en avait souvent regrettées … car il ne le pensait pas. Du moins … Pas de cette manière. Il avait dit la vérité, bien souvent, surtout concernant sa peau … mais par rapport aux sentiments, il se voilait la face depuis le début.
Pfiou … Sanphinoa … Après son discours d'hier, heureusement qu'elle dormait, il avait eut besoin de mettre ses émotions à plat. Il avait eut besoin de se renseigner, de connaître la vérité. Et … Sanphinoa ? Elle était vraiment très proche de lui, là !
« Sanphinoa, qu'est-ce que … tu fais ? Hey, recules s'il te plaît, je ... »
« Non, je n'ai pas envie. Tu es bizarre depuis que tu as parlé avec Xalex. Si tu ne me dis pas ce qui se passe, je vais aller l'interroger et je suis sûre que j'aurai ce que je veux. »
« Ca va, ça va. Je suis juste un peu encore secoué par ses dires. Ca va bien, ce n'est rien de grave et tu n'as pas du tout à t'en faire, d'accord ? Si je ne vais pas bien, je te le dirais, d'accord ? Qu'est-ce que tu en penses ? On est d'accord ? »
« Je ne sais pas … ça fait trois fois que tu dis d'accord en si peu de temps. C'est étrange. »
Hum. Ses bras étaient de part et d'autres. Il suffirait juste d'en retirer un pour qu'elle s'écroule sur lui. S'il fait cette action, elle tombera sur son corps, collant sa poitrine contre son torse … mais aussi et surtout, elle sera tellement heureuse qu'elle ne l'embêtera plus.
Zou ! D'un mouvement rapide et fluide, voilà que sa main droite … et sa main gauche vinrent faire chavirer les deux bras de Sanphinoa. Oups, il ne savait pas si c'était à gauche ou à droite et il avait fait les deux. Sanphinoa poussa un petit cri de surprise, tout son être s'écrasant sur lui. Ah … Ce corps … Elle était vraiment … très bien formée.
Il était rouge de gêne mais euh … Sanphinoa était contre lui. Rapidement, sa main gauche se plaça sur le dos de crâne de Sanphinoa, la gardant contre lui tandis que l'autre main caressait son dos avec … tendresse ? Et douceur ?
« Euh ...Waram, y a tout le monde qui nous regarde, tu es sûr .. de tout ça ? »
« Ou… Oui, c'est sûr et certain. Enfin, il vaut mieux que tu ne bouges pas, tu crois pas ? »
« Hmmm … C'est vrai que ce n'est pas une position déplaisante. Je ne suis pas à me plaindre. C'est juste que … d'habitude, tu n'aimes pas vraiment que les autres nous voient ainsi. » finit-elle par chuchoter en fermant les yeux sous son masque. Zut … Il était rouge pivoine. Il se comportait comme un gamin, quel idiot !
« Oui, enfin, tu peux éviter d'en profiter aussi hein ? »
« Hum ? Qui en profite le plus, Waram ? Tu peux me répondre ? Car pour l'heure … je n'ai pas les mains baladeuses et toi, tu … ressens bien mon être non ? Je sais que cela t'affecte un peu plus que les autres fois et ... »
Qu'elle se taise ! Il ne voulait rien savoir à ce sujet, rien du tout. Ah ! Vraiment … Non … Enfin, il … C'était compliqué. Il n'était pas de marbre. Il était un jeune homme dans tous ses moyens et c'était alors normal d'avoir des réactions humaines face à une relation homme-femme et … A quoi est-ce qu'il pensait à cet instant même ?
Ah … Qu'on le laisse tranquille. Il ne voulait pas y réfléchir, il ne voulait pas en parler. Il ne voulait rien savoir du tout. Lalalala … Il ne voulait pas savoir et … lalalala … Elle était vraiment … enfin, pourquoi est-ce que c'était seulement cette partie du corps qui revenait dans sa mémoire ? S'il pouvait voir son visage, ça serait plus simple et …
Non ! Il ne devait pas. Et quoi ? POURQUOI RAON SOURIAIT ?! ET LES AUTRES ! Qu'est-ce qu'ils avaient tous à les regarder en souriant ? Il se recroquevilla dans son coin, formant un petit cocon autour de Sanphinoa dans ses bras.
« C'est tous des imbéciles, Sanphinoa. Vraiment tous. Que ça soit des armures-pokémon ou des humains, ce sont vraiment tous des idiots. »
« Ce qu'ils sont, c'est bien la dernière des choses qui m'importe à l'heure actuelle, Waram. Hmm … Tes bras, ils sont si doux et chauds. J'aime les sentir contre moi. Waram … Tu es toujours d'accord pour mes dix-huit ans ? »
Les dix-huit ans ? Il n'avait pas oublié. Elle voulait passer une nuit, vraiment juste tous les deux, isolés du reste. Sans armure-pokémon et tout le tralala. Maintenant qu'elle lui reparlait de ça, il avait quelques tremblements. Est-ce que c'était … lui qui se faisait peut-être des idées à ce sujet ou alors, Sanphinoa envisageait-elle ce qu'il imaginait ?
Sanphinoa n'était pas pure et innocente. Elle avait des désirs, même si c'était une fille. Ce n'était pas la première fois qu'elle mettait son corps en valeur pour lui. Si elle lui demandait cela, c'est qu'elle avait bien une idée en tête, non ?
« Sanphinoa, tu sais … qu'un garçon et une fille … ça risque de faire jaser, hein ? »
« Je crois que je m'en fiche comme de l'an 2000. Ca ne me concerne pas le moins du monde, loin de là. Et puis, c'est beau de dire ça alors que ça ne serait pas la première fois. »
« Non, ce que je veux dire, Sanphinoa, c'est que … enfin … toi et moi, nous ... »
« Je ne te gênerai pas avec mes croûtes, ma peau qui se barre et mes cheveux gras. Je prendrai vraiment une grande attention à tout ça. Et puis, ce n'est pas que le sommeil non plus hein ? Il y a aussi bien avant. C'est une soirée, pas une nuit. »
Oh ! Ah … Il se faisait clairement des idées en fait. Elle parlait d'une soirée, donc manger ensemble, se promener ensemble, dormir ensemble, oui, pourquoi pas. Enfin bref, pour ne pas changer d'habitude, hein ?
« Donc … Euh … Ca ne me dérange pas du tout, Sanphinoa. On passera toute une journée même … rien que nous deux. »
« Toute une journée ? C'est même mieux que prévu ! Je sens que cet anniversaire va être vraiment merveilleux, sensationnel et tout ! »
« Euh … S'il te plaît, tu peux te calmer quand même ? A t'exciter comme ça, je ne sais pas si c'est bon pour toi, hein ? »
En fait, il n'avait aucune raison de s'en faire, c'était juste que … enfin voilà quoi. Pfiou … Il était un peu encore sous le choc et il valait mieux pour lui qu'il contrôle ses émotions. Ah … Bon … Au moins, il avait dit un peu ce qu'il avait sur le coeur. Du moins, il en avait l'impression. Une secousse se produisit, le corps de Sanphinoa se relevant un peu pour retomber sur Waram, visage de l'adolescent juste au niveau de ses attributs féminins, puis une seconde secousse se produisit, et une troisième, et une quatrième.
Hey hey hey ! C'était quoi ça ? Ils étaient rentrés dans une zone de turbulence ? Il avait du mal à garder Sanphinoa contre lui, ses mains montant et descendant sur le corps de la jeune demoiselle alors qu'il tentait de garder appui. Elle l'étouffait là ! Et il était en train de masser quoi là ? Et puis, il devait tenir le masque pour pas qu'il tombe et …
« C'est quoi ce bordel ?! On a dévié de la route ou quoi ?! »
« Semblerait que l'on ait pris un chemin de terre, oui, Waram. »
Voix calme et tranquille de Xalex tandis qu'il remarquait que sa propre voix n'avait pas été aussi irritée qu'il le pensait. Etait-ce à cause du fait qu'il était dans une position embarrassante, à moitié en train de masser les fesses de Sanphinoa ? Le fait qu'une main tenait difficilement le masque sur le visage de l'adolescente ? Le fait qu'il était aveuglé par la poitrine de celle-ci ? Ou alors, tout ça en même temps ?
« Ah … Ah … Ah … J'ai besoin de respirer. »
« Tu as l'air vraiment en sueur, Waram. Ne bouge pas, j'ai une solution pour ça. »
Voilà qu'elle crée un léger filet d'eau, aspergeant délicatement le visage de Waram qui était devenu rouge pivoine. Depuis qu'il avait posé la question à Xalex, tout avait pris une tournure dont il ne savait pas comment réagir. Tout son être … était définitivement secoué.
« Il faut … pouvoir respirer un peu, Waram, tu ne crois pas ? »
« Je … ne sais pas moi. Je dois répondre quoi ? Qu'est-ce que je suis sensé répondre ? » dit-il sans réellement réfléchir à tout ça. Il était … secoué et perdu.
Mais surtout, il était sur un petit nuage. Il avait l'impression que Sanphinoa, le corps de cette dernière était différent. Pourtant, les croûtes étaient toujours là, les cheveux poisseux aussi … mais tout son être ignorait tellement ces choses, comme si ça ne le dérangeait pas.
De toute façon, il était comme hébété, ailleurs, dans un autre monde. Il voulait juste … se reposer. Il n'écouta que brièvement lorsqu'on lui signala que la Pologne était très proche. Il s'en fichait complètement de la Pologne.
« Hum … Qu'est-ce que je dois faire exactement maintenant ? Oh ! Je sais ! »
Et voilà qu'elle se plaça sous Waram, du moins, elle prit sa tête pour l'inciter à se pencher et tomber sur ses genoux. Voilà … Waram était sur elle et elle souriait. Avec tout ce qui s'était passé, ils pouvaient inverser un peu, non ?
« Tu es bien installé, Waram ? J'espère que oui. » dit-elle alors qu'il balbutiait quelques mots, n'arrivant visiblement guère à s'exprimer correctement pour la jeune demoiselle.
Elle allait prendre ça pour un oui, pour ne pas changer ! Comme ça que ça fonctionnait et pas autrement. Voilà qu'avec Waram sur ses genoux, elle commença à caresser doucement sa chevelure noire un peu en sueur.
« Tu es … vraiment beau, Waram, est-ce que tu le sais ? »
« Toi … aussi, Sanphinoa. Tu es … très belle … de l'intérieur. Et intérieur. »
AH ! Elle s'attendait pas à une réponse aussi franche de la part de Waram. Elle regarda à gauche pour savoir si tout le monde l'avait entendu. D'après les nombreux sourires qu'elle remarquait, la réponse était : oui. Oups … Hihi.
« Tu me le répéteras autant de fois que tu le voudras, Waram. Bienvenue chez moi. »
Bienvenue chez elle ? Hmm ? Ils étaient en Pologne. Elle venait de là-bas ? Ou alors, il comprenait mal ses propos ? Peut-être qu'ils avaient un autre sens que celui qu'elle donnait comme impression ? Il … en savait trop rien.
« Autant … qu'il le faudra … oui … C'est le cas. » finit-il par souffler avant de s'endormir.