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[Fanfiction] - Vengeances
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Sujet: [Fanfiction] - Vengeances (Lu 19835 fois)
alex6
Membre Junior
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #25 le:
18 janvier 2013 à 21:05:23 »
Bonsoir,
Le chapitre 21 « Ouser » de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos…) sur le lien en bas.
Synopsis :
Le soleil se lève sur les vastes plages hier tranquilles du Nome de Siouah. Le maître de cette région, le Nomarque Khnoumhotep, organise en ce jour une rencontre mortelle entre ces deux meilleurs Nebkas. Seul l’un des deux aura l’infime honneur de devenir le second du Nomarque, chef d’une armée de près de cent mille soldats dont un millier ouverts au cosmos. Le destin d’un des deux hommes va basculer en ce jour de liesse. Mais qui de la puissance ou l’honneur saura prendre le dessus ? Rien n’est moins sur…
Loin de là, dans Thèbes la magnifique, capitale d’Egypte abritant l’Antre des Dieux, un bonheur annoncé pourrait bien signer une ère de sang. Cette puissante Nation marchant sur la lisière d’un précipice est aujourd’hui à la croisée des chemins. Saura-t-elle se diriger vers la lumière ?
Bonne lecture.
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Chapitre 21 : Ouser.
Nedjed admirait le soleil se lever à l’horizon de la mer. Il adorait regarder ce paysage paisible renaître tous les matins sur la bordure du Nome de Siouah. La méditerranée avait des reflets bleu turquoise qui se reflétaient dans ses yeux. Il se leva et se retourna lentement afin d’avoir une vue panoramique du lieu. Son regard se figea sur un camp entouré de murailles fortifiées faites de blocs de roche et de torchis. Le calme du lieu contrastait avec l’effervescence habituelle des dix milles soldats qui l’habitaient, ses soldats. Lui, l’un des dix Nebkas, était fier de son armée mais par-dessus tout fier de servir son pays et c’est la tête haute qu’il franchit les portes du lieu. Il arrivait à sa demeure lorsqu’une voix le stoppa dans sa marche.
- Nebka Nedjed.
Il se retourna surpris et reconnu un visage familier.
- Oui, Saïs Oumar ?
- C’est le grand jour, votre jour !
- Ne va pas trop vite, Oumar, le destin des Dieux n’est peut-être pas celui que tu imagines. Je ferai face à mon destin pour la gloire de l’Egypte.
Il avait en effet eu du mal à trouver le sommeil, lui qui avec Esna allait concourir aujourd’hui pour le poste de Ouser auprès du Nomarque, lui qui peut être aujourd’hui deviendrait le bras droit du maître du Nome. Esna était lui aussi un Nebka puissant et son absence de compassion en faisait un adversaire redoutable.
Du haut de son palais bordant le rivage, Khnoumhotep, le Nomarque de Siouah, admirait son peuple préparer la plage sur laquelle deux de ses meilleurs Nebkas s’affronteraient dans quelques heures. Il savait que c’était le meilleur moyen pour lui à la fois de trouver son meilleur Ouser mais aussi pour motiver ses troupes. Des barrières de sécurité étaient en train d’être montées de part et d’autres et des gradins poussaient sur les dunes à une distance respectable de la scène. Bientôt toute la noblesse du Nome se réunirait pour venir assister à cet évènement. Pourtant une chose le tracassait, c’était les assauts répétés sur sa frontière ouest menés par les Barbares de l’Empire Hyksôs. Des massacres de villages frontaliers lui avaient été rapportés et bientôt il lui faudrait agir pour y remédier. Pour cela, il lui fallait une armée structurée et prête à se battre jusqu’à la mort, il lui fallait un Ouser. Sur les deux prétendants, il n’avait aucune préférence, Nedjed le stratège avait autant d’intérêt qu’Esna l’impitoyable dans le conflit qui s’annonçait.
Le soleil avait à présent atteint son apogée et une chaleur écrasante s’était abattue sur ce rivage où deux hommes se fixaient du regard. Ces deux êtres portant des armures de guerre dégageaient une aura puissante forçant le respect.
Le plus froid d’entre eux parla le premier.
- Abandonne Nedjed, tu ne fais pas le poids ! Fit Esna.
Le mépris du ton de sa voix démontrait sans équivoque le peu de respect qu’Esna avait envers Nedjed. Il ne l’avait jamais apprécié, lui le fils de paysan sorti de nulle part, lui qui forçait l’admiration des autres et dont on ne cessait de parler, lui qui osait venir lui tenir tête aujourd’hui pour le poste de Ouser. Dans sa suffisance il en était persuadé, ce jour serait celui d’Esna et de nul autre.
Nedjed marqua un rictus.
- Il faudra me toucher pour cela, je relève le défi.
Une voix les interrompit.
- Nebkas !
Ils se tournèrent alors vers la tribune surmontée d’une toile où se tenait le Nomarque. Il était entouré de près d’une centaine de notables et sur les bas côtés autant de Saïs cuisant sous le soleil n’auraient raté pour rien au monde le combat de leur chef respectif.
- Nebkas ! Fit le Nomarque Khnoumhotep. En ce jour l’un d’entre vous deviendra Ouser. Faites honneur aux Dieux. Ce lieu est votre et seul l’abandon ou la mort mettra un terme à ce combat.
- La mort me semble un bon choix, dit Esna. Je vais te massacrer. Sun Blades !
Dans un brusque mouvement des bras, Esna déchaîna des milliers de lames de feu sur le pauvre Nedjed surpris par la violence de l’assaut. Il n’eut le temps que de parer de ses avant-bras en croix. Des tranchées fumantes tranchèrent le sol en soulevant le sable et l’impact entoura le corps du Nebka d’une boule de feu, de poussière de sable et de cosmo énergie. Lorsque Nedjed réapparu, ses avant-bras fumaient encore et ses protections de bras étaient lacérées. Il était essoufflé mais indemne. Il se trouvait maintenant au centre d’un lieu pourvu de tranchées brûlantes vitrifiées par la chaleur. Il dut malheureusement reprendre le fil du combat en sentant le pied d’Esna lui asséner un violent coup dans le ventre, ce qui l’envoya valser dans les airs. Il effectua un retournement aérien pour finalement retomber sur un de ses genoux, un filet de sang sortant de sa bouche. Il leva la tête vers son adversaire en se tenant le ventre.
- Tu es trop faible pour moi. Abandonne ou je te tuerai. Sun Blades !
Esna venait de relancer son attaque vers le malheureux.
Nedjed se lança alors dans des acrobaties aériennes pour tenter d’éviter les lames ardentes. Les assauts passaient très près de lui mais ne le touchaient pas pour le moment. Il roula sur le côté et faillit se faire toucher. Son armure absorba alors un coup. Au terme d’un nouveau saut, il rata sa réception, ce qui le fit trébucher et finalement choir sur le sol. Acculé et sur le point d’être blessé, il contre-attaqua.
- Mineral Shield !
Sur ces mots une vaste concrétion sortit du sol, formant un impressionnant mur minéral devant Nedjed. La vague de cosmo énergie frappa le bouclier naturel sans relâche. Surpris puis hors de lui, Esna intensifia son attaque pour briser cet affront. La lumière violente de feu forçait les spectateurs à plisser les yeux. Tous étaient admiratifs et inquiets du sort du pauvre Nedjed. Une voix proche de Khnoumhotep s’éleva.
- Le combat est inégal, Nedjed va se faire tuer. Vous devriez mettre un terme au combat Nomarque Khnoumhotep.
- Je ne suis pas aussi certain que vous de l’issue du combat, regardez mieux.
Le Nomarque, de sa toute puissance, avait lui une autre lecture des évènements.
Esna commença à percer la défense de son adversaire. Déjà des fissures apparaissaient et il sentait la fin du combat proche.
- Ta pitoyable protection ne peut rien contre moi !
Soudain, le mur vola en éclats mais derrière ne se trouvait … plus personne. Nedjed contre-attaqua sur son flanc droit.
- Sand Roses Storm !
Il déchaîna une tempête de rose des sables faite de minéraux cristallisés bruns, tranchant comme du verre. Esna, pris par surprise, encaissa l’attaque sans réagir. De multiples lacérations vinrent ouvrir sa chair alors que son corps était ballotté au gré des roses pour s’encastrer violemment dans le sable. Un vaste nuage de poussière se souleva. Il fallut quelques secondes à Esna pour refaire surface. Les parties de son corps non protégées marquaient maintenant de profondes entailles ruisselantes de sang. Sa protection quand à elle avait encaissé la majeur partie de l’attaque. Le regard d’Esna était quant à lui noir de haine, comme avide de sang.
- Tu vas me le payer. Affronte le monstre des enfers. Menmenu !
Il tendit ses deux mains ouvertes vers l’avant et ses yeux se mirent à irradier d’une lumière aveuglante.
Un monstre de feu de 5 mètres émergea soudain du sable. Sa peau faite de terre brûlée craquelée laissait échapper de grandes gerbes de flammes. Ses yeux de feu pointaient un regard mauvais vers Nedjed. Le démon se mit à courir vers le pauvre Nebka incrédule. Il tenta de se protéger avec des Mineral Shields mais les griffes enflammées brisaient régulièrement ses protections. Il commençait à faiblir et il sentait qu’il ne tiendrait plus longtemps.
- Ce monstre est vraiment très puissant, il faut que je reprenne vite le dessus du combat où ce sera la fi….
Plongé dans ses réflexions, il fut surpris et ne vit pas la main du démon Esna au milieu du déluge de flammes. Une main qui le saisit par la taille…
Dans un hurlement de douleur, Nedjed sentit l’étau des griffes commencer à brûler sa peau. Les marques noires calcinées commençaient à marquer dramatiquement son corps tandis qu’il se transformait inexorablement en torche humaine.
Dans un dernier sursaut, il fit exploser ce qu’il pu rassembler de cosmo énergie et parvint miraculeusement à se libérer de l’emprise mortelle. Toujours en proie aux flammes, il courut plonger dans la mer salvatrice toute proche. Un nuage de vapeur explosa alors vers le ciel.
Esna regarda satisfait le spectacle qui s’offrait à ses yeux.
- Tu ne me gêneras plus, insecte !
A près d’un milliers de kilomètre de là se dressait Thèbes, capitale divine du Royaume des Deux Terres. Le nom du Royaume était venu de l’unification acquise il y a des siècles et par le sang de l’Egypte méditerranéenne et Nubienne. Il fut décidé en ce temps que cette ville en deviendrait le centre. Thèbes la magnifique comptait près de deux cent cinquante mille habitants. Le tracé géométrique de ses allées et ruelles entre coupant des bâtisses impressionnantes faite de terre, de pierre et de paille imposait à lui seul le savoir de ce peuple. Cette ville sans repos, garnies d’échoppes de tissus les plus nobles, de chars se faufilant dans les méandres de la foule grouillante, des victuailles venues de tout le pays, d’échafaudages de constructions, de temples et de ponts, était un caléidoscope de toute l’Egypte. A chaque croisement d’artères principales, des obélisques hauts de vingt mètres dardaient vers le ciel leurs hiéroglyphes sculptés. Aux portes de la ville des statues divines prévenaient tout visiteur du haut lieu sacré dans lequel ils pénétraient. Les habitants richement vêtus et les nombreuses échoppes ouvertes montraient l’importance du lieu pour le pays. Au centre de cette mégapole, un palais colossal arborant colonnes, statues, obélisques, palmeraie et de l’eau à profusion était visible à des dizaines de kilomètres. Ce joyau rayonnait de splendeur et de pouvoir car ce palais était la bâtisse des Dieux, l’Antre du Khus.
Le Khus, nom de l’assemblée divine des Dieux Egyptiens appelé plus tard les Grands Anciens, comptait en ce temps douze divinités. A la tête de ces hommes ayant atteint le neuvième sens, régnait Osiris. Il avait reçu l’honneur de gouverner le pays de son père Râ, le plus illustre d’entre eux. Le Dieu solaire, dans sa grande sagesse, avait réussi à atteindre un nouveau stade de conscience libérée du carcan d’un corps. Avant son départ, il avait partagé le pays en deux, la partie nord sous l’autorité d’Osiris et le sud de son frère Seth. Osiris gardait malgré tout le contrôle du Royaume des Deux Terres, au grand damne de Seth. Mais l’assemblée ne résidait pas entièrement à Thèbes. Seuls Osiris, Thot, Thabitet, Isis, Aker et Hedjour y habitaient. Seth avait décidé Hathor la fille de Râ, son épouse Nephtys, Sobek, Képhri et Bastet à le suivre dans son palais de la région sud du Royaume à Abou Simbel. Ces douze divinités étaient pour certaines vénérées pour leur bonté et d’autres craintes pour leur courroux.
La puissante bâtisse de Thèbes s’étendait sur plusieurs hectares. Ornée de colossales statues et de murs s’élevant à plus de trente mètres du sol, donnait par la même un point de vue unique sur toute la ville environnante. Dans ce magnifique couloir haut de cinq mètres et long de trente, décoré de milliers de hiéroglyphes écrits de pigments d’or, une silhouette impressionnante se mouvait calmement. Le son de pas lourds et assurés martelaient le marbre du sol du palais. Cet homme à la peau mate et au visage rude portait un bouc tressé affirmant son identité Egyptienne. Tel était le dieu Seth. Il était réputé, même parmi les Dieux, comme quelqu’un de froid et d’intransigeant.
Il avançait perdu dans ses idées. Il croisa au hasard d’un patio Nephtys et son frère Osiris assis sur un banc. Cette cour n’ayant pour toi que le ciel, était baignée par la lumière chaude du soleil matinal. Des vignes grimpaient le long des murs et des grappes de raisin noir n’attendaient qu’à être mangées. Le banc de pierre sur lequel ils étaient assis était entièrement ombragé par une sorte de tonnelle faite de tissus blanc du Nil. Seth s’approcha pour engager la conversation.
- Ma chère épouse, si ce n’était mon frère, je pourrais devenir jaloux de votre proximité !
Nephtys, sursauta de surprise et se mit à rougir. La déesse au corps superbe recouvert de tissu blanc du Nil laissant délicatement suggérer ses courbes dégageait un charme mélancolique capable de faire fondre n’importe quel homme. Cependant, cette fois-ci elle semblait encore plus refermée qu’à l’accoutumée, comme apeurée.
Osiris, Dieu et frère cadet de Seth de deux ans, portait lui aussi un bouc tressé. Son torse découvert et musculeux exposait aux yeux toute la puissance musculeuse mais contenue de son corps. Pour finir, un pagne blanc couvrait ses cuisses. Il avait appris en regardant son frère comment manier l’art des nuances verbales. Bien que novice par rapport à celui-ci, il s’avouait, même si cela ne l’enchantait pas, plutôt bon comédien. Il se devait aujourd’hui montrer tout son talent devant son frère.
- Mon cher frère, fit Osiris sur de lui, tu as de la chance d’avoir pareille compagne et je me réjouis de votre bonheur à tous deux.
- Où te rends-tu mon amour ? Fit-elle en sur jouant.
- Je retourne au palais. Certaines affaires m’y attendent. Je te laisse entre de bonnes mains, ajouta-t-il le regard légèrement inquisiteur.
Il poursuivit sa route et changea de bâtiment. Dire qu’il avait toujours été en bons termes avec son frère était beaucoup. Les ambitions du Dieu Seth avaient de tout temps été entravées par l’ascension d’Osiris. Ce freluquet était même devenu à l’époque plus proche de Râ que lui. Ajouté aux relations proches, trop proches à son goût, qu’il semblait entretenir avec son épouse Nephtys, cela le mettait hors de lui. Un relent de suspicion planait à présent dans l’air. Un jour, il faudrait tirer cela au clair.
De nouveau seuls, Osiris et Nephtys reprirent leur discussion. Elle reprit la première la parole sur un ton grave et la voix tremblante.
- Osiris, il faut que nous arrêtions.
- Arrêter quoi ?
- Ne fais pas l’innocent, tu le sais très bien. Seth est mon époux. Je sais qu’il est distant et froid. Si je t’avais rencontré plus tôt peut-être que les choses auraient pu tourner autrement. Nous avons tous deux vécu des moments volés magiques mais nous sommes allés trop loin la dernière fois.
- Regrettes-tu notre étreinte ?
- Non, pas le moins du monde. Mais ce temps est maintenant révolu. Je ne veux plus continuer sur ce sentier qui nous conduira tous deux à notre perte, qui pourrait aussi détruire le Khus et par là même le fragile équilibre de la paix en Egypte. Je dois assumer mon rôle d’épouse, quel qu’il soit.
- Es-tu sur de ton choix ? N’y a-t-il donc aucune autre voie possible ?
- Ecoute ton cœur, tu sais hélas que c’est la seule solution.
- Tu as raison. J’abdiquerai demain et quitterai Thèbes.
- Non, surtout pas ! Reste, je ne te chasse pas. Continuons à nous rencontrer mais en public pour ne pas éveiller de soupçons. Je suis désolée de t’imposer ce calvaire conclut-elle la tête baissée.
- Il est vrai que tu me demandes beaucoup mais je ne souhaite que ton bonheur. Et tu as raison, nous devons penser à l’Egypte avant tout.
Les deux protagonistes poursuivirent leur conversation avec moins de fougue que quelques minutes auparavant. La destinée des puissants n’était parfois pas plus enviable que celle du peuple. Seth, quant, à lui portait un regard de plus en plus acerbe sur cette assemblée divine décadente. Que dire de la Déesse Hathor, libertine lubrique qui était tombée enceinte d’un mortel au cours d’une de ses nombreuses orgies ? Comment son mari le Dieu Sobek avait pu accepter cela ? Cet enfant de cinq ans à présent était un affront vivant à la pureté du Khus.
Loin de ces intrigues divines, une ombre commença à se dessiner dans la vapeur blanche d’eau de mer. Un corps chancelant sortit du néant sous les yeux éberlués de la foule et d’Esna. L’homme à la peau largement brûlée se muait laborieusement mais dégageait une volonté farouche de vaincre.
- Regarde-toi Nedjed, tu ne peux rien contre moi. Tu as eu la chance d’être proche de la mer sinon tu serais mort. Aimes-tu tant souffrir que cela ?
Nedjed concentra tout ce qui lui restait de cosmo énergie en lui, l’eau se vaporisa sous les assauts d’énergie et il attaqua.
Il s’élança alors vers Menmenu et arrivé sur le monstre déclencha à la dernière seconde une vaste onde de cosmos.
- Mineral Jail !
Une phénoménale concrétion sortit du sol en cercle tout autour du démon pour finalement se rejoindre afin de former une demie sphère minérale de 6 mètres de diamètre.
- Crois-tu vraiment que ta prison va pouvoir arrêter Menmenu ? Tu rêves…
En effet, les assauts de celui-ci faisaient largement trembler la construction qui voyait apparaître çà et là des fissures et une couleur rouge due aux flammes. Mais Nedjed avait pleinement conscience de cela et avait un autre but.
Loin d’attendre la fin de son attaque, il effectua un saut pour atteindre le dôme du monticule minéral qu’il venait indirectement de créer. Arrivé au sommet, il avait rebondi pour s’élever plus haut encore dans les airs.
Prétentieux dans sa certitude de supériorité et loin de s’attendre à cette action, Esna n’avait pas pris la peine de surveiller son adversaire, grave erreur tactique…Arrivant des cieux sous un angle qui le surprit, Nedjed leva le poing pour donner son attaque à bout portant.
- Sand…Roses…Stoooooorm !
Esna reçu la cosmo énergie déployée à son paroxysme de Nedjed en plein torse et disparut dans la lumière du choc. Dans le terrible impact, il sentit le côté droit de sa tête recevoir un coup surpuissant. Menmenu s’évapora sur l’instant en fumée.
Le calme revint sur un Nedjed tombé à genoux, gravement brûlé, respirant avec peine mais vivant. Il avait la jambe gauche cassée. Devant lui, le corps d’Esna grièvement blessé trônait au milieu d’une mare de sang mais il était vivant lui aussi. Dans cet ultime attaque, Esna avait perdu le petit doigt ainsi que l’annulaire de sa main droite et son œil droit.
Nedjed se releva péniblement alors que des soigneurs courraient vers le corps allongé du second Nebka. Un soigneur vint le prendre sous l’épaule afin de l’aider à se tenir debout. Nedjed regarda alors la foule qui l’acclamait. Khnoumhotep parla.
- Aujourd’hui, nous avons un nouveau Ouser. Gloire lui soit rendue !
Le Nomarque s’avança alors vers lui, suivi par la foule, accompagné des hourras des Saïs de Nedjed et de l’incrédulité de ceux de son malheureux adversaire.
Le nouvel élu regarda Esna inconscient en se disant qu’il s’en était fallu de peu et qu’il devrait faire attention à lui car il essaierait de le lui faire payer tôt ou tard.
Ce ne fut que lorsque Khnoumhotep lui mit la main sur l’épaule en le regardant dans les yeux et qu’il fut soulevé puis porté en héros par les siens qu’il réalisa sa victoire mais aussi ses graves blessures …
Mais son bonheur ne fut pas partagé par tous en ce jour. Une femme affolée courrait à perdre haleine dans les couloirs immenses du palais du Khus. Sans regarder quiconque, elle enchaînait les couloirs immenses en slalomant autour des obstacles. Elle jaillit enfin hors des murs pour traverser la palmeraie. Arrivée à son but, elle s’arrêta nette essoufflée devant une silhouette.
- Osiris !
Le Dieu qui était en train d’aider la vingtaine de jardiniers à aménager la palmeraie reposa délicatement sur le sol les trois palmiers qu’il était en train de faire léviter grâce à sa cosmo énergie. Il se tourna alors vers la nouvelle venue.
- Que se passe-t-il Nephtys ?
- Il faut que je te parle de toute urgence !
- Vas-y parle, je t’écoute.
- Non, pas ici. Isolons-nous.
Décontenancé, Osiris dirigea la Déesse vers un lieu discret.
- Je croyais que tu ne voulais plus me parler qu’en public ? Dit-il sarcastique.
- Arrête avec ça Osiris ! Une chose affreuse arrive.
- Quoi ?
- Osiris, je ne sais comment le dire. Puis la voie sanglotante elle ajouta. Je suis enceinte !
- Je me réjouis pour Seth et toi, répondit-il amère. En quoi est-ce affreux ?
- Osiris, Seth n’est pas le père. Je suis enceinte d’un mois et… tu es le père !
- Quoi ?! Ce n’est pas possible, c’est une catastrophe !
- Nous sommes perdus se mit-elle à pleurer.
- Non, il doit y avoir une solution. Je vais parler à mon frère.
- Ne fais pas ça ! Il te tuerait, lui aboya-t-elle.
- Il ne reste qu’une autre solution malheureusement. Il ne faut pas qu’il naisse, admit-il désespéré.
- Jamais ! Je ne tuerai jamais mon enfant ! Pleura-t-elle hystérique.
- Crois-tu réellement que tu pourras faire croire à Seth qu’il en est le père ?!
- Non, je le sais aussi. Il faut que je parte. J’accoucherai de notre enfant à l’abri des regards et le confierai à des âmes charitables.
- Es-tu prête à ce sacrifice ?
- Oui Osiris. Je prétexterai la construction d’un temple dans le sud du pays. Seth étant toujours absent, il ne se rendra compte de rien.
- Me diras-tu où tu l’emmèneras ?
- Un jour peut-être, dit-elle en séchant ses larmes. Au revoir Osiris. Chaque minute compte à présent. Ce malheur nous prouve combien nous avons commis une erreur. Nous devrons vivre avec ce fardeau maintenant. Chacun dois suivre sa route, la mienne m’éloigne désormais de toi à chaque seconde.
lien :
http://saintseiya60.free.fr/i-b-2.htm
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Modifié: 12 mars 2013 à 14:21:03 par alex6
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #26 le:
25 janvier 2013 à 20:15:59 »
Bonsoir,
Le chapitre 22 « Le prix de la paix » de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos…) sur le lien en bas.
Synopsis :
Esna s’éveille enfin après une période de coma pour découvrir que son pire cauchemar s’est réalisé. Meurtri dans son honneur, il doit néanmoins contenir sa rage, pour l’instant… Au bord du Royaume des Deux Terres, les harcèlements des Barbares de l’Empire Hyksôs menacent dangereusement la région et nécessitent une réaction urgente et massive, ce qui n’est pas pour déplaire à Esna. Mais du chaos peut aussi jaillir une étincelle de lumière. Loin du front, Seth se sent trahi par le terrible secret qu’il vient d’apprendre. Mais le Dieu fourbe sait déjà comment retourner la situation à son avantage…
Bonne lecture.
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Chapitre 22 : Le prix de la paix.
Géographie des évènements : voir chapitre sur site «
http://saintseiya60.free.fr/
»
Seth était décontenancé par la discussion qu’il avait eu avec son épouse une fois entrés à Abou Simbel. Ce n’était pas tant le fait de la construction de ce temple dont elle lui avait parlé que de la façon dont les choses s’enchaînaient. Elle semblait tracassée, stressée, apeurée malgré le masque de comédie qu’elle arborait. Un peu avant leur départ, il eu le même sentiment malaise vis-à-vis de son frère Osiris. Que s’était-il donc passé ? Ses deux là étaient en train de se jouer de lui, il en devenait de plus en plus persuadé jour après jour. Feignant la crédulité, il approuva son épouse et après un baisé appuyé, la laissa partir.
Une fois qu’elle eut quitté la pièce, il convoqua un de ses plus discrets informateurs. Il lui demanda de la surveiller là où elle irait pour lui faire des rapports les plus complets possible. Il n’avait dorénavant plus confiance en personne, même dans sa famille Divine. Son espion ne pouvant se téléporter et Seth ne pouvant se démasquer en l’emmenant, il arriverait bien plus tard sur les lieux de construction du temple mais il n’en passerait que plus inaperçu.
Le blessé ouvrit un œil puis deux pour ne percevoir qu’un flou lumineux et des ombres dansantes. Peu à peu sa vision se fit plus précise, mais seul un seul de ses yeux ne percevait dorénavant la lumière. Il était couché. Il tenta alors de se redresser et fut assailli de douleur. En regardant son corps, il vit des bandages recouvrir son corps et un énorme cocon entourer sa main gauche. Une voix douce lui parla alors.
- Attention à vos mouvements, vous n’êtes pas tout à fait guéri.
Guéri ? Esna se rappela alors l’issue du combat contre Nedjed juste avant le trou noir. Il se redressa alors en position assise et constata avec rage sa nouvelle infirmité. Il questionna la femme qui s’occupait de lui.
- Depuis combien de temps suis-je ici ?
- Vous êtes resté inconscient une semaine. Vous avez échappé de justesse à la mort suite à votre combat contre le Ouser.
Ouser. Ce mot fut encore plus douloureux que ses propres blessures. Ainsi ce parasite avait donc gagné le combat et le statut suprême. Il ne savait pas ce qui le mettait le plus en colère, sa défaite publique, avoir perdu contre Nedjed ou ne pas être devenu Ouser. Une chose était sur c’est qu’il était en colère et que tout se règlerait en temps et en heure. Pour le moment, les choses étaient bouclées et il devait afficher un respect de façade envers lui.
Le temps passa et Esna recouvrit ses pleines capacités de guerrier, en aucun cas diminuées par la perte de deux doigts et de son oeil. Ses hommes en firent les frais lorsqu’il les rabroua à son retour pour le manque d’enthousiasme lors de leur entraînement.
De son côté Nedjed passait la moitié de son temps au camp et l’autre au palais du Nomarque. Les choses devenaient critiques car des hordes de Barbares de l’Empire Hyksôs attaquaient de plus en plus violemment et fréquemment la frontière du Nome. Khnoumhotep et lui plongeaient les yeux dans une carte géographique et discutaient de la meilleure manière d’aborder les choses.
- Avons-nous des nouvelles de nos négociateurs ? Demanda Khnoumhotep.
- Hélas oui, répondit Nedjed. Leurs têtes décapitées ont été déposées au pied du palais ce matin même ! Ils ont osé tuer des représentants pacifistes, pénétrer en pleine nuit sur notre territoire sans que personne ne les voie et déposer celles-ci aux portes de votre domaine. C’est un affront de trop, il faut riposter !
- Je reconnais bien là ta fougue et je sais que cela fait des semaines que tu me mets en garde contre les évènements qui viennent de se dérouler. Je voulais aller au bout de la diplomatie afin d’éviter un conflit. Hélas, il faut se rendre à l’évidence, ces Barbares ne comprennent que la force alors nous allons devoir nous battre.
- Je suis heureux de votre décision.
- Ne soit pas heureux car de nombreuses morts arriveront. Parmi elles, de valeureux Egyptiens tomberont.
- Tous vos hommes sont prêts à mourir pour l’Egypte, Nomarque Khnoumhotep, ne soyez pas triste.
- Quelles sont leurs forces en présence ?
- L’Empire Hyksôs a disposé près de 50 000 hommes le long de la frontière. Ces Barbares sont très bien entraînés, ils connaissent le terrain et sont donc très dangereux. Pour les déstabiliser, il faudrait effectuer une frappe éclair simultanément le long de toute la frontière mais cela requérrait un grand nombre d’hommes.
- Si nous regroupons les forces des 8 Nebkas les plus proches nous aurons à notre disposition 80 000 soldats. Va prévenir les Nebkas Mersou, Amasis, Nout, Mani, Bès, Renséneb et Esna de rassembler leurs troupes. Prépare aussi les tiennes. Que tous se déplacement discrètement pendant les nuits et se cachent le long de la frontière. Nous attaquerons dans une semaine au le lever du soleil.
Les deux stratèges peaufinèrent leur plan pendant une heure puis le Ouser se chargea d’organiser l’offensive. Nedjed avait décidé de positionner Esna juste sur son flanc afin de surveiller ce Nebka incontrôlable de tout débordement sanguinaire.
Lorsque Esna reçu l’envoyé du Ouser, il fut tout d’abord ravi d’avoir l’occasion de laisser déchainer sa rage mais il s’aperçu rapidement que non seulement il allait être sous les ordres de Nedjed mais qu’en plus celui-ci serait sur son flanc à le surveiller comme un enfant. De colère, il déploya sa cosmo énergie et fracassa le mur de la salle des auditions. Puis il retrouva non sans mal son calme, sous les yeux éberlués et effrayés des hommes de l’autre côté du trou béant.
La légendaire organisation Egyptienne permit au Nomarque de positionner discrètement 80 000 hommes en une semaine le long des camps Barbares sans que quiconque de décèle quoique se soit. Les soldats étaient placés en première ligne à 100 mètres des ennemis. Derrière, 100 mètres plus loin, 800 Saïs étaient eux aussi camouflés dans la roche prêts à agir. Un rang plus loin les 7 Nebkas attendaient l’ordre du Ouser. Le front s’étendait sur près de 400 kilomètres et Nedjed pouvait voir au loin les positions d’Esna sur sa partie haute et Renséneb sur sa partie basse. Sans les pouvoirs de communication à distance des Nomarques, il eu été impossible de synchroniser une telle offensive. La cosmo énergie de celui-ci déploya sur la zone une toile de communication mentale entre les différents guerriers. Les soldats étaient reliés mentalement aux Saïs, les Saïs aux Nebkas, les Nebkas aux Ouser et le Ouser au Nomarque qui observaient de loin la scène. Cette toile développée entre les guerriers était l’atout crucial des guerriers Egyptiens. Il ne permettait pas hélas de tout contrôler lors d’une bataille tant le chaos prenait le dessus dans tous les échanges. Soudain Khnoumhotep lança l’ordre à Nedjed qui le relaya à tous les hommes.
D’un bon synchronisé, tous les Saïs se levèrent et les bras ouverts en croix lancèrent vers leurs ennemis des sphères de cosmo énergie telles des catapultes. Un tapis de bombes mortelles s’abattit sur les Barbares encore somnolents qui virent avec incrédulité des soldats sortir de terre de toute part et foncer vers eux. Le début du corps à corps des soldats marqua la fin des salves aériennes et les Saïs foncèrent à leur tour à l’assaut. Juste derrières eux, les Nebkas leur emboîtèrent le pas.
La lutte était sanglante. 130 000 hommes ferraillaient le long de la frontière du Nome de Siouah et il fallait faire vite car dans peu de temps des renforts surviendraient. Les corps décharnés se comptaient déjà en centaines. Des explosions ça et là témoignaient de combats entre guerriers ouverts au cosmos. Nebka Amasis avait déjà perdu 1000 hommes sur son front mais il tenait bon et voyait ses Saïs lancer leurs salves à bout portant sur les ennemis toujours plus nombreux.
- Divine Light !
Telle était le nom l’attaque générant cette sphère de cosmos. Le Barbare face au Saïs fut déchiqueté sur le coup mais un autre le surprit et il du parer de son bouclier. Le sabre adverse manqua de peu de le trancher. Il lança le sien à l’assaut mais l’ennemi esquiva.
- Burning Waters ! Hurla le barbare.
L’attaque frappa le Saïs au ventre. Il recula sous le choc et commença à hurler sous la chaleur de l’eau de son propre corps se mettant à bouillir et le brûlant de partout. Il s’effondra sur le sol, la peau rouge fumante, les yeux blancs cuits et la langue dardée vers le ciel. Dans cette cohue où chaque victoire était éphémère, le Barbare fut assaillit lui aussi par trois soldats Egyptiens et empalé par leurs lances.
Le chaos était total, mais les troupes gagnaient du terrain. A une centaine de kilomètre de là, dans ce flot de cris et de sang, Nebka Bès avait pénétré au cœur du camp principal local de l’Empire Hyksôs. Il affrontait personnellement le chef de celui-ci, Osorkon, un redoutable guerrier lui aussi.
- Distorsion ! Lança Bès.
Deux ses deux points surgirent des ondes détruisant tout sur leur passage. Les murs s’écroulaient et les Barbares tombaient par dizaines mais Osorkon sautait et évitait sans cesse les assauts. Dans le conflit, Bès tua malheureusement aussi certains de ses propres hommes. Osorkon, dont le but était bien évidemment cela, rirait des ravages causés par le Nebka.
- Tu as donc si peu de compassion pour tes hommes Egyptien ? Ha ha ha !
- Tais-toi !
Il réitéra son assaut, en prenant garde à ses soldats cette fois. Cette tactique s’avéra payante mais pas pour Bès, pour Osorkon qui attendait le moment de relâche de celui-ci.
- War Hammer ! Vociféra Osorkon.
Un titanesque coup de cosmo énergie frappa le pauvre Nebka et l’envoya au loin dans un nuage d’armure et de sang. Bès acheva sa course dans un mur fortifié dans lequel il s’encastra violemment. Osorkon était déjà sur lui avant qu’il ne reprenne conscience.
- War Hammer !
Cette fois le corps de Bès disparut jamais enterré dans les décombres.
Osorkon esquiva l’attaque d’un soldat dont il perfora le ventre de son poing avant de le jeter sur le sol. Au moment de partir, il vit les ruines bouger et Bès ressortir du néant. Osorkon sourit.
- Bien, tu veux encore jouer, alors jouons.
Il courut vers lui mais Bès passa à l’attaque le Ouser.
- Death Call !
Il concentra toute sa cosmo énergie de Nebka dans une explosion d’énergie générant un hurlement insoutenable qui fut entendu à un kilomètre à la ronde. Tous les combats cessèrent simultanément et tous les guerriers se bouchèrent les oreilles de douleur. Osorkon quant à lui était à genoux, se tenant les oreilles de douleur. Le flux était centré sur lui et du sang coulait de ses oreilles ainsi que de ses yeux révulsés. Il ne vit même pas arriver Bès sur lui pour le coup de grâce.
- Distorsion !
Le corps d’ Osorkon atteint par l’onde fut décomposé en milliards de fines particules et disparut dans le vent déchaîné. Bès, bien que dangereusement blessé, poursuivit alors le combat.
De là où il était, le Ouser suivait la progression de tous les combats. Il se réjouissait de la tournure des évènements. Il prenait part au combat et progressait lui aussi dans le territoire ennemi avec prudence. Déjà 5 des 8 combats avaient été remporté et prenaient fin. Il était toutefois inquiet par la forte résistance rencontrée par Nebka Mersou. Il accusait des pertes importantes sans réussir à progresser. Nedjed entra en lien mental avec le Nomarque.
- Nebka Mersou est en difficulté, je dois lui apporter mon aide.
- Non, répondit Khnoumhotep calmement, la résistance qu’il rencontre dépasse ton pouvoir. Il doit faire face à un Seigneur de Guerre, je vais y aller moi-même.
- L’ennemi doit être vraiment puissant pour que vous ayez besoin d’intervenir en personne. Mais avec vous, la victoire nous est acquise ! Prenez soin de vous Nomarque.
Le Ouser aurait aimé pouvoir assister à un combat de Nomarque. Leur pouvoir légendaire attisait la curiosité et il était peu fréquent d’avoir la chance d’en voir un. Sortant de ses pensées, il aperçut des fumeroles au loin dans un village sur le front d’Esna. Ses craintes de débordements sanglants étaient fondées et il devait agir. Ayant abattu le chef du camp Barbare, il prévint mentalement le Nomarque et quitta son front, qui progressait favorablement afin de faire revenir Esna à la raison. Il déploya toute sa vitesse de guerrier Nebka pour se faufiler au travers des combattants et rejoindre au plus vite le village fumant. La vague de vent généré par sa trajectoire engrangeait une tranchée de poussière jusqu’à l’horizon.
Au milieu une étendue d’un millier de corps de soldats Egyptiens morts, Nebka Mersou tentait tant bien que mal de forcer la muraille du camp ennemis. Des milliers de Divines Light pleuvait sur celui-ci sans que rien ne parvienne à le toucher. Une sorte de champ de protection cosmique semblait couvrir le lieu. Même ses soldats ne parvenaient pas à franchir ce mur invisible. Certain essayaient en vain de creuser le sol pour passer en dessous tout en étant protégés par d’autres des flèches ennemies.
Mersou était abattu, ne sachant que faire. Une douce chaleur suivie d’une voix le sortit de sa torpeur.
- Je vais ouvrir un passage, Nebka Mersou, préparez vos hommes.
Il se retourna surpris et mis un genou à terre immédiatement.
- Qu’il soit fait selon vos désirs, Nomarque Khnoumhotep.
Revigoré, le Nebka se releva précipitamment et rassembla ses guerriers.
Le Nomarque avança lentement vers le mur infranchissable, les flèches ricochant sur lui. Il ouvrit les bras et apposa ses mains sur le champ de force qui se mit à irradier. Une aura vert émeraude s’intensifia autour de lui. Elle grossissait de plus en plus et brillait maintenant tel un soleil sur toute la zone de combat. Puis vint un énorme choc. Le mur venait de voler en éclat et la voie était maintenant libre. Le Nomarque se retourna.
- Attaquez maintenant !
Une pluie de sphères destructrices se déchaîna sur des Barbares médusés. Des pans de murs entiers tombaient à présent en emportant des dizaines d’ennemis. Les Saïs et les soldats pénétraient dans le lieu et affrontaient au corps à corps les maîtres des lieux. La tâche du Nomarque n’était pas pour autant terminée, il le savait. Il lui fallait trouver la source de ce champ, le Seigneur de Guerre.
Khnoumhotep réussit à trouver le Seigneur de Guerre. Ce sombre guerrier était recouvert d’une armure bleue nuit faite d’une multitude de pièces de métal tranchantes au liseré d’or. Son visage ne laissait apparaître que ses yeux bleus azur sur une peau mat.
- Voici donc mon ennemi.
- C’est toi, chien d’Egyptien, qui ose attaquer notre Empire ? Tu mourras aujourd’hui et ton impudence sera lavée par tes entrailles ! Shadows in the deep !
Des ombres noires sortirent autours des bras levés vers le ciel du Seigneur de Guerre et se mirent à tournoyer autour le lui. Il lança alors ses bras devant lui et elles s’élancèrent à une vitesse ahurissante vers Khnoumhotep. Sur leur trajectoire, elle entrèrent en contact avec des soldats Egyptiens et Barbares qui tombèrent instantanément sur le sol…morts. De leur corps, de nouvelles ombres sombres émergèrent et se joignirent à l’attaque.
Le nomarque plaça son bras droit vers l’avant paume ouverte vers le ciel.
- Gods’ Treasure !
Un cyclone se déploya autour de son corps, créant une barrière infranchissable dressée vers le ciel. Les ombres noires percutaient le souffle divin et étaient emportées. Mais d’autres arrivaient sans cesse et de plus en plus puissantes. Déjà des mains noires traversaient le mur et tentaient de toucher le corps du Nomarque. Le cercle de protection diminuait dangereusement et il devait agir. Il déchaîna toute sa puissance et la tornade titanesque balaya les ombres et le Seigneur de Guerre.
Ashran, le sombre Seigneur de Guerre, se releva rapidement et se mit en position de défense alors que le Nomarque contre-attaquait.
- Divine Path !
De son poing droit, il déchaîna une voix lactée d’étoile de cosmos en direction du Seigneur. Le choc fut terrible. Une tranchée de près de cent mètres fut crée dans le camp, les bâtiments s’effondrèrent à vingt mètre de part et d’autre. Tout fut détruit sur la trajectoire mortelle du coup. Au bout de la tranchée fumante jonchée de débris et de corps, se tenait Ashran. La violence du coup avait emporté la majeure partie de sa protection et laissait apparaître un torse largement blessé ainsi qu’un visage ivre de haine. Le Seigneur avait survécu au déluge et Khnoumhotep en était déstabilisé.
Ashran se rapprocha de l’Egyptien.
- Au vu de ta puissance, je pense que j’ai affaire à un Nomarque. Bien, je vais dans ce cas déployer toute ma force. Aujourd’hui j’inscrirai un Nomarque à mon tableau de chasse ! The Dark Awakening !
Il fut aussitôt comme enrobé d’une aura noire fluctuante et agitée d’éclairs. Dans une explosion aveuglante, une forme beaucoup plus grande se déploya devant le Nomarque. Le Seigneur avait maintenant atteint une taille impressionnante de quatre mètres. Les muscles saillants et avides de frapper, le monumental guerrier toisait l’Egyptien.
- Tu vas comprendre, Nomarque, que tu ne peux rien contre moi. Hatred Unleashed !
Il lança son poing vers l’avant en déchaînant toute la puissance sombre d’un guerrier invincible de quatre mètres. Une gigantesque sphère d’énergie noire telle une tête hurlant de colère filait vers son adversaire emportant le sol avec elle. Arrivée au niveau du Nomarque qui s’était réfugié derrière son rideau de vent, le visage explosa sur cent mètres à la ronde. Elle balaya comme un fétu de paille l’illusoire protection de Khnoumhotep. Son casque vola en éclats en même temps que son armure se fissurait de toute part. C’est debout, les bras en croix et dans un état pitoyable qu’Ashran découvrit à nouveau son adversaire. Nullement diminué, le Nomarque chargea de nouveau avec un Divine Path. Les bras en avant, le colosse stoppa malheureusement sa terrifiante attaque. Une concentration d’énergie cosmique s’agitait, bloquée par Ashran mais Khnoumhotep ne lâchait pas et le statut quo s’était installé. La situation devenait critique car les décharges engendrées atteignaient tout aux alentours.
Ashran, serin encaissait le flux.
- Pourquoi t’entêter, ton attaque n’a la dimension que d’une piqûre de moustique pour moi.
- Tout… colosse…a…un…point…faible ! Fit Khnoumhotep, haletant.
Ce qu’Ashran n’avait pas perçu, tant sa supériorité lui paraissait flagrante, c’est que le Nomarque avait déployé dans le dos du géant un tourbillon horizontal qui se courbait peu à peu au dessus de lui tel un tunnel. Dans une ultime concentration, Khnoumhotep relâcha son attaque offensive pour se concentrer dans la finalisation du tunnel devant Ashran. Le résultat suivit exactement ce que le Nomarque avait imaginé. Le fait de relâcher son offensive redirigea toute l’énergie formidable accumulée vers lui mais grâce au tunnel d’air formé, le flot fut quasi instantanément redirigé vers le dos du géant qui surpris encaissa cette énorme choc dans un râle de douleur. Un soleil vert coloria le lieu pendant plusieurs secondes avant que la lumière naturelle ne reprenne le dessus. Ashran était toujours debout, le regard vide, un trou béant au milieu de son torse laissant émerger ses entrailles sanguinolentes. Le géant s’effondra alors dans les décombres soulevant un flot de poussière.
Khnoumhotep était vidé. Ce combat lui avait demandé énormément de ressources et il s’effondra à genoux. Nebka Mersou alors vint l’aider à se relever.
- Vous allez bien Nomarque ?
- Oui Nebka. La place est dégagée, je vous laisse finir.
Mersou entoura Khnoumhotep d’une dizaine de soldats qui l’aidèrent à évacuer les lieux alors que la bataille faisait toujours rage autours d’eux.
Au même instant, Esna et ses hommes procédaient méthodiquement à l’épuration d’un village Hyksôs entier. Son corps était maculé du sang des corps décapités qui ornaient son parcours. Un groupe de Barbares l’attaqua à nouveau au détour d’une rue. Il esquiva des rafales de cosmo énergie au moyen d’acrobaties impressionnantes puis contre attaqua de ses lames de feu.
Un premier corps tomba au sol, puis un second tranché au niveau du torse, puis quatre autres détachés de leur tête. Une odeur de viande brûlée emplissait le lieu du combat. Un nouvel adversaire tenta désespérément de le toucher mais il fut projeté sur un mur qui s’effondra avec lui, démasquant malheureusement une famille retranchée dans une maison. Esna, d’un regard noir, plissa les yeux vers ses proies sans défense.
- Maudits traîtres, vous pensiez vous cacher comme des cloportes pour sauver votre misérable peau ?
- Pitié, seigneur, épargnez nos vies !
- Jamais je n’aurais de compassion pour des larves comme vous, Sun Blades !
Le père se jeta devant sa femme et ses deux enfants pour les protéger. Il fut le premier à perdre la vie. Une lame brûlante le toucha au cou, ce qui eu pour effet de gravement brûler les visages des enfants. Au terme de plusieurs hurlements d’agonie et de coups, les corps démembrés des quatre innocents s’effondrèrent sur le sol.
Nullement affecté par ses actes, le Nebka continua sa route. D’un saut il joignit le toit de la maison pour observer les centaines de combats éparpillé dans le village. Sur sa droite, une poignée de ses hommes était en train de se faire décimer par des opposants. Lorsqu’il arriva sur le lieu, un Saïs et vingt soldats agonisaient sur le sol. Les barbares étaient en train de les embrocher.
D’une première frappe, il en massacra la moitié mais l’autre partie se ruait déjà vers lui. Il esquiva trois des assaillants et contre attaqua de ses lames. Leurs corps meurtris laissèrent émerger leurs viscères.
Pourtant, les deux derniers lui donnaient plus de fil à retorde. Il devait s’agir de guerriers plus puissants. L’un d’eux pris la parole.
- Misérable, tu es trop faible. Abandonne et je jure de ne pas trop te pas trop te faire agoniser avant de t’achever !
- Pour qui vous prenez-vous, charognes ? Sun Blades !
Mais ses lames habituellement si puissantes ne parvenaient qu’à démolir les habitations adjacentes. Une valse de sauts aériens, de démolitions, de poussière et de cosmo énergie rythmait la scène. Alors qu’il avait affaire avec un des deux assaillants, Esna ne vit pas le second se lancer dans un arcane.
- Blood stream !
De sa main droite, il lança sur lui une myriade de pointes. Décontenancé par cette attaque imprévue, il en reçut une partie de plein fouet. A chaque impact sur son corps ses veines se marquèrent de noir localement et le sang comme attiré hors de lui explosait pour jaillir en fins filaments. Les centaines d’éruptions cutanées lui décrochèrent un hurlement de douleur. Le flot de sang vola alors vers le guerrier pour former une sphère liquide devant sa main. Celle-ci se chargea soudain d’énergie. Le second guerrier attrapa alors Esna par la gorge et le souleva dans les airs.
- On t’avait prévenu, maintenant ton agonie n’en sera que plus forte !
Sur ces mots il le fit voltiger. Le second guerrier renvoya la sphère de sang énergisée vers son propriétaire. Arrivée sur le corps volant d’Esna, la boule se scinda en une kyrielle de fins filets activés qui re pénétrèrent dans le corps du Nebka, lui provoquant des centaines de lésions internes dangereuses. Le corps blessé s’effondra alors dans les ruines d’un bâtiment, sous les rires de ses deux adversaires.
Laborieusement, Esna bougea une main puis sortit des décombres en titubant.
- Tu en redemandes ? Et bien soit.
De façon très concentrée, le Nebka releva la tête. Il tendit ses deux mains ouvertes vers l’avant et ses yeux se mirent à irradier d’une lumière aveuglante. Un seul mot sortit enfin de sa bouche.
- Menmenu !
Le monstre des enfers ressurgit alors du sol. Il ouvrit la gueule et hurla un cri terrorisant. Dans le même temps une gerbe de flamme sortit vers les barbares. Ils esquivèrent d’un saut dans deux directions opposées.
- Maintenant le combat est équilibré, lança Esna.
Le monstre se focalisa sur un des guerriers pour le harceler. Le second chargea le Nebka. Concentré sur la manipulation de Menmenu, Esna ne cherchait qu’à esquiver les attaques directes sur lui.
L’autre barbare tenta de nouveau son attaque sanglante mais sans effets car ce monstre ne possédait pas de sang. Décontenancé, le guerrier passait son temps à éviter les coups ou à lancer des attaques en vain. Menmenu était toutefois maintenant lézardé sur une large surface de son corps. Ragaillardi par cette petite avancée, le barbare eut une fraction d’inattention. D’un geste rapide, il fut attrapé par le cou par la large main incandescente et griffue du monstre. Un nuage de fumée se forma alors sur son cou alors que le barbare hurlait. Menmenu ouvrit de nouveau sa gueule et fit disparaît la tête du pauvre guerrier dans une gerbe de flammes. Il lança enfin dans les airs le corps à la tête carbonisé. Celui-ci percuta un mur de pierre avant de choir sur le bord d’un puit. Il se retourna alors vers le dernier adversaire. Maintenant, l’équilibre était renversé.
- Maintenant cela va être ton tour, hurla le Nebka.
Esna avait entre temps été touché plusieurs fois par les attaques de son adversaire. Il avait survécu sur la défensive pour rester concentré et attendre ce moment. Menmenu harcelait à présent le barbare. Mais Celui-ci avait prit soin d’observer discrètement les attaques du monstre et ne semblait pas déstabilisé. Evitant les griffes et les gerbes de feu, il réussit à se mettre en sécurité. Le guerrier lança alors une nouvelle attaque vers le monstre.
- Lightning shots !
Une pluie de sphères faites de décharges électriques fondit vers Menmenu. Son bras droit touché, il explosa dans une nuage électrique. Un choc acoustique se rapprochant d’un éclair accompagna cette explosion.
- Ton fier monstre va bientôt disparaître, Egyptien !
Une des jambes fut touché par les décharges, faisant s’effondrer Menmenu. Arrivé devant celui-ci, le barbare lança son attaque vers le torse qui implosa, ce qui marqua la fin du monstre. Fièrement, le guerrier hurla alors d’arrogance.
- Cette fois c’est la fin pour toi !
Une voix froide lui répondit alors dans son dos.
- Non, pour toi. Sun Blades !
Le guerrier n’eut le temps que de se retourner, la bouche bée. Le corps du barbare se découpa devant le Nebka. Les yeux incrédules du guerrier basculèrent vers l’arrière avec les autres morceaux de son corps.
Esna était largement blessé et avait faillit sombrer mais sa rage de vaincre avait eu raison de ce combat. Il était furieux d’avoir montré de la faiblesse. Il défoula sa haine en poursuivant son massacre aveugle. Au détour d’une rue, il tomba face à face avec une femme qui le dévisagea affolée. Le Nebka, le regard gorgé de sang, leva de nouveau ses mains.
Mais son attaque brûlante percuta curieusement une concrétion rocheuse.
Esna comprit en une seconde et hurla de rage.
- Nedjed !
- Tu deviens fou Esna, ce ne sont pas les villageois qu’il faut combattre mais les Barbares !
- Ces vermines sont avec eux, elles doivent mourir. Sun Blades !
Nedjed se plaça devant la femme et la protégea.
- Tu ne la tueras pas Esna, je te l’interdis ! Combat nos ennemis où je te promets que ta barbarie sera sévèrement punie à notre retour !
Esna hurla de nouveau et détruisit la maison attenante puis disparut au loin. Deux fois, cela faisait deux fois que Nedjed l’humiliait.
Une fois au loin, Esna marmonna pour lui.
- Un jour je te tuerai Nedjed, je t’arracherai les entrailles et les jetterai aux vautours.
Nedjed quant à lui se retourna vers la jeune femme apeurée.
- Reste avec moi, je te protègerai et tu ne risqueras rien.
Elle craqua et lui sauta dans les bras en pleurant.
- Merci !
Nedjed prit conscience de la beauté de cette femme, il lui leva la tête et lui demanda.
- Comment t’appelles-tu ?
La femme tenta de sécher ses larmes et lui répondit.
- Assia, je me nomme Assia. R »pondit-elle d’une voix douce et fragile
Les deux êtres se regardèrent dans les yeux durant une fraction de seconde, comme suspendus dans le temps, isolé de la tuerie sauvage environnante.
Ce fut le seul moment idyllique de cette journée triomphante qui vit la victoire des Egyptiens sur les bordures de l’Empire Hyksôs mais aussi la mort de 20 000 soldats, d’une centaine de Saïs et presque 30 000 blessés. De son côté, les Barbares avaient perdus 38 000 soldats et le reste était maintenant prisonnier. Mais plus que tout, les huit positions stratégiques avaient été remportées par les Egyptiens, ce qui assurerait temporairement leur tranquillité.
Après huit mois interminables, Seth supportait de moins en moins la séparation avec son épouse. Que faisait ce damné espion ? Il enrageait intérieurement. Comme par transmission de pensée, un serviteur frappa à la porte de son bureau pour annoncer une demande d’entretien qu’un homme désirait avec le Dieu. Intrigué, Seth lui accorda une audience. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant justement pénétrer l’homme qu’il avait envoyé suivre Nephtys. Le temps avait agrémenté le visage de l’homme d’une épaisse barbe mais il en était sur c’était lui.
- Te voilà enfin, pourquoi un si long silence ?
- Ma quête a été ardue, Seigneur. La Déesse Nephtys a pris un soin énorme pour effacer toute trace de son itinéraire.
- Donc tu l’as perdue de vue.
- Non. Je l’ai trouvée. Mais ce n’est pas tout.
- Parle !
- La Déesse a accouché d’un fils sous une fausse identité et dans un village isolé du monde.
- Quoi ?!!! C’était donc ça que me cachait mon chien de Frère ! Osiris, ce fils est le tiens. Vous me le paierez tous deux, vous me le paierez !
- Ce n’est pas tout.
- Qu’as-tu comme autre nouvelle à m’annoncer, oiseau de mauvais augures ?
- La Déesse a offert cet enfant à un couple de ce village et est partie. Elle l’a abandonné dans le plus grand secret.
- Es-tu sur que personne n’est au courant de cette histoire ?
- Certain.
Seth retrouva son calme.
- Bien. Nous partons pour ce village sur le champ. Tu vas me montrer où vit cette monstruosité. Tu as bien travaillé, fit-il avec un regard acide.
- Merci Maître.
- Approche-toi et montre-moi sur cette carte où est ce fameux village.
L’espion obtempéra et une fois qu’il eu pointé le doigt sur la carte posée sur le bureau de Seth, ils disparurent dans un nuage vert émeraude.
Les deux hommes apparurent sur le sommet d’une dune surplombant le village. Personne ne les avait vu arriver dans la pénombre s’avançant. En toute discrétion, ils traversèrent le hameau et s’approchèrent de la fenêtre qui donnait sur la maisonnette. Seth jeta un regard sournois par la fenêtre et aperçu le jeune couple en question. La femme tenait dans ces bras un nourrisson correspondant à la description donné par l’espion. Le Dieu tourna la tête vers son acolyte.
- Es-tu sur que c’est cet enfant ?
- Sur, ce couple n’a pas d’autre enfant.
- Bien.
Il retourna la tête vers la scène qui se jouait devant ses yeux pour attraper des bribes de conversation.
- Doucement, doucement.
La femme donnait le sein au nouveau né. L’homme sortit et revint dans la pièce avec un coussin.
- Tiens, tu seras plus à l’aise avec ceci.
- Merci. Cet enfant est un cadeau des Dieux.
Seth pouffa intérieurement.
- La rencontre avec cette femme est un miracle. Nous ne pouvions avoir d’enfant mais le sort a voulu qu’elle soit mourante et qu’elle nous ait donné son enfant pour prendre son relais pour l’élever.
- Quelle menteuse, chuchota le Dieu.
- Aïe, gémit-elle alors que l’enfant tétait un peu trop durement le bout de sein. Doucement jeune Anubis.
- Ainsi, cet enfant se prénomme Anubis.
L’espion s’attendait à ce que le Dieu assassine le couple et l’enfant mais il fut surpris par la suite.
- J’en ai assez vu. Rentrons à présent.
Tout aussi discrètement qu’à l’allée, les deux êtres retournèrent vers la dune où ils étaient apparus. Une fois arrivé, le Dieu se retourna.
- Tu es sur que personne ne connaît l’existence de cet enfant ?
- Certain Seigneur.
Après un bref calcul, Seth retrouva son sourire mauvais.
- Merci de ton aide.
Alors que l’espion allait répondre, son visage se targua d’une grimace de douleur alors que son corps vieillissait à vue d’œil pour finir en poussière.
- Maintenant, je suis le seul à connaître ce secret. Nephtys, Osiris, vous paierez pour cet affront. Cet enfant sera l’arme de ma vengeance. Cela prendra du temps mais elle n’en sera que plus douce. Ma chère, vous m’avez dévoilé vos talents d’actrice, mais je vais vous prouver que suis aussi maître en la matière.
En ce jour, la haine qu’il éprouvait déjà envers celui qui lui avait ravi le Khus prit une proportion incommensurable. Son existence serait maintenant tournée vers sa destruction.
Evènements du chapitre : voir chapitre sur site «
http://saintseiya60.free.fr/
»
lien :
http://saintseiya60.free.fr/i-b-2.htm
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #27 le:
01 février 2013 à 21:12:56 »
Bonsoir,
Le chapitre 23 «
Le pouvoir de la haine.
» de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos…) sur le lien en bas.
Synopsis :
Le poids des années passées n’a aucunement atténué la rancœur d’Esna d’avoir perdu son duel contre Nedjed, bien au contraire. La peau marquée par une haine tenace envers celui qu’il doit servir, le Nebka pourrait bien succomber à ses démons. La paix fragile aux frontières du Nome Siouah est de nouveau sur le point vivre ses derniers instants. Un voile mortel se lève peu à peu sur Nedjed et sa famille. Dans un Royaume injuste au quatre coins du pays des êtres se trouvent, découvrent et se perdent.
Bonne lecture.
Spoiler
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Chapitre 23 : Le pouvoir de la haine.
L’homme prit la coupe qu’il tenait dans sa main droite pour la boire d’un trait. Dans un geste énergique, il la lança violement contre le mur. Un bruit métallique accompagna les impacts contre celui-ci puis le sol. Dix ans, cela faisait dix ans qu’il supportait cette frustration, cette humiliation même, et il n’en pouvait plus. Cela devait cesser au plus vite. D’un bond, il se leva et d’une voix forte, il ordonna à son serviteur de venir sur le champ. Affolé et anxieux, celui-ci arriva au pas de course et se plaça devant son maître.
- Que désirez-vous Nebka Esna ?
Il faut dire que la décennie passée lui avaient sculpté une allure impressionnante. Son œil droit perdu avait été remplacé par une bille de verre blanche. Une cicatrice lacérait son visage de part et d’autre de celui-ci. De la grande offensive contre l’Empire Hyksôs, son corps avait gardé les centaines de marques quadrillant sa peau suite à l’attaque du Barbare. Ajouté à ses deux doigts manquant et au travail du soleil d’Egypte sur sa peau, le personnage glaçait le sang. Son caractère tant redouté était en parfaite adéquation avec son apparence. Beaucoup de ses hommes en avait fait l’amère expérience.
- Fais seller mon cheval sur le champ.
- Mais il fait nuit noire, Maître.
- Ne discute pas mes ordres où tu en subiras les conséquences.
- J’y cours de ce pas.
Esna avait pris sa décision. Depuis des semaines, une idée avait germé en lui et avait fini par l’obnubiler. Elle lui demandait de prendre sur lui pour dépasser sa haine et c’était un effort qu’il n’avait plus envie de faire. Mais ce soir s’en était trop, il devait agir.
Alors qu’il montait à cheval, son aide de camp vint à sa rencontre.
- Nebka, voulez-vous une escorte pour vous accompagner ?
- Non, Saïs Icham, je pars seul.
- Quand pensez-vous revenir ?
- Je n’en sais rien. Peut-être demain matin.
Sur ce point, il était sincère. Il ne savait ni quand ni dans quel état il reviendrait. Il partit et traversa le camp au galop. Sa cavalcade l’emporta jusqu’aux portes de la ville fortifiée. Les gardes lui adressèrent alors la parole.
- Nebka, le désert est très dangereux à cette heure. Les Barbares ne sont qu’à une courte distance du camp.
- Je le sais fort bien. Laissez-moi passer, j’assurerai seul ma sécurité.
- A vos ordres.
L’Egyptien chevaucha pendant près d’une heure à travers le désert de roche et de sable avant d’arriver à son but. Il cacha sa monture derrière une colline et entreprit de rejoindre le camp fortifié devant lui. Non sans inquiétudes, il se présenta devant les gardes éberlués qui lui ouvrirent les portes et l’escortèrent jusqu’au maître des lieux. Jamais les guerriers n’auraient imaginé voir un Egyptien se présenter de lui-même dans un camp Hyksôs, alors un Nebka…Il devait être fou mais tant pis pour lui.
Esna, escorté par une vingtaine de soldats, arriva devant le chef de camp, un Barbare nommé Nacer. Etonné et hautin, le Barbare le toisa.
- Es-tu devenu fou pour oser un tel affront et imaginé repartir en vie ?
- Je m’en remets à votre clairvoyance mais écoutez d’abords ce que j’ai à vous offrir.
- Ta mort me suffira, tuez-le !
Sur ces mots, deux guerriers lancèrent leur sabre sur lui. Le bruit de leurs bras découpés par le Nebka tombant sur le sol, conclut ce pitoyable acte de bravoure. Esna, les mains pleines de sang, se retourna calmement vers son interlocuteur.
- Maintenant, voulez-vous discuter ou continue-t-on le bain de sang ?
Impressionné par la force de son adversaire, Nacer consentit à l’écouter.
- Bravo, Egyptien, tu viens de gagner quelques minutes de vie supplémentaires pour m’expliquer ce que tu me proposes.
- Je vous propose la fortune et des esclaves.
- Tu m’intéresses plus, continue.
- Je vous donnerai les routes des caravanes longeant la frontière et la description de leur escorte.
- Et tu en profiteras pour nous exterminer ! Me prends-tu pour un imbécile ?
- Je vous promets d’agir en toute liberté.
- Ce que tu m’annonces cache quelque chose. Que désires-tu en échange ?
- La mort d’un homme.
- Tout ça pour une seule vie ? Pourquoi ne le tues-tu pas toi-même ?
- Tout ceci doit rester confidentiel. Sa mort doit passer pour un acte de guerre.
- Amène-moi cet homme et je le tuerai. Qui est-ce ?
- Le Ouser.
- Ainsi tu veux tuer celui qui a contribué au Jour Noir. Sais-tu que je l’aurai tué pour rien ? Notre Empire attend sa tête depuis tant d’années. Je ne veux pas savoir tes raisons. Si c’est sa tête que tu veux alors nous pouvons nous entendre.
- Tout ceci doit rester dans la plus stricte discrétion.
- Soit sans craintes, Egyptiens. Viens demain au crépuscule à l’oasis de Kephra. Je t’y attendrai pour organiser les prochaines frappes. Ne me trahis pas où tout l’Empire te pourchassera toi et les tiens pour vous écarteler.
- Tiens ta promesse toi aussi car sinon la prochaine fois c’est avec mon armée que je reviendrai.
Cette nuit là, Esna trahit ses principes, son idéal et son peuple pour assouvir une vengeance personnelle. Cette nuit là, il posa la première pierre de son plan.
Il y a dix ans, Nedjed avait ramené Assia sous sa protection en Egypte. Leur bref échange de regard vit naître un amour fort et profond. Une année plus tard, le jeune Ouari naissait. Marqué par la fin de son idylle secrète, Osiris lui c’était peu à peu éloigné de la Déesse Nephtys pour se rapprocher d’une autre nommée Isis. De leur union était né un enfant qu’il avaient appelé Horus et qui avait aujourd’hui neuf ans lui aussi.
La vie de Ouari n’était pas pour le moment des plus simple. Toute la famille vivait dans la bâtisse cossue du Ouser, entourée de nombreux serviteurs. Malheureusement, Assia, bien que respectée de par le rang de son mari, ne fut jamais acceptée au sein de la communauté. Des regards en coin, railleries et ragots marquaient son quotidien. Elle avait toujours été considérée comme une traîtresse Barbare et n’avait aucun ami. Elle vivait donc dans cette cage dorée mais cela ne la dérangeait pas car son amour pour Nedjed et la joie apportée par son fils suffisait à son bonheur. De son côté, Ouari avait le privilège d’accéder aux enseignements du scribe. Cet honneur était difficile à assumer car tous ses camarades l’insultaient en le traitant de bâtard Hyksôs. Il était la tête de turc du groupe et restait isolé de tous. Il arborait un regard triste ne comprenant pas pourquoi le monde s’acharnait autant sur eux. Au terme d’une journée d’apprentissage, Ouari, bousculé par ses camarades arriva enfin à son refuge, sa maison. C’est avec les vêtements souillés de boue et ses cheveux ébouriffés qu’il pénétra dans le lieu. Sa mère vint à sa rencontre pour le réconforter.
- Mon pauvre Ouari, tes camarades t’ont encore fait des misères. Elle l’enlaça alors pour le réconforter. Je vais en parler au scribe de ce pas.
- Non maman, ne fais pas cela. Fit-il appeuré.
- Pourquoi ?
- Parce que cela sera pire après !
- Mais tu ne peux pas supporter cela.
- Je n’ai pas le choix. Pourquoi sont-ils tous aussi méchants envers nous ?
- La haine aveugle et la jalousie, voilà les problèmes. Mais nous ne pouvons rien n’y faire. Soit fort, mon fils. Elève-toi au dessus d’eux, apprends. Seul la connaissance pourra t’aider à prendre ta revanche sur la vie.
Au terme d’une accolade maternelle, Ouari reprit temporairement le dessus et rejoignit sa chambre. Sa mère laissa couler une larme devant la tristesse de son fils.
Arrivé dans sa chambre, Ouari déposa ses affaires sur son lit et couru au fond du jardin et se mis à frapper de ses poings sur le tronc d’un arbre de toutes ses forces. Il avait tant de haine en lui à évacuer. Il tapa et tapa encore. Aux larmes de son visage s’ajoutait le sang de ses poings. Mais tout d’un coup quelque chose d’étrange arriva. Ses poings se mirent à briller. Cela stoppa net sa fureur. Il les regarda incrédule alors que la lumière diminuait graduellement. Décontenancé, il inspecta ses mains et chercha à faire revenir cette lumière. Perplexe, il se dit que peut-être cela venait du fait qu’il frappait le tronc et recommença. Mais rien ne se produisit. Il frappa jusqu’à ne plus sentir ses poings, en vain. Dans un excès de colère, il voulut frapper une dernière fois le tronc de toutes ses forces et là se produisit un miracle. Le tronc de l’arbre explosa devant lui et le conifère commença à choir sur le côté. Ses poings brillaient maintenant d’une manière plus forte encore que précédemment. Sa mère arriva affolée sur les lieux.
- Ouari, tu vas bien ?
- Oui maman.
- Que s’est-il passé ici ? C’est toi qui as fait ça ?
- Oui, regarde maman ! Dit-il incrédule.
Il lui montra alors la lumière déclinante sur ses poings. Elle étouffa un cri.
- Ne le montre et n’en parle à personne Ouari ! Il faut absolument garder ça secret, d’accord ?
- Pourquoi ?
- Nous devons en priorité montrer cela à ton père. Lui seul pourra nous aider.
L’inquiétude de sa mère déstabilisa Ouari. Lui, au contraire était pour une fois fier de lui, curieux de ce prodige, voyant déjà comment l’utiliser contre ses camarades hostiles…
Nedjed revint tard dans l’après midi. Lorsqu’il entra, il se retrouva nez à nez avec sa femme et son fils. Assia lui expliqua ce qui s’était passé le jour même et c’est avec un regard à la fois mêlé de fierté et d’inquiétude qu’il regarda son fils.
- Ainsi, mon fils, tu t’es éveillé au cosmos.
- C’est quoi papa le cosmos ?
- C’est cela.
Il ouvrit sa main et fit émerger une flamme bleue créant une luminosité douce et merveilleuse devant lui. Ouari ne pu retenir un cri d’émerveillement. Dissipant la flamme le Ouser reprit la parole.
- Le cosmos est une merveilleuse chose mais mis entre de mauvaises mains il peut apporter le malheur. Ouari, tu ne dois parler de ton nouveau pouvoir à personne. Tu signerais ton arrêt de mort.
- Mais je n’ai rien fait !
- Je sais. Mais la peur et l’ignorance du fait d’une partie de tes origines te précipiteraient vers la mort.
- Mais comment puis-je vivre sans me trahir ?
- Tu dois apprendre à maîtriser tes nouvelles facultés. Plus tu les connaîtras, plus tu les contrôleras. Le jour où tu seras suffisamment fort et ce jour seulement tu pourras enfin te montrer tel que tu es.
- Mais comment vais-je apprendre cela ?
- Je te formerai.
- Nedjed, mon amour, n’est-ce pas trop dangereux ?
- C’est sa seule chance de survie mais aussi la seule opportunité qu’il trouve un avenir dans ce monde.
Loin de la ville, le jeune Anubis jouait calmement dans sur la colline en face de sa maison. Il n’aimait pas les autres enfants. Il se sentait comme différent et cela le gênait. Il ne vit pas arriver l’homme sur sa droite.
- Bonjour Anubis.
- Qui êtes vous et comment connaissez-vous mon nom ?
- Je connais beaucoup de choses sur toi. Je sais pourquoi tu as l’impression de ne pas faire partie de ce monde. J’ai plein de choses à t’apprendre si tu le souhaites.
- Dites-moi tout, répondit-il intrigué.
- Tout ne risque pas de te plaire. Mais puisque tu le souhaites, vient t’assoire à côté de moi cela sera peut-être long. Au fait, je me nomme Seth.
Et c’est comme cela que le Dieu commença une longue série de visites discrètes durant plusieurs années. Autant de cours initiatiques et de modelage de son âme…
Les mois passaient et Ouari suivait un second enseignement chaque soir. Il n’arborait plus de regard triste malgré les brimades quotidiennes de ses camarades. Mais, intérieurement, il brûlait de prendre sa revanche d’autant que sa maîtrise s’accélérait à une vitesse qui stupéfiant son père.
De son côté le Ouser était de plus en plus préoccupé par des attaques incessantes sur les caravanes de marchandises qui disparaissaient corps et bien. Seuls des traces de lutte et des cadavres témoignaient d’attaques sanglantes. Au vu des traces, il s’agissait de Barbares. Mais où ce cachaient-ils ? A chaque tentative d’intervention, personne ne se montrait. Tout cela avait un arrière goût étrange, un goût de traîtrise. Il avait discrètement positionné des guetteurs le long des voies de circulation des caravanes. De plus, un autre groupe observait les mouvements potentiels des Barbares au cas où ils essaieraient de passer la bordure. Justement, un jour l’un des guetteurs lui fit porter un message. Un groupe se dirigeait vers le nord du Nome. Fatigué des embuscades ratées menées par les Nebkas, Nedjed prit personnellement la tête de l’assaut. Il fit préparer une escouade d’une centaine d’hommes comprenant une dizaine de Saïs et partit à la rencontre des intrus.
Terrés derrière des dunes de sable, le groupe attendit patiemment l’arrivée de la caravane mais surtout celle des Barbares. Ses informations avaient été verrouillées, aucun homme n’aurait pu le trahir sans se démasquer. Cette fois il les aurait.
- Ouser, les voici qui approche par l’ouest.
- Nos informations étaient donc exactes, répondit Nedjed. Contournez-les par le sud. Mon groupe et moi les prendrons par le côté.
Evoluant discrètement derrières les monticules de roche, les Egyptiens finirent par entourer les Barbares qui concentrés sur la caravane ne les virent pas arriver. Nedjed les observait pour profiter du créneau le plus opportun pour passer à l’action. Le moment où le chef des assaillants allait lancer ses hommes déclencha la contre attaque. D’un coup, les Egyptiens s’élancèrent de part et d’autre vers les Barbares. Surpris, ils ne purent organiser leur défense. Nedjed, ayant déployé toute sa puissance de Nebka, arriva le premier sur le lieu. Il sauta et désarçonna le chef de sa monture. La puissance du choc les fit tous deux rouler sur le versant opposé de la colline. Ils étaient à présent isolés des autres guerriers.
Le Nebka fut le premier à se remettre en garde. Son adversaire se releva lui aussi rapidement. Il tenait dans sa main droite une lance brillante qu’il attrapa avec son autre main pour la pointer vers le Ouser. Satisfait d’enfin avoir face à lui le tant recherché Ouser, Nacer arborait un sourire mauvais.
- Te voici enfin, chien d’égyptien ! Tout mon peuple attend de danser sur ta dépouille depuis l’affront que tu as perpétré comme l’Empire Hyksôs il y a dix années de cela.
- Ainsi tu me cherchais ? Et bien je suis là. Vos perpétuelles attaques contre nos caravanes vont cesser aujourd’hui. Sand Roses’ Storm !
D’un geste rapide, Nacer fit tourbillonner sa lance devant lui, créant ainsi un mur sur lequel vint se fracasser l’attaque de Nedjed. Profitant d’un moment de répit dû à la stupéfaction du Ouser, le Barbare contre attaqua.
- Golden Spear !
Pointant sa lance vers l’avant, il déchaîna un flot de lances dorées vers l’Egyptien. Dans un rapide mouvement, Nedjed déploya sa protection.
- Mineral Shield !
Les lances vinrent se planter dans son bouclier minéral, arrêtant les pointes à dix centimètres de sa tête. Il se releva ensuite pour continuer le combat. Dès lors qu’il fut debout, il perçut une énorme douleur dans son dos. Nacer avait profité de l’attaque pour se positionner dans son dos et d’un revers de sa lance, il l’avait lacéré. La plaie ouverte fit voler un nuage de sang. Alors que le Barbare allait l’empaler, Nedjed se dégagea sur le côté et la lance meurtrière se planta dans la roche. D’un coup de genoux dans le ventre, le Ouser fit voltiger son adversaire au loin. Le barbare retomba lourdement dans un amas de pierres. La douleur de Nedjed était forte mais il pourrait la supporter lors de la suite du combat. Il sauta dans les airs et déchaîna avant que son adversaire ne se ressaisisse une nouvelle vague de rose des sables. Cherchant à éviter l’assaut, le Barbare ne put éviter quelques frappes. Sa jambe gauche fut gravement atteinte et l’immobilisait maintenant. Non loin de là, Esna, furieux du déroulement du combat, observait la scène.
- Mais il est en train de se faire battre, cet imbécile de Barbare ! Je vais devoir agir ou Nedjed va l’emporter.
Sournoisement, il s’approcha des combattants.
Nedjed, voulait en finir au plus vite avec son adversaire. Il décida de mettre son va-tout dans cette nouvelle frappe. De son côté, Nacer, handicapé par sa jambe, devait clôturer son duel au plus vite. C’est ainsi que les deux protagonistes choisirent de passer à l’attaque au même moment.
- Sand Roses’ Storm !
- Golden Spear !
Les deux attaques s’entrechoquèrent à mi chemin pour se neutraliser en partie. Des fragments de roses et de lances purent tout de même percer le status quo. Alors qu’il se préparait à éviter les lances mortelles, Nedjed reçut un choc sur sa plaie ouverte dans son dos. Le plus bizarre est qu’il n’avait senti aucune présence. Le choc lui déchira un cri et sa concentration vacilla malheureusement suffisamment longtemps pour qu’une des lances le perfore au niveau du cœur. De son côté, le Barbare, ayant reçu une des roses coupantes au niveau de sa gorge, s’écroula égorgé sur le sol.
Nedjed tentait de respirer laborieusement. La lance plantée dans son torse le faisait grimacer de douleur. Sa vision se troubla. Il vit une vague forme se rapprocher de son visage et ce n’est qu’au dernier moment qu’il aperçut son interlocuteur.
- Esna ! Ainsi c’était donc toi qui étais derrière tout ça !
- Que croyais-tu ? Tu m’as volé la gloire, le pouvoir et la célébrité, Nedjed. Tu m’as humilié maintes et maintes fois et tu croyais que je serai resté sans rien dire. Maintenant commence l’ère du Ouser Esna. Ton heure est venue, Nedjed, tu vas payé pour ma main et mon visage. Mais ne t’inquiète pas pour ta femme et ton fils, je vais m’occuper d’eux, ha, ha, ha.
- Non !!!
- Adieu, chien. Va en enfer !
D’une geste puissant, il enfonça la lance plus profondément. Nedjed cracha alors une gerbe de sang puis mourut. Esna se releva et toisa le cadavre de son adversaire. Enfin, après tant d’années, il avait assouvit sa vengeance. Il se sentit alors soulagé d’un fardeau. Il deviendrait sous peu Ouser et cela gonflait son appétit de pouvoir. Après avoir craché sur la dépouille du pauvre Nedjed, il disparut derrière une colline. Les corps des deux combattants gisaient sur le sol. Aucune trace ne trahirait sa présence. Le Ouser était tombé dans un combat contre un Barbare, voilà ce que retiendrait l’Histoire.
Tout d’un coup, la porte vola en éclats sous les yeux effrayés d’Assia et de son fils. Esna, entouré d’une dizaine de soldats entrèrent en trombe dans les lieux. Ouari courut se blottir dans les bras de sa mère. Les guerriers les entourèrent alors. Esna, le regard dur, prit la parole.
- Ton félon de mari est mort.
- Quoi ? Nedjed, ho non, pas toi ! Fit-elle en fondant en larmes.
Ouari, tout aussi atteint se joignit à sa mère.
- Papa, ce n’est pas possible, tu mens !
- Il temps, traîtresse, que toi et ton bâtard de rejeton retrouviez la place qui est la votre. Emmenez-les !
Les soldats les poussèrent tous deux vers l’extérieur pour les faire monter à l’arrière d’un chariot. Le Nebka monta alors sur sa monture pour mener le chariot et son escorte équestre. Ouari pleurait à chaudes larmes.
- Maman, que se passe-t-il ? Que vont-ils nous faire ?
- je n’en sais rien mon fils. Reste près de moi.
Le groupe traversa la ville sous les regards durs des passants hier jaloux et aujourd’hui ravis du sort des deux pauvres malheureux. Ils les entendaient vociférer des « t’en mieux » ou des « sales traîtres » et leur jeter des cailloux. Au bout d’une heure de route, ils arrivèrent enfin à leur destination, la carrière d’Aksout, plus précisément au camp d’esclaves attenant à celui-ci. Cette carrière fournissait la majorité des blocs de pierre utilisés dans les palais et lieux de culte du Nome. Le travail y était rude et la vie précaire.
Descendant de sa monture, Esna vint leur présenter les lieux.
- Bienvenue à Aksout, votre nouvelle maison, la dernière aussi.
Une fois passé la grille impressionnante de l’unique entrée, Le Nebka ordonna de séparer Ouari de sa mère et de l’emporter dans la partie du camp dédiée aux enfants. La séparation se fit dans une débauche de cri et de larmes.
- Maman !
- Ouari !
- Maman, ne me laisse pas, je veux rester avec toi !
- Ouari, soit fort mon fils, nous nous retrouverons plus tard.
Satisfait d’un tel déchirement entre les deux êtres, Esna dirigea Assia et son escorte vers l’intérieur du camp. Les lourdes portes se refermèrent derrière eux, scellant dans le même tant l’avenir des deux victimes. Le groupe arriva enfin à la vaste tente berbère du maître des lieux, le Saïs Kader. Esna se retourna alors vers les gardes.
- Attendez moi ici, je vais entrer seul avec elle.
La tente était richement dotée. Une trentaine de vastes coussins brodés étaient posés sur des tapis orientaux magnifiques. De la vaisselle en métal forgé témoignait de l’importance du propriétaire. Un homme debout discutait avec deux aides de camp. Surpris par cette entrée, le Saïs les congédia et vint aussitôt à la rencontre du Nebka et de sa prisonnière.
- Nebka, quelle surprise, que me vaut l’honneur de votre visite dans mon humble camp ?
- Je viens te faire un présent. Elle est à toi, je de l’offre.
Les yeux illuminés par tant de beauté, le Saïs se mit à l’ausculter des yeux en lui touchant les cheveux.
- C’est un magnifique présent que tu me fais là. Merci énormément Nebka.
- Fais-en ce que bon te semble, mais te connaissant, je ne me tracasse pas à ce sujet. La seule condition est que je ne veux en aucun cas qu’elle ou son bâtard que j’ai déjà envoyé dans son enclos ne sorte un jour de ton camp.
- Bien, il en sera fait selon tes désirs, Esna.
Le Nebka jeta un dernier regard à Assia. Puis après s’être retourné, il dit une dernière parole avant de disparaître hors de la tente.
- Amuse toi bien Kader, ha, ha, ha !
Une fois seul, le Saïs tapa deux coups dans ses mains. Du fond de la tente, deux femmes nues d’une beauté fascinante entrèrent et inclinèrent leur tête.
- Que désirez-vous Maître ?
- Enlever lui ses vêtements.
Il se dirigea alors vers un meuble pour se servir un verre d’eau fraîche. Une fois servi, il observa les deux nymphes dévêtir une Assia affolée. Il se délecta de la scène. Le corps superbe se dévoila, laissant pointer poitrine généreuse et des formes capables d’affoler tout homme la regardant. Une fois nue, il s’avança vers les trois femmes. Il tourna la tête vers celle de gauche.
- Prends ses vêtements et brûles-les. Elle n’en aura plus besoin maintenant.
Puis il tourna la tête vers celle de droite.
- Toi, mets la à genoux.
Non sans résistance, Assia dû s’exécuter pour finir au pied du Saïs.
- Quoi qu’aie pu être ton passé ou ton rang, sache que maintenant tu es à moi. De moi dépendra ton avenir, ta survie à toi et à ton fils. Il va falloir tout deux à présent gagner votre pain.
Il agrippa violemment les cheveux de la pauvre prisonnière qui cria de douleur. Tout en effectuant ce geste de torture, le Saïs découvrit son entre jambe et profita que la pauvre ouvrait la bouche pour s’introduire. Fortement aidé par la seconde femme, Assia sentit sa tête poussée vers l’organe gorgé de sang. Dans mouvement de dégoût, elle tenta en vain de se dégager mais bloquée elle due se résigner à laisser entrer le membre dans sa bouche. Tout d’abord guidée puis seule, elle entama alors son œuvre sans conviction. La femme adressa à la soumise des caresses sur les moindres parties de son corps. Ses lèvres et sa langue parcoururent aussi sa poitrine dardée.
- Bien, je vois que tu as saisi les règles de fonctionnement.
Assia enchaînait avec mécanisme les mouvements lents de sa tête déclenchant de petits râles d’extase au Saïs. Tout d’un coup, dans un soubresaut, Kader attrapa l’arrière de la tête de la prisonnière et libéra son fluide fertile. Surprise et bloquée, elle ne peut que subir cette nouvelle épreuve. Une fois que la dernière goûte de liquide amer eut coulé au fond de la gorge de sa prisonnière, Kader, satisfait par la prestation, se libéra et commença à s’éloigner d’elle. Une fois arrivé sur le seuil de la tente, il se retourna vers les deux femmes qui se relevaient. La troisième venait de revenir dans le lieu. Il s’adressa alors aux deux nymphes.
- Dressez-la ! Cette femme a de très bonnes aptitudes et je veux quelle devienne experte à assouvir le moindre de mes désirs.
Il disparut alors hors de la tente, laissant les deux femmes commencer son éducation.
Pendant ce temps, Ouari avait été jeté dans l’enclos des jeunes enfants par les soldats. L’un deux aboya aux autres jeunes prisonniers.
- Je vous apporte un jeune bâtard Egyptien ! Faites-en ce que bon vous semble.
Une fois parti, le pauvre fut bousculé par la foule nombreuse composée d’enfants de l’Empire Hyksôs. Il fut frappé et traité de bâtard d’Egyptien cette fois. Lassés de le frapper, ils le laissèrent sur le sol et Ouari put enfin trouver refuge en larmes dans le seul endroit où personne ne le dérangerait. Un endroit sale et puant, à côté des latrines. Son attente ne fut pas longue avant qu’un groupe armé ne vienne à sa rencontre. Kader se figea en face de lui, entouré par cinq soldats judicieusement choisis. Il arborait un sourire froid ne laissant rien présager de bon. Il avait raison.
- Soldat, voici le rejeton de cette chienne Hyksôs que l’on m’a apporté aujourd’hui. Il a besoin qu’on lui montre qui commande le lieu. Occupez-vous de lui.
Le Saïs assista alors avec délice au viol en groupe du pauvre innocent. Les hurlements de douleur emplirent l’enclos sous les rires des autres enfants. Au terme d’un moment qui lui parut interminable, Ouari fut enfin laissé tranquille. Cette journée avait été terrible pour lui et sa mère. On lui avait appris la mort de son père, il était passé d’un statut privilégier à celui d’esclave, on l’avait séparé de sa mère, battu, insulté puis pour finir il avait été violé. Pourquoi ce pays lui en voulait-il tant ? Il était meurtri physiquement et moralement. Voilà donc à quoi ressemblerait sa nouvelle vie ? Une vie d’esclave dormant près d’un tas de déjections ? Et sa mère que lui était-il arrivé ? Il devait le savoir et se sauver tous deux. Il sentait ce pouvoir en lui grossir de jour en jour mais il n’était pas prêt. Comme lui avait dit son père, se découvrir maintenant signifierait sa mort. Alors il devait prendre patience et s’entraîner secrètement. Le jour viendrait tôt ou tard. C’était avec les larmes coulant au coin de ses yeux sur son corps souillé et les mâchoires serrées jusqu’à en faire saigner ses gencives qu’il chuchota ses paroles.
- Courage mère, je te délivrerai.
lien :
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #28 le:
08 février 2013 à 21:07:28 »
Bonsoir,
Le chapitre 24 «
Eclosions.
» de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos…) sur le lien en bas.
Synopsis :
Depuis ses treize ans, Ouari a trouvé la force de survivre à sa nouvelle vie d’esclave. Marqué par la dureté de sa condition, il a néanmoins œuvré en secret à la maîtrise de son pouvoir naissant. Son bourreau, quant à lui avait pris la place de son père auprès du Nomarque, semant racisme et despotisme militaire. Ouari voit son cosmos grandir en même temps que sa haine assoit son emprise sur lui. Saura-t-il ne pas succomber et triompher de l’appel du sang ? Une âme noire cherche le chemin de sa naissance. Une menace sombre couve au sein du Royaume des Deux Terres.
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 24 : Eclosions.
L’enfant arborait maintenant du haut de sa treizième année une silhouette sculptée par l’effort de sa vie ardue. Malgré la haine intérieure qui le rongeait, jamais Ouari n’avait trahi sa maîtrise du cosmos. Il devait survivre pour lui et sa mère. Sa vie d’esclave l’obligeait à travailler durement à la carrière parmi dix mille autres malheureux. La carrière d’Aksout s’étendait à perte de vue. Des blocs monumentaux taillés dans les falaises par une armée de fourmis cheminaient parmi les échafaudages et les charrues pour être expédiées vers les sites de constructions des temples et palais de tout le Nome. Toute la journée, des bruits métalliques rythmaient les heures de labeur. Etant trop jeune pour être affecté au poste de tailleur, Ouari était chargé de nettoyer les gravats de taille. Son corps exposé au soleil brûlant réfléchi par la roche blanche se tannait jour après jour d’un brun doré. Ses yeux à longueur de temps plissés étaient déjà marqués de petites rides. Il portait un linge dérisoire sur sa bouche pour se protéger des poussières générées par les gravats. La vie était difficile et nombreux étaient ceux qui tombaient. Ils étaient alors remplacés par de nouveaux malheureux. Leurs carcasses finissaient ensuite jetées au feu comme de vulgaires morceaux de viande. Voilà ce qu’il était devenu, de la viande.
Le soir, lorsqu’il essayait de retrouver sa couche, commençait le temps des brimades et des coups. Régulièrement, il avait pris l’habitude de se faire voler son repas par un groupe d’autres esclaves plus grands et qui l’avait pris pour cible. La loi des camps était sans pitié. Leur meneur, le grand et fort Omar, se faisait un malin plaisir à le frapper. Mais un jour viendrait le temps de régler ses comptes…Le seul moment de calme qu’il pouvait trouver était lorsqu’il retournait dans son tas d’immondices qui lui servait de maison, juste derrière les toilettes. La puanteur accentuée par les rayons du soleil repoussait tout candidat. Seul Ouari put et dut s’accommoder au lieu afin de trouver son havre de paix. Isolé des autres, il vivait comme un paria.
Il avait réussi à trouver où était gardé sa pauvre mère et on lui avait expliqué, non sans moqueries, quels tourments quotidiens elle vivait. On lui avait narré comment elle était régulièrement offerte aux aides de camp et devait assouvir les moindres phantasmes débridés, humiliants et pervers de ses geôliers. Ces pensées le révulsaient et il était à deux doigts de courir pour la délivrer. Hélas, bien que progressant à pas de géant, il était loin de faire poids contre les soldats du camp. Il ruminait ces horreurs et c’est ce qui le motivait pour s’entraîner sans s’arrêter, isolé des yeux des autres. Il devait devenir plus fort, encore et encore.
En quatre ans, il avait réussi à contrôler son pouvoir. Il pouvait faire apparaître et disparaître son cosmos à volonté. Sa force lui permettait maintenant d’écraser de sa paume des morceaux de marbre sans difficulté. Il comprenait comment il avait fait pour démolir l’arbre de son ancienne maison et pouvait même le reproduire. Mais il se sentait bridé, il ne savait pas pourquoi, ni comment et c’est pour cela qu’il devait continuer son entraînement clandestin.
Des échos de la vie extérieure lui parvenaient aussi indirectement aux oreilles. L’ordure d’Esna, celui qui était à l’origine de leur nouvelle condition, était ainsi devenu Ouser. Il était à présent le second homme le plus puissant du Nome. Sa gouvernance avait marqué une hausse de la répression envers le peuple et surtout des actes racistes contre les non Egyptiens. Lui aussi ne perdait rien pour attendre. Et le Nomarque, qu’avait-il fait-il pour sa mère et lui ? Rien. Qu’avait-il fait contre Esna ? Rien. Pire même, il l’avait promu. Lui aussi subirait un jour son courroux.
Le temps ferait son œuvre.
***
Deux nouvelles années avaient succédées aux quatre premières. Ouari en tant qu’adolescent se construisait jour après jour. Contrôlant le flux d’énergie, il cherchait maintenant à le canaliser dans des frappes dévastatrices. Il sentait qu’il pourrait aujourd’hui facilement tenir tête aux gardes du camp, par contre pas contre le Saïs pervers qui le dirigeait.
Un soir, un évènement qui aurait pu lui coûter la vie, lui ouvrit miraculeusement les yeux sur quoi faire de ce cosmos et ce que serait la voie à suivre. Ce soir là, alors que le soleil se couchait et qu’il s’asseyait sur sa natte, il se retrouva nez à nez avec un cobra prêt à bondir sur lui. Pris de panique, il fut paralysé d’angoisse. Le doute emplit alors son esprit, devait-il le laisser le mordre et ainsi mettre fin à son calvaire ? Au moment où le reptile chargeait, il recula d’un bond. Il avait décidé qu’il devrait survivre et rien n’arrêterait sa vengeance.
D’un geste instinctif, il lança sa main en avant vers le cobra.
- Non !
Sans qu’il ne sache comment, un jet noir sorti de sa paume orientée vers le sol. Le rayon disparut dans la roche pour ressortir immédiatement et frapper le reptile qui s’arrêta net. Le cobra ne bougeait plus comme coupé dans son élan. Surpris, Ouari ne put comprendre ce qui se passait. Il observa circonspect l’animal figé. Il s’approcha lentement pour le toucher. A sa grande stupeur, rien ne se passa. Il ne sait comment mais il sentait au plus profond de lui un lien entre son esprit et l’animal. Il se risqua à une pensée ridicule, il parla à l’animal mentalement.
- Range tes crocs.
Il constata, éberlué, que l’animal lui obéit. Il continua avec d’autres ordres mentaux et à chaque fois, le reptile obéissait. Il pouvait contrôler les animaux. Mais comment avait-il fait ? Il fallait qu’il comprenne et réitère ça. D’autres questions lui vinrent à l’esprit, notamment, est-ce que cela ne marcherait qu’avec les serpents et pouvait-il en contrôler plusieurs à la fois ? Une dernière pensée plus stratégique lui vint aussi, est-ce que cela marcherait avec les humains ? Il était fou de joie, il aurait voulu courir voir sa mère pour lui exposer sa nouvelle prouesse. Mais comme à l’accoutumée, il était seul et devait cacher au plus profond de lui cette nouvelle aptitude. Sa cette nuit là, il décida de ce que serait sa nouvelle vie, il agirait maintenant tel un serpent, froid, discret et mortel.
Esna quant à lui avait continué d’assouvir ses instincts sanglants. Il avait réussit à force de perversité à décider le Nomarque Khnoumhotep à mener un raid sur les lignes Hyksôs. La lutte fut marquée par une débauche de violence contre les Barbares. Une province entière de l’Empire était dorénavant rattachée au Nome de Siouah.
***
Il avait fallu, au jeune homme de dix sept ans qu’il était devenu, trois nouvelles années avant qu’il ne comprenne et ne maîtrise son pouvoir de contrôle des êtres vivants. Il avait tenté maintes et maintes expériences discrètes sur tous les animaux qu’il croisait. Les efforts demandés étaient au départ très intenses. Mais au fur et à mesure cela devint comme naturel et ne lui demandait plus aucun effort. Il avait réussi un jour à prendre contrôle simultané de près d’une cinquantaine de mules et dromadaires. Le chaos qu’il s’amusa à créer amena un court moment de gaîté dans ce lieu morbide. Il eut la réponse à certaines de ses questions. Mais il en restait une, la plus cruciale.
Un soir que le sadique Omar s’en allait aux toilettes, Ouari décida de mettre en œuvre un ultime test. Sa victime était la meilleur possible. En effet, qui mieux que celui qui passait son temps à l’humilier ferait l’affaire ? Il le laissa entrer dans la bâtisse et commencer son œuvre. Ouari se concentra alors et lança le jet vers le sol. Le jeune homme reçut le rayon sans rien comprendre. Un léger cri accueillit le choc. Une sorte de vers noir remonta sous sa peau à une vitesse vertigineuse pour finir dans sa tête. A cet instant, son visage se couvrit de vaisseaux sanguins noir formant une toile d’araignée puis tout disparut comme par enchantement. Seuls ses yeux présentaient une couleur entièrement noire. Mentalement, il ordonna à Omar de sortir et vit avec stupeur un homme, la bouche ouverte ouvrir la porte du lieu et s’avancer vers lui. Le noir profond de ses yeux stupéfia Ouari. Le plus intéressant était que cela ne lui avait pas demandé plus d’efforts que pour maîtriser les autres animaux. C’était tellement simple que cela lui décrocha un rire noir emprunt de revanche sanguinaire.
- Bien. L’heure de notre libération se rapproche à grands pas, maman.
Il joua avec le pauvre esclave pendant près d’une minute, le faisait gesticuler de façon ridicule. Il décida de mettre un terme à ce jeu de pantin mais il voulait clore la distraction en beauté. Il voulait l’humilier à son tour. Il rigola à la pensée qui lui traversa l’esprit et l’appliqua. Il fit rentrer Omar dans les latrines, le fit se plonger dans la fange et se couvrir le visage d’excréments humains. Une fois le bain effectué, il le fit retourner vers sa couche. Suivant la scène, caché au loin, il lâcha son emprise une fois Omar arrivé devant ses camarades regroupés autour d’un feu. La puanteur du personnage et son allure ridicule, les firent éclater de rire. Omar ne comprit jamais ce qui lui était arrivé et devint à son tour la source principale de moqueries récurrentes. La vie de Ouari en devint beaucoup plus agréable. Mais là n’était pas le plus important pour lui. Son test avait fonctionné. Il sentait toutefois toujours ce blocage en lui. Il devait maintenant apprendre à contrôler les foules et faire sauter ce satané verrou.
Le temps lui avait aussi appris comment était organisé la société Egyptienne, où étaient localisées ses armées et comment elles étaient composées. Il avait aussi appris que le siège des Dieux Egyptiens était situé dans la capitale Thèbes, au centre du pays. Des idées germèrent alors en lui, des idées de grandeur…
***
A dix huit ans, Ouari prit conscience qu’il avait passé la moitié de sa vie dans ce camp d’esclave, la moitié. Cela faisait neuf ans de souffrances, neuf ans sans voir sa mère, neuf ans à subir des brimades et à s’entraîner sans cesse. Il était las de la situation. Un jour tout bascula.
Alors que son groupe rentrait vers son enclos, il s’aperçut qu’il passait de nouveau devant la tente du Saïs. Des cris retentissaient de la tente. Soudain, une femme fut violemment projetée hors de celle-ci, une femme nue…sa mère. Elle chut sur le sol. Elle ne ressemblait plus du tout à son souvenir. Son corps avait lui aussi vieilli de neuf années, neuf années de sévices sexuels. Son visage fatigué, vide, marquait son absence. Elle ressemblait à un fantôme. Un homme surgit à sa suite, le Saïs Kader, le maître du camp. Il était furieux et pointait du doigt sa pauvre mère.
- Chienne, tu as voulu me tuer en me rendant malade !
En effet, le corps de sa malheureuse mère présentait des éruptions cutanées accompagnées de la perte de cheveux par endroit et d’une partie de ses sourcils. Tous ces signes témoignaient malheureusement de la présence de la syphilis.
- Tu vas payer pour ton affront !
Elle se releva et courut vers le groupe de jeunes.
- Divine Light !
Une sphère d’énergie la faucha dans le dos dans sa course. C’est un corps déchiré en deux qui s’écroula aux pieds de Ouari.
- Maman !!!!
Le Saïs esquissa un sourire et se retourna pour inspecter la foule. D’un coup, il pointa le doigt vers une jeune pucelle de dix sept ans.
- Toi, tu prendras sa place, entre dans la tente !
Sur ces mots, deux gardes l’arrachèrent aux bras de sa mère pour l’emporter dans le lieu de débauche dans un chaos de cris.
Personne ne prêtait plus attention à Ouari. Il se tenait, en pleurs, au pied du corps mutilé de sa défunte mère. Il était tétanisé, entre résignation et colère. Ce n’est que lorsqu’un garde lui assainit un violent coup dans le dos qu’il reprit conscience du monde.
- Lève-toi, esclave, et rejoins le groupe !
Il se releva, le regard le plus sombre qu’il n’ait jamais porté.
- Non !
- Comment ça non ? Tu vas obéir, larve !
- Plus jamais.
Sur cette parole, il déploya une énergie telle qu’il n’avait jamais pensé posséder. Le verrou venait de sauter…Stupéfait, les gardes reculèrent. Ouari, leva ses bras vers l’avant, paumes vers le sol et lança son attaque. Copiant ce que faisait son père, il avait donné un nom à sa frappe.
- Dark Parasites !
Soudain un éclair émergea d’un nuage, traversa son corps pour finalement créer des milliers de rayons noirs sortant des paumes de ses mains tournées vers le sol pour y plonger. Il sembla un instant comme lié au ciel et à la terre. Les rayons noirs qui avaient quitté le corps de Ouari il n’y a même pas une seconde jaillissaient du sol telles des lances mortelles vers leurs proies. En un instant, il se rendit compte éberlué qu’il venait de prendre le contrôle de toute la foule, homme, femmes, soldats. Tous présentaient une attitude figée et les yeux d’un noir froid. Il s’approcha du garde qui venait de le frapper jusqu’à le regarder droit dans les yeux sombres. Il sourit puis se retourna. Suivant sa pensée, il vit avec délice le groupe d’une quarantaine de personnes s’agenouiller devant lui. Il contempla le corps de sa mère puis se mit en marche vers la tente de son assassin. Une haie se créa sur son passage et il pénétra enfin dans l’antre du monstre.
La scène à laquelle il assista le remplit de dégoût. La jeune fille pure était maintenant nue, allongée le ventre sur les coussins. Kader s’afférait étendu sur son dos à initier l’innocente à un nouveau plaisir contre nature. Perdue entre cris de douleur et râles d’orgasme, elle ne savait plus que penser de son corps devant cette jouissance. Ouari imagina avec horreur par quoi était passé feu sa mère et cela alimenta d’autant plus sa haine envers le Saïs.
Surpris dans ses ébats, le maître du camp se libéra de la pauvre pour se relever avec fureur. Elle en profita pour se sauver en courant.
- Comment oses-tu entrer chez-moi ainsi ! Qui es-tu et que me veux-tu ? Dit-il tout en se rhabillant.
Non déstabilisé, Ouari le toisait du regard.
- Je me nomme Ouari et si ce nom ne te dit rien sache que moi je me souviendrai de toi toute ma vie. Je suis le fils de la femme que tu viens de tuer. Je suis le jeune que tu as fait violer il y a de cela neuf ans. Tu me dégoûtes, sale ordure perverse. Il est temps pour toi de rendre des comptes.
- Tes mots vont te coûter la vie, esclave. Divine Light !
Le Saïs déploya une nouvelle sphère de cosmos qu’il lança vers Ouari. Le jeune homme tendit sa main devant lui, confiant du nouveau pouvoir qu’il sentait émerger. A la surprise de Kader, la boule stoppa net devant sa main puis fut doucement absorbée par Ouari.
- Mais ce n’est pas possible, tu ne peux pas maîtriser le cosmos !
- Hélas pour toi, si.
D’un mouvement rapide, il courut vers le Saïs, le saisit par la gorge, le souleva, l’emporta pour finalement le faire s’encastrer dans le sol. Sous le choc, le corps du pervers s’enfonça de vingt centimètres, soulevant par la même occasion un nuage de poussière. Quelques os marquèrent leur mécontentement au travers de douloureuses fractures. Kader marqua le sien par un cri. Il tenta alors de se redresser, sans succès.
- Que m’as-tu fait, je ne peux plus bouger ?
- Je suis plein de ressources, charogne. Tu vas l’apprendre à tes dépends.
Ouari sentait que le flot de colère et de haine emmagasiné depuis neuf années sortait enfin de son corps. Et son nouveau pouvoir laissait augurer des heures sombres pour le Saïs. Le jeune agita les doigts de sa main droite illuminée de cosmos vers le prisonnier. Lentement le Saïs vit ses doigts commencer à pourrir puis partir en petits morceaux de chair noire. Suivant les doigts, ses mains prirent le relais, puis les avants bras. Doucement, le mal rongea le malheureux jusqu’aux épaules. Des hurlements d’agonie furent entendus loin autour de la tente. La douleur extrême faillit le faire basculer dans l’inconscience. Sentant son adversaire partir, Ouari usa de son cosmos pour le maintenir éveillé. Il ne devait pas le laisser fuir devant l’agonie de sa vengeance.
- L’expiation est-elle douloureuse ?
- Laisse-moi mourir !
- Patience, ton tourment n’est pas encore achevé.
Dans une même torture, Ouari lui fit disparaître ses deux jambes. L’homme tronc avait le front qui perlait de sueur mais il avait enduré tout ce calvaire sans prendre connaissance…grâce à Ouari. La voix du prisonnier était à présent cassée par les cris arrachés du fond de sa gorge.
- Te voilà moins orgueilleux, Saïs. Dit-il en lui crachant au visage. Tu vas payer pour ta perversité, pour ma mère, pour moi, pour tout le mal que tu as pu faire aux autres esclaves. Mais rassure-toi, tu ne seras pas le seul. D’autres suivront, beaucoup d’autres…Adieu larve innommable.
D’un geste brusque, il saisit des parties génitales de Kader et lui arracha sèchement. Un dernier cri déchira les airs. Un cri strident mais bref car Ouari les lui enfourna violemment dans la bouche. Le pauvre homme essaya à les recracher en vain. Pris de court, il cherchait à respirer mais sans succès. Son visage prenait une couleur de plus en plus rouge à mesure que son corps convulsait. Dans un dernier spasme, il cessa ses mouvements. L’homme tronc qui fut Saïs Kader venait de mourir étouffé par ses propres organes sous le sourire sadique et morbide de Ouari. Le cadavre du maître des lieux inspirait la pitié devant ce qu’il avait du endurer. Ouari, lui pleurait de joie. Le monstre était enfin mort. Mais il en restait d’autres…
Il ordonna à ses nouveaux soldats de jeter la carcasse du Saïs dans le tas d’excréments des latrines. Un autre groupe apporta ensuite le corps de sa mère dans la tente. Après un instant de recueillement devant la dépouille, il sortit et mit le feu au lieu. Il resta un moment à méditer devant le brasier.
- Maman, papa, soyez fiers de moi car aujourd’hui je suis enfin prêt. Je vais nous venger.
Il se retourna alors, froid, pour inspecter son nouveau domaine. Une partie d’humanité qui restait en lui venait de partir en fumée avec sa mère.
***
Sur le fil du Nil, une frêle felouque glissant sur les flots portait à son bord un jeune homme au nom d’Emhat. Du haut de ses 19 ans, l’homme longiligne arborait une chevelure lisse noire. Le fils d’Hathor affichait son air mélancolique habituel. Depuis sa naissance, il avait toujours été aussi triste. Mais comment ne pouvait-il pas être autrement devant une mère Déesse qui ne s’occupait pas de lui et un beau-père, le Dieu Sobek, qui le repoussait, lui le bâtard né d’une orgie entre sa mère et un mortel. Rien dans sa vie ne le réjouissait. Il se demandait quel pouvait être le but de son existence ? En ce jour aussi morose qu’à l’accoutumée, il avait décidé d’effectuer une sortie sur l’île de Sedhjika. De façon nonchalante, il était avachi dans l’esquif, les yeux perdus dans le vide, la main frôlant l’eau. Soudain, la voix du capitaine le sortie de ses songes.
Crocodiles !
Il revint à la réalité. Bien que calme, Nil abritait de nombreux crocodiles guettant les malheureux qui s’aventureraient trop prêt d’eux. Emhat avait failli devenir l’un d’eux. Mais quelle importance ? Il retira au dernier moment retiré sa main. Il avait alors vu passé une ombre sous l’eau non loin de lui.
Merci.
Arrivé sur l’île, il grimpa sur la haute dune entourée de dattiers surplombant l’horizon. Cette dune était réputée pour être l’une des plus hautes du pays. Un mythe disait même qu’elle permettait d’atteindre les Dieux. Quelle ironie, lui le fils d’une Déesse qui cherchait dès qu’il le pouvais à quitter l’antre des Dieux pour venir ici. Il ne se plaisait pas dans le palais d’Abou Simbel, le Palais de Seth, planté au milieu d’un désert aride où rien ne poussait. Pourquoi ces Dieux avaient-ils décidé de s’installer ici ?
Son ascension terminée, il s’assit dans le sable et plongea son regard dans l’horizon. Il aimait ce lieu, sa quiétude, loin de sa vie insignifiante. De là où il était, il pouvait contempler le pays à plusieurs dizaines de kilomètres. Emhat était tiraillé. Il se sentait profondément égyptien mais se sentait à la fois étranger des Dieux qu’il fréquentait et des intrigues du pouvoir. Sa condition n’aidait guère à améliorer les choses. Etant fils d’une Déesse, il portait en lui le pouvoir du cosmos mais pas plus développé qu’un Nomarque. A quoi pouvait-il prétendre ? Rien. Il vivotait au jour le jour sans s’accrocher à rien. Il ne cherchait pas la gloire, l’amusement ou même le pouvoir, il cherchait un but, un idéal. Cette après-midi se termina avec le coucher magnifique du soleil sur le sable sans que rien ne change pour lui.
***
Le bruit de la porte qui s’ouvrit interrompit l’homme penché sur ses cartes.
- J’avais ordonné de ne pas me déranger, que se passe-t-il enfin ?
Il se retourna, interloqué, devant la silhouette du jeune homme lui faisant face.
- Qui êtes-vous ?
- Qui je suis ? Il est vrai que le temps et les années de souffrance ont profondément changé mon corps. Mais ma mère et moi vous devons beaucoup.
Esna se plongea dans ses souvenirs quelques secondes puis eut un flash.
- Tu es Ouari, le fils de Nedjed. Comment as-tu pu sortir du camp ? J’irai punir Kader pour ce manque de vigilance. Mais comment as-tu pu arriver jusqu’ici sans être éconduit ?
- Ne vous faites plus de tracas pour le Saïs Kader, je me suis déjà occupé de son cas. Là où il pourrit, votre colère n’a plus d’importance. Pour votre seconde question, les temps sont en train de changer. Je vais prendre le contrôle des choses maintenant.
- Petit prétentieux. Alors ainsi tu es éveillé au cosmos. Intéressant. Tu as eu de la chance, si j’avais su cela il y a neuf ans, je t’aurai tué sur le champ. Mais ne grille pas les étapes, ce n’est pas parce que tu arrives à briser des cailloux que tu auras raison de moi. Après avoir tué le père, je vais avoir le plaisir de tuer le fils ! Au fait, comment va ta catin de mère ? Est-elle passée entre toutes les mains, si l’on peut le dire ainsi, des gardes du camp ? Ha, ha, ha !
- Monstre, ainsi c’est vous qui avez tué mon père ! Ma mère est morte, charogne. Pourquoi vous être tant acharné sur ma famille ?
- La réponse est simple, le pouvoir. Ton père m’avait pris la place qui me revenait de droit, la place de Ouser. Cet imbécile n’a cessé de m’humilier. Je lui doit ce visage et cette main. Ramener cette traîtresse et en faire sa femme a été la goutte d’eau. Et toi, un bâtard Hyksôs, sous le toit du plus haut conseillé du Nomarque, tu es la honte de notre peuple.
- Vous, vous qui êtes à l’origine de toutes nos souffrances, vous allez mourir en ce jour !
- Je suis à toi mais ne crie pas victoire trop vite, morveux.
Sur ces mots Ouari lança son poing en avant vers Esna. Une charge de cosmo énergie fusa vers le Ouser qui d’un bond agile l’évita de justesse. L’attaque percuta le mur du fond de son bureau monumental et le fit voler en éclats. Esna n’avait pas attendu de voir l’impact qu’il fonçait déjà vers le jeune. Arrivé sur lui, il déchaîna son attaque à bout portant.
- Sun Blades !
Les bras croisés devant son visage, Ouari la reçut de plein fouet. Des centaines de larmes déchirèrent le sol et les murs dans des gerbes de flammes. Lorsque le calme revint, cette partie du bureau était elle aussi dévastée mais corps de Ouari était toujours à la même place, les bras en avant. Une sphère bleue entourait le jeune d’une lumière douce.
- Impressionnant ! Lâcha le Ouser. Tu sembles bien maîtriser ton cosmos. Mais cela ne sera pas suffisant !
- Je vous tuerai !
Les deux adversaires se lancèrent alors dans une valse d’attaques et d’esquives qui finirent d’achever la vaste pièce. Exténués, ils stoppèrent les assauts une minute. Le lieu à ciel ouvert était en ruines. Des nuages de poussières, les flammes dansantes et des tas de roches rendaient le lieu apocalyptique. Mais les deux adversaires étaient intacts.
- Ton père pourrait être fier de toi, jeune Ouari. Ma victoire n’en sera que plus douce.
Il repartit alors de plus belle. Evitant un nouveau coup, le jeune s’accroupi et assena un violent uppercut sur la tête du prétentieux Ouser. Le dégagement de cosmos le fit voler loin dans les cieux avant que son corps se fracasse dans le sol. Le visage tuméfié, Esna se releva furieux de cet humiliation.
- Tu vas le regretter.
De façon très concentrée, le Nebka releva la tête. Il tendit ses deux mains ouvertes vers l’avant et ses yeux se mirent à irradier d’une lumière aveuglante.
- Menmenu !
Le monstre des enfers de 5 mètres surgit une nouvelle fois du sol. Il ouvrit la gueule et hurla un cri terrorisant. Surpris, Ouari marqua le pas. C’était la première fois qu’il voyait une telle débauche de cosmos. Le monstre crachant des gerbes de flammes courut vers le jeune. Décontenancé, il ne savait pas comment attaquer ce monstre impressionnant. Passant son temps à esquiver, il semblait perdre l’avantage du combat. Soudain, une des griffes lui lacéra le bras gauche. Son cri de douleur réjouit son adversaire.
- C’est le début de ta fin, Ouari. Bientôt tu vas rejoindre ton misérable père et ta traînée de mère.
- Non !
Ressaisit par la phrase prononcé par le Ouser qui aurait dû l’achever, il reprit le contrôle de ses esprits. Non, il ne ploierait plus jamais devant qui que se soit. Il sentit alors affluer de nouveau tout ce pouvoir latent. Le Monstre tenta de l’attraper mais cette fois au contact de son corps la main griffue explosa en débris.
- Quoi ?! Fit Esna.
- Ni vous ni personne ne pouvez plus rien contre moi. Je suis le nouveau maître des lieux ! Tel, le serpent, je vous terrasserai. Noun’s River Predator !
Le sol s’ébranla alors qu’un gigantesque serpent de 15 mètres de haut fait de cosmo énergie bleue surgit derrière Ouari. Il le traversa comme une bourrasque mais sans ne rien faire de plus. Le furieux reptile emporta une bonne partie des fortifications du camp militaire. Le serpent ouvrit sa gueule géante sur Menmenu et l’avala en une fraction de seconde. Le titanesque serpent poursuit alors sa route vers Esna, qui effaré par tant de puissance restait comme pétrifié.
- Il ne peut pas faire ça, c’est impossible, pas lui, pas cette vermine !
Enchaînement de vaines attaques de lames brûlantes, le Ouser fut à son tour avalé par le reptile.
- Non, je suis le Ouser, tu ne peux pas me vaincre ! Je suis tout puissant, je suis…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase alors que la mâchoire mortelle comprimait son corps. Dans un dernier cri de souffrance, Ouari vit le responsable de tous ces malheurs disparaître de la face du monde. Il n’en fut pas soulagé pour autant. Ce n’était qu’une étape, un jalon dans son plan.
- Papa, maman, je nous ai enfin vengés. Reposez en paix.
Il retourna alors vers le camp. Arrivé à la sortie des ruines du bâtiment qui servit de palais au Ouser, un amas de nuages se forma au dessus de lui alors qu’une masse de Saïs et soldats se rapprochait pour l’affronter.
***
Une armée de presque dix mille soldats aux yeux noirs marchait maintenant en ordre derrière Ouari. Lui, l’ancien esclave avait réussi à prendre le contrôle de tous les hommes du Nebka Esna. La marche en colonne silencieuse effrayait les passants qui couraient se terrer dans leurs maisons. Fier devant ses troupes, Ouari, se sentait invincible. Il donna l’ordre de mental de stopper la marche. Et miraculeusement, sans un mot et d’une façon synchronisée irréelle, tous s’arrêtèrent. Ils étaient arrivés au terme de cette marche, le palais du Nomarque Khnoumhotep. Il laissa ses hommes sur le seuil et pénétra seul dans l’immense bâtisse. Lorsque la dernière porte s’ouvrit, le Nomarque était là, droit devant lui. Il l’attendait.
- Ainsi c’est donc vous qui semez tant de trouble dans la cosmo énergie ?
- Oui.
- Qui êtes-vous donc ?
- Je fus le fils de Nedjed qui fut votre Ouser avant d’être assassiné.
- Ouari ? Impossible, il est mort il y a de nombreuses années. Cette histoire d’assassinat n’est que sornettes. Nedjed est mort lors dans une lutte contrôle des Barbares Hyksôs !
- Vous devriez mieux contrôler vos informations. Mon père est mort, tué par votre Nebka Esna.
- Vous délirez, je ne vous crois pas. Etes-vous venu pour me déblatérer des histoires rocambolesques ?
- Que vous me croyez ou non n’a pas d’importance. Une chose est vraie dans ce que vous avez dites, le Ouari que j’étais est bien mort. En ce jour, je vais prendre un nouveau nom, un nom qui apportera la mort au peuple Egyptien entier, un nom qui sèmera la honte de l’auto destruction d’une nation, un nom qui détruira votre misérable assemblée de Dieux perfides nommée Khus. Tel le serpent, je vais mener le chaos en Egypte, on m’appellera dorénavant Apophis.
- Ha, ha, ha, quelle folie des grandeurs ! Croyez-vous réellement pouvoir tuer des Dieux ? Je vais vous ramener à la raison, Apophis. Contemplez le pouvoir des Nomarques et dites-vous que cela n’est rien en comparaison des Dieux !
Dans une bourrasque, le nomarque chargea pour lui asséner un flot d’énergie frontale. Gonflé d’orgueil, Apophis réussit tout de même à esquiver le flot qui percuta une colonne qui fut pulvérisée. D’autres attaques s’enchaînèrent à un rythme effréné. Bien que réussissant à se protéger, Apophis ne parvenait pas à placer une attaque.
- Alors, tueur de Dieux, vous rendez-vous enfin compte de votre faiblesse ?
Apophis reçut de plein fouet une attaque qui le propulsa dans le mur voisin. Le choc le fit le traverser pour retomber durement sue le sol. Nullement vaincu, il se releva lentement pour porter un regard dur sur le Nomarque. Concentrant son énergie, il surprit Khnoumhotep en contre attaquant.
- Hatred Tide !
Une colonne puissante percuta le ventre du Nomarque qui n’eut pas le temps réagir. Le coup lui fit cracher un nuage de sang. Dans sa course folle, il percuta deux colonnes puis détruisit lui aussi un mur.
- N’ayez crainte pour ma puissance, Nomarque.
- Je vais devoir monter un cran au dessus, si je veux le vaincre, admit Khnoumhotep. Divine Path !
De son poing droit, il déchaîna une voix lactée d’étoile de cosmos en direction du jeune. Le choc fut terrible. Une tranchée de près de cent mètres fut crée dans le palais, de nombreuses parties du bâtiment s’effondrèrent à cent mètre de part et d’autre. Tout fut pulvérisé sur la trajectoire mortelle du coup.
Le bras tendu vers l’avant Apophis avait réussit, au terme d’un effort intense à dévier une partie de l’assaut vers le plafond qui en fut pulvérisé. Une colonne de lumière visible à un kilomètre illumina alors le ciel déclinant. Toujours en position de parade, de nouveau entouré d’un halo bleuté, le jeune était intact. Khnoumhotep en était estomaqué.
- Quel prodige ! Est-ce un dieu ?
Le Nomarque porta alors sa voix.
- Quoi que vous soyez, vous ne me terrasserez pas !
- Mais je ne veux pas vous terrasser.
- Quoi ?! Mais que me voulez-vous alors ?
Apophis prit un ton dangereux.
- Je veux vous joindre à mon armée !
- Vous êtes fou, jamais je ne vous rejoindrai !
Apophis hurla alors de colère.
- Mais je ne vous demande pas votre avis ! Dark Parasites !
Les nuages s’amoncelant au dessus de son adversaire, Khnoumhotep sentait que quelque chose de dangereux allait se produire. Soudain des éclairs traversèrent Apophis pour finalement se transformer en rayons noirs qui pénétrèrent le sol. Instinctivement, le Nomarque déploya une parade.
- Gods’ Treasure.
Un cyclone se déploya autour de son corps, créant une barrière infranchissable dressée vers le ciel. Tout à coup les rayons surgirent par milliers du sol pour se rompre sur la défense du Nomarque. L’attaque ne cessait pas, au contraire, des rayons toujours plus nombreux arrivaient de seconde en seconde. L’effort que lui demandait sa défense l’épuisait rapidement. Soudain, un rayon la traversa et passa à vingt centimètres de sa tête. Un second passa encore puis un autre. L’avantage changeait de camp. Un quatrième lui percuta le mollet. Il sentit alors une vive douleur dans la jambe. Mais une chose anormale se passait, il sentait quelque chose bouger sous son armure. Pris dans sa défense, il tenta mentalement de stopper le parasite mais l’effort était trop intense et il sentait que cela remontait vers son torse. Dispersé entre deux fronts, il laissa passer un nouveau rayon qui le faucha au bras droit. Cette fois, la douleur lui fit baisser sa garde une fraction de seconde. Cent nouveaux rayons en profitèrent pour le percuter simultanément. Il s’effondra alors violemment sur le sol.
Pris de douleur par les centaines de parasites dans son corps, il ne pouvait plus se relever. Il vit néanmoins Apophis arriver au dessus de lui.
- Vous êtes à moi à présent.
- Jamais, jamais je ne vous rejoindrai !
Dans un dernier soubresaut, un des parasites atteignit sa tête. Une toile d’araignée faite de vaisseaux sanguins noircis macula son visage pour enfin disparaître. Le calvaire de Khnoumhotep cessa enfin lorsque que ses yeux devinrent noirs comme l’ébène.
- Bien Nomarque, relève-toi et rejoins-moi dans le conflit qui s’annonce.
Khnoumhotep, possédé, se releva alors et s’inclina devant Apophis
- Ho Dieu Apophis, je vous suivrai dans la lutte jusqu’à la mort.
Apophis était ravi. Tout ce à quoi il avait songé ces neufs dernières années prenait enfin forme. Il avait vengé sa famille et maintenant il allait prendre le contrôle de toutes les armées du Nome. Sa prochaine cible serait la capitale Thèbes et le Khus. Fort de ses dernières victoires, il était confiant, il allait pouvoir détruire l’Egypte.
Caché derrière des décombres, un homme vit toute la scène au péril de sa vie. Plus important, il avait tout entendu. Discrètement, il réussit à échapper aux ruines du palais du Nomarque pour enfourcher un cheval. Sa chevauchée dura près d’une semaine avant qu’il n’atteigne son but. Son impressionnant interlocuteur, assis sur son trône, écouta avec attention le récit de ce providentiel témoin.
- Ho Dieu Seth, je suis porteur de terribles nouvelles.
Personne n’entendit plus jamais parlé du pauvre messager…
lien :
http://saintseiya60.free.fr/i-b-2.htm
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #29 le:
15 février 2013 à 20:12:42 »
Bonsoir,
Le chapitre 25 « 100 000. » de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos…) sur le lien en bas.
Synopsis :
Le jeune Dieu Apophis a maintenant pris le contrôle de la capitale du Nome de Siouah. Mais aussi impressionnant que soit son exploit, sa situation n’en reste que fragile. S’il veut survivre, il lui faut absolument rallier d’autres hommes à sa cause avant que Thèbes n’ait eu vent de sa présence. Une course poursuite contre le temps s’engage maintenant, sous les yeux attentifs d’observateurs inattendus…
Bonne lecture.
Spoiler
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Chapitre 25 : 100 000.
Baigné dans la chaleur brûlante du soleil de midi recouvrant le balcon du palais de Khnoumhotep, dominant la ville de Siouah, capitale du Nome du même nom, Apophis contemplait la cité, sa cité. Plongé dans ses pensées, il regardait avec fierté le camp attaché à celle-ci abritant près de dix mille soldats, tous sous son contrôle. Bien que composant une armée impressionnante, elle ne ferait jamais le poids contre les neuf cent mille autres guerriers que comportait le Royaume des Deux Terres, l’Egypte. Il lui fallait enrôler plus de soldats et il devait le faire vite avant que tous se lèvent contre lui. Il bouillait d’impatience. Jusqu’alors, seule sa colère avait guidé ses pas mais maintenant il devait faire preuve de stratégie. Bien que novice dans cet art, il avait un allier de poids dans sa manche, le Nomarque Khnoumhotep. Il lui enseignerait l’art des batailles.
D’un pas vif, il quitta son promontoire et se retourna dans la douce fraîcheur de l’aile du palais non détruite par le récent combat. Il fit quérir le Nomarque qui le rejoignit dans la salle des cartes. Ce lieu hautement stratégique regroupait toutes les cartes d’Egypte, celles du monde connu et les nouveaux rivages découverts par les explorations lancées par Khnoumhotep. De plus, tous les détails de l’organisation de la société Egyptienne, tous les rapports des forces et positions des camps y étaient archivés. Une mine d’or pour Apophis. Jamais les Dieux n’auraient pensé qu’un Nomarque oserait se lever devant eux, grave erreur…
Lorsque Khnoumhotep entra dans la salle, Apophis était seul et semblait perdu dans une carte décrivant le Nome de Siouah.
- Vous m’avez fait appelé, Dieu Apophis.
- Oui Khnoumhotep, approche-toi. J’ai besoin de ton savoir. Je dois absolument rallier à moi tous les Nebkas du Nome de Siouah au plus vite. Mais quand je vois comment ils sont éparpillés, il me faudra des mois pour les convertir un à un.
Le Nomarque comprit l’embarras de son Dieu et ce risqua à une proposition audacieuse.
- Pourquoi ne pas tous les convertir en même temps ? Interrogea Khnoumhotep.
- Malgré mon pouvoir, je ne puis atteindre toutes les parties du Nome d’ici.
- Je ne pensais pas à cela. Pourquoi ne pas les faire tous converger sur Siouah ?
- L’enjeu est risqué car cela pourrait se retourner contre nous, s’ils décident de tous s’unir une fois ici et de s’opposer. De plus, comment les faire quitter leurs garnisons sans éveiller de soupçons ? Demanda le Dieu.
- Nous sommes proches de la frontière avec l’Empire Hyksôs. Envoyez-leur un message disant que leurs troupes ont pénétré le Nome et que face à l’ampleur des armées déployées, toutes les forces sont requises. Il y a déjà eu des précédents avec les Barbares, cela leur semblera plausible.
- Bonne suggestion Nomarque Khnoumhotep. Je vais suivre ton conseil. Ton idée m’en amène une autre. L’ancien Ouser Esna a annexé une province Hyksôs, il me semble. Combien de soldats ont été fait prisonniers durant l’assaut ?
- A peu près cinq mille.
- Certains sont-ils éveillés au cosmos ?
- En gros, la moitié. Pourquoi ces questions ?
- Je les convertirai eux aussi en même temps que les autres. Ces hommes, une fois à ma botte, prendront part à mon armée. Ce sera un atout psychologique non négligeable dans les conflits à venir. L’Egypte se verra détruite par ses propres enfants alliés à son pire ennemi. On ne peut pas rêver pire humiliation. Lance les messagers pour regrouper tous les hommes ici dans deux semaines. Choisis des messagers de confiance parmi les villageois non convertis, je ne veux pas que leurs yeux les trahissent.
- Bien, maître.
Au sein du palais d’Abou Simbel, Emhat déambulait sans but dans les couloirs ostentatoires de l’aile sud. Cela faisait près d’un mois qu’il n’avait pas vu sa mère. Au hasard de ses pérégrinations, il s’aventura dans un lieu reculé où il n’avait jamais eu l’occasion d’aller jusqu’alors. Il entendit résonner une douce musique aussi mélancolique que lui. Il s’avança vers la porte d’où venait la mélodie. Il l’ouvrit pour apercevoir un homme d’une trentaine d’années assis sur les marches d’un riad. Il s’approcha du musicien comme hypnotisé. L’homme mystérieux était aussi en tailleur avec sur ses genoux un étrange instrument à cordes. Il semblait à la fois insondable et immensément sur de lui. L’homme le regarda et lui sourit.
- Comment s’appelle cet instrument ? Demanda Emhat.
- Un Qânoon*, Seigneur.
* Sorte de cithare sur table présentant 23 groupes de trois cordes, soit 72 cordes au total.
- Cette musique est magnifique. Continuez à en jouer.
- Voudriez-vous essayer ?
- Je n’ai jamais joué d’instrument de musique, le résultat sera catastrophique.
- Ayez confiance en vous. Toute chose à un début. Voudriez-vous que je vous enseigne cet art, jeune Dieu ?
- J’en serai ravi.
- Cela vous demandera beaucoup de travail. Etes-vous prêt à me suivre sans rechigner ?
- J’écouterai votre enseignement avec la plus grande attention.
- Commençons alors votre enseignement, répondit le maître avec un sourire acide que jeune ne remarqua pas.
Emhat s’assit aux côtés du maître de musique qui lui passa l’instrument. A dix neufs ans, il venait enfin de trouver un but à sa vie, devenir musicien.
Le camp du Nebka Mersou était positionné au nord de la capitale dans la ville côtière de Marsa Matruh. Lui et ses troupes protégeaient la côte d’hypothétiques assauts qui pourraient venir de la mer Méditerranée. Ses hommes, marins pour la plupart, avaient participé à de vastes campagnes d’explorations maritimes. Le Nebka avait été à l’origine de bon nombre de découvertes remettant en question leur vision du monde. Il avait de plus réussit à ouvrir de nouvelles voies commerciales avec certains pays, notamment un que l’on nommerait Grèce. Il était en train de superviser les préparatifs au milieu du port pour une nouvelle campagne de découverte lorsqu’un messager le coupa dans son travail.
- Nebka Mersou.
- Que me voulez-vous ?
- J’ai un message de la plus haute importance à vous transmettre de la part du Nomarque Khnoumhotep.
- Parle, je t’écoute.
- Je ne puis vous le dire en public, pouvons-nous nous isoler ?
- Suis-moi, répondit-il intrigué.
Les deux hommes entrèrent alors dans une bâtisse faisant office de capitainerie du port. Le Nebka ordonna alors aux personnes présentes de quitter promptement les lieux.
- Tu peux parler à présent.
- Nebka, Le Nomarque vous ordonne de regrouper sur le champ votre armée entière et de venir dès que possible à Siouah.
- Que me racontes-tu ? Qu’y a-t-il de si grave pour requérir ma présence ? Pourquoi ne pas faire appel aux troupes du Ouser Esna qui sont basées sur place ?
- Vous n’êtes pas le seul à être appelé. Le Nomarque est en train de regrouper toutes les troupes du Nome sur la capitale.
- Quoi ?! Mais que se passe-t-il ?
- L’Empire Hyksôs vient de pénétrer en nombre en Egypte. Il essaie d’envahir le Royaume des Deux Terres. L’armée du Ouser est en train d’affronter l’ennemi mais il faut d’urgence lui venir en soutien d’ici deux semaines.
- Merci, messager. Préviens le Nomarque que je regroupe mes forces de ce pas et que je me mets en route dans l’instant.
- Le message sera transmis, Nebka.
Après un signe de respect, le messager sortit de la demeure pour reprendre son périple vers Siouah. Mersou, lui, resta circonspect un instant, déstabilisé par les nouvelles qu’il venait d’apprendre.
- Comment ces Barbares ont-ils pu regrouper tant d’hommes sans que personne ne s’en aperçoive ? Rien ne laissait présager une telle invasion. Et pourquoi cet homme habillé en soldat portait-il son épée sur son mauvais flanc ? Pourquoi est-ce un messager du Nomarque et non du Ouser qui vient me porter ce message ? Tout cela à un goût d’étrange. Peut-être suis-je trop soupçonneux mais je vais ouvrir l’œil.
Obnubilé par divers scénarii traversant son esprit, le Nebka sortit à son tour pour ordonner le groupement de son armée et pour un départ imminent.
Deux jours passèrent avant que ses troupes ne prennent le chemin. Regrouper dix milles hommes ne se faisait pas aussi facilement. Il fallait mettre en place toute la logistique pour ce voyage en plein désert. Une gigantesque caravane comprenant Saïs, soldats, nourritures, chevaux et dromadaires se mit enfin en route dans une lente procession.
Une semaine de plus s’écoula avant d’atteindre les portes de Siouah. Une semaine de questionnement pour Mersou. Mais il n’arrivait pas à trouver de réponse à ses inquiétudes. Au devant de son armée, le Nebka pénétra dans la capitale. Il fut surpris par ce qu’il vit ou plutôt ne vit pas. Tous les habitants étaient calmes, trop calmes. Il aurait du ressentir une tension face à l’invasion Barbare mais rien. Son cortège longeait à présent le camp du Ouser. Tous ses hommes étaient là. Ne devraient-ils pas se situer sur la ligne de front ? Ce qu’il perçut alors le déstabilisa un peu plus. Le Palais du Ouser était aux trois quarts en ruines. Décidément, il se passait quelque chose d’anormal ici. Il établit alors ses guerriers dans camp de fortune à côté de ceux des Nebkas arrivés avant lui. La masse de soldats regroupée sur la capitale était impressionnante. Toutes les armées du Nome étaient regroupées ici, soit environ cent mille soldats. Une fois données les consignes, il prit la route du Palais du Nomarque.
Du haut de sa monture, il chevauchait lentement au travers des divers camps armés. Chaque camp arborait un blason distinctif, marque de leur Nebka. Une fourmilière de guerriers s’activait pour monter des tentes, des enclos ou nourrir les animaux soulevant au passage des nuages de poussière. Une vraie ville était en train de se greffer à l’actuelle. Mersou avançait vers le lieu de pouvoir, examinant les habitants au passage. Au hasard de son périple, il croisa aussi des hommes du Ouser, reconnaissables à leur écusson. Une chose le choquait avec eux mais il ne savait pas quoi. Longeant le Palais, il eut l’occasion de voir une partie de la ville ainsi qu’une aile complètement détruite. Des combats phénoménaux avaient eu lieu ici récemment aussi. Mais que se passait-il à la fin ? Ce fut lorsqu’il monta les marches et qu’il croisa de près les gardes de la porte du palais qu’il comprit ce qui le choquait en eux. Leurs yeux. Leurs yeux étaient tous d’un noir profond insondable. Alerté, il passa la porte puis entra dans la bâtisse monumentale avec une boule au ventre. Tous les soldats qu’il croisait arboraient le même regard, vide, froid, absent. L’ancienne salle de réunion étant détruite, on le dirigea vers une nouvelle pièce. Il pénétra finalement dans une grande salle où huit autres Nebka l’attendaient avec le même regard inquiet. Après un signe de salut rapide, Mersou entama la discussion.
- Mais que se passe-t-il ici ? Où sont les Barbares ? Fit-il en entrant.
- Nous nous posons les mêmes questions. Confirma Bès.
- De plus, personne n’a réussi à voir le Ouser, où est-il ? Questionna Mani.
- Et leurs yeux, vous avez vu leurs yeux ! Lâcha Amasis.
Une cacophonie de voix déferla alors dans la pièce.
- Ca sent le piège à plein nez, osa Nout.
- Restez calmes, il doit y avoir une explication à tout cela. Tenta de les rassurer Renséneb.
- Vous doutez du Nomarque Khnoumhotep ? C’est de la mutinerie ! Aboya le jeune Paneb.
Le chahut repartit de plus belle.
- Gardez votre sang froid, calmez-vous ! Snafru tentait vainement de faire baisser la tension ambiante.
Une voix grave et puissante stoppa net les esclandres, la voix du Nomarque.
- Silence !
Les Nebkas, surpris, se mirent sur l’instant à genoux, leur tête baissée.
- Levez-vous. J’ai à vous parler.
Ils se levèrent alors dans un silence pesant. Mersou et les autres avaient immédiatement remarqué les yeux d’obsidienne de leur maître. Chose stupéfiante, le Ouser n’était pas à ses côté mais un jeune freluquet qui ne devait pas dépasser les vingt ans. Lui n’avait pas les yeux noirs. Etrange... Il se risqua à ne question.
- Nomarque, où est Le Ouser Esna et qui est cet homme ?
La réponse brutale qu’il reçut le laissa sans voix.
- Silence, Nebka. Les choses ont changé.
Cette simple phrase prononcée par le Nomarque les mis tous immédiatement en alerte. L’inconnu les stupéfia en se plaçant négligemment devant Khnoumhotep qui s’agenouilla.
- Mais que…hurla Nout.
Contre toute attente, c’est l’inconnu qui lui coupa la parole.
- Mes chers guerriers…
- Quoi ?! Hurlèrent-ils tous de concert.
-…le Ouser n’est plus, je l’ai tué, finit Apophis.
- C’est lui la cause de tout cela ! Fit Bès qui déployait sa cosmo énergie.
Il fut vite rejoint par les autres. Le Dieu esquissa un sourire en coin.
- Vous et vos hommes allez avoir l’honneur de rejoindre mon armée. L’armée qui détruira l’Egypte !
Derrière les portes de la salle, des décharges de cosmo énergie explosèrent ça et là. Le sol se mit à trembler. Les murs vibrèrent, se fissurèrent et libérèrent un brouillard de poussière qui se diffusa dans le couloir. Une violente déflagration conclut leurs attaques. Le choc fit effondrer la moitié de la porte massive en bois qui fermait la pièce et libéra un vaste nuage poussiéreux. L’explosion fut suivie d’un agglomérat de cris. Il ne fallut que quelques secondes de plus pour voir émerger de l’atmosphère laiteuse neuf Nebkas aux yeux noirs. Dans une démarche assurée, les plus puissants guerriers de Siouah enjambèrent les gravats de la pièce dévastée pour retourner vers leurs camps respectifs. Restés dans le nuage, deux silhouettes les regardaient quitter les lieux.
- Tu as été de bon conseil, Khnoumhotep.
- Dieu Apophis, dans peu de temps leurs hommes seront a vous. Votre armée comptera alors cent milles hommes !
- Je pourrai alors passer à la prochaine étape.
Apophis avait donné ses ordres. Tous les hommes avaient été regroupés aux portes de la capitale. Tous étaient rigoureusement alignés par blason. Ils étaient tous au garde-à-vous devant les remparts de la ville. Devant le Dieu, neuf rectangles comptant chacun près de dix mille hommes s’étendaient à perte de vue. En regardant de plus près, on pouvait percevoir des subdivisions dans les rectangles. Des milliers de petits carrés comptant chacun une centaine de soldats, tous rattachés à un Saïs créaient un effet de patchwork. La rigueur de l’alignement et l’étalage d’armes marquaient la puissance du Nomarque. Dans un silence où seul le vent se faisait entendre, Apophis avait les yeux brillant de satisfaction. Les neufs Nebkas étaient rangés derrière lui et sur sa droite, en léger retrait, Khnoumhotep admirait ce qui était naguère ses troupes. Brisant le silence, le Nomarque s’avança pour parler à son Dieu parasite.
- Ces hommes sont à vous à présent.
Sans dire un mot, Apophis déploya sa cosmo énergie devenue impressionnante les jours passés. Un vaste nuage noir se créa à plusieurs dizaines de kilomètres dans le ciel. Il entama une trajectoire sinueuse tel un reptile pour avancer jusqu’au dessus de lui. Depuis qu’il avait du utiliser son arcane, s’était la première fois qu’il la déployait à un tel niveau. Il avait bien atteint un état de divinité. Ni les Nebkas serviles, ni Khnoumhotep ne réagirent. Seul un vent de panique sembla se déployer dans les soldats et le chaos prit la place de l’ordre. Alors que la foule criait et courait de façon anarchique, le Dieu passa à l’action.
- Dark Parasites !
Une décharge électrique noire phénoménale quitta brusquement le nuage sombre, traversa dans un choc immense le corps de la Divinité pour disparaître dans le sol dans une explosion colossale. Dans un tremblement de terre du niveau d’un Armaguedon, des dizaines de milliers de rayons noirs émergèrent du sol sous les pauvres malheureux. Les soldats se faisaient faucher par centaines dans un déchaînement d’hurlements semblables glaçant. Il fallut presque deux minutes avant que tout ne cesse. Le sol semblait avoir été labouré sur des kilomètres carré. Des dizaines de milliers de corps gisaient sur le sol. Il régnait une atmosphère post bataille où le vainqueur regardait les victimes gisant sur le théâtre du conflit.
Doucement, dans un silence angoissant et par localisation aléatoire, des soldats se relevaient pour se remettre de façon hallucinante au garde-à-vous exactement où ils étaient avant l’attaque. Peu à peu, les carrés se reformèrent puis les rectangles reprirent place. Une armée de quatre vint dix mille soldats serviles aux yeux de geai regardait froidement son nouveau Dieu. Apophis éclata d’un rire sadique.
- Vous êtes tous à moi ! Rien ne pourra plus m’arrêter à présent. Demain, je mettrai l’Egypte à genoux !
Dans une débauche de narcissisme, il leur donna mentalement et simultanément un ordre gonflant son ego. Alors Khnoumhotep, les neuf Nebkas et cent mille soldats hurlèrent ensemble vers le ciel.
- Gloire à Apophis, notre Dieu !
Tapis dans un renfoncement invisible, un homme avait observé, éberlué, toute la scène. Il était à la fois fasciné par le pouvoir de cet être venu de nulle part mais aussi ravi d’imaginer comment ce « Dieu » fantoche pourrait servir ses plans. Tout ce qu’il avait rêver pourrait enfin prendre forme aujourd’hui grâce à lui. Il devait aider dans l’ombre cet Apophis, le manipuler pour atteindre son but.
Dans un silence et une discrétion absolue, Seth disparut de sa cachette avec pleins d’idées morbides en tête.
Il ne fut pas le seul à observer cette scène irréaliste. Tapis le foin d’une charrue, un regard écarquillé était médusé par ce qu’il venait de voir. Derrière ce regard, un visage d’homme laissait suinter des perles de sueur. Comment était-ce possible ? Comment cet homme avait-il pu pendre le contrôle de tous ces soldats en même temps ? Etait-ce un Dieu ? Et si oui, comment se sortir de se bourbier indemne ? Paralysé par la peur, l’homme se décida à patienter des heures dans son antre salvateur. Il devait attendre l’obscurité pour s’échapper. De jour, il n’avait aucune chance. Mais l’attente était longue et angoissante.
Alors que les minutes s’égrenaient, son attention sombrait vers le sommeil. Soudain, il sentit un groupe de soldats se rapprocher sans un mot de sa position. Dans un silence monacal, il vit deux des guerriers stationner juste devant lui. Leur silence le perturba. Pourquoi ces hommes n’avaient aucune conversation ? Un des Egyptiens tourna le regard vers lui pour regarder au-delà de la charrue. Ce que l’homme terré vit alors le marqua pour le restant de ses jours. La couleur entièrement noire du fond des yeux et des pupilles du soldat le terrorisa. Ce regard sombre, obscur, froid, morbide n’avait plus rien d’humain. Ces guerriers n’étaient plus de hommes.
Perdu dans ces pensées, il baissa son contrôle et laissa malencontreusement échapper un éternuement ténu que malheureusement l’un des soldats entendit. L’Egyptien se retourna avait un regard intrigué. Puis, sans un mot, il brandit son sabre et se lança dans une salve de coups dans le foin. Se pinçant les lèvres, l’individu essaya le plus discrètement et adroitement possible d’éviter de se faire embrocher. Il sentit une vague de douleur venir de son flan droit. Le guerrier l’avait blessé. Il ravala un cri. Comme rassuré, le soldat cessa son attaque et les deux Egyptiens repartirent au loin. Une larme coulait des yeux du malheureux alors qu’il se tenait le flan. Il était incapable de voir sa blessure mais il sentait que cela n’était pas si grave.
La nuit tant attendue tomba enfin sur le corps d’un homme cassé par des heures passées prostré sans bouger. Il put enfin sortir de son cachot. Douloureusement, il tentant dans l’ombre de se redresser et regarda sa plaie. La blessure n’était que superficielle, il avait eu de la chance. Se déplaçant comme un chat, il parvint à atteindre un enclos et déroba un cheval. Dans une discrétion absolue, il s’éloigna avec sa monture. Après, cinq cent mètres à se cacher, il grippa sur son cheval et partit au galop. Il était sortit de ce calvaire mais il devait renter chez lui au plus vite pour transmettre son message.
Lorsque le soleil se leva, il était toujours sur sa monture. Ce n’est que vers neuf heures, soit près de onze heures plus tard, qu’il arriva aux portes d’un palais, résidence du souverain Yaqoub-her, Seigneur de guerre de la province d’Hatti…province de l’Empire Hyksôs.
Un serviteur entra à pas mesurés dans la salle d’arme du souverain. Deux guerriers s’affrontaient violemment. L’homme le mieux bâti souleva son adversaire pour le projeter sur un mur couvert de tapis qui absorbèrent le choc. Le vainqueur partit dans un fou rire. Le timide messager tenta avec angoisse de prévenir son maître.
- Seigneur Yaqoub-her ? Un espion de l’Empire souhaite vous entretenir.
- Ce n’est pas le moment, congédie-le. Répondit le souverain avec force.
- Seigneur, il signale que c’est urgent et hautement important.
- J’espère pour lui qu’il dit vrai, sinon il le paiera ! Fais le venir dans la salle du trône.
Il se retourna vers son adversaire.
- Nous continuerons plus tard. Entraînez-vous d’ici là, votre prestation était pitoyable.
Dans une démarche assurée, il quitta alors la pièce.
L’espion avait été pris en charge pendant ce temps là par les soigneurs du palais. C’est avec un bandage au torse qu’il pénétra dans l’angoissante salle du trône. Yaqoub-her l’attendait assis sur le siège surélevé avec un regard inquisiteur. A peine entré, le Seigneur l’interpella.
- Alors qu’as-tu à me dire de si important ?
- Seigneur, je viens témoigner de quelque chose de très inquiétant.
L’espion se lança alors dans un descriptif précis des récents évènements. Le visage du souverain passa de la surprise à un sourire malsain pour finir par de l’inquiétude.
- Merci pour ton courage. Tu as bien fait de me faire quérir. Tu seras récompensé.
Yaqoub-her se retourna vers son argentier.
- Donnez-lui son poids en or.
- Bien Seigneur, répondit l’Argentier.
Merci maître, ajouta l’espion.
- Rentre chez toi, tu as bien mérité de te reposer, termina Yaqoub-her.
Un flot de question se déversa dans l’esprit du souverain. Pourquoi cet homme était-il en train de mener une guerre civile ? Qui était-il ? Etait-ce une menace ou une chance ? Devait-il attaquer ou tenter de se rapprocher de lui ? Tout se troublait. Il décida de faire la seule chose possible à ses yeux, aller voir l’Oracle.
Il descendit dans une cave profondément terrée sous le palais. Dans ce lieu sordide et quasi inaccessible, vivait l’Oracle répondant au nom de Sid Ahmed. Il était le plus respecté de la province. Le plus craint aussi.
- Sid Ahmed, je viens te voir pour t’implorer tes lumières.
- Je le sais mon Seigneur. Votre âme est troublée par le doute. J’ai vu votre trouble, j’ai senti votre appel.
- Vous savez donc quel est mon besoin.
- Oui. Les Signes doivent parler.
Le vieil homme se tourna lentement pour aller chercher un jeune chevreau. Il prit la pauvre bête dans ses bras pour l’attacher sur une large table de pierre posée au centre de la salle faiblement éclairée par des flambeaux. L’animal hurlait de terreur des cris qui résonnaient dans la pièce lugubre. D’un geste sur, l’Oracle brandit un poignard courbé au dessus de l’offrande. Brutalement, le poignard plongea dans la chair en déclenchant un hurlement d’agonie accompagné d’un flot de sang Sans laisser paraître aucune émotion, Sid Ahmed découpa méticuleusement l’abdomen du sacrifié. Il posa alors l’arme et plongea les mains dans les viscères fumantes. Il ressortit les abats qu’il jeta sur la table maculée de sang. Un nuage nauséabond agressa l’odorat du souverain qui cacha son nez dans sa manche. L’Oracle restant un instant béas devant le tableau dressé devant lui. Puis finalement, il brisa le silence.
- Les Signes ont parlé Seigneur, dit-il froidement.
- Que disent-ils ? Demanda Yaqoub-her impatient.
- Cet être représente une chance. Vous devez vous allier à lui. Il vous conduira à la chute de l’Egypte. Mais attention, il est trop tôt aujourd’hui. Les Signes montre une incertitude. Vous devez faire preuve de patience.
- Ton analyse des Signes est comme toujours juste, Oracle. Je suivrai ta voie.
Lentement, Yaqoub-her gravit les marches qui le sortaient de ce cloaque. Tout était plus clair à présent. Demain, il commencerait à réunir ses soldats près de la frontière. Mais il continuerait de surveiller cette rébellion de près. Le moment venu, il apporterait la revanche à l’Empire. Dans un jour proche, ses hommes fouleraient de nouveau le Royaume des Deux Terres.
lien :
http://saintseiya60.free.fr/i-b-2.htm
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #30 le:
12 mars 2013 à 14:16:45 »
Bonjour,
Le chapitre 26 «
Le siège de Guizèh.
» de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos…) sur le lien en bas.
Synopsis :
Fort de sa nouvelle armée, Apophis se lance à présent à l’offensive. Son objectif est simple, détruire l’Egypte. Sa marche sanglante le dirige droit sur Guizèh. Mais Seth, observateur de l’ombre, n’a rien manqué des récents évènements et tient à tirer profit de cette nouvelle donne. Au sein même du Khus, les prémices d’une sécession se profilent. Les acteurs entrent en scène et sortent de l’obscurité vers la lumière.
Bonne lecture.
Spoiler
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Chapitre 26 : Le siège de Guizèh.
Les jours passaient à une vitesse vertigineuse. Apophis avait réussi en un mois à prendre le contrôle d’une armée entière et contre toute attente dominait à présent le Nome Siouah. L’heure était venue de penser à l’expansion. Mais son armée devait atteindre une taille supérieure avant de prendre la route de Thèbes. La tactique qu’il avait employée avec les Nebkas de Khnoumhotep avait porté ses fruits et très rapidement. Il devait reproduire ses exploits dans un nouveau Nome. C’est dans cet optique qu’il avait convoqué le Nomarque de Siouah, ainsi que tous ses Nebkas.
- Khnoumhotep, fit le Dieu, nous devons prendre le contrôle d’une nouvelle province. Quelle serait le Nome le plus judicieux à attaquer ?
- Mon Dieu, le Nome de Gizeh comporte les terres fertiles du delta du Nil. Il a la chance d’être le Nome le plus fertile d’Egypte et assume le rôle de grenier du pays. Ses réserves vous assureront un approvisionnement important pour vos hommes. De plus, vous couperez le ravitaillement en nourriture pour une grande partie du Royaume des Deux Terres. Djéhoutyhotep, le Nomarque Jardinier, bien que puissant, règne sur un Nome peu protégé et isolé.
- Comme toujours, tes conseils sont sages. Nous allons marcher sur la capitale de ce Nome. Je ne pense pas que toutes nos forces soient nécessaires. Une frappe éclair avec la moitié de mes hommes me permettra de prendre le contrôle du palais. Une fois le Nomarque converti, les autres suivront sans rien dire.
- Je n’aurai bientôt plus rien à vous apprendre en ce qui concerne l’art des batailles, maître Apophis, fit le Nomarque.
- Où se situe cette capitale ? Demanda le Dieu.
Le groupe convergea autour d’une carte d’Egypte. Les discussions militaires terminèrent de mettre au point la conquête de Guizèh. Il ne fallut que deux jours pour former la colonne de soldats composée de cinquante mille guerriers, cinquante Saïs, cinq Nebkas ainsi que du Nomarque Khnoumhotep. Une lente caravane menée par des purs sangs et suivie de dromadaires chargés de vivres prit la route du désert brûlant dans un silence monacal. Un nuage de sable soulevé par leurs pas marquait le sillage de leur parcours. Le long trajet aride fut fatal pour une poignée de soldats. Les corps des victimes tombés dans l’indifférence générale et abandonnés sur la route se desséchaient sous les assauts du soleil. D’ici deux jours le désert recouvrirait les restes secs d’un linceul de sable blanc.
Ce matin là, Nasser se réveilla en sursaut. Son frère venait le bousculer légèrement et lui mit la main sur la bouche avant qu’il ne se mette à crier. Les deux frères étaient des marchands ambulants. Toute personne qu’ils croisaient étaient des clients potentiels. Ounas tira sur la manche de l’habit de son frère et tous deux rampèrent dans le sable pour atteindre le sommet de la colline. Ce que Nasser vit le stupéfia autant qu’il l’inquiéta. Une colonne de guerriers interminable traversait devant eux à deux cent mètres.
- Nasser, regarde, nous allons faire fortune aujourd’hui !
- Ounas, je ne suis pas rassuré, on devrait les laisser passer en restant caché ici.
- Tu as toujours eu peur de tout. La chance ne sourit qu’aux audacieux. Regarde bien, ce sont des soldats du Nome de Siouah, nous n’avons rien à craindre.
- Justement, ne te demandes tu pas pourquoi ils sont sur les terres de Guizèh ?
- Tu te poses trop de questions. Peu importe d’où ils viennent et où ils vont, l’argent n’a pas d’odeur. Reste planqué là si tu le souhaites. Je pars devant, je te fais signe une fois là –bas et tu me rejoindras avec la marchandise.
Sur ces mots, Ounas fit le tour de la colline avec son dromadaire et se mit en route pour intercepter les clients potentiels. Nasser, paniqué, regardait avec une boule au ventre son frère avancer. Il le vit arriver au contact des guerriers.
- Salut à vous nobles soldats !
Il s’adressa à un homme à cheval, le Nebka Mersou…
- Vous avez la chance aujourd’hui d’avoir croisé ma route, j’ai de merveilleux articles qui raviront des hommes valeureux comme vous.
Le Soldat descendit calmement de sa monture pour s’arrêter devant le commerçant. Ses yeux noirs et son silence froid lui glacèrent le sang. Nasser voulut crier à son frère de revenir mais il n’en eut pas le courage, ni le temps.
Nasser n’entendit qu’un cri lointain porté par le vent qu’il ne comprit pas. Seul l’impact d’une onde fit vibrer le sable en même temps qu’il vit le corps de son frère se disloquer en poussière. Il étouffa un hurlement en se mordant les lèvres car il ne fallait pas qu’ils le voient. Il se retourna alors sur son dos et se mit à pleurer. Mersou remonta sur sa monture, inspecta l’horizon des yeux et, rassuré, reprit sa route. Après avoir passé cinq minutes, tétanisé sous le soleil, Nasser reprit le dessus pour s’éloigner le plus loin possible en toute discrétion. Il ne se décida à remonter sur son dromadaire qu’après un kilomètre de marche dans le sable.
- Ounas, mon frère, pourquoi a-t-il fallu que tu y ailles ? Si ces soldats sont ici c’est qu’ils vont attaquer la ville de Guizèh. Il faut que je les prévienne au plus vite !
Le bédouin prit une autre route, cheminant nuit et jour dans le but d’atteindre la ville avant cette armée d’invasion.
Seth avançait perdu dans ses idées. Il était le seul à avoir connaissance de l’émergence de ce guerrier inconnu qui avait réussi, il ne sait comment, à prendre le pouvoir sur le Nome de Siouah. Il avait pris le contrôle de cent mille hommes, Saïs, Nebkas et même d’un Nomarque. Il sentait que le pouvoir de ce conquérant allait croissant, s’approchant même à présent de celui des Dieux. Il ressentait beaucoup de noirceur dans cet être et cela le réconfortait. Mais comment devait il agir avec ce guerrier ? Devait-il prévenir de Khus ? Assurément non. Il abhorrait cette assemblée noyée dans la condescendance humaine. Depuis longtemps, il se demandait comment changer les choses. Jusqu’à aujourd’hui cette question était restée sans réponse, jusqu’à aujourd’hui… Ce néo Dieu lui avait ouvert les yeux. Il devait utiliser ce soulèvement pour convaincre les Dieux qui l’avaient suivi à Abou Sim bel de s’unifier pour renverser Osiris. Ce guerrier dont il avait cru entendre qu’il se nommait Apophis représentait le signe qu’il avait attendu temps d’années. Il devait aider Apophis en jouant finement pour réussir à le manipuler sans que ni lui ni le reste du Khus ne le démasque et cela l’existait.
Revenu à son palais, Seth se dirigea vers son bureau. Sur sa route il fut brusquement interpellé par un homme grand et fin au regard dur, le Dieu Crocodile du nom de Sobek.
- Tu me sembles bien soucieux en ce moment mon ami.
- Oui, mais justement, c’est toi que je m’apprêtais à aller chercher.
- Etonnant, donc me voici, que me veux-tu ?
- Pas ici, j’ai des choses importantes à te dire.
- Je te suis, répondit Sobek.
Curieux de ce comportement, il accompagna Seth vers un lieu reculé du palais d’Abou Sim bel. Un lieu sans écoute possible par des oreilles traînantes. Arrivés dans le bureau de Seth, les deux acolytes s’assirent sur des coussins empilés sur le sol. Sobek se servit de l’eau dans une coupe et prit une grappe de raisin qu’il avala dans une gestuelle prétentieuse.
- Alors, qu’as-tu à me dire de si important ?
- Sobek, des évènements majeurs sont en train de se produire au nord du pays. J’ai assisté à la naissance d’un nouveau Dieu.
- Pardon ? Où est ce nouveau congénère ?
- Ce n’est pas un nouveau né mais un jeune adulte qui s’est éveillé au neuvième sens par lui-même.
- Tu es sur de toi ? La nouvelle est stupéfiante.
- Je suis d’accord avec toi, fit Seth. Mais la n’est pas le plus important. Ce Dieu, qui s’est auto nommé Apophis, a grâce à sa cosmo énergie pris le contrôle de tous les soldats du Nome de Siouah.
- Comment, mais et les Nebkas et le Nomarque ? Répondit-il avec dédain.
- Tous…
- Son pouvoir est impressionnant. Il faut qu’il devienne notre allier avant qu’Osiris ne l’apprenne.
- Oui. C’est pourquoi je l’assiste dans l’ombre. Pour l’instant, il ne doit pas apprendre notre présence ni que la nouvelle atteigne Thèbes. Je me suis chargé dans émissaires qui ont essayé de prévenir le Khus.
- Tes paroles résonnent comme de la rébellion, Seth. En as-tu conscience ? Te connaissant, je suis sur que oui. Et si tu suis cet Apophis, c’est que tu croix en la victoire donc je suis prêt à te suivre. Que puis-je faire pour t’aider ?
- Aide-moi à réunir les Dieux qui sont à Abou Sim Bel. Nous devons en toute discrétion préparer notre marche sur la capitale. Mais attention, n’en parle pas à mon épouse Nephtys. Je n’ai pas confiance en elle.
- Est-ce qu’Hathor, Bastet et Khépri nous suivront ?
- J’en suis certain, répondit Seth. Nous nous retrouverons au milieu de la nuit dans ce bureau.
Les deux Dieux se séparèrent alors en sortant du bureau. Sobek affichait un sourire en coin, un sourire acide.
La nuit était maintenant bien installée sur le palais. Vers minuit, Seth quitta discrètement le lit conjugal pour rejoindre ses compagnons comploteurs. Nephtys n’avait rien remarqué de la fugue de son époux. Discrètement, il parcourut les couloirs sombres dans cette nuit sans lune. Le Dieu arriva à la lourde porte de bois de son bureau d’où une faible lueur émanait. Lentement, Il l’ouvrit pour arriver face à ses invités. Il la ferma sans un bruit malgré sa masse. Les trois nouveaux Dieux attendaient avec impatience à la lueur d’une lampe à huile ce que Seth allait leur annoncer de si grave. Ils ne furent pas déçus.
Nephtys, se réveilla d’un coup et découvrit que son époux n’était plus là. Elle l’appela alors sans obtenir de réponse. Intriguée, elle toucha le côté du lit de Seth pour s’apercevoir qu’il était froid. Depuis combien de temps était-il parti ? Elle s’inquiétait. Elle décida de se lever pour parcourir les environs à la recherche du disparu.
- Quand attaquons-nous ? Lança Khépri.
- Il est trop tôt. Il doit monter une armée plus grande et plus forte sinon nous serons balayés. Et toi Bastet, qu’en penses-tu ?
- Nous jouons gros. Es-tu vraiment sur qu’il faut l’aider ?
- Nous n’aurons pas de meilleure chance, répondit Sobek.
- Je suis d’accord avec vous ajouta Hathor. Osiris doit rendre le pouvoir du Khus qu’il a fourbement acquis de mon père et sans remords être exilé.
- Ne vous méprenez pas, fit Bastet, je hais autant que vous ces pleutres de Thèbes. Je veux juste être que nous ne commettons pas une erreur.
- Si nous gérons bien la situation, la victoire sera facile, la rassura Seth.
- Comment comptes-tu t’y prendre ? Demanda Khépri.
- Je vais discrètement aider Apophis à monter une armée pour qu’il descende sur Thèbes par le nord. De notre côté, nous devrons attaquer la capitale par le sud. Ainsi encerclée, le Khus tombera aisément. Sobek, Bastet, préparez les armées pour qu’elles puissent lever le camp le plus rapidement possible. Je vous ferai signe quand le temps sera venu.
- D’accord, répondirent les Dieux concernés de concert.
- Hathor, surveille mon épouse. Elle ne doit se douter de rien. Je n’ai pas confiance en elle.
Cette réflexion surprit une partie du groupe.
- Et moi, qu’est-ce que je fais ? Demanda Khépri.
- Toi, j’ai besoin que tu me forges une Armure Divine pour Apophis. S’il doit combattre à nos côtés, autant qu’il soit bien protégé.
- Fais moi confiance Seth. Je ne te décevrai pas.
- Je partirai demain matin rejoindre ce jeune Dieu. Chacun travaillera dans son coin. Je passerai par Sobek lorsque nous aurons besoin de nous retrouver. Le temps est venu mes frères. Bientôt l’Egypte retrouvera sa splendeur et partira à la conquête du monde. Bientôt, le Royaume des Deux Terres sera à nous !
Après plusieurs minutes, Nephtys arriva près du bureau de son époux d’où émanait une lueur sous la porte. Instinctivement, elle s’approcha. Arrivée à un mètre à peine, la poignée bougea. Prise de panique, elle se retourna pour courir se cacher au bout du couloir. Apeurée, elle ne vit pas Hathor sortir du bureau. Ayant repris ses esprits, elle osa un regard voyeuriste. Ce qu’elle vit la stupéfia. Sobek, Bastet, Khépri et Seth était en train de quitter la pièce. Arrivée sur le seuil, Seth retint Khépri pour lui chuchoter une phrase sans être entendu de personne. Bastet qui s’était éloignée tourna la tête et constata intriguée cette conversation étrange.
- Mais pourquoi me demandes-tu cela ? Interrogea Khépri surprit par la demande.
- Je ne puis t’en dire plus pour le moment. Fais-moi confiance, c’est tout ce que je te demande. Et n’en parle à personne pour l’instant.
- Tu sais que tu peux compter sur moi Seth.
- Bien.
Ils se séparèrent alors dans la pénombre.
Nephtys, terrifiée, réussit tout de même à retourner le plus discrètement possible dans leur chambre. Que ce passait-il donc ici ? Elle devait en savoir plus pour en parler à Osiris.
Avec une infinie précaution, Seth retourna à son tour dans sa couche. Apparemment Nephtys semblait ne pas l’avoir surpris, semblait...
Emhat passait maintenant des journées entières auprès du maître de musique. Il jouait à en avoir les doigts en sang. Mais pas seulement, ils passaient des heures à converser sur l’Egypte et le monde.
- Vous savez, jeune Emhat, l’Egypte n’est plus la seule nation au monde. D’autres panthéons divins se développent hors de nos frontières.
- Rien n’est censé rivaliser avec le Royaume des Deux Terres.
- N’en soyez pas si sur. Les vents portent d’autres courants de pensée, d’autres pouvoirs, d’autres idéaux. Ce qui vous manque en Egypte, peut-être le trouverez-vous au-delà des mers.
- Vos paroles me touchent maître. Comme je vous l’ai souvent avoué, je ne me reconnais pas dans cette mascarade divine. Rien ne me retient ici, même pas les liens du sang. Dites m’en plus.
- On m’a rapporté que dans un pays appelé Grèce, douze divinités ont formé un royaume sur un mont nommé Olympe.
- Encore un « Khus ». Pourquoi en quitterai-je un pour en retrouver un autre ? Ce monde est malade et cette maladie s’appelle les Dieux.
- Sans eux, l’Egypte serait détruite.
- S’il le faut ?
- Vos paroles sont emprunt de colère. Mais vous ne pourriez mener cette vindicte seul face à vos pairs.
- S’il se trouve un homme assez puissant en ce monde pour défier l’ordre établi, je pense que je serai capable de le suivre.
- Cessons là cette rébellion, ironisa le maître, et retournons à notre cours. Vous maîtrisez à présent votre instrument. Mais vous pouvez aller au-delà de cet état, vous pourrez même me dépasser.
- Comment ? Demanda Emhat intrigué.
- Vous êtes ouvert au cosmos. Servez-vous en. Libérez votre pouvoir dans votre jeu et rien ne pourra vous arrêter.
Emhat s’exécuta. Tout d’abord incrédule, laissa affluer son pouvoir. Une aura de puissance se dégagea autour de lui alors qu’il commençait à jouer. Fermant les yeux, il laissa couler en lui la cosmo énergie et enchaîna sur mélodie triste très technique. Perdu dans sa méditation, les idées de révolte évoquées avec le maître lui revinrent. La mélodie devint de plus en plus sèche et agressive pour finir sur un accord appuyé dissonant qui ébranla le lieu. Ouvrant les yeux, il vit incrédule qu’il se trouvait au centre d’un nuage de poussière. Il toussa alors que la visibilité revenait. Le Riad était ruines.
- Vous allez bien maître ?
- Oui rassurez-vous.
- Est-ce moi qui ai fait ça ?!
- Oui jeune Dieu. Vous avez fait entrer en résonance votre musique et vos pensées. Je vous l’ai dit que rien ne vous arrêterait. Vous devez apprendre à canaliser vos pensées. La prochaine leçon, nous la ferons dans un lieu plus sur !
Les deux hommes partirent dans un fou rire. Emhat était pour la première fois de sa vie heureux et fier de lui. Le maître lui aussi mais pour d’autres raisons…
Après une semaine de périple, les troupes du Dieu parasite Apophis firent escale dans un oasis perdu au milieu de nulle part. Comme à chaque arrêt, Apophis convoquait le Nomarque pour faire le point sur la tactique à mettre en place une fois arrivé et afin de faire un bilan de la progression. Il était impatient et pour lui tout cela traînait en longueur. Sous le ciel noir dégagé laissant paraître la voie lactée, il s’entretenait avec son dévoué serviteur.
- Khnoumhotep, quand arriverons-nous enfin à Guizèh ? Ce trajet me semble interminable.
- Si tout va bien, demain midi nous serons aux portes de la capitale.
- D’après ce que tu m’as déjà décrit de la ville, nous allons devoir l’encercler. Nous pouvons séparer le groupe en cinq bataillons de dix mille hommes et cent Saïs, chacun piloté par un Nebka. La ville ne comporte qu’un camp militaire pour la garder comme dans tous les Nomes, soit dix milles hommes et un Ouser pour les diriger. En ajoutant le Nomarque Djéhoutyhotep, voilà tout ce qu’ils pourront nous opposer.
- Vous êtes maintenant mon égal, maître. Je n’ai plus rien à vous apprendre.
Malgré le fait que le Nomarque soit sous son contrôle et donc que ses compliments soient biaisés, Apophis en fut réjouit et mécaniquement il ne put s’empêcher de répondre.
- Merci Khnoumhotep. Je prendrai l’assaut par la face avant avec toi, Mersou prendra l’arrière, Bès et Mani se répartiront sur notre flanc gauche, Amasis et Nout se mettront sur le droit.
Le soleil était à présent à son zénith et les portes de l’entrée principale étaient enfin en vue. Comme prévu, les troupes avaient été divisées en cinq morceaux qui lentement se mettaient de façon synchrone tout autour de la ville. Une chose intriguait le Dieu.
- Khnoumhotep.
- Oui Seigneur ?
- Est-ce normal que les portes de la ville soient fermées. Regarde aussi, il n’y a aucune activité nulle part autour de la ville. Tout semble mort.
- C’est étrange en effet, à moins que…
- A moins que quoi ? fit Apophis agacé.
- A moins qu’ils nous attendent, répondit Khnoumhotep.
- Comment cela serait-il possible ? Quoi qu’il en soit, je les vaincrai.
- Peut-être ont-ils reçu des renforts ? Vous devriez vous méfiez.
- Je suis un Dieu, l’aurais-tu oublié ?
- Excusez-moi, maître, cela ne se reproduira plus, fit le Nomarque la tête basse.
- Je l’espère. Je sens que les autres Nebkas sont en position. L’assaut va pouvoir débuter.
Apophis éleva la voix, une voix inhumaine, désincarnée, omnipotente. Tous ses soldats et seulement eux entendirent l’appel du Dieu Serpent, un appel synonyme de sang, le signal du début des offensives. De façon extraordinairement synchrone, cinquante mille soldats chargèrent les remparts de la capitale du Nome, siège du palais du Nomarque Djéhoutyhotep.
Un déluge de boule de cosmos s’éleva vers les cieux. Leurs lentes trajectoires dessinèrent des courbes douces tout autour de la ville. De façon inéluctable, elles se rapprochèrent peu à peu de leur but. Les premiers impacts s’effectuèrent sur les blocs de pierre de la muraille haute d’une vingtaine de mètres. Des explosions accompagnèrent ceux-ci, effritant par la même occasion la protection sans toute fois ouvrir de brèches. Les suivants passèrent l’édifice pour toucher les habitations le juxtaposant. Des nuages de poussières accompagnèrent les chocs. Des corps de guerriers balayés volèrent par la même occasion. Les forces cachées là pour défendre Guizèh ne bougeaient pas pour l’instant malgré les centaines de morts. Une autre sphère lancée par un Saïs vint faucher une dizaine de soldats sur le haut des remparts. Partout des corps furent déchiquetés et les vibrations des attaques incessantes firent trembler la terre. Le feu se déclara en de nombreux endroits. Les troupes d’Apophis, fortes de leur supériorité numérique avançaient vers la ville. A présent un flot de flèches accompagnait les Divine Lights. Prostrés, les soldats de Djéhoutyhotep n’attendaient qu’un signe pour riposter. Protégé dans la plus haute tour du rempart le Nomarque attendait le meilleur moment pour lancer l’attaque. Sala, son Ouser était à ses côtés. Djéhoutyhotep semblait absent, comme perdu dans ses pensées et c’était en partie vrai. Le Nomarque repensait à ses derniers jours. Comment en était-on arrivé là ? Le Ouser osa l’interrompre.
- Normaque Djéhoutyhotep.
- Oui Ouser ?
- Nomarque, pourquoi nous attaquent-ils ?
- Si je le savais Sala, si je le savais. Heureusement qu’un malheureux bédouin a réussi à venir nous prévenir à temps.
- A temps ? Regardez, nous n’avons pu rassembler que mes troupes et celles du Nebka Redsen tout proche. Nous ne sommes que vingt milles pour défendre Guizèh et eux sans doute le triple. A un contre trois, la lutte est inégale.
- Le temps des questions n’est pas venu, nous devons défendre la capitale et ses habitants de ses troupes rebelles. Plus tard, nous chercherons à comprendre pourquoi Khnoumhotep c’est fourvoyé dans cette folie.
- Nomarque, nous perdons de précieux soldats, quand allons-nous attaquer ?
A plusieurs centaines de mètres de là, Apophis suivait avec ravissement le flot de soldats brandissant leurs lances vers le ciel, les centaines de drapeaux flottant dans les volutes de sable et le les vagues de lumière bleue mêlées de milliers de flèches de bois inondant Guizèh.
- Une chose m’intrigue Khnoumhotep. Il est certain maintenant qu’ils nous attendaient mais pourquoi ne ripostent-ils pas ?
- Vous avez raison mon Dieu, il faut se méfier car cela cache quelque chose.
- Je n’ai pas lancé toutes mes troupes, je pourrai réagir si besoin. La force du nombre est de notre côté.
- Le nombre ne fait pas tou… Attention, regardez, ils attaquent !
Les troupes étaient arrivées à une vingtaine de mètres des remparts lorsque les choses évoluèrent. En un instant, plusieurs milliers de soldats se dégagèrent au dessus du mur pour bander leurs arcs et ravager les soldats pris au dépourvu. Au sol, derrière la protection rocheuse, deux cents Saïs lancèrent à leur tour leurs Divine Lights de l’autre côté du mur. Cette frappe quasi à bout portant généra des dégâts phénoménaux au sein des assaillants. Les troupes de Nout avaient ainsi déjà perdu pas moins de deux cent hommes et les autres Nebkas affichaient eux aussi des pertes conséquentes. Les corps des soldats criblés de flèches ou de lances jonchaient le sol. Les défenseurs eux aussi tombaient par dizaines. Les constructions s’écroulaient derrière la ligne de front mais ils tenaient bon.
Des frêles échelles furent érigée depuis la masse armée pour être déposées en haut du mur. Au prix de sacrifices humains, certaines furent basculées dans le vide avec leurs soldats dessus. De nombreux corps écrasés réceptionnèrent leurs chutes. Mais inéluctablement, elles revenaient à la charge. Des marmites d’huile bouillante furent versées sur les pauvres malheureux qui attendaient au pied du rempart. Le feu accompagna leur agonie et la propager à leur voisins. Certains soldats aux yeux noirs arrivèrent à gravir les échelles et lancer les combats à l’épée sur le haut des fortifications. Un chaos indescriptible ponctué de membres découpés au sabre, de corps empalés par des lances ou des flèches avait pris place mais il était pour l’instant contenu aux remparts.
La situation semblait bloquée et la journée passa sans qu’aucun vainqueur n’émerge. Avec la nuit tombée, les assauts cessèrent alors momentanément. Les troupes d’Apophis se regroupèrent à bonne distance pendant que celles de Djéhoutyhotep se réorganisaient et soignaient leurs blessés. Le Dieu était hors de lui. En une journée, il avait perdu près de cinq mille hommes et Guizèh n’était pas tombée.
- La victoire devait être à nous ! Hurla le Dieu. Pourquoi est-ce que nous ne sommes pas entrés dans la ville en ce jour !
- Djéhoutyhotep est peut-être meilleur stratège que je m’y attendais. Il s’est appuyé sur l’atout de la muraille pour nous bloquer, fit Khnoumhotep. Une fois entrés, la victoire serait rapide mon Dieu.
- Si c’est cette muraille qui vous gêne Nomarque je la percerai moi-même ! Je réduirai à néant cette frêle défense. Je dois convertir Djéhoutyhotep le plus vite possible pour ne perdre qu’un minimum d’hommes. Que les Nebkas Bès et Mani rejoignent nos troupes cette nuit et que celles d’Amasis et Nout rejoignent Mersou à l’arrière. Demain à l’aube, j’ouvrirai un passage.
Lien :
http://saintseiya60.free.fr/i-b-2.htm
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Modifié: 12 mars 2013 à 14:22:45 par alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #31 le:
06 mai 2013 à 14:10:24 »
Bonjour,
Après un long moment d’absence pour cause d’écriture, je viens vous annoncer que j’ai réussi à finir la seconde partie. Je vais à présent reprendre plus régulièrement la publication des chapitres.
Le chapitre 27 « L’épreuve de force. » de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos…) sur le lien en bas.
Synopsis :
Cernant la ville de Guizèh, les troupes d’Apophis ont complètement isolé la capitale du Nome du reste du pays. Mais le temps se fait long et le Dieu parasite ne peut se permettre se luxe. Il doit absolument aller vite avant que les Dieux ne viennent à son encontre. Apophis, las, va mener sa première frappe d’ampleur. Sera-t-il à la hauteur de ses attentes ? De leur côté les Dieux rebelles commencent à douter de Seth et Khepri. Ils trament quelque chose dans l’ombre. Cela pourrait bien faire voler en éclat leur fragile alliance.
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 27 : L’épreuve de force.
Reclus dans la ville assiégée, Djéhoutyhotep regardait avec peine, les soldats lancer dans d’énormes bûchers les cadavres des hommes, femme et enfants tombés en cette journée sanglante. Il se retourna pour inspecter la ville naguère magnifique derrière lui. Il restait tant de monde à protéger dans la capitale de trente mille habitants. Son Ouser lui fit un signe. Il enjamba les décombres rocheux et après cinq minutes d’escalade il le rejoignit.
- Nomarque, fit le Ouser. Venez voir ce que nous avons découvert.
- Que ce passe-t- il Ouser Sala ?
- Monseigneur, nous avons ramené les corps des attaquants pour les brûler mais regardez leurs yeux ! Et là regardez, c’est le corps d’un Barbare Hyksôs. Je ne comprends plus rien à la situation. Qui nous attaque ?
- Mais qu’est-ce que leur est-il arrivé ? Je connais assez Khnoumhotep pour savoir qu’il n’est pas capable de faire cela et à ses hommes en plus. Mais la présence de ce guerrier Barbare me laisse à penser à une invasion complotée par l’Empire Hyksôs. Je ne comprends pas pourquoi le Nomarque de Siouah a trahi son pays. Tout cela est étrange. De nombreux évènements ne sont pas normaux ici. Il se cache quelque chose de très inquiétant derrière tout cela. Il faut prévenir les Dieux de ce qui nous arrive. Envoie le plus discrètement possible un messager vers Thèbes immédiatement.
- Je m’en occupe de ce pas, Nomarque. Mais est-ce que nous pourrons tenir jusqu’à leur secours ?
- Le plus important est de transmettre l’information aux Dieu sur cette menace. En ce qui nous concerne, nous devons faire le maximum pour protéger la population bloquée ici. Notre survie n’est pas la priorité.
Tapis dans l’obscurité de la nuit sans lune, un cavalier emprunta une sortie dissimulée de Guizèh et dans un silence absolu, contourna les camps des assaillants. Des rivières de transpiration coulaient sur le visage du courageux voltaire. Miraculeusement, il franchit les forces assiégeantes puis s’engouffra derrière les dunes. Chevauchant comme si la mort lui courait après, le guerrier avançait à perdre haleine sur sa monture déchaînée. Il était à présent à une dizaine de kilomètres du lieu des combats, hors de vue de tous. Son rythme cardiaque ralentit à un rythme normal car il était maintenant en sécurité. Le soleil commençait à se lever et il sentait au fond de lui que les amis qu’il avait laissé derrière lui devaient de nouveau subir les assauts sanglants. Peut être ne les reverrait-il plus jamais.
Malheureusement, il était loin de penser à quel point il avait raison. Il ne perçut même pas dans son dos la décharge de cosmos qui le frappa. Son corps ainsi que celui de sa monture se mirent instantanément à vieillir à une vitesse irréelle pour se transformer en nuage de poussière. Non loin de là, Seth esquissa un sourire avant de disparaître dans un nuage vert émeraude et doré.
A Guizèh la situation était miraculeusement calme, trop calme. Et du haut du balcon de son palais, cela inquiétait Djéhoutyhotep.
- Ce n’est pas normal, pourquoi n’attaquent-ils pas ? Il se passe quelque chose.
A cinq cent mètre de là, Apophis s’était positionné devant ses troupes. Dans un silence glaçant, personne ne bougeait ou ne parlait. Tous avaient les yeux braqués sur leur Dieu parasite. Apophis se concentra, il déploya sa cosmo énergie divine autour de lui comme il ne l’avait jamais fait. Un halo puis une lumière de plus en plus forte gonfla et gonfla encore, sans limites. Le Nomarque assiégé sentit tout à coup le danger.
- Non !
Un affolement général accompagna son message d’alerte. Dans une cohue indescriptible, les soldats, femmes, enfants coururent alors vers une protection illusoire.
Apophis lâcha sa haine vers cette ville qui osait lui tenir tête.
- Hatred Tide !
Une colonne de dix mètres de diamètre de cosmo énergie titanesque émergea de son poing pour filer vers la capitale à une vitesse vertigineuse. Djéhoutyhotep leva un mur de défense en cosmo énergie pour parer l’attaque. Bien qu’impressionnant, le mur ne tint que cinq secondes avant de céder. La colonne éventra la muraille pour continuer dans les faux bourgs de la ville. Les murs, les hommes, les animaux, tout se vaporisa sur son passage. C’est avec des yeux éberlués que les Nebkas du Dieu regroupés d’arrière la ville virent une colonne perforer la muraille face à eux de l’intérieur. La frappe divine du Dieu Serpent avait coupé la capitale en deux parties par le milieu, soit une plaie de deux kilomètres de long. Suivant le tracé encore fumant de la frappe qui avait tué sur le coup près de mille personnes, les soldats aux yeux noirs pénétrèrent enfin dans le siège par les deux passages simultanément. Les corps à corps allaient reprendre.
Seth, satisfait de la tournure des évènements, disparut de Guizèh. Apophis allait vaincre, il en était persuadé à présent. Il reviendrait plus tard voir le résultat.
Pendant ce temps, Bastet avait interpellé Sobek et Hathor dans une pièce discrète du palais d’Abou Sim Bel.
- Mes amis, fit-elle. J’ai surpris l’autre soir une conversation furtive et bien étrange entre Seth et Khépri alors que nous partions.
- As-tu interrogé Khépri ? Demanda Hathor.
- Le fait que Seth ne nous aie rien dit et que Khépri garde le silence cache quelque chose d’important, répondit Bastet. Nous devons mener une enquête discrète avant de leur demander.
- Je ne vais pas pouvoir t’aider car je dois déjà organiser les armées pour le combat à venir. Mais je te rejoints dans ton raisonnement.
- De mon côté, je dois surveiller de très près Nephtys et m’assurer qu’elle ne se doute de rien. Peux-tu démêler ce mystère seule ?
- Aucun problème. Hathor, charge-toi de Nephtys, Sobek tu gères les troupes et moi je vais pister Khépri.
- D’accord. Tiens-nous au courant des évènements. Nous ne pouvons avoir confiance qu’en nous trois à présent fit le Dieu Crocodile.
Sur ces paroles, les trois interlocuteurs se séparèrent.
Bastet passa le restant de la journée à chercher où était Khépri pour le pister le plus discrètement possible. Ce qui était sa spécialité…Elle le trouva enfin s’affairant près de l’aile sud. Comme perdu dans ses pensées, il ne la vit même pas. Il marchait alors vers un Riad isolé. Arrivé au centre, il tourna la tête pour inspecter les alentours. Camouflée dans un recoin sombre, Bastet ne se fit pas remarquer. Soudain Khépri disparut dans un nuage émeraude et doré. Utilisant son don pour tracer un voyage cosmique, elle focalisa sa pensée sur le voyageur et disparut elle aussi du palais.
De son côté, Hathor avait rencontrée de façon « fortuite », Nephtys qui déambulait dans les couloirs. Elle semblait étrangement préoccupée.
- Bonjour Nephtys. Comment vas-tu ? Tu me sembles soucieuse, que se passe-t-il ?
Nephtys, décontenancée, ne sut que répondre. Devait-elle parler de se qu’elle avait vu l’autre soir à Hathor ? Elle décida d’essayer de savoir discrètement si Hathor avait elle aussi des soupçons.
- Je suis juste un peu fatiguée par la chaleur, répondit-elle en jouant le mieux possible la comédie.
- C’est vrai que la journée est assez chaude aujourd’hui. Viens dans mes appartements, nous allons boire un verre pour nous rafraîchir toutes deux.
Contre toute attente, Nephtys accepta. Les deux protagonistes en furent ravis pour des raisons quasi similaires. Après dix minutes de marche, elles arrivèrent dans le domaine du palais réservé à Hathor et Sobek. Emhat, le fils d’Hathor, vivait lui assez loin du lieu. Suivant Nephtys, Hathor ferma la lourde porte de bois derrière elle. Les deux femmes s’installèrent proches l’une de l’autre sur des coussins à même le sol. Hathor frappa alors dans ses mains et deux servantes apportèrent deux coupes faites d’or fin agrémentées de hiéroglyphes et une amphore de vin égyptien au taux d’alcool particulièrement élevé. Elles prirent chacune une coupe et commencèrent un échange de banalités. Prises dans la conversation, les deux déesses burent sans s’en rendre compte assez rapidement leur boisson. Déjà les servantes revenaient vers elles.
- Le temple dont tu as supervisé la construction il y a quelques années est-il fini ? Interrogea Hathor.
Décontenancée par cette question lui rappelant la naissance de cet enfant illégitime, Nephtys but d’un trait ce nouveau verre.
- Heu, oui, oui. Il est magnifique. Heu doucement, ne remplissez …
Une servante était déjà revenue la servir. Hathor coupa alors Nephtys.
- Où est-il ?
- Quoi ? Répondit Nephtys surprise.
Elle ne put dire stop suffisamment tôt à la servante, qui lui avait de nouveau remplit sa coupe de vin.
- Où se situe ce temple ?
Elle chercha une réponse plausible.
- A…à Amarna.
Elle se souvint judicieusement d’un temple qui fut bâti durant la même période. Puis elle but quelques nouvelles gorgées pour apaiser son trouble. Ses pensées devenaient de plus en plus incontrôlables. L’alcool commençait à faire effet. Peu à peu, elle lâchait prise. Ce que cherchait à faire Hathor qui n’avait pas encore fini sa seconde coupe.
Nephtys tenta maladroitement une approche pour savoir si Hathor se doutait de quelque chose. Elle employa des mots volontairement ambigus pour poser sa question en se levant pour rejoindre le voile barrant le balcon.
- Tu sais, Hathor, je crois qu’il se passe quelque chose avec Seth. Je ne sais pas quoi mais il me cache des choses, c’est sur.
Elle avait du mal à articuler sous l’ivresse du vin qu’elle venait de boire en grande quantité. Hathor la rejoignit et se plaça dans son dos. Elle croisa ses bras autour de se taille et posa sa tête sur son épaule.
- Quoi donc ? Feignit Hathor habilement attristée.
Ainsi elle avait des doutes, songea Hathor. Elle devait vite clore cette discussion en tentant une diversion. Elle enchaîna vite pour ne pas la laisser reprendre la main.
- Tu crois qu’il te trompe ?
- Non, je…
- Vous avez des difficultés dans votre couple ?
- Ce n’est pas ça, je…
Parfais, ce terrain la troublait et Hathor la manipulait totalement. Elle comprit alors quelle suite donner aux évènements. Elle eut un sourire malicieux que sa compagne dos à elle ne vit pas.
- Seth t’aime, j’en suis sur.
- Je sais mais…
L’alcool l’empêchait de raisonner assez rapidement face à elle. Alors qu’elle cherchait ses mots, Hathor lui caressa les cheveux des doigts de sa main droite.
- Tu es une femme magnifique, regarde-toi.
Elle la retourna et la vit fondre en larmes dans ses bras. La déesse ne contrôlait plus ses émotions.
- Allons Nephtys, libère-toi. Voilà, laisse tomber ton armure.
Tout en réconfortant sa compagne, elle l’emportait insidieusement vers une porte fermée d’un tapis. Hathor caressa doucement son dos tout en lui embrassant les cheveux. Doucement, Nephtys cessa de pleurer. Hathor, la manipulatrice, avait trouvé son point faible et effectivement, sous l’effet de l’enivrement, Nephtys avait complètement baissé sa défense. Hathor leva le tapis et les deux femmes entrèrent à présent de l’autre côté de la pièce pour arriver dans un lieu cosy agrémenté d’une trentaine de coussins et de multiples voiles dansant sous la brise d’air chaud.
- Tu dois penser à toi Nephtys. Remplace les larmes par le bonheur !
Nephtys ne vit pas les trois voluptueuses nymphes nues arriver vers elles car d’un geste inattendu Hathor avait attrapé tendrement le visage de sa compagne de ses deux mains pour l’embrasser sur les lèvres. Perdue, Nephtys ne pensa pas à se débattre. Déjà les nymphes commençaient à la dévêtir. Lentement, Hathor la libéra de son étreinte. Nephtys n’eut pas le temps de s’échapper que les femmes l’avaient emportée et couchée sur le sol. Prise dans se mælstrom inattendu, elle se laissa prendre au jeu irréelle et se perdit dans l’extase. Hathor, toujours sur le seuil. Regardait avec malice sa prise. Elle leva alors la main droite et claqua des doigts. Aussitôt, sept Apollons nus eux aussi sortirent de derrière un mur et d’un regard elle les invita à participer aux ébats des quatre femmes sur le sol. Piquée par la scène, il ne fallut pas plus de deux minutes pour qu’Hathor se dévêtisse à son tour pour se mêler au groupe. Elle devrait parler à Seth des soupçons de son épouse mais avant cela elle allait exalter ses sens.
Khépri réapparut au beau milieu du désert. Bastet surgit elle aussi à une cinquantaine de mètre derrière. Il ne l’avait heureusement pas vue. Mais pourquoi est-il venu jusqu’ici, au milieu de nulle part ? Elle l’observait circonspecte.
Arrivé au pied d’une grande dune de sable. Khépri leva les bras et concentra sa cosmo énergie de façon considérable. Le sol trembla et sembla s’élever. Mais il s’élevait réellement. Le Dieu était en train de soulever un disque de sable de deux cent mètres de diamètre comme part magie. Arrivé à vingt mètres de haut, il poussa l’amas volant sur la gauche et le reposa aussi facilement qu’il l’avait soulevé. La roche était maintenant apparente au milieu des dunes. Le Dieu descendit ensuite au milieu du trou béant. Qu’y avait-il à l’intérieur ? Bastet s’approcha discrètement. Arrivée sur le bord, elle s’allongea et constata avec stupéfaction la scène. Devant elle se tenait un vaste cratère constellé d’une myriade de météorites. Ainsi elle était devant Geb, la mythique carrière des Dieux, la source de la matière utilisée pour les Armures Divines égyptiennes. Tellement mythique que seul Khépri, créateur de toutes leurs Armures, était le seul à en connaître l’existence. Il est vrai que tapis sous une montagne de sable au milieu du désert, personne ne l’aurait jamais trouvée. Après une brève divagation, elle revint sur le Dieu. Sous ses yeux, il fit disparaître une grande quantité de matière, trop grande.
- Mais pourquoi en prend-t-il autan ?
Intriguée, elle faillit se faire découvrir par Khépri qui revenait vers elle pour sortir du cratère. Elle se précipita à l’abri plus loin.
Arrivé au dehors Khépri remit en place le dôme de sable, scellant aux yeux des mortels le lieu sacré. Une fois qu’il eut finit son œuvre il disparut de nouveau. Décidément, il était pressé. Bastet le traqua de nouveau et disparut à son tour.
Elle fut de nouveau surprise en réapparaissant devant une montagne de roche à presque mille kilomètres de son lieu d’origine. Mais elle était seule devant la pierre. Où était passé sa proie ? Elle chercha en vain un signe. Rien. Mais que se passait-il à la fin ? Soudain elle sentit une fraction de cosmos se téléporter pour quitter le lieu. Khépri venait de repartit d’ici. Abasourdie, elle ne put le tracer. Mais elle avait juste perçu d’où il partait. Elle constat éberluée que la trace fugace venait du cœur de la montagne !
- Que caches-tu mon ami ?
Sur cette question elle s’évapora, la boule au ventre, pour rejoindre le lieu intriguant. Son regard fut perdu dans l’obscurité qui l’accueillit. Il fallut trente secondes pour qu’elle s’habitue à la faible clarté générée par les torches encore allumées. Ainsi Khépri avait un repaire caché au cœur d’une montagne, étrange… Elle s’avança dans un couloir étroit se demandant ce qu’elle allait découvrir. Elle déboucha enfin dans une vaste pièce pourvue de tables de travail sur lesquelles elle aperçut la matière stellaire rapportée par le Dieu. Son regard s’attarda sur les outils accrochés au mur. Elle se trouvait donc dans la forge du Dieu Scarabée. Là où les Armures Divines prenaient forme. Elle continua lentement son investigation pour découvrir une pile de papiers posée près de la roche astrale. Elle s’approcha d’elle pour comprendre qu’il s’agissait de papyrus où des schémas étaient griffonnés. Elle entreprit de les feuilleter et ce qu’elle vit alors la stupéfia.
- Ainsi c’était donc ça …
Dans la cohue du champ de bataille, Bès fut le premier à pénétrer par l’avant de la citadelle assiégée. Afin de libérer un passage pour ses troupes, il déchaîna ses Infernal Quakes ébranlant le sol et faisant disparaître les défenseurs. Profitant de la tranchée créée, le Nebka Mani pénétra à son tour dans l’enceinte fortifiée. Le chaos généré par la frappe du Dieu et l’invasion subite provoquèrent une panique indescriptible chez les assiégés.
Le Ouser albinos nommé Sala courrait à perdre haleine dans les couloirs secrets étriqués du palais du Nomarque Djéhoutyhotep. Sa maladie rare normalement synonyme de malheur et d’exclusion lui avait donné une soif de vie formidable lui permettant d’accéder au grade d’Ouser au sein du Nome de Guizèh.
- Nomarque !
Il venait de surgir en trombe dans la salle du trône pour rejoindre Djéhoutyhotep éberlué sur son balcon devant les nuages marquant les restes du passage de l’attaque Divine.
- Nomarque, la situation dégénère.
- Je le vois Ouser Sala. Je ne sais comment mais ils ont réussi à pénétrer ma défense.
- Il y a pire, on me signale deux Nebkas entrant par l’avant et trois autres par l’autre côté !
- Ouser, je sais que je te demande beaucoup mais occupe-toi de ceux de devant et je vais m’occuper des trois autres. Dès que j’en aurai fini, je te rejoindrai.
- N’aillez crainte Nomarque, moi et mes hommes arriverons à bout de ces traîtres !
- Bien, va à présent et que les Dieux illuminent ta voie.
Sur ces derniers mots, Djéhoutyhotep invoqua son armure sacrée; chose qu’il n’avait pas fait depuis de nombreuses années, trop nombreuses à son goût au vu de la situation présente.
Mani s’avançait au travers des combats lorsque un nouveau tremblement du sol généré par Bès fit s’effondrer le mur d’une enceinte directement sur lui. Le Nebka à la peau d’ébène déploya sa cosmo énergie pour se sortir de ce mauvais pas.
- Shade of Night !
Sur l’instant son corps devint immatériel, diffus, insondable comme la nuit. Les pierres traversèrent son essence comme par magie, ce qui ne fut pas le cas des trois guerriers qui l’accompagnaient. En une fraction de seconde, son corps se reforma intact.
- Bès ne fait pas dans la dentelle, je ferais mieux de m’éloigner de lui.
Suivant ses paroles, il s’éloigna de l’entrée rapidement. Dans sa course, il était en train de décimer les assiégés médusés par leurs sabres traversant ce corps qui ne cessait de se dématérialiser. Lui ne manquait malheureusement pas ses cibles. Il dansait dans ce jeu de métal et de Divine Lights explosant de toute part. Mais on pouvait suivre son parcours sanglant parmi la foule de milliers de guerriers combattants sur l’avant de la forteresse naguère imprenable.
Perdu dans cette lutte où il excellait, il tomba sur un nouveau groupe de défenseurs. Il se retourna et demanda à ses hommes de lancer une salve de sphères énergétiques. Une fois les salves parties, les deux Saïs l’accompagnant chargèrent avec leurs hommes. Avec une synchronisation parfaite, les Divine Lights tombèrent sur les malheureux qui furent achevées par les soldats arrivés une seconde après. Estimant la situation sous contrôle, Mani effectua un saut magistral pour arriver sur le toit plat d’une habitation. Au moment où il sautait dans les airs, il fut ébloui par les effets de lumière lui troublant la vue comme avec des milliers de prismes. Il manqua son saut pour finalement transpercer un mur et finir dans une étable. Furieux, il se redressa et sortit en hurlant des décombres. Il aperçut alors le responsable de sa chute, un homme avec une couleur de peau cadavérique et des yeux couleur sang. Il crut un instant voir un démon puis se ressaisit.
Sur la face arrière, les Nebkas Mersou, Nout et Amasis s’étaient eux aussi séparés pour mieux s’enfoncer dans l’enceinte.
Nout utilisait ses Accusatory Glance, des rayons mortels sortant de ses yeux d’un bleu presque blanc, afin de réduire toute opposition. Ayant dégagé la ruelle, il se retourna pour guider ses hommes.
- Prenez sur la gauche pour prendre possession de la bâtisse là-bas.
- Attention Nebka !
Deux hommes armés de sabre venaient de surgir sur sa droite.
- Accusatory glance !
Deux nouveaux rayons puissants sortirent de ses yeux pour traverser aisément le corps des guerriers en les expulsant contre le sol dix mètre plus loin.
- Allez-y maintenant.
Il partit dans la direction opposée pour porter main forte à un autre groupe. Au détour d’une ruelle, il aperçut un groupe de défenseurs en train de se faire dévorer par des lions. La scène aurait pu paraître improbable s’il n’y avait pas eu derrière, le Nebka Amasis et ses Wild Hordes. Ce Nebka générait au choix des apparitions d’animaux tous aussi dangereux les uns que les autres. Les cris d’agonies des pauvres diables dépecés témoignaient de la force de cette frappe.
Ne sachant pourquoi, Nout emprunta cette ruelle pour rejoindre Amasis. Il s’arrêta interdit au seuil du carnage pour constater qu’en face de lui se tenait Mersou et sur sa droite le fameux Amasis qui l’interpella.
- Que viens-tu faire là Nout ?
- Je n’en sais rien, je n’ai pas pu m’empêcher de venir ici.
- Pareil pour moi fit Mersou, c’est étrange…
- Pas tant que cela, traîtres, fit une voix sure d’elle-même sur la gauche du Nebka Nout.
- Montre-toi et viens mourir en guerrier ! Eructa Mersou.
Les trois assaillants furent en un instant stupéfaits et inquiets en voyant en face d’eux l’armure d’un Nomarque. Ainsi ils allaient affronter Djéhoutyhotep en personne. Aucun Nebka n’avaient eu le privilège de combattre un Nomarque alors en vaincre un…Mais ils étaient trois et cela ferait peut-être la différence. Forts de cette confiance, ils chargèrent tous trois à l’unisson.
Au même instant, passé la surprise, Mani le nubien avait sauté sur Sala l’albinos. Un combat entre l’obscurité et la lumière venait de commencer. Chaque frappe de Mani se terminait dans ce flou lumineux qui lui faisait plisser les yeux et manquer son adversaire. De son côté, Sala ne marquait pas de point non plus car à chaque occasion de toucher Mani, son coup traversait un être intangible. Le jeu était équilibré car aucun ne prenait le dessus sur l’autre. Mani était furieux et Sala troublé.
- Es-tu si lâche que tu te caches à chacun de mes coups ! Vociféra Mani.
- Je peux te retourner le compliment, Nebka.
- Ne joue pas et viens te battre.
La danse clair obscure continua donc de plus belle. Mais tout ce qu’ils arrivaient à toucher c’était des murs et des malchanceux passants. Au hasard d’un échange, Mani rata un appui, ce qui lui fit perdre une fraction de seconde avant de se rendre transparent. Il reçut toute la force du Nebka blanc sur son flanc droit. Sous le choc, deux cotes se fracturèrent et dans son envol vers un mur, il cracha une gerbe de sang. Moins sur de lui, Mani se releva très difficilement des décombres en titubant. Il se tenait les cotes cassées avec sa main droite et une grimace marquait son visage.
- Alors fier guerrier, as-tu perdu ton arrogance ? Le toisa Sala.
Mani sentait qu’il devait changer de tactique, sous peine de mourir. Mais quoi faire ? Sala attaqua de plus belle. Perdu, Mani passait son temps à faire disparaître son corps. Puis enfin il contre attaqua. Sala relança de nouveau sa défense.
- Light sculptures !
Immanquablement, il rata sa cible et reçut un nouveau coup. Se relevant de la tranchée qu’il venait de créer, Mani sentit que maintenant serait sa dernière attaque. Vaincre ou mourir, tel était l’enjeu. Il s’élança déchaîné vers un adversaire devenu confiant par la tournure des évènements.
- Tu vas mourir, traître à la peau d’ébène. Light sculptures !
N’entendant rien aux sarcasmes de Sala, il continua sa course. Il ferma alors les yeux et se laissa pénétrer par la cosmo énergie. Isolé du monde visuel et des illusions du Ouser blanc, il put enfin voir celui qu’il n’avait jamais réussi à toucher jusqu’à lors. Il concentra tout ce qu’il lui restait d’énergie dans son poing droit pour perforer violemment le torse de son adversaire. Le corps transpercé d’un être au regard incrédule voltigea dans les airs dans un nuage de sang avant de disparaître derrière une muraille.
Vidé, Mani s’effondra de toute sa masse dos sur le sol pour tenter de recouvrer un peu d’énergie. Sa vue commençait maintenant à se brouiller. Il eu du mal percevoir une ombre se pencher au dessus de son corps. La forme se fit enfin plus nette. Un homme brandissant une fourche se tenait au dessus de lui. C’est sans pouvoir effectuer le moindre geste que le Nebka Mani, celui qui avait survécu à maintes batailles, celui qui avait tué tant de puissants guerriers, celui qui venait de défaire le puissant Ouser blanc, allait mourir sous les coups d’un simple paysan...
A près d’un kilomètre de là, le Nomarque Djéhoutyhotep subissait l’assaut combiné des trois Nebkas Mersou, Amasis et Nout. Il affrontait les distorsions de Mersou, les rayons mortels de Nout ainsi que les fauves et les vautours générés par Amasis. Au moment où toutes ces forces déchaînées allaient le toucher, le Nomarque impassible ouvrit la bouche.
- Mirror of Fears !
A la simple prononciation de ces mots, les trois puissants guerriers furent assaillis mentalement d’un flot puissant et continuel d’images morbides, de carnages, de bains de sang ainsi que de cris d’agonie à un rythme quasi subliminal. Le choc qu’ils subirent leur fit cesser sur le champ leurs attaques qui se volatilisèrent sans même toucher leur cible. Les pauvres tombèrent simultanément à genoux en se tenant les yeux de douleur et en criant de toute leur force. Un léger rictus agrémenta alors le visage de Djéhoutyhotep.
- Comment avez-vous pu oser penser me vaincre sales traîtres ? N’attendez de moi aucune pitié. Gods’ Hand !
Il tendit sa main droite paume ouverte vers l’avant et serrait en même temps son poignet droit avec sa main gauche. Trois salves verticales ressemblant à trois attaques du Chevalier d’Or du Capricorne fusèrent vers les malheureux agenouillés. Les impacts emportèrent les guerriers avec une violence phénoménale, leurs armures explosant quasi instantanément. Amasis eut même la main gauche tranchée nette. Les trois hommes percutèrent et explosèrent maintes bâtisses avant s’arrêter cent mètres plus loin dans les trois tranchées béantes créées dans la forteresse. Le fait de lancer une si puissante attaque dans lieu confiné remplis de combattant avait emporté dans une mort aveugle près de vingt soldats. Nout bien que grièvement blessé commençait à se relever difficilement des décombres. Amasis, quant à lui, hurlait en se tenant la main gauche. Mersou avait succombé. Le Nomarque venait de balayer comme des fétus de pailles les trois Nebka du Dieu Serpent.
Djéhoutyhotep était satisfait de lui-même mais il est vrai que le combat déséquilibré était gagné d’avance. Il s’apprêtait à quitter la scène lorsqu’il entendit tout à coup un homme applaudir. Furieux, il invectiva le nouvel arrivant vêtu d’un pagne.
- Qui es-tu pour me provoquer ainsi, souhaites-tu aussi mourir de la main d’un Nomarque ?
- Bravo, puissant Djéhoutyhotep, ta force est vraiment impressionnante.
- Tes louanges mielleuses m’indiffèrent, qui es-tu ?
- Mon nom n’a pas d’importance, je ne suis pas venu pour parler.
- Que veux-tu alors ?
- Mais c’est simple, toi !
Sur ces derniers mots le Nomarque déploya toute sa cosmo énergie mais tomba des nues lorsqu’il vit celle de son nouvel adversaire. Sa puissance semblait vraiment dérisoire face à celle d’Apophis.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #32 le:
17 mai 2013 à 11:53:22 »
Bonjour,
Le chapitre 28 «
Alliances.
» de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos...) sur le lien en bas. Tous les chapitres des parties 1 et 2, présents sur mon site perso, sont aussi passés par le correcteur orthographique et de grammaire.
Synopsis :
Apophis, le regard fixant le soleil sortir de la nuit, est perdu dans ses pensées. Pour la première fois, il doute. Entre victoires militaires, alliances stratégiques et amour passionné tragique, il doit faire le point sur lui-même. De leurs côtés, les troupes des Dieux rebelles sont prêtes à passer à l’action. Cependant Bastet a découvert le secret caché par Khepri et Seth. Tout est en place, le temps est venu de lancer l’offensive.
Mais dans l’affrontement qui s’annonce les Dieux rebelles et Apophis seront-ils des alliés ou des adversaires ? Rien n’est moins sur.
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 28 : Alliances.
Apophis sursauta dans son lit et instinctivement chercha une présence auprès de lui, mais il était seul. Il redressa son corps couvert de transpiration pour laisser échapper un cri de tristesse. Ayant reprit lentement ses esprits, il se redressa pour rejoindre le balcon de la plus haute tour de son nouveau palais et admirer le soleil se lever.
Il s'était passé bien des évènements ces dernières semaines, des évènements clés qui l'avaient amené à ce triste jour. Tout avait pourtant si bien commencé...
Il se souvint de la satisfaction fugace d'avoir pris la ville de Guizèh et doublé le nombre de ses troupes. Malheureusement, cette furtive joie avait été de courte durée. Dans son élan sanglant pour le pouvoir, il avait perdu beaucoup trop de soldats parmi ses troupes et ses ex ennemis devenus par entière de son armée. Quinze mille hommes étaient tombés, deux Nebkas avaient péri, un autre était toujours dans un coma profond et un dernier en était ressorti mutilé. Même si, comme pour Siouah, il avait rassemblé les troupes de Djéhoutyhotep avant de les convertir, cela lui avait trop coûté et pris beaucoup trop de temps. Il se revoyait faire voler de rage les meubles de son palais. C'est à ce moment là qu'une idée avait germé dans son esprit.
Attaquer de front ses opposants avait été un gâchis de temps. Lors de la prise de Guizèh, le Nomarque Djéhoutyhotep lui avait signifié qu'un Bédouin avait eu le temps de le prévenir avant son arrivée. Un sourire aux lèvres, il but une gorgée de vin et repensa à la suite des évènements. Il se souvint de ce guerrier grièvement blessé qui s'était enfuit lors de la bataille de Guizèh pour avertir le Nome voisin de Ksar Farafra. L'homme avait échappé de justesse à la mort en étant recueilli par les troupes se rendant à la ville du même nom. Reprenant ses esprits, le soldat avait demandé une audience urgente auprès du Nomarque Ankhtyfy pour l'informer d'un message hautement important. Il avait eut l'honneur d'être entendu par le Ouser qui l'introduisit auprès de son maître.
Stupéfait, Ankhtyfy avait fait réunir toutes ses troupes pour marcher sur Guizèh. Étant le seul témoin du carnage et de l'armée invasive, le soldat avait accompagné le Nomarque comme conseillé militaire. Ankhtyfy était sur de lui comme à l'accoutumée. D'ailleurs, qui pourrait résister à une attaque surprise d'un Nomarque accompagné de toute son armée... Non décidément rien ne pourrait lui résister. Trop confiant, il n'avait envoyé aucun émissaire prévenir Thèbes de la situation. En deux semaines, la contre-offensive était arrivée devant la ville dévastée de Guizèh, une ville calme, trop calme. La ligne armée s'étendait d'un horizon à l'autre, mais quelque chose se passait. En fait, rien ne se passait et c'était cela l'étrange. Personne ne semblait bouger pour venir à leur encontre. Seul un cheval sortit de la ville pour lentement s'avancer vers le Nomarque Ankhtyfy, un pauvre fou suicidaire. Le Nomarque, entouré de ses proches Nebkas furent médusés de voir Djéhoutyhotep s'approcher ainsi d'eux. Arrivé à cent mètres, il était descendu de sa monture pour marcher calmement. Il s'était arrêté net devant Ankhtyfy pour s'agenouiller.
- Bonjour maître. Avez-vous fait bonne route ?
- Pourquoi tant de déférence devant moi, ton égal ? Où sont les envahisseurs ?
Il ne bougea pas, la tête toujours baissée.
- Es-tu devenu fou Djéhoutyhotep ? Rétorqua le Ankhtyfy. Que se passe-t-il ici ?
Abasourdi par la situation, Ankhtyfy n'avait pas prêté attention à l'homme qui s'était avancé derrière lui. La silhouette l'avait frôlé et dépassé sans se retourner pour se planter devant Djéhoutyhotep. Elle avait enfin posé la main sur son épaule.
- Relève-toi, dit l'homme. Tout s'est bien passé. Les soldats sont tous arrivés sans encombres et sont maintenant prêts à rejoindre...mon armée.
Décidément, Ankhtyfy n'avait rien vu venir. Il n'avait pas vu la supercherie dans les dires de ce guerrier naguère plus mort que vif. Il n'avait rien compris en arrivant au sein de la ville de Guizèh. Personne n'avait senti d'alerte devant ce Nomarque solitaire se portant au-devant d'eux. C'est les yeux exorbités et les bouches ouvertes que lui et l'élite de ses soldats avaient assisté à la scène. Seul un léger murmure avait émergé des hommes devant cette masse nuageuse se déployant au-dessus d'eux. C'est dans l'incrédulité générale qu'ils avaient vu le guerrier qu'ils avaient sauvé de la mort se retourner vers eux. Redevenu divinité, Apophis avait déchaîné de nouveau son arcane titanesque.
Le Dieu parasite, perché sur son balcon esquissa un sourire triste. Il avait réussi par ruse à prendre le pouvoir sur un nouveau Nome sans verser une seule goutte de sang et en deux semaines seulement, soit près d'un mois de mois que pour Guizèh. Il sentait à l'époque que plus rien ne pourrait l'arrêter, lui, ses trois Nomarques et ses deux cent soixante dix mille soldats.
Mais son fugace sourire s'estompa en repensant à ce qui suivit. Fort de sa grande armée, il avait regroupé ses trois Nomarques dans la vaste salle de conseil pour fêter son triomphe. C'est à ce moment qu'il avait senti une sensation étrange. Soudain, il fut pris d'un vertige. Son corps avait alors basculé et commencé à choir. Instinctivement, il s'était rattrapé à l'accoudoir de son trône. Il avait malgré tout reprit ses moyens en se frottant le visage de la main. Lentement, il s'était redressé et retourné vers ses Nomarques. Ce qu'il vit alors l'avait sidéré. Les trois guerriers étaient en train de l'attaquer ! Dans un sursaut de lucidité, il avait évité les attaques impressionnantes des Nomarques libérés de son emprise. La salle fut entièrement dévastée et au terme d'une valse aérienne, Apophis parvint à reprendre le contrôle mental de ses esclaves. Il était furieux. Son arrogance avait failli lui coûter la vie. Il comprit qu'il arrivait aux limites du nombre d'hommes qu'il pouvait maîtriser sans risques. Le temps n'était plus à la prise de contrôle, dorénavant, il devrait attaquer. Afin d'assurer la maîtrise de ses troupes, il avait fait diminuer la taille de son armée en faisant exécuter un millier de soldats blessés ou les plus faibles. Mais il n'avait pas encore la taille critique pour affronter les Dieux de Thèbes.
Que faire alors ?
Une idée lui était venue. L'Empire Hyksôs comportait une vaste armée. De plus, ce peuple qui était aussi à moitié le sien, était un fervent adversaire de l'Egypte. Il n'aurait aucun mal à les convaincre de l'aider dans sa quête.
Le lendemain, il partit avec une escorte vers la capitale l'Empire. Arrivé à la frontière, il n'avait eu aucune peine à prendre le contrôle des gardes qui l'avaient emmené dans la Capitale nommée Hatti. Le souverain manqua de s'étouffer avec une datte en voyant pénétrer dans la salle des banquets un groupe armé d'Égyptiens.
- Mes hommages, souverain Yaqoub-her.
- Comment osez-vous ? À la garde ! Bande d'incapables !
- Calmez-vous, répondit Apophis. Je ne suis pas venu vous envahir, au contraire.
Le Dieu avait fixé son attention sur la femme à la droite du souverain. Les regards de la magnifique apparition et d'Apophis étaient restés soudés ce qui lui parut une éternité. Lui le guerrier sanglant était complètement submergé par le regard de cette femme. Déstabilisé, il ne savait plus comment agir. L'arrivée de la garde avait alors brisé ce fugace coup de foudre entre lui et la fille de Yaqoub-her.
- J'espère pour vous que l'affront que vous allez payer de vos vies en valait la peine.
- Je connais la puissance de vos troupes, noble souverain, mais rassurez-vous, nous ne craignons rien pour nos vies.
- Jeune présomptueux ! Tuez-les !
Le Dieu avait alors esquissé un sourire, tout en regardant la jeune femme. Les corps de la trentaine de gardes écartelés avaient alors maculé de pigment rouge les tentures des tapis orientaux.
- Pouvons-nous discuter à présent ?
Yaqoub-her était affolé.
- Que, que voulez-vous ?
- Bien, vous semblez à présent ouvert au dialogue.
Pendant cette même période, sans qu'il en ait eu connaissance, les choses avaient bougé au palais d'Abou Sim Bel.
Seth avait lancé, une nuit, une invitation à ses pairs comploteurs. Comme la dernière fois, il leur avait donné rendez-vous dans son bureau, loin des regards et des oreilles indiscrètes. Cette nuit là Nephtys, profondément endormie, ne les surprit pas. Sobek, Hathor et Bastet furent arrivés les premiers. Ils en profitèrent pour échanger sur leurs inquiétudes.
- Oui, j'ai découvert l'antre de Khépri, témoigna Bastet. Il y avait rapporté une masse impressionnante de métal céleste.
- C'est pour l'Armure Divine destinée à cet Apophis, répondit Hathor.
- Mais il y en avait beaucoup trop pour une armure. En fouinant dans ces papiers, j'ai découvert quelque chose de très inquiétant.
- Parle, que nous cachent Seth et Khépri ? Interrogea Sobek.
- J'ai découvert...
- Bonsoir mes amis, le coupa Seth, qui n'avait rien entendu de la conversation.
Les deux nouveaux entrants ne remarquèrent pas leur airs inquiets.
- Heureux de vous revoir, enchaîna Seth. Je reviens vers vous avec de bonnes nouvelles. Mais d'abord faisons un point. Sobek, as-tu préparé les troupes ?
- Elles sont prêtes à lever le camp au moindre signal, répondit-il d'une voix grave. Les trois cent mille soldats nous sont tous fidèles. Je leur ai dis que les armées du nord se sont mutinées et ont pris le contrôle de Thèbes. Ce qui est en partie vrai, le reste n'est qu'une question de temps.
- Beau travail mon ami. De ton côté Hathor, as-tu pu t'assurer de mon épouse ?
- J'ai mené une enquête, en profondeur, fit-elle avec un sourire qu'elle seule comprit. Elle a de sérieux doutes, mais aucune preuve. Elle me fait confiance et je maîtrise la situation.
- Cette nouvelle nécessite que l'on redouble de discrétion, admit Seth. Par contre, cela pourrait nous aider à atteindre Osiris.
- Et de ton côté Khépri ? Demanda Bastet de façon directe. As-tu fini l'Armure ?
- Oui, répondit-il intrigué.
- Je voulais en faire la surprise, surenchérit Seth, mais vous m'avez coupé dans mon élan. Montre-la-leur.
- D'accord.
Le Dieu Scarabée fit un mouvement de la main et une brume dorée apparut au centre de la pièce, puis se dissipa. Passé la fumée, une armure brillante de couleur, or et émeraude en forme de cobra dressé trônait maintenant devant les cinq acolytes. Une aura émanait de celle-ci, une aura synonyme de puissance, une aura synonyme de divinité. Ainsi, avec cette protection, Apophis entrerait officiellement dans le cercle des Dieux Égyptiens. Une fois passé l'étonnement de la découverte de cette Armure, Seth retourna son visage vers ses amis. Une chose l'intrigua. Malgré la présentation de cette bonne nouvelle, leurs visages étaient étrangement sévères et il ne s'attendait pas à cela.
- Que se passe-t-il ? On dirait que quelque chose ne va pas ?
Bastet mit soudain violemment les pieds dans le plat.
- Pour qui est la seconde armure que tu as fabriquée ?! Réclama-t-elle énervée. Que nous cachez-vous ?
Seth tourna un regard grave vers Khépri qui lui rendit un air surpris, lui confirmant qu'il n'avait pas trahi sa confiance.
- Ne l'accuse pas Seth, fit Bastet, il n'a rien dit. Mais est-ce pour autan une bonne chose ?
Seth leva les sourcils, souffla et afficha un sourire.
- Il est décidément bien difficile de garder des choses secrètes. Pour le coup, vous m'avez complètement coupé mes effets. Rassurez-vous, je vais tout vous expliquer en détail. En fait non, je vais laisser cette autre personne s'expliquer d'elle-même.
Sobek, Hathor et Bastet accueillirent avec stupéfaction une nouvelle silhouette dans la pièce. La personne pénétra couverte de la seconde Armure Divine forgée par Khépri, une Armure Divine, elle aussi rayonnante de puissance. Les trois êtres médusés ne purent dire un mot alors que leur groupe comptait à présent un nouveau membre.
Dans la semaine qui avait suivi son arrivé à Hatti, Apophis avait réussi à nouer une alliance avec l'empire Hyksôs et renforcer ainsi son armée avec près de deux cent cinquante mille nouveaux soldats et des Seigneurs de Guerre très puissant. Mais ce n'est pas tout ce qu'il avait gagné. Il s'était rapproché maladroitement de la fille du Seigneur. De façon pathétique, il lui avait fait une cour désastreuse. Cette beauté froide et hautaine l'avait dans un premier temps éconduit. Mais l'attrait du pouvoir que représentait ce Dieu l'avait fait peu à peu changé d'avis. Sa garde tombée, elle avait finalement appris à aimer l'Homme. Le coup de foudre qu'Apophis avait eu avec la fille du souverain s'était transformé en une idylle inattendue. Le couple formé entre Apophis et Néferkarê fut le symbole le plus puissant de cette alliance.
Il se remémora alors ce temps passé de bonheur succinct où il avait même envisagé de s'enfuir avec elle vivre loin de tous ces tourments et de tout ce sang. Mais c'était avant. Il revit les images de rire et de bonheur qu'ils avaient vécus ensemble durant cette courte période. Ses yeux tristes se baissèrent car il se souvint aussi du bonheur qu'il avait ressenti de s'endormir auprès de sa bien-aimée. Il s'était assoupi après une étreinte durant laquelle elle avait montré tout l'art de la jouissance sans limites inculquée aux jeunes nymphes Hyksôs. Les femmes de l'Empire avaient pour réputation d'emprisonner tout homme dans leurs étreintes. Cette nuit là, elle s'était entièrement offerte à lui et il avait découvert le bonheur. Tout lui paraissait loin à ce moment, l'horreur de la mort de sa mère, son enfance, la guerre. Il doutait de plus en plus de son envie de continuer.
Il avait été loin d'imaginer la tournure tragique des évènements quant au petit matin de la semaine dernière, il s'était réveillé au côté d'un corps sans vie. Il se souvint alors de la tristesse profonde qu'il avait ressentie. Dans un torrent de larmes, il s'était alors juré de ne plus jamais laisser ses sentiments prendre le pas sur sa quête de destruction.
Ce qu'il n'avait durant la nuit, c'est une ombre camouflée des yeux des mortels qui souriait de jubilation. Depuis plusieurs jours, Seth le surveillait étroitement. Il avait admiré le génie d'Apophis lorsqu'il avait noué une alliance avec l'Empire. Mais l'amourette qui en avait suivi avait totalement retourné la détermination du Dieu parasite au point de menacer ses plans. Néferkarê représentait une menace pour ses projets. Il devait l'écarter d'Apophis mais il ne devait pas se découvrir ce soir-là. Le temps était proche. Elle devait disparaître de façon naturelle. Le Dieu fourbe s'était alors introduit au sein de la chambre ou un relent de tiédeur d'orgasme planait encore. Subrepticement, il s'était approché du lit des amoureux au corps nus entrelacés. Sans jamais se faire démasquer, il avait regardé couler le liquide pourpre du poison de Douarfa pénétrer dans la bouche de la jeune femme puis s'était reculé en entendant le dernier souffle de Néferkarê sortir de ses lèvres. Maintenant, les choses allaient rependre leur cours, et même s'accélérer. Seth avait encore prouvé qu'il était passé maître en manipulation.
Une semaine après cette tragédie, Apophis s'était encore plus endurci, mais était toujours sujet à des cauchemars. Voilà ce qui lui était de nouveau arrivé cette nuit et pourquoi il se trouvait à présent plongé dans ses souvenirs sur ce balcon.
Soudain, il sentit une présence.
- Sortez de l'ombre, je sais que vous êtes là ! Hurla-t-il.
Le son de pas lourds et assurés martelant le marbre du sol du palais émergea de derrière une colonne sombre. Un être portant une armure imposante faite de 4 ailes de peau verte et de pics dorés, un casque affublé d'oreilles pointues, une tête dorée de bête sur le torse et des pieds pourvus de griffes acérées apparu du néant. L'homme portait un bouc tressé affirmant son identité Égyptienne. Apophis fut impressionné par la prestance du guerrier. Une voix lente et froide sortit d'une bouche arborant un sourire mauvais.
- Bravo, jeune Dieu Apophis. Vous avez magistralement mené vos conquêtes.
- Qui êtes-vous ?
- Je suis le Dieu Seth.
Apophis rencontrait pour la première fois un Dieu et en fut déstabilisé. Devait-il l'attaquer par surprise ? Quelle pouvait être sa puissance ?
- Ne vous inquiétez pas Apophis. Je ne suis pas venu vous combattre, mais plutôt vous aider.
- Je ne comprends pas. M'aider ? Je suis en train d'envahir le Royaume des Deux Terres et vous voulez m'aider ?
- Malgré ce que vous croyez, je suis effectivement venu pour cela.
- Je vais détruire l'Egypte, quel est votre intérêt dans cela ? Et qui vous fait croire que j'ai besoin ou même que je souhaite votre aide ? Je me débrouille suffisamment bien seul !
- Il est vrai que cela mérite quelques explications. Comme vous, je hais ce pays ou plutôt ce qu'il est devenu. Comme vous, je souhaite sentiment, mais sa destruction n'est pas mon but. Je veux reformater ce pays. Je veux que le Royaume des Deux Terres prenne la place qui lui revient. L'Egypte doit s'étendre, le Monde doit devenir notre. Les condescendances du Khus envers ces cloportes humains me révulsent. En ça, je suis certain que nous pourrons nous entendre. Pour ce qui est de mon aide, il est vrai que vous vous débrouillez plutôt bien. Mais je vous ai quelque peu aidé tout de même. Sans moi, vous n'auriez même pas pris Siouah ! Alors oui, je peux vous aider. De plus, vous croyez que les Dieux vont vous laisser envahir un à un les Nomes sans réagir ?
Interloqué par son visiteur, Apophis buvait ses paroles.
- Bien que payant, vos stratégies ne vous mèneront à rien. Vous avez pu acquérir une armée conséquente et suffisante pour maintenant mener votre guerre. Mais vous devez arrêter de jouer.
- Il est vrai que le temps de marcher sur Thèbes est venu.
- Doucement jeune Dieu. Votre fougue vous fait oublier que Thèbes est le siège douze Divinités en plus de moi et il reste encore sept cent mille soldats qui peuvent s'opposer contre-vous ! De front, vous n'y arriverez jamais.
- Que me conseillez-vous alors ?
- Je vous vois donc intéressé par mon offre, reprit Seth ravi.
- Nos intérêts semblent converger en effet. Mais vous devez gagner ma confiance. En quoi pouvez-vous donc m'aider ?
Seth se rapprocha d'une carte d'Egypte étendue sur une table. Apophis le rejoignit intrigué.
- Apophis, regardez, vous maîtrisez les Nomes de Siouah, Guizèh et Ksar Farafra. En lançant des attaques simultanées sur les terres du Nome de Til Qsar à l'ouest, sur celui d'Assiout à l'est et en perçant de façon brutale au centre par le Nome de Bawiti, les armées Égyptiennes ne pourront rien contre-vous et vous encerclerez en un rien de temps le Nome de Thèbes et la capitale.
- Votre plan est astucieux Seth, mais et les Divinités ?
- Seul un Dieu est à craindre dans cet assaut, c'est le maître du Khus, le Dieu Osiris. Connaissant son empathie humaine, il voudra d'abord lui-même voir ce qu'il se passe. Je suis certain qu'il ne partira qu'avec peu de Dieux et les répartira sur les trois fronts.
- Mais je ne pourrai mener les trois fronts simultanément contre trois Dieux.
- Ce ne sera pas nécessaire. Je connais bien les autres Divinités. Certaines adoptent la même analyse que moi, d'autres seront faciles à manipuler. Vaincre Osiris sera suffisant pour mettre au pas le Khus. Là encore, je vous porterai assistance. Ha, au fait, voici un dernier cadeau.
D'un geste de la main, Seth fit apparaître une sculpture métallique de couleur, or et émeraude représentant un cobra.
- Qu'est-ce donc que cette statue.
- Ce n'est pas une statue, c'est une Armure Divine. Je l'ai fait forger pour vous. Vous en aurez besoin durant le combat qui s'annonce. J'ai pensé que la symbolique du serpent vous siérait bien. Qu'en pesez-vous ?
Sur cette dernière question, le totem se disloqua et les morceaux de l'armure virent recouvrir le Dieu Parasite. Apophis tout d'abord surpris releva la tête avec un sourire noir.
- Vous avez fini de me convaincre. Faîtes votre œuvre Seth et je tiendrai parole.
- Ainsi se scelle notre destin. Préparez vos troupes et lancer vos attaques. Ne pensez pas aux morts avancez sans vous arrêter vers Thèbes. Je vous suivrai et reviendrai vers vous en temps utiles Dieu Apophis.
Seth fit un léger signe de tête et disparut alors dans un nuage doré et vert émeraude. Apophis, resté seul se réjouissait de la situation. Tout se déroulait à présent mieux qu'il ne l'aurait jamais osé imaginer. Il possédait un allier de choix en ce Dieu. Terré au sein de ses ennemis, il ne pouvait pas imaginer meilleur appui. Mais tapie au fond de lui, une voix, il rappela que toute cela était bien trop beau pour être vrai. Perdu dans des visions de mers de sang à venir, il décida de l'ignorer. Demain, il lancerait ses troupes à l'assaut de Thèbes quoi qu'il en coûte. Nul ne l'arrêterait maintenant, pas même Seth. Tout son corps réclamait à présent vengeance. Bientôt l'Egypte paierait pour ce qu'il avait vécu, bientôt, il ferait tomber à ses genoux le Royaume des Deux Terres.
Deux semaines s'étaient maintenant écoulées depuis son entretien avec le Dieu parasite et il était rentré dans le cœur du sujet. Comme Seth s'y attendait, Apophis était en train de perpétrer un véritable carnage au sein des troupes d'Egypte. Les morts se comptaient à présent en centaines de milliers. Le pays était à feu et à sang dans l'ignorance la plus totale de la part du Khus. Afin de laisser assez de temps au jeune Dieu pour progresser, Seth avait soigneusement et discrètement éliminé tout messager tentant d'avertir Thèbes, jusqu'à ce jour... Il était temps de prévenir Osiris.
Les pérégrinations de Seth au sein de son palais d'Abou Sim Bel, le conduisirent le long d'une large pièce jonchée de dizaines de coussins rouge et or soyeux. Des photophores disposés judicieusement dans cette pièce faisaient danser des ombres sur les murs et le plafond. Les fenêtres étaient obturées par des persiennes laissant filtrer de faibles rayons lumineux. L'entrée était entravée par des voilages transparents roses volant au vent. Au centre de cette atmosphère cosy, un enchevêtrement de corps nus s'adonnait aux plaisirs de la chair dans un mélange de soupirs, de jouissance et de cosmo énergie. Seth marqua le pas et d'une main entrouvrit le voile. Il reconnut au centre de cet amas d'hommes et de femmes aux corps sublimes, la déesse de la festivité et de l'amour, Hathor fille du Dieu soleil Râ. Son corps libéré de toute entrave laissait pointer sa voluptueuse poitrine et ses longs cheveux bruns ondulaient dans les airs en suivant les mouvements de sa tête.
S'apercevant que quelqu'un observait la scène, elle interrompit son œuvre et lança un regard malicieux à Seth.
- Au lieu de regarder, viens nous rejoindre...
- Tes talents me conduiraient à l'extase, l'invitation est donc difficile à refuser, mais hélas, j'ai à faire. De plus, mon épouse Nephtys ne le verrait pas d'un bon œil.
- Détrompe-toi, ton épouse cache bien son jeu. Lors de notre dernière rencontre, elle a fait preuve de beaucoup d'ouverture ...d'esprit. Dommage que tu ne puisses en faire autan, cela te ferait le plus grand bien ! Répondit-elle taquine.
- Finis ton œuvre et prépare-toi, car les choses vont démarrer.
Seth referma le voile et reprit sa route. Hathor, quant à elle, redirigea son attention sur le morceau de chair érigé dans sa main puis le rapprocha de sa bouche.
- Ces Dieux sont dégénérés et notre peuple pourrit dans sa complaisance. Est-ce cela l'apogée de notre civilisation ?
Sur cette pensée nauséabonde, Seth ouvrit un chemin dimensionnel vers Thèbes, la capitale du Royaume des Deux Terres, le siège du Khus. Apparu au milieu de la palmeraie, il poursuivit sa route. Il monta deux escaliers immenses pour arriver à l'endroit le plus haut du palais. Le bureau du Maître du Khus, le Dieu Osiris.
Après avoir été annoncé, il pénétra dans le bureau et le rejoignit sur le balcon. Le Dieu souverain observait avec attention la fourmilière de la ville qui s'offrait à ses yeux.
- Bonjour mon frère, l'accueillit Osiris. Regarde et admire ces hommes œuvrant pour le bien de notre pays. Ils ont accompli tant de grandes choses.
- Je te trouve bien humble répondit-il. Sans nous, ces êtres ne seraient rien, l'Egypte ne serait rien !
- Nous faisons partie d'un tout, Seth, ne l'oublie pas. La prospérité de notre civilisation me remplit de bonheur.
- Cette prospérité n'est au mieux que temporaire, au pire qu'une illusion. Nous ne nous développons plus et stagner, c'est mourir. Nous avons besoin de nouvelles dominations et de déployer le rayonnement de l'Egypte sur le monde. Khnoumhotep le Nomarque de Siouah a découvert de vastes terres au-delà de la mer*. Nous pourrions y lancer des campagnes d'expansion.
* Khnoumhotep le Navigateur explorait avec son peuple du Nome de Siouah les vastes étendues maritimes méditerranéennes et avait établi des cartes très détaillées du monde proche.
- Je comprends ton sentiment, mais nous n'avons pas besoin de plus de sol, lui asséna le Dieu. Nous sommes suffisamment protégés sur nos terres et notre peuple a plus appris ces vingt dernières années que durant les siècles de conquêtes précédents ! Est-ce pour partir en guerre que tu es venu me retrouver ce matin ?
- Tu es décidément bien faible pensa Seth. Ta volonté est infectée par ces insectes humains. Tu mèneras l'Egypte à sa perte !
Seth prit alors sur lui.
- Non. Je suis inquiet. J'ai le pressentiment que quelque chose ne va pas.
- Pourquoi cela ? Tu sembles bien négatif aujourd'hui. Profite donc de cette radieuse journée.
- Mes intuitions ne me trompent jamais. Nous devrions surveiller les Nomes.
- Calme-toi Se...
Un intendant entra en trombe, coupant ainsi la conversation du Maître des Dieux.
Seth commença à lever le bras pour punir cet importun et concentra sa cosmo énergie.
- Comment oses-tu ?!!!! Hurla-t-il.
- Attends Seth ! Le stoppa Osiris.
L'intendant s'agenouilla en larmes.
- Pardonnez-moi, Seigneurs, mais un messager est arrivé grièvement blessé du Nome de Til Qsar. Des milliers d'Égyptiens sont morts là-bas. C'est la révolte !
- Ainsi, mes impressions étaient fondées répondit Seth.
- Je dois réunir d'urgence le Khus ! S'empressa Osiris. Va, Seth, rassemble tous ceux que tu trouveras. Quand a toi, intendant, conduis-moi vite auprès du messager.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #33 le:
01 juin 2013 à 21:58:46 »
Bonsoir,
Le chapitre 29 «
Vent de révolte.
» de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos...) sur le lien en bas.
Synopsis :
Le plateau désertique du Nome de Til Qsar est devenu à présent le théâtre d’affrontements sanglants. Le pauvre Nomarque Hirkhouf doit faire face aux forces cumulées du Nomarque Ankhtyfy aux ordres d’Apophis et du Seigneur de Guerre Yaqoub-her de l’Empire Hyksôs. Nul ne sait qui sortira vivant du chaos généré par les deux armées.
Du côté du Khus, l'heure est grave. Une réunion d’urgence de l’assemblée Divine tente de comprendre, éberluée, le pourquoi de ce drame. Mais que faire ? Le temps n’est plus au dialogue car à chaque seconde qui passe le danger se fait plus proche.
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 29 : Vent de révolte.
Le désert du Nome de Til Qsar étendait son plateau sablonneux érigé de monticules calcaires blanc éblouissant sous les assauts du soleil jusqu'à l'horizon. Les reflets du soleil sur ces concrétions rendaient sa traversée extrêmement éprouvante pour toute créature osant braver sa quiétude. C'est pourtant là que près de trois cent mille soldats avaient décidé de s'affronter. Aux morsures du soleil venait maintenant s'ajouter la douleur des blessures marquant d'une couleur écarlate les blanches étendues.
Sous les ordres d'Apophis, le Nomarque Ankhtyfy, uni au Seigneur de Guerre Hyksôs Yaqoub-her, conduisait l'invasion du Nome défendu par le Nomarque Hirkhouf. Des centaines de Divine Lights, signatures des Nebkas, plongeaient de part et d'autre telle une pluie mortelle sur des soldats fauchés dans leurs combats. Des explosions bleues mêlées de pourpre illuminaient ce canevas mortuaire alors que des cris d'assaillants fusionnant avec ceux de malheureuses victimes forgeaient une atmosphère sonore terrorisante par son ampleur. Des morceaux de char volaient alors que des blocs calcaires s'effondraient avec fracas. On comptait déjà près de trois mille morts et autan de mutilés agonisant qui se faisaient piétinés par d'autres. En position centrale arrière Ankhtyfy et Yaqoub-her analysaient la scène avec attention.
- Seigneur Yaqoub-her, notre front droit avance favorablement. Par contre, le flanc gauche marque le pas. Pouvez-vous redéployer vos soldats afin de les soutenir ?
- Je partage votre analyse Ankhtyfy. Mais nous risquons de fragiliser le front central.
- Je prends en charge ce point. Je viens d'apercevoir notre adversaire le Nomarque Hirkhouf. En le neutralisant, nous remporterons plus facilement la victoire.
- Attention ! Cria Yaqoub-her.
Les deux guerriers se protégèrent soudain dans des sphères d'énergie. Une pluie violente de plusieurs centaines de flèches s'abattit sur le lieu, tuant près de quarante hommes.
- Il est temps d'agir ! Rien ne nous arrêtera. Pour Apophis ! Hurla Ankhtyfy en partant à l'assaut, suivi par mille hommes.
- Pour la fin de l'Egypte ! Rétorqua le Seigneur de Guerre Hyksôs en partant de son côté avec trois mille soldats.
Le Nomarque Hirkhouf bataillait ferme pour défendre sa position et son flanc gauche sembla même à un moment réussir à avancer. Mais un évènement inattendu semblait avoir fait basculer l'avantage vers son adversaire. Il devait s'agir du Nomarque séditieux. Ses renseignements lui avaient rapporté son nom. Il en fut outragé, et même peiné, car il considérait Ankhtyfy comme un ami. Pourquoi, pourquoi cette rébellion ? C'était incompréhensible. Perdu dans ses pensées, dangereuses sur un champ de bataille, il fut surpris de voir s'envoler dans les airs les corps démembrés de vingt soldats devant lui. Passé la stupéfaction, il n'eut qu'un nom à bouche.
- Ankhtyfy !
- Enfin te voilà Hirkhouf.
- Arrête cette folie !
- Il ne tient qu'à toi de l'arrêter, abandonne !
- Comment peux-tu envisager ça d'un Nomarque ? Pourquoi te soulèves-tu contre les Dieux ? Crois-tu que ton parjure a une quelconque chance contre Thèbes ? Ankhtyfy, mon ami, ta démence n'apportera que la mort.
- Contrairement à ce que tu sembles croire, je ne suis pas fou Hirkhouf. Partout dans le pays, des centaines de milliers de soldats conduits par des Nomarques montent sur la capitale ! Notre Dieu Apophis vaincra le Khus !
- Qui ?! Quel est cet Apophis ? Ton Dieu fantoche n'est que pure hallucination. Jamais les Nomes ne se soulèveront contre Thèbes. Tu déraisonnes.
- Cessons cette discussion stérile. Desert Wounds !
Ankhtyfy accompagna son cri d'un geste de la main dont une poussière fine de cosmos saupoudra le sol. En une fraction de seconde, une vingtaine de guerriers de sable enragés s'extirpèrent du sol pour foncer vers Hirkhouf. Le Nomarque contre-attaqua en les faisant exploser un à un. Un temps satisfait, il s'aperçut incrédule que chaque soldat terrassé ressurgissait du sol à nouveau pour inexorablement se rapprocher de lui.
Il ne s'en sortait pas. Il les avait tués au moins trente fois chacun sans succès. Il avait augmenté sa vitesse à la vitesse de la lumière, mais ils étaient maintenant à deux mètres de lui. Un nuage de sable mêlé à des corps de silice en formation entourait dangereusement Hirkhouf. Ankhtyfy esquissait un rictus de satisfaction. L'issue était à présent proche et inexorable.
Dans un moment de faiblesse, Hirkhouf perdit du regard un des vingt guerriers qui lui lacéra l'arrière de la jambe. Il étouffa un cri de douleur en tombant un genou à terre. Les dix-neuf autres en profitèrent pour lancer la charge finale. Le corps du Nomarque disparut sous l'assaut.
- Meurs Hirkhouf ! Hurla Ankhtyfy.
Une voix ténue sortie de nulle part perça sous les guerriers de sable.
- Mind Crusher !
Une onde de cosmos jaillit d'Hirkhouf et passa au travers des guerriers de sable sans les atteindre. L'onde s'étendit sur vingt mètres à la ronde, faisant s'effondrer sans distinction une trentaine de corps autour du Nomarque. La contre-attaque atteignit Ankhtyfy. Dans un réflexe, il tendit les bras vers l'avant pour se protéger. Ce geste eut pour effet immédiat de faire retourner à l'état granuleux les guerriers de silice. Le corps lacéré d'Hirkhouf se releva la main levée vers le Nomarque rebelle.
Ankhtyfy luttait de toutes ses forces contre cette attaque qu'il sentait peu à peu pénétrer dans son corps par ses avant-bras. Les soldats affolés des deux camps fuyaient la zone mortelle en courant. Déjà, une cinquantaine de corps gisaient sur le sol.
- Tu ne peux pas me vaincre Hirkhouf !
Il tenait difficilement, mais inexorablement l'attaque se rapprochait de lui.
- Tu ne me laisses pas le choix mon frère. Mais ce n'est pas toi que je veux vaincre mon ami, c'est cette folie meurtrière ! Je dois vaincre non pas par orgueil, mais pour l'Egypte. Adieu Ankhtyfy, que les Dieux aient pitié de ton âme !
Il fit alors exploser son cosmos qui balaya les environs sur cent mètres. Des corps chutèrent par centaine. Ankhtyfy sembla un instant résister puis fut soudain balayé.
- Nonnnnnn !
Son corps chut alors sur le sol tandis qu'un voile noir s'abattit sur son esprit. Hirkhouf largement blessé par les guerriers de sable avait une mine pitoyable. Il regarda le corps immobile de son adversaire puis contempla les environs pour constater combien de soldats avaient du être sacrifiés pour venir à bout d'Ankhtyfy. La vision de charnier lui retourna cœur. Il avait autour de lui au moins cinq cents corps.
- Quelle folie...
Il reprit ses esprits et commença à partir.
- Atttttennnd !
D'où venait cette voix.
- Non ce n'est pas possible.
Il constata incrédule que le corps du Nomarque bougea et ne put esquisser le moindre geste en voyant son adversaire se relever difficilement. Bien que n'ayant aucune trace physique de cette attaque, son mental semblait avoir du mal à contrôler son corps. Ankhtyfy articula quelques mots avec une difficulté qui trahissait des problèmes psychomoteurs. De la bave coulait du coin de sa bouche
- Che ne chui pppas encor' moo, Hirkouuu !
Hirkhouf, le corps meurtri, mais l'esprit alerte, et Ankhtyfy, le corps indemne, mais l'esprit altéré se faisaient à présent face. Les deux patins étaient pitoyables.
- Tu n'aurais pas dû revenir Ankhtyfy, ton calvaire n'en sera que plus grand.
- Taiiiis-t t toiii. Blazzzingg st stooormmm !
Son élocution chaotique ne l'empêcha pas de lancer sa plus puissante attaque.
Une tempête de sable se déchaîna sur la scène, blanchissant les os des corps des soldats tombés. Hirkhouf avait du mal à se tenir debout et il se protégeait derrière une barrière de cosmos qui faiblissait de seconde en seconde.
Mais la frappe d'Ankhtyfy ne s'arrêta pas là. Dans la tempête, de puissants éclairs éclatèrent pour frapper Hirkhouf. En deux coups, sa protection explosa. Le troisième le toucha au torse. Son corps fut propulsé dans les airs. Dans son mouvement, un second éclair le frappa à la jambe gauche. Sa course fut arrêtée par une concrétion qui explosa à son passage. Toujours au cœur de la tempête, il tenta de se relever et cria en mettant le pied gauche sur le sol. Il s'effondra à nouveau.
Les éclairs frappaient encore et encore non loin de lui. Il devait agir vite ou mourir. Non sans mal, il parvint à se mettre à genoux et lança un assaut désespéré.
- Canopic Jars !
Sa main droite levée lança des gerbes de cosmos évoluant dans les airs comme des serpents. Une centaine d'entre eux se fraya un chemin dans la tempête de sable directement vers Ankhtyfy. Les éclairs se redirigèrent vers la menace et commençaient déjà à frapper. Maladroitement, les décharges ratèrent beaucoup d'entre elles puis, plus précises elles firent mouche. La salve d'Hirkhouf avançait peu à peu vers son but, malgré des pertes importantes.
Ankhtyfy, stupéfait par tant de résistance intensifia sa foudre à la fois sur sa défense et son attaque. Déjà, des vingtaines d'éclairs illuminaient le lieu de manière stroboscopique. Les deux opposants partageaient à présent leur énergie entre survie et victoire. Dans un déchaînement de colère, ils lancèrent leur va-tout.
- Tuuuu nene m'auuuurrra ppppas Iiirkououfff !
- Ta défaite est inéluctable Ankhtyfy !
Dans un flot aveuglant d'énergie, un cratère se creusa au centre du lieu. Un cri strident de douleur marqua la fin de la lutte. L'homme agonisant contempla avec incrédulité le lieu de sa souffrance.
Ankhtyfy avait finalement été frappé par un, puis deux, puis cinq serpents d'énergie. Il se plaqua ses mains sur son ventre en titubant vers l'arrière.
- Ce nn'est pppas posssibbbbble, nooooon !
Il fut alors pris de convulsions et ses yeux se retournèrent vers l'arrière. Son buste se mit à vouloir exploser vers l'extérieur. Soudain dans un nuage sanglant, ses entrailles furent éjectées vers le ciel. Alors que le corps sans vie du Nomarque Ankhtyfy basculait vers l'arrière, les viscères se séparèrent pour se regrouper en quatre blocs sanguinolents. Les blocs flottants dans les airs furent entourés de cosmos pour finalement disparaître dans quatre vases canope chacun orné respectivement d'une tête de faucon, de chacal, de babouin et d'homme. Les réceptacles se posèrent délicatement au pied du corps étendu. Hirkhouf se releva pour s'assurer, malgré la clarté de la situation, que son adversaire avait bien péri.
Autour, des archers lançaient des vagues mortelles de flèches. Plus loin, les bruits de métal des lames s'entrechoquant de milliers d'hommes se faisaient entendre. Une vibration constante du sol sablonneux témoignait du piétinement de centaine de milliers de soldats. Le front s'étendait sur près de deux kilomètres. Le ciel lui aussi encombré par des jets de cosmos était tout aussi confus que le sol. Des explosions de cosmos ponctuelles indiquaient la présence des Nebkas en furie.
Mais dans une guerre, le temps ne laisse pas la place au repos. Hirkhouf entendit dans son dos une voix agressive qui le sorti de sa torpeur.
- Voici donc ce que peut donner un combat entre Nomarques. Plutôt impressionnant, je l'avoue.
Au moment où Osiris entra dans la salle du Khus, la Déesse Scorpion Thabitet était en pleine conversation avec Thot, le Dieu des Scribes. La salle du Khus était de forme ronde et ornée sur son pourtour d'une dizaine de colonnes. Au centre de cette vaste salle, éclairée par des ouvertures placées en hauteur baignant le lieu d'une douce clarté et des fenêtres latérales donnant sur le domaine, douze trônes taillés dans la roche et sculptés de hiéroglyphes surmontés d'or fin étaient placés en demi-cercle. Devant sur une petite estrade, un treizième surplombait légèrement l'assistance, le fauteuil d'Osiris. Des statues de plusieurs mètres donnaient au lieu une solennité intimidante.
De leur côté Hedjour, le Dieu Singe, Bastet, la Déesse Chat, Khépri le Dieu Scarabée, et Aker le Dieu Lion semblaient pris dans un débat houleux. Isis, la déesse Protectrice, perdait son regard dans l'horizon de la fenêtre. Le Maître des Dieux les fit sursauter par son inquiétude
- Où sont Seth et Sobek ?!
- Nous voici, répondit Seth.
Sobek, Le dieu Crocodile entra de façon hautaine pour se rendre à sa place alors que Seth refermait les lourdes portes de bois.
Toute la puissance divine d'Egypte, à l'exception de Nephtys partie dans le sud du pays, était à présent réunie dans cette salle et attendait anxieuse les nouvelles qu'Osiris allait leur signaler.
- Membres du Khus, dit le Maître des Dieux, l'heure est grave ! Sans que nous ne sachions pourquoi, les Nomes de Siouah (Nord-Ouest) et Gizeh (Nord-Est) se sont révoltés et ont par la même versé le sang sur notre pays.
- Comment ?!!! S'exclama Isis.
- Il semble que les Nomarques et la quasi-totalité de leurs armées se soit soulevés.
- Mais pourquoi cet acte désespéré ? Surenchérit-elle. Leurs Nomes sont parmi les plus prospères du pays, la paix que nous avons réussi à maintenir garantit une harmonie jamais atteinte en Egypte, ça n'a aucun sens ! Avec le « peu » d'hommes dont ils disposent, ils ne peuvent pas s'opposer au reste de nos forces ni même défier des Dieux !
- Il faut écraser ces insurgés ! Hurla Sobek.
- Il a raison, dit Khepri, envoyons l'armée les mâter !
- Mais nous ne savons même d'où vient leur rancœur ni quel est leur but ! S'opposa Isis.
- Pourquoi leur chercher de vaines excuses ? Ironisa Bastet. Ils ont trahi le pays, ils nous ont trahis, nous les Dieux suprêmes et doivent donc en payer le prix !
- Que de cruauté, la contrat Isis. C'est notre peuple tout de même !
- Et alors ? Répondit Sobek.
- Et alors ? Fit Osiris en s'insérant dans la conversation. Nous devrions comprendre ce qu'il se passe, évaluer le danger puis seulement après agir.
- À ce moment là, il sera trop tard, dit Seth.
- Il est même déjà trop tard pour ce peuple avili, ajouta Aker.
- Ne les juge pas trop hâtivement Aker, interrompit Thot qui ne délivrait ses paroles qu'avec sagesse et parcimonie.
- Vous avez tous raison, dit Osiris en reprenant la main. Il nous faut agir vite pour stopper cette mutinerie désespérée... Mais il faut aussi comprendre ce qu'il se passe.
- D'accord, mais que nous proposes-tu ? Demanda Tabithet.
Hirkhouf se retourna surpris, puis éberlué, il constata qu'il faisait face à un Seigneur de Guerre Hyksôs.
- Mais qu'est-ce qu'il se passe donc ici ? Ainsi, l'Empire des Barbares serait derrière cette tragédie.
- Tu vas vite en conclusion Nomarque. Il est vrai que nous avons décidé de prendre part à l'effondrement du Royaume des Deux Terres, mais nous n'avons pas déclenché les hostilités. Ton peuple a décidé de se suicider seul, mais nous sommes toujours prêts à aider, ha, ha, ha !
- Je dois tirer au clair tout cela.
- Tu devras me vaincre d'abord prétentieux Nomarque.
- Tu seras donc le suivant à tomber, Canopic jars !
De nouveau, les serpentins fusèrent hors de sa main pour dépecer le Seigneur. Curieusement, Yaqoub-her ne réagit pas... Jusqu'à ce que la frappe soir à trois mètres. Confiant, il lança alors sa défense.
- Crystal Dome !
Une demi-sphère de cristal de trois mètres de diamètre entoura alors son corps d'une barrière infranchissable. Les serpentins se fracassèrent sur la protection, ricochant, cherchant en vain une faille illusoire. L'attaque cessa alors. Hirkhouf le dévisageait en haletant.
- Alors, Nomarque, tu abandonnes ? Quel puissant pouvoir que l'esprit, en conviens-tu ?
Mon pouvoir de création de matière n'a de limite que mon imagination. Allons, montre moi jusqu'où peuvent aller les puissants guerriers d'Egypte.
Stupéfait, Hirkhouf leva la tête pour constater qu'un rocher de cent tonnes était miraculeusement apparu au-dessus de lui et allait l'écraser. D'un réflexe, il leva les bras pour attraper la roche. Le choc lui fit plier les genoux, mais il compensa par un déploiement de cosmos. L'effort était important et le Nomarque ne tiendrait pas longtemps.
- Alors, n'est-ce pas trop lourd pour toi, ha, ha, ha !
Il ne pouvait répondre sous l'effort. Impossible d'attaquer avec ce rocher au dessus de lui. Il tenta alors de réagir. Dans une vague de puissance, il parvint à propulser à deux mètres au dessus de lui le rocher et lança son point. Le temps sembla figer la scène. D'un coup, le rocher se fissura puis explosa.
- Bravo à toi. Très beau coup, mais malheureusement inutile.
Le Seigneur de Guerre fit réapparaître à nouveau un rocher mais de deux cents tonnes cette fois. Hirkhouf accusa le coup en le réceptionnant.
- Tu sembles joueur, alors augmentons la difficulté.
Il fit apparaître dans sa main une dague tranchante. Avec un sourire, il lança l'arme blanche qui ouvrit une large entaille sur le torse du malheureux qui hurla de douleur. La roche se rapprocha alors un peu plus du sol. Le Barbare réitéra avec un plaisir sadique sur une autre partie de son corps.
- Je suis piégé, pensa le Nomarque. Je ne peux pas l'attaquer et si je ne fais rien, il me tuera comme un insecte.
Il était perdu. Alors la plus évidente des décisions lui vint. Il lança un regard triste vers son adversaire.
- Tu comprends enfin que tu ne peux rien contre moi. Ce dernier poignard sera pour ton cœur.
- Tu connais donc bien mal les guerriers d'Egypte.
Surpris, il dévisagea son adversaire se redresser avec le rocher au dessus de lui. Son corps grièvement blessé le fit gémir, mais sa cosmo énergie coulait dans ses veines comme autant d'adrénaline. Soudain, il lança de nouveau la roche à trois mètres au dessus de lui.
- Décidément, tu ne comprends rien non plus à l'inutilité de ton geste.
Alors qu'Hirkhouf allait disloquer la roche, il se mit au dernier moment à genoux et abandonna son attention du rocher pour en une seconde diriger son corps vers le Seigneur de Guerre. N'ayant pas le temps de fuir, il lança une ultime attaque.
- Mind Crusher !
La vague la plus puissante qu'il n'ait jamais générée se déploya autour de lui à une vitesse ahurissante. Yaqoub-her déploya son dôme de cristal en guise de défense. Éberlué, il vit que l'onde passa aisément au travers de son infranchissable défense. D'instinct, il plaça son bras gauche devant son visage en se jetant vers le sol pour passer dessous la frappe. Alors que l'onde s'avançait, la roche se rapprochait du corps agenouillé du Nomarque. Cinquante centimètres séparaient la vague du Seigneur, le Nomarque était quant à lui plaqué par le mouvement descendant du rocher vers le sol. Trente centimètres séparaient la roche du sol avec entre le corps du Nomarque dévisageant le Seigneur qui lui commençait à être touché sur la main gauche.
- Si ma frappe touche sa tête avant que la roche touche la mienne, je serai sauvé, pensa l'égyptien.
Ainsi, voici le pari qu'il avait fait. Tuer le Seigneur ferait disparaître le rocher. Un pari hautement risqué. La vague toucha finalement le visage de Yaqoub-her au niveau de son œil gauche. Seulement, le plus fort de la vague ne l'atteignit jamais, car la roche venait de broyer le corps du Nomarque dans un choc sourd et violent. Seule la main gauche de Hirkhouf ressortait de l'amas. Une main noyée dans d'une mare de sang teintant le sable immaculé.
Le choc reçu par Yaqoub-her le fit tout de même valser sur le côté. Le rocher disparut finalement, laissant étalé un amas de chair confus. Un long moment de silence conclut ce combat. Lentement, le Seigneur se mit laborieusement à bouger la main droite, puis après plusieurs essais, comme perdu, il se redressa. Le pâle guerrier pointait son regard vers son bras gauche. Un bras qui ne répondait plus. Il le fit bouger de sa main droite, en vain. Il passa aussi ses doigts valides sur son œil gauche. Dans un éclair de compréhension, il vociféra des insultes.
- Egypte, je te hais. Maudit Nomarque que m'as-tu fais. Mais j'ai survécu et pas toi, va en enfer !
Il se rapprocha du cadavre puis cracha sur les chairs fumantes et enfin inspecta le corps. Il en dégagea la banderole maculée encore accrochée à l'épaulière broyée de l'armure du Nomarque. Il repoussa les lambeaux de chair, ensuite s'entoura le bras gauche et son cou en guise de bandoulière. Son bras ainsi maintenu, il toisa une dernière fois les restes d'Hirkhouf.
- Je prends ça en souvenir.
Il se retourna alors pour repartir au combat. Son corps était amoindri par la paralysie de son bras gauche ainsi que de son œil gauche et son oreille gauche. Il n'en restait pas moins terriblement dangereux.
Les assaillants commençaient à prendre l'avantage. Tout se déroulait comme prévu. La perte d'un Nomarque n'était que pur dommage collatéral.
- Voici la situation, enchaîna Osiris. Au moment où je vous parle, Ankhtyfy (Nomarque du Nome de Ksar Farafra, Centre-Ouest) et Djéhoutyhotep (Nomarque du Nome de Gizeh, Nord-Est) ont levé leurs troupes et attaquent Les Nomes de Til Qsar et Assiout. Il semble aussi que le Nome de Bawiti soit attaqué par une autre armée dirigée par Khnoumhotep (Nomarque du Nome de Siouah, Nord-Ouest). Nous allons agir de façon à les encercler en les attaquant sur trois fronts en même temps. Hedjour, tu te rendras dans le Nome de Til Qsar pour soutenir le Nomarque Hirkhouf dans sa lutte à l'est. Seth, tu assisteras l'armée du Nome d'Assiout et avec le Nomarque Hâpidjefai, tu contre-attaqueras sur le flan ouest. Quant à moi, avec le Nomarque Antef et l'armée du Nome de Thèbes, je bloquerai leur avancée au centre.
- Vous vous rendez compte que vous allez engager 200 000 soldats ? Interrogea Isis. Avec près de 400 000 hommes sur les champs de bataille, nous allons provoquer un véritable carnage !
- La fin justifie les moyens, lui répondit Seth. Nous devons faire avorter cette rébellion dans l'œuf. J'aurai juste préféré les affronter au centre, je ne suis pas un lâche !
- Seth, fit Osiris, s'il reste encore un moyen de stopper cette folie avec un minimum de sang, je veux pouvoir saisir cette opportunité. Je suis sur que quelque chose sera possible à Bawiti. De même, Hedjour, Seth, je vous demande de vous raisonner et de chercher par tous les moyens possibles à éviter une boucherie inutile.
- Et nous, demanda Isis, que ferons-nous en attendant ?
- Je te laisse le pouvoir Isis durant cette campagne qui pourrait s'avérer longue. Organisez ensemble une défense efficace, mais ne rendez pas vulnérables les autres Nomes.
Seth jubila en entendant ces mots. Osiris avait donc donné tous pouvoirs à son épouse et il avait réagi exactement comme il s'y attendait. Son mépris pour ce Maître des Dieux décidément bien faible et aveugle ne fit que croître. Les morceaux du puzzle commençaient à s'emboîter et le piège se refermait inexorablement. Et Thèbes serait à présent affaibli. Tous avaient les yeux fixés vers le nord, ils ne s'attendraient pas à sa surprise élaborée par Sobek et venant du sud...
Les quatre Dieux félons, Seth, Sobek, Bastet et Hathor, échangèrent un regard complice. Regard capté malencontreusement par Isis.
- Comment allons-nous procéder et quand partons-nous ? Répliqua Hedjour.
- Cet après-midi. Mais avant cela, Seth et toi allez venir avec moi dans mes appartements pour discuter plus en détails de notre stratégie.
- Osiris ! L'attrapa son épouse alors qu'ils partaient.
- Que veux-tu ?
Devant son silence intrigant, il leur demanda de partir devant.
Ainsi, le plus tragique chapitre de la Grande Histoire égyptienne allait bientôt s'écrire en lettres de sang, le sang de centaine de milliers de combattants...et de Dieux ?
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #34 le:
14 juin 2013 à 21:53:50 »
Bonsoir,
Le chapitre 30 «
Rivières pourpres.
» de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos...) sur le lien en bas.
Synopsis :
Hedjour, Seth et Osiris arrivent enfin sur le front nord pour prêter main forte aux défenseurs submergés. Ils vont constater, effarés, l’ampleur de la menace. Devant eux s’étendent à présent des centaines de milliers de combattants. Mais l’étau se resserre inexorablement autour de la capitale Divine. Déjà, les troupes soulevées par le discours perfide de Sobek, se rapprochent des portes du sud de Thèbes.
Entre rencontres troublantes, surprenantes, tant attendues qu’inattendues, une valse de personnages voit leurs destins se fondre avec un avenir plus qu’incertain.
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 30 : Rivières pourpres.
Quatre cent kilomètres de sable séparaient Abou Sim bel de la capitale affolée. Quatre cent kilomètres d’une fausse quiétude dans laquelle se réfugiait Nephtys. Elle venait juste d’évoquer à Isis, épouse d’Osiris, ses inquiétudes quant aux agissements de Seth et de ses acolytes. Perturbée, elle ne savait plus que penser. Depuis quelques jours, elle déambulait sans savoir que faire ni que penser. Elle doutait de tout à présent, son mari, le Khus, l’avenir du Royaume des Deux Terres. Elle sombrait peu à peu dans la dépression. Elle ne prêtait plus attention à son apparence et arborait un air triste et absent.
Dans ce contexte plutôt tragique, une voix manqua de lui faire sortir le cœur de son buste.
- Bonjour.
Elle se retourna surprise, son coeur battant la chamade, se raccrochant aux voilages de la fenêtre.
Le Palais de Seth affichait une tranquillité qui sans nul doute serait bientôt brisée. En effet, sur le flanc est du Nome d’Assouan dans lequel se situait le palais, un nouveau front sanglant venait de se déployer. Le puissant Nomarque Metjen du Nome d’Assouan affrontait l’armée du Nome d’Hamat situé à l’est de celui de Thèbes et gardé par le Nomarque Djouked. Les cent mille soldats de Metjen, manipulés par les discours habiles et haineux du Dieux Sobek, dévalaient sur les quarante mille pauvres défenseurs basés au sud d’Hamat. Les autres troupes du Nome d’Hamat se dépêchaient de venir en renfort, mais arriveraient-elles à temps ?
Personne n’ayant imaginé une guerre civile, le Nomarque Djouked n’était pas préparé à un tel scénario catastrophe. Déjà le sang coulait dans un flot de cris. Des explosions de Divine Lights fracassaient des chars de guerriers et les cavaleries de chameaux labouraient les fantassins. Le flot de cosmos des sphères mortelles croisait celui de flèches se brisant sur des boucliers de bois. Le sol vibrait sur plusieurs kilomètres sous les vagues des assauts.
Mais Hamat n’était pas le seul Nome éclaboussé par le sang. Déjà, le Nomarque Khoui du Nome d’Al-Kabîr, attaquait le sud du Nome de thèbes. Ses cent mille soldats étaient en train de massacrer le poste avancé au sud ouest de la capitale. Le Nebka Ikou, Ouser du Nomarque Antef, était abasourdi par cette attaque aux portes du Domaine des Dieux. Il n’arrivait pas à croire ce qu’il voyait. Des égyptiens l’attaquaient.
Au nord de Thèbes, la situation n’était pas meilleure pour les soldats loyalistes. Peu à peu l’étau se refermait autour du Khus. Dans un nuage or et émeraude, Hedjour, le Dieu Singe, apparut au milieu de l’oasis de Dakhla, capitale du Nome de Til Qsar. A peine reformé, il réalisa avec stupeur qu’il se trouvait au milieu de ruines fumantes jonchées de centaines de corps éventrés et aux entrailles débordantes de soldats maculés de sang. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il tenta d’interpeller des guerriers et qu’ils tournèrent simultanément leurs visages sombres et froids vers lui. Son instinct tira à ce moment une sonnette d‘alarme. Leurs yeux d’obsidienne vides de présence le foudroyèrent. Que se passait-il ici ? Brusquement, il les vit s’élancer vers lui, sabre levé.
D’un bon salvateur, il évita les premières salves de Divine Lights lancées à son encontre. Avec une aisance divine, il rebondit sur le sol et les façades encore érigées qui explosaient peu après au rythme des dizaines de sphères s’écrasant. Ce n’est pas qu’il se sentait en danger mais l’ampleur de l’armée des assaillants, leur regard et leur avidité de sang l’inquiétait. Qui était derrière tout cela ? Le temps n’était pas à la recherche de la réponse, il devait tout d’abord jauger les forces en présence.
Après une vingtaine de nouvelles acrobaties, il arriva au pied des restes de la tour de guet placée au centre de l’oasis. Le flot de sphères allait en s’accroissant et il percevait au moins cent départs vers sa direction. Il sauta en rebondissant sur la tour qui commençait à aussi s’effondrer sous les impacts. Il devait faire vite car la situation devenait de moins en moins tenable. Arrivé au sommet branlant de la tour déjà inclinée dans sa chute, il sauta le plus haut possible dans les airs pour atteindre une hauteur d’une centaine de mètres et enfin se stabiliser un instant dans le ciel. Ce qu’il vit ne le réconforta pas. Devant lui s’étendait près de trois cent milles guerriers. L’envergure du front le sidéra.
Après un dernier regard, il s’évapora juste à temps pour ne pas être percuté par les Divine Lights. La luminosité dégagée par les impacts simultanés éblouit les regards vides des soldats parasités.
Hedjour se matérialisa cinq cent mètres au sud du front. Un peu inquiet dans un premier temps, il inspecta les troupes qui l’entouraient à présent. Leurs regards étaient cette fois naturels et habités. Il était dans le bon camp. Sans attendre, Sarenput, le Ouser du Nomarque Hirkhouf l’accueillit avec comme un sauveur.
- Seigneur, le Nomarque Hirkhouf est tombé. Les échos des affrontements nous remontent qu’un Seigneur de Guerre Hyksôs l’aurait vaincu.
- Un Barbare ?! Mais que ce passe-t-il ici ?
- Nous sommes complètements dépassés par la situation. Nos ennemis sont nos frères. Mais ils ont quelque chose d’étrange dans leurs yeux. Nous accusons des milliers de blessés et nos forces diminuent à vue d’œil. Sans votre aide nous ne tiendrons pas jusqu’à la tombée du jour.
Des sons sourds d’impacts de projectiles leurs rappelèrent qu’ils se trouvaient proche du front.
- J’ai pu constater que vos troupes sont en position de se faire déborder par l’est. Renforcez les fronts est et ouest, je vais effectuer une percée au centre.
- Mais sans Nomarque nous ne ferons pas le poids contre le Seigneur de Guerre.
- Ne vous inquiétez pas de cela, je m’en charge.
- Avec votre aide, nous vaincrons ho Dieu Hedjour.
De son côté, Seth venait d’arriver au camp d’Assiout. La capitale du Nome du même nom était déserte. Aucun soldat n’y était plus posté. Des flots de résidant transportant leurs maigres objets de valeur fuyaient la ville pour se rendre vers le sud salvateur. Seth interpella un pauvre bougre.
- Où sont passées les troupes du Nomarque Djouked ?
- Seigneur, tous les soldats sont partis au front sur le plateau de Kiba. Les armées du nord se sont rebellées et nous attaquent. Sauvez-nous de ce désastre, ho Dieu.
Nullement affolé et presque rassuré, le Dieu fourbe se dit que les choses prenaient bonne tournure. Thèbes n’était plus très loin. D’un pas sur, il s’évapora pour se joindre aux hostilités, mais dans quel camp…
Osiris fut le dernier à rejoindre son poste. Apophis sentit aussitôt son arrivée sur les lieux.
- Mon cher Khnoumhotep, notre invité vient d’arriver.
- De qui parlez-vous Seigneur ?
- Du dernier obstacle avant notre victoire finale.
- Vous voulez dire qu’Osiris, le Maître du Khus en personne, nous fait l’honneur de nous affronter ?!
- Oui. Occupe-toi des autres, je me charge de lui.
Dans une décharge de cosmos, le néo Dieu s’élança comme un papillon attiré vers la lumière. Resté seul, Khnoumhotep monta sur son char et se lança avec ses cent mille guerriers dans une charge sanglante. L’heure de l’épilogue de leur rébellion était maintenant proche.
Au centre de la salle du trône du palais des Dieux, Isis regardait anxieuse par la fenêtre ensoleillée. Elle sentait que quelque chose de tragique se jouait en ce moment. Jamais le Khus n’avait autant été divisé, jamais autant d’intrigues ne s’étaient jouées dans l’ombre. Elle cherchait comment ils en avaient pu arriver là. Dans ce moment de doute et de réflexion, une petite voix fragile se fit entendre dans son dos.
- Déesse Isis ?
- Oui, répondit-elle d’une voix surprise sans se retourner.
- Déesse, des envoyés d’une certaine Déesse Athéna requièrent un entretien avec le Khus.
- Athéna ? Je ne connais pas de Déesse portant ce nom. Quant au Khus, nous ne sommes plus nombreux au palais. Fait les entrer, je vais toutefois m’entretenir avec eux, répondit-elle avec un regain d’intérêt. Va aussi quérir les autres Dieux.
Lentement, la Déesse vit deux silhouettes un peu intimidées pénétrer dans la grande salle. Deux hommes, l’un haut de près de deux mètres et le second haut d’un mètre soixante dix, s’avancèrent lentement. Ils portaient tous deux une toge blanche bordées d’un liseré bleu azur. Ils avaient une couleur de peau blanche, des cheveux sombres frisés et le plus grand portait une barbe. Assurément, ils n’étaient pas Egyptiens. Arrivé à deux mètres d’Isis, ils s’agenouillèrent.
- Nous sommes honorés que vous ayez accepté de nous recevoir, Déesse d’Egypte.
- Qui êtes-vous ?
Le plus grand parla en premier.
- Nous venons de Grèce. Nous sommes envoyés par la Déesse Athéna afin de vous affirmer l’amitié de notre peuple et nouer des relations entre nos deux civilisations.
- Je ne connais pas ce pays et n’ai pas eu d’écho de votre Divinité.
Le second prit à son tour la parole
- La Grèce se situe au nord de l’Egypte, par delà la mer. Notre civilisation est jeune en comparaison du Royaume des Deux Terres. Mais notre Panthéon ne se compose pas d’une seule Déesse mais d’une douzaine de Dieux. Je me nomme Aetion, Chevalier du Scorpion. Je suis l’un des douze gardiens d’Athéna. Mon ami Chrysanthe est le Chevalier du Lion et est lui aussi un des douze gardiens de notre Déesse.
- Maintenant, je comprends mieux les dires du Nomarque Khnoumhotep lorsqu’il nous relatait l’existence d’une nation en plein éveil.
- Ainsi donc, de nouveaux Dieux se sont éveillés. Fit Thot en pénétrant dans la salle.
- Amis ou ennemis ? Surenchérit Thabitet d’un air amusé.
- Mais comment ont-ils pu arriver jusqu’ici sans encombres, compte tenu des luttes qui secouent notre domaine ? Interrogea Aker.
- Je suis d’accord avec Aker, fit Horus pour finir la série de questions.
- Nullement impressionné, Chrysanthe prit la parole. Nous avons descendu le Nil en felouk depuis Guizèh sans rencontrer aucune difficulté. Il est vrai que nous avons croisés des traces de luttes mais sans croiser aucun combat.
- Je pense que vous avez eu de la chance, confirma Thabitet sur un air acide.
- Il est vrai que vous arrivez dans un moment plutôt difficile reprit Isis. Quant à établir des relations entre nos nations, nous devrons en discuter ultérieurement. Notre nation fait face à une guerre civile sans précédent. Le Maître de notre assemblée Divine, le Dieu Osiris, et deux autres de nos pairs sont partis en toute hâte porter main forte sur les fronts qui ont éclaté non loin de notre palais.
- Pourquoi ce soulèvement, ho Déesse Isis, interrogea Aetion.
- Nous ne comprenons pas la raison d’une telle folie. Osiris nous en apprendra sans doute plus sous peu, les rassura Thot.
- Il n’en reste que près de 400 000 hommes sont en train de se déchirer aux portes du Khus ! Argua Thabitet.
- Calme-toi, Thabitet, le coupa Aker, nos hôtes ne doivent pas être témoin de nos querelles. En parlant de querelles justement, où sont donc passés les autres membres du Khus ?
Après ce moment de perte de contrôle, Nephtys toujours accrochée aux voilages se redressa lentement.
- Mais qui êtes vous ? Et comment êtes-vous entré ici ?
- Il est vrai que ma venue est pour le moins surprenante. Il est vrai aussi que j’ai du user de ruse et de discrétion pour vous approcher, fit l’homme avec un sourire malicieux. Mais il fallait que je vous voie.
Elle s’avança lentement vers une table garnie d’un plateau doré où trônaient une carafe et une coupe. En tremblant encore du choc émotionnel, elle se servir de l’eau.
- Bien, à présent vous me voyez mais cela ne me dit toujours pas qui vous êtes et ce que vous me voulez.
- Bonne question. Qui suis-je, telle est la question. Je vous laisse deviner.
L’homme s’avança vers elle à petit pas. Qui pouvait bien être cet être d’une vingtaine d’années. Ces habits déchirés et ses cheveux ébouriffés affichaient une pauvreté qu’elle n’avait pas l’habitude de croiser. Il se tenait maintenant à un mètre d’elle.
- Je ne vois pas, répondit-elle un peu perturbée et remplie de doutes.
- Laissez écouter votre cœur.
Un temps perdue, un éclair de lucidité éclata dans son esprit. Elle lâcha soudain sa coupe qui s’écrasa sur le sol pour se jeter dans les bras de cet inconnu. D’une voix sanglotante, elle regarda cet être surgit du passé.
- Anubis ! Mon fils, que je m’en veux tellement de t’avoir abandonné !
- Il y a temps d’années, mère…dit-il en pleurant. Temps d’années que j’attends ce moment.
Tous d’eux s’étreignirent pendant un long instant. La mère et le fils s’étaient enfin retrouvés.
A la frontière entre Assouan et Hamat, la garde avancée du Nomarque Djouked avait été laminée en quatre heures seulement. Mais Djouked venait de rejoindre le front avec 70 000 nouveaux soldats. Le combat rééquilibré entrait dans un nouveau chapitre. Perdus au milieu des guerriers les deux Nomarques Metjen et Djouked luttaient férocement.
- Wild papyrus ! Hurla Metjen vers son adversaire.
Son poing droit s’élança vers Djouked qui de justesse évita l’attaque.
Les paillettes de cosmos fusèrent vers les soldats disposés derrière eux. Indifféremment, une vingtaine d’assaillants et de défenseurs furent touchés. Des paillettes de cosmos touchant les corps guerriers surpris sortirent des centaines de papyrus qui les transpercèrent de par en par dans un nuage de sang. Vingt nouveaux buissons mêlant le rouge écarlate au vert végétal décoraient à présent les lieux.
- Tu as perdu la tête pour tuer tes propres hommes Metjen, harangua Djouked.
- Ce ne sont que des dommages collatéraux. L’important est d’arrêter la folie d’Osiris !
- Quelle folie ?! C’est toi qui as semé le sang !
- Le Khus est manipulé, Osiris veut la destruction de notre Royaume. Il a même fomenté une alliance avec les Barbares Hyksôs pour nous asservir.
- Quoi ?! Mais tu divagues Metjen, aucune alliance n’a été passée, c’est impossible. Le Royaume des Deux Terres ne s’abaisserait jamais à ça. Cesse tes délires, il n’existe rien de cela.
- Tais-toi Djouked, le Dieu Sobek nous a prévenu qu’Osiris vous a perverti. Nous devons sauver l’Egypte.
- Sobek ? Tu oses préférer croire ce Dieu haineux à Osiris ? C’est toi qui es manipulé par Sobek !
- Ne blasphème pas un Dieu d’Egypte, vociféra Metjen. Ne te fatigue pas, ta félonie n’a pas d’emprise sur moi. Tu vas payer pour ta traîtrise.
- Mais c’est toi qui trahis le Khus.
- Wild papyrus !
Décidé à sauver ses maigres troupes, Djouked enchaîna une série de sauts en slalomant entre les attaques meurtrières. Il s’arrêta finalement en zone dégagée pour se retourner vers Metjed.
- Tu comprends enfin que toute fuite est illusoire ? Ironisa Metjen.
- Non, j’avais seulement besoin de place. Blissful Expiation !
Djouked agita ses bras frénétiquement devant lui. Chaque mouvement généra une courbe lumineuse incurvée suivant le mouvement du bras. Chaque objet touché explosait comme frappé d’un fouet surpuissant. Des jets de sable jaillissaient vers le ciel sur un angle de 120 degrés devant le Nomarque. Metjen, sur de lui, n’essaya même pas de fuir.
- Hiding Shores !
Il esquissa un geste de ses deux bras partant du sol vers le ciel. A ce moment, des milliers de papyrus jaillirent du sable pour darder les tiges à cinq mètres.
Les fouets de Djouked fauchaient la végétation comme pour une moisson. Mais plus, les papyrus ployaient, plus de nouveaux rejaillissaient. Désappointé, l’assaillant intensifiât son attaque. De son côté, Metjen redoublait d’effort pour résister. L’énergie déployée était à présent colossale. Peu rassurés, aucun soldat n’osa se rapprocher d’eux. Si bien que peu à peu deux fronts bien distincts se créèrent. Malgré tout, les forces assaillantes de Metjen, à présent guidées par son Ouser, El-Kab, prenaient lentement le dessus sur celles défensives de Djouked. Dans peu de temps, la seconde vague serait mâtée. Et cette boucherie mêlant 170 000 guerriers terminée. Seule l’issue du combat entre les deux Nomarques pouvait changer la donne.
Sur le front du sud ouest les hommes du Nomarque Khoui avaient rencontré moins de résistance. Les 30 000 soldats postés et défendu par le Ouser Ikou du Nomarque Antef avaient été balayés. Le Nomarque était malheureusement parti défendre le nord du Nome de Thèbes contre d’autres assaillants. Déjà que d’imaginer le Nome attaqué était impensable, alors deux fronts… Khoui, jubilait devant sa facile victoire. Il n’avait perdu que 10 000 hommes et il lui en restait suffisamment pour marcher sur la capitale des Dieux, Thèbes. Le Nomarque toisa le cadavre dépecé d’Ikou. Il cracha sur ses chairs puis poussant de son pied droit une jambe détachée du corps du Ouser, il reprit sa marche. Imitant leur chef, les hommes traversèrent sans remords les restes des pauvres défenseurs jonchant le sol. Seulement 60 kilomètres les séparaient à présent du palais des Dieux.
Hedjour, le Dieu singe, s’était élancé au cœur du front hostile. Devant lui se tenait près de dix milles guerriers avides de sang. Il sentait au fond de lui que le Barbare se trouvait non loin derrière ce mur infranchissable. Enfin, pas pour un Dieu…
Le Dieu fit briller ses yeux d’une lueur vert émeraude et il serra les mâchoires de rage.
- Pauvres fous, je ne sais quel sortilège vous manipule mais je me dois de vous arrêter. Votre mort sera rapide. God’s Wrath !
Ses mains se mirent aussi à briller alors qu’il continua sa course colérique. Devant lui se s’avançait plus de mille Divine Lights. D’une agilité rapide et maîtrisée, il les évita une à une à la vitesse de la lumière. Il était déjà sur les premiers assaillants, il effectua un salto au dessus des deux premiers, empoigna leur tête dans chaque main et d’un geste violent, il tira de toute sa force Divine. Dans un déchirement glauque, il arracha les deux têtes toujours attachées à leur colonne vertébrale de leur corps puis les jeta au sol. Dans une furie sanglante, il écartela tous ceux qui se présentaient autour de lui. Son avancée rapide laissa derrière lui un charnier de corps agonisants. Après une minute seulement, deux cents hommes étaient tombés sous ses assauts. Soudain, perdu dans ses attaques, il ne vit pas arriver sur lui quarante sphères de cosmos. D’un geste, il s’accroupit, se concentra et se releva en laissant exploser une onde titanesque. Les projectiles furent absorbés et deux cents nouveaux guerriers pulvérisés.
Au centre du cratère, il esquissa un sourire glacial car devant lui se trouvait Yaqoub-her, le Seigneur de Guerre qui avait vaincu Hirkhouf.
- Ainsi, voici donc le Barbare qui est à l’origine de tout ce chaos ! Je vois que vous avez gardé un souvenir du Nomarque.
En effet, le Seigneur de Guerre était à présent handicapé au niveau de son bras et son œil gauche. La banderole d’Hirkhouf, prise comme trophée, maintenait le bras amorphe.
- Ce n’est que partiellement vrai, répondit le barbare nullement impressionné. J’ai bien terrassé le Nomarque dont vous parlez mais je ne suis pas l’origine de tout ceci, même si je suis heureux de participer à la chute de votre Nation. Le Dieu Apophis, nous ouvre la voix.
- Dieu Apophis ? Ainsi un nouveau Dieu tire les ficelles de ce massacre. Mais d’où vient-il ?
- C’est vous qui l’avez créé ! Votre Royaume dégénéré a lui-même enfanté le mal qui va le détruire, ha ha ha !
- Un égyptien ?! Dites-moi où le trouver.
- Me croyez-vous si naïf, égyptien ? D’ailleurs de quel Nome êtes-vous le Nomarque ? Je tiens à connaître le pedigree de mes victimes.
- Votre première erreur a été de refuser de me répondre. La seconde de me demander qui je suis…Mon nom est Hedjour, Dieu Singe du Royaume des Deux Terres.
A l’annonce de son adversaire, Yaqoub-her sentit son assurance s’effondrer. Combattre un Nomarque, soit, même si son handicap le pénaliserait mais un Dieu c’était tout autre chose. Il ne devait pas y penser sous peine de douter. Sans attendre, il déploya sa cosmo énergie et passa brusquement à l’assaut.
Laissant libre son esprit pour la matérialisation physique de ses attaques, il transforma le sol sous les pieds du Dieu. Le sable se mit alors à devenir meuble et à engloutir le Dieu surpris. Sans perdre de temps, il lui projeta un jet de lames tranchantes.
Hedjour, tout d’abords désappointé, ne vit qu’au dernier moment la salve tranchante. Mais un Dieu ne se laisserait pas abattre si facilement. De sa main droite lancée vers l’avant, il stoppa net le flux tranchant.
Son corps était à présent englouti jusqu’à la taille. Yaqoub-her fut surpris de la facilité avec laquelle il avait pris le dessus sur un Dieu. Mais Le Dieu Singe ne perdit pas sa superbe.
- Barbare, parlez et je vous promets une mort rapide. Où se trouve cet Apophis ?!
- Vous ne manquez pas d’air Dieu de pacotille. Essayez d’abord de survivre.
- Tant pis pour vous.
Le torse du Dieu était à présent à moitié recouvert. D’un saut aisé, Hedjour se libéra du sol pour s’élever haut dans le ciel. Subjugué, le Seigneur de Guerre mit quelques secondes à réagir mais il contre-attaqua.
- Dark Curse !
Le Barbare tendit son poing valide vers l’avant et ouvrit la main comme pour libérer un papillon. Une lumière intense s’en échappa alors. Des myriades de jets lumineux fusèrent vers le Dieu.
Tout d’abord, une énorme une vague de cosmos le frappa mais sans faire de dégâts. Le Dieu amorça sa descente vers le Seigneur. Immédiatement après, une volée de vautours fonça sur lui sans plus de succès. Désabusé par si peu de réussite, Yaqoub-her devait se surpasser pour vaincre ce Dieu. Une nouvelle idée germa, simultanément concrétisée. Un maelström de chaînes se déchaîna sur Hedjour. Totalement submergé sous l’amas de chaînes, il s’effondra sur le sol et disparu sous une montagne métallique. Le Barbare jubila. Il avait finalement réussi a terrassé son adversaire. Malheureusement, sa réjouissance ne fut que de courte durée. La pile se mit à vibrer puis explosa dans les airs. Le Dieu Singe, nullement affecté, fixait le Seigneur de Guerre. Il se mit à avancer doucement vers Yaqoub-her.
- Dernière chance, dit-il gravement.
- Jamais, hurla le Barbare.
Alors qu’Hedjour marchait, des centaines de pointes rocheuses sortirent du sol pour essayer de l’empaler. De gestes calmes et puissants, il brisa les concrétions une à une. Soudain, un mur de marbre haut de dix mètres lui barra le passage.
- Ne voyez-vous pas que tout ceci est vain. Je n’ai plus de temps à perdre. Si vous ne voulez pas parler, je n’ai plus rien à faire ici. God’s Wrath.
Concentrant sa cosmo énergie Divine, Hedjour fonça droit au centre du mur épais de 10 mètres. Dans une détonation énorme, la muraille s’effondra en faisant trembler le sable. Mais le Dieu ne prit pas le temps de contempler son œuvre. Il poursuivit sa course jusqu’au Barbare. Arrivé à son but à la vitesse de la lumière, il arma son bras droit et le plongea dans les entrailles du Seigneur de Guerre médusé. Sa main navigua au travers des tripes gluantes et chaudes pour finalement se refermer sur une forme longiligne et dure, sa colonne vertébrale. D’un coup sec et puissant, Le Dieu Singe l’arracha et l’expulsa hors du corps de Yaqoub-her. Le Dieu, l’avant bras ruisselant de sang, leva son trophée devant les yeux exorbités du Barbare avec une bouche ouverte.
- Vous auriez du parler.
Comme au ralenti, le corps aux entrailles béantes, s’effondra sur le sol. Nullement satisfait, le Dieu se retourna et repartit vers ses troupes et le Ouser Sarenput. Depuis son entrée en scène, ils avaient repris l’avantage sur les assaillants et sans chef. Bientôt ils auraient le dessus. Le temps de la reconquête des territoires perdus pouvait commencer.
A plusieurs kilomètres au sud, le Nomarque Metjen était éberlué par sa blessure. Non pas qu’elle soit fatale, mais parce qu’il venait avait son avant bras gauche perforé par une dizaine de papyrus, ses papyrus… Cela s’était passé si vite. Après plusieurs joutes entre lui et le Nomarque Djouked, il avait réussi à percer sa défense et lui lancer son arcane favori, le Wild Papyrus. Au moment où ses paillettes de cosmos allaient atteindre leur but, Djouked avait hurlé « Baneful Remorse ». Ensuite, l’impensable arriva. Son adversaire ne put éviter toute son attaque et fut touché au bras gauche par des paillettes. Immédiatement et comme prévu des papyrus lui perforèrent le bras. Mais au même instant son bras fut lui aussi blessé, sans même avoir été touché. Que lui avait-il fait ?
- Que m’as-tu fait Djouked ?!
- Moi, rien, c’est toi …
- Quoi, moi ???
- Je possède un arcane défensif imparable. Mon Baneful Remorse me protège à présent.
- Quel est ce pouvoir que je ne puis vaincre ?
- Le pire pour toi. A partir de maintenant, chaque blessure que tu m’infligeras te sera inexorablement répercutée. Je ne peux que vaincre, Metjen. Arrête cette folie !
- Jamais, ton tour de passe-passe n’est que du bluff.
Avec encore plus de rage, Metjen, harassa Djouked. Mais il résistait tant bien que mal aux assauts. L’assaillant lui décocha soudain un violent coup de genoux dans le ventre qui le fit voltiger dans les airs, un filet de sang giclant de sa bouche. Djouked s’effondra dans le sable cinquante mètres plus loin. Instantanément, Metjen ressentit lui aussi un violent choc dans son ventre et il chut sur le sol, un liquide chaud écarlate coulant de sa bouche.
- Il ne m’a porté aucun coup ! Il dit donc vrai. Comment le vaincre alors ?
Djouked se releva difficilement et se rapprocha de lui. Metjen le dévisageait comme ne sachant plus comment aborder ce combat.
- Je vois que tu comprends à présent la situation. Tu n’as aucune chance.
Perturbé mais ne voulant se soumettre, Metjen repassa à l’attaque.
- Non !
- Si c‘est ton choix.
L’assaillant craignant inconsciemment les répercussions de ses attaques retenait ses coups. Il n’en fallait pas moins à Djouked pour entrevoir une opportunité de prendre l’avantage. Presque à bout portant il décrocha une attaque.
- Blissful Expiation !
D’un seul bras valide, il effectua un enchaînement de mouvements rapides qui déclenchèrent fouets de cosmos déchaînant des multitudes d’explosions sur Metjen. Son corps se macula de sang alors qu’il se secouait dans une valse mortelle. Metjen ne fut sauvé de la mort que par l’irruption de son Ouser El-Kab qui sauta afin de l’extraire du flot ravageur.
Légèrement blessé El-Kab reposa le corps mortellement touché de Metjen sur le sol.
- Maître, reposez-vous, je vais prendre la suite du combat.
- Non, répondit le Nomarque au corps tremblant encore des coups reçus. Je dois finir ce combat seul.
- Mais vous n’êtes plus en état !
- Ce combat est le mien ! Hurla-t-il
Il se redressa lentement et repoussa d’un regard noir tout aide de son Ouser.
- Quoi qu’il en coûte, je vais le vaincre. Toi, prends la tête de nos troupes et marche sur Thèbes. Quoi qu’il arrive à présent ne te retourne pas.
- Mais…
- Obéis !
- Bien maître. Je mènerai cette lutte en votre nom, en attendant votre arrivée.
Sur ces mots le Ouser, fixa la silhouette retournée de son Nomarque, comme pour un dernier au revoir et reprit sa course.
- Tu es plus mort que vif, Metjen, pourquoi continuer ce combat. Tu sais bien que tu ne peux rien contre moi !
- Il est vrai que es vraiment puissant mais je te vaincrai !
N’attendant pas de réponse de son adversaire, il fit exploser toute sa cosmo énergie. Rapidement imité par Djouked. L’énergie en présence était colossale. Le sable volait à présent dans la tempête cosmique. Leurs cheveux fouettés par les vagues de puissance semblaient être devenus fous. Soudain, le corps meurtri de Metjen chargea le Nomarque. Nullement impressionné, Djouked s’élança lui aussi. Les trajectoires sanglantes allaient bientôt entrer en collision.
Arrivés à cinq mètres l’un de l’autre, Metjen sauta pour l’attaquer par les airs. Son adversaire, confiant par son arcane de défense stoppa sa course. Il fut le premier à attaquer.
- Blissful Expiation !
Quelques millièmes de secondes après Metjen répliqua par son ultime attaque.
- Noun’s Mangrove Swamp !
Un million de racines jaillirent puissamment du corps de Metjen dans toutes les directions. Les fouets cosmiques de Djouked les rencontrèrent et en détruisirent une quantité impressionnante. Mais il était dépassé par l’ampleur de l’attaque. Son corps se trouva perforé de partout. Mais cela ne s’arrêtait malheureusement pas là. A chaque impact, une tâche de nécrose apparaissait et grandissait sur son corps. Les racines mortelles de la mangrove du fleuve Noun, fleuve du royaume des morts emportant les âmes des défunts égyptien, étaient une attaque surpuissante mais aussi nécessitant tellement d’énergie de la part de celui qui la lançait qu’elle ne pouvait être utilisée qu’une seule fois par combat. Sachant, l’issue désespérée, Metjen avait joué son va-tout sur un dernier assaut. Djouked fut submergé et son corps s’écrasa dans le sol. Le cadavre ruisselant de sang, empalé par des racines et devenu quasiment noir par les nécroses générées gisait à présent sur le sol. Metjen était satisfait mais se savait condamné.
Ce qui était arrivé peu de temps auparavant et qu’il avait prévu ne manqua d’arriver de nouveau. Son corps convulsa et se démantibula sous les apparitions des racines mortelles et des nécroses associées. Presque achevé, il eut la force de prononcer une dernière phrase.
- Djouked, je t’ai vaincu ! El-Kab, je t’ai ouvert la route. C’est à toi maintenant de délivrer Thèbes du joug d’Osiris !
Et il s’effondra. Les deux Nomarques avaient péris dans cette lutte fratricide. El-Kab et ses troupes ayant remporté la lutte, ils marchaient à présent vers la capitale des Dieux. Il savait qu’il ne reverrait jamais son Nomarque. Il était furieusement déterminé à mettre Thèbes à feu et à sang.
Lien :
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ayun
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #35 le:
14 juin 2013 à 22:16:13 »
Pas encore tout lu (j'en suis qu'au tout début) mais ça m'a l'air intéressant tout ça .
En plus tes images sont plutôt réussis
Continue à faire bruler ton cosmos
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Carpe diem
alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #36 le:
18 juin 2013 à 21:24:09 »
Salut Ayun !
Merci pour ton commentaire.
Quand tu écris début c'est sur quel chapitre ? N'hésite pas à venir en discuter. [:jump]Pour ton info, tous les chapitres ont été écrits et seront publiés sous peu. Tu peux lire sans crainte car tu connaîtras la fin...
Sur mon site perso, mis en lien, tu trouveras d'autres infos complémentaires, une chronologie, des fanarts avec fiches explicatives des personnages, des vidéos montages...
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #37 le:
23 juin 2013 à 12:05:52 »
Bonjour,
Le chapitre 31«
Les 7 portes.
» de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos...) sur le lien en bas.
Synopsis :
Apophis se retrouve face à face avec son ennemi tant recherché, le maître du Khus. Il va enfin pouvoir venger ses parents et faire payer à Osiris toutes les souffrances qu’il a vécu. Mais le Dieu parasite va devoir affronter son pire adversaire, lui –même. Peut-être son plus dur combat… A plusieurs centaines de kilomètres, Thèbes est à feu et à sang. La capitale divine subit l’assaut des troupes séditieuses. Pour Chrysanthe et Aetion, les chevaliers d’Or émissaires d‘ Athéna, l’heure est au choix d’entrer ou non dans un conflit qui n’est pas le leur. De leur décision incombera l’avenir du Sanctuaire.
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 31 : Les 7 portes.
Chapitre en clin d’œil au livre « les Thanatonautes » de Bernard Werber.
Émergeant gracieusement des volutes de sable, le Maître du Khus apparut comme par enchantement sur la crête d'une haute dune. Devant ses yeux ébahis, Osiris voyait se dérouler une tragédie inimaginable. Ses propres troupes étaient en train de s'entre-déchirer. La clameur guerrière inondait le paysage sonore de rage et de souffrance. Il lui fallut quelques secondes avant de reprendre ses esprits et chercher qui pouvait bien être derrière un tel chaos.
Ses errances mentales furent soudainement ramenées à la réalité lorsque qu'une voix l'interpella.
- Vous venez témoigner de votre déchéance ?
Osiris se retourna surpris pour constater qui osait interpeller un Dieu.
- Qui êtes-vous ?
- Qui suis-je ? Merci de me laisser me présenter. Je pense avoir affaire au Maître des Dieux du Royaume des Deux Terres, alors je me dois de vous faire honneur. Je suis un bâtard, fils d'un de vos plus fidèles Nebkas et d'une Barbare Hyksôs. L'Egypte a détruit ma vie, assassiné mes parents, meurtrie ma chair et fait de moi un être de haine. Mon existence n'a plus d'autre but que de détruire ce domaine maudit. Qui je fus n'a plus aucune espèce d'importance. Aujourd'hui, je me nomme Apophis et je vais vous détruire, vous et les autres Dieux fantoches !
- Votre récit me peine, Apophis, mais vous ne devez pas faire payer les erreurs d'individus abjectes à tout un peuple. Arrêtez là votre vindicte sanglante. Vous ne gagnerez rien à semer la mort. Je ne sais d'où vous avez pu obtenir cette Armure Divine, bien que maintenant certaines évidences me sautent aux yeux, mais elle ne pourra pas vous permettre de vaincre le Khus. Soumettez-vous à moi et je vous promets un jugement clément.
- Vous croyez vraiment que j'en suis arrivé là pour tout arrêter sur de belles paroles ? Je veux voir Thèbes sous un déluge de flammes et je piétinerai votre dépouille ! Hatred Tide !
Osiris ne s'attendant pas à une telle débauche d'énergie de la part de ce parfait inconnu, ne réagit que part réflexe à la puissante colonne de cosmos pointant vers lui. D'un bon salvateur, il plongea et roula sur le sable. L'arcane le frôla avant de pulvériser un monticule se situant juste derrière eux. La perplexité marqua son visage alors qu'il se relevait.
- Mais qui es-tu à la fin ? Ta puissance n'a rien d'humain, tu ne peux être que le fils d'un Dieu !
- Je ne fais pas partie des tiens ni de ton peuple, Égyptien, je te l'ai dit, je ne suis qu'un être apatride qui a reçu un don. Celui de vous détruire. Hatred Tide !
Cette fois Osiris, regonflé d'orgueil ne bougea pas et tenta de contenir son assaut. Les mains pointées vers l'avant, le Dieu reçu la colonne de plein fouet. Un choc terrible se fit entendre sur tout le front et tous les combattants cessèrent de se battre quelques secondes.
Une nuée de sable balayait à présent l'air autour des deux Dieux. Isolés du monde, ils se dévisageaient sans bouger leurs yeux d'un centimètre. Le Dieu parasite soutenait son attaque alors qu'Osiris la bloquait toujours. Leurs efforts mutuels dépassaient l'entendement.
- Je te tuerai Maître du Khus.
- Tu t'illusionnes toi-même, Apophis. Bien qu'impressionnantes, tu surestimes tes capacités.
D'un geste fort, il repoussa l'attaque vers la droite, fauchant par la même occasion une centaine de guerriers. Apophis éructait de rage tandis qu'Osiris, semblait se contenir. Toujours maître de lui-même, il passa alors à l'action.
- Si je ne puis te ramener à la raison, je dois malheureusement arrêter ici ta démence. Choisis toi-même ta fin Apophis. The 7 Gates !
Le Maître du Khus leva la main droite vers le ciel et un sceptre Héqua surmonté d'un Ankh fait de cosmos apparu dans celle-ci. En une fraction de seconde, il se mit à briller tel un soleil, éblouissant un Apophis circonspect.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il retrouva la vue de voir que son environnement avait totalement changé. Il n'y avait plus de désert, plus de combattants, plus de ciel, plus d'Osiris. Il était seul. Enfin pas exactement, devant lui se déployait à l'infini un gigantesque vortex dont la taille semblait incommensurable. Il n'avait jamais vu un tel spectacle. Spectacle n'était pas le bon mot Menace aurait été plus judicieux. Car le vortex aspirait tout même la lumière, même le Dieu...
Apophis, le corps flottant dans un espace intangible, tentait de résister à l'attraction. Les saccades de la lutte contre cet ennemi inattendu faisaient trembler son corps. Mais inexorablement, il se rapprochait de la couronne extérieure du siphon.
- Osiris, où es-tu, lâche ! Tu n'oses même pas m'affronter et m'envoies cette épreuve dérisoire !
Aucune réponse ne lui parvint. En entrant dans la périphérie du vortex, les choses s'accélérèrent. La force d'attraction se fit encore plus forte. Il sentait son corps tenter de se désolidariser. Il du concentrer sa cosmo énergie à maintenir son intégrité. Mais ce faisant, il relâchait la lutte contre le vortex. Le cercle vicieux était en route. Il regardait s'approcher le centre du siphon éblouissant avec peur et douleur. Dans son agonie, perçut centre du vortex une arche Égyptienne, tel un arc de triomphe, au cœur de laquelle tout disparaissait. Ainsi, c'était donc cela la première porte.
- Tu ne n'auras pas, Osiris, je passerai ta porte !
La douleur le faisait atrocement souffrir. Même avec son nouveau pouvoir divin, il se sentait à la limite du décrochement. Son visage se tordit de souffrance alors qu'il gémissait de tout son être. Dans une perception troublée par les déferlements d'énergie, il voyait se rapprocher et grandir le fatidique passage. Il éleva alors son cosmos à un niveau dépassant l'entendement alors que tout son être se tordit pour se comprimer en un point microscopique, le seuil de la première porte. Un son assourdissant mêlé à un maelström d'énergie accompagna la disparition du Dieu.
***
Un soldat affolé ouvrit la porte de la salle du trône en trombe. Les spectateurs médusés accusèrent le coup devant tant d'audaces. Mais avant que la moindre réprimande ne put même être évoquée, le soldat posa un genou à terre et entonna son message.
- Ho Dieux, pardonnez mon offense, mais il y a péril en la capitale. En ce moment même, la cité subit les assauts d'une gigantesque armée rebelle !
- Comment ?! Laissa échapper Isis.
- Les portes ouest et sud sont en train de tomber devant des centaines de milliers de soldats.
- Mais d'où viennent ces assaillants ? Interrogea Thot.
- Mais d'Egypte votre majesté. J'ai reconnu l'étendard du Nomarque d'Al-Kabïr.
- Ainsi Khoui lui aussi a osé se soulever contre ses Maîtres.
- Ils ne peuvent pas avoir fomenté cela seuls, c'est de la folie, se risqua Aker.
- Ça sent de la manipulation à plein nez ! Fit Thabitet.
- Seth ! Réalisa amèrement Isis. Cela ne peut venir que de lui. D'ailleurs où sont-ils lui et ses acolytes ?
- Il nous faut agir au plus vite, Isis, car la cité brûle, affirma Thot.
- Tu as raison, mais il faut trouver au plus vite les Dieux qui ont suivi Seth à Abou Sim bel.
- Je vais m'occuper des assaillants pendant que vous les rechercherez, répondit Horus.
- Nous vous proposons notre aide, Seigneurs, osa Aetion, le chevalier d'Or du Scorpion.
- Etes-vous sur de vouloir entrer en conflits dans un pays qui n'est pas le vôtre ? Interrogea Thabitet.
- Nous sommes des représentants de la Déesse Athéna et en tant que défenseurs de la justice, notre rôle est d'aider à chaque fois que notre concours est demandé.
- Et bien soit Chevaliers, acquiesça Isis. Nous saurons récompenser votre soutien. Partez avec le Dieu Horus défendre notre capitale. Nous vous rejoindrons au plus vite.
Les Deux Chevaliers d'Or suivirent alors le dieu Faucon hors de la salle. Chrysanthe osa une question.
- Seigneur Horus, comme il s'agit d'une rébellion interne, il faut nous éclaircir sur l'organisation de vos armées et surtout comment différentier vos assaillants.
- Ne vous inquiétez pas, je vais tout vous expliquer en route. Je me charge de l'armée attaquant le sud et vous vous positionnerez contre celle entrant par l'ouest.
Les trois protagonistes, accompagnés du guerrier, sortirent alors de la salle du trône.
Isis, l'air grave, dévisageait à présent ses frères.
- Thabitet, Aker, Thot, par où commencer à présent ? Où sont-ils ?
Elle n'eut pas besoin de poursuivre plus loin ses réflexions, car une voix grave apporta les réponses.
- Vous nous cherchez ?
Devant leurs yeux ébahis, Sobek, Hathor, Khepri et Bastet venaient d'apparaître dans la salle.
- Nous sommes là, approfondit Sobek.
- Qu'avez-vous fait ! Hurla Thabitet.
- Du calme ma belle, la contra Hathor. Vous récoltez les conséquences de vos actes.
- Que veux-tu dire par là, fustigea un Thot inquisiteur.
- Que vous autres avez vécu dans la médiocrité, lâcha Khepri. Vous avez fait de l'Egypte une nation de moutons vivant sur elle-même, sans ambition, alors que nous sommes l'élite. Notre destin est la domination de tous les êtres vivants.
- Tu perds la tête Khepri, objecta Isis. Notre nation n'a jamais autan prospéré que depuis que nous avons mis fin à nos guerres.
- Parlons-en, surenchérit Sobek. Vous avez bien vécu dans votre palais grandiose. Le partage des pouvoirs fait par Râ n'a pas été trop dur. Osiris a récolté la meilleure partie du pays et en plus, le contrôle du Khus. Alors que Seth n'a reçu que les miettes d'une terre aride ! Nous ne partageons pas la même vision du bonheur que vous. Mais rassurez-vous tout ceci est en train de changer. Bientôt la capitale tombera entre nos mains et nous remettrons le Royaume des Deux Terres sur la voie de sa destinée. Par contre, il reste avant un détail encombrant à régler ...vous !
En une charge divine, les quatre Dieux rebelles sautèrent vers un adversaire. Sobek s'occupa d'Aker, Hathor de Thabitet, Bastet d'Isis et Khepri se retrouva en face de Thot.
***
Le silence.
Le silence fut la première chose qu'Apophis perçut les yeux clos, le corps ruisselant de sueur. Il avait fourni un effort surhumain et il se sentait las. Était-il mort ? Cette question lui traversa l'esprit alors qu'il entrouvrait les yeux. Il ne sut sur l'instant ni où il se trouvait, ni dans quel état, car son corps flottait de nouveau dans un espace incertain fait de noirceur. Seul son propre être, portant une armure fissurée, semblait éclairé, mais par où ? Il était perdu.
- Quelle est donc ce nouveau tour, Dieu fantoche ?
Aucun son.
Il percevait une ambiance assourdissante, sans bruit, où seule sa respiration était audible. Mais était-ce sa respiration, car il ne sentait pas d'air et il n'avait donc pas lieu de respirer. Est-ce que tout cela n'ait qu'un rêve éveillé ? Quoi qu'il en soit, il ressentait comme une gêne, un malaise sous-jacent indescriptible. Quelque chose n'allait pas, mais quoi ? Il eut vite la réponse...
D'un coup, une forme floue passa devant son visage. Il sursauta et sentit son cœur s'emballer. Une autre lui fonça sur le visage. Il se protégea d'instinct, mais la forme disparut. Cette fois, il l'avait vue.
- Ce n'est pas possible !
Ce qu'il venait de voir ne pouvait être vrai et il en était sur. Il venait de voir le gardien du camp d'esclaves où tant de tragédies avaient eu lieu.
- Ce n'est qu'une illusion. Je ne dois pas avoir peur.
Il sentit alors un choc sur sa tête, puis un autre. Il se retourna pour apercevoir une bande d'enfant lui jetant des cailloux. Il avait mal. Il avait devant lui les mêmes vauriens qui l'avaient tant meurtri durant ces années d'école. Regardant ses mains couvertes de sang, il fut subjugué de constater qu'il avait à présent un corps d'enfant, son corps de jadis. Son esprit s'embrouilla dans un labyrinthe de pensées schizophrènes.
- Ce n'est pas vrai, je suis un adulte à présent. Aïe. Laissez-moi, laissez-moi tranquille !
Il se mit alors à pleurer en se prenant le visage de ses mains. Tout autour de lui résonnaient des brimades, des vindictes racistes, des hurlements de menaces. Dans sa chair, il revivait tous les coups reçus, les jets de pierres, de tomates et les blessures au plus profond de sa chair vécus dans le camp d'esclaves. Son esprit lâchait prise. La douleur le submergeait, une douleur enfouie au fond de son esprit. Son armure mentale venait de céder. Apophis ne maîtrisait plus rien. Il tenait pourtant de reprendre le dessus.
- Je ne dois pas me laisser submerger. Tout ça vient de moi. Je vaux plus que cela.
Devant ses yeux, il revit alors sa mère se faire violer par de multiples gardes et son corps se faire déchiqueter de nouveau.
- Non !!!!!
Ses larmes coulaient sans retenue. Alors que la tête décapitée roulait vers ses pieds. Elle stoppa net devant lui et lui parla.
- Tu m'as abandonnée mon fils !
- Ce n'est pas vrai, mère. J'étais trop faible.
- Tu n'es qu'un lâche.
- Mère ! J'ai survécu pour te venger. Je suis maintenant assez fort pour tous les tuer.
Il reprit alors la maîtrise de son esprit, il surmontait à présent ses peurs.
- Osiris, j'ai vaincu ta nouvelle épreuve ! Montre–moi la porte !!!!!
Il fit alors exploser son cosmos et constata qu'il avait recouvré son corps d'adulte. Devant lui, ses peurs tentaient de l'atteindre, en vain. Il ne voyait qu'une chose à présent...la porte.
Lentement, il la traversa pour atteindre la prochaine épreuve.
***
Horus arriva le premier aux portes sud de la ville. Mais quelle ne fut pas sa surprise en voyant le désastre de la scène. Les maigres troupes défendant la ville étaient submergée par des centaines de milliers d'assaillants. Le Dieu ne maquant pas de se demander où était passée l'armée du Normaque Djouked du Nome de Hamat. Elle aurait dû empêcher cette attaque. Quelque chose de terrible avait dû arriver. Le Dieu repris toutefois ses esprits en voyant l'étendard des assaillants.
- Ainsi Metjen, s'est lui aussi retourné contre nous ! Mais où est-il ? Curieux, je ne le vois pas et ne ressens pas sa cosmo énergie. Par contre, voici l'Ouser El-Kab. Il sera donc le premier à payer pour cet affront.
Le Dieu Faucon transforma son enveloppe charnelle en énergie pure et fonça droit au cœur des milliers de soldats se dressant devant lui.
À l'Ouest de la ville, les deux défenseurs d'Athéna étaient eux aussi entrés en scène. Il régnait un chaos phénoménal au sein même de la capitale. Les rues étaient en proie aux pires atrocités. Les maisons brûlaient tandis que des Divine Lights traçaient le ciel. Les guerriers avaient perdu toute dignité et se livraient sans réserve à des pillages, des meurtres sauvages, et même à des viols collectifs barbares. Ils étaient transformés en bêtes sauvages. Même les soldats parasités par Apophis ressemblaient plus à des humains à côté d'eux. Une rage sanglante dirigeait leur pas.
***
Aetion était écœuré par tant massacre. Il se faufilait au travers de corps éventrés d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. Une colère noire éclata en lui. Sa première victime fut un Saïs rebelle ayant bloqué une pauvre victime la tête contre le mur d'une ruelle et humiliant son corps d'une étreinte bestiale. La pauvre femme ne comprit même pas comment elle fut délivrée de sa torture. Elle avait juste retourné son corps aux habits déchirés pour apercevoir son bourreau gesticulant sur le sol, le corps boursouflé, enflé sur tous ses membres. Dans un cri, elle partit en courant loin du lieu. Derrière elle, le corps explosa dans un nuage de sang. L'arcane du Chevalier d'Or ne laissait que la mort pour délivrance. Aetion était en colère et rien ne l'arrêterait plus maintenant.
***
De son côté, Chrysanthe avait repéré le Nomarque Khoui et s'était lancé à ses trousses. Il se frayait un passage au travers de dizaines d'attaquants dont il ne laissait que des corps sans vie. Il bloqua des salves de Divines Lights et manqua une ou deux fois de se faire surprendre. Mais il atteint son but. Son adversaire le dévisagea comme une bête curieuse.
- Qui êtes-vous ?
- Je me nomme Chrysanthe et je suis le Chevalier d'Or du Lion, défenseur d'Athéna.
- Défenseur de qui ? Tu dois venir d'un autre pays. Alors étranger, ou Chevalier d'Or de je ne sais quoi. Que fais-tu ici ? Le Khus est-il devenu si lâche qu'il envoie des parodies de guerriers à sa place au combat ?!
- Je suis ici au nom de ma Déesse. Nous avons décidé de soutenir le Khus contre votre rébellion sanglante. Par contre, tu fais une grave erreur en nous sous-estimant. Lightning Bolt !
Sous la surprise de l'assaut, le Nomarque fut emporté droit sur une bâtisse dont il traversa le mur. Chrysanthe marqua un air satisfait. Malheureusement, une forme sortie du brouillard formé au creux du mur détruit. Khoui était très énervé. Son corps, maculé de poussière avait un aspect blanchâtre. Son visage arborait des cicatrices écarlate qui contrastaient avec la blancheur de sa peau. Son armure portait quant à elle les stigmates de l'assaut.
- Effectivement, Chevalier, j'ai fait une erreur en te sous-estimant. Mais à mon tour de sortir mes cartes. Scars of redemption !
De son poing droit, une myriade de projectiles de cosmos explosant tels des feux d'artifice. Chaque explosion généra des dizaines de cristaux noirs tranchant comme des lames de rasoir.
Le sol fut labouré sous les assauts. Deux maisons et cinq personnes se trouvant dans l'environnement immédiat succombèrent à l'attaque. Le Chevalier effectua un saut périlleux arrière en contre-attaquant. La plupart des cristaux furent désintégrés, mais une dizaine ne manqua pas sa cible. Son épaulière droite fut détruite sous les chocs.
Les deux adversaires, scarifiés par leurs attaques respectives, se dévisageaient gravement. Après un instant d'observation tactique, Chrysanthe relança de nouveau son attaque. Les deux combattants enchaînèrent alors une valse acrobatique sur les toits de la capitale, tantôt attaquant, tantôt esquivant. La danse destructrice se déroulant à une vitesse inimaginable était en train de ravager le quartier. Même l'armée assaillante s'était à présent déportée vers un endroit plus sur. Le combat s'éternisait sans qu'aucun ne prenne le dessus. C'est à ce moment que le Chevalier perçut une opportunité. Khoui, venait de se poser sur un pan de mur qui céda sous son poids. Chrysanthe déploya sa cosmo énergie de Chevalier d'Or à son paroxysme et frappa quasi à bout portant.
- C'est maintenant ou jamais ! Lightning Bolt !
Déséquilibré, mais non déstabilisé, le Nomarque se lança lui aussi à l'assaut. Mais cette fois avec un nouvel arcane...
- Black Desert's Imprint !
Khoui reçut la frappe titanesque de plein fouet. Son armure vola en éclats alors que son corps désarticulé traversait trois habitations pour finir au pied d'un palmier qui s'effondra sous le choc.
Le Chevalier ressentit une forte douleur dans son bras droit alors que l'attaque du Nomarque l'atteignait. Il percuta le sol. Sa douleur grandit rapidement. Encore allongé sur le sol, il regarda son bras pour constater que de l'endroit de l'impact grandissait à présent une concrétion noire. Son avant bars se changeait rapidement en roche. Il hurla de douleur en se relevant difficilement. Sa main était à présent prise et maintenant, la roche attaquait son avant-bras. Il prit la seule décision possible et se ...trancha le bras. Il retomba à genoux, bloquant l'hémorragie de sa main. Il avait circonscrit l'attaque, mais à quel prix...
Il se remit debout et arracha un bout d'étoffe traînant près de lui pour se faire un garrot. Il regardait avec douleur la tranchée creusée par son attaque. Plus rien ne bougeait. Il avait vaincu le Nomarque. Il grimpa laborieusement sur le toit d'une demeure pour prendre de la hauteur. Il perçut à un kilomètre de lui sur la gauche son frère se battre contre les troupes. Il en fut rassuré. Mais cela ne fut que de courte durée, car déjà sur la droite, il aperçut venant du nord une nouvelle armée avec à sa tête un nouvel adversaire potentiel. Khnoumhotep venait d'arriver sur Thèbes. Blessé, mais non abattu, Chrysanthe se lança contre les nouveaux arrivant.
***
À quelques kilomètres de là, le palais du Khus se transformait de plus en plus en champ de ruines. Les opposants s'étaient peu à peu dispersés sur les dizaines d'hectare pour ne pas se gêner. Vu de loin, les déferlements de cosmos étaient titanesques. On voyait des pans entiers du siège exploser vers le ciel pour retomber sur la périphérie de la ville. Imaginez huit divinités s'affrontant dans un périmètre somme toute restreint...
Sobek, le Dieu Crocodile, affrontait en ce moment même Aker, le Dieu aux Deux Lions. Leurs échanges de coup les avaient amenés à se retrouver au milieu de la palmeraie. Le lieu jadis organisé, structuré, entretenu et plat n'était plus que dévastations et cratères de terre. Sobek lança une attaque.
- Nil's Flood !
Un mur d'eau devancé par un gigantesque Crocodile dévastateur fut immédiatement contré par Aker.
- Feline Judgment !
La frappe vit voler en éclats la partie centrale de l'attaque de Sobek. Il n'en resta pas moins que le mur passa autour de lui pour balayer entièrement une centaine de palmiers derrière. Dans sa furie, le Dieu Crocodile emporta dans les flots une vingtaine de malheureux fuyant le désastre cent mètres au loin. De son côté, la frappe d'Aker généra une sphère de vingt mètres vers Sobek. Une nouvelle tranchée fut créée ainsi qu'un nouveau cratère lorsque Sobek la contra.
- Alors Aker, c'est tout ce que tu as dans le ventre ? Ha, ha, ha. Es-tu sur d'être un Dieu ?
- Tu ne m'as pas encore touché à ce que je sache, petit vantard !
Sobek, énervé par les pics de son adversaire fit exploser son cosmos divin et sans réfléchir abattit sa carte maîtresse. Il leva les bras devant lui et rejoignit ses doigts en forme de cercle.
- Water's induction !
Sur ces mots, un vortex liquide se déchaîna autour d'Aker pour finalement arriver de quatre points différents sur le Dieu et l'emprisonner dans une bulle d'eau. Le pauvre Dieu se débattait de tous ses membres dans sa prison. Malheureusement, la masse s'adaptait à ses gesticulations sans pour autan le délivrer.
- Te voilà pris comme une mouche dans une flaque d'eau.
Aker luttait. Malgré la diffraction de la lumière, on souffrait à le voir chercher l'air salvateur. Dans ses ébats, des effluves cosmiques dardaient hors de la sphère telles des champs magnétiques.
- Le combat sera vite fini, pensa Sobek.
À ses mots, la même sphère de cosmos qui avait frappé si souvent Sobek récemment, gonfla autour de la prison liquide. Bientôt Aker disparu du champ de vision du Dieu rebelle. Sobek effectua un saut arrière pour se mettre en sécurité. Puis la sphère disparut.
Il s'approcha du nouveau cratère pour constater le résultat de son attaque. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir Aker, agenouillé avec la main posée sur le sol. Son armure était quasiment détruite sous l'effet de sa propre attaque mêlée à celle de Sobek. Mais il était vivant. Dans un effort intense, il se releva pour exposer son corps meurtri. Son regard laissait deviner qu'il était touché dans son honneur. Ne laissant pas le temps de réagir au Dieu Crocodile, il frappa.
- Twin punishment !
Un double flux partit de son torse nu, un flux tournoyant dont chaque extrémité laissait deviner une tête de fauve. L'arcane aussi rapide qu'imprévisible percuta Sobek de plein fouet. Le corps ballotté du Dieu s'envola pour finir sa course en détruisant la fontaine du parc.
***
De leur côté, les Deux déesses s'affairaient consciencieusement à démolir la salle du trône.
- Dread Submission ! Hurla Thabitet.
Cette fois, le toit immense se volatilisa sous la succession de coups de la Déesse Scorpion.
- Ma chère amie, tu t'évertues à démolir cette si belle salle, fit Hathor taquine.
Elle esquiva une nouvelle frappe qui ouvrit une plaie béante sur les bureaux annexes. Hathor ne cessait d'éviter les attaques sans répliquer. Pour l'instant.
- Tu es tellement lâche que tu refuses de m'affronter, vociféra Thabitet. Je comprends pourquoi ton père ne t'a pas remis les clés du Khus. Tu n'es pas digne de lui !
- Ne me parle pas de cette pourriture, hurla-t-elle en retour. Tout me revenait de droit. Râ aurait du me donner le Khus avant de se transcender. Au lieu de cela, ce poltron d'Osiris à reçu tous les honneurs et moi seulement la honte.
- Tu es trop frivole, Hathor, pour guider l'Egypte. Seul Osiris peut commander le Royaume des Deux Terres. Tout ce que tu as réussi à faire, c'est d'engendrer un bâtard semi homme semi Dieu !
- Effectivement, Emhat est une verrue que je me traîne comme une erreur, fit Hathor sèchement. Mais moi au moins, je sais jouir des délices de cette enveloppe, dit-elle en reprenant son calme. Tant qu'on y est, je ne me lasse pas de regarder ta superbe silhouette onduler gracieusement dans tes vains assauts. Il y a longtemps que je me demande comment tu te comporterais lors d'ébats disons plus charnels. Il est tant de savoir.
À cet instant, elle reprit un air grave.
- Orgiastic Embrace !
Soudain, la Déesse Scorpion se retrouva nue sur un lit dont elle ne cerna pas les bords. Elle n'était pas seule. Autour d'elle, une demi-douzaine d'autres nymphes travaillait ses zones érogènes avec attention et délicatesse. Thabitet sentit une déferlante de plaisir rougir ses joues sous les assauts des caresses audacieuses, des langues mutines et de divers objets d'une efficacité surprenante. Submergée de bonheur, elle laissa éclater des clameurs jouissives. Chaque gémissement laissait échapper un flot de cosmos qui était méticuleusement aspiré par la bouche d'une spectatrice attentive.
Hathor se délectait de la scène.
- Petite coquine. Tu cachais bien ton jeu. Mon arcane ne fait que révéler tes fantasmes les plus enfouis au fond de toi. Tu auras la chance de mourir de jouissance, alors profites-en. Quel dommage que je ne puisse participer...
Thabitet hurla de nouveau.
***
Le Dieu Scarabée répondant au nom de Khepri et le Dieu des Scribe appelé Thot, s'étaient isolés dans le monumental chemin d'entrée du palais bordé d'obélisques et de sphinx magnifiques et démesurés. La longueur de interminable leur laissait suffisamment d'espace pour se lancer dans leur joute fratricide.
- Alors, toi le grand penseur, le grand donneur de leçons, je te sens moins à l'aise face à moi.
Il lui répondit d'un regard de dédain.
- Parle à la fin, vermine.
Thot s'amusait de la réaction de son adversaire.
- Tu ne mérites pas que je m'adresse à toi. Ce à quoi tu participes est odieux.
- Tu te crois meilleur que moi ?! Hurla Khepri. Sans réfléchir, il fit apparaître dans sa main une lance massive pourvue à chaque extrémité d'une lame acérée et courbée. Sans attendre, il passa à l'attaque. Savage Tornment !
Il fit alors danser sa lance dans les airs devant lui. La première salve de cosmos fit voler une quinzaine de statues décoratives. Thot, impressionné par ses débauches d'énergie, ne cherchait qu'à esquiver. Le Dieu Scarabée était en train de labourer les lieux. Bientôt plus rien ne resta de la superbe allée menant au palais. Leurs échanges les avaient menés au cœur de la ville de Thèbes. Maintenant des dizaines de demeures pâtissaient de leurs coups ainsi que quelques malchanceux passants. Au loin, des lumières vives maculaient le ciel au dessus de la palmeraie. Le Palais semblait aussi partir en lambeaux. Les autres Dieux combattaient également.
Thot reçu un coup au plastron qui vola en éclats et le propulsa dans les airs. Il percuta violemment le sol. Ne laissant aucun répit à son adversaire, Khepri leva sa lance et la lança vers le corps de Thot. Le Dieu réussi au dernier instant à bloquer la lame de ses mains. Une explosion de cosmos et les deux protagonistes s'enfoncèrent de deux mètres dans le cratère nouvellement créé.
Khepri frappa de nouveau. Le trou s'agrandit de nouveau.
- Alors mon cher Thot, on a un problème ?
Thot, comme à son habitude ne répondit rien. Khepri relança son attaque. Au dernier instant, il esquiva la lame qui sectionna l'aile gauche de son Armure. D'un violent coup de pied, Thot, percuta la tête du Dieu qui en perdit son casque. Thot en profita pour s'extraire d'un saut de cette situation instable.
Il atterrit en dehors du trou, en nage. Il vit sortir Khepri peu après, un filet de sang au coin de la bouche. Le Dieu des scribes devait reprendre le dessus et c'est ce qu'il fit.
- Deads'Book, Chapter One...The Last Journey!
Pendant qu'il entonnait cette incantation, Thot sembla dessiner dans les airs un hiéroglyphe de cosmo énergie. Troublante par sa simplicité et sa symbolique, l'Ankh, la Clé de Vie, apparue. Cette croix composée d'une boucle vibra et grandit dans les airs. Thot se mit à courir vers Khepri et en la traversant. À son contact, il se transforma en une forme sombre portant une chasuble déchiquetée marron foncé. Sa capuche masquait sa tête et de la pénombre de celle-ci deux yeux dorés colériques fixaient le Dieu rebelle. Dans une rapidité ahurissante et sans qu'il n'ait pu effectuer le moindre geste, le Thot démoniaque engloba Khepri et tout deux disparurent de la surface du monde.
Le Dieu Scarabée contemplait ce nouveau lieu qui l'entourait à présent. Sous ses pieds, un vaste désert sablonneux d'un jaune presque aveuglant et constellé de dunes à perte de vue s'étendait sans limites. Le ciel sombre, vide, morbide tapissait la voûte d'un ciel sans étoiles. Pas un son, pas un vent ne venait bouleverser le silence du lieu. Sur sa droite, un immense fleuve agité, où du moins ce qui ressemblait à un fleuve, s'écoulait depuis un point non perceptible vers une destination tout aussi nébuleuse. Des soubresauts blancs naissaient ici où là. Mais l'œil profane aurait vu en regardant de plus près que ce qui coulait dans ce fleuve n'était pas de l'eau, mais des âmes de défunts égyptiens effectuant leur dernier voyage vers leur pesée, de laquelle dépendrait la suite de leur chemin.
***
- Alors ma chère Isis, sens-tu dans l'air ce doux parfum de la chute de ton époux ?
La Déesse féline, au corps longiligne et à l'emblème de chat que l'on nommait Bastet, asticotait sa rivale au milieu du vaste patio du palais. Elle déambulait en frôlant de sa main les feuilles des sycomores bordant le sentier.
- Pourquoi tant de sang, Bastet ? Vous êtes en train de sacrifier des milliers d'âmes juste pour votre égoïste quête de pouvoir !
- C'est là où tu te trompes. Nous allons effectivement renverser Osiris, mais nous voulons faire table rase de cette Egypte minable pour rebâtir une nation guerrière forte, impitoyable, dominatrice. Le monde est à nous et nous allons aller réclamer notre du !
- La folie vous a tous atteint. Vous n'arriverez jamais à votre fin !
- Es-tu si aveugle pour le pas voir les signes ? Nous avons pris le contrôle du pays, Thèbes est en feu et bientôt, vous ne serez plus Osiris et toi. Adieu Isis, reine déchue d'un monde sur le point de s'éteindre !
Elle passa immédiatement à l'attaque, faisant voler dans les airs un nuage de feuilles vertes. Isis croisa les bras pour contrer la frappe. Non déstabilisée, elle en profita pour asséner un rude coup de genou dans le ventre de Bastet. Elle fut propulsée dans les airs. Dans son vol, elle se retourna, puis comme une gymnaste prit appui sur le sol de ses mains puis relança un saut pour finir sur ses pieds. Une étoile de craquelure décorait à présent sa protection ventrale.
- Bien, tu as pu jouer, ironisa Bastet, maintenant, c'est fini. Truth Beyond !
Ses yeux s'illuminèrent alors d'une aura bleu azur, comme les yeux d'un chat éclairé la nuit. Bastet s'approcha alors calmement vers Isis qui se décida à prendre le dessus en passant à l'attaque. Elle se lança dans une série de coups violents qui n'eurent pour effet que de brasser de l'air et labourer le jadis superbe patio. Elle détruisit par la même occasion cinq statues à l'effigie du Khus. Mais rien n'y faisait, à chaque fois, elle ratait sa cible. Elle s'énervait intérieurement. De façon inattendue, elle reçut une réponse à ses pensées.
- Je sais que c'est très énervant. Et cela durer. Tu ne pourras plus me toucher, car je peux lire dans tes pensées.
- C...
- Ne pers pas ton énergie à parler, c'est grâce à mon arcane.
-...
- Oui, c'est fâcheux pour toi et surtout pour l'issue du combat, car elle ne m'empêche pas d'attaquer.
Sans dépenser plus d'énergie que nécessaire, Bastet se rapprocha de son adversaire. À chaque tentative d'esquive d'Isis, elle corrigeait sa course immédiatement. À chaque vaine frappe, elle évitait malicieusement les assauts. Elle arriva presque nez à nez avec son adversaire. Elle se fit alors plus dangereuse. Cat Godess' Fury !
Elle enchaîna une danse de ses bras sur le corps offert de la Déesse. Chaque mouvement peigna l'air de décharges de cosmos comme un chat griffant l'air. Chaque coup fracassa l'armure Divine. Bientôt sa chair à nue fut-elle aussi meurtrie. Elle sentit chaque coup bleuir son enveloppe charnelle. Puis soudain sa clavicule gauche céda, révélant au jour un bout de son squelette tinté de sang. La fracture fut accompagnée d'un hurlement qui accompagna sa trajectoire aérienne qui se finit encastré dans le mur opposé. Sous le choc, le toit s'effondra sur elle.
***
Les combats avaient à présent atteint le cœur même du Khus. Le sang était en train de recouvrir l'Egypte d'un linceul funèbre.
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http://saintseiya60.free.fr/page-2.htm
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #38 le:
29 juin 2013 à 11:26:27 »
Bonjour,
Le chapitre 32 «
Le point de non retour.
» de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos...) sur le lien en bas.
Synopsis :
Dans son combat contre lui-même, Apophis subit les épreuves mentales d’Osiris. Il était loin de s’attendre à une lutte si ardue. Peut-être non plus aussi mortelle.
Dans les ruelles ravagées de Thèbes, les Chevaliers d’Or révulsés par tant de sauvagerie guerrière doivent faire face aux puissants Nomarques. Le palais est lui aussi ravagé par les combats. Les Dieux sont en train de s’entre déchirer. Les séditieux Sobek, Khepri, Bastet et Hathor ont pris pour adversaires Aker, Thot, Isis et Thabitet. Un déferlement titanesque de cosmos divin explose dans ce lieu jadis si paisible.
Mais Seth et Anubis sont sur le point de les rejoindre…
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 32 : Le point de non retour.
Un flot soudain de moiteur agressa le visage du Dieu parasite. Il fut assailli par une myriade de couleurs chaudes mêlant le rouge, l'orange et le jaune. Une odeur suave remplit ses narines. Il sentit son corps réagir à tant de stimuli provoquant en lui une montée de bonheur le long de son dos. Ses joues s'empourprèrent. Après la froide obscurité effrayante, il baignait à présent dans une décharge de jouissance.
Son corps tressaillait en réaction à cette nouvelle sensation. Des images apparurent devant ses yeux brillants de bonheur. Des corps nus de femmes et d'hommes joints dans une immense orgie s'activaient devant ses yeux. Des milliers de cris de femmes soumises aux étreintes orgasmiques d'encore plus de partenaires remplissaient son espace auditif. Ici, des femmes se voyaient affairées avec plusieurs hommes à la fois, leurs corps pénétrés de bonheur sans retenue. Là, des hommes se retrouvaient au cœur de plusieurs femmes à la poitrine dardée et aux bouches gorgées de morceaux de chair ou de liqueur amère. La confusion la plus totale marquait le lieu où chaque partenaire s'échangeait au gré des rencontres tactiles.
Apophis réalisa qu'il se trouvait à présent parmi les protagonistes. Son corps nu accaparé par plusieurs nymphes ne lui appartenait plus. Des frissons de bonheur parcouraient son être, il était comme prisonnier par tant de plaisir charnel. Alors qu'il tentait de reprendre prise, un visage vint se plaquer sur le sien en l'embrassant. Il réalisa, ahuri, qu'une des femmes qui le remplissait d'extase en s'occupant, elle, de ses lèvres n'était autre que son ancien amour.
- Néferkarê ! Que fais-tu ici ?
Avant qu'il n'ait pu répondre, elle revint à la charge sur lui et tout deux s'étreignirent avec fougue, partageant leur ébat avec quatre autres compagnes.
Cette jouissance semblait sans fin. Avec Néferkarê, Apophis réalisait les uns après les autres tous ces fantasmes les plus secrets. Plus aucun tabou ne subsistait. Vague après vague, le Dieu frissonna de plaisir alors qu'il s'affairait dans toutes les positions, dans tous les lieux venant à son esprit, avec tous les scénarios imaginables. Il n'était plus question d'amour, mais uniquement d'assouvissement égoïste, d'appel de la chair.
Sa perception du temps était totalement altérée. Depuis combien de temps s'ébattait-il ? À chaque fois que son esprit tentait de résonner, son corps le ramenait à des attentions plus terre-à-terre. Après l'esprit, c'est la maîtrise de son corps qu'il semblait avoir perdu. Mais alors qu'il prenait soin d'une jeune soumise, un flash marqua son esprit. Une porte. L'image disparut aussitôt. Puis revint.
- Pourquoi cette porte ?
Il reprit ses attentions envers la femme. La porte revint.
- Mais cela me rappelle vaguement quelque chose, mais quoi ?
Un pic de bonheur le ramena à ses occupations alors qu'une nouvelle compagne ondulait sa tête sur la partie basse de son ventre. Une porte de nouveau.
- Une porte ? Non...la...porte. Oui, la porte !
Un verrou revint immédiatement bloquer son esprit et le rendre par la même occasion insensible aux stimuli extérieurs.
- Ce n'est qu'une épreuve ! Tout n'est qu'illusion. J'ai failli me perdre. Mais maintenant, je dois quitter ce lieu avant que ce ne soit lui qui me prenne.
Il repoussa les avances de dizaines de naïades et se mit en marche droit devant lui. Alors que jusqu'alors, il n'avait rien vu, non loin de lui se dressait la troisième porte. Sans ménagement à présent, il éjectait tout prétendant devant lui. Chaque corps expulsé se désintégrait sur son passage.
Arrivé au seuil, il se retourna et vit des milliers de partenaires nus l'appeler en suppliant d'extase. D'un rictus, il se dit que quitte à mourir, cet enfer était somme tout bien agréable. Il fut à deux doigts de repartir quand, réagissant d'un instinct salvateur, il abandonna ce lieu et franchit la porte.
- Adieu Néferkarê.
Son arrivée fut moins sympathique que dans le monde précédent.
***
Aetion, embourbé dans des combats au corps à corps dans des ruelles étroites, décida de prendre un peu de recul pour réfléchir à une stratégie. Non pas qu'il soit mis en échec, loin de là, car il opérait un véritable carnage au sein des troupes assaillantes, mais il avait besoin de se concentrer sur les plus fortes menaces. Sur le toit du temple dédié à Osiris, il pouvait voir les prêtres courir à l'abri devant des guerriers avides de sang. Il observait cette fourmilière s'agiter en bas. Levant le regard, il examina son horizon proche. Des centaines de fumées noires émanaient des habitations en proie aux flammes. La cité cédait peu à peu du terrain devant les attaquants. Son regard se porta alors vers le nord où il fut sidéré de constater qu'une nouvelle armée était entrée en scène et perçait les frêles défenses.
- S'il y a une armée, il doit y avoir un Nomarque ! Chrysanthe est en train d'affronter Khoui. Au sud, le Dieu Horus se charge des autres. De mon côté, il n'y a aucun Nomarque dans mon secteur. Je suis le seul disponible pour contrer cette armée. J'y vais.
Il était loin d'imaginer que Chrysanthe l'avait déjà devancé.
Horus de son côté avait déjà décimé un quart des guerriers rebelles. Quarante mille corps constellaient le proche espace autour du Dieu Faucon. Il progressait vite et bientôt, il pourrait prêter main forte aux envoyés du Sanctuaire.
Ses divagations tactiques furent toutes d'un coup interrompu. Afin de s'attacher à voir clairement ce qu'il percevait, il explosa son cosmos et libéra un espace dégagé de cent mètres autour de lui. Il devait faire vite, car déjà, de nouveaux soldats martelaient le sable dans sa direction.
- Il se passe quelque chose de grave, mais quoi ?
Il s'ouvrit entièrement au cosmos et comprit.
- Non, hurla-t-il. Le Khus est attaqué. Je ressens des combats d'une extrême violence. Les Dieux qui tirent les ficelles de cette tragédie sont enfin sortis de leur tanière.
Il se volatilisa soudain, laissant les guerriers perplexes devant un Dieu fuyant le combat. Ragaillardis, ils repartirent à l'assaut de la ville avec encore plus d'ardeur.
De son côté, Aetion arriva au nord de la ville. Il stoppa sa trajectoire effectuée à la vitesse de la lumière pour se retrouver aux portes d'un souk. Des dizaines de marchants fuyaient paniqués leurs échoppes. La terreur de leurs visages lui confirmait qu'un ennemi puissant était à l'intérieur. Les pauvres habitants étaient tout aussi effrayés par le Chevalier d'Or du Scorpion. Il n'avait jamais vu ce type d'armure, donc cela ne pouvait être que celle d'un ennemi. Soudain, une partie du toit du souk explosa dans les airs et des débris retombèrent non loin de lui. Il pénétra dans le labyrinthe marchant d'un pas décidé.
Labyrinthe était bien le mot. Le dédale de ruelles commençait à avoir raison de sa motivation.
- Mais par où faut-il aller ?
La moiteur des allées sombres et étouffantes le désorientait. Puis vint un tremblement. Le mur de l'échoppe devant lui explosa et il fut percuté par un corps l'emportant dans sa course. Soulevant les gravats, il repoussa par la même le projectile humain couvert de poussière sur le côté. Il s'essuya alors les yeux pour constater la situation. Ce qu'il vit l'épouvanta. Le corps qu'il venait de repousser était celui de Chrysanthe.
- Chrysanthe ! Tu vas bien ?! Mais que fais-tu ici ?!
Le pauvre Chevalier du Lion ne put que balbutier une réponse.
- Aetion. Mon frère. Je n'ai pas pu le vaincre.
Il toussa et cracha du sang.
- Pourquoi es-tu parti seul ! Tu aurais du me prévenir.
Aetion constata avec effroi que le Chevalier du Lion n'avait plus qu'un seul bras.
- Que t'est-il arrivé ? Es-tu en train d'affronter un Nomarque ?
Chrysanthe ne put que lâcher un râle de souffrance. Son corps à l'armure en miettes était couvert de plaies béantes et de tâches bleuies.
- Repose-toi mon ami, je vais prendre la relève.
- Il est trop tard pour moi. Venge-moi, mais méfie-toi, il est très puissant. Pour la justice, pour Athéna, je suis fier d'avoir combattu à tes côtés.
Il ferma alors les yeux pour la dernière fois. Aetion accompagna son trépas par un cri énorme de rage. Cri qui fut soudain stoppé.
- Ainsi, ce Chevalier d'Or n'est pas venu seul. De quel signe es-tu, toi ?
Aetion se redressa.
- Je me nomme Aetion et je suis le Chevalier d'Or du Scorpion !
- Tiens donc, voici un cousin de la Déesse Thabitet.
- Je porte effectivement le même emblème que ta Déesse. Mais qui es-tu, toi ma future victime ?!
- D'abord Thabitet n'est plus ma Déesse. Je me nomme Khnoumotep, Nomarque du Nome de Siouah. Par contre, je crains que tu ne fasses erreur, la victime ici, c'est toi.
- C'est ce que nous allons voir. Je te tuerai au nom de Chrysanthe !
Aetion passa alors à l'attaque.
- Appalling Death !
Le Chevalier d'Or projeta la main écartée vers l'avant. Une salve rouge fusa vers son adversaire.
- Gods' Treasure ! Hurla en retour Khnoumotep.
Un cyclone se déploya autour de son corps en ouvrant un passage dans le toit du souk. Un nuage d'épices aux senteurs de cannelle odorait le lieu des affrontements. La frappe puissante d'Aetion percuta le vent protecteur et fut déviée sur deux côtés. Dans sa course, la frappe toucha deux malchanceux passant courant vers un hypothétique salut. Leurs corps se convulsèrent immédiatement de douleur, se boursouflèrent et explosèrent quasi simultanément dans des nuages de sang. Chaque guérilla urbaine générait toujours son lot de victimes collatérales. Cela n'entama pas la hargne du Chevalier.
- Tes piqûres sont vaines Scorpion ! Je dois prendre Thèbes au plus vite, alors laisse-moi passer. Divine Path !
De son poing droit, il déchaîna une voie lactée d'étoile de cosmos en direction du Chevalier. Le choc fut terrible. Il fut emporté au travers de plusieurs échoppes pour finir sa course dans une pile d'agrumes. Une nouvelle avenue de près de cinquante mètres fut crée dans le souk. Des parties de bâtiments en briques s'effondrèrent çà et là. Jonché dans les débris Aetion eut du mal à se dégager. Effectivement, cet ennemi était très puissant. Il se releva difficilement, son armure était en grande partie fissurée, mais avait tenu bon.
- Je suis touché mais pas encore mort, cria-t-il avant de sortir des décombres.
- Tu ne fais que retarder l'évidence.
Le Chevalier d'Or se relança à l'assaut. Il vaincrait ce Nomarque quoi qu'il en coûte !
***
Autour d'Apophis s'étendait à perte un flot de centaines de milliers d'âmes. Un désert jaune illuminé couvert de dunes contrastait avec le ciel noir, impénétrable sans aucune étoile. Cela donnait une sensation triste, dépressive et seulement marquée par ce flot interminable.
Perdu au milieu de la file, Apophis tenta dans un premier temps d'en sortir. Une fois le flot fendu jusqu'à un bord qui lui sembla lointain, il prit du recul pour inspecter les lieux. Rien, il n'y avait rien si ce n'est cette file. En cherchant à voir plus haut, constata qu'il pouvait voler (?) au-dessus du pseudo sol dégorgeant d'âmes s écoulant lentement.
- Ceci est le fleuve Noun ! Ainsi, je suis aux portes du royaume des morts...
Il entreprit de longer la file jusqu'à ce qui devait selon lui être la prochaine porte. Il vola tranquillement au-dessus des pauvres hères, les voyant sinuer sans se rendre compte de leur interminable attente. Ci fait, il ne vit pas pour autan le bout se dessiner. Il accéléra alors le rythme, puis encore, puis encore... Il ne voyait toujours rien devant lui. La file était maintenant transformée en ligne droite continue. Rien ne semblait changer, une certaine monotonie monta en lui alors qu'il se déplaçait à la vitesse de la lumière. Son vol lui sembla durer des heures, sans aucun changement.
Las, il arrêta soudain son vol pour constater son avancement. Il fut agressé par ce qu'il découvrit.
- Non, c'est impossible, il n'y a donc pas de fin à ce calvaire. Où est cette fichue porte !
Ces yeux enragés constataient le même paysage qu'avant son envol, sans début, sans fin, juste une foule remontant une file improbable vers le néant. Le Dieu en avait marre.
- Osiris, cesse ce jeu et vient te battre ! À moi à présent de suivre mes propres règles !
Il concentra tout ce qui lui restait d'énergie et fit exploser une sphère titanesque de cosmos. Des milliers d'âmes furent annihilées ou projetées au loin. Mais devant lui se tenait à présent une nouvelle porte qu'il franchit. C'était lui le maître à présent. C'est ce qu'il crut sur le moment.
***
Blessé dans son orgueil, Sobek sortit des décombres humides de la fontaine. Il avait perdu son long casque en forme de queue de crocodile qui se finissait au niveau de ses pieds ainsi que son épaulière gauche et la moitié de son torse. Devant lui, Aker n'avait pas meilleure mine avec son Armure quasi inexistante.
- Nous sommes quittes Sobek !
- Ce n'est pas un jeu Aker. Je vais te détruire.
- Mais pourquoi suivre Seth dans ce projet fou ?
- C'est là que tu fais erreur. Je ne le suis pas, je m'associe à sa vision. L'Homme est fait pour nous servir. Notre existence n'a pour but que de dominer la race humaine. Cette viande inférieure se mettra bientôt à genoux devant les Dieux d'Egypte. Le monde est vaste et il nous revient de droit ! Je ne me complairai pas dans cette hypocrite médiocrité. Les autres nations sont des dangers. Déjà, de nouveaux Dieux apparaissent à travers le monde. Il est temps de tuer dans l'œuf ces menaces.
- Tu comprends que je ne peux que me dresser devant toi et tes pairs. Votre plan ne peut aboutir qu'à la mort, la vôtre et celle des milliers de combattants attaquant en ce moment la capitale. Le monde ne vous appartiendra jamais. Il est temps que la lutte cesse.
Les deux Divinités se regardèrent une seconde, leurs cosmos se décuplèrent et ils passèrent en même temps à l'assaut. Un champ du cygne titanesque.
Le choc fut terrible. Il fit s'effondrer une trentaine d'habitations autour du site. Puis seul le bruit des éboulements subsista. Un voile de poussière nappa lentement ce qui fut la palmeraie. Dans le chaos du lieu, un mouvement se fit sentir. Doucement, une silhouette émergea des débris. L'ombre tituba, s'appuya contre un bloc de roche afin de reprendre ses esprits puis entreprit de retourner vers le palais. Au hasard du chemin, on put voir sortant du brouillard un Dieu maculé de sang et de poussière. Le seul survivant à la dévastation cosmique allait prêter main forte aux autres.
***
- Où nous as-tu emportés, Thot ?
- Tu ne reconnais pas ce lieu Khepri ? Nous sommes sur le chemin des morts emportant les âmes vers leur repos. Ceci est le Fleuve Noun.
Ils étaient arrivés en ce lieu juste après qu'Apophis ait franchi la porte.
- Bon, c'est bien joli tout ça, mais ton arcane ne sert à rien !
- Mon but n'était pas de t'infliger des blessures, mais de protéger la ville de ta folie. Ici, nous serons plus tranquilles pour nous battre.
- Quelle condescendance pathétique. Crois-tu que cela changera quoi que ce soit à leur sort ? Nos troupes sont aux portes de la ville. Tu ne fais que retarder l'échéance. Mais si tu souhaites te défouler, je vais aussi te suivre sur ce terrain.
Khepri planta sa lance dans le sable. Et se mit à hurler.
- Lethal Dawn !
Sur ces mots, une spectaculaire tornade se forma autour du Dieu Scarabée, les bras ouverts. Le sable l'entourant fut emporté immédiatement. Le flot d'air s'accéléra alors qu'il se rapprochait de son corps. La vitesse dépassait à présent l'entendement et Khepri semblait entouré d'une fine couche de sable partant du sol jusqu'au ciel. Il commença alors à lancer des salves dans tous les sens vers Thot. Ne sachant comment éviter cet arcane, il ne put que mettre ses mains en avant pour se protéger au mieux.
Le choc terrible pulvérisa les trois-quarts de son Armure sur le coup. Il ne tint que cinq secondes sur ses pieds avant d'être emporté à deux cents mètres. Le sable scarifié de centaines de profonds sillons indiquait la direction du Dieu des Scribes sur trente mètres de large.
Thot se releva difficilement. Il avait deux côtes cassées et son corps était couvert d'entailles sanguinolentes. Il perdit de son habituelle confiance en voyant Khepri marcher vers lui, toujours entouré du vent mortel. Il n'aurait plus d'autres chances. Rassemblant ses dernières forces, il fit exploser son cosmos et se rua vers le Dieu Scarabée. Khepri arbora un rictus mauvais.
- Ce sera ta dernière erreur Thot !
Arrivé à dix mètres de sa cible, Thot marqua un arrêt et se mit à genoux les mains sur le sol. Khepri, un temps surpris lança tout de même son attaque titanesque. Thot ne fut pas en reste.
- Deads'Book, Chapter Six...Mind's Resignation !
Des étincelles de cosmos entourèrent le corps de Thot ainsi que celui de Khepri.
- Que me fais-tu là vermine ? Crois-tu que me blesser avec ça , ha ha ha ! Tu es vraiment ridicule.
- Les vents percutaient à présent Thot qui cette fois encaissait mieux les chocs.
Lentement, les étincelles semblèrent comme entrer dans le corps du Dieu Scarabée. Sans attendre, elles migrèrent vers la tête du Dieu pour disparaître. En une fraction de seconde des jets de cosmos colossaux fusèrent des orifices de la tête du Dieu Scarabée. Il sembla crier, mais seul du cosmos sortit de sa bouche. Il tomba à genoux, se tenant la tête des mains. Le vent cessa immédiatement alors que le corps intact de Khepri bascula vers l'avant. Il percuta la tête dans le sable, les yeux blancs et la bouche ouverte, figée dans une torture sourde. Thot l'avait vaincu.
Il était néanmoins gravement blessé. Il se releva en se tenant les cotes. Puis, dans un regard triste, il laissa celui qui fut un de ses frères pour rejoindre autres dans le palais du Khus.
***
Touché, mais non vaincue, Isis sortit des décombres en se tenant l'épaule.
- Pourquoi t'entêter Isis ? Interrogea Bastet. Tu ne fais que reculer l'inéluctable.
-...
- Tu crois pouvoir contrer mon Truth Beyond ? Tu t'illusionnes ma chère. Que de pensées traversent ton esprit, tu commences à perdre la raison, ha, ha, ha.
Elle s'amusait de voir la Déesse s'avancer laborieusement, le corps blessé et l'esprit embrumé.
- Mais tu déraisonnes ! Tu penses à ton mari, des paysages, au Nil et maintenant à de la nourriture... tu es devenue foll....Quoi ?!
Isis lança subrepticement une attaque sans que Bastet ne puisse le prévoir.
- Thèbes' Divine Radiance !
Sur ces mots le palais du Khus se mit à irradier de cosmo énergie bleutée. Le palais rayonna vers le ciel sous les yeux ébahit et intrigué de la Déesse rebelle. Cette apparition impressionnante eut pour résultat de bloquer instantanément l'arcane de divination de Bastet qui fut projetée contre le sol. La luminosité cessa enfin. L'illusion de lumière disparue, Isis osa une parole. Mais cette seule attaque lui avait pris une bonne partie de son énergie. C'est pourquoi elle ne pourrait la lancer qu'une seule fois.
- Ton attaque ne fonctionnera plus contre moi à présent, précisa Isis, d'un ton froid.
La Déesse féline se redressa son casque arraché. Elle était contrariée par les propos de son adversaire.
- Ok, tu as joué une bonne carte, mais regarde-toi ! Même sans prémonition, je ne ferai qu'une seule bouchée de toi.
Bastet courut à une vitesse ahurissante vers Isis. D'un coup, elle lui attrapa la main dont la clavicule était cassée puis lança la Déesse vers un mur. Des larmes coulèrent des yeux d'Isis. La douleur était insupportable. Bastet lui enchaîna des nouvelles salves de cosmos.
- Cat Godess' Fury!
Sa nouvelle frappe lui coupa le souffle en touchant son plexus. Un second coup lui entailla le ventre de trois plaies ouvertes et ruisselantes. De nouveau, Isis percuta un second mur du patio pour finir sa course au dehors du palais. Laborieusement, elle tenta de se relever et chut sur un genou dans un cri.
Ne perdant aucune seconde, Bastet était sortie du patio par le passage ouvert par la Déesse. Elle fusait hargneusement vers Isis. Levant les yeux à la dernière seconde, la pauvre Déesse fit exploser les restes de sa cosmo énergie.
- Blood Omen!
Elle plaqua ses mains croisées contre son thorax et baissa légèrement la tête. Les ailes de son armure se déployèrent dans son dos. Des vagues bleutées pulsaient à présent de son corps. Un fil de cosmos énergie fin comme un cheveu apparut entre ses mains et le corps de Bastet. La Déesse féline sentit une force pénétrer en elle, comme essayant de chasser sa propre volonté. Bastet entendit alors résonner une voix, quelqu'un d'autre était là.
Surprise, elle tenta de briser le lien de ses mains, en vain...
- Isis, sors de mon corps ! Ce petit jeu ne te mènera à rien.
- Tu vas comprendre à quel point ce n'est pas un jeu.
En compressant des points précis du corps de Bastet, elle déclencha chez son adversaire une douleur telle qu'elle n'en avait jamais ressentie. Dans un hurlement presque inhumain, Bastet perçut des centaines de veinules éclater sous son épiderme couvrant par la même tout son corps de marbrures bleutées. De ses yeux pleurèrent des larmes de sang et elle sentait ses organes se compresser. Le sol s'enfonça d'une bonne vingtaine de centimètres alors que son corps chutait. Ce fut la fin de son calvaire, mais le fil était toujours présent...
Bastet se redressa, gravement blessée.
- Tu ne peux me vaincre, je vais te détruire !
Elle tenta alors une nouvelle frappe. Isis aussi...
Une seconde vague de torture venant d'Isis et un nouveau cri de souffrance accueillirent son dernier mot. Cette fois, son corps vit apparaître des marques grandissantes bleutées, signe d'hémorragies internes. Elle cracha une gerbe de sang et de ses oreilles ruisselèrent du même liquide tiède. Elle perdit le contrôle de son bras gauche et ses jambes commencèrent à présent à chanceler. Son corps bleuit sur toute sa surface. De ses oreilles coula de minces filets de sang. Elle s'effondra de douleur sur le sol. Sa bouche ouverte se remplit de sang, sa langue tendue pointant en son milieu. Les yeux révulsés teintés de rouge et les mains crispées attestèrent d'une agonie inimaginable la conduisant à son trépas. Ainsi, Bastet mourut.
Isis, grièvement blessée, se dressa tel un zombi, adressa un regard peiné vers le cadavre de Bastet et enchaîna alors une marche pathétique vers l'entrée du palais en ruines.
***
La Déesse Scorpion avait du mal à reprendre le contrôle de son corps. Mais à cette vitesse là, toute Divine qu'elle fut, elle n'aurait pas tenu bien plus longtemps. Ses gémissements auraient bientôt raison d'elle. De temps à autre, elle réussissait à esquisser une reconquête et à ce moment là, une partie de son Armure refaisait surface avant de s'évaporer de nouveau. Elle commençait à bouillonner intérieurement de colère. Entre plusieurs spasmes, elle se concentra pour finalement exploser de colère.
- Tu...ne...m'auras...pas !
Dans une débauche massive de cosmos, elle fit voler en éclats l'illusion charnelle générée par Hathor. Elle se retrouva à quatre pattes, son corps de nouveau paré de son Armure. Elle recherchait son souffle laborieusement. L'effort phénoménal qu'elle venait de fournir conjugué à l'aspiration de cosmos par Hathor l'avait vidée.
- Dommage. En choisissant de mettre fin à tes ébats, tu as choisi une mort plus douloureuse.
Accompagnant ses paroles, Hathor asséna un violent coup de pied dans le ventre de Thabitet. Son corps voltigea dans les airs pour s'encastrer dans le mur opposé. Sans lui laisser le moindre souffle, Hathor la rejoignit et lui attrapa la tête violemment. Dans un mouvement d'extrême force, elle lui fracassa le visage sur le trône d'Osiris. Le trône vola en éclats dans un nuage de poussière et de sang.
- Pauvre folle. Tu croyais vraiment être de taille ?!
Elle constata, étonnée, que le corps de son adversaire tremblait et se redressait. Le visage fortement abîmé et son Armure délabrée inspiraient la pitié.
- Finalement, tu sembles plus courageuse que tu ne le laisses voir.
- Je dois arrêter ta folie ici, Hathor.
Elle reprit confiance en elle pour enfin attaquer.
- Armoured Tail !
La queue démarrant du diadème de la Déesse Scorpion et plongeant au bas de son dos se redressa et se lança vers la Hathor. Dans sa course, la queue se démultiplia à l'infini. Des milliers de lances frondèrent vers la Déesse. Surprise, Hathor se lança dans une danse d'esquives dangereuse.
Chaque impact pulvérisa le décor. Mais ce n'était pas tout. Un acide corrosif amplifiait chaque frappe dans un nuage toxique faisant fondre toute matière. Rapidement, un nuage emplit largement le lieu. Hathor sentait l'attaque se rapprocher de plus en plus de son corps. Soudain, sa jambière droite fut touchée. Elle se mit à se dissoudre rapidement. Elle dut s'en séparer en marquant un temps d'arrêt qui la vit se faire toucher en une multitude de nouveaux endroits. Elle fit valser toute la partie supérieure de son Armure au loin, laissant ainsi sa magnifique poitrine libérée de son carcan. Ses cheveux, eux aussi, fondirent en partie sur sa tête. Elle affichait une image de sorcière décoiffée. Il fallait qu'elle arrête là son adversaire avant que son torse ne soit touché. D'une frappe titanesque, elle bloqua Thabitet et les deux femmes cessèrent leurs assauts en haletant de fatigue.
Elles faisaient peine à voir.
- Tu fais moins la fière Hathor, où est passée ton arrogance ?
- Regarde-toi Thabitet. Tu tiens à peine debout !
- N'aies crainte, il me reste assez d'énergie pour te vaincre.
- Ma prochaine attaque aura raison de ta témérité Déesse Scorpion !
- Je relève le défi Hathor !
Elles firent exploser les restes de leur cosmos et frappèrent.
- Armoured Tail ! Hurla Thabitet.
- Ra's Treasure ! Riposta Hathor.
Hathor pointa son index droit vers le ciel dans une explosion de cosmo énergie. Une sphère immense, brillante comme un soleil fendit les airs et éclata. Un soleil inonda la zone d'une averse de rayons assassins qui pilonnèrent à présent Thabitet d'un déluge de feu.
Un maelström de queues de scorpion mélangé à une pluie de rayons finit de démolir l'aile sud du palais. Le corps de la Déesse scorpion se couvrit alors de flammes dévastatrices. De son côté, Hathor reçut un coup à la tête qui lui fit fondre son oreille droite, son œil droit et lui brûla la moitié de son crâne. La peau de son torse était rouge, purulente, brûlée gravement par l'acide. Ses seins jadis sublimes donnaient une vision d'horreur. Au terme du cataclysme, seule Hathor survécut. Mais vu son état, combien de temps lui restait-elle ?
Dans une souffrance terrible, elle s'éloigna laborieusement de se qui fut la salle du trône du Khus et du cadavre fumant de la pauvre Déesse Scorpion.
***
Dans ce nouveau monde, Apophis se trouva au milieu de l'univers. Il volait au milieu des étoiles et des galaxies. Hormis ce spectacle grandiose qui le laissa de marbre cette fois, son esprit semblait nager dans une mer d'idées, de théories, de secrets révélés, de calculs ou de révélations. Il ouvrit malencontreusement un instant son esprit aux assauts mentaux et un flot ininterrompu de savoir s'engouffra dans la fissure de la digue pour submerger ses pensées. De façon erratique, toutes questions, même celles qu'il ne s'était jamais posé trouvaient réponse. Il voyait et comprenait tout. Plus rien de mystérieux ne subsistait à ses yeux. Il flottait au milieu de la connaissance absolue. Une idée en appelant une autre, son esprit fut happé par la connaissance. Mais trop d'information tue l'information et maintenant tout commençait à s'embrouiller dans son esprit. Il n'arrivait pas à stopper ce flot de savoir. Ses tempes le cognaient, il se prit la tête entre les mains et hurla d'agonie. L'Homme n'est pas près à tant de savoir. Dans un effort immense, il essaya de remettre son verrou mental. Mais il avait tant questions tapies au fond de lui qu'il n'arrivait pas à reprendre le dessus. Son corps se détendit alors et ses yeux devinrent vitreux. Il arbora un air absent. Il avait abandonné la lutte face à sa soif de connaissance. Il était maintenant piégé dans le cinquième purgatoire d'Osiris pour l'éternité.
***
Loin de ces turpitudes, Nephtys et Anubis marquaient leurs retrouvailles aussi intenses qu'inattendues. Après un moment qui dura une éternité, la mère et le fils retrouvé osèrent se regarder dans les yeux.
- Ho mon fils, fit Nephtys, comme je m'en veux de t'avoir abandonné.
- Mère. Le passé est le passé. Le temps m'a fait admettre la vérité. Je n'ai eu de cesse de vous retrouver. Il me faut solder cette enfance loin de vous.
Elle le reprit dans ses bras en pleurant.
- Je n'avais pas le choix, tu sais, se risqua-t-elle.
- Je sais, mère. Et celui qui se prétend mon père non plus.
Aussitôt, un sentiment de malaise assaillit la Déesse.
- Tu sais pour ton père ?
- Oui et depuis des années.
Elle repoussa son visage pour le dévisager d'un regard interrogateur. Mais c'est lui qui brisa le malaise ambiant.
- Et oui mère, je suis au courant de tout. Je porte la honte sur mes épaules. Vous avez fait de moi un monstre, une injure. Je n'ai eu de cesse de vous revoir. Il est temps à présent pour vous
et Osiris de payer pour vos actes.
Affolée, elle voulut s'échapper. Mais pour seule réaction, elle ouvrit la bouche pour émettre un râle d'incompréhension et de souffrance.
- Adieu mère, puissiez-vous brûler en enfer !
Anubis laissa choir le corps de Nephtys sur le sol. Un corps dont émergeait la poignée d'un couteau dans le dos.
La pauvre Déesse agonisait dans une flaque grandissante de son propre sang. Son regard vitreux laissait deviner un départ imminent. La dernière chose qu'elle perçut fut le corps d'Anubis se recouvrir d'une Armure Divine. Celle-là même que Khépri avait peu de temps auparavant forgé pour Seth. D'un rictus acide, le Dieu morbide disparut dans un nuage doré vers une nouvelle destination.
Un dernier souffle accompagna la mort de la Déesse. Elle s'en alla presque avec soulagement. Le secret était enfin révélé.
***
Face au corps allongé sur l'étendue sableuse, Osiris marqua un sourire en percevant le résultat de son attaque sur l'esprit d'Apophis.
- Tu aurais du te soumettre Apophis, Ton tourment aurait été moi...
Le Dieu parasite reprit soudain connaissance dans un cri de douleur primaire. Rapidement, il constata que son corps était revenu sur le lieu du combat contre Osiris.
- Que c'est-il passé ? Oui, je me souviens. Je me suis perdu dans les mondes d'Osiris. Mais j'étais enfermé ? Comment ai-je pu en sortir, car il m'a vaincu ?!
Il se retourna alors pour constater, ébahi, Osiris attaqué dans son dos par un guerrier inattendu.
- Attaque le maintenant, tu n'auras pas d'autre chance !
Devant lui, Osiris luttait contre une attaque en traître de Seth. Il luttait farouchement pour résister aux vagues d'énergie tentant de réduire son corps en poussière. Osiris était coincé. Utilisant ce répit, Apophis se redressa difficilement sur ses pieds.
- Sale traître, hurla Osiris. Comment peux-tu trahir ton pays et tes pairs !
- Mon pays ?! Ce ramassis de pleutres que tu as généré ? Ils devraient nous craindre et nous servir au lieu de se conforter dans cette médiocrité. L'Egypte doit dominer le monde. Tu n'es pas digne de notre destinée Osiris ! Râ ne m'a laissé que les miettes d'une terre aride et stérile alors que toi, tu recevais les honneurs et la meilleur part. Et qui parle de trahison lorsque ma propre femme enfante en secret un fils de mon propre frère !
Osiris fut tétanisé par cette nouvelle. Laissant l'attaque de son frère progresser. Son corps commença à vieillir à vue d'oeil alors que sa peau se desséchait. Mais il bloqua un moment la progression fatale.
- Alors tu savais !
- Depuis le début, misérable. Mais n'aies crainte, tout rentrera bientôt dans l'ordre. Une nouvelle ère commence pour le Royaume des Deux Terres. Le domaine que tu as connu va disparaître en ce jour. Aujourd'hui avec l'aide d'Apophis, nous allons faire plier le monde sous notre domination. Aujourd'hui, nous allons tout détruire. Mais tu ne seras plus là pour voir le Khus mourir.
Apophis passa à l'attaque.
- Noun River's Predator !
Du plus profond de l'étendue sableuse, le gigantesque serpent d'énergie de 15 mètres surgit derrière le Dieu parasite pour charger le Maître du Khus. Osiris, paralysé par la perfide attaque de Seth ne pouvait que voir la menace se rapprocher inéluctablement. Seth, impressionné lui aussi se recula au dernier instant pour échapper au monstre.
Dans une violence indescriptible, le serpent referma sa gueule sur le pauvre Osiris. Mais le Maître du Khus bloqua la mâchoire de ses mains. Seth, furieux intensifia son attaque de concert avec Apophis. Osiris n'était pas décidé à se laisser vaincre si facilement et augmenta sa résistance un cran au dessus. L'atmosphère devenait critique alors que des gerbes de cosmos balayaient cent mètres autours d'eux.
- Meurs Maître du Khus, hurla Apophis.
- Ton heure est venue Osiris, vociféra Seth.
- Même si je meurs ici, le Khus arrêtera ta folie destructrice Seth !
- Mais tu ne comprends pas que la moitié du Khus est déjà derrière moi et est sur le point de détruire Thèbes.
- Quoi ?!
Le choc de la surprise troubla le Maître du Khus une micro seconde. Micro seconde fatale car la mâchoire se referma sur lui. Dans une débauche d'énergie titanesque, les deux Dieux furent projetés dans le sable comme des fétus de paille. Un craquement glauque accompagna la fin du Maître du Khus.
Apophis fut le premier à se relever couvert de sable. Il se rapprocha du lieu où se trouvait initialement Osiris. Il fut ravi de ce qu'il perçut. Devant lui se tenait les restes démembrés du corps du Dieu. Seth le rejoignit peu de temps après. Sa satisfaction fut tout aussi grande.
- Nous avons vaincu le Maître du Khus, fit Apophis.
- Oui, c'est un coup dur pour les autres Dieux. La victoire nous est acquise maintenant.
Partons Apophis. Il est temps de faire brûler Thèbes.
Seth enfourna un objet dans une étoffe et les deux assassins disparurent dans un nuage doré, laissant les morceaux de chair du Dieu pourrir sous les assauts du soleil. Les troupes assaillantes étaient déjà arrivées au nord de la capitale, ignorant que loin derrière, elles laissaient se dessécher les restes de ce qui fut le Maître de leur civilisation.
Dans une panique totale, Hedjour le Dieu singe, arriva sur le lieu de désolation peu après le départ de Seth. Son instinct lui avait ordonné de clore au plus vite son combat en cours afin de venir en ce lieu. Un cri énorme, surhumain, effrayant, accompagna alors sa découverte macabre.
***
Isis fut la première à arriver dans les restes du hall du palais en ruines. Les colonnes sculptées étaient, pour la plupart, lézardées et des monceaux de pierres jalonnaient le sol. La Déesse se tenait son épaule meurtrie. Elle souffrait et son corps ainsi que son Armure entière portaient les stigmates de son affrontement. Elle reprit néanmoins le sourire en voyant Thot la rejoindre. Mais il n'avait pas plus fière allure en passant le porche donnant sur l'allée. Malgré leurs images pitoyables, ils reprirent espoir en voyant qu'ils avaient survécu aux Dieux rebelles. Et c'est avec le cœur ragaillardi qu'ils accueillirent le nouvel entrant. S'attendant à voir Thabitet les rejoindre, la surprise fut de taille quand ils virent découvrirent le troisième survivant.
Hathor, le corps ravagé par les brûlures d'acide arborait une tenue stoïque de façade. D'un regard noir, elle les dévisagea tous les trois. La tension remonta d'un cran immédiatement.
Le suspens marqua l'entrée du dernier survivant. Allait-il rééquilibrer les forces en présence ou donner l'avantage au Khus ?
Dans un silence pesant, la dernière silhouette sortit de l'ombre. Aker fut le quatrième à les rejoindre.
- Ma chère Hathor, tu sembles donc être la seule survivante de votre tentative de coup d'état, constat Isis.
- Vous avez tué mon époux, les invectiva-t-elle. Vous me le paierez !
- Regardez où vous a mené votre folie, surenchérit Aker. Tout ce que vous avez réussi à faire, c'est de détruire le palais et monter le peuple contre lui-même.
- Tu vas devoir payer pour tes actes, conclut froidement Thot.
C'est à ce moment qu'apparut Horus. Terrifié devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux, il courut vers sa Isis.
- Mère que s'est-il passé ici ?
Constatant les blessures d'Isis, de Thot et d'Aker, il s'inquiéta pour eux.
- Vous allez bien ? Qui vous a fait cela ?
Il se retourna soudain, en apercevant Hathor et surtout que deux clans distincts se faisaient face. Il comprit alors qu'il se remettait en garde.
- Hathor. C'est donc toi qui es à l'origine de tout cela ?
- Elle n'est pas la seule. Sobek, Khepri et Bastet se sont ligués avec elle, précisa Isis.
- Où sont-ils ?
- Morts, admit Aker. Nous les avons terrassés.
- Mais Thabitet a payé cette victoire de sa vie, acheva Thot.
- Cette chienne n'a eu que ce qu’elle méritait ! Mais rassurez-vous votre sort sera bientôt scellé...
- Seule contre nous quatre, tu ne fais pas le poids, remarqua Horus.
- Qui vous dit que je suis seule ?
Elle reprit de l'assurance alors qu'à ces côtés trois nouvelles formes apparurent.
***
Non loin de là, Khnoumotep et Aetion continuaient leur affrontement sur la place du marché. Après avoir ravagé la moitié du souk, ils trouvèrent là plus d'espace pour se déplacer. Leur duel violent ne tournait pour l'instant à l'avantage de personne. L'aiguille écarlate du Chevalier d'Or du scorpion avait tatoué la peau du Nomarque en plusieurs endroits.
On pouvait maintenant sentir les fumées d'incendies dans quasiment toute la ville. Un nuage gris flottait au-dessus de la cité comme un linceul mortel.
L'heure de l'issue finale était arrivée...
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #39 le:
15 août 2013 à 19:37:28 »
Bonjour,
Le chapitre 33 «
La Barque Solaire
. » de la fic Vengeances est maintenant disponible.
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos...) sur le lien en bas.
Synopsis :
Les vestiges du palais du Khus voient ressurgir le grand instigateur de ce drame. Mais Seth n’est pas revenu seul… C’est le moment des retrouvailles tragiques de deux frères. Le fragile équilibre des forces a basculé du côté des assaillants. Mais le mystérieux secret que connaît Isis pourrait bien mettre fin à ce flot sanglant. Entre révélations dramatiques et espoirs fugaces, le Royaume des deux Terres verra en ce jour la fin des conflits, quelle qu'elle soit…
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 33 : La Barque Solaire.
Horus fut le premier a osé la question que tous se posaient.
- Qui sont vos nouveaux guerriers et pourquoi portent-ils des Armures Divines ?
- Puisque l'on parle de moi, je préfère répondre en mon nom, lança un des nouveaux venus. Je m'appelle Anubis, mon frère.
- Frère ?! Quel frère ? Hurla Horus.
Il tourna la tête vers sa mère qui lui rendit son interrogation.
- Tu n'as pas de frère Horus, lui confirma Isis.
- Tu peux avoir confiance en ta mère, Horus. Cette vermine d'Osiris est mon père à moi aussi.
- Quoi ? Balbutia Horus.
- Hé oui, ton père a fauté avec ma propre épouse, compléta Seth. Il m'a trahi et pire, Nephtys m'a trahi !
- Rassure-toi Seth, j'ai résolu ce problème, ajouta Anubis.
- Que lui as-tu fait ? Enchaîna Aker.
- Je l'ai tué ! Répondit Anubis.
Ils furent estomaqués par cette réponse pour le moins inattendu.
- Tu as laissé assassiner ta propre épouse, mais tu es un monstre, vociféra Thot hors de ses gonds.
- Mais je lui ai même demandé de le faire ! Répliqua Seth.
- Tu es odieux, termina Isis. Quel autre monstre as-tu emmené avec toi ?
- Mon nom est Apophis, répondit-il sèchement. Je ne suis pas de votre caste de Divinités abjectes. Vous avez fait de moi l'instrument de votre perte. Alors préparez-vous à en subir les conséquences.
- Tu vois Isis, je ne pense pas que cela soit à moi de m'inquiéter, ironisa Hathor.
- Au fait, épouse dévouée d'un traître adultère, j'ai un cadeau pour toi, reprit Seth.
Il lança alors une étoffe garnie aux pieds de la Déesse qui s'écarta en arrière d'un pas. Lentement, intriguée, elle se baissa pour ramasser l'objet de ses mains. Elle prit soin d'ouvrir avec méfiance le paquet humide pour constater, effrayée, qu'elle tenait entre ses mains la tête décapitée de son propre mari.
D'un geste de dégoût, elle jeta l'objet morbide à terre. La tête roula alors jusqu'aux pieds d'Horus. Le pauvre Dieu fondit en larmes en voyant le visage de son père, le fixant de ses yeux morts.
- Osiris a été ma première victime, enchaîna Apophis. Vous allez être les suivantes !
- Vous me paierez ça, hurla Isis.
Tous les protagonistes déchaînèrent leur cosmos en faisant rayonner le palais entier d'une lumière émeraude gigantesque. Cette fois Hathor avait bien raison, la balance penchait vers les rebelles. Trois des quatre ennemis étaient frais et indemnes, ce qui était loin d'être le cas pour les représentants du Khus. Seul Horus était encore en pleine capacité pour les affronter. Arrivant au même constat, le jeune Dieu commença à se mettre en avant. Il fut cependant stoppé dans son élan par sa mère.
- Horus, reste en dehors de ce combat.
- Mais pourquoi, vous avez besoin de moi. Sans moi, vous allez vous faire massacrer.
- Nous avons effectivement besoin de toi, ajouta-elle discrètement. Le rapport de force est clairement en leur faveur. Mais il faut que tu coures au plus vite toucher le visage de la statue à l'effigie de Râ dans le temple au fond de la palmeraie.
- Tu veux que je touche quoi ?
- Va, Horus ne cherche pas à savoir.
- Mais ça n'a aucun sens. Je dois les combattre et non fuir pour je ne sais quelle absurdité, fit-il énervé.
Isis dut hausser le ton.
- Ecoute Horus, obéit sans chercher à comprendre. Avant de partir, ton père sentait que quelque chose de dangereux pourrait subvenir. Il m'a confié le plus grand secret du Khus. Je n'ai pas le temps de t'en dire plus. Va, notre salut et celui de du Royaume des Deux Terres ne peut venir que de toi !
Les protagonistes se lancèrent alors dans leurs affrontements.
- Cours Horus, vite !
Seth n'ayant pas entendu ces échanges constata tout de même la désertion du Dieu Faucon.
- Où va-t-il celui-là ? Occupez-vous de lui.
- Avec grand plaisir Seth ! Lui répondit un de ses acolytes.
Les deux Dieux sortir subitement du hall dans une course-poursuite effrénée.
Tout ce qu'Horus perçut une fois passé la porte, c'est un grand choc démolissant en grande partie le cœur du palais.
Alors qu'il courrait vers ce lieu étrange, une explosion souleva la terre sur sa partie droite. Couvert de débris, il marqua un temps d'arrêt afin de confirmer ce qu'il présumait. On l'avait pris en chasse. Mais qui ? La réponse parut évidente.
- Alors mon cher demi-frère, puisqu'il paraît que c'est ce que tu es. Comment as-tu pu vivre caché de tous pendant toutes ces années ?
- Très facilement, répondit Anubis. Vous centrez vos attentions uniquement sur vos petites existences mesquines et égoïstes. Il m'a été très facile de vous berner. Grâce aux enseignements de Seth, j'ai pu prendre pleinement conscience de mon pouvoir. Dans votre aveuglement, vous n'avez rien vu venir, ni moi, ni Apophis, ni la fin de votre règne !
- Crois-tu réellement que vous avez une chance de réussir ? Et comment as-tu pu assassiner ta propre mère ?
- Très facilement. Tant d'années à ruminer mon calvaire. Lui planter un couteau dans le dos en la regardant mourir a été la meilleure des récompenses. Mais ce n'est pas une fin en soit.
Osiris a payé, il ne reste plus que toi !
Sur ces mots, le Dieu à l'emblème de chacal passa à l'attaque. Se souvenant des consignes de sa mère, Horus ne fit qu'esquiver les assauts. Il devait retrouver le temple. Le décor lunaire laissé par l'affrontement entre Sobek et Aker ne rendait pas les choses aisées.
- Mais où est-ce fichu temple !
Une autre attaque le rata de peu. Depuis dix minutes, il courait de façon erratique en vain. Une nouvelle frappa souleva un monceau de terre qui dégagea un amas de blocs de pierre.
- Il est là, mais dans quel état...
En effet, le temple fut démoli par les assauts précédents et maintenant, seul un amas de roche émergeait du dol.
Se rapprochant avec difficulté et prudence, il trouva la porte d'accès à moitié intacte mais bloquée. Il reprit espoir
- Pourvu que l'intérieur ait pu résister. Mais comment ouvrir le passage avec Anubis à mes trousses ?
Une seule option sauta à ses yeux, mais elle était risquée. De façon subtile, il se plaça devant l'entrée obstruée.
- Vas-tu enfin cesser de fuir, lâche ! Vociféra Anubis.
Sans un mot Horus lança une salve de cosmos sans conviction qui manqua grossièrement son but. Anubis, amusé, contre-attaqua. L'arcane fonça vers le Dieu Faucon qui se poussa à la dernière minute. Profitant du nuage créé, Horus s'introduisit dans l'antre du temple dégagé. Se frayant un chemin en toute hâte, il arriva vers les vestiges de la pièce centrale. La statue, bien qu'inclinée était là devant lui, miraculeusement intacte. Dehors Anubis, éructait.
- Horus, tu n'as aucun honneur ! Crois-tu que ce soit en te cachant dans ce trou que tu échapperas à ton destin ?
Il franchit à son tour l'entrée dégagée. Il aperçut alors son adversaire s'approcher d'une statue.
- Horus, vient te battre !
Il fut tétanisé par ce qu'il observa ensuite. Le Dieu Faucon toucha de sa main la tête de la statue et disparut.
- Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
Imitant Horus, il toucha à son tour la statue. Rien ne se passa. Il réitéra en vain plusieurs fois en hurlant. Furieux, il détruisit l'effigie Divine.
- Où es-tu encore parti Horus ?! Tu n'es vraiment qu'une larve !
Sortant des décombres, il se concentra pour réduire en poussière les vestiges du temple. Faute d'ennemi, il se défoula de cette manière.
***
Thot s'opposait actuellement à Hathor. Les deux Dieux, diminués par leurs précédents combats, étaient poussés dans leurs derniers retranchements. Dans cette joute mortelle, l'équilibre des forces en présence semblait parfait.
De son côté, Isis affrontait Apophis. Fraîchement débarqué, le Dieu parasite avait clairement pris l'ascendant. Isis tenait bon mais pour combien de temps ?
Le troisième duel était composé d'Aker et de Seth. Le pauvre Dieu aux Deux Lions subissait largement cette épreuve.
- God's Hand !
Un éclair titanesque sorti de sa main pointée vers son adversaire. La foudre mortelle traversa le buste sans protection du pauvre Dieu. Son corps se convulsa de douleur pendant quelques secondes dans des hurlements et s'effondra sur le sol. Non content de son succès, Seth réitéra plusieurs fois sa torture.
Aker était trop affaibli par son précédent combat. Il le savait. Il ne pouvait lutter contre un Dieu tel que Seth dans cet état. Plus Seth attaquait, moins il lui restait de marge de manœuvre. Il se devait de s'opposer à lui-même au péril de sa vie.
Malicieusement, Seth marcha vers sa victime. Il se pencha vers le Dieu à terre.
- Mon cher Aker, tu vas pouvoir rejoindre Osiris dans son calvaire. Tu pensais réellement pouvoir me vaincre ? Tu ne seras malheureusement plus là pour voir la fin de votre pitoyable Khus. Adieu. Harvester of Sorrow !
Les deux mains en avant, Seth fit apparaître une aura entre lui et Aker. Rapidement, le corps à terre se mit à vieillir à vue d'œil. Dans des cris de douleur, Aker vit ses joues se creuser peu à peu. La forme de son squelette ressortit sous la peau de son corps desséché. Son Armure devint soudain trop grande pour lui. Sa peau disparut alors, puis ses muscles et finalement seul resta ses os blanchis qui disparurent en poussière. Au bout de vingt secondes, seule son Armure maculée de poussière s'envolant sous le vent témoigna de la présence du Dieu aux Deux Lions.
Seth avait vaincu aisément son premier adversaire. Les autres suivraient bientôt.
***
Tout d'abord ébloui par la lumière d'un flash, Horus recouvrit peu à peu la vue. Inquiet, il constata qu'il se trouvait dans un nouveau lieu. Il avait dû traverser un passage dimensionnel. Mais pour où ? Quel terrible secret cachait Osiris ? Il observa les lieux plus en détails.
Il se trouvait dans une vaste zone ressemblant à un temple à ciel ouvert. Le diamètre impressionnant d'une cinquantaine de mètres était entouré d'une centaine d'obélisques sculptés de hiéroglyphes pourvus à leur pied une vasque où brûlait une flamme. Le ciel noir était peint de constellations magnifiques et traversé régulièrement d'étoiles filantes. Le sol fait de blocs de pierre immaculés parfaitement alignés donnait au lieu une prestance Divine.
Il redressa son regard pour percevoir au centre, deux monumentaux sphinx entourant une sorte d'autel où un objet rayonnait d'un éclat pur doré.
- Mais où suis-je arrivé ?
Il inspecta autour de lui pour voir s'il était le seul à être parvenu en ce lieu. Rassuré de constater qu'Anubis n'était pas là, il s'avança lentement et respectueusement vers l'autel. Était-ce un temple dédié à un Dieu ? Si c'était le cas, ce Dieu devait être Râ, car c'est sa statue qu'il venait de toucher. Mais que voulait-il cacher ici ? Il arriva au seuil de l'autel et grimpa les deux marches menant à l'objet insolite. Il put alors voir ce que c'était. Surpris, il découvrit une barque funèbre égyptienne faite d'or d'une cinquantaine de centimètres.
- La Barque Solaire du Dieu Râ ! Pourquoi garder secrètement cette reproduction symbolisant son départ vers une autre évolution ?
Comme tiré par une voix intérieure, il ne put se retenir de la prendre dans ses mains. Un choc lui glaça les os, une voix pour être plus précis.
- Bienvenue Horus.
Transi de peur, il se retourna consciencieusement avec la Barque dans ses mains vers l'origine de la voix. Stupéfait, il se retrouva nez à nez avec...Râ. Devant lui se tenait le dieu des Dieux, l'ancien Maître du Khus, le seul à avoir réussi à se transcender au-delà de tout ce qui est connu. Ne pouvant aligner un mot, il le laissa parler en premier.
- Oui, c'est bien moi, je suis Râ. N'aie pas peur jeune Dieu, je ne te veux aucun mal. Je surveillais malheureusement ce moment depuis des années. Si tu es là aujourd'hui, c'est qu'un grand malheur s'est abattu sur le Royaume des Deux Terres.
- En effet, réussit-il à répondre. Seth et une partie des Dieux du Khus ont fomenté une rébellion au sein du peuple. Le pays est en feu et à sang. Les Dieux s'entretuent en ce moment même. De nombreuses Divinités sont déjà tombées et parmi elles mon père Osiris ! Et les Dieux rebelles sont en train de réussir leur abomination.
- La situation est donc vraiment critique.
- Ne pouvez-vous pas intervenir ? Avec votre pouvoir, il vous serait facile de remédier à la situation.
- Là n'est plus mon rôle, Horus. Ce que tu vois ici n'est qu'une projection astrale de mon être dilué dans l'immensité. J'ai accès à un niveau de conscience dont tu ne peux même pas appréhender la dimension. Je ne puis et ne dois intervenir dans le processus qui mène cette terre à son destin. Tout ceci, bien que tu ne puisses le comprendre, a un sens. Le fil du destin est en train de s'étirer vers son but. La seule aide que je puis t'apporter est cette Barque Solaire. Ceci est mon legs. Je l'ai créée en prévision de ces évènements. Sert-en à bon escient.
- Que peut faire cet artéfact contre les Dieux ?
- Ceci est la clé des dimensions. Elle a un pouvoir gigantesque. Grâce à elle, tu pourras emprisonner les Dieux dans une prison dont jamais ils ne pourront sortir. Jamais personne ne retrouvera leur trace. Mais tu pourras aussi ramener à la vie tout être disparu. Cependant, je t'en conjure, ne l'utilise jamais dans ce but. Le destin des êtres, même chers à ton cœur, ne doit pas être bouleversé. Je te témoigne d'une grande confiance, ne me déçois pas. Tu as le sort de ce monde entre tes mains, soit sage et mérites cet honneur.
Sur ces mots, l'apparition divine s'évapora dans une brise légère irréelle. Horus, pantois, ne put que commencer une question.
- Mais comment fonctionne-elle ?!
Seule une voix s'estompant lui répondit.
- Écoute ton cœur.
Avant qu'il n'ait pu réagir, le Dieu Faucon fut de nouveau enseveli par une explosion de lumière.
***
L'arcane de feu d'Hathor avait mis à terre un nouveau Dieu. Thot, sérieusement brûlé, avait du mal à se redresser. Il était sans défense et son bourreau se rapprochait inexorablement. Hathor leva alors la main pour l'achever.
Contre toute attente, son geste fut intercepté. Elle enragea en voyant celui qui avait entravé sa victoire.
- Hedjour ! Sale parasite.
- Ravi de te revoir aussi, traîtresse. Tu vas payer pour la mort d'Osiris !
D'une déflagration, il projeta la Déesse au loin.
- Tu vas bien Thot ?
- J'ai connu mieux.
- Relève-toi et reprends des forces. Je m'occupe d'elle pour l'instant.
- Merci.
Le dieu Singe se lança dans ses arcanes furieux. Hathor encaissa les coups sans pouvoir répliquer. S'insérant lui aussi dans le combat, Seth prit la défense de la Déesse rebelle.
- Seth !
- Et oui, en personne, Hedjour. Après Osiris et Aker, tu seras ma prochaine victime.
- Quoi ? God's Wrath !
Ses mains se mirent aussi à briller alors qu'il enchaîna une course colérique. À deux contre deux, les choses se compliquaient un peu plus.
***
Le Dieu Faucon réapparut devant les yeux subjugués d'Anubis. Au beau milieu de la palmeraie retournée, le Dieu Chacal fut surpris de voir devant lui Horus sortir de nulle part.
- Où étais-tu passé, vermine ? Que comptes-tu faire avec cette statuette, me tapez dessus ?
Il partit dans un fou rire sadique.
- Cela ne suffira pas à te protéger. Meurs !
Il déferla alors vers le Dieu stoïque lui faisant face. Au dernier moment, Horus leva la statuette dans les airs. Elle se mit à briller d'une lumière dorée stroboscopique. Anubis stoppa net et comme pris dans une toile dont il cherchait maintenant à se libérer.
- Quelle est donc cet enchantement Horus ?
- Tu fais face à ton destin ! Adieu mon frère.
- Ne m'appelle pas fr.....
La lumière explosa alors laissant seul le Dieu Faucon au milieu des cratères. Anubis était parti vers un lieu inconnu, sa prison.
Ragaillardi, il s'affola pour aller sauver au plus vite ses pairs. Il courut à une vitesse qu'il n'avait jamais atteinte jusqu'alors.
En entrant dans le hall à toute allure, il repéra Apophis sur le point d'achever sa mère.
- Non ! Hurla-t-il.
Estomaqué, Apophis ne put seulement voir qu'Horus levant un objet doré au dessus de lui. Sans comprendre, ce qui se passait, le Dieu parasite ainsi qu'Isis subirent les évènements. Dans un déferlement lumineux, Apophis disparut à son tour de la surface de la terre.
Sans attendre, Horus s'approcha vers sa mère pour l'aider à se redresser.
- C'était donc cela le secret de Râ, l'interrogea-t-elle difficilement.
- Oui, mère. Râ nous a légué cet artéfact. Grâce à la Braque Solaire, nous vaincrons les Dieux rebelles !
Il prit alors sa mère sous son bras et tous deux s'orientèrent vers la salle des réceptions. Quelle ne fut pas leur surprise en réalisant qu'Hedjour les avait rejoints. Décontenancés, Seth et Hathor dévisagèrent les nouveaux entrants.
- Non ce n'est pas possible. Anubis et Apophis sont donc tombés !
- Oui, il ne reste plus que vous deux ! Hurla Horus.
Hedjour releva Thot et tous deux se joignirent à Horus et Isis.
- Nous ne mourrons pas seuls, Horus. Avec nous s'éteindra le Khus. Vous avez perdu !
Accompagnant leurs gestes à sa parole, Seth et Hathor firent exploser leurs cosmos. Des cosmos ultimes, un baroud d'honneur avant la fin. Une tempête dévastatrice se déchaîna, emportant avec elle les restes du palais du Khus dans les airs.
Les quatre derniers défenseurs du Panthéon Egyptien se joignirent alors dans une aura protectrice.
- Accompagnez-moi dans notre salut mes frères ! Aujourd'hui, nous allons mettre fin à cette tragédie. Pour l'Egypte !
Les quatre Dieux posèrent alors leurs mains sur la Barque Solaire. Lentement, fièrement, avec une volonté inébranlable, ils brandirent la Braque vers le ciel.
L'aura stroboscopique dorée découpa les attaques titanesques des deux derniers Dieux rebelles en tranches lumineuses.
- Vous mourrez avec nous ! Vociféra Hathor.
- Vous ne pouvez pas me vaincre ! Hurla Seth. Je suis le Maître d'Egypte ! Le monde est à moi...Non !!!!
Les derniers vestiges Divins de cette sanglante insurrection disparurent vers leur dernière demeure. D'où jamais on ne les reverrait plus.
***
Dès la disparition d'Apophis, tous les guerriers parasités furent immédiatement libérés. Partout dans le pays cessèrent de façon simultanée les combats fratricides. Khnoumotep, libéré de ses entraves, réussi à persuader Aetion de mettre fin à cette absurdité. Sidérés par l'explosion de cosmos emportant le palais du Khus, il leur fallut quelques minutes pour retrouver leurs esprits. Les troupes du Nomarque se mêlèrent à lui et au Chevalier d'Or du Scorpion afin de libérer la ville des derniers soldats rebelles.
Comme par miracle, le pays recouvra alors une quiétude irréelle. Mais quel prix à payer pour cette démence. Près de sept cent mille soldats morts, soit les deux tiers de la grande armée égyptienne avait péri. Des douze Divinités qui formaient le Khus, seules quatre étaient sorties vivantes des gravats. Osiris avait lui aussi succombé. Thèbes était dévastée, le palais disparu, l'Egypte en deuil.
En ce jour sanglant, la grande, puissante et fière civilisation Égyptienne mourut. Il était temps de laisser place à de nouvelles nations, à de nouveaux Panthéons.
Lien :
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Modifié: 15 août 2013 à 19:45:42 par alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #40 le:
29 août 2013 à 15:51:07 »
Bonjour,
Pour la fin des vacances, je vous diffuse le dernier chapitre de la seconde partie Pire-Em-Hru de la fic Vengeances. Le chapitre 34 se prénomme «
La fin d’une ère…
».
Vous pourrez retrouver tous les chapitres avec des bonus (cartes de déroulement des actions dans les chapitres du site, fan arts, chronologie, vidéos...) sur le lien en bas.
Synopsis :
L’horreur a enfin cessée et l’heure est venue de panser les plaies. La puissance de m’artéfact laissé par Râ a joué un rôle majeur en permettant au Khus de renverser l’issue mal engagée vers la lumière. Mais que faire de la Barque Solaire à présent ? Le temps est venu de tirer les dures conclusions de cette tragédie ; décisions engageant la destinée de toute une nation. Le socle d’une alliance entre le Sanctuaire et le Royaume des Deux Terres s’est forgé dans le sang de héros qu’il faut à présent enterrer. Mais des cendres encore fumantes, une nouvelle menace s’érige déjà…
Bonne lecture.
Spoiler
(click to show/hide)
Chapitre 34 : la fin d’une ère…
Emhat déambulait nonchalamment comme à l'accoutumée dans les couloirs du palais d'Abou Sim bel. Ses pensées n'étaient maintenant centrées que sur la musique. Dans ses pérégrinations, il réalisa qu'il s'était rendu vers les appartements de Nephtys. Il aperçut alors que la porte était entre baillée. Intrigué, il se rapprocha pour prendre des nouvelles de la Déesse.
- Nephtys ?
Respectueusement, il passa la tête dans l'encablure de la porte. Rien. Doucement, il pénétra alors dans la pièce baignée de soleil. Au hasard de son investigation, il tomba nez à nez avec la Déesse. Elle était étendue devant lui sur le sol. Son corps baignait dans son sang en partie séché.
- Ho mon Dieu !
Surpris mais non apeuré, il se mit à examiner le cadavre avec froideur. Quelque chose l'attirait dans ce tableau funeste.
- La mort à des côtés magnifiques.
Déstabilisé, il se retourna vers le nouvel entrant. Son maître de musique lui faisait face. Il semblait tout aussi fasciné que lui par cette tragédie.
- Regardez, Emhat, regardez au-delà des apparences.
- Elle a été assassinée. Un poignard témoigne de son tourment.
- Etes-vous sur de ce point de vue ? Observez mieux. Oui, son corps est mort, mais fixez votre attention sur son visage.
Estomaqué, Emhat réalisa qu'elle arborait un sourire. Comment pouvait-on sourire lors de sa propre mort ?
- Pourquoi semble-t-elle heureuse ?
- Sa mort a été une délivrance pour elle. Elle a pu expier un lourd fardeau. Savez-vous que c'est son propre fils qui l'a tuée ?
- Quoi, Nephtys avait un fils ?! Mais on ne l'a jamais vu et ni elle ni Seth n'en ont jamais parlé.
- Ce fils était le sien, mais pas celui de Seth. Osiris était son père.
- Pourquoi était ?
- Parce que beaucoup de choses se sont passées sans que vous ne le sachiez. Votre pays est en ruines, jeune Seigneur. Toutes les armées d'Egypte se sont entretuées. Il ne reste plus rien. Seth, Osiris, Nephtys, Thabitet, Khepri, Sobek, Bastet et Aker ont disparu.
- Ma mère est morte ? Comment est-ce possible ?
Avant que le maître de musique n'ait pu répondre, il fut tout à coup affolé.
- Vite cachons-nous !
Tirant Emhat par sa tenue, ils pénétrèrent dans la pénombre d'un recoin. Soudain, un brouillard émeraude se créa, laissant apparaître la silhouette d'un homme. Emhat reconnu immédiatement Thot. Il voulut sortir de l'ombre, aussitôt raisonné par le maître. Le jeune Seigneur examina le Dieu. Son corps était marqué par de nombreuses plaies. Lui aussi avait du se battre contre les autres Dieux.
Attristé par sa découverte, Thot se pencha vers le cadavre. Il prit soigneusement Nephtys dans ses bras avant de disparaître de nouveau. Les deux voyeurs sortirent alors de l'ombre. Emhat était plus qu'intrigué.
- Mais qui êtes-vous enfin ? Comment est-ce possible que vous connaissiez tous ces évènements ? Comment avez-vous pu deviner que Thot allait apparaître ? Vous ne pouvez pas être pas un maître de musique, qui êtes-vous réellement ?!
- Tu as raison, Emhat.
Le passage du vouvoiement au tutoiement le frappa. Son maître n'avait plus du tout la même attitude. Il semblait d'un coup beaucoup plus sûr de lui.
- Allons dans le jardin, je vais tout t'expliquer.
Les rôles étaient inversés. Emhat, intrigué, suivait à présent chaque parole de cet être qu'il pensait connaître.
***
Errant au milieu d'un paysage creusé de tranchées telles des plaies ouvertes au ciel, Horus, cherchait des signes de l'emplacement de l'ancien temple dédié à Râ. Avec le plus grand des hasards, il se retrouva devant les restes rocheux pulvérisés. Il ne restait rien.
Ayant trouvé le lieu, il se mit à dégager les blocs un à un avec précaution. Tel un archéologue, il faisait bien attention que chaque bloc retiré ne fasse pas s'effondrer ceux du dessous. Deux heures passèrent sans qu'il n'atteigne son but. Soudain, il entrevit l'objet de ses efforts. Une main dépassait des décombres, une main sculptée. Prit d'un flot d'adrénaline, il courut vers elle. Encore vingt minutes s'écoulèrent. Le buste était coupé au niveau du ventre et il ne restait rien non plus des bras. Le coup était encore encastré sous les débris. Avec appréhension, il dégagea les derniers blocs afin de libérer la tête. Choqué, il constata que la tête de la statue de Râ n'était plus là.
De rage, il jeta l'énorme bloc de pierre qu'il tenait dans ses mains au loin. Tout était perdu, c'était fini. Le bloc se fracassa dans un nuage de poussière. D'un regard absent, il regarda le nuage. Son cœur faillit s'arrêter de battre lorsqu'il entrevit le visage d'une statue, le visage de Râ. Courant comme un dératé, il attrapa un baluchon et se précipita vers son but. Avec appréhension, il posa à nouveau lentement la main sur le visage et disparu dans un flash lumineux.
***
Thot réapparut dans la dernière salle comportant des murs encore debout du palais, mais plus aucun toit. Sous le ciel bleu illuminé d'une douce chaleur, il déposa le corps de la Déesse sur une table de préparation mortuaire improvisée. A ses côtés ceux de Thabitet et d'Osiris rapporté par Hedjour, ainsi que celui de Chrysanthe étaient en cours de préparation pour leur dernier voyage.
Isis, un bras maintenu dans un linge, Hedjour, Aetion, Khnoumotep et Djéhoutyhotep discutaient tristement des évènements. Khnoumotep et Djéhoutyhotep étaient en effet les deux seuls Nomarques survivants sur les dix que comptait initialement le pays. Les regards étaient lourds de fatigue. Leur moral était au plus bas.
***
Comme il s'y attendait, Horus réapparut au centre du temple créé par Râ. Sans attendre, il se dirigea vers l'autel. Arrivé à son but, il ouvrit le sac qu'il portait et déposa avec soin l'arme la plus puissante qu'il n'ait jamais connu sur son socle. La Barque Solaire rayonnait à nouveau de mille feux. Il décida de la regarder un dernier instant avant de repartir. La voix qu'il entendit alors ne le surprit plus. Un rictus marqua son visage. Lentement, il se retourna. - Tu as été à la hauteur de mes espérances, Horus.
- Merci Râ. Mais le prix à payer a été terrible.
- Je ne le sais que trop. Rapporter cet artéfact ici est la meilleure décision, tu le sais aussi.
- Mais que va devenir le Royaume des Deux Terres ? Tout est détruit, notre armée est en lambeaux et nous ne sommes que quatre Dieux à avoir survécu.
- Le temps de l'Egypte n'est plus, Horus.
- Que voulez-vous dire ?
- Il est temps pour le Royaume de laisser sa place à d'autres civilisations. Déjà, de nouvelles nations s'élèvent dans ce monde. Certaines chuteront d'autres se développeront. Le destin déroule son tapis. Chacun doit tôt ou tard céder sa place.
- Mais qu'allons devenir ? Devons-nous les Dieux aussi disparaître ?
- Vous devez retourner dans l'ombre. Aidez votre peuple, mais laissez-le décider seul de son destin. Un jour, vous devrez à nouveau jouer un rôle crucial.
- Vous avez raison. Nous n'avons réussi qu'à détruire ce pays. Nous ne devrons plus reproduire cette horreur. Tapis dans l'ombre, nous guiderons le Royaume en tant que gardien de la Barque Solaire. Où sont partis les Dieux rebelles et les reverrons-nous un jour ?
- Ils ont tété bannis dans un endroit où il n'y a peu de chance qu'ils ressortent un jour. En attendant tenez-vous prêts.
- Ayez confiance en nous Seigneur Râ.
- Ton père aurait été fier de toi, jeune Dieu. Adieu.
- Adieu Râ.
Le flash lumineux le fit revenir au milieu des décombres. Avec énormément de précautions, Horus inséra la tête de la statue de Râ dans son baluchon libéré. Il aurait tout le temps plus tard de faire reconstruire une statue autour de ce visage salvateur. Le Dieu se redressa ensuite pour rejoindre les ruines du palais.
Rassemblés au milieu des corps embaumés, Horus demanda à Thot, sa mère et Hedjour de venir le rejoindre. Après une heure de discussion, ils demandèrent aux autres protagonistes de les rejoindre.
Les Nomarques Khnoumotep et Djéhoutyhotep, les derniers Nebkas ainsi que le Chevalier d'Or du Scorpion s'approchèrent des Dieux. Horus prit la parole.
- Mes amis, fit-il solennellement, nous avons pris une décision importante et nous devons de vous en informer.
Le silence fut glacial. Horus continua.
- Ce qui est arrivé à notre Royaume est de notre seule faute à nous les Dieux.
Un vent de reproche se déchaîna.
- Ne nous voilons pas la face. Cette rébellion a été menée par des Dieux. Plus jamais un tel carnage ne doit se reproduire. C'est pourquoi nous avons pris à la décision de nous retirer de ce monde pour laisser le destin aux mains des Hommes.
- Non ! Hurla la foule.
- Il en sera ainsi, répondit promptement Horus. Nous vous aiderons dans l'ombre. Bientôt nos existences se transformeront en histoire puis en mythe. Enfin, nous deviendrons un vague souvenir d'un temps lointain. La grande armée ne sera plus reconstruite. Nous devrons vivre avec humilité et souvenir des atrocités commises. Nous avons choisi un homme qui saura sagement vous guider dans le chemin de la lumière. Tous devront suivre sa voie à présent.
Les quatre dieux tournèrent la tête sur leur droite, vers un homme tétanisé.
- Khnoumotep, finit Horus.
- Comment ? Répondit-il décontenancé. Moi ? Mais pourquoi ? J'ai moi-même tué mes propres frères !
- Tu étais sous contrôle, le rassura Isis.
- Tu es sage et valeureux. Avec toi, l'Egypte sera bien gouvernée, fit Thot.
- Merci de cet honneur, fit le Nomarque avec émotion. Mais qui m'aidera moi ?
- Avant de partir, nous t'enseignerons, le rassura Horus.
Thot reprit la parole.
- Tu devras bâtir une nouvelle capitale dans une autre ville. Thèbes est maintenant trop chargée de larmes et de sang. Memphis me semble tout indiquée. Cette nouvelle ère doit se forger sur de nouvelles bases. La cité du Khus a été incendiée et est couverte de ruines. Le palais n'est plus lui non plus. Tous les survivants devront quitter cette terre maudite à jamais. Le sable en recouvrira les restes. Nous ne reconstruirons rien, si ce n'est un petit havre de paix pour nous quatre. Personne ne devra jamais plus fouler son sol, sous peine de mort.
- Quant à toi, Chevalier, reprit Isis. Votre part dans notre défense et le sacrifice du Chevalier d'or du Lion ont été décisifs dans la survie du pays. Tu m'as demandé un jour d'établir une alliance avec ta Déesse Athéna. Je te réponds aujourd'hui que l'Egypte a une dette éternelle envers ton Sanctuaire. Vous pourrez compter sur notre appui si vous sollicitez notre aide. Rentre avec les honneurs et la reconnaissance éternelle de tout un peuple.
- Merci Déesse Isis, répondit Aetion. Nous sommes fiers d'avoir combattu aux côtés de si valeureux guerriers. Je porterai votre message auprès de ma Déesse. Je retourne aussi notre soutien indéfectible. Nous serons toujours là pour apporter de l'aide.
La cérémonie des morts commença alors. Les trois corps recouverts de bandages blancs avaient à leurs pieds trois vases canope renfermant leurs entrailles. Ils étaient déposés chacun sur une sorte de civière faite d'or pur et sculptée de hiéroglyphes. Aetion avait donné son accord pour que le Chevalier du Lion, soit embaumé selon les rites Égyptiens réservés aux plus importantes personnalités du pays. Cette marque d'honneur scellait un peu plus l'alliance avec le Sanctuaire. Chrysante en deviendrait indirectement le plus grand ambassadeur. Devant la dépouille du Chevalier, Aetion avait déposé l'urne de l'Armure d'Or du Lion. Devant les corps de Thabitet et Osiris, les Égyptiens avaient placé leur Armure Divine. Une troisième était placée juste à côté d'eux. Seule l'Armure d'Aker, le Dieu aux Deux Lions dont le corps était parti en poussière dans son combat contre Seth, rappelait aux participants que lui aussi avait donné sa vie.
***
Emhat et son maître de musique, ou celui qui se faisait passer pour tel, entèrent dans le jardin. D'une marche lente, les deux personnages se faufilaient à travers la végétation. Impatient, le Seigneur prit immédiatement la parole.
- Nous sommes dans le jardin, allez-vous enfin répondre à mes questions ?
- Patience Emhat. Es-tu heureux de ta vie ?
Déstabilisé, il bredouilla une réponse.
- Heu, oui.
- En es-tu certain ? Soit franc avec toi-même. Quelle est ta place dans ce monde ? Es-tu heureux de vivre comme une ombre ? Ta mère est morte, mais te traitait-elle seulement comme un fils. Tu ne connais pas ton père. Celui qui tenait ce rôle t'ignorait magistralement. Tu n'as jamais été traité comme un des leurs. Le Khus n'a jamais fait attention à toi. Qui es-tu réellement et où comptes-tu aller ? Quel est ton avenir, Emhat ?
Il reçut ces remarques comme un choc. Il sentait au fond de lui la misère de son existence. Mais le tableau peint par cet homme lui explosa au visage. Il tenta maladroitement une réponse.
- Mais il y a la musique. Je pourrais devenir musicien ?
- Musicien ?! Ha, ha, ha. Est-ce là la seule destinée que tu te vois ? Il faut voir grand Emhat. Tu ne mérites pas de vivre dans cette médiocrité. Je peux t'aider si tu veux me suivre.
- Comment pouvez-vous m'aider ? Répondit-il intrigué.
- Je peux donner un but à ton existence. Tu voulais savoir qui je suis réellement ? Je vais répondre à ta question.
Le corps du maître de musique s'entoura d'une aura violette puissante, froide, mortelle. Ce qu'Emhat découvrit le sidéra. L'homme (?) portait à présent une sorte d'Armure sombre impressionnante, rayonnante d'une aura Divine.
- Mon nom est Hadès. Je suis le Dieu des morts du Panthéon Grec.
- Je comprends mieux à présent le sentiment étrange que j'avais envers vous. Mais pourquoi moi, qu'est-ce que ma misérable existence peut vous apporter ?
- Cela fait longtemps que j'observe ta civilisation. Tu as plus de valeur que tu ne veux le croire. Tu n'appartiens pas à ce monde. Joins-toi à moi et à mon armée et je te donnerai une raison d'être, une place dans ce monde. Voici un cadeau pour toi.
D'un geste, le Dieu déclencha un flash mauve qui aveugla Emhat. Recouvrant la vue, il put distinguer une Armure toute aussi sombre que celle du Dieu.
- Une Armure pour moi ? Fit-il admiratif.
- Un surplis pour être précis. Il est à toi. Suis-moi, quitte ce monde qui n'est pas le tien. Je t'aiderai à maîtriser ton pouvoir. Ensemble, nous nous emparerons de cette terre qui t'a refusée ! Tu auras ta vengeance sur les tiens. Que choisis-tu Emhat ?
Pris de doutes quant à la direction à suivre, le jeune homme semblait divisé. Il se décida enfin.
- Vous avez raison Hadès. J'adhère à votre vision et accepte de vous suivre.
- Tu as pris la bonne décision, répondit-il le regard dur.
En une fraction de seconde, le surplis se disloqua pour recouvrir le corps d'Emhat. Il avait le regard brillant, comme un enfant découvrant un nouveau jouet. Enfin, quelqu'un le considérait comme important et il était fou de joie. Une fois paré, il se retrouva avec dans les mains avec un instrument de musique fait de la même matière que son Armure.
- Avant de partir, tu dois faire table rase du passé. Détruit les derniers témoignages de ton existence passée. Détruis-moi ce palais !
- Mais comment, il est énorme ?
- Ouvre-toi au cosmos comme lors de mes cours de musique. Souviens-toi du résultat que cela donné.
Perplexe, il laissa monter en lui son pouvoir. Quelle surprise il ressentit en lui. Jamais il ne s'était senti aussi puissant. Ce surplis était extraordinaire. Sans ouvrir les yeux, il laissa éclater sa rage et entonna une mélodie sur sa harpe. Dans une déferlante impressionnante, l'air se mit à vibrer. Ce fut tout d'abord un bruit assourdissant, puis le palais trembla. Des fissures apurent çà et là. Bientôt des pans entiers tombèrent. Enfin dans un dernier choc, le majestueux et gigantesque palais de Seth partit en poussière. Hadès savourait le résultat de tout son travail. Il avait trouvé une nouvelle recrue de valeur. Une étoile de plus venant compléter sa constellation de guerriers.
Le cœur battant et le visage couvert de sueur, Ehmat rouvrit les yeux pour constater ahuri ce qu'il venait de faire.
- C'est moi qui ai fait ça ?!
- Oui. Je te l'avais dit. Tu as la preuve devant toi. Tu es quelqu'un d'important.
Une flamme de force brûlait à présent dans le regard du jeune égyptien. Pour la première fois de sa vie, il était fort, il y avait quelqu'un qui se souciait de lui et il avait trouvé un idéal.
- Encore une chose avant de partir. Ici repose ton ancienne vie. Dorénavant, tu devras porter un autre nom. Lequel veux-tu prendre ?
Après une courte réflexion, il dévoila sa nouvelle identité.
- Appelez-moi. Pharaon.
- Bienvenue à toi Pharaon, Spectre du Sphinx, de l'étoile Céleste de la Bête.
.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #41 le:
15 septembre 2013 à 21:31:01 »
Bonsoir,
La seconde partie maintenant est achevée. En attendant la publication de la dernière partie dont l’écriture vient de commencer, je vous ai préparé des fiches descriptives des personnages évoluant dans la seconde partie. On commence ce soir par Thot.
Bonne soirée.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #42 le:
21 septembre 2013 à 14:55:07 »
Bonjour,
Cette semaine voici la fiche du second personnage nommé Hathor.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #43 le:
11 octobre 2013 à 20:48:02 »
Bonsoir,
Après un moment d’absence, je reviens avec une nouvelle fiche. Il s’agit d’Horus.
Bon week-end.
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Assurnarzirpal
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #44 le:
12 octobre 2013 à 08:17:10 »
Pas encore lu mais je compte le faire sous peu, joli travail en tout cas
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #45 le:
18 octobre 2013 à 15:49:49 »
Merci à toi
La fic se divise en Trois parties :
1) Post Mortem (finie et publiée) : temps présent.
2) Pire-Em-Hru : préquel à Post Mortem (finie et publiée) : passé lointain.
3) Aube Rouge (en cours d'écriture) : futur proche.
Je ne t'en dis pas plus pour te laisser découvrir cette fic ayant une approche différente de ce que l'on peut connaitre que ce soit du point de vue ou de la narration.
N'hésite pas à venir en discuter.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #46 le:
19 octobre 2013 à 14:44:55 »
Bonjour,
Voici cette semaine la fiche concernant Anubis.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #47 le:
25 octobre 2013 à 17:18:02 »
Bonjour,
Voici cette semaine la fiche concernant Aker.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #48 le:
01 novembre 2013 à 09:42:36 »
Bonjour,
Voici cette semaine la fiche concernant Apophis.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #49 le:
11 novembre 2013 à 10:12:08 »
Bonjour,
Voici cette semaine la fiche concernant Bastet.
Bon 11 Novembre.
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