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[Fanfiction] - Vengeances
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Sujet: [Fanfiction] - Vengeances (Lu 19844 fois)
alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #50 le:
15 novembre 2013 à 21:41:04 »
Bonsoir,
Voici cette semaine la fiche concernant Hedjour.
Bon week-end.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #51 le:
23 novembre 2013 à 10:38:42 »
Bonjour,
Voici cette semaine la fiche concernant Khepri.
Bon week-end.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #52 le:
30 novembre 2013 à 20:35:31 »
Bonsoir,
Voici cette semaine la fiche concernant Nephtys.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #53 le:
07 décembre 2013 à 15:37:24 »
Bonjour,
Voici cette semaine la fiche concernant Osiris.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #54 le:
14 décembre 2013 à 19:15:54 »
Bonsoir,
Voici cette semaine la fiche concernant Sobek.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #55 le:
20 décembre 2013 à 21:36:09 »
Bonsoir,
Voici cette semaine la fiche concernant Isis.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #56 le:
11 janvier 2014 à 21:00:29 »
Bonsoir,
Bonne année à tous ! Pour ce début 2014 voici la fiche concernant Thabitet.
Bon week-end.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #57 le:
18 janvier 2014 à 11:21:17 »
Bonjour,
Pour ce week-end l’avant dernier Dieu participant à cette seconde partie de la fic. Ils’agit de Râ.
Bon week-end.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #58 le:
25 janvier 2014 à 10:13:52 »
Bonjour,
Pour ce week-end, le dernier Dieu participant à cette seconde partie de la fic. Il s’agit de Seth.
Bon week-end.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #59 le:
31 janvier 2014 à 21:10:27 »
Bonsoir,
Voici pour ce soir le guerrier Egyptien de type Saïs.
Bon week-end.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #60 le:
08 février 2014 à 09:19:34 »
Bonjour,
Voici cette semaine l’avant dernier fan art relatif à cette fic.
Bon week-end.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #61 le:
14 février 2014 à 21:34:15 »
Bonsoir,
Voici pour aujourd’hui le dernier fanart venant clore deux ans de travail consacrés à cette seconde partie de la fic Vengeances. Une troisième partie est en cours d’écriture avec de nouvelles surprises à venir…
Bon week end.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #62 le:
21 mars 2014 à 13:59:06 »
Bonjour à tous,
Je reviens après un petit moment d’absence avec le lancement de la dernière partie de ma fic nommée Vengeances.
Ce dernier volet porte le nom de « Aube Rouge ». Il fait suite à la première partie intitulée « Post Mortem » se déroulant dans notre présent et où l’on découvrait la manipulation menée par les Dieux Bannis. La seconde partie, intitulée « Pire-Em-Hru », explore la chute de l’empire égyptien il y a des millénaires et la menace qu’a représentée le soulèvement Divin. Ce dernier volet se déroule dans un futur proche dans lequel les Dieux Bannis prendront le contrôle du monde vouant les peuples et les Dieux à la soumission ou à la résistance. Est-ce que les humains et les dieux arriveront à dépasser leurs égoïsmes ancestraux pour libérer la terre de l’asservissement ? Rien n’est moins sûr …
J’ai monté un teaser vidéo sur ce volet :
La diffusion des chapitres va bientôt commencer. N’hésitez pas à venir partager ce projet avec moi.
«
Modifié: 21 mars 2014 à 14:03:36 par alex6
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Sasque
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Raw Raw fight the power !!
Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #63 le:
21 mars 2014 à 19:17:47 »
Ben dis donc ya du boulot la.... je lirai ca un de ces quatre... j'aime bien tes fanarts.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #64 le:
01 avril 2014 à 11:32:27 »
Merci Sasque pour ton commentaire !
C'est vrai que j'ai commencé ce projet il y a au moins cinq ans et ce n'est toujours pas fini. J'essaie en plus d'avoir une approche globale (dans la limite de mes compétences), donc j'écris, je gribouille et je fais du montage vidéo sur mes projets. Ca demande un peu de temps et surtout pas mal de motivation. Si ça t'intéresse, j'ai regroupé tous mes travaux sur mon site perso :
http:\\saintseiya60.free.fr
Je vais bientôt commencer à diffuser les premiers chapitres de ce dernier volet.
A+
N'hésite pas à venir échanger.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #65 le:
11 avril 2014 à 21:07:03 »
Bonsoir,
Voici pour cette semaine le prototype de couverture illustrant ce dernier volet.
Bon week end.
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #66 le:
25 avril 2014 à 18:11:31 »
Bonjour,
Pour cette semaine, voici le premier chapitre introductif du dernier volet de la fic Vengeances.
La première partie se déroulait dans le présent et la seconde nous éclairait sur les évènements survenus dans le passé ayant conduit à cette tragédie. Ce dernier volet reprend à la fin de la première partie et se projette dans un futur proche encore plus chaotique.
Bonne lecture et bon week-end.
Spoiler
(click to show/hide)
Aube Rouge – chapitre 1 – Le journal de Cyrus.
Le soleil levant de cette matinée de printemps étendait ses rayons doux sur le paysage somnolent qui sortait de la quiétude de la nuit. La roche calcaire blanche, dont des buissons secs colorait l’horizon de taches vertes, avait résisté aux assauts du temps et à celui des hommes. Le silence de la nuit commençait à se garnir de piaillements d’oiseaux sortant de leur torpeur. Un chemin sinueux, forgé par le passage de nombreux voyageurs se creusait à travers le sol. Lentement et de façon disciplinée, un groupe d’une quinzaine d’individus sillonnait la voie ondulée. C’était la meilleure heure pour daigner entamer une marche. Les randonneurs, tout juste âgés de quinze années étaient devancés par un homme en comptant le double. Leurs habits simples et en total décalage par rapport aux coutumes donnaient un sentiment d’anachronisme. Ces habits ressemblaient à des tenues grecques de l’antiquité. Mais à y regarder de près, le tissu employé pour confectionner ces vêtements était ce qui se faisait de mieux sur le marché en 2070.
Que de choses avaient changé depuis ces dernières années. Personne n’aurait pu imaginer que nous en arriverions là. Et malgré les progrès technologiques, il était important de se rattacher à des valeurs simples et oublier la facilité au profit de la récompense découlant du labeur. Volontairement les randonneurs n’avaient donc pas utilisé de SegAir* pour chausser des chaussures de marche et mériter leur dû.
* SegAir = Evolution du SegWay. Plateforme individuelle de déplacement en station debout où les roues du SegWay ont été remplacées par un champ de sustentation. Cette version était capable de franchir tout type de terrain, même liquide.
Le petit groupe se frayait un chemin au travers un vaste domaine en ruine. De nombreux morceaux de murs et amas de roches agrémentaient le paysage de cette étendue chaotique. La frêle végétation reprenait peu à peu ses droits. Ils étaient partis tôt le matin afin de rejoindre ce lieu si important aux yeux de leur guide. Il lui tenait à cœur de partager avec eux ce témoignage venu d’un passé pas si lointain. Malgré son jeune âge, il avait la lourde tâche de transmettre ce message et d’ouvrir l’esprit de ces jeunes. Ce lieu, il le connaissait bien ou plutôt il en avait beaucoup entendu parler par ses parents, qui lui devaient leur rencontre. Il avait le caractère direct et toute la rudesse de ses géniteurs. Malgré une façade brute, il n’en était pas moins juste. Son visage à la barbe courte brune lui donnait une stature et le respect de ses interlocuteurs. Le Chevalier d’Argent de la Boussole avait gagné son armure de haute volée et sans laisser dévoiler la moindre émotion ni la moindre faiblesse. On lui avait alors assigné un groupe de jeunes apprentis à former. Dans un futur proche, ils concouraient pour l’armure de Bronze de la Croix du Sud.
Sortant des années sombres, le Sanctuaire se reconstruisait lentement. Les armures disséminées sur tout le globe étaient traquées et avec le temps retrouvées en plus ou moins bon état. Un atelier spécial avait dû être mis en place pour les stocker en attente de réparation ou d’être affectées à de nouveaux porteurs. Mais le domaine sacré manquait cruellement de maîtres. Il avait été décidé en attendant d’attribuer de façon successive les différentes armures. C’est ainsi qu’Euripide était passé très rapidement du statut de nouveau Chevalier à celui de maître. Dans cette reconstruction, seule l’armure d’Or de la vierge avait été réattribuée. Les Chevaliers Divins de Pégase, du Phénix, du Dragon, d’Andromède et du Cygne étaient toujours attribués à leur porteur. Mais compte tenu de leur âge, le statut était plus honorifique qu’une réelle fonction guerrière. Les cinq Chevaliers et le Chevalier de la Vierge avaient décidé de constituer un conseil qui supervisait la reconstruction de la Chevalerie Athénienne. Mais au vu de la tâche colossale qui les attendait, ils avaient choisi de laisser une grande marge de manœuvre aux enseignements prodigués.
De par le passé de ses parents, Euripide attachait une grande importance à ce que ses élèves connaissent parfaitement l’histoire du Sanctuaire. Pour lui, connaitre le passé était maîtriser son avenir. Il était le seul à former ses apprentis de la sorte mais on lui avait donné la liberté d’agir comme bon lui semblait. De nombreux enseignements qu’il prodiguait se faisaient au travers de l’analyse des conflits passés. Certains de ses élèves, plus impulsifs, ne comprenaient pas l’intérêt de ces blabla et préféraient combattre. Généralement, c’était au terme des leçons et lorsqu’ils se retrouvaient dépassés par leurs confrères qu’ils se rendaient compte de leur erreur. C’est dans ce contexte qu’une partie d’entre eux avait suivi leur maître, contraints mais devinant qu’il devait y avoir un but précis, dans ce lieu désert.
En cette matinée, ils étaient partis de leur baraquement pour parcourir les cinq kilomètres qui les séparaient de leur objectif. La marche laborieuse n’avait pas manqué de les fatiguer et c’est fourbu qu’ils stoppèrent sous les ordres de l’homme les devançant.
- Nous voici arrivés. Nous allons nous arrêter ici.
Heureux d’en finir avec leur périple, ils s’assirent pour se désaltérer de l’eau contenue dans leur gourde. Un des adolescents ne manqua pas de formuler la question que tous se posaient.
- Maître Euripide, pourquoi nous avoir fait lever à l’aube pour venir voir ce tas de cailloux ?
L’énormité de la question le fit sortir de ses gonds. Comment pouvait-on ne pas connaître ce lieu alors que des milliards de Terriens furent déchirés par le « Cataclysme ».
- Comment oses-tu appeler cela un tas de cailloux ! Tu n’imagines même pas l’importance qu’a revêtue cet endroit. Qui peut aider Ignace à sortir de son ignorance patente ?
Un autre jeune demanda l’autorisation d’aider son camarade.
- Moi, je sais Maître, fit Jairo. Nous sommes sur les ruines de l’ancien Sanctuaire d’Athéna.
- Bien, fit Euripide. C’est exact, nous sommes actuellement sur les vestiges de la première maison, celle du Chevalier d’Or du Bélier. Tout ce que vous pouvez voir d’ici jusqu’en haut de la montagne était jadis le premier Sanctuaire. Les douze maisons des Chevaliers d’Or partaient d’ici jusqu’aux cimes.
Prenant conscience de l’énormité de sa remarque, le visage d’Ignace s’empourpra et sa tête voulut disparaître dans ses épaules. Un nouveau jeune du nom de Kaliban osa une nouvelle interrogation.
- Maître, pourquoi voit-on des restes éparpillés de colonnes sculptées de bas-reliefs ?
- Bonne remarque, Kaliban. C’est l’objet de notre visite en ce lieu. La semaine dernière nous avions abordé la tragédie du peuple Youkaguir**. Rappelez-vous comment des Dieux ont pu traumatiser tout un peuple pendant des générations uniquement dans le but d’atteindre le Sanctuaire. Souvenez-vous comment Thanatos et les Dieux Bannis Egyptiens ont brutalement mis la main sur la Barque Solaire. Le monde tel que vous le connaissez à présent découle directement de ces évènements tragiques. C’est pourquoi aujourd’hui, nous allons évoquer ensemble le « Catalysme ».
** (cf Vengeances -1ière partie-Post Mortem).
- Mais Maître, osa Raheem, on connaît déjà tous. On n’arrête pas d’en parler dans le Holo***
*** Holo = Raccourcit d’Hologram displayer. Parallélépipède rectangle de verre mural transparent sans équipement électronique apparent ni cartérisation. Dans celui-ci une image 3D à prise de vue orientable et interactive est générée. Cette sorte de télévision connectée affichait en temps réel des multitudes d’informations connexes aux éléments projetés. Cet équipement a rapidement supplanté l’archaïque télévision en 2050.
- Je le sais très bien, Raheem, répondit-il sèchement. Mais ce dont je veux pour parler n’est pas une Holofiction mais une catastrophe à l’ampleur planétaire. Je veux que vous ressentiez dans vos tripes, les sacrifices, le sang, la douleur et le courage dont a dû faire preuve l’Humanité pour que vous puissiez naître dans un monde libre.
Il sortit un livre de son sac. Un manuscrit écorné, preuve de maintes lectures. Euripide le connaissait par cœur. Ce livre était sa bible, son lien vers l’essentiel lors de ses périodes de doutes. Il était ému. De son regard porté sur l’ouvrage, ses disciples devinaient son attachement à celui-ci et surtout qu’il serait fort mal venu d’oser le critiquer.
- Savez-vous ce que c’est ?
Personne n’osa une réponse.
- Aucune idée ?
- C’est un recueil ? Répondit timidement Li-feng.
- Presque. Il s’agit en fait d’un journal. Celui-ci de Cyrus, l’ancien Chevalier d’Argent de l’Autel.
A l’évocation de ce prénom, le groupe lâcha immédiatement un souffle d’admiration. Qui ne connaissait pas Cyrus. Il était devenu le Scribe du Sanctuaire. Il avait vécu le Cataclysme et œuvré à la sortie du tunnel. Durant cette période noire, il n’avait cessé de témoigner des évènements par écrit. Son goût pour l’écriture et son talent avait naturellement fait de lui le gardien de l’histoire Divine d’Athéna. Il fut celui qui avait bâti tout le système d’enseignement historique des apprentis. Il était à son échelle une sorte de Charlemagne inventant l’école. Mais comme tout personnage illustre, tout le monde connaissait son nom sans connaître réellement son histoire.
La réaction suivante des apprentis fut moins unanime. Certains accueillirent la remarque plein d’impatience et d’autres s’attendaient à une biographie laborieuse d’un nouvel ancêtre poussiéreux.
- Je ne vais pas vous faire le prêche de la bonne parole. Mon but n’est pas de vous gaver les neurones de rhétorique. Celle qui peut le mieux vous restituer l’ampleur de la tragédie c’est une personne l’ayant vécue. Vous allez revivre au travers des yeux de Cyrus cette époque cruciale. Installez-vous à votre aise. Vous allez partager le passé de nos illustres prédécesseurs.
L’assemblée se plaça en demi-cercle autour du maître installé sur une roche prédominante. Au milieu de ces ruines nourries du sang de milliers de guerriers, dans un silence respectueux des élèves seulement entrecoupé du vent sifflant dans les interstices rocheux et les cris des oiseaux, Le Chevalier d’Argent sentit que le moment était propice.
Euripide ouvrit respectueusement le manuscrit et lut la première ligne.
- Sanctuaire, août 2013.
lien :
http://saintseiya60.free.fr/ab2.htm
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alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #67 le:
03 mai 2014 à 15:00:34 »
Bonjour,
Pour cette semaine, voici le chapitre 36 de la fic Vengeances- Aube Rouge. Il s'intitule "
C’était trop
".
Synopsis :
A l’heure où je commençais ce journal je n’avais pour autre ambition que d’extérioriser mon bonheur. Moi Cyrus, Chevalier de l’Autel, allait aujourd’hui quitter le Sanctuaire afin d’épouser ma compagne. La tristesse du départ était largement compensée par la joie de vivre enfin mon amour au grand jour. Malheureusement, les évènements qui suivirent ne me laissèrent pas le temps de goûter au repos. Le premier acte d’un cataclysme qui changerait le monde à tout jamais ravagea tout sur son passage, avec une puissance et une soudaineté qui ne laissèrent qu’un flot de sang…
Bonne lecture et bon week-end.
Spoiler
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Aube Rouge – chapitre 2 – C’était trop.
Sanctuaire, juin 2013.
Le réveil avait encore été difficile ce matin. La motivation n’y était plus. Lentement, je me glissais dans mon pantalon. Mettre mon tee shirt n’avait pas été plus dynamique. D’une marche lourde, je me déplaçais vers la fenêtre. Les volets semblaient encadrés d’une intense luminosité. Regroupant mon courage, je décidais d’ouvrir cette voie vers le flot brillant. Immédiatement, l’agression visuelle me fit lâcher les morceaux de bois pour venir illusoirement protéger mes yeux. C’était un fait, je n’étais pas du matin. Doucement, faisant peu à peu face à cet ennemi, mes paupières tentèrent une contre-attaque en s’ouvrant au danger. Le flot vif se transforma en formes, puis les formes en objets, et les objets devinrent des choses connues.
Il faisait un temps splendide. La chaleur du matin, mais peut-on encore appeler matin lorsque l’on se lève onze heures, inonda mon corps offert au ciel. Des oiseaux volaient au-dessus des toits de la ville. Cà et là, des formes vaporeuses blanches agrémentaient le ciel bleu vif. Je balayais le spectacle qui s’étendait devant mes yeux. Les maisons faites de briques marron et couvertes de lierre étaient alignées pour former de sinueuses ruelles ombragées, protégeant les passants des assauts du soleil. Au loin, le clocher de l’église centrale sonna onze coups. En contrebas, je pouvais apercevoir une place de marché où les étales remplies de fruits et de légumes attiraient les acheteurs au son des appels des camelots.
J’aimais profiter de mes permissions pour venir dans le village. Rodorio était le plus proche du Sanctuaire. Mais il n’était pas simple pour autant d’y accéder. Il fallait effectuer une longue marche au travers de la chaine de montagne séparant les deux lieux. Une frontière marquée par une arche à la gloire de la Déesse Athéna représentait la limite où seules les personnes faisant partie du Sanctuaire pouvaient pénétrer. En effet, un halo de cosmos invisible empêchait tout curieux de franchir le monument. Mais il n’y avait pas que des chevaliers au Sanctuaire. De nombreux intendants, prêtres, gardes ou autres travailleurs avaient acquis le privilège de franchir la limite. Mais cela n’était pas sans contraintes. La sortie du domaine ne s’effectuait que de façon très contrôlée et limitée. C’est pour cela que je sautais sur toutes les occasions qui se présentaient à moi pour sortir du territoire et renouer avec la vraie vie, me rattacher au monde.
Généralement, je me rendais avec d’autres Chevaliers au cœur du village pour y faire la fête jusqu’au bout de la nuit et lier connaissance… Etre aux ordres d’Athéna était une situation difficile à vivre au quotidien. Se marier était interdit et vivre en couple sur le domaine impensable. Tous devaient être prêts à tout lâcher du jour au lendemain sans n’avoir rien à perdre. En réalité, nombreux Chevaliers avaient noué des relations plus ou moins amoureuses avec les habitantes ou les habitants de la ville. Je me l’étais interdit, en théorie. Depuis des années, je vagabondais de lit en lit au gré de mes sorties, poussant mes explorations charnelles de plus en plus loin avec mes partenaires sans lendemain. J’avais fini par me lancer des défis personnels sur des situations, des actes ou des partenaires potentielles. Loin d’être un rustre, je profitais de la vie et m’arrangeais pour qu’elle ne souffre que le moins possible de mon départ.
Je ne m’étais jamais posé la question de m’attacher à quelqu’un. Cela s’était imposé de fait. J’avais rencontré Loane lors d’une de mes soirées festives. Mon regard l’avait croisé alors qu’elle entrait dans le bar. La démarche assurée et retenue de cette superbe créature obnubila mes pensées. Elle fut immédiatement au centre de nombreux prétendants volant tels des abeilles attirées par le miel. D’un sourire glacial, elle avait fini par doucher leurs espoirs. Voilà mon défi de ce soir, pensais-je dans l’instant. Je quittais alors mon groupe d’amis pour me rapprocher d’elle. Ils me signifièrent de me méfier de cette beauté froide insensible aux charmes de la Chevalerie. Le défi n’en était que plus intéressant. Ayant aperçu mes opposants exploser en vol, je tentais alors une approche plus subtile. Au lieu de me diriger vers elle, j’analysais sa trajectoire et me plaçais en avance au niveau du comptoir. J’ouvrais mon livre et me plongeais dans la lecture. Comme prévu, elle s’approcha de moi pour commander une boisson. Amusée, elle tourna le regard dans ma direction.
- Tiens, je ne savais pas que les Chevaliers d’Athéna savaient lire ?
Je manquais de pouffer de rires mais dus me ressaisir. La proie était coriace. Je levais la tête de façon nonchalante vers elle.
- Excusez-moi, vous disiez ?
- Je suis surprise de voir un Chevalier lire un livre sans images.
Elle prenait l’avantage, je devais réagir.
- Bonne remarque mademoiselle. Il n’y a aucune image dans ce recueil de poésies. Mais qui vous dit que je suis Chevalier, jeune érudite ?
- Mais vous connaissez des mots savants en plus ? Fit-elle avec un sourire aux lèvres. Vous avez le stéréotype du guerrier : Cheveux en bataille, mal rasé, tenue usée et un verre sur le comptoir. Mais user d’un livre de poésie, dont vous ignorez sans doute ce qui est écrit dedans, pour espérer me séduire, est risible.
Cette femme belle et livrant ce combat contre moi m’attirait de plus en plus.
- Voilà un portrait peu flatteur de ma personne et de mon ordre, rétorquais-je avec amusement. Je lui délivrais alors les vers suivants en la fixant droit dans les yeux :
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble.
Sa bouche entre ouverte sous la surprise, laissa entrevoir une fissure dans sa cuirasse de froideur. Cette femme était donc humaine.
- Mon Dieu, en plus vous connaissez Louis Aragon ! Vous remontez dans mon estime jeune homme. Comment pourrait-on rester de glace devant de telles paroles. D‘où avez-vous appris à apprécier la poésie mon ami ?
- Tout d’abord, appelez-moi Cyrus. Ensuite si cela vous intéresse, prenez ce siège et je vous expliquerai comment un frustre guerrier peut parler de poésie. Mais avant tout, quel breuvage vous siérait pour accompagner notre conversation ma chère ?
- Loane. Mon prénom est Loane.
Je jubilais intérieurement. Non pas parce qu’elle venait de s’assoir auprès de moi ou parce que j’avais remporté cette joute verbale mais parce qu’elle suscita en moi un violent désir de la connaître. Mais étais-ce réellement moi qui avais gagné notre échange ?
Nous avons passé une longue nuit de discussion tous les deux. Je me surpris moi-même à ne vouloir d’elle que sa présence. Ce n’était pas dans mes habitudes. Le tenancier finit par nous demander gentiment de quitter son bar à la fermeture. Nous continuâmes notre dialogue alors que nous déambulions au hasard des ruelles embrumées du village. Nous avons discuté cette nuit-là à cœur ouvert, alternant rires et émotion. Jamais je n’avais ressenti une telle osmose avec une femme. Et c’est alors que nous passions sous une arcade que je me sentis plaqué par elle sur le mur et subitement embrassé vigoureusement. C’était la première fois que cela m’arrivait. Je ne contrôlais plus les évènements, ni elle d’ailleurs.
Nous avons passé la nuit ensemble. Ce fut un déchaînement de bonheur, comme une révélation. A la fusion des âmes succéda le mélange des corps. Je ne cherchais plus la performance mais le plaisir. A ma grande surprise, derrière la muraille de froideur qu’elle s’était construite vivait une farouche envie de vivre. Moi qui avais pris la mauvaise habitude de pousser mes partenaires, je me trouvais dépassé par ma compagne. Elle se révéla sans tabou. Elle poussa loin la limite des ébats, se montrant fort audacieuse et me faisant découvrir tout un nouveau monde de sens. Rien ne nous arrêta cette nuit-là. Lorsque je la sollicitais, elle répondait en revenant en retour avec de nouvelles approches.
Il arriva cette nuit ce que jamais je n’aurais pensé. Je m’attachais. Mais cela m’était interdit. Le trouble généré dans ma tête par cette situation m’empêcha de fermer l’œil de la nuit. Je la regardais. Son corps nu, magnifique, était étendu sur les draps froissés du lit. Son esprit était encore plus beau. C’était la première fois que cela m’arrivait. Je dus me rendre à l’évidence, je l’aimais. Une nuit, il avait fallu une seule nuit pour que moi, le Chevalier d’Argent de l’Autel, je ne capitule. Mais que faire ?
Au petit jour, elle ouvrit les yeux en me regardant d’un sourire ravageur, tinté de malice et de bonheur. A l’évidence elle partageait mon sentiment. Au vu de mon regard triste, elle s’inquiéta.
- Tu dois partir, c’est ça ?
- Je suis un Chevalier d’Athéna. Je n’ai pas le droit de tomber amoureux. Mais voilà je t’aime.
Elle se jeta à mon cou pour m’embrasser. Déséquilibré, je tombais en arrière sur le lit. Elle était à présent allongée de tout son long sur mon ventre.
- Mon aussi, je t’aime Cyrus. Je n’ai jamais été autant en harmonie avec un homme.
- C’est là le problème Loane.
- Comment cela ?
- D’après la loi du Sanctuaire. Je n’ai pas le droit de t’emmener avec moi. Me marier m’est impossible. Notre amour n’a pas d’avenir !
- Je le sais malheureusement aussi. Mais je ne puis plus vivre sans toi à présent. C’est trop tard.
- Je ne sais plus que faire, répondis-je dévasté.
- Si le seul moyen de te voir est d’entrer aux ordres du Sanctuaire alors c’est ce que je ferai.
- C’est un dur sentier sur lequel nous nous engagerons Loane. Même si nous nous verrons, nous ne devrons pas nous approcher. Personne ne devra deviner notre relation.
- Si c’est le prix à payer, je le paierai. Rodario deviendra notre repaire, notre foyer.
La discussion s’était terminée sur une nouvelle étreinte fougueuse qui avait achevé de nous lier l’un à l’autre.
Depuis, à chaque permission, nous retournions systématiquement sur Rodario nous retrouver. J’y louais cette chambre à l’année pour nous. J’en avais fini avec la débauche. Seul importait de la retrouver. Personne n’avait jusqu’alors découvert notre secret. Loane était entrée au cœur du Sanctuaire en tant que prêtresse d’Athéna. Nous croisions régulièrement nos chemins. Seuls nos cœurs battant la chamade et un fugace échange de regards auraient pu trahir notre amour. De façon discrète et complètement déraisonnable, nous nous étions même fiancés. Et ne pouvant plus nous passer l’un de l’autre, nous avions décidé de nous marier secrètement.
C’est ainsi que ce matin d’août je me levais laborieusement de mon lit. Nous avions fixé la date à la semaine prochaine. Je sentais le doute m’envahir autant que le bonheur. Nous avions décidé de faire les choses le plus simplement et le plus discrètement possible. Elle me rejoignit derrière moi en m’attrapant par les épaules.
- Mon amour, tu es déjà levé.
- Il est déjà l’heure de repartir. Je suis fatigué de vivre caché Loane.
- Moi aussi mais nous le savions dès le début.
- Je ne vais plus supporter cette situation longtemps. Dès que nous serons mariés, je quitterai le Sanctuaire.
- Mais c’est ta vie Cyrus !
- Non, tu es ma vie à présent.
Elle le fit se retourner l’embrassa.
- Alors je te suivrai.
Sans motivation, nous rangeâmes la chambre et je la laissais partir une heure avant moi. Le chemin du retour fut plus long qu’à l’accoutumer. Au moment de traverser la frontière du domaine, j’eus une seconde d’hésitation. Faisant le vide en moi, j’entrais dans le Sanctuaire. Aussitôt plus rien ne comptait que les directives de la Chevalerie. Mon périple passa devant l’arène d’entrainement où j’entendais des disciples s’entrainer et des lueurs témoigner de leur maitrise du cosmos. Je traversais après les baraquements des apprentis. En remontant le chemin, j’arrivais enfin aux maisons des Chevaliers d’Argent. Rien de spectaculaire en fait, juste un logement en pierres surmonté d’un toit fait de planches. La vie au Sanctuaire n’était pas luxueuse. Du seuil de mon logement, je pouvais apercevoir les douze maisons des Chevaliers d’Or et tout en haut le palais d’Athéna. Le lieu où se trouvait ma bienaimée. Une voix me sortit de ma torpeur.
- Alors Cyrus. Tu as passé une bonne permission ?
Reprenant le contrôle de moi-même, je me forçais à faire bonne figure.
- Excellent. Quelles sont les nouvelles ? A-t-on retrouvé la trace d’Athéna et des Chevaliers divins ?
- Hélas non, répondit Harpocrate, le Chevalier d’Argent de la Coupe. Nos envoyés sillonnent le monde mais on ne retrouve aucun indice. C’est à croire qu’ils ont disparu de cette terre.
- Mais c’est invraisemblable, fis-je. Qui a pu les faire disparaitre ainsi ? Même Kiki qui a vu les assaillants (cf Vengeances – 1ère partie – post Mortem) est incapable de nous dire qui ils étaient, pourquoi ils ont sauvagement tué ces gardes et fait disparaitre tout le monde. Nous n’avons reçu ni menace, ni ultimatum, rien.
- C’est ce qui est le plus étrange. Chaque menace a été suivie de tragédie, ajouta Harpocrate, mais là il ne se passe rien ! Tant mieux d’une part, mais pourquoi n’arrive-t-on pas à les trouver ?
- Je n’en sais rien, conclus-je.
Alors que j’entrais dans ma demeure, il ajouta.
- Au fait Cyrus, le Conseil se réunit dans la salle demain matin pour faire un point sur la situation.
Le Conseil n’était en fait qu’un groupe rapidement mis sur pieds pour gérer la crise en attendant le retour d’Athéna et de ses protecteurs. Shina et Marine le pilotaient. Autour d’elles se regroupaient les Chevaliers d’Argent restant. Comme plus aucun Chevalier d’Or n’était en vie, elles s’étaient naturellement imposées en guide du Domaine Sacré. Nous n’étions plus qu’une soixantaine de guerriers au Sanctuaire avec une majorité de Chevaliers de Bronze. L’élite restante se composait uniquement de Chevaliers d’Argents. De plus, un bon tiers était éparpillé à travers le monde. En cas de conflits, nous ne ferions pas le poids. Le fait de réunir le Conseil signifiait que rien n’avait avancé.
Ayant pris un diner copieux afin de récupérer de mes ébats. Je revêtis mon Armure. Son poids me parut plus lourd qu’à l’accoutumer, comme un fardeau. Je passais le restant de la nuit à prendre la direction des Chevaliers de Bronze et soldats gardant le domaine. Depuis les meurtres sauvages des gardes, il avait été décidé qu’à tour de rôle un Chevalier d’Argent assurerait un quart de veille. Cette nuit-là ce fut mon tour.
Je sentais beaucoup d’inquiétude venant des troupes. Et au-delà de ça, une certaine lassitude générale des affrontements répétés. Ils étaient à deux doigts de basculer vers de la démotivation. Le soleil levant marqua la fin de ma garde. Anxieux, je ne pris qu’un petit déjeuner frugal avant de rejoindre le Conseil. Je gravis respectueusement les marches menant au Palais d’Athéna. Il nous avait été interdit de traverser les douze maisons vides. Des passages latéraux avaient temporairement été ouverts pour rejoindre le sommet. La montée fut longue. Il fallait avoir une bonne santé pour arriver au sommet. Alors imaginer de faire le même chemin en affrontant douze Chevaliers d’Or était un exploit que seuls les Chevaliers Divins étaient capables d’accomplir. Je pénétrais avec honneur dans le hall du palais. Au gré de mon parcours, je rencontrais les membres du personnel attachés au lieu. Soudain mon cœur sembla s’arrêter car en face de moi, Loane venait de franchir une porte latérale. Elle passa sur ma droite sans rien laisser paraitre. Je me rendis compte que j’avais stoppé ma marche au moment où j’avais senti ma main effleurée par la sienne. Je repris aussitôt ma route, heureux. J’arrivais au seuil de la vaste pièce de réunion. La porte massive en bois fermait ce lieu jadis utilisé par Gigas le Général des armées du sanctuaire. Shina et Marine l’avaient réquisitionnée en toute hâte pour établir leur comité de crise. Poussant vigoureusement la porte, compte tenu de son poids, j’entrais dans la pièce. J’étais le dernier attendu. Nous étions seize, les derniers Chevaliers d’Argent. Kiki, en tant qu’apprentis de Mü et témoin direct des évènements avait reçu l’autorisation de participer.
- Puisque nous sommes au complet, fit Marine, je voudrais faire un état des lieux des recherches. Nous avons envoyé une vingtaine de Chevaliers de Bronze aux quatre coins du monde.
- C’est extrêmement dangereux car nous affaiblissons le Sanctuaire, la coupa Shina. Nous ne sommes que seize Chevaliers d’Argent et une vingtaine de Chevaliers de Bronze en tout et pour tout. Malgré leur valeur, les soldats ne représentent qu’un soutien limité.
- Mais ce sacrifice est indispensable, reprit Marine. Nous devons retrouver Athéna et les Chevaliers Divins ! Kiki, tu as pris en charge la coordination des recherches. Quelles sont les nouvelles ?
- Pas bonnes. Nous n’avançons pas d’un iota. Nous avons visité les panthéons des Dieux mineurs par-delà le monde sans succès. Ils semblent simplement avoir disparu. Mais le monde est vaste et nous devons continuer nos efforts. Ma seule interrogation est la suivante, sont-ils encore sur terre ?
- Que veux-tu dire ? Demanda Albior, Chevalier de Céphée.
- Est-ce encore une agression des opposants à Athéna au sein du Panthéon Divin ? Posa Kiki.
- Nous devons aussi penser à cette éventualité, fit Meï de la Grue. Le problème est qu’en l’état actuel des choses nous sommes incapables de nous y rendre.
Un brouhaha se déclencha alors au sein du conseil. Chacun voulait donner son opinion. Tout cela me fatiguait au plus haut point. Avec beaucoup de mal, Marine tenta de maitriser la situation.
- Calmez-vous ! Silence ! Ne parlez pas tous en même temps !
Derrière le fouillis auditif, Marine et Shina cernèrent quelque chose d’étrange. Elles croisèrent leurs regards, inquiètes.
- Silence ! Hurla Shina en faisant éclater un éclair de cosmos au milieu de la foule.
Le choc auditif stoppa net toute tergiversation. Dans le silence retrouvé, nous pouvions entendre au loin le son étouffé d’une trompe. Celle des gardes.
Pris de panique, nous sortîmes tous les seize au pas de course pour nous arrêter sur le perron du palais. D’ici, nous avions une vue sur tout le domaine. Et surtout sur la scène de guerre se déroulant au niveau des baraquements des apprentis. Nous constatâmes stupéfaits les explosions de cosmos, les envols de roche et les démolitions de bâtiments. Les Chevaliers de Bronze, les soldats et même les apprentis combattaient une armée assaillante. D’ici nous avions du mal à distinguer leur nombre mais ils étaient nombreux, trop nombreux, plus d’une centaine. Les silhouettes tantôt noires, rouges ou dorées semaient le doute quant à leur origine ou plutôt quant à leurs trop nombreuses origines… Seules certitudes, premièrement il fallait descendre se battre et enfin à un contre quatre cela présageait d’être coriace.
La vision de cette menace balaya en moi tous mes doutes. Il était temps de démontrer au Sanctuaire qu’il avait eu raison de me faire confiance. Le Conseil arriva au bas des escaliers dans un déferlement de vent. Nous sautâmes au cœur du conflit, galvanisés par l’effet de groupe.
Je finis mon saut en face d’un adversaire portant une armure rouge, rouge Corail. Une Ecaille de Sirène de Poséidon ! J’en fus stupéfait. Marquant une seconde de surprise, je fus balayé par cette femme. Je finis ma course dans un pan de mur qui s’effondra. Honteux d’avoir été si facilement dominé, je sortis en rage des gravats. Ce que je perçus alors me sidéra. Sur l’ensemble du théâtre des opérations, je pouvais apercevoir des Ecailles dorées qui ressemblaient à celles des Généraux de l’Ebranleur du Sol ! Pis, en contrebas, je distinguais des armures sombres. Des Surplis ! Des spectres d’Hadès attaquaient aussi le Sanctuaire. Perdu, j’échangeais un mot avec Ennetsu le Chevalier de Bronze du Fourneau.
- Mais qu’est-ce que c’est que ce chaos ! qu’est-ce qui se passe ici ?
- On fait face à des spectres et des Marinas ! Hurla Ennetsu.
- Les troupes survivantes de Poséidon et d’Hadès se sont alliées. C’est surréaliste ! Et ces Généraux, d’où sortent-ils ?
- J’en sais rien Cyrus. Je n’ai reconnu aucune Ecailles de Généraux. Et normalement, ils ont tous été tués sauf Kanon !
- Si des Généraux sont impliqués, cela va se corser sévère, finis-je. Concentrons nos efforts sur les autres. Occupes-toi des spectres, je m’occupe des Sirènes. Je vais rejoindre Shina et Marine pour voir avec elles comment on traite le cas de ces pseudos-Généraux.
Je découvris aussi que des soldats Marinas participaient à l’assaut. Perdu au cœur du maelstrom, je mis plusieurs secondes à trouver mon adversaire. Le visage fouetté par les morceaux de roche propulsés sous les assauts, je trouvais enfin mon opposant.
Prenant mon élan, je démarrais ma course colérique. Soudain deux soldats me barrèrent le passage. Dans une déferlante de cosmos je leur assénais une frappe expulsant leurs corps morts sur d’autres combattants. Le sol explosa alors sur ma gauche, me faisant dévier de ma trajectoire. Arrivé à mon but, je pris appui sur mes jambes et me propulsais dans les airs. M’échappant de la masse chaotique, je concentrais alors mon énergie dans mes deux mains levées. Arrivant sur la Sirène, je déchaînais alors ma force.
- Surrender of Vanquished !
Une sorte de plafond de cosmos se matérialisa au-dessus de la Sirène, qui surprise tenta de se protéger à la dernière seconde. La frappe enfonça le sol sur un diamètre de dix mètres. Un arbre centenaire bordant le lieu en fut déraciné. Il s’effondra sur une carriole en bois. Le flot se dissipa sur le corps éraflé de la Sirène. Les avants bras de son Ecaille étaient pulvérisés. Son casque disparu laissait onduler sa longue chevelure rousse. Elle était touchée mais loin d’être vaincue. Elle était néanmoins furieuse. Son regard semblait vouloir me transpercer le cœur. Elle ne manqua pas de m’exprimer tout son amour.
- Scarlet Coral !
Un déluge de coraux rouges tranchants se matérialisa entre sa main et moi. Je n’eus pas le temps non plus de me sortir de cet arcane. Déclenchant une bulle de cosmos autour de moi, je sentis le fracas généré par eux. Certains traversèrent ma défense, m’ouvrant des plaies sanguinolentes sur le ventre. Nous entrâmes alors dans un corps-à-corps acharné. Lançant un crochet qu’elle esquiva habilement, elle attrapa mon bras et me balança au-dessus d’elle vers le puits. Je le détruisis avant de tomber en son centre. Plongé dans l’ombre, j’écartais bras et jambes pour stopper ma chute. Mes membres défoncèrent les parois mais je parvins à m’arrêter à mi-chemin. Ma sortie en trombes des ténèbres la déconcerta. Je profitais alors de cet avantage afin de la percuter au ventre de mon épaule. L’impact nous emporta tous deux dans une tranchée de vingt mètres dans le sol. Je sortis le premier du cratère.
Tout à coup, mon visage fut soufflé par une énorme explosion de cosmos. Elle me fit mettre genou à terre. Désorienté, je découvris amèrement que je me trouvais entouré de membres déchiquetés. Des mains, des jambes, un torse et des morceaux d’Armures, des Armures de Bronze. Levant les yeux, je vis, écœuré, un des pseudos-Généraux au centre de ce charnier. Il devait avoir achevé au moins une dizaine de soldats et trois Chevaliers de Bronze et un d’Argent. Nous ne faisions pas le poids. Au-delà du nombre, ils étaient trop forts. Mais nous devions résister au mieux. D’un geste strict, j’ordonnais aux soldats survivants de se regrouper.
- Dirigez-vous vers l’arène ! Nous aurons plus de chance tous ensemble plutôt qu’éparpillés.
Suivant mon idée, les Chevaliers D’argent déclenchèrent des tirs de barrage afin de permettre aux troupes de reculer. Nous étions un groupe d’une quinzaine de Chevaliers.
- Bon maintenant on fait quoi ? hurla Meï, le Chevalier d’Argent de la Grue.
Une décharge siffla au-dessus de nous.
- Effectuez des frappes conjointes, ordonna Shina, ils ne doivent pas passer. Où est Marine ?
- Elle est bloquée plus haut avec d’autres assaillants, répondit Alice, Chevalier de Bronze du Lynx.
- Quelqu’un doit aller la prévenir, fit Shina.
- J’y vais, répondis-je. Où est-elle précisément ?
- Tu vois les quatre Ecailles jaunes là-haut ? Signala, dépité, le jeune Chevalier de Bronze du Bouvier nommé Réda. Eh bien, elle au milieu !
Je commençais à regretter ma décision. C’est avec appréhension et sous les tirs de couverture de mes camarades d’infortune que je courus vers Marine. Au passage, j’ordonnais le repli à tous les défenseurs que je croisais. Par lâcheté ou pour garder le peu de conviction qu’il me restait, j’évitais de voir les pauvres soldats du Sanctuaire trépassant au milieu des éboulis. Le temps était malheureusement à l’action et non au sauvetage. Je pris un chemin détourné qui m’amena en surplomb de Marine. Elle, six autres Chevaliers d’Argent, ainsi que les chevaliers de Bronze Ichi de l’Hydre, Nachi du Loup grandement blessé au bras droit, Ban du Lionnet et Jabu de la Licorne tentaient de résister aux assauts des pseudos-Généraux. Le déferlement de puissance était tout bonnement hallucinant. Ces cinq attaquants valaient bien les Chevaliers d’Or. Marine et ses congénères ne faisaient que se défendre maladroitement, reculant seulement de quelques minutes l’issue fatidique. Le paysage auditif était rempli de bruits d’explosion, de cris et déboulement de bâtiments.
Je pris ma respiration et décidais de sauter dans l’arène. Surpris, mes frères faillirent me tuer.
- Cyrus, que fais-tu là !
- Je viens vous passer un message de la part de Shina. Nous sommes tous regroupés au pied de l’arène. Il faut que nous y allions aussi pour cumuler nos forces sur un poste de repli. Combien êtes-vous par ici ?
- Seulement nous onze, répondit le Chevalier d’Argent du Triangle.
- C’est tout ! fis-je effaré.
- Hélas, surenchérit le Chevalier d’Argent du Sculpteur.
- Avec vous, nous ne sommes plus que vingt-six, ajoutais-je.
- Partons sur-le-champ, avant de faire chuter le décompte, ordonna Marine.
La douzaine de guerriers lança une frappe coordonnée qui fit marquer le pas aux assaillants. Surpris, ils se rendirent compte qu’ils étaient à présent seuls.
Dans notre repli stratégique, nous vîmes des Spectres achever des pauvres soldats, des apprentis et même des Chevaliers de Bronze. La scène nous déchirait le cœur. Mais il fallait survivre pour lutter. Non sans mal, nous arrivâmes sur l’arène.
- Marine ! hurla Shina.
- Je te ramène du renfort, répondit Marine. Quelle est la situation ?
- C’est la bérézina ! Nous sommes débordés de partout. Nos forces sont décimées. Voici ce qui reste des défenseurs du Sanctuaire. Je te confirme que des spectres participent bien à l’offensive. Ils sont peu nombreux mais il y en a. Je ne comprends rien. Et de ton côté ?
- Pas mieux, voire pire, admit Marine. Les Ecailles Dorées doivent être des Généraux. Leur puissance égale celle des Chevaliers d’Or ! Ils sont en train de faire des ravages. En l’état actuel des choses, ce n’est malheureusement qu’une question de temps.
- Où sont passés Athéna et les Chevaliers Divins ! Vociféra Shina.
- Ne reporte pas la faute sur eux, le contra Albior de Céphée.
- Il reste une chance, même minime, fis-je. Nous devons défendre le Sanctuaire. Pensez au personnel réfugié au palais, pensez à ce qui se passera si nous échouons ! Le monde a besoin de nous.
Loin de galvaniser le groupe, ma phrase eut au moins le mérite de nous recentrer sur l’essentiel. Il fallait se raccrocher à tout ce qui était possible car devant nous s’avançait à présent les cinq Ecailles Dorées, accompagnées d’une quarantaine de Sirènes, une demi-dizaine de spectres et au moins une vingtaine de soldats Marinas. Le champ du signe était proche.
Sûrs de leur supériorité, les assaillants chargèrent les retranchés. Quitte à mourir autant mourir les armes à la main. Nous décidâmes d’un commun-accord de charger nous aussi tous ensemble. Les deux groupes s’élancèrent vers un choc inégal teinté de haine. Mais il prit une tournure inattendue. Les attaquants accusèrent une frappe plus conséquente à laquelle ils s’attendaient. Une tranchée de dix mètres fut générée au cœur de leurs troupes, les séparant en deux. Nous fûmes tout autant surpris devant cette étendue gelée. Nous retournant, nous vîmes incrédule l’Habit Divin de Zeta que portait Bud d’Alcor. Il avait la main levée vers l’avant et était accompagné de huit Prêtes Divins entourant d’Hilda de Polaris.
J’avais entendu parler des Guerriers du Grand Nord mais c’était la première fois que j’en voyais. Autant les Guerriers Divins étaient réputés et connus, autant apercevoir des Prêtres Divins était plutôt rare. D’une puissance moindre que les Guerriers, les voir ici témoignait aussi de l’état de faiblesse d’Asgard. Mais toute aide était la bienvenue.
Réconfortés par ces renforts, nous ne cherchâmes aucune explication. Profitant de la déstabilisation de nos assaillants, nous fonçâmes. Cela ne fit pas réellement pencher la balance mais seulement rééquilibrer les forces en présence. Hilda et Bud étaient les pièces maitresses. Ils décidèrent qu’eux deux, accompagnés de Shina affronteraient les Ecailles dorées pendant que Marine coordonnerait les attaques sur les autres.
Les Prêtes se révélèrent d’excellents combattants. Mais la loi du nombre commençait à faire des dégâts dans leurs rangs. De mon côté, je pris en combat un spectre. Cet adversaire se révéla très coriace.
A chaque coup que je lui portais, il devenait vaporeux. Mon poing fouettait l’air ne réussissant qu’à m’enrager. De son côté, chaque touche de sa part déclenchait en moi un tsunami de terreur manquant de m’arrêter le cœur. J’haletais en serrant la main sur mon poitrail douloureux. Mon cœur ne tiendrait pas longtemps à ce rythme.
- Alors, petit Chevalier. On a la frousse ?! ha, Ha ha. Tu ne pourras pas me vaincre, moi Edward, Spectre du Sylphe, de l'étoile Terrestre Volante.
- Vous êtes tellement faibles, vous les spectres, que vous avez dû vous allier à des Marinas pour nous affronter !
- Ferme là !
Gagné, je venais de le déstabiliser. Il allait maintenant commettre des erreurs. Je frappais désespérément le vide vaporeux. Puis, je dus mettre genoux à terre. Profitant de ma position de faiblesse, il renouvela son attaque cardiaque. Mais c’était une feinte de ma part. Subitement, je lançais mes bras vers son cou et le serrais de toute ma cosmo énergie. Surpris, il ne put se vaporiser. Je sentis les spasmes de son corps alors qu’il suffoquait. Ses yeux se révulsèrent lorsqu’il perdit connaissance.
Je jetais alors son corps sur le sol et fis une chose contraire à mon éthique. Mais ils ne nous avaient pas non plus épargnés. Mon choix fut plus une réponse vengeresse que réfléchie.
- Surrender of Vanquished !
Son corps sans défense accueillit la frappe colossale. Dans des craquements glauques transperçant un nuage de sang, je vis mon ennemi réduit en amas de chair ruisselante. Seul son Surplis fissuré survécut à l’arcane.
Mais ma petite victoire était loin de nous faire remporter la bataille. Bud d’Alcor était blessé et Hilda tenait tant bien que mal devant les cinq Ecailles Dorées. L’issue du combat se ferait avec très peu de survivants. Je me rapprochais de Jabu pour lui prêter main-forte contre deux Sirènes. Il avait deux côtes de cassées.
Plus personne sur le champ de bataille n’était en mesure de savoir qui des deux camps remporterait la victoire. Jusqu’à ce moment où nous dûmes tous réaliser qu’aucun des deux ne vaincrait. En effet, une nouvelle armée venait d’apparaître. Et quelle armée…
Devant nos yeux ébahis, tous les combats cessèrent immédiatement. Les adversaires cessèrent de se dévisager pour se tourner vers le bas de la plaine. Les yeux exorbités.
Devant nous venait de surgir du néant près de huit cent mille soldats ! Il y en avait partout.
- Mais d’où sortent-ils ceux-là ?! M’interrogeais-je à haute voix.
Les nuances dorées et vertes vues d’ici ne ressemblaient à rien de connu. Ni pour nous, ni pour nos assaillants. Etaient-ils venus nous aider ou était-ce des renforts des Marinas ? La réponse ne se fit pas attendre.
Des milliers de sphères de cosmos furent projetées dans le ciel, comme catapultées. Elles venaient malheureusement dans notre direction. Le pilonnage fut impressionnant, percutant au hasard le camp de bataille. Les corps des défenseurs aussi bien que ceux des Marinas furent éparpillés dans les airs. Profitant de la confusion, les nouveaux guerriers chargèrent les pauvres ères.
Sans un mot, sans négociation, les anciens adversaires se mirent à combattre les uns à côté des autres. Nous n’avions pas décidé de faire alliance mais tacitement opté pour une pause afin d’essayer de survivre ce raz-de-marée. A un contre quatre c’était déjà difficile mais à un contre huit cents c’était illusoire.
Conscient du suicide à venir, Hilda ordonna de courir la rejoindre afin de fuir au plus vite vers Asgard. En parallèle, les conques des Marinas résonnaient à présent de leurs signaux d’évacuation.
Déjà des Sirènes attrapaient des Marinas et déclenchaient leur tourbillon d’eau autour d’elles. C’était ainsi qu’elles se téléportaient. Curieusement, le ciel se chargea de nuages sombres étranges.
Loane, je devais sauver Loane. Refusant l’appel d’Hilda de Polaris, je courus vers l’escalier menant au palais d’Athéna. Je n’entendis pas les cris de rage de Shina me voyant partir au loin. Son armure était aux trois quart détruite mais sa rage n’en était pas amoindrie.
Puis la tempête se déchaîna. De toute part les éclairs aussi sombres que les nuages frappèrent le sol.
Devant la menace du chaos déchainé par les attaques terrestres et la foudre, Hilda ne put attendre plus longtemps et téléporta les chanceux ayant pu la rejoindre. Il restait de nombreux soldats sur le champ de bataille. Autant des Marinas que des défenseurs du Sanctuaire. Je voyais encore quatre des cinq Ecailles Dorées. Mais ce n’était pas tout, Marine elle aussi était coincée ici.
Dans un sol tremblant, je gravis difficilement les marches menant au premier palais. Une sorte de fin du monde semblait avoir décidé de se déchainer. Les éclairs ayant frappé le sol générèrent des millions de rayons noirs transperçant tous les guerriers sans distinction. Soudain, une brutale explosion me fit voltiger vers le bas dans un saut phénoménal. A demi-inconscient, je ne pus contrôler ma chute. Ma seule pensée fut alors focalisée sur Loane. Ma chute se termina sur une Sirène tenant par le bras un Spectre. Elle venait de déclencher son tourbillon. Tel un passager clandestin, ils m’emportèrent alors avec eux.
Ce que je ne vis pas c’est que Marine venait d’être touchée par un des rayons sombres.
lien :
http://saintseiya60.free.fr/ab2.htm
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
«
Réponse #68 le:
09 mai 2014 à 18:55:11 »
Bonjour,
Pour cette semaine, voici le chapitre 36 de la fic Vengeances- Aube Rouge. Il s'intitule "
Abysses
".
Synopsis :
Je me réveillais avec un mal de tête atroce. Le choc de l’explosion m’avait emporté vers je ne sais quel lieu. Mais où étais-je ? Au pire endroit que je puisse être… Ce que j’allais y découvrir dépasserait tout ce que j’aurais pu imaginer. Il fallait que je me m’enfuie à tout prix. Mais pour aller où ?
Bonne lecture et bon week-end.
Spoiler
(click to show/hide)
Aube Rouge – chapitre 3 – Abysses.
Lieu inconnu, juin 2013.
La brume obscurcissait mon esprit. J’avais l’impression de flotter dans un vide insondable. Comme par réflexe, deux muscles se manifestèrent dans ce néant. En réponse, des micros décharges électriques activèrent des mouvements de contraction. Une fine ligne se matérialisa puis un trait pour enfin se transformer en un rectangle lumineux. Sortant de la nuit, j’ouvris lentement les yeux.
Immédiatement, les moindres parties de mon corps se rappelèrent à mon souvenir en même temps que se réveillait la douleur. La prise de conscience fut brutale et intense. Suivant mon corps, mon esprit se remit à fonctionner. Où étais-je ? Je n’arrivais pas à me rappeler ce qui s’était passé. Une vague image me remémorait des affrontements sur le Sanctuaire. Ouvrant les yeux, je fus alors frappé par un caléidoscope vert et jaune, mais surtout par un coup de poing dans la mâchoire. La frappe eut l’effet d’un électrochoc qui me remit immédiatement les idées en place.
Je me souvenais clairement. Une armée incluant des Marinas et des Spectres avait mené un assaut contre le domaine d’Athéna. Nous allions perdre la bataille. Le naufrage n’avait été évité que par l’arrivée de soldats d’Asgard. Nous tenions alors bons face aux assaillants et commencions même à reprendre espoir. Contre toute attente, une vaste légion de guerriers inconnus était alors apparue sur le champ de bataille, ravageant tout sur son passage et forçant à une fuite immédiate. Ils affrontèrent indifféremment tout le monde, Chevaliers, Marinas ou Spectres. Dans ce chaos total, personne n’eut le temps d’investiguer qui fut cette nouvelle menace. Il ne fut plus question de stratégie mais de survie. La fuite bien que malheureuse fut la seule solution de sauvegarde. Tous s’échappèrent, abandonnant les pauvres mourants et les personnels du Sanctuaire d’Athéna à leur sort tragique. La honte marqua ce repli. La honte de la défaite, la honte de la faiblesse, la honte de la lâcheté.
N’écoutant pas les cris de colère de Shina, perçant la cacophonie des explosions, qui m’ordonna de partir avec eux, je me mis à gravir les escaliers menant au palais d’Athéna. Oubliant mon allégeance, ma seule priorité fut d’aller sauver Loane.
J’étais en train gravir les escaliers lorsqu’une violente explosion me propulsa dans les airs. Puis ce fut le trou noir alors que je percutais quelque chose. De toute évidence, je ne percutais pas quelque chose mais sans doute quelqu’un. Mais qui ?
Toujours dans le flou visuel et auditif, je sentis que mes bras et mes jambes étaient entravés. Une matière calcaire et tranchante retenait mes membres. Je tentais de me délivrer, sans succès. Je n’étais donc pas parti pour Asgard. Laborieusement, je parvins à m’assoir sur le sol poussiéreux. J’entendis alors une voix masculine sortir du néant.
- Ne le tue pas tout de suite, Moana, fit la voix amusée. Il faut le ramener au palais.
Palais ? J’étais donc dans sur les terres ennemies. Une voix féminine lui répondit alors.
- Cet avorton à la solde d’Athéna ne mérite que de vivre. Il n’aurait jamais dû pénétrer sur l’Ile Sacrée.
Une Ile Sacrée. Mais dans quelle partie du globe suis-je arrivé ? Ma vue se fit de plus en plus nette. Je perçus alors les larges feuilles couvrantes d’une végétation tropicale luxuriante. Les cris d’animaux remplissaient à présent mon espace auditif. La douce chaleur venue du ciel avait un taux d’humidité supportable qui rendait l’atmosphère très agréable. C’était le côté positif de ma situation. La suite ne me rassura pas. En face de moi se tenait un homme d’un mètre soixante-dix, les cheveux bruns courts, le teint blafard et les yeux noirs. Cet Homme portait une Armure sombre caractéristique que je reconnus immédiatement. Un Surplis. Il affichait un air froid et dur. Sur sa droite, une femme haute d’un mètre soixante le dévisageait. Sa chevelure ondulait sous la brise traversant la jungle. Cette sublime créature dont les épines semblaient mortelles arborait une Ecaille de Sirène. Ses protections d’avant-bras étaient largement fracassées et son casque avait disparu. Je réalisais stupéfait en voyant cette chevelure rousse que je me trouvais en face de mon ex-adversaire du champ de bataille du Sanctuaire. Sa mine colérique me confirma, en plus de son coup de poing, qu’elle ne me portait pas dans son cœur. Elle voulait certainement finir notre duel. Je me débattis pour tester mes liens une nouvelle fois. Un autre coup au ventre me coupa la respiration.
- Ne bouge pas ! Hurla-t-elle.
Mon visage percuta le sol. Un filet de sang coulait de ma bouche. Je toussais pour évacuer la poussière entrée dans mes poumons et me repositionnais assis sur le sol. La terre brune couvrait la moitié de mon visage.
- Où suis-je ? Osais-je.
Elle m’attrapa par le col et me fit voltiger contre un arbre. Le choc rude déferla dans mon dos comme un flot de reproches. De nouveau étendu, je mis cette fois-ci plus de temps à me relever. Le Spectre s’avança lentement vers moi. D’une main ferme, il m’agrippa les cheveux pour relever brutalement mon visage meurtri vers le sien. Sa voix grave et calme me glaça les os. Je n’avais pas d’ami en ce lieu, j’en étais maintenant certain. Il faudrait jouer serré pour survivre.
- Bienvenue sur Océania, répondit le Spectre.
- Océania ? Murmurais-je intrigué.
- Tais-toi Byaku! La contra Moana. Ne lui dit rien.
- Où veux-tu qu’il aille ? Il lui est impossible de fuir. Il est à notre merci.
- Ce n’est pas une raison. N’oublie pas ce que tu nous dois, Byaku.
Il me relâcha violemment et se dirigea prestement vers elle. Arrivé face à face, il lui vociféra ces mots.
- Ne joue pas à cela avec moi Moana, tu n’es pas mon commandant ! Nous avons prêté allégeance aux Défenseurs pas aux Sirènes. Tue-le si tu le souhaites et assumes-en les conséquences mais ne me dis pas ce que j’ai à faire ou non !
Vexée, elle s’emmura dans un silence froid.
Profitant de cette discorde, je tentais alors de faire le point. Je n’avais jamais entendu parler d’une ile portant ce nom, ni de Défenseurs. Personne au Sanctuaire d’ailleurs. Mais, ils avaient évoqué un « palais», « une Ile Sacrée» et une » allégeance ». Que s’était-il passé ? Je devais donc me trouver sur un domaine Divin. Mais à qui appartenait-il ? Poséidon, sans doute au vu du discours. Mais le Royaume sous-marin avait été submergé avec l’effondrement des piliers. Cette ile devait se trouver ailleurs, cachée au milieu de l’océan. Cette incertitude m’inquiétait. Poséidon semblait derrière tout cela et il avait réussi selon toute vraisemblance à rallier à lui des Spectres. Je devais savoir.
Entrevoyant une brèche dans leur point de vue, même si c’était risqué, je tentais alors d’obtenir des informations.
- Qui est le maître de ce Sanctuaire nommé Océania ?
Le nommé Byaku répondit.
- Tout d’abord, pauvre ignorant, sache qu’Océania n’est pas un Sanctuaire mais une ile.
Il parlait sans être entravé par la Sirène.
- Cette ile est l’endroit sur terre le plus secret. Lève les yeux et tu commenceras à comprendre.
Je m’exécutais dans l’instant mais ne vis rien. Puis, regardant plus nettement, je faillis tomber à la renverse. Ce que je perçus au premier abord fut un ciel bleu azur traversé par des myriades d’oiseaux colorés. Rapidement, je réalisais stupéfait qu’au-delà du ciel, une masse sombre et ondulante surplombait telle une chape de plomb. De l’eau. De l’eau s’étendait au firmament. J’étais au fond de l’océan. Une seule certitude me vint alors… Poséidon.
- Mais, bredouillais-je, cette ile se situe au fond de l’océan ! Je croyais que le Royaume sous-marin de Poséidon avait été détruit ?
- Il a bien été détruit par cette maudite Athéna ! Vociféra Moane, sortant de son mutisme. Tu n’es pas dans le Royaume sous-marin mais dans le domaine de Poséidon, le monde des abysses nommé Océania. Le Royaume n’était qu’un grand palais, une sorte de caserne. Ici vit le peuple du Dieu des Océans. Personne, même au sein du Panthéon des Dieux, n’a jamais eu mot de l’existence de celui-ci. C’est pourquoi, tu ne quitteras pas ce lieu vivant.
Elle avait terminé le dernier mot avec un sourire sadique. A ces paroles, un bruit attira notre attention. Quelque chose se mouvait dans la jungle, faisant crisser les feuilles ombrageant. Cela venait vers nous. Lentement, une carriole menée par un cheval déboucha dans la clairière. Un homme, apparenté à un paysan, conduisait l’ensemble. Le Spectre agrippa violemment mes mains liées dans mon dos, ce qui eut pour effet de me relever en me voutant vers l’avant. Mes deux adversaires m’attrapèrent ensuite par le dessous des bras pour me jeter à l’arrière de l’attelage. Une nouvelle douleur accueillit ma réception. Ils grimpèrent à leur tour et le groupe se mit en route au travers des feuillages. Lentement, je vis la lumière du jour percer les arbres. Tout d’un coup, une lumière vive agressa mon visage. Je découvris alors que je me trouvais sur le versant d’une montagne de verdure. Au bas, je percevais l’écume blanche matérialisant le rivage de l’ile. Car il s’agissait bien d’une ile avec une mer s’étendant loin à l’horizon et incrustée au fond de l’océan. Cette vision était difficilement concevable. Continuant mon observation, je devinais des animaux d’élevage pâturant sur des flancs inclinés. Des carrés colorés et ordonnés au pied des montagnes témoignaient d’une agriculture développée. L’ile était impressionnante, je l’estimais alors à près de 100 km de long. De ma position, que je postulais comme centrale, elle devait faire 50 km de large. Une petite chaîne de montagnes se déployait en son centre. Cette ile avait tous les stigmates d’une activité volcanique passée.
Le long de mon périple sur le sentier sinueux, j’aperçus l’architecture géométrique de cités rayonnantes réparties sur la côte. Au vu de la taille de celles-ci des centaines de milliers d’âmes devaient peupler Océania. Les bâtiments en pierre taillées harmonieusement affichaient un développement artistique avancé en symbiose avec la nature. Cette nation faisait dans l’esprit architectural colossal et démonstratif. Toutes les cités bordaient le rivage. La mer devait être au cœur de leur vie.
Traversant de nombreux ponts sculptés, j’avais rejoint une route pavée. Le véhicule ne cessait à présent de sauter de façon désagréable dans les interstices. Rapidement la circulation se densifia. Des hommes, des femmes, des bêtes, des carrioles croisaient notre route. L’ile foisonnait de vie. Ils me dévisageaient tous comme un monstre de laideur. J’en étais mal à l’aise. Moi le défenseur de l’Humanité était perçu comme un paria ou plutôt une menace à éliminer.
Sous les moqueries des passants, je semblais à présent me diriger vers la plus vaste cité. Cette ile paradisiaque était immense. Comment le Dieu des Mers avait-il réussi à cacher un tel domaine ? Un détail me confirma que je me trouvais bien sur ses terres. Au centre de la cité en face de moi ainsi que loin sur mes deux flancs, une colonne dardait vers le ciel. Bien qu’ayant déjà entendu parler de ce genre de piliers, les contempler me sidéra. Haut dans le ciel, des oiseaux voltigeaient autour, disparaissant dans quelques anfractuosités. Mais ces piliers étaient sombres, trop sombres pour être faits de pierres taillées. Mon regard se fit plus circonspect.
- Ce ne sont pas des pierres, m’informa le Spectre amusé. Ce sont des piliers végétaux.
- Végétaux ?!
- Oui, ce sont d’immenses lianes tressées qui soutiennent la voûte aquatique. Cette ile est complètement différente du Royaume sous-marin.
La vue des lianes me laissa bouche bée. Comment des végétaux de cette dimension pouvaient exister ? Et surtout comment faisaient-ils pour tenir cette masse d’eau ?
- Ces minables du Sanctuaire sont vraiment affligeants. Toisa la Sirène.
Nous arrivâmes au seuil de la ville. Aucun mur ne la bordait. Mais que risquaient-ils ici ? Seule une arche surplombant la route matérialisait l’entrée de la ville. De chaque côté, deux immenses statues du Dieu des Mers de marbre blanc magnifiaient le lieu. Les habitations impeccables et agrémentées de lierre présentaient des toits de tuiles rouges. Les rues joliment décorées et bien entretenues donnaient une impression d’opulence. De nombreuses Sirènes portant leurs armures écarlates sillonnaient la ville. Je fus impressionné par leur nombre. Je ne pensais pas qu’il pouvait y en avoir autant. Les enfants couraient dans les ruelles. Nous franchîmes un pont au-dessus d’une rivière se jetant dans un port de pêche garni de bateaux à voiles. Je remarquais alors que de nombreux canaux traçaient la ville à la manière d’Amsterdam. Les voies de communication majeures convergeaient toutes vers le centre de la ville où trônait un vaste palais entouré de mer et relié à la terre par des ponts. Les rayons lumineux venaient d’un soleil chaud mais invisible. Le ciel n’étant fait que d’eau, cette luminosité était plus qu’improbable. Les reflets sur les marbres et les pierres calcaires donnaient une atmosphère magique à la cité. Les échoppes garnies et les commerces s’offraient aux acheteurs avec agitation. Il y avait beaucoup de vie dans cette ile. Une vie paisible, loin, très loin des confrontations Divines. Tout cela m’intriguait au plus haut point. Pourquoi ses habitants heureux et vivant cachés du monde avaient-ils choisi de nous affronter ? Et que venaient faire les Spectres là-dedans ? Leur présence dénotait dans ce cadre bucolique. Ma position de faiblesse ayant réussi à délier leurs langues, je lâchais alors la question qui me brulait les lèvres.
- Comment des Spectres ont-ils pu s’allier à Poséidon ?
Cette question directe enragea mon adversaire. Il se retourna en me dévisageant d’une colère noire. Une aura violette entourait son corps. J’allais passer un sale quart d’heure. Contre toute attente et afin de me clouer le bec, il se mit hargneusement à me raconter son histoire.
Royaume d’Hadès, mars 1987.
Le fracas des roches se déchirant du sol accompagnait une multitude d’éclairs violets percutant la terre. Les habitations s’écroulaient, la frêle végétation se déracinait, les ruisseaux noirs se répandaient, tout s’effondrait. Des corps projetés dans les airs se trouvaient percutés par des rochers emportés et transformés en nuages de sang comme des feux d’artifice mortuaires. Des cris résonnaient de partout. Des âmes perdues volaient de façon anarchique dans le ciel sombre. Les morts emprisonnés dans les Enfers d’Hadès se trouvaient libérés et lâchés au hasard. Le chaos. Il n’avait jamais vu cela. Les soldats couraient sans savoir où aller. Mais il n’y avait nulle part où se réfugier. Ce que Byaku vivait était un chaos total. Son monde se désagrégeait. Ce qui les attendait n’était pas la mort. Cela ne les effrayait pas car ils vivaient déjà dans le Royaume des morts. Non ce qui les attendait, si son monde disparaissait n’était pas la mort mais le néant, l’annihilation pure et simple. Ce qui était pire.
Il avait eu vent de l’intrusion des Chevaliers Divins dans ce Royaume Sacré. Comment avaient-ils pu pénétrer dans celui-ci le stupéfiait déjà. Mais les évènements qui survenaient actuellement lui laissaient présager que quelque chose de grave était survenu. Au détour d’un chemin s’effondrant sur lui-même, il croisa Edward, Spectre du Sylphe de l’Etoile Terrestre Volante. Il l’attrapa par le bras. Surpris, son acolyte se retourna inquiet.
- Byaku !
- Edward, que se passe-t-il ici enfin ?
- Les Chevaliers Divins ont traversé les Enfers jusqu’ Elysion.
- Quoi ? mais les Spectres et les Juges ?
- Morts ! Ils ont tous été tués.
Ils plongèrent alors pour éviter un éboulis. Soudain une tranchée s’ouvrit dans le sol. Un précipice vers le néant. D’une main Byaku rattrapa Edward dans le vide. Allongé sur la rocaille, il maintenait difficilement sa prise dans le sol meuble. Alors qu’il allait lâcher, une seconde main salvatrice vint l’appuyer. Attrapant le deuxième bras, un nouveau Spectre aida Edward à sortir du gouffre. Au prix d’un effort immense, il fut sauvé. Ils purent alors voir qui était intervenu.
- Merci Kagaho, fit Edward.
- Partons vite d’ici, coupa Byaku.
- Pour aller où ? Interrogea Edward.
- Il a raison, il n’y a nulle part où aller, compléta Kagaho, le Spectre du Bénou. Hadès a été assassiné.
- Mais ce n’est pas possible, hurla Byako. Ce ne sont que des Hommes, comment ont-ils pu le vaincre ? C’est inconcevable.
- Que ce soit eux ou non importe peu, regarde autour de toi, ce monde disparaît. Mais ce n’est pas tout, il semble qu’Hypnos soit aussi tombé. Et nous n’avons plus de trace de Thanatos. Nous sommes seuls, sans échappatoire.
- Il y a peut-être une solution, fit Edward.
- Laquelle ?! Répondit Byaku.
- Pandore. Elle seule peut nous permettre de fuir d’ici.
- Mais où peut-elle être ? Interrogea Byaku.
- Je sais où elle est, fit Kagaho.
- Où ? Emit Edward.
- En Elysion, au pied de son Dieu.
Cette nouvelle leur glaça les os. Ils devaient se rendre au cœur du Royaume des morts, au centre de tout ce chaos. N’ayant aucun choix, ils se mirent en route vers un hypothétique sauvetage. Ils ne savaient même pas si elle était encore en vie.
Le chemin était ardu. Slalomant entre les roches voltigeant et les gouffres ouverts sur rien, ils avançaient laborieusement sur des appuis fragiles. Leur périple semblait interminable. En chemin, ils avaient entrainé avec eux de nouveaux Spectres perdus. Ils étaient à présent une quinzaine. Sautant au-dessus d’un rocher, un malheureux fut foudroyé par un éclair violet. Transformé en torche, il succomba en quelques secondes. Trois autres nouveaux disparurent dans le néant alors que le sol se dérobait sous leurs pas. Ils arrivèrent au seuil d’Elysion avec près d’un tiers de pertes. Ils devaient rester prudents. Non pas que les disparitions les émeuvent car les Spectres étaient par nature froids et insensibles mais, ils devenaient plus faibles de minute en minute. A ce rythme, personne n’allait réussir à parvenir jusqu’à Pandore.
Les merveilleux jardins d’Elysion étaient dévastés, labourés, couverts de corps inertes broyés. Le groupe passa devant les ruines de ce qui fut le palais de Thanatos. D’un regard intrigué, ils cherchèrent le corps du Dieu dans les décombres fumants. Mais aucune trace ne fut visible. Soudain, le sol se souleva et se retourna telle une crêpe, écrabouillant un nouveau Spectre. Mais le palais d’Hadès était en vue. Le vaste monument tombait en ruine. Avec appréhension, le groupe se dirigea au pied du temple dévasté. Aucune trace de ces soi-disant Chevaliers Divins, ils avaient eux aussi disparu. Se rapprochant en courant, ils aperçurent une silhouette agenouillée, vêtue d’une longue robe noire, portant sur ses genoux un corps recouvert d’une Kamui ailée sombre. Pandore était vivante. Sa longue chevelure noire de jais, laissait entrevoir un visage blafard couvert de rivières. Elle pleurait le corps de son Dieu terrassé par des Hommes. Anéantie, elle ne les vit même pas arriver. Elle attendait de disparaitre dans le néant.
Les dix rescapés entouraient le corps du Dieu. Ils étaient dévastés devant ce spectacle atroce. Ils avaient été très peu à avoir la chance d’apercevoir Hadès vivant. Alors le voir et mort de surcroit était à la fois un moment de joie mais aussi source d’une peine immense. Mais le temps n’était pas à la contemplation mais à l’action. Ce monde disparaissait et ils devaient agir vite. Déjà au loin, des pans entiers de terre se soulevaient comme des feuilles mortes pour se désintégrer dans l’obscurité. Rapidement, le Royaume des morts se rétrécissait de façon concentrique autour du palais. Déjà le sol commençait à montrer des fissures inquiétantes sous leurs pieds.
- Majesté, fit Byaku. Nous devons partir vite.
- Majesté, hurla Kagaho en la secouant par les épaules.
Perdue, elle leva un regard vide vers eux.
- Pourquoi fuir ? C’est la fin. Notre monde est mort. Nous allons tous disparaitre.
- Majesté, continua Edward, nous devons quitter le Royaume. Nous devons survivre pour venger Hadès.
- Majesté continua Cheshire, le Spectre de Cat Sith de l'Étoile Terrestre Bestiale. Vous devez nous guider hors du néant. Ne baissez pas les bras, avec vous à notre tête nous aurons la peau des assassins d’Hadès.
Cette phrase eut l’effet d’un choc qui la sortie de sa léthargie. Il était temps, car déjà il ne restait autour d’eux que vingt mètres de sol encore entier.
- Regroupez-vous autour de moi, ordonna-t-elle.
Elle déclencha une aura englobant les dix malheureux. Elle allait les téléporter hors de ce néant. Ils se sentirent immédiatement réconfortés. C’est avec tristesse qu’ils regardèrent une dernière fois leur monde disparaitre. Le sol se mit brutalement à trembler. La bulle de cosmos se retrouva suspendue dans le vide. Il ne restait plus rien du Royaume des morts, hormis eux. Alors qu’ils disparaissaient vers un lieu salvateur, un éclair violet venu de nulle part fonça sur eux. Le corps de Pandore fut foudroyé et se volatilisa. La téléportation entamée devint instable, clignotante de façon dangereuse. Les dix Spectres disparurent affolés vers une destination incertaine. Pandore morte, plus personne ne contrôlait à présent leur voyage. Mais y aurait-il une destination…
La sphère mauve se matérialisa à vingt mètres du sol pour exploser dans un bruit déchirant. Les corps des guerriers inconscients chutèrent expulsés vers le sol. Ils percutèrent violemment la terre, plantés comme des graines. Un des Spectre percuta un arbre dont une branche lui perfora l’abdomen. Il resta suspendu, agonisant sans pouvoir bouger. Il perdait énormément de sang et son trépas serait proche. Peu à peu, le groupe de naufragés émergea des décombres. Beaucoup portaient des blessures profondes. Certains avaient les bras cassés, d’autres des jambes. D’autres plus malchanceux encore avaient perdu un œil ou des membres. Le choc avait été très violent. Ils firent le compte des survivants. Byaku, le bras droit cassé se relevait douloureusement. Il constata qu’ils avaient atterri dans un vallon herbu. Il aperçut Kagaho non loin de lui au-devant d’un arbre. Il avait la main tendue. Se rapprochant lentement, il découvrit un autre Spectre caché derrière. Kagaho était en train de l’étrangler. Il tuait un des leurs. Byaku se mit à courir.
- Kagaho arrête !
Le malheureux semblait hélas déjà mort.
- Pourquoi as-tu fait ça ?!
Kagaho s’écarta de devant sa victime, laissant découvrit le corps empalé.
- Il était condamné. J’ai abrégé sa souffrance.
Comprenant le geste, Byaku changea de conversation. Il se retourna pour contempler les environs.
- Sais-tu où nous sommes ? Demanda Byaku.
- Aucune idée. Je pense qu’une fois Pandore morte, nous avons atterri n’importe où sur la planète, répondit Kagaho.
- D’ici, il est difficile de voir où nous sommes. Par contre, ce lieu est habité.
Appuyant sa phrase, il tendit son bras valide vers le haut de la colline. Une vache observait intriguée les intrus. Se soutenant les uns les autres, ils entamèrent l’ascension vers l’animal. Arrivés sur la crête, les neuf survivants constatèrent qu’ils se trouvaient à cent mètres d’une ville. Et quelle ville. Une immense cité se dressait devant eux. Une ville avec en son centre un majestueux pilier végétal vert foncé, s’élevant vers le ciel.
- Nous sommes arrivés chez Poséidon, ajouta Byaku.
Des curieux, alertés par l’explosion de leur arrivée, avait entamé une marche vers le vallon. Quand ils les virent émerger, ils prirent peur et coururent affolés dans la cité.
- Il faut s’attendre à rencontrer de la compagnie rapidement, émit Byaku.
- Nous sommes piégés ici, nous n’avons pas le choix. Avec tous nos blessés, il va falloir faire profil bas, conclut Kagaho.
Le groupe se mit en marche et pénétra prudemment dans les ruelles de la ville. Tous les volets se fermaient sur leur route. La cité se vidait devant eux. Un silence angoissant régnait. Se mirent dans l’idée de trouver une quelconque autorité pour demander asile. Un bruit métallique émergea derrière les toitures. Il grandit rapidement alors qu’au loin, des formes mouvantes semblaient sauter comme des puces dans leur direction. Les formes se transformèrent rapidement en taches rouge et les taches en Ecailles de Sirènes. Le groupe de Spectres se rassembla pour faire front de toute part. En très peu de temps, une centaine de Sirènes les entourèrent prêtes à attaquer. Il y en avait partout, devant, derrière, sur les toits. Ils étaient piégés.
- Nous sommes bien sur les terres de Poséidon, déduisit Byaku.
- Mais où ?! Le Royaume sous-marin a été englouti ! Répondit Kagaho.
- Apparemment pas tout, précisa Edward.
Un silence de mort se fit. Personne ne bougea. Soudain, une brèche s’ouvrit dans le mur de Marinas. Une forme brillante se fraya un chemin vers eux. Une Ecaille de similaire à celle des Généraux.
Impressionnés, ils appréhendèrent la suite.
- Votre présence ici est un affront, messagers des ténèbres. Comment avez-vous découvert cette Ile Sacrée ?
- Nous n’avons pas choisi de finir ici. C’est un accident. Répondit angoissé Byaku. Nous sommes des infortunés naufragés. Nous désirons seulement quitter ce lieu.
- Nous aviserons de cela plus tard. Emmenez-les en détention. Toi qui parles plus que les autres, suis-moi.
Les Spectres furent emportés sans ménagement par une horde de Sirènes sur les dents. Quant à Byaku, il suivit le pseudo-Général encadré par près de trente guerrières.
Au terme d’une longue marche lente, Byaku pénétra au cœur de la cité. Durant son périple encadré, il n’avait pas eu l’occasion de bien observer ce qui l’entourait. Le pseudo-Général d’une hauteur de 1,7 m avait une Ecaille dont l’épaulière gauche était formée d’une tête de requin et dont le cou était pourvu d’un chapelet de dents acérées. Elle ne ressemblait à aucune Ecaille de Général connue. Ses cheveux longs ébouriffés lui donnaient un air barbare. Qui étaient ces soldats, et ce pseudo-Général ? Poséidon avait-il survécu ? Beaucoup de questions se télescopaient dans sa tête.
Il franchit un vaste pont de pierres élégamment taillées à la façon des aqueducs vers un monumental palais central aux toits blancs arrondis d’où pointaient des flèches dorées faites de statues à la gloire du Dieu des Mers. Le palais surmontait la ville comme placé sur une ile au milieu d’une étendue d’eau. Marchant sur les pavés usés par les passages, il passa sous une arche sculptée et pénétra dans une cour intérieure du palais. Sur sa droite se tenait une écurie remplie de chevaux magnifiques. Sur sa gauche, un bâtiment à plusieurs niveaux semblait abriter une garnison de Sirènes. Toujours accompagné de son escorte, il traversa plusieurs autres cours et jardins luxuriants avant de déboucher sur l’entrée principale du bâtiment. Seules cinq Sirènes pénétrèrent avec eux.
Le son métallique de leurs pas sur le marbre clair résonnait au loin dans le vaste hall. De part et d’autre, des statues oniriques hautes de deux mètres représentaient le Dieu ainsi que les emblèmes des sept Généraux. Il entra alors dans un autre couloir. Des tableaux magnifiques représentant des scènes mythologiques sur le thème de l’océan. Le couloir déboucha sur une pièce ronde baignée de lumière où trônait une énorme fontaine de marbre blanc dans laquelle une statue d’un char émergeait de l’écume avec à son bord le Dieu levant son trident vers le ciel. Deux escaliers démarraient derrière sur la gauche et la droite. Ils empruntèrent celui de gauche qui au terme d’une centaine de marches les fit arriver sur un balcon surplombant la scène. Ils se dirigèrent ensuite vers un couloir étroit et sombre. Il ne distinguait plus le sol, des murs et du plafond. Sur les parois latérales, des cadres d’un mètre de large par deux de haut étaient fixés et illuminés comme par enchantement. Ils étaient faits d’or fin estampé. Chacun d’eux représentait un pseudo-Général inconnu portant son Ecaille. Le premier qu’il contempla fut celui de l’homme le précédant. Cette Armure semblait avoir pour thème le squale. Le second sur sa gauche représentait un homme plus petit que le premier portant une Ecaille pourvue de tentacules. Le suivant sur sa droite représentait une femme, de la même taille que son guide, qui portait une Ecaille de mammifère marin et une épée faite de corne. Le suivant bien plus grand que les autres arborait une Ecaille à la symbolique inconnue. Seul détail surprenant, son heaume ressemblait à celui de Deathmask. Il fut surpris de constater que le dernier, mais était-ce bien le dernier, représentait un colosse à l’Ecaille terrifiante d’une sorte de poisson affreux. Cinq, il avait compté cinq pseudos-Généraux... inconnus. Ils touchèrent alors au terme de leur périple.
Ouvrant une vaste porte de bois, ils furent accueillis par une lumière aveuglante. Son guide fit exploser son Ecaille qui se reforma sur un promontoire. Elle représentait effectivement un grand requin doré. Un trône se positionnait au pied de celle-ci. L’homme recouvert maintenant d’une toge s’assit devant son Armure. Byaku aperçut quatre autres Ecailles sur leurs promontoires respectifs. Quatre écailles dorées rayonnaient en plus dans la pièce. Les trônes étaient pourvus de ce qu’il reconnut comme leur porteur. Des colonnes montaient vers un plafond haut de vingt mètres. Des fenêtres laissaient inonder un flot de lumière dans la salle des trônes. L’homme tapa dans ses mains et des servantes vinrent enrouler le bras cassé de Byaku dans un linge de soutien qu’elles nouèrent autour de son cou. Les Sirènes quittèrent la pièce. Quel danger pouvait-il représenter s’ils étaient bien des Généraux ? Brisant le silence son guide s’adressa enfin à lui.
- Comment avez-vous pu trouver notre Ile Sacrée, Spectre ?
- Nous n’avons pas cherché votre île. Un accident nous a fait émerger sur votre domaine par erreur. Mais où sommes-nous ?
- Vous êtes sur Océania, le monde des Abysses de Poséidon. Je me nomme Ariel, Défenseur du Mégalodon. Voici Danaé, Défenseur du Poisson Ogre, Aris Défenseur du Calamar géant, Dyonis Défenseur de la Limule et enfin Maelys Défenseuse du Narval.
Les morphologies des porteurs étaient assez disparates. Ariel, du Mégalodon, affichait une brutalité bestiale du haut de ses 1,70 m et avec ses cheveux non entretenus. Danaé, le colosse de 2m au crâne rasé du Poisson Ogre, semblait froid et son charisme naturel forçait le respect. Aris, du Calamar Géant, contrairement à son emblème ne devait pas faire plus de 1,50 m. Ce petit homme semblait malin et sournois. Dyonis, de la Limule, mesurait bien 1,90m arborait un air hautain. Quant à Maelys, du Narval, devait faire elle aussi près 1,70 m. Ses courbes avantageuses, magnifiées par sa chevelure blonde et ses yeux bleus, ne devait pas me faire oublier sous son air angélique qu’elle devait être dangereuse.
- Etes-vous des Généraux ?
- Non, répondit un Dyonis dédaigneux. Bien que nous ayons le même rang, notre rôle est de protéger cette Ile Sacrée pas de mener des guerres.
- Quel évènement a conduit à cet accident ? L’interrogea Aris.
- Les Enfers ont été détruits. Annihilés.
Ils esquissèrent un mouvement de surprise.
- Et Hadès ? S’enquit Danaé.
- Mort lui aussi.
Un brouhaha de discussions déferla dans la pièce.
- Silence mes amis, haussa Ariel. Mais Thanatos et Hypnos ?
- Tous ont été terrassés par des Chevaliers Divins venus du maudit Sanctuaire d’Athéna. Il ne reste plus que notre groupe.
- Des Chevaliers Divins ? Fit Ariel. Nous n’avons pas connaissance d’un tel Ordre au Sanctuaire.
- Ce sont des Chevaliers de Bronze qui se sont apparemment éveillés comme par miracle.
- Des Chevaliers de Bronze ?! Hurla Dyonis. Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
Son auditoire semblait ne pas être au courant des récents évènements. Sa position étant désespérée, leur petite pointe d’intérêt pourrait jouer en sa faveur. Il n’avait pas le choix. Usant de toute la diplomatie qu’il put, Byaku osa alors une réplique.
- Nobles « Défenseurs ». Nous ne sommes pas là pour vous envahir. Regardez-nous. Nous ne sommes que dix blessés sans plus aucun Dieu à servir. Nous n’avons aucun moyen de fuir ni aucun moyen de vous nuire. Nous requérons asile. Nous avons besoin de votre assistance. Une fois rétablis, vous pourrez nous envoyer où bon vous semble.
Maelys du Narval se leva brutalement. D’un geste, Elle propulsa une déferlante de cosmos qui foudroya le Spectre.
- Jamais nous n’aiderons des Spectres d’Hadès !
- Arrête Maelys, hurla Ariel.
- Pourquoi ? Lui lança-t-elle en retour en le regardant d’un regard noir.
Ariel, retourna son visage sur le corps fumant du Spectre.
- Attends mon amie. Qu’avons-nous à gagner dans cette histoire, Spectre ? Compléta-t-il.
Enfin la fenêtre qu’espérait Byaku s’ouvrait.
- Nous pourrons vous informer sur ces Chevaliers Divins.
- Ceci est bien maigre, répondit Ariel. Nous pouvons obtenir ces informations autrement.
Ariel fit alors signe de la tête à la Défenseuse du Narval. Une nouvelle décharge frappa Byaku. Un hurlement atroce accompagna le coup. Sous les yeux amusés des Défenseurs, une troisième revint à la charge. Byaku, haletait à quatre pattes sur le marbre. D’un geste de la main, Ariel fit arrêter son calvaire.
- Alors, Spectre, donne-nous les informations que tu as sur ces Chevaliers Divins.
Muré dans son silence, Byaku subit cette séance de torture pendant près de vingt minutes. Mais il ne dit rien. Son corps inconscient fut trainé sur le sol. Arrivé aux cachots humides et sombres du sous-sol du palais, il fut jeté sans ménagement sur le sol rocailleux d’une cellule. A son réveil, il découvrit que ses compagnons d’infortune étaient présents autour de lui. Leurs Armures leur avaient toutes été retirées. Kagaho lui releva la tête pour lui servir un peu d’eau.
- Comment vas-tu Byaku ?
- Difficilement. J’ai mal partout. Ils m’ont torturé pour obtenir des informations sur les Chevaliers Divins. Je n’ai pas parlé mais ils reviendront à la charge, j’en suis certain. il ne faut rien leur dire. Cela signifierait notre arrêt de mort.
Il eut malheureusement raison. Durant une semaine, chacun d’entre eux fut torturé à son tour. Ils furent aussi restreints en nourriture. Ils ne leur donnaient pas assez à manger pour tous. L’humidité, le froid et les persécutions des geôliers contribuaient à casser leur mental. Ils avaient tous résisté mais à quel prix. Un d’entre eux y avait laissé la vie. Ils étaient devenus des loques. Un matin, ils furent tous rassemblés dans la salle des Ecailles Dorées. Ariel prit la parole.
- Envoyés d’Hadès, nous sommes fatigués d’attendre. Pour la dernière fois, donnez-nous ce que nous voulons ou mourrez.
- Que nous arrivera-t-il si nous parlons ? Balutia la voix creuse du corps décharné de Byaku. Nous mourrons dans vos geôles de toute façon. Alors tuez-nous directement.
- Ces Spectres sont vraiment coriaces. Tuons-les, admit Maelys.
- Une autre solution est possible, dit Aris. Malgré leur statut de Spectre, ces hommes sont braves. Ils n’ont plus d’attache. Incorporons-les à nos troupes.
- Quoi ? Tu divagues Aris répondit Maelys.
- Il a peut-être raison, suivit Dyonis.
- Mais jamais Poséidon ne s’est allié à Hadès, remarqua Danaé.
- Tu oublies qu’Hadès n’est plus, répondit Aris. Quant à Poséidon, il ne peut plus nous aider pour le moment.
- Sans compter qu’en les incorporant à notre armée, ils renieront leur Dieu, conclut Dyonis.
- Bon, fit Ariel. Cette décision doit être prise par notre Assemblée. Votons. Que ceux qui sont pour l’incorporation des Spectres lèvent la main.
Comme attendu, Dyonis et Aris levèrent la main. Maelys et Danaé s’abstinrent. Deux contre deux, la décision ne tenait qu’au choix d’Ariel. Contre toute attente, il finit par lever la main. Un soulagement de délivrance monta des pauvres hères.
- Spectres, enchaîna le Défenseur du Mégalodon, nous vous offrons l’honneur d’incorporer nos troupes. Reniez votre Dieu et prêtez allégeance à Poséidon !
Les Spectres se mirent à échanger bruyamment. Cette situation de survie impliquait pour eux de remettre en question tout leur fondement, tous leurs sacrifices. Renier leur Dieu. Eux qui étaient prêts à mourir pour lui. Mais Hadès n’était plus. A quoi bon survivre dans ce cas. La vengeance. Voilà qui pourrait justifier leur existence. La discussion commença à tirer en longueur.
- Ne tirez pas sur la corde, vociféra Ariel. Nous ne tiendrons pas notre offre bien longtemps. Décidez-vous ?
Byako s’avança pour parler au nom du groupe.
- Nous sommes d’accord mais à une seule condition.
- Laquelle ? fit Aris.
- Aidez-nous à nous venger d’Athéna, répondit Byako.
- Comment ? Surenchérit Dyonis.
- Aidez-nous à détruire le Sanctuaire ! Lança Kagaho.
Les défenseurs se dévisagèrent. Maelys et Danaé bottèrent en touche.
- Ne nous demandez pas de participer à cette mascarade, fit Maelys. Assumez seuls vos choix.
Ariel prit alors la parole.
- Oceania vous le promet. Maintenant, mettez-vous à genoux et jurez-nous allégeance.
Voilà comment les derniers Spectres vivants de feu l’armée d’Hadès devinrent des soldats au service de Poséidon. Mais leur intégration ne fut pas facile. Ils vécurent des années comme des parias isolés dans le palais. Ils durent apprendre à marche forcée à obéir aux Défenseurs. Ce ne fut pas simple pour eux de remettre en question leur attitude. Une certaine nostalgie teintée de dégoût les avait tout d’abord accablés. Ils avaient trahi leur Dieu. Mais leur vengeance nécessitait leur survie. Ils avaient alors accepté la situation. Peu à peu, certains commençaient même à apprécier leur nouvelle vie. Pour d’autres, l’impatience pointait.
- Quand allons-nous attaquer Athéna à la fin ? Haussa Cheshire, Spectre de Cat Sith de l’ancienne Étoile Terrestre Bestiale et donc maintenant de l’armée d’Océania.
- Le temps n’est pas encore venu, répondit Nika de la Druj Nasu.
- Oui mais quand ?
- Le Sanctuaire n’est pas encore en position de faiblesse. Nous n’aurions aucune chance. Les espions Océaniens surveillent les lieux. Aies confiance.
- Je me lasse. Je veux les tuer.
- Profite de cette vie.
- Tu me fais rire. Qu’y a-t-il d’agréable dans cette vie ? Sa respire la mièvrerie. C’est tout beau tout doux. J’ai besoin de sang, de violence, de cris…de tuerie.
Les soldats habitués à guerroyer avaient du mal à se satisfaire de cette paix idyllique. Et ce n’est pas les cours d’histoire Océanienne qu’ils reçurent qui arrangea les choses. Afin de calmer la tension montante, il fut décidé qu’ils incorporent peu à peu les rangs de l’armée des Sirènes. Le rejet fort du début se transforma en tension puis en accoutumance. Enfin, ils furent admis à part entière. Ils furent autorisés à sortir du palais et commencer à se mêler à la population. Mais il subsistait toujours une méfiance sous-jacente. Il s’agissait pour les océaniens plus d’une alliance contre nature qu’une réelle allégeance. Les Spectres et les Sirènes se toléraient plus qu’ils ne s’appréciaient.
Puis le jour de passer à l’action arriva.
Océania, juillet 2013.
Lorsque je pénétrais dans ma cellule, je reconnus immédiatement le lieu décrit par le récit de Byaku. Moana et Byaku m’abandonnèrent sans un mot. J’étais piégé ici comme le furent les Spectres des années auparavant. Un rat traversa ma paille humide servant de couche. Des ossements maculaient le sol. L’odeur fétide me soulevait le cœur. Je me dirigeais vers la lucarne extérieure fermée de barreaux. Elle se situait à la jonction avec le plafond de telle sorte que tout regard extérieur soit laborieux. Me hissant, je m’aperçus que la vue donnait sur un mur gris sale. Aucune vision du ciel ou du paysage n’était possible. Mon horizon s’étendait dorénavant à ces murs humides. Seul mon esprit pourrait se sortir d’une vue figée, monotone, destructrice.
Il y a peu de temps, je n’aurais pas donné cher de ma peau mais l’arrivée de cette colossale armée avait changé la donne. Ma seule chance de sortir vivant d’ici était de discuter avec l’autorité de ces lieux. Mais pour cela il faudrait que l’on m’écoute, donc que l’on vienne me voir dans ce lieu sordide. Ce qui était moins sûr. Peut-être allaient-ils me laisser pourrir ici dans l’indifférence. J’en doutais au vu des échanges entre le Spectre et la Sirène. Les rencontres pourraient toutefois n’être que des séances de torture. Cependant, je devais survivre pour ma bien-aimée. Loane avait besoin de moi.
lien :
http://saintseiya60.free.fr/ab2.htm
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #69 le:
13 juin 2014 à 21:22:24 »
Bonsoir,
Je reviens après une petite absence avec le chapitre 38 de la fic Vengeances- Aube Rouge. Il s'intitule "
Aux yeux du monde
".
Synopsis :
Prisonnier au fond d’une geôle sur l’île sous-marine nommée Océania, mon esprit était focalisé sur le moyen de m’évader. Je partageais à ma façon et à distance le désarroi de mes compagnons qui avait eux réussi à s’exiler in extremis à Asgard. Nous avions tout perdu, notre terre, notre honneur et notre liberté. Mais nous étions loin d’imaginer que cela ne serait que le début d’une immense tragédie. Et en ce jour, nous en aurions la terrible démonstration…
Bonne lecture et bon week-end.
Spoiler
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Aube Rouge – chapitre 4 – Aux yeux du monde.
Paris, juillet 2013.
Cette journée avait commencé sous les meilleurs auspices pour les Parisiens. Une douce chaleur inondait la capitale et le soleil rayonnait dans un ciel bleu immaculé. Une certaine gaité se dessinait sur les passants dans des rues désertes. Les juillettistes étant partis, la ville s’offrait généreusement aux touristes et aux rares voitures circulant sans peine. Il n’avait pas eu de mois de juillet aussi beau depuis des années. Les tenues se raccourcissaient offrant jupes et décolletés taquins aux yeux comblés des hommes émoustillés qui croisaient leurs routes en tournant la tête. Quelques remarques de leurs compagnes les ramenaient immédiatement dans le droit chemin. Les hirondelles volaient librement dans l’étendue azur. Vraiment, il faisait bon vivre en ce 14 juillet.
Ce jour de liesse populaire s’annonçait bien. Pour une fois le défilé du 14 juillet ne serait pas marqué par une averse glaciale gâchant la fête. Une foule dense était amassée le long des Champs Elysées et nombre de spectateurs étaient arrivés à l’aube pour être aux premières loges de la démonstration militaire annuelle. Cette année, de nombreux chefs d’Etats Européens avaient été conviés afin de fêter ensemble l’intervention Française au Mali. Bien que couronnée de succès, elle n’était pas du goût de certains pays frileux qui avaient préféré ne pas être associés à ce message politique et avaient diplomatiquement évité cette cérémonie.
Jérôme et Raphaëlle, deux quarantenaires originaires de Caen, avaient posé des jours de congé spécialement pour venir assister à ce mythique évènement. Cela faisait des années qu’ils y pensaient et ils avaient enfin franchi le pas. C’était la première fois qu’ils montaient sur la capitale. La densité des immeubles ainsi que la foule entassée sur les abords de l’avenue les déstabilisaient un peu. Un sentiment d’oppression, une sorte d’étouffement les avaient marqués. Le trajet en métro entre leur hôtel et les Champs avait été toute une aventure dans le dédalle ferré souterrain. Mais finalement, avec excitation, ils étaient parvenus à leur but. Pour découvrir que nombre d’autres avaient eu la même idée. Ils se trouvaient à cinq mètres des barrières, ce qui les frustrait un peu. Mais en slalomant entre les têtes, ils apercevaient tout de même les pavés parisiens et le service d’ordre scrutant la foule.
La ville était quadrillée par la DCRI (Services Secrets Français). Le GIGN était positionné tout autour de l’avenue du défilé avec des tireurs d’élite camouflés. Des hélicoptères sillonnaient l’espace aérien scrutant la moindre menace. La fine fleur de l’armée allait avoir l’honneur de parader devant les chefs d’Etats. Les meilleurs légionnaires, commandos, les chars Leclerc, les VBCI (transports de troupes blindés), les Rafales, les hélicoptères Tigre, rien ne manquait. La capitale, en ce jour, était la place la plus sécurisée de France. En principe.
Non loin de là, le parvis de Notre-Dame fourmillait de touristes profitant de cette magnifique cathédrale restaurée, d’un beige éclatant sous les rayons solaires. Cette place grouillait de monde. Un groupe d’une dizaine de jeunes squattant un parapet au-dessus de la Seine haranguait les jeunes filles de façon assez lourde et vulgaire et se moquaient à voix haute des touristes. Leurs pantalons tombant au milieu de leurs fesses laissaient voir leur caleçon flashy. L’alcool n’aidait non plus pas à les raisonner. Ils donnaient une image atroce de notre pays aux pauvres visiteurs. Les passants détournaient les regards pour volontairement ne pas les voir. Un certain bruit ambiant et une non-perception volontaire du groupe d’agitateurs firent que personne ne prêta attention à une arrivée étrange.
Pourtant le léger nuage vert et jaune aurait dû attirer l’attention de tous. Seuls les perturbateurs constatèrent cette brusque apparition vaporeuse ainsi que l’homme sortant de nulle part. La silhouette balaya le regard sur le paysage pour rester fixé sur la cathédrale, à la fois admiratif et perplexe. D’abord surpris, les jeunes reprirent rapidement le dessus et invectivèrent le nouveau venu.
- Hé Majax, d’où tu sors ?
La silhouette se retourna vers son interlocuteur.
- Elle est où la caméra ?
L’homme les regarda sans réagir. Etonné par la tenue du mystérieux visiteur, un adolescent se leva pour s’approcher.
- Vous avez vu ces fringues ? Lâcha-t-il avec dédain. Tu sors d’un tournage Astérisque ?
- C’est Astérix Bouffon !
- Ferme ta gueule gros con.
Touché dans son honneur, il revint avec plus de véhémence vers l’arrivant vêtu d’un pagne égyptien blanc couvrant ses jambes et son torse et d’une coiffe rayée lui cachant les cheveux.
- Alors Amonbofis, tu connais Jamel Debouzze? Tu peux avoir un autographe ?
Les autres se mirent à rire. Il surenchérit alors.
- Regardez les gars.
Chantant un air atroce vaguement égyptien, il se mit à mimer une marche de profil avec un bras en « Z » levé et l’autre vers le bas. L’inconnu esquissa un vague sourire et s’approcha doucement de son tortionnaire. Sentant que son souffre-douleur n’était nullement impressionné par ses gesticulations, le jeune sentit qu’il devait ne pas se laisser faire devant ses camarades railleurs. Arrivés nez à nez, li mesurait bien une tête de plus que le malheureux pris à parti. Le jeune homme prit un regard menaçant. L’arrivant resta stoïque devant ce coq fanfaronnant.
- Alors nabot, on a des idées de grandeur ? Ho ! Tu sais parler ou t’as pas appris à l’école ?
Le temps suspendit son envol pour une durée qui sembla interminable. Le fier jeune sentait la colère se mêler peu à peu à du doute. Pourquoi cet être chétif ne semblait pas avoir peur ? Comme de bien entendu, il voulait seulement impressionner son auditoire et ne souhaitait pas vraiment se bagarrer…seul. Heureusement pour lui, ses camarades le rejoignirent. L’arrivant fut alors entouré de dix abrutis excités par l’effet de groupe et impatient d’en découdre dans une lutte inégale. La marque du courage.
Contre toute attente une onde de choc fit voltiger le groupe sur cinq mètres. Les corps propulsés percutèrent des visiteurs surpris. Rapidement, ils se remirent sur pied et n’écoutant que leur courage détalèrent comme des lapins. Il n’y avait plus de groupe mais des couards retenant leur pantalon pour ne pas tomber dans leur fuite. Les passants apeurés s’écartèrent du lieu pour continuer leur visite. Seul l’homme sorti de nulle part restait debout, le regard fixé sur son tortionnaire. Le jeune avait brutalement percuté le parapet et se relevait douloureusement sur ses pieds. Aucun de ses camarades n’était resté pour le protéger. Il fut vite rejoint par l’inconnu qui d’un geste lui enserra la gorge de sa main droite. Une aura apparu alors. La prise était tenace, sans échappatoire possible et extrêmement douloureuse. Ils furent de nouveau nez à nez. Mais cette fois, la belle assurance du jeune s’était transformée en effroi.
- Jeune arrogant. Comment oses-tu te dresser devant Apophis ? Tu vas en payer le prix. Je suis ici pour avilir ton peuple de cancrelats. Mais d’abord, dis-moi à qui appartient ce palais ?
Une voix agonisante et manquant d’air lui répondit.
- A personne…c’est une église pour prier Dieu.
- Dieu ? Mais quel Dieu ?
- Le Dieu des Chrétiens.
- La donne va changer et je vais me faire un plaisir de rétablir les choses.
D’un geste violent, il catapulta l’adolescent dans les airs puis le frappa de sa puissance Divine. Un nuage rouge explosa tel un feu d’artifice, expulsant çà une jambe, là un boyau. Les restes déchiquetés retombèrent en partie sur la Seine mais maculèrent aussi des pauvres touristes amassés sur la terrasse d’un bateau-mouche qui passait. Des cris horrifiés accueillirent les amas gluants rouges.
Sur le parvis, le chaos s’était déclenché. Un vent de panique faisait courir les badauds loin de la menace. La place se vidait rapidement. Déjà au loin, les sirènes de police et du SAMU se faisaient entendre. Apophis se retourna vers Notre-Dame et concentra sa cosmo énergie. Un immense serpent de quinze mètres de diamètre sortis du sol en le traversant pour foncer vers l’édifice. Dans un fracas monumental, le reptile se cabra et pénétra dans la cathédrale par la rosace frontale. Un déchirement de verre accompagna sa pénétration. Soudain, il ressortit par le mur latéral droit pour pénétrer de nouveau par la tour de droite. Le bruit des cloches propulsées dans les airs, accompagné de roche centenaires terrifièrent les spectateurs téméraires. Le serpent ressortit par le toit, emportant avec lui des dizaines de corps dans les airs. Il finit d’achever l’église en démolissant la seconde tour. Des blocs de pierre percutèrent une embarcation chargée de visiteurs. Au moins une vingtaine succomba sur le coup alors que leur bateau transpercé coulait rapidement. Des centaines de corps nageaient à présent au milieu des débris flottant et des cadavres. L’arcane stoppa avec la disparition de Notre-Dame.
Satisfait, Apophis se retourna pour regarder aux alentours. Il avait appris à connaitre cette ville et avait toujours voulu y venir. C’est lui qui avait décidé de commencer par ici. Déjà des barricades formées par des camions de police où des cars de CRS bloquaient les rues attenantes et des agents du GIGN étaient en train de les rejoindre. Au-dessus de lui, des hélicoptères de la police tournaient autour de la scène telles des lucioles attirées par la lumière.
A quelques kilomètres de là, le défilé commencé depuis une demi-heure se déroulait comme prévu devant les caméras de télévision. Jérôme et Raphaëlle jubilaient. C’était comme dans leur rêve. Pourtant de façon inattendue, le défilé fut soudain interrompu. Tous les participants s’arrêtèrent dans un brouhaha de spectateurs perplexes. Une certaine désorganisation insolite se propageait de façon contagieuse. Une myriade de conseillés en tous genres grimpa dans la tribune officielle. Des limousines arrivèrent en dérapant devant celle-ci, emportant un à un les chefs d’Etat. Les forces de protections se déployèrent alors pour sécuriser la zone. Un mur de VBCI et de tanks masquait la vue des spectateurs mais pas ceux des caméras que commentaient des journalistes affolés qui surenchérissaient de questions. Tout à coup, un hélicoptère militaire se posa devant la tribune. On vit le Président Français et la Première Dame grimper à son bord à toute allure. Deux hélicoptères Tigre escortèrent la fuite présidentielle. Le Premier des Français était emporté en lieu sûr au Centre Opérationnel d'Urgence Présidentiel situé dans la forêt de Saint-Germain en laye.
La foule apeurée commençait à fuir les champs Elysées dans une panique totale, s’engouffrant par vagues dans un métro bondé. Jérôme et Raphaëlle furent emportés par la vague humaine, manquant de se perdre l’un et l’autre dans la foule hystérique alors que soldats, blindés et avions militaires changeaient de cap pour se diriger en urgence vers le centre de Paris. Les deux amoureux tenaient leurs mains fermement, les bras tendus par les flots anarchiques. Sans comprendre comment, ils se retrouvèrent entassés dans un wagon de métro, leur visage plaqué contre une vitrine froide, pressés comme des sardines. L’atmosphère ténue devenait suffocante et les cris affolés rajoutaient au stress. Que se passait-il à la fin ? Ils furent emportés par la rame sans savoir où ils allaient. Dès qu’ils le purent, ils sortirent de ce lieu confiné pour retrouver l’air libre. En remontant à la surface, ils remarquèrent qu’ils étaient arrivés le long du Louvres. Se pensant sauvés, ils reprirent leur souffle et se blottirent dans leurs bras en pleurant. C’est Jérôme qui remarqua une chose étrange, devant lui un nuage de poussière se tenait là où il aurait dû voir la cathédrale Notre-Dame. La panique le reprit. Un attentat, voilà ce qu’il pensa aussitôt. Paris était attaquée. Sans aucune explication, il se dégagea tira le bras de sa femme pour courir loin d’ici, il devait au plus vite renter à leur hôtel faire leurs valises et quitter les lieux immédiatement.
Toutes les chaines de télévision interrompirent leurs programmes pour diffuser des images du fouillis sur les champs Elysées puis diffusèrent des images des ruines de Notre-Dame. La vue provenait de caméras se déployant depuis les barricades ou de vidéos prises depuis des téléphones portables. En France, les hélicoptères étant interdits de survol de la capitale, d’autant plus un 14 juillet, des images aériennes étaient donc impossibles à obtenir. Seul un petit drone télécommandé par un geek depuis son balcon avait réussi à donner du recul au sinistre. Il avait contacté France 2 qui lui avait racheté les images à prix d’or.
Asgard, le même jour.
A des milliers de kilomètres de là, les rescapés du Sanctuaire avaient été accueillis par la population Asgardienne. Les nombreux blessés avaient été pris en charge dans l’hôpital de la capitale du grand nord. Le groupe sauvé n’était malheureusement pas très conséquent. Seule une vingtaine d’Athéniens sur les trente-six avaient pu en réchapper. Les corps de nombreuses victimes avaient été laissés sur le champ de bataille. Sans compter les soldats abandonnés dans cette évacuation hâtive. Parmi eux figurait malheureusement Marine. Ils n’étaient pas fiers mais qu’auraient-ils pu faire d’autre ? Mourir ? Est-ce que cela aurait pu changer les choses ? Assurément non. Ils savaient que c’était la seule option possible.
Dépassés par la situation, ils devaient absolument s’échapper, prendre du recul avant de contre-attaquer. Mais le prix à payer avait été élevé. Les apatrides étaient dépités. Tous présentaient des blessures plus ou moins graves. Mais celles de l’âme étaient les plus difficiles à supporter. Mais où était Athéna, voilà la question que tous se posaient.
Ils avaient eu la chance qu’Hilda intervienne inopinément en leur faveur. Ils ne savaient pas pourquoi ni comment c’était arrivé. Dans le tumulte du retour, personne n’avait même pensé à évoquer ces points. Il fallait soigner les blessés au plus vite. Les Asgardiens avaient aussi perdu de valeureux guerriers car des Prêtes Divins manquaient à l’appel. Maintenant ils étaient en sécurité, mais pour combien de temps. La situation avait tourné au carnage très rapidement. Athéna et les Chevaliers Divins avaient disparu, les Marinas et Spectres avaient envahi le Domaine Sacré, enfin cette colossale armée était sortie de nulle part. Tout leur échappait.
La tempête glaciale recouvrant l’étendue immaculée isolait chaque habitation les unes des autres. Habitués aux grands espaces, les Grecs se sentaient à l’étroit. Dès les blessés pris en charge, Shina s’était isolée des autres. Elle vivait mal le fait d’avoir laissé Marine là-bas. Ne pouvant affronter le regard des autres, elle s’était retranchée dans le palais d’Hilda. Inquiet, Albior, le Chevalier d’Argent de Céphée, avait parcouru le palais de long en large à sa recherche. Au bout d’une heure d’errements, il entra dans la vaste salle de bibliothèque du palais. Le feu crépitait dans la cheminée latérale. Les senteurs de bois mêlés à celle des livres embaumaient la pièce. Des milliers d’ouvrages garnissaient les étagères à perte de vue. Les tableaux accrochés aux murs représentaient des scènes mythiques de l’histoire du domaine, les armures décoratives çà et là rappelaient au guerrier qu’il n’était plus au Sanctuaire. Il était étonnant de penser que peu d’années auparavant ils avaient été ennemis. Dehors, les bourrasques de neige frappaient ardemment sur les immenses fenêtres. Shina était là, plantée devant cette étendue glaciale, le regard mélancolique perdu dans le néant.
- Enfin te voilà.
Elle se retourna, le dévisagea sous son masque froid et revint vers la fenêtre. Même avec un masque, Albior pouvait deviner toute la détresse de cette femme jadis dynamique. Il se rapprocha et prit une voix douce.
- Nous n’avions pas le choix Shina.
- Je le sais bien Albior. Mais j’ai l’impression d’avoir trahi Marine et Athéna.
- Ne te blâme pas. Nous n’aurions rien pu faire. Nous étions dépassés par la situation. D’abord ces Marinas alliés aux Spectres, puis cette marée inconnue. C’est déjà un miracle que nous ayons survécu. Quant à Athéna, il a dû lui arriver quelque chose de grave pour qu’elle et les Chevaliers Divins disparaissent ainsi. Mais elle n’est pas morte j’en suis certain.
- Tu as raison Albior mais c’est tout de même difficile à vivre. Nous devons impérativement retourner au Sanctuaire pour libérer d’éventuels prisonniers. Et si Athéna est encore en vie, nous devons absolument la retrouver. Il y a tant de choses à faire et nous sommes si peu nombreux.
- Je suis d’accord avec toi. Mais nous ne devons pas baisser les bras. Les Chevaliers Divins nous ont maintes fois prouvés que des miracles étaient possibles. De nombreux Chevaliers étaient hors du Sanctuaire au moment de l’assaut. Tout d’abord, nous devons absolument les contacter avant de commencer à envisa…
Une servante entra en trombes dans la pièce. Les deux chevaliers surpris se tournèrent vers la nouvelle venue. Elle était essoufflée. Elle avait dû balayer les centaines de salles au pas de course pour les retrouver.
- Excusez mon intrusion. Hilda de Polaris vous demande de venir la rejoindre de toute urgence.
- Que se passe-t-il ? Interrogea Shina.
- Les agresseurs du Sanctuaire sont sur toutes les chaînes de télévision.
- Quoi ?! Fit Albior.
- Mais pourquoi ? surenchérit Shina.
- Ils attaquent Paris.
Retour à Paris.
Une attaque terroriste, voilà quel était le commentaire diffusé en boucle sur les écrans du monde entier. On voyait une silhouette au centre du parvis, devant les ruines poussiéreuses de la cathédrale. Tous s’interrogeaient si cet agresseur était un envoyé d’Al-Qaida et s’il était seul. Il n’y avait aucune revendication sérieuse, malgré des obscurs djihadistes essayant de récupérer l’attention sur eux.
Les blindés commençaient à arriver sur les lieux, écartant sauvagement les automobilistes quitte à démolir leur véhicule. C’était un théâtre de guerre, ils n’avaient pas le temps de faire dans la dentelle.
Apophis, regarda ces humains construire de vaines défenses avec amusement. Des véhicules apparemment plus robustes avaient fait leur apparition et le sol comme les airs grouillait à présent de soldats en tenue verte, de policiers, de CRS ou de commandos d’intervention. Il était cerné mais cela ne le déroutait pas plus que cela. Il était calme, serein.
Un PC de crise mobile se déploya dans une rue adjacente. Le dispositif était en communication directe avec le ministre de la Défense dans son QG souterrain du ministère et qui, lui, rendait compte à l’hélicoptère présidentiel. Tous n’attendaient qu’une seule chose, un feu vert pour passer à l’assaut.
Une fois les forces en place et les immeubles avoisinants évacués pour sécuriser la zone, l’ordre d’attaque fut donné.
Les tireurs embusqués ouvrirent le feu. Les dizaines de salves touchèrent au but, du moins ricochèrent sur leur but. Un temps surpris par cette protection improbable, ils passèrent rapidement à la vitesse supérieure. Des lance-roquettes propulsèrent leurs projectiles qui ne firent que creuser des cratères, ajoutant des gravats aux ruines de la cathédrale. Les tanks et les mitrailleuses lourdes prirent la relève puis les missiles air-sol HOT des Tigres se joignirent au déluge de feu. Le sol vibrait sous les impacts explosant mais rien ne semblait atteindre le terroriste.
Le feu cessa soudain. Un bruit lointain gonfla dans le ciel, deux Rafales approchaient à basse altitude, explosant les vitres des immeubles au passage. Ils apparurent au dernier moment pour lancer quatre missiles air-sol ASMP-A qui ravagèrent la place et les immeubles environnants. Puis tout reprit. Les fantassins complétèrent enfin la scène surréaliste, tentant de s’approcher au plus près de la menace. Près de trois cents hommes, trois hélicoptères Tigre, quatre Chars Leclerc, Cinq VBCI et deux Rafales ne parvenaient pas à venir à bout d’un seul homme immobile.
Dans leur désespoir, ils avaient même lancé des armes chimiques ultrasecrètes extrêmement létales chargées de gaz VX, le dérivé le plus dangereux du gaz Sarin créé à ce jour. Ces armes étaient très controversées. En effet, ayant signé le pacte de non-prolifération, la France s’étaient engagée à ne pas en posséder. Mais hypocritement tous les pays signataires en possédaient dans leur arsenal.
Deux immeubles s’effondrèrent tout à coup.
Apophis, un temps amusé commençait à se lasser de ce jeu. Il se retourna vers le boulevard Sébastopol. Ses adversaires renforcèrent leur défense dans celui-ci. Le Dieu se concentra de nouveau et libéra un second monumental serpent de cosmos. Les militaires accueillirent avec stupéfaction cette arme inconnue. Ils n’avaient jamais vu de guerrier ouvert au cosmos, un Dieu qui plus est, alors un serpent énergétique de 15 mètres de diamètre… Les balles traversèrent le monstre sans aucune difficulté mais sans aucun effet non plus. La frêle barricade vola en éclats. Les blindés propulsés s’encastrèrent dans les immeubles haussmanniens. Les corps éventrés, écrasés, broyés ou déchiquetés volaient dans les airs, se fracassant sur les façades, pour finir dans des salons chics désertés. Le serpent remonta le boulevard, fauchant tout d’abord des engins militaires, puis des policiers puis des voitures de particuliers abandonnées. Des dizaines de pans d’immeubles s’effondrèrent dans des cris de frayeur. Le serpent éventra alors plusieurs immeubles pour obliquer vers la gauche. Une tranchée se creusait au cœur même paris.
La course sanglante se termina au niveau du Louvre où le Serpent vint mourir en pénétrant la pyramide de verre centrale. Dans les ruines fumantes, de nombres corps agonisants appelaient désespérément à l’aide. Les gyrophares et les sonneries des véhicules d’urgence raisonnaient partout dans la capitale. Mais pour beaucoup, il était trop tard. Ce fut le cas pour Jérôme et Raphaëlle qui périrent enlacés et écrasés dans l’effondrement de leur chambre d’hôtel.
La nouvelle avait vite été relayée sur toutes les télévisions du monde. Près de trois milliards de spectateurs, les autres se trouvant de l’autre côté et dormaient encore. Les images étaient aussi relayées sur internet qui se retrouvait extrêmement ralenti par le flot de connexions. Les réseaux téléphoniques étaient aussi au bord de l’explosion. Une panique globale s’étendait de seconde en seconde. Les états-majors internationaux se réunissaient en urgence. Les services secrets dépassés étaient sommés de fournir un maximum d’informations. Mais personne n’en avait et les spéculations allaient bon train. Les Etats-Unis suivant de près les réseaux terroristes n’avaient lancé aucune alerte. Aucun vecteur n’avait pu pointer cette attaque. Malgré des drones survolant illégalement de nombreux pays, aucun mouvement suspect n’avait été détecté. C’est cela qui paniquait le monde, l’ignorance.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies déclencha une séance extraordinaire. Mais il faudrait un certain temps avant que ses membres n’aient pu contacter leurs pays respectifs pour connaître la position officielle à tenir. Bref, la France était seule. Ailleurs, les soldats regagnaient leurs affectations en urgence. Les armées du monde étaient sur les dents. L’heure était au sauve-qui-peut.
Sur Paris, déjà d’autres soldats venaient remplacer les premiers tombés, des Mirages étaient arrivés en renfort pour pilonner le Dieu. Une hystérie s’empara de tous les Parisiens, les supermarchés étaient pris d’assaut, déjà des bouchons énormes bloquaient les grands axes. Des bagarres de personnes désespérées éclataient. Vu du ciel, cela rappelait les heures les plus noires du passé.
Apophis décida de mettre un terme à ces gesticulations. Il se concentra au maximum de ses capacités, faisant s’envoler des tonnes de gravats, véhicules, l’eau de la Seine et des corps sans vie…ou non. Une tempête noire assombrit tel un cyclone le ciel du bassin parisien. Toute la région était recouverte de cette chape de plomb. Déjà des personnes se jetaient des immeubles pour échapper à cette fin du monde.
Le Président était arrivé il y a peu dans le bunker sécurisé. Il était installé dans le centre de commandement, entouré de ses généraux. Il suivait minute par minute le déroulement des opérations. Toutes les actions qu’ils avaient entreprises se soldaient pour un échec. Mais qui était cet homme à la fin et comment pouvait-on le vaincre ? La menace était réelle et immense, ils en avaient eu la preuve. Ils devaient à tout prix l’arrêter, c’était une question de vie ou de mort pour le pays. Mais ils arrivaient au bout de solutions possibles. Ils avaient tout tenté, les fantassins, les chars, les missiles. Le Premier des Français était même en communication avec ses alliés mondiaux mais rien n’en ressortait. Un tumulte tendu couvrait la salle, chacun critiquait les actions des autres. Lassé de ce déballage inutile, le Président frappa du poing sur la table.
- Fermez là ! Fermez là tous !
Le silence revint devant des yeux autant surpris qu’inquiets. On pouvait entendre une mouche voler.
- Messieurs, vos palabres ne mènent à rien. Que devons-nous tenter, voilà la question !
Silence.
- Vous êtes il me semble grassement payé pour vos postes, donner-moi une solution bordel !
Nouveau silence. Le Président s’avachit lourdement dans son fauteuil de cuir, dépité. Une frêle voix sortit alors de la chape sourde.
- Il ne reste qu’une seule chose à faire, monsieur le Président.
Devinant ce qu’allait proposer le Général, il se dressa et posa les mains sur la table ovale.
- Il n’en est pas question !
- Nous n’avons plus le choix Monsieur le Président.
Il retomba de nouveau dans son siège, le regard perdu dans le vide, les yeux oscillant de gauche à droite. Il réfléchissait à toutes les options possibles et à toutes les conséquences que pourrait impliquer cette ultime décision. Puis il entama le débat avec son assistance et le ministère de la Défense.
Après vingt minutes de discussion, d’estimation des risques et des répercussions, d’échange avec ses homologues Européens et Américains. Il prit sa décision, une décision qui devait être appliquée sur-le-champ, sans le moindre temps d’évacuation. Le Président donna l’ordre le plus important qu’il puisse donner, celui qu’aucun n’avait donné avant lui, celui qu’aucun n’aurait voulu un jour donner. Tout avait été essayé pour défendre la capitale. L’heure était grave, le temps du sacrifice ultime était venu. Plus rien d’autre ne pouvait être fait. Le Premier des Français avait la larme à l’œil. Il se cachait la tête de ses mains. Il pleurait à grosses larmes. L’histoire allait retenir son nom pour cette tragédie et celle à venir. Le porteur s’approcha lentement et tendit la mallette. D’une main tremblante peu assurée, remplie de doutes, il la prit et la mit sur ses genoux. Ouvrant la valise sécurisée, il entra les codes ultrasecrets, confiés de Président à Président.
Le Président venait d’autoriser une frappe nucléaire sur Paris.
Pendant ce temps, les membres de l’ONU réunis en pleine nuit à New York, avaient décidé de rédiger une motion commune pour dénoncer l’attaque. Cependant, aucun soutien militaire d’urgence ne fut autorisé par véto de la Chine et de la Russie. Si Apophis avait eu connaissance de cette motion, il en aurait pleuré de rire. Le Président Français était lui au fond du trou. C’est avec un sourire amer lui rappelant la Syrie qu’il lut le communiqué.
Le mirage 2000 portant le missile dévastateur décolla de son site secret accompagné de deux Rafales. Alors que le ciel commençait à déverser des centaines de milliers d’éclairs noirs au-dessus de tout Paris, le messager de mort s’avançait rapidement vers la capitale. Traversant les flashs lumineux, un Rafale fut percuté et explosa en vol. Esquivant l’explosion, les deux autres chasseurs dévièrent de leur trajectoire mais pas de leur cible. Soudain, le second Rafale fut touché par un débris rocheux emporté par la tempête sombre. Le pilote s’éjecta miraculeusement avant le crash, retombant lourdement sur un toit d’immeuble. Le Mirage était en vue de sa cible. Le pilote pouvait voir les impacts électriques noirs déferler sur un point unique, un homme, ou plutôt un Dieu.
Tout d’un coup des milliards de javelots noirs furent expulsés du sol dans toute la région parisienne. Des millions de concitoyens furent frappés par cette attaque. Des millions de cris résonnèrent à l’unisson. Un bruit atroce. Se sentant à l’abri à cent mètres sous la roche, jamais le personnel du bunker n’aurait pensé être en danger au sein du centre de crise Présidentiel. Ce ne fut pas le cas.
Le pilote annonça qu’il était en vue et qu’il allait lancer le missile d’Armageddon dont l’ogive nucléaire allait semer la mort. Au moment où son doigt allait appuyer sur la gâchette, un javelot noir traversa la carlingue pour s’insinuer en lui. L’avion dépassa alors sa cible, prit de soubresauts marquant la lutte intérieure que vivait le pilote.
Océania, le même jour.
Du fin fond de ma cellule d’Océania, j’étais loin de s’imaginer ce qui était en train de se jouer en surface à l’autre bout du monde. Cela faisait plusieurs jours que j’avais été jeté dans cette sordide cellule. Nourrit que chichement, je perdais des forces à vue d’œil. Je n’avais vu personne, hormis le geôlier qui m’apportait un peu d’eau et du pain. Depuis combien de temps étais-je arrivé, je ne m’en souvenais plus tant les jours se ressemblaient. Une seule certitude, je devais sortir au plus vite de cette prison. Cela étant dit, pour aller où ? Je n’avais aucun moyen de fuir cette ile sous-marine. Mais elle était vaste et je pourrais peut-être y vivre caché dans la jungle. Tout valait mieux que cette mort certaine. Je décidais donc de mettre mon plan à exécution ce soir même. La faveur de la nuit camouflerait sans doute ma fuite. Il faudrait jouer serré car la ville grouillait de Marinas, sans compter les Spectres et les Défenseurs. Oui, il faudrait jouer serré.
C’est avec appréhension que je pulvérisais le mur de ma cellule. Je fus surpris de la facilité avec laquelle j’avais ouvert une brèche. Mais en y réfléchissant, pourquoi auraient-ils eu besoin de sécuriser plus l’endroit. J’étais sur une ile débordant de Marinas et sans aucune échappatoire. Je pris une seconde pour écouter une éventuelle réaction au bruit. Mais rien ne vint. Confiant, je m’approchais du second mur en face de moi. Ce fut mon seul horizon depuis ces derniers jours. J’étais autant excité par l’envie de connaitre ce qui se cachait derrière que part le besoin de fuir. J’ouvris alors un nouveau passage vers l’inconnu. Sur le chemin à droite de l’ouverture, ou plutôt à quinze mètres en dessous s’étendait un bras de mer me séparant de la ville d’au moins cent mètres. Le paysage magnifique de la ville illuminée qui s’offrait à moi ne devait pas me faire oublier ma situation. Rassemblant tout mon courage, je pris mon élan et m’élançais dans le vide. Au moment de mon saut, j’entendis soudain la sirène d’alarme se déclencher. Les dés étaient jetés et le retour en arrière impossible.
Retour sur Paris.
Tout bruit cessa. Le ciel chargé de nuages noirs retrouva son bleu azur de juillet. Le calme revint dans les rues parisiennes fumantes. Les assauts avaient cessé immédiatement. Un silence froid s’était abattu sur la région parisienne. Le Dieu avança lentement vers les barricades. Les soldats avancèrent eux aussi à l’encontre d’Apophis. Leurs yeux noirs marquaient l’empreinte du Dieu parasite. Le Dieu se retourna alors. Un passage dimensionnel s’était ouvert brusquement derrière lui. Il vit avec amusement l’être sortir du passage.
- Tu arrives un peu tard Sobek. La fête est finie.
Le Dieu Crocodile Egyptien constata les alentours avec respect et ironie.
- Tu as fait un peu de dégâts quand même. Quel gâchis.
Les deux Dieux Bannis partirent alors dans un fou rire tandis que des centaines de milliers de soldats égyptiens en armure se déversaient depuis le passage dimensionnel dans la capitale Française annexée. Apophis venait de prendre le contrôle de près de 12 millions de Français, soit un cinquième de la population du pays. Il contrôlait la région, hommes, femmes, enfants, tout. Le Président Français et son état-major et même les chefs d’Etats invités au défilé et qui n’avaient pas eu le temps de fuir étaient à présent sous son contrôle. Le monde venait de découvrir avec effroi la puissance des Dieux Egyptiens Bannis.
Une première étape venait de s’achever. La première d’une conquête mondiale.
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Modifié: 13 juin 2014 à 21:26:50 par alex6
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #70 le:
22 décembre 2014 à 23:02:32 »
Bonsoir,
Je reviens vers le forum après une nouvelle période d’absence. Le temps de retrouver l’inspiration et d’écrire de nouveaux chapitres. En voici une série de sept pour Noël ! Bonne lecture et n’hésitez pas à venir partager ensemble vos remarques.
Synopsis du chapitre 39 : Point de replis.
J’avais réussi à trouver une brèche dans la forteresse d’Océania. Mais mon évasion était pour le moins risquée. Où aller sur cette ile hostile ? Il fallait pourtant que je trouve le moyen de retrouver les miens. Isolé sur les terres de l’Ebranleur du Sol, j’étais à cents lieux de m’imaginer les ravages que subissait Paris à ce moment même. Les Dieux Bannis étaient en train de modeler la face du monde. Dans l’ombre, de nouveaux protagonistes se préparaient, seraient-ils des alliés ou d’autres menaces ? Aube Rouge allait bientôt entrer en scène.
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Synopsis du chapitre 40 : Li Yang.
Je me souviens du récit de ce jeune soldat nommé Li Yang. Son histoire fascinante m’avait effarée. Comment n’avions-nous pas vu ce qui s’était tramé dans l’ombre ? En les rencontrant la première fois, lui et les siens, nous n’avions pas réalisé à quel point ils changeraient la face du monde. Cependant, à partir de ce moment, rien ne serait plus comme avant…
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Synopsis du chapitre 41 : Lignes de front.
Les Fenghuangs du commando Aube Rouge se dirigeaient vers Pékin ne sachant pas vraiment ce qui les attendrait. Mais après tant d’années de préparation, ils étaient excités de voir ce que donnerait leur exosquelette en situation de combat réel. Malgré leur ardeur, ils auraient bientôt fort à faire en face d’eux. Un Dieu, rien de moins, ainsi que quelques dizaines de milliers de guerriers… Shina et Bud partirent constater de leurs yeux ce qui était réellement arrivé en France. De mon côté, accompagné de la Sirène Moana qui loin d’être une alliée avait décidé de m’accorder sa confiance, nous partîmes espionner le Sanctuaire. Qui que nous fumes et où que nous nous trouvâmes, notre stupeur fut pour le moins colossale devant ce que nous découvrîmes à l’époque…
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Synopsis du chapitre 42 : Lueurs d’espoir.
Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un Sanctuaire complétement transformé. Il ne restait plus aucune trace des anciennes bâtisses. Disparues les Maisons des Chevaliers d’Or, démoli le palais d’Athéna. Il ne restait plus rien. Ou plutôt, tout avait changé en un lieu improbable. C’est là que, surpris, nous les retrouvâmes. En Chine, après une approche catastrophique et leur crash aérien, Li Yang et les commandos survivants allaient devoir entrer dans le vif du sujet. En France, Shina et Bud devraient faire face au choix d’affronter un ennemi trop puissant pour eux ou de partir. Mais parfois la retraite peut permettre d’ouvrir de nouvelles portes…
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Synopsis du chapitre 43 : Destins croisés.
Aube rouge allait entrer au cœur de l’ennemis, objectif le vortex au cœur de la Cité Interdite. Si tout avait été compliqué pour les guerriers métalliques Chinois, ce qui les attendait à l’intérieur était sans commune mesure avec ce qu’ils avaient rencontré jusque-là…En France, Shina et Bud tentaient désespérément de retrouver la trace d’Eric le Chevalier de Bronze du toucan et avec lui d’entrer en contact avec la Résistance. Loin dans le froid polaire d’Asgard, les exilés du Sanctuaire n’allaient pas tarder à apprendre que la menace déferlant sur le monde s’avérerait colossale, voire quasi insurmontable.
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Synopsis du chapitre 44 : Dure réalité.
Les pertes sont lourdes du côté des Fenghuangs d’Aube Rouge, mais ce résultat était prévisible face à une telle puissance. Le plus surprenant était qu’ils aient survécus jusqu’à maintenant. Le vortex était maintenant en vue, restait juste à l’atteindre… Shina était revenue troublée de France, non pas par ce qu’elle y avait trouvé, mais par ce qu’elle en avait ramené. Malgré la Résistance, le Dieu Apophis avançait tel un raz de marée mais une pensée persistante pourrait bouleverser le court des choses. Pour Aube Rouge, l’heure de vérité était venue, vaincre ou mourir, s’unir ou s’isoler. Le choix n’était pas simple.
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Synopsis du chapitre 45 : Retrouvailles.
Les USA avaient contre toute attente prêté allégeance à Seth et l’accompagnaient dans sa conquête du continent Américain. Bud et Shina s’étaient portés volontaires pour aller délivrer Lyth, la Chevalière de Bronze de l’Oiseau de Paradis, retenue prisonnière au cœur des Etats-Unis. Le trouble qui habitait Shina depuis son dernier séjour en France ne faisait que grandir, une fissure, devenue faille pourrait s’avérer aussi dangereux que salvateur. De son côté, Moana et Leito avaient fait route vers Océania mais ils ne se doutaient pas de ce qui les attendait. Que ce soit pour moi ou le commando Aube Rouge, le temps des retrouvailles avait sonné, apportant avec lui un mince espoir de faire changer les choses.
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #71 le:
23 décembre 2014 à 18:29:04 »
Eh ben...
Voilà des chapitres qui promettent. Seth et Apophis ont l'air de jouer aux échecs. Je pense que le premier doit être le boss de fin, vu qu'il a l'air d'être le plus cruel.
Spoiler
(click to show/hide)
Sinon, cela s'étendra sur combien de chapitre puisqu'on sait d'ores et déjà que les Dieux Bannis se sont fait corriger ?
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #72 le:
27 décembre 2014 à 14:22:11 »
Merci ! Ton commentaire me fait vraiment plaisir.
Pour Seth en effet il est le meneur des Dieux Bannis. Apophis a quant a lui un rôle ambiguë. Il fait parti des Dieux Bannis mais il va se rendre compte qu'il a été manipulé par Seth et va se retourner contre lui.
Par contre on ne sait pas si les Dieux Bannis se sont fait déroulés. En fait dans la première partie (Post Mortem), qui se déroule dans le présent, seuls Seth et Anubis on survécu parmi les méchants (apophis est mort lors d'un combat contre Thot) mais Seth a mis la main sur la Barque Solaire. Dans la seconde partie, qui se déroule il y plusieurs millénaires, on découvre la chute de la grande nation égyptienne et le bannissement des Dieux égyptiens mais aussi ce qu'est la barque solaire.
Dans cette dernière partie, qui se déroule dans un futur proche, Seth a ressuscité ses potes et s'engage dans la conquête du monde.
L'idée est de mettre en scène la troisième guerre mondiale dont les acteurs sont les hommes (je leur redonne une place importante dans le choix de leur destinée), les troupes de Poséidon, les guerriers divins, les spectres, les dieux égyptiens ( bannis et autres) et leurs troupes, Athéna et les Sanctuaire et d'autres surprises à venir...
On est sur le point d'entrer dans le vif du sujet et je pense qu'il doit rester encore 4 à 5 chapitres pour clore l'histoire mais ça on verra en écrivant...
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #73 le:
24 février 2015 à 21:07:23 »
Bonsoir à tous,
C’est la dernière ligne droite avant la fin de l’épopée de ma trilogie « Vengeances ». Le point culminant est proche. En attendant, voici trois nouveaux chapitres menant inéluctablement vers une nouvelle guerre mondiale…
Bonne lecture à tous.
Synopsis du chapitre 46 : Point de basculement.
Shina et bud ont retrouvé la trace de Lyth. Mais la sauver impliquait de pénétrer dans la Zone 51 ; la base la plus secrète et la mieux gardée des USA. Rien de moins. Ils y découvrirent bien plus que ce à quoi ils s’attendaient, malheureusement. En Chine, Li Yang débriefait de l’assaut mené sur Pékin. Une nouvelle mécanique allait maintenant se mettre en route, rebattant avec elle les cartes géostratégiques mondiales. De leur côté, le Dieu Egyptien Thot et son groupe de secours se mirent en route pour comprendre ce qu’il était arrivé à Thèbes au Dieu Horus et aux Chevaliers Divins. Quant à Moana, elle devint le triste messager involontaire dans une traction qui la révulsait. Les évènements étaient en train de s’accélérer…
Synopsis du chapitre 47 : Négociations.
Dans cette période trouble, réussir à unir les Hommes entre eux contre une menace planétaire commune n’était pas gagnée. Mais c’est ce que les Chinois et les Français tentèrent dans l’ombre. De son côté, Shina participait à un renfort apporté au Chevalier Roar contre l’avancée des troupes Américaines en Amérique du Sud. Mais elle était troublée et se devait trouver un point d’équilibre physique et moral ou, tous, nous irions au-devant de grands dangers. Loin des tumultes des Hommes, Hilda et Athéna tentaient en vain d’obtenir le soutien de Zeus et du Panthéon des Dieux du Mont Olympe. Mais comment leur demander de l’aide après les assassinats d’Hadès et de Poséidon ? Pas simple. Quant à Moana, elle menait une mission à haut risque mais qui pourrait changer l’issue des combats ; dérober la Barque Solaire à Apophis.
Synopsis du chapitre 48 : L’heure du choix.
Le temps de la contre attaque contre les Dieux Bannis est venu. Les Dieux Grecs ont officiellement refusé de les aider mais dans l’ombre certains ont tout de même bravé la position des Olympiens et vont finalement prendre part au sauvetage planétaire. Mais sans les armées des Hommes nous n’arriverions à rien. Il fallait que tous nous nous unissions pour notre avenir commun. Mais si certains Olympiens étaient bien attentionnés, d’autres complotaient avec avidité ce que possédait Apophis. A l’heure du choix, certains auraient peut-être besoin d’aide, mais d’autres pourraient prendre de mauvaises décisions…
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Re : [Fanfiction] - Vengeances
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Réponse #74 le:
06 juin 2015 à 22:34:05 »
Bonsoir à tous,
Me voici arrivé au terme de 5 ans de travail avec ces cinq derniers chapitres (49 à 53) de ma trilogie intitulée « Vengeances ». Je m’étais mis comme challenge de terminer cette grande épopée se déroulant sur plusieurs millénaires. Je n'ai eu de prétention que de prendre plaisir à construire ce moment d’histoire. Merci à ceux qui ont eu le courage de lire ma fic et de me poster des commentaires. En attendant bonne lecture aux nouveaux arrivants et peut-être à bientôt au hasard d’un commentaire.
Synopsis du chapitre 49 : La bataille de Camp Bush.
L’heure de l’affrontement final est enfin venue. Mais il faut absolument tenir Seth occupé loin du vrai but stratégique. Le Dieu Thot, Shina, Bud, Roar, Loukian et une centaine des guerreiros Brésiliens vont au-devant d’une tâche difficile, voire suicidaire. Mais la victoire est à ce prix. Conscients du peu de chance de vaincre Seth et les troupes Américaines plus fortes et mieux entrainées, ils gardent gravé dans leur mémoire le seul objectif de leur mission : gagner du temps.
Synopsis du chapitre 50 : Syncrétisme.
La coalition des Hommes et des Dieux a lancé l’assaut final. Leur cible : Khépri. Des millions de soldats convergent vers Shanghai par la terre, la mer et les airs. Un gigantesque affrontement militaire impliquant des centaines de Nations voit naitre la Troisième Guerre Mondiale. Mais le renfort des Dieux soutenant Athéna se fait encore attendre. Quant à Apophis, aucuns signes de vie. Arriveront-ils à venir rapidement à bout du Dieu Scarabée avant que Seth été ses congénères ne viennent en renfort? Rien n’est moins sûr et pourtant ils n’auront pas une autre chance.
Synopsis du chapitre 51 : La colère de Seth.
Fort du soutien des Dieux Olympiens nommés Héphaïstos, Hermès et Déméter et de leurs puissants Guerriers, la Coalition pensait pouvoir renverser la situation. Hélas, ce qu’ils craignaient est malheureusement arrivé. Les Dieux Bannis Sobek, Bastet, Hathor et Anubis ont surgit afin de soutenir Khpéri dans sa lutte. Apophis est enfin lui aussi arrivé. Il a cependant apporté avec lui un nouvel oppposant, le Dieu Olympien de la Guerre appelé Arès. Le chaos règne sur Shanghai. Pourtant, la Coalition est loin d’être au bout de ses peines car bientôt s’abattra sur elle la colère de Seth.
Synopsis du chapitre 52 : Larmes de Sang.
Des centaines de milliers de morts abreuvent un sol gorgé de sang. Les disparitions d’Arès, d’Anubis et de Sobek ne doivent pas faire oublier à la Coalition le prix payé. Déméter, Horus et Thot sont tombés dans ce conflit. Dans cette tragédie, les Fenghuangs du commando Aube Rouge vont cristalliser l’espoir d’une victoire. De son côté, Apophis prend conscience que l’avenir du monde est entre ses mains. Mais quel camp choisir, celui de la Coalition, celui de Seth ou le sien ?
Synopsis du chapitre 43 : Le Temple d’Oropos.
Victoire ! Contre toute attente, la Coalition a réussi à terrasser les Dieux Bannis. Mais, cette victoire ne tient qu’au choix salvateur d’Apophis et de la Barque Solaire. Cependant, comment détruire ce dangereux Artéfact apparemment indestructible? La réponse ne se trouvait pas sur Terre mais sans doute dans l’Olympe. Hélas, le Domaine Divin ne comptait pas que des alliés. Ils n’avaient toutefois pas le choix. Sans destruction de la Barque Solaire, le risque de voir revenir les Dieux Bannis ou d’autres menaces aussi terribles persisterait. Vous découvrirez comment en ce jour le monde a décidé de son destin et mis fin à un cycle millénaire de Vengeances…
Bonus : je vous ai créé un document reprenant les localisations des différents chapitres et un autre comportant des fiches sur les personnages et leurs affiliations.
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