Eh ouais...https://actualitte.com/article/110980/archives/comment-99-de-la-litterature-de-l-antiquite-a-disparu
Ca se trouve il y avait un tiers Harlequin-like, un tiers Houllebecq-like, on n'a peut-être pas perdu grand chose ; les meilleures histoires sont en général sues, racontées, et transmises (voire déphasées avec le contexte du moment), parce que j'ai pas l'impression que les précieux papyrus qu'on trouve encore dans les déserts racontent de belles histoires... sinon ça se saurait...
Vivement le retour des Croisades
La tour Eiffel va changer de couleurBommelaer, ClaireREPORTAGE - Vingtième campagne, 50 tonnes de peinture, la Dame de fer va reprendre des couleurs d’ici à 2026. Un chantier hors norme à la facture élevée.Ah! ce ne sont pas des mauviettes qu’il faut envoyer à 320 mètres de hauteur, avec un seau de peinture rivé au corps! Repeindre la tour Eiffel , tâche très physique, «réclame force et concentration», martèle Dominique Niel, directrice du groupe Ateliers de France (restauration du patrimoine), depuis les bureaux de chantier situés au pied de la vénérable dame. Un travail d’équilibre, souvent exécuté la nuit et sous la pluie, et avec un sommet qui vacille les jours de grand vent: la trentaine de peintres choisis pour rehausser ce monument national ont été triés sur le volet. Tous ont d’abord été envoyés dans le Val-de-Marne, dans un centre de formation de l’entreprise de cordistes Jarnias, qui œuvre depuis trente ans pour la tour Eiffel. Pendant cinq longues semaines, pendus à des cordes, harnachés, gantés, ils ont appris à descendre d’un pylône, à calculer leurs risques, à centrer leurs gestes. Quatre d’entre eux ont déclaré forfait. Les autres, engagés par l’entreprise Monnaie France, grande spécialiste de la peinture en accès difficile, ont gagné leurs galons. Sans surprise, ils sont jeunes, athlétiques et masculins.» LIRE AUSSI - À Paris, les «kiosquiers» de la Tour Eiffel font de la résistance en attendant les Jeux olympiquesTous les jours, les trois équipes ont droit à un rappel des consignes de sécurité - en plusieurs langues car nombreux sont ceux venus d’Europe de l’Est. Ils partent ensuite à l’assaut de la tour - avec d’un côté, un seau arrimé, de l’autre un long pinceau, poches soigneusement vidées, éventuelles lunettes scotchées sur leur casque. Rien ne doit chuter, les matériels portés étant d’ailleurs surnommés les «imperdables». D’ici 2026, il y a 50 tonnes de peinture à poser sur la tour Eiffel . À la main, il va de soi - il ne faut pas que la peinture s’envole à travers les «mailles» du monument, voire atteigne les touristes. En haut, les peintres croiseront au moins une fois le regard interrogatif des visiteurs. «On se concentre», leur a précisé Xavier Rodriguez, patron de Jarnias et coordonnateur des entreprises sur le chantier. Dont acte. Le nez rivé sur le fer, guettant les éventuels rivets à remplacer (il y en a deux millions et demi) ou les espaces corrodés, ils doivent décaper, piocher, peindre.Depuis leur position entre ciel et terre, ils ont tout de même le loisir d’observer les flots de touristes convergeant vers les piliers, pleins d’ardeur à l’idée de découvrir une des architectures les plus connues au monde. Chaque jour, ça grouille d’humains venus des quatre coins de la planète, la tour ayant renoué avec les foules (5 millions de visiteurs en 2022 , jusqu’à 25.000 personnes par jour). Le flot est incessant, les ascenseurs fonctionnent à plein régime (sauf un en réparation) et il n’est pas question de fermeture pour travaux. «Les entrées permettent de payer la restauration», indique-t-on à la Sete (Société d’exploitation de la tour Eiffel), qui gère l’édifice pour le compte de la mairie de Paris. Avec une campagne à 85 millions d’euros, et des entrées entre 11,50 et 21,50 euros, on comprend facilement l’équation.Depuis sa création, en 1889, la tour est repeinte tous les sept ans, suivant le souhait de Gustave Eiffel qui y voyait le moyen de protéger le fer puddlé de la rouille. «Issu des hauts fourneaux, ce fer est un matériau purifié qui le rend moins sensible à la corrosion, explique Alain Dumas, directeur technique de la Sete. En décapant la façade côté Champ-de-Mars, nous avons trouvé un état impeccable.»Cette vingtième campagne de peinture n’est cependant pas tout à fait comme les autres - ne serait-ce que parce qu’elle s’est étirée anormalement, et que la facture est salée. Décidée en 2019, interrompue pendant neuf mois à cause du Covid , elle n’a vraiment repris qu’en janvier 2022. Entretemps, on a découvert une augmentation des taux de plomb, due au décapage des 19 couches accumulées au fil des ans. La technique de piquage, qui consiste à faire sauter les écailles de peinture et de rouille, et à les faire tomber dans des filets, a alors été considérée comme imparfaite par l’Agence régionale de la santé et la Caisse régionale d’assurance-maladie d’Île-de-France. Résultat: ce chantier que l’on veut exemplaire a de nouveau été arrêté, et les consignes de sécurité, drastiquement renforcées.Une tour partiellement repeinte pour les JO de 2024Tout comme leurs homologues qui réparent la cathédrale de Paris, les ouvriers de la tour ont depuis des masques filtrants, doivent prendre des douches de décontamination à la fin de la journée (installées sur le parvis, mais aussi aux premier et deuxième étages, pour éviter les allers- retours). Le partage du site avec les visiteurs impose par ailleurs une gestion infernale des zones à traiter et à protéger par des filets. Sur fond de rivalité avec la mairie de Paris, la maire du 7 arrondissement, Rachida Dati (LR), a d’ailleurs saisi le procureur de la République, qui a lancé une enquête sur la gestion plomb à la tour Eiffel - le sujet est encore devant la Sete.À l’origine, cette dernière avait promis à la ville un monument repeint pour les Jeux olympiques de 2024. À l’impossible nul n’étant tenu, la tour ne sera que partiellement repeinte à cette date. Les opérations ont finalement été scindées en deux: d’ici l’année prochaine, toutes les façades et les extérieurs auront été remis à neuf, y compris la fresque des grands scientifiques qui ceint le deuxième étage (soixante-douze noms en lettres d’or d’un mètre de haut). Passé les Jeux, les peintres reprendront leur courage à deux mains pour achever les parties intérieures, avec pour objectif 2025-2026. Déjà, les 6000 mètres carrés de la façade donnant sur le Champ-de-Mars, la plus abrasée par le sable, tranchent avec le reste. Pas tant parce que la rouille a disparu mais parce que sa couleur a visiblement changé. «Nous avons choisi de revenir à celle de 1907, qui tire vers le doré», explique Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques en charge du monument.» LIRE AUSSI - Le Figaro participe à l’ascension inaugurale de la tour Eiffel le 31 mars 1889Eiffel avait voulu recouvrir son œuvre d’une peinture rouge anticorrosion obtenue par du minium de plomb renforcé d’un pigment, le rouge de Venise. «Cette couleur éclatante, symbole de l’avènement industriel, contribuera à la violente polémique autour du monument» , poursuit l’architecte, croquis à l’appui. Entre 1899 et 1906, elle changera de ton pour adopter un mélange de couleurs dégradées du jaune orange (à la base) au jaune clair (au sommet), technique permettant de tenir compte de ce que perçoit le regard. Puis, en 1965, la tour adoptera une teinte brune tirant vers le gris, très haussmannienne. «Le préfet de l’époque avait d’abord mis à l’étude un gris-bleu, pensant que la tour se fondrait avec le ciel» , rappelle Pierre-Antoine Gatier, qui voit dans cette idée avortée une marque de dédain du préfet pour l’architecture industrielle du XIX siècle.Il n’est visiblement plus question de cela. Après une centaine de prélèvements de couches anciennes, et de multiples tests dans le laboratoire milanais de l’entreprise Carboline, la bonne matière (peinture souple et sans plomb) et le bon ton ont été trouvés. Les jours de soleil, la nouvelle couleur donnera un éclat particulier à cette icône française. Le monument n’était pas là pour durer, on l’a dit moribond, mais en cette année du centenaire de Gustave Eiffel, tout le monde espère qu’il brillera encore longtemps.