« Face aux risques de sécheresse, il faut rendre la ville poreuse, spongieuse »Emeline CaziL’urbaniste et hydrologue Christian Piel plaide pour la mise en place de mesures qui permettraient une meilleure infiltration des eaux de pluie en ville.Christian Piel est urbaniste et hydrologue. Il dirige l’agence d’urbanisme Urban Water, spécialisée dans l’intégration du cycle de l’eau en milieu urbain, qui travaille sur des projets d’aménagement ou de réaménagement avec les villes de Strasbourg, de Paris, de Nantes ou encore de Saint-Nazaire.Face à la sécheresse, des maires du Var ont décidé de suspendre les permis de construire pour cinq ans. Quel regard portez-vous sur une telle mesure ?C’est la première fois que j’entends parler d’une mesure aussi soudaine et brutale. Les élus freinent l’urbanisation pour limiter l’imperméabilisation des sols et les consommations. Mais plutôt que d’empêcher de construire, ils pourraient dire : « Construisons mais soyons stricts sur la consommation et l’infiltration des eaux. » Car, en travaillant sur le grand cycle de l’eau, on agit sur des volumes beaucoup plus importants. Un terrain imperméabilisé n’infiltre que 10 % à 20 % des précipitations. Les nappes ne se rechargent donc pas, les sols meurent.En lotissement, il est vrai qu’on a tendance à s’étendre. Avec le pavillon, il y a la terrasse, la piscine, le garage. Mais on incrimine trop vite la ville. Sur les terres de culture intensive, un champ de maïs, par exemple, du fait de la formation d’une croûte en surface, le coefficient d’imperméabilisation est quasi identique au sol urbain. Or, il existe des techniques qui permettent d’infiltrer davantage en ville que sur un espace naturel.Pouvez-vous donner quelques exemples ?Le principe est de créer une zone tampon afin de garder l’eau quelques heures pour qu’elle s’infiltre progressivement. La retenue peut prendre la forme d’une pelouse décaissée sur 20 centimètres, d’une terrasse créée sur un terrain en pente, de rigoles creusées au point bas. Mais un petit muret autour d’un terrain de basket, avec un petit puits pour que l’eau s’évacue lentement, cela fonctionne aussi.Ces techniques sont adaptées aux pluies brutales, fréquentes dans le Sud, mais qui vont se multiplier un peu partout. Et grâce à la création de ces flaques, qui restent une demi-journée, une journée, le sol est plus humide, les arbres poussent plus facilement. L’environnement est plus sympathique parce qu’il y a de l’ombrage. Et, grâce à l’évapotranspiration, les végétaux font aussi pleuvoir plus fréquemment. On retrouve donc le cycle de l’eau d’origine.Cela nécessite un changement de culture…En effet. L’eau des villes est gérée par les équipes de l’assainissement. C’est un héritage de la culture hygiéniste. Synonyme de nuisance, l’eau a été séparée des sols, enfermée dans les tuyaux, pompée puis rejetée hors de la ville. Aujourd’hui, les urbanistes, les architectes, les paysagistes, les écologues doivent se réapproprier le sujet.Il y a quelques décennies encore, les gens avaient un puisard, c’est-à-dire un trou dans le sol pour récolter l’eau de pluie, pour que les pluies n’inondent pas le garage ou le voisin. Cela permettait de recharger la nappe. Les toits ont aussi un vrai rôle à jouer. C’est plus facile de stocker quand ils sont plats. Mais, même lorsqu’ils sont en pente, on peut imaginer qu’un quart de la surface soit plat pour récupérer les eaux de pluie.Comment inciter à ces changements ?Il y a d’abord les plans locaux d’urbanisme (PLU) qui peuvent le préconiser. A Paris, quand on construit, il est exigé dans certains quartiers que les pluies courantes (16 mm) – 80 % des précipitations – soient absorbées à la parcelle, c’est-à-dire sur place. La création d’une terrasse végétalisée, avec un niveau de terre conséquent, peut y contribuer.D’autres PLU vont plus loin en imposant des coefficients de biodiversité. Pour les atteindre, il faut rendre poreuse, spongieuse, la ville. Dans ce cas, le raisonnement n’est plus sur le cycle de l’eau, mais plutôt sur le degré de nature en ville. A La Rochelle, il est envisagé, dans le futur PLU, que 100 % des eaux de pluie soient infiltrées. Cela passe par des surfaces et des hauteurs minimales de pleine terre, mais aussi par l’installation de revêtements les plus poreux possible pour que les sols soient perméables.Enfin, les subventions aident beaucoup. En Ile-de-France, l’agence de l’eau Seine-Normandie finance la désimperméabilisation d’un parking avec l’installation d’un nouveau revêtement entre 30 et 80 euros par m2, ce qui représente une part significative du coût des travaux.Peut-on parler d’une prise de conscience des élus et des professionnels de la ville ?Les sécheresses activent toutes ces idées, qui n’étaient pas forcément les plus portées. Désormais, les agences régionales de santé écoutent et vont nous aider. A Strasbourg, on travaille sur quelque chose de très novateur. On propose que les eaux des piscines publiques, qui doivent renouveler 30 litres par baigneur par jour, et être vidangées deux fois par an, soient infiltrées dans les sols après l’évaporation du chlore à la sortie du bassin.Avec ce système, on recharge la nappe toute l’année, laquelle, l’été, sert de grand réservoir pour arroser les espaces verts. L’expérimentation a été présentée, la police de l’eau a validé. Le projet pourrait être mis en œuvre cette année.
Sécheresse : les piscines des particuliers sont-elles menacées ?DÉCRYPTAGE - Dans une dizaine de départements, des arrêtés préfectoraux interdisent déjà de remplir les piscines. La multiplication des épisodes de sécheresse pose question sur leur avenir.Après la sécheresse hivernale historique qu'a connue la France et avant un été qui s'annonce encore difficile sur le plan de la ressource en eau, les propriétaires de piscines privées doivent-ils s'inquiéter ? Le «plan eau» du gouvernement , présenté jeudi par Emmanuel Macron, ne mentionne explicitement aucune mesure traitant de ces bassins de loisir. La généralisation d'une « tarification progressive » de l'eau pourrait en revanche les concerner. « Au-delà d’un certain niveau, le prix du m3 sera plus élevé », a précisé le président de la République. Le remplissage des piscines « fait partie des éléments de tarification progressive mise en place », confirme-t-on à l'Élysée, « pour que celui qui a une piscine contribue davantage à la facture d'eau ».Mais nulle question, dans le plan de l'exécutif, de restrictions nationales voire d'interdiction des piscines. Une perspective que n'avait pas exclu, en « dernier ressort », l'élu écologiste Julien Bayou l'été dernier. Le président Renaissance de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canfin, avait par la suite estimé qu'envisager des limitations pour les piscines privées était « une question légitime » et « de bon sens ». Si le chef de l'État n'en n'a pas parlé, c'est peut-être parce qu'elles sont déjà concernées au premier chef par les restrictions préfectorales en cas de sécheresse. « Une quinzaine de départements sont déjà placés en vigilance, et on a une dizaine de départements en alerte ou en alerte renforcée », a précisé Emmanuel Macron jeudi. Aux niveaux d'alerte et d'alerte renforcée, le remplissage des piscines privées est interdit, sauf remise à niveau et premier remplissage. Il est complètement interdit en niveau de crise.Le nombre de départements concernés ne devrait cesser de grandir jusqu'à l'été prochain. Au plus fort de la sécheresse l'été dernier , 93 départements de l'Hexagone étaient sous restrictions d'eau. De quoi inquiéter les propriétaires de piscines, à en croire les professionnels. « C'est un sujet récurrent chez les clients, qui en sont conscients », observe un agent d'entretien du secteur. La crainte de restrictions a même poussé Magali à « repousser (son) projet de piscine », raconte-t-elle. D'autant que cette année, certains maires ont déjà décidé d'aller plus loin que les arrêtés préfectoraux, à l'image du maire d'Elne (Pyrénées-Orientales), qui a suspendu la construction de nouvelles piscines dans sa commune, au moins jusqu'au 30 avril. « J'ai pris cet arrêté pour faire grandir la prise de conscience sur la situation dramatique de l'eau », explique Nicolas Garcia auprès du Figaro , jugeant « criminel » de prélever de l'eau pour remplir sa piscine lorsqu'il y a un manque.» LIRE AUSSI - Les piscines privées menacent-elles l'approvisionnement en eau?Une consommation d'eau négligeable ?La mairie de Gérardmer, dans les Vosges, envisage elle aussi d'en arriver à cette solution. À Cotignac (Var), le maire veut lui limiter le volume des nouvelles piscines à 50 m3 maximum, selon France Bleu Provence. Dans le Var toujours, neuf communes du canton de Fayence ont carrément gelé toute nouvelle demande de permis de construire pour les quatre prochaines années, jugeant que les nappes phréatiques ne disposent pas des ressources en eau suffisantes pour alimenter de nouvelles habitations. Une mesure similaire a été prise en Ardèche par le préfet dans 22 communes, pour une durée indéterminée, a rapporté la presse locale.À terme, si les épisodes de sécheresse continuent d'être de plus en plus fréquents, « il faudra se poser la question » de limiter peut-être définitivement la construction de piscines à certains endroits, juge Nicolas Garcia. « Est-ce que les piscines en bord de mer en période de sécheresse, c'est vraiment utile ? », s'interroge le maire communiste d'Elne. D'autres, parmi les piscinistes mais pas que, appellent à aller au-delà du symbole que certains veulent faire des piscines privées.« Il faut tuer le symbole et ne pas se tromper de combat », estime Joëlle Pulinx, déléguée générale de la Fédération des professionnels de la piscine (FPP). « Si l'on est raisonnable, la question des piscines relève d'abord du symbole et ne devrait pas avoir à être considérée dans le débat sur les ressources en eau , abonde l'hydrologue Eric Servat, directeur du Centre International Unesco sur l'eau de Montpellier. Si l'on regarde ce que représente la consommation d'eau des 3,2 millions de piscines privées chaque année en France, on est entre 35 et 45 millions de m3. Les fuites dans les réseaux d'eau potable , c'est 1 milliard de m3. Il faut remettre les choses en perspective. »Nicolas Garcia estime lui que les chiffres avancés sont biaisés, en raison des forages personnels utilisés par certains particuliers pour remplir leur piscine. Au-delà des débats chiffrés, Joëlle Pulinx met en avant les moyens qui existent pour « ne pas utiliser beaucoup d'eau, y compris en été et dans le Sud, par exemple en couvrant le bassin pour limiter l'évaporation ». « Le principe d'une piscine est de conserver l'eau pendant des années », assure-t-elle. L'hydrologue Eric Servat dit comprendre que certains maires mettent en pause les chantiers de nouvelles piscines cette année. « Mais de là à bannir définitivement la construction et l'usage des piscines privées de manière définitive pour les années à venir, ce n'est pas la même chose. » Ce ne semble pas être l'état d'esprit des autorités, d'après Joëlle Pulinx. « On ne sent pas d'opposition formelle et théorique à l'utilisation de l'eau des piscines », relate la déléguée générale de la FPP.D'autant que sa fédération pointe un argument économique, auquel le gouvernement pourrait prêter une oreille attentive. « Le secteur de la piscine privée représente près de 3650 entreprises et 60.000 emplois directs et indirects dont l'activité serait immédiatement mise en péril », a écrit la FPP dans un communiqué publié à la mi-mars. Des mesures drastiques seraient de toute façon contreproductives, note Eric Servat : « Si l'on veut faire adhérer les gens à des modes de vie qui vont forcément devoir évoluer, on ne peut pas leur dire en permanence que ce sont eux les mauvais élèves. »
Intéressant. https://www.courrierinternational.com/article/materiaux-une-equipe-met-au-point-un-film-plastique-a-base-d-algues
Le risque de sécheresse se confirme en France, malgré des sols plus humides dans certaines régionsMartine ValoFin avril, quarante-sept départements sont en situation de vigilance, d’alerte ou de crise, davantage qu’en 2022 à la même date. « La situation est inquiétante », a insisté Christophe Béchu lors d’un comité d’anticipation et de suivi hydrologique.En dépit de quelques nuances, le tableau ne laisse guère de doute sur la survenue prochaine de la sécheresse en France. Toutes les régions ne sont pas touchées de la même manière et la situation, pire qu’en 2022 à la même période, est moins préoccupante qu’en mars. C’est ce qui ressort du comité d’anticipation et de suivi hydrologique (CASH) qui s’est tenu jeudi 27 avril à Paris. L’occasion de mettre en perspective une large palette d’indicateurs : météorologie, débit des cours d’eau, état des nappes souterraines et des grands réservoirs. Pour la première fois, cette séance était ouverte aux médias, sans doute le signe que le gouvernement souhaite sensibiliser l’opinion publique à ce qui attend les Français cet été.Pour l’heure, la Bretagne et l’Aquitaine s’en sortent plutôt bien, car il y a plu ces dernières semaines. Mais, sur la carte, les trois quarts de l’Hexagone, ainsi que la Martinique et La Réunion, apparaissent constellés de sous-bassins colorés d’un rouge de mauvais augure. Tous les yeux sont tournés en direction de l’arc méditerranéen, vers les Pyrénées-Orientales en particulier, qui n’ont pas connu une journée de pluie depuis plus de un an. Le niveau dans les nappes souterraines y est si bas que le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) évoque le risque de pénétration d’un biseau salé. Dans ces conditions, faute d’eau douce en quantité suffisante, leur contenu peut devenir saumâtre, rendant impossible la potabilisation de l’eau.Une grande partie des Pyrénées-Orientales pourrait être incessamment classée en situation de crise par le préfet. Trois autres départements sont déjà partiellement touchés par ce type d’arrêté, avec le lot de restrictions qu’il entraîne : les Bouches-du-Rhône, le Var, mais aussi l’Ain. Auxquels s’ajoutent, en cette fin avril, vingt-sept départements en situation de vigilance, neuf en état d’alerte et sept en état d’alerte renforcée, davantage qu’en 2022 à la même date.Le risque d’une eau « de moins bonne qualité »En moyenne, la période des précipitations efficaces, qui va de septembre à mars, avant que la végétation ne se développe en puisant dans la ressource, se solde cette année par un déficit de précipitations de 10 %, contre 20 % en 2022, selon Météo-France. « Il ne faut pas baisser la garde, se dire que c’est moins catastrophique qu’en 2022, prévient Hervé Paul, maire de Saint-Martin-du-Var (Alpes-Maritimes), au nom des élus locaux de la Fédération nationale de collectivités concédantes et régies. Moi qui vis dans les Alpes-Maritimes, je rappelle que, lorsque les volumes diminuent, les polluants, les sulfates se concentrent. Non seulement on a moins d’eau, mais elle devient de moins bonne qualité. »Dans l’ensemble, avec une saison de la recharge en précipitations « courte et peu intense, les nappes se trouvent dans une situation bien plus inquiétante que la normale », a résumé Violaine Bault, hydrogéologue du BRGM. D’autant, a-t-elle expliqué, qu’une alternance de périodes très sèches puis humides n’a pas permis à l’eau de s’infiltrer dans des sols durcis. Le sous-sol à l’est de l’Ile-de-France et dans le Centre-Val de Loire, notamment, apparaît très déficitaire en eau. Or le manque de pluie et de neige de cet hiver affecte les nappes souterraines, alors que celles-ci n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la sécheresse historique de 2022.Le bilan est moins négatif du côté des sols. Ils sont légèrement plus humides que la normale, et même excédentaires par endroits, au nord de la Seine notamment, mars et avril s’étant montrés généreux. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Occitanie et en Corse, en revanche, ils s’avèrent exceptionnellement secs, dignes d’une fin juin. La neige fait cruellement défaut dans le Massif central et dans les Alpes du Sud, elle manque surtout dans les Pyrénées et en Corse. Sa fonte va se révéler trop précoce pour soutenir les cours d’eau durant la saison qui arrive.« La sécheresse risque de coûter cher »Dans ce contexte, l’Office français de la biodiversité a demandé à ses agents de commencer à surveiller les débits des rivières avec deux mois d’avance. Ces derniers observent des assecs toute l’année dans quatre régions : PACA, le Centre-Val de Loire, l’Ile-de-France et les Hauts-de-France. Sur l’Allier, affluent de la Loire, le barrage de Naussac (Lozère) affiche le deuxième taux de remplissage le plus bas depuis quarante ans, ce qui laisse présager des pénuries d’eau. Les réservoirs sur l’Adour ne sont pas bien lotis non plus. Et les prévisionnistes annoncent un prochain trimestre probablement plus chaud que la normale.« La situation est inquiétante », a répété Christophe Béchu en déplacement dans les Pyrénées-Orientales, où « la réalité est objectivement dramatique ». Le ministre de la transition écologique et des territoires s’y est rendu jeudi, afin d’écouter les acteurs locaux, mais « pas pour leur apporter des crédits et des fonds », a-t-il annoncé d’emblée. « La sécheresse risque de coûter cher », a-t-il commenté, tout en présidant le CASH à distance, en visioconférence.Christophe Béchu a rappelé que deux mille communes restent vulnérables, mille ont connu des problèmes sérieux en 2022, dont près de quatre cents ont dû être approvisionnées en bouteilles ou par citernes. Une cellule de recensement va être créée pour en connaître le nombre en temps réel cette fois. « Nous devons avancer rapidement sur l’utilisation des eaux usées traitées et les autres mesures de notre “plan eau”, a affirmé par ailleurs le ministre. La guerre de l’eau provoquée par une baisse des réserves constitue une menace pour notre cohésion nationale. »
Confrontée à une canicule précoce et une sécheresse majeure, l'Espagne s'interroge sur sa gestion de l'eauPar Sandrine Morel (Madrid, correspondante)Eventail à la main, elles étouffent dans leurs robes à pois et larges volants. De mémoire d'Andalouses, jamais il n'a fait si chaud à Séville pour la Feria de Abril, la grande fête populaire qui colore chaque année les rues de la ville du sud de l'Espagne. Depuis mardi, les thermomètres dépassent les 35 °C à l'ombre et ils devaient s'approcher des 40 °C vendredi 28 avril, dans la vallée du Guadalquivir, selon les prévisions de l'Agence espagnole de météorologie (Aemet). Cette vague de chaleur précoce, sans précédent depuis qu'il existe des registres météorologiques, n'épargne pas le reste du pays où, partout, des records de températures pour un mois d'avril pourraient être battus.« Après, un mois de mars anormalement chaud et sec, nous attendons des températures de 15 degrés supérieures à la normale pour un mois d'avril, résume le président de l'Association espagnole de climatologie (Aeclim), Alberto Marti Ezpeleta. Les courbes semblent indiquer que le changement climatique s'accélère et la péninsule ibérique y est particulièrement exposée du fait de sa position géographique. Les anticyclones subtropicaux demeurent de plus en plus longtemps sur la moitié méridionale et méditerranéenne et les périodes de sécheresse sont plus fréquentes et intenses. »L'Espagne a très chaud, très tôt, et cela inquiète citoyens et politiques, scientifiques et agriculteurs. Alors que plus de 40 000 hectares ont déjà brûlé depuis le début de l'année, l'Aemet a ainsi lancé une alerte pour « risque extrême d'incendie » sur une large partie du territoire où les trois conditions qui rendent les feux presque incontrôlables sont largement remplies : une température de plus de 30 °C, des vents de plus de 30 km/heure et un taux d'humidité de moins de 30 %.« Erosion de grande ampleur »En réalité, après deux ans et demi d'une sécheresse qui n'en finit pas, le taux d'humidité des sols ne dépasse pas les 10 % sur plus de 90 % du territoire. « L'augmentation des températures assèche la végétation, le sol perd sa fertilité et les plantes mortes deviennent un matériel hautement combustible. Nous devons donc nous préparer à faire face à de plus en plus d'incendies » , estime Patricio Garcia-Fayos, directeur du Centre de recherche sur la désertification (CIDE) basé à Valence. Ce biologiste, qui travaille depuis quarante ans sur l'érosion des sols, est pessimiste. « La dégradation des terres arides et semi-arides, qui forment une grande partie du territoire espagnol, a des causes à la fois climatiques et humaines. Lorsque les deux se combinent, l'érosion s'accélère, comme lorsque l'agriculture est pratiquée sur des terrains en pente, ou que s'ajoute à l'évapotranspiration la surexploitation des nappes phréatiques,explique-t-il. D'ici à la fin du siècle, plus ou moins tôt en fonction de l'évolution des températures, de la violence des incendies et de la gestion des sols, une grande partie deviendra des zones semi-désertiques et désertiques… »Selon le ministère de la transition écologique et du défi démographique (Miteco), 74 % de la superficie de l'Espagne se trouve déjà en danger de désertification, avec, pour 18 % du pays, un risque élevé ou très élevé. L'Andalousie et la Catalogne, en particulier, souffrent de « processus d'érosion de grande ampleur ». Ces deux régions autonomes sont celles où l'actuelle sécheresse sévit le plus : les retenues d'eau potables se trouvent dans les deux cas à 26 % de leur capacité – un niveau critique aux portes de l'été qui a conduit les gouvernements régionaux à dicter des restrictions d'eau, aussi bien pour l'arrosage des jardins publics ou le remplissage des piscines que pour l'agriculture. Laquelle consomme près de 80 % de l'eau douce du pays.« Etre le potager de l'Europe finira par nous condamner, dans pas très longtemps, à être le pays le plus désertifié,estime le géologue Julio Barea, responsable des sujets eau pour Greenpeace Espagne. Nous vivons dans une folie hydrique en Espagne. Nous avons plus de 1 200 grandes retenues d'eau qui ont favorisé le développement d'une agriculture ayant asséché d'immenses lagunes et placé les nappes phréatiques en situation de stress hydrique. Au lieu de nous adapter à l'eau facilement disponible, nous nous sommes habitués à aller la puiser toujours plus loin et en consommer sans mesure. A Murcie par exemple, des agriculteurs font trois récoltes par an. A Guadalajara, on prévoit de créer une plage artificielle avec une lagune consommant 32 millions de litres par an. Tout cela est une énorme irresponsabilité. »Eau potable au goût amerConfrontée à des problèmes historiques de manque d'eau, l'Espagne a effectivement abordé le problème en construisant, tout au long du XXe siècle, des centaines de barrages, puis des infrastructures de transvasement de l'eau des fleuves, comme celle qui transporte l'eau du Tage vers le Jucar et le Segura, du centre du pays à la côte méditerranéenne, ou encore plus de 360 usines de dessalement d'eau de mer, dont la plus grande d'Europe pour l'approvisionnement urbain. A l'embouchure du Llobregat, au sud de Barcelone, celle-ci fournit, depuis l'été 2009, une eau potable au goût amer à près de 4,5 millions d'habitants.Un an plus tôt, en mai 2008, le gouvernement de Catalogne, en proie à une terrible sécheresse, avait été contraint de faire venir de l'eau potable de Marseille, par paquebot, pour approvisionner Barcelone. En ce moment, l'usine de Llobregat fonctionne à plein régime, mais elle n'est pas suffisante pour garantir qu'il n'y aura pas de coupures d'eau à l'automne à Barcelone, si la sécheresse se prolonge, comme l'a déclaré récemment le directeur de l'Agence catalane de l'eau, Samuel Reyes. Début avril, le président du gouvernement régional catalan, Pere Aragonès, a promis de doubler sa capacité, construire une nouvelle usine de dessalement, au sud, et quadrupler les capacités de recyclage de l'eau.Réduire la superficie agricole irriguée, qui représente près de 4 millions d'hectares, comme le préconisent les écologistes et certains experts, reste un tabou dans le pays : en vingt ans, elle a au contraire augmenté de 18 %. Cependant, peu à peu, des décisions sont prises qui vont dans ce sens. Pour la première fois, le nouveau plan de gestion des bassins hydrographiques, approuvé en début d'année, réduit les dotations d'eau, notamment en fixant un « débit écologique » minimal pour le Tage sous lequel il n'est plus possible de transférer de l'eau dans le sud-est du pays. Cette décision n'a pas manqué de provoquer la colère des agriculteurs.« Il est probable qu'il faille donc réduire dans certaines zones la superficie irriguée, car nous avons déjà modernisé 70 % des exploitations avec des systèmes de goutte-à-goutte et d'aspersion et il reste peu de marge d'amélioration, reconnaît-on au ministère de la transition écologique. Nous pouvons envisager quelques usines de dessalement en plus, mais leur croissance n'est pas infinie, sinon nous ne voulons pas créer un autre problème environnemental, du fait des rejets de saumure. »« Nous aurons besoin à l'avenir de trouver de grands consensus et des accords d'Etat sur la question de l'eau et de l'agriculture et il faudra sans doute repenser le modèle », prévient José Manuel Gutierrez, coordinateur de la plate-forme interdisciplinaire sur le climat créée en 2021 par le Conseil supérieur de recherches scientifiques (CSIC), l'équivalent du CNRS en Espagne . « Les cultures non irriguées sont de plus en plus vulnérables et il n'est pas possible d'augmenter davantage la superficie irriguée si l'on ne veut pas assécher les puits et tuer la poule aux œufs d'or » , insiste-t-il.Les puits sont videsLe 19 avril, le ministère de l'agriculture a convoqué la « table ronde de la sécheresse » et réuni les principales organisations agricoles et agroalimentaires du pays pour aborder le problème. Une réunion tardive, qui a abouti pour le moment à des mesures d'aides financières aux agriculteurs pour faire face à la sécheresse. « Les perspectives ne sont pas bonnes pour mai et nous observons des températures plus proches de celles de juillet ou août »,reconnaît le président de l'Association agraire des jeunes agriculteurs (Asaja), Pedro Barato.La réalité a rattrapé les agriculteurs : 62 % des cultures non irriguées de céréales ne pourront pas être récoltées, la production des oliviers, des amandiers ou des vignes va chuter, et certains arbres pourraient ne pas résister. Dans le bassin du Guadalquivir, le manque d'eau pourrait menacer les tomates, le maïs, le riz ou le coton. Les producteurs de fraises se plaignent que les puits sont vides. Almeria, et ses immenses cultures sous serre, devrait bien résister en revanche, notamment car elles sont en grande partie arrosées grâce à l'eau provenant d'usines de dessalement.Pas question, pour autant, de remettre en cause le modèle. « Si nous sommes parvenus à devenir le potager de l'Europe, pourquoi ne pourrait-on pas continuer à l'être ? interroge M. Barato, qui préconise d'investir davantage dans les solutions techniques et l'optimisation de l'eau. La valeur des terres irriguées est bien supérieure à celles de terres qui ne le sont pas. Là où il y a des dotations d'eau pour les cultures, il n'y a pas de chômage, pas d'exode rural, mais de la richesse. »La coordinatrice des organisations d'agriculteurs et d'éleveurs espagnols (COAG), qui rassemble les petits et moyens exploitants, a publié un rapport le 13 avril, alertant que la sécheresse « asphyxie déjà 60 % des champs espagnols et a causé des pertes irréversibles sur plus de 3,5 millions d'hectares de céréales ». « Nous n'avions jamais vu une situation aussi critique pour les cultures non irriguées », souligne Javier Fatas, responsable des questions d'eau et environnement à la COAG, qui demande que les conditions de la politique agricole commune (PAC) soient adaptées à la situation que traverse l'Espagne : « Nous ne pouvons pas, comme nous le réclame la PAC, faire de rotations de culture sur les terres où le manque d'humidité est telle que les semences ne germent pas. »Le gouvernement a par ailleurs sollicité l'activation du fonds des réserves de crise de la PAC.Tous, dans l'urgence, s'en remettent à présent au ciel. L'évêque de la ville andalouse de Jaen, capitale espagnole de la production d'huile d'olive, a décidé pour sa part de prendre le taureau par les cornes. « Sans eau, il n'y a pas d'olive et sans olive, la province de Jaen souffre », a souligné Mgr Sebastian Chico Martinez, qui mènera lundi 1er mai une procession exceptionnelle dans la ville, aux côtés de la statue du Christ Nuestro Padre Jesus Nazareno, figure religieuse particulièrement chère aux paroissiens. « Face à la sécheresse persistante dont nous souffrons, nous devons élever nos suppliques à Dieu pour qu'Il nous envoie l'eau qui arrosera notre terre assoiffée » , a-t-il expliqué aux fidèles. De Peralada, en Catalogne, à Cordoue, en Andalousie, plusieurs confréries ont pris des initiatives similaires, ces derniers jours.
Miel, raisins, olives, citrons... Dans les Alpes-Maritimes, la pluie se fait attendre pour sauver les récoltesLe 29 mars, le ministère de l'Agriculture a reconnu par arrêté une «calamité agricole» liée à la sécheresse de 2022 dans le département. Pourtant, sur le sol maralpin, tout le monde s'accorde à dire que l'année 2023 s'annonce pire encore.Le Figaro NiceCe n'est pas le Christ que les producteurs des Alpes-Maritimes espèrent voir descendre des cieux, mais la pluie. Voilà plusieurs mois qu'elle n'est plus apparue sur la Côte d'Azur, si ce n'est de manière très épisodique, le temps d'une averse, au mieux d'une giboulée.En attendant, la terre souffre. Le 29 mars , le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a reconnu par arrêté une «calamité agricole» liée à la sécheresse de 2022 dans le département. Pourtant, sur le sol maralpin, tout le monde s'accorde à dire que l'année 2023 s'annonce pire encore. L'ensemble du territoire est d'ailleurs placé en vigilance sécheresse depuis le 13 mars , ce qui n'augure rien de bon pour les agriculteurs et producteurs locaux.«C'est une catastrophe, on est très inquiet», alerte Laetitia Collon, à la tête du domaine apicole « Bee Riviera», qui compte quelque 500 ruches. Son constat est édifiant. Cette dernière assure avoir perdu «la moitié de [ses] colonies d'abeilles en un an» à cause de la sécheresse. Pour elle, l'équation est très simple : «Le manque d'eau conduit les arbres à ne plus produire de fleurs, donc les abeilles n'ont plus de quoi se nourrir. Non seulement elles ne font plus de miel, mais en plus elles meurent.» En désespoir de cause, l'apicultrice, basée à Biot, doit ravitailler elle-même les insectes en utilisant un sirop à forte concentration en sucre. Ce qui n'arrange en rien la situation puisqu'il lui est impossible de vendre un miel fabriqué dans ces conditions. «On va droit dans le mur. Si ça continue on va devoir déplacer nos ruches sur d'autres départements», prévient l'apicultrice.» LIRE AUSSI - Le frelon oriental, nouvel ennemi des abeillesPour garder la tête hors de l'eau, Laetitia Collon a développé plusieurs solutions, tel le parrainage de ruches. De cette façon, les clients acceptent de payer un peu plus cher leur miel. Ce qui permet à l'apicultrice d'investir dans différents matériels utiles à la préservation de son activité. De quoi compenser les pertes dues aux caprices du climat. L'année dernière, sa production avait déjà diminué de près de 40% par rapport à 2021 en raison du manque d'eau. «Ce sera pire cette année s'il ne pleut pas», annonce-t-elle.Certains vignobles menacés de disparaitreAu cœur des vignes maralpines, le constat est peu ou prou le même. «À ce stade, on ne peut pas encore juger de l'impact de la sécheresse sur la récolte. On a une belle sortie de fruits en grappes, mais ce n'est pas pour autant que le raisin sera au rendez-vous. Comme tous les agriculteurs, on passe notre temps à regarder la météo», poursuit Carine Dalmasso copropriétaire avec son frère du domaine de la Source, sur les hauteurs de Nice. Présidente de l'appellation Bellet - dont son vin bénéficie -, la vigneronne a demandé à la préfecture que les parcelles concernées puissent être arrosées après le 1er mai - qui est d'ordinaire la date limite. «Ce ne serait pas de trop !Bien sûr, c'est pour les vignerons qui veulent et surtout qui peuvent. Car l'arrosage au goutte-à-goutte est un investissement financier important», précise-t-elle.» LIRE AUSSI - Ces vignobles français fragilisés par la surproductionComme Laetitia Collon, les vignerons ont enregistré de lourdes pertes l'an passé et craignent que le scénario ne se répète. « On a fait entre moins 30 et moins 50% de récolte sur l'appellation», assure Carine Dalmasso. Et de constater à son tour : «Cette année ce sera sûrement pire.» «On va finir par devoir déplacer les vignes», relève de son côté Julien Bartaina, propriétaire du domaine viticole des Claus, à Tourette-sur-Loup. «Plus facile à dire qu'à faire ! rétorque Carine Dalmasso. On ne va pas prendre nos valises et partir s'installer ailleurs du jour au lendemain.D'autant qu'il faut attendre cinq ans avant qu'une vigne ne commence à donner.»La vigneronne reconnaît tout de même que si les épisodes de sécheresse se répètent et s'accentuent d'une année sur l'autre, «certains domaines seront amenés à disparaître.»Pour limiter les pertes, nombre de vignerons avaient fait le choix l'année dernière de ne pas effeuiller leurs vignes en laissant les branches au milieu des ceps pour gagner un peu d'ombre et préserver les fruits de la chaleur. Nul doute que l'opération sera reconduite cet été. «C'est une manière de revoir notre travail dans les vignes. On se remet sans cesse en question en fonction du climat», analyse Carine Dalmasso. Cette dernière s'inquiète aussi de la présence de nuisibles dans les parcelles : «On a des sangliers et des oiseaux qui, assoiffés, viennent manger les raisins. C'est un problème de plus.»» LIRE AUSSI - À nos ivresses, de Alicia Dorey: confessions d’une buveuse de vinChez les producteurs d'olives la situation est un peu moins alarmante. «En fonction de l'âge des oliviers, les conséquences sont très différentes. Un jeune olivier, il faut l'arroser régulièrement, tandis qu'un vieux, qui a des racines plus profondes, peut s'en sortir sans trop de difficulté même sans eau», décrypte Laurence Lessatini, la présidente du syndicat interprofessionnel de l'Olive de Nice. Pour elle, tout va se jouer au moment de la floraison. «Qui ne va pas tarder ! C'est une question de semaines. Je verrai à ce moment-là si la fleur, quand elle va s'ouvrir, est stérile ou non. Si c'est le cas, cela signifie qu'il n'y aura pas d'olives et la sécheresse pourra être mise en cause.» Plus que le manque d'eau, Laurence s'inquiète des épisodes de canicule : «C'est à ce moment-là que la fleur peut sécher et griller. Et là, malheureusement il n'y a rien à faire pour sauver le fruit.»La prolifération de «la mouche de l'olive»En outre, les températures anormalement élevées du mois d'octobre ont eu pour conséquence de favoriser la prolifération d'un petit parasite volant, ennemi juré des oléiculteurs : la mouche de l'olive. Un insecte minuscule et silencieux, que l'on aurait bien du mal à remarquer si ses ailes ne brillaient pas sous le soleil. «La mouche va pondre dans l'olive, et rapidement, un petit verre va se développer et se nourrir du fruit, avant de devenir lui-même une mouche et ainsi de suite», expliquait au Figaro Jean-Yves Lessatini - le mari de Laurence - à l'automne dernier. Problème, une fois piquées, les olives perdent de leur huile et s'oxydent en un rien de temps. Et quand bien même celles-ci parviendraient à «cicatriser», il n'est dès lors plus possible de les vendre en olives de bouche.» LIRE AUSSI - Le prix de l'huile d'olive atteint des niveaux record et décourage de nombreux consommateursPour pallier cette menace et protéger les fruits, certains oléiculteurs comme Jean-Yves, pulvérisent de l'argile naturelle. Une barrière efficace à court terme mais soumise, elle aussi, aux aléas du climat. La sécheresse, combinée aux épisodes de chaleur attendus ces prochains mois, risque d'entraîner une prolifération incontrôlée de la mouche, avec pour conséquence une perte significative de la récolte.Les producteurs de citrons sont sans doute les plus épargnés par le manque d'eau. «Cette situation de sécheresse n'est pas nouvelle.Elle dure depuis 2021.Il y a bien un impact sur le développement des arbres, mais qui reste modéré pour l'instant. Sans compter que les différents arrêtés préfectoraux nous ont permis d'arroser», tranche Stéphane Constantin, le président de l'Association pour la promotion des citrons de Menton (APCM). «Notre seule vraie crainte aujourd'hui repose sur le calibrage des citrons» , explique-t-il. Car pour être labélisé Indication géographique protégée (IGP), il faut que le fruit remplisse un cahier des charges bien précis. Il doit notamment atteindre un certain calibre : 53 mm de diamètre minimum. Et c'est bien ce qui pose problème cette année. La sécheresse de l'été 2021 - la récolte se calcule sur deux ans - a mis à mal une partie de la production du millésime. Cela signifie concrètement qu'en raison du manque d'eau, les citrons sont trop petits.«Aujourd'hui nous sommes dans une réflexion sur comment mieux gérer les apports d'eau.On cherche à perfectionner les arrosages pour ne plus gaspiller et limiter l'évaporation», indique le président de l'APCM. Lui, qui préfère voir « le verre à moitié plein», estime que «la prise de conscience que cette sécheresse a générée est beaucoup plus intéressante que de juste parler des conséquences. Mieux gérer l'arrosage et s'intéresser de plus près aux nouvelles technologies est essentiel.On nous parle de plus en plus de l'utilisation des eaux grises par exemple. C'est davantage du ressort des pouvoirs publics mais ça nous intéresse.Il faut continuer sur cette voie-là» conclut-il.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/28/le-risque-de-secheresse-se-confirme-en-france-malgre-des-sols-plus-humides-dans-certaines-regions_6171302_3244.html
Pour l’heure, la Bretagne et l’Aquitaine s’en sortent plutôt bien, car il y a plu ces dernières semaines