Et c'est tenable ? Que ce soit pédagogiquement ou humainement ?
Ah mince, j'avais effacé le lien en pensant que ça n'intéresserait personne ou autre ou alors que j'étais trop lent ...Car ça date d'une semaine.Mais je vois que vous en parlez donc : https://www.radiofrance.fr/franceinter/un-prof-d-anglais-a-la-place-du-prof-de-maths-les-mesures-sur-le-remplacement-des-profs-precisees-4376962Donc je remets le lien, désolé.
Aux racines du conflit armé qui déchire le SoudanThe GuardianL'affrontement entre deux généraux rivaux qui ravage le Soudan n'est pas un coup d'éclat inattendu. Mais le résultat d'une lente décomposition politique, d'atermoiements de la communauté internationale et d'interférences étrangères, analyse la journaliste soudanaise Nesrine Malik dans le "Guardian".La rapidité avec laquelle le Soudan a basculé est le premier signe que cette crise était en gestation depuis longtemps. L'effondrement du pays est le résultat d'une succession d'échecs, de complicités et de complaisances qui couvaient depuis si longtemps en arrière-plan que ceux qui en étaient conscients se disaient qu'ils dureraient éternellement.Jusqu'à ce qu'un groupe paramilitaire, les Forces de soutien rapide (RSF), et l'armée entrent en guerre pour le contrôle du pays - prenant la population soudanaise au piège entre eux. La capitale, Khartoum, est désormais une zone de guerre, théâtre de scènes surréalistes, avec des chars, des frappes de missiles et des panaches de fumée qui s'élèvent au-dessus de la ville.Un vide du pouvoirLe conflit a éclaté exactement quatre ans après la formidable révolution [en 2019] qui, contre toute attente, avait réussi à chasser le président Omar Al-Bachir au bout de près de trente ans de dictature, de pillage économique et de génocide - engendrant de ce fait un vide du pouvoir pour lequel les deux forces s'affrontent.La tragédie du Soudan est celle d'un pays qui a osé demander plus et en paie aujourd'hui le prix. Il rejoint la triste procession de ces États arabes qui, ces dix dernières années, n'ont renversé des dictateurs que pour voir foulés aux pieds leurs espoirs de démocratie.Au mieux, avec de la chance, comme cela a été le cas en Égypte sous le règne d'Abdel Fatah Al-Sissi [élu président en 2014], après la révolution [de janvier 2011], l'ancien régime est simplement revenu au pouvoir, se montrant cette fois encore plus brutal et paranoïaque.Dans le scénario du pire, tel que l'ont vécu la Libye, le Yémen et la Syrie, l'État a sombré dans la guerre civile, provoquant un exode de réfugiés qui se sont lancés dans un périlleux voyage vers l'Europe.Différends tribaux et ethniquesMais la tragédie du Soudan, c'est aussi celle d'un pays où il est grand temps de regarder le passé en face. Les événements de ces dernières semaines ont commencé il y a vingt ans, dans la région occidentale marginalisée du Darfour. Une révolte contre le gouvernement y a été impitoyablement réprimée par un groupe de combattants et de pillards baptisé les janjawids [milices arabes qui, au Darfour, ont commis des exactions et crimes contre les populations non arabes de la région].[Omar Al-]Bachir, un militaire porté au pouvoir par un coup d'État soutenu par les islamistes en 1989, se refusait à impliquer sa précieuse armée dans l'affaire et a plutôt préféré attiser les différends tribaux et ethniques en appuyant les janjawids pour qu'ils agissent à sa place. Des centaines de milliers de gens ont été tués, les femmes systématiquement violées, et des millions de personnes ont été déplacées.Attirant l'attention de la communauté internationale, le génocide s'est traduit par des sanctions contre le régime, et Al-Bachir a été inculpé par la Cour pénale internationale (CPI). Mais au Soudan, rien n'a changé. Les janjawids ont acquis une existence officielle sous le nom de RSF et sont devenus plus puissants sous la férule du chef de guerre Mohamed Hamdane Daglo (connu sous le nom de Hemeti), dont les ambitions n'ont cessé de croître depuis que Bachir l'a laissé accumuler actifs et influence du moment qu'il le protégeait.Hemeti n'a pas respecté sa part du marché et a emboîté le pas au mouvement en faveur de la démocratie en 2019 - et, avec l'armée, il a fini par mettre Al-Bachir à l'écart [en avril 2019].L'identité nationale fracturéeD'autres protagonistes se sont retrouvés mêlés au sort du Soudan. La communauté internationale a imposé des sanctions maladroites qui n'ont fait que saper la capacité de la population soudanaise à résister à son gouvernement despotique.Une horde de gouvernements et de monarchies non démocratiques et cyniques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont soutenu aussi bien l'armée que la milice après la révolution de 2019, afin d'empêcher que fleurissent les espoirs démocratiques dans leur arrière-cour.Enfin, récemment, la Russie s'est associée avec la milice soudanaise pour l'extraction de l'or et établir un partenariat dans le domaine de la sécurité.Il est difficile de l'admettre, mais la faute n'en incombe pas seulement aux dirigeants locaux et aux acteurs internationaux. Dans le pays et parmi ceux qui se retrouvent aujourd'hui pris entre deux feux, d'aucuns ont approuvé la situation, selon le principe à courte vue que ce qui se passait hors de Khartoum ne comptait pas.Le régime de Bachir a engendré une classe nombreuse qui s'est développée sous son pouvoir, et ce dernier l'a encouragée à ignorer délibérément les événements.La guerre qui déchire aujourd'hui Khartoum n'est qu'un échantillon de ce que plusieurs régions dans tout le pays ont subi pendant des années, alors que la capitale connaissait la paix et des phases de prospérité.Cette déconnexion est la source de cruels ressentiments, elle a fracturé l'identité nationale et abandonné l'immense arrière-pays à l'anarchie, aux mercenaires et aux seigneurs de la guerre.La détermination du peuple soudanaisAinsi, la brève période d'espoir dont le Soudan a fait l'expérience au lendemain de la révolution de 2019 n'a pas tardé à être rattrapée par la réalité. Les slogans qui appelaient à la démocratie, même s'ils ont un temps été scandés dans tout le pays, ont bien vite été occultés par les exigences des diverses factions, groupes rebelles, partis civils et intérêts solidement ancrés des élites, tous ayant leur vision de ce que devait devenir le Soudan après la révolution.On pourrait croire que je rédige là la nécrologie de mon pays natal. Mais en fait, c'est une tentative, peut-être naïve, d'envisager un futur quel qu'il soit pour le Soudan en resituant ce conflit dans un contexte plus général d'irresponsabilité internationale et de renonciation locale.Si j'ose imaginer cet avenir d'après-guerre, c'est parce que quelque chose de nouveau est effectivement né de la révolution de 2019 : la détermination du peuple soudanais à ne plus accepter le règne de l'armée, aussi importante que soit la classe de ses bénéficiaires.Cette résolution a coûté la vie à des centaines de personnes, tuées par les forces de sécurité, au cours des quatre dernières années, pour avoir réclamé l'expulsion de l'armée et de toutes les milices du pouvoir.À ce bilan s'ajoutent maintenant des centaines d'autres victimes, tandis que les Soudanais fêtaient l'Aïd en s'abritant des bombes et des balles de deux camps qui ne se sont jamais souciés de l'intérêt du peuple. Un moment terrible, sans aucun doute.Mais peut-être peut-on espérer si cela veut dire que le peuple soudanais, une fois pour toutes, a compris que la paix ne pourra jamais durer tant qu'elle ne sera la paix que pour quelques-uns et non la paix pour tous.
Le Japon, ce futur pays vide (et la Corée aussi). Ça va en faire, des vieux dont personne ne s'occupera...
Le Japon, ce futur pays vide (et la Corée aussi).
Ma foi si tous les pays du monde suivaient cet exemple ça réglerait le problème de surpopulation
EDIT : assez long mais très très intéressant. Le décliiiiin !!!! ... démographique. Spoiler (click to show/hide)CiterVers un monde dépeupléKazuo YansaeYohei MatsuoEugene Lang et Eri SugiuraTokyo - Depuis deux cents ans, une croissance démographique soutenue consume les ressources naturelles, dévaste l'environnement, engendre des guerres. Or l'humanité est sur le point de troquer une bombe démographique contre une autre. Décideurs politiques et scientifiques ouvrent les yeux sur une réalité nouvelle : le monde est au bord du déclin, voire de l'extinction.Les forces du développement économique et de l'émancipation des femmes se conjuguent pour mettre fin à une ère amorcée sous la révolution industrielle. Période au cours de laquelle la croissance économique était soutenue par la croissance démographique et inversement. Depuis le début du XIXe siècle, cette marée démographique a suscité bon nombre de prédictions alarmistes : l'économiste anglais Thomas Malthus prédisait dès 1798 que la population augmenterait à une cadence telle qu'elle dépasserait la production alimentaire et engendrerait des famines.En 1972, le Club de Rome avertissait que l'humanité toucherait aux "limites de la croissance" avant cent ans en raison de l'augmentation implacable à la fois de la population mondiale et de la pollution de l'environnement.Un pic de population en 2064Aujourd'hui, la population mondiale - qui était de 1 milliard en 1800 - atteint 7,8 milliards, exerçant une pression manifeste sur la planète. Mais les scientifiques et les décideurs politiques prennent peu à peu conscience d'une nouvelle réalité chiffrée : la croissance démographique a atteint un maximum de 2,09 % à la fin des années 1960 et descendra en dessous de 1 % en 2023, selon une étude de l'université de Washington publiée l'année dernière.En 2017, le taux de croissance de la tranche des 15-64 ans - les gens en âge de travailler - est tombé en dessous de 1 %. La population active a, d'ores et déjà, commencé à reculer dans un quart des pays environ. À l'horizon 2050, 151 des 195 pays du globe seront en situation de décroissance démographique.À terme, l'étude annonce un pic de la population mondiale à 9,7 milliards en 2064, avant un fléchissement.Effondrement des naissances en Asie de l'EstSur les quelque 300?000 années d'histoire de l'humanité, les périodes de froid et d'épidémies ont causé des affaissements passagers de la population. Mais, selon Hiroshi Kito, historien de la démographie et ancien président de l'université de Shizuoka, l'humanité s'apprête, pour la première fois de son histoire, à entamer une période de déclin prolongé.L'Asie orientale est l'une des régions les plus touchées par l'effondrement du nombre de naissances - notamment la Corée du Sud (dont l'indice synthétique de fécondité - ISF - s'établit à 1,11), Taïwan (1,15) et le Japon (1,37) sur la période 2015-2020, selon le rapport "World Population Prospects 2019" ["Projections démographiques mondiales"] publié par les Nations unies. La population d'un pays commence à décliner lorsque la fécondité tombe en dessous du taux de remplacement de 2,1, avec, à la clé, des pénuries de main-d'oeuvre, une crise des fonds de pension et la péremption des vieux modèles économiques.L'Asie du Sud-Est, qui tire la croissance mondiale depuis le début du "miracle asiatique", se trouve également à la croisée des chemins. La Thaïlande, qui affichait un indice synthétique de fécondité supérieur à 6, est aujourd'hui retombée à 1,53, se rapprochant ainsi du Japon. En 2019, la population active a commencé à y décliner, et le taux de croissance économique est redescendu à 2,4 %, presque trois fois moins que les 7,5 % enregistrés par le pays dans les années 1970.Le Vietnam, quant à lui, est devenu une société dite "vieillissante" en 2017. En janvier, le gouvernement a décidé de relever l'âge de départ à la retraite pour les hommes et les femmes (il s'établit respectivement à 60 et 55 ans aujourd'hui) afin de pérenniser le financement des régimes de retraite. Il sera porté à 62 ans pour les hommes en 2028 et à 60 pour les femmes en 2035.Mais le meilleur exemple de cette décroissance démographique reste la Chine. L'université de Washington prédit que le fléchissement commencera l'année prochaine, et que la population chutera à 730 millions à l'horizon 2100, contre 1,41 milliard aujourd'hui. D'ici la même année, 23 pays, dont le Japon, verront leur population fondre de moitié par rapport à leur niveau actuel, sinon plus bas encore, d'après Christopher Murray, directeur de l'Institut de métrologie et d'évaluation sanitaire de l'université de Washington, qui a consacré l'essentiel de sa carrière à l'amélioration des systèmes de santé à l'échelle mondiale.Vers une disparition de l'humanitéL'étude de l'université de Washington vient rectifier des estimations antérieures qui prévoyaient un accroissement de la population mondiale jusqu'à la fin du siècle. En 2019, le rapport "World Population Prospects" estimait que la population allait continuer à croître pour atteindre 10,9 milliards en 2100. Or les nouvelles projections montrent que la natalité recule plus rapidement que prévu dans les pays en développement.Christopher Murray prévoit que les taux de fécondité convergeront autour de 1,5, voire en deçà dans certains pays. Et il ajoute:Ce qui veut dire que l'humanité finirait par disparaître d'ici quelques siècles"Cette donne inédite va engendrer une nouvelle dynamique - déjà visible ici ou là - dans des domaines allant de la politique monétaire aux régimes de retraite, en passant par les prix de l'immobilier et la structure du capitalisme dans son ensemble. À l'heure où la population mondiale approche de son pic, beaucoup de gouvernements se voient en effet contraints de revoir leurs orientations politiques, qui reposaient jusque-là essentiellement sur l'essor démographique pour leur croissance économique et leur poids géopolitique.Les pénuries de main-d'oeuvre viendront gripper les modèles de croissance du passé. La protection sociale, dont les retraites et l'assurance-maladie, présuppose par ailleurs une population croissante, et elle sera dès lors mise à mal.Cette décroissance démographique permettra peut-être de remédier à certains problèmes chroniques à travers le monde, notamment écologiques ou sociaux, mais la dépopulation posera de nouveaux défis : transformer la société de sorte qu'elle ne repose plus sur la croissance démographique. Pour Hiroshi KitoCe sera le point nodal du prochain modèle de civilisation. Il déterminera notre survie ou notre échec."Certains scientifiques estiment que l'humanité doit trouver un nouveau modèle de prospérité et que la croissance économique globale ne va plus de soi.Baisse du taux de fécondité"Sans enfants, nous vivrons plus librement", me confie une cadre de 41 ans travaillant dans une grande entreprise sud-coréenne du secteur du divertissement. Elle a décidé de ne pas avoir d'enfants après en avoir discuté avec son mari au moment de se marier, en 2015. Elle aime les enfants, mais les frais de scolarité en Corée du Sud sont très élevés, sans compter que la flambée des prix de l'immobilier et la rudesse des conditions de travail compliquent également l'éducation des enfants.Beaucoup de gens autour d'elle refusent même de se marier, poursuit-elle, précisant que sa propre soeur, enseignante dans le primaire, lui a confié qu'elle ne convolerait pas non plus.Dessin de Belle Mellor paru dans The Economist, Londres.La Corée du Sud a recensé près de 272?400 naissances en 2020, et son indice synthétique de fécondité plafonnait à 0,84 la même année, soit le taux le plus bas du globe. Or si l'ISF d'un pays reste durablement inférieur à 1,5, il devient presque impossible de redresser la barre.Le nombre croissant de femmes diplômées explique en bonne partie l'évolution des taux de fécondité. En Thaïlande, 58 % des femmes font des études supérieures, contre seulement 41 % des hommes, et le taux de fécondité du pays était de 1,53 en 2020, en net recul par rapport aux décennies précédentes. Selon un rapport de HSBC de février 2021, le taux de fécondité reste faible dans tous les pays où les femmes font des études supérieures.L'énigme de l'échec des politiques natalistesChristophe Murray remarque :Bien sûr, c'est une bonne chose que [les femmes aient accès aux études et à la plannification des naissances]. Il est important de bien réfléchir [avant de faire des enfants] pour ne pas commettre d'erreur."Il serait "terrible" qu'un pays fasse machine arrière sur l'accès des femmes à l'instruction dans le but de relever son taux de fécondité, ajoute-t-il.La création de dispositifs d'accompagnement comme les garderies ou le congé parental ne semble guère avoir d'incidence sur le nombre de naissances. La Finlande, par exemple, a l'un des régimes d'aide les plus généreux au monde en faveur des femmes et des enfants. Or le taux de fécondité du pays est en chute libre. À 1,37 en 2020, il tutoie le taux japonais, à 1,34 la même année."Il n'y a pas d'explication définitive à la baisse du taux de fécondité sur les dix dernières années", observe Venla Berg, directrice de recherche à la Fédération des familles de Finlande, qui accompagne les politiques de planning familial. Si, en Finlande, près d'un vingtenaire sur quatre dit ne pas vouloir d'enfants, "on rencontre aussi des gens qui font moins d'enfants que ce qu'ils souhaitaient au départ", constate Venla Berg avant de poursuivre:Si les gens faisaient autant d'enfants qu'ils voulaient, cela porterait le taux de fécondité à quelque chose comme 1,6 ou 1,8. On aurait toujours un recul de la démographie, mais à un rythme plus progressif, et cela permettrait de préserver notre système de protection sociale."Europe et Etats-Unis sur le chemin du Japon"Les États-Unis et l'Europe suivent peu ou prou le même chemin que le Japon", rappelait, en avril, Masaaki Shirakawa, ancien gouverneur de la Banque du Japon, devant une commission d'enquête de la Chambre des Lords, au Royaume-Uni.Quand Masaaki Shirakawa leur a décrit le déclin et le vieillissement de la population japonaise, certains membres du Parlement se sont inquiétés d'une "japonisation" [de la démographie britannique].Dans les années 1960, le Japon affichait une croissance économique supérieure à 10 %. Mais lorsque la population active a commencé à décliner, à la fin des années 1990, le taux de croissance a marqué le pas pour s'établir autour de 0,5 %. Il n'a jamais redécollé depuis, restant presque insensible à vingt années de politiques de relance.La même dynamique pourrait être observée en Europe dès l'année prochaine : la population commencera à décliner en 2022, selon le rapport "World Population Prospects 2019". D'après un indice d'ING, le géant néerlandais de la finance, la zone euro montre des signes de japonisation [de sa démographie] depuis 2013.La principale période de surchauffe, pour l'économie mondiale, a eu lieu au début des années 1970, quand la population mondiale augmentait de 2 % par an. La croissance économique tournait alors autour de 4 % en moyenne et l'inflation de 10 % par an. C'était l'âge d'or de l'État providence, et les pays développés étendaient leur filet de sécurité sociale les uns après les autres.Seulement voilà : des failles sont en train d'apparaître dans ce système adossé à une croissance et à une inflation fortes. La croissance démographique mondiale s'est tassée à 1 %, et la croissance économique comme l'inflation ont ralenti pour se stabiliser entre 2 et 3 %. Les taux d'intérêt ont dévissé pour atteindre un "plus-bas" historique, semant le doute sur la pérennité des régimes de retraite.Dans son rapport de 2020, "Shrinkonomics" ("L'économie dans une population en déclin"), le Fonds monétaire international notait qu'une baisse de la population pouvait "affecter l'efficacité des politiques monétaires", citant l'exemple du Japon. Même avec des taux d'intérêt bas, les investissements en capital ne repartiront pas à la hausse si les entreprises ne tablent pas sur une reprise de l'économie.Repenser en profondeur les politiques économiquesLe gouvernement peut mettre le paquet sur l'investissement public, mais cela aura pour seul effet de gonfler la dette publique si ces investissements ne sont pas mis à profit. Les mesures de relance à répétition ne suffiront sans doute pas à compenser les répercussions d'un déclin démographique, fait observer Daniel Groh, du Centre d'études politiques européennes.Pour vaincre le mal qui le frappe, le Japon doit impérativement investir dans des secteurs de croissance pour inverser la baisse de la demande. La transition numérique et la montée en compétences des travailleurs amélioreront la productivité, tandis que l'innovation permettra de répondre au défi d'une population vieillissante. Il s'agit de repenser en profondeur les politiques économiques traditionnelles."Voilà encore quelques années, on aurait reçu trois fois plus de candidatures que de postes à pourvoir, observe-t-on dans une agence vietnamienne qui recrute pour le Programme de formation technique interne du Japon [dont le but est de former des jeunes talents issus de pays moins favorisés que le Japon]. En ce moment, on en reçoit à peine deux fois plus. D'ici cinq ans, le nombre de personnes qui vont travailler loin de chez elles pourrait commencer à baisser."De nombreuses économies asiatiques ont, d'ores et déjà, fait l'expérience de ce phénomène appelé en économie le "tournant de Lewis", du nom de l'économiste britannique Arthur Lewis. Les travailleurs migrent des campagnes vers les villes et alimentent la croissance économique en travaillant pour des salaires modiques. À terme, la croissance finit cependant par piétiner en raison de la hausse des salaires et de la pénurie de main-d'oeuvre.La réponse, dans bien des cas, a été de recourir à l'immigration, qui a contribué à la croissance des pays développés après le ralentissement de la croissance démographique. Les Nations unies ont dénombré 281 millions de migrants internationaux en 2020, soit 1,6 fois plus qu'il y a une vingtaine d'années.Les restrictions aux frontières imposées durant la pandémie de Covid-19 ont mis en évidence cette dépendance de certains pays à l'égard des travailleurs étrangers.Nécessité du recours à l'immigrationSans l'immigration, bon nombre d'économies développées ne sont déjà plus en mesure de satisfaire leurs besoins en main-d'oeuvre. Dans le Royaume-Uni post-Brexit, la combinaison des barrières à l'immigration et des restrictions sanitaires a entraîné une grave pénurie de travailleurs. Avant la pandémie, seuls 12 % des chauffeurs routiers étaient originaires de l'Union européenne. Or, en vertu des nouveaux règlements britanniques, il est désormais interdit d'embaucher des chauffeurs à l'étranger.Selon l'Association britannique des transporteurs routiers, le pays manque de plus de 100?000 chauffeurs professionnels. Désespérées, les sociétés de transport revalorisent le salaire horaire de 30 %.Et la baisse de l'immigration n'est peut-être pas un phénomène provisoire. Les pays qui envoient le plus de travailleurs à l'étranger voient leur population jeune décliner. En Inde, la tranche d'âge des 15-29 ans atteindra son maximum en 2025. En Chine, cette même tranche d'âge dévissera de 20 % environ au cours des trente années à venir.Les Philippines, l'un des principaux exportateurs de main-d'oeuvre au monde, où près de 10 % de la population travaillerait à l'étranger, montre également les premiers signes d'un revirement pour se focaliser sur la production nationale. Le pays est en train d'étoffer son offre de sous-traitance, comme les centres d'appel, sur le territoire national. Les transferts de fonds de l'étranger, qui augmentaient de plus de 7 % en glissement annuel pendant la première moitié des années 2010, ne prenaient plus que 3 % en 2018.Certains pays se mettent désormais en quête de main-d'oeuvre. L'Allemagne accepte davantage de travailleurs non européens depuis 2020. En 2019, l'Australie a allongé la durée maximale des visas vacances-travail de deux à trois ans, à la condition que les personnes concernées travaillent pendant un temps donné dans des secteurs victimes de pénuries de main-d'oeuvre, comme l'agriculture. Le Japon fait également entrer plus de travailleurs étrangers au titre de son programme Specified Skilled Worker [ouvert aux travailleurs qualifiés dans certains secteurs spécifiques].Les forces économiques à l'oeuvre pourraient bien faire naître une concurrence nouvelle entre les pays pour séduire les travailleurs étrangers. L'objectif est de devenir un pays de prédilection. Keizo Yamawaki, spécialiste des politiques migratoires à l'université Meiji de Tokyo ajoute:Si l'on veut attirer les travailleurs étrangers, il faut leur donner la possibilité de s'installer à demeure dans le pays."En Asie, les baby-boomers arrivent à l'âge de la retraite, la population vieillit et les gouvernements constatent une flambée des dépenses sociales, notamment les retraites et les soins médicaux.Dessin de Martirena, Cuba.Vers des sociétés super âgéesÀ l'heure où les plus de 65 ans composent plus de 21 % de la population et où le PIB par habitant dépasse les 44?000 dollars [38?000 euros], le Japon est devenu une société "super âgée". Quand la population active et les entreprises ne sont plus en mesure de financer le système de sécurité sociale, l'État reste la seule option.En Chine, le nombre de naissances a grimpé en flèche après la Grande Famine, de 1959 à 1961, et la population totale a bondi de 190 millions environ au cours de la décennie qui a suivi. La génération du baby-boom chinois, qui représente 1,5 fois la taille de la population totale du Japon, commencera à atteindre l'âge de la retraite - 60 ans - l'année prochaine. La charge de ces départs massifs en retraite pèsera sur les épaules d'une société de seniors pauvres, qui auront vieilli avant de devenir riches."La vie est dure", confirme Chen, 59 ans, qui vit dans une commune agricole de la province du Jiangsu, dans l'est de la Chine. Plâtrier de métier, il construit des maisons en briques. Chen souffre d'une maladie chronique, mais il ne touchera pas de pension et ne prévoit donc pas de prendre sa retraite à 60 ans, cette année. S'il est resté au village au lieu de partir à la ville, c'est pour pouvoir s'occuper de ses parents.La transition de la Chine vers l'économie de marché depuis les années 1980 a poussé les gens vers les villes. Les familles des zones rurales ont de plus en plus de mal à subvenir aux besoins de leurs parents âgés. À peine plus de 70 % de la population cotise au régime de retraite mis en place en 2009, qui permet de toucher environ 10 % du revenu moyen de la population active. Un système d'assurance-maladie pour les personnes âgées, comparable à celui du Japon, est encore à l'essai.Les réformes visant à faciliter l'accès à l'emploi, quel que soit l'âge, se font par ailleurs attendre en Asie.En Corée du Sud, quelque 8 millions de personnes nées entre 1955 et 1963 arrivent à l'âge de la retraite. Il est urgent de relever ce dernier, actuellement fixé à 60 ans, mais la réforme est au point mort. Le relèvement de l'âge de départ à la retraite entraverait encore un peu plus l'accès des jeunes à l'emploi. Les jeunes Coréens ne portent pas le gouvernement du président, Moon Jae-in, dans leur coeur, et la précarisation du marché du travail risque encore d'attiser la grogne. Les entreprises qui s'inquiètent de la hausse du coût de la main-d'oeuvre sont également opposées à tout relèvement de l'âge de départ à la retraite.À Taïwan, l'âge moyen de départ est de 56 ans. Plus de 40 % des 55-59 ans ne travaillent plus. Les couples mariés dont chacun des conjoints travaille à temps plein prennent souvent une retraite anticipée pour s'occuper de leurs petits-enfants. Cette division du travail a longtemps été favorable à l'économie, mais le recul du taux de natalité viendra perturber cette tradition de la retraite anticipée. Le Labor Insurance, le régime de retraite [des travailleurs], pourrait s'effondrer en 2026.Même les pays développés qui sont devenus riches avant de subir les effets du vieillissement ne sont pas à l'abri de telles difficultés. Les systèmes de sécurité sociale du Japon, du Canada et des pays européens reposent sur le principe du soutien intergénérationnel, en vertu duquel la population active subvient aux besoins des retraités. Avec la chute du taux de natalité, la seule manière de pérenniser le système de retraite sans alourdir le fardeau pour la population est d'améliorer les retours sur investissement. Or la baisse de la population entame également les réserves de croissance de l'économie, créant un cercle vicieux qui est à l'origine de chutes historiques des taux d'intérêt.La solution serait de soutenir la croissance économique en augmentant la productivité du travail. Seuls les pays et les régions qui mettent en oeuvre ce type de réformes parviendront à sécuriser les retraites de leurs aînés.Le point de bascule de la ChineDans The Human Tide ["La Marée humaine", inédit en français], paru en 2019, Paul Morland, du Saint Antony's College de l'université d'Oxford, estime que la plupart des guerres de ces deux derniers siècles découlent directement de la menace que représentait la croissance démographique des pays voisins. En amont de la Première Guerre mondiale, par exemple, les Britanniques et les Français s'inquiétaient tout particulièrement de la puissance industrielle et démographique de l'Allemagne. Les Allemands, de leur côté, faisait une fixation sur le géant russe, qui s'industrialisait à marche forcée, écrit Paul Morland.Mais, "en soi, la démographie ne confère pas de pouvoir", rappelle-t-il. Ainsi, la Chine a toujours été le pays le plus peuplé du monde. Pourtant, au début du XXe siècle, elle était impuissante face à l'Europe et au Japon.La démographie est cependant une condition nécessaire, quoique non suffisante, du pouvoir. Sans sa population foisonnante, la Chine n'aurait pas pu devenir une grande puissance après l'essor de son administration et de son industrie."La Chine, dont la montée en puissance a en grande partie été rendue possible par sa main-d'oeuvre pléthorique, pourrait bien atteindre un point de bascule dans les décennies à venir, à l'heure où sa population accuse une baisse marquée. Pékin a publié, en mai, les chiffres de son recensement national, qui montre une croissance moyenne annuelle de 0,53 % sur les dix dernières années, soit le rythme de croissance le plus lent depuis des décennies.Directeur de recherche à l'université de Wisconsin-Madison, Yi Fuxian estime que les contraintes démographiques à l'oeuvre en Chine malmèneront son économie.En Chine, le PIB actuel par habitant ne représente que 16 % de celui des États-Unis. Ce qui attend la Chine, c'est une récession induite par son vieillissement. Sans relance de la natalité, le taux de croissance économique ne repartira pas et le pays ne dépassera jamais les États-Unis en termes de PIB".Détracteur de longue date de la politique chinoise de l'enfant unique, Yi Fuxian pense que la population chinoise est en déclin depuis 2018. Contestant le chiffre officiel de 1,41 milliard d'habitants en 2020, il estime qu'il était en réalité de 1,28 milliard, soit une différence de 130 millions de personnes. "L'Inde a sans doute déjà dépassé la Chine en termes de population", ce qui en ferait le pays le plus peuplé au monde, dit-il.Et si la superpuissance asiatique a abandonné sa politique de l'enfant unique en 2015, repoussant la limite à deux enfants, elle peine pourtant à relancer le taux de natalité. Pékin vient de rehausser cette limite à trois enfants, quelques semaines seulement après la publication du recensement.Derrière les chiffres officiels de Pékin, la stratégie politique est claire. Admettre que la démographie dévisse reviendrait à mettre au jour ses échecs politiques. Plusieurs instituts de recherche estiment que le PIB chinois dépassera le PIB américain vers 2030, mais Yi Fuxian juge que les données démographiques chinoises surestiment de plus de 100 millions le nombre réel d'habitants, ce qui voudrait dire que les États-Unis et la Chine conserveraient chacun leur place dans le classement du PIB.Les autorités ont interdit le livre de Yi Fuxian, "Un grand pays dans un nid vide" [inédit en français], en Chine.Face aux médias occidentaux qui déclarent que la Chine traverse une crise démographique, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, rétorque :La population chinoise continue de croître, elle est plus importante que celle des États-Unis et de l'Europe réunis."Dessin de Côté paru dans Le Soleil, Québec.Relever le défi face au déclin démographiqueLa Chine n'est pas le seul grand pays dont le poids géopolitique est menacé par la démographie. Selon les Nations unies, la population russe perdra quelque 20 millions d'habitants à l'horizon 2100. Vladimir Poutine parle d'ailleurs de crise : "Notre devoir historique est de relever ce défi, a déclaré le président russe dans une allocution télévisée en 2020. Le sort et les perspectives historiques de la Russie dépendent de notre nombre."Les États-Unis vont aussi entrer dans une période de déclin démographique qui aura de très lourdes répercussions économiques. La croissance américaine ralentit et sa richesse est moins également répartie, d'où une vague de populisme et de nationalisme ayant pour devise "America First" ["L'Amérique d'abord"].La puissance militaire évolue également. Elle ne se chiffre plus désormais en nombre d'hommes, de chars, de navires ou d'avions. Le bras de fer se joue désormais sur le terrain de la qualité. Fini le temps où la puissance militaire et économique était directement liée à l'étendue de la population.De la même manière que la démocratie et le capitalisme ont remporté la guerre froide grâce à la supériorité de leurs régimes, les pays sont actuellement en concurrence pour élaborer un cadre qui leur permette de préserver leur prospérité sans être tributaires d'une démographie vigoureuse.L'avenir appartiendra aux sociétés qui parviendront à se restructurer face au déclin avant qu'il ne soit trop tard. (click to show/hide)https://www.courrierinternational.com/article/demographie-vers-un-monde-depeuple?offre-ami-token=GET
Vers un monde dépeupléKazuo YansaeYohei MatsuoEugene Lang et Eri SugiuraTokyo - Depuis deux cents ans, une croissance démographique soutenue consume les ressources naturelles, dévaste l'environnement, engendre des guerres. Or l'humanité est sur le point de troquer une bombe démographique contre une autre. Décideurs politiques et scientifiques ouvrent les yeux sur une réalité nouvelle : le monde est au bord du déclin, voire de l'extinction.Les forces du développement économique et de l'émancipation des femmes se conjuguent pour mettre fin à une ère amorcée sous la révolution industrielle. Période au cours de laquelle la croissance économique était soutenue par la croissance démographique et inversement. Depuis le début du XIXe siècle, cette marée démographique a suscité bon nombre de prédictions alarmistes : l'économiste anglais Thomas Malthus prédisait dès 1798 que la population augmenterait à une cadence telle qu'elle dépasserait la production alimentaire et engendrerait des famines.En 1972, le Club de Rome avertissait que l'humanité toucherait aux "limites de la croissance" avant cent ans en raison de l'augmentation implacable à la fois de la population mondiale et de la pollution de l'environnement.Un pic de population en 2064Aujourd'hui, la population mondiale - qui était de 1 milliard en 1800 - atteint 7,8 milliards, exerçant une pression manifeste sur la planète. Mais les scientifiques et les décideurs politiques prennent peu à peu conscience d'une nouvelle réalité chiffrée : la croissance démographique a atteint un maximum de 2,09 % à la fin des années 1960 et descendra en dessous de 1 % en 2023, selon une étude de l'université de Washington publiée l'année dernière.En 2017, le taux de croissance de la tranche des 15-64 ans - les gens en âge de travailler - est tombé en dessous de 1 %. La population active a, d'ores et déjà, commencé à reculer dans un quart des pays environ. À l'horizon 2050, 151 des 195 pays du globe seront en situation de décroissance démographique.À terme, l'étude annonce un pic de la population mondiale à 9,7 milliards en 2064, avant un fléchissement.Effondrement des naissances en Asie de l'EstSur les quelque 300?000 années d'histoire de l'humanité, les périodes de froid et d'épidémies ont causé des affaissements passagers de la population. Mais, selon Hiroshi Kito, historien de la démographie et ancien président de l'université de Shizuoka, l'humanité s'apprête, pour la première fois de son histoire, à entamer une période de déclin prolongé.L'Asie orientale est l'une des régions les plus touchées par l'effondrement du nombre de naissances - notamment la Corée du Sud (dont l'indice synthétique de fécondité - ISF - s'établit à 1,11), Taïwan (1,15) et le Japon (1,37) sur la période 2015-2020, selon le rapport "World Population Prospects 2019" ["Projections démographiques mondiales"] publié par les Nations unies. La population d'un pays commence à décliner lorsque la fécondité tombe en dessous du taux de remplacement de 2,1, avec, à la clé, des pénuries de main-d'oeuvre, une crise des fonds de pension et la péremption des vieux modèles économiques.L'Asie du Sud-Est, qui tire la croissance mondiale depuis le début du "miracle asiatique", se trouve également à la croisée des chemins. La Thaïlande, qui affichait un indice synthétique de fécondité supérieur à 6, est aujourd'hui retombée à 1,53, se rapprochant ainsi du Japon. En 2019, la population active a commencé à y décliner, et le taux de croissance économique est redescendu à 2,4 %, presque trois fois moins que les 7,5 % enregistrés par le pays dans les années 1970.Le Vietnam, quant à lui, est devenu une société dite "vieillissante" en 2017. En janvier, le gouvernement a décidé de relever l'âge de départ à la retraite pour les hommes et les femmes (il s'établit respectivement à 60 et 55 ans aujourd'hui) afin de pérenniser le financement des régimes de retraite. Il sera porté à 62 ans pour les hommes en 2028 et à 60 pour les femmes en 2035.Mais le meilleur exemple de cette décroissance démographique reste la Chine. L'université de Washington prédit que le fléchissement commencera l'année prochaine, et que la population chutera à 730 millions à l'horizon 2100, contre 1,41 milliard aujourd'hui. D'ici la même année, 23 pays, dont le Japon, verront leur population fondre de moitié par rapport à leur niveau actuel, sinon plus bas encore, d'après Christopher Murray, directeur de l'Institut de métrologie et d'évaluation sanitaire de l'université de Washington, qui a consacré l'essentiel de sa carrière à l'amélioration des systèmes de santé à l'échelle mondiale.Vers une disparition de l'humanitéL'étude de l'université de Washington vient rectifier des estimations antérieures qui prévoyaient un accroissement de la population mondiale jusqu'à la fin du siècle. En 2019, le rapport "World Population Prospects" estimait que la population allait continuer à croître pour atteindre 10,9 milliards en 2100. Or les nouvelles projections montrent que la natalité recule plus rapidement que prévu dans les pays en développement.Christopher Murray prévoit que les taux de fécondité convergeront autour de 1,5, voire en deçà dans certains pays. Et il ajoute:Ce qui veut dire que l'humanité finirait par disparaître d'ici quelques siècles"Cette donne inédite va engendrer une nouvelle dynamique - déjà visible ici ou là - dans des domaines allant de la politique monétaire aux régimes de retraite, en passant par les prix de l'immobilier et la structure du capitalisme dans son ensemble. À l'heure où la population mondiale approche de son pic, beaucoup de gouvernements se voient en effet contraints de revoir leurs orientations politiques, qui reposaient jusque-là essentiellement sur l'essor démographique pour leur croissance économique et leur poids géopolitique.Les pénuries de main-d'oeuvre viendront gripper les modèles de croissance du passé. La protection sociale, dont les retraites et l'assurance-maladie, présuppose par ailleurs une population croissante, et elle sera dès lors mise à mal.Cette décroissance démographique permettra peut-être de remédier à certains problèmes chroniques à travers le monde, notamment écologiques ou sociaux, mais la dépopulation posera de nouveaux défis : transformer la société de sorte qu'elle ne repose plus sur la croissance démographique. Pour Hiroshi KitoCe sera le point nodal du prochain modèle de civilisation. Il déterminera notre survie ou notre échec."Certains scientifiques estiment que l'humanité doit trouver un nouveau modèle de prospérité et que la croissance économique globale ne va plus de soi.Baisse du taux de fécondité"Sans enfants, nous vivrons plus librement", me confie une cadre de 41 ans travaillant dans une grande entreprise sud-coréenne du secteur du divertissement. Elle a décidé de ne pas avoir d'enfants après en avoir discuté avec son mari au moment de se marier, en 2015. Elle aime les enfants, mais les frais de scolarité en Corée du Sud sont très élevés, sans compter que la flambée des prix de l'immobilier et la rudesse des conditions de travail compliquent également l'éducation des enfants.Beaucoup de gens autour d'elle refusent même de se marier, poursuit-elle, précisant que sa propre soeur, enseignante dans le primaire, lui a confié qu'elle ne convolerait pas non plus.Dessin de Belle Mellor paru dans The Economist, Londres.La Corée du Sud a recensé près de 272?400 naissances en 2020, et son indice synthétique de fécondité plafonnait à 0,84 la même année, soit le taux le plus bas du globe. Or si l'ISF d'un pays reste durablement inférieur à 1,5, il devient presque impossible de redresser la barre.Le nombre croissant de femmes diplômées explique en bonne partie l'évolution des taux de fécondité. En Thaïlande, 58 % des femmes font des études supérieures, contre seulement 41 % des hommes, et le taux de fécondité du pays était de 1,53 en 2020, en net recul par rapport aux décennies précédentes. Selon un rapport de HSBC de février 2021, le taux de fécondité reste faible dans tous les pays où les femmes font des études supérieures.L'énigme de l'échec des politiques natalistesChristophe Murray remarque :Bien sûr, c'est une bonne chose que [les femmes aient accès aux études et à la plannification des naissances]. Il est important de bien réfléchir [avant de faire des enfants] pour ne pas commettre d'erreur."Il serait "terrible" qu'un pays fasse machine arrière sur l'accès des femmes à l'instruction dans le but de relever son taux de fécondité, ajoute-t-il.La création de dispositifs d'accompagnement comme les garderies ou le congé parental ne semble guère avoir d'incidence sur le nombre de naissances. La Finlande, par exemple, a l'un des régimes d'aide les plus généreux au monde en faveur des femmes et des enfants. Or le taux de fécondité du pays est en chute libre. À 1,37 en 2020, il tutoie le taux japonais, à 1,34 la même année."Il n'y a pas d'explication définitive à la baisse du taux de fécondité sur les dix dernières années", observe Venla Berg, directrice de recherche à la Fédération des familles de Finlande, qui accompagne les politiques de planning familial. Si, en Finlande, près d'un vingtenaire sur quatre dit ne pas vouloir d'enfants, "on rencontre aussi des gens qui font moins d'enfants que ce qu'ils souhaitaient au départ", constate Venla Berg avant de poursuivre:Si les gens faisaient autant d'enfants qu'ils voulaient, cela porterait le taux de fécondité à quelque chose comme 1,6 ou 1,8. On aurait toujours un recul de la démographie, mais à un rythme plus progressif, et cela permettrait de préserver notre système de protection sociale."Europe et Etats-Unis sur le chemin du Japon"Les États-Unis et l'Europe suivent peu ou prou le même chemin que le Japon", rappelait, en avril, Masaaki Shirakawa, ancien gouverneur de la Banque du Japon, devant une commission d'enquête de la Chambre des Lords, au Royaume-Uni.Quand Masaaki Shirakawa leur a décrit le déclin et le vieillissement de la population japonaise, certains membres du Parlement se sont inquiétés d'une "japonisation" [de la démographie britannique].Dans les années 1960, le Japon affichait une croissance économique supérieure à 10 %. Mais lorsque la population active a commencé à décliner, à la fin des années 1990, le taux de croissance a marqué le pas pour s'établir autour de 0,5 %. Il n'a jamais redécollé depuis, restant presque insensible à vingt années de politiques de relance.La même dynamique pourrait être observée en Europe dès l'année prochaine : la population commencera à décliner en 2022, selon le rapport "World Population Prospects 2019". D'après un indice d'ING, le géant néerlandais de la finance, la zone euro montre des signes de japonisation [de sa démographie] depuis 2013.La principale période de surchauffe, pour l'économie mondiale, a eu lieu au début des années 1970, quand la population mondiale augmentait de 2 % par an. La croissance économique tournait alors autour de 4 % en moyenne et l'inflation de 10 % par an. C'était l'âge d'or de l'État providence, et les pays développés étendaient leur filet de sécurité sociale les uns après les autres.Seulement voilà : des failles sont en train d'apparaître dans ce système adossé à une croissance et à une inflation fortes. La croissance démographique mondiale s'est tassée à 1 %, et la croissance économique comme l'inflation ont ralenti pour se stabiliser entre 2 et 3 %. Les taux d'intérêt ont dévissé pour atteindre un "plus-bas" historique, semant le doute sur la pérennité des régimes de retraite.Dans son rapport de 2020, "Shrinkonomics" ("L'économie dans une population en déclin"), le Fonds monétaire international notait qu'une baisse de la population pouvait "affecter l'efficacité des politiques monétaires", citant l'exemple du Japon. Même avec des taux d'intérêt bas, les investissements en capital ne repartiront pas à la hausse si les entreprises ne tablent pas sur une reprise de l'économie.Repenser en profondeur les politiques économiquesLe gouvernement peut mettre le paquet sur l'investissement public, mais cela aura pour seul effet de gonfler la dette publique si ces investissements ne sont pas mis à profit. Les mesures de relance à répétition ne suffiront sans doute pas à compenser les répercussions d'un déclin démographique, fait observer Daniel Groh, du Centre d'études politiques européennes.Pour vaincre le mal qui le frappe, le Japon doit impérativement investir dans des secteurs de croissance pour inverser la baisse de la demande. La transition numérique et la montée en compétences des travailleurs amélioreront la productivité, tandis que l'innovation permettra de répondre au défi d'une population vieillissante. Il s'agit de repenser en profondeur les politiques économiques traditionnelles."Voilà encore quelques années, on aurait reçu trois fois plus de candidatures que de postes à pourvoir, observe-t-on dans une agence vietnamienne qui recrute pour le Programme de formation technique interne du Japon [dont le but est de former des jeunes talents issus de pays moins favorisés que le Japon]. En ce moment, on en reçoit à peine deux fois plus. D'ici cinq ans, le nombre de personnes qui vont travailler loin de chez elles pourrait commencer à baisser."De nombreuses économies asiatiques ont, d'ores et déjà, fait l'expérience de ce phénomène appelé en économie le "tournant de Lewis", du nom de l'économiste britannique Arthur Lewis. Les travailleurs migrent des campagnes vers les villes et alimentent la croissance économique en travaillant pour des salaires modiques. À terme, la croissance finit cependant par piétiner en raison de la hausse des salaires et de la pénurie de main-d'oeuvre.La réponse, dans bien des cas, a été de recourir à l'immigration, qui a contribué à la croissance des pays développés après le ralentissement de la croissance démographique. Les Nations unies ont dénombré 281 millions de migrants internationaux en 2020, soit 1,6 fois plus qu'il y a une vingtaine d'années.Les restrictions aux frontières imposées durant la pandémie de Covid-19 ont mis en évidence cette dépendance de certains pays à l'égard des travailleurs étrangers.Nécessité du recours à l'immigrationSans l'immigration, bon nombre d'économies développées ne sont déjà plus en mesure de satisfaire leurs besoins en main-d'oeuvre. Dans le Royaume-Uni post-Brexit, la combinaison des barrières à l'immigration et des restrictions sanitaires a entraîné une grave pénurie de travailleurs. Avant la pandémie, seuls 12 % des chauffeurs routiers étaient originaires de l'Union européenne. Or, en vertu des nouveaux règlements britanniques, il est désormais interdit d'embaucher des chauffeurs à l'étranger.Selon l'Association britannique des transporteurs routiers, le pays manque de plus de 100?000 chauffeurs professionnels. Désespérées, les sociétés de transport revalorisent le salaire horaire de 30 %.Et la baisse de l'immigration n'est peut-être pas un phénomène provisoire. Les pays qui envoient le plus de travailleurs à l'étranger voient leur population jeune décliner. En Inde, la tranche d'âge des 15-29 ans atteindra son maximum en 2025. En Chine, cette même tranche d'âge dévissera de 20 % environ au cours des trente années à venir.Les Philippines, l'un des principaux exportateurs de main-d'oeuvre au monde, où près de 10 % de la population travaillerait à l'étranger, montre également les premiers signes d'un revirement pour se focaliser sur la production nationale. Le pays est en train d'étoffer son offre de sous-traitance, comme les centres d'appel, sur le territoire national. Les transferts de fonds de l'étranger, qui augmentaient de plus de 7 % en glissement annuel pendant la première moitié des années 2010, ne prenaient plus que 3 % en 2018.Certains pays se mettent désormais en quête de main-d'oeuvre. L'Allemagne accepte davantage de travailleurs non européens depuis 2020. En 2019, l'Australie a allongé la durée maximale des visas vacances-travail de deux à trois ans, à la condition que les personnes concernées travaillent pendant un temps donné dans des secteurs victimes de pénuries de main-d'oeuvre, comme l'agriculture. Le Japon fait également entrer plus de travailleurs étrangers au titre de son programme Specified Skilled Worker [ouvert aux travailleurs qualifiés dans certains secteurs spécifiques].Les forces économiques à l'oeuvre pourraient bien faire naître une concurrence nouvelle entre les pays pour séduire les travailleurs étrangers. L'objectif est de devenir un pays de prédilection. Keizo Yamawaki, spécialiste des politiques migratoires à l'université Meiji de Tokyo ajoute:Si l'on veut attirer les travailleurs étrangers, il faut leur donner la possibilité de s'installer à demeure dans le pays."En Asie, les baby-boomers arrivent à l'âge de la retraite, la population vieillit et les gouvernements constatent une flambée des dépenses sociales, notamment les retraites et les soins médicaux.Dessin de Martirena, Cuba.Vers des sociétés super âgéesÀ l'heure où les plus de 65 ans composent plus de 21 % de la population et où le PIB par habitant dépasse les 44?000 dollars [38?000 euros], le Japon est devenu une société "super âgée". Quand la population active et les entreprises ne sont plus en mesure de financer le système de sécurité sociale, l'État reste la seule option.En Chine, le nombre de naissances a grimpé en flèche après la Grande Famine, de 1959 à 1961, et la population totale a bondi de 190 millions environ au cours de la décennie qui a suivi. La génération du baby-boom chinois, qui représente 1,5 fois la taille de la population totale du Japon, commencera à atteindre l'âge de la retraite - 60 ans - l'année prochaine. La charge de ces départs massifs en retraite pèsera sur les épaules d'une société de seniors pauvres, qui auront vieilli avant de devenir riches."La vie est dure", confirme Chen, 59 ans, qui vit dans une commune agricole de la province du Jiangsu, dans l'est de la Chine. Plâtrier de métier, il construit des maisons en briques. Chen souffre d'une maladie chronique, mais il ne touchera pas de pension et ne prévoit donc pas de prendre sa retraite à 60 ans, cette année. S'il est resté au village au lieu de partir à la ville, c'est pour pouvoir s'occuper de ses parents.La transition de la Chine vers l'économie de marché depuis les années 1980 a poussé les gens vers les villes. Les familles des zones rurales ont de plus en plus de mal à subvenir aux besoins de leurs parents âgés. À peine plus de 70 % de la population cotise au régime de retraite mis en place en 2009, qui permet de toucher environ 10 % du revenu moyen de la population active. Un système d'assurance-maladie pour les personnes âgées, comparable à celui du Japon, est encore à l'essai.Les réformes visant à faciliter l'accès à l'emploi, quel que soit l'âge, se font par ailleurs attendre en Asie.En Corée du Sud, quelque 8 millions de personnes nées entre 1955 et 1963 arrivent à l'âge de la retraite. Il est urgent de relever ce dernier, actuellement fixé à 60 ans, mais la réforme est au point mort. Le relèvement de l'âge de départ à la retraite entraverait encore un peu plus l'accès des jeunes à l'emploi. Les jeunes Coréens ne portent pas le gouvernement du président, Moon Jae-in, dans leur coeur, et la précarisation du marché du travail risque encore d'attiser la grogne. Les entreprises qui s'inquiètent de la hausse du coût de la main-d'oeuvre sont également opposées à tout relèvement de l'âge de départ à la retraite.À Taïwan, l'âge moyen de départ est de 56 ans. Plus de 40 % des 55-59 ans ne travaillent plus. Les couples mariés dont chacun des conjoints travaille à temps plein prennent souvent une retraite anticipée pour s'occuper de leurs petits-enfants. Cette division du travail a longtemps été favorable à l'économie, mais le recul du taux de natalité viendra perturber cette tradition de la retraite anticipée. Le Labor Insurance, le régime de retraite [des travailleurs], pourrait s'effondrer en 2026.Même les pays développés qui sont devenus riches avant de subir les effets du vieillissement ne sont pas à l'abri de telles difficultés. Les systèmes de sécurité sociale du Japon, du Canada et des pays européens reposent sur le principe du soutien intergénérationnel, en vertu duquel la population active subvient aux besoins des retraités. Avec la chute du taux de natalité, la seule manière de pérenniser le système de retraite sans alourdir le fardeau pour la population est d'améliorer les retours sur investissement. Or la baisse de la population entame également les réserves de croissance de l'économie, créant un cercle vicieux qui est à l'origine de chutes historiques des taux d'intérêt.La solution serait de soutenir la croissance économique en augmentant la productivité du travail. Seuls les pays et les régions qui mettent en oeuvre ce type de réformes parviendront à sécuriser les retraites de leurs aînés.Le point de bascule de la ChineDans The Human Tide ["La Marée humaine", inédit en français], paru en 2019, Paul Morland, du Saint Antony's College de l'université d'Oxford, estime que la plupart des guerres de ces deux derniers siècles découlent directement de la menace que représentait la croissance démographique des pays voisins. En amont de la Première Guerre mondiale, par exemple, les Britanniques et les Français s'inquiétaient tout particulièrement de la puissance industrielle et démographique de l'Allemagne. Les Allemands, de leur côté, faisait une fixation sur le géant russe, qui s'industrialisait à marche forcée, écrit Paul Morland.Mais, "en soi, la démographie ne confère pas de pouvoir", rappelle-t-il. Ainsi, la Chine a toujours été le pays le plus peuplé du monde. Pourtant, au début du XXe siècle, elle était impuissante face à l'Europe et au Japon.La démographie est cependant une condition nécessaire, quoique non suffisante, du pouvoir. Sans sa population foisonnante, la Chine n'aurait pas pu devenir une grande puissance après l'essor de son administration et de son industrie."La Chine, dont la montée en puissance a en grande partie été rendue possible par sa main-d'oeuvre pléthorique, pourrait bien atteindre un point de bascule dans les décennies à venir, à l'heure où sa population accuse une baisse marquée. Pékin a publié, en mai, les chiffres de son recensement national, qui montre une croissance moyenne annuelle de 0,53 % sur les dix dernières années, soit le rythme de croissance le plus lent depuis des décennies.Directeur de recherche à l'université de Wisconsin-Madison, Yi Fuxian estime que les contraintes démographiques à l'oeuvre en Chine malmèneront son économie.En Chine, le PIB actuel par habitant ne représente que 16 % de celui des États-Unis. Ce qui attend la Chine, c'est une récession induite par son vieillissement. Sans relance de la natalité, le taux de croissance économique ne repartira pas et le pays ne dépassera jamais les États-Unis en termes de PIB".Détracteur de longue date de la politique chinoise de l'enfant unique, Yi Fuxian pense que la population chinoise est en déclin depuis 2018. Contestant le chiffre officiel de 1,41 milliard d'habitants en 2020, il estime qu'il était en réalité de 1,28 milliard, soit une différence de 130 millions de personnes. "L'Inde a sans doute déjà dépassé la Chine en termes de population", ce qui en ferait le pays le plus peuplé au monde, dit-il.Et si la superpuissance asiatique a abandonné sa politique de l'enfant unique en 2015, repoussant la limite à deux enfants, elle peine pourtant à relancer le taux de natalité. Pékin vient de rehausser cette limite à trois enfants, quelques semaines seulement après la publication du recensement.Derrière les chiffres officiels de Pékin, la stratégie politique est claire. Admettre que la démographie dévisse reviendrait à mettre au jour ses échecs politiques. Plusieurs instituts de recherche estiment que le PIB chinois dépassera le PIB américain vers 2030, mais Yi Fuxian juge que les données démographiques chinoises surestiment de plus de 100 millions le nombre réel d'habitants, ce qui voudrait dire que les États-Unis et la Chine conserveraient chacun leur place dans le classement du PIB.Les autorités ont interdit le livre de Yi Fuxian, "Un grand pays dans un nid vide" [inédit en français], en Chine.Face aux médias occidentaux qui déclarent que la Chine traverse une crise démographique, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, rétorque :La population chinoise continue de croître, elle est plus importante que celle des États-Unis et de l'Europe réunis."Dessin de Côté paru dans Le Soleil, Québec.Relever le défi face au déclin démographiqueLa Chine n'est pas le seul grand pays dont le poids géopolitique est menacé par la démographie. Selon les Nations unies, la population russe perdra quelque 20 millions d'habitants à l'horizon 2100. Vladimir Poutine parle d'ailleurs de crise : "Notre devoir historique est de relever ce défi, a déclaré le président russe dans une allocution télévisée en 2020. Le sort et les perspectives historiques de la Russie dépendent de notre nombre."Les États-Unis vont aussi entrer dans une période de déclin démographique qui aura de très lourdes répercussions économiques. La croissance américaine ralentit et sa richesse est moins également répartie, d'où une vague de populisme et de nationalisme ayant pour devise "America First" ["L'Amérique d'abord"].La puissance militaire évolue également. Elle ne se chiffre plus désormais en nombre d'hommes, de chars, de navires ou d'avions. Le bras de fer se joue désormais sur le terrain de la qualité. Fini le temps où la puissance militaire et économique était directement liée à l'étendue de la population.De la même manière que la démocratie et le capitalisme ont remporté la guerre froide grâce à la supériorité de leurs régimes, les pays sont actuellement en concurrence pour élaborer un cadre qui leur permette de préserver leur prospérité sans être tributaires d'une démographie vigoureuse.L'avenir appartiendra aux sociétés qui parviendront à se restructurer face au déclin avant qu'il ne soit trop tard.
... du Nord j’espère la Chie-Corée ?
L'Asie orientale est l'une des régions les plus touchées par l'effondrement du nombre de naissances - notamment la Corée du Sud (dont l'indice synthétique de fécondité - ISF - s'établit à 1,11), Taïwan (1,15) et le Japon (1,37) sur la période 2015-2020
Eh non au Sud, ils prennent le même chemin que le Japon en ce qui concerne l'espérance de vie et le manque de bébé. Ils ont dû même le dépasser là.
Le ministre de l’éducation a fustigé « l’influence désastreuse d’Internet et des jeux vidéo », mais aussi, à l’instar du chef du parti prorusse, des « valeurs occidentales ».
Encore une fusillade dans une école. En Serbie ? [:petrus think]Oui bien sûr. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/03/fusillade-dans-une-ecole-de-belgrade-un-jour-noir-pour-la-serbie_6171983_3210.html