Sans surprise cette "tribune" a provoqué une belle vague de protestations, avec à la clé le partage d'un sketch de Blanche Gardin lors de la Nuit des Molières en 2017.https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/tribune-de-soutien-a-gerard-depardieu-ses-detracteurs-repondent-avec-une-archive-de-blanche-gardin_227534.html
Je me pose une question. Parmi les soutiens à Depardieu combien sont les acteurs et réalisateur qui ont fait des films avec lui et ne supporte pas l'idée qu'un de leur film ne soit plus rediffusé parce qu'il est dedans?
Qu'est-ce que je disais La "séparation entre l'homme et l'artiste" encore une fois amenée sur un plateau. Soit les "détracteurs" de la tribune n'en comprennent pas le fond, soit c'est de la malhonnêteté intellectuelle pure, pour pouvoir continuer à se substituer à la justice. Pouvoir regarder ou pas un film avec Depardieu dedans est un choix personnel qui implique une morale personnelle. Tout comme écouter un CD de Noir Désir (et cette comparaison ne sera vraiment valable que le jour où Depardieu sera condamné pour viol, ce qui n'est même pas le cas aujourd'hui).La tribune défend la sauvegarde de l'art, et non l'absolution de tout "monstre sacré" de par son statut. Donc réponse des détracteurs totalement HS mais, encore une fois, peut-être délibérée, pour pourrir un débat perdu d'avance.Je comprends tout à fait en quoi cela gêne de voir Depardieu à l'écran maintenant, mais on n'a pas à imposer sa propre morale, ses propres gênes et jugements, aux autres. La seule morale qui s'impose à nous c'est le contrat social qui nous lie tous en tant que nation, et seule la justice a le pouvoir d'apprécier si une situation donnée rentre dans le cadre de ce contrat ou non, et de punir le cas échéant.Les censeurs des temps modernes (aka les neofem pour simplifier, ou les "woke") sont de petits Mussolinis en herbe qui cachent un désir de contrôle des esprits derrière une façade de moraline et de grands airs nobles, à géométrie variable en plus.Question de savoir s'il y a des intérêts personnels derrière cette demande de sauvegarde de l'art? Evidemment qu'il y en a, mais ça n'est pas suffisant pour démontrer que la volonté de "cancel" est légitime et doit s'appliquer à tous. Si tu te fais chourer ton vélo, on ne va pas venir te reprocher que tu as un intérêt personnel à le retrouver, et donc que ta plainte n'est pas justifiée.La loi n'indique pas qu'une oeuvre d'art doit devenir "non diffusable" dès qu'un artiste ayant participé à sa création est pris à violer la loi, ou pire : soupçonné de l'avoir violée! Et c'est soit-disant cette bande de déglingués qui est censé lutter contre le fascisme?
« Depardieu, c’est à la fois un grand acteur et un sale type »Alors qu’une cinquantaine de personnalités dénoncent, dans une tribune, le lynchage dont fait l’objet Gérard Depardieu, Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, nous livre le résultat de son enquête sur l’acteur.Est-ce que vous pressentiez, en réalisant cette enquête, qu’une telle situation pourrait se produire ?Il y avait déjà des plaintes lorsque nous avons commencé à travailler sur cette série, notamment celle de Charlotte Arnould. Mediapart avait publié des témoignages et nous en avions nous-mêmes recueilli plusieurs. On savait donc déjà ce qui lui était reproché. C’est d’ailleurs ce qui avait déclenché notre enquête : comment cet immense acteur pouvait-il susciter autant d’accusations contre lui et contribuer ainsi à sa propre chute ? Il se trouve par ailleurs que je m’intéresse depuis longtemps à la question du pouvoir. Et Depardieu est incontestablement un homme de pouvoir. C’est encore une fois ce qui nous intéressait : pas seulement le volet des plaintes liées à son comportement mais aussi celui de sa carrière et de ses soubresauts, parce que les deux sont liés.Le cas Gérard Depardieu ne serait-il pas en train de cristalliser le sujet des violences sexuelles ?C’est l’acteur français le plus connu, celui qui a la plus grande longévité à ce niveau-là. Il a incarné une série de très grands rôles, dont le plus symbolique est celui de Cyrano. Il faut quand même avoir présent à l’esprit que Cyrano est projeté dans les écoles ! Tout le monde connaît Depardieu, ce qui explique que tout ce qui touche à ce qu’il est, à ce qu’il représente, a un retentissement national et international. Et si en plus, cela croise une question de société, aussi brûlante…On a toujours en tête l’image des discours très progressistes, et pour tout dire assez moralistes, prononcés lors de la cérémonie des César, mais le cinéma est un monde incroyablement hiérarchisé, et à vrai dire assez archaïque.Quelle est la responsabilité de son entourage dans sa propre dérive ?Elle est très importante. Personne ne l’a arrêté. C’est d’abord lié au pouvoir que je décrivais précédemment : lorsque vous êtes celui sur qui repose la production d’un film, peu de gens osent vous faire des remontrances. C’est aussi lié à l’admiration qu’il suscite. C’est d’ailleurs pour cela que je trouve absurde de vouloir nier son talent. S’il avait été un acteur médiocre, on ne l’aurait jamais laissé faire. Il aurait été viré des tournages. De ce point de vue, son talent, son génie même, a joué un rôle pernicieux dans ce qu’il est devenu. Alors que ça aurait dû être une bénédiction, c’est devenu une malédiction.Le milieu du cinéma joue aussi un rôle dans cette dérive : on a toujours en tête l’image des discours très progressistes, et pour tout dire assez moralistes, prononcés lors de la cérémonie des César, mais le cinéma est un monde incroyablement hiérarchisé, et à vrai dire assez archaïque. Donc, soit vous êtes la star et on vous passe absolument tout, soit vous êtes une petite main - maquilleur, figurant, technicien - et vous n’avez pas voix au chapitre. C’est d’ailleurs à ces gens-là que Gérard Depardieu s’est attaqué. Jamais il n’agresse une femme qui a autant de pouvoir que lui. Il ne s’en est jamais pris à Catherine Deneuve…Justement : comment les femmes fortes qui ont partagé sa vie, comme Carole Bouquet, pouvaient-elles ignorer son comportement ?Parce que c’est un homme à deux visages. Il est à la fois le personnage obscène que l’on a vu dans la séquence de Complément d’Enquête et l’homme érudit et poétique qui vous déclame par cœur les grands écrivains. Il est les deux, autant l’un que l’autre. Il peut être merveilleux, touchant, d’une grande sensibilité et en même temps il peut être un monstre d’obscénité, de vulgarité, de brutalité. C’est pour ça qu’il est absurde de réagir à son propos de façon manichéenne. On ne peut ni dire uniquement que c’est un génie, ni dire uniquement que c’est un salaud. Il est à la fois un grand acteur et un sale type.Au-delà de ce comportement envers les femmes, il s’est aussi acoquiné avec des dictateurs. Qu’est-ce que cela dit de lui ?Il a fini par avoir un tel pouvoir dans le cinéma que des films se montaient sur son seul nom, ce qui est un privilège extrêmement rare. Mais il a fini par se lasser de ce monde. D’abord parce qu’il a vieilli, et on sait qu’il est très difficile de vieillir lorsqu’on est un acteur. Ensuite parce que, pour se confronter à des personnages à sa démesure, il s’est tourné vers d’autres hommes de pouvoir, des chefs d’État affichant eux aussi une grande longévité. Or, quand un chef d’État reste très longtemps au pouvoir, c’est en général un dictateur… Il a commencé par Fidel Castro avant d’enchaîner avec toute une série de dictateurs, ce qui montre chez lui autre chose que le goût de la provocation : une absence de barrières morales. Les quatre minutes projetées dans l’émission Complément d’enquête ont d’ailleurs été tournées en Corée du Nord, qui est quand même la dictature la plus fermée au monde.Quel rôle son alcoolisme massif, que vous évoquez à de nombreuses reprises dans votre enquête, a-t-il joué dans ses outrances ?Il est évidemment responsable de ce qu’il ingurgite, mais je crois que l’alcool joue un très grand rôle dans sa trajectoire. À chaque fois qu’il dérape, par la parole ou par le geste, il a bu. Il est pratiquement tout le temps alcoolisé. C’est quelqu’un qui boit énormément, de l’ordre de plusieurs litres par jour. Ça n’excuse évidemment pas son comportement avec les femmes, c’est même une circonstance aggravante, mais c’est un facteur d’explication. Cette addiction lui a d’ailleurs joué des tours dans sa carrière. Enfin, elle exprime sans doute un profond mal-être.La réaction d’Emmanuel Macron fait beaucoup de bruit. Comment la comprenez-vous ?Je suis très étonnée qu’il n’ait pas eu une réaction plus nuancée. Il aurait parfaitement pu dire « J’ai eu beaucoup d’admiration pour l’acteur. Je respecte la présomption d’innocence mais il y a des plaintes et il faut désormais que justice se fasse. » Personne n’en aurait parlé. Au lieu de ça, il nie ce qui se passe, avec une vision presque complotiste des quatre minutes diffusées par Complément d’enquête. Il a apparemment eu Gérard Depardieu au téléphone. Peut-être le fait-il pour des raisons humaines ? Mais pour un président de la République, dans le contexte actuel, cela reste tout de même une réaction pour le moins étonnante.
Euh nan. Le propos de l'article n'est pas de faire la promo de la cancel culture. C'est de critiquer les arguments claqués employés par les défenseurs de Depardieu, comme quoi il faudrait le laisser tranquille parce c'est un grand artiste.
S'ils ont besoin de lui pour l'art, ça veut dire que l'art est incapable de se renouveler, non ?
critiquer les arguments claqués employés par les défenseurs de Depardieu, comme quoi il faudrait le laisser tranquille parce c'est un grand artiste.
on a une toute un génération qui est élevée à ça et pour qui il suffit de lancer une accusation sur les réseaux sociaux pour que forcément une personne soit coupable, et doit donc être virée, mis au ban de la société voire pire.
Il faut bien voir que Depardieu n'a pas été surpris sur le fait par des témoins en train de violer une femme, auquel cas je comprendrais que passer outre la justice soit tentant. Lorsqu'on assiste en direct à un délit, voire un crime, sans doute possible, on sait ce qu'on a vu et on n'a pas besoin de l'avis d'un juge. Mais même dans ce cas, on doit respecter le contrat social (ce qui peut être impossible dans certaines situations extrêmes, je l'entends). Là on en est trèèès loin. On a vu et entendu des propos ignobles proférés par l'acteur, c'est beaucoup (et même trop déjà, selon les limites de chacun), mais juridiquement c'est peanuts.Je ne suis pas certain que les avocats de cet emballement médiatique soient bien préparés aux conséquences de leurs désirs. Après tout, diront-ils, si on n'a rien à se reprocher on ne risque rien. Comme disait Brice Hortefeux, "Si vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez pas à avoir peur d'être filmés" - mais là c'était fascisant vous comprenez. C'est pas pareil
Et ce ne sont pas ces procédures qui ont déclenché l'ire publique contre lui, ce sont des propos inacceptables tenus en public, devant des caméras. Je suis d'accord pour respecter la présomption d'innocence, mais encore faut-il en suivre la définition, qui est de considérer une personne comme innocente jusqu'à ce que soit apportée la preuve de sa culpabilité.Or concernant ses propos dégradants tenus en Corée du Nord on l'a déjà, la preuve : elle a été diffusée dans Complément d'Enquête et ne laisse pas de place au doute.
https://twitter.com/BFMTV/status/1739706746648576411
Or concernant ses propos dégradants tenus en Corée du Nord on l'a déjà, la preuve : elle a été diffusée dans Complément d'Enquête et ne laisse pas de place au doute. Par contre c'est différent pour les accusations de viol qui le visent, et là oui, on doit appliquer la présomption d'innocence.
Seconde éruption imminente. 11 millions de m3 de lave en stock sous le secteur de Svartsengi. Une faille pourrait très bien s'ouvrir à gauche et en parallèle de la précédente.Et l'ancien président de faire de la grosse pub pour faire venir encore plus de touristes. Pitié, faites que je sois pas encore à 400 bornes de là quand ça pétera D's©
Damien, le poissard tellurique qui rate tous les bons plans. Mais bon après il a rempli son loto du ciel nordique alors ça va, hein.